Voilà déjà quelques temps que l’idée me trottait dans la tête et le voilà !
Le tutoriel du mastering:
Nombreux sont les musiciens qui me l’ont demandé mais il me fallait trouver du temps pour vous le
concocter et je manquais surtout de temps libre.
Comme dans tout, il y a des choix à faire. J’ai choisi de monter mon studio de mastering pour aider des
musiciens amis à s’autoproduire. Sont arrivés ensuite par le bouche à oreille d’autres musiciens, puis
d’autres….et me voilà 17 ans plus tard avec des centaines d’albums masterisés et une expérience d’ingénieur
du son en mastering.
C’est une expérience de vie que j’ai vraiment adorée. Ma passion pour le son et le choix que j’ai fait de
m’investir dans cette passion m’ont permis de vivre intensément cette expérience. Je veux aujourd’hui vous en
faire profiter parce que vous avez vous aussi le droit de prendre du plaisir en faisant sonner des mixs qui
seraient un peu plats sans votre intervention.
Que vous soyez amateurs, semi-pro ou professionnels, vous trouverez toujours des informations pour
enrichir votre approche du mastering. Certaines informations vous feront gagner des années de galères.
D’autres choqueront les ingénieurs expérimentés car elles mettront le doigt sur des années d’erreurs
accumulées, sur des méthodes qui font gagner un temps énorme et qui permettent d’aller à l’essentiel.
Pour ceux qui veulent aller plus vite et peut être en faire une profession, je vous proposerai des formations
aux techniques d’organisation et de recherche afin de vous éviter de nombreuses erreurs liées à
l’inexpérience. Pour les autres, sachez qu’il faut du temps et beaucoup de recul pour faire un bon ingénieur du
son mais que le chemin est sympathique.
BREF RAPPEL
Le master est le dernier “objet” physique (ou dématérialisé grâce aux formats numériques) du processus de la
production artistique d’un album de musique. La suite est une histoire industrielle de pressage et de
distribution. N’hésitez pas à retourner vers le site http://mastering-addict.com pour approfondir vos
connaissances sur ce sujet.
Pour cela, je propose de commencer par une approche des différentes méthodes de mastering.
Soyons clairs, si vous cherchez à obtenir un son au taquet en termes de décibels, vous aurez besoin de la
puissance du numérique mais si vous recherchez plutôt un grain, une épaisseur, il vous faudra peut-être
passer par l‘analogique.
Vous pouvez également simuler ce grain avec certains effets numériques. Si vous n’y croyez pas, écoutez ce
qu’a été capable de faire le POD de chez Line 6 chez les guitaristes. Certes, ça n’a pas le grain et la patate d’un
vrai marshall à lampes bien chauffé mais pour un enregistrement home studio et si vous savez le retraiter
correctement, c’est vraiment bluffant !
Maintenant, je n’ai pas encore trouvé un effet capable de me rendre la chaleur de mes deux Manleys….
On peut donc faire énormément en numérique mais l’analogique a encore des outils irremplaçables. Des
outils chers à l’achat, capricieux et qui restent chers à entretenir (quand vous trouvez encore les pièces…).
Je me propose de vous présenter les 3 chaines de mastering schématiquement afin que vous trouviez celle qui
vous convient.
Pour beaucoup d’entre vous, c’est ce dernier système qui sera mis en place. Il est le moins onéreux et la
qualité des traitements numériques est aujourd’hui de très haut niveau. On peut tout à fait réaliser
d’excellents masterings avec ce système.
Le point clé de la chaine de mastering reste toutefois le monitoring car quelque soit votre méthode de travail,
vous devez pouvoir faire confiance à votre écoute pour masteriser un titre.
Voici peut-être le point le plus crucial et peut-être le moins dans certains cas...
les moniteurs,
la pièce d'écoute
Si l'un de ces trois points venait à poser problème, c'est toute la chaine de monitoring qui poserait problème.
Je reviendrai sur ce point plus longuement mais vous devez savoir que, plus vous avez d'euros, plus vous avez
des chances de vous payer le "super moniteur".
Tout ce qu'on demande à ce super-moniteur, c'est une bande passante la plus linéaire possible et de descendre le
plus bas possible en restant crédible. Ceci est surtout valable pour les musiques qui pourraient être jouées sur de
gros systèmes audiophiles: j'ai nommé la musique classique, le jazz et quelques autres...
Dans la réalité vraie, en dehors de toutes les fumisteries du marketing lié au mastering, 95% de la population
écoute sur des systèmes audio pourris, totalement déséquilibrés et si possible en mp3 car on en stocke plus dans
la mémoire de son téléphone ou sur son ordi... Donc vous pouvez vous payer de super-méga-hyper moniteurs
géniaux aux marques exotiques mais pour le même prix, vous pouvez vivre aisément 6 mois en Indonésie plus
6 mois en Thaïlande et finir votre périple par 6 mois en Inde....la vie est formidable...
Mes enceintes de monitoring sont des Mackies HR824 et descendent à 39 Hz. Je vérifie mes médiums sur de
bonnes NS10 couplées à une amplification NAD. Si la musique travaillée demande des vérifications pointues
sur l'infrabasse, je branche mon casque audiophile pour cette tâche ou mon caisson yamaha avec son boomer de
15’’ longue course qui a été réglé pour travailler avec les NS10..
Ce que j'essaie de vous expliquer, c'est que vous pouvez tout à fait masteriser "à la maison" en slip ou en culotte
dans votre canapé mais que vous devez quand même vous souvenir que le monitoring est un point important.
