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Jan Loeprick et Komal Mohindra. 2016. Prix de transfert dans les économies en développement :
Un manuel à l’intention des décideurs et des professionnels. Directions du développement. Washington,
DC : Banque mondiale. doi : 10.1596/978-1-4648- 0969-9. Licence : Creative Commons Attribution
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Remerciements xv
Avant-propos xvii
Introduction xix
Abréviations xxiii
Chapitre 7 Les différends relatifs aux prix de transfert : comment les éviter
et les résoudre 317
Éviter les différends relatifs aux prix de transfert 317
Résoudre les différends relatifs aux prix de transfert 326
Notes 338
Bibliographie 339
Encadrés
1.1 Quelques informations comptables à fournir en lien avec les prix
de transfert 4
1.2 Estimation du manque à gagner causé par la manipulation
des prix de transfert aux économies en développement 10
1.3 Recettes recouvrées au titre de la réglementation des prix
de transfert dans une sélection de pays 11
1.4 Incidence des variations de prix sur les recettes provenant
des impôts directs et de la douane 14
Figures
1.1 Transactions au sein de groupes d’entreprises multinationales 2
1.2 Le rôle des prix de transfert dans la stratégie d’une entreprise 5
1.3 Chronologie des règles effectives régissant la documentation
des prix de transfert, 1994–2014 7
1.4 Effet d’atténuation des exigences en matière de
documentation des prix de transfert 8
B1.3.1 Écart fiscal révélé en Hongrie à la suite de vérifications
des prix de transfert, 2006–2010 12
B1.4.1 Impact de la baisse du prix de transfert appliqué
aux marchandises importées sur les recettes nettes 15
1.5 Chronologie de l’introduction du principe de pleine
concurrence dans quelques pays 18
B1.6.1 Double imposition économique résultant d’approches
conflictuelles 20
B1.6.2 Imposition insuffisante résultant d’approches conflictuelles 20
B1.7.1 Problèmes de fiscalité les plus importants pour les responsables
de services fiscaux (société mère), 2010 23
1.6 Double imposition économique résultant d’un ajustement
des prix de transfert 25
2.1 Exemple d’ajustement corrélatif 38
2.2 Principes de l’OCDE applicables en matière de prix
de transfert 2010 44
3.1 Composantes de la législation sur les prix de transfert 59
3.2 Exemple d’écart interquartile 97
4.1 Graphique pour l’évaluation de la comparabilité 130
4.2 Facteurs de comparabilité 131
4.3 Fonctions, actifs et risques et leur impact sur le potentiel
de bénéfices 134
B4.5.1 Matrice de croissance d’Ansoff 140
4.4 Transactions comparables sur le marché libre internes et externes 141
4.5 Comparables nationaux et étrangers 147
4.6 Approche applicable aux ensembles de comparables
(sociétés mères) 148
4.7 Méthodes de prix de transfert 155
B4.12.1 Application de la méthode CUP 156
4.8 Application de la méthode du prix comparable sur
le marché libre sur la base de comparables internes 157
Tableaux
1.1 Incitations possibles à manipuler les prix de transfert 6
1.2 Impact des prix de transfert sur les obligations fiscales globales
d’un groupe d’entreprises multinationales et sur la répartition
des recettes fiscales entre pays 7
1.3 Données d’évaluation de l’exposition d’un pays au risque
de prix de transfert 13
1.4 Quelques avantages et inconvénients de l’application du principe
de pleine concurrence aux prix de transfert 22
B1.7.1 Importance des prix de transfert durant les deux prochaines
années (société mère), 2007 et 2010 23
3.1 Aspects à considérer dans la formulation d’une politique
de prix de transfert 54
3.2 Approches rédactionnelles adoptées dans une sélection de pays 56
3.3 Résumé de différentes approches de rédaction d’une législation
sur les prix de transfert 58
3.4 Déterminants du champ d’application de la législation
sur les prix de transfert 60
3.5 Principaux types d’ajustements des prix de transfert 73
3.6 Comparabilité dans une sélection de pays 81
3.7 Facteurs de comparabilité dans une sélection de pays 83
3.8 Approches des sanctions en matière de prix de transfert 106
3.9 Délai de prescription des ajustements des prix de transfert
dans une sélection de pays 108
3.10 Catégories de mesures de simplification et de régimes
de protection 111
3A.1 Liste de contrôle de la législation sur les prix de transfert 116
3B.1 Exemples de « relations » extraits de la législation
d’une sélection de pays 118
4.1 Méthodes de prix de transfert et condition faisant l’objet
de l’examen 130
4.2 Fonctions, actifs et risques courants des fabricants et distributeurs 134
4.3 Caractéristiques des biens corporels, des services
et des biens incorporels 137
4.4 Approches parallèles potentielles 144
4.5 Utilisation de comparables secrets dans la pratique 150
4.6 Exemple d’indicateurs financiers utilisés dans l’application
de la méthode transactionnelle de la marge nette 164
4.7 Autres méthodes 171
4.8 Extrait de la note du Secrétariat de l’OCDE sur les « méthodes
de prix de transfert » 2010a 173
4B.1 Bases de données commerciales courantes 188
4C.1 Exemple de paramètres de recherche 191
4E.1 Ajustement pour la rémunération des employés à base d’actions 197
4E.2 Ajustement du fonds de roulement 198
4E.3 Résultats de l’ajustement du fonds de roulement 198
4E.4 Ajustement pour les risques propres aux pays 200
Randall Fox a travaillé au Groupe de la Banque mondiale comme spécialiste des prix de
transfert et des accords préalables en matière de prix. À ce poste, il a aidé les adminis-
trations fiscales à travers le monde à renforcer leurs capacités dans le domaine des prix
de transfert et à mettre en place des programmes d’accord préalable en matière de prix.
Il a préparé et conduit des ateliers de formation, formulé des directives concernant les
accords préalables en matière de prix, et travaillé directement avec des administrations
fiscales, des responsables des ministères des Finances et des fonctionnaires de l’Organi-
sation de coopération et de développement économiques sur bon nombre de questions
liées aux politiques de prix de transfert. Avant de rejoindre le Groupe de la Banque
mondiale, Randall était le chef d’une équipe chargée des accords préalables en matière
de prix et un analyste au service de l’administration fiscale américaine à Washington.
Il a commencé à travailler sur les prix de transfert à Ernst & Young à Cincinnati, Ohio.
Il est titulaire d’un Master en économie de l’Université de Miami. Actuellement à
Londres, il codirige le département des prix de transfert internationaux dans un cabinet
d’avocats international de renom.
Komal Mohindra est une juriste en service au Groupe de la Banque mondiale depuis
2008. Elle fournit une assistance technique et dispense des formations à des services
administratifs du monde entier sur une gamme variée de questions de politique et d’ad-
ministration fiscales, y compris sur les prix de transfert. Elle a représenté la Banque
mondiale dans des débats sur les politiques à l’occasion de conférences mondiales d’ins-
titutions multilatérales comme l’Organisation de coopération et de développement
économiques et le Forum mondial pour la transparence et l’échange d’informations à
des fins fiscales, et a contribué à l’édification de politiques fiscales au sein du G20 et du
G8 pour le compte des pays en développement. Les missions actuelles de Komal sont
axées sur l’innovation et l’entrepreneuriat. Avant d’être recrutée par le Groupe de la
Banque mondiale, Komal a travaillé huit années durant pour les bureaux d’un cabinet
international à Toronto et à Londres, conseillant des multinationales et d’autres entre-
prises sur une diversité de questions concernant la fiscalité des entreprises. Dans le
passé, elle travaillait au ministère de la Justice.
Note
1. Voir : Fiscal Forum. Réunions de printemps 2016 du FMI et du Groupe de la Banque mondiale.
Strengthening the International Tax System: Roundtable Discussion—Future of International
Taxation. 17 avril. Washington : FMI. http://www.imf.org/external/POS_Meetings/
SeminarDetails.aspx?SeminarId=128.
Jan Walliser
Vice-président, Pôles d’expertise pour la croissance équitable, la finance et les institutions
Groupe de la Banque mondiale
donne un aperçu des principaux aspects qui requièrent une attention particulière durant
la formulation et la mise en œuvre des dispositions relatives aux prix de transfert. Bien
qu’il mentionne bon nombre de défis spécifiques et de dynamiques sectorielles particu-
lières, le manuel ne fournit pas d’études de cas sectorielles détaillées. Celles-ci seront
toutefois examinées dans d’autres publications spécialisées comme le guide de référence
de la Banque mondiale sur les « Prix de transfert dans l’industrie minière africaine ».
Les régimes de prix de transfert sont souvent difficiles à appliquer, particulièrement
dans des pays où les capacités administratives ne sont pas suffisamment développées. Le
développement de capacités en matière de prix de transfert peut consommer beaucoup
de temps et de ressources, et être entravé par différentes contraintes. Le manque de capa-
cités administratives peut donner lieu au non-respect de la législation ou, à défaut, à une
application « innovante » et mal orientée des textes en vigueur par l’administration fiscale.
Et le non-respect de la législation peut aboutir à son tour à une érosion de la base d’im-
position, à cause d’un comportement opportuniste de l’investisseur, ou simplement de la
fraude fiscale, ou encore d’une tendance à l’aversion au risque dans des pays disposant de
capacités administratives plus denses. Et, une mauvaise application des textes par l’admi-
nistration fiscale peut avoir pour conséquence de renforcer les incertitudes – ébranlant
ainsi la confiance des investisseurs – et d’accroître les coûts de transaction (par exemple
par la double imposition, des amendes ou les honoraires à verser à des conseillers fiscaux).
Reconnaissant l’importance de la réglementation et de l’administration des prix de trans-
fert pour les milieux d’affaires et la confiance des investisseurs, ce manuel vise à concilier
l’objectif général de protection de la base d’imposition d’un pays et de mobilisation de
recettes additionnelles avec des considérations liées au climat de l’investissement, partout
où cela se justifie.
Le manuel est structuré comme indiqué ci-après : le premier chapitre donne un aperçu
général des politiques de prix de transfert et du débat qui se déroule à ce sujet au niveau
mondial. Un exposé sur la pertinence des prix de transfert et du principe de pleine concur-
rence dans les pays en développement est suivi d’une présentation de modalités d’évalua-
tion de l’ampleur des risques de manipulation des prix de transfert, de conditions
générales préalables à l’application effective d’un tel régime et de considérations liées au
climat de l’investissement1.
Au chapitre deux, nous examinons un large éventail de dispositions de cadres juri-
diques internationaux applicables par les pays qui ont trait aux prix de transfert. Un tour
d’horizon des principaux articles de conventions fiscales concernant les prix de transfert
est suivi d’une présentation du rôle d’autres sources internationales pertinentes comme les
Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert et le Manuel pratique des
Nations Unies sur les prix de transfert à l’intention des pays en développement. Par la suite, le
troisième chapitre donne des orientations détaillées sur la formulation de législations
relatives aux prix de transfert à des fins d’imposition directe sur la base du principe de
pleine concurrence, et présente des cas pratiques pris dans certains pays. Ce chapitre
touche aux aspects pertinents du processus législatif, notamment la formulation d’une
politique de prix de transfert et le rôle et le contenu de directives administratives.
L’application pratique du principe de pleine concurrence (comparabilité, méthode de
prix de transfert et notion de l’intervalle de pleine concurrence) est présentée dans le
chapitre 4. Puis, au chapitre 5 suit un exposé sur certains problèmes rencontrés dans cer-
tains types de transaction ou des situations particulières (services intragroupe, transactions
financières, actifs incorporels, accords de contribution aux dépenses, opérations de lance-
ment et entités déficitaires, réorganisations d’entreprises, économies de localisation,
Note
1. Le principe de pleine concurrence suppose que des transactions entre parties associées s’exé-
cutent en droite ligne de ce qui aurait transparu entre deux parties indépendantes engagées dans
une transaction comparable dans des circonstances semblables.
La question à laquelle il faut répondre est la suivante : Quel est le juste prix à payer pour
ces transactions, en particulier (dans une perspective de développement) si l’on considère la
contribution réelle des multinationales à l’économie d’un pays en développement donné et
le lieu où ces multinationales génèrent véritablement leurs bénéfices ? Si les prix de transfert
ne sont pas à la mesure des gains réels réalisés dans ce pays, ce dernier est injustement privé
des fonds et des moyens qu’il pourrait mettre au service de son développement. Et, bien
entendu, ce sont en fin de compte les populations de ce pays qui supportent les coûts d’une
telle injustice, particulièrement dans les secteurs de l’alimentation, de l’eau, de la santé et
de l’éducation.
Finances
Services administratifs
Société de production
Société de du groupe
services du
groupe
Produits
Société de
distribution A
Services de
commercialisation
Société de
distribution B
• les droits et taxes (par exemple la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les droits de
douane, les redevances minières et les taxes sur les produits pétroliers)
• les lois sur les sociétés (par exemple les obligations du conseil d’administration et la
protection des actionnaires minoritaires)
• les obligations contractuelles (comme pour les contrats d’investissement)
• les obligations statutaires en matière de comptabilité
• le contrôle des changes
• la comptabilité de gestion
• la gestion et l’évaluation internes des performances
• les exigences en matière de participation des salariés aux bénéfices
• les lois sur la concurrence
• les statistiques commerciales officielles.
D’un point de vue comptable, « les prix de transfert sont considérés comme faisant
partie du système de contrôle de gestion de l’entreprise qui a deux objectifs majeurs :
la promotion d’une convergence des efforts et la mise en place d’un système approprié
Encadré 1.1 Quelques informations comptables à fournir en lien avec les prix
de transfert
Norme comptable internationale 24 : Information relative aux parties liées
18. Si une entité a effectué des transactions entre parties liées pendant les périodes couvertes par les
états financiers, elle doit indiquer la nature des relations entre les parties liées et fournir des informa-
tions sur les transactions et les soldes, y compris les engagements, qui sont nécessaires à la compréhen-
sion par les utilisateurs de l’impact potentiel de la relation sur les états financiers...
23. L’information selon laquelle les transactions entre parties liées ont été réalisées selon des modalités
équivalentes à celles qui prévalent dans le cas de transactions soumises à des conditions de concur-
rence normale ne peut être fournie que si ces modalités peuvent être démontrées.
6. Une entreprise doit d’abord tenir compte dans ses états financiers de l’impact d’une position fiscale
s’il est plus probable qu’improbable que le bien-fondé de cette position ne soit pas soutenable lors
d’une vérification.
La définition de la position fiscale prend en compte les positions à l’égard des prix de transfert pour
des raisons fiscales.
Figure 1.2 Le rôle des prix de transfert dans la stratégie d’une entreprise
Civisme fiscal
Réglementation plus
stricte des prix de transfert
Figure 1.3 Chronologie des règles effectives régissant la documentation des prix
de transfert, 1994–2014
100
80
60
40
20
0
1994–1997 1998–2000 2001–2002 2003–2004 2005–2007 2007–2011 2011–2014
Tableau 1.2 Impact des prix de transfert sur les obligations fiscales globales d’un groupe
d’entreprises multinationales et sur la répartition des recettes fiscales entre pays
Pays A Pays B
Taux d’imposition 30 % Taux d’imposition 10 % Total du Groupe
Scénario 1 : prix de transfert de 1 000
Ventes 1 000 1 400 1 400
Coût des marchandises vendues (600) (1 000) (600)
Autres charges (300) (200) (500)
Bénéfices 100 200 300
Impôts et taxes (30) (20) (50)
Scénario 2 : prix de transfert de 1 100
Ventes 1 100 1 400 1 400
Coût des marchandises vendues (600) (1 100) (600)
Autres charges (300) (200) (500)
Bénéfices 200 100 300
Impôts et taxes (60) (10) (70)
Lohse et Riedel’s (2012, 15) font valoir que « les règles de documentation des prix de
transfert sont essentielles pour limiter les risques de transfert des revenus ». Concernant
les facteurs de délocalisation des bénéfices au niveau mondial, Beer et Loeprick (2015)
montrent que les actifs incorporels détenus par un groupe multinational et la complexité
de sa chaîne d’approvisionnement déterminent le risque que les bénéfices déclarés par
une filiale soient imposés à un taux d’impôt sur le revenu différent de celui du reste du
groupe. Ils considèrent également que l’imposition de règles portant sur la documenta-
tion des prix de transfert a pour effet d’atténuer considérablement le risque de délocali-
sation des bénéfices, cette tendance diminuant de 52 % en moyenne deux ans après
l’introduction desdites règles, selon les estimations (voir la figure 1.4).
Après l’adoption d’une législation portant sur les prix de transfert ou l’augmentation
des capacités administratives d’un pays, les groupes multinationaux peuvent réviser
leurs politiques de prix de transfert de façon à accroître les bénéfices déclarés dans le
pays en question pour abaisser leur profil de risque fiscal. Ce phénomène peut avoir des
effets sur les bases d’imposition de pays partenaires commerciaux qui n’ont pas encore
de législation en matière de prix de transfert ou n’ont pas encore commencé à renforcer
leurs capacités.
Même si les régimes de prix de transfert sont surtout axés sur les transactions interna-
tionales dans la majorité des pays, la manipulation des prix de transfert dans le cadre de
transactions effectuées sur le marché national peut aussi diminuer l’efficacité du régime
Figure 1.4 Effet d’atténuation des exigences en matière de documentation des prix
de transfert
Globalement Haute intensité d’actifs incorporels Complexe
–2
et impôt par rapport au différentiel de taxation
Semi-élasticité des bénéfices avant intérêts
–1
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
Nombre d’années écoulées depuis l’introduction d’obligations documentaires
fiscal d’un pays, particulièrement lorsque les contribuables sont soumis à un traitement
différencié. On trouvera ci-dessous quelques situations dans lesquelles les manipulations
de prix de transfert peuvent compromettre l’efficacité du régime fiscal d’un pays :
• Une entreprise assujettie à l’impôt peut payer des montants excessifs pour des biens
ou des services à un contribuable qui bénéficie d’une exonération d’impôt ou est
imposé à un taux inférieur.
• Une entreprise peut transférer des revenus à des contribuables bénéficiant d’une exo-
nération d’impôts ou soumis à un taux d’imposition inférieur, ou facturer à nouveau
des transactions par l’intermédiaire de tels contribuables.
• Une entreprise pour octroyer des prêts (non commerciaux) sans intérêts ou d’autres
avantages à un actionnaire majoritaire.
• Des biens peuvent être cédés à des montants trop élevés ou trop bas pour bénéficier
de taux d’impôts préférentiels, de réductions d’impôt sur les plus-values ou de déduc-
tions pour amortissement accéléré.
• Une entreprise peut payer des montants excessifs au titre de biens ou de services
associés à des incitations données (comme des incitations pour la R&D) afin de gon-
fler la créance associée auxdits paiements.
S’il est parfois nécessaire de réglementer les prix de transfert dans certains pays, dans
d’autres, une telle réglementation peut imposer des obligations considérables, voire dis-
proportionnées, aux contribuables. Une enquête réalisée dans les États membres et non-
membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
révèle que les transactions effectuées sur le marché intérieur étaient soumises au principe
de pleine concurrence dans 26 des 41 pays ayant participé à l’enquête (OCDE, 2012a).
Par contre, ce principe s’appliquait aux opérations internationales réalisées dans l’en-
semble des 41 pays. Bon nombre de pays dans lesquels les transactions réalisées sur le
marché local sont soumises au principe de pleine concurrence (la Fédération de Russie et
la Slovénie par exemple) réglementent uniquement des transactions locales spécifiques
comme celles réalisées avec des entreprises installées dans des zones économiques spé-
ciales ou dans le cas où la valeur globale desdites transactions dépasse un seuil minimum
donné. Nombreux sont les pays qui ne disposent pas de législation portant sur la tarifica-
tion des transactions réalisées sur le marché intérieur entre parties associées, et appliquent
plutôt des règles ciblées pour faire face à des risques spécifiques (voir le chapitre 3).
Beaucoup de pays en développement ne disposent toujours pas de régime de prix de
transfert efficace, en raison généralement d’une législation inadaptée et de capacités
administratives insuffisantes pour appliquer effectivement des dispositions relatives à la
fiscalité internationale. Ils peuvent donc accuser un important manque à gagner fiscal
du fait de manipulations aussi bien délibérées qu’involontaires des prix de transfert (voir
l’encadré 1.2). Les statistiques publiées par les administrations fiscales de pays ayant
récemment établi des régimes de prix de transfert donnent aussi une idée de l’impor-
tance des montants potentiellement concernés4.
Le recours à la manipulation des prix de transfert et à des transactions fictives pour
délocaliser les bénéfices vers des pays à faible taux d’imposition ou des territoires où les
obligations déclaratives sont relativement permissives est un sujet de préoccupation
majeure pour les économies en développement et les pays qui les assistent. Crevelli, De
Mooij et Keen (2015) montrent l’ampleur des retombées d’une telle situation sur la
base d’imposition des pays à revenu faible et intermédiaire. Leurs travaux donnent à
penser que le manque à gagner généré par les activités frauduleuses réalisées avec des
Encadré 1.2 Estimation du manque à gagner causé par la manipulation des prix
de transfert aux économies en développement
Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) se sont essayées à quantifier le manque à gagner
fiscal subi par les pays en développement du fait de prix de transfert erronés. Cependant, comme l’ont
montré Fuest et Riedel (2010), les méthodes d’évaluation utilisées par ces ONG présentent des imperfec-
tions qui font que leurs résultats sont difficiles à interpréter.
• Christian Aid estime que les capitaux dont les prix de transfert ont été faussés et qui circulaient des
pays non-membres de l’Union européenne (UE) vers les pays de l’Union et les États-Unis durant la
période 2005-2007 dépassent les mille milliards de dollars, et que si ces capitaux avaient été taxés aux
taux en vigueur, ils auraient généré environ 121,8 milliards de dollars de recettes fiscales addition-
nelles par an (Christian Aid, 2009).
• Oxfam pour sa part estime de l’ordre de 50 milliards de dollars par an le manque à gagner fiscal dû au
transfert des bénéfices des entreprises hors des économies en développement (Oxfam, 2000).
paradis fiscaux est bien plus important en dehors de l’OCDE que chez les membres de
cette organisation. Depuis 2008, la communauté internationale s’intéresse davantage et
consacre plus de moyens à l’amélioration de la transparence dans les paradis fiscaux,
ainsi qu’à l’échange d’informations avec ces derniers.
Associées à l’introduction d’un régime de prix de transfert matériel, les exigences
déclaratives accrues et les procédures renforcées de collecte et de traitement des données
au sein des administrations fiscales vont permettre de doter lesdites administrations d’ou-
tils et de données nécessaires pour honorer leurs obligations en matière d’échange d’infor-
mations, et contribuer aux efforts internationaux de lutte contre la fraude fiscale. De plus,
l’augmentation du volume et l’amélioration de la qualité des informations recueillies sur
les transactions internationales ainsi que le contrôle accru desdites transactions peuvent
également permettre aux pays d’être plus à même de juguler les flux illicites de capitaux
(un contrôle et un suivi accrus des transactions internationales peuvent contribuer à pré-
venir et déceler des activités commerciales de blanchiment d’argent, par exemple).
L’établissement d’un régime de prix de transfert fondé sur des pratiques et des prin-
cipes internationaux généralement reconnus peut aussi donner aux investisseurs une
plus grande certitude au sujet du traitement des transactions entre parties associées, et
réduire de ce fait le risque financier qu’ils encourent5. Une législation fondée sur le
principe de pleine concurrence devrait aussi aider à assurer une concurrence loyale à
travers un traitement équitable des investisseurs nationaux et étrangers. Enfin, l’adop-
tion d’une législation fondée sur des pratiques et des principes internationaux générale-
ment reconnus peut améliorer la capacité d’un pays à influer sur le développement d’un
régime international de prix de transfert et intervenir pour le compte des entreprises
locales afin de les protéger en cas d’ajustements abusifs des prix de transfert par d’autres
pays et de la double imposition (ou des impôts imprévus) qui pourrait en résulter.
Hongrie : L’Administration nationale des impôts et de la douane a déclaré que 370 millions d’euros
d’écart fiscal supplémentaire ont été découverts après des vérifications de prix de transfert effectuées
durant la période 2006-2010 (voir la figure B1.3.1).
Inde : Des rapports indiquent qu’environ 15,42 milliards de dollars d’ajustements de prix de transfert
ont été effectués durant la période 2008-2012 (Kapur, 2012).
Royaume-Uni : L’Administration fiscale britannique déclare des recettes associées aux prix de transfert
de l’ordre de 519 millions de livres en 2007-2008 ; 1 595 millions de livres en 2008-2009 ; 1 039 millions
de livres en 2009-2010 ; et 436 millions de livres en 2010-2011, les variations entre les recettes annuelles
indiquant principalement le nombre limité de très gros dossiers (HMRC, 2011).
Figure B1.3.1 Écart fiscal révélé en Hongrie à la suite de vérifications des prix de transfert,
2006–2010
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2006 2007 2008 2009 2010
Millions d’euros
Source : Lanyfalvi, 2012 (à partir de statistiques de l’Administration nationale des impôts et de la douane de la Hongrie).
Tableau 1.3 Données d’évaluation de l’exposition d’un pays au risque de prix de transfert
Données Utilisation Source(s) éventuelle(s)
Tableau 1.3 Données d’évaluation de l’exposition d’un pays au risque de prix de transfert (suite)
Données Utilisation Source(s) éventuelle(s)
Renseignements détaillés Les renseignements fournis sur les transactions entre parties • Déclarations d’impôts
(type et montant) sur associées donnent une indication du volume et du type de • Comptes financiers
les transactions entre transactions dont les prix pourraient être faussés. De tels • Déclarations en douanes
parties associées renseignements peuvent aussi jouer un rôle important dans • Données de la Banque
des évaluations fondées sur le risque (voir le chapitre 8) ; centrale
raison pour laquelle bon nombre de pays ont introduit
l’exigence pour les contribuables de fournir ces
renseignements sur une base annuelle (voir le chapitre 6).
Données macroéconomiques/fiscales
Statistiques du commerce Déterminer quelles sont les principaux secteurs d’activité, les • Bureau national des
transfrontalier partenaires commerciaux et le volume d’échanges statistiques
transfrontaliers du pays, ainsi que toute anomalie et tout • Données douanières
risque potentiel (par exemple des volumes importants • Données de la Banque
d’échanges commerciaux avec des pays à faible taux centrale
d’imposition). • UNCTADstat
Nombres d’entreprises Évaluer les besoins de ressources de l’administration fiscale. • Bureau national des
multinationales statistiques
imposables • Registre de commerce
• Déclarations d’impôts
• Organisme de
développement
• Bases de données exclusives
Sources et destinations Identifier les risques potentiels (par exemple des volumes • Bureau national
importantes d’IED importants d’IED en provenance ou à destination de pays des statistiques
à faible taux d’imposition). • UNCTADstat
• Registre de commerce
• Déclarations d’impôts
• Organisme de
développement
• Bases de données exclusives
Existence de zones La manipulation des prix de transactions réalisées sur le marché • Législation nationale
franches et de régimes intérieur peut présenter une menace grave pour la base
spéciaux d’imposition d’un pays lorsqu’il existe des disparités dans le
traitement des contribuables résidents (par suite
d’exonérations d’impôts et de trêves fiscales par exemple).
Existence et taux de Peuvent diminuer les pertes de recettes nettes associées • Législation nationale
retenues (d’impôt) à la manipulation des prix de transfert. • Conventions fiscales
à la source bilatérales
Note : IED = investissement étranger direct.
Encadré 1.4 Incidence des variations de prix sur les recettes provenant des impôts
directs et de la douane
Lorsque les prix de transfert appliqués à des marchandises importées sont diminués pour se confor-
mer au principe de pleine concurrence, une baisse de la valeur douanière (si la méthode fondée sur
la valeur de la transaction est utilisée) peut être plus que compensée par une augmentation des
recettes provenant d’impôts directs, à condition que le taux de l’impôt direct soit supérieur au taux
douanier applicable. L’exemple qui suit à la figure B1.4.1 illustre un scénario dans lequel la baisse du
prix de transfert du scénario A au scénario B entraîne une réduction des droits de douane perçus.
L’impact sur les recettes est plus que compensé par une hausse substantielle des recettes issues de
l’impôt direct. Et la baisse du prix de transfert des marchandises importées a une incidence positive
sur le pays d’importation.
Suite de l’encadré à la page suivante
Encadré 1.4 Incidence des variations de prix sur les recettes provenant des impôts directs
et de la douane (suite)
Scénario A Scénario B
Prix de Prix de
transfert transfert
1 000 500
voir dans l’exemple de l’encadré 1.4. Lorsque les taux de l’impôt sur les sociétés sont
supérieurs aux taux des droits de douane applicables aux marchandises concernées, l’im-
pact d’une baisse des prix de transfert sur les recettes sera généralement positif.
En dépit du risque de réduction des recettes douanières, l’établissement d’un régime
de prix de transfert et les activités de renforcement des capacités du fisc qui accom-
pagnent une telle décision peuvent avoir des retombées positives sur l’administration
douanière. À titre d’exemple, une surveillance accrue et une meilleure compréhension
des transactions entre parties associées peuvent aider les administrations fiscales à déce-
ler des erreurs de classification des marchandises et des services. Des valeurs douanières
plus exactes vont aussi fournir aux responsables politiques des statistiques plus fiables
sur lesquelles fonder leurs prévisions économiques. S’employer à faire en sorte que la
relation entre l’impôt direct et les recettes douanières soit mieux comprise, c’est aussi
souligner l’importance du partage des informations entre les autorités fiscales et doua-
nières. Il serait par exemple utile de disposer d’un protocole clair par lequel les autorités
douanières sont automatiquement informées des ajustements de prix opérés par les
autorités fiscales et vice-versa.
• Investissement étranger direct pertinent. Des volumes d’IED importants ou croissants assortis d’une
participation substantielle des entreprises multinationales à l’économie
• Volumes substantiels d’échanges commerciaux transfrontaliers
• Exigences en termes de comptabilité. Les conditions à remplir par les entreprises pour tenir une comp-
tabilité sont définies
• Législation fiscale complète. Les bénéfices, les taxes sur le revenu, ou d’autres taxes pour lesquelles les
recettes collectées peuvent être influencées par des manipulations de prix de transfert, comme des
redevances minières basées sur le chiffre d’affaires
• Économie de marché ouverte. Ouverte à l’IED et comportant peu ou pas de restrictions sur les transac-
tions portant sur les importations et les exportations
Encadré 1.5 Conditions préalables à une réforme des prix de transfert (suite)
• Mécanismes de règlement des différends. Accès des contribuables à des procédures de règlement des
différends efficaces et équitables, y compris des tribunaux et des mécanismes d’appel
• Application de conventions fiscales. Le cas échéant, application de concepts clés à la législation natio-
nale et aux procédures de règlement des différends en vigueur
Figure 1.5 Chronologie de l’introduction du principe de pleine concurrence dans quelques pays
4
Nombre de pays
0
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
75
80
85
90
95
00
05
10
15
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
Source : OECD 2012a.
Note : Pays : Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chili, Chine, Colombie, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France,
Allemagne, Hongrie, Inde, Indonésie, Irlande, Israël, Italie, Japon, Luxembourg, Malaisie, Mexique, Pays-Bas, Nouvelle Zélande, Norvège, Pologne,
Portugal, Fédération de Russie, Singapour, République slovaque, Slovénie, République de Corée, Espagne, Afrique du Sud, Suède, Suisse, Turquie,
Royaume-Uni et États-Unis.
Lorsque [...] deux entreprises sont, dans leurs relations commerciales ou financières, liées
par des conditions convenues ou imposées, qui diffèrent de celles qui seraient convenues
entre des entreprises indépendantes, les bénéfices qui, sans ces conditions, auraient été réa-
lisés par l’une des entreprises mais n’ont pu l’être en fait à cause de ces conditions, peuvent
être inclus dans les bénéfices de cette entreprise et imposés en conséquence.
Des articles équivalents à l’article 9.1 des Modèles de convention de l’OCDE et des
Nations Unies se trouvent dans presque toutes les conventions fiscales complètes en
vigueur.
Dans la quasi-totalité des pays ayant adopté une législation en matière de prix de
transfert sur la base du principe de pleine concurrence, ce principe s’applique de façon
analogique en comparant les conditions qui régissent les transactions entre parties
associées examinées aux conditions qui s’appliquent dans des transactions comparables
entre parties non liées. (Le Brésil est une exception notable, comme on le verra au
chapitre 3.)
Il convient toutefois de noter que l’application du principe de pleine concurrence fait
l’objet d’abus, en raison de l’attention excessive portée à l’attribution contractuelle des
fonctions, des actifs et des risques. Les actions 8, 9 et 10 du projet du G20 et de l’OCDE
sur l’Érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS)10 sont par consé-
quent axées sur la révision des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de
transfert, et tout particulièrement sur des problématiques comme les transactions faisant
intervenir des actifs incorporels, l’attribution des risques ou l’attribution des bénéfices
dans des situations qui ne se justifient pas rationnellement d’un point de vue commercial.
La révision convenue des principes de l’OCDE souligne la nécessité d’une définition
minutieuse des transactions, et donc de comparer les données contractuelles avec des
données réelles lors de l’examen des dispositifs de prix de transfert (voir l’analyse au cha-
pitre 4). Dans le cas des actifs incorporels, le résultat est que la propriété légale seule ne
doit pas nécessairement s’accompagner d’un droit au rendement de l’exploitation d’un
actif. La rémunération au sein d’un groupe sera définie sur la base de la contribution
effective de chaque membre du groupe. De même, les risques assumés par une partie qui
est incapable de contrôler valablement lesdits risques ou d’en supporter les conséquences
financières peuvent être réaffectés à une partie qui en est capable ; une précision visant
les bénéfices excessifs alloués à des « tiroirs-caisses ». De plus, d’autres principes sur les
produits de base et les services à faible valeur ajoutée sont définis actuellement dans le
cadre du groupe de travail du G20 sur le développement11.
ensuite être appliqué aux législations nationales d’une masse critique de pays. L’adoption
de la répartition globale selon une formule préétablie par un petit nombre de pays don-
nerait lieu à une multiplication des cas de double imposition économique ou d’imposi-
tion insuffisante de groupes de multinationales intervenant dans des pays ayant adopté
cette méthode de répartition, car les bénéfices imposés sous le régime de la répartition
globale selon une formule préétablie dans un pays seront probablement soumis au prin-
cipe de pleine concurrence dans un autre pays et vice-versa (voir l’encadré 1.6).
Pays A Pays B
Répartition
Principe Double
globale selon
de pleine imposition une formule
concurrence économique préétablie
Pays A Pays B
Répartition
Principe
globale selon Imposition de pleine
une formule insuffisante concurrence
préétablie
À moins d’y trouver une solution, la double imposition économique impose des
coûts de transaction additionnels aux groupes d’entreprises multinationales, et nuit de
ce fait au commerce international et à l’investissement étranger. De plus, les multinatio-
nales obligées d’appliquer deux approches distinctes vont encourir des surcoûts pour se
mettre en conformité.
En raison des multiples difficultés d’ordre pratique associées à l’adoption de la
méthode de répartition globale selon une formule préétablie, en particulier le risque de
multiplication de cas de double imposition ou d’imposition insuffisante et l’absence de
consensus sur les contours de cette approche, cette méthode n’a pas encore été intro-
duite dans la fiscalité internationale. En conséquence, l’adoption de la répartition globale
selon une formule préétablie n’apparaît pas comme une option réaliste à court ou à
moyen terme pour les économies en développement, si l’on considère notamment que
l’adoption unilatérale de cette méthode par un seul pays (ou une poignée de pays) serait
préjudiciable au climat de l’investissement dans ce pays.
Les prix de transfert constituent actuellement l’un des plus gros problèmes de fisca-
lité auxquels les groupes multinationaux sont exposés (voir l’encadré 1.7). Cela est loin
de surprendre, compte tenu des montants faramineux souvent en jeu, du risque de
double imposition économique et de l’application d’amendes et d’intérêts substantiels.
Des coûts élevés de mise en conformité sont souvent associés à la préparation des docu-
ments relatifs aux prix de transfert et à la gestion des enquêtes et des vérifications
connexes. De plus, les multinationales sont de plus en plus préoccupées par l’incidence
potentielle sur leur réputation de la vigilance exercée par la société civile autour de leurs
pratiques de prix de transfert, et par l’impact financier de normes comptables qui exi-
gent de déclarer les engagements relatifs à certaines positions fiscales incertaines.
La législation relative aux prix de transfert est souvent associée à la double imposi-
tion, à des coûts élevés de mise en conformité, à l’accroissement du pouvoir discrétion-
naire des administrations fiscales et, en conséquence, à l’accentuation des incertitudes
pour les contribuables, lesquelles associations sont potentiellement préjudiciables au
climat de l’investissement d’un pays. Cependant, si des mesures appropriées sont prises
pour résoudre ces problèmes durant la conception du régime de prix de transfert, ces
effets pervers peuvent être contenus – un régime bien conçu peut même être reçu favo-
rablement par des investisseurs actifs et potentiels en raison du surcroit de certitudes
qu’il apporte.
Les mesures qui peuvent aider à atténuer voire éviter toute incidence néfaste sur le
climat de l’investissement consistent, entre autres, à :
Encadré 1.7 Résultats de l’enquête mondiale 2010 d’Ernst & Young sur les prix
de transfert
Selon l’enquête mondiale 2010 d’Ernst & Young sur les prix de transfert, sur la base d’entretiens réalisés
avec 877 entreprises multinationales dans 25 pays, les responsables de services fiscaux considèrent les
prix de transfert comme la problématique fiscale la plus importante auxquels ils sont confrontés,
74 % d’entre eux les jugeant très importants ou absolument essentiels.
Figure B1.7.1 Problèmes de fiscalité les plus importants pour les responsables
de services fiscaux (société mère), 2010
Prix de transfert
Minimisation de l’impôt
Impôts en espèce
Double imposition
Litige fiscal
Rapatriement de trésorerie
Droits de douane
0 5 10 15 20 25 30 35
Pourcentage
Tableau B1.7.1 Importance des prix de transfert durant les deux prochaines
années (société mère), 2007 et 2010
Pourcentage
2007 2010
Absolument essentiels 29 32
Très importants 45 42
Relativement importants 18 21
Pas très importants 5 4
Pas du tout importants 1 1
Figure 1.6 Double imposition économique résultant d’un ajustement des prix de transfert
Pour déterminer comment une modification des prix de transfert peut entraîner une double impo-
sition, voir l’exemple ci-dessous.
• Une entreprise manufacturière établie dans le pays A vend des produits de son cru à sa filiale chargée
de la distribution dans le pays B à 500
P ays A P ay s B
50 20
Pays A Pays B
• Après une vérification des prix de transfert par les autorités fiscales du pays B, le bénéfice imposable
de la société de distribution monte à 50, ce qui correspond à l’évaluation du fisc selon laquelle le prix
de transfert pour les produits aurait dû être de 470, au lieu des 500 appliqués
• Si l’administration fiscale du pays A conteste l’ajustement de prix de transfert opéré par l’administra-
tion fiscale du pays B, et ne diminue pas le bénéfice imposable de l’entreprise établie dans le pays A
en conséquence, le groupe sera imposé globalement comme s’il avait réalisé un bénéfice de 100,
alors qu’en réalité son bénéfice total est de 70. De ce fait, 30 du revenu/bénéfice sera assujetti à
une double imposition économique.
20 30 20
Pays A (50)
Pays B (50)
imposition économique accroît les coûts de transaction pour les groupes de multinatio-
nales, et nuit de ce fait au commerce international et à l’investissement étranger. À cet
égard, la Commission européenne a déclaré que « la double imposition est l’un des
obstacles les plus onéreux à l’activité économique internationale, qui a des effets
néfastes sur l’efficacité et la croissance » (EC, 2011).
doivent également être établies pour permettre aux contribuables de recourir à des
mécanismes internationaux de règlement des différends, comme la Procédure amiable
prévue dans les conventions fiscales (voir le chapitre 7).
Notes
1. La CNUCED (1999) estime à un tiers la proportion des échanges intragroupe sur le marché
international. Pour sa part, Forstater (2015) précise que les études qui font généralement réfé-
rence à une proportion de l’ordre de 60 % du commerce mondial (Neighbour, 2002) partent
d’une incompréhension du rapport 1999 de la CNUCED.
2. Voir Tax Justice Network, « Transfer Pricing », sur la page http://www.taxjustice.net/cms/
front_content.php?idcat=139.
3. Par « effectives », on entend que le pays dispose d’une législation, de réglementations ou
d’autres directives spécifiques qui, à tout le moins, indiquent clairement que des documents
relatifs aux prix de transfert doivent être disponibles.
4. Au Vietnam par exemple, les ajustements de prix de transferts opérés par le fisc vers la fin de
2013 s’élevaient à 110 millions de dollars ; le fisc kenyan a pour sa part recouvré 85 millions
de dollars de recettes fiscales additionnelles en 2013 au titre des prix de transfert. Voir égale-
ment l’encadré 1.4.
5. Lors d’une réunion informelle sur les questions pratiques en matière de prix de transfert tenue
en juin 2011 (ONU, 2011), un conseiller du fisc chilien a relevé que le secteur privé soutient
les efforts déployés par l’administration fiscale pour sensibiliser le Parlement à l’adoption d’une
loi sur les prix de transfert. L’équipe chargée des questions de fiscalité internationale à la
Banque mondiale a formulé des observations analogues durant les consultations publiques sur
les prix de transfert en Albanie.
6. Le Canada, la Suisse et les États-Unis appliquent diverses méthodes de répartition des béné-
fices selon une formule préétablie entre provinces, cantons et États (Mayer, 2009).
7. Relance de l’Assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés (ACCIS).
http://ec.europa.eu/taxation_customs/common/consultations/tax/relaunch_ccctb_en.htm.
8. Communication de la Commission au Parlement européen et au Conseil. http://ec.europa.eu/
taxation_customs/resources/documents/taxation/company_tax /fairer_corporate_taxation/
com_2015_302_en.pdf.
9. Dans de nombreux pays, la législation portant sur les prix de transfert utilise des termes tels
que « prix du marché » ou « juste valeur marchande ». Employés dans des contextes analogues,
ces termes sont généralement interprétés comme étant équivalents ou semblables au principe
de pleine concurrence. Il convient toutefois de noter que les termes « prix du marché » et
« juste valeur marchande » tels qu’utilisés dans le cadre d’évaluations financières, etc., désignent
des notions qui diffèrent du principe de pleine concurrence.
10. Le projet G20/OCDE sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS)
a été lancé en 2013 pour faire face à un éventail de problèmes rencontrés dans le domaine de
la fiscalité internationale des sociétés. Les résultats de ce processus qui a duré deux ans ont été
présentés dans bon nombre de rapports publiés en octobre 2015. Les mesures pertinentes
proposées dans le cadre du projet BEPS sont indiquées tout au long du présent manuel. Voir :
http://www.oecd.org/tax/beps/beps-actions.htm.
11. Voir les rapports finaux 2015 du projet BEPS : http://www.oecd.org/ctp/beps-2015-final-
reports.htm.
12. D’un point de vue politique, les difficultés d’adoption de la méthode de répartition globale
selon une formule préétablie au niveau international sont particulièrement manifestes au sein
de l’UE, où une politique d’établissement d’une assiette fiscale commune consolidée a été
proposée pour la première fois en 2001. Pour en savoir plus, consulter http://ec.europa.eu/
taxation_customs/taxation/company_tax/common_tax_base/index_en.htm.
13. Où les gains relatifs pour de nombreux pays en développement et de nombreuses économies
émergentes dépendront probablement de l’importance accordée à l’emploi. Voir également
FMI (2014).
14. Pour un tour d’horizon des activités réalisées jusqu’en octobre 2012 par des organisations
internationales, des institutions financières et des associations régionales d’autorités fiscales
dans le domaine des prix de transfert, voir la note relative aux ressources en matière d’assis-
tance technique et de renforcement des capacités dans le domaine des prix de transfert,
publiée par le Secrétariat du Comité d’experts des Nations Unies sur la coopération interna-
tionale en matière fiscale, datée du 11 octobre 2012.
15. La version actuelle des Principes a été publiée en 2010. Ces principes font l’objet d’une révi-
sion dans le cadre du processus BEPS, qui est en voie d’achèvement. Sauf indication contraire,
les références aux Principes de l’OCDE en matière de prix de transfert désignent la version
2010.
16. Sauf indication contraire, les références au Modèle de convention de l’OCDE désignent la
version 2010.
17. Sauf indication contraire, les références au Modèle de convention des Nations Unies désignent
la version 2011.
18. Pour toute information sur l’utilisation de la communication stratégique dans le cadre de
réformes fiscales de façon générale, voir Rahman (2010).
19. Voir le rapport final sur l’Action 14. « Accroître l’efficacité des mécanismes de règlement des
différends », octobre 2015. http://www.oecd.org/tax/making-dispute-resolution-mechanisms-
more-effective-action-14-2015-final-report-9789264241633-en.htm.
20. Ce scepticisme peut s’expliquer par des expériences négatives vécues avec d’autres méca-
nismes d’arbitrage entre investisseurs et États et par les coûts associés au processus, et est
particulièrement présent lorsque les administrateurs n’ont pas (encore) la même expérience à
faire valoir durant les négociations avec d’autres parties à la même convention, et lorsque que
ceux-ci ont le sentiment que les panels peuvent avoir un parti pris pour les positions des
exportateurs de capitaux.
21. Voir le rapport final sur l’Action 13. « Documentation des prix de transfert et déclaration pays
par pays », octobre 2015.
22. Le Forum conjoint de l’UE sur les prix de transfert est particulièrement impliqué dans la
réflexion sur la simplification. Il a publié des recommandations concernant les PME en 2011
(http://ec.europa.eu/taxation_customs/resources/documents/taxation/company_tax/transfer_
pricing/forum/jtpf/2011/jtpf_001_final_2011_en.pdf) et des recommandations portant sur les
services à faible valeur ajoutée en 2010 (http://ec.europa.eu/taxation_customs/resources/
documents/taxation/company_tax/transfer_pricing/forum/jtpf/2010/jtpf_020_rev3_2009.pdf).
En ce qui concerne les services à faible valeur ajoutée, les rapports finals du projet BEPS pour les
Actions 8 à 10 font également référence à une approche simplifiée en la matière (http://www.
oecd-ilibrary.org/taxation/aligner-les-prix-de-transfert-calcules-sur-la-creation-de-valeur-
actions-8-10-2015-rapports-finaux_9789264249202-fr).
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Le droit fiscal international désigne l’ensemble des règles organisant le traitement fiscal des
opérations internationales. Cet ensemble de règles est principalement constitué des règles
fiscales internes, dont l’application est généralement limitée par les conventions visant à
prévenir la double imposition et d’autres instruments internationaux.
Bien que des questions de prix de transfert puissent se poser et se posent effectivement
en contexte purement interne, la détermination des prix de transfert relève avant tout
de la fiscalité internationale. C’est pourquoi il importe de se référer au cadre juridique
international lorsqu’on envisage de concevoir, de mettre en œuvre et d’appliquer un
régime national de prix de transfert. Ce chapitre examine un ensemble d’aspects du
cadre juridique international. Après avoir donné un aperçu des principaux articles des
conventions fiscales pertinents pour les prix de transfert, il présente le rôle d’autres
sources internationales comme les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de
transfert et le Manuel pratique des Nations Unies sur les prix de transfert à l’intention des
pays en développement.
Conventions fiscales
Les conventions fiscales visent à prévenir la double imposition en répartissant clairement
les droits d’imposition. À titre d’exemple, elles imposent habituellement un taux d’impôt
maximal sur les revenus des investissements les plus mobiles (revenus d’investissement,
dividendes et redevances) à l’État source. Elles comportent souvent des articles formali-
sant les obligations d’échange de renseignements et les procédures d’assistance adminis-
trative aux fins du recouvrement des impôts, qui visent généralement à remédier à la
fraude fiscale. Leur effet dépend donc des dispositions précises de chaque convention et
de la répartition des droits d’imposition que celle-ci envisage. Bien que les conventions
fiscales puissent favoriser l’investissement et la croissance en réduisant le risque de double
imposition et en apportant une sécurité juridique aux investisseurs, elles restreignent les
droits des États d’imposer les investisseurs étrangers et les entreprises étrangères et
peuvent être ainsi à l’origine d’importantes pertes de recettes fiscales.
Les conventions fiscales globales en vigueur reposent pour la plupart sur la version
actuelle (2010) ou sur une version antérieure du Modèle de convention fiscale concer-
nant le revenu et la fortune de l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE)1 ou sur la version actuelle (2011) ou une version antérieure du
Modèle de convention des Nations Unies concernant les doubles impositions entre pays
développés et pays en développement2, ou encore sur une combinaison des deux. Ces
deux modèles contiennent des articles importants pour la détermination des prix de
transfert internationaux : l’article 9 (Entreprises associées), l’article 25 (Procédure
amiable) et l’article 26 (Échange de renseignements). D’autres articles font référence au
principe de pleine concurrence et sont donc également pertinents pour la détermination
des prix de transfert3.
1. Lorsque
a) une entreprise d’un État contractant participe directement ou indirectement à la direction,
au contrôle ou au capital d’une entreprise de l’autre État contractant, ou que
b) les mêmes personnes participent directement ou indirectement à la direction, au contrôle ou
au capital d’une entreprise d’un État contractant et d’une entreprise de l’autre État contrac-
tant, et que, dans l’un et l’autre cas, les deux entreprises sont, dans leurs relations commer-
ciales ou financières, liées par des conditions convenues ou imposées, qui diffèrent de celles
qui seraient convenues entre des entreprises indépendantes, les bénéfices qui, sans ces condi-
tions, auraient été réalisés par l’une des entreprises, mais n’ont pu l’être en fait à cause de ces
conditions, peuvent être inclus dans les bénéfices de cette entreprise et imposés en
conséquence.
2. Lorsqu’un État contractant inclut dans les bénéfices d’une entreprise de cet État — et impose
en conséquence — des bénéfices sur lesquels une entreprise de l’autre État contractant a été
imposée dans cet autre État, et que les bénéfices ainsi inclus sont des bénéfices qui auraient été
réalisés par l’entreprise du premier État si les conditions convenues entre les deux entreprises
avaient été celles qui auraient été convenues entre des entreprises indépendantes, l’autre État pro-
cède à un ajustement approprié du montant de l’impôt qui y a été perçu sur ces bénéfices. Pour
déterminer cet ajustement, il est tenu compte des autres dispositions de la présente Convention et,
si c’est nécessaire, les autorités compétentes des États contractants se consultent.
« On a fait observer qu’un ajustement corrélatif prévu par le paragraphe 2 pouvait être très
coûteux pour un pays en développement qui pourrait envisager de ne pas inclure ce para-
graphe 2 dans ses traités. Mais le paragraphe 2 est un élément essentiel de l’article 9 et
l’absence d’ajustement corrélatif aboutirait à une double imposition, ce qui est contraire à
l’objet de la convention. »
État A État B
2. L’entreprise A fait l’objet d’une vérification des prix de transfert et l’administration fiscale de
l’État A procède à un ajustement des prix de transfert qui accroît le revenu imposable de l’en-
treprise de 250, compte tenu d’un prix de transfert de pleine concurrence de 1 250 des biens
vendus à l’entreprise B. Du fait des prix de transfert différents qui sont maintenant pris en
compte dans la détermination du revenu imposable de chaque partie, le groupe fait l’objet
d’une double imposition économique sur 250.
État A État B
Revenu
1 250 250
Entreprise A Charges Entreprise B
1 000
3. Dans la mesure où l’administration fiscale de l’État B estime lui aussi que 1 250 est un prix de pleine
concurrence approprié et qu’il n’y a pas de limitations applicables, il peut octroyer un ajustement
corrélatif qui a pour effet de diminuer le revenu imposable de l’entreprise B de 250 compte tenu
de l’augmentation du prix de transfert à 1 250 aux fins de l’imposition directe.
État A État B
Revenu Charges
Entreprise A Entreprise B
1 250 1 250
Accord du partenaire conventionnel sur l’ajustement. Bien que les termes de l’ar-
ticle 9(2) semblent suggérer qu’un ajustement corrélatif doit obligatoirement être opéré
(« l’autre État procède à un ajustement approprié », c’est nous qui soulignons), le para-
graphe 6 du commentaire de l’article 9 des deux modèles indique clairement que les
ajustements ne sont ni automatiques ni garantis, et qu’un État contractant n’est tenu de
procéder à un ajustement corrélatif que dans la mesure où il estime que l’ajustement
primaire opéré par l’autre pays se justifie dans son principe et dans son montant :
« ... un ajustement ne devra pas être opéré automatiquement dans l’État B du simple fait que
les bénéfices ont été redressés dans l’État A ; l’ajustement ne sera dû que si l’État B estime
que le chiffre des bénéfices rectifiés correspond bien à celui qui aurait été obtenu si les tran-
sactions avaient été conclues en toute indépendance. Autrement dit, le paragraphe ne pourra
pas être invoqué et ne devra pas être appliqué lorsque les bénéfices redressés d’une entreprise
associée dépassent le niveau qu’ils auraient dû atteindre s’ils avaient été calculés correctement
dans une situation de pleine concurrence. L’État B n’est donc tenu d’opérer un ajustement des
bénéfices de l’entreprise associée que s’il considère que le redressement opéré dans l’État A
est justifié dans son principe et dans son montant. »
2. Lorsqu’un État contractant inclut dans les bénéfices d’une entreprise de cet État – et
impose en conséquence — des bénéfices sur lesquels une entreprise de l’autre État contrac-
tant a été imposée dans cet autre État, et que l’autre État contractant considère lui aussi
[c’est nous qui soulignons] que les bénéfices ainsi inclus sont des bénéfices qui auraient été
réalisés par l’entreprise du premier État si les conditions convenues entre les deux entre-
prises avaient été celles qui auraient été convenues entre des entreprises indépendantes,
l’autre État procède à un ajustement approprié du montant de l’impôt qui y a été perçu sur
ces bénéfices. Pour déterminer cet ajustement, il est tenu compte des autres dispositions de
la présente Convention et, si c’est nécessaire, les autorités compétentes des États contrac-
tants se consultent.
En outre, les pays qui ont traité les ajustements corrélatifs dans leur législation
interne peuvent imposer des obligations administratives spécifiques aux contribuables
concernant la procédure de demande et les informations requises.
Lorsque la convention fiscale applicable ne comporte pas de disposition équivalente
à l’article 9(2) ou que l’autre État contractant n’octroie pas d’ajustement corrélatif
(pour diverses raisons, comme un désaccord sur le principe ou le montant de l’ajuste-
ment ou des restrictions du droit interne), les contribuables devront peut-être recourir
à la procédure amiable pour obtenir un allègement de la double imposition économique.
À cet égard, le commentaire de l’article 25 du modèle de l’OCDE indique que même
en l’absence d’une disposition équivalente à l’article 9(2), la plupart des pays consi-
dèrent que la double imposition économique créée par la rectification des prix de
transfert n’est pas conforme tout au moins à l’esprit de la convention et qu’elle entre
donc dans le champ d’application de la procédure amiable prévue par l’article 257. Cela
étant, même lorsqu’un article 9(2) est applicable, l’obtention d’un ajustement corrélatif
passe généralement par la procédure amiable8.
Limites à l’allègement de la double imposition économique. L’article 9(3) du modèle de
convention des Nations Unies, qui n’a pas d’équivalent dans le modèle de convention
de l’OCDE, dispose que l’article 9(2) ne s’applique pas si l’un des contribuables est
passible d’une pénalité au regard de l’ajustement pour fraude, faute lourde ou
défaillance :
Renseignements insuffisants. Il est possible d’insérer, dans les articles relatifs aux entre-
prises associées, des dispositions étendant les possibilités qu’ont les États contractants de
procéder à des ajustements des prix de transfert en cas de renseignements insuffisants.
