Objectifs du cours :
Après avoir étudié l’ensemble de la séquence cours-TD-TP, vous devez être capable de :
– Situer le système industriel dans son domaine d’activité et donner ses caractéristiques
générales,
– Identifier les matières d’oeuvre entrante et sortante,
– Préciser les caractéristiques de la valeur ajoutée par le système,
– Définir la nature des énergies ou informations d’entrée et sortie,
– Décrire le fonctionnement pour présenter un système (vocabulaire adéquat, outils de
la communication technique),
– Relever les performances et les comparer aux caractéristiques du CdCF,
– Identifier et caractériser les éléments de structure,
– Identifier les actionneurs et pré-actionneurs,
– Identifier les capteurs,
– Identifier les transmetteurs,
– Identifier une commande programmable et ses interfaces,
– Analyser tout ou partie d’un système selon un point de vue donné (structurel ou fonc-
tionnel),
– Compléter une description fonctionnelle ou un diagramme SysML
– Analyser ou interpréter un diagramme SysML
– Prendre des initiatives et travailler en équipes.
4 Bilan : enseignements de SI 28
2
Étude des systèmes
1 Notion de système
1.1 Définitions et exemples
Système 1 :
On appelle système un assemblage, une collection organisée (possédant une struc-
ture) d’objets reliés ou branchés (en interrelation) les uns aux autres, de façon à
former une entité ou un tout remplissant une ou plusieurs fonctions.
Un système est un produit artificiel de l’esprit des hommes.
Exemples de systèmes :
– Système nerveux : combinaison d’éléments qui se coordonnent pour concourir à un
résultat.
– Système linguistique : ensemble de termes définis par les relations qu’ils entretiennent
entre eux.
– Système capitaliste, système de parenté : modes d’organisation.
– Système d’équations : ensemble de plusieurs équations liant simultanément plusieurs
variables.
– Système industriel : ensemble artificiel de pièces destiné à répondre à un besoin (du
grand public, des entreprises, . . .).
Remarques :
Un système n’est pas un ensemble. Il suffit de connaître tous les éléments d’un ensemble
pour connaître l’ensemble. Mais il ne suffit pas de connaître tous les composants d’un sys-
tème pour connaître le système, il faut aussi connaître les relations entre les composants (voir
Figure 1).
Tige de
selle Fourche
Pédales
Plateau
Chaîne
Manivelles
F IGURE 1 – Connaître tous les éléments du système vélo ne suffit pas pour comprendre
le fonctionnement du système (G. Chapey, Analyse des systèmes industriels, ENS Cachan
2002).
3
Étude des systèmes
Un système n’est jamais isolé de l’extérieur, mais au contraire il interagit avec lui. Pour
modéliser un système, il faut donc non seulement modéliser ses constituants, les liaisons
entre ces constituants, mais aussi les relations avec les éléments du milieu extérieur (EME)
qui définit les limites du système (trait en pointillés sur la Figure 3).
Ex (Figure 2) : le vélo est en relation avec l’homme, le sol et l’air qui sont des éléments du
milieu extérieur pour le système vélo.
Homme
liaison
composant
Système technique :
La norme NFE 90-001 définit un système technique comme "un ensemble d’élé-
ments interconnectés de façon logique, qui se coordonnent pour réaliser une
tâche précise".
Récemment, l’homme a aussi cherché à rendre les systèmes automatiques, en intégrant
au système une partie commande qui pilote la partie opérative de manière autonome. La partie
commande tient compte d’informations provenant de l’extérieur pour commander la partie
opérative. L’homme n’a plus besoin d’agir sur le système pour qu’il réalise seul la tâche, sauf
pour éventuellement donner des consignes ou des réglages. Par exemple on trouve des ma-
chines à café automatiques remplaçant des machines à café et le garçon de café. Les avions
de ligne peuvent se comporter comme un système technique (avion commandé par le pilote)
ou en système automatique (avion sur pilotage automatique). Les centrales nucléaires sont
aussi des systèmes automatiques (l’homme donne seulement les consignes de production).
4
Étude des systèmes
– Coût : c’est la première source de motivation pour l’automatisation : une machine qui
fonctionne seule, sans opérateur, permet d’économiser de l’argent à long terme.
– Quantité : un système automatisé est souvent plus rapide que l’homme et permet des
cadences plus élevées (ex : fabrication des cartes électroniques).