Lisez la partie sur les moniteurs et l’écoute sur mastering-addict si vous voulez approfondir le sujet.
Le développement de votre oreille passe par l'écoute du travail réalisé par des artistes et des ingénieurs du
son de référence.
Vous pourrez ensuite "analyser" les comment et les pourquoi grâce à un peu de technicité et à un vocabulaire
spécialisé.
Essayez d'investir dans des moniteurs qui descendent correctement en dessous de 50 Hz et/ou un bon casque
audiophile.
Vous devez absolument "apprendre" à connaître votre système audio : n'écoutez surtout pas de mp3 sur
ce système de façon continue
Le mp3 est vraiment un système (français) de m...e qui convient tout à fait aux lobbys de la musique et aux
constructeurs de systèmes audio.
Le mp3, c'est pas gros, on peut en mettre beaucoup mais ce n'est pas bon pour les oreilles d'un ingénieur du son.
Ecoutez des cymbales passées à la moulinette mp3, vous comprendrez...
Mais je m'en sers lors des voyages pour écouter un bon livre audio. La voix du narrateur perd un peu de son
naturel mais le coeur est dans le texte et dans l'intonation. Le mp3 peut traduire cela. On peut également
également écouter une mélodie dans sa salle de bain ou dans tout autre environnement bruyant.
Par contre, on ne peut pas écouter du SON avec ce système. La compression destructive de ce format détruit
énormément d’informations musicales. Si vous le pratiquez trop, ce sera comme si vous mangiez de la bouillie
tous les jours. Votre palais s’habituera au goût et à l’onctuosité du mélange et lorsque vous reviendrez à une
véritable alimentation, tout vous semblera merveilleux, bon, avec une vraie consistance…. Bienvenue dans le
vrai son, celui dont vous devez vous alimenter chaque jour un peu.
Prenez plutôt le temps d'écouter des Cds (votre médiathèque est votre amie), des fichiers FLAC, des DVDs sur
votre système audio et tendez l'oreille. Que se passe-t'il ici ? Ce violon est vraiment magnifique ! L'équilibre est
vraiment bien dans ce passage.
Un bon monitoring, c'est d'abord un homme ou une femme avec deux oreilles qui prend un bon repas de "son"
et qui en apprécie le goût.
Lorsque votre travail de mastering sera terminé et que vous y aurez pris un grand plaisir, il sera toujours temps
de préparer les mp3s pour "le business".
Bon mais alors, sur quoi dois-je écouter ce bon repas de « son » ?
Si je peux écouter de la musique sur presque n’importe quoi, je ne supporte pas d’entendre un titre sur un
téléphone portable…. C’est vraiment très douloureux à mon oreille !
Alors quand on me dit « Ecoute ! Le son de leur dernier titre arrache vraiment ! » et que je vois mon
interlocuteur dégainer son téléphone portable, mon ventre se noue, ma bouche se tord et je prie pour que son
téléphone accepte la prise jack 3,5mm de mon petit casque portable. Sinon, je décline l’invitation à entendre un
chorus en forme de bouillie aigrelette….beurk….
Plus sérieusement, le problème du système d’écoute est surtout un problème d’argent qui se décompose en deux
problèmes :
- Les moniteurs
Vous pouvez avoir les meilleurs moniteurs du monde, si votre pièce n’est
pas suffisamment grande et qu’elle n’est pas traitée au niveau acoustique,
vos moniteurs ne vous rendront pas service.
Le principe est simple : le son rebondit sur une surface dure comme une
boule de billard sur les bandes mais cela en 3D avec des effets de
dispersion. En effet, si votre pièce possède des sols et des murs
réverbérants (béton, verre…), le son va rebondir dans votre pièce sans
être freiné ou absorbé. Il en résultera des zones dans lesquelles certaines
fréquences seront doublées et d’autres zones où (par le principe de la
phase inverse) certaines fréquences disparaitront. Le schéma est simplifié
car il faut également savoir que les si les fréquences aigus sont
relativement directionnelles, les fréquences graves ont tendance à être
omnidirectionnelles
Il n’est pas question d’avoir ce genre de problème dans une pièce dédiée
au mix et encore moins si elle doit servir au mastering.
L'ISOLATION ACOUSTIQUE
Je ne parle pas d’un système d’isolation acoustique qui va me permettre de monter le son sans déranger les
voisins mais d’un système qui va permettre à vos murs, votre plafond de ne pas vous renvoyer des fréquences
qui viendront perturber les fréquences émises par vos moniteurs et donc fausser votre jugement. C’est une
source d’erreurs trop importante.
Vous trouverez sur Ebay et autres sites de VAD (vente à distance) des
mousses qui absorbent l’énergie des fréquences afin de ne pas créer de
réflexions.
Si un traitement d’absorption un peu trop fort peut être gênant dans une salle
de prise de son en rendant la pièce un peu trop « sourde », sans vie, il n’en est
pas de même dans une pièce dédiée au mastering et/ou au mixage.
Concernant les mousses acoustiques (accoustic foam), sachez que l’épaisseur et la densité sont très importantes.
On n’attrape pas des fréquences basses avec une boite à œuf mais avec des « bass trap » placés aux angles
de la pièce et ces pièges à son ont une épaisseur de 30cm au moins.
Les traitements des murs devraient avoir une épaisseur d’au moins 10 cm pour absorber correctement les
bas médiums qui sont une cause classique du flou de certains mixs.
Les épaisseurs inférieures peuvent suffire pour bloquer les hauts médiums et les aigus.
