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MEMOIRE DE MASTER
En vue de l’obtention du diplôme de Master en Hydraulique
THEME :
PRESENTE PAR :
BENHAMIDA Nour El Houda
Session – 2016
D
Je
DéDie ce modeste
E
Travail en
D Signe de reconnaissance :
A ma mère et mon père
À mon meilleur ami
I À MiMi,
Hamada, MohaMed, ali,
C Amine et Mounia
A toute lA fAmille et les
A Amis
SanS ExcEption
C
D
E
Remercîments
Je remercie Dieux
de m’avoir aidé à réaliser mon travail.
Je tiens aussi à exprimer ma profonde
gratitude et mes vifs remerciements à
ma mère
Ma reconnaissance va plus
particulièrement à :
Mon promoteur Mr M.K.MIHOUBI pour
avoir contribué à l'élaboration de cette
présente thèse.
Je remercie le président et les membres du
jury qui me feront l’honneur de juger mon
travail.
Enfin, à toute personne qui m’a soutenu de
prés ou de loin, merci beaucoup.
…
D
ﻣﻠﺨﺺ
ﻛﺜﯿﺮا ﻣﺎ ﺗﺘﻌﺮض اﻟﺴﺪود اﻟﻰ ﻋﻮاﻣﻞ طﺒﯿﻌﯿﺔ و ﻣﻨﺎﺧﯿﺔ ﻗﺎﺳﯿﺔ ﻣﺎ ﻗﺪ ﯾﺠﻌﻠﮭﺎ ﻋﺮﺿﺔ ﻟﺨﻄﺮ اﻻﻧﮭﯿﺎر وﯾﮭﺪد ﺳﻼﻣﺔ
ﻓﻲ ھﺬا اﻟﺼﺪد ﺗﮭﺪف ﻣﺬﻛﺮﺗﻨﺎ ھﺬه إﻟﻰ دراﺳﺔ ﺗﺄﺛﯿﺮ ظﺎھﺮة اﻷﻣﻮاج اﻟﻨﺎﺗﺠﺔ ﻋﻦ اﻟﺮﯾﺎح وﻛﺬا اﻟﻨﺎﺗﺠﺔ. اﻟﻤﻨﺎطﻖ اﻟﻤﺠﺎورة ﻟﮭﺎ
اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﺘﺤﺼﻞ ﻋﻠﯿﮭﺎ ﻣﻦ ﺧﻼل ﺣﺴﺎب ارﺗﻔﺎع ﻣﻨﺴﻮب اﻟﻤﯿﺎه ﻣﻜﻨﺘﻨﺎ ﻣﻦ.ﻋﻦ ﺳﻘﻮط اﻟﺼﺨﻮر و اﻟﺜﻠﻮج ﻣﻦ ﻣﻨﺤﺪر اﻟﺴﺪ
.ﺗﺤﺪﯾﺪ اﻻرﺗﻔﺎع اﻻﺣﺘﯿﺎطﻲ اﻟﻤﻨﺎﺳﺐ ﻟﺤﻤﺎﯾﺔ اﻟﺴﺪ
. ﺳﻘﻮط اﻟﺼﺨﻮر- ارﺗﻔﺎع- اﺣﺘﯿﺎط- اﻷﻣﻮاج- ﻣﻨﺤﺪر- اﻟﺮﯾﺎح- اﻷﻣﻮاج: اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﺮﺋﯿﺴﯿﺔ
Résumé
Les barrages sont souvent soumis à des aléas naturels et météorologiques qui peuvent
engendrer des risques de défaillance pouvant toucher la sécurité des régions voisines. Dans ce
présent mémoire on s’intéresse à l’étude de la revanche due aux phénomènes de propagation
des vagues provoquées par le vent et les ondes générées par les mouvements gravitaires
rapides suite au glissement plan du revêtement ou de neiges sur le talus amont d’une digue.
Les résultats de calcul obtenus permettent de parvenir à des enseignements intéressants sur le
choix de calcul de la revanche.
Abstract
Dams are already subject to natural and meteorological phenomena which could
generate risk for its stability and for security of regions around it. In this present study based
on the evaluation of wave run-up, we are going to talk about waves generated by wind and
waves generated by sliding and gravity falling rocks or snow. The interesting results of our
study can help us to determinate the security hand necessary for the protection of our dams.
Tableau I.1 : Hauteur significative des vagues pour des cas courant (Smith 1991) ............................ 8
Tableau I.2 : Coefficient K en fonction du type de barrage (CFBR, 2013). ..................................... 13
Tableau II.1 : Run-up relatif pour un parement amont lisse (Saville 1962). ..................................... 21
Tableau II.2: Run-up pour un parement amont lisse de pente 1/3 (Smith 1991). .............................. 22
Tableau II.3: Run-up pour un parement amont rugueux de pente 1/3. (Sancold, 1990) .................... 23
Tableau II.4: Facteur de rugosité des parements (Meet et Janssen (1994)). ..................................... 27
Tableau III.1 : Différents niveaux de probabilités d’atteinte d’une retenue par un mouvement
gravitaire rapide de magnitude centennale ; (Mériaux, 2009). ......................................................... 29
Tableau III.2: Echantillon des barrages choisis pour étude. ............................................................. 34
Tableau III.3 : Données de base nécessaires pour le calcul de la revanche....................................... 35
Tableau III.4: Récapitulatif des résultats de calcul de la hauteur de vagues par les formules de
Stevenson et Molitor. ..................................................................................................................... 36
Tableau III.5: Récapitulatif des résultats de calcul de la hauteur de vagues par les formules de
de Stevenson et Molitor (cas des vitesses de vent U > 50 km/h) ...................................................... 37
Liste des Figures
Figure I.4: Abaque de Bretschneider (1954) revisité par Hasselman et al. (1976) donnant la
hauteur significative Hs pour un Fetch : 200 < F < 20000 Km. ..................................................... 12
Figure II.1 : Schéma et notions utilisées pour les vagues produites par l’impact d’un
glissement rapide (Fritz, 2003). .................................................................................................... 17
Figure II.2: Impact sans séparation pour un nombre de Froude de 1.4 et une épaisseur
relative de 0.23 ............................................................................................................................ 18
Figure II.3 : Impact sans séparation pour un nombre de Froude de 3.6 et une épaisseur
relative de 0.21 ........................................................................................................................... 18
Figure III.1 : Caractéristique du calcul de la hauteur des vagues par méthode Kâlal (Schleiss
et Pougatsch, 2011). ..................................................................................................................... 31
Figure III.2 : Schéma de calcul de la longueur du fetch effective (Kjaernsli et al. 1992). .............. 33
Figure III.3 : Calcul de la hauteur des vagues de Molitor en fonction de la formule de
Stevenson. ................................................................................................................................... 36
Figure III.4 : Calcul de la hauteur des vagues de Molitor en fonction de la formule de
Stevenson pour des vitesses de vent très appréciables : U> 50 km /h ............................................ 37
Figure III.5 : Calcul de la revanche générée par ondes de gravitées Rg en fonction revanche
due aux vagues Rv (Davis et Mallet-Pacquant) ............................................................................ 38
Figure III.7 : Calcul de la revanche générée par ondes de gravitées Rg en fonction revanche
due aux vagues RUSBR (formule de l’USBR) ............................................................................. 39
Grâce aux travaux expérimentaux en laboratoires sur modèles réduits par similitude
entre le phénomène réel et le modèle, il existe une approche de calcul basée sur des nombres
adimensionnels, qui gouvernent la génération des vagues produite par ses mouvements
gravitaires rapides.