– Qualité : un système automatisé est plus fiable que l’homme sur les opérations répéti-
tives.
– Pénibilité : un système automatisé évite à l’homme des tâches pénibles, dangereuses
ou en environnement hostile (ex : manipulation de pièces lourdes dans l’automobile,
peinture, nettoyage des zones radioactives des centrales nucléaires...).
Complexe 3 :
Qui contient plusieurs éléments différents et combinés d’une manière qui n’est
pas immédiatement claire pour l’esprit, qui est difficile à analyser.
Comportement
Information de sortie
3. Larousse.
5
Étude des systèmes
Les systèmes simples sont traités en sciences fondamentales et font appel à l’esprit de
logique. Les problèmes sont bien posés et il y a souvent une solution unique. Leur com-
portement se place dans le cadre des modèles de connaissances (le comportement de chaque
composant est géré par un phénomène physique élémentaire, et le comportement du sys-
tème entier est la somme des comportements élémentaires).
L’analyse des systèmes complexes est réalisée en Sciences Industrielles pour l’Ingénieur.
Elle nécessite de modéliser le comportement des composants du système et de leurs inter-
actions. Cette approche sollicite l’esprit de synthèse et d’initiative.
Nécessité d’interdisciplinarité :
La conception d’un système industriel exige de mettre en commun le savoir faire et les
outils de multiples disciplines.
Ex (Figure 8) : Quelles sont les disciplines nécessaires à l’élaboration d’une motorisation
hybride thermique/électrique ?
6
Étude des systèmes
Besoin :
7
Étude des systèmes
Produit :
ce qui est ou sera fourni à un utilisateur pour répondre à un besoin. Un produit
est un compromis entre le besoin du client et les contraintes industrielles.
Actuellement, l’accent est (ou devrait être...) mis sur la minimisation de l’impact envi-
ronnemental à chaque étape du cycle de vie. Il s’agit pour cela d’optimiser la consommation
d’énergies et de matières premières tout au long du cycle de vie, minimiser les émissions
(gaz, molécules, ...) qui peuvent être nocives pour l’Homme ou notre environnement, et
améliorer la recyclabilité du produit.
Dans l’industrie, à chaque phase de conception, des outils sont utilisés pour :
– Formaliser ce que souhaite le client dans un cahier des charges,
– Décrire le système en cours de réalisation et/ou ceux des concurrents,
– Valider et optimiser au fur et à mesure la solution produite par rapport au cahier des
charges.
La recherche de la solution se fait de manière itérative car les systèmes sont complexes.
L’objectif est d’évaluer, puis de minimiser l’écart entre la solution produite et l’attente du
client (voir Figure 12), pour minimiser les défaillances potentielles et générer la satisfaction
du client utilisateur.
8
Étude des systèmes
En effet, il est nécessaire de s’appuyer sur des représentations, tant du problème que de
ses solutions possibles, à différents niveaux d’abstraction pour appréhender, conceptualiser,
concevoir, estimer, simuler, prouver formellement, valider, justifier des choix, communiquer.
C’est le rôle de la modélisation.
Aujourd’hui, de par la complexité croissante des systèmes et de par leur aspect pluri-
technologique, le formalisme SysML permet à des acteurs de corps de métiers différents de
collaborer autour d’un modèle commun dans le processus d’IS.
Contexte :
le contexte du système représente l’environnement dans lequel il s’insère, d’un
point de vue très général. Il s’agit de définir :
– le type de milieu environnant (milieu marin, milieu domestique...),
– le domaine d’application (transport, mécanique agricole, sports nautique...),
– le type de publique utilisateur (professionnel du bâtiment, particulier,
jeunes...),
– le niveau de qualité par rapport aux systèmes concurrents,
– etc...
9
Étude des systèmes
Frontière :
La frontière d’un système est une limite réelle ou fictive, partageant l’ensemble
des composants considérés comme appartenant au système du reste, appelé mi-
lieu extérieur.
Impact environnemental :
Dans chaque étape du cycle de vie d’un produit, il est nécessaire de maîtriser et
minimiser l’utilisation de matériaux non renouvelables ou nocifs, l’énergie consom-
mée ainsi que les diverses nuisances (sonores, olfactives, visuelles...).