À titre d’exemple, l’article 9 de la convention fiscale entre le Canada et l’Australie
(1980) comprend la disposition suivante :
2. « Si les renseignements dont dispose l’autorité compétente d’un État contractant sont
insuffisants pour déterminer les bénéfices imputables à une entreprise, les dispositions du
présent article ne font pas obstacle à l’application de la législation de cet État relative à la
détermination de la dette fiscale d’une personne, à condition que cette législation soit appli-
quée, dans la mesure où les renseignements dont dispose l’autorité compétente le per-
mettent, conformément aux principes énoncés dans le présent article. »
• que les obligations relatives à la procédure amiable qui sont prévues par les conven-
tions sont exécutées de bonne foi et que les différends donnant lieu à une procédure
amiable sont résolus en temps opportun ;
• que les processus administratifs favorisant la prévention et le règlement en temps
opportun des différends relatifs aux conventions sont effectivement mis en œuvre ; et
• que les contribuables sont en mesure de recourir à la procédure amiable lorsqu’ils
peuvent y prétendre.
Bien que plusieurs pays se soient engagés à insérer, dans leurs conventions, des dispo-
sitions prévoyant un arbitrage obligatoire et contraignant au titre de la procédure
amiable, d’autres se sont déclarés sceptiques. Compte tenu de ce scepticisme, les diri-
geants politiques, lorsqu’ils négocient leurs traités, ont intérêt à soigneusement étudier
s’il est opportun d’opter pour l’arbitrage obligatoire et à quel moment.
Outre le mécanisme de résolution des différends qu’ils prévoient, les articles relatifs
à la procédure amiable constituent la base juridique nécessaire permettant aux autorités
compétentes de négocier des accords préalables en matière de prix (APP) bilatéraux
pour certains contribuables et, bien que ce soit beaucoup plus rare, des accords plus
généraux couvrant une catégorie de transactions ou un secteur d’activité. L’instauration
d’APP bilatéraux est une des approches recommandées par l’OCDE/G20 dans le cadre
des résultats du BEPS.
1. Lorsqu’un résident d’une Partie considère que les actes de l’autre Partie entraînent ou entraîneront
un ajustement des prix de transfert non conforme au principe de pleine concurrence, il peut,
indépendamment des recours prévus par le droit interne de ces Parties, présenter un dossier à
l’autorité compétente de la première Partie mentionnée. Ce dossier doit être présenté dans un
délai de 3 ans suivant la première notification de l’ajustement.
2. Les autorités compétentes s’efforceront de résoudre les difficultés ou les incertitudes relatives à
l’application du principe de pleine concurrence par une Partie en ce qui concerne les ajustements
de prix de transfert. Elles peuvent aussi communiquer directement l’une avec l’autre aux fins du
présent article.
Bien qu’ils n’aient pas force obligatoire, de nombreux autres instruments internatio-
naux peuvent avoir une influence sensible sur la conception et l’application d’un régime
national de prix de transfert. Les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de
transfert (OCDE, 2010b) constituent l’instrument le plus influent. Par ailleurs, en
octobre 2012, le Comité d’experts des Nations Unies sur la coopération internationale
en matière fiscale a adopté le Manuel pratique des Nations Unies sur les prix de transfert
à l’intention des pays en développement.
D’autres organes régionaux – parmi lesquels le Forum sur l’administration fiscale
africaine (ATAF), l’Association des administrateurs fiscaux du Pacifique (Pacific
Association of Tax Administrators, PATA) et le Forum conjoint de l’UE sur les prix de
transfert (FCPT) – ont également émis ou s’apprêtent à émettre des lignes directrices
sur les prix de transfert et des sujets connexes15.
(1) La présente partie doit être lue de manière à garantir au mieux la cohérence entre :
(a) l’effet donné aux sections 147(1)(a), (b) et (d) et (2) à (6), 148 et 151(2), et
(b) l’effet qu’il convient de donner, conformément aux principes en matière de prix de transfert,
lorsqu’une convention visant à prévenir la double imposition incorpore tout ou partie du
modèle de l’OCDE, à la partie de la convention concernée.
[…]
(3) Dans la présente section, on entend par « modèle de l’OCDE » :
(a) Les règles qui, lors de l’adoption de la Loi sur l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés
(Income and Corporation Taxes Act) (intervenue le 9 février 1988), étaient énoncées à l’article 9
du Modèle de convention fiscale concernant le revenu et la fortune publié par l’Organisation de
coopération et de développement économiques ou
(b) Toute règle formulée en termes identiques ou équivalents.
(4) Dans la présente section, on entend par « principes en matière de prix de transfert » :
(a) Tous les documents publiés par l’Organisation de coopération et de développement écono-
miques avant le 1er mai 1998 dans le cadre de ses Principes applicables en matière de prix de
transfert à l’intention des entreprises multinationales et des administrations fiscales, et
(b) Les documents publiés par cette Organisation à compter de cette date qu’une ordonnance
du Trésor considère, aux fins de la présente partie, comme incorporés aux principes directeurs
en matière de prix de transfert.
Que le droit interne y fasse ou non directement référence, les principes directeurs
sont généralement considérés comme une source d’orientation très convaincante dans
les pays de l’OCDE et ils sont souvent mentionnés par les administrations fiscales et le
secteur privé.
Dans de nombreux pays non membres de l’OCDE, comme l’Afrique du Sud, la
Namibie et les Philippines, la législation ou les directives administratives font implicite-
ment ou explicitement référence aux principes de l’OCDE, ce qui montre clairement
leur pertinence (voir encadré 2.4). Toutefois, dans d’autres pays non membres de
l’OCDE, aucune référence n’est faite aux principes directeurs même si le droit interne
en matière de prix de transfert se fonde très souvent sur les mêmes principes que
l’OCDE. En Turquie par exemple, bien que l’administration fiscale turque ait considéré
les principes de l’OCDE comme la principale source d’informations lors de la prépara-
tion de sa législation secondaire, les textes de loi nationaux sont considérés comme
l’unique base législative ; les principes de l’OCDE n’ont donc pas d’incidence juridique
directe sur les règles turques en matière de prix de transfert (Alioğlu et Aşkin 2011).
Encadré 2.4 Pertinence des directives internationales dans une sélection de pays
non membres de l’OCDE
Albanie. Le paragraphe 2 de l’instruction sur les prix de transfert (n° 16, 18 juin 2014) indique que l’ins-
truction est basée sur les principes énoncés dans les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de
transfert (2010), mais que la loi albanaise prévaut en cas de conflit entre les Principes de l’OCDE appli-
cables en matière de prix de transfert et la loi et les instructions relatives à l’impôt sur le revenu. En outre,
le paragraphe 15.4 de l’instruction autorise les contribuables à établir une documentation des prix de
transfert fondée sur l’approche décrite dans le « code de conduite relatif à la documentation des prix de
transfert pour les entreprises associées au sein de l’Union européenne ».
Géorgie. L’article 1(3) du décret 423 « portant approbation des instructions relatives aux prix de
transfert internationaux » dispose que les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert
(2010) sont applicables dans la mesure où ils ne sont pas en conflit avec la législation géorgienne en
matière de prix de transfert.
Namibie. Le paragraphe 3.2 de l’instruction 2 de 2006 (PN 2/2006) sur la « détermination du revenu
imposable de certaines personnes résultant de transactions internationales : prix de transfert » fait
explicitement référence au statut des principes de l’OCDE : « La présente instruction reconnaît les prin-
cipes énoncés dans les Principes de l’OCDE et s’en inspire. Aucune disposition de la présente instruction
n’est censée s’opposer aux Principes de l’OCDE et en cas de conflit, les dispositions des Principes de
l’OCDE l’emporteront aux fins de la résolution d’un différend. »
Pakistan. L’article 22 du Règlement sur l’impôt sur le revenu de 2002 – Income Tax Rules (2002) – qui
s’applique, aux fins de la section 108 de l’Ordonnance sur l’impôt sur le revenu (Income Tax Ordinance
(2001)), aux normes et directives internationales émises par diverses organisations en matière fiscale
internationalement reconnues dispose : « Sous réserve des autres règles énoncées au présent chapitre,
le Commissaire est également guidé, dans l’application du présent chapitre, par les normes internatio-
nales, la jurisprudence et les directives émises par les organisations internationalement reconnues en
matière fiscale. »
Philippines. En mars 2008, l’administration fiscale philippine a émis la circulaire n° 026-08 relative à
l’impôt sur le revenu, qui adopte officiellement les principes de l’OCDE aux fins de la résolution des dif-
férends en matière de prix de transfert aux Philippines dans l’attente de sa propre réglementation sur
les prix de transfert, laquelle a été émise en janvier 2013.
Serbie. En décembre 2012, le parlement serbe a adopté des dispositions modifiant la Loi sur l’impôt
sur le revenu des entreprises, notamment en ce qui concerne les prix de transfert ; un nouvel article 61 bis
a été introduit qui dispose que le ministre des Finances précise, en s’appuyant sur les Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert et d’autres sources internationales, les modalités d’application
des articles relatifs aux prix de transfert.
Afrique du Sud. Le paragraphe 3.2.1 de l’instruction n° 7 indique : « [B]ien que l’Afrique du Sud ne soit
pas membre de l’OCDE, elle reconnaît que les Principes de l’OCDE sont un document important et
influent, résultant d’un accord unanime entre les pays membres, trouvé après un long processus de
consultation avec les praticiens des secteurs économiques et les fiscalistes de nombreux pays. » À cet
égard, le paragraphe 3.2.3 indique que « les Principes de l’OCDE doivent être suivis en l’absence de
directive précise dans la présente instruction, dans les dispositions de la section 31 ou dans les conven-
tions fiscales conclues par l’Afrique du Sud ».
Lorsqu’une convention fiscale contenant un article sur les entreprises associées basé
sur l’article 9 des modèles de convention fiscale de l’OCDE ou de l’ONU est appli-
cable, il est généralement fait référence aux principes dans l’application de cet article
(par exemple dans une procédure amiable). À cet égard, le paragraphe 1 du commen-
taire de l’article 9 du Modèle de l’OCDE note que les principes représentent des
« principes internationalement admis » et [donnent] des lignes directrices pour appli-
quer le principe de pleine concurrence dont l’article 9 constitue l’énoncé faisant auto-
rité ». Cependant, cette référence est extraite des commentaires sur le modèle de
l’OCDE, dont le statut peut varier sensiblement d’un pays à l’autre et fait l’objet de
nombreux débats (sur le statut juridique des commentaires, voir : Engelen (2004) et
Engelen et Douma (2008)).
Lorsqu’aucune convention fiscale n’est applicable et que le droit interne ne fait
aucune référence aux principes de l’OCDE, leur pertinence peut être incertaine.
Cependant, ils seront dans bien des cas considérés au moins comme une source de réfé-
rence pertinente par les contribuables, l’administration fiscale et même les magistrats
(voir encadré 2.5). Ainsi, dans l’affaire Unilever Kenya Ltd v. the Commissioner of Income
Tax (Income Tax Appeal n° 752 de 2003), le juge Alnashir Visram a jugé qu’[i]l serait
téméraire pour un tribunal de ne pas tenir compte de principes internationalement admis
tant qu’ils ne sont pas contraires à nos propres lois. Procéder autrement serait de très
courte vue. » Il est donc raisonnable, en l’absence de conflit manifeste avec la législation
Encadré 2.5 Références judiciaires aux Principes de l’OCDE applicables en matière de prix
de transfert dans une sélection de pays non membres de l’OCDE (suite)
ou les directives, de penser que les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de
transfert auront une influence sensible sur l’élaboration et l’application pratique du
régime de prix de transfert d’un pays en développement.
Manuel pratique des Nations Unies sur les prix de transfert à l’intention
des pays en développement
Le Comité d’experts des Nations Unies sur la coopération internationale en matière
fiscale a constitué le Sous-comité chargé des questions pratiques concernant les prix de
transfert lors de sa session annuelle de 2009 et lui a donné pour mandat de produire un
manuel pratique concernant les prix de transfert sur la base des principes suivants
(ONU 2012) :
Le projet d’avant-propos du manuel note que les principes sont « un manuel pratique
plutôt qu’un modèle législatif », qu’une « valeur ajoutée essentielle du manuel doit être
son caractère pratique » et qu’en élaborant le manuel, on a recherché la cohérence avec
les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert »18.
Notes
1. Sauf indication contraire, la version du modèle de l’OCDE mentionnée dans ce chapitre est la
version de 2010.
2. Sauf indication contraire, la version du modèle des Nations Unies mentionnée dans ce chapitre
est la version de 2011.
3. À titre d’exemple, l’article 7 (Bénéfices des entreprises) exige que les bénéfices imputables à
un établissement stable soient déterminés conformément au principe de pleine concurrence,
tandis que l’article 11 (Intérêts) et l’article 12 (Redevances) s’appliquent uniquement au mon-
tant des revenus d’intérêts ou de redevances conforme aux conditions de pleine concurrence.
4. La question de la direction ou du contrôle conjoints dépend toujours dans une large mesure
des faits et circonstances du cas d’espèce, ce qui limite la possibilité de définitions formalistes.
Certains pays donnent des directives précises sur les seuils de participation au capital. En
Autriche par exemple, une participation au capital supérieure à 25 % entraîne une présomp-
tion d’association (Code des impôts autrichien, article 6, paragraphe 6).
5. Étant donné que les définitions en droit interne peuvent être différentes et qu’elles diffèrent
effectivement plus ou moins, il peut arriver que les États contractants n’aient pas la même
position quant à l’applicabilité de l’article, ce qui peut entraîner des situations de double impo-
sition économique pour lesquelles il n’existe pas de solution claire ou explicite (Rotondaro,
2000). Ces situations sont rares néanmoins.
6. Voir, par exemple, l’article 23(4) de la Convention contre la double imposition conclue par
l’Australie et la Malaisie en 1980.
7. Les administrations fiscales ne partagent pas toutes ce point de vue. Consciente de cette réalité,
l’administration fiscale australienne (ATO), par exemple, « ne considère pas que les pays par-
tenaires des conventions fiscales ont une obligation d’alléger la double imposition économique
en l’absence de disposition dans une convention fiscale contre la double imposition visant
expressément l’allègement de la double imposition économique [comme l’article 9(3) de la
convention vietnamienne ; voir aussi l’article 9(2) du modèle de l’OCDE]. Dans ces circons-
tances, le fonctionnement de l’article sur la procédure amiable se borne à résoudre les imposi-
tions non conformes à la convention fiscale contre la double imposition et ne s’étend pas à
l’allègement de la double imposition économique (ATO, 2000, paragraphe 2.3 de la décision
fiscale (Taxation ruling) TR2000/16).
8. L’article 9(2) n’oblige pas un pays à procéder à un ajustement corrélatif automatique.
9. Des exemples de ces dispositions figurent à l’article 25(5) du modèle de l’OCDE (2010) ainsi
qu’à l’article 25B du modèle des Nations Unies (2011).
10. Voir le Rapport final sur l’Action 14, « Accroître l’efficacité des mécanismes de règlement des
différends », octobre 2015, http://www.oecd.org/fr/ctp/accroitre-l-efficacite-des-mecanismes-
de-reglement-des-differends-action-14-rapport-final-2015-9789264252370-fr.htm.
11. Notamment à la suite de la décision prise par le G20 de renforcer les normes en matière de
transparence et d’échange de renseignements, qui sont en cours de mise en œuvre via le Forum
mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales. Pour plus d’in-
formations, voir le site de l’OCDE à l’adresse suivante : http://www.oecd.org/fr/sites/
forummondialsurlatransparenceetlechangederenseignementsadesfinsfiscales/.
12. Les instruments d’imposition à la source, qui sont généralement limités par les conventions
fiscales, peuvent, dans certaines situations, offrir une protection simple aux administrations qui
manquent de ressources et ne sont pas (encore) en mesure de mettre en œuvre efficacement
des dispositions en matière de prix de transfert contre la planification fiscale et le transfert des
bénéfices à l’échelle internationale. En même temps, les effets négatifs potentiels sur le climat
de l’investissement doivent être examinés.
13. Pour des informations générales sur la conception et la rédaction de dispositions de mise en
œuvre d’une convention fiscale en droit interne, voir FMI (2011).
14. Il convient de procéder avec prudence en tenant compte des coûts et avantages plus généraux
de la renonciation aux droits d’imposition dans une telle convention. Lorsqu’une convention
fiscale est jugée trop coûteuse, les accords relatifs à l’échange de renseignements en matière
fiscale sont une solution pour garantir l’accès aux renseignements.
15. Pour un aperçu des activités des organisations internationales, des institutions financières et des
groupements régionaux d’administrations fiscales en matière de prix de transfert arrêté en
octobre 2012, voir le Comité d’experts des Nations Unies sur la coopération internationale en
matière fiscale, « Secretariat Note: Transfer Pricing: Technical Assistance and Capacity Building
Resources », 11 octobre 2012. Disponible à l’adresse : http://www.un.org/esa/ffd/tax/
eighthsession/CRP14-TransferPricing-capacity-building.pdf.
16. Les principes de l’OCDE sont en cours de révision dans le cadre du projet BEPS. Les révisions
qui ont été décidées soulignent la nécessité de délimiter précisément les transactions et de
comparer ainsi le comportement contractuel et le comportement effectif lorsqu’on examine
les dispositions en matière de prix de transfert. Le résultat envisagé est soit de completer, soit
de remplacer les dispositions contractuelles lorsque c’est nécessaire. Voir le site de l’OCDE,
BEPS : Rapports finaux 2015, à l’adresse : http://www.oecd.org/fr/ctp/beps-rapports-finaux-
2015.htm.
17. En Australie par exemple, dans l’affaire SNF (Australia) Pty Ltd v FC of T [2010] FCA 635, le
juge Middleton indique (au paragraphe 58) qu’il s’est référé aux principes de l’OCDE de
1995, car ils offrent une référence commode aux différentes méthodes qui ont été adoptées
ou mentionnées pour la détermination des prix de transfert, mais qu’ils ne « dictent pas à la
Cour une ou plusieurs méthodes appropriées, et sont seulement ce qu’ils prétendent être, des
principes directeurs ». À cet égard, il a distingué la législation australienne en matière de prix
de transfert, qui (à l’époque) ne mentionnait pas les Principes de l’OCDE, de la législation
britannique, qui y fait explicitement référence (voir encadré 2.5).
18. Le « Manuel pratique sur les prix de transfert à l’intention des pays en développement :
Avant-propos » est disponible sur le site des Nations Unies, à l’adresse : http://www.un.org/esa/
ffd/tax/eighthsession/Foreword-20120928_v5_ML-accp.pdf.
19. Voir le site des Nations Unies : http://www.un.org/esa/ffd/documents/UN_Manual_
TransferPricing.pdf.
20. Une version révisée du Manuel pratique sur les prix de transfert à l’intention des pays en dévelop-
pement devrait être parachevée en 2017.
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Staringer, A. Storck et M. Zagler. Amsterdam : International Bureau of Fiscal
Documentation.
Sur le plan théorique, le défi pour les pays en développement et en transition qui élaborent
une législation sur les prix de transfert est essentiellement le même que pour les pays de
l’OCDE : protéger leur base d’imposition sans pour autant créer des doubles impositions ou
une insécurité juridique susceptibles d’entraver l’investissement direct étranger et les
échanges internationaux. L’adoption d’une législation sur les prix de transfert qui intègre le
principe de pleine concurrence peut contribuer à atteindre ce double objectif.
—OECD (2011)
Ce chapitre donne des orientations pratiques pour l’élaboration d’une législation sur les
prix de transfert fondée sur le principe de pleine concurrence destinée à éviter la double
imposition. Il contient des exemples de législation sur les prix de transfert d’une sélec-
tion de pays en développement et de pays développés et se réfère au document
Législation sur les prix de transfert – proposition d’approche (OCDE 2011). Bien qu’il
s’intéresse avant tout à l’élaboration d’une législation sur les prix de transfert, il aborde
les aspects pertinents du processus législatif, comme la formulation d’une politique de
prix de transfert, ainsi que le rôle des directives administratives et d’autres considéra-
tions pratiques pertinentes pour le processus rédactionnel. Les autres étapes du proces-
sus législatif, comme la procédure parlementaire, les consultants du secteur privé et
d’autres entités gouvernementales et, plus généralement, les conseils relatifs à l’élabora-
tion d’une législation fiscale dépassent nécessairement le champ de ce chapitre1.
l’économie. Le tableau 3.1 présente les aspects à considérer lors de la formulation d’une
politique de prix de transfert ; ces aspects peuvent apporter un éclairage sur les ques-
tions qui se posent au cours du processus d’élaboration, comme le champ d’application
et les obligations de conformité.
Le tableau 3A.1 de l’annexe 3A est une liste de contrôle destinée à faciliter la
conception et la rédaction d’une législation sur les prix de transfert.
Approche de la rédaction
Les différentes approches nationales de la rédaction d’une législation sur les prix de
transfert peuvent être groupées en trois catégories, chacune présentant un niveau diffé-
rencié de recours à la législation primaire, à la législation secondaire et aux instructions
administratives :
Sauf rares exceptions, les deux dernières approches sont les plus courantes et la
majorité des pays instaurent des dispositions relativement succinctes dans leur législa-
tion primaire, qui sont ensuite précisées dans la législation secondaire ou dans des direc-
tives administratives3. Cependant, le niveau de détail de la législation primaire peut être
très différent d’un pays à l’autre. À une extrémité du spectre figurent les pays qui ont
instauré une législation très succincte qui se borne aux dispositions essentielles (champ
d’application, principe de pleine concurrence et pouvoir de procéder à des ajustements),
comme les États-Unis, le Ghana, le Kenya (encadré 3.2), la Malaisie et la République
arabe d’Égypte (encadré 3.1)4. À l’autre extrémité figurent les pays qui ont adopté des
dispositions plus détaillées dans leur droit primaire, traitant des éléments fondamentaux
et d’un ensemble d’aspects pratiques, administratifs et procéduraux, comme l’Albanie,
la Colombie, la Géorgie, la Hongrie, l’Inde, le Mexique, la Serbie et la Turquie. Le
tableau 3.2 résume l’approche adoptée par une sélection de pays concernant les princi-
paux éléments du cadre juridique des prix de transfert.
Chaque approche rédactionnelle présente des avantages et des inconvénients (voir
tableau 3.3). La sélection d’une approche implique généralement des arbitrages entre la
flexibilité et la sécurité juridique. L’approche appropriée dépendra de facteurs tels que le
système juridique, les traditions rédactionnelles, la conception du système fiscal, le proces-
sus législatif, ainsi que des capacités des dirigeants, des rédacteurs juridiques et de
Si des personnes liées ont fixé des conditions pour leurs transactions commerciales ou financières différentes
de celles qui s’appliquent entre des personnes indépendantes, soit pour réduire la base d’imposition, soit pour
transférer la charge d’impôt d’une personne imposable à une personne exonérée ou non imposable, l’Autorité
est habilitée à déterminer le bénéfice imposable sur la base du prix neutre.
Le Commissaire peut conclure des accords avec de telles personnes liées pour suivre une ou plusieurs
méthodes de détermination du prix neutre dans leurs transactions.
Le règlement d’application de la présente loi fixe les méthodes de calcul du prix neutre.
Lorsqu’une personne non résidente effectue des transactions commerciales avec une personne liée résidente
et que les modalités de ces transactions produisent pour la personne résidente des bénéfices nuls ou inféri-
eurs aux bénéfices ordinaires que l’on peut attendre de ces transactions en l’absence de telles relations, le
montant des gains ou des bénéfices que cette personne résidente tire de ces transactions est réputé égal au
montant qu’on aurait pu escompter si ces transactions avaient été réalisées par des personnes indépendantes
dans des conditions de pleine concurrence.
États-Unis Législation primaire Base juridique Législation Législation Législation Législation Législation secondaire
(détaillée dans générale pour des secondaire secondaire secondaire secondaire
la législation ajustements dans
secondaire) la législation
primaire
Note : Ce tableau n’est présenté qu’à titre indicatif ; il a été établi à partir des informations disponibles au 30 juin 2014. S.O. = sans objet
57
58 Élaboration d’une législation sur les prix de transfert
Tableau 3.3 Résumé de différentes approches de rédaction d’une législation sur les prix
de transfert
Dispositions
administratives Dispositions pratiques
Dispositions
et procédurales
fondamentales Comparabilité
Obligations déclaratives Méthodes de prix
Champ d’application de transfert
Documentation
Principe de pleine Choix de la méthode
Sanctions
concurrence Intervalle de pleine
Accords préalables en
Ajustements concurrence
matière de prix de transfert
Mesures de simplification Propres aux transactions
celles qui précisent le champ d’application de la législation, qui prescrivent les réfé-
rences ou critères applicables (par exemple le principe de pleine concurrence) et qui
confèrent le pouvoir nécessaire à l’administration fiscale pour procéder à des ajuste-
ments des prix de transfert. Les dispositions pratiques sont celles qui orientent l’appli-
cation pratique du principe de pleine concurrence ; elles traitent de la comparabilité, des
méthodes de détermination des prix de transfert, du choix d’une méthode, etc. Enfin,
les dispositions administratives et procédurales traitent des questions d’ordre adminis-
tratif ou procédural, comme les obligations de conformité (par exemple déclaration et
documentation), les sanctions, les accords préalables en matière de prix de transfert
(APP), les pouvoirs de recueillir des renseignements, etc.
La répartition des dispositions pratiques, administratives et procédurales entre la
législation primaire, la législation secondaire ou les directives administratives dépend de
l’approche rédactionnelle adoptée et des traditions juridiques nationales. En revanche,
les dispositions fondamentales figurent nécessairement dans la législation primaire.
Dispositions fondamentales
Les dispositions fondamentales fixent le cadre de la législation nationale sur les prix de
transfert. Elles définissent le champ d’application de la législation, prescrivent la norme
applicable (par exemple, le principe de pleine concurrence) et autorisent différents
types d’ajustement.
Champ d’application
Le champ d’application de la législation sur les prix de transfert est sans doute l’un des
aspects les plus importants, car il détermine à quelles parties du droit fiscal elle s’appli-
quera et quelles catégories de contribuables et de transactions seront visées (voir
tableau 3.4). Il peut avoir de profondes implications du point de vue des pouvoirs légis-
latifs conférés à l’administration fiscale pour parer au risque lié aux prix de transfert, du
niveau de sécurité juridique ainsi que des coûts de conformité et des obligations admi-
nistratives à la charge des contribuables et de l’administration fiscale.
Pour définir le champ d’application de la législation sur les prix de transfert, les diri-
geants politiques doivent considérer un ensemble de facteurs, dont la structure du système
fiscal (types d’impôts, etc.), le type de transactions et les catégories de contribuables qui
posent un risque lié aux prix de transfert pour les recettes fiscales nationales, l’étendue de
ce risque, les coûts de conformité et les obligations administratives mis respectivement à
la charge des contribuables et de l’administration fiscale et concilier la nécessité d’un
champ d’application large et les obligations de conformité qui en résultent. Plus le champ
d’application est large, plus grand est le risque de coûts de conformité inutiles et excessifs
pour les contribuables et de coûts d’application inutiles pour l’administration fiscale. À
l’inverse, un champ d’application trop étroit risque de faciliter le contournement de la
législation ou peut passer à côté de transactions importantes.
La section suivante présente les différents aspects à considérer pour définir le champ
d’application approprié de la législation nationale sur les prix de transfert.
Impôts couverts
En fonction de la conception du système fiscal national, l’application du principe de
pleine concurrence peut être pertinent pour déterminer les objets imposables pour un
ou plusieurs impôts directs (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés, impôt sur les
bénéfices, etc.). En général, la législation sur les prix de transfert de la plupart des pays
trouve une large application pour différents impôts directs. Une exception notable est
l’Irlande, où la législation sur les prix de transfert introduite en 2010 ne s’applique qu’à
certaines catégories de revenus aux fins des impôts directs5.
Les pays où certains secteurs ou transactions sont assujettis à des catégories particu-
lières d’impôts directs (comme l’impôt sur les revenus miniers)6 auront peut-être besoin
de réfléchir à l’opportunité de leur appliquer la législation sur les prix de transfert. En
général, on procédera par l’insertion de dispositions dans les lois fiscales correspon-
dantes7, mais un texte législatif unique peut être envisagé lorsqu’un code des impôts
consolidé a été adopté. Des dispositions relatives aux prix de transfert peuvent être
également nécessaires pour d’autres catégories d’impôts – comme une redevance sur les
ressources – notamment lorsque l’assiette ou le taux de l’impôt sont liés au revenu, aux
charges ou aux bénéfices, sur le montant desquels les transactions contrôlées peuvent
avoir des incidences8.
En règle générale, il n’est pas souhaitable d’appliquer la législation sur les prix de
transfert aux fins de l’imposition directe aux impôts indirects (comme la taxe sur la
valeur ajoutée [TVA] et les droits de douane). La législation douanière prévoit généra-
lement ses propres méthodes d’évaluation qui reposent, dans la plupart des pays, sur
l’accord d’évaluation qui s’impose aux membres de l’Organisation mondiale du com-
merce (OMC). Bien qu’elles poursuivent le même objectif que la législation sur les prix
de transfert9, les méthodes d’évaluation des douanes ne s’alignent pas nécessairement
sur le principe de pleine concurrence sur lequel repose généralement la législation sur
les prix de transfert en matière d’impôt direct. Cela est dû aux modalités d’imposition
des douanes – sur la base des transactions au moment de l’importation ou de l’exporta-
tion – et aux exigences différentes découlant du droit international. La TVA est généra-
lement calculée sur le prix de transaction pratiqué par les parties10 ou, comme souvent
pour les produits importés, sur la valeur en douane déclarée. De ce fait, dans la plupart
des cas, le calcul de la TVA ne nécessite pas une évaluation de substitution reposant sur
des critères objectifs, hormis lorsqu’il existe des règles d’évaluation particulières pour les
transactions avec des parties liées11.
Catégories de contribuables
La législation sur les prix de transfert peut s’appliquer à tous les contribuables ou
exclure certaines catégories. En pratique, les pays ont adopté un ensemble d’approches,
certains étendant l’application à tous les contribuables tandis que d’autres la réservent
aux entreprises et excluent les personnes physiques12 ; d’autres encore, comme l’Irlande
et le Royaume-Uni (voir encadré 3.3), prévoient des exclusions particulières pour les
petites et moyennes entreprises (PME)13. Bien que l’exclusion de catégories
est, au moment où la fourniture effective a été faite ou imposée, résidente d’un territoire non éligible
(que cette personne soit ou non également résidente d’un territoire éligible).
Transactions contrôlées
Il est indispensable, lorsqu’on définit le champ d’application de la législation nationale
sur les prix de transfert, de préciser les transactions contrôlées à couvrir. Sauf exception,
les pays incluent, au minimum, toutes les transactions transfrontalières entre parties
associées. Cependant, ce champ d’application peut être étendu à d’autres transactions,
comme les transactions nationales entre parties associées ou les transactions avec des
parties dans certaines juridictions, et les définitions du terme partie associée (ou expres-
sion similaire) peuvent nettement diverger. Les principaux déterminants des transac-
tions qui seront considérées comme contrôlées sont les suivants :
• objet de la transaction
• montant de la transaction
• relation entre les parties (c.-à-d. définition des parties associées)
• situation géographique des parties.
Encadré 3.4 Définition d’une transaction dans la législation sur les prix de
transfert de l’Albanie
Article 2(4)(dh) de la Loi sur l’impôt sur le revenu
Une transaction comprend un arrangement, une entente, un accord direct ou indirect ou une pratique
mutuelle juridiquement contraignant ou non, et toute opération entre des personnes liées.
La section 2(2) (OCDE 2011) précise cette définition en définissant les conditions
dans lesquelles « une personne ou une entreprise participe directement ou indirecte-
ment à la direction, au contrôle ou au capital d’une entreprise » :
Les définitions nationales des parties associées peuvent être des définitions brèves,
fondées sur des principes, ou des définitions très précises. Les définitions adoptées
dépendent d’un ensemble de facteurs, parmi lesquels figurent les catégories de contri-
buables visés par la loi et la perception des relations qui posent un risque pour les
recettes fiscales du fait de manipulations des prix de transfert, notamment toute relation
d’importance culturelle ou juridique dans le pays. À Singapour par exemple, une partie
liée est définie comme « toute autre personne qui, directement ou indirectement,
contrôle cette personne ou est contrôlée, directement ou indirectement, par cette per-
sonne ou lorsque cette personne et cette autre personne, sont directement ou indirecte-
ment sous le contrôle d’une même personne » [section 13(16) de la Loi sur l’impôt sur
le revenu de Singapour (Singapore Income Tax Act)]. À l’inverse, l’Inde définit très pré-
cisément une entreprise associée à la section 92(A) de la Loi sur l’impôt sur le revenu de
1961 (Income Tax Act of 1961 (India)) (voir encadré 3.6).
Les définitions des parties associées mettent avant tout l’accent sur les relations for-
melles de participation ou de contrôle (contrôle de jure), souvent en précisant un
pourcentage minimal de participation ou de contrôle sur les droits de vote. Ces pour-
centages sont très variables d’un pays à l’autre et peuvent aller de 10 % à 50 % et plus.
Dans de nombreux pays, la définition a été étendue aux relations personnelles, aux
relations revêtant une importance culturelle particulière et aux relations de contrôle
pratique (contrôle de fait), qui concernent généralement la capacité concrète qu’a une
entreprise de contrôler ou d’influencer les décisions commerciales de l’autre. La Géorgie
a adopté cette approche, la définition des « entreprises associées » donnée à l’ar-
ticle 126(4) du code des impôts faisant référence à une personne qui « contrôle prati-
quement les décisions commerciales d’une entreprise », cette définition étant ensuite
développée dans la législation secondaire (voir encadré 3.7).
Il est important d’inclure certaines relations de contrôle de fait dans le champ
d’application, car cela limite les possibilités d’abus et de planification fiscale aux-
quelles une approche purement de jure peut exposer. Ainsi, si la définition se borne
aux relations de jure (comme le pourcentage de droits de vote ou de capital), il peut
être possible d’éviter que la loi soit appliquée à certaines transactions en les faisant
passer par des intermédiaires indépendants (contrôlés de fait) (par exemple prêts
adossés à travers un intermédiaire). Cependant, une définition trop large peut
a) elle détient ou contrôle directement ou indirectement une majorité d’actions de la société et des
droits de vote dans ladite société ;
b) elle peut contrôler directement ou indirectement la composition du conseil d’administration ;
c) elle a droit directement ou indirectement à 50 % ou plus des bénéfices de l’entreprise ;
d) la somme des prêts qu’elle a consentis directement ou indirectement à l’entreprise et des prêts
directement ou indirectement contractés par l’entreprise qu’elle garantit est supérieure à 50 % de
la valeur comptable de l’actif total de l’entreprise ;
e) un parent d’une personne détient directement ou indirectement plus de 50 % d’une entreprise ou
dirige directement ou indirectement l’entreprise ; et
f) les faits et circonstances mettent autrement en évidence le contrôle exercé sur les décisions com-
merciales de l’entreprise.
susciter une forte insécurité juridique et imposer des obligations superflues aux
contribuables qui, par exemple, concluent des transactions conformes au principe de
pleine concurrence avec des parties indépendantes.
(Le tableau 3B.1 de l’annexe 3B donne des exemples de relations incluses dans les défi-
nitions de parties associées dans une sélection de pays.)
Le Chili, la France, la Géorgie, le Mexique, le Portugal, la Fédération de Russie, la
Serbie et de nombreux autres pays ont étendu le champ d’application de leur législation
aux transactions avec des parties situées dans des juridictions spécifiques, indépendam-
ment de l’existence d’une relation spécifique entre les parties18. À titre d’exemple, la
définition d’une transaction contrôlée dans la législation albanaise comprend les transac-
tions avec des résidents de certaines juridictions, indépendamment de la relation (voir
encadré 3.8). De même, la législation serbe considère que les transactions avec des
parties de juridictions à régime fiscal privilégié sont des transactions avec des parties
associées, la définition du terme fiscalité privilégiée excluant les partenaires des conven-
tions fiscales (voir encadré 3.9).
La logique politique qui préside à la qualification de ces transactions comme des
« transactions contrôlées » est de fournir à l’administration fiscale un outil pour surmon-
ter les contraintes d’informations lorsqu’elle a affaire à des entités situées dans des juri-
dictions sur liste noire. Les administrations ont souvent des difficultés à établir et prouver
une relation entre un contribuable résident et des parties étrangères de ces juridictions.
Encadré 3.9 Application par la Serbie de sa législation sur les prix de transfert aux
transactions avec des entités de juridictions ayant un régime fiscal privilégié
Article 59(7) de la Loi sur l’impôt sur les sociétés
Nonobstant les paragraphes 2 à 6 du présent article, on entend par « partie liée au contribuable » une
entité juridique non résidente établie dans un territoire ayant un système fiscal privilégié.
Encadré 3.9 Application par la Serbie de sa législation sur les prix de transfert aux transactions
avec des entités de juridictions ayant un régime fiscal privilégié (suite)
On entend par entité juridique non résidente de la juridiction ayant un système fiscal privilégié l’en-
tité juridique non résidente qui :
Le paragraphe 2 du présent article ne s’applique pas lorsque l’entité juridique non résidente peut
être considérée comme résidente de l’autre État contractant aux fins de l’application de l’accord inter-
national pour éviter la double imposition entre ledit État et la Serbie.
Aux fins de l’application du paragraphe 1 du présent article, le ministère des Finances détermine la
liste des territoires ayant un système fiscal privilégié.
• un résident et un non-résident
• un établissement stable local d’un non-résident et un non-résident
• un résident et un établissement stable étranger d’un résident
Outre les transactions transfrontalières, certains pays ont inclus dans le champ d’ap-
plication de leur législation les transactions entre deux non-résidents (par exemple aux
fins de l’application des règles sur les entreprises étrangères contrôlées) et les transac-
tions entre un établissement stable et le reste de l’entité dont il fait partie.
Lorsqu’on recherche un champ d’application plus étroit (c.-à-d. l’exclusion de tout
ou partie des transactions nationales), les rédacteurs doivent être particulièrement
attentifs aux implications de la terminologie. Dans de tels cas, l’exclusion des établisse-
ments stables des non-résidents du champ d’application de la législation sur les prix de
transfert – c’est-à-dire la limitation de l’application de la législation aux transactions
entre un résident et un non-résident – peut produire un vide juridique important, qui
peut entraîner une perte de recettes fiscales et des problèmes de discrimination.
L’Afrique du Sud a évité cet écueil en rédigeant sa législation sur les prix de transfert de
manière à couvrir exclusivement l’accord international, lequel est défini largement
comme une transaction, une opération ou un dispositif entre a) un résident et un
non-résident ; b) un établissement stable sud-africain d’un non-résident et un résident ;
et c) un non-résident et un établissement stable étranger d’un résident (voir enca-
dré 3.10). L’Albanie a adopté une approche similaire dans sa définition de la transaction
contrôlée (voir encadré 3.8).
Lorsqu’un champ d’application large est jugé opportun (couvrant par exemple les
transactions nationales), les obligations de conformité (déclaration et documentation)
doivent être adaptées en conséquence. Pour réduire l’insécurité juridique et les obliga-
tions de conformité potentielles liées à l’application totale de la législation sur les prix
de transfert aux transactions nationales, certains pays ont exclu ces transactions des
obligations déclaratives et documentaires, tandis que d’autres ont limité les catégories
de transactions nationales relevant du champ d’application de la loi. Dans ce dernier
cas, en général, seules les transactions nationales qui représentent un risque pour la base
aux fins de la fourniture de biens ou de services à ou par un établissement stable de l’une ou l’autre de
ces personnes dans la République ; ou
aux fins de la fourniture de biens ou de services à ou par un établissement stable de l’une ou l’autre de
ces personnes hors de la République.
d’imposition, comme les transactions avec des entités exonérées d’impôt ou des entités
assujetties à un taux d’imposition réduit sont incluses20. En Égypte par exemple, bien
que la législation primaire s’applique aux transactions nationales et internationales, son
champ d’application est circonscrit aux transactions qui « réduisent la base d’imposi-
tion ou transfèrent la charge fiscale d’une personne imposable à une personne exonérée
ou non imposable » (voir encadré 3.1).
De même, en Russie, la législation sur les prix de transfert ne couvre que les transac-
tions nationales entre des parties liées qui remplissent certains critères – par exemple,
les transactions entre résidents lorsqu’une des parties est exonérée du paiement de
l’impôt sur les bénéfices, paie un impôt au taux de 0 %21 ou est immatriculée dans une
zone économique spéciale et les transactions entre parties liées nationales en général si
le montant agrégé est supérieur à 3 milliards de roubles (environ 108 millions de dol-
lars) ; le seuil a été ramené à 2 milliards de roubles en 2013 et à 1 milliard en 2014, avec
certaines exceptions (Ernst & Young 2011).
« 1. Aux fins des [dispositions pertinentes du droit fiscal du Pays], lorsqu’une entreprise
s’engage dans une ou plusieurs transactions commerciales ou financières avec une entreprise
associée qui n’est pas établie [en/au] Pays], chacune de ces entreprises doit déterminer le
montant de ses bénéfices imposables de manière conforme au principe de pleine concur-
rence. Le montant des bénéfices imposables établi par une entreprise qui effectue une ou
plusieurs transactions commerciales ou financières avec une entreprise associée respecte le
principe de pleine concurrence si les conditions de ces transactions ne diffèrent pas de celles
qui seraient convenues entre des entreprises indépendantes pour des transactions compa-
rables dans des circonstances comparables. »
L’expérience des pays montre que, comme dans les exemples précédents, la législa-
tion doit viser les conditions (par exemple, les prix, les marges et la répartition des pro-
fits) et non les prix. Une législation qui ne s’intéresse qu’aux prix peut inutilement
restreindre son champ d’application et entraîner des difficultés pratiques (par exemple
dans la détermination des prix réels lorsqu’on utilise des méthodes transactionnelles de
bénéfices, qui comparent les marges ; voir chapitre 4). La réglementation des prix de
transfert au Ghana porte sur les « conditions » de la transaction (voir encadré 3.11) ; elle
garantit ainsi un large champ d’application et évite les problèmes pratiques associés à
une législation ciblée sur les prix.
Encadré 3.11 La législation du Ghana vise les « conditions » et non les « prix »
Ghana : article 2 du Règlement sur les prix de transfert de 2012 (Transfer pricing Regulations
(2012))
(1) Une personne qui réalise une transaction avec une autre personne avec laquelle elle a une relation
contrôlée calcule le résultat de cette transaction comme si elle était réalisée dans des conditions de
pleine concurrence.
(2) Une transaction entre des personnes ayant une relation contrôlée est réalisée dans des conditions
de pleine concurrence si ses conditions ne diffèrent pas de celles d’une transaction comparable
entre des personnes indépendantes.
Dans certains pays, la terminologie dans la langue locale ou le style de rédaction local
peuvent faire obstacle à l’emploi des termes « conditions de pleine concurrence » et « prin-
cipe de pleine concurrence ». La terminologie effectivement employée n’a pas grande
importance ; ce qui compte c’est la façon dont la norme est définie et interprétée. À titre
d’exemple, l’article 36 de la Loi sur l’impôt sur le revenu en Albanie emploie le terme
principe de marché et non principe de pleine concurrence ; cependant, la définition du
principe de marché qui est donnée par la législation est conforme à l’interprétation géné-
ralement admise du principe de pleine concurrence.
Une législation qui instaure une norme différente de l’interprétation généralement
admise du principe de pleine concurrence, comme la « valeur normale de l’opération »
ou le « prix de marché concurrentiel » peut susciter une insécurité juridique et des
différends inutiles. En outre, l’adoption d’une norme différente peut produire une légis-
lation non conforme aux obligations juridiques internationales du pays (par exemple en
vertu de conventions fiscales ; voir chapitre 2) et engendrer des situations de double
imposition économique.
Ajustements
La législation nationale sur les prix de transfert peut donner à l’administration fiscale les
pouvoirs nécessaires pour procéder à des ajustements primaires, mais aussi à d’autres
ajustements, étudiés plus loin (voir aussi résumé au tableau 3.5).
Ajustements primaires
Pour faire respecter la législation lorsque les conditions des transactions qu’elle vise ne
sont pas conformes au principe de pleine concurrence, l’administration fiscale doit pou-
voir ajuster le revenu imposable des contribuables. Cet ajustement est généralement
appelé « ajustement primaire ».
Le pouvoir de procéder à un ajustement primaire peut être expressément octroyé à
l’administration fiscale dans la législation, comme c’est le cas en Éthiopie (voir enca-
dré 3.12), ou il peut être implicite, la législation exigeant seulement que le revenu
imposable soit déterminé conformément au principe de pleine concurrence ; le pouvoir
de l’administration fiscale d’opérer des ajustements découlera de sa compétence géné-
rale d’application du droit fiscale.
La législation sur les prix de transfert qui prescrit la norme du principe de pleine
concurrence doit être neutre dans son applicabilité : c’est-à-dire que la législation et le
pouvoir d’opérer des ajustements doivent s’appliquer indépendamment des intentions
ou des motivations du contribuable. Lorsque la législation exige que l’administration
fiscale démontre que les prix de transfert ont été délibérément manipulés ou qu’une
évasion fiscale était recherchée, elle sera extrêmement difficile à faire respecter.
En général, la législation sur les prix de transfert ne prévoira que des ajustements à la
hausse (qui augmentent le revenu imposable), les ajustements à la baisse n’étant prévus
que dans certaines situations, comme un ajustement corrélatif en vertu d’une convention
fiscale (voir « Ajustements corrélatifs »). À titre d’exemple, l’article 36(3) de la Loi alba-
naise relative à l’impôt sur le revenu n’autorise que les ajustements à la hausse (voir
encadré 3.13), tandis que l’article 36/6 prévoit la possibilité d’ajustements corrélatifs
lorsqu’une convention fiscale est applicable (voir encadré 3.16).
Il faut souligner que l’objectif de la législation sur les prix de transfert est d’ajuster le
bénéfice et le revenu imposable. C’est généralement le cas : les ajustements opérés aux
fins de l’impôt direct auront exclusivement une incidence sur le calcul de l’impôt direct
dû et seront sans effet sur le prix de transfert à d’autres fins réglementaires telles que
l’évaluation en douane, la TVA ou le change (sur l’interface entre les prix de transfert,
l’évaluation en douane et la TVA, voir chapitre 5).
Lorsqu’on conçoit une législation sur les prix de transfert, il faut non seulement
veiller à instaurer une base juridique claire pour que l’administration fiscale puisse opé-
rer des ajustements primaires, mais il faut également considérer d’autres questions liées
à l’exercice de ce pouvoir, comme le délai de prescription, l’exigence d’une autorisation
interne et la sélection d’un point dans l’intervalle de pleine concurrence. Ces questions
et d’autres sont examinées aux sections « Dispositions pratiques » et « Dispositions
administratives et procédurales ».
Ajustements compensatoires
Lorsqu’un ajustement compensatoire est opéré, le contribuable déclare, aux fins de
l’impôt, un prix de transfert de pleine concurrence différent du montant effectivement
facturé entre les entreprises associées. Cet ajustement, également appelé ajustement de
fin d’exercice ou auto-ajustement, est souvent nécessaire lorsqu’un contribuable évalue
ses prix de transfert ex post (c.-à-d. que l’analyse vise non pas à s’assurer que les condi-
tions des transactions sont conformes au principe de pleine concurrence au moment où
elles sont réalisées, mais que leur résultat est conforme au principe de pleine
concurrence).
En pratique, les ajustements compensatoires peuvent être effectués seulement aux
fins de l’impôt (seul l’impôt est ajusté) ou impliquer des ajustements des prix réels
(ajustements des prix effectifs impliquant un paiement effectué par le contribuable aux
parties associées ou par les parties associées au contribuable). En général, l’approche du
contribuable dépend de la conception de la législation sur les prix de transfert (autre-
ment dit, de ce qui est acceptable, y compris pour l’administration fiscale) et de sa
politique de prix de transfert. Les approches nationales sont très diversifiées et vont de
l’acceptation généralisée des ajustements compensatoires (de l’impôt et des transac-
tions) au refus ou à l’acceptation réservée aux cas exceptionnels. C’est avant tout affaire
de pratique administrative, les pays ayant une législation ou des directives spécifiques
étant assez peu nombreux.
C’est la politique fiscale et la tradition juridique qui déterminent s’il est possible ou
non de déclarer des montants différents des prix réels de la transaction aux fins de l’im-
pôt. En général, dans les pays qui autorisent ces ajustements, seuls les ajustements qui
augmentent le revenu imposable sont autorisés. C’est le cas par exemple au Royaume-
Uni, où il est possible d’utiliser le montant de pleine concurrence au lieu du montant
réel, mais seulement lorsque le montant réel aurait produit un avantage fiscal pour les
personnes concernées (voir encadré 3.14). Aux États-Unis en revanche, le § 482 du code
des impôts (Internal Revenue Code) autorise les contribuables à déclarer des prix de
pleine concurrence différents du montant effectivement facturé s’ils produisent une
déclaration d’impôt dans les délais prescrits, mais les ajustements qui réduisent le revenu
imposable ne sont pas autorisés s’ils font l’objet d’une déclaration hors délais ou modi-
fiée22. Dans les pays qui autorisent seulement les ajustements aux fins de l’impôt, les
agents doivent être attentifs aux risques d’abus (comme les dispositifs conçus pour
rapatrier les fonds tout en évitant l’impôt retenu sur les dividendes) et les surveiller23.
Conscient des difficultés rencontrées par les contribuables au sein de l’UE du fait des
approches différenciées des ajustements compensatoires, le Forum conjoint de l’UE sur
les prix de transfert (FCPT) a publié les résultats de son étude dans un rapport (« Report
on compensating adjustments », en anglais seulement) en janvier 2014. Ce rapport recom-
mande les conditions précises dans lesquelles il y a lieu d’accepter les ajustements com-
pensatoires (voir encadré 3.15).
• Avant la transaction ou la série de transactions concernées, le contribuable a fait des efforts raison-
nables pour parvenir à un résultat de pleine concurrence. Ces efforts seront en principe décrits dans
sa documentation des prix de transfert.
• Le contribuable procède à des ajustements symétriques dans les comptes des deux [États membres]
concernés.
• Le contribuable applique toujours la même approche.
• Le contribuable procède à l’ajustement avant de déposer sa déclaration d’impôt.
• Le contribuable peut expliquer les raisons de l’écart entre ses prévisions et le résultat obtenu lorsque
la législation interne de l’un au moins des [États membres] concernés l’exige.
—FCPT (2013)
Ajustements corrélatifs
Un ajustement primaire peut entraîner une double imposition économique si aucun
ajustement corrélatif de l’impôt dû par l’autre partie à la transaction n’est opéré. Selon
le champ d’application de la législation interne du pays, des ajustements corrélatifs
peuvent être prévus au regard des transactions internationales, des transactions natio-
nales, ou des deux24.
En contexte international, ces ajustements sont envisagés dans les conventions fis-
cales contenant un article basé sur l’article 9(2) du modèle de convention fiscale de
l’OCDE ou des Nations Unies (voir chapitre 2). De nombreux pays, tels que l’Albanie,
le Mexique et le Nigéria (voir encadré 3.16) ont inséré des dispositions relatives aux
ajustements corrélatifs dans leur législation.
Lorsqu’une disposition est prévue dans la législation nationale, son application se
limite généralement aux situations dans lesquelles une convention fiscale est applicable
et l’administration fiscale accepte l’ajustement primaire opéré par l’autre administration
fiscale. En général, les pays n’adoptent pas de législation prévoyant un ajustement cor-
rélatif en l’absence de convention fiscale applicable. Ils ne prévoient cet allègement que
lorsque la situation est couverte par une convention fiscale, ce qui permet un traitement
réciproque et offre la base juridique pour obtenir des renseignements sur l’ajustement
primaire et entamer des négociations concernant l’ajustement.
Nigéria : article 8 du règlement sur l’impôt sur le revenu (prix de transfert) n° 1 de 2012 (Income
tax (transfer pricing) regulations No. 1 2012)
Lorsque
(a) une autorité compétente d’un pays avec lequel le Nigéria a conclu une convention contre la double
imposition procède à un ajustement de l’impôt frappant une ou plusieurs transactions d’une per-
sonne assujettie liée ; et
(b) cet ajustement entraîne l’imposition, dans cet autre pays, de revenus ou de bénéfices également
imposables au Nigéria ;
Le Service peut, à la demande de la personne liée assujettie à l’impôt au Nigéria, déterminer si l’ajuste-
ment est conforme au principe de pleine concurrence et si tel est le cas, procéder à un ajustement cor-
rélatif du montant de l’impôt frappant le revenu au Nigéria afin d’éviter une double imposition.
Des dispositions précisant dans quelles conditions les ajustements corrélatifs sont
possibles peuvent éviter l’insécurité juridique et l’augmentation des coûts de conformité
auxquels les contribuables peuvent être exposés lorsqu’ils cherchent à obtenir les avan-
tages auxquels ils ont droit en vertu d’une convention fiscale. Des indications claires sur
la procédure à suivre pour demander des ajustements corrélatifs peuvent aussi jouer un
rôle important à cet égard, par exemple en précisant les informations à fournir lorsqu’on
sollicite un ajustement (voir encadré 3.17).
2. La demande doit être présentée dans les délais prévus pour demander une procédure amiable en
vertu de la convention fiscale applicable.
3. Dans un délai de six mois suivant la réception d’une demande conforme au présent article, l’admi-
nistration fiscale fera savoir à l’entreprise géorgienne si l’ajustement corrélatif demandé en vertu
de l’article 129(2) du Code des impôts géorgien sera octroyé en tout ou partie.
4. Lorsque l’administration fiscale a rejeté en tout ou en partie une demande d’ajustement corrélatif
soumise par une entreprise géorgienne en vertu de l’article 129(2) du Code des impôts géorgien,
elle lui communique les motifs de cette décision au moment de la notification de la décision. Ces
motifs peuvent être, notamment, les suivants :
a) La demande ne satisfait pas aux exigences énoncées dans le présent article ;
b) L’entreprise géorgienne n’a pas fourni à l’administration fiscale les renseignements nécessaires
pour lui permettre d’examiner la conformité de l’ajustement au principe de marché ;
c) L’administration fiscale estime que l’ajustement n’est pas conforme au principe de marché et
donne une explication à cet effet.
5. L’administration fiscale peut donner d’autres précisions sur la procédure à suivre pour demander
un ajustement corrélatif en vertu de l’article 129(2) du Code des impôts géorgien.
Dans certains pays, la mise en œuvre des conventions fiscales peut constituer une
base suffisante sans qu’une législation particulière soit nécessaire. Dans ce cas, des indi-
cations claires sur la procédure à suivre pour demander un ajustement corrélatif
demeurent nécessaires.
Lorsque les transactions nationales entrent dans le champ d’application de la législa-
tion nationale sur les prix de transfert, il convient de prévoir des ajustements corrélatifs
sauf, peut-être, dans les cas de fraude ou d’abus. Au Royaume-Uni par exemple, où la
législation sur les prix de transfert couvre les transactions nationales, des ajustements
compensatoires sont prévus (voir encadré 3.18).
Ajustements secondaires
Les ajustements secondaires découlent de l’application d’un impôt à une transaction
secondaire (transaction reconstituée afin de faire correspondre la répartition réelle des
bénéfices à l’ajustement primaire). La logique des ajustements secondaires est que lors-
qu’un ajustement primaire est opéré, la situation qui en résulte n’est pas représentative
de celle qui aurait résulté d’une transaction initialement réalisée dans des conditions de
pleine concurrence, même lorsqu’un ajustement corrélatif est opéré. La raison en est
que les ajustements primaires et corrélatifs n’ont d’incidence que sur le calcul du revenu
imposable et sont sans effet sur les sommes effectivement transférées (ou les actifs ou
passifs comptabilisés), qui correspondent encore à la transaction initiale (non conforme
aux conditions de pleine concurrence). De ce fait, certains pays reconnaissent les tran-
sactions reconstituées (par exemple, dividendes, prêts ou apports en capital présumés),
couramment appelées « transactions secondaires ». L’application d’un impôt, comme
Dispositions pratiques
En règle générale, faire du principe de pleine concurrence la référence ou norme perti-
nente ne suffit pas pour garantir le niveau de sécurité juridique nécessaire. Des disposi-
tions qui développent l’application pratique du principe sont généralement requises ; elles
sont, à des degrés divers, incluses dans la législation ou les directives de la quasi-totalité
des pays qui ont élaboré une législation.
Les paragraphes qui suivent décrivent les dispositions pratiques qui figurent le plus
souvent dans la législation sur les prix de transfert et donnent des exemples et des expli-
cations des approches observées.