Vérifiez toujours la courbe (ou le tableau d’absorption) qui doit être présentée avec la mousse vendue.
Sans cette vérification, vous achèterez peut être de la mousse chinoise pour le transport des œufs ;-).
Quelques entreprise françaises s’en sortent plutôt bien et fabriquent des produits de qualité avec un design
sympa mais malheureusement le prix est souvent assez élevé.
Il existe également des rideaux très lourds qui se chargent d’absorber une partie des fréquences. Ils sont assez
épais et me font penser aux rideaux de théâtre. Il vous faudra des murs et des fixations solides pour installer de
tels rideaux. Mais ils vous permettront de réduire très fortement les réflexions liées au verre.
LA MOUSSE, ÇA BRULE
Vous trouverez de nombreux fabricants mais dans tous les cas, pensez à regarder le comportement au feu des
mousses que vous choisirez. Ces mousses sont des dérivés du pétrole et le pétrole…ça brule !
Voilà pour un premier point sur l’acoustique de votre pièce dédiée au mastering.
Si vous le pratiquez en amateur, 2 m2 de mousse en 5 cm sur le mur se situant dans votre dos devraient au
moins atténuer les médiums et les aigus et vous donner une écoute plus précise. Je travaille actuellement dans
mon studio qui fait 35 m2 (5 m de large sur 7m de long) et j’ai traité murs, plafonds et sols pour que ma pièce
soit la moins réverbérante possible mais sans rentrer dans des délires d’acousticiens perfectionnistes. Je
travaille avec des moniteurs de proximité….
Soyons clairs, le top est de pouvoir tout entendre. Il nous faudrait donc des moniteurs qui descendent à 15 Hz et
qui montent à 24 khz. « Mais » …. J’entends déjà quelqu’un rouspéter et plein d’effroi me dire que « l’oreille
humaine » n’entend que de 20 Hz à 20 khz…..et je peux assurer à cette personne que le corps retransmets des
vibrations à l’oreille interne qui est capable de décoder bien plus que cela !
Peut-être est-ce du à des fréquences plus basses qui profitent d’harmoniques hautes pour reprendre de la
consistance et de l’air…peut-être…. mais je suis ici dans un délire de méga spécialiste qui voudrait imposer son
point de vue pour flatter son égo et ce n’est pas l’objectif ici, ni mon style.
Si votre pièce est petite (moins de 12 m2), j’aurais tendance à vous conseiller des moniteurs de proximité 2
voies avec un haut parleur de 6,5 pouces.
Au delà de 12 m2, vous pourrez accéder à un haut parleur 8 pouces. Plus votre pièce sera profonde, plus elle
sera traitée acoustiquement et plus vous pourrez monter en taille et vous permettre des basses profondes.
On peut bien sur « forcer » la pièce mais les basses fréquences ont la fâcheuse tendance à être
omnidirectionnelles et à foutre le bazar dans toute la pièce.
Elles ont besoin de place pour pouvoir s’exprimer. Vous aurez des basses mais elles ne seront pas précises et
vous ne pourrez pas faire confiance à votre système pour juger.
Concernant les marques de moniteur, je n’ai pas de conseil à vous donner pour
choisir telle marque ou telle autre mais essayez de restez dans les grandes
marques. Celles-ci ont l’avantage d’avoir envoyé sur le marché des galettes
(CDs) qui se sont vendues à des millions d’exemplaires (des centaines de
milliers pour ma part): pour citer les marques que vous retrouverez dans tous les
meilleurs studios du monde, Mackie, Genelec, KRK, Adam, Focal, Dynaudio….
J’ai essayé de masteriser sur des écoutes audiophiles mais ces écoutes m’ont
posé plus de problèmes que de solutions. Elles sonnent tellement bien qu’elles acceptent des mixs de qualité
moyenne grâce à une restitution magnifique des timbres. Elles sont tellement riches en micro informations
qu’elles vous perdent dans une multitude d’informations musicales pendant les phases de traitement. Gardez les
pour l’écoute finale et vous faire plaisir.
Chez Mackie : les HR824 et leurs petites sœurs les HR624 (certifiées THX pour la production Surround)
Chez dynaudio : les BM5A, BM6A, BM15a (je l’aime bien celle-là) et supérieures
En outsider, je nommerai la fameuse NS10 de chez Yamaha. Elle demande une belle
amplification pour donner le meilleur d’elle même et elle ne vous rendra pas vos basses
mais elle est intraitable sur la qualité de vos médiums. Si le mix est mauvais dans cette
bande de fréquences, elle vous le dira tout de suite et ne se laissera pas influencer par
des basses qui pourraient vous endormir ou des aigus scintillants. Il ne s’agit pas ici d’une
enceinte pour le mastering mais elle m’a permis de corriger de nombreux mixs avant le passage dans la chaine
de mastering.
Lorsque vous poserez la question de la meilleure enceinte, vous entendrez souvent que telle enceinte est la
meilleure du monde, celle-ci est meilleure que celle-là, que celle-ci c’est de la daube…ce qu’il faut savoir, c’est
qu‘aucune n’a une courbe de réponse en fréquence plate : un ptit trou par ci, un ptit trou par là, une bosse par ci,
une bosse par là.
Maintenant, soyons clairs, plus vous montez en prix, moins les défauts sont visibles...mais pour avoir écouté de
nombreux systèmes audiophiles, je pourrais vous renvoyer à la question : « Pourquoi deux systèmes ultra haut
de gamme ne sonnent pas pareil ? »
Ce qui est important, c’est de les écouter et de choisir celles qui vous plaisent où celles qui plaisent
dans votre milieu musical. Elles ont toutes des défauts ! De là à prendre des Behringers, il y a un pas que je ne
franchirai pas !
