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La théorie interpretative de la traduction: un résumé /

Article · January 1997

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Marianne Lederer
Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3
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La théorie interprétative de la traduction - origine et évolution
Ballard Michel (dir.) Qu’est-ce que la traductologie, Artois Presses université, 2006,
pp. 37-52.
Marianne LEDERER

Il faut féliciter les organisateurs de ce colloque pour le thème qu'ils ont choisi : qu'est
ce que la traductologie ? Le moment est bien venu pour poser la question, car il
semble que la traductologie s'étende à l'heure actuelle dans toutes sortes de
directions, sociologie, histoire, philosophie, anthropologie, politique, au risque
peut-être bientôt d'oublier son objectif principal, la traduction.
Je vais, quant à moi, me concentrer sur ce qui est au cœur même de la traductologie,
le processus de la traduction, et décrire la théorie générale de la traduction que nous
avons élaborée à l'ESIT au cours des trente dernières années sous le nom de théorie
interprétative de la traduction.

1. Au départ, une théorie de l’interprétation (traduction orale)


On ne peut parler de la Théorie interprétative de la traduction sans parler de son
fondateur, Danica Seleskovitch. Celle-ci, ayant vécu dans sa jeunesse
successivement dans plusieurs pays, connaissait et parlait le français, l'allemand, le
serbe et l'anglais sans jamais avoir eu à apprendre véritablement ces langues à
l'école. Passant sans difficulté d'une langue à l'autre, elle allait donc droit au sens
véhiculé par les signes linguistiques, qui pour elle, ne représentaient que le moyen au
travers duquel le sens pouvait être appréhendé. Cette connaissance intime de
plusieurs langues est le premier élément de la théorie qu'elle a fondée : les langues, à
condition qu'elles soient maîtrisées par le traducteur, ne sont pas l'objet de la
traduction.

Cette certitude fut confortée par sa pratique de l'interprétation consécutive puis


simultanée : ne portant attention aux significations linguistiques que juste ce qui était
nécessaire pour que s'en dégage le vouloir-dire de l'orateur, elle reformulait ensuite

1
celui-ci de façon idiomatique dans la langue d'arrivée, dans l'abandon quasi total des
signes originaux. C'était bien le sens qui était transmis, et non la langue.

L'enseignement de l'interprétation, auquel elle s'adonna à partir de 1957, la poussa à


réfléchir pour expliquer à ses étudiants les raisons des principes pédagogiques qu'elle
avançait. Le premier ouvrage que Danica Seleskovitch publia, en 1968, L'interprète
dans les conférences internationales, qui contient déjà en germes ce qu'elle allait
développer dans les 30 années suivantes, est une somme commentée des
observations tirées de son expérience personnelle. Son second livre, en revanche, tiré
de la thèse principale de son doctorat d'état, Langage, langues et mémoire - étude de
la prise de notes en interprétation consécutive (1975), n'est plus seulement fondé sur
l'intuition et sur l'observation. Il représente la toute première expérimentation objective
faite sur l'interprétation consécutive. Cette étude peut être considérée pour l'oral
comme le précurseur des recherches faites aujourd'hui pour l'élucidation détaillée de
ce qui se passe dans la tête du traducteur de l'écrit, à l'aide des Think Aloud Protocols
(TAP) et des logiciels permettant de noter les pauses, les hésitations, les corrections
de celui qui traduit…

2. Les premiers principes


La théorie ne s’est vu donner un nom que vers la fin des années 1970. Ce sont les
recherches de Danica Seleskovitch qui ont dégagé les premiers principes constituant
la base de ce qui deviendra la théorie interprétative de la traduction (pour ses
disciples, la ‘théorie du sens’).
2.1. Correspondances et équivalences
2.1.1. Leur coexistence dans toute traduction
Au départ, Danica Seleskovitch (1975) a constaté l'existence en interprétation
(existence qui a été plus tard démontrée pour la traduction écrite) de deux stratégies
du traducteur, différentes bien que coexistant dans chaque texte : d'une part la
traduction par correspondances entre langues de certains éléments linguistiques sur
lesquels le contexte n'exerce pas d'influence, tels que les noms propres, les chiffres,
les termes techniques, et de l'autre la traduction par établissement d'équivalences
entre segments de discours ou de textes, dans lesquels les significations linguistiques,
sous l'effet du contexte, perdent leur polysémie et, sous l'effet des connaissances
extralinguistiques du traducteur, révèlent le vouloir dire du locuteur.