Comparabilité
La notion de « comparabilité » est fondamentale pour l’application du principe de pleine
concurrence, car celle-ci repose généralement sur une comparaison des conditions de la
transaction contrôlée avec celles de transactions sur le marché libre comparables. Les
récentes révisions du chapitre 1 des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix
de transfert (2010b) soulignent qu’il est important de comprendre ou de délimiter la
transaction réelle en question, c’est-à-dire d’appréhender dans quelle mesure le compor-
tement réel des parties liées correspond à leurs accords contractuels écrits.
Selon les pratiques internationales et les indications figurant dans les Principes de
l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010b)27 et dans le Manuel pratique
des Nations Unies (2013), la notion de « comparabilité » n’impose pas que les transac-
tions comparées soient identiques. En effet, le paragraphe 1.33 des Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert (2010b) précise que « [c]ela signifie qu’il ne
doit pas y avoir de différences entre les situations comparées pouvant notablement
influer sur l’élément examiné du point de vue méthodologique (par exemple le prix ou
la marge bénéficiaire) ou si des correctifs suffisamment fiables peuvent être utilisés pour
éliminer l’incidence de telles différences. »
Outre la norme de comparabilité, la plupart des pays précisent les facteurs à exami-
ner pour déterminer si la norme de comparabilité applicable est atteinte (les « facteurs
de comparabilité »). Les facteurs habituellement indiqués (voir tableau 3.7) sont essen-
tiellement conformes aux cinq facteurs de comparabilité que les Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert (2010b)29 jugent importants :
Certains pays, tels l’Albanie et la Géorgie (voir encadré 3.19), donnent des indica-
tions plus détaillées sur les facteurs de comparabilité dans leur législation secondaire
avec des exemples pour chaque facteur. D’autres pays donnent aussi des indications
détaillées et des exemples dans leurs directives administratives (voir tableau 3.7)
Exemple de disposition instaurant une norme de comparabilité conforme aux
Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert et précisant les cinq fac-
teurs de comparabilité indiqués à la section 3 du document Législation sur les prix de
transfert – proposition d’approche (OCDE 2011) :
1. Une transaction sur le marché libre est comparable à une transaction contrôlée au
sens de la section 1 si :
(a) il n’y a pas de différence significative susceptible d’affecter matériellement l’indi-
cateur financier examiné dans la méthode de détermination des prix de transfert
appropriée ; ou
(b) en cas de différence significative entre ces transactions, il est possible d’apporter
un correctif de comparabilité suffisamment fiable à l’indicateur financier perti-
nent de la transaction sur le marché libre afin d’éliminer les effets de ces diffé-
rences sur la comparaison.
2. Pour déterminer si deux ou plusieurs transactions sont comparables, il convient de
tenir compte des facteurs suivants, dans la mesure où ils sont économiquement per-
tinents eu égard aux faits et circonstances propres aux transactions :
(a) les caractéristiques des biens ou des services transférés ;
(b) les fonctions exercées par chacune des entreprises concernant les transactions
(compte tenu des actifs mis en œuvre et des risques assumés) ;
(c) les clauses contractuelles des transactions ;
(d) les circonstances économiques dans lesquelles se déroulent les transactions ; et
(e) les stratégies industrielles et commerciales poursuivies par les entreprises asso-
ciées concernant les transactions.
1. Pour déterminer si deux ou plusieurs transactions sont comparables aux fins de l’article 127(4) du
Code des impôts géorgien, il convient d’examiner les facteurs suivants, dans la mesure où ils sont
économiquement pertinents eu égard aux faits et circonstances propres aux transactions :
a) les caractéristiques des biens ou des services transférés, notamment :
(i) s’agissant d’actifs corporels : les caractéristiques physiques, la qualité, la fiabilité, la disponi-
bilité, etc.
(ii) s’agissant de services : la nature et l’étendue du service, si le service requiert ou non une
expérience précise, un savoir-faire technique ou des actifs incorporels, etc.
suite de l’encadré à la page suivante
cas d’espèce conformément à la présente instruction ; sélectionner l’indicateur financier qui sera
contrôlé (le cas échéant) et déterminer les facteurs de comparabilité importants dont il faut tenir
compte ;
4) examiner les transactions internes indépendantes s’il y en a ;
5) déterminer les sources d’information sur les transactions comparables externes lorsque ces tran-
sactions externes sont nécessaires, en tenant compte de leur fiabilité relative ;
6) sélectionner la méthode de prix de transfert la plus appropriée conformément à la présente ins-
truction et, en fonction de la méthode, déterminer l’indicateur financier pertinent ;
7) déterminer les transactions comparables potentielles : déterminer les caractéristiques essentielles
que doit présenter une transaction pour être considérée comme potentiellement comparable
compte tenu des facteurs pertinents déterminés à l’étape 3 et conformément aux facteurs de com-
parabilité indiqués à l’article 36/1, paragraphe 2 ;
8) déterminer et effectuer les ajustements de comparabilité s’il y a lieu, compte tenu du paragraphe 6
ci-après ;
9) interpréter et utiliser les données recueillies, déterminer les conditions conformes au principe de
marché.
l’OCDE applicables en matière de prix de transfert. Lorsque les questions ne sont pas
traitées dans la législation primaire ou secondaire, les directives administratives donnent
souvent des conseils pratiques.
Le chapitre 4 présente une introduction sommaire aux aspects pratiques de la
comparabilité.
Dans les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert, les trois pre-
mières méthodes sont qualifiées collectivement de « méthodes transactionnelles tradi-
tionnelles », tandis que les deux dernières sont appelées « méthodes transactionnelles de
bénéfices ». Ces cinq méthodes sont décrites dans le Manuel pratique des Nations Unies.
Alors que certains pays décrivent ces méthodes dans leur législation primaire (par
exemple, la Géorgie ; voir encadré 3.20), d’autres pays les décrivent dans la législation
secondaire (par exemple, le Ghana ; voir encadré 3.22) ou dans des directives administra-
tives (Afrique du Sud). Les pays qui font expressément référence aux Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert dans leur législation (voir tableau 3.2 et chapitre 2)
incorporent les méthodes par ces références. Lorsque les méthodes sont précisées dans la
législation, des définitions peuvent être nécessaires, soit dans la législation primaire, soit dans
la législation secondaire. De nombreux pays donnent des exemples de l’application de
chaque méthode dans leurs directives administratives.
Dans certains pays où les méthodes sont précisées dans la législation, comme au
Bélarus33, seules les méthodes transactionnelles traditionnelles sont prescrites. Cette
approche est conforme aux conseils donnés dans la version de 1995 des Principes de
l’OCDE applicables en matière de prix de transfert, qui considérait les méthodes basées
sur le bénéfice comme des méthodes de dernier recours. Dans la version 2010, ce statut
de « méthode de dernier recours » a été supprimé en raison de l’utilisation fréquente des
méthodes transactionnelles du partage des bénéfices et de leur acceptation par les
contribuables et les administrations fiscales partout dans le monde (Cooper et Agarwal,
2011). Une législation qui ne donne pas la possibilité aux contribuables d’appliquer les
méthodes transactionnelles du partage des bénéfices n’est pas conforme aux pratiques
internationales actuelles et peut être facteur d’insécurité juridique, d’augmentation des
coûts de conformité et de double imposition économique, d’autant que les contri-
buables chercheront souvent à appliquer les méthodes lorsqu’elles sont appropriées ou
lorsqu’ils les ont adoptées dans le cadre de leur politique mondiale de prix de transfert.
Conscients de cette situation, plusieurs pays (notamment la Serbie) ont actualisé leur
législation ces dernières années afin d’autoriser l’application des cinq méthodes ou ont
supprimé le statut de « méthode de dernier recours » des méthodes transactionnelles du
partage des bénéfices (notamment la Corée et l’Indonésie).
Qu’ils spécifient ou non les méthodes transactionnelles traditionnelles et les
méthodes transactionnelles de bénéfices, la plupart des pays prévoient aussi l’applica-
tion d’autres méthodes (voir encadré 3.23). Tant que le résultat est conforme au prin-
cipe de pleine concurrence, des dispositions imposant ou appliquant d’autres méthodes
donneront aux contribuables et aux administrations fiscales la flexibilité pour prescrire
et utiliser d’autres méthodes qui peuvent être plus appropriées à un type de transaction
ou à un ensemble de faits et de circonstances (l’évaluation de transferts de biens incor-
porels, par exemple, fait parfois appel à d’autres méthodes). La section 4(5) du docu-
ment Législation sur les prix de transfert – proposition d’approche (OCDE 2011) donne
des exemples de dispositions pour l’application d’autres méthodes :
Le contribuable peut appliquer une méthode de détermination des prix de transfert autre
que les méthodes reconnues énumérées au paragraphe 2 dès lors qu’il peut établir i) qu’au-
cune des méthodes reconnues ne peut être appliquée de façon raisonnablement fiable pour
déterminer des conditions de pleine concurrence pour la transaction contrôlée, et ii) cette
autre méthode génère un résultat conforme à celui qui serait obtenu par des entreprises
indépendantes engagées dans des transactions comparables sur le marché libre dans des
circonstances comparables. Le contribuable qui recourt à une méthode autre que les
méthodes reconnues indiquées au paragraphe 2 doit établir que les exigences mentionnées
dans le présent paragraphe sont satisfaites.
Certains pays ont choisi de prescrire des méthodes particulières pour certaines caté-
gories de transactions ; l’exemple le plus évident est la « sixième méthode ». Cette
méthode, qui trouve son origine en Argentine, prévoit l’utilisation de cotations (par
exemple sur les bourses internationales) pour déterminer les prix de transfert de cer-
taines matières premières (PwC 2013). Elle a été adoptée dans de nombreux pays
d’Amérique latine, dont le Brésil, la République dominicaine et le Salvador. Un concept
similaire a été adopté en Zambie, qui impose une méthode du « prix de référence » pour
les exportations de métaux de base (voir encadré 3.24). Certains pays considèrent que
cette méthode est une variante de la méthode du prix comparable sur le marché libre,
Égypte : article 40 du Règlement d’exécution de la Loi sur l’impôt sur le revenu promulgué par
la loi n° 91 de 2005
Si aucune des méthodes indiquées à l’article précédent n’est applicable, le prix de marché peut être
déterminé par une autre méthode décrite par l’Organisation de coopération et de développement éco-
nomiques ou toute autre méthode appropriée pour le contribuable.
Kenya : article 7(f) du Règlement sur l’impôt sur le revenu (prix de transfert) de 2006 (Income tax
(transfer pricing) rules, 2006)
Toute autre méthode prescrite par le Commissaire en tant que de besoin lorsqu’il estime, compte tenu
de la nature des transactions, que les autres méthodes indiquées dans les présentes directives ne per-
mettent pas de déterminer le prix de pleine concurrence.
Nigéria : article 5(4) du Règlement sur l’impôt sur le revenu (prix de transfert) n° 1 de 2012
(Income tax (transfer pricing) regulations No. 2012)
(4) Une personne imposable liée peut appliquer une méthode de prix de transfert qui ne figure pas
parmi les méthodes indiquées dans le présent règlement si elle peut établir :
(a) qu’aucune des méthodes indiquées ne peut être raisonnablement appliquée pour déterminer
si une transaction contrôlée est conforme au principe de pleine concurrence ; et
(b) que la méthode appliquée produit un résultat conforme au résultat obtenu entre des per-
sonnes indépendantes réalisant des transactions sur le marché libre comparables dans des
circonstances comparables.
d’autres la considèrent comme une « autre méthode ». La sixième méthode peut être un
puissant outil de protection de la base d’imposition pour les pays qui exportent beau-
coup de matières premières, mais elle suscite des préoccupations justifiées, car la légis-
lation concernant l’application de cette méthode ne tient généralement pas compte de
déterminants critiques des prix (comme la géographie, le volume et les termes de
l’échange) et elle ne précise pas clairement les sources de prix cotés acceptables (PwC
2013).
La « méthode la plus appropriée aux circonstances du cas d’espèce » est la norme validée
dans les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010b). Avant 2010,
les Principes de l’OCDE présentaient une hiérarchie explicite de méthodes. Après des
consultations publiques étendues et plus de dix ans d’expérience pratique, cette norme a
remplacé la hiérarchie explicite des méthodes et, en particulier, le statut de « méthode de
dernier recours » attribué aux méthodes transactionnelles du partage des bénéfices dans la
mise à jour de 2010. La « méthode la plus appropriée aux circonstances du cas d’espèce »
exige de considérer un ensemble de facteurs lorsqu’on sélectionne une méthode, comme la
nature de la transaction, les informations disponibles, les avantages et inconvénients
Le Manuel pratique des Nations Unies (2013) valide une norme analogue pour la
sélection de la méthode de prix de transfert, notant, au paragraphe 6.1.2, que « [l]a
sélection de la méthode sert à trouver la méthode la plus appropriée à un cas donné »
et, au paragraphe 6.1.3.2, que « [l]a méthode la plus appropriée doit être choisie en
tenant compte des faits et des circonstances. »
Les pays qui ont adopté cette règle conforme aux Principes de l’OCDE applicables en
matière de prix de transfert (2010b) ont généralement inséré une disposition donnant la
préférence, lorsque plusieurs méthodes peuvent être appliquées avec une égale fiabilité,
à la méthode du prix comparable sur le marché libre, suivie de la méthode du prix de
revente et de la méthode du prix de revient majoré. La section 4(3) du document
Législation sur les prix de transfert – proposition d’approche (OCDE 2011) donne un
exemple de disposition donnant la préférence à une méthode lorsque plusieurs peuvent
être appliquées :
3. Lorsque, compte tenu des critères décrits au paragraphe 1, une méthode du prix compa-
rable sur le marché libre décrite à l’alinéa 2 (a) et une méthode reconnue décrite aux ali-
néas 2 (b) à 2 (e) peuvent être appliquées avec un degré de fiabilité identique, la méthode
du prix comparable sur le marché libre est préférable pour déterminer les conditions de
pleine concurrence. En outre, lorsque compte tenu des critères présentés au paragraphe 1,
une méthode reconnue décrite aux alinéas 2 (a) à 2 (c) et une méthode reconnue présentée
aux alinéas 2 (d) à 2 (e) peuvent être appliquées avec un degré de fiabilité identique, la
méthode reconnue décrite aux alinéas 2 (a) à 2 (c) est préférable pour déterminer les condi-
tions de pleine concurrence.
la mesure la plus fiable du résultat de pleine concurrence (voir encadré 3.26). Bien
qu’en théorie, il soit possible de déterminer la meilleure méthode sans contrôler le
résultat par application d’autres méthodes, si l’administration fiscale considère qu’une
autre méthode est la meilleure méthode, il appartiendra au contribuable de démontrer
que l’administration fiscale a tort ou celui-ci s’exposera à des pénalités importantes.
C’est pourquoi, en pratique, bien qu’elle soit très proche de la « méthode la plus appro-
priée aux circonstances du cas d’espèce » prescrite dans les Principes de l’OCDE appli-
cables en matière de prix de transfert (2010b), la règle de la meilleure méthode est un peu
différente et peut imposer des obligations de conformité plus lourdes aux
contribuables.
Dans de nombreux pays, les contribuables ne sont pas obligés d’appliquer plusieurs
méthodes36, et lorsqu’un contribuable a sélectionné une méthode conformément à la
norme pertinente, l’examen de l’administration fiscale doit se fonder sur l’application de
cette méthode (c’est le cas au Nigéria par exemple ; voir encadré 3.25). La section 4(6)
du document Législation sur les prix de transfert – proposition d’approche (OCDE 2011)
donne des exemples de dispositions :
Lorsqu’un contribuable a utilisé une méthode de détermination des prix de transfert pour déter-
miner la rémunération de ses transactions contrôlées et que cette méthode est conforme aux
dispositions de la présente section 4, l’administration fiscale doit s’appuyer sur cette méthode
pour examiner la conformité des conditions des transactions contrôlées du contribuable avec le
principe de pleine concurrence.
a) la méthode de prix de transfert appliquée est la méthode de prix de transfert la plus appropriée ;
b) la partie testée a été sélectionnée conformément au présent article ;
c) le contribuable donne suffisamment d’informations sur la partie testée pour permettre d’apprécier
la conformité des conditions de la transaction contrôlée au principe de marché.
de la méthode la plus appropriée telle qu’établie dans la section 4 à plusieurs transactions sur
le marché libre, dont chacune a un degré de comparabilité avec la transaction contrôlée relati-
vement équivalent, compte tenu d’une analyse de comparabilité effectuée conformément à la
section 3.
3,50 3,41
3,00
2,78
Pourcentage
2,50
Intervalle Intervalle
2,00 de pleine interquartile
concurrence
1,50
1,23
1,00
0,50 0,56
0
A B C D E F G H I J K
Comparables
Note : EBIT = résultat avant intérêts et impôts
Certains pays ont adopté d’autres approches. En Inde par exemple, la section 92C(2)
de la Loi sur l’impôt sur le revenu de 1961 (Income Tax Act 1961) dispose que lorsque
plusieurs prix de pleine concurrence sont observés, le prix de pleine concurrence est la
moyenne arithmétique ; si le prix pratiqué dans la transaction contrôlée est supérieur à
un certain écart en pourcentage de ce prix, il est réputé non conforme au prix de pleine
concurrence. Historiquement, l’écart en pourcentage était de 5 %, mais la loi a été modi-
fiée par la Loi de finance de 2011 (Finance Act 2011 (India)) et le pourcentage est
aujourd’hui celui qui est publié au journal officiel. Au Bélarus, la fourchette de prix
acceptables est déterminée par un écart de 20 % par rapport au prix du marché
(Strachuk 2012). Étant donné que ces approches s’écartent sensiblement des approches
adoptées par la plupart des pays et peuvent produire un intervalle de pleine concurrence
différent, le potentiel de double imposition économique est accru.
Sources d’informations
En général, les sources pouvant déterminer les transactions sur le marché libre compa-
rables ne sont pas précisées ni imposées dans la législation nationale sur les prix de
transfert. De multiples sources peuvent être pertinentes en fonction du type de transac-
tion, mais aussi parce que l’exigence dominante dans la plupart des législations natio-
nales sur les prix de transfert est la conformité au principe de pleine concurrence, et non
l’utilisation d’une ou de plusieurs sources d’information. Cela étant, certains pays ont
choisi d’insérer dans leur législation des dispositions spécifiques qui définissent les
sources acceptables d’informations comparables. Ces dispositions traitent habituelle-
ment de questions essentielles comme l’utilisation de comparables étrangers (compa-
rables de marchés géographiques différents ; voir chapitre 4) et de comparables secrets
(par exemple des informations qui ne sont pas accessibles au public).
a) l’entreprise géorgienne lorsque celle-ci affirme que les faits et circonstances indiquent que l’indica-
teur financier se situe à un point différent de la médiane de l’intervalle de marché ;
b) l’administration fiscale lorsque celle-ci affirme que les faits et circonstances indiquent que l’indica-
teur financier se situe à un point différent de la médiane de l’intervalle de marché.
L’acceptabilité de comparables étrangers varie selon les pays. Par nécessité, la plupart
des pays acceptent des valeurs comparables étrangères lorsqu’aucune valeur comparable
locale n’est disponible, certains pays, tels que l’Albanie, le confirmant dans leur législa-
tion (voir encadré 3.30). Bien que de nombreux pays adoptent cette approche, rares
sont ceux qui donnent des indications précises sur l’emploi de comparables étrangers
dans leur législation primaire ou secondaire. L’interdiction d’utiliser des comparables
étrangers en l’absence de valeurs comparables nationales peut rendre la législation sur
les prix de transfert difficile voire impossible à appliquer dans certaines situations, ce qui
accroît les coûts de conformité et l’insécurité juridique pour les contribuables.
Les informations auxquelles l’administration fiscale ou d’autres organismes publics ont
accès, mais non le public sont souvent appelées « comparables secrets » et peuvent être
sources de tensions entre l’administration fiscale et le contribuable. Bien que la plupart
des pays n’interdisent pas expressément à l’administration fiscale d’utiliser des compa-
rables secrets, ceux-ci sont rarement utilisés en raison de problèmes pratiques et de
contraintes juridiques, même s’ils le sont parfois. En Chine par exemple, l’article 37 des
« Mesures pour la mise en œuvre de l’ajustement fiscal spécial » indique que « les admi-
nistrations fiscales peuvent utiliser des informations publiques et non publiques ». Au
Japon, si le contribuable ne fournit pas les informations listées à l’article 22-10 du décret
ministériel d’application de la Loi sur les mesures d’imposition spéciales, l’administration
fiscale est autorisée par une clause sur la règle d’imposition présumée de l’article 66-4 à
évaluer les prix de transfert sur la base d’informations comparables non divulguées (c’est-
à-dire des comparables secrets). Il est arrivé ponctuellement à l’administration fiscale
nationale japonaise d’utiliser des comparables secrets, mais elle le fait moins depuis
quelques années à la suite de fortes critiques formulées sur cette pratique (Gruendel,
a. Des transactions sur le marché libre comparables internes, à savoir, des transactions sur le mar-
ché libre comparables dans lesquelles une des parties à la transaction contrôlée est aussi partie à
la transaction sur le marché libre comparable.
b. Des transactions sur le marché libre comparables externes, à savoir des transactions sur le mar-
ché libre comparables dans lesquelles aucune des parties à la transaction contrôlée n’est partie à la
transaction sur le marché libre comparable.
7.2 L’administration fiscale ne peut se baser sur une transaction sur le marché libre pour opérer un
ajustement en vertu de l’article 36 que si les détails pertinents de la transaction ne sont pas cou-
verts par le secret fiscal et s’il existe d’autres sources d’information pour cette transaction.
7.3 En l’absence de transactions sur le marché libre comparables nationales, l’administration fiscale
accepte l’utilisation de transactions sur le marché libre comparables étrangères sous réserve que
l’impact des différences géographiques et des autres facteurs sur l’indicateur financier examiné en
vertu de la méthode de prix de transfert appropriée soient analysés et, s’il y a lieu, que des ajuste-
ments de comparabilité soient effectués.
7.4 En l’absence d’information concernant des transactions sur le marché libre comparables externes
réalisées au cours du même exercice fiscal que la ou les transactions contrôlées au moment de
l’établissement de la documentation des prix de transfert spécifiée à l’article 36/5, le contribuable
peut s’appuyer sur des informations concernant des transactions sur le marché libre comparables
externes réalisées au cours de la période la plus récente pour laquelle des informations sont dispo-
nibles, sous réserve que la norme de comparabilité prévue à l’article 36/1 soit satisfaite.
Okawara et Newman 2011). D’autres pays, tels que l’Albanie, ont explicitement interdit
à l’administration fiscale d’employer des comparables secrets (voir encadré 3.30).
incorporels ont été instaurés et modifiés au fil des ans. Le document Législation sur les
prix de transfert – proposition d’approche (OCDE 2011) donne des exemples de disposi-
tions sur les services intragroupe ; d’autre part, les révisions apportées au chapitre 6 des
Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert convenues en octobre
2015 donnent des indications plus adaptées pour les actifs incorporels et les incorporels
difficiles à évaluer qui visent à garantir que la rémunération est liée à la création de
valeur et donnent des recours aux administrations fiscales confrontées à des asymétries
d’informations dans l’évaluation des actifs incorporels42.
L’exportation et l’importation de certaines matières premières sont souvent cou-
vertes par des dispositions spécifiques visant à protéger les recettes fiscales. L’Argentine,
suivie d’autres pays d’Amérique latine, impose de se référer aux prix cotés d’une sélec-
tion de matières premières au moment de leur expédition (la « sixième méthode »). Un
nombre croissant de pays adoptent des exigences similaires. L’Ukraine, par exemple, a
instauré une mesure de lutte contre l’évasion fiscale pour certaines matières premières
dans les transactions avec des sociétés affiliées actives dans les paradis fiscaux, qui exige
que les contribuables appliquent la méthode du prix comparable sur le marché libre en
prenant pour base la moyenne des prix sur 10 jours constatés sur un marché de matières
premières spécifié. Ensuite, des ajustements propres aux transactions peuvent être effec-
tués si nécessaire, par exemple pour les écarts de volume et les coûts de transport43.
De nombreux pays ont instauré des régimes de protection et des mesures de simpli-
fication visant certaines catégories de transactions et des situations particulières. La
Hongrie et les États-Unis, par exemple, ont instauré des mesures spécifiques de protec-
tion pour les services intragroupe (voir chapitres 5 et 7) – un concept, appelé « méthode
simplifiée optionnelle » qui est en cours d’incorporation dans les Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert comme régime de protection pour les services
à faible valeur ajoutée44.
2.1 La présente instruction se fonde sur les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert
à l’intention des entreprises multinationales et des administrations fiscales (Principes de l’OCDE appli-
cables en matière de prix de transfert 2010).
2.2 En cas de différences ou de conflits entre les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de
transfert 2010 et la Loi et les Instructions albanaises sur l’impôt sur le revenu, ces dernières
l’emportent.
Quelques pays ont choisi de faire référence à d’autres sources de conseils internatio-
nales ou régionales, outre les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de trans-
fert. À titre d’exemple, le paragraphe 15.4 de l’Instruction de l’Albanie n° 16 sur les prix
de transfert (2014) mentionne le code de conduite de l’UE sur la documentation des
prix de transfert, tandis que le Règlement nigérian sur les prix de transfert mentionne le
Manuel pratique des Nations Unies (2013) (encadré 3.33).
Obligations déclaratives
De nombreux pays ont introduit des rubriques relatives aux transactions contrôlées dans
la déclaration d’impôt à l’occasion de l’établissement ou de la réforme du régime des
prix de transfert. Une autre approche de plus en plus courante est d’instaurer une obli-
gation pour les contribuables de renseigner une déclaration complémentaire.
L’instauration d’obligations déclaratives relatives aux prix de transfert permet non
seulement à l’administration fiscale de disposer des renseignements élémentaires dont
elle a besoin pour déceler les risques liés aux prix de transfert et ainsi identifier et sélec-
tionner les contribuables sur lesquels opérer un contrôle fiscal, mais elle peut aussi avoir
un effet positif sur le respect des obligations fiscales par le contribuable.
Pour s’assurer que les contribuables respectent bien ces obligations, les autorités
peuvent avoir besoin d’appliquer des sanctions pour omission d’informations. En outre,
ou alternativement, on peut décider que le délai de prescription ne courra qu’à partir
de la déclaration complète.
Lorsqu’une obligation déclarative supplémentaire est instaurée, il peut être néces-
saire de prévoir une disposition dans la législation ainsi que des pénalités pour non-res-
pect des obligations (voir encadré 3.34), surtout lorsque l’administration fiscale ou le
ministère des Finances n’a pas d’habilitation générale pour instaurer des obligations
déclaratives et les modifier. Lorsque les obligations déclaratives qui sont instaurées
relèvent de la déclaration d’impôt (par exemple sous forme d’annexe ou de déclaration
supplémentaire), le législateur n’a généralement pas besoin d’introduire une base légis-
lative spécifique et des sanctions liées.
(Le chapitre 6 donne des conseils sur la conception et l’utilisation de formulaires et de
déclarations pour recueillir les renseignements et favoriser le respect des textes.)
Encadré 3.35 Exemples de dispositions exigeant une documentation sur les prix
de transfert
Albanie : article 36/5(1) de la Loi relative à l’impôt sur le revenu
Le contribuable doit avoir en place des informations et une analyse suffisamment documentées prou-
vant que les conditions de ses transactions contrôlées sont conformes au principe de marché. La docu-
mentation des prix de transfert est présentée à l’administration fiscale sur demande, dans un délai de
30 jours suivant la réception de la demande. Le contenu et la forme de la documentation des prix de
transfert seront précisés dans une instruction du ministre des Finances.
Le détail des obligations documentaires édictées par un pays (langue, forme, etc.) est
généralement précisé dans la législation secondaire ou les directives administratives.
Les obligations documentaires sont analysées en détail au chapitre 6.
Sanctions
Les sanctions peuvent faciliter le respect de la législation sur les prix de transfert. Un
régime de sanctions spécifique aux prix de transfert peut être instauré ou bien, comme
c’est le cas dans de nombreux pays, le régime général de sanctions peut être appliqué.
Les sanctions applicables pour les prix de transfert sont généralement liées au respect
des obligations documentaires ou à un ajustement des prix de transfert effectué confor-
mément à la législation. Les approches nationales retenues sont diversifiées (voir
tableau 3.8 pour des exemples et encadré 3.36 pour la formulation du texte en Albanie).
Les pénalités sont généralement exprimées sous forme de montants forfaitaires ou de
pourcentage de l’impôt non acquitté ou de l’ajustement opéré ou bien d’une combinai-
son des deux. Les pénalités basées sur l’impôt non acquitté ou sur l’ajustement peuvent
être conséquentes, surtout compte tenu des sommes en jeu dans les ajustements de prix
de transfert, souvent très importantes. Dans les pays membres de l’Union européenne
(UE) par exemple, les sanctions vont de 10 à 200 % de l’impôt non acquitté ou de 5 à
30 % de l’ajustement (FCPT 2009). Lorsque les sanctions sont forfaitaires, il est impor-
tant d’assurer un bon équilibre entre le coût et les avantages pour les contribuables afin
d’obtenir un niveau de conformité suffisant. En outre, lorsqu’une sanction forfaitaire est
prononcée indépendamment de l’application d’un ajustement, des exemptions ou des
obligations simplifiées pour les PME ou les transactions de minimis peuvent être néces-
saires (voir chapitre 6).
Si
(a) Un contribuable ne respecte pas dans les délais impartis les dispositions du [des] para-
graphe[s] 1 [et 2] portant sur la documentation des prix de transfert; et
Une pénalité d’un montant de [_] pour cent de [l’impôt supplémentaire qui résulte de cet
ajustement] [du montant de l’ajustement du revenu] peut être infligée en sus de l’impôt dû.
Délai de prescription
En général, un délai de prescription général ou propre au domaine limite les pouvoirs
de l’administration fiscale de procéder à un nouveau calcul de l’impôt dû, y compris un
ajustement des prix de transfert (voir exemples au tableau 3.9). Le délai approprié
Un ajustement en vertu de l’article 36, paragraphe 3, de la loi n’est opéré par l’administration fiscale
qu’avec l’autorisation écrite du Directeur général du GDT.
suite de l’encadré à la page suivante
Encadré 3.38 Dispositions habilitant l’administration fiscale à conclure des APP (suite)
Mesures de simplification
Le recours à des régimes de protection et à des mesures de simplification, surtout pour
les transactions et les contribuables modestes ou qui présentent un risque faible, peut
contribuer à une affectation efficiente des ressources de l’administration fiscale et des
contribuables aux domaines à risque élevé, ce qui réduit les coûts de conformité pour
le contribuable, accroît la sécurité juridique et améliore l’efficience administrative (voir
chapitre 7). En 2011, l’OCDE a publié une enquête sur l’application de mesures de
simplification dans les pays de l’OCDE et les pays observateurs de l’OCDE, dans
laquelle elle a constaté que 27 des 33 pays ayant répondu avaient mis en place des
mesures de simplification, dont 70 % visaient les PME, les transactions de montant
modeste et les services à faible valeur ajoutée. En dépit de préoccupations relatives à la
double imposition souvent exprimées par les commentateurs et dans les Principes de
l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010b), aucun des pays qui ont
répondu à l’enquête de l’OCDE n’a signalé de cas de double imposition du fait de ces
mesures. La dernière révision des principes de l’OCDE puise dans l’expérience des pays
membres et prévoit un régime de protection (appelé « approche simplifiée option-
nelle ») pour les services à faible valeur ajoutée49.
Les mesures de simplification et les régimes de protection peuvent être analysés en cinq
catégories, présentées au tableau 3.10.
Lorsque les régimes de protection instaurés prévoient des méthodes de prix de trans-
fert simplifiées ou des intervalles, des prix, des marges ou des taux de pleine concurrence
dérogatoires, il est conseillé d’instaurer ces mesures par la voie de la législation secon-
daire ou de directives administratives afin de faciliter leur modification si cela se révèle
opportun au vu de l’expérience. Lorsqu’une telle approche est adoptée, il peut être
nécessaire de conférer à l’organe compétent le pouvoir d’instaurer et de modifier ces
mesures dans la législation primaire (voir encadré 3.39). D’autres mesures, comme les
Explication. Aux fins de la présente section, on entend par « régime de protection » les circonstances
dans lesquelles l’administration fiscale accepte le prix de transfert déclaré par la personne qui fait l’objet
du contrôle fiscal.
prix de transfert ou le Manuel des Nations Unies. Aux Philippines par exemple, le com-
missaire de la direction des services fiscaux (Bureau of Internal Revenue) a émis une
circulaire indiquant que jusqu’à l’achèvement du règlement sur les prix de transfert, les
services fiscaux appliqueraient les principes de l’OCDE (voir encadré 3.40). Au lieu
d’établir des directives administratives (ou en complément), plusieurs pays membres de
l’OCDE (dont l’Australie, l’Irlande, le Mexique et le Royaume-Uni) mentionnent direc-
tement les principes dans leur législation primaire52. D’autres pays non membres de
l’OCDE, comme l’Albanie et la Géorgie, font référence aux principes dans leur législa-
tion secondaire afin de faciliter l’interprétation. Ces approches peuvent être appropriées
Encadré 3.40 Exemple : Philippines – directives provisoires sur les prix de transfert
Le 24 mars 2008, le commissaire de la direction des services fiscaux (Bureau of Internal Revenue) des
Philippines a émis une circulaire indiquant que jusqu’à l’achèvement et la publication du règlement
sur les prix de transfert, le Bureau of Internal Revenue suivrait les Principes de l’OCDE applicables en
matière de prix de transfert. Le règlement définitif a été publié début 2013.
24 mars 2008
CIRCULAIRE N° 26-2008
Tous les inspecteurs et employés sont invités à faire connaître cette circu-
laire le plus largement possible.
Signature
LILIAN B HEFTI
Commissaire du BIR
pour certains pays, mais chaque pays doit étudier attentivement les questions de langue
et de traduction, la pertinence des principes au regard du droit interne et la capacité du
pays à influencer l’évolution des principes lorsqu’il décide de leur donner un statut
juridique.
(Voir l’annexe 3C pour des exemples de directives administratives sur les prix de transfert
d’une sélection de pays.)
Considérations linguistiques
Les prix de transfert ont une terminologie particulière. Nombre de ces termes, qui ont
un sens particulier dans certaines langues, comme l’anglais, ne se traduisent peut-être
pas aisément dans d’autres langues. Ainsi, dans plusieurs langues, comme l’albanais et le
géorgien, la traduction directe du « principe de pleine concurrence » n’est pas acceptable ;
c’est pourquoi la législation emploie un autre terme (une traduction de principe de mar-
ché). Des situations similaires peuvent se présenter en ce qui concerne la traduction de
la terminologie attribuée dans les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de
transfert (2010b) aux cinq méthodes de prix de transfert. L’emploi d’une autre termino-
logie lorsqu’elle est nécessaire ne pose pas de problème à condition que, dans la mesure
où le terme est censé avoir un « sens international », les rédacteurs veillent à lui donner
une définition analogue.
Il faut particulièrement veiller à ne pas perdre ou modifier le sens des termes et
expressions empruntés à une législation rédigée dans une autre langue. Comme le sou-
lignent Gordin et Thuronyi (1996, p.11), « la traduction est un processus difficile, et les
problèmes d’ambiguïté ou de terminologie sont souvent masqués par les traducteurs,
parfois même par les plus compétents et expérimentés »53. Lorsque des conseillers étran-
gers et des locuteurs dont ce n’est pas la langue maternelle contribuent au processus de
rédaction, ils doivent veiller à ce que le sens voulu et le contexte soient discutés et clarifiés
et que la version finale en langue locale produise les effets souhaités.
Tableau 3A.1 Liste de contrôle de la législation sur les prix de transfert (suite)
Rubrique Considérations préparatoires
Dispositions pratiques
Comparabilité Quelle sera la norme de comparabilité applicable (c’est-à-dire comment la comparabilité
sera-t-elle définie) ?
La législation précisera-t-elle les facteurs de comparabilité ? Si oui, lesquels ?
Y aura-t-il des dispositions particulières sur les ajustements de comparabilité (quand ils peuvent
être opérés, ou types, etc.) ?
La procédure de l’analyse de comparabilité sera-t-elle guidée ou réglementée ?
Méthodes de prix Les méthodes de prix de transfert applicables seront-elles précisées ? Si oui, comment
de transfert seront-elles définies ?
Sera-t-il possible d’appliquer d’autres méthodes ?
Des méthodes particulières seront-elles prévues pour certaines catégories de transactions ?
Choix de la méthode Comment le choix de la méthode de prix de transfert sera-t-il organisé par la législation ?
L’administration fiscale sera-t-elle tenue d’accepter la méthode appliquée par le contribuable
si elle a été choisie de façon appropriée ?
Sélection de la partie La sélection de la partie testée sera-t-elle régie par la législation ? Si oui, l’utilisation possible
testée d’une partie testée étrangère sera-t-elle expressément prévue ?
Agrégation des Les conditions dans lesquelles des transactions contrôlées peuvent être agrégées seront-elles
transactions précisées ?
Intervalle de pleine Comment l’intervalle de pleine concurrence sera-t-il défini (intervalle complet, interquartile, etc.) ?
concurrence
Sélection d’un point dans Le point dans l’intervalle de pleine concurrence auquel les ajustements doivent être opérés
l’intervalle sera-t-il précisé ? Si oui, quel sera-t-il ?
Sources d’informations Des dispositions sont-elles prévues en ce qui concerne les sources d’informations autorisées ?
L’utilisation éventuelle d’une partie testée étrangère sera-t-elle expressément prévue ?
L’utilisation de comparables secrets sera-t-elle interdite ?
Dispositions propres Des dispositions propres aux transactions seront-elles insérées dans la législation (dispositions
aux transactions concernant l’application du principe de pleine concurrence à certaines catégories de
transactions comme celles qui concernent des services, des actifs incorporels, des
restructurations, etc.) ?
Pertinence des directives La législation mentionnera-t-elle les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert
internationales ou d’autres sources d’orientations internationales (comme le Manuel pratique des Nations Unies)
comme source pertinente d’interprétation et d’orientation ?
Tableau 3A.1 Liste de contrôle de la législation sur les prix de transfert (suite)
Rubrique Considérations préparatoires
Pouvoirs de contrôle Y a-t-il des limites de délais appropriées pour les contrôles en matière de prix de transfert ?
et de recherche L’administration fiscale a-t-elle les pouvoirs de recherche d’informations nécessaires pour faire
d’informations respecter la législation sur les prix de transfert ?
Délai de prescription Le délai de prescription actuel est-il approprié pour les prix de transfert ?
Accords préalables Un programme d’accords préalables en matière de prix de transfert sera-t-il mis en place dans
en matière de prix un avenir proche ?
de transfert Si oui, un pouvoir législatif particulier pour ces accords sera-t-il nécessaire ?
Un texte législatif ou des directives sur les processus et les procédures pour les accords préalables
en matière de prix de transfert sont-ils nécessaires ?
Mesures de simplification Est-il prévu d’instaurer des régimes de protection maintenant ou ultérieurement ?
(régimes de protection) Si oui, un pouvoir législatif particulier pour l’instauration d’une telle mesure sera-t-il nécessaire ?
Directives administratives
Générales Des directives pratiques sur l’application de la législation sur les prix de transfert comprenant
des exemples pratiques seront-elles élaborées ?
Seront-elles réservées à l’usage interne des services ou seront-elles publiées ?
Quel sera le statut juridique de ces directives, lieront-elles l’administration fiscale ?
Particulières Des directives sur des questions particulières (par exemple, demande de procédure amiable à
l’autorité compétente, accords préalables en matière de prix de transfert, propres à la
transaction, propres au secteur) seront-elles nécessaires ?
Note : PME = petites et moyennes entreprises.
Tableau 3B.1 Exemples de « relations » extraits de la législation d’une sélection de pays (suite)
Nature de la relation Exemples d’une sélection de pays
Inde : Plus de la moitié du conseil d’administration ou un ou
plusieurs administrateurs exécutifs d’une entreprise sont
nommés par l’autre entreprise ; ou plus de la moitié du conseil
d’administration ou un ou plusieurs administrateurs exécutifs
de chacune des deux entreprises sont nommés par la ou les
mêmes personnes.
Droits de vote République tchèque : Une personne participe au capital ou aux
droits de vote de plusieurs personnes et détient au moins
25 % du capital social ou des droits de vote des autres personnes.
Danemark : Plus de 50 % des droits de vote.
Finlande : Détient directement ou indirectement plus de la moitié
des droits de vote de l’autre partie.
Inde : Toute personne ou entreprise détenant, directement ou
indirectement, des actions représentant au moins 26 % des
droits de vote.
République slovaque : Toute participation directe, indirecte ou
dérivée indirecte de plus de 25 % du capital social ou des droits
de vote.
Participations, capital République tchèque : Une personne participe au capital ou aux
droits de vote de multiples personnes et détient au moins
25 % du capital social ou des droits de vote des autres personnes.
Danemark : Détention directe ou indirecte de plus de 50 % du
capital social.
Finlande : Détient directement ou indirectement plus de la moitié
des droits de vote de l’autre partie.
Indonésie : Détient directement ou indirectement au moins
25 % du capital.
Japon : 50 % ou plus des actions émises par une société sont
directement ou indirectement détenues par l’autre société.
Lettonie : Société mère et filiales lorsque la société mère détient
plus de 50 % du capital ou des droits de vote de la filiale.
Malaisie : Les mêmes personnes détiennent plus de 50 % des
actions d’une ou plusieurs sociétés.
Portugal : Détient directement ou indirectement une participation
au moins égale à 10 % du capital ou des droits de vote.
Afrique du Sud : Au moins 20 % et pas d’autre actionnaire
majoritaire.
Espagne : Une entité et ses actionnaires, généralement lorsque
la participation est d’au moins 5 % (1 % dans le cas de sociétés
cotées).
Thaïlande : Une personne morale est un actionnaire ou un associé
détenant plus de 50 % du capital total d’une autre personne
morale.
Tableau 3B.1 Exemples de « relations » extraits de la législation d’une sélection de pays (suite)
Nature de la relation Exemples d’une sélection de pays
Droit à la participation aux bénéfices Israël : Détenir directement ou indirectement 50 % ou plus des
droits aux bénéfices.
Dépendance financière Inde : Un prêt consenti par une entreprise à l’autre représente au
moins 51 % de la valeur comptable de l’actif total de l’autre
entreprise ; ou une entreprise garantit au moins 10 % des
emprunts totaux de l’autre entreprise.
Japon : Une fraction substantielle des fonds nécessaires aux
activités de l’une ou l’autre société est obtenue par des
emprunts auprès de l’autre société ou avec une garantie de
celle-ci.
Rép. de Corée : Lorsqu’une partie emprunte 50 % ou plus des
fonds nécessaires à son activité à une autre partie ou grâce à
une garantie de l’autre partie.
Dépendance transactionnelle Argentine : Une partie est l’agent ou le distributeur exclusif d’une
autre partie pour la vente de produits, de services ou de droits.
Inde : La fabrication ou la transformation de produits ou d’articles
ou l’activité exercée par une entreprise dépend entièrement
de l’utilisation du savoir-faire, de brevets, de copyrights, de
marques de commerce, de licences, de franchises ou d’autres
droits commerciaux de nature similaire, ou de données, de
documentation, de dessins ou de spécifications relatifs à un
brevet, une invention, un modèle, un dessin, une formule ou
un procédé secrets, dont l’autre entreprise est le propriétaire
ou sur lesquels l’autre entreprise détient des droits exclusifs.
– 90 % ou plus des matières premières et des consommables
requis pour la fabrication ou la transformation des biens ou
articles effectuées par une entreprise sont fournis par l’autre
entreprise ou par des personnes imposées par l’autre
entreprise et les prix et autres conditions relatives à la
fourniture sont influencés par cette autre entreprise.
– Les biens ou articles fabriqués ou transformés par une
entreprise sont vendus à l’autre entreprise ou à des
personnes imposées par l’autre entreprise et les prix et autres
conditions sont influencés par cette autre entreprise.
Japon : Une fraction substantielle des activités d’une société
dépend des transactions avec l’autre société.
– Une société conduit son activité sur la base de copyrights, de
droits de propriété industrielle ou de savoir-faire (qui forment
la base de ses activités) fournis par l’autre société.
Rép. de Corée : Une partie dépend d’une autre pour 50 % ou plus
de son activité.
– 50 % ou plus de l’activité d’une partie dépend de biens
incorporels fournis par une autre partie.
Source : Base de données du BIDF sur les prix de transfert, chapitres sur les pays suivants : Afrique du Sud, Argentine, Chili,
République de Corée, Danemark, Espagne, Finlande, Hongrie, Inde, Indonésie, Israël, Japon, Lettonie, Malaisie, Pakistan,
Portugal, République slovaque, République tchèque, Thaïlande.
Note : Accès à la base de données le 22 février 2012.
Canada
L’Agence du revenu du Canada a émis une circulaire donnant des directives sur l’appli-
cation de sa législation sur les prix de transfert. Elle peut être consultée à l’adresse :
http://www.cra-arc.gc.ca/E/pub/tp/ic87-2r/README.html.
Fidji
L’autorité du revenu et des douanes des îles Fidji (Fiji Revenue and Customs Authority) a
émis des directives sur les prix de transfert, disponibles à l’adresse : http://www.frca.org.fj/
wp-content/uploads/2012/11/Transfer_Pricing.pdf.
Japon
L’Agence nationale des impôts du Japon a émis une directive du Commissaire sur le
fonctionnement des prix de transfert (directives administratives), qui est disponible à
l’adresse : http://www.nta.go.jp/foreign_language/07.pdf, ainsi qu’un supplément
contenant de nombreuses études de cas, disponible à l’adresse : http://www.nta.go.jp/
foreign_language/08.pdf.
Malaisie
La direction générale des services fiscaux (Inland Revenue Board) a émis des lignes direc-
trices sur les prix de transfert disponibles à l’adresse : http://www.hasil.gov.my/pdf/
pdfam/garispanduanpindahanharga_bm.pdf.
Nouvelle-Zélande
La direction générale des services fiscaux (New Zealand Inland Revenue Department)
a émis des lignes directrices sur les prix de transfert disponibles à l’adresse :
http://www.ird.govt.nz/forms-guides/number/forms-unnumbered/guide-transfer-
pricing.html.
Singapour
La direction générale des services fiscaux de Singapour (Inland Revenue Authoriy of
Singapore, IRAS) a émis une circulaire sur les prix de transfert et deux circulaires sup-
plémentaires : un guide fiscal électronique sur les prix de transfert pour les prêts et
services entre parties liées ainsi que des directives administratives supplémentaires sur
les accords préalables en matière de prix de transfert. Ces guides sont disponibles à
l’adresse : http://www.iras.gov.sg/.
Afrique du Sud
La direction générale des services fiscaux (South African Revenue Service) a émis une ins-
truction sur les prix de transfert en 1999 (Instruction n° 7) à laquelle un addendum a été
ajouté en 2005. Ces documents sont disponibles à l’adresse : http://www.sars.gov.za/.
Notes
1. Pour des conseils généraux sur l’élaboration d’une législation fiscale, voir Gordin et Thuronyi
(1996).
2. Diagnostic basé sur des données portant sur les entreprises et la situation macro-économique,
effectué pour déterminer, comprendre et quantifier les risques liés aux prix de transfert pour
l’économie nationale et la conception du système fiscal.
3. La Russie, l’Ukraine, et le Kazakhstan sont des exceptions notables. La Russie et l’Ukraine ont
adopté des dispositions extrêmement détaillées sur les prix de transfert dans leur code des
impôts, tandis que le Kazakhstan a adopté une loi spéciale sur les prix de transfert. Voir l’ar-
ticle 39 du code des impôts de l’Ukraine (modifié en 2011), la section V.1 du code des impôts
de la Fédération de Russie (tel que modifié) et la loi n° 67-IV du 5 juillet 2008 de la
République du Kazakhstan concernant les prix de transfert.
4. Égypte : article 30 de la Loi sur l’impôt sur le revenu n° 91 de 2005 ; Ghana : section 70 de la
Loi sur l’impôt de 2000 (Internal Revenue Act 2000, Act 592) ; Kenya : section 18(3) de la Loi
sur l’impôt sur le revenu (Income Tax Act, CAP.470 of the Laws of Kenya), telle que modifiée
(2009) ; Malaisie : section 140A de la Loi sur l’impôt sur le revenu de 1967 ; États-Unis :
section 482 du Code des impôts (Internal Revenue Code).
5. L’Irlande a introduit, en 2010, une législation sur les prix de transfert qui ne s’applique qu’aux
résultats de certaines activités commerciales et opérations professionnelles (assujetties à l’impôt
en vertu des Cas I et II de l’annexe D à la Loi de consolidation des impôts sur le revenu de 1997
(Income Tax Consolidation Act, 1997). La nouvelle loi ne s’applique qu’à certains accords de
redevances et de loyers ou à des sociétés à objet spécifique (voir Partie 35A de la Loi de conso-
lidation des impôts sur le revenu de 1997 [Irlande]), qui sont imposés à différents taux.
6. Pour une analyse générale des défis posés par les prix de transfert dans les industries extractives,
voir « Transfer Pricing in Mining: An African Perspective » (Centre international de l’industrie
minière pour le développement et Banque mondiale 2014).
7. En Éthiopie, par exemple, les articles 5 et 6 prescrivent que le principe de pleine concurrence
s’applique aux revenus provenant des entités affiliées et aux charges payées à celles-ci.
8. À titre d’exemple, l’impôt sur la rente tirée des ressources minérales en Australie impose que le
montant reçu pour la fourniture (qui sert à déterminer l’assiette imposable) soit conforme au prix
de pleine concurrence [section 30-25(2) de la Loi sur les rentes tirées des ressources minérales de
2012 (Minerals Resource Rent Tax Act 2012 (Cth))].
9. L’un des objectifs de la législation sur les prix de transfert est d’annuler l’effet qu’une relation
entre les parties peut avoir sur le prix aux fins de la détermination de la base d’imposition.
10. Voir par exemple, article 73 de la directive européenne sur la TVA 2006/112/CEE.
11. À titre d’exemple, pour lutter contre les systèmes d’évasion de la TVA, l’UE a adopté en 2006
la directive 2006/69/CE, qui autorise l’administration fiscale à ajuster l’évaluation de certaines
transactions lorsque leur valeur déclarée diffère de la valeur normale. L’Australie, le Canada, la
Chine, Israël, le Japon, la Norvège et la Nouvelle-Zélande ont des dispositions similaires (Lucas
Mas 2009).
12. La législation géorgienne, par exemple, mentionne les « entreprises géorgiennes » et exclut ainsi
les particuliers agissant en tant que tels. De même, le document Législation sur les prix de
transfert – proposition d’approche (OCDE, 2011) emploie le terme entreprises.
13. Irlande : section 835E de la Loi de consolidation des impôts sur le revenu de 1997 (Income Tax
Consolidation Act, 1997) ; Royaume-Uni : sections 166–68 de la Loi de 2010 sur l’impôt
(Dispositions internationales et autres dispositions) (Taxation (International and Other
Provisions) Act).
14. À titre d’exemple, de nombreux pays prévoient un seuil de transaction pour l’obligation de
déclaration annuelle ou des obligations documentaires simplifiées pour les petits contribuables
et les transactions de minimis.
15. Au Royaume-Uni par exemple, la législation générale sur les prix de transfert ne s’applique pas
à certaines transactions impliquant des opérations commerciales cantonnées liées au pétrole,
qui sont régies par une autre disposition [section 205 de la Loi sur l’impôt (dispositions inter-
nationales et autres dispositions de 2010 (Taxation (International and other Provisions) Act
2010)]. La législation brésilienne sur les prix de transfert contient des dispositions particulières
pour certaines catégories de transactions. Ses dispositions fondamentales sur les prix de trans-
fert ne s’appliquent qu’aux importations et aux exportations de certains produits et services ;
les intérêts sur les prêts et certains paiements pour l’utilisation d’actifs incorporels sont cou-
verts par des dispositions particulières.
16. Article 3.2.1.4 du code des impôts ukrainien (tel que modifié, 2013).
17. En Hongrie par exemple, « les transactions dont la contrepartie nette de TVA est conforme au
principe de pleine concurrence et dont le cumul ne dépasse pas le seuil de 50 millions d’HUF
au cours de la période courant de la date d’effet du contrat au dernier jour de l’exercice fiscal »
((IBFD Transfer Pricing Database – chapitre sur la Hongrie, consulté en 2012) ne sont pas
assujetties aux obligations de documentation des prix de transfert.
18. Chili : article 38 de la Loi sur l’impôt sur le revenu ; France : article 238-A du code général des
impôts ; Mexique : article 125 de la Loi sur l’impôt sur le revenu. Portugal : article 63 du code
des impôts sur les sociétés. La nouvelle législation sur les prix de transfert de la Russie s’applique
aux « transactions avec des tiers lorsque la contrepartie est située dans une juridiction sur liste
noire si le montant annuel total des revenus issus de l’ensemble des transactions entre ces parties
est supérieur à 60 millions de RUB (environ 2,2 millions de dollars) » (Ernst & Young 2011).
19. Voir par exemple, Hongrie, Royaume-Uni, Russie, Serbie et Ukraine.
20. Les prix de transfert nationaux (c’est-à-dire les prix de transfert portant sur des transactions
entre contribuables résidents ou établissements stables locaux de non-résidents) peuvent néan-
moins avoir un impact sensible sur la base d’imposition d’un pays lorsque les exemptions, les
exemptions d’impôts temporaires ou les écarts de taux d’imposition entraînent des disparités
de traitement entre les contribuables résidents ou lorsque le droit interne n’offre pas de possi-
bilité d’intégration fiscale ou de transfert des pertes. En présence de disparités de ce type, il
peut être nécessaire d’étendre le champ d’application de la législation sur les prix de transfert
à certaines transactions nationales. À cet égard, une enquête réalisée en 2010 auprès de 33 pays
membres et non membres de l’OCDE a constaté que tous les pays interrogés appliquaient le
principe de pleine concurrence aux transactions internationales, mais que seulement 20 pays
sur 33 l’appliquaient aux transactions nationales (OCDE, 2010a). Dans la plupart des pays qui
n’appliquent pas le principe de pleine concurrence aux transactions nationales, le prix de ces
transactions n’est pas réglementé ou est réglementé par des mesures particulières.
21. C’est-à-dire les participants aux projets du centre d’innovation « Skolkovo ».
22. 26 CFR S1.482-1(a)(3), Règlement sur la section 482 (États-Unis).
23. À titre d’exemple, bien qu’une déduction ne puisse être demandée que pour le montant de
pleine concurrence, les paiements effectifs au titre des services rendus à une société mère
peuvent être gonflés pour rapatrier des capitaux et éviter l’impôt à la source qui aurait été dû
si les bénéfices avaient été distribués sous forme de dividendes.
24. Lorsque les transactions nationales entrent dans le champ d’application de la législation natio-
nale sur les prix de transfert, il convient d’envisager des dispositions pour les ajustements
corrélatifs.
25. Aux Pays-Bas, le décret 295M dispose que « l’administration fiscale néerlandaise exige systéma-
tiquement qu’un ajustement des prix de transfert soit traité par le biais d’un ajustement secon-
daire », qui peut, par exemple, produire un dividende présumé soumis à un impôt à la source.
De même, l’article 9 de la Loi sur la coordination fiscale internationale de la Corée (Loi 9266)
dispose que « sauf s’il est confirmé par décret présidentiel que le montant ajouté au revenu
imposable du résident sera restitué à l’entreprise nationale par la partie liée étrangère, ce montant
est traité comme un dividende, un autre décaissement, ou un apport en capital additionnel à la
partie liée étrangère, nonobstant l’article 67 de la Loi relative à l’impôt sur les sociétés » (Base de
données du BIDF sur les prix de transfert – chapitre sur la Corée, accès en 2011).
26. Aux Pays-Bas, par exemple, l’administration fiscale néerlandaise peut renoncer à l’impôt à la
source si, par exemple, le contribuable peut démontrer qu’il ne sera pas crédité dans l’autre pays.
27. Modifiés en octobre 2015 pour préciser (entre autres changements) que la première étape est
de définir précisément la transaction réelle entre les entreprises associées en analysant le com-
portement réel des parties. Voir Actions 8-10 : Rapports finaux 2015 « Aligner les prix de
transfert calculés sur la création de valeur » (2015).