L’objectif est donc d’établir une étude comparative à partir de l’examen d’un
échantillon de barrages-réservoirs dont la plus part sont situés en altitude. Cette dernière est
une cause privilégiée favorisant la génération d’ondes de gravités en raison de gel et dégel du
sol qui peuvent se produire. En effet, il a été constaté qu’il existe des différences qui résident
dans le calcul de la revanche par les méthodes classiques et ceux qui sont d’origine de
surélévation du plan d’eau rapide par le run-up induit par le glissement du talus amont d’une
digue.
Pour répondre à cette question, Le présent travail est structuré en trois chapitres dont le
premier concerne un état de connaissance sur l’étude des vagues, leurs action sur les retenues
et le calcul de la hauteur des vagues par les différentes méthodes, le deuxième chapitre étudie
la génération et de la surélévation d’eau (run-up) des vagues. Le troisième chapitre s’intéresse
aux différentes méthodes de calcul de la revanche par l’effet des vagues générées par le vent
et les mouvements gravitaires rapide et de dresser un état comparatif entre les différentes
approches de calcul.
L’achèvement du travail est ponctué par une conclusion générale qui permettra de
livrer certaines consignes et orientations utiles à la conception de digues en altitudes.
1
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
Introduction
Pour une conception d’une digue en remblai il est important de prévoir une revanche
et une protection de talus amont. Cette dernière doit tenir compte de l’intensité de l’effet des
vagues. Dans ce chapitre, il s’agit d’aborder les différentes méthodes de calcul de la hauteur
des vagues dans un barrage réservoir.
Dans notre étude on va traiter seulement le cas des barrages en remblais avec
revêtement en enrochement puisque on va s’intéresser a l’effet des vagues générées par le
glissement du talus.
2
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
La hauteur totale du barrage est égale à la hauteur normale de la retenue des eaux
majorée de la charge déversant et de la revanche. Cette dernière permet de protéger la face
amont du barrage contre l’action des vagues et des corps flottants, ainsi qu’au débordement
du massif de ce dernier.
Sur un site donné, le calcul de la hauteur du barrage se fait en 05 étapes qui sont les
suivantes :
Détermination à partir de la topographie de la cuvette et des volumes de déblais, de la
cote de la retenue normale RN permettant de stocker le volume utile souhaité.
Calcul du niveau des plus hautes eaux PHE pour la crue de projet considérée.
Détermination de la revanche vis-à-vis du vent.
Calcul, s’il y a lieu, du tassement.
Vérification que la revanche est suffisante pour les vagues crées par les avalanches et
les chutes de blocs survenant aprioris lorsque le niveau d'eau dans la retenue se trouve à la
cote du niveau RN et c’est le but de notre travail.(Mihoubi, 2014).
3
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
Définition de la vague :
Une vague est une onde mécanique qui se propage à l’interface entre la surface de l’eau et
l’air. Elle est caractérisée par sa longueur d'onde, son amplitude, sa période et sa célérité.
La célérité (ou vitesse de déplacement d’une vague) est le rapport de la longueur d’onde par
la période.
Les vagues de courte période se déplacent moins vite, perdent leurs énergies, s’amortissent
puis disparaissent rapidement.
Les vagues à longue période se déplacent plus vite et peuvent parcourir de longues
distances. Elles sont régulières et puissantes, elles forment un train de vagues appelé la
houle. La houle se poursuit même si le vent cesse.
4
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
Déferlantes sur
le parement
Lors de ce mouvement ondulatoire, il n’y a pas de déplacement d’eau car les vagues
ne transportent que de l’énergie. L’eau se trouvant dans le creux d’une vague est soulevée
vers l’arrière et effectue une rotation circulaire et retrouve ainsi sa position initiale. Ce
phénomène peut être mis en évidence avec un objet flottant (bouchon en liège, bout de bois..),
la houle va le ballotter mais ne le déplace pas.
En générale on peut dire que les vagues sont régulièrement provoquées par le vent et
accidentellement par les chutes de blocs.(Naaim, 2010).
5
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
3 N /3
Hs Hi
N i
(I.1)
avec,
avec,
Cette formule donne des valeurs acceptables pour des vitesses de vents de l’ordre de
100 Km/h, mais tend à surestimer les hauteurs de vague pour des vitesses inferieures et à les
sous estimer pour des vitesses supérieures. Pour l'application de cette formule il est important
de connaitre la vitesse de vent de la région d'étude. Dans l'annexe D est présentée la carte des
vitesses moyennes annuelles du vent en Algérie estimées à une altitude de 10 mètres au-
dessus du sol .
6
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
Dans cette formule empirique, l’auteur fait intervenir la vitesse du vent" U " exprimée en
km/h et la longueur du fetch « F » en Km :
avec,
On constate que pour une vitesse de vent égale zéro, la hauteur de vague est non nulle.
Ces formules doivent être utilisées que pour des vitesses de vent appréciables.