2
Cette première constatation, fondée d’abord sur la pratique, puis sur l'expérimentation,
permet une avancée importante aussi bien en théorie qu'en didactique de la
traduction. Nous-mêmes et nos doctorants successifs avons pu vérifier la régularité du
phénomène sur d'innombrables textes de genres différents. Le fait que cette
coexistence se retrouve dans toutes les traductions quelles qu’elles soient peut être
considéré comme une des lois universelles du comportement traductif que recherche
Gideon Toury (1995).
Voici deux brèves illustrations de l’alternance des correspondances et des
équivalences, tirées de l'ouvrage que j'ai publié en 1994 chez Hachette , La traduction
aujourd'hui - le modèle interprétatif. Je m'y appuie sur un chapitre de Cannery Row de
Steinbeck, paru en 1945 et traduit en français en 1948. On assiste à la promenade
matinale de deux soldats, et des deux filles avec lesquelles ils ont passé la nuit à
danser et à boire. L'auteur décrit leur apparence :
The ties were pulled down a little so the shirt collars could be unbuttoned.
Ils avaient défait leur cravate afin de pouvoir ouvrir leur col.
On voit mal comment cette scène, cette situation concrète, aurait pu être décrite sans
que la correspondance des deux mots ties et collars n'y apparaisse en français. En
revanche, le reste a été reformulé librement par Magdeleine Paz, la traductrice. On
pensera peut-être que la forme prise par la traduction française découle du fait que le
passif, courant en anglais, n'est pas usuel en français et que le traducteur a
consciemment appliqué une stratégie de traduction préétablie en mettant la phrase à
la forme active. Ce serait là raisonner en comparatiste et non en traductologue ; une
rapide enquête faite auprès de quelques traducteurs professionnels confirmés permet
de penser qu’ils n’agissent pas ainsi. Il leur est beaucoup plus rapide et naturel,
disent-ils, d'imaginer la scène et de la restituer en un français spontané à partir de
l’image qu’évoque le texte qu'en appliquant une règle de transfert. Pour la Théorie
interprétative de la traduction, il y a eu, visant une identité de sens, réexpression
idiomatique dans la langue d'arrivée, création discursive, ce que nous appelons
équivalence de texte, avec inclusion ponctuelle de deux correspondances.
2.1.2 Les équivalences s’appuient sur le contexte
Un autre bref exemple nous fera progresser d'un pas dans le compte rendu de la
théorie interprétative.
Après la description de l'apparence physique des protagonistes, on les voit en
mouvement :

3
They walked holding hands
Soldats et filles se tenaient par la main.
On remarque ici l'influence du contexte sur la traduction. Le pronom "they" est explicité
en français par "soldats et filles", dont la connaissance provient d'un passage
précédent ; en revanche "walked" est omis. Pourquoi ? La traductrice sait depuis le
début du récit que les jeunes gens déambulent, les lecteurs de l'original comme de la
traduction le savent aussi. On s'aperçoit, à comparer les deux textes, qu'ils véhiculent
chacun un non dit différent : "they" renvoie à "soldats et filles", alors que "walked", omis
dans la traduction, est néanmoins sous entendu grâce au contexte. Les lecteurs de
l'original et de la traduction imaginent la même scène. L'explicite linguistique et le
non-verbal des connaissances des lecteurs se conjuguent dans les deux cas pour
constituer un même sens. Là encore nous sommes en présence, pour un sens
identique, d'une équivalence entre segments de textes. Nous en verrons d'autres plus
loin.
2.2. Comment comprend-on ?
Les praticiens de l'interprétation savent, pour avoir interprété quantité d'orateurs, que
ceux-ci ajustent l'explicite de leur dire aux connaissances qu'ils supposent à ceux
auxquels ils s'adressent. C'est aussi ce que font les écrivains, c'est ce que fait ici
Steinbeck. Les signes linguistiques, l'explicite d'un texte, ne sont jamais compris seuls,
ils appellent de la part des auditeurs ou des lecteurs l'apport de connaissances
pertinentes pour les compléter et en extraire le sens (à cet égard, on peut dire que les
interprètes ont détecté, avant Grice et Eco, la nécessaire coopération de l'auditeur à la
compréhension du discours, du lecteur à celle du texte).
Illustrons ce phénomène, qui passe généralement inaperçu en communication
unilingue, d’un exemple tiré d'un article de revue traitant de l’ABS (automatic braking
system) .
Whether they admit it or not, most drivers react to a sudden emergency by slamming
on the brakes in a blind panic, hoping to stop before crashing. Unfortunately, in many
cases the result is that the brakes lock - especially on wet roads - causing the car to
skid right into whatever is in its way. Skidding tires will not steer.
Skidding tires will not steer est parfaitement compréhensible en anglais. Comme tout
lecteur anglophone, le traducteur en comprend le sens grâce aux compléments
cognitifs pertinents dont il dispose et qui s'ajoutent aux significations de la langue . Il