Besoin :
Le besoin correspond à la nécessité ou au désir éprouvé par l’utilisateur potentiel.
Il peut être exprimé ou implicite.
Les systèmes industriels ont été créés pour satisfaire un besoin en réalisant une pres-
tation. L’outil privilégié pour traduire le besoin satisfait par un système est le diagramme
appelé « Bête à Corne » développé par la Société APTE (APplication des Techniques d’En-
treprises). Il faut répondre aux trois question :
– à qui le système rend-il service ?
– sur quoi (sur qui) le produit agit-il ?
– dans quel but est-il utilisé ?
Le besoin ainsi schématisé (voir Figure 14) doit être verbalisé par une phrase du type :
"Le produit rend service au client en agissant sur la matière d’œuvre pour satisfaire le besoin."
amateur ambiance
de musique du salon
Chaîne Hi-fi
Écouter de la musique
F IGURE 14 – La chaîne HiFi rend service à l’amateur de musique en agissant sur l’ambiance
du salon pour écouter de la musique.
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Étude des systèmes
D’un point de vue global, un système est vu comme générateur de prestations, pour
rendre l’utilisateur content. Si votre vélo vous sert à aller au lycée le matin, il est unique-
ment vu comme un moyen de se déplacer et non pas comme un ensemble de pièces. Vous
jugez de ses performances par son prix, l’effort à fournir pour le trajet, la rapidité, l’estime
de la marque, etc... Autant de caractéristiques de la fonction globale du système.
La représentation classique d’un système global est constitué d’un rectangle symbolisant
la frontière, contenant la fonction. Les entrées sont données à gauche et les sorties à droite
(voir Figure 15).
Perturbations Déchets
Energie
Agir sur la
Informations de sortie
Informations entrée matière d'oeuvre
Nota :
– Le terme « fonction » correspond aux actions d’un produit ou de l’un de ses consti-
tuants, exprimées exclusivement en terme de finalité et non de solutions.
– Les fonctions sont indépendantes des solutions.
– La fonction doit être décrite par un verbe à l’infinitif suivi de compléments.
– Des critères de performance, chiffrés, sont associés à la fonction.
Matière d’œuvre :
Un système agit sur de la matière d’œuvre (MO). La matière d’œuvre est l’élément
sur lequel le système agit pour le faire passer d’un état initial (matière d’œuvre
entrante) à un état final (matière d’œuvre sortante). Elle ne change pas de nature
au passage dans le système. Il en existe quatre types :
– un produit ou une matière,
– une énergie,
– une information,
– un être humain.
Valeur ajoutée :
11
Étude des systèmes
La valeur ajoutée (VA) est l’apport du système à la matière d’œuvre entrante. Elle
est schématiquement décrite par la relation :
Il peut s’agir :
– D’une conservation dans le temps,
– D’un déplacement dans l’espace,
– D’une modification de la structure.
Remarque : Il faut bien faire attention au fait que la MO doit être située à l’extérieur de
la frontière du système. Ainsi, pour une barrière, la fonction « ouvrir la barrière » est fausse,
car la barrière fait partie du système. La vraie fonction est « autoriser ou non le passage ».
Critères de performance :
La fonction globale du système doit être complétée par des critères de performances
(voir Figure 17). Ces critères apportent souvent l’information la plus utile et sont
accompagnés de niveaux chiffrés.
S’il est intéressant de savoir qu’une chaîne HiFi a pour fonction d’« émettre la musique
codée sur un support d’enregistrement », il est plus utile de connaître les performances
du système (voir Figure 18), comme la puissance maximale, la qualité sonore, le type de
supports lisibles, le nombre d’ambiances possibles, etc...
Critère Valeur
... ...
Agir sur la
... ...
Matière d'oeuvre matière d'oeuvre Matière d'oeuvre
entrante sortante
Système
Une liste non exhaustive des critères de performances souvent rencontrés est proposée :
12
Étude des systèmes
Les systèmes industriels étant par nature complexes, un certain nombre d’outils gra-
phiques permettent de donner une représentation simplifiée du système selon un point de vue
particulier. Les différentes représentations seront adaptées à différentes analyses du sys-
tème. Quatre points de vues seront développés dans ce paragraphe :
– les descriptions fonctionnelles des systèmes,
– les descriptions structurelles des systèmes,
– les descriptions comportementales des systèmes,
– les descriptions techniques des systèmes.