28. Dans de nombreux pays, il n’y a pas de norme de comparabilité précisée en tant que telle. Une
norme similaire est implicite dans les directives fournies sur les facteurs de comparabilité à
envisager et les méthodes de détermination des prix de transfert qui peuvent être appliquées.
29. Nouveau texte légèrement révisé :
• Les dispositions contractuelles de la transaction ;
• Les fonctions exercées par chacune des parties à la transaction, compte tenu des actifs
utilisés et des risques supportés, y compris le lien entre ces fonctions et la création de
valeur au sens large par le groupe d’entreprises multinationales auquel les parties
appartiennent, les circonstances qui entourent la transaction et les pratiques du secteur
d’activité concerné ;
• Les caractéristiques du bien transféré ou des services rendus ;
• Les circonstances économiques des parties et du marché sur lequel les parties exercent
leurs activités ;
• Les stratégies économiques poursuivies par les parties.
Voir : Modifications d’octobre 2015 apportées par les Rapports finaux sur les actions 8-10 du
BEPS : « Aligner les prix de transfert calculés sur la création de valeur » (2015).
30. Le règlement sur les prix de transfert des États-Unis prescrit une variante de la méthode tran-
sactionnelle de la marge nette, dite « méthode des bénéfices comparables ». Bien que ces
méthodes présentent des différences théoriques, leur application est similaire dans la
pratique.
31. Le Brésil étant l’exception notable – pour un résumé du régime de prix de transfert brésilien,
voir section 10.2 du Manuel pratique des Nations Unies de 2013.
32. L’OCDE a annoncé qu’elle prévoit de réviser les conseils actuels sur l’application de la
méthode du partage des bénéfices d’ici 2017. L’objectif est de clarifier certaines difficultés
pratiques soulevées dans les processus de consultation publique dans le cadre du projet BEPS.
Voir Actions 8-10 : Rapports finaux 2015 : « Aligner les prix de transfert calculés sur la création
de valeur » (2015) et les révisions apportées au chapitre 6 des Principes de l’OCDE applicables
en matière de prix de transfert, octobre 2015.
33. Article 30-1 du Code des impôts du Bélarus (2002, modifié par la loi 330-Z du 30 décembre
2012).
34. Lettonie : Règlement 556 et Turquie : article 13 du code de l’impôt sur les sociétés.
35. Japon : Article 64-4 des Mesures particulières concernant l’imposition (modifiées le 30 juin
2011 à effet du 1er octobre 2011) (PwC 2013) ; Corée : en décembre 2010, la Loi de coordi-
nation des affaires fiscales internationales a été modifiée ; la hiérarchie de méthodes a été
remplacée par l’obligation d’appliquer la méthode de prix de transfert la plus fiable (PwC
2012).
36. Par exemple, l’article 36/2(3) de la Loi sur l’impôt sur le revenu (Albanie) dispose : « Il n’est
pas obligatoire d’appliquer plus d’une méthode pour déterminer la conformité d’une transac-
tion contrôlée au principe de marché. »
37. En Hongrie par exemple, la législation ne comporte aucune disposition relative à l’intervalle
de pleine concurrence. En pratique toutefois, les prix de transfert sont appréciés par rapport à
une fourchette de prix plutôt que par rapport à un prix unique (Deloitte 2011).
38. Australie : paragraphes 2.83-2.95 de la décision fiscale TR97/20 (Taxation Ruling TR97/20) ;
Canada : section 16 de la circulaire IC 87-2R ; Afrique du Sud : section 11.4 de l’instruction 7
(Practice Note 7).
39. L’écart interquartile est une mesure statistique qui écarte les 25 % d’observations les plus
basses et les 25 % d’observations les plus hautes. La définition du règlement relatif à la sec-
tion 482 du code des impôts américain (IRC section 482 regulations) diffère de la définition
trouvée couramment dans les manuels de statistiques en raison de différences d’arrondi.
40. L’article 60 de la Loi sur l’impôt sur les sociétés (Serbie) précise que l’ajustement est opéré à
la moyenne de l’intervalle.
41. En 2007, l’Allemagne a modifié la section 1 de la Loi fiscale relative aux relations avec l’étran-
ger (Außensteuergesetz) concernant les transferts de fonctions. En 2008, le Bundesrat a
approuvé un décret-loi relatif à l’application du principe de pleine concurrence dans le cas
d’un transfert international de fonctions.
42. Voir section 7 (Services entre entreprises associées) et section 8 (Transactions sur biens incor-
porels) de l’approche de la législation sur les prix de transfert proposée par le Secrétariat de
l’OCDE et les rapports finaux du BEPS sur les actions 8-10 : « Aligner les prix de transfert
calculés sur la création de valeur » (2015), Révisions du chapitre 6 des Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert, octobre 2015.
43. Voir : article 39.2.1.3 du code des impôts ukrainien et modifications de décembre 2014.
44. Voir : Actions 8-10 : Rapports finaux 2015 : « Aligner les prix de transfert calculés sur la créa-
tion de valeur » (2015), Révisions du chapitre 7 des Principes de l’OCDE applicables en matière
de prix de transfert, octobre 2015.
45. En outre, la documentation peut aider les contribuables à mieux respecter leurs obligations en
matière de prix de transfert et les informations sur la documentation peuvent être utilisées par
l’administration fiscale pour apprécier les risques (voir chapitre 8).
46. Voir : Action 13 — Rapport final 2015 « Documentation des prix de transfert et déclaration
pays par pays ». Le rapport pays par pays vise à améliorer les informations dont disposent les
administrations fiscales aux fins de l’évaluation des risques. Il a suscité une attention considé-
rable du public et des critiques relatives au seuil d’exemption élevé pour les entités dont le
chiffre d’affaires consolidé est inférieur à 750 millions d’euros (le seuil sera réexaminé lors de
la révision des normes de déclaration prévue pour 2020), qui peut exclure des contribuables
critiques dans de nombreuses économies émergentes et en développement. De plus, certains
pays ont indiqué préférer un champ d’application plus large pour le rapport pays par pays à
celui qui est actuellement couvert dans le formulaire de déclaration convenu (qui couvre
d’autres données sur les transactions comme les paiements d’intérêts et de redevances). Enfin,
des questions se posent quant à la pertinence globale et à l’efficacité par rapport aux coûts de
la contribution des exigences de déclaration pays par pays à la lutte contre le transfert de
bénéfices (Evers, Meier et Spengel, 2014).
47. Tel est le cas en Albanie, où l’article 40 de la Loi sur l’impôt sur le revenu dispose que le
ministère des Finances émet les actes secondaires d’application et d’exécution de la loi.
48. Voir par exemple Géorgie : chapitre 5 du décret 423 du ministre des Finances portant appro-
bation des instructions sur les prix de transfert internationaux (2013) ; Nigéria : Article 8 du
Règlement sur l’impôt sur le revenu (prix de transfert) n° 1 de 2012 (Income Tax (Transfer
Pricing) Regulations No. 1, 2012).
49. Voir : Actions 8-10 : Rapports finaux 2015 : « Aligner les prix de transfert calculés sur la créa-
tion de valeur » (2015), Révisions du chapitre 7 des Principes de l’OCDE applicables en matière
de prix de transfert, octobre 2015.
50. L’Annexe B donne des exemples de décisions émises par l’administration fiscale australienne
(Taxation Office) en matière de prix de transfert.
51. Australian Taxation Office Taxation Ruling TR2006/10 « Public Rulings ».
52. Irlande : section 835D de la Loi de consolidation des impôts sur le revenu de 1997 (Taxes
Consolidation Act 1997) ; Mexique : article 215 de la Loi sur l’impôt sur le revenu ;
Royaume-Uni : section 164 de la Loi sur l’impôt (dispositions internationales et autres dispo-
sitions) de 2010 (Taxation (International and Other Provisions) Act 2010).
53. Voir site du FMI, http://www.imf.org/external/pubs/nft/1998/tlaw/eng/ch1.pdf.
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Les prix de transfert sont essentiellement une question de faits et de circonstances ajoutée
à une bonne dose de bon sens.
Comparabilité
Les forces du marché peuvent ne pas s’exercer pleinement lorsque les transactions ont
lieu entre des parties associées. Lorsque des parties indépendantes, agissant à ce titre,
effectuent des transactions l’une avec l’autre, ce sont les forces du marché qui déter-
minent les conditions de ces transactions. Le principe de pleine concurrence, appliqué
aux opérations contrôlées, s’appuie sur ce point en exigeant une comparaison des condi-
tions dans le cadre d’une transaction contrôlée avec les conditions dans le cadre de
transactions « comparables » entre des parties indépendantes. À cet égard, la compara-
bilité peut être considérée comme la pierre angulaire de l’application du principe de
pleine concurrence tel qu’appliqué par la grande majorité des pays.
D’après les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010a), le
Manuel pratique des Nations Unies sur les prix de transfert et la grande majorité des
législations nationales relatives aux prix de transfert (voir le chapitre 2), des transactions
contrôlées et sur le marché libre sont considérés comme « comparables » s’il n’y a
aucune différence entre elles qui affecte de façon significative la condition qui fait l’ob-
jet de l’examen dans la méthode de prix de transfert appliquée (par exemple le prix ou
la marge) ou, lorsque des différences existent, des ajustements raisonnablement précis
peuvent être effectués afin d’en éliminer les effets significatifs (voir la figure 4.1).
La comparabilité n’exige pas, par conséquent, que les transactions qui sont compa-
rées soient identiques, mais plutôt qu’aucune des différences entre les transactions
comparées n’ait d’incidence significative sur la condition examinée dans le cadre de la
méthode de prix de transfert appliquée ou que, lorsque ces différences existent, des
ajustements raisonnables puissent être effectués.
La condition examinée sera fonction de la méthodologie de prix de transfert appli-
quée (voir le tableau 4.1). Par conséquent, la méthode appliquée aura un impact direct
sur la question de savoir si des différences entre les transactions comparées ont une
incidence ou non sur la comparabilité. Par exemple, bien que des différences impor-
tantes de produits entre les transactions puissent avoir une incidence significative sur les
OUI
NON
prix, il se peut que ces mêmes différences n’aient pas d’effet notable sur les marges
bénéficiaires brutes ou nettes sur la vente de ces produits. Ainsi, les transactions qui ne
sont pas considérées comme comparables aux fins de l’application d’une méthode (la
méthode CUP dans cet exemple) peuvent être considérées comme suffisamment com-
parables aux fins de l’application d’une autre méthode de prix de transfert.
Facteurs de comparabilité
Les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010a), le Manuel
pratique des Nations Unies sur les prix de transfert (2013) et la grande majorité des
législations nationales relatives aux prix de transfert (voir le chapitre 2) précisent qu’il
y a cinq facteurs importants à prendre en compte lors de l’évaluation de la comparabi-
lité (voir la figure 4.2).
Afin de réduire la vulnérabilité à la manipulation des prétendues répartitions contrac-
tuelles des fonctions, des actifs et des risques dans la pratique, des révisions récentes du
premier chapitre des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert
mettent davantage l’accent sur une délimitation minutieuse des transactions dans les
analyses de comparabilité. Cela exige de déterminer les fonctions effectivement exécu-
tées, les risques assumés et contrôlés, et les actifs utilisés par les parties concernées. Les
révisions soulignent l’importance d’une bonne détermination des faits et la nécessité
d’aller au-delà des simples contrats pour procéder à une analyse de comparabilité.
Modalités contractuelles
Les accords contractuels constituent souvent le point de départ pour délimiter une
transaction, mais ils devront être complétés (ou remplacés) par des informations sur la
Stratégies
commerciales Situation économique
Analyse fonctionnelle
(fonctions, actifs et risques)
conduite effective des entités associées dans leurs relations commerciales ou financières
(fonctions effectivement exécutées, actifs utilisés, risques assumés, etc.). Les modalités
contractuelles d’une transaction auront une influence sur la répartition des fonctions et
des risques entre des parties indépendantes et, par conséquent, sur les prix facturés et
les marges générées. En conséquence, les différences dans les dispositions contractuelles
applicables aux transactions sur le marché libre et aux transactions contrôlées devront
être recensées et analysées.
L’un des avantages de la constitution d’un groupe multinational, en plus de créer des
synergies, tient à la réduction des coûts de transaction (c’est-à-dire des frais de négocia-
tions et d’élaboration des accords). Il n’est donc pas rare que les groupes multinationaux
n’aient pas de dispositions contractuelles formelles en place pour certaines de leurs
opérations intragroupe. Lorsque des dispositions contractuelles formelles n’ont pas été
définies, aux fins de détermination des prix de transfert, il est possible que ces modalités
soient déduites des relations économiques entre les parties et de leur conduite. La cor-
respondance et les communications entre les parties constituent l’un des meilleurs élé-
ments de preuve à cet égard. Il est important de vérifier si les clauses contractuelles sont
effectivement respectées dans la pratique, dans les cas où il existe des contrats formels.
À défaut, la conduite des parties constituera habituellement une base plus fiable de
comparaison.
Les détails des modalités contractuelles des transactions entre tiers seront souvent
limités ou indisponibles. L’impact de ce déficit d’informations sur la comparabilité sera
fonction de la méthode appliquée, des transactions examinées et des faits et circons-
tances. Il faut faire preuve d’un jugement éclairé.
Les exemples de clauses contractuelles susceptibles d’influer sur le prix ou la marge
peuvent inclure, sans s’y limiter, les éléments suivants1 :
• différences de volumes ;
• différences de conditions de paiement (par exemple, nets à 30 jours contre nets à
90 jours) ;
• conditions d’expédition (par exemple, « franco à bord » [FAB] par rapport à « coût,
fret » [CFR] et « coût, assurance, fret » [CAF])2 ;
• zone géographique, exclusivité et durée en ce qui concerne l’attribution de licences
d’actifs incorporels ;
• devises, garantie et options d’appel et de remboursement en ce qui concerne les tran-
sactions financières. Voir aussi l’encadré 4.1.
Analyse fonctionnelle
La rémunération pour les transactions entre parties indépendantes reflétera habituelle-
ment les fonctions qu’effectue chacune des parties à la transaction, les actifs qu’elle
emploie et les risques qu’elle assume. Par exemple, plus une partie remplit de fonctions,
plus les risques qu’elle assume sont grands, plus la valeur des actifs qu’elle emploie dans
le cadre d’une transaction est élevée, plus la rémunération qu’elle s’attend à recevoir de
l’autre partie sera importante. En conséquence, la rémunération d’une partie, et donc
son potentiel de bénéfice, en ce qui concerne une transaction ou un ensemble de tran-
sactions, seront généralement corrélés avec les fonctions qu’elle remplit, les risques
qu’elle assume et les actifs qu’elle emploie (voir figure 4.3)3.
Une analyse des fonctions économiquement importantes remplies, des risques sup-
portés et des actifs employés par les parties dans le cadre des transactions examinées est
nécessaire non seulement pour évaluer la comparabilité, mais aussi pour délimiter et
caractériser précisément les transactions au moment de choisir la méthode de prix de
transfert appropriée et, le cas échéant, la partie testée.
Les fonctions, les actifs et les risques devant être examinés varieront considérable-
ment selon le type de transactions analysées, le point de la chaîne d’approvisionnement
où les transactions ont lieu et le secteur d’activité au sein duquel les parties opèrent.
Lors de l’examen des transactions, les capacités des parties concernées doivent être
comprises pour déterminer les options disponibles. Par conséquent, il est important de
s’assurer qu’une analyse fonctionnelle approfondie est menée, documentée et passée en
revue pour éviter que des fonctions, actifs et risques importants soient omis. Le
tableau 4.2 donne des exemples de fonctions, d’actifs et de risques habituels qui doivent
être examinés dans les transactions entre les fabricants et les distributeurs.
Une analyse fonctionnelle nécessite souvent de mener des analyses et des recherches
approfondies et est fortement tributaire de la collecte de renseignements exacts et suf-
fisamment détaillés auprès de diverses sources (voir l’encadré 4.3). En général, il faut
aller au-delà d’une étude sur pièces et cela peut exiger des entrevues avec le personnel
concerné (tel que le personnel opérationnel) et des visites de sites. Lorsqu’il existe des
lacunes en termes d’information, comme c’est souvent le cas pour l’analyse des compa-
rables externes, il peut être nécessaire de faire appel au jugement d’un spécialiste pour
déterminer si ces transactions sont suffisamment comparables.
L’identification et la quantification des risques assumés peuvent représenter un défi
pratique important au moment de procéder à une analyse fonctionnelle. En consé-
quence, la révision la plus récente des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix
Figure 4.3 Fonctions, actifs et risques et leur impact sur le potentiel de bénéfices
Potentiel de
bénéfices
–
– +
Fonctions, actifs, risques
Encadré 4.2 Processus en six étapes pour l’analyse des risques dans les Principes révisés de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert (2015) (suite)
3. Déterminer, au moyen d’une analyse fonctionnelle, comment les entreprises associées qui sont
parties à la transaction opèrent pour ce qui est d’assumer et de gérer les risques spécifiques écono-
miquement importants, et, en particulier, quelle est l’entreprise ou quelles sont les entreprises qui
réalisent les fonctions de contrôle et les fonctions d’atténuation du risque, quelle est l’entreprise ou
quelles sont les entreprises qui subissent les conséquences positives ou négatives des résultats des
risques et quelle est l’entreprise ou quelles sont les entreprises qui ont la capacité financière d’as-
sumer le risque ;
4. Les étapes 2 et 3 auront permis d’identifier des informations sur la façon dont les risques sont assu-
més et gérés dans le cadre de la transaction contrôlée. L’étape suivante consiste à interpréter ces
informations et à déterminer si l’acceptation contractuelle du risque est compatible avec la
conduite des entreprises associées et d’autres faits en analysant i) si les entreprises associées
suivent les modalités contractuelles et ii) si la partie assumant le risque, comme analysé, exerce un
contrôle sur ce risque et a la capacité financière de l’assumer ;
5. Lorsque la partie qui assume le risque dans les étapes 1 à 4 ne contrôle pas le risque ou n’a pas la
capacité financière d’assumer ledit risque, appliquer la directive sur la répartition des risques ;
6. Le prix de la transaction effective, telle que précisément délimitée en examinant les éléments de
preuve de toutes les caractéristiques pertinentes sur le plan économique de la transaction, doit
ensuite être déterminé en prenant en compte les conséquences financières et autres du risque
assumé, réparti comme il se doit, et avec une rémunération appropriée des fonctions de gestion
de risques.
Analyse fonctionnelle
1. Pour déterminer si les transactions contrôlées et celles réalisées sur le marché libre sont compa-
rables, il faut comparer les fonctions exercées. [Les examinateurs internationaux] doivent par
conséquent analyser les fonctions exercées à la fois dans le cadre des transactions contrôlées et sur
le marché libre. Voir article 1.482–1(d)(3)(l).
2. Une analyse fonctionnelle identifie les activités économiquement significatives réalisées dans le
cadre de la transaction. Une activité économiquement significative est une activité qui, dans une
situation de pleine concurrence, a une incidence significative sur les éléments suivants :
A. le prix facturé dans une transaction, et
B. les bénéfices tirés d’une transaction
3. Une analyse fonctionnelle consiste à déterminer ce qui suit :
A. Quelles fonctions ont été réalisées par les parties dans le cadre de la transaction ?
B. Qui a exécuté les fonctions ?
C. Quand les fonctions ont-elles été exécutées ?
D. Où les fonctions ont-elles été exécutées ?
E. Comment les fonctions ont-elles été exécutées ?
suite de l’encadré à la page suivante
de transfert donne des orientations plus larges sur les risques assumés dans une transac-
tion4. Dans le droit fil de l’accent généralement mis sur la substance économique et la
délimitation précise des transactions, ces révisions soulignent que la répartition contrac-
tuelle des risques n’est acceptée que lorsqu’elle correspond à un contrôle effectif et à la
capacité de supporter le risque officiellement attribué. En ce qui concerne le finance-
ment, par exemple, les révisions précisent qu’une personne morale qui contrôle un
risque de financement n’a pas droit à la rémunération associée aux risques opérationnels,
à moins qu’elle exerce un contrôle sur ces risques opérationnels. Les nouveaux principes
directeurs proposent six étapes pour l’analyse des risques dans le cadre d’une transaction
contrôlée (voir l’encadré 4.2).
Dans le cadre de ses directives applicables au programme d’audit international, le fisc
américain – Internal Revenue Service (IRS) – a publié un exemple de questionnaire
d’analyse fonctionnelle qui peut servir de référence utile au moment d’entreprendre
une analyse fonctionnelle. Une copie de ce questionnaire figure à l’annexe 4A.
Tableau 4.3 Caractéristiques des biens corporels, des services et des biens incorporels
Biens corporels Services Biens incorporels
• Caractéristiques physiques • Nature des services • Forme de la transaction (par exemple,
• Qualité et fiabilité • Champ des services vente ou licence)
• Disponibilité et volume • Type de biens (par exemple, brevets,
d’approvisionnement marques commerciales ou savoir-faire)
• Durée et degré de protection
• Avantages escomptés de l’utilisation
Source : D’après les Principes de l’OCDE (2010), par. 1.39 (par. 1.107 à la suite des amendements de 2015).
1. Un autre facteur permettant de déterminer si des transactions contrôlées et celles réalisées sur le
marché libre sont comparables est celui des biens ou services concernés. [Les examinateurs inter-
nationaux] doivent, par conséquent, analyser les biens ou services concernés à la fois dans les tran-
sactions contrôlées et dans les transactions sur le marché libre.
2. [Les examinateurs internationaux] devraient envisager d’obtenir les informations suivantes pour
analyser les biens ou services :
• Catalogues des ventes, brochures, dépliants et autres documents de vente,
• Documentation technique décrivant les biens ou services, et
• Descriptions des produits ou des services concurrents.
3. Les examinateurs internationaux] devraient envisager d’organiser des entretiens avec le personnel
des ventes et du marketing du contribuable. Le personnel des ventes et du marketing peut géné-
ralement décrire de façon détaillée les produits ou services du contribuable.
a. Voir le site web de l’IRS, disponible sur http://www.irs.gov/irm/part4/irm_04-061-003.html#d0e644.
Situation économique
Le marché où se déroule une transaction peut avoir une influence significative sur ses
prix. Sur le marché libre, par exemple, le prix payé pour les mêmes produits ou services
peut différer sensiblement en fonction du lieu, du secteur ou du sous-secteur au sein
duquel la transaction a lieu. Par conséquent, il est important de tenir compte de la
conjoncture économique applicable aux transactions contrôlées afin de déterminer si des
transactions sur le marché libre potentiellement comparables sont suffisamment
semblables.
La question de savoir si des différences sur le marché où ont lieu les transactions
contrôlées et les transactions sur le marché libre ont un impact important sur la condi-
tion examinée dépendra des faits et des circonstances. Par exemple, certains produits et
services s’échangent sur le marché mondial ; dans ce cas l’emplacement peut avoir un
impact limité, voire nul, sur la détermination des prix5. Cependant, pour bon nombre
de produits et de services, les différences en termes de taille du marché, de concurrence
et de réglementation peuvent avoir un impact significatif sur les prix au niveau régional
ou national. Dans la pratique, des ajustements peuvent se justifier pour certaines diffé-
rences de marché. Il peut être important d’en tenir compte si des informations concer-
nant des transactions comparables sur le marché libre réalisées dans des contextes
identiques ou semblables ne sont pas disponibles ou n’existent pas et que de ce fait, il
est nécessaire de prendre en considération les transactions de marchés ou secteurs dif-
férents. Cette situation est courante dans les pays en développement où les informations
font souvent défaut sur les transactions sur le marché libre potentiellement
comparables.
Les informations concernant les caractéristiques pertinentes du secteur et du marché
où a lieu la transaction contrôlée sont généralement obtenues au moyen d’une analyse
du secteur. Les facteurs pertinents qui pourraient nécessiter d’être examinés plus avant
en ce qui concerne les transactions non contrôlées potentiellement comparables (afin de
déterminer si elles ont une incidence significative sur la condition examinée) com-
prennent les éléments suivants6 :
• Situation géographique
• Taille du marché
• Barrières à l’entrée
• Niveau du marché (gros, détail, etc.)
• Concurrence
• Existence et disponibilité de substituts
• Coûts spécifiques à la localisation
• Réglementation gouvernementale
• Situation économique du secteur
• Pouvoir d’achat des consommateurs
• Cycle économique, commercial ou cycle du produit
Stratégies commerciales
L’adoption de stratégies commerciales particulières peut avoir un impact sur les prix des
produits ou groupes de produits au cours de leur cycle de vie. Ces stratégies peuvent
inclure, entre autres, la pénétration du marché, l’expansion du marché, le maintien du
marché et des stratégies de diversification en fonction des faits et des circonstances (voir
encadré 4.5).
Une stratégie de pénétration ou d’expansion du marché peut nécessiter que les pro-
duits soient vendus à prix réduit sur le marché dans un premier temps en prévision de
bénéfices futurs, ou que certains produits soient vendus à prix coûtant ou à perte afin de
développer ou de maintenir un marché pour des produits connexes (par exemple les
rasoirs et les lames de rasoir, les imprimantes et les cartouches d’encre, ou les machines
à café et les capsules de café).
L’examen des stratégies commerciales concernant les transactions contrôlées ainsi
que toutes transactions potentiellement comparables sur le marché libre nécessite donc
une identification et une analyse, car elles peuvent avoir une incidence sur la condition
examinée (en d’autres termes, il ne serait probablement pas approprié de comparer une
transaction portant sur la vente d’un produit bien établi à un participant sur un marché
bien établi avec la vente d’un produit nouveau à une entreprise nouvelle mettant en
œuvre une stratégie de pénétration de marché).
• Comparables internes. Transactions comparables qui ont eu lieu entre une partie
contrôlée et une autre partie indépendante
• Comparables externes. Transactions comparables qui ont eu lieu entre deux parties
indépendantes, qui ne sont pas associées entre elles ou partie à des transactions
contrôlées
Entreprise multinationale
Transaction(s) Comparable
contrôlée(s) externe
Société B Société D
Note : Les sociétés A et B appartiennent à la même entreprise multinationale ; les sociétés C et D sont
indépendantes l’une de l’autre.
Comparables internes
Les comparables internes, lorsqu’ils existent, peuvent avoir un lien plus direct avec la
transaction examinée. En outre, il est probable que les informations nécessaires pour
effectuer l’analyse de comparabilité seront plus facilement disponibles et plus complètes.
En conséquence, les comparables internes peuvent être plus faciles à utiliser et moins
coûteux pour identifier et obtenir des informations en la matière que des comparables
externes. Toutefois, étant donné que la plupart des groupes multinationaux sont forte-
ment intégrés, les comparables internes sont rares. Souvent, lorsqu’une entité entreprend
des transactions potentiellement comparables sur le marché libre, celles-ci ne répondent
pas, à la suite d’un examen plus approfondi, au critère de comparabilité. Cela peut s’ex-
pliquer par les différences de facteurs de comparabilité comme le niveau de marché, le
marché géographique, les dispositions contractuelles et les quantités vendues et achetées.
Par conséquent, il ne faut pas considérer automatiquement que les comparables internes
possibles sont plus fiables ou même comparables – une analyse de comparabilité appro-
fondie est nécessaire. Cela étant, toutefois, l’identification et l’analyse de tous les compa-
rables internes devrait précéder la recherche de comparables externes.
Comparables externes
Diverses sources peuvent être utilisées pour identifier et obtenir des informations sur
des comparables externes. La disponibilité de ces informations dépendra toutefois de
nombreux facteurs, notamment le type de transaction examinée, la méthodologie appli-
quée et, le cas échéant, le pays (ou région) de la partie testée.
Encadré 4.6 Améliorer l’accès aux informations commerciales et aux comparables dans les pays
en développement (suite)
puissent prendre des décisions en connaissance de cause sur les prêts destinés à aider les entreprises à se
développer et à croître, et de présenter aux régulateurs une image claire du risque de crédit des institutions
financières. La confiance dans l’exactitude des informations financières étend l’accès au crédit et en réduit le
coût, et permet le fonctionnement efficace des entreprises privées et publiques. Une supervision accrue
réduit le risque de crises dans le secteur financier et augmente la stabilité financière, permettant aux mar-
chés des capitaux de se développer et de croître. » Citation tirée de l’énoncé de mission du CFRR (2016) :
http://siteresources.worldbank.org/EXTCENFINREPREF/Resources/CFRR_brochure_spreads.pdf
L’annexe 4B contient une liste non exhaustive des bases de données commerciales.
associées et les conditions observées dans les transactions comparables entre parties
indépendantes est extrêmement difficile, voire impossible, si les informations nécessaires
pour effectuer ces comparaisons ne sont pas disponibles ou n’existent pas.
Le problème se pose aux deux extrémités du spectre des prix de transfert. Dans le
contexte de transactions hautement complexes portant sur des actifs incorporels uniques
et de valeur, souvent, il n’existe tout simplement pas de transactions comparables en rai-
son du caractère unique des transactions. C’est une préoccupation majeure parmi les
économies de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
et du G20 et elle est au cœur d’une série de mesures couvertes dans le cadre du projet sur
l’érosion de la base d’imposition et le transfert des bénéfices (BEPS) de l’OCDE. Dans de
nombreux pays, en particulier dans les pays en développement, le manque d’informations
comparables est toutefois une préoccupation générale « au quotidien » et ne se limite pas
aux transactions hautement complexes. La difficulté que rencontrent souvent les pays en
développement à cet égard est double. D’une part, un grand nombre d’administrations
fiscales rencontrent des difficultés pour financer l’accès aux bases de données commer-
ciales. D’autre part, même lorsqu’il est possible d’y avoir accès, ces bases de données
contiennent souvent des données limitées, voire aucune donnée concernant les opérateurs
économiques « locaux » pouvant potentiellement servir de « comparables ». Étonnamment,
malgré l’importance des enjeux et la prise de conscience généralisée du problème pratique
que pose le manque de données comparables, à ce jour, il n’existe pour ainsi dire pas
d’orientations pratiques et stratégiques au niveau international et national11.
Le manque de comparables est une question d’ordre pratique qui se pose avec une
acuité particulière dans de nombreuses économies en développement, où souvent, ces
informations ne sont pas disponibles du fait que les déclarations financières ne sont pas
obligatoires, ou que les transactions comparables n’existent tout simplement pas sur le
marché intérieur (parce qu’un secteur, ou un pays, n’a été ouvert ou libéralisé que
récemment par le gouvernement, ou en raison des niveaux importants de consolidation
ou d’intégration verticale). L’absence de comparables ne signifie pas, toutefois, que les
transactions contrôlées ne se font pas en pleine concurrence.
Il est nécessaire de trouver une réponse à tous les problèmes de prix de transfert.
a. Voir le chapitre 7.
b. Voir l’encadré 4.7.
Encadré 4.7 Australie : Utilisation des taux de rendement internes dans les cas
de prix de transfert difficiles
Extrait de la décision du fisc australien TR 97/20a :
Les taux de rendement internes peuvent fournir un point de référence approprié
3.94. Certaines entreprises définissent des critères pour évaluer l’investissement hors portefeuille (où le
contribuable détient au moins 10 % de la participation avec droit de vote dans une société), les opportunités
ou les initiatives stratégiques dont ils peuvent se prévaloir. Ces critères sont ensuite utilisés en particulier pour
évaluer la performance des différentes unités commerciales, pour évaluer les possibilités d’expansion future
(celles qui découlent d’une recherche interne et celles qui se présentent en externe), et pour envisager la vente
d’unités non performantes ou qui ne correspondent plus aux objectifs de l’entreprise.
3.95. Ces critères peuvent inclure (sans que ce soit limitatif) les éléments suivants :
1) le délai de rentabilité ;
2) les taux de rendement sur capital investi, les capitaux propres, les ventes, etc. ;
3) la valeur actualisée nette d’un flux de trésorerie spécifié ;
4) la valeur actualisée nette stratégique — une approche reposant sur une option ;
5) le taux de rendement interne ;
6) l’analyse de la valeur pour les actionnaires ; et
7) la valeur ajoutée économique.
3.96. Si un taux d’actualisation est nécessaire, cela peut être le taux sans risque, une moyenne pondérée
du coût du capital, ou un taux ajusté pour le risque, selon le but de l’analyse. Dans chaque cas, la pratique du
secteur ou les taux de commission de performance intra-entreprise peuvent influer sur les attitudes concer-
nant la gestion d’un projet d’investissement.
3.97. Si l’on ne dispose pas de comparaisons externes, ou s’il est important de tenir compte de la viabilité
interne d’un accord, d’une transaction, ou d’un flux de bénéfices spécifique, il peut être utile d’évaluer le choix
que représente l’offre (implicite ou effective) pour l’entreprise contrôlée concernée par la transaction, l’accord
ou le flux de bénéfices, en utilisant un ou plusieurs des critères indiqués ci-dessus, afin d’identifier ce que serait
la réaction probable d’un participant en situation de pleine concurrence.
3.98. Le rapport de l’OCDE de 1979 – Prix de transfert et entreprises multinationales – qui a constitué le
point de départ du rapport de l’OCDE de 1995 traite de ces autres approches (Rapport de l’OCDE de 1979,
paragraphes 70 à 74). Même si un certain nombre de réserves sont émises quant à l’utilisation de ces
méthodes dans le rapport de 1979, et que celui de 1995 n’examine pas ces autres approches, les règles austra-
liennes sur les prix de transfert autorisent le recours à ces méthodes dans des cas extrêmement difficiles
(paragraphe 1.23).
Cependant, alors que l’utilisation des taux de rendement internes est traitée dans cette règle austra-
lienne, il n’est fait état d’aucune application pratique de ces taux pour étayer un ajustement de prix de
transfert. Dans la pratique, les taux de rendement internes ont parfois été utilisés pour effectuer une
autre vérification du caractère raisonnable de la transaction.
a. Voir la décision de l’administration fiscale australienne TR 97/20, disponible sur http://law.ato.gov.au/atolaw/
DownloadNoticePDF.htm?DocId=TXR%2FTR9720%2FNAT%2FATO%2F00001&filename=pdf/pbr/tr1997-020.
pdf&PiT=99991231235958.
Pays B
Société
Partie testée
D
Pays A Pays C
Note : La société A est un comparable intérieur. Les sociétés B, C, et D sont des comparables étrangers.
Les comparables étrangers sont très souvent utilisés dans la pratique, notamment en
raison du caractère limité des informations disponibles. Dans une enquête réalisée par
la Banque mondiale dans les économies d’Europe de l’Est et d’Asie centrale en 2013,
des fiscalistes de la région ont indiqué que lorsque des comparables nationaux ne sont
pas disponibles, l’approche la plus communément adoptée consiste à utiliser des « com-
parables étrangers »12. Parmi les 51 praticiens interrogés, 67 % ont indiqué qu’ils ont
régulièrement des difficultés à obtenir des informations sur des comparables nationaux,
et 57 % ont déclaré qu’ils ont souvent, très souvent ou toujours utilisé ou observé l’uti-
lisation de « comparables étrangers ». De même, selon une étude de cas EuropeAid et
PwC (2011), les contribuables kenyans indiquent utiliser des bases de données euro-
péennes en raison du caractère limité des sources d’information nationales pour recher-
cher des transactions comparables sur le marché libre.
Une autre raison qui amène fréquemment des groupes multinationaux à utiliser des
comparables étrangers est la réduction des coûts de conformité. Lorsque des groupes
multinationaux ont des opérations similaires dans un certain nombre de pays d’une
région, ils réalisent souvent des études de comparabilité régionales (voir figure 4.6), évi-
tant ainsi les coûts qu’entraîneraient des études sur mesure pour chacun des pays où ils
sont implantés.
Lorsqu’on utilise des comparables étrangers, il est important de tenir compte du fait
que le marché géographique est une circonstance économique qui peut avoir une inci-
dence sur la comparabilité. Lorsque le marché intérieur et les marchés étrangers sont
relativement homogènes ou lorsqu’il existe des marchés régionaux ou mondiaux, les
comparables étrangers sont plus susceptibles de satisfaire au critère applicable de com-
parabilité sans qu’il soit nécessaire de procéder à des ajustements de comparabilité.
Toutefois, lorsqu’il existe des différences entre les marchés, des ajustements de la com-
parabilité peuvent se justifier pour tenir compte des risques spécifiques à un pays ou
d’autres facteurs (voir l’annexe 4C).
La position des administrations fiscales concernant l’acceptabilité des comparables
étrangers varie selon les pays. Toutefois, le plus souvent, l’utilisation des comparables
étrangers est généralement acceptée lorsqu’il n’existe pas de comparables locaux et sous
4%
27 %
38 %
31 %
a) Les préférences des consommateurs peuvent se traduire par des prix différents dans les deux pays
pour un même produit. Cela amène à poser la question de savoir quelle partie à la transaction
devrait bénéficier du surprix éventuel.
b) Un des marchés peut être caractérisé par des frais de transport plus élevés. Les marges brutes
relatives peuvent en être affectées, selon la partie qui supporte ce coût.
c) La compétitivité relative du secteur de la distribution peut différer en Afrique du Sud et au
Royaume-Uni. De ce fait, des marges brutes plus faibles pourraient être générées sur le marché le
plus concurrentiel.
d) Il peut y avoir des différences dans les normes comptables qui, si elles ne font pas l’objet d’un ajus-
tement, sont susceptibles de fausser la marge relative des parties comparées.
11.2.3 Ainsi, même si les comparables étrangers sont parfois utiles, les contribuables devront faire
preuve de prudence et s’assurer que les ajustements appropriés reflètent les différences entre le marché
sud-africain et les marchés étrangers.
a. Voir la Note pratique n° 7 du SARS disponible sur http://www.sars.gov.za/AllDocs/LegalDoclib/Notes/LAPD-IntR-
PrN-2012-11%20-%20Income%20Tax%20Practice%20Note%207%20of%201999.pdf.
Il est possible de remédier aux différences comptables qui donnent lieu à des déca-
lages temporels en utilisant des données pluriannuelles, car celles-ci peuvent lisser
l’impact des différents régimes de dépréciation ou d’amortissement, ou encore en sélec-
tionnant un autre indicateur financier (voir « Méthode transactionnelle de la marge
nette »), par exemple la marge brute ou un indicateur basé sur les bénéfices nets,
excluant les dépenses d’amortissement ou de dépréciation (comme le bénéfice avant
intérêts, impôts, dépréciation et amortissement [EBITDA]). Les différences de traite-
ment comptable qui résultent des différences de classification et des différences perma-
nentes peuvent toutefois nécessiter des ajustements pour assurer la comparabilité (voir
annexe 4C).
Les administrateurs des impôts peuvent disposer d’informations tirées des examens d’autres
contribuables ou d’autres sources d’information qui ne peuvent pas être divulguées au
contribuable. Toutefois, il serait injuste d’appliquer une méthode de prix de transfert sur la
base de ces données, à moins que l’administration fiscale n’ait été en mesure, dans les limites
des obligations légales de confidentialité, de communiquer ces données au contribuable, afin
que celui-ci soit suffisamment en mesure de défendre sa position et qu’un contrôle judi-
ciaire effectif puisse être assuré15.
Tant dans la législation (voir le chapitre 3) que dans la pratique, les pays ont adopté
des approches différentes quant à l’utilisation des comparables secrets. On trouvera un
résumé de ces approches au tableau 4.5.
INTM467110 : Établir le prix de pleine concurrence : recueillir ses propres données probantes – Recherche de
comparables : information publique
La meilleure source potentielle d’informations sur les comparables est probablement le HMRC. Nous dis-
posons d’une ventilation détaillée des comptes pour chaque société au Royaume-Uni, et généralement d’un
nombre important de détails sur les activités commerciales des moyennes, grandes et très grandes entre-
prises. S’il dispose de temps suffisant, un responsable pourrait probablement trouver une transaction compa-
rable ou une bonne série de sociétés comparables.
Le contribuable ne possède pas ces informations. Les Principes directeurs de l’OCDE applicables aux prix de
transfert n’autorisent pas l’utilisation de comparables cachés, vous ne devez donc pas utiliser d’informations
dont le HMRC est le seul détenteur.
Vous pouvez formuler des objections à l’utilisation de sociétés spécifiques présentées comme des compa-
rables sur la base des résultats d’une recherche dans une base de données commerciale si vous détenez des
informations qui indiquent avec certitude que cette société n’est pas vraiment comparable. Vous ne pouvez
pas dire au contribuable pourquoi cette société ne devrait pas être utilisée, à moins que les informations que
vous détenez ne soient réellement du domaine public, mais qu’elles n’aient pas été disponibles (ou connues
par la personne réalisant la recherche) au moment où les comparables ont été recherchés.
Dans la pratique, une enquête ne devrait pas reposer sur ces comparables secrets. Sur la seule base des
données dont disposent à la fois le HMRC et le contribuable, il devrait être possible d’envisager un prix de
pleine concurrence.
Bien que, dans la pratique, les administrations fiscales n’utilisent pas souvent les
comparables secrets pour déterminer et étayer les ajustements de prix de transfert, des
informations non publiques concernant les contribuables et leurs transactions sont
souvent utilisées à des fins d’évaluation des risques et peuvent être prises en compte
dans la définition des marges de régimes de protection (voir le chapitre 7).
Lorsque des différences existent, des ajustements (ce que l’on appelle les ajustements
de comparabilité) peuvent être réalisés afin de parvenir à un niveau de comparabilité
suffisant. Si ces ajustements ne peuvent pas être faits, il convient d’identifier de nou-
velles transactions potentiellement comparables ou d’adopter une autre approche (une
méthode de prix de transfert).
Le processus effectivement retenu dépendra des faits et des circonstances du cas et
des ressources disponibles. Les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de
transfert (2010a) définissent un processus type en neuf étapes qui est considérée comme
une bonne pratique (voir l’encadré 4.10). Le chapitre sur l’analyse de comparabilité
dans le Manuel des Nations Unies sur les prix de transfert présente un processus simi-
laire, bien que légèrement différent. Certes, ces processus typiques constituent un bon
point de référence, mais il convient de noter qu’ils ne garantissent pas l’obtention d’un
résultat de pleine concurrence, et ne pas les suivre n’implique pas que l’on n’aboutira
pas à un tel résultat. En d’autres termes, le résultat compte plus que le processus.
L’annexe 4C contient un exemple de processus de recherche de comparables externes et
l’annexe 4D présente un graphique pour l’ensemble de l’analyse de comparabilité.
Ajustements de comparabilité
[A] l’ajustement de comparabilité est un ajustement apporté aux conditions des transac-
tions sur le marché libre afin d’éliminer les effets des différences importantes qui existent
entre elles et la transaction contrôlée examinée.
— OECD (2010a)
• des pratiques comptables différentes (c’est à dire pour assurer la cohérence avec la
partie testée)
• la segmentation des données financières
• des différences en termes de capital, de fonctions, d’actifs et de risques (voir aussi
l’encadré 4.11)
Encadré 4.11 Expérience des pays concernant les ajustements de comparabilité : Inde (suite)
proposé par l’agent chargé des prix de transfert pour rendre compte des différences entre la transaction con-
trôlée et les comparables en matière d’actifs incorporels et de risques assumés était « juste et raisonnable ». En
revanche, dans CIT v. Philips Software Centre [CIT v. Philips Software Centre Pvt. Ltd. (2009) TIOL- 123-HC-KAR-IT],
la Cour suprême de l’Inde a examiné la question de savoir si le Tribunal avait eu raison de permettre un ajuste-
ment de comparabilité forfaitaire de 11,72 % (ajustement de 6,46 % du fonds de roulement +5,25 %
d’ajustement pour le risque) « en ignorant toutes les questions importantes, telles que la qualité des données
d’ajustement, le but et la fiabilité de l’ajustement effectué devant être considérés avant d’effectuer un ajuste-
ment en raison du capital et du risque » et a déterminé que cela était contraire à l’article 10B(3)(ii), qui stipule
que l’ajustement doit être raisonnablement fiable, et a par conséquent fait surseoir au jugement de l’ITAT.
Parmi les autres questions traitées dans les décisions indiennes en ce qui concerne la comparabilité
figurent l’utilisation des données d’autres années que celle de la transaction contrôlée [Mentor Graphics
(ibid.)] ; l’acceptabilité en tant que comparables de sociétés en cours de démarrage ou de sociétés défici-
taires [Mentor Graphics (ibid.) et Skoda Auto India Pvt. Ltd. v. ACIT (2009-TIOL-214-Tai-PUNE)] ; l’acceptabilité en
tant que comparables de sociétés à bas coûts salariaux [Mentor Graphics (ibid.)] ; l’exclusion de l’ensemble
des comparables d’entreprises ayant des montants importants d’« autres revenus », tels que les intérêts, les
dividendes, les licences [Egain Communication (ibid.)] ; le traitement des « frais répercutés » [Sony Inde (P.) Ltd.
(ibid.)] ; la sous-utilisation des capacités [Sony Inde (P.) Ltd. (ibid.) et Skoda Auto Inde (ibid.)] ; l’acceptabilité
d’un ajustement de comparabilité pour une différence très importante [Essar Shipping Limited v. Deputy
Commissioner of Income Tax (2008-TIOL-652-ITAT-MUM)] ; la sélection du point d’ajustement au sein de
l’intervalle de pleine concurrence [Mentor Graphics (ibid.) et Sony Inde (P.) Ltd. (ibid.)] ; l’utilisation de données
pluriannuelles en cas de cycles de produits différents [Skoda Auto Inde (ibid.)] ; etc. »
a. Voir la Note du Secrétariat de l’OCDE sur les « Ajustements de comparabilité » disponible sur http://www.oecd.org/
dataoecd/41/3/45765353.pdf.
déterminer si les conditions imposées dans les transactions contrôlées sont compatibles
avec le principe de pleine concurrence (voir la figure 4.7). Il est aussi communément fait
référence à l’utilisation d’« autres méthodes » pour établir les prix de transfert, sous réserve
qu’il ne soit pas possible d’appliquer l’une des cinq méthodes et que le résultat soit
conforme au principe de pleine concurrence. Cette section résume les cinq méthodes et
certaines des « autres méthodes » observées dans la pratique.
Observations
• Le prix facturé pour les ventes d’oreillers de type A à la société B semble satisfaire au principe de
pleine concurrence ; aucun ajustement n’est requis.
• Le prix facturé pour les ventes d’oreillers de type B à la société B ne semble pas satisfaire au principe
de pleine concurrence — un ajustement peut être nécessaire.
– Ajustement possible : réduction de 10 % des prix pratiqués (ce qui se traduit par un prix de pleine
concurrence de 9 dollars) pour accorder à la société B la même remise sur la quantité que celles
dont bénéficient les parties indépendantes, à savoir une réduction du prix total facturé de
150 000 dollars, ce qui augmente les bénéfices de la société B de 150 000 dollars et réduit les béné-
fices de la société A de 150 000 dollars.
50 000 à USD 8
= USD 400 000
Oreillers Oreillers
100 000 à USD 9
de type de type Oreillers = USD 900 000
60 000 à USD 8 A B de type B
= USD 480 000
Figure 4.8 Application de la méthode du prix comparable sur le marché libre sur la base
de comparables internes
Transaction sur
Entreprise A associée le marché libre Partie indépendante
(vendeur) Prix (acheteur)
Transaction
Prix Comparaison
contrôlée
Figure 4.9 Application de la méthode du prix comparable sur le marché libre sur la base
de comparables externes
Transaction
Transaction
Prix Comparaison Prix sur le marché
contrôlée
libre
• les cas où il existe des comparables internes (biens corporels, services, redevances,
etc.)
• certaines transactions de matières premières
• les transactions financières (taux d’intérêt sur les prêts, etc.)
prix de revente ») afin de déterminer un prix de pleine concurrence. La marge sur le prix
de revente appropriée est déterminée par rapport aux marges brutes dans des transac-
tions comparables sur le marché libre. Une bonne cohérence comptable est donc pri-
mordiale pour l’application fiable de la méthode du prix de revente.
La marge sur le prix de revente représente la marge qu’un revendeur des produits
concernés chercherait à obtenir pour couvrir les dépenses d’exploitation, en prenant en
compte les fonctions exécutées, les actifs utilisés et les risques assumés. La marge sur le
prix de revente appropriée peut être déterminée par référence aux marges bénéficiaires
brutes obtenues dans des transactions comparables internes sur le marché libre (voir
figure 4.10) ou par référence aux marges bénéficiaires brutes obtenues par des parties
indépendantes (comparables externes. Voir la figure 4.11). Les marges de prix de
revente comparables peuvent être utilisées pour vérifier la conformité avec le principe
de pleine concurrence ou comme point de référence pour fixer les prix dans les transac-
tions contrôlées.
Marge sur
Partie A Transaction(s) le prix de
associée contrôlée(s) Partie revente
testée
Partie B Client(s)
Revente Comparaison
associée indépendant(s)
Partie
Transaction(s) testée
Partie A contrôlée(s) Partie B Revente Client(s)
associée associée indépendant(s)
Marge sur le
prix de revente
Comparaison
Transaction(s)
Marge sur le
sur le marché
prix de revente
Partie libre Partie Client(s)
indépendante indépendante indépendant(s)
Observations
• La marge sur le prix de revente réalisée par la société B (25 %) se situe dans l’intervalle de pleine
concurrence des marges sur les prix de revente (22 à 26 %) — aucun ajustement n’est nécessaire.
Partie
Transaction testée
contrôlée Prix de revente : 10 000
Partie A Partie B Client(s)
Prix d’achat : 7 500
associée associée indépendant(s)
Marge sur le prix de
revente (%) : 25
Recettes : 800 000
Fournisseur(s) Client(s) Coût des marchandises
Société X
indépendant(s) indépendant(s) vendues : 624 000
Marge bénéficiaire brute (%) : 22
Recettes : 1 200 000
Fournisseur(s) Client(s) Coût des marchandises
Société Y
indépendant(s) indépendant(s) vendues : 888 000
Marge bénéficiaire brute (%) : 26
Recettes : 950 000
Fournisseur(s) Client(s) Coût des marchandises
Société Z
indépendant(s) indépendant(s) vendues : 722 000
Marge bénéficiaire brute (%) : 24
• Un revendeur achète des produits pour les revendre à des parties associées et à des
parties indépendantes, mais, en raison de différences entre les produits, la méthode
CUP ne peut pas être appliquée.
• Les produits sont achetés à des parties associées pour être revendus par un distribu-
teur qui n’ajoute pas de valeur significative, par exemple, en apportant des modifica-
tions physiques, une contribution de biens incorporels de valeur ou des activités de
marketing significatives.
• Les commissionnaires et agents ne réalisent pas des activités de marketing
importantes.
Transaction(s)
Coûts de production Partie
Partie contrôlée(s) associée B
Coûts directs (matériel,
testée Majoration
main-d’œuvre, etc.)
Partie
Coûts indirects de Comparaison
associée A
production (frais
généraux de l’usine, etc.) Majoration
Transaction(s) sur Partie(s)
le marché libre indépendante(s)
Coûts de production
Partie
Coûts directs (matériel, Transaction(s)
testée
main-d’œuvre, etc.)
Partie contrôlée(s) Partie
Coûts indirects de associée B
associée A
production (frais
généraux de l’usine, etc.)
Majoration
Comparaison
La majoration représente la marge qu’un fournisseur des produits ou des services perti-
nents chercherait à dégager pour couvrir les dépenses d’exploitation, en tenant compte
des fonctions exécutées, des actifs utilisés et des risques assumés. La majoration appro-
priée peut être déterminée par rapport aux marges bénéficiaires brutes obtenues dans
des transactions internes comparables sur le marché libre (voir figure 4.12) ou par
rapport aux marges bénéficiaires brutes obtenues par des parties indépendantes (com-
parables externes ; voir figure 4.13). Les marges de coût majoré comparables peuvent
être utilisées soit à titre de comparaison pour vérifier la conformité avec le principe de
pleine concurrence, soit comme point de référence pour fixer les prix dans les transac-
tions contrôlées.
La condition examinée lors de l’application de la méthode du coût majoré est la
majoration obtenue par le fournisseur des produits ou des services ; il s’agit donc d’une
méthode unilatérale qui nécessite de sélectionner une partie testée. Étant donné que les
coûts engagés par le fournisseur des biens et des services constituent le point de départ
de l’application de la méthode du coût majoré, la partie testée doit nécessairement être
la partie qui fournit le produit ou le service dans la transaction contrôlée. Les coûts à
prendre en compte sont les coûts directs et indirects de production du produit ou ser-
vice, à l’exclusion des charges d’exploitation18.
L’approche suivie pour évaluer la comparabilité, ainsi que les avantages et les incon-
vénients de la méthode du coût majoré sont semblables à ceux de la méthode du prix
de revente.
Parmi les exemples courants d’application réussie de la méthode du coût majoré dans
la pratique figurent :
Partie Transaction
testée
Coûts de production contrôlée
Société A Société B
7 000 000
Observations :
• La majoration obtenue par la société A (40 %) ne rentre pas dans l’intervalle de pleine concurrence
des majorations de coût (de 45 à 50 %) — un ajustement peut être nécessaire.
Ajustement possible : augmenter le prix de transfert pour que la majoration se situe à l’intérieur de
l’intervalle — si la médiane est sélectionnée comme étant le point approprié au sein de l’intervalle
(à savoir 47 %), cela se traduirait par une augmentation du prix de transfert total facturé qui passerait à
10 290 000 (7 000 000 * [1 + 0,47 %]), ce qui aurait pour effet d’augmenter les bénéfices de la société A
de 490 000 et de réduire ceux de la société B de 490 000, respectivement.
L’indicateur financier approprié est déterminé par rapport au bénéfice net (marge
d’exploitation) dégagé dans des transactions comparables sur le marché libre (par oppo-
sition à la marge brute, telle qu’utilisée pour l’application des méthodes du prix de
revente ou du coût majoré).
Étant donné que la condition examinée lors de l’application de la MTMN est le
bénéfice net (par rapport à une base appropriée, en fonction de l’indicateur financier
appliqué), la cohérence comptable est généralement de moindre importance pour ce
qui est de la classification des recettes et des dépenses par rapport à la méthode du prix
de revente et à la méthode du coût majoré19.
Lorsqu’on évalue la comparabilité aux fins de l’application de la MTMN, la compa-
rabilité fonctionnelle est très importante, car l’hypothèse principale qui sous-tend la
MTMN est que les parties ayant des profils fonctionnels comparables recevront une
rémunération similaire. Dans le même temps, des différences relativement mineures
dans la comparabilité fonctionnelle peuvent ne pas avoir une incidence importante sur
la marge nette, ou pourront faire l’objet d’un ajustement approprié.
Les principaux atouts de la MTMN tiennent au fait que, dans la mesure où la condi-
tion examinée se situe au niveau de la marge nette, il existe une plus grande base d’in-
formations comparables disponibles qu’avec les méthodes CUP, du prix de revente et
du coût majoré (voir « Méthode du prix comparable sur le marché libre », « Méthode
du prix de revente » et « Méthode du coût majoré »). Cela tient au fait que les diffé-
rences dans le produit ou le service ou les différences fonctionnelles mineures ont moins
de probabilité d’avoir une incidence importante sur la marge nette, et que les informa-
tions sur la marge nette sont communément présentées dans les comptes financiers —
avec une couverture beaucoup plus large d’informations dans la plupart des bases de
données. Dans la pratique, la MTMN est souvent appliquée sur la base d’une comparai-
son avec la marge nette dégagée par des entités entières, par opposition aux transactions
individuelles sur le marché libre (voir encadré 4.15). La MTMN est également très
Observations
• Le bénéfice d’exploitation, ou la marge sur les ventes qu’obtient la société B (2,75 %) se situe
dans l’intervalle de pleine concurrence des ratios du bénéfice d’exploitation ou des ventes
(2,00-3,50 %) — aucun ajustement n’est nécessaire.
Partie
Transactions testée
Partie contrôlées
Partie Client(s)
associée A associée B indépendant(s)
Retour sur
coûts totaux (%)
Comparable A 2,00
Comparable B 2,37 Comparaison
Comparable C 2,89
Comparable D 3,5
Comparable E 3,11
Intervalle de pleine concurrence : 2,0-3,5 %
Note : MTMN = méthode transactionnelle de la marge nette.
souple d’application, étant donné que la marge nette peut être comparée à des bases
différentes selon l’indicateur financier sélectionné (voir le tableau 4.6), ce qui permet,
par exemple, de sélectionner comme partie testée le fournisseur ou l’acheteur dans les
transactions contrôlées. Du fait de cette souplesse (voir aussi l’encadré 4.16) et de la
disponibilité relative de l’information, la MTMN est l’une des méthodes le plus couram-
ment appliquées dans la pratique (Cooper et Agarwal 2011).
