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« On pourrait monter ici un Sacre du Printemps, avec des gens comme ceux que nous venons de

voir danser. Avec ce qu’ils ont dans le ventre, avec leur sens du rythme, il y aurait peu de choses à
ajouter. Ils comprendraient très vite la rythmique de Stravinski, et l’on verrait une danse réellement
soumise à des pulsions élémentaires, primordiales, bien différentes des horreurs chorégraphiques
que nous avons vues jusqu’ici. Nijinski était trop précieux, Marie Rambert trop dalcrozienne, pour
pouvoir remonter spontanément aux essences premières de la musique et de la danse… Quant à la
fameuse Danse Sacrale, elle doit ressembler à ce que tu décris quand tu parles de femmes
possédées par un saint: hystérie extatique, et gestuelle portée au paroxysme. »
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Alejo Carpentier, La danse sacrale, trad. René L.F. Durand, 1980, éd. Gallimard
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« Aquí podría montarse una Consagración de la primavera con gente como la que acabamos de ver
bailar. Con lo que llevan dentro, con su sentido del ritmo, habría poco que añadir. Entenderían muy
pronto la ritmica de Stravinsky, y se vería una danza realmente sometida a pulsiones elementales,
primordiales, bien distintas de las birrias coreográficas que hemos visto hasta ahora. Nijinsky era
demasiado preciosista, Maria Rambert, demasiado dalcroziana, para poder remontarse
espontáneamente a las esencias primeras de la música y de la danza… En cuanto a la famosa Danse
sacrale, debe parecerse a eso que tú pintas cuando hablas de mujeres posesas de un Santo: histeria
extática y gestual llevada al paroxismo. »
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Alejo Carpentier, La consagración de la primavera, 1978, Plaza & Janés Editores

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