Formule Suédoise :
H v 0,36 F (I.6)
avec,
Cette méthode donne de meilleurs résultats dans le cas d’une vitesse de vent
supérieure à 120 km/h rencontrés en montagnes :
avec,
7
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
Ua = U(0.75+0.67*U)1/2 (I.9)
Ua eff = Ua (I.10)
Tableau I.1 : Hauteur significative des vagues pour des cas courant (Smith 1991)
Hs (m)
U 150 km/h 120 km/h 180 km/h
F 100 m 500 m 100 m 500 m 100 m 500 m
D
5m 0.27 0.59 0.49 1.98 0.64 1.26
10 m 0.28 0.61 0.49 1.02 0.64 1.34
15 m 0.28 0.61 0.49 1.02 0.64 1.34
Le tableau donne les valeurs de la hauteur significative des vagues pour des cas
courants (profondeur de l’eau D et longueur du fetch F en mètres), calculée par la méthode de
Smith. Les valeurs données pour D = 5m sont un peu différentes, car elles résultent de
l’application des formules valables en eau non profonde, dues à Bretschneider et Reid
(USACE, 1984). Elles conduisent a des valeurs légèrement inferieures, d’au plus de 6% dans
cet exemple.
Dans le cas des vents supérieurs à 120km/h qui sont rencontrés en montagne, cette
méthode donne de meilleurs résultats que celle de Bretschneider, dont la formule fait
intervenir la profondeur D du plan d’eau, et qui est proposée dans l’ouvrage du comité
français des barrages et réservoirs.
Formule Bretschneider :
Adaptée dans les retenues modestes avec superficie <100 ha, cette formule tient
compte de la vitesse du vent U et la profondeur de l’eau D à proximité du barrage :
× /
∗ / .
Hv = 0.26 × th 0.578 × th / × (I.11)
×
.
8
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
avec,
U : vitesse du vent (la valeur de U est la vitesse du vent trentenaire de durée d’une heure) en
(m/s) ;
× .
Hv = 0.283× ×tℎ 0.0125 (I.12)
avec,
Hs = 1.6×10-3×U (I.13)
avec,
9
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
avec,
F : Longueur du fetch en m ;
F : Longueur du fetch en m ;
avec,
10
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
Figure I.3 : Abaque Bretschneider (1954) revisité par Hasselman et al. (1976) donnant la
hauteur significative Hs pour un Fetch < 1500km
11
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
Figure I.4 : Abaque de Bretschneider (1954) revisité par Hasselman et al. (1976) donnant la
hauteur significative Hs pour un Fetch : 200 < F < 20000 Km.
12
Chapitre I Etat de connaissance sur l’action des vagues dans les barrages réservoirs
Notée Hd, elle dépend du pourcentage de vagues du spectre que l’on accepte de laisser
dépasser la crête.
Hd = K Hs (I.16)
Type de barrage K
Eton ou maçonnerie 0.75
Enrochements 1
Terre 1.25
Pour les barrages réservoirs en terre dont le parement aval est enherbé ou protégé, on
peut tolérer que 5% des vagues atteignent la crête. Dans cette hypothèse il faut prendre
comme hauteur de vague de projet (selon la Commission Internationale des Grands Barrages,
CIGB, 1993) :
Hd = 1.25*Hs (I.17)
Conclusion
On a cité plusieurs formules de calcul de la hauteur des vagues (résumé dans l'annexe
E). Le choix de la formule adéquate dépendra des paramètres qui rentre en jeux dans la
formulation de chacune et de leurs domaine d' application. On a adopter la formule de
Stevenson et Molitor tenant compte du fetch et de la vitesse du vent puisque elles sont
applicables sur les sites de barrages de notre échantillon et aussi vu la disponibilité des
paramètres de calcul.
13
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Introduction
Le run-up donc représente la surélévation du niveau d’eau due aux vagues par rapport au
niveau moyen du lac.
II.1. Définitions
Franchissement de la houle
Il correspond au moment où la houle franchit l'ouvrage, c'est-à-dire lorsque le run-up
dépasse le niveau de la crête de l'ouvrage. En général, les digues sont dimensionnées pour
qu'une faible portion de vagues puisse franchir l'ouvrage (vagues rares).
Le franchissement frontal d'un talus est caractérisé par la hauteur au dessus du niveau d'eau
moyen « run-up » que peut atteindre l'eau des vagues qui se brisent sur le parement amont de
la digue.
Lorsqu'une houle arrive sur une surface, celle-ci peut être absorbée en partie ou être
réfléchie. Chaque surface possède son propre coefficient de réflexion. Il est préférable que le
coefficient de réflexion soit inférieur à 1, dans le but de dissiper une partie de l'énergie de la
houle.
14
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Le vent représente la principale cause de la formation des vagues dans les retenues.
Un écoulement de type turbulent se forme dans les très basses couches atmosphériques
provoquant une turbulence à la surface du plan d’eau et l’apparition des ondulations dont
l’amplitude et la longueur d’onde dépendent de la force induite de la vitesse du vent ainsi que
de la surface du lac dénommé (fetch). Ces caractéristiques sont d’autant plus importantes que
le vent est fort. (Naaim, 2010).
Une très faible brise génère des rides éparses sur l’eau. Elles se déplacent plus
lentement que le vent qui les a engendrées. Elles disparaissent très vite dès que le vent cesse.
Au fur et à mesure que les vagues s’éloignent de leur zone de génération (l’eau du
vent), elles se regroupent en fonction de leur énergie et de leur longueur d’onde et forment un
train de vagues.
Les mouvements gravitaires rapides peuvent donner naissance à un train d’ondes qui
se propage rapidement à l’intérieur du plan d’eau provoquant une surélévation (run-up).
Cette dernière rencontre une berge qui est le parement amont de la retenue. Cette dernière se
réfléchi sur le parement en qui peut induire au débordement de la retenue. Ces événements
peuvent être parfois même désastreuses (Annexe F).
Pour évaluer les grandeurs du phénomène a un endroit donné dans la retenue, il est
utile d’avoir une idée précise du domaine dans lequel la zone est situé par rapport à la
source, car les effets entendues dépendent de la distance par rapport au point d’impact.
(Naaim, 2010).