La MTMN étant une méthode unilatérale, il est possible que l’indicateur financier
sélectionné pour l’une des parties débouche sur un résultat extrême pour l’autre partie
aux transactions contrôlées (c’est-à-dire une perte ou une rentabilité extrême). Des pro-
blèmes peuvent se poser également sur le plan de l’analyse qui s’appuie sur une partie
testée étrangère. Une grande critique de la MTMN tient au fait que les marges nettes sont
affectées par des facteurs autres que le(s) prix de transfert. Il est donc important de s’as-
surer que, pendant l’analyse de comparabilité, ces autres facteurs, sans rapport avec la
transaction contrôlée, soient pris en compte.
Des exemples courants d’application de la méthode MTMN dans la pratique
comprennent :
• Les ventes de biens corporels par des distributeurs (n’ayant pas de fonctions de mar-
keting significatives ou n’apportant pas d’actifs incorporels de valeur) pour lesquelles
on ne dispose pas des données nécessaires pour utiliser la méthode du prix de revente
• Les ventes de biens corporels par des fabricants (ayant des fonctions de fabrication de
routine et n’apportant pas d’actifs incorporels de valeur ou n’assumant pas de risque
important) pour lesquelles on ne dispose pas des données nécessaires pour utiliser la
méthode du coût majoré
• Les situations où les données sur la marge brute sont disponibles, mais ne sont pas
fiables en raison de différences comptables
• Les services intragroupe, y compris les modalités de recherche et de développement
sous contrat
Partie
testée Transaction(s)
Coûts totaux
contrôlée(s)
de production Société A Société B
9 240 000 9 800 000
Retour sur
coûts totaux (%)
Comparable A 8,13 Comparaison
Comparable B 9,72
Comparable C 10,98
Comparable D 11,10
Comparable E 10,50
Intervalle de pleine concurrence : 8,13-11,10 %
Observations
• Le retour sur coûts totaux obtenu par la société A (6,06 %) ne se situe pas à l’intérieur de l’intervalle de
pleine concurrence (8,13 – 11,10 %) — un ajustement peut être nécessaire.
• Ajustement possible : augmenter le prix de transfert pour que la majoration se situe dans l’inter-
valle, comme suit : (se reporter à la section « Sélectionner un point dans l’intervalle » pour une
analyse de l’intervalle de pleine concurrence et de la médiane).
• Les investissements en capital. Évaluation des contributions relatives des parties sur la
base du capital qu’elles ont investi en actifs incorporels
• Rémunération. Utilisation des données sur le coût du travail afin de quantifier les
contributions des parties
• Théorie de négociation. Application d’une théorie de négociation (comme la théorie
des jeux et la théorie de Shapley) pour évaluer les positions de négociation relatives
des parties et obtenir ainsi un aperçu de leurs contributions respectives
• Enquête. Utilisation de l’expertise d’observateurs internes et externes par rapport aux
hypothèses de partage
Cette liste n’est pas exhaustive. D’autres approches ou techniques peuvent convenir
et ce qu’il faut retenir, c’est que les approches doivent être cohérentes et logiques et
qu’elles doivent pouvoir être étayées par les faits et circonstances d’un cas particulier.
Analyse résiduelle
L’analyse résiduelle (voir la figure 4.14) repose sur une approche en deux étapes pour
déterminer l’attribution des bénéfices combinés provenant des transactions
contrôlées :
1. Chaque partie se voit attribuer des bénéfices en fonction de ses contributions non
uniques (ou courantes) (telles que les activités de fabrication ou de distribution de
base) par rapport à des transactions (ou entités) comparables sur le marché libre ; et
2. les bénéfices résiduels (bénéfices restant après l’étape 1) sont répartis sur une base
économique compte tenu des faits et circonstances spécifiques.
Figure 4.14 Exemple d’application de la méthode du partage des bénéfices sur la base d’une analyse
résiduelle
Transactions
Coûts de Ventes à
contrôlées Société B
production totaux client(s)
Société A Coûts d’exploitation
10 000 000 indépendant(s)
10 000 000
30 000 000
Bénéfices combinés
= 10 000 000
60 % 40 %
La répartition des bénéfices pour des activités non uniques à l’étape 1 est déterminée
en appliquant l’une des autres méthodes de prix de transfert. Étant donné que l’accent
est mis sur les contributions ne présentant pas un caractère unique, les contributions
uniques et de valeur (par exemple, celles relatives aux actifs incorporels de valeur) ne
sont pas prises en compte à cette étape.
La répartition des bénéfices résiduels (étape 2) doit se fonder sur des principes éco-
nomiques solides. Il est possible de faire référence à des transactions comparables sur le
marché libre lorsqu’il en existe, ou d’utiliser des clés de répartition ou autres techniques
abordées précédemment pour l’application de l’analyse des contributions, selon les faits
et circonstances (par exemple, la valeur marchande des actifs incorporels apportés en
contribution, les coûts capitalisés de développement des actifs incorporels apportés en
contribution, ou les dépenses relatives au développement d’actifs incorporels).
De même que pour l’analyse des contributions, l’analyse résiduelle des bénéfices per-
met généralement de répartir les bénéfices au niveau du résultat d’exploitation.
Cependant, un partage au niveau des bénéfices bruts (ou autres) peut être approprié en
fonction des faits et circonstances spécifiques. Un traitement comptable cohérent est
nécessaire pour calculer le bénéfice combiné à partager.
Autres méthodes
D’autres méthodes peuvent être nécessaires dans la pratique en raison de faits ou de
circonstances spécifiques. Leur utilisation est souvent prévue dans la législation natio-
nale des pays, tandis que d’autres méthodes sont spécifiées dans certains pays (voir
chapitre 3). Les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010a,
paragraphe 2.9) stipulent ce qui suit pour ce qui est de l’utilisation d’« autres
méthodes » :
Les groupes multinationaux sont entièrement libres de recourir à des méthodes autres que
celles qui sont exposées dans ces Principes (ci-après dénommées « autres méthodes ») dès
lors que les prix fixés satisfont au principe de pleine concurrence, conformément à ces
Principes. Toutefois, ces autres méthodes ne doivent pas se substituer à celles reconnues par
l’OCDE lorsque ces dernières sont plus appropriées aux circonstances de l’espèce. Lorsque
d’autres méthodes sont utilisées, leur sélection devrait être étayée par une explication des
raisons pour lesquelles les méthodes reconnues par l’OCDE ont été considérées comme
moins appropriées ou non applicables au cas d’espèce, ainsi que de la raison pour laquelle
on a considéré qu’une autre méthode donnait une meilleure solution.
Des exemples d’autres méthodes utilisées dans la pratique et inclus dans la législation
interne des pays sont indiqués au tableau 4.7.
[l]e principe de pleine concurrence ne nécessite pas le recours à plusieurs méthodes pour
une transaction donnée (ou une série de transactions combinées comme il se doit) et, en fait,
un tel recours à plusieurs méthodes risquerait de faire peser une lourde charge sur les
contribuables.
Le recours à plusieurs méthodes peut toutefois être conseillé dans des circonstances
complexes et controversées où l’approche donnerait lieu à un intervalle de pleine
concurrence à partir duquel il peut être nécessaire de sélectionner un point approprié.
Les orientations formulées dans les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix
de transfert (2010a) sur la sélection de la méthode la plus appropriée aux circonstances
suggèrent que les éléments suivants devraient être pris en compte25 :
Tableau 4.8 Extrait de la note du Secrétariat de l’OCDE sur les « méthodes de prix de transfert » 2010a
Illustration de la sélection de la méthode la plus appropriée aux circonstances de l’espèce
Si la méthode CUP et une autre méthode • CUP
peuvent être appliquées de manière tout
aussi fiable
Si ce n’est pas le cas :
Lorsqu’une des parties à la transaction • Méthode unilatérale
accomplit des fonctions pouvant servir de • Choix de la partie testée
référence (telles que la fabrication, la (vendeur ou acheteur) :
distribution, des services pour lesquels il en général celle qui a
existe des comparables) et n’apporte pas l’analyse fonctionnelle la
de contribution unique de valeur moins complexe
(en particulier n’apporte pas d’actifs
incorporels uniques de valeur)
*La partie testée est le vendeur (par exemple • Coût majoré • Si la méthode du coût majoré et
contrat de fabrication ou de fourniture de • MTMN fondée sur les coûts la MTMN peuvent être testées
services) (à savoir les bénéfices de manière tout aussi fiable :
nets/coûts) coût majoré
• MTMN fondée sur les actifs
(il s’agit de tester les bénéfices
nets/actifs)
*La partie testée est l’acheteur (par exemple • Prix de revente • Si la méthode du prix de revente
marketing/distribution) • MTMN fondée sur les ventes et la MTMN peuvent être
(à savoir les bénéfices testées de manière tout aussi
nets/ventes) fiable : prix de revente
Lorsque chacune des parties apporte des • Méthode sous deux angles
contributions uniques de valeur à la • Méthode transactionnelle du
transaction contrôlée (par exemple, apporte partage des bénéfices
des actifs incorporels uniques de valeur)
Les groupes multinationaux sont entièrement • Autres méthodes
libres de recourir à « d’autres méthodes »
que celles qui sont énumérées ci-dessus,
dès lors qu’elles satisfont au principe de
pleine concurrence. Dans ces cas, le rejet
des méthodes décrites ci-dessus et la
sélection d’une « autre méthode » devraient
être justifiés.
Note : CUP = Prix comparables sur le marché libre ; MTMN = méthode transactionnelle de la marge nette.
Le choix de la partie testée doit être compatible avec l’analyse fonctionnelle de la transaction.
En règle générale, la partie testée est celle à qui une méthode de prix de transfert peut être
appliquée de la manière la plus fiable et pour laquelle les comparables les plus fiables peuvent
être trouvés ; ce sera le plus souvent celle dont l’analyse fonctionnelle est la moins complexe.
partie testée est crucial pour sélectionner la méthode de prix de transfert à appliquer et,
dans le cas de la MTMN, l’indicateur financier à utiliser (voir « Méthode transactionnelle
de la marge nette »).
Dans la pratique, la partie testée est généralement la partie à la transaction ayant le
profil fonctionnel le moins complexe et pour laquelle les informations les plus fiables
sont disponibles. Par exemple, lors de l’examen de la vente de produits par un fabricant
complexe qui possède des biens incorporels de valeur (tels que des brevets et des
marques déposées) à un distributeur qui exécute des fonctions générales de routine,
assume des risques minimes et n’est pas propriétaire d’actifs incorporels de valeur, il est
probable que le distributeur soit la partie testée appropriée et c’est la méthode du prix
de revente ou la MTMN qui seraient alors retenues. Si, toutefois, la situation factuelle
est inversée et que le fabricant exécute des fonctions générales de routine et assume des
risques minimes, et que le distributeur exécute des fonctions à haute valeur ajoutée
(telles que du marketing à grande échelle) et possède des actifs incorporels de valeur
(par exemple une marque déposée de valeur), alors il est probable que le fabricant soit
la partie testée appropriée, et la méthode du coût majoré ou la MTMN s’appliquerait
en conséquence. De même, lors de l’examen de la prestation d’un service, tels que des
services techniques, le prestataire de services sera généralement choisi comme partie
testée et la méthode du coût majoré ou la MTMN s’appliquera.
En théorie, la partie testée peut être la partie locale ou la partie étrangère aux tran-
sactions contrôlées. Toutefois, dans la pratique, des problèmes peuvent se poser dans
certains pays au sujet de l’acceptabilité d’une partie testée qui ne se trouve pas dans le
pays considéré, c’est-à-dire une partie étrangère (voir l’encadré 4.17). Lorsqu’on s’ap-
puie sur une partie testée étrangère, l’approche suivie pour l’identification des transac-
tions comparables sur le marché libre devrait tenir compte de la situation économique
du pays où elle est située.
Mieux comprendre les transactions contrôlées aidera à fournir le contexte nécessaire
pour le choix de la partie testée et contribuera ainsi à identifier quelles méthodes de
prix de transfert sont applicables. Il est également nécessaire d’identifier la partie testée
appropriée pour restreindre le champ de la recherche de comparables.
étrangère ait été correctement sélectionnée en tant que partie testée, le recours à une partie étrangère
devrait être acceptable pour l’administration fiscale. Le refus systématique de parties étrangères testées
peut occasionner d’autres difficultés pratiques dans l’application du principe de pleine concurrence, en
limitant inutilement les méthodes applicables à une situation particulière et, donc, la base de transactions
comparables disponibles sur le marché libre. Cela peut entraîner un surcroît de coûts de conformité super-
flus et de cas de double imposition économique, en particulier lorsque différentes analyses de prix de
transfert sont alors requises pour chacune des parties à la transaction.
Bien que l’application de la méthode des prix de transfert la plus appropriée puisse
donner lieu à un prix ou une marge de pleine concurrence unique, dans la pratique il
arrive souvent que l’application des méthodes les plus appropriées aboutisse à une four-
chette de résultats de pleine concurrence (un intervalle de pleine concurrence). Cet
intervalle peut survenir pour plusieurs raisons26 :
4,00
3,50 3,41
3,00
2,50
Intervalle
de pleine
%
2,00
concur-
1,50 rence
1,00
0,50 0,56
0
A B C D E F G H I J K
Comparables
Réduire l’intervalle
Dans certaines situations, on peut juger nécessaire d’essayer de réduire l’intervalle de
pleine concurrence. Dans les situations où l’on s’appuie sur un vaste ensemble de com-
parables d’une comparabilité douteuse par manque d’informations, des outils statis-
tiques (par exemple, l’écart interquartile) sont parfois utilisés pour réduire l’intervalle.
L’acceptabilité de l’utilisation des outils statistiques afin de réduire l’intervalle diffère
d’un pays à l’autre. Dans certains pays, l’utilisation de tels outils statistiques est acceptée,
voire mandatée, tandis qu’ailleurs, il faut examiner l’intégralité de l’intervalle (voir cha-
pitre 3). Quelle que soit l’approche adoptée, il existe un consensus sur le fait que lors-
qu’on s’efforce de réduire l’éventail, le point de départ devrait être la comparabilité
relative des transactions sur le marché libre, avant que ne soit envisagé l’emploi d’outils
statistiques, le cas échéant (voir encadré 4.18).
L’outil statistique le plus couramment utilisé pour réduire l’intervalle est l’écart inter-
quartile (voir la figure 4.16). Aux États-Unis, par exemple, l’intervalle de pleine concur-
rence est constitué des résultats de l’ensemble des comparables sur le marché libre qui
remplissent les conditions suivantes : a) les informations sur la transaction contrôlée et les
comparables sur le marché libre sont suffisamment complètes de sorte qu’il est probable
que toutes les différences importantes ont été identifiées ; b) chacune de ces différences a
un effet précis et raisonnablement prévisible sur le prix ou les bénéfices ; et c) un ajuste-
ment est effectué pour éliminer l’effet de chacune de ces différences.
Lorsque ces conditions ne sont pas réunies (par exemple, lorsque les informations
comparables sont limitées), il est possible qu’il faille déterminer l’intervalle de pleine
concurrence en appliquant des outils statistiques, à savoir l’écart interquartile. Bien qu’il
existe différentes façons de calculer l’écart interquartile dans la pratique27, dans le règle-
ment IRC Section 482 l’écart interquartile est défini comme suit :
[L’]écart interquartile est l’intervalle compris entre le 25e et le 75e percentile des résultats
dérivés des comparables sur le marché libre. À cette fin, le 25e percentile est le résultat le
4,00
3,50 3,41
3,00
2,78
2,50
Intervalle
de pleine Écart
%
2,00
concur- interquartile
rence
1,50
1,23
1,00
0,50 0,56
0
A B C D E F G H I J K
Comparables
plus bas obtenu sur la base d’un comparable sur le marché libre de telle sorte qu’au moins
25 % des résultats soient égaux ou inférieurs à la valeur de ce résultat. Toutefois, si exacte-
ment 25 % des résultats sont égaux ou inférieurs à un résultat, alors le 25e percentile est égal
à la moyenne de ce résultat et du résultat immédiatement supérieur obtenu sur la base de
comparables sur le marché libre. Le 75e percentile est déterminé de façon analogue.
La position énoncée dans les Principes de l’OCDE (2010a) est que des outils statis-
tiques tels que l’écart interquartile peuvent servir à améliorer la fiabilité de l’analyse,
lorsque l’ensemble de données est suffisamment vaste et que des lacunes de compara-
bilité demeurent, mais seulement après que l’on s’est efforcé d’exclure, parmi les élé-
ments comparables, ceux qui le sont moins.
Par ailleurs, il peut également arriver que, malgré tous les efforts déployés pour
exclure des points ayant un degré de comparabilité moindre, on aboutisse à une four-
chette de chiffres pour lesquels subsistent des défauts de comparabilité, qui ne peuvent
pas être identifiés ou quantifiés, et qui ne sont donc pas corrigés. Cela peut être dû au
processus utilisé pour sélectionner les comparables et au caractère limité des informa-
tions disponibles. Dans ce cas, si l’intervalle comprend un nombre considérable d’obser-
vations, des outils statistiques visant à réduire l’intervalle (par exemple, l’écart
interquartile ou d’autres percentiles) pourraient aider à améliorer la fiabilité de l’ana-
lyse. Réduire l’intervalle n’est toutefois pas nécessaire lorsque les observations répondent
toutes au standard de comparabilité et sont toutes aussi fiables. Dans ce cas, l’utilisation
de l’intervalle complet est plus appropriée.
4,00 Moyenne
pondérée
3,50 3,41 2,11
3,00
2,78
2,50
Intervalle
de pleine Écart
%
2,00
concur- interquartile
rence Moyenne
1,50
1,95
1,23
1,00
0,56 Médiane
0,50
1,91
0
A B C D E F G H I J K
Comparables
Note : EBIT = bénéfice avant intérêts et impôts.
A. Achat de matériaux
1. Quels matériaux ou produits semi-finis sont achetés ?
2. Auprès de qui sont effectués ces achats ?
3. Des achats sont-ils effectués auprès de sociétés apparentées ?
4. Où et comment les matières premières sont-elles achetées ?
5. Qui exerce la fonction d’achat ?
6. Qui définit les calendriers d’achat ?
7. Qui négocie les accords d’achat ?
8. Qui décide que le vendeur est d’une qualité acceptable ?
9. Les décisions d’achat doivent-elles être approuvées par le siège ?
10. Quelles sont les autres approbations requises ? Qui donne ces approbations ?
11. Des achats sont-ils effectués en consignation ?
12. Quels sont vos principaux risques ?
B. Stocks
1. Où sont conservés les stocks ?
2. Qui contrôle les niveaux des stocks ?
3. Comment contrôle-t-on les niveaux des stocks ?
4. Y a-t-il un système informatisé ?
5. Des achats sont-ils effectués en consignation ?
6. Combien de jours de stocks sont disponibles ?
7. S’est-il déjà produit une situation où, pour une raison quelconque, vous vous
êtes retrouvés avec des stocks excédentaires ?
8. Qui supporte le coût des stocks obsolètes ?
9. Quels sont vos principaux risques ?
C. Équipement de production
1. Qui détermine le budget d’achat ?
2. Qui négocie les achats ?
3. Qui assure la maintenance des installations ?
4. Qui a l’autorité d’engager des dépenses pour les biens d’équipement ?
5. Qui écrit les spécifications pour les installations ?
6. À qui est acheté l’équipement de production ?
7. Des achats sont-ils effectués auprès de sociétés apparentées ?
8. Le choix des équipements utilisés est-il laissé à votre discrétion ?
9. Pouvez-vous modifier l’équipement ?
10. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
11. Quelles sont les approbations requises ?
D. Planification de la production
1. Qui est responsable des décisions de planification de la production ?
2. Quels sont les facteurs qui entrent en ligne de compte dans les décisions ?
3. Quand les décisions sont-elles prises ?
4. Un système informatique est-il utilisé ?
5. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
6. Quelles sont les approbations requises ?
7. Quels sont vos principaux risques ?
8. Est-ce que votre distributeur achète tout ce que vous fabriquez ?
E. Fabrication et ingénierie des procédés
1. Quels produits sont produits ?
2. Qui a conçu les produits et qui possède la technologie ?
3. Quel est le procédé de fabrication ?
4. Qui a développé le procédé originel ?
5. Des améliorations ont-elles été apportées localement ?
6. Est-il possible de comparer la productivité des filiales du groupe ?
7. Avez-vous déjà utilisé une tierce partie pour fabriquer vos produits ?
F. Emballage et étiquetage
1. Comment les produits sont-ils emballés et étiquetés ?
2. Où cela est-il fait ?
3. Qui prend les décisions en ce qui concerne l’emballage et l’étiquetage ?
4. Agissez-vous en toute autonomie pour prendre ces décisions ?
G. Contrôle de la qualité
1. Sous quelle forme est réalisé le contrôle de la qualité ?
2. Qui définit les normes et procédures de qualité du produit fini ?
3. Qui effectue le contrôle de qualité et qui en supporte le coût ?
4. Qui fournit l’équipement et les techniques pour le contrôle de qualité ?
5. Quelle est la quantité de produits perdus, car déclarés non conformes lors
des contrôles de qualité et des vérifications ?
6. Quels sont vos principaux risques ?
7. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
8. Quelles sont les approbations requises ?
H. Expédition des produits
1. Qui paie les frais de transport pour la livraison et l’expédition des produits ?
2. Qui organise l’expédition des produits ?
3. Qui transporte vos produits ?
4. Où les produits sont-ils expédiés ?
5. Comment sont-ils expédiés ?
6. Qui est responsable du choix des transporteurs ?
7. Qui est responsable des délais d’expédition ?
8. Quels sont vos principaux risques ?
9. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
10. Quelles sont les approbations requises ?
III. Marketing
A. Stratégie
1. Effectuez-vous votre propre marketing ?
2. Des études de marché sont-elles effectuées ? Opérez-vous un suivi de la
demande du marché ?
3. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
4. Quelles sont les approbations requises ?
5. Qui sont vos concurrents ?
6. Qui évalue la demande sur les marchés étrangers ?
7. Quels sont les risques liés à la demande pour vos produits ?
8. Qui élabore le budget marketing ?
9. Est-ce que votre distributeur achète toujours ce que votre fabricant produit ?
10. Votre fabricant a-t-il déjà refusé de remplir une commande ?
11. Des sociétés apparentées réalisent-elles des activités de marketing pour votre
compte ?
12. Avez-vous recours à des distributeurs tiers ?
13. Qui choisit, autorise et contrôle les distributeurs tiers ?
B. Publicité, salons professionnels, etc.
1. Quelles formes de marketing utilisez-vous ?
2. Quelles formes de publicité utilisez-vous ? Qui paie pour cette publicité ?
3. Utilisez-vous des salons professionnels et, dans l’affirmative, qui les organise et
qui les paie ?
B. Contrôle de la qualité
1. Sous quelle forme est réalisé le contrôle de la qualité ?
2. Qui définit les normes et procédures de qualité du produit fini ?
3. Qui effectue le contrôle de la qualité et qui supporte le coût ?
4. Qui assure le contrôle de la qualité et qui supporte le coût ?
5. Quelle est la quantité de produits rejetés par les clients, car déclarés non
conformes aux normes ?
6. Qui supporte le coût des produits défectueux ?
7. Quels sont vos principaux risques ?
8. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
9. Quelles sont les approbations requises ?
C. Fret
1. Qui paie les frais de transport pour la réception et la livraison des produits ?
2. Qui organise l’expédition de produits ?
3. Qui transporte vos produits ? Jusqu’où ? Comment ?
4. Qui est responsable du choix des transporteurs ?
5. Qui est responsable des délais d’expédition ?
6. Quels sont vos principaux risques ?
7. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
8. Quelles sont les approbations requises ?
D. Stocks
1. Recevez-vous effectivement les marchandises et avez-vous des stocks ?
2. Où sont conservés les stocks ?
3. Qui contrôle les niveaux des stocks ?
4. Comment contrôle-t-on les niveaux des stocks ? Y a-t-il un système
informatisé ?
5. Des achats sont-ils effectués en consignation ?
6. Combien de jours de stock sont disponibles ?
7. S’est-il déjà produit une situation où, pour une raison quelconque, vous vous
êtes retrouvés avec des stocks excédentaires ?
8. Qui supporte le coût des stocks obsolètes ?
9. Quels sont vos principaux risques ?
A. Administration générale
1. Existe-t-il une fonction d’administration complète ?
2. Des sociétés apparentées vous fournissent-elles des services d’administration ?
3. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
4. Quelles sont les approbations requises ?
5. Qui est responsable des codes de pratiques administratifs ?
B. Politique de prix
1. Qui détermine le prix des produits ?
2. Quelle est la politique de prix pour les différents produits et services ?
3. Quels sont vos principaux risques ?
4. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
5. Quelles sont les approbations requises ?
C. Comptabilité
1. Quelles fonctions comptables sont remplies ? Par qui ?
2. Où sont préparés les rapports financiers ?
3. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
4. Quelles sont les approbations requises ?
5. Y a-t-il un compte en banque ouvert ? Dans quel but ?
6. Qui a l’autorité pour signer les chèques ? Quelles sont les limites de cette
autorité ?
7. faites-vous supportez-vous le risque de crédit sur les ventes aux clients ?
8. Qui paie la prime d’assurance-responsabilité des produits ?
9. Qui organise et paie les autres assurances ?
D. Juridique
1. Qui est responsable des questions juridiques ?
2. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
3. Quelles sont les approbations requises ?
E. Traitement informatique
1. Le traitement informatique et la programmation sont-ils faits ici ? Si la réponse
est non, qui s’en occupe et où ?
2. Qui a développé le logiciel et des coûts ont-ils été facturés à cet égard ?
3. Qui a le pouvoir d’engager des dépenses pour les biens d’équipement ?
4. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
5. Quelles sont les approbations requises ?
F. Financements/prêts/crédits
1. Y a-t-il des prêts intersociétés ou des créances à long terme et, dans l’affirmative,
des intérêts sont-ils facturés ?
2. Quelles modalités de crédit commercial sont obtenues et accordées ?
3. Des intérêts sont-ils payés ou facturés si les délais de crédit sont dépassés ?
4. Qui est responsable pour les besoins d’emprunt ?
5. Quels sont vos principaux risques ?
6. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
7. Quelles sont les approbations requises ?
G. Personnel
1. Y a-t-il des rémunérations à destination ou en provenance d’entités affiliées à
l’étranger ?
2. Quels postes occupent-ils dans la société ?
3. Quelle formation offrez-vous à vos employés ?
4. Quelle est la durée de la période de formation ?
5. Y a-t-il une formation continue offerte ?
6. Où est organisée la formation de la direction ?
7. Quel est le taux de rotation du personnel ?
8. Tous les employés sont-ils sur vos fiches de paie ?
9. Qui est chargé de l’emploi du personnel ?
10. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
11. Quelles sont les approbations requises ?
H. Utilisation du bien/Bail
1. Êtes-vous propriétaire du bien ou est-il loué auprès d’entités affiliées ?
2. Louez-vous des biens auprès d’entités affiliées ?
3. Qui est responsable de cette fonction ?
5. La société mère vous a-t-elle déjà demandé d’utiliser plus de procédures que vous
n’en avez développées ?
6. Comment s’effectue le choix du site de fabrication ?
7. D’où vient l’impulsion initiale des décisions de la société ?
8. Quelles décisions doivent être approuvées par le siège ?
9. Quelles sont les approbations requises ?
A. Recherche et développement
1. Avez-vous développé vos propres produits ? Sont-ils uniques ?
2. Avez-vous développé des procédés de fabrication ?
3. Quelle importance revêtent ces procédés pour votre entreprise ? Sont-ils
uniques ?
E. Autres
1. Y a-t-il d’autres actifs incorporels dans la fabrication ?
2. Demander des copies de tous les accords de licence.
II. Marketing
A. Marques déposées/marques commerciales
1. Êtes-vous propriétaire de marques déposées/marques commerciales ?
2. Quelle importance revêtent-elles pour vos activités ?
B. Réputation de la société
1. Considérez-vous que vous avez une réputation de société ?
2. Quelle est la nature de cette réputation ?
3. La réputation de la société est-elle importante pour vos activités ?
2. Vérification secondaire
3. Vérification tertiaire
4. Sélection/
rejet des comparables
5. Ajustements de comparabilité
(si nécessaire)
potentiels. La façon dont les critères de recherche peuvent être modifiés dépendra des
faits et circonstances de l’espèce et nécessite de l’expérience et du bon sens. Par
exemple, pour certains types de transactions, élargir les paramètres de recherche géogra-
phique (par exemple, l’inclusion de pays similaires ou d’une région entière) peut être
acceptable. Cela dépend, toutefois, du marché dans lequel les transactions contrôlées
ont lieu et donc de l’impact que les différences de localisation peuvent avoir sur la
condition examinée. D’autres exemples de modifications comprennent l’élargissement
du champ des industries dans lesquelles des transactions contrôlées peuvent avoir lieu,
ou le fait d’assouplir les contraintes relatives à la taille des entités considérées (c’est-à-
dire, la fourchette des niveaux acceptables de chiffre d’affaires ou du nombre
d’employés).
• Une vérification de base des informations financières pour s’assurer que des données
suffisantes sont communiquées (à savoir chiffre d’affaires pertinent, marge brute,
données sur la marge nette, etc.)
• L’utilisation de ratios de diagnostic afin de réduire davantage l’ensemble de compa-
rables potentiels (voir encadré 4C.1)
Ces sources d’information sont utilisées pour identifier des informations (telles que
celles concernant les stratégies d’affaires, les nouvelles activités, etc.) susceptibles d’in-
diquer qu’une entité n’est pas comparable.
Ces ratios peuvent être appliqués à l’aide de critères de seuil et/ou d’outils statistiques (par exemple
les intervalles).
La sélection des ratios de diagnostic appropriés dépendra des faits et circonstances de l’espèce,
y compris la nature des activités commerciales et les informations disponibles.
Au moment d’appliquer des ratios de diagnostic, il convient de faire montre de prudence, car des
transactions potentiellement comparables peuvent être rejetées. À cet égard, Gommers, Reyneveld et
Lund (2007, 222) notent que « dans l’utilisation de ratios de diagnostic, il est nécessaire de trouver le bon
compromis entre précision et efficacité ».
articles de journaux, des brochures de l’entreprise et des entrevues. Une analyse plus
approfondie peut également être nécessaire pour identifier les différences de traitement
comptable et déterminer les ajustements appropriés.
Lorsque des informations ne sont pas disponibles sur les facteurs de comparabilité,
on peut être appelé à exercer son jugement pour estimer les lacunes ; et lorsque des
différences susceptibles d’influer de façon importante sur la condition examinée sont
identifiées, des ajustements de comparabilité peuvent être nécessaires (voir étape 5). Si
des informations cruciales ne sont pas disponibles et que l’on ne peut pas exercer son
jugement concernant les lacunes, ou si des ajustements de comparabilité raisonnable-
ment fiables ne peuvent être opérés, il peut être nécessaire de rejeter le comparable
potentiel. À cet égard, l’Administration fiscale australienne a publié un arbre décisionnel
qui peut aider à évaluer la fiabilité des comparables. Une copie de cet arbre décisionnel
figure à l’annexe 4B. Il est important de noter que la taille de la base de l’échantillon
(c’est-à-dire un plus grand nombre de « comparables ») ne compense pas des données
de mauvaise qualité (OCDE 2011a).
Années Analyse Transaction(s) Comparables Comparables Méthode de prix Comparables Ajustements de Caractère de pleine
élargie contrôlées(s) internes externes de transfert potentiels comparabilité concurrence
Déterminer les années Analyser le secteur Identifier les Examiner les comparables Déterminer les sources Sélectionner la Identifier (sélectionner Déterminer et Interpréter et utiliser
devant être couvertes d’activités (1.34) opérations des internes existants, d’informations méthode de prix de ou rejeter) les faire des ajustements les données recueillies
(3.75–79) membres de le cas échéant (3.27, 28) disponibles sur les transferts la plus Comparables potentiels de comparabilité, (3.4)
Analyser les multinationales (1.35) comparables Appropriée (2.2),par ex..: (3.40–46) le cas échéant (3.47–54)
stratégies externes, le cas échéant Déterminer le prix
commerciales Identifier les relations (3.29–36) CUP (2.13–20) Examiner les facteurs Examiner les facteurs de pleine concurrence
des groupes commerciales ou MPR (2.21–38) de comparabilité de comparabilité (3.55–66)
multinationaux, financières avec des MCM (2.39–55) (1.36, 39) (1.36, 39)
les marchés, entreprises associées MTMN (2.58–107)
les produits, (1.36), prendre MPB (2.108–145)
la chaîne en compte :
d’approvisionnement
et les fonctions clés, Dispositions Examiner les options
les actifs et les contractuelles réalistes offertes (1.40)
risques (1.34) (1.42–50)
Analyse fonctionnelle Choisir la partie testée
(1.51–106) (3.18, 19) et l’indicateur
Caractéristiques des de bénéfice net
biens ou des services (2.76–102), si
(1.107–109) nécessaire
Conjoncture
économique
(1.110–113)
Stratégies
commerciales
(1.114–118)
Début (3.4) Identification/délimitation (1.33) Comparaison/détermination du prix (1.33, 1.36 et Ch. II-III)
Cadre spécial pour analyser le risque (1.60) Cadre spécial pour analyser les actifs incorporels (6.34)
1. Identifier les risques clés de façon spécifique (1.71–76) 1. Identifier de façon spécifique les actifs incorporels (6.5–31) et les risques clés associés au DEMPE (6.65)
3. Analyse fonctionnelle par rapport au risque (1.82–85) 3. Analyse fonctionnelle par rapport aux actifs incorporels (6.47–72)
6. Détermination du prix (1.100–106) ou non-prise en compte (1.119–128) de la transaction 6. Détermination du prix (6.73, 74) ou non-prise en compte (1.119–128) de la transaction
195
196 Application du principe de pleine concurrence
Cette différence de traitement a une incidence importante sur la marge nette rappor-
tée par l’entreprise B, étant donné que ses dépenses sont minorées par rapport à l’entre-
prise A. Pour ajuster cette différence importante, en supposant un taux d’imposition
statutaire de 35 %, la rémunération à base d’actions déclarée de 3,25 millions de dollars
après impôt est tout d’abord ramenée au montant brut avant impôts de 5 millions de
dollars (USD 3,25 M/(1−0,35)34, et la marge nette de l’entreprise B est ajustée en
conséquence (tableau 4E.1) :
Il est important de noter qu’il s’agit là simplement d’une méthode de calcul d’un
ajustement pour le fonds de roulement. D’autres approches comprennent l’ajustement
des résultats des parties testées afin de refléter ceux des comparables et d’ajuster à la
fois les résultats de la partie testée et ceux des comparables pour refléter un fonds de
roulement de zéro. Différentes mesures du fonds de roulement peuvent être jugées
appropriées afin de mieux refléter les niveaux de fonds de roulement pendant la période
considérée (étant donné que les valeurs moyennes sont souvent utilisées). Une autre
question importante est le choix du taux d’intérêt approprié. Généralement, ce taux
devrait refléter le taux d’emprunt commercial de l’entité. Toutefois, lorsque le fonds de
roulement net est négatif (c’est-à-dire, lorsque les créances fournisseurs dépassent les
stocks et les créances clients) un taux d’intérêt différent peut convenir.
Prix de transfert dans les économies en développement • http://dx.doi.org/10.1596/978-1-4648-0969-9
Application du principe de pleine concurrence 199
Notes
1. Voir également le chapitre sur l’analyse de comparabilité dans le Manuel pratique des Nations
Unies sur les prix de transfert à l’intention des pays en développement (2013).
2. Aux termes de la norme de l’Incoterm publiée par la Chambre de commerce internationale,
FOB signifie que la transmission des risques intervient lorsque les marchandises passent le
bastingage au port d’embarquement ; CFR et CIF d’autre part signifient que le risque est
transféré à l’acheteur dès que les marchandises sont chargées à bord du navire, et que le ven-
deur paye les coûts et fret (et l’assurance dans le cas de la CAF) pour apporter les marchandises
au port de destination.
3. Le simple fait d’exécuter plus de fonctions, d’assumer des risques plus grands et d’employer
plus d’actifs ne conduit pas nécessairement à une rentabilité élevée. Cependant, ce qui est
implicite dans le fait d’assumer plus de risques c’est la possibilité que ce risque se matérialise,
ce qui entraînerait une baisse de rentabilité, voire des pertes.
4. Voir les révisions apportées au chapitre 1, section D 1.59-1.106. Modifications en octobre
2015 des rapports finaux sur les Actions 8-10 du BEPS : « Aligner les prix de transfert calculés
sur la création de valeur. »
5. Voir par exemple : Commissaire du fisc v. SNF Australia Pty Ltd 2011 ATC 20-265 (Australie)
où Ryan, Jessup et Perram font valoir que les éléments de preuve « allaient dans le sens de
l’existence d’un marché mondial » et que « au-delà des preuves, cette conclusion ne devrait
guère surprendre : les produits en question étaient des produits chimiques industriels à fort
volume utilisés dans les industries du monde entier et intrinsèquement transportables. Il est
difficile de voir comment ce marché pourrait ne pas être mondial. »
6. Voir également le chapitre 1 des Principes de l’OCDE (2010a) (révisés en octobre 2015) et le
chapitre sur l’analyse de comparabilité dans le Manuel pratique des Nations Unies.
7. Par exemple, dans son annonce et rapport sur les Accords de fixation préalable de prix de
transfert (29 mars 2011), l’IRS des États-Unis indique que les sources suivantes d’informations
comparables ont été utilisées (à différentes fréquences) : Compustat, Disclosure ; Mergent ;
Worldscope ; Amadeus ; Moody’s ; Australian Business Who’s Who ; Capital IO ; Global
Vantage ; SEC ; Osiris ; Japan Accounts et Data on Enterprises (JADE) ; et d’autres. Voir le
site web de l’IRS sur http://www.irs.gov/pub/irs-utl/2010statutoryreport.pdf.
8. En Autriche, par exemple, au début des années 2000, les administrateurs fiscaux ont été
confrontés à la présentation d’un nombre croissant d’études de prix de transfert fondées sur
des bases de données commerciales. Sans avoir accès à la même source de données, les options
pour l’évaluation de la qualité des études reçues étaient limitées. La situation était particuliè-
rement difficile en ce qui concernait les informations sur les comparables étrangers inclus dans
les études (les informations concernant des comparables nationaux pouvaient au moins être
recoupées avec les données fiscales autrichiennes, même s’il n’a pas été possible de s’appuyer
sur ces informations par la suite dans un cas en raison du secret fiscal). Une analyse coûts-avan-
tages après un abonnement pilote d’un an a montré que les constatations de vérification sup-
plémentaires basées sur des études ajustées l’emportaient sur le coût de l’abonnement.
9. Voir par exemple, l’Australian Securities and Investment Commission et la SEC des États-Unis.
10. Voir les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010a,
paragraphe 3.37).
11. La question du manque de données comparables pour les analyses de prix de transfert a été
soulignée dans un rapport au Groupe de travail sur le développement des principales écono-
mies du Groupe des vingt (G20) sur l’impact du BEPS dans les pays à faible revenu. Afin de
définir des orientations sur ce défi, le G20 a mandaté des organisations internationales (le FMI,
l’OCDE, les Nations Unies et le Groupe de la Banque mondiale) pour élaborer une trousse à
outils sur la façon de « Remédier aux difficultés d’accès aux données comparables pour l’ana-
lyse du prix de transfert ». Cette trousse à outils devrait paraître en 2016/2017.
12. Par souci de simplicité, aux fins de l’enquête, aucune distinction n’a été faite entre les « com-
parables étrangers » et l’utilisation de « données d’autres marchés » (comme indiqué précédem-
ment). Ainsi, dans la présentation des résultats de l’enquête, l’expression comparables étrangers
englobe l’utilisation des deux (Christ, Cooper et Loeprick 2015).
13. Voir le site web de l’OCDE sur http://www.oecd.org/dataoecd/41/4/45765363.pdf.
14. En d’autres termes, premier entré, premier sorti (FIFO), dernier entré, premier sorti (LIFO).
15. Voir les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010a), chapitre 3,
section 3.36.
16. Voir également la note du Secrétariat de l’OCDE sur les « ajustements de comparabilité »
(2011), disponible sur le site web de l’OCDE, http://www.oecd.org/dataoecd/41/3/45765353.
pdf, et le projet de chapitre sur l’analyse de comparabilité du Manuel des Nations Unies.
17. Voir les Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010a,
paragraphe 3.50).
18. Lorsque les coûts d’exploitation sont inclus, la condition examinée est basée sur la marge nette
(c’est-à-dire la majoration du coût complet). C’est donc la MTMN qui est appliquée (voir
« Méthode transactionnelle de la marge nette ») par opposition à la méthode du coût majoré.
19. À l’exception du ratio de Berry, où des informations fiables sur les bénéfices bruts sont
nécessaires.
20. Voir les Rapports finaux BEPS, Actions 8–10 : « Aligner les prix de transfert calculés sur la
création de valeur »
21. La première étape consiste à déterminer les bénéfices/pertes pertinentes des parties qui se
rapportent aux transactions contrôlées. Cela nécessite une normalisation du traitement comp-
table entre autres considérations.
22. Voir également Gonnet et Fris (2007).
23. Le partage des bénéfices comparables n’est pas un terme utilisé dans les Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert (2010 a). Toutefois, au paragraphe 2.119, il est fait
référence à l’utilisation de données du marché dans l’application de l’analyse des contribu-
tions : « [c]ette répartition peut s’appuyer sur des données comparables lorsqu’elles sont
disponibles. »
24. Notez qu’en appliquant la méthode du partage des bénéfices à l’aide d’une analyse résiduelle
(voir « Analyse résiduelle »), plus d’une méthode est appliquée au sens large.
25. Voir également les paragraphes 2.1–2.10 des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix
de transfert (2010a).
26. Paragraphe 2.83 de la décision fiscale australienne TR 97/20.
27. La principale différence tient à la question de savoir si oui ou non le quartile inférieur ou
supérieur doit être une observation réelle de la série de données elle-même, ou s’ils peuvent
tomber entre les observations, comme c’est le cas aux termes de la section 482 du Règlement
de l’IRC (qui exige que la moyenne entre deux observations soit utilisée si exactement 25 %
des observations sont égales ou inférieures à l’observation).
28. Voir la Note pratique 7 SARS, paragraphe 11.4.7.
29. INTM467150. http://www.hmrc.gov.uk/manuals/intmanual/intm467150.htm#IDAXJJHG.
30. Par exemple, les critères de recherche devront se concentrer sur les facteurs de comparabilité
significatifs qui sont propres à ces types de transactions (c’est-à-dire, pour les prêts, la devise,
la durée et la cote de crédit du prêteur peuvent être des paramètres de recherche pertinents,
entre autres).
31. Lorsque cela est possible, ces descriptions doivent être corroborées par d’autres sources (par
exemple les pages d’accueil des sociétés), étant donné que, pour diverses raisons, des descrip-
tions de documents publics peuvent souvent être obsolètes ou inexactes.
32. En d’autres termes, premier entré, premier sorti (FIFO), dernier entré, premier sorti (LIFO).
33. Sur les plans de stock-options des employés et les prix de transfert voir également, Employee
Stock Option Plans: Impact on Transfer Pricing de l’OCDE, disponible sur http://www.oecd.org/
dataoecd/35/37/33700408.pdf.
34. Ce qui est implicite dans cet ajustement, c’est l’hypothèse que la déclaration du montant net
d’impôt de 3,25 millions de dollars par la société B a été déterminée sur la base de principes
similaires à ceux adoptés par la société B (juste valeur ou coûts), et que le taux statutaire de
35 % est approprié pour ramener en termes bruts le montant net d’impôt afin de déterminer
un montant avant impôts.
35. En se fondant sur l’exemple dans la Note du Secrétariat de l’OCDE sur les « Ajustements de
comparabilité » (2010)—http://www.oecd.org/dataoecd/41/3/45765353.pdf.
36. Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010a, paragraphe 1.45).
37. Voir, par exemple, Cody et Fickling (2003), Curtis et Ruhashyankiko (2003), Scholz (2006)),
Scholz (2004), et Young (2000).
38. En se fondant sur l’exemple présenté par Büttner (2010).
Bibliographie
Ansoff, I. 1957. “Strategies for Diversification.” Harvard Business Review 35: 113–24.
Büttner, W. 2010. “Use of Foreign Comparables and Comparability Adjustments for
Economic (Market) Differences.” Présenté lors d’un atelier sur les prix de transfert
et l’échange d’informations, OCDE, Quito, Équateur, 24–27 août.
CFFR (Centre for Financial Reporting Reform). 2016. Mission Statement. Washington
DC, Banque mondiale. http://siteresources.worldbank.org/EXTCENFINREPREF/
Resources/CFRR_brochure_spreads.pdf.
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• Services intragroupe
• Transactions financières
• Actifs incorporels
• Accords de répartition des coûts
• Entités et opérations de lancement déficitaires
• Réorganisations d’entreprises
• Économies de localisation
• Réglementation publique
• Accords de compensation
• Prix de transfert et valeur en douane
• Prix de transfert et taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
• Attribution de bénéfices à des établissements stables
Services intragroupe
Au contraire des biens corporels, les transactions relatives à des services internationaux
ne peuvent ni être interceptées ni être observées aux frontières. De ce fait, on considère
généralement que ces transactions sont difficiles à imposer, en particulier dans les pays
où l’administration fiscale continue de s’appuyer largement sur des contrôles physiques
(FMI, 2011). Comme les paiements relatifs à des prestations intragroupe (services de
gestion, d’administration, de marketing ou services techniques, par exemple) sont consi-
dérés, dans la plupart des pays, comme déductibles de l’assiette fiscale et ne sont géné-
ralement pas soumis à des retenues à la source, lorsque des transactions de ce type ont
lieu entre parties associées, la base d’imposition des pays est exposée à un fort risque de
manipulation des prix de transfert. La manipulation des prix des transactions de services
est un problème de première importance pour de nombreux pays en développement.
En effet, en vertu du modèle d’affaires de nombreuses entreprises multinationales, les
filiales locales font souvent appel à la gestion et à l’expertise technique de sociétés
étrangères associées. De plus, dans les pays en développement, il n’est pas rare que la
facturation des services intragroupe se fasse sur la base d’un pourcentage des recettes du
bénéficiaire plutôt que sur la base du coût effectif de la prestation de services.
Au niveau international, le chapitre 7 des Principes de l’OCDE applicables en matière
de prix de transfert à l’intention des entreprises multinationales et des administrations fis-
cales (2010c) et la méthode simplifiée récemment introduite pour les services à faible
valeur ajoutée1 donnent des directives précises sur les différents aspects à prendre en
compte pour la détermination des prix de transfert des services intragroupe. L’approche
de la législation sur les prix de transfert proposée par le Secrétariat de l’Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE) comprend également un
article consacré aux services intragroupe. Au niveau régional, le Forum conjoint de
l’Union européenne sur les prix de transfert (FCPT) a publié un rapport sur les services
intragroupe à faible valeur ajoutée (FCPT, 2010) ; au niveau national, différents pays,
parmi lesquels l’Australie, la Nouvelle-Zélande (voir l’encadré 5.1), Singapour et les
États-Unis, proposent des lignes directrices détaillées sur le traitement des services intra-
groupe du point de vue des prix de transfert. D’autres pays, comme l’Afrique du Sud,
se contentent de faire référence au chapitre 7 des Principes de l’OCDE applicables en
matière de prix de transfert dans leurs propres directives administratives2.
En règle générale, les directives ou la législation relatives aux services intragroupe
abordent deux problèmes principaux : il s’agit a) de déterminer si des services factu-
rables ont effectivement été fournis, et b) dans l’affirmative, de déterminer si la rému-
nération des services en question est conforme au principe de pleine concurrence.
Pour déterminer si des services facturables ont effectivement été fournis, il convient
en règle générale d’examiner certains aspects, tels les services d’actionnaires (activités
effectuées par une entité en sa qualité d’actionnaire), les services rendus sur demande,
les services qui font double emploi et les bénéfices passifs d’association (lorsque des
entreprises associées perçoivent un bénéfice simplement parce qu’elles font partie d’un
groupe multinational plus grand).
Les pays qui ont introduit des directives ou des lois spécifiques sur les services intra-
groupe sont nombreux à avoir également prévu des régimes de protection et des
mesures de simplification. Ces dernières sont généralement applicables aux services à
faible valeur ajoutée ou aux transactions relatives à des services de minimis, et com-
prennent souvent des marges de tolérance sur les coûts.
Certains services courants (juridiques, administratifs et informatiques, par exemple3)
sont généralement considérés comme des services à faible valeur ajoutée. En l’absence
de mesures de simplification, les entreprises multinationales qui peuvent avoir à justifier
du bénéfice et de la rémunération correspondant à un appui fourni par le siège ou des
centres de services partagés aux différentes entités du groupe risquent de se trouver
confrontées à de lourdes contraintes de conformité fiscale. En règle générale, quand le
principe de pleine concurrence est appliqué, les coûts de fourniture de ce type de ser-
vices ne sont que modestement majorés lorsque leur prix est calculé selon la méthode
du coût majoré ou selon la méthode transactionnelle de la marge nette, à l’aide d’un
indicateur financier basé sur les coûts (pour ces méthodes voir le chapitre 4 ; voir aussi
1. Comprendre le prix, aller au-delà des apparences et produire des documents (concernant les ser-
vices effectivement fournis, les bénéfices dégagés, la base de facturation, etc.).
2. Même si la méthode du coût majoré est généralement la meilleure, ne pas exclure la possibilité
d’éléments de comparaison internes (si des services similaires sont fournis à des tiers par le
prestataire).
3. Prêter attention aux « services qui font double emploi » : vérifier en particulier si l’entreprise concer-
née dispose en Nouvelle-Zélande d’une infrastructure qui propose le même type de services que
ceux qui sont facturés par une entité étrangère.
4. Examiner avec soin les facturations portant sur des directeurs/dirigeants (dont l’activité se limite au
contrôle des investissements) et les frais réglementaires à l’étranger (frais de conformité à la loi
Sarbanes Oxley, par exemple) – il s’agit le plus souvent de « services d’actionnaires » non
facturables.
5. Définir correctement la base des coûts (en tenant compte de la déductibilité fiscale dont jouissent
en Nouvelle-Zélande les éléments inclus dans un accord de répartition des coûts) et procéder à un
test de bon sens – est-ce cohérent, en particulier au vu du résultat final ?
6. Veiller à ce que les marges soient justes et raisonnables, adaptées à la nature du service et des
risques encourus, par exemple :
• pas de majoration pour la simple imputation de coûts de tiers ;
• majorations minimes sur les services d’appui à faible risque ;
• majorations plus élevées en cas d’appel à un savoir-faire spécialisé ou une expertise.
7. Vérifier que la clé de répartition entraîne une charge proportionnelle aux bénéfices attendus –
dans cette optique, ne considérer que le seul chiffre d’affaires peut s’avérer une méthode trop
simple et trop arbitraire (il ne faut pas faire l’hypothèse d’un rapport étroit entre les services rendus
et les ventes sans procéder à une analyse approfondie).
8. S’agissant des investissements directs à l’étranger/des exportateurs néo-zélandais, identifier et fac-
turer en totalité les services de gestion et autres services d’appui fournis à des entreprises associées
à l’étranger (y compris des sociétés étrangères contrôlées).
9. Ne pas oublier qu’une succursale n’a pas d’existence juridique distincte du reste de l’entreprise –
par conséquent, l’imputation des services doit se faire exclusivement sur la base des coûts effectifs
(sans majoration).
10. Ne pas oublier les autres obligations fiscales, telles que les retenues à la source sur les services
effectués en Nouvelle-Zélande par des associés étrangers et les redevances (« savoir-faire et ser-
vices connexes »).
Pour une analyse plus détaillée, se référer au chapitre VII (Considérations spéciales sur les services
intragroupe) des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert, qui fait autorité en la
matière.
a. Voir Inland Revenue (2015)
le tableau 5.1). Par conséquent, c’est souvent la détermination d’une base de coût
appropriée qui est l’élément le plus important pour vérifier le respect du principe de
pleine concurrence (FCPT, 2011).
D’autres pays ont mis en place des mesures de simplification pour certains services
intragroupe : c’est le cas de l’Autriche, du Japon, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande
et, plus récemment, de la Hongrie (voir encadré 5.2). Les mesures de simplification et
les régimes de protection constituent un compromis entre le risque encouru par les
recettes fiscales et les contraintes imposées aux contribuables et aux administrations
fiscales qui, en l’absence de ces mesures, seraient obligées de calculer et d’appliquer des
majorations appropriées. Compte tenu des avantages d’une approche commune, à large
champ d’application, le concept d’un régime de protection (appelé « approche option-
nelle simplifiée ») pour les services à faible valeur ajoutée a été ajouté aux Principes de
l’OCDE applicables en matière de prix de transfert. Des recommandations sont formulées
à propos d’un large éventail de catégories de services, des clés de répartition pour un
traitement équitable des entreprises associées se trouvant dans des conditions similaires
et des exigences en matière de rapports. L’approche repose sur un accord général relatif
Tableau 5.1 Traitement de la majoration des services intragroupe courants dans une sélection de pays
Pays Lignes directrices Source
Australie Majoration de 7,5 % (ou minoration de 5 % [pouvant aller jusqu’à 10 % ATO Taxation Ruling TR 1999/1
dans certaines circonstances]) sur les « services auxiliaires » et les cas (règlement du fisc australien)
de minimis sous réserve de certaines conditions. (voir en annexe)
Nouvelle- Majoration de 7,5 % (ou minoration de 5 % [pouvant aller jusqu’à 10 % Paragraphe 558,
Zélande dans certaines circonstances]) sur les « services auxiliaires » sous réserve Inland Revenue 1997
de certaines conditions.
Singapour Majoration de 5 % sur les « services courants » fournis par la maison mère IRAS 2009
ou une société de services du groupe pour « raisons de commodité
commerciale et d’efficience ».
États-Unis Au titre de la « méthode du coût des services », certains services à §1.482-9(b) règlements de l’IRC,
« faible marge » peuvent être payés sur la base du coût sans réalisation section 482
d’un bénéfice (marge) sous réserve de diverses conditions.
Note : ATO = Australian Taxation Office; IRAS = Inland Revenue Authority of Singapore; IRC = Internal Revenue Code.
Encadré 5.2 Règlements hongrois sur les services à faible valeur ajoutée
Sur la base des travaux du FCPT concernant les services intragroupe à faible valeur ajoutée (adoptés par
la Commission européenne en janvier 2011), à la fin de l’année 2011, la Hongrie a révisé sa réglementa-
tion relative aux prix de transfert pour y inclure un traitement spécial des services intragroupe à faible
valeur ajoutée (une liste non exhaustive est annexée à la réglementation). Cette nouvelle réglementa-
tion prévoit en particulier des exigences simplifiées en matière de documentation, l’application de la
méthode du coût [total] majoré, sans nécessiter d’analyse séparée et une marge de tolérance avec des
majorations de 3 à 7 % pour les transactions inférieures ou égales à 150 millions de florints, 5 % du
revenu net du prestataire de services et 10 % des coûts et dépenses d’exploitation du bénéficiaire pour
l’année concernée (Ernst & Young 2012, 79).