Des moniteurs de proximité actifs (ou non si vous avez un excellent ampli dynamique) vous permettront donc
de réaliser vos premiers masterings.
Les moniteurs de moyenne distance (« mid-field ») sont plus gros et envoient énormément de watts mais
nécessitent beaucoup d’espace et un traitement acoustique sans faille.
Ils sont par contre intéressants pour en mettre « plein la face » au client du studio qui va se croire en club !
Le top du top, ce sont les grosses enceintes 3 voies mais là, il faut construire la pièce autour ! Et la qualité des
basses est telle que vous pourriez louper vos médiums.
Il faut dans ce cas là, ajouter un petit système deux voies pour permettre une attention plus soutenue sur le son
que vont entendre plus de 99% des auditeurs. Ce qui va me permettre de faire le lien vers le casque de
monitoring
Si vous avez besoin de moniteurs pour travailler confortablement lors d’une session de mastering, je connais
des ingénieurs du son qui aiment travailler au casque pour plusieurs raisons.
SE PROTEGER DU CLIENT
Si le client est présent, il n’est pas en train de vous dire pendant que vous cherchez le bon traitement « un peu
plus de basses », « un peu plus de grain dans la voix », « ça manque de brillance », « tu peux monter le volume
? ».
Bref, le client peut vous faire perdre votre attention, vous emmenez sur de mauvaises pistes et si comme moi,
vous êtes plutôt sympa, vous aurez envie de lui faire plaisir et il va vous
bousiller votre travail.
Si vous connaissez bien votre casque et qu’il ne vous sert pas à écouter des
mp3 mais des cd audio et ou des fichiers « flac », vous pourrez lui faire
confiance assez rapidement et même réaliser vos premiers masterings grâce à
lui.
Lorsque vous écoutez vos moniteurs, vous avez une écoute centrale qui reprend l’information des deux
moniteurs dans les deux oreilles en même temps alors que dans le casque, la séparation stéréo est beaucoup plus
forte.
L’oreille gauche n’entend que les informations de canal de gauche et l’oreille de droite les informations du
canal de droite. Ou l’inverse si vous avez mis votre casque à l’envers…
Un bon casque de monitoring se situe dans une fourchette de prix de 150- 200 euros (il y en a de plus chers).
Evitez les casques à la mode marketing (type « dr DRE ») qui ne sont pas assez précis mais n’hésitez pas
à regarder du coté des marques AKG, Sennheiser…
Voilà pour un premier tour d’horizon sur les systèmes d’écoute pour le mastering.
ENFIN, N'OUBLIEZ JAMAIS QU'UN EXCELLENT SYSTEME D'ECOUTE N'EST RIEN SI VOUS NE
TRAVAILLEZ PAS VOTRE OREILLE SUR CE SYSTEME. INVESTISSEZ D'ABORD EN VOUS !
Aujourd’hui, l’achat de musique est de plus en plus dématérialisé. Même si la production de vinyle revient
pour quelques audiophiles fortunés, même si je peux aujourd’hui acheter des enregistrements au format
« Master studio 24 bits », le format CD se meurt petit à petit et l’auditeur achète de plus en plus de musique
dans des formats compressés et/ou dématérialise lui-même sa collection grâce à des outils spécifiques. Les
nouveaux formats consommés sont les formats : MP3, AAC, WMA et OGG(pour les geeks)…et ces quatre
formats utilisent des technologies à base d’effet de masquage et de compression destructive de données.
Le format 44-16 stéréo consomme 1411 kbits/seconde. Malgré les progrès de la fibre optique pour internet,
le prix en chute des mémoires dans les appareils portables, le business de la musique en ligne et les habitudes
de consommation ralentissent le retour vers des formats moins compressés. Néanmoins, des débits internet
plus rapides l’évolution des formats permettent de livrer des fichiers son moins compressés (le mp3 est passé
progressivement de 64kbps à 128 puis 160 et aujourd’hui 320 kbps). Le principe des 4 formats de
compression est de ne représenter que des fréquences « utiles » en masquant des informations sur des
fréquences difficilement audible par l’oreille humaine. On va donc commencer par supprimer des informations
La variable la plus classique pour étiqueter la qualité d’un format compressé est le débit binaire.
Comme je vous le disais quelques lignes plus haut, le format wav (ou AIFF) 44-16 consomme 1411 kbits/
seconde et ce quelque soit le signal représenté. L’idée a été de redéfinir ce débit pour s’adapter aux
contraintes d’internet et du stockage des appareils. Pour rappel, les premiers lecteurs mp3 disposaient de 128
à 256 Mo au départ. On est bien loin des cartes SD de 64 Go à l’heure où j’écris ces lignes. Les débits pré-
ADSL plafonnaient à 7 ko/s….ma première connexion ADSL plafonnait à 64 ko/s et il m’aurait fallu près d’une
heure pour télécharger un album de musique en 320 kbps.
Pour stocker de l’information téléchargeable par des connexions pré-ADSL, les premiers titres étaient
encodés dans un format mp3 128 kbits/s. Une horreur au niveau musical mais qui satisfaisait bon nombre
d’auditeurs, heureux de pouvoir entendre la mélodie de leurs titres préférés sur ce tout petit baladeur. Ce
format donnait une musique plate, avec des basses molles, des aigus avec des effets d’aliasing abominables et
c’est tout une génération (vous avez dit Y ? …) dont les oreilles ont été éduquées a cette qualité sonore….