Le choix de l’outil de représentation dépend de l’usage que l’on souhaite en faire :
• Dans le cadre de la conception d’un produit, des approches fonctionnelles seront privilé-
giées, la structure n’étant pas connue.
• Ensuite, dans des étapes d’optimisation et d’analyse, des approches structurelles et com-
portementales sont nécessaires.
Lors de la conception d’un produit, ces descriptions sont regroupées dans le Cahier
des Charges Fonctionnel. Cela permet de préciser les performances attendues associées aux
fonctions à satisfaire par le système.
Illustration : nous nous attacherons à illustrer les outils de descriptions détaillés sur un
système du quotidien, la balance pour aliments Terraillon Halo (voir figure 19) permettant
la pesée d’articles jusqu’à 3 kg au gramme près.
13
Étude des systèmes
14
Étude des systèmes
Ce diagramme (voir figure 21) modélise les exigences devant être vérifiées par le système
en liant les solutions mises en oeuvre sur le système avec les besoins définis dans le cahier
des charges. Il traduit, par des fonctionnalités ou des contraintes, ce qui doit être satisfait
par le système.
Il est possible d’effectuer divers regroupements d’exigences, comme celles fonctionnelles,
environnementales, marketting, design, technique, économique, . . .
Il est alors préférable de réaliser plusieurs diagrammes si nécessaire pour ne pas alourdir
la présentation : par exemple, un diagramme pour les exigences techniques, puis les autres
groupes d’exigences sur d’autres diagrammes.
Afin de présenter plus lisiblement les critères et niveaux associés à chaque exigence, il
est possible de les détailler dans un tableau.
15
Étude des systèmes
Le diagramme de cas d’utilisation (voir figure 22) montre les fonctionnalités offertes par
le système en répondant à la question : "quels services rend le système ?".
Il est centré sur les interacteurs (humains ou autres systèmes) qui attendent un service
de l’utilisation du système et doit être indépendant des technologies employées.
Concrètement, un cas d’utilisation... :
– débute à la suite d’un élément déclencheur,
– suit un déroulement,
– se termine en rendant service aux interacteurs.
Il est nécessaire de verbaliser les cas d’utilisation avec simplicité (verbe à l’infinitifs +
complément(s)).
Plusieurs cas d’utilisation peuvent être possibles pour un même système.
Illustration : on propose en figures 22 et 23 des diagrammes de cas d’utilisation plus ou
moins détaillés de la balance Halo.
Application : proposer un diagramme de cas d’utilisation du système fusée Ariane, puis du sys-
tème de suivi de trajectoire.
16
Étude des systèmes
C’est normalement le diagramme préalable à tout autre car il permet d’exprimer l’envi-
ronnement du système dans une situation donnée, dans une phase donnée. Il permet ainsi
de manière graphique de faire émerger l’expression du besoin et certaines contraintes, qui
17
Étude des systèmes
18
Étude des systèmes
Le diagramme de blocs internes représente la manière dont interagissent les blocs, par
leurs connections et leurs flux d’échanges : matière, énergie, information.
Il introduit la notion fondamentale de port qui correspond à un point d’interaction avec
l’extérieur du bloc. On distingue principalement 2 types de ports :
– un port standard (carré simple) correspond à une interface d’entrée ou sortie de com-
mande, contrôle, réglage...
– un port de flux (carré avec flèche) correspond à un élément par lequel transite de la
matière, de l’énergie ou de l’information.
Les connecteurs (traits) entre les ports indiquent soit les associations soit les flux de ma-
tière, d’énergie et d’information entre les différents blocs.
Un diagramme de blocs internes représente l’intérieur d’un bloc issu du diagramme de
blocs, voire le système complet.
Illustration : on propose en figure 26 un diagramme de blocs internes de la balance Halo,
avec alimentation par pile.
Application : proposer un diagramme IBD du système de suivi de trajectoire.
Le diagramme paramétrique est utilisé pour exprimer les contraintes physiques entre les
blocs avec des équations et des paramètres qui permettent de simuler le fonctionnement du
19
Étude des systèmes
système. Il peut ensuite être utilisé pour faire des simulations qui vérifieront si le système
répond ou non aux spécifications.
On propose en figure 27 un diagramme paramétrique d’un système de freinage ABS
permettant de relier force et distance de freinage.