15
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Dans la zone dite splash, qui s’étend du point d’impact jusqu’au point ou le
mouvement gravitaire rapide s’arrête, les dynamiques du mouvement gravitaire rapide et de
l’eau sont fortement couplées (Heller, 2008). Si la zone d’intérêt est située dans cette zone, il
faut alors tenir compte des effets chaotiques et tridimensionnels locaux. Le volume d’eau mis
en mouvement est bien plus grand que le volume du glissement qui pénètre dans le lac. Il peut
atteindre 8 fois le volume du glissement.
Si la zone de splash est faible par rapport aux dimensions du lac, elle peut être
considérée comme une boite noire d’où émerge une vague cohérente avec des caractéristiques
définissables telle que la forme, l’amplitude et la longueur d’onde. Ces vagues représentent
un alea réel, car elles sont capables de transporter loin du point d’impact une part non
négligeable de l’énergie initiale.
Dans la plus part des cas la question du run-up est réduite a l’étude d’une onde simple
sur un fond constant interagissant avec un parement monodimensionnelle, lisse, imperméable
et ne comportant qu’une seule rupture de pente.
L’évaluation de l’aléa que représentent les vagues dans une retenue repose sur un
ensemble de connaissances obtenues pour l’essentiel grâce à des expérimentations au
laboratoire en canal horizontal équipé d’une rampe de pente variable sur laquelle glissent les
matériaux simulant le mouvement gravitaire rapide.
16
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Les principaux nombres sans dimensions qui gouvernent la génération des vagues
selon Fritz (2003) sont :
17
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Les travaux de Fritz ont donnée les résultats suivants (l’ensemble des résultats sera
exprimé en fonction de ces quatre nombres sans dimension) :
Pour une large gamme de nombre de Froude d’impact F et d’épaisseur relative E, l’impact
provoque une séparation hydrodynamique qui n’apparait que pour les impacts vérifiant la
condition suivante :
F> + E (II.4).
Le cratère se referme vers l’amont, c'est-à-dire sur le front de glissement dans la phase
de décélération si la condition suivante est vérifiée :
F<4- E (II.5).
Figure II.2 : Impact sans séparation Figure II.3 : Impact avec séparation pour
pour un nombre de Froude de 1.4 et une un nombre de Froude de 3.6 et une
épaisseur relative de 0.23 épaisseur relative de 0.21
(Fritz, 2003)
18
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
avec,
Les résultats expérimentaux sont situés sur une même courbe maitresse montrant
l’existence d’une loi d’échelle générique. Le calage sur les résultats expérimentaux a permis à
Fritz (2003) de dégager la formule empirique reliant le volume d’eau déplacé au temps qui est
la suivante :
= sin (II.7)
Le volume maximum VD varie entre 1.8 à 8 fois le volume solide Vs. Le volume
maximum normalisé par (bD2) et le temps correspondant tVD normalisé par , varie en
fonction du nombre de Froude d’impact et du volume sans dimension du glissement selon les
équations suivantes :
= 0.8 F (II.8)
.
tvD = 1.7 F0.3 (II.9)
= (II.10)
19
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Et une loi d’échelle qui relie le temps ts que met le glissement solide pour s’arrêter
.
ts = 5.2 F-0.2 (II.11)
Le débit maximum (QD) est de 1.7 à 2.8 fois le débit solide maximum Qs = vseb (II.12)
et de 1.7 à 4.8 fois le débit solide moyen défini comme le volume de glissement divisé par le
temps entre l’impact et l’arrêt du glissement s = (II.13).
Le débit QD et le temps tqD ont été reliés aux grandeurs sans dimensions
caractéristiques par les équations suivantes :
.
= 0.6F (II.14)
. .
= 2.2 F-1.6 (II.15)
20
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Amplitude de la vague
A cette distance, l’amplitude de la vague principale peut être estimée en exploitant les
nombreuses lois empiriques disponibles, comme par exemple celle proposé par Fritz, 2003.
Pour les vagues sinusoïdales produites par le vent, on distingue deux cas selon que le
parement de la retenue est lisse ou rugueux.
Le premier cas est celui d’un parement amont lisse (par exemple une géomembrane non
recouverte). Le run-up relatif de la vague Ru/Hd est donné en fonction de la pente de talus et
Hd/L, (Saville 1962);
Tableau II.1 : Run-up relatif pour un parement amont lisse (Saville 1962).
21
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Sachant que :
L : Longueur d’onde des vagues (m) ; elle est donnée par la relation suivante (Saville, 1962) :
L = 1.56×T2 (II.19)
avec,
T : Période du pic spectral des vagues (s). Elle peut être estimée par la formule suivante due
au Smith (1991) :
avec,
Ces résultats conduisent aux valeurs de run-up calculées dans le cas d’une pente de
1/3, habituelle en cas de géomembrane, (Tableau II.2).
Tableau II.2 : Run-up pour un parement amont lisse de pente 1/3 (Smith 1991).
Le second cas, est celui d’un parement amont rugueux (par exemple, géomembrane
recouverte par des enrochements) le run-up des vagues est moins important dans ce cas. On
propose d’après les publications de : l’institution of Civil Engineers (1996) et le South African
Committee on Large Dams Sancold (1990), de prendre 60% du run-up calculé pour un
parement amont lisse, (Tableau II.3).
22
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Tableau II.3 : Run-up pour un parement amont rugueux de pente 1/3. (Sancold, 1990)
Quelle que soit la rugosité du parement amont, pour une pente de 1/2,5, les valeurs de
run-up obtenues pour une pente de 1/3 sont à multiplier par 1,2. Pour une pente de 1/2, elles
sont à multiplier par 1,4.
Batjes (1974) a montré que le nombre sans dimension d’Iribarren tient compte des
transformations des ondes sinusoïdales près du talus et du run-up qui en résulte, qui n’est
autre que le rapport entre la tangente de l’angle de pente et de la racine carrée de la raideur
de la vague :
Ir = .
(II.21)
( ⁄ )
Le run-up d’une onde sinusoïdale adimensionné par sa hauteur est donné par :
= k Ir (II.22)
avec,
Cette approximation n’est valable que pour Ir < 2.5 ; au delà, le rapport Ru/A tend vers
environ 2.5 pour un surface lisse et 1 pour une surface rugueuse (Saville 1955).