La technologie VBR (Variable Bit Rate) permet de définir le débit binaire maximum tout en offrant la
possibilité au logiciel de compression de réduire le Bit rate (débit Binaire) lors de certains passages plus calme
nécessitant moins de résolution (fade out long par exemple).
Un test en aveugle a été réalisé par les créateurs du site de musique classique « Musiclassics » et le test a eu
lieu dans un grand studio parisien avec de l’excellent matériel audiophile (très haut de gamme) en mettant en
œuvre des écoutes comparatives dans les différents formats précités. Le premier test a été réalisé avec une
quinzaine de professionnels et d’amateurs avertis (audiophiles, mélomanes). Lors de la sélection de la
meilleure restitution, les auditeurs devaient classer les 4 formats suivant :
Format CD
MP3 320 kbps
AAC 320 kbps
WMA 320 kbps
Bien entendu, lors de ce test, les auditeurs ne savaient pas quelle versions ils écoutaient et devaient
simplement restituer par un score l’extrait écouté. Et le verdict est…..
Bon, d’accord, le verdict est que la meilleure qualité sonore est à égalité donné par les formats WMA et AAC,
ils sont suivis de peu par le format CD puis vient ensuite le format MP3 qui finit bon dernier.
on dirait du mastering !
Vous pourriez en tirer des conclusions ? Certainement mais le test ne s’arrête pas là, le test a été mis en ligne
et plusieurs centaines de participants ont pu tester sur leur système d’écoute. Le test permettait donc aux
participants de choisir leur chaine audio, passant du casque audio à la chaine hifi haut de gamme en passant par
des monitors studio. Le résultat est sans appel ! Les 4 formats obtiennent les mêmes résultats que lors d’un
tirage aléatoire et sont donc à égalité !!!!! Format CD, AAC 320, WMA 320, MP3 320 sont à égalité au niveau
du public….Ouie ! Ca fait mal !
Prenons l’approche d’Apple avec le format AAC et écoutons ce que leur service marketing a à nous dire :
« L'encodage d’Apple est un procédé en deux étapes. La première consiste à utiliser la conversion avancée de la fréquence
d'échantillonnage (SRC) afin de rééchantillonner le master à une fréquence de 44,1 kHz. Puisque cette conversion SRC produit un
fichier de 32 bits à virgule flottante, elle peut conserver des valeurs qui seraient hors de la gamme des amplitudes autorisées.
Cette étape intermédiaire essentielle bloque l’aliasing et le clipping au cours de la conversion SRC. Le fichier 32 bits à virgule flottante
est alors envoyé a l'encodeur, ce qui explique la qualité inégalée du produit fini. Nos encodeurs utilisent ensuite chaque bit de
résolution disponible, en préservant toute la gamme dynamique d'un fichier source de 24 bits et en éliminant le dithering. «
Prenons maintenant le résultat du test : pour les pros et semi-pros, le format AAC et le format WMA sont à
égalité. Je pourrais rajouter le format OGG qui est un équivalent au niveau qualité du format AAC tout en
Maintenant, quand on connait les résultats du test « musiclassics » et que l’on sait que 95% de la population
écoute la musique sur des Smartphones et/ou des systèmes son de qualité faible à moyenne….on peut
effectivement penser que les nouveaux formats de compression suffisent pour une sortie de mastering.
N’oublions quand même pas que ces formats suppriment des informations qui pourraient manquer pour tout
traitement ultérieur (quel impact peut bien avoir un booster, un équaliseur sur un signal ainsi manipulé).
A côté de cela, nous sommes nombreux à aujourd’hui travailler en 24 bits et le passage en 16 bits est quand
même réducteur sur le rendu des plus belles interprétations.
Certes, même un mix en 96-24 n’a pas la même couleur que le son original même si cela reste le graal pour
les puristes de l’enregistrement classique… mais on est vraiment très proche de l’émotion du réel si l’on ne
cherche pas à saturer ces 24 bits par une « loudness war » imbécile à ce niveau là.
Il est aujourd’hui possible d’acheter ses titres au format « Studio master » qui sont encodés en 24 bits et
avec des fréquences d’échantillonnage allant de 44,1 kHz jusqu’à 192 kHz suivant les enregistrements.
Vous récupérez le son qui est sorti de la console sur de grosses bandes pour les vieux enregistrements et
carrément directement en numérique à la définition de 24 bits…ça sonne !
Pour info, le disque « Thriller » de Mickael Jackson a été encodé en 192-24 et là, tu aimes ou tu n’aimes pas,
c’est ton choix mais c’est la claque en 2,5 Go…tu es presque dans le studio avec du son au top !
Au niveau de la vidéo, vous connaissiez la VHS (lol), vous avez découvert le DVD et maintenant le Blu-ray…le
« studio master » permet de virer les limitations du 16 bits et d’accéder à une vraie profondeur dans le son.
C’est sur ce format que vous devez aller, que vous devez entrainer vos oreilles.
SADIE ET PYRAMIX :
les deux ténors du marchés ont été les stations Sadie (un peu old school
aujourd’hui) et Pyramix (encore très présente dans de nombreux studios). Ces
stations comprennent du soft et du hard et sonnent vraiment bien. C’est normal,
c’est fait pour ! Devant l’évolution du marché et une concurrence plus sévère de la
part d’éditeurs un peu plus « grand public », Pyramix a sorti une version « native »
pour permettre au plus grand nombre d’aborder les fonctionnalités de leur soft
vraiment professionnel.