Matière d'oeuvre
entrante
Chaîne d'action
Partie Partie
Commande Opérative
Chaîne d'acquisition
Matière d'oeuvre
sortante
20
Étude des systèmes
la valeur ajoutée. Au plan informationnel, elle émet des comptes rendus vers la partie com-
mande et reçoit des ordres afin de moduler ou arrêter son action sur la matière d’œuvre.
Elle représente en quelque sorte la "main" du système. Les énergies manipulées sont sou-
vent élevées (380V en électricité, 250 bars en hydraulique, . . .). Les principales techniques
rencontrées dans les parties opératives sont :
– électrique, – thermique,
– hydraulique, – mécanique.
– pneumatique,
• la partie commande (PC), qui assure la coordination des tâches nécessaires pour ef-
fectuer le processus souhaité (modèle construit), le pilotage (ordres envoyés) de la PO et
l’échange d’informations vers l’utilisateur ou d’autres systèmes automatisés. Elle représente
en quelque sorte le " cerveau" du système. Les énergies manipulées sont faibles (5V en élec-
trique, 15 bars en hydraulique,. . .). Les principales techniques rencontrées dans les parties
commandes sont :
→ Technologies cablées : → Technologies programmées :
– électrique, – électronique,
– pneumatique, – logiciel.
– électro-pneumatique.
F IGURE 29 – Vue détaillée de la structure d’un système automatisé (en boucle fermée).
21
Étude des systèmes
Lorsqu’une chaîne fonctionnelle comporte les 3 parties citées ci-dessus, on dit que c’est
un système fermé (boucle fermée). Il y a un retour d’information sur ce qui est fait et une
possibilité de correction suivant l’écart par rapport à la consigne de départ (voir Figure 29).
Si la chaîne d’acquisition est absente, on a alors une chaîne ouverte (Figure 30). Il n’y a
aucun moyen de contrôler ce que l’on fait.
Dans la chaîne d’énergie (voir figure 31) d’un système complexe, on retrouve généralement
différents types de composants, soit un ou plusieurs :
– effecteur [verbes clés : AGIR, OPÉRER] : Situé à l’extrémité de la chaîne fonctionnelle
de la partie opérative, il agit directement sur la matière d’œuvre (ex : pelle d’une pel-
leteuse, doigt d’un robot de préhension, roue d’un véhicule, etc...) ;
– adapteur [verbes clés : MODULER, ADAPTER, TRANSMETTRE] : Sans changer le
type d’énergie, il l’adapte pour qu’elle soit utilisable par l’effecteur. (ex : réducteur
[diminue la vitesse et augmente le couple], transformateur de mouvement [transforme
l’énergie mécanique de rotation en énergie mécanique de translation], transformateur
électrique, etc..) ;
22
Étude des systèmes
Le diagramme de séquences (voir figure 32) permet de décrire le(s) scénario(s) d’un cas
d’utilisation.
Il répond à la question : "Comment est réalisé ce cas d’utilisation ?".
Il représente les différentes interactions du système (ou de sous-systèmes le cas échéant)
avec les différents acteurs (ou système ou sous-systèmes) au moyen de messages, dans le
contexte d’un scénario donné. Il ne montre donc que l’enchaînement séquentiel des diffé-
rentes interactions.
23
Étude des systèmes
Dans une démarche de conception, il permet de distinguer les différents éléments struc-
turels à travers les échanges de manière granulaire : à partir d’un niveau de type « boîte
noire », les interactions entre le système et les acteurs permettent de faire apparaitre les
interfaces d’échanges (interface homme/machine – IHM –, capteurs, actionneurs) pour fi-
nalement en déduire leurs liens avec l’organe de contrôle central (automate programmable
ou microprocesseur de la partie commande).
Remarque : Comme dans tout diagramme SysML, le niveau de détail est laissé au choix, et peut
être réduit dans un premier temps, pour être détaillé plus précisément ultérieurement.
Le diagramme d’états/transitions (figure 33) permet de décrire les différents états pris
par un bloc (le système, un sous-système ou un composant) en fonction des événements qui
lui arrivent.
Un état représente une situation d’une durée finie durant laquelle un système exécute
une activité (une ou plusieurs actions), satisfait à une certaine condition ou bien est en at-
tente d’un événement. Le passage d’un état à un autre se fait en franchissant une transition.