Le run-up des ondes sinusoïdales augmente avec la pente et diminue avec la raideur de la
vague (A/L).
23
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Pour les ondes solitaires, Hall et Watts (1995) ont mené une étude expérimentale très
approfondie, qui fait encore référence aujourd’hui, et qui leur avait permis de construire une
loi d’échelle empirique donnant le run-up normalisé par la profondeur d’eau en fonction de
l’amplitude relative de l’onde incidente :
.
= 3.1 (II.23)
Synolakis (1987) a établie une formule donnant le run-up normalisé par la profondeur
d’eau (Ru/D) en fonction de l’amplitude de la vague, pour les vagues qui déferlent :
.
= 1.11 (II.24)
avec,
Pour les vagues non-déferlantes, il existe une formule qui donne le run-up normalisé
par la profondeur d’eau en fonction de la pente ∝ et du rapport de l’amplitude de la vague A
a la profondeur d’eau.
Synolakis (1987) a établie une formule donnant le run-up normalisé par la profondeur
d’eau (Ru/D) en fonction de l’amplitude de la vague, pour les vagues qui ne déferlent pas :
.
= (II.25)
√ ∝
avec,
24
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
Bien que les ondes solitaires aient théoriquement une longueur infinie, on peut
approximer leur longueur d’onde par :
L= (II.26)
.
= 2.3 Ir-0.5 (II.27)
Elles montrent l’importance différence qui existe en termes de run-up entre les ondes
sinusoïdales générées soit par le vent, soit par l’impact d’un mouvement gravitaire lent, par
rapport aux ondes solitaires produites par l’impact d’un mouvement gravitaire épais et rapide.
1- Les études menées par Miche (1951) ont permis d'établir une expression théorique du run-
up sur un talus de pente régulière :
= (II.28)
∝
avec,
2- Pour les houles non linéaires, Le Méhauté et all (1968) ont obtenu une expression
théorique plus complexe à utiliser :
= + -∆ (II.29)
∝
avec,
25
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
= Ir (II.30)
avec,
4- Les différents travaux expérimentaux, réalisés en particulier au LNH (EDF), ont permis
d'établir, pour les houles régulières, la loi empirique suivante :
0.51
= 0,67× (II.31)
avec,
Ru : Run-up de la vague ;
Hv : Hauteur de la vague ;
/ / /
= 1.25D (II.33)
∝
avec,
D : Profondeur de la retenue ;
L : Longueur d’onde.
26
Chapitre II : Etude de génération des vagues et de
surélévation du plan d’eau dans un barrage réservoir
∝
R = 1.6 K Hs (II.34)
avec,
Parement amont K
Conclusion
27
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
Introduction
Il est nécessaire de connaitre l’amplitude des vagues produite par le vent et le run-up des
vagues que les mouvements gravitaires rapides peuvent produire qui dépend de l’amplitude
que génère ces derniers, puisque ces vagues peuvent générer des risques plus ou moins graves
pour la retenue.
Il s’agit de définir les phénomènes susceptibles à apporter des dommages dans la retenue
qui peuvent être générées par les mouvements gravitaires rapides.
Un mouvement de terrain est un déplacement plus ou moins brutal du sol et/ou du sous-
sol sous l'effet d'influences naturelles (agent d'érosion, pesanteur, séisme, tassement, etc.) ou
anthropiques (exploitation de matériaux, déboisement, terrassement, etc.).
Il peut ainsi se traduire par :
Glissements de terrain.
Effondrements.
Ecroulements et chutes de blocs (éboulements).
Coulées boueuses et torrentielles.
Retraits-gonflements des argiles.(Deque, 2013)
Les désordres sur la couche de protection anti-batillage peuvent causer des déplacements
des enrochements sous l’effet de l’action des vagues et ainsi générer un glissement. (Royet,
2006)
La vidange rapide peut aussi être une cause de glissement des enrochements. (Degoutte,
1993)
Une avalanche correspond à un déplacement rapide d'une masse de neige sur une pente,
provoquée par la rupture du manteau neigeux. Se sont des phénomènes qui caractérisent les
retenues d’altitude. Trois facteurs sont principalement en cause.
Surcharge du manteau neigeux.
Température.
Vent.(Deque, 2013).
28
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
Une analyse quantitative sommaire qui a été faite par le Cemagref sur la probabilité
d’atteinte du site de la retenue par de tels événements de magnitude centennale qui a donné
les résultats présentés sur le tableau suivant :
Tableau III.1 : Différents niveaux de probabilités d’atteinte d’une retenue par un mouvement
gravitaire rapide de magnitude centennale ; (Mériaux, 2009).
29
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
III.3. Effets des mouvements gravitaires rapides sur une digue en terre
Selon l’origine des vagues le calcul de la revanche est effectué en utilisant deux approches :
- Pour les grands barrages on utilise la formule de Davis reprise par Post et Land
(1953), qui tiennent compte de la hauteur et la vitesse des vagues :
R = 0,75 Hv + (III.2)
avec,
Hv : Hauteur des vagues (m) calculée a partir des formules de Stevenson et Molitor selon la
vitesse du vent U ;
Pour le calcul de la vitesse des vagues on utilise la formule de Gaillard qui est la suivante :
v = 1,5 + 2 Hv (III.3)
30
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
1
R 3, 2 H v k (III.4)
n
où
k = 0,72 riprap.
k = 1,00 pavé.
Figure III.1 : Caractéristique du calcul de la hauteur des vagues par méthode Kâlal
(Schleiss et Pougatsch, 2011)
Rv = .
(III.5)
. ( ⁄ ) ∝
avec,
Rv : Revanche (m) ;
L = 1,56T2 (III.6)
31
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
où
. /
T = 0,556 U F (III.7)
avec,
F: Fetch (m) ;
Cette formule est valable pour des valeurs de cot α < 5 et en cas de protection de surface
du talus amont.par des blocs (riprap), (USBR, 1981).
La surélévation du plan d’eau provoquée par le vent extrême est très faible et ne dépasse
pas 5 a 10 cm même pour de très grands réservoirs. (Schleiss et Pougatsch, 2011).