Protools devrait essayer de se faire un place grâce à une politique marketing très
agressive depuis qu’il s’est ouvert à d’autres plateformes.
La question est maintenant posée : quel logiciel choisir pour réaliser mes masterings ?
En pratique, je pourrais réaliser mes masterings avec n’importe que logiciel de mixage audio (DAW : Digital
Audio Workstation) et les logiciels ne manquent pas sur le marché. Vous trouverez même de nombreux
logiciels sur le marché du freeware. Alors à quoi servent donc les éditeurs audio ?
Lorsque vous faites la cuisine….pardon…lorsqu’un cuisinier travaille dans sa cuisine, il a à sa disposition des
poêles, des faitouts, des casseroles…. Dans la pratique, il pourrait faire griller un steak dans une cocotte mais
il choisit plutôt une poêle.
C’est un peu la même chose en mastering. Je choisis plutôt une Daw pour réaliser des mixs, des remixs et je
dispose d’une palette d’outils impressionnante pour régler de très nombreux problèmes de mix.
Je choisi par contre un outil plus simple et plus efficace pour réaliser des masterings stéréos : l’éditeur audio.
Les deux outils disposent de rack d’effets mais le travail de précision est plus efficace sur les éditeurs.
L’objectif de la simplification de l’outil est de permettre une meilleure concentration sur ce qui est important :
le son.
Dans un logiciel de mixage, de nombreux outils me ramènent au mix et à d’autres types de réflexes. Dans
mon éditeur, je suis concentré sur ma tâche de mastering. Ceci est un choix personnel et je vous en ai exposé
les raisons.
Par contre, il va vous falloir faire un choix car chaque logiciel dispose de nombreuses fonctions et demande du
temps pour être pris en main. Dans chaque famille, chacun des logiciels listés dispose de qualités propres et
Ce qui est sur, c’est que lorsque vous aurez commencé à produire et à acquérir de l’expérience sur un
logiciel, vous aurez beaucoup de mal à passer sur un autre pour tout ce qui est fonctions avancées (sauf bien
sur si vous êtes un professionnel « free lance » qui jongle de studios en studios…).
Je vous propose donc un petit tour d’horizon des logiciels phares du marché actuel. Leur nombre étant assez
impressionnant, j’ai volontairement exclu les logiciels plutôt typés MAO (Musique assistée par ordinateur) qui
rendent la tache du mastering complètement anecdotique vu la quantité de fonctions disponibles.
CUBASE
Protools se démocratise et accepte de se rapprocher du peuple pour gagner plus de sous ! Les points forts de
ce logiciel sont : des raccourcis clavier vraiment adaptés à la production musicale (vous pouvez trouver sur le
marché des claviers AZERTY spécifiques pour Protools), un moteur rustique mais robuste, le beat detector
pour les mixeurs. Bref, du lourd mais du bon. Attention toutefois aux nombreuse incompatibilités de cartes
mères, cartes sons etc…. il est resté très longtemps fermé sur lui-même et découvre depuis peu l’étendue de
la fabrication musicale sur PC et Mac.
LOGIC
Et les autres : nuendo, ableton live, sonar, reason…je ne peux les nommer tous tellement ils sont nombreux.
Ils sont globalement plus branché Mao et composition mais ils intègrent également des fonctions
audionumériques puissantes et restent donc des outils potentiellement possibles pour réaliser la tâche du
mastering.
SOUND FORGE
* Attention ! Bias se retire du marché et Peak, cet excellent logiciel, ne sera plus suivi. Dommage car il était
vraiment accessible au débutant tout en fournissant des outils très évolués aux sound designers. Merci quand
même, messieurs les développeurs pour cet excellent programme.
J’aurais bien aimé intégrer ce soft dans ma liste car je pense que l’open source est l’avenir du logiciel.
Néanmoins les avances technologiques font que l’interface de travail d’audacity et les fonctions limitées (pas
de rack d’effet VST natif) ne permettent pas d’avoir un environnement de travail suffisant pour réaliser
décemment un bon mastering. Je suis néanmoins ce logiciel qui ne peut que s’améliorer.
CONCLUSION :
Comme vous avez pu le lire dans les textes précédents, je ne juge pas un logiciel meilleur qu’un autre. Je
recommande les éditeurs pour des raisons que je vous ai exposées. Les DAW restent cependant des
solutions très acceptables. Je vous conseille de télécharger les versions d’essai, de les manipuler avant de faire
votre choix définitif.
Les logiciels ne se suffisent pas à eux mêmes pour réaliser un bon mastering et à défaut de matériels haut de
gamme inabordables, nous aurons besoins d’excellents plugins pour réaliser notre chaîne de mastering.
Pour commencer dans le traitement audio, un bundle de plugins « PRO » comprenant les différents outils
nécessaires (utiles en mix également) devra être installé. Il existe bien sûr des plugins gratuits (voir mastering-
addict.com) mais vous aurez besoin d’un bundle « PRO » pour évoluer sur le long terme. Waves produit un
excellent bundle GOLD qui vous permettra de vous lancer avec des outils respectueux du signal. De nombreux
éditeurs proposent des bundles mais celui-ci me semble le plus indiqué pour démarrer sur de bonnes bases
avec des interfaces compréhensibles. Evitez quand même T-racks qui avec une approche simpliste vous
gonflera rapidement votre son mais vous fusillera également de nombreux mixs.
Pour en revenir à ma chaine de mastering, nous pouvons être amenés à réaliser des chaines plus complexes
mais les trois chaines nommées ci dessus permettent de réaliser 80% des masterings sans difficulté.