24
Étude des systèmes
Il est possible de rajouter des événements internes afin de montrer la réponse à un évé-
nement sans changer d’état. Les événements entry, do et exit indiquent ce qu’il se passe à
l’entrée dans l’état (mot clé entry), pendant l’état (do) et à la sortie de l’état (exit).
Les variables d’entrée/sortie intervenant sont celles définies dans le diagramme de blocs
internes.
Un tel diagramme permet l’implémentation logicielle générant les différents diagrammes
de séquence. Il nous servira essentiellement à décrire le fonctionnement d’un programme.
Remarque : étant postérieur aux diagrammes de séquences et de blocs internes, il est
naturellement rédigé en dernier.
Illustration : on propose en figure 33 un diagramme d’états de la balance Halo corres-
pondant à une séquence de pesée.
25
Étude des systèmes
un flux de contrôle (ce flux n’a rien à voir avec ceux présents dans le diagramme de blocs
internes : il ne faut donc pas les confondre).
Contrairement au diagramme d’états,
– il n’existe aucun évènement associé aux transitions entre actions (la fin d’une action
implique automatiquement le passage à la suivante),
– il n’est pas rattaché à un seul bloc de l’ibd.
Non explicitement au programme, il sera rencontré postérieurement.
+ +
-
Les schémas bloc sont adaptés à l’étude des systèmes continus (ou analogiques) où les
grandeurs étudiées sont des fonctions du temps continues par morceaux. Les relations de
comportement sont généralement décrites par des équations différentielles liant la fonction
de sortie à la fonction d’entrée.
Cette partie comprend la représentation normalisée des systèmes sous forme de dessin in-
dustriel. La production d’un plan est l’aboutissement du processus de conception. Sur le
plan, toute la géométrie, les côtes dimensionnelles, les spécifications particulières concer-
nant les matériaux, les traitements thermiques y sont reportées. Le plan constitue le princi-
pal élément des documents contractuels A notre niveau, il s’agira simplement de connaître
les règles élémentaires afin d’être capable de lire un dossier technique de concours.
26
Étude des systèmes
– Vérifier les performances attendues d’un système complexe (évaluer et maîtriser l’écart
1),
– Valider une modélisation à partir d’expérimentations (évaluer et maîtriser l’écart 2),
– Prévoir les performances d’un système à partir d’une modélisation (évaluer et maîtri-
ser l’écart 3).
27
Étude des systèmes
4 Bilan : enseignements de SI
Contenu
Les éléments de la partie opérative (pré-actionneur, et surtout actionneur et effecteur)
sont souvent des organes mécaniques. L’étude du comportement de tout ou partie de la par-
tie opérative nécessitera donc de connaître les outils de la mécanique du solide (cinématique,
statique, dynamique). L’étude de la partie commande, si les signaux transmis et reçus sont
des variables binaires (valeurs 0 ou 1) fait appel aux théories des automatismes (logiques
combinatoire et séquentielle). Enfin, lorsque les signaux transmis et reçus sont des variables
continues, l’étude du comportement de la chaîne fonctionnelle nécessite la connaissance de
la théorie des asservissements. C’est pourquoi le cours de S.I. portera pour une bonne partie
sur ces sujets (cinématique, statique et dynamique du solide, logiques combinatoire et sé-
quentielle, asservissements).
Compétences attendues
L’analyse des systèmes est un point central en Sciences de l’Ingénieur aux concours. On
ne vous demandera pas de restituer des connaissances apprises au cours de l’année. Vous
serez jugés sur vos capacités à :
– présenter un système réel dans son contexte et dans sa globalité,
– mobiliser vos connaissances pour analyser le comportement du système complexe,
– proposer des solutions vis-à-vis de problèmes techniques.
Concrètement, il s’agit pour vous d’adopter une démarche ingénieur, c’est à dire de faire
preuve d’esprit de synthèse lorsque vous présentez le système ou vos résultats et d’esprit
d’initiative et de créativité lorsque vous manipulez le système, lorsque vous proposez des
modèles simples et lorsque vous êtes face à une difficulté.
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Étude des systèmes
F IGURE 37 – Détail des différents types d’associations dans les diagrammes SysML.
F IGURE 38 – Détail des différents types de relations dans les diagrammes SysML.
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Étude des systèmes
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