Transactions financières
La plupart des groupes d’entreprises multinationales ont mis en place des accords finan-
ciers intragroupe qui portent souvent sur des sommes substantielles. Le niveau des
dettes des différentes entités est relativement facile à manipuler au sein d’un groupe
d’entreprises multinationales et les frais de financement (intérêts et frais de garantie)
étant généralement déductibles et soumis à des impôts à la source limités ou nuls6, les
accords financiers intragroupe non conformes au principe de pleine concurrence
peuvent présenter un risque important pour les recettes fiscales. Ce risque est probable-
ment accru au niveau mondial par le recours à des dispositifs hybrides dont le but est
d’obtenir une imposition inférieure à celle d’un régime unique7. D’après les travaux
menés par Fuest, Hebous et Riedel (2011), les pays en développement sont particuliè-
rement exposés aux transferts de dettes. Les lois et règles sur les prix de transfert qui
visent à limiter la déductibilité des intérêts peuvent fournir à l’administration fiscale la
base juridique nécessaire pour veiller à ce que la base d’imposition du pays ne soit pas
érodée par des accords financiers non conformes au principe de pleine concurrence.
accords financiers intragroupe se limitent à des prêts et des garanties intragroupe, même
si les entreprises multinationales s’engagent de plus en plus couramment dans des tran-
sactions financières intragroupe plus complexes, telles que le regroupement de liquidi-
tés, les instruments dérivés et les fonctions de trésorerie centralisées (incluant par
exemple la couverture du risque de change). Les administrations fiscales s’inquiètent en
particulier du recours à des entités d’entreprises multinationales relevant de systèmes à
faible imposition qui fournissent des fonds sans avoir d’autre activité économique signi-
ficative et enregistrent des revenus supérieurs à ce que rapporterait un taux sans risque.
La réponse proposée par le projet BEPS de l’OCDE et du G20 comprend des directives
relatives à la répartition des risques entre les parties qui sont en mesure de les assumer
et de les maîtriser (révisions du chapitre 1 des Principes de l’OCDE applicables en matière
de prix de transfert) combinées à des règles sur la déductibilité des intérêts et sur les
sociétés étrangères contrôlées (SEC).
Pour s’assurer que les accords financiers sont conformes au principe de pleine
concurrence, il faut avoir une compréhension approfondie des transactions financières
et des marchés, et parfois même avoir accès à certaines données spécialisées du marché.
De ce fait, les coûts de conformité peuvent être importants, voire disproportionnés,
pour les entreprises privées – en particulier pour les petits prêts – ce qui peut justifier
la mise en place de mesures de simplification. C’est la raison pour laquelle de nombreux
pays, comme l’Afrique du Sud, l’Autriche, les États-Unis, le Japon, la Nouvelle-Zélande
(voir encadré 5.4) et la Slovénie (OCDE, 2011) ont introduit pour les prêts des mesures
de simplification qui prévoient des taux d’intérêt maximums autorisés ou des méthodes
simplifiées de détermination des prix de transfert.
Tant au niveau international que national, il existe peu de directives portant spécifi-
quement sur la manière de traiter les accords financiers hors prêts intragroupe du point
de vue des prix de transfert. S’agissant des frais de garantie, une action en justice introduite
en 2010 au Canada (La Reine c. General Electric Capital Canada Inc., 2010 FCA 34)
donne des indications sur l’application du principe de pleine concurrence. On retiendra
« Pour les petits prêts (capital inférieur à 2 millions de dollars néo-zélandais), nous considérons actuelle-
ment que 300 points de base (3 %) au-dessus de l’indicateur de base pertinent correspondent grosso
modo à un taux conforme au principe de pleine concurrence en l’absence d’un taux du marché facilement
accessible pour un instrument de dette présentant des conditions et des caractéristiques similaires.
S’agissant des prêts portant sur un capital inférieur ou égal à 10 millions de dollars néo-zélandais, les
estimations de banquiers indépendants sont généralement acceptables bien que, là aussi, une grande atten-
tion soit nécessaire. En particulier, ces estimations sont généralement acceptées sur une base indicative qui
n’inclut pas de processus complet de vérification préalable ni d’engagement de la part de la banque. Pour tous
les prêts portant sur un capital supérieur à 10 millions de dollars néo-zélandais, nous demandons que les taux
appliqués soient justifiés par une démarche plus scientifique et plus comparative. »
a. Voir : http://www.ird.govt.nz/transfer-pricing/practice/transfer-pricing-practice-financing-costs.html.
que, dans cette affaire, le tribunal a décidé que la relation maison mère/filiale devait être
reconnue et considérée comme une composante économique pertinente de la fixation du
prix des garanties intragroupe. Il reste toutefois à voir si cette position sera reprise dans
d’autres pays (voir l’encadré 5.5 pour des exemples de directives sur la manière de consi-
dérer les transactions financières du point de vue des prix de transfert).
Par le passé, les règles relatives à la sous-capitalisation étaient généralement axées sur
la détermination d’un montant maximum de dette ouvrant droit à déduction des inté-
rêts payés. Toutefois, lorsque l’accent est mis uniquement sur le niveau des dettes, il est
possible de recourir à une stratégie fiscale englobant le taux d’intérêt et les frais de
garantie pour contourner ces dispositions (en gonflant le coût de la dette plutôt que son
montant). C’est pourquoi un surcroît d’attention a récemment été porté au niveau des
intérêts susceptibles d’être déduits par le biais de règles contre le « dépouillement des
bénéfices » (voir le tableau 5.2) ou par le renforcement du principe de pleine concur-
rence dans les accords financiers. Conformément à l’approche adoptée par un certain
nombre de pays (Allemagne, Italie, Espagne, par exemple) qui consiste à limiter les
déductions des intérêts à un pourcentage du bénéfice avant intérêts, impôts, déprécia-
tion et amortissement (EBITDA), l’OCDE (au titre de l’action BEPS portant sur l’éro-
sion de la base d’imposition par les déductions d’intérêts) recommande une règle contre
le dépouillement des bénéfices. Il s’agit de s’appuyer sur un ratio déterminé (entre 10
et 30 %) pour limiter les déductions nettes à une part de l’EBITDA, mesure qui peut
Note : Des régimes de protection similaires sont appliqués dans beaucoup d’autres pays, souvent assortis d’exemptions ou de traitements
différentiels pour les institutions financières. Le ratio est de 3/1 en Australie, 3/1 au Chili, 1,5/1 en France, 3/1 en Hongrie, 3/1 en Pologne,
3/1 en Fédération de Russie (12,5/1 pour les sociétés ayant des activités de banque ou de prêt) et de 4/1 en Slovénie (BIFD, sans date).
EBITDA = bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement.
a. Voir section 106, Income Tax Ordinance 2001.
b. Voir Note pratique du SARS, Note 2, 1996.
c. Voir BIFD 2011.
d. Pour de plus amples informations, voir “Norway Issues Regulations on Exemptions to the New Interest Deduction Limitation Rules” à l’adresse
http://www.ey.com/GL/en/Services/Tax/International-Tax/Alert--Norway-issues-regulations-on-exemptions-to-the-new-interest-deduction-
limitation-rules.
être complétée par une règle fondée sur un ratio applicable au groupe à l’échelle mon-
diale, de manière à permettre aux membres d’entreprises multinationales fortement
endettées de déduire des intérêts jusqu’à hauteur du ratio du groupe8.
Au moment de décider de la mise en place de règles relatives à la sous-capitalisation
et de concevoir ces règles, il convient de veiller à équilibrer le besoin de protéger la base
d’imposition et celui d’établir un climat favorable aux investissements, en tenant compte
des politiques d’investissement et d’imposition du pays9. Sur la base d’une étude de
l’OCDE et des pays européens sur la période 1996-2004, Büttner et al. (2008) arrivent à
la conclusion que si les règles relatives à la sous-capitalisation constituent un outil efficace
contre les stratégies fiscales, elles ont un effet négatif sur les investissements.
Actifs incorporels
Les actifs incorporels jouent un rôle croissant dans l’évaluation de la création de valeur
et une part importante de la valeur ajoutée leur est imputable. De nombreuses sociétés
ont réduit leur investissement dans les actifs corporels et les actifs à court terme
(par exemple en externalisant la fabrication) pour concentrer leurs ressources sur le
Figure 5.1 Modèle d’affaires d’une société traditionnelle axée sur des actifs corporels, et d’une société axée
sur des actifs incorporels
Fabricant d’équipements
Propriétaire de la marque
d’origine
Fort Faible
(encours, (livraison
produits finis) Capital circulant directe)
Fort
(propriété de Faible
la production) Capital physique (externalisation)
Consciente des difficultés rencontrées par les administrations fiscales et les contri-
buables en lien avec les prix de transfert et les actifs incorporels, l’OCDE a lancé en
2011 un projet sur les aspects des actifs incorporels relevant des prix de transfert, qui
est devenu l’une des composantes essentielles du projet BEPS. Les recommandations
formulées dans ce cadre mettent l’accent sur les problèmes d’évaluation rencontrés par
les administrations fiscales et précisent qu’en situation d’incertitude, des approches
différenciées peuvent s’avérer nécessaires, en passant notamment par la prise en compte
des résultats ex post, en raison d’asymétries de l’information qui compliquent l’évalua-
tion des actifs incorporels par l’administration. L’encadré 5.6 donne des exemples de
ressources documentaires sur les prix de transfert et les actifs incorporels.
• pour permettre aux membres d’une entreprise multinationale de partager les coûts
– et donc les risques – d’activités de recherche et de développement
• pour établir un cadre de mobilisation d’expertises combinées au sein d’une entreprise
multinationale
• pour réaliser des économies sur les coûts et accroître l’efficacité par des économies
d’échelle
• pour obtenir des avantages fiscaux (un ARC peut, par exemple, permettre de réduire
de futurs flux de redevances ou de faire migrer une propriété intellectuelle)
Du point de vue des prix de transfert, les ARC soulèvent des problèmes spécifiques
en rapport avec :
En règle générale, les pays n’ont publié, au mieux, que des directives limitées sur le
traitement des ARC. L’administration fiscale de certains pays ne tient même pas compte
des ARC à des fins fiscales (l’Australie et les États-Unis sont des exemples de pays qui
ont publié des directives détaillées sur le sujet). Dans le cadre de son projet actuel sur
les aspects des actifs incorporels qui relèvent des prix de transfert, l’OCDE a révisé ses
lignes directrices sur les ARC afin d’éviter que ceux-ci ne deviennent des instruments
de contournement des nouvelles directives en matière de prix de transfert qui tiennent
compte des hypothèses de risque et des transactions impliquant des actifs incorporels.
L’objectif est de veiller à ce que les ARC soient évalués sur la base des dispositifs effec-
tifs et non sur les termes des contrats. L’encadré 5.7 présente une sélection de ressources
documentaires sur les ARC.
exemple, exiger d’une entité locale qu’elle engage des dépenses supplémentaires ou enre-
gistre une baisse de ses recettes au moment de la mise sur le marché d’un nouveau produit
ou d’un nouveau service. Une entreprise indépendante ne supporterait toutefois pas de
telles pertes sans attente de bénéfices. Comme le précise Wright (2002, 174) à propos des
pratiques américaines en matière de prix de transfert « en règle générale, les filiales de
vente sont autorisées à déclarer des pertes de lancement pendant une période inférieure
ou égale à trois ans ». Une stratégie commerciale, de type pénétration d’un marché, est à
prendre en compte dans l’analyse de comparabilité ; cette stratégie et les bénéfices qui en
sont attendus à terme doivent être documentés par le contribuable pour établir auprès de
l’administration fiscale la nature pleinement concurrentielle de la stratégie.
Les administrations fiscales prévoient généralement d’effectuer une vérification des
prix de transfert des entités qui subissent des pertes sur plusieurs années d’affilée (voir
chapitre 8). Elles ont tout intérêt à envisager de mettre en place une politique interne
d’examen des entités déficitaires tenant compte des conditions économiques locales. En
Chine, par exemple, les entreprises qui déclarent des pertes sur au moins deux années
consécutives ont toutes les chances de faire l’objet d’une vérification portant sur les prix
de transfert11. En Nouvelle-Zélande, selon le Service des impôts, « une période continue
de pertes peut signaler une politique de prix de transfert dénuée de logique commer-
ciale12. L’encadré 5.8 présente une sélection de ressources documentaires sur les entités
et les opérations de lancement déficitaires.
Réorganisations d’entreprises
Les réorganisations d’entreprises impliquent généralement des opérations de centralisa-
tion des fonctions, des actifs (actifs incorporels en particulier) et des risques, ainsi que
d’un potentiel de bénéfice associé. La transformation d’un fabricant à part entière en
sous-traitant ou en fabricant à façon et la transformation d’un distributeur de plein
exercice en distributeur limité à risque réduit ou en commissionnaire sont des
exemples de réorganisations d’entreprises. Celles-ci se sont multipliées au cours des
dix dernières années. Les services fiscaux s’intéressent particulièrement à l’impact de
ces transformations sur la base d’imposition locale par suite de la modification du poten-
tiel bénéficiaire et donc du potentiel fiscal qu’implique la réorganisation des fonctions,
des actifs et des risques.
Les pays étant préoccupés par l’érosion de la base d’imposition et les entreprises
privées par le manque de coordination des administrations fiscales, l’OCDE a lancé un
projet sur ce sujet. Celui-ci a débouché sur l’ajout du chapitre 9, « Réorganisations des
entreprises et prix de transfert », aux Principes de l’OCDE applicables en matière de
prix de transfert. Ce chapitre couvre un certain nombre de difficultés rencontrées dans
l’application du principe de pleine concurrence aux réorganisations d’entreprises. Il
donne des lignes directrices sur les questions suivantes :
Par ailleurs, certains pays ont édicté leurs propres directives ou lois sur les aspects
prix de transfert des réorganisations d’entreprises. En Allemagne, des lois régissant cet
aspect des réorganisations transfrontalières d’entreprises sont entrées en vigueur en
2008 ; l’administration fiscale australienne a, quant à elle, exposé ses vues sur l’applica-
tion de la législation australienne sur les prix de transfert aux réorganisations d’entre-
prises dans son règlement TR2011/1.
Outre les aspects spécifiques aux prix de transfert, des différends portant sur l’exis-
tence d’établissements stables peuvent survenir en liaison avec les opérations de réorga-
nisation (voir le tableau 5.3). Ce problème varie en fonction de la législation nationale
des pays concernés et de la définition d’un établissement stable aux termes des conven-
tions fiscales applicables (Cooper et Law, 2010).
Économies de localisation
On parle d’économies de localisation lorsqu’une entreprise multinationale réalise des
économies de coûts (réduction des coûts de main-d’œuvre ou de matériaux, par
exemple) par suite de la délocalisation de certaines activités. On considère généralement
que ces économies correspondent au bénéfice net tiré par l’entreprise multinationale de
la délocalisation (c’est-à-dire les économies réalisées grâce à la délocalisation moins les
coûts de redéploiement et l’éventuelle augmentation des coûts associés à la nouvelle
localisation). La figure 5.2 donne un exemple des économies de coûts réalisés après la
délocalisation de certaines activités commerciales d’une société. Dans cet exemple, les
activités de fabrication de la société sont délocalisées, transférées ou déménagées du
pays A vers le pays B. La société supporte des coûts de transport supplémentaires de 50
mais réduit ses coûts de production de 200, soit des économies de localisation de 150
(les coûts de relocalisation étant négligeables).
Lorsque les économies de localisation sont importantes, la question se pose de savoir
comment les répartir entre les parties : ces économies doivent-elles être attribuées au
contribuable dans le pays des plus faibles coûts, à la partie ou aux parties qui achètent
les biens ou services ou proportionnellement à toutes les parties concernées ? C’est un
problème qui peut être particulièrement aigu dans les pays en développement, notam-
ment ceux qui ont attiré des investissements étrangers en raison du faible coût de la
main-d’œuvre et des matériaux. Selon les Principes de l’OCDE applicables aux prix de
transfert, cette répartition dépend de ce que décideraient des parties indépendantes dans
des circonstances similaires. Par conséquent, les économies de localisation ne nécessitent
aucun ajustement particulier lorsqu’il existe des données comparables fiables sur le
marché local.
Quelques pays ont publié des lignes directrices sur le traitement des économies de
localisation. Aux États-Unis, par exemple, la section 1.482-1 (d) (4) (ii) (c) de l’IRC stipule :
Si un contribuable non contrôlé mène ses activités sur un marché géographique différent du
contribuable contrôlé, des ajustements peuvent s’avérer nécessaires pour tenir compte de
différences de coût significatives entre marchés géographiques. Ces ajustements seront fondés
sur l’effet que ce différentiel est susceptible d’avoir sur la contrepartie facturée ou payée dans
Prix de transfert = ??
Fabricant
Mandant
(pays B)
B
Bénéfice = ?? Bénéfice = ??
Bénéfice du groupe = 450
le cadre de la transaction contrôlée compte tenu des positions concurrentielles relatives des
acheteurs et des vendeurs sur chacun des marchés. Ainsi, le fait que les coûts totaux de fonc-
tionnement d’un fabricant contrôlé sur un marché géographique donné soient inférieurs aux
coûts totaux de fonctionnement sur d’autres marchés ne justifie généralement des bénéfices
supérieurs pour ledit fabricant que si le différentiel de coûts impliquerait une augmentation
des bénéfices de fabricants indépendants comparables fonctionnant selon le principe de pleine
concurrence, compte tenu des positions concurrentielles des acheteurs et des vendeurs sur le
marché considéré.
Réglementation publique
Pour déterminer si une transaction contrôlée et une transaction non contrôlée sont
comparables, il faut tenir compte du contexte économique (voir le chapitre 3). Pour
ce faire, on analysera le marché dans lequel se déroulent les transactions, en tenant
compte notamment de la nature et de la portée de la réglementation publique. Cette
dernière peut aussi avoir des incidences sur le mode de fonctionnement d’une entité
quand, par exemple, la réglementation impose des obligations fiscales spécifiques à
certains secteurs.
Dans certains pays, des mesures de réglementation publique sans rapport avec les
prix de transfert (contrôles des prix, restrictions de paiement, contrôles des taux d’in-
térêt) peuvent avoir des incidences importantes sur le prix de biens et services. Il
convient donc d’en tenir compte en comparant les transactions soumises à de telles
réglementations et celles qui ne le sont pas. Les Principes de l’OCDE applicables en
matière de prix de transfert énoncent une règle générale en la matière :
En général, ces interventions des pouvoirs publics doivent être prises en compte au nombre
des conditions du marché du pays considéré et en temps normal elles constitueront l’un des
éléments d’appréciation qui permettront de se prononcer sur le prix de transfert pratiqué
par un contribuable sur ce marché. La question qui se pose alors est de savoir si, dans ces
conditions, les transactions effectuées par les entreprises associées sont en conformité avec
celles qui interviennent entre entreprises indépendantes.
Compensations
On parle de compensation lorsqu’une entité procure à une entité associée un bénéfice
qui est compensé par la fourniture d’un bénéfice en retour à la première entité, par
opposition à la fixation d’un prix et à la facturation des différentes transactions. La
compensation peut être volontaire ou involontaire. La figure 5.3 donne un exemple de
compensation entre deux sociétés.
Dans cet exemple, l’entreprise B fournit un savoir-faire à l’entreprise A (titulaire d’un
brevet) et, en retour, l’entreprise A accorde à l’entreprise B le droit d’utiliser le brevet.
Le prix de pleine concurrence de l’utilisation du brevet (100) étant égal au prix de
pleine concurrence de l’utilisation du savoir-faire (100), il s’agit d’un accord de pleine
concurrence et aucun paiement n’est requis de l’une ou l’autre partie. Toutefois, lorsque
le prix de pleine concurrence d’utilisation d’un brevet n’est pas égal au prix de pleine
concurrence d’utilisation du savoir-faire, pour que la compensation soit équitable, un
paiement sera requis de l’une des entités à l’autre.
Entreprise A Entreprise B
Utilisation du brevet
Propriétaire du brevet Détentrice d’un
savoir-faire spécialisé
Prix de pleine concurrence de l’utilisation du savoir-faire = 100
Prix de pleine concurrence de l’utilisation du brevet = 100
Pas de paiement : mécanisme de compensation
Bien que l’acceptation des accords de compensation varie d’un pays à l’autre, ils sont
acceptés dans la plupart des pays sous réserve que leur conformité avec le principe de
pleine concurrence soit suffisamment documentée. En général, la caractérisation et la
quantification des transactions sous-jacentes sont également requises, non seulement
pour garantir la conformité au principe de pleine concurrence mais aussi pour assurer
un traitement adapté de l’accord à d’autres fins (assujettissement à l’impôt à la source
ou application de droits de douane, par exemple).
Dans la pratique, il arrive que, lors d’une vérification ou après un ajustement de prix
de transfert, des contribuables fassent valoir des compensations involontaires. La recon-
naissance ou non de ces compensations par l’administration fiscale dépend générale-
ment de la législation nationale en matière de prix de transfert, des faits et des
circonstances ainsi que de la position adoptée par ladite administration. Aux États-Unis,
en vertu du §1.482-1 (g) (4) le contribuable qui fait l’objet d’une correction des prix de
transfert a la possibilité de demander que l’IRS prenne en compte d’autres transactions
de pleine concurrence qui ont pour effet de compenser la correction, sous réserve de
certaines conditions. L’administration fiscale australienne examine des demandes simi-
laires mais uniquement dans le cadre d’une procédure d’accord mutuel (TR97/20).
En pratique, la plupart des valeurs déclarées à des fins de douane reposent sur la
valeur transactionnelle, laquelle est définie à l’article 1 du Code d’évaluation du GATT
comme le prix effectivement payé ou à payer pour les marchandises lorsqu’elles sont
vendues pour l’exportation à destination du pays d’importation, après ajustement
conformément aux dispositions de l’article 813. Il ne faut envisager une autre méthode
d’évaluation, dans l’ordre indiqué ci-dessous, que si la relation entre les entreprises a
influencé le prix :
• valeur transactionnelle
• valeur transactionnelle de marchandises identiques
• valeur transactionnelle de marchandises similaires
• méthode déductive
• méthode du calcul
• méthode de repli
Figure 5.4 Exemple d’absence d’incidence de la TVA sur les recettes dans
le cas où les deux parties sont soumises au taux plein de la TVA
TVA collectée = 20
TVA sur les importations TVA déduite = 14
@ 20 % = 14 TVA nette = 6
TVA collectée = 20
TVA sur les importations TVA déduite = 10
@ 20 % = 10 TVA nette = 10
On constate des problèmes similaires à ceux que pose l’interaction entre prix de
transfert à des fins d’imposition directe et valeur en douane s’agissant de la valeur utili-
sée comme base de la TVA en cas de correction du prix de transfert. Lorsque l’ajuste-
ment concerne deux parties soumises au taux plein de la TVA, le résultat sera neutre du
point de vue des recettes puisque la TVA payée sera déductible pour les deux parties
(voir la figure 5.4). Il peut néanmoins subsister un problème annexe, lié au moment où
la TVA est collectée ainsi qu’aux pénalités et intérêts éventuellement applicables. Un
problème se pose au niveau des recettes dans le cas où l’une des parties à la transaction
ne peut pas déduire la TVA acquittée, en tout ou en partie.
Tableau 5.4 Modèles de prix de transfert appropriés pour les opérations internes et intragroupe
d’établissements stables
Article Principales caractéristiques
Article 7 du modèle • Le droit d’imposition du pays où est implanté un établissement stable couvre les bénéfices imputables
des Nations Unies audit établissement stable ainsi que les bénéfices issus de la vente de biens ou marchandises de même
(2011) nature ou de nature analogue ou de l’exercice d’activités industrielles ou commerciales de même
nature ou de nature analogue dans le pays de l’établissement stable.
• L’article 7 (2) mentionne le concept d’entreprise distincte et le principe de pleine concurrence tout
en en restreignant explicitement l’application puisqu’il ne peut être tenu compte des opérations
intragroupe relatives au versement d’une redevance ou à des paiements similaires, des services (sauf
s’il existe des frais standards ou lorsque la prestation de services est l’activité principale de
l’établissement stable) ni des intérêts (sauf pour les entreprises bancaires).
• En faisant référence à certains paragraphes du modèle 2008 de l’OCDE, le commentaire prévoit
l’application limitée des principes des prix de transfert à certaines opérations intragroupe (par exemple
le transfert d’un stock de marchandises en vue de sa revente et certaines prestations de services).
Article 7 du modèle de • Le droit d’imposition du pays où est situé un établissement stable ne couvre que les bénéfices
l’OCDE (avant 2010) imputables audit établissement stable.
• L’article 7 (2) mentionne le concept d’entreprise distincte et le principe de pleine concurrence mais
les commentaires relatifs à l’article 7 (3) en restreignent l’application puisqu’il ne peut être tenu
compte des opérations intragroupe relatives au versement d’une redevance ou à des paiements
similaires, des services (sauf s’il existe des frais standards ou lorsque la prestation de services est
l’activité principale de l’établissement stable) ni des intérêts (sauf pour les entreprises bancaires).
• Application limitée des principes des prix de transfert à certaines opérations intragroupe (telles que
le transfert de stocks de marchandises en vue de leur revente et certains services).
Article 7 du modèle • Le droit d’imposition du pays où est situé un établissement stable ne couvre que les bénéfices
de l’OCDE (2010) imputables audit établissement stable.
• Adoption totale de l’approche autorisée de l’OCDE et application extensive des principes de prix de
transfert des étapes 1 et 2.
• Possibilité de prise en compte des opérations intragroupe telles que celles relatives à des biens
corporels, des intérêts, des redevances et des services mais les frais de garantie ne sont pas reconnus
puisque l’on considère que l’établissement stable bénéficie de la même note de crédit que
l’entreprise multinationale (sauf dans certaines circonstances exceptionnelles).
Note : OCDE = Organisation de coopération et de développement économiques
1. Les activités réalisées au travers de l’établissement stable sont identifiées par le biais d’une analyse
fonctionnelle et factuelle. Aux fins de cette analyse, l’établissement stable est assimilé à une entre-
prise distincte et indépendante, qui peut assurer des fonctions, détenir ou utiliser des actifs,
Encadré 5.11 Attribution des bénéfices aux termes de l’article 7 du modèle de convention fiscale
de l’OCDE de 2010 (suite)
prendre des risques, réaliser des transactions avec d’autres entreprises qui lui sont associées ou
non, réaliser des opérations avec l’entreprise dont il fait partie (opérations intragroupe).
2. Lorsque des opérations intragroupe peuvent être prises en compte, leur prix doit être déterminé
sur la base du principe de pleine concurrence.
La présentation de ces deux étapes dans le Rapport renvoie aux Principes de l’OCDE applicables en
matière de prix de transfert, établissant ainsi un lien entre les principes des prix de transfert et la détermi-
nation des bénéfices attribuables à un établissement stable.
Notes
1. Révisions du chapitre 7 des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert à
l’intention des entreprises multinationales et des administrations fiscales. Voir les rapports finaux
sur les actions BEPS 8–10 : « Aligner les prix de transfert calculés sur la création de valeur »,
155–176
2. Voir le paragraphe 18.1 de la Note pratique n° 7 (Services fiscaux d’Afrique du Sud).
3. Il est toutefois important de noter que ce qui est déterminant ce n’est pas le type des services
mais leur nature (services courants). Par exemple, des services de comptabilité seront des ser-
vices de soutien pour la plupart des entreprises multinationales mais concerneront l’activité
essentielle d’une société de comptabilité.
4. Sur la base de ratios déterminés pour la partie bénéficiaire ou le groupe. Les exemples proposés
portent notamment sur la part des services intragroupe dans les coûts totaux, le chiffre d’af-
faires et le bénéfice avant facturation des services intragroupe. Voir la section 7.63 des
Principes révisés.
5. Voir les rapports finaux sur les actions BEPS 8–10 : « Aligner les prix de transfert calculés sur
la création de valeur », Révisions du chapitre 7 des Principes de l’OCDE applicables en matière
de prix de transfert, octobre 2015.
6. Il est très fréquent que les groupes d’entreprises multinationales utilisent les pays ayant des
accords fiscaux favorables pour réduire leurs obligations de prélèvement à la source.
7. La neutralisation des effets de ces dispositifs est au centre de l’Action 2 du projet BEPS. Voir
le site web de l’OCDE, http://www.oecd.org/fr/fiscalite/neutraliser-les-effets-des-dispositifs-
hybrides-action-2-rapport-final-2015-9789264255104-fr.htm.
8. Voir le rapport final sur l’Action 4 du projet BEPS, octobre 2015, sur le site web de l’OCDE,
http://www.oecd-ilibrary.org/docserver/download/2315312e.pdf?expires=1488211948&id=
id&accname=guest&checksum=175D20BB82171C5EC07B7DCE1BE82135.
9. En août 2012, le Programme Fiscalité et développement de l’OCDE a publié un projet de
texte sur la législation relative à la sous-capitalisation intitulé « Thin Capitalization Legislation:
A Background Paper for Country Tax Administrations », une référence utile pour les décision-
naires. http://www.oecd.org/ctp/tax-global/5.%20Thin_Capitalization_Background.pdf.
10. Voir OCDE (2015) Actions 8-10 – Rapports finaux 2015 : « Aligner les prix de transfert cal-
culés sur la création de valeur », page 179. http://www.oecd.org/fr/fiscalite/aligner-les-prix-de-
transfert-calcules-sur-la-creation-de-valeur-actions-8-10-2015-rapports-finaux-9789264249202-fr.
htm.
11. Cf. China, Article 29 2009 Special Measures.
12. Cf. Inland Revenue 2010. Guidance on Losses. Wellington: Inland Revenue.
http://www.ird.govt.nz/transfer-pricing/practice/transfer-pricing-practice-losses.html.
13. Ces ajustements incluent les ajustements obligatoires pour commissions et frais de courtage
(à l’exception des commissions d’achat), le coût des contenants et de l’emballage, la valeur de
produits et services annexes, les redevances et les droits de licence relatifs aux marchandises,
les produits de revente ainsi que des ajustements éventuels pour frais de transport, frais de
chargement, de déchargement et de manutention et le coût de l’assurance.
14. Voir par exemple l’article 73 de la Directive TVA de l’UE.
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relatives aux services intragroupe à faible valeur ajoutée et 2. Approches potentielles
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Promotion du respect
des obligations fiscales au moyen
de la communication, obligations
d’information, documentation relative
aux prix de transfert et sanctions
Communication et information
La promotion du respect par les contribuables de leurs obligations au titre d’un régime
de prix de transfert nouveau ou modifié passe par une communication claire au sujet
de leurs obligations et des attentes placées en eux. Au moment d’introduire une nou-
velle législation ou de définir des exigences en matière d’information, les autorités fis-
cales doivent mener les actions suivantes : a) consulter le secteur privé durant la phase
d’élaboration pour assurer l’adhésion à tous les niveaux, et b) notifier les contribuables
à temps des changements envisagés et leur fournir des orientations suffisantes (voire
une formation s’il y a lieu) pour les sensibiliser et susciter leur adhésion. Le secteur
privé peut être mis à contribution et informé des différentes manières suivantes :
programme d’amnistie fiscale élaboré avec soin peut aider à améliorer le respect des
obligations à l’avenir en offrant aux contribuables l’occasion de revoir leurs pratiques
relativement aux prix de transfert sans crainte de déclencher un contrôle sur les années
antérieures. Le 31 mai 2011, l’Albanie a adopté une loi d’amnistie fiscale en vertu de
laquelle les contribuables avaient jusqu’au 31 décembre 2011 pour payer leurs impôts
non déclarés, notamment le passif découlant de la non-application du principe de pleine
concurrence (à la condition que l’audit pertinent n’ait pas été lancé). Les contribuables
qui adoptaient cette démarche n’étaient tenus de payer que la moitié de leur dette, sans
intérêts ni pénalités (Karakitis et Jasini, 2011).
L’expérience au niveau international donne à penser que « l’idée que l’on se fait des
avantages que recèlent les programmes d’amnistie fiscale est, au mieux, surfaite et ces
avantages ne dépassent généralement pas les coûts du programme (administration et baisse
du niveau de conformité des contribuables) que l’on mesure rarement » (Baer et Le Borgne,
2008, vii). Il n’empêche qu’un programme bien conçu conjugué à des réformes visant à
résoudre les raisons fondamentales du non-respect des obligations fiscales peut être indiqué
dans des cas particuliers, surtout parce qu’une amnistie fiscale peut « être un moyen pra-
tique et efficace de sortir d’une culture d’inobservation des règles et de préparer les
citoyens à une application plus stricte de la loi fiscale » (Baer et Le Borgne, 2008, 57).
de son programme de mise en application de la loi y afférente. Les questionnaires sur les
prix de transfert disponibles en ligne permettent aux contribuables d’évaluer en ce qui les
concerne les risques liés aux prix de transfert (New Zealand Inland Revenue, 2009).
Ces questions sont examinées dans les sections ci-après sur la base d’exemples tirés
d’un certain nombre de pays (voir l’annexe 6A pour un récapitulatif détaillé).
Outre les obligations générales d’information, les administrations fiscales peuvent
souhaiter obtenir des contribuables ou de catégories de contribuables précis des infor-
mations plus détaillées ou des informations sur des sujets et des types de transaction
particuliers. Des questionnaires ciblés peuvent être utilisés à cet effet1.
L’annexe 6A récapitule les informations qu’il peut être utile de collecter et la façon
dont elles peuvent être utilisées. Certaines de ces informations, relatives par exemple au
type de contribuable, au régime de propriété et au détail des activités économiques,
peuvent avoir été collectées antérieurement à des fins autres que les prix de transfert.
Cependant, de nombreux pays ne collectent pas ces informations ou le font, mais les
obtiennent non sans mal.
Au moment de déterminer les informations qu’il peut être utile de collecter, les
autorités fiscales devraient se référer aux indicateurs des risques liés aux prix de transfert
utilisés pour identifier et sélectionner les contribuables dont les prix de transfert seront
vérifiés (voir au chapitre 8).
Les documents dont la production est exigée au stade de la déclaration d’impôt devraient
se limiter à ceux qui sont suffisants pour permettre à l’administration fiscale de se faire une
idée des contribuables devant faire l’objet d’un examen approfondi.
Figure 6.1 Extrait d’une déclaration d’impôt sur les sociétés en Nouvelle-Zélande
Informations
35. Des paiements ont-ils été versés à des non-résidents ? Notamment des dividendes, des intérêts, des frais de gestion, des paiements
en échange de connaissances techniques, des redevances ou des paiements effectués au titre d’un marché pour des services rendus par
des entrepreneurs non-résidents.
35 Non Passez à la question 36. Oui Passez à la question 35A.
35A. La retenue d'impôt des non-résidents et/ou la retenue à la source pour les entrepreneurs non-résidents a-t-elle été appliquée
à tous les paiements ?
35A Non Oui
38. La société a-t-elle reçu des dividendes d’origine étrangère durant l’exercice ?
38 Non Passez à la question 39.
Oui Voir la page 44 du guide.
39. La société est-elle contrôlée ou détenue par des non-résidents ?
39 Non Passez à la question 40.
Oui Voir la page 46 du guide.
40. Inscrire ici la valeur totale des intérêts économiques les plus bas
reçus par les actionnaires durant l’exercice. Voir la page 47 du guide. 40 %
Figure 6.2 Extrait d’une déclaration d’impôt sur les sociétés en Afrique du Sud
Source : Formulaire ITR14 disponible pour les sociétés enregistrées dans un système électronique sur www.sarsefiling.co.za.
Depuis le 1er janvier 2013 et sur demande de l’autorité fiscale danoise (SKAT), tout
contribuable est tenu de soumettre dans un délai de 90 jours une déclaration d’un véri-
ficateur indépendant sur la conformité au principe de pleine concurrence.
Le SKAT ne peut formuler une telle demande à l’endroit d’une société que dans les
cas de figure suivants :
• La société effectue des opérations interentreprises avec des résidents dans des États
non membres de l’Union européenne (UE) ou de l’Espace économique européen qui
n’ont pas de convention fiscale avec le Danemark
• Elle a enregistré des résultats d’exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) négatifs
pendant quatre années consécutives en moyenne
Tableau 6.2 Seuils à partir desquels certains pays exigent la communication d’informations
Pays Seuil Obligation correspondante
Albanie Les contribuables engagés dans des transactions contrôlées Obligation de remplir et de remettre à la
(notamment les soldes de prêt) qui, pendant la période de direction régionale des impôts dont ils
référence, dépassent un total de 50 000 000 de lekë. Lorsque relèvent une notification annuelle des
les transactions sont agrégées, les revenus et les dépenses transactions contrôlées.
ne peuvent pas se compenser.
Australie Sociétés dont le total des transactions internationales entre parties Obligation de remplir le formulaire 25A
liées s’élève à plus de 1 million de dollars australiens (les soldes de (remplacé depuis 2012)a.
prêt inclus) ; ce seuil est passé à 2 millions de dollars australiens
dans le nouveau barème des transactions internationales.
Danemark L’ensemble des transactions contrôlées durant l’exercice dépasse Obligation de remplir le formulaire sur
5 millions de couronnes danoises. les transactions contrôléesb.
Canada Déclarant ou société de personnes dont l’ensemble des transactions Obligation de remplir le formulaire T106c.
à déclarer effectuées avec des non-résidents dépasse 1 million de
dollars canadiens.
Colombie Contribuable engagé dans des transactions avec des parties liées Obligation de remplir des déclarations
étrangères qui, à la fin de l’exercice, dépassent le plafond de informatives individuelles ou
capitalisation brute fixé à 100 000 UI (environ 1,2 million de consolidées et de communiquer des
dollars) ou génèrent des revenus bruts d’un montant au moins informations sur les comparables
égal à 610 000 UI (près de 7,3 millions de dollars) ainsi que tous les conformément à la Résolution 011188
contribuables qui opèrent dans des paradis fiscauxd. (2010)e.
Note : UI = unité imposable.
a. Voir annexe 6C.
b. Voir annexe 6D.
c. Voir annexe 6B.
d. PwC, 2011.
e. Voir annexe 6B.
« … de nombreux contribuables (sociétés nationales et multinationales) ont compris qu’il était important de
préparer les documents relatifs aux prix de transfert au moment où les transactions concernées sont effec-
tuées. Elles ont donc entrepris de préparer cette documentation. Ceux des contribuables qui l’ont fait au cours
des années antérieures mettent à jour leur documentation un peu plus régulièrement. Les contribuables
s’appliquent désormais à tenir compte des incidences des prix de transfert dans leurs décisions en la matière
au quotidien ainsi que dans leurs échanges avec les entités liées. De même, chaque fois qu’une entreprise
subit de profondes transformations, sous la forme d’une restructuration par exemple, les implications liées aux
prix de transfert sont maintenant considérées en priorité ».
Tableau 6.3 Points à prendre en compte pour définir des règles sur la documentation
des prix de transfert
Point Paramètres à prendre en compte
Charge de la preuve • À qui du contribuable ou de l’administration fiscale incombe la charge
de la preuve ?
• Comment l’existence d’une documentation des prix de transfert
influence-t-elle la charge de la preuve ?
Obligations et incitations • Quelles sont les obligations faites et les incitations offertes aux
relatives à la préparation contribuables pour préparer des documents, par exemple les sanctions
des documents applicables en cas de non-respect des règles ou alors l’exonération ou la
réduction des pénalités pour les contribuables respectueux des règles ?
Champ des obligations • Lorsque des sanctions sont prévues, certains contribuables ou certaines
(le cas échéant) transactions sont-ils exemptés de l’obligation de fournir des documents ?
Préparation et soumission • Quand les documents relatifs aux prix de transfert doivent-ils être préparés :
au moment de la transaction, au moment du dépôt ou sur demande ?
Contenu • Quelles informations doivent contenir les documents ?
• Les obligations sont-elles différentes pour certains contribuables (comme)
ou certaines transactions ?
Langue et forme • Dans quelle langue les documents doivent-ils être rédigés ?
• Sous quelle forme et dans quel lieu les documents doivent-ils être conservés ?
Note : PME = petites et moyennes entreprises
Dans certains pays comme le Canada, l’Inde, l’Afrique du Sud et les États-Unis, la
charge de la preuve est déplacée sur le contribuable.
La législation doit indiquer clairement s’il appartient au contribuable ou à l’adminis-
tration fiscale de prouver que les prix sont conformes au principe de pleine concurrence,
car cela influe sur les informations et les documents qui doivent être produits et soumis
par les sociétés.
• Le meilleur moyen de prouver que ses prix de transfert sont conformes au principe
de pleine concurrence tel que le prescrit l’article 31 est d’avoir la documentation
appropriée.
• Le commissaire examinera plus probablement dans les détails les prix de transfert
d’un contribuable qui n’aura pas préparé la documentation pertinente.
• Si, à l’issue de cet examen, le commissaire remplace le prix adopté par le contribuable
par un prix de pleine concurrence, il sera difficile à ce contribuable en l’absence de
documents pertinents de contester la décision directement auprès du commissaire ou
devant les tribunaux.
• Lorsque les documents pertinents ne sont pas conservés, la vérification de la confor-
mité au principe de pleine concurrence devient plus complexe et les agents du fisc
sont obligés d’agir avec beaucoup plus de discernement, faute d’éléments suffisants
pour appliquer une méthode.
• La déclaration des revenus des sociétés (IT 14) fait obligation au contribuable de
fournir certains renseignements précis concernant les transactions effectuées entre
personnes liées. Il est impossible à un contribuable de respecter ces obligations s’il ne
s’est pas interrogé sur la conformité de ses transactions au principe de pleine concurrence.
Tableau 6.4 Exceptions aux documents relatifs aux prix de transfert à fournir
dans certains pays
Type de contribuable
ou de transaction Exception
PME Certains pays n’exigent pas de documents aux PME (Danemark et
Allemagne) ou leur imposent des obligations allégées (Australie et
Italie). Au Royaume-Uni et en Irlande, les PME qui remplissent certaines
conditions sont exemptées de l’obligation de fournir la documentation
relative aux prix de transfert.
Entreprises dont les transactions Certains pays, dont la Polognea , l’Indeb et le Portugalc exemptent ou
contrôlées sont réduites dispensent les entreprises qui effectuent un nombre limité de
au minimum transactions de l’obligation de fournir des documents.
Transactions contrôlées Des pays comme le Danemarkd, la Finlandee, la Hongrie, l’Espagnef
négligeables ou de minimis et la Suède exemptent ou dispensent les entreprises effectuant
des transactions à faible valeur économique de la documentation
obligatoire ou leur imposent des conditions simplifiées.
Transactions contrôlées Les exigences liées aux documents à fournir sont plus légères lorsque des
soumises à des mesures mesures de simplification ont été adoptées pour des transactions
de simplification précises, comme les services à faible valeur ajoutée ou les prêts ou
transactions liées aux services soumis à la règle de minimis.
Transactions nationales Certains pays, comme la Chine et la Turquie, exemptent ou déchargent
les entreprises effectuant certaines transactions nationales de
l’obligation de fournir des documents.
Source : Bibliothèque du BIDF.
Note : PME = petites et moyennes entreprises.
a. En Pologne, l’obligation de production de documents « s’applique aux opérations entre entités liées pour lesquelles le
montant total (ou son équivalent) découlant du contrat ou le montant total effectivement payé au cours d’un exercice fiscal,
en relation avec les transactions effectuées au cours de cet exercice, est supérieur à l’équivalent de 100 000 euros si la valeur
de la transaction ne dépasse pas 20 % du capital social, déterminé sur la base des règles fiscales pertinentes ; de 30 000 euros
dans le cas de la prestation de services, de la vente ou de la mise à disposition d’actifs incorporels et de valeurs légales ; ou de
50 000 euros dans les autres cas » (BIDF, 2011a).
b. En Inde, les entreprises dont le montant global des transactions entre parties liées est inférieur à 100 millions de roupies
sont soumises à des conditions plus légères (BIDF, 2011a).
c. Seuls les contribuables dont le chiffre d’affaires et d’autres revenus ont dépassé 3 millions d’euros l’exercice précédent sont
tenus de préparer et de conserver un grand nombre de documents sur les transactions concernées (BIDF, 2011b).
d. « Les transactions isolées de faible valeur économique » sont exemptes de l’obligation de fournir des documents (BIDF, 2011a).
e. « Dans les cas où la valeur totale sur le marché libre des transactions entre deux entités légales ne dépasse pas
500 000 euros, aucune analyse fonctionnelle, ni analyse économique, ni analyse financière ne doit être préparée pour ces
transactions. Le paragraphe 2 de l’article 14c prévoit que seuls les renseignements ci-après doivent figurer dans la
documentation relative aux prix de transfert concernant ces transactions : une description de l’entreprise ; une description
des relations entre les parties liées ; et des informations détaillées sur les transactions contrôlées » (BIDF, 2011a).
f. En Espagne, l’une des exceptions à l’obligation générale de produire des documents est celle qui s’applique aux
« transactions avec le même particulier ou la même entité liée lorsque leur valeur marchande ne dépasse pas 250 000 euros.
Cette exception ne s’applique pas aux cas suivants :
– Les transactions avec des particuliers ou des entités résidant dans un paradis fiscal défini comme tel par l’administration
espagnole (si l’on excepte celles effectuées au sein de l’Union européenne pour des raisons économiques pertinentes
dans le cadre d’une activité commerciale) ;
– Les transactions effectuées par des particuliers dans le cadre d’une activité commerciale imposable conformément à la
méthode d’estimation objective, avec des entités dont la participation propre ou celle de leurs affiliés est d’au moins 25 % ;
– Les transferts d’activités, d’actions ou de parts non négociables ; et
– Les transferts de biens immobiliers et d’immobilisations incorporelles » (BIDF, 2011a).
Langue et forme
Il peut s’avérer nécessaire de définir des exigences par rapport à la langue et à la forme
des documents (support électronique ou papier) en fonction de la capacité de l’admi-
nistration fiscale et des ressources dont elle dispose.
documentation et, d’autre part, aux contribuables sur le type de documents qui servirait
utilement à démontrer la conformité au principe de pleine concurrence. Les orientations
reposent sur le principe de base selon lequel le contribuable doit faire des efforts raison-
nables pour préparer et conserver la documentation relative à ses prix de transfert et
que les administrations fiscales sont en droit d’obtenir cette documentation.
En ce qui concerne le contenu de la documentation et en réaction à la diversité des
règles adoptées par les pays et aux coûts induits par la mise en conformité avec la régle-
mentation propre à chaque administration fiscale, les principes révisés donnent des
orientations quant à l’élaboration des règles dans l’optique générale d’une plus grande
cohérence entre les pays. Cela permet en outre de répondre aux préoccupations des
administrations fiscales sur l’insuffisance des informations relatives aux opérations mon-
diales des entreprises multinationales et une structure normalisée à trois niveaux a ainsi
été élaborée autour des éléments suivants :
• Un fichier local, portant sur toutes les transactions majeures du contribuable, et conte-
nant en conséquence les informations généralement requises dans la documentation
• Un fichier principal qui présente en détail les activités mondiales de l’entreprise mul-
tinationale, dont une vue d’ensemble de ses politiques mondiales de prix de transfert
et des accords passés avec les autorités fiscales
• Une déclaration pays par pays, qui contient des informations sur la répartition mon-
diale des bénéfices de l’entreprise multinationale, les impôts qu’elle acquitte et
d’autres indicateurs économiques importants (répartition des recettes, revenus, per-
sonnel et actifs)9.
Les annexes au chapitre 5 des principes révisés décrivent en détail les informations à
fournir à chacun des trois niveaux de la structure. Voir l’encadré 6.2 ci-dessous.
La nouvelle approche envisagée de la documentation accroît les informations mises
à la disposition des administrations fiscales, qui deviendront ainsi plus aptes à réaliser
des évaluations approfondies des risques liés aux prix de transfert. Si l’introduction d’un
fichier principal répond à une recommandation antérieure du Forum conjoint de l’UE
sur les prix de transfert (FCPT) concernant le Code de conduite relatif à la documenta-
tion des prix de transfert, le chapitre 5 remanié des Principes de l’OCDE applicables en
matière de prix de transfert donne une vue d’ensemble plus large des activités mondiales
des entreprises multinationales.
S’agissant du calendrier des dépôts, les principes prennent acte des pratiques des
différents pays et suggèrent en guise de meilleure pratique d’exiger le fichier local au
moment du dépôt de la déclaration fiscale pour l’exercice considéré et le fichier princi-
pal à la date de dépôt de la déclaration fiscale de la société mère ultime. Les fichiers local
et principal sont normalement remis par le contribuable à l’administration fiscale locale
ou conservés. La déclaration pays par pays est déposée par la société mère dans son pays
de résidence.
L’introduction de la déclaration pays par pays vise à améliorer les informations dont
disposent les administrations fiscales aux fins d’évaluation des risques. En apportant
d’importantes informations sur la performance mondiale du groupe, elle permet aux
administrations fiscales de mieux cerner où se réalisent les gains et se paient les impôts
de l’entreprise multinationale considérée et de déterminer lorsque la désignation des
juridictions de création de la valeur et de constatation des produits n’est pas cohérente.
Encadré 6.2 Chapitre 5 des principes de l’OCDE : Contenu proposé des fichiers
principal et local
Les informations ci-après sont tirées du rapport final du projet G20/OCDE Action 13, intitulé
« Documentation des prix de transfert et déclaration pays par pays, Action 13 — Rapport final 2015 »
Fichier principal
Structure organisationnelle
• Schéma illustrant la structure juridique et capitalistique du groupe multinational ainsi que la situa-
tion géographique des entités opérationnelles.
Actifs incorporels du groupe multinational (tels que définis au Chapitre VI de ces Principes)
• Une description générale de la stratégie globale du groupe multinational en matière de mise au
point, de propriété et d’exploitation des actifs incorporels, notamment la localisation des principales
installations de R&D et celle de la direction des activités de R&D ;
• Une liste des actifs incorporels ou des catégories d’actifs incorporels du groupe multinational qui
sont importants pour l’établissement des prix de transfert, ainsi que des entités qui en sont légale-
ment propriétaires ;
• Une liste des accords importants conclus entre entreprises associées identifiées relatifs aux actifs
incorporels, y compris les accords de répartition des coûts, les principaux accords de services de
recherche et les accords de licence ;
• Une description générale des politiques du groupe en matière de prix de transfert relatives à la R&D
et aux actifs incorporels ;
• Une description générale des éventuels transferts importants de parts d’actifs incorporels entre
entreprises associées au cours de l’exercice fiscal considéré, mentionnant les entités, les pays et les
rémunérations correspondantes ;
suite de l’encadré à la page suivante
Encadré 6.2 Chapitre 5 des principes de l’OCDE : Contenu proposé des fichiers principal
et local (suite)
Fichier local
Entité locale
• Une description de la structure de gestion de l’entité locale, un organigramme local et une descrip-
tion des personnes auxquelles l’encadrement local rend des comptes et du (des) pays dans lequel
(lesquels) se trouve l’établissement principal de ces personnes ;
• Une description précise des activités effectuées et de la stratégie d’entreprise mise en œuvre par
l’entité locale, indiquant notamment si cette entité locale a été impliquée dans ou affectée par des
réorganisations d’entreprises ou des transferts d’actifs incorporels pendant l’année en cours ou la
précédente, et expliquant quels sont les aspects de ces transactions qui touchent l’entité locale ;
• Principaux concurrents.
Transactions contrôlées
Pour chaque catégorie importante de transactions contrôlées dans lesquelles l’entité est impliquée,
fournir les informations suivantes :
• Une description des transactions contrôlées importantes (telles que l’achat de services de fabrication,
l’acquisition de biens, la fourniture de services, les prêts, les garanties financières et garanties de
bonne exécution, la concession de licences portant sur des actifs incorporels, etc.) et du contexte
dans lequel se déroulent ces transactions ;
• Les montants des paiements et recettes intragroupes pour chaque catégorie de transactions contrô-
lées impliquant l’entité locale (c’est-à-dire des paiements et recettes correspondant à des biens, des
services, des redevances, des intérêts, etc.) ventilés en fonction de la juridiction fiscale du payeur ou
bénéficiaire étranger ;
• Une identification des entreprises associées impliquées dans chaque catégorie de transactions
contrôlées et des relations qu’elles entretiennent ;
• Une copie de tous les accords interentreprises importants conclus par l’entité locale ;
• Une analyse de comparabilité et une analyse fonctionnelle détaillées du contribuable et des entre-
prises associées pertinentes pour chaque catégorie de transactions contrôlées évoquée dans la
documentation, y compris les éventuels changements par rapport aux années précédentes ;
• Une indication de la méthode de détermination des prix de transfert la plus adaptée au regard de la
catégorie de transactions considérée et des raisons pour lesquelles cette méthode a été choisie ;
• Une indication de l’entreprise associée choisie comme partie testée, le cas échéant, et une explication
des raisons de cette sélection.
suite de l’encadré à la page suivante
Encadré 6.2 Chapitre 5 des principes de l’OCDE : Contenu proposé des fichiers principal
et local (suite)
• Une synthèse des hypothèses importantes qui ont été posées pour appliquer la méthode de fixation
des prix de transfert retenue ;
• Le cas échéant, une explication des raisons pour lesquelles une analyse pluriannuelle a été réalisée ;
• Une liste et une description de certaines transactions comparables sur le marché libre (internes ou
externes), le cas échéant, et des informations sur les indicateurs financiers pertinents relatifs à des
entreprises indépendantes utilisés dans le cadre de l’analyse des prix de transfert, y compris une
description de la méthode de recherche de données comparables et de la source de ces
informations ;
• Une description des éventuels ajustements de comparabilité effectués, étant entendu qu’il convien-
dra d’indiquer si ces ajustements ont été apportés aux résultats de la partie testée, aux transactions
comparables sur le marché libre, ou aux deux ;
• Une description des raisons pour lesquelles il a été conclu que les prix des transactions considérées
avaient été établis conformément au principe de pleine concurrence via l’application de la méthode
de détermination des prix de transfert retenue ;
• Une synthèse des informations financières utilisées pour appliquer la méthode de détermination des
prix de transfert ;
• Une copie des accords de fixation préalable de prix de transfert (APP) unilatéraux, bilatéraux et mul-
tilatéraux existants ainsi que des autres décisions des autorités fiscales auxquelles la juridiction fiscale
locale n’est pas partie et qui sont liées à des transactions contrôlées décrites plus haut.
Informations financières
• Les comptes financiers annuels de l’entité locale pour l’exercice fiscal considéré. S’il existe des états
financiers vérifiés, ils doivent être fournis et dans le cas contraire, il conviendra de fournir les états
financiers non vérifiés existants ;
• Des informations et des tableaux de répartition montrant comment les données financières utilisées
pour appliquer la méthode de détermination des prix de transfert peuvent être reliées aux états
financiers annuels ;
• Des tableaux synthétiques des données financières se rapportant aux comparables utilisés dans le
cadre de l’analyse et des sources dont sont tirées ces données.
Aussi la déclaration pays par pays a-t-elle retenu l’attention du public et suscité
quelques critiques liées au seuil d’exemption élevé appliqué aux entités dont les béné-
fices consolidés du groupe sont inférieurs à 750 millions d’euros (ce seuil sera réexaminé
lors de la révision des normes de déclaration prévue en 2020), ce qui exclurait des
contribuables importants dans de nombreux pays émergents et en développement. De
surcroît, certains pays ont fait savoir qu’ils préféraient un élargissement du champ du
modèle de déclaration actuellement convenu, notamment à des données de transactions
supplémentaires comme les paiements d’intérêts et de redevances.
• Une liste des actifs incorporels détenus (brevets, marques, marques de fabrique, marques de com-
merce, savoir-faire, etc.) et des redevances versées ou perçues ;
• Une description de la politique du groupe d’entreprises multinationales en matière de prix de trans-
fert pratiqués entre entreprises ou une description de la méthode de fixation des prix de transfert
adoptée au sein du groupe, expliquant dans quelle mesure les prix de transfert de l’entreprise res-
pectent le principe de pleine concurrence ;
• Une liste des accords de répartition des coûts et des APP et « rulings » concernant les prix de transfert,
dès lors qu’ils impliquent des membres du groupe établis dans l’UE ; et
• Une déclaration dans laquelle chaque contribuable national s’engage à fournir, sur demande, des
informations complémentaires dans un délai raisonnable et dans le respect des règles nationales.
Les documents ne doivent pas toujours être traduits dans une langue du pays concerné. Afin
de réduire au maximum les frais et les délais de traduction, les États membres devraient,
dans la mesure du possible, accepter les documents établis dans une langue étrangère. En ce
qui concerne la documentation en matière de prix de transfert au sein de l’UE, les adminis-
trations fiscales devraient être disposées à accepter une documentation de base établie dans
une langue communément compréhensible par les États membres concernés. Les traduc-
tions de la documentation de base ne devraient être fournies qu’en cas de stricte nécessité
et sur demande spécifique.
• Les contribuables doivent faire des efforts raisonnables pour fixer des prix de trans-
fert conformes au principe de pleine concurrence.
• Les contribuables doivent, de façon raisonnable et contemporaine, documenter les
efforts qu’ils font pour se conformer au principe de pleine concurrence.