4
sait que les pneus font partie des roues, que les voitures ont des roues et que c'est par
l'intermédiaire du volant que le conducteur oriente les roues motrices.
2.2.1. Le principe piagétien d’assimilation/accommodation
Dans sa recherche de corroborations des observations sans cesse renouvelées sur la
compréhension qu'elle faisait en interprétation, Danica Seleskovitch trouva un appui
solide chez J. Piaget (1972 entre autres), dont la notion d'assimilation/accommodation
la séduisit (pour comprendre, on assimile l’information neuve aux connaissances
antérieures et on adapte l’ancien aux nouvelles situations). Cette notion explique en
effet le processus de la compréhension chez l'interprète et le traducteur, qui allait être
développé pour montrer que le texte reste lettre morte tant qu'il n'est pas compris
(donc interprété) par un lecteur à l'aide à la fois du contexte et de la partie pertinente de
ses connaissances encyclopédiques.
2.2.2. La réexpression en traduction, produit de la compréhension
La compréhension ne peut être montrée qu’à travers le produit qu’elle engendre chez
le traducteur, c’est à dire la réexpression. C’est pourquoi nous donnons ici la traduction
de la phrase Skidding tires will not steer1. Le traducteur le plus fidèle à la lettre se
rend bien compte qu’il n’est pas satisfaisant de transcoder à la suite les unes des
autres la signification de chacun des mots de cette phrase Conscient que la différence
entre le français et l’anglais lui interdit d’écrire des pneus qui dérapent ne guident
pas, il sera amené à exprimer, plutôt que l’explicite original, le résultat de sa
compréhension qui donnera en français : des roues bloquées ne répondent plus, ou
de façon plus naturelle: une voiture aux roues bloquées ne répond plus au volant,
ou même plus simplement encore une voiture aux roues bloquées ne répond plus.
Il abandonne donc la formulation originale et en rend le sens tel qu’il l’a compris. C’est
le phénomène que la Théorie interprétative nomme ‘déverbalisation’, certes plus facile
à démontrer à l’oral qu’à l’écrit mais néanmoins présent aussi en traduction.

2.3. La déverbalisation
L'interprétation, qui n’était pour Danica Seleskovitch qu’un tremplin vers ce qui
l’intéressait au premier chef, l'élucidation des rapports entre pensée et langage, n’en
est pas moins un poste d'observation privilégié de la communication humaine : la
simultanée en ce que, étudiée en synchronie, elle permet d'observer seconde après
seconde le déroulement de la pensée de l'interprète à travers son expression, ses