LES EQUALISEURS LES PLUS SIMPLES SONT DES EQUALISEURS DITS « GRAPHIQUES ».
Les bandes de fréquences sont fixes et le seul réglage à notre disposition sont des réglages de
gain ou de réduction. Ces équaliseurs sont plutôt destinés au mix mais ils peuvent rendre de
bons services aux débutants pour se faire la main sur l’équalisation.
Voici sur la gauche un excellent équaliseur graphique modélisé par Waves à partir d’une
équalisation API 560. Une approche très
“musicale” de l’équalisation.
Sur le coté droit, l’émulation toujours par waves d’un compresseur de la série SSL (Solid
State Logic ). Très musical, efficace voire brutal si vous le tirez dans ses réglages. C’est un
peu un outil à tout faire. J’adore son approche par vu-mètre.
LES LIMITEURS
Les limiteurs sont des compresseurs avec un ration énorme (genre 99999 :1) mais les
autres réglages sont toujours disponibles : attaque, relâchement, treshold.
Ils ont été simplifiés pour obtenir les « Maximiseurs » comme le L1 de Waves que
vous retrouverez dans le bundle « GOLD ».
Ils ne font pas partie de la panoplie d’outils de base mais vous trouverez de nombreuses infos sur les sites des
éditeurs de logiciels comme Waves ou dans mes formations plus « pointues ».
Pour pouvoir réaliser un bon mastering, il faut au moins avoir approché un certain nombre de définitions
théorique. L’objectif n’est pas de devenir un érudit de la technique (ici, point de mathématiques, de théories
sulfureuses complètement incompréhensibles) mais de connaître certaines contraintes techniques afin d’éviter
quelques erreurs liées à la méconnaissance de ces théories. Je vous invite, pour certaines, à pratiquer
quelques exercices afin de les confronter à l’expérience et de vous faire votre propre idée…
La fréquence audio mesure le nombre d’ondes sonores propagées en une seconde. Elle est mesurée en Herz
(HZ). Une fréquence base, 30 Hz par exemple, correspond à une vibration comportant peu d’ondes. Elle
correspond aux sons graves. Au contraire, une fréquence haute, 16.000 Hz (16kHz), correspond à une
vibration comportant de très nombreuses oscillation durant une seconde.
L’oreille humaine a un potentiel de fréquences audibles (une bande passante) qui s’étale de 20 Hz (graves) à
20 kHz (aigus).
Cette technologie est suffisante pour représenter théoriquement des fréquences allant jusqu’à 22 kHz soit au-
delà des plus hautes fréquences audibles pour une oreille humaine.
Mais comment encoder ces échantillons ? Les industriels ont travaillé sur différents standards et celui qui a
dominé le marché (et qui reste d’actualité) est le standard PCM : Pulse Code Modulation.
Il est le standard de presque tous les formats audionumériques non compressés hormis le format SACD qui
emploie de son côté un autre standard d’échantillonnage : le PDM (Pulse Density Modulation)
La principale mise en œuvre du standard PCM date de 1982, date des débuts du CD mais vous l’utiliser
certainement encore souvent puisque c’est à partir de ce standard que sont conçus les formats de fichiers
AIFF (Mac) et WAV (Windows) pour ne citer que les principaux.
Avant cette date, le mastering consistait principalement à vérifier le signal et à transférer des bandes sur des
matrices pour vinyles…
En effet, pour déterminer la qualité d’un échantillonnage PCM, deux variables vont être importantes :
La fréquence d’échantillonnage (12 kHz , 44,1 kHz , 48 kHz, 88,2 kHz, 96 kHz….) qui va
déterminer le nombre d’échantillons qui seront prélevés durant une seconde
La quantification (8 bits, 16 bits, 32 bits virgule flottante) qui va déterminer le nombre de bits
qui seront utilisés pour donner une valeur à l’échantillon
Le réglage de la fréquence d’échantillonnage permettra de reproduire des fréquences de plus en plus élevées
Théoriquement, une fréquence d’échantillonnage de 96 kHz pourrait reproduire des fréquences supérieures à
40 kHz.
La gamme dynamique représente la différence de volume entre les sons les plus faibles (le bruit de l’air, la
résonance lointaine d’une cymbale, la fin du son de la frappe d’un bol tibétain…) et les sons les plus forts
comme l’attaque d’une trompette, la frappe sur une percussion.
Les studios ne sont pas passés du 16 bits au 24 bits par effet de mode : la différence est réellement audible
pour un ingénieur du son….au delà de cette quantification de 24 bits, j’avoue manquer de finesse au niveau de
mes oreilles pour faire la différence…et je ne pense pas être le seul ;-)
Vous créerez donc une distorsion plus connue sous le nom de clipping.
Ce clipping peut ne pas être entendu lors du mixage (effet de masquage par d’autres fréquences et durée du
clipping courte par exemple) mais le signal audio numérisé va contenir des aberrations qui vont nous gêner
lors de la séance de mastering.
La norme du CD présente une résolution que nous appelons 44-16 soit une fréquence d’échantillonnage de
44,1 kHz permettant de représenter des fréquences allant jusqu’à 20 kHz et une quantification de 16 bits qui
permet au signal de prendre une valeur comprise entre 32.767 et -32.767.
Pour le public non audiophile, c’est la norme ultime qui représente le meilleur son car non compressé. Le
format FLAC est un format de compression non destructif qui se base sur le format 44-16 pour encoder le
son.
Aujourd’hui, la plupart des studios « PRO » travaillent plutôt en 96-24 voire pour ceux disposant de gros
serveurs puissants en 192-24.
Le premier format qui m’en a fait prendre conscience est le format 48-24 qui m’a bluffé lors d’une
comparaison avec un travail en 44-16….un véritable bond en avant dans le travail de mixage comme dans celui
de mastering…avec la douleur de revenir en 44-16 pour le pressage CD .
Le passage au 96-24 a été moins spectaculaire mais il reste présent lors des étapes du mastering. Je ne suis pas
passé au 192 kHZ car le format ne m’a rien apporté au niveau de l’expérience vécue même si mes
convertisseurs sont capable de le gérer.
En voilà un joli lot de noms barbares…ces concepts forment néanmoins un ensemble qui va polariser
l’attention de l’ingénieur du son dans le studio de mastering à différentes étapes du mastering.
C’est pour cela que je vous conseille lors de vos masterings numériques de bien régler les volumes d’entrée et
de sortie des différents outils de votre chaine de mastering. Maintenant, les distorsions peuvent être un choix
artistique voulu (en Electro par exemple) mais surement pas les craquements ;-(…
Lorsque vous travaillerez sur de beaux enregistrements, vous aurez peut-être à faire face à un effet
désagréable, l’aliasing. Kesako ?
C’est un effet perceptible dans les fréquences hautes lorsque vous échantillonnez en 44.1 kHz. La fréquence
maximale représentable par cette fréquence d’échantillonnage est de 22,05 kHz. Si je cherche à reproduire
une fréquence de 26,05 kHz qui existe dans le signal, il y aura un effet de repliement du spectre et l’échantillon
va enregistrer une fréquence de 18,05 kHz ( 22,05 kHz- (26,05 – 22,05) ).
Cet effet va créer des aberrations dans le spectre sonore et donc nous fournir une expérience d’écoute
désagréable. C’est un effet que vous obtiendrez surtout lorsque vous aurez besoin de sous-échantillonner. Le
sous échantillonnage est l’action de baisser la fréquence d’échantillonnage comme par exemple lors de la
préparation d’un Cd en passant la fréquence d’échantillonnage du signal de 96 kHz (signal source) à 44,1 kHZ
(échantillonnage cible pour le CD). Sans outils spécifiques, ce traitement créera des effets non désirés
principalement dans le haut du spectre : vous venez de découvrir l’aliasing…
Tout à l’heure, nous avons aperçu les problèmes liés à une réduction de la fréquence d’échantillonnage et
bien, il existe aussi des problèmes lors de la réduction de quantification. Lorsque vous passez de 24 bits à 16
bits, le système va devoir créer des approximations, des arrondis qui vont créer de la distorsion dans le signal
(c’est le système de suppression des bits supplémentaires qui en est responsable).
Pour essayer de réduire ces distorsions, le dithering va calculer au mieux la nouvelle quantification en se
basant sur différents modèles mathématiques (triangulaire, gaussien…). Ce procédé va réellement réduire les
distorsions mais va rajouter du « bruit » dans l’enregistrement. Le process de dithering sera donc en général
accompagné d’un traitement de réduction du bruit (version légère…).
CONCLUSION
Vous l’aurez peut-être remarqué mais dans cet article, je n’ai pas vraiment pris position (limite haute de
l’oreille humaine, limite basse…) mais comme il s’agit ici de fournir une information simple, je n’ai pas voulu
perdre le débutant avec des polémiques non nécessaires à ce stade.
Mais ne vous inquiétez pas, je reviens bientôt avec un article sur la compression audio (compression
destructive) ;-)…..
Je suppose que vous disposez maintenant d’un logiciel de traitement, d’un ensemble de plugins ou de machines
nécessaires et d’un mix à reprendre. Je vous montrerai ici le process sous le logiciel SoundForge mais il est
facilement applicable sur toutes les
autres plateformes car il s’agit des
fonctions de base.
Augmentez ensuite le volume ressenti grâce à votre limiteur-maximiseur en descendant le treshold mais en
restant sage pour éviter de trop gros écrêtages qui pourraient vous empêcher de régler votre équaliseur
correctement.
Ensuite réglez votre équalisation en modifiant le gain des fréquences et/ou la valeur des fréquences qui vous
intéressent.
Lorsque le réglage vous plait, retournez sur votre limiteur et descendez le treshold jusqu’à un niveau qui vous
semble bon et qui ne dénature pas trop le son et la dynamique d’origine.
Lorsque vous êtes en accord avec votre réglage, posez l’effet. Cette action s’appelle « PROCESS
SELECTION » dans Sound Forge. Dans d’autre logiciel, vous trouverez les appellation « BOUNCE »,
« MIXDOWN », « RENDER »….et autres variations exotiques.
Enregistrez ensuite votre fichier sous un autre nom genre « essai master – mon mix – date »
Il ne vous reste plus qu’à graver votre travail ou à le transporter sur le support numérique de votre choix
pour le tester un peu partout (voiture, chaine hifi, poste cd, sound system….).
Ce premier mastering ne sera surement pas votre meilleur mastering mais vous venez de faire le premier pas
sur ce chemin du traitement audio qui vous mènera vers la maitrise du mastering audio. Un chemin accessible
à tous si vous portez une passion réelle à la musique et au son.
Pour les autres, vous obtiendrez LA méthode que les autres ingénieurs du son espèrent bien ne jamais voir
entre vos mains... http://mastering-addict.com/5-jours-pour-reussir-vos-premiers-masterings/
Frédéric