• Les contribuables doivent produire la documentation visée plus haut en temps voulu
et sur demande d’une administration membre de la PATA pour bénéficier du régime
de protection contre les sanctions.
• Structure organisationnelle
• Nature des activités commerciales ou industrielles et conditions du marché
• Transactions contrôlées
• Hypothèses, stratégies et politiques
• Accords de répartition des coûts
• Analyse de comparabilité, fonctionnelle et des risques
• Sélection de la méthode de fixation des prix de transfert
• Application de la méthode de fixation des prix de transfert
• Documents d’information
• Index
ICC : Manuel pratique sur les prix de transfert à l’intention des pays
en développement
Prenant acte du nombre croissant et de la diversité des obligations de documentation
des prix de transfert imposées à ses membres, la commission de la Chambre de com-
merce internationale (ICC) chargée de la fiscalité a, en 2003, publié une déclaration de
politique générale sur la documentation relative aux prix de transfert (intitulée
« Transfer Pricing Documentation: The Case for International Cooperation »)12. Ce docu-
ment reconnaît que les autorités fiscales sont en droit d’attendre des contribuables qu’ils
documentent leurs prix de transfert, attire l’attention sur les obligations de documenta-
tion de plus en plus nombreuses et diverses, en raison des actions disparates et non
coordonnées des administrations fiscales, et sur les possibles contraintes induites pour
les contribuables en matière de mise en conformité, et appelle enfin à l’adoption d’un
ensemble de règles communes de documentation des prix de transfert.
Le modèle met aussi en évidence les éléments devant faire partie de la documentation
tels que suggérés dans la déclaration de politique générale de 2003 et présente un échan-
tillon d’une telle documentation. Il propose l’établissement d’un rapport unique pour la
société-mère qui sera ensuite adapté aux obligations de chacun des pays concernés.
Australie
L’Australie ne dispose pas à l’heure actuelle d’une réglementation faisant explicitement
obligation aux contribuables de préparer et de conserver des documents relatifs aux prix
de transfert autres que la comptabilité générale requise à l’article 262A de la loi sur l’im-
position du revenu (Income Tax Assessment Act) de 193614. Pour autant, l’ATO attend des
contribuables qu’ils préparent et conservent une documentation des prix de transfert
contemporaine qui rend compte de l’application du principe de pleine concurrence. Ces
attentes sont énoncées dans la décision des autorités fiscales (Taxation Ruling) TR 98/11
(« Impôt sur le revenu : Documentation et questions pratiques liées à la fixation et à
l’examen des prix de transfert dans des transactions internationales »). Le paragraphe 2.1
énumère les principales raisons qui militent pour la conservation de tels documents :
• Archivage obligatoire
• Rattachement aux sanctions
• La charge de la preuve, qui incombe au contribuable en cas de différend
• Avantages pratiques : risque réduit de contrôles et d’ajustements fiscaux et commu-
nication de la position [de l’entreprise] à l’ATO
Figure 6.3 Test en quatre étapes des prix de transfert internationaux appliqué par l’Australie
Étape 1
Étape 2
Qualifier avec précision les transactions
internationales opérées entre Sélectionner la ou les méthode(s)
les entreprises associées dans le contexte de prix de transfert la ou les plus
des activités du contribuable appropriée(s) et justifier ce choix
et étayer cette qualification. par les documents pertinents.
Étape 3
Appliquer la méthode la plus
appropriée, déterminer le résultat
par rapport au principe de pleine
concurrence et documenter
le processus.
Étape 4
Mettre en œuvre des processus
d’accompagnement. Instaurer un
processus de révision pour assurer
l’ajustement des modifications
substantielles et documenter ces processus.
aux faits et aux circonstances. Toutefois, les contribuables qui appliquent et docu-
mentent les quatre étapes sont probablement moins exposés aux ajustements des prix
de transfert et aux sanctions.
Il est impératif de trouver le juste équilibre entre le niveau de documentation appro-
prié et les contraintes liées à la mise en conformité imposées. Dans cette optique, la
décision TR 98/11 indique ceci : « il n’est pas nécessaire de faire pour chaque cas une
analyse détaillée et le niveau de détail requis varie en fonction de la taille de l’entreprise
et de la complexité des transactions concernées ». Dans le cas des petites et moyennes
entreprises (PME), le chapitre 6 de la TR 98/11 reconnaît la nécessité pour le contri-
buable d’user de son bon sens pour déterminer le niveau de documentation qu’il doit
préparer et conserver, et donne l’exemple suivant (paragraphes 6.3 et 6.4) :
Une petite entreprise dont le chiffre d’affaires s’élève à 10 millions de dollars et dont les
transactions internationales avec des entreprises associées se chiffrent à 500 000 dollars ne
considérera peut-être pas comme un principe de gestion prudente de réaliser une analyse
approfondie et de documenter ses pratiques en matière de prix de transfert pour en démon-
trer la conformité au principe de pleine concurrence. C’est un jugement commercial porté
par un gestionnaire tenant compte de la situation particulière de l’entreprise contribuable,
de la complexité des transactions et du risque d’une vérification par l’ATO.
D’un autre côté, si l’exemple ci-dessus portait sur une transaction plus spécialisée pou-
vant être comparée à des transactions analogues sur le marché libre sur la base de données
facilement accessibles, alors un gestionnaire prudent pourrait sans grand effort et à moindre
frais documenter le processus utilisé et la comparaison avec les transactions sur le marché
libre.
L’ATO a publié des orientations précises sur une « approche simplifiée de la docu-
mentation et de l’évaluation des risques » à l’intention des PME. La non-conservation
des documents relatifs aux prix de transfert n’est pas passible d’une sanction, mais elle
peut influer sur le montant de la pénalité imposée en cas d’ajustement d’un prix de
transfert. Selon le paragraphe 2.10 de la TR 98/11 (chapitre 2) : « l’existence d’une
documentation contemporaine suffisante montre que le contribuable a fait des efforts
qui méritent que les pénalités applicables en cas d’ajustement d’un prix de transfert soit
annulées ».
Chine
En janvier 2009, la Chine a publié le document intitulé « Règles provisoires de mise en
œuvre d’ajustements fiscaux spéciaux » (Guo Shui Fa 2 9 no. 2), qui décrit en détail les
obligations de documentation des prix de transfert pour la première fois (BIDF 2011a,
chapitres sur la Chine, PwC 2011 et Yang 2009). Outre les neuf formulaires qui doivent
être déposés en même temps que la déclaration fiscale annuelle, les contribuables qui
ne sont pas exemptés de l’obligation de préparer la documentation relative aux prix de
transfert doivent, sur demande, préparer et soumettre une documentation couvrant
25 rubriques précises (tableau 6.5)16. Les documents doivent être préparés en chinois.
Les contribuables sont déchargés des obligations de documentation aux conditions
suivantes :
• Le montant annuel des achats et des ventes des parties liées est inférieur à 200 mil-
lions de yuans (environ 31,5 millions de dollars) et le montant annuel d’autres tran-
sactions entre parties liées (services, intérêts, redevances, etc.) est inférieur à
40 millions de yuans (près de 6,3 millions de dollars) (sauf les montants pris en
compte dans un accord de fixation préalable des prix de transfert)
• Les transactions entre parties liées sont couvertes par un accord de fixation préalable
des prix de transfert
• La participation étrangère dans l’entreprise est inférieure à 50 % et l’entreprise n’a
effectué que des transactions entre parties liées à l’intérieur du pays.
Colombie
En plus de déposer une déclaration informative individuelle (ou consolidée) et le for-
mulaire 1525 (Résolution 011188), les contribuables avec parties liées à l’étranger dont
les capitaux propres bruts en fin d’exercice dépassent le plafond officiel de 100 000 dol-
lars colombiens (environ 1,2 million de dollars) ou le revenu brut est égal à au moins
610 000 dollars colombiens (près de 7,3 millions de dollars en 2009), et tous les contri-
buables engagés dans des transactions avec des paradis fiscaux sont tenus de préparer et
de conserver la documentation sur les prix de transfert pour toutes les transactions
supérieures à 10 000 dollars colombiens (environ 120 000 dollars en 2009) (PwC 2011,
chapitre sur la Colombie). Cette documentation doit être remise à l’administration fis-
cale sur demande au plus tard le 30 juin de l’année suivant l’exercice fiscal concerné.
Les informations présentées au tableau 6.6 doivent y figurer.
Les documents doivent être soumis en espagnol. Certaines annexes peuvent être
acceptées en anglais, et les autorités fiscales peuvent demander qu’elles soient traduites
Danemark
En 2006, le Danemark a adopté de nouvelles règles statutaires. Le décret-loi n° 42
énonce une exigence de base relative à la documentation des prix de transfert (IBFD
2011a, chapitre sur le Danemark ; Ottosen et Nørremark 2006 ; PwC 2011, chapitre
sur le Danemark)17. Pour remplir cette exigence, le contribuable doit conserver une
documentation contemporaine comprenant les éléments suivants :
Hongrie
C’est en 2003 que la Hongrie énonce pour la première fois des exigences en matière de
documentation des prix de transfert. Elles ont été modifiées en 2009 (et sont entrées en
vigueur le 1er janvier 2010). La modification ainsi apportée donnait aux contribuables
la possibilité de préparer leur documentation sous la forme d’un fichier principal au lieu
de documents séparés (à l’instar de ce qui est prévu dans le code de l’UE).
Les contribuables autres que les particuliers et les petites et microentreprises (telles
que définies dans la section 3 Act XCV de 1999) ont l’obligation de documenter toutes
leurs transactions avec les parties liées, sauf quelques exceptions (ainsi, les transactions ne
dépassant pas 50 millions de forints hors TVA sont soumises à des conditions simplifiées).
Oui
Oui
Transactions avec
Non
• Des pays hors convention fiscale ou
• Hors CE/UE
Non
Oui
Lorsque des documents séparés sont préparés, ceux relatifs aux prix de transfert doivent
contenir les informations suivantes (chapitre sur la Hongrie, BIDF 2011a) :
• Nom, siège, numéro fiscal ou numéro d’identification équivalent (ou numéro d’enre-
gistrement), et nom et siège de l’autorité (administration) dépositaire du registre de
commerce (dossier) de la partie liée
• Objet, date de conclusion et de modification, et durée du contrat
Figure 6.5 Pénalités imposées par l’administration fiscale hongroise pour défaut
de documentation ou documentation incomplète, entre 2006 et 2010, en euros
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
2006 2007 2008 2009 2010
Italie
En 2010, l’Italie a adopté des dispositions en matière de documentation des prix de
transfert qui protègent des sanctions administratives les contribuables qui soumettent la
documentation appropriée durant une vérification ou dans les dix jours suivant la
demande de l’administration fiscale et indiquent à cette dernière dans leur déclaration
fiscale que cette documentation a été préparée (annexe 6A) (BIDF, 2011a, chapitre sur
l’Italie ; Musselli et Musselli 2011)20. Une décision du commissaire de l’impôt datée du
29 septembre 2010 fixe la forme appropriée pour la documentation. Les exigences, qui
s’inspirent du Code de conduite de l’UE relatif à la documentation des prix de transfert
et des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert (2010),
concernent spécifiquement les holdings, sous-holdings et entreprises contrôlées ita-
liennes (figure 6.6). Le décret fixe le contenu du document de base et du document
spécifique au pays concerné (encadré 6.4).
Holding
(étrangère)
Encadré 6.4 Document de base et document spécifique au pays concerné exigés par les autorités
fiscales italiennes (suite)
a. Voir le site web Agenzia Entrate, 29 septembre 2010 (ref.2010/137654 29.09.2010), sur http://www.agenziaentrate.gov.it/
wps/wcm/connect/407e6800444f85af891ceb536ed3dbc9/ItalyCommissionerDecision_29_09_2010_transfer_pricing.
pdf?MOD=AJPERES&CACHEID=407e6800444f85af891ceb536ed3dbc9.
La documentation doit être préparée chaque année s’il n’y a pas de changement
majeur dans la situation économique du contribuable ; les PME (entreprises dont les
revenus annuels sont inférieurs à 50 millions d’euros) sont tenues de mettre à jour leur
analyse de comparabilité (si des comparables externes avaient été utilisés) et la sélection
de la méthode seulement tous les deux ans. La documentation doit être préparée en
italien, sauf le document de base, préparé en anglais lorsqu’il est présenté par une sous
holding (figure 6.6). La documentation est préparée sur un support électronique ; si elle
est soumise sur support papier, elle doit être transférée sur un support électronique sur
demande de l’administration fiscale.
Kenya
L’administration fiscale kenyane (Kenya Revenue Authority) n’a jamais publié d’exi-
gences ni de directives en ce qui concerne la documentation des prix de transfert.
Toutefois, d’après l’article 9.1 de la Réglementation 2006 relative à l’impôt sur le
revenu, et plus particulièrement les prix de transfert, le commissaire de l’impôt peut
demander certaines informations, dont les livres comptables et d’autres documents sur
les prix de transfert. L’alinéa 2 de l’article 9 précise que les documents visés à l’alinéa 1
comprennent les éléments portant sur les points suivants21 :
L’alinéa 3 de l’article 9 stipule que les livres comptables et les autres documents
doivent être préparés ou traduits en anglais au moment de la détermination du prix de
transfert. L’article 10 prévoit que les contribuables élaborent une politique de prix de
transfert, déterminent le prix de pleine concurrence et en apportent la preuve au com-
missaire de l’impôt sur demande.
Malaisie
2012 a vu la publication des règles des prix de transfert dans le cadre de l’impôt sur le
revenu (elles sont appliquées depuis le 1er janvier 2009)22. L’article 4 stipule que toute
personne qui s’engage dans une transaction contrôlée doit préparer la documentation
contemporaine des prix de transfert, notamment des dossiers et documents décrivant les
éléments suivants :
Aux fins de cet article, la documentation relative aux prix de transfert est considérée
comme « contemporaine » au moment où elle est produite.
Russie
La Russie a adopté une nouvelle législation sur les prix de transfert en juillet 2011 (en
vigueur depuis le 1er janvier 2012). La loi énumère les documents à fournir par les
contribuables engagés dans des transactions contrôlées et la satisfaction de ces condi-
tions protège les contribuables concernés des pénalités en cas d’ajustement des prix de
transfert (tel que défini dans le chapitre 105.14 du code fiscal qui fixe certains seuils).
Pour satisfaire aux exigences, le contribuable doit produire la documentation dans les
30 jours suivant la demande des autorités. Ces demandes ne peuvent être faites avant le
1er juin de l’année suivant l’exercice faisant l’objet de la vérification. Bien qu’aucun
format ne soit spécifiquement exigé, la documentation doit comprendre les éléments
suivants (Starkov 2011):
Afrique du Sud
L’administration fiscale sud-africaine (SARS) n’oblige pas explicitement les contri-
buables à conserver les documents relatifs aux prix de transfert. Pour autant, au para-
graphe 10.1 de la note de pratique 7, la SARS observe « [qu’]il y va de l’intérêt du
contribuable de documenter sa façon de déterminer les prix de transfert, car une docu-
mentation exhaustive reste le meilleur moyen de démontrer que les prix de transfert
sont conformes au principe de pleine concurrence ». La note met en évidence divers
avantages.
Le paragraphe 10.3 de la note de pratique 7 énonce les attentes du commissaire de
l’impôt en ce qui concerne la documentation, citant le chapitre 5 des Principes de
l’OCDE applicables en matière de prix de transfert, en particulier le principe de gestion
prudente. Il énumère les éléments ci-après qui devraient généralement en faire partie
(paragraphe 10.3.6) :
• description des transactions sous forme d’accords internationaux conclus avec des
personnes liées et portée de toute autre relation commerciale ou financière avec des
personnes liées, relevant de l’article 31 ;
• copies des accords conclus avec des personnes liées ;
• description de la nature et des conditions (en matière de prix notamment) de l’en-
semble des transactions concernées (y compris une série de transactions et toute opé-
ration compensatoire pertinente) ;
• méthode de détermination des prix de transfert utilisée pour parvenir à la nature et
aux conditions des transactions concernées (y compris l’analyse fonctionnelle réalisée
et une évaluation des comparables potentiels) ;
• raisons pour lesquelles la méthode choisie a été jugée la mieux appropriée aux tran-
sactions concernées et au contexte particulier ;
La SARS confirme que sa politique reste que le contribuable n’a aucunement l’obligation de
constituer une documentation formelle sur sa politique de prix de transfert. L’obligation de
soumission d’un document formel sur la politique de prix de transfert dans le cadre de la
déclaration annuelle des revenus doit, par conséquent, être entendue comme l’obligation de
soumettre une telle documentation si le contribuable en a déjà constitué une. Dans le cas
contraire, il suffit que le contribuable confirme formellement l’absence de documentation.
Turquie
La Turquie a défini des obligations de documentation complète des prix de transfert
(rapport annuel sur les prix de transfert) depuis 2007 (1er janvier 2008 pour les transac-
tions impliquant les zones de libre-échange turques) (Biçerm 2011 ; Deloitte 2009 ;
BIDF 2011a, chapitre sur la Turquie ; PwC 2011, chapitre sur la Turquie). En vertu de
ces obligations :
• Les sociétés enregistrées auprès du bureau des gros contribuables doivent préparer un
rapport annuel des prix de transfert pour leurs transactions nationales et transfronta-
lières avec des parties liées ;
• Les sociétés enregistrées auprès d’autres bureaux des impôts doivent préparer un
rapport annuel sur les prix de transfert pour leurs transactions transfrontalières avec
des parties liées et les transactions avec des parties liées opérant dans une zone de
libre-échange turque ; et
• Les sociétés opérant dans les zones de libre-échange turques doivent préparer un
rapport annuel sur les prix de transfert pour leurs transactions nationales avec d’autres
sociétés n’opérant pas dans une zone de libre-échange turque.
Le rapport annuel sur les prix de transfert doit être préparé conformément aux
directives du communiqué général sur les prix de transfert (annexe C du Communiqué 1)
qui indique que le rapport doit comporter cinq grandes parties : la présentation générale,
les informations détaillées sur les parties liées, les informations détaillées sur les transac-
tions avec les parties liées, l’analyse des prix de transfert et la conclusion. Les documents
et données cités dans le rapport doivent aussi être soumis en même temps que ledit
rapport. Les nouvelles lignes directrices publiées par l’administration fiscale en 2010
décrivent en détail le processus de préparation du rapport annuel sur les prix de
transfert23.
La documentation doit être préparée en turc. Pour autant, des documents originaux
peuvent être inclus qui devront être traduits uniquement sur demande de l’administra-
tion fiscale. Le rapport annuel sur les prix de transfert ne doit pas nécessairement être
soumis en même temps que la déclaration fiscale, mais il doit être disponible dans les
15 jours suivant la demande des autorités fiscales. Il n’existe aucun régime de sanctions
précis rattaché aux prix de transfert.
États-Unis
Aux États-Unis, le contribuable doit préparer une documentation contemporaine des
prix de transfert pour se protéger des pénalités qui seraient appliquées en cas de défail-
lance au titre des impayés d’impôt résultant de l’ajustement des prix de transfert. La
protection des pénalités s’applique dans les cas suivants :
• Il est établi que le contribuable a déterminé le prix en se fondant sur une méthode de
fixation des prix spécifique décrite à l’article 482 de la réglementation et qu’il a uti-
lisé cette méthode de façon raisonnable ;
• Le contribuable possède des documents (existant au moment du dépôt de la déclara-
tion fiscale) qui décrivent la détermination du prix conformément à la méthode rete-
nue et qui établit que le recours à cette méthode était raisonnable ; et
• Le contribuable remet cette documentation au secrétaire dans un délai de 30 jours,
sur demande (article 6662(e)(3)(b)(i) USC).
• présentation générale des activités du contribuable, notamment une analyse des fac-
teurs économiques et juridiques qui influencent la fixation des prix de ses biens ou
services.
• description de la structure organisationnelle du contribuable (dont un organigramme)
couvrant toutes les parties liées engagées dans des transactions relevant éventuelle-
ment de l’article 482, y compris les filiales étrangères dont les transactions influencent
directement ou indirectement les prix des biens ou des services aux États-Unis.
• tout document requis explicitement en vertu de l’article 482 de la réglementation.
• description de la méthode sélectionnée et raisons ayant motivé ce choix.
• description des autres méthodes envisagées et raisons ayant motivé leur rejet.
• description des transactions contrôlées (y compris les conditions de vente) et toute
donnée interne utilisée pour analyser ces transactions. Ainsi, lorsque la méthode de
partage des bénéfices est appliquée, la documentation doit comprendre un tableau
présentant l’ensemble des revenus, coûts et actifs (ajustés compte tenu des diffé-
rentes pratiques comptables et des monnaies) de chaque contribuable contrôlé parti-
cipant au domaine d’activité pertinent, et décrivant en détail la répartition de ces
éléments dans le cadre de cette activité.
• description des comparables utilisés, de la façon d’évaluer la comparabilité, et des
ajustements réalisés (le cas échéant).
Tout document de référence qui reprend les hypothèses, les conclusions et les posi-
tions développées dans les documents principaux doit aussi être inclus dans la docu-
mentation préparée.
Tableau 6.7 Sanctions liées aux prix de transfert dans quelques pays
Pays Faute Sanction
Australie Ajustement 0 % à 50 % d’impôt supplémentaire (plus en
cas de fraude)
Inde Non-conservation des documents requis 2 % de la valeur de la transaction
Non-communication de documents ou d’informations durant 2 % de la valeur de la transaction
la vérification
Ajustement 100 % à 300 % d’impôt supplémentaire
Non-production du rapport d’un comptable 100 000 roupies (près de 1 800 dollars)
Hongrie Non-respect des obligations de documentation 2 millions de forints par transaction par an
Supplément au montant des impôts impayés Jusqu’à 50 %
Malaisie — Pas de pénalités spécifiques liées aux prix de
transfert, mais un régime général de
sanctions pouvant donner lieu à
l’imposition de pénalités de l’ordre de
10 % à 45 % d’impôt supplémentaire
Suède — Pas de pénalités spécifiques liées aux prix
de transfert, mais un régime général de
sanctions pouvant donner lieu à
l’imposition de pénalités de l’ordre de
10 % à 40 % d’impôt supplémentaire
États-Unis le prix de tout bien ou service ou de l’utilisation d’un bien 20 % du montant de l’impôt impayé
dans une transaction avec une partie liée est égal à 200 %
ou plus (ou 50 % ou moins) du montant déterminé en
vertu de l’article 482 comme étant le prix correct
ou
Article 482 l’ajustement du prix de transfert pour l’exercice
dépasse 5 millions de dollars ou 10 % des recettes brutes
du contribuable, selon la plus faible de ces deux valeurs
Le prix appliqué par le contribuable est égal à 400 % ou plus 40 % du montant de l’impôt impayé
(ou 25 % ou moins) du prix déterminé en vertu de
l’article 482
ou
L’ajustement net du prix de transfert en vertu de l’article 482
dépasse 20 millions de dollars ou 20 % des recettes brutes
du contribuable, selon le plus faible de ces deux montants
appliquées, qu’il y ait eu ou non un ajustement de prix de transfert (comme c’est le cas
en Colombie, au Danemark et en Hongrie). Les montants varient d’un pays à l’autre et
peuvent être considérables.
L’imposition de sanctions pour le non-respect des obligations de documentation peut
aider à faire en sorte que les contribuables préparent les documents relatifs aux prix de
transfert. Lorsque les pénalités sont importantes, l’administration peut engranger facile-
ment des revenus dans les premières années de son programme de mise en application
de la réglementation relative aux prix de transfert.
Toutefois, l’adoption de sanctions liées à la documentation doit être mise en parallèle
avec les coûts de mise en conformité éventuellement imposés aux contribuables, et avec
la possibilité que ces derniers soient obligés de préparer un niveau de documentation qui
ne corresponde pas au niveau de risque posé par les transactions. Il est essentiel d’utiliser
des seuils pour s’assurer que la portée des obligations de documentation est appropriée.
273
274
Annexe 6B : (suite)
Pays Forme Entité concernée Informations Remarques
• Tout montant déclaré couvert par un APP ou accord similaire entre un non-résident
et une administration fiscale étrangère (o/n)
• Fourniture ou réception de contrepartie non monétaire pour transfert de service,
d’actif corporel ou incorporel ou de tout autre élément (o/n)
Pour chaque non-résident avec lequel une transaction est effectuée, une fiche détaillée
T106 portant les informations ci-après doit être remplie :
• Adresse complète et pays du non-résident (s’il s’agit d’un pays lié ou non au Canada
par une convention fiscale)
• Type de relation
• Principales activités commerciales pour les transactions déclarées
• Une documentation appropriée a-t-elle été préparée comme l’exige la loi ou non
• Les informations sur les transactions, notamment les montants globaux des
transactions, ventilés entre les recettes et les dépenses pour 19 catégories de type
de transaction dans cinq rubriques (biens corporels ; loyers, redevances et biens
incorporels ; services ; éléments financiers et autres éléments) et la méthode de
prix de transfert utilisée pour chaque catégorie
• Montants des soldes des prêts et des investissements
• Informations sur les dérivés, à savoir le nombre de contrats, le montant nominal,
les recettes et les dépenses pour huit catégories de contrat
• La balance courante (sommes à payer et à recevoir)
275
276
Annexe 6B : (suite)
Pays Forme Entité concernée Informations Remarques
Inde Formulaire distinct Toute personne s’étant • Liste des entreprises associées avec lesquelles des transactions internationales ont Le formulaire doit être visé par un
(Formulaire engagée dans été effectuées, y compris leurs noms, la nature de la relation, une brève description expert-comptable ou toute autre
n° 3CEB) une transaction des activités menées personne habilitée à contrôler
internationale • Détails des transactions, à savoir : les sociétés
- biens corporels (matières premières ou consommables, produits finis et autres biens)
- biens incorporels
- prestation de services
- prêt ou emprunt d’argent
- accord ou entente mutuelle
- toute autre transaction
y compris les noms et adresses de la ou des partie(s) associée(s), la description de la
transaction et des quantités vendues/achetées, le montant total payé/à recevoir
ou à payer/ perçu d’après la comptabilité et tel que calculé suivant le prix de pleine
concurrence, la méthode de fixation des prix de transfert utilisée
Kenya Formulaire Les sociétés effectuant • L’annexe IT2C à la déclaration de l’impôt sur le revenu exige de communiquer Introduite en 2010, mais
complémentaire des transactions les informations suivantes : uniquement dans le cadre
à la déclaration avec des entreprises - Si le contribuable est lié/associé ou non à des entreprises établies en dehors de la déclaration en ligne
fiscaleh liées/associées du Kenya
établies hors - Si le contribuable a documenté sa politique de prix de transfert
du Kenya - La liste des entreprises liées/associées non résidentes (notamment leur adresse
et la nature de la relation)
- Détails de la valeur monétaire agrégée des transactions relatives aux ventes
et acquisitions groupées par type de transaction (biens corporels, services, etc.)
et notamment les détails sur la méthode de prix de transfert utilisée et le montant
de tout ajustement de prix de transfert opéré
- Détails des soldes des prêts (avec ou sans intérêt)
277
278
Annexe 6B : (suite)
Pays Forme Entité concernée Informations Remarques
Turquie Formulaire relatif Sociétés • Informations générales sur la société (numéro d’identification fiscale, numéro
aux prix de d’enregistrement, nom de la société, code d’activité, numéro de téléphone et de fax,
transfert, aux période fiscale)
sociétés • Noms et adresses (résidence) des parties liées
étrangères • Détails des transactions effectuées avec les parties liées (c’est-à-dire les ventes
contrôlées et et acquisitions globales par classification — actifs, services, transactions financières
à la sous- et autres transactions, etc.)
capitalisation • Méthodes utilisées (par valeur agrégée des ventes et des acquisitions)
(joint à la • Détails sur les filiales étrangères (noms, localisation, pourcentage de participation
déclaration de et revenus bruts)
l’impôt sur les • Informations concernant la sous-capitalisation (total des actifs, dette totale, total des
sociétés) fonds propres, montant total de la dette auprès des actionnaires et des parties liées)
Note : APP = accord de fixation préalable des prix de transfert ; CRA = administration fiscale canadienne ; s.o. = sans objet ; SCIAN = système de classification des industries en Amérique du nord ;
SARS = administration fiscale sud-africaine.
a. L’administration fiscale australienne est en train d’introduire un nouveau formulaire sur les transactions internationales (“International Dealings Schedule”). Ce formulaire fut introduit en 2011 pour les institutions
financières et le sera pour tous les contribuables en 2012 (voir appendice 6.3).
b. http://www.cra-arc.gc.ca/E/pbg/tf/t106/t106-11e.pdf.
c. Source : D’après des informations contenues dans le document intitulé PWC International Transfer Pricing 2011.
d. Disponible en espagnol à l’adresse http://www.dian.gov.co/descargas/Formularios/2010/120-2010.pdf.
e. Disponible en espagnol à l’adresse http://www.dian.gov.co/descargas/Formularios/2010/130-2010.pdf.
f. Au cours de l’exercice 09, une UI était égale à 23,763 pesos colombiens (environ 12,51 dollars).
g. Voir appendice 6.4.
h. Voir appendice 6.5.
i. Voir appendice 6.7.
j. Qui, une fois agrégées dépassent 100 millions de roubles en 2012 et 80 millions de roubles en 2013. Il est entendu que ce seuil sera levé ultérieurement. Voir l’ouvrage de Starkov, V., intitulé « The New Russian
Transfer Pricing Regulations : An Overview », BNA Tax Management Transfer Pricing Report, Vol. 20 No. 7, 7/28/2011 at http://www.nera.com/nera-files/PUB_BNA_Tax_0711.pdf.
k. http://www.sars.gov.za/Tools/Documents/DocumentDownload.asp?FileID=59719.
l. Dans la pratique, la SARS n’exige pas de soumettre une copie de la politique en matière de prix de transfert à moins que le contribuable en ait préparé une, bien qu’aucune loi ne l’y oblige ; voir l’article 6.3.3.10.
Prix de transfert : Additif à la note de pratique 7 de la SARS, du 6 août 1999 : Soumission du document sur la politique des prix de transfert (http://www.sars.gov.za/Tools/Documents/Document Download.
asp?FileID=57375).
m. Voir appendice 6.7.
Promotion du respect des obligations fiscales au moyen de la communication 279
Note: The instructions for completing the Schedule 25A can be accessed here: http://www.ato.gov.au/taxprofessionals
/content.aspx?menuid=0&doc=/content/00277668.htm&page=2&H2. Part B of Schedule 25A requires disclosures relevant
to, inter alia, compliance with Australia’s controlled foreign companies’ legislation. The full schedule can be accessed here:
http://www.ato.gov.au/content/downloads/TP00277665nat11252011.pdf.
a. The instructions for completely the Schedule 25A can be accessed here: http://www.ato.gov.au/taxprofessionals/content.
aspx?menuid=0&doc=/content/00277668.htm&page=2&H2.
b. Part B of Schedule 25A requires disclosures relevant to inter alia compliance with Australia’s controlled foreign companies’
legislation. The full schedule can be accessed here: http://www.ato.gov.au/content/downloads/TP00277665nat11252011.pdf.
Notes
1. Dans ce contexte, les futures déclarations pays par pays portant sur de grandes entreprises
multinationales devront aussi être prises en compte.
2. Base de données du Bureau van Dijk où sont rassemblées toutes les informations mondiales sur
les rumeurs de réorganisations, les réorganisations en cours et les réorganisations finalisées.
3. Le Kenya a adopté un document intitulé « Informations sur les transactions relatives aux prix
de transfert » (projet d’amendement du formulaire IT.2.C) à l’intention des sociétés effectuant
des opérations avec des entreprises liées ou associées à l’extérieur du Kenya.
4. Voir le site web de PwC, http://www.pwc.com/gx/en/international-transfer-pricing/assets/
denmark.pdf.
5. Elles ont des questionnaires différents selon que les entreprises multinationales sont à capitaux
étrangers ou nationaux. L’annexe G présente un exemplaire du questionnaire destiné en
Nouvelle-Zélande aux entreprises à capitaux étranger ; un exemplaire du questionnaire que les
autorités fiscales sud-africaines adressent aux entreprises appartenant à des nationaux se
trouve à l’annexe H.
6. Voir au chapitre 10 de la Note 7 sur les bonnes pratiques (SARS 1999).
7. En Inde, l’on a récemment reconnu les difficultés pratiques que posait l’obligation faite aux
entreprises de déposer leurs comptes financiers auprès de leur ministère de tutelle au plus tard
le 30 octobre de l’exercice suivant alors que les documents relatifs aux prix de transfert
devaient être remplis au plus tard le 30 septembre. Ce délai a désormais été prolongé au
30 novembre (loi des finances de 2011).
8. La Chambre de commerce internationale, au sein de laquelle sont représentées les entreprises
internationales, a publié une déclaration de principes qui revient sur les attentes des entreprises
en matière de documentation des prix de transfert, ainsi qu’un modèle de documentation des prix
de transfert. Voir le site web de l’ICC, http://www.iccwbo.org/uploadedFiles/ICC/policy/
taxation/Statements/Transfer%20Pricing%20Documentation%20Model%20180-498-final.pdf.
9. Une première déclaration pays par pays doit être déposée au 31 décembre 2017, pour les
exercices ouverts le 1er janvier 2016.
10. Le Code est disponible à l’adresse http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.
do?uri=OJ:C:2006:176:0001:0007:EN:PDF.
11. Le document est disponible sur le site web de l’Agence du revenu du Canada, http://www.
craarc.gc.ca/tx/nnrsdnts/cmmn/trns/pt-eng.html.
12. Une copie de la déclaration est disponible sur le site web de l’ICC, http://www.iccwbo.org.
13. Déclaration de politique générale, modèle de documentation relative aux prix de transfert,
Commission fiscale, ICC, document n° : 180-498, 13/02/2008, disponible à http://www.iccwbo.org
et dans l’annexe J.
14. Le Trésor australien réexamine actuellement les règles nationales de prix de transfert. C’est
ainsi qu’il envisage d’introduire des exigences de documentation obligatoires et des sanctions
spécifiques pour la non-conservation d’une documentation contemporaine (voir le site web du
Trésor australien http://www.treasury.gov.au/contentitem.asp?NavId=&ContentID=2219).
15. De nombreux pays, dont la Nouvelle-Zélande et la Thaïlande, ont adopté ce processus à quatre
étapes ou des variantes de celui-ci.
16. Les neuf formulaires portent sur les parties liées, les transactions liées, les opérations d’achats
et de ventes, les services, le commerce des biens incorporels, le commerce des immobilisations,
les éléments financiers, les investissements étrangers et les paiements effectués à l’étranger.
17. La dernière version des directives a été publiée le 24 janvier 2013.
18. Voir le site web de PwC, http://www.pwc.com/gx/en/international-transfer-pricing/assets/
denmark.pdf.
Bibliographie
ATO (administration fiscale australienne). 2009. “Assisting Compliance and Managing
Tax Risks in the Large Market: Understanding ATO Approaches and Perspectives”.
Discours de Jim Killaly, commissaire adjoint, fiscalité, grandes entreprises et
International (Case Leadership) au cinquième forum annuel de l’impôt sur les socié-
tés, Sydney, 18 mai 2009. ATO, Canberra. http://www.ato.gov.au/corporate/content.
aspx?doc=/content00194163.htm.
———. 2012. International Dealings Schedule. Canberra: ATO. http://www.ato.gov.au/
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———. 2013a. The National Tax Liaison Group Charter. Canberra: ATO. https://www.
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———. 2013b : Reportable Tax Position Schedule. Canberra: ATO. http://www.ato.gov.
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Canberra: ATO. http://www.ato.gov.au/General/International-tax/In-detail/
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Australian Department of Treasury. 2011. Income Tax: Cross-Border Profit Allocation:
Review of Transfer Pricing Rules. Canberra: Australian Department of Treasury.
http://www.treasury.gov.au/documents/2219/PDF/Review_of_transfer_pricing_
rules CP.pdf.
Baer, K., and E. Le Borgne. 2008. Tax Amnesties: Theory, Trends, and Some Alternatives.
Washington, DC: International Monetary Fund.
Biçerm, R. 2011. “New Transfer Pricing Administrative Guidelines.” International
TransferPricing Journal 18 (3): 211–19.
BIDF (Bureau international de documentation fiscale). 2011a. Database. Amsterdam:
IBFD. http://www.ibfd.org.
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Revenue of New Zealand. http://www.ird.govt.nz/transfer-pricing. Wellington:
IBFD.
SARS (South African Revenue Service). 2001. Transfer Pricing Questionnaire. Cape Town:
SARS. http://www.saica.co.za/integritax/2001/927_Transfer_pricing_questionnaire.
htm.
Starkov, V. 2011. “The New Russian Transfer Pricing Regulations: An Overview.” BNA
Tax Management Transfer Pricing Report 20 (7). http://www.nera.com/nera-files/
PUB BNA_Tax_0711.pdf.
Yang, H. 2009. “A Comparative View of Transfer Pricing Documentation: New Chinese
Rules and the EU Code of Conduct.” International Transfer Pricing Journal 16 (5),
318–24. http://online.ibfd.org/kbase/#topic=doc&url=/collections/itpj/pdf/
itpj050904.pdf.
Des différends peuvent survenir pour diverses raisons déjà évoquées dans le présent
guide : des interprétations divergentes de la législation nationale et internationale, des
évaluations divergentes des faits et des circonstances économiques lors de l’examen des
données d’entreprises, l’agressivité d’une administration fiscale qui cherche à engranger
des recettes supplémentaires ou l’agressivité d’un contribuable qui cherche à éviter
l’impôt ou à réduire sa charge fiscale.
Mesures générales
Un certain nombre de moyens par lesquels une administration fiscale peut s’employer
à éviter les différends ont déjà été évoqués plus haut dans le présent guide. Pour com-
mencer, des directives claires et suffisamment détaillées sur l’application du principe de
pleine concurrence permettront d’assurer une approche cohérente, de réduire les plages
d’incertitude et de résoudre les éventuels différends de manière rapide et efficace (voir
le chapitre 3). De même, la publication de déclarations relatives aux méthodes à adopter
pour aborder différents aspects des prix de transfert encouragera la transparence et
aidera les entreprises à régler les éventuels problèmes liés à des transactions interentre-
prises. Au prix d’une augmentation des coûts de conformité, on peut aussi exiger l’in-
tervention de contrôleurs tiers pour garantir que les déclarations reflètent correctement
le risque fiscal du contribuable et prévoir de sanctionner les spécialistes en déclarations
fiscales dans certaines circonstances ; c’est un moyen – bien que coûteux pour le contri-
buable – d’obtenir que les déclarations de revenus correspondent à des positions argu-
mentées et, ce faisant, de réduire les possibilités de différends (voir le chapitre 6).
Régimes de protection
Comme indiqué aux chapitres 3 et 5, les régimes de protection correspondent à des
mesures de simplification qui s’appliquent à un groupe de contribuables ou de transac-
tions et apportent la certitude d’utiliser la méthode ou le résultat approprié en matière
de prix de transfert. Les régimes de protection concernent les entités qui ne prennent
pas de risques importants ou n’utilisent pas de valeurs incorporelles. La plupart de ces
régimes sont unilatéraux, c’est-à-dire que les directives les concernant sont données par
les pouvoirs publics dans la législation ou la réglementation nationale. Il existe néan-
moins des régimes de protection bilatéraux (voir l’encadré 7.1).
En 2013, l’OCDE a publié une version révisée du chapitre 4 des Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert qui traite des régimes de protection1 et modifie
la position générale de l’organisation par rapport à cet instrument. En effet, alors
qu’avant 2013 (paragraphe 4.120 des Principes de l’OCDE applicables en matière de
prix de transfert de 2010), les régimes de protection étaient jugés incompatibles avec le
principe de pleine concurrence, on lit dans la révision de 2013 que « le recours aux
régimes de protection bilatéraux ou multilatéraux, dans des circonstances appropriées, doit
être encouragé ». Ainsi, en 2013, l’OCDE a admis l’utilisation de régimes de protection
bilatéraux et multilatéraux parce qu’ils réduisent les risques de double imposition ainsi
que les risques de différends2.
Il est toutefois important de noter que les instruments de régimes de protection unila-
téraux peuvent également diminuer les risques de double imposition ou de double
non-imposition en définissant strictement les catégories de transactions concernées et en
veillant à ce que les marges spécifiées pour lesdites transactions soient conformes au prin-
cipe de pleine concurrence. Les risques sont également réduits si les contribuables ont la
4. Dans l’industrie pharmaceutique, les prix de transfert sont déterminés par la méthode du prix de
revente.
5. La société mère du secteur pharmaceutique peut demander à sa propre administration fiscale de
certifier que ses prix de transfert sont alignés sur les prix qu’elle facture à des parties tierces dans
d’autres pays similaires. En l’absence de telles transactions, le certificat peut porter sur des prix de
transfert facturés à des parties liées dans d’autres pays similaires. Ces certificats seront acceptés par
l’administration fiscale de l’autre État.
possibilité de sortir du régime de protection quand ils estiment que le résultat de celui-ci
n’est pas conforme au principe de pleine concurrence. Il est, en outre, important que
l’établissement du prix de transfert des transactions conformément à un régime de pro-
tection puisse faire l’objet d’une procédure amiable au titre d’une convention fiscale
pertinente. Dans les pays en développement, la mise en place de régimes de protection
bien conçus3 peut être très intéressante, en particulier dans les pays où les données néces-
saires à une analyse comparative sont relativement difficiles d’accès (voir aussi à ce propos
le débat sur la gestion du manque d’informations comparables au chapitre 4)4. Cet instru-
ment procure aux contribuables la certitude de la conformité tout en supprimant la
nécessité de mener une longue analyse comparative ; il réduit ainsi les contraintes admi-
nistratives de conformité et permet de libérer des ressources qui pourront être déployées
dans d’autres domaines où les recettes sont menacées. Il est important de noter que la mise
en place de régimes de protection peut aider à mieux cibler les efforts administratifs de
contrôle de la conformité fiscale. Par exemple, dans le cadre des régimes de protection, les
contrôles des contribuables ou des transactions seront plutôt orientés vers l’admissibilité
au régime, ce qui conduit les contrôleurs à procéder à un examen attentif du profil fonc-
tionnel du contribuable.
Base juridique
La conclusion d’un accord préalable en matière de prix de transfert – qu’il soit unilatéral,
bilatéral ou multilatéral – nécessite une base juridique adéquate en droit de la procédure
Tableau 7.1 Avantages et inconvénients des accords préalables sur les prix de transfert
Avantages
Sécurité
Un APP réussi est gage de sécurité pour les entreprises comme pour l’administration fiscale. L’administration
fiscale a l’assurance que l’établissement des prix de transfert se poursuivra correctement et, une fois
l’accord conclu, peut concentrer ses ressources sur d’autres contribuables et d’autres transactions.
Du côté du secteur privé, les entreprises sont également en mesure d’affecter moins de ressources
aux questions fiscales et donc davantage à leur cœur de métier.
Processus coopératif
L’APP correspond à une démarche volontaire des contribuables. Leur coopération est nécessaire et ils
doivent fournir des renseignements détaillés sur leurs activités et leurs opérations financières.
Contrairement au contrôle fiscal (qui peut être contentieux), l’APP favorise un dialogue fructueux
et des échanges de coopération entre le secteur public et le secteur privé.
Souplesse pour l’administration fiscale
Les services fiscaux ont la possibilité d’accepter ou de refuser la demande d’accord. Le fait que l’administration
mette en place un programme d’APP ne signifie pas automatiquement que tous les contribuables y auront
accès. De même le fait d’être accepté dans un programme d’APP ne signifie pas automatiquement la
conclusion d’un accord. Un programme d’APP confère donc une grande souplesse et un large éventail
d’options à l’administration fiscale quant à la conduite et à la composition stratégiques du programme.
D’un point de vue administratif, il convient néanmoins de s’interroger sur la compatibilité du programme
avec la constitution nationale. Dans certains pays on s’est, par exemple, inquiété de ce que l’admission de
certains contribuables dans le programme d’APP tandis que d’autres sont refusés pourrait créer une
injustice anticonstitutionnelle. Dans un tel contexte, l’administration fiscale doit se rendre compte qu’en
l’absence d’une analyse juridique exhaustive elle peut être attaquée en justice par des contribuables dont
la demande a été rejetée, sur la base d’une disposition assurant un traitement équitable à tous les
contribuables.
et en droit substantiel. On trouve généralement une base procédurale adaptée aux accords
unilatéraux dans les règles procédurales nationales relevant du droit fiscal. S’agissant des
APP bilatéraux et multilatéraux, on se reportera à la réglementation nationale ou au droit
international, voire aux deux. Par exemple, le paragraphe 4.139 des Principes de l’OCDE
applicables en matière de prix de transfert stipule que : « Les APP qui font intervenir l’autorité
compétente d’un État cocontractant relèvent de la procédure amiable de l’article 25 du modèle
de convention fiscale de l’OCDE, bien qu’ils n’y soient pas expressément mentionnés. » Pour la
base juridique substantielle des APP bilatéraux et multilatéraux, on se réfèrera aux articles
de la convention fiscale applicable portant sur les bénéfices industriels et commerciaux et
sur les entreprises associées. Pour les APP unilatéraux, il faut clairement se reporter aux
dispositions nationales de mise en œuvre du principe de pleine concurrence.
Au vu des avantages des accords bilatéraux, certains pays n’acceptent de conclure des
APP unilatéraux que dans des cas exceptionnels. D’autres orientent la conclusion des
APP vers une solution bilatérale. Aux États-Unis, par exemple, les contribuables sont
tenus d’expliquer dans une note préliminaire pourquoi ils estiment qu’un APP unilaté-
ral serait plus approprié à un cas qui pourrait faire l’objet d’un APP bilatéral ou multi-
latéral. Dans le même ordre d’idée, on peut aussi poser dans des directives nationales sur
l’APP des prérequis à l’établissement d’un APP unilatéral :
• Il ne doit pas exister de convention fiscale entre le pays de résidence et le pays étran-
ger qui est partie à la transaction interentreprises.
• S’il existe une convention, il faut que l’État cocontractant ait rejeté la demande
d’APP du contribuable.
• Le volume de transactions interentreprises doit être inférieur au seuil fixé (c’est-à-
dire que le volume doit être trop petit pour justifier un investissement dans un pro-
cessus bilatéral).
Frais administratifs — Certains pays facturent aux contribuables des frais administratifs
pour la réalisation de la procédure d’APP et d’autres non (voir le tableau 7.2). Quand
ils existent, ces frais sont généralement justifiés par l’investissement nécessaire à la mise
en place de l’accord. Les APP, qui relèvent d’une démarche volontaire, nécessitent en
effet une plus grande recherche documentaire ; des déplacements peuvent aussi s’avérer
nécessaires pour discuter avec les autorités étrangères concernées (en cas d’accord bila-
téral). Leur coût peut donc dépasser celui d’un contrôle fiscal ordinaire.
Types d’APP — L’administration fiscale doit décider dès le départ si elle admettra seule-
ment des accords unilatéraux, seulement des accords bilatéraux ou si elle admettra les
deux types d’APP. Comme indiqué plus haut, les différents types d’accord présentent
des avantages et des inconvénients, il est donc impératif d’évaluer avec soin les facteurs
juridiques et conventionnels avant d’arrêter une décision stratégique.
Limite de validité — Les pays sont nombreux à préférer spécifier une durée maximale
dans les directives relatives aux APP. En début de programme, il est conseillé de ne pas
conclure d’accords unilatéraux excédant trois à cinq ans. Une durée d’application de
cinq ans est typique pour un APP, mais la durée la plus indiquée variera considérable-
ment selon le contribuable et le secteur concernés.
Application rétroactive — Les APP peuvent présenter l’important avantage d’être utilisés
comme des instruments de résolution des différends fiscaux. Il est donc également
Tableau 7.2 Sélection de caractéristiques des APP et des frais y afférents dans l’Union européenne
Durée moyenne de
Nombre d’APP en négociation avec
Pays Offre d’APP Frais administratifs vigueur (2013) les pays de l’UE
Belgique Unilatéraux + bi-/ Non 10 24 mois
multilatéraux
Rép. tchèque Unilatéraux + bi-/ 10 000 CZK 34 s.o.
multilatéraux
Allemagne Bi-/multilatéraux Des frais administratifs sont facturés 21 24 mois
depuis 2007. Ils se montent à
20 000 euros par APA (15 000 euros
pour un renouvellement, 10 000 euros
pour une modification). Des frais
réduits peuvent être appliqués aux
contribuables n’ayant que des
transactions mineures avec leurs
sociétés étrangères affiliées.
Hongrie Unilatéraux + bi-/ APP unilatéral : 500 000 forints à 5 millions 58 s.o.
multilatéraux de forints si le PPC est déterminé par la
méthode CUP, la méthode du prix de
revente ou celle du coût majoré, et 2 à
7 millions de forints en cas d’emploi
d’une autre méthode.
APP bilatéral : 3 à 8 millions de forints.
APP multilatéral : 5 à 10 millions de forints.
Royaume-Uni Unilatéraux et Non 73 23 mois
bilatéraux
important de décider si l’on acceptera leur application rétroactive. Dans ce cas, le con-
tribuable demande que le résultat de l’APP (pour l’avenir) soit appliqué rétroactive-
ment et multiplié par le nombre d’années pour lesquelles ses revenus ont déjà été
déclarés. Si une application rétroactive est envisagée, un certain nombre de points sont
à prendre en compte :
de transfert devraient s’engager à accorder une extension de ces accords préalables aux exer-
cices fiscaux antérieurs dans les cas appropriés, sous réserve du respect des délais applicables
(comme des règles de prescription en matière de rectification), dès lors que les faits et circons-
tances des exercices fiscaux antérieurs sont identiques et sous réserve de la vérification des
faits et circonstances lors du contrôle5.
Délais — Il est souvent utile, tant pour le contribuable que pour l’administration fiscale,
de fixer des dates limites de conduite de la procédure. Les directives de Singapour rela-
tives aux prix de transfert fixent, par exemple, un échéancier pour le processus d’APP,
ce qui est sécurisant pour le contribuable (voir le tableau 7.3)6.
D’un autre côté, il faut aussi faire preuve de prudence, car la fixation de dates limites
risque d’exercer une pression superflue sur l’administration fiscale concernée. La prise
de décisions complexes prend du temps, en particulier au début de la mise en œuvre
d’un nouveau programme d’APP.
Questions annexes — La réunion préalable est le moment idéal pour identifier les éven-
tuelles questions annexes associées aux transactions sur lesquelles portera l’APP. Il peut
s’agir par exemple a) de transactions interentreprises supplémentaires (internationales
ou nationales) ; b) de questions de sous-capitalisation ; c) de l’existence d’établissements
stables ; d) des retenues à la source ; e) des droits de douane ; f) de la déductibilité de
frais en vertu du droit national ; ou g) de la propriété effective. Il convient de déterminer
le mode de gestion des questions annexes avant d’admettre un contribuable dans un
programme d’APP. Il est aussi judicieux de décider en amont de la façon dont seront
gérées les questions annexes qui pourraient apparaître au stade de l’examen préalable.
Retrait — Les directives relatives aux APP doivent également donner des indications
claires sur les possibilités de retrait d’une procédure d’APP, tant pour le contribuable
que pour l’administration fiscale. L’APP relevant d’une démarche volontaire des deux
parties, chacune d’elles doit pouvoir se retirer de la procédure à tout moment, étant
bien sûr entendu que l’administration fiscale se doit d’agir de bonne foi. Quoi qu’il en
soit, les contribuables souhaiteront probablement être clairement informés des condi-
tions à réunir pour se retirer d’un programme d’APP.
Encadré 7.2 Rapport du FCPT sur la gestion des risques dans le cadre des prix
de transfert (2013)
S’agissant de l’Union européenne, l’article 12 de la Directive du Conseil relative à la coopération admi-
nistrative dans le domaine fiscal du 15 février 2011 (2011/16/UE) établit une base légale de la réalisation
de vérifications simultanées. Des contrôles bilatéraux et multilatéraux sont régulièrement effectués
dans l’UE. Au vu des frais supplémentaires que ce type de contrôle entraîne, le programme européen
Fiscalis 2020a fournit des moyens aux administrations fiscales nationales pour les financer. Cette facilité
n’est pas réservée aux pays membres de l’UE, mais est également ouverte à un groupe de pays associés
(Albanie, Bosnie-Herzégovine [Ex-République yougoslave de Macédoine], Monténégro, Serbie, et
Turquie).
a. Programme Fiscalis 2020, voir https://ec.europa.eu/taxation_customs/fiscalis-programme/fiscalis-2020-programme_fr.
Tableau 7.4 Approches de la résolution des différends sur le plan national (suite)
Composantes Suggestions de bonnes pratiques et exemples de résolution nationale des différends
Paiement du montant réclamé Il est essentiel de confronter deux principes concurrents pour déterminer la proportion de la
valeur réclamée qui sera exigée en amont de la procédure de recours : la facilité d’accès d’un
contribuable au système de recours d’une part et la dissuasion des recours inconsidérés
d’autre part. Dans de nombreux pays, les contribuables peuvent faire appel même s’ils ne
paient pas (les procédures normales étant applicables), mais ils s’exposent à devoir payer
des intérêts et les pénalités peuvent continuer à courir. Ce n’est toutefois pas toujours le cas
et la présentation d’un recours est souvent subordonnée au paiement d’une partie du
montant réclamé (Grèce : 20 %, Tanzanie : 30 %).
Autres aspects liés au paiement
Garantie de paiement – Il est aussi possible d’exiger un paiement intégral en offrant en parallèle
aux contribuables la possibilité de fournir une garantie de paiement (gage, promesse, etc.)
en lieu et place d’un versement effectif.
Demande de dérogation – D’autres pays exigent le paiement intégral en offrant en parallèle
aux contribuables la possibilité de demander une dérogation dans certaines circonstances.
Dépens – Les tribunaux peuvent aussi condamner une partie aux dépens dans certains cas
exceptionnels, ce qui aura un effet dissuasif sur les cas de recours les plus inconsidérés.
Calendrier raisonnable Dans la plupart des pays, des délais sont imposés aux contribuables pour chacune des étapes ;
des délais sont aussi fréquemment imposés aux pouvoirs publics (par voie législative ou ad-
ministrative) pour la première et la deuxième étapes des recours. L’objectif est de parvenir à
une résolution rapide des différends fiscaux pour assurer une certaine sécurité des contri-
buables quant à l’issue financière, tout en limitant autant que possible les dépenses de l’État.
Exemples :
Délai d’introduction d’un recours – Pays-Bas : 42 jours, Lettonie : 30 jours, Royaume-Uni : 30 jours,
États-Unis : 30 à 90 jours.
Délai de prise de décision par l’autorité fiscale pour la première étape – Lituanie : 30 jours, report
possible à 60 jours, Bulgarie : 45 jours.
Délai de saisine du tribunal – Pays-Bas : six semaines, Norvège : six mois, Roumanie : six mois,
Espagne : deux mois, Chypre : 75 jours.
Cohérence Indépendamment de l’existence d’une jurisprudence stricte, les contribuables doivent
impérativement être traités de manière cohérente. Il convient, par conséquent, de s’assurer
que les règles issues des procédures de recours sont enregistrées et prises en compte dans
les manuels opérationnels à l’usage des contrôleurs fiscaux ainsi que dans les
interprétations publiées par l’administration fiscale et le ministère des Finances.
Publication Dans la plupart des pays, on publie des décisions clés intervenant au deuxième stade de
recours, souvent dans un délai fixé à l’avance et souvent de manière anonyme (Irlande,
Canada), ainsi que la totalité des décisions prises au stade judiciaire. Il existe souvent une
loi sur l’accès à l’information qui garantit à chacun un accès anonyme aux informations
relatives à la première étape de recours, même si ces dispositions sont moins courantes. La
diffusion des décisions est essentielle pour assurer la transparence de la procédure de
recours et informer les contribuables sur l’application du droit.