5
pauses de réflexion ou d'hésitation, et la consécutive en ce qu'elle apporte, entre
autres, la preuve de la déverbalisation d'une pensée comprise.
Le sens prend pour point d'appui les signes linguistiques mais, une fois constitué, il
s'en détache et subsiste dans la mémoire un temps plus ou moins long à l'état non
verbal. Je ne saurais mieux faire, à propos de la déverbalisation, élément fondamental
de la Théorie interprétative de la traduction, que de laisser la parole à Danica
Seleskovitch (2002:364-5), dans les conclusions qu'elle tira du Colloque Identité,
altérité, équivalence - la traduction comme relation, qui s'est tenu en l'an 2000.
La "déverbalisation" dont l'appellation est récente mais la prise de conscience au
moins aussi ancienne que l'interprétation, se heurte encore souvent au scepticisme
de ceux qui ne croient pas à une pensée sans langage. Or, il n'est sans doute pas
d'interprète de consécutive auquel il ne soit arrivé de répéter dans la même langue le
discours qu'il était censé traduire. Dans la même langue mais pas dans les mêmes
mots. On a donc pu constater qu'il se produit entre le moment de la compréhension
d'un discours et celui de sa réexpression, une phase intermédiaire au cours de
laquelle les mots disparaissent à quelques exceptions près ; en revanche les sens qui
subsistent sont dépourvus de forme verbale. Une fois le phénomène dégagé à partir
de cette situation mainte fois répétée, on comprend mieux que l'on puisse traduire en
désignant les choses plutôt qu'en substituant des signifiés à ceux d'une autre langue
[…].
Il n’y a pas lieu de s'engager ici dans la controverse déverbalisation ou pas
déverbalisation. Disons simplement que certains linguistes (B. Pottier 1981 :24), ou
psycholinguistes (T. Slama-Cazacu 1961 :210) mais surtout des neuropsychologues
(J. Barbizet 1968 :56 ou D. Laplane 1997) sont d'accord avec nous pour estimer que,
dans le cerveau, les connaissances ne sont fort probablement pas stockées sous
forme linguistique et ajoutons que les traducteurs professionnels ont immédiatement
confirmé que, sans une large mesure de déverbalisation, il ne saurait y avoir de
traduction satisfaisante.

3. L'élargissement à la traduction écrite


En 1974, grâce à son énergie et à sa vision d'avenir, Danica Seleskovitch, dont les
recherches avaient jusque là essentiellement porté sur la traduction orale, fut habilitée
à ouvrir l'un des premiers doctorats de traductologie au monde, initialement appelé
"Science de l'interprétation et de la traduction" et très vite rebaptisé "traductologie". Ce

1
Exemple obligeamment fourni par F. Herbulot.

6
doctorat attira à l'ESIT des étudiants de pays où la traduction était considérée comme
suffisamment importante pour qu'y soient créées des chaires de traductologie. C'était
loin (c'est encore loin) d'être le cas en France!
Dès 1978, des thèses appuyées sur les principes théoriques enseignés à l'ESIT en
démontraient l'applicabilité à la traduction écrite, et la théorie de l'interprétation devint
théorie de la traduction.
Le Canadien J. Delisle, l'un des premiers, fut poussé vers la Théorie interprétative de
la traduction par son refus d'appliquer à l'enseignement de la traduction la Stylistique
comparée du français et de l'anglais, de Vinay et Darbelnet (1957), ouvrage
remarquable en soi, mais qui n'était nullement, comme le laissait entendre son
sous-titre, une méthode de traduction. Les sept ‘procédés’ sont certes des moyens de
comparer le texte traduit au texte original, ils permettent d'étiqueter après coup la
stratégie du traducteur. Les auteurs démontrent que l’anglais et le français sont des
langues sont différentes, ils écrivent des choses fort justes qui s'appliquent en amont
et en aval de la traduction, mais ils n'expliquent pas la traduction. Plus grave, ils
donnent l'impression qu'il existerait des règles de passage entre les langues, en
d'autres termes, que la traduction serait une opération sur les langues et non une
opération sur les textes. Ce faisant, ils évacuent le traducteur et sa créativité. Leur
ouvrage, pour excellent qu'il soit dans son domaine, n'est pas une explication du
processus de la traduction.
Delisle donc, se dressa "avec bon sens certes mais aussi avec courage contre les
théories linguistiques et comparatives de la traduction" (Seleskovitch 1980 :10) et
démontra dans sa thèse que la compréhension du traducteur est une interprétation,
que sa reformulation est une recherche d'équivalences contextuelles, que "une fois le
sens saisi, sa restitution se fait en fonction des idées et non en fonction des mots". Il
ajoute, aux étapes dégagées par la théorie pour l'oral, une étape supplémentaire
spécifique à l'écrit, l'analyse justificative "qui a pour but de vérifier l'exactitude de la
solution (provisoire) retenue" (Delisle 1980 :82).
Depuis 1978, nombre d'autres thèses sur la traduction suivirent, qui vérifièrent la
validité de la Théorie interprétative de la traduction sur toutes sortes de textes,
pragmatiques, techniques (citons entre autres Durieux en 1984, Cormier et Hurtado en
1986, Zhao Heping en 1989, Bastin en 1990), juridiques (Koutsivitis 1988, Pelage
1995, Sun Xuefen 2000), non contemporains (Jamieson 1991), audio-visuels
(Machado 1996, Soh 1997) etc. Certains tirèrent de ces travaux la conclusion que, si la