Pour le calcul de la revanche a partir du run-up due aux mouvements gravitaires rapides
(glissement des talus), on va utiliser la méthode proposée par l’institut Norvégien de
technologie (Valstad et al, 1992) qui tient compte de la surélévation du plan d’eau au
déferlement des vagues et à l’accroissement du vent de marée qui est estimée par :
R = Ru + S (III.8)
avec,
On suppose que ‘Ru’ égale au run-up calculé par la formule de Hall et Watts (1955)
qui donne le run-up normalisé par la profondeur des ondes générées par les mouvements
gravitaires rapides en fonction de l’amplitude relative de l’onde incidente en variant
l’amplitude pour calculer le run-up relatif pour en déduire la revanche correspondante.
U2 Fe
S (III.9)
4800.D
avec ,
D : Profondeur en (m) ;
32
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
45
R i. cos 2 i
45
Fe 45 (III.10)
cos i
_ 45
où
Figure III. 2 : Schéma de calcul de la longueur du fetch effective (Kjaernsli et al. 1992).
33
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
Bouhaloufa El Taref 42
Elnasseur Medea 29
Gargar Relizane 66
Aris Batna 35
Soubella M’Sila 60
Boulatane El Taref 24
Mahouane Setif 69
Tarzout Chelief 55
34
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
Pour effectuer le calcul on a besoin de la vitesse du vent ‘U’et le fetch de la région dans
laquelle se situe le barrage pour le calcul de la hauteur des vagues due au vent, la vitesse de
propagation des vagues ainsi que l’accroissement de la marrée. Pour le calcul du run-up due
aux mouvements gravitaires on aura besoin de l’amplitude de la vague qui en résulte qu’on va
varier de 0 à 3 m et de la profondeur ‘D’ de la retenue.
35
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
Les résultats de calcul de la revanche due au vent en utilisant les trois méthodes ainsi
que la revanche calculée à partir du run-up provoqué par le glissement des talus pour chaque
barrage sont représentés en annexe C.
Tableau III.4 : Récapitulatif des résultats de calcul de la hauteur de vagues par les formules
de Stevenson et Molitor.
F. Mollitor F. (Stevenson)
Hv (m) Hv (m)
1,17 1,26
0,77 0,85
0,95 0,89
1,19 1,26
0,61 1,26
1,00 1,14
0,90 0,97
0,67 1,02
0,66 1,09
0,55 1,09
0,60 0,86
0,58 1,13
0,62 0,85
0,61 0,97
0,63 0,72
0,56 1,02
1,30
y = 0,4752x + 0,2763
1,20 R² = 0,1365
1,10
Hv Molitor (m)
1,00
0,90
0,80
0,70
0,60
0,50
0,40
0,60 0,70 0,80 0,90 1,00 1,10 1,20 1,30
Hv Stevenson (m)
36
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
Récapitulatif des résultats de calcul de la hauteur de vagues par les formules de Stevenson et
Molitor.
Tableau III.6 : Récapitulatif des résultats de calcul de la hauteur de vagues par les formules
de Stevenson et Molitor (cas des vitesses de vent U > 50 km/h).
1,3
y = 0,7974x + 0,1506
1,2 R² = 0,8446
Hv Molitor (m)
1,1
1
0,9
0,8
0,7
0,8 1 1,2 1,4
Hv Stevenson (m)
Pour des vitesses de vent quelconques, les résultats de calcul de la hauteur des
vagues par les méthodes de Stevenson et Molitor ne corroborent pas en raison des différences
qui résident entre les deux approches de calcul notamment pour les faibles vitesses de vent
(figure III.3).
37
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
1,40
0,80
0,60
0,40
0,20
0,70 0,90 1,10 1,30 1,50 1,70 1,90
Rv (m)
Figure III.5 : Calcul de la revanche générée par ondes de gravitées Rg en fonction revanche
due aux vagues Rv (Davis et Mallet-Pacquant).
Les résultats de la figure III.5 illustrent bien la bonne corrélation qui existe entre la
revanche générée par ondes de gravitées ‘Rg’ en fonction de la revanche due aux vagues ‘Rv,’
correspondant aux hauteurs de vagues ‘Hv’ correspondant aux mêmes amplitudes de l’onde de
gravite générée par le glissement ‘A’ et ceux pour différentes conditions de glissement
définies par la profondeur d‘eau ‘D’.
Il y a lieu de constater que les résultats de calcul pour une hauteur de vague générée
par le glissement correspondante à celle calculée à partir des formules empiriques : Stevenson
et Molitor indiquent que la revanche préconisée par le vent ‘ Rv’ est bien supérieure de 35 à
76% par rapport à celle provoquée par le glissement d’une onde de gravité ‘ Rg’.
L’expression de la revanche due aux vagues ‘Rv’ établis par les formules de : Davis et
Mallet-Pacquant aboutissent à des valeurs comprises entre (1,5-2,5) fois supérieures à celles
calculées par la formule proposée par l’institut Norvégien de technologie, fondée sur le calcul
du run- up générée par le glissement de talus de même gamme qu’une hauteur de vague
provoquée par la propagation du vent sur le site d’un barrage réservoir distant d’un élan
correspondant à la longueur de fetch. Ce qui explique que la formule préconisée par les
ingénieurs norvégiens est valable pour le calcul de la revanche qui tient compte des
glissements des talus ou des avalanches pour les réservoirs en altitude.
38
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
1,30
1,20
1,10
y = 0,1324x + 0,628
1,00 R² = 0,0238
Rg (m)
0,90
0,80
0,70
0,60
0,50
0,40
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00
Rk (m)
Les résultats de la figure III.6 démontre clairement qu’il n’y a aucune corrélation entre
la revanche générée par les ondes de gravitées ‘Rg’ et la revanche due aux vagues générées
par le vent calculée en utilisant la formule de Kâlal ‘Rk,’ correspondant à des hauteurs de
vagues ‘Hv’ correspondant aux mêmes amplitudes de l’onde de gravite générée par le
glissement ‘A’ et ceux pour différentes conditions de glissement définies par la profondeur
d‘eau ‘D’. Ces disparités des résultats de calcul entre les deux modèles sont dues aux
hypothèses non concordantes dans l’approche de calcul de la méthode de Kâlal qui tient
compte uniquement de la surélévation du plan d’eau et de son amortissement sur le talus de la
digue.
1,40
0,80
Rg (m)
0,60
0,40
0,20
0,00
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20
R USBR (m)
Figure III.7 : Calcul de la revanche générée par ondes de gravitées Rg en fonction revanche
due aux vagues RUSBR (formule de l’USBR).
39
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
On voit clairement d’âpres les résultats que montre la figure III.7 qu’il y’a une
corrélation entre la revanche générée par les ondes de gravitées ‘Rg’ et la revanche due aux
vagues ‘RUSBR,’ calculées par la formule de l’USBR pour des hauteurs de vagues ‘Hv’
correspondant aux mêmes amplitudes de l’onde de gravite générée par le glissement ‘A’ et
ceux pour différentes conditions de glissement définies par la profondeur d‘eau ‘D’.
La revanche due aux vagues ‘RUSBR’ établis par la formule de l’USBR qui tient compte
des caractéristiques de l’onde produite par le vent et de la pente du parement amont de la
retenue ; donnent des valeurs largement inférieures à celles calculées par la formule proposée
par l’institut Norvégien de technologie fondée sur le calcul du run-up générée par le
glissement de talus de même gamme qu’une hauteur de vague provoquée par la propagation
du vent sur le site d’un barrage réservoir.
0,85
0,83
Run-un des vagues en m
0,81
y = -0,0099x + 0,8728
0,79
R² = 0,9662
0,77
0,75
0,73
0,71
0,69
0,67
0,65
0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0
Profondeur D en m
40
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
1,90
1,85
2,5
Run-up des vagues en m
2,4
y = -0,0294x + 2,5171
R² = 0,9672
2,3
2,2
2,1
2,0
1,9
0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0
Profondeur D en m
La courbe de tendance linéaire montre qu’il y a une corrélation entre le run-up des
vagues et la profondeur d’eau dans la retenue avec un coefficient de corrélation R = 0,9 > 0,7.
Rg
Cependant le tracé de l’évolution de f ( A ) indique qu’il existe une bonne
D D
Rg
corrélation entre la revanche adimensionnée par la profondeur et l’amplitude normalisée
D
par la profondeur A puisqu’il existe une relation entre le run-up relative Ru/D et
D
l’amplitude relative A/D sachant que la revanche Rg est calculée en fonction de Ru (Rg = Ru +
cst) comme l’illustre la figure 9 ci-contre.
41
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
0,09
0,08
y = 2,3504x - 0,0114
R² = 0,9645
0,07
0,06
Rg /D
0,05
0,04
0,03
0,01 0,02 0,03 0,04 0,05
A/D
Figure III.9 : Revanche relative générée par ondes de gravitées Rg/D en fonction de
l’amplitude relative A/D.
Les résultats de calcul de la revanche due au glissement des talus en proposant des
différentes valeurs d’amplitudes de 0 à 3 m sont représentés en annexe A, sachant que le
calcul est fait dans le cas ou les barrages sont remplis au niveau normal de la retenue NNR.
Dans le dimensionnement d’un barrage le calcul de la revanche est une étape très
importante puisque cette dernière à pour rôle de protéger l’ouvrage contre l’érosion des talus
provoquée par les vagues et éviter sa submersion.
La comparaison entre les différentes valeurs de la revanche due aux vagues des vents
calculées par les trois méthodes et celle due aux vagues des mouvements gravitaires rapides a
donnée les résultats suivants:
D’après ces résultats de calcul de la revanche on constate que pour une amplitude de
vagues dues au glissement des talus A< 0,4 m, la revanche Rv > Rg. Dans ce cas là, on peut
dire que pour une valeur d’amplitude inferieur ou égale à 0,4 m correspondant à une hauteur
de vague Hv = 0,8 m notre barrage ou retenue collinaire ne peut être submergée et
endommagée par les vagues provoquées par les glissements des talus.
Pour une amplitude A > 0,8 on remarque que Rg > Rv. C'est-à-dire que lorsque le
glissement provoque une vague d’amplitude supérieure à 0,8m qui correspond à une hauteur
de vague de 1,6 m, le run-up qui en résulte peut provoquer une submersion de la digue
lorsqu’elle est remplie au NNR.
Pour une amplitude 0,4 < A< 0,8 il y a des cas ou Rv > Rg et d’autres ou Rg > Rv, mais
on peut dire que dans le risque de submersion de la digue est minime puisque la surélévation
du plan d’eau ne peut excéder la charge déversant.
42
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
- Formule de Kâlal
D’après ces résultats de calcul de la revanche par la formule de Kâlal on constate que
pour des amplitudes de vagues dues au glissement des talus A< 0,3 m, la revanche Rk > Rg.
Donc pour une hauteur de vague Hv< 0,6 m notre barrage ne peut être submergé par les
vagues provoquées par les glissements des talus.
Pour une amplitude A > 0,7 on remarque que Rg > Rk. C'est-à-dire que lorsque le
glissement provoque une hauteur de vague supérieure à 1,4m, le run-up qui en résulte peut
provoquer une submersion de la digue lorsqu’elle est remplie au NNR.
Pour une 0,3 < A< 0,7 il y a des cas ou Rk > Rg et d’autres ou Rg > Rv. Dans ce cas, on
peut éviter la submersion de la digue puisque la surélévation du plan d’eau ne peut excéder la
charge déversant.
- Formules de l’USBR
D’après les résultats de calcul de la revanche par cette méthode, on constate que pour
des amplitudes de vagues dues au glissement des talus A< 0,1m, on aura une revanche
RUSBR>Rg. Dans ce cas la on peut dire que pour une valeur d’amplitude inferieur ou égale a
0,1 m correspondant a une hauteur de vague Hv < 0,2 m notre barrage ou retenue collinaire ne
peut être submergée par les vagues provoquées par les glissements des talus. Dans le cas
contraire, Rg > RUSBR. Donc les vagues générées par le glissement peuvent submerger la
digue.
43
Chapitre III : Etude comparative du calcul de la revanche par l’effet des vagues
générées par le vent et les mouvements gravitaires rapides
Conclusion
Le calcul de la revanche des vagues générées par le vent a été effectué en utilisant les
formules de Mallet-Pacquant/Davis (Rv), Kâlal (Rk) et la formule de l’USBR (RUSBR). En
comparant les résultats trouvées par les trois méthodes citées précédemment avec les résultats
de calcul de la revanche des vagues générées par des mouvements gravitaires rapides en
utilisant la formule proposée par l’institut Norvégien de la technologie pour une même
gamme d’hauteur de vagues, on trouve qu’il y’a corrélation entre Rv et Rk avec Rg par contre
il y’en a aucune entre RUSBR et Rg. Il existe aussi une corrélation entre la revanche relative du
glissement Rg/D et l’amplitude relative A/D. La corrélation entre les différentes méthodes de
calcul indique la relation et l'intensité de liaison qui existe entre ces dernières.
L’analyse des résultats de calcul nous permet de dire que la formule de Mallet-
Pacquant et Davis donnent des valeurs de revanches supérieures à celles calculées par les
formules de Kâlal et de l’USBR. D’après l’étude comparative, la valeur limite de la hauteur
de vague de glissement a partir de laquelle la digue risque d’être endommagée par la force de
run-up est de 1.6 m pour la première méthode, 1,4 m pour la formule de Kâlal et de 0,2m pour
la méthode de l’USBR. Il est donc préférable d’utiliser la formule qui assure le moindre
risque pour le dimensionnement de l’ouvrage, c’est donc la formule de Mallet-Pacquant et
Davis.
44
CONCLUSION GENERALE
D
ans la pratique, le choix d’une hauteur pour la revanche pour une digue ou un
barrage est primordial afin de permettre à l’ouvrage d’être en sécurité contre tout
risque de submersion. La revanche nécessaire est déterminée par rapport au
couronnement théorique en tenant de niveau de la digue après consolidation (tassement du
corps du barrage), des effets des vagues sur le parement amont de la digue ou bien d’autres
aléas qui peuvent induire des glissements, exemple les phénomènes de gel ou dégel des
recharges du talus amont.
Les vagues dues au vent ne peuvent être évitées. Pour protéger les retenues face à
l’effet de cette dernière, il suffit de bien choisir le revêtement adéquat, par les dimensions et le
poids des enrochements nécessaires à mettre en place pour amortir l’énergie des vagues et
atténuer les effets de déferlement des vagues.
Dans notre travail il a été question de faire un examen exhaustif par différentes
méthodes de calcul de la revanche due aux vagues, qui est souvent préconisées le calcul de la
revanche pour les barrages. Cependant, de travaux de recherche récents ont révélé que le
calcul de la revanche pour des barrages en remblai situé en haute altitude doit tenir de l’aléa
climatique. En effet, la variation de la température durant un temps court peut provoquer des
glissements de fragments de sol de talus pouvant amorcer la formation d’onde de gravité et
d’un run-up.
Les vagues dues aux mouvements gravitaires rapides sont particulièrement
destructrices pour les fortes épaisseurs et les fortes vitesses d’impacts (avalanches,
éboulements, glissements rapides). Les forts volumes même en cas de vitesse modérée créent
généralement des surélévations importantes.
Dans cette optique, il est nécessaire de trouver une approche appropriée et de
comparer les résultats de calcul avec ceux de la revanche due au vent qui repose
essentiellement sur les paramètres : hauteur de vague ‘Hv’, longueur de fetch ‘F’ et vitesse du
vent ‘U’. Contrairement à la méthode de calcul du run-up, qui survient l’issue de formation
d’une onde de gravité dépendant essentiellement de l’amplitude ‘A’ de la vague, de la
profondeur d’eau ‘D’.
A lumière des résultats obtenus suite à une étude sur un échantillon de quinze (15)
barrages, plusieurs enseignements utiles ont été livrés relatifs à l’évolution de la revanche en
présence d’un run-up et celle due aux vagues.
Le calcul effectué dans ce travail présente un intérêt particulier pour l’étude de
petits barrages ou retenue collinaire en altitude et mérite d’être mieux approfondi par des
travaux de recherche expérimentaux en laboratoire sur un modèle réduit afin de connaitre les
conditions dynamiques d’apparition du cratère entre le glissement et le plan d’eau. Tenant
compte des caractéristiques des vagues, c’est-à-dire en fonction de l’amplitude, la longueur
d’onde et l’étalement du front de la vague produit par le run up.
Page 45
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
(Norme Iso690)
REFERENCES SITO-GRAPHIQUES
Pour F < 30 km :
Formule de Hv = 0,34 F1/2 + 0,76 + 0,26 F1/4 Vitesses de vent
Stevenson Tomas F de l'ordre de 100
(1976) Pour F > 30 km : Km/h
Hv = 0,34 F1/2
Pour F < 30 km :
Formule de Molitor Hv =0,76 + 0,032 (UF) 1/2 0,27 F 1/4
(1935) F,U Vitesses de vent
Pour F > 30 km : appréciables
Hv =0,032 (UF) 1/4
∗ /
Hv = 0.26 × th 0.578 ×
Formule U,D,g Adaptée dans les
/
Bretschneider .
× retenues modestes
th / × avec superficie
×
. <100 ha
Formule Sverdrup- Hv = 0.283× Evaluer la hauteur
Munk et U,D,g significative Hs en
× .
Bretschneider (1957) ×tℎ 0.0125 fonction de la
vitesse moyenne
du vent à dix
mètres d'altitude
U,F,g, θ Estimation de la
Hs = 1.7×10-3 U θ1.63 hauteur
Formule de Walsh
(1985) significative
Annexe F
Quelques événements désastreux des glissements dans
les barrages
Les glissements de terrain dans les retenues de barrages sont loin
d’être monnaie courante. Ils sont en effet considérés comme des
événements exceptionnels auxquels correspondent des situations parfois
désastreuses. Un des plus grands cataclysmes recensés est l’accident
survenu dans la baie de Lituya, sur la côte méridionale de l’Alaska. Nous
sommes le 9 juillet 1958 et, soudain, un prisme de terrain d’environ
30.600.000 m³ se détache et glisse dans la baie provoquant une immense
vague. Celle-ci avait une hauteur de 30 mètres. La vague s’est propagée
et, après avoir atteint le rivage, la vague a progressé sur plus de un
kilomètre à l’intérieur des terres, ravageant les forêts et érodant 30
centimètres de sol. Par ailleurs, 2 bateaux furent coulés et 2 personnes
perdirent la vie.