Service du médiateur De nombreux pays ont mis en place un médiateur indépendant chargé de la gestion des
réclamations des contribuables sans lien avec le calcul de l’imposition, mais portant sur des
aspects tels que le comportement des fonctionnaires, les délais de procédure, les soupçons
de partialité, et autres erreurs ou omissions. L’existence d’un médiateur fiscal indépendant,
institution dont la Suède a pris l’initiative, donne une voie de recours aux contribuables qui
sont mécontents de la façon dont ils ont été traités par l’administration fiscale. Dans
certains pays en développement, la mise en place d’un tel médiateur a contribué à
découvrir des cas de corruption de l’administration fiscale. Cette mesure permet en outre
d’améliorer les relations de l’administration avec les contribuables et incite à l’adoption
d’une pratique davantage orientée sur le service au client. En règle générale, le médiateur
n’a pas le pouvoir de se prononcer sur le fond d’un différend fiscal et ne peut pas intervenir
en tant qu’agent de recours dans une procédure administrative.
Dans de nombreux pays il existe une forme ou une autre de charte des droits du contribuable
que le médiateur est chargé de faire respecter : Ombudsman des contribuables au
Canada, Adjudicator’s Office au Royaume-Uni, Taxpayers’ Advocate aux États-Unis.
Source : Rapports-pays du Groupe de la Banque mondiale
meilleure connaissance des affaires fiscales. L’administration fiscale peut aussi permettre
que l’affaire soit portée devant un tribunal de l’ordre judiciaire. Dans ce cas, les deux
parties ont généralement intérêt à produire en qualité de témoins des experts capables
d’exposer les concepts liés aux prix de transfert aux personnes qui ne seraient pas fami-
liarisées avec ce domaine.
Figure 7.1 Total des procédures amiables entre pays de l’OCDE en fin d’année
Nombre de cas
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Source : OECD 2015.
(notamment par les mécanismes de résolution nationaux exposés plus haut). En outre, le
nombre des cas varie significativement selon les pays10. Ces différences s’expliquent
probablement par des facteurs d’ordre juridique, factuel et comportemental :
• L’étendue du réseau des conventions entre pays a son importance puisque ces conven-
tions constituent la base juridique des procédures amiables. En l’absence de conven-
tion, la procédure amiable est impossible.
• Plus un pays est intégré à l’économie mondiale, plus les activités transfrontalières de
ses contribuables sont développées et plus le nombre des différends potentiels – et
donc des procédures amiables – est élevé.
• Dans les pays dont l’administration fiscale ne donne pas de recommandations claires
sur la procédure amiable, les contribuables peuvent hésiter à engager une telle procé-
dure. De plus, si les contribuables reportent « silencieusement » des ajustements cor-
rélatifs dans leurs comptes (en violation des règles comptables), il est possible que
l’administration fiscale ne soit même pas informée des cas potentiels de procédures
amiables (voir l’encadré 7.3).
La plupart des cas de procédures amiables enregistrés par le passé concernaient des
demandes d’allégement pour cause de double imposition liée à un ajustement des prix
de transfert11.Toutefois, comme indiqué précédemment, la procédure amiable est aussi
applicable à des cas sans rapport avec les prix de transfert (problèmes de double rési-
dence, problème d’existence d’un établissement stable, application des clauses portant
sur les intérêts, les redevances et les dividendes, etc.). Outre la résolution des différends,
la procédure amiable peut aussi être utilisée pour la conclusion d’APP bilatéraux et
multilatéraux ou d’autres accords tels que les accords de protection bilatéraux. Les
articles relatifs à la procédure amiable dans des conventions fiscales reprenant les
• Imposition non conforme aux dispositions de la convention — Voir l’article 25 (1) et (2)
des modèles de l’OCDE et des Nations Unies
• Difficultés ou doutes quant à l’interprétation ou l’application de la convention — Voir
l’article 25 (3) des modèles de l’OCDE et des Nations Unies
• Élimination de la double imposition dans les cas non prévus par la convention — Voir
l’article 25 (3) des modèles de l’OCDE et des Nations Unies
L’application la plus courante de la clause de procédure amiable est liée à des situa-
tions dans lesquelles le contribuable estime que les actions de l’un ou des deux États
contractants ont ou auront pour effet une imposition non conforme aux dispositions de la
convention. Dans une telle situation, le contribuable est en droit de soumettre son cas à
« l’autorité compétente » qui a l’obligation, sous réserve que la demande soit justifiée et
ne puisse aboutir d’elle-même à une solution satisfaisante, de s’efforcer de résoudre le
cas, par voie d’accord mutuel avec « l’autorité compétente » de l’autre État contractant.
Il n’est toutefois aucunement garanti qu’un cas soit résolu par le biais d’une procé-
dure amiable. Les autorités compétentes sont seulement tenues de s’efforcer de trouver
une solution. Si la question n’est pas résolue, le contribuable devra probablement subir
une double imposition économique, à moins qu’une procédure d’arbitrage ne soit
possible. Par conséquent, le renforcement de l’efficacité de la procédure amiable a aussi
été un élément clé du projet BEPS de l’OCDE, qui a abouti à l’engagement des pays
membres de mettre en œuvre des mesures spécifiques en vue d’une résolution rapide,
efficace et efficiente des différends liés à des conventions.
S’agissant des prix de transfert, la procédure amiable est un moyen essentiel d’éviter
la double imposition économique, non seulement parce qu’elle constitue un mécanisme
de résolution des différends internationaux, mais aussi parce qu’elle représente une
forme de contrôle qualité de la gestion des prix de transfert.
• Il faut qu’il existe une base juridique valide qui ouvre droit à une procédure amiable. Pour
qu’il soit possible d’obtenir un allégement par le biais d’une procédure amiable, il
faut qu’une convention fiscale ou un autre instrument de droit international appli-
cable à la situation pose la base juridique de ladite procédure. Si, par exemple, les
transactions concernées par l’ajustement des prix de transfert se sont déroulées entre
deux parties qui ne sont pas résidentes dans des pays ayant conclu une convention
fiscale ou un autre accord similaire applicable contenant une clause de procédure
amiable, il n’existe pas de cadre juridique permettant aux autorités compétentes de
se réunir pour résoudre la question.
• Les critères permettant une procédure amiable aux termes de l’article pertinent doivent être
réunis. Lorsque la base juridique existe, il faut encore que les critères légaux soient
réunis pour que le contribuable puisse engager une procédure amiable selon les termes
de la convention fiscale ou d’un accord similaire. Lorsque l’article sur la procédure
amiable applicable est fondé sur l’article 25 des modèles de convention de l’OCDE ou
des Nations Unies, les critères en question sont généralement les suivants :
– Le cas doit être soumis à l’autorité compétente dans les délais spécifiés. Par exemple,
l’article 25 (1) du modèle de l’OCDE prévoit que le cas doit être présenté « dans
les trois ans qui suivent la première notification de la mesure qui entraîne une imposition
non conforme aux dispositions de la Convention ». Il est à noter que les pays n’ont pas
tous la même conception de la première notification de l’imposition non conforme
aux dispositions de la convention (ce peut être le moment de la notification du
recouvrement rectificatif, le moment où les raisons sont exposées, etc.).
– L’imposition non conforme aux dispositions de la convention applicable doit être avérée.
Si ce point ne pose généralement pas de problème dans les cas de demande
d’allégement pour cause de double imposition économique faisant suite à un
ajustement du prix de transfert, dans certains pays on part de l’idée que si la
convention ne comprend pas d’article équivalent à l’article 9 (2) du modèle de
l’OCDE ou des Nations Unies cela signifie que la convention n’exprime pas
d’intention d’accorder un allégement pour cause de double imposition économique.
• Il doit être possible en pratique d’engager une procédure amiable et (le cas échéant) toutes
les exigences du droit national doivent être respectées. Même les pays en développement
qui ont mis en place un réseau de conventions fiscales n’ont généralement qu’une expé-
rience limitée des procédures amiables. De ce fait, les contribuables sont dans l’impos-
sibilité de formuler une demande de procédure amiable parce que la responsabilité de
la fonction d’autorité compétente n’est pas clairement établie, les coordonnées des ser-
vices à contacter ne sont pas publiquement annoncées et il n’existe pas de guide de
procédure. Dans l’idéal, il faudrait que chaque pays publie un guide de procédure pré-
cisant notamment les renseignements à fournir et les demandes officielles à formuler
(suspension d’une décision en raison d’un recours, par exemple). L’une des conclusions
de l’Action 14 du projet BEPS porte sur l’engagement des pays participant à ce projet
de mettre les informations nécessaires à la disposition des contribuables en publiant les
règles, directives et démarches permettant d’engager une procédure amiable (voir l’en-
cadré 7.4) indépendamment des moyens de recours prévus par la législation nationale
(voir notamment à ce propos l’article 25 (1) des modèles de convention de l’OCDE et
des Nations Unies). La procédure amiable apparaît ainsi comme une procédure spé-
ciale qui vient s’ajouter aux moyens de recours prévus par la législation nationale. Par
conséquent, au moment du dépôt d’une demande de procédure amiable, un contri-
buable peut se voir recommander de prendre des mesures pour protéger ses droits au
titre de la législation nationale pendant le déroulement de la procédure amiable. Dans
certains pays, il n’est possible d’engager une procédure amiable qu’après avoir épuisé
toutes les voies de recours prévues par la législation nationale (décision définitive, exo-
nération ou délai). Il peut toutefois s’avérer contraire à l’esprit de la convention fiscale
d’imposer l’épuisement des recours de droit interne dans la mesure où le contribuable
peut se trouver privé de recours si les autorités compétentes ne parviennent pas à
résoudre le problème. La nouvelle norme a minima de l’OCDE demande aux pays de
mettre au clair avec leurs partenaires de convention les conséquences de ces exigences
1. Les pays doivent s’assurer que les obligations relatives à la procédure amiable prévues par les
conventions sont pleinement exécutées de bonne foi et que les différends donnant lieu à une
procédure amiable sont résolus en temps opportun :
• la mise en œuvre de bonne foi de l’article 25 du modèle de convention de l’OCDE fait ainsi partie
intégrante des obligations des parties contractantes ;
• les pays s’engagent à s’efforcer de régler les cas soumis à une procédure amiable dans un délai
moyen de 24 mois ;
• la progression de la procédure est évaluée par les pairs à partir de données statistiques prépa-
rées dans un cadre de suivi commun.
2. Les pays doivent s’assurer que les processus administratifs favorisent la prévention et le règlement,
en temps opportun, des différends relatifs aux conventions :
• des règles, lignes directrices et procédures claires sur l’accès à la procédure amiable et son utili-
sation doivent être publiées et toute la documentation nécessaire à la conduite d’une procédure
amiable doit être mise à disposition ;
• les personnels chargés de la procédure amiable doivent disposer du pouvoir indépendant
nécessaire au règlement des cas (et en particulier ne doivent pas dépendre d’instructions du
personnel de l’administration fiscale qui a effectué les ajustements fiscaux initiaux) ;
• les indicateurs de performance doivent être utilisés à bon escient. Ainsi, les pays doivent se gar-
der d’évaluer les agents sur la base du maintien des ajustements fiscaux dans le cadre des procé-
dures amiables.
3. Les pays doivent s’assurer que les contribuables qui satisfont aux conditions définies au para-
graphe 1 de l’article 25 peuvent avoir recours à la procédure amiable :
• les pays s’engagent à réviser l’article 25 de manière à faciliter l’accès à la procédure amiable.
de droit interne sur la procédure amiable et de les énoncer dans des lignes directrices
publiées à l’intention des contribuables.
Dans les pays qui commencent à instaurer des régimes de prix de transfert, qui n’ont
au mieux que peu d’expérience de la vérification des prix de transfert et ne disposent que
d’un petit nombre d’agents spécialisés dans ce type d’activité et d’un réseau limité de
conventions fiscales, il n’est souvent pas prioritaire d’investir dans les procédures amiables.
En revanche, lorsqu’un pays a mis en place un réseau de conventions fiscales, les investis-
seurs peuvent raisonnablement s’attendre à ce que ces conventions soient transposées
dans le droit interne et vouloir avoir accès aux allégements prévus aux termes de la
convention. Cet accès passe généralement par l’officialisation de la fonction d’autorité
compétente (voir l’encadré 7.5) et l’élaboration de procédures ou de lignes directrices à
suivre par les contribuables qui souhaitent demander une procédure amiable12.
Par ailleurs, s’assurer que les contrôleurs de terrain sont conscients du droit des contri-
buables à demander une procédure amiable peut contribuer à éviter la proposition et
l’exécution d’ajustements « faibles », « non motivés » ou « silencieux » (voir l’encadré 7.3).
Par exemple un contrôleur chargé de la vérification des prix de transfert qui sait que le
1. Déterminer les ressources nécessaires à l’exécution des fonctions d’autorité compétente et répartir
les responsabilités en conséquence (échange d’informations, APP, procédures amiables relatives à
des différends, interprétation des procédures amiables, etc.). Dans certains cas, il peut être néces-
saire de procéder à une délégation officielle de responsabilité et les parties à la convention doivent
en être avisées.
2. Veiller à ce que les personnes investies des responsabilités de l’autorité compétente reçoivent une
formation adéquate (sur l’application et l’interprétation des conventions fiscales, les prix de trans-
fert, les procédures d’échange d’informations, la conduite de négociations, etc., en fonction des
besoins) et disposent de moyens suffisants (budget de déplacement, etc.).
3. Veiller à la facilité d’accès aux coordonnées de l’autorité compétente et au détail des procédures à
suivre pour formuler une demande.
4. Mettre en place des indicateurs de performance et répondre aux besoins courants de moyens,
de formation et de développement.
contribuable a la possibilité de demander à éviter une double imposition par la voie d’une
procédure amiable devra prendre en compte le fait que l’ajustement proposé sera examiné
par l’autorité compétente de son pays (gage supplémentaire de contrôle qualité) et que si
l’ajustement est maintenu il pourra être nécessaire de le justifier auprès de l’autorité com-
pétente de l’autre État contractant. Lorsque ces aspects sont connus, les propositions
d’ajustement sont généralement justifiées et valablement motivées.
Il est recommandé de séparer la fonction de contrôle fiscal de celle de conduite des
procédures amiables (voir l’encadré 7.4). En effet, les contrôleurs qui ont travaillé pen-
dant longtemps sur des ajustements auront plus de mal à trouver des solutions de com-
promis tenant compte de la position d’un autre pays que des agents qui n’ont pas
participé au contrôle. Quoi qu’il en soit, dans la pratique, l’équipe chargée des procé-
dures amiables aura certainement besoin de se référer à l’expérience et aux rapports des
contrôleurs de terrain qui ont une connaissance approfondie des cas individuels.
Dans nombre de pays en développement, cette séparation des fonctions de vérifica-
tion et de procédure amiable pose problème et peut être difficile à réaliser au sein d’une
administration fiscale qui commence à peine à mettre en place un régime de prix de
transfert. Dans un premier temps, les connaissances en matière de prix de transfert sont
souvent le fait des équipes de vérification, les autres services de l’administration fiscale
ne développant cette expertise qu’au fur et à mesure.
tiendront régulièrement informés de l’issue des consultations et des délais à prévoir pour
le règlement de leur cas.
Une procédure amiable peut durer longtemps, d’où l’engagement récent des pays de
l’OCDE de s’efforcer de ne pas dépasser une durée moyenne de 24 mois13. Compte
tenu du problème de trésorerie que peut entraîner la double imposition pendant la
procédure amiable, on peut envisager une mesure de suspension du paiement pendant
cette période14. La plupart des administrations fiscales prévoient des mesures de suspen-
sion, certaines spécifiques aux différends internationaux et d’autres applicables à tous
les types de différends.
Arbitrage
Comme indiqué plus haut, la procédure amiable ne débouche pas nécessairement sur
une solution : les parties sont seulement tenues de s’efforcer de régler le problème de la
double imposition. Même si une solution est trouvée à la plupart des différends, ce n’est
pas toujours le cas. Quand cette procédure est prévue, les contribuables (ou les autorités
compétentes) pourront recourir à l’arbitrage qui permet de trouver une solution lorsque
les autorités compétentes ne parviennent pas à se mettre d’accord.
L’arbitrage implique l’intervention d’une partie indépendante qui évalue le cas de
chacun des partenaires et décide d’une solution évitant la double imposition à l’entreprise
multinationale. On distingue deux grands types d’arbitrage : l’arbitrage de la dernière offre
(ou arbitrage « baseball »), qui est appliqué entre les États-Unis et certains de leurs par-
tenaires et l’arbitrage traditionnel qui est appliqué dans l’Union européenne. Ces deux
types d’arbitrage sont présentés dans l’encadré 7.8. Dans le cadre du projet BEPS de
l’OCDE, 20 pays, dont l’Australie, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-
Unis, se sont engagés à inclure dans leurs conventions fiscales une clause d’arbitrage
obligatoire ayant force exécutoire. L’instrument multilatéral que l’OCDE devrait finali-
ser prochainement comprendra une clause optionnelle d’arbitrage exécutoire. Dans la
négociation des conventions, il incombe aux décisionnaires d’étudier avec soin la possi-
bilité d’inclusion d’une clause d’arbitrage obligatoire pour déterminer si elle sert leurs
intérêts.
Notes
1. Section E révisée du chapitre IV des Principes applicables en matière de prix de transfert,
relative aux régimes de protection, disponible sur le site web de l’OCDE, http://www.oecd.
org/fr/ctp/prix-de-transfert/Section-E-Revisee-Regimes-Protection-Prix-Transfert.pdf.
2. En annexe à son rapport, l’OCDE donne des modèles de protocole d’accord pour l’établisse-
ment de régimes de protection portant sur des services de distribution, de fabrication et
de recherche-développement à faibles risques. Voir l’annexe 1 des Principes sur le site web
de l’OCDE, http://www.oecd.org/fr/ctp/prix-de-transfert/Section-E-Revisee-Regimes-
Protection-Prix-Transfert.pdf.
3. Garantissant, par exemple, que le prix ou la marge du régime de protection est proche d’un
résultat conforme au principe de pleine concurrence obtenu en menant une analyse approfon-
die des données administratives. En outre, lorsque l’application du régime par le contribuable
concerne obligatoirement toutes les transactions relevant du champ d’application du régime,
il convient de prévoir une possibilité de sortie du régime (le contribuable devant dans ce cas
apporter la preuve que l’approche qu’il utilise donne un résultat conforme au principe de
pleine concurrence).
4. Dans le but de fournir des recommandations en la matière, le Groupe des vingt plus impor-
tantes économies (G20) a chargé des organisations internationales (FMI, OCDE, ONU et
Groupe de la Banque mondiale) d’élaborer un manuel pratique sur la résolution des difficultés
d’accès à des données comparables pour les analyses de prix de transfert. La publication de ce
manuel, qui comprendra de nouveaux conseils sur la conception des régimes de protection, est
attendue en 2016/2017.
5. « Accroître l’efficacité des mécanismes de règlement des différends, Action 14 — Rapport final
2015 », site web de l’OCDE http://www.oecd.org/fr/ctp/accroitre-l-efficacite-des-mecanismes-
de-reglement-des-differends-action-14-rapport-final-2015-9789264252370-fr.htm.
6. Il est à noter qu’aucun délai n’est indiqué pour la phase d’examen et de négociation. Il s’agit
d’un choix délibéré puisque la fixation d’un délai pour la négociation d’un APP pourrait avoir
des conséquences importantes sur la dynamique et les résultats de cette négociation.
7. « Lutter plus efficacement contre les pratiques fiscales dommageables, en prenant en compte
la transparence et la substance, Action 5 — Rapport final 2015 », consultable sur le site web
de l’OCDE, à l’adresse http://www.oecd-ilibrary.org/taxation/lutter-plus-efficacement-contre-
les-pratiques-fiscales-dommageables-en-prenant-en-compte-la-transparence-et-la-substance-
action-5-rapport-final-2015_9789264255203-fr.
8. « Lutter plus efficacement contre les pratiques fiscales dommageables, en prenant en compte
la transparence et la substance, Action 5 — Rapport final 2015 », consultable sur le site web
de l’OCDE,à l’adresse http://www.oecd-ilibrary.org/taxation/lutter-plus-efficacement-contre-les-
pratiques-fiscales-dommageables-en-prenant-en-compte-la-transparence-et-la-substance-
action-5-rapport-final-2015_9789264255203-fr.
9. Il arrive aussi que le contribuable négocie ou règle simplement le montant réclamé. Quand un
accord est trouvé bilatéralement entre l’administration fiscale et le contribuable, la procédure
s’arrête.
10. L’OCDE publie des statistiques sur les procédures amiables en cours dans les différents pays,
voir http://www.oecd.org/fr/ctp/resolution/statistiques-pa-2013.htm.
11. Manuel de l’OCDE pour des procédures amiables efficaces (MEMAP), paragraphe 1.2.1 ;
http://www.oecd.org/ctp/dispute/manualoneffectivemutualagreementprocedures-index.htm.
12. Voir par exemple sur le site web de l’OCDE les profils par pays sur la procédure amiable,
http://www.oecd.org/fr/fiscalite/resolution/pa-fiches-par-pays.htm.
13. Rapport final 2015, Action 14 du projet BEPS OCDE/G20 BEPS. Voir aussi l’encadré 7.4 sur
les résultats de l’Action 14.
Bibliographie
FCPT (Forum conjoint de l’Union européenne sur les prix de transfert). 2013. Rapport
du FCPT sur la gestion du risque dans le cadre des prix de transfert. Bruxelles : FCPT.
http://ec.europa.eu/taxation_customs/sites/taxation/files/resources/documents/
taxation/company_tax/transfer_pricing/forum/jtpf/2013/jtpf_007_2013_en.pdf.
———. 2014 Statistiques sur les APP en 2013. Bruxelles : FCPT. http://ec.europa.eu/
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HMRC (Her Majesty’s Revenue and Customs). 2010. Policy Paper Statement of Practice 2,
(2010). Londres : HMRC. https://www.gov.uk/government/publications/statement-
of-practice-2-2010/statement-of-practice-2-2010#who-may-apply-for-an-apa.
IRAS (Inland Revenue Authority of Singapore). 2016. Transfer Pricing Guidelines, 3rd edition.
Singapore: IRAS. https://www.iras.gov.sg/irashome/uploadedFiles/IRASHome/e-Tax_
Guides/etaxguide_CIT_Transfer%20Pricing%20Guidelines_3rd .pdf
IRS (Internal Revenue Service). 2015. Procedures for Advance Pricing Agreements.
Washington, DC: IRS. https://www.irs.gov/pub/irs-drop/rp-15-41.pdf.
Mile, Andrew. 2004. “Germany: German Tax & Legal News—September 2004.” Mondaq
(blog), 20 septembre. http://www.mondaq.com/article.asp?article_id=28493.
OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). 2007.
Manual on Effective Mutual Agreement Procedures (MEMAP). Paris: OCDE.
http://www.oecd.org/ctp/38061910.pdf.
———. 2015. Statistiques sur la procédure amiable pour 2014. Paris: OCDE.
http://www.oecd.org/fr/ctp/resolution/statistiques-pa-2014.htm
Organisation des Nations Unies. 2011. « Comité d’experts de la coopération internatio-
nale en matière fiscale.” Note on Dispute Resolution: Guide to Mutual Agreement
Procedure, septième session, 24–28 octobre, Genève, UN. http://www.un.org/esa/
ffd/tax/seventhsession/CRP_4_clean.pdf.
Comme le démontrent les chapitres précédents, un régime national de prix de transfert peut
être conçu de façon à protéger la base d’imposition, atténuer les obligations de conformité
et limiter les risques de double imposition économique. Toutefois, ces objectifs peuvent être
complètement remis en cause par des processus et une administration inefficaces.
Après la promulgation d’une législation et l’adoption de directives portant sur les
prix de transfert, les administrations fiscales doivent mettre au point, appliquer et actua-
liser continuellement un programme efficace de vérification desdits prix. Une telle
démarche s’inscrit dans le cadre d’un processus multiforme qui doit prendre en compte
les exigences, les domaines à risque (voir le chapitre 1 et le tableau 1.4 notamment pour
les approches d’évaluation de l’exposition d’un pays au risque de prix de transfert), le
niveau d’expérience en gestion de gros contribuables et en fiscalité internationale, les
ressources disponibles (capital humain, technologies de l’information, moyens finan-
ciers…), la maîtrise du sujet dans le secteur privé et le système juridique (y compris les
conventions fiscales) propres à un pays, ainsi que la structure organisationnelle de l’ad-
ministration fiscale et la culture qui y règne.
De façon générale, il faut investir considérablement dans le renforcement des capacités
et la mise en place de politiques et procédures administratives adéquates pour appliquer
avec succès un régime de prix de transfert. C’est seulement avec une formation et une
expérience appropriées que l’administration fiscale sera en mesure de prendre des déci-
sions en connaissance de cause et d’exercer sa discrétion à bon escient et avec constance,
limitant ainsi les incertitudes et l’incidence de coûts de conformité abusifs.
Modèle centralisé
L’approche la plus souvent observée dans les programmes d’assistance du Groupe de la
Banque mondiale consiste en la formation d’une équipe centralisée chargée d’améliorer
l’application des politiques de prix de transfert à l’échelle de l’administration fiscale
(voir la figure 8.1). Généralement, les administrations fiscales comprennent soit un
service des gros contribuables (SGC) soit une division des grandes entreprises et de la
fiscalité internationale dont relève l’équipe en charge des prix de transfert. Cette divi-
sion ou ce service est essentiellement structuré autour des différentes professions qui
reflètent les principales activités économiques du pays. La plupart des entreprises sou-
mises à la législation sur les prix de transfert seront classées parmi les gros contri-
buables1, bien que dans certains pays où une telle législation est fondée sur une
définition très large des entreprises associées, même des contribuables classés parmi les
petites entreprises peuvent voir leurs transactions soumises à une vérification au titre
des règles en matière de prix de transfert (voir le chapitre 3)2.
Une structure centralisée sera la plus indiquée dans les cas où :
• un pays se trouve dans les premières phases d’application des prix de transfert ;
• le nombre de dossiers portant sur les prix de transfert est limité ;
• les priorités ou les plans sont recentrés autour des prix de transfert ;
• l’organisation ne compte qu’un petit nombre de spécialistes des prix de transfert.
Services de fiscalité
Division de la fiscalité internationale
des sociétés
APP – MAP – DTA
Composition du groupe :
Grandes entreprises 1 directeur
1 spécialiste de la fiscalité
des groupes
5 fiscalistes
Composition du groupe :
1 directeur
4 contrôleurs
Source : Entretien d’Arcotia Hatsidimitris avec des contrôleurs fiscaux principaux, IRAS, Octobre 2011.
Note : APP = Accord de fixation préalable de prix de transfert ; DTA = Convention de double imposition ;
IRAS = Inland Revenue Authority of Singapore ; MAP = Procédure amiable.
« Premièrement, il est possible que les personnes engagées dans des domaines plus « établis »
développent du ressentiment à l’égard de celles qui sont associées à la politique et l’adminis-
tration des prix de transfert. Parce qu’il s’agit d’un domaine nouveau, les membres de l’organi-
sation ne savent pas toujours de quoi il s’agit exactement, sont dans l’incertitude et peuvent
être peu disposés à s’occuper de dossiers traitant des prix de transfert, voire dédaigner de tels
dossiers. De plus, pour constituer une unité des prix de transfert, on peut avoir besoin de recru-
ter des experts de l’extérieur à certains postes clés. Et le personnel en place peut considérer
qu’il s’agit d’un domaine « à la mode » qui attire des ressources et des concours qui auraient
autrement profité à leur propre secteur d’activité somme toute aussi important, ou qui récom-
pense à tort des « étrangers » et des « arrivistes » qui n’ont pas « fait leurs preuves » [...] ».
Modèle décentralisé
Dans de grandes économies à fort degré de décentralisation, il peut s’avérer nécessaire
d’adopter un modèle décentralisé pour gérer le très grand nombre de dossiers portant
sur les prix de transfert et de réorganiser le dispositif de gestion des prix de transfert de
sorte qu’il s’ajuste au cadre institutionnel existant. Cette approche exige généralement
des contrôleurs fiscaux qu’ils s’occupent des dossiers de prix de transfert lorsqu’il y en
a, bien qu’ils puissent s’appuyer sur des spécialistes régionaux pour des cas particuliers
(voir la figure 8.2). Des pays plus importants qui sont le théâtre d’une forte activité des
multinationales ont généralement besoin d’investissements énormes pour maintenir un
nombre suffisant de spécialistes des prix de transfert.
Figure 8.2 Approche décentralisée d’administration des prix de transfert à l’Agence nationale des impôts
du Japon
Bureaux Bureau des APP Bureau des APP Bureau des APP
régionaux Tokyo Osaka Nagoya
Il y a environ 160 contrôleurs de prix de transfert répartis dans 12 bureaux régionaux des impôts (BRI) ; les dossiers
importants et concernant de gros montants sont soumis à l’évaluation du Contrôleur de dossiers au Bureau central.
Les bureaux régionaux des impôts rendent directement compte aux directeurs desdits bureaux.
Source : Entretien de Hatsidimitris avec de hauts responsables des impôts, NTA, octobre 2011.
Note : APA = Accord de fixation préalable de prix de transfert ; MAP = Procédure amiable ; RTB = bureau régional des impôts ; PT = Prix de transfert
L’option d’une structure centralisée, décentralisée ou hybride peut être révisée par la
suite en fonction des priorités en matière de politiques publiques. Aux États-Unis par
exemple, l’administration fiscale (IRS) et le département du Trésor ont récemment pris
des mesures pour mettre en place un processus plus efficace d’application et de respect
des prix de transfert en réorganisant le dispositif existant et en centralisant les opérations
en matière de prix de transfert au sein d’une direction éponyme. Une telle décision
devrait encourager la coordination avec les équipes en charge des contrôles sur le terrain
(PwC, 2012).
Douglas Shulman, commissaire à l’IRS, donne les raisons qui justifient cette nouvelle
pratique :
Par le passé, nos ressources et nos outils de veille en matière de prix de transfert étaient
morcelés [...] et il nous était impossible de prendre des décisions stratégiques sur la base
d’une évaluation des risques et de notre connaissance des entreprises [...] Nous devions
gérer les prix de transfert comme un programme unique et pleinement intégré dans lequel
nos spécialistes travaillent main dans la main [...] dans le but de formuler et coordonner
notre stratégie en matière de prix de transfert, nos solutions de formation et notre modèle
de fonctionnement par rapport aux dossiers de prix de transfert qui émanent des contrôles
effectués sur le terrain. Nous avons également placé l’autorité compétente et le programme
d’accords préalables de prix de transfert sous la même direction de façon à nous assurer
qu’ils sont tous sur la même longueur d’onde5.
Encadré 8.1 Limiter les possibilités de corruption dans le cadre d’un régime
de prix de transfert
Le principe de pleine concurrence fait appel au pouvoir discrétionnaire de l’administration fiscale qui,
s’il n’est pas correctement réglementé, peut ouvrir la voie à la corruption ou imposer des charges super-
flues de mise en conformité au contribuable. Les dossiers de prix de transfert peuvent mettre en jeu des
montants faramineux, d’où l’importance d’établir des normes de sauvegarde adéquates (EuropeAid et
PwC, 2011 ; rapports-pays du Groupe de la Banque mondiale).
Un certain nombre de solutions peuvent aider à limiter les possibilités de corruption en diminuant
le degré de subjectivité et de discrétion que peuvent exercer les agents du fisc, comme :
• des vérifications annuelles indépendantes du degré de conformité et des contrôles de qualité aléa-
toires effectués par la division du contrôle interne
• l’élaboration d’un code de conduite
• l’adoption de critères de sélection objectifs et fondés sur le risque pour les contribuables devant faire
l’objet d’un contrôle (voir l’exposé à l’encadré 8.2) et la préparation de plans de contrôle détaillés
• la déclaration des avoirs ou des biens du personnel de l’administration fiscale
• un répertoire central de dossiers de contribuables, couvrant tous les enregistrements de communica-
tions avec les clients et dont l’accès est restreint à du personnel habilité
• la gestion des dossiers de prix de transfert au sein d’une équipe, et l’institution d’un système de rota-
tion pour les contrôleurs et des vérifications croisées régulières par plusieurs contrôleurs fiscaux
séniors
• l’obligation d’obtenir l’approbation et la validation d’un haut responsable pour les décisions impor-
tantes (par exemple avant de démarrer un contrôle, proposer un ajustement et réexaminer une
objection).
Ressources humaines
Lorsqu’un pays applique un programme de vérification de prix de transfert sans s’être
assuré de la disponibilité de l’ensemble des concours et des ressources nécessaires, y
compris de contrôleurs compétents et sûrs, les contribuables peuvent juger faible la
capacité de l’administration fiscale à procéder efficacement à ladite vérification. Que
cette faiblesse soit perçue ou avérée, elle aura probablement une incidence préjudiciable
sur les futurs efforts de recouvrement des impôts.
Rétention du personnel
Partout dans le monde, entreprises, pouvoirs publics et cabinets de conseil fiscal et juri-
dique recrutent du personnel spécialisé dans les prix de transfert à un rythme sans cesse
a. Sous chaque compétence ne sont présentés que quelques exemples d’activités que l’on pourrait entreprendre dans
le domaine des prix de transfert.
• identifier les contribuables qui présentent les plus gros risques de commettre des
irrégularités ;
• traiter les dossiers d’une manière aussi efficace et rationnelle que possible ;
• ne pas faire perdre de temps aux contribuables sur des sujets qui ne présentent pas de
risques d’irrégularités ; et
• trouver des solutions appropriées aux différents dossiers dans les plus brefs délais.
• les comptes publiés sur les marchés financiers, à la chambre de commerce ou dans un
registre des entreprises ;
• d’autres administrations ou organisations publiques, comme l’administration doua-
nière ou le bureau des brevets ;
• les articles de presse ;
• les rapports d’agents de change ;
• les informations relatives au secteur d’activité concerné (sites web, rapports, publications) ;
• les justificatifs de prix de transfert apprêtés par le contribuable ;
• les questionnaires sur les prix de transfert ;
• les bases de données sur les prix de transfert, les produits de base, les entreprises ou
des agences de notation ;
• les informations publiées sur le site web d’une entreprise ;
• la jurisprudence ;
• le savoir accumulé sur le secteur d’activité par des spécialistes, notamment externes.
• des indicateurs qui illustrent le potentiel général de risque fiscal concernant différents
groupes de contribuables ;
• des indicateurs liés au comportement antérieur des contribuables ;
• des indicateurs liés à la mesure dans laquelle la performance actuelle s’écarte de la norme ;
• des renseignements provenant d’informateurs rémunérés ou volontaires.
• relations commerciales importantes avec des parties liées dans des territoires appliquant
des règles agressives/strictes en matière de prix de transfert – le groupe d’entreprises peut
être plus enclin à transférer les prix vers le territoire plus agressif au détriment du terri-
toire le moins agressif en raison d’une probabilité plus grande de faire l’objet de contrôles
dans le premier territoire ;
• il en va de même pour des relations commerciales importantes avec des entreprises
établies dans le territoire de « résidence » du groupe de multinationale ou dans le terri-
toire dans lequel la société de portefeuille est cotée ;
• pareillement, des relations commerciales importantes avec des entreprises établies dans
des territoires disposant de régimes de protection ou appliquant des règles analogues qui
ne coïncident pas toujours avec le principe de pleine concurrence. »
Tableau 8.1 Synthèse des risques généraux liés aux prix de transfert au Royaume-Uni,
en Nouvelle-Zélande et en Chine
Royaume-Uni : Indicateurs Risques fondamentaux liés Éléments déclencheurs d’une
de risques de prix de transfert aux prix de transfert en vérification des prix de transfert
du HMRCa Nouvelle Zélandeb pour la SAT chinoisec
• Bénéfices ou pertes • Pertes récurrentes et chroniques • Incapacité à communiquer ou
incompatibles avec l’activité • Grande disparité de bénéfices préparer des documents à jour
de l’entreprise ou les résultats entre l’entreprise locale, d’autres • Ventes croissantes
mondiaux du groupe membres du groupe, le groupe accompagnées de pertes
• Peu ou pas de redevances dans son ensemble et le secteur • Différence substantielle entre
reçues par une succursale locale tout entier les marges bénéficiaires réalisées
fournissant des actifs incorporels, • Baisse substantielle de la avec des parties liées et avec
alors que le partenaire à la rentabilité d’une entreprise des parties indépendantes
transaction affiche un rendement locale dès son acquisition par • Transactions importantes avec
élevé (comparativement avec une multinationale des parties liées ou différents
ses homologues dans le secteur) • Acceptation, sans discussion, types de transactions de cette
• Ratios de solvabilité élevés et par la direction d’une filiale nature
paiements d’intérêts substantiels locale, de prix fixés par des • Bénéfices qui ne sont pas à la
pour les succursales en associés à l’étranger mesure de la fonction exercée
comparaison d’autres entités • Transactions avec des entités ou du risque assumé
du secteur, qui peuvent porter établies dans des territoires où • Réorganisations d’entreprises
la dette à des niveaux les charges fiscales sont faibles et cessions d’actions
insoutenables ou nulles • Pertes récurrentes, bénéfices
• Transactions avec des territoires • Niveaux importants de marginaux ou bénéfices variables
à faible taux d’imposition et transactions non testées • Transactions importantes avec
transactions ne présentant aucun • Absence de documents des parties liées qui sont des
intérêt commercial (l’insertion justificatifs des prix de transfert filiales situées dans des paradis
d’entreprises de portefeuille fiscaux
par exemple)
• Acquisitions de sociétés de
capital-investissement financées
par l’emprunt et informations
publiques sur les réorganisations
d’entreprises
• Disparition ou baisse des stocks
Sources : Bell 2011 ; HMRC INTM482030 ; ITD 2007.
Note : HMRC = Administration britannique de l’impôt et des douanes ; SAT = Administration fiscale d’État.
a. HMRC, INTM482030, “Transfer Pricing : Risk Assessment : Transfer Pricing Indicators: General.” Voir le site web du HMRC,
http://www.hmrc.gov.uk/manuals/intmanual/INTM482040.htm.
b. Information publiée sur la plateforme de dialogue sur la fiscalité internationale, accessible à l’adresse http://www.itdweb.org/.
c. Information basée sur Bell (2011).
Tableau 8.2 Liste de contrôle de l’OCDE concernant les risques associés aux prix de transfert
Rubrique Description succincte
Transactions importantes avec des parties Lorsque des transactions sont réalisées avec des entités
liées situées dans des territoires à faible liées faiblement imposées, il existe un risque qu’une
fiscalité manipulation des prix attribue indûment des bénéfices
excédentaires au territoire à faible fiscalité.
Transfert d’actifs incorporels à Les transactions de cette nature soulèvent des questions
des parties liées d’évaluation difficiles, en particulier lorsque les actifs
incorporels sont uniques et qu’il n’existe dès lors pas
d’éléments comparables.
Réorganisations d’entreprises Les aspects des réorganisations d’entreprises relatifs aux prix
de transfert ont fait l’objet d’une étude spécifique de l’OCDE
publiée et incorporée en tant que nouveau chapitre IX aux
Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert
en juillet 2010.
Types de paiements spécifiques Les paiements d’intérêts, de primes d’assurance et de redevances
à des parties liées augmentent les risques liés aux prix de
transfert parce que les droits sous-jacents sont fortement
mobiles et qu’il existe dès lors un risque que ces paiements ne
reflètent pas la réelle valeur ajoutée par la partie liée.
Pertes Pertes enregistrées d’année en année lorsqu’il n’y a pas de
tentative de modifier les activités ou le financement de
l’entreprise. Des pertes prolongées peuvent être la preuve
que les résultats déclarés ne correspondent pas à la valeur
réelle de l’activité.
Résultats médiocres De même, des résultats qui ne sont pas conformes à la norme
observée dans le secteur ou aux fonctions exercées par
l’entreprise dans le pays concerné peuvent être la preuve
que les prix des transactions avec la partie liée n’ont pas été
fixés correctement.
Taux d’imposition effectif Des écarts importants entre le taux d’imposition effectif au
niveau du groupe et les taux nominaux auxquels il est
soumis peuvent être le résultat de prix de transfert qui
attribuent trop de bénéfices à des territoires à faible fiscalité.
Documentation inexistante La preuve que les prix de transfert et les méthodes utilisées
ou de qualité médiocre pour les calculer sont insuffisamment documentés jette un
doute sur la fiabilité des prix eux-mêmes.
Dette excessive Une dette qui paraît excéder le montant qu’une entité pourrait
emprunter si elle était une entité autonome, ou des taux
d’intérêt qui paraissent supérieurs aux taux du marché.
Source : OECD, 2012.
• Pertes constantes
• Bénéfices irréguliers (rentabilité systématiquement faible par rapport à d’autres
entreprises du secteur)
• Territoires à faible taux d’imposition dans la chaîne de valeur (transactions avec des
entités extraterritoriales ou des paradis fiscaux ou encore des contribuables bénéfi-
ciant d’exonérations d’impôts)
• Rémunération discordante dans le contexte d’un groupe d’entreprises multinationales
• Paiements substantiels d’intérêts à des parties liées non-résidentes (particulièrement
lorsque ceux-ci sont effectués par une entité peu rentable ou déficitaire)
Pertes constantes
D’une manière générale, les critères publiés donnent à penser que les entités qui
déclarent des pertes constantes sur une période de trois à cinq ans seront probablement
soumises à une vérification des prix de transfert. Une telle démarche est conforme aux
dispositions des Principes de l’OCDE et des Nations Unies en matière de prix de trans-
fert16 et est particulièrement appropriée lorsque les activités effectuées par l’entreprise
sont relativement répétitives (comme des activités de distribution en gros – voir égale-
ment l’analyse faite au chapitre 5). Selon la nature des fonctions exercées et des risques
assumés par un grossiste, des pertes initiales peuvent être acceptables. Cependant, une
règle empirique veut que des grossistes indépendants ne déclarent pas systématique-
ment des pertes pendant plus de trois ans sans renégocier avec leurs fournisseurs, réor-
ganiser leurs activités ou fermer leurs portes17. De nombreux pays considèrent donc la
déclaration de pertes systématiques comme un déclencheur d’un examen ou d’une
vérification des prix de transfert (voir l’encadré 8.3)18.
Les facteurs de risque spécifiques aux prix de transfert ne sont jamais déterminés
isolément : ils doivent toujours être évalués en tenant compte du cadre juridique, du
régime fiscal, de l’environnement des affaires et du secteur d’activité concernés. À titre
d’exemple, si un contribuable déclare des pertes constantes, plusieurs autres questions
doivent être envisagées, notamment :
• Dans quelle mesure des entreprises indépendantes semblables ont-elles subi des
pertes les mêmes années que l’entreprise considérée ?
Dans son rapport semestriel 2011, la Direction des impôts (GDT) du Viet Nam a indiqué que le manque à gag-
ner fiscal déclaré avait diminué de 107 millions de dollars à la suite des contrôles effectués récemment auprès
de 107 entreprises à capitaux étrangers (ECE). La GDT a chargé les bureaux provinciaux des impôts de con-
trôler 870 ECE qui avaient déclaré des pertes consécutives pour les exercices 08 à 10, ainsi que les entreprises
qui déclarent de très faibles bénéfices. De plus, la GDT procèdera aussi au contrôle de 40 ECE et 82 autres
conglomérats locaux sur la base d’une liste mise à disposition par le ministère des Finances. Des formulaires
d’enquête sont transmis par la GDT à une sélection de contribuables dans le but d’obtenir des informations sur
leurs pratiques en matière de prix de transfert et pour déterminer si ces entreprises ont apprêté leur documen-
tation des prix de transfert. On s’attend à ce que la GDT utilise les renseignements recueillis pour évaluer les
risques dans l’optique de sélectionner les entreprises devant faire l’objet d’un contrôle.
Figure 8.3 Bénéfices déclarés par des entités analogues disposant de filiales sur le territoire d’un partenaire
à une convention fiscale faiblement imposé par rapport à celles qui n’en ont pas
Résultat d’exploitation Résultat avant impôts
1 000
500
Milliers d’euros
–500
–1 000
2006 2008 2010 2012 2014 2006 2008 2010 2012 2014
Partenaire à une convention Non Oui
Sources : Rapport-pays du Groupe de la Banque mondiale.
Note : Renseignements tirés de la base de données Orbis de BvD (septembre 2015). Seules les entreprises ayant présenté des informations
complètes de 2006 à 2014 ont été retenues. Les actifs immobilisés de 489 entreprises liées situées dans un pays partenaire à une convention
ont été comparés avec ceux de filiales de multinationales sans lien avec ce partenaire spécifique.
Il est parfois de bon ton d’utiliser des comparaisons sectorielles pour identifier les
tendances en ce qui concerne la structure des multinationales et le rôle de territoires
spécifiques à faible taux d’imposition. La figure 8.3 illustre une situation dans laquelle
l’accès à une entreprise liée dans un territoire à faible taux d’imposition (une convention
applicable en matière de double imposition a été signée avec ledit territoire) semble être
systématiquement corrélé à des revenus inférieurs déclarés par des entreprises locales
liées à des multinationales.
Paiements de redevances
Tout comme le paiement d’intérêts, le paiement de redevances à des non-résidents en
violation du principe de pleine concurrence peut éroder considérablement la base d’im-
position d’un pays, particulièrement lorsque de tels paiements sont déductibles et sont
assujettis à des taux de retenue à la source faibles ou nuls. En conséquence, de tels
paiements sont souvent considérés par le fisc comme une source d’inquiétudes. Par
exemple, dans sa politique d’application des prix de transfert, l’administration fiscale de
la Nouvelle-Zélande (2007) a indiqué que les redevances sont un domaine qui mérite
une attention particulière :
« Nous réalisons actuellement un projet spécial sur les redevances versées à des par-
ties associées. Tout particulièrement, nous examinons :
assujettis à des impôts à la source limités ou nuls lorsque les pays concernés ont signé
une convention fiscale. Le risque que posent des paiements de services non conformes
au principe de pleine concurrence pour la base d’imposition d’un pays est généralement
jugé élevé, car il est parfois difficile d’établir que le service a été fourni. L’identification
de transactions de services non comptabilisées constitue une composante essentielle de
l’évaluation des risques de prix de transfert (une observation qui s’applique à toutes les
transactions). De ce fait, le paiement de services intragroupe et, tout particulièrement,
de ce qu’on désigne par frais de gestion, est souvent le premier point examiné durant
les vérifications de prix de transfert (Silberztein, 2010) et doit être considéré comme
faisant partie d’un examen structurel des risques de prix de transfert.
Réorganisations d’entreprises
Des transactions importantes incluant des réorganisations d’entreprises et des cessions
ou des acquisitions d’actifs importants peuvent avoir une incidence majeure sur la base
d’imposition d’un pays. Même lorsqu’une réorganisation d’entreprise est purement
stratégique, dans le but, disons, de rapprocher les usines de production des marchés, ses
conséquences fiscales peuvent être considérables et justifient donc souvent une vérifica-
tion des prix de transfert afin d’examiner les méthodes d’évaluation et d’établissement
des prix de transfert appliquées21. Cela est particulièrement important dans des situa-
tions qui impliquent des mouvements de fonctions, d’actifs et de risques d’un pays où
les impôts sont élevés vers un pays à faible fiscalité. De nombreuses administrations
fiscales examinent régulièrement les indicateurs de performance avant et après une
réorganisation d’entreprise. Des indicateurs de risque importants à prendre en compte
sont une baisse substantielle des revenus post-réorganisation pour une entité locale ou
la délocalisation d’actifs de valeur vers des pays à régime fiscal privilégié.
Qualité de la documentation
La qualité des documents soumis par les contribuables en ce qui concerne leurs disposi-
tifs de prix de transfert est un autre indicateur de risque potentiel. En Australie par
exemple, l’administration fiscale (ATO) a établi une grille sur laquelle elle classe la qua-
lité des documents qui lui sont soumis (voir le tableau 8.3). Puis, elle utilise un système
de « notation des risques de prix de transfert » qui permet d’évaluer le risque à partir de
deux facteurs : a) la qualité des processus et de la documentation d’une entreprise ; et b)
la réalité commerciale des résultats des opérations de cette entreprise. Par exemple, une
entreprise qui déclare systématiquement des pertes et dont les processus et la documen-
tation sont de piètre qualité est plus susceptible de faire l’objet d’une vérification des prix
de transfert. En revanche, une entreprise dont les résultats sont réalistes et les procédures
et la documentation d’excellente qualité est la moins exposée à un tel contrôle.
359
360 Mettre en place un programme de vérification des prix de transfert
• Après la promulgation d’une législation et l’adoption de directives portant sur les prix de transfert, les
administrations fiscales doivent mettre au point, appliquer et actualiser continuellement un pro-
gramme efficace de vérification desdits prix. Une telle démarche exige de gros investissements pour
le renforcement des capacités et la mise en place de politiques et procédures administratives
adéquates.
• Une formule utilisée souvent consiste à établir une équipe centralisée chargée d’améliorer l’applica-
tion des politiques de prix de transfert à l’échelle de l’administration fiscale.
• Pour faire face au risque de corruption, des procédures et pratiques internes appropriées doivent être
appliquée.
• Les administrations fiscales disposent de ressources et de temps limités, ce qui signifie qu’elles sont
incapables de contrôler tous les contribuables engagés dans des transactions avec des parties liées.
Elles devront par conséquent déterminer le montant des recettes fiscales en jeu au moment de sélec-
tionner les dossiers qui se prêtent le plus à un contrôle.
• En fonction des informations disponibles, le fisc peut définir un ensemble d’indicateurs de risque
structurel qui s’inspirent des principes édictés au niveau international et de l’expérience des pays.
Notes
1. Pour un exposé exhaustif sur les gros contribuables, consulter la publication du Forum sur
l’administration fiscale (OCDE, 2009).
2. Le FCPT a publié un rapport qui examine les défis auxquels sont confrontées les petites et
moyennes entreprises (PME). Il y fait une série de recommandations concernant, entre autres,
les vérifications de prix de transfert, et encourage les États membres à appliquer le principe de
proportionnalité. Voir le site de la CE — http://ec.europa.eu/taxation_customs/taxation/
company_tax/transfer_pricing/forum/index_en.htm#ach6.
3. Voir le chapitre 4 du Manuel pratique des Nations Unies (UN, 2013).
4. Voir le chapitre 4, paragraphes 4.6.1.2 et 4.6.1.4 du Manuel pratique des Nations Unies
(UN, 2013).
5. Douglas H. Shulman, commissaire à l’IRS, lors de la 24e édition de la conférence institution-
nelle annuelle organisée par l’IRS et l’Université George Washington sur les questions de
l’heure en matière de fiscalité internationale, décembre 2011. Voir le site web de l’IRS -
http://www.transferpricing.com/pdf/US_Commisioner_GWU_24th_Annual_Institute.pdf.
6. Voir le chapitre 4, paragraphe 4.6.2 du Manuel pratique des Nations Unies (UN, 2013).
7. Cela étant, lorsque ces tâches sont effectuées de manière sélective, des frictions peuvent sur-
venir entre le personnel permanent et les agents spécialisés disposant de « compétences rares ».
8. En Suède par exemple, d’anciens employés retournent souvent à l’administration fiscale, ce qui
favorise un échange continu de connaissances.
9. En ce qui concerne l’évaluation des risques, il existe un vaste corpus de travaux accessibles à tous,
dont le Guide de gestion des risques à l’usage des administrations fiscales (EC, 2006), qui décrit les
techniques à mettre en œuvre pour améliorer l’efficacité des administrations fiscales au moment
de gérer les risques, et un manuel de la Banque mondiale sur les contrôles fiscaux fondés sur le
risque (World Bank, 2011), qui récapitule les expériences des pays d’Europe de l’Est.
10. Douglas H. Shulman, commissaire à l’IRS, lors de la 24e édition la conférence institutionnelle
annuelle organisée par l’IRS et l’Université George Washington sur les questions de l’heure en
matière de fiscalité internationale, décembre 2011. http://www.transferpricing.com/pdf/US_
Commisioner_GWU_24th_Annual_Institute.pdf
11. Pour en savoir plus sur la sélection des bons dossiers, consulter le chapitre 2 de l’ouvrage de
l’OCDE sur les défis en matière de prix de transfert (OECD, 2012).
12. Une entreprise se conforme à l’esprit de lois et règlements fiscaux s’il prend des mesures rai-
sonnables pour déterminer l’intention du législateur et interprète les règles fiscales concordant
avec cette intention à la lumière du langage statutaire et du contexte législatif immédiat et
pertinent (OECD, 2011).
13. Beer et Loeprick (2015) fournissent des éléments qui attestent de la délocalisation des béné-
fices dans les secteurs pétrolier et gazier.
14. L’OCDE envisage de publier une version révisée en 2016 ou 2017.
15. Voir le chapitre 8, paragraphe 8.3.5 du Manuel pratique des Nations Unies (ONU, 2013).
16. Pour citer le paragraphe 1.70 des Principes de l’OCDE (2010) : « les entreprises associées, tout
comme les entreprises indépendantes, peuvent réellement accuser des pertes, dues à des coûts de
démarrage élevés, à des conditions économiques défavorables, à un manque d’efficacité ou à d’autres
motifs industriels ou commerciaux légitimes. Toutefois, une entreprise indépendante n’acceptera pas
des pertes indéfiniment. »
17. Wright (2002, 174) fait remarquer qu’« en règle générale, des sociétés apparentées consacrées
à la vente sont autorisées à déclarer des pertes de démarrage pour une période ne dépassant
pas trois ans ».
18. En Chine par exemple, « une entreprise qui déclare des pertes durant deux années consécutives
est une cible probable de vérification des prix de transfert (Article 29 des Mesures spéciales
pour 2009) » et en Nouvelle-Zélande, l’administration fiscale (IRD) a fait savoir « qu’une
période de pertes constantes peut laisser supposer des politiques fantaisistes de prix de
transfert » (voir « Transfer Pricing » sur le site web de l’IRD http://www.ird.govt.nz/transfer-
pricing/practice/transfer-pricing-practice-losses.html), les « pertes chroniques » étant définies
par l’IRD (2007).
19. Au Royaume-Uni, le ratio de couverture des intérêts est l’un des éléments pris en compte par le
HMRC au moment de déterminer les risques de sous-capitalisation. Pour en savoir plus, se rendre
sur le site web du HMRC : http://www.hmrc.gov.uk/manuals/intmanual/intm577040.htm.
20. Dischinger et Riedel (2011) considèrent que les actifs incorporels détenus par des multinatio-
nales sont détournés vers des filiales faiblement taxées, compte tenu des régimes de boîtes à
brevets au titre desquels le taux de l’impôt sur le revenu des sociétés assumé est abaissé dans
des pays disposant d’un régime privilégié. L’évolution et la détention de droits de propriété
intellectuelle sont devenues une composante importante des stratégies de planification fiscale
des multinationales (Evers and Spengel, 2014). Le fardeau de l’impôt sur le revenu étant
substantiellement diminué par les boîtes à brevets, l’incitation à la manipulation des paiements
de licences et de redevances en direction de filiales établies dans de tels pays va probablement
augmenter, tout comme les risques que de telles manipulations se produisent (Loeprick, 2015).
21. On trouvera au chapitre 9 des Principes de l’OCDE (2010) une analyse des défis et des
approches de la réorganisation des entreprises relatifs aux prix de transfert.
22. Dischinger, Knoll et Riedel (2014) présentent des éléments qui montrent qu’une part dispro-
portionnée des bénéfices des multinationales échoit au siège social de l’entreprise.
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Austrian and German Affiliates.” WU International Taxation Research Paper Series
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L’ouvrage intitulé Prix de transfert dans les économies en développement : un Manuel à l’intention des
décideurs et des professionnels fait partie de la stratégie plus vaste du Groupe de la Banque mondiale qui
consiste à aider les pays à mobiliser des ressources intérieures en protégeant leur base d’imposition, et
vise à aborder tous les aspects pertinents à prendre en compte au moment d’établir ou de renforcer des
régimes de prix de transfert. Le manuel fournit des orientations sur les étapes de l’analyse à effectuer afin
de déterminer la vulnérabilité d’un pays à des prix de transfert inopportuns (ou à la manipulation des prix
de transfert) et donne un aperçu des principaux éléments qui requièrent une attention particulière durant
la formulation et la mise en œuvre de régimes de prix de transfert. Un exposé sur les aspects pertinents
du processus législatif, notamment la formulation d’une politique de prix de transfert ainsi que le rôle et
le contenu de directives administratives, est associé à la présentation d’exemples d’application pratique
du principe de pleine concurrence et d’administration d’un programme efficace de vérification des prix
de transfert dans certains pays.
ISBN 978-1-4648-0969-9
SKU 210969