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Théorie interprétative était effectivement applicable aux textes d'information purement
"notionnels" et ne faisant appel ni à l'émotion ni à l'esthétique, la littérature où la forme
prime lui échappait.
4. L’élargissement à la traduction littéraire
Or dès 1990, F. Israël (1990 :30) posant la question de savoir si
les conclusions pénétrantes de la théorie du sens dans le secteur exploré [des textes
pragmatiques et techniques] peuvent être étendues au transfert de l'objet littéraire ou
bien si ce dernier relève, en raison de sa spécificité, d'une autre problématique,
répond (1990 :41) :
Plus sans doute que pour les autres types de discours, l'initiative langagière prônée
par la théorie du sens est alors de rigueur. En effet, visant à établir une équivalence
fonctionnelle avec l'original, le processus traductif appliqué au texte littéraire doit
lui-même devenir un acte poétique. Pour que s'accomplisse cette mutation, il convient
tout d'abord d'isoler des contraintes de la langue ce qui est propre à l'auteur, son
idiolecte, autrement dit le parti qu'il tire du fond commun. Puis une fois cernées ces
idiosyncrasies, il s'agit de définir leur rôle dans l'économie du projet. Enfin, la
troisième phase de la démarche consiste à repérer dans l'idiome et la culture
d'accueil toutes les ressources propres à l'instauration d'un rapport sens-forme
susceptible d'engendrer le même effet.
En d'autres termes, le traducteur qui vise à ce que la fonction du texte se réalise aussi
dans sa traduction, ne cherche pas à transmettre la langue originale mais l'effet que
l'auteur a voulu produire en utilisant cette langue. La percée d’Israël a été suivie par la
rédaction de plusieurs thèses sur la traduction littéraire (Henry 1993, Yan Suwei 1994,
Kalumbu 1997, Gueorguieva 2000, Roux-Faucard 2001).
Ayant établi que les langues ne jouent en traduction que le rôle de vecteurs du sens,
notionnel et émotionnel, reste à définir ce que la théorie interprétative entend par sens.
5. Le sens
Nous avons déjà vu, et cela est confirmé par de nombreux auteurs, linguistes (par ex.
Kerbrat-Orecchioni 199O :28) comme psychologues (par ex. Gineste et le Ny 2002)
que le sens est une reconstruction du vouloir dire du locuteur par l'auditeur ou le
lecteur, à partir des compléments cognitifs qu'ils ajoutent aux signes linguistiques émis
par le locuteur.
La Théorie interprétative s’est d’abord penchée sur des discours et des textes
pragmatiques et techniques ; le sens dégagé de ces textes par le traducteur est donc
d'ordre essentiellement notionnel (bien que même les textes les plus techniques

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puissent parfois présenter certains aspects affectifs) et sans doute facile à établir.
Certains traductologues qui s'intéressent exclusivement à la traduction littéraire
estiment en revanche que les textes faisant plus appel à l'affectivité posent des
problèmes de lecture plurielle et se demandent en conséquence si le sens est
saisissable. N'est-ce pas insister un peu trop sur les difficultés de la communication ?
Si en effet on considère ce qui se passe dans la vie quotidienne, et je ne pense pas
seulement aux échanges les plus terre à terre, mais aux échanges intellectuels de tous
ordres, on ne peut que conclure que la communication, et pas uniquement au niveau
purement référentiel, fonctionne à peu près correctement. Lorsque par hasard il y a
méprise, et cela arrive, elle est la plupart du temps due soit à un manque d'adaptation
du locuteur à ceux auxquels il s'adresse, soit de la part de ceux-ci à des lacunes de
connaissances pertinentes.
Je citerai à nouveau Danica Seleskovitch (1981 :13) à propos de la possibilité d'établir
le sens avec précision :
Le sens est-il, comme on le croit souvent, subjectif, incertain ? Se prête-t-il à toutes
les interprétations, ouvre-t-il la porte à toutes les trahisons ? Le débat sur la lettre et
l'esprit est ainsi rouvert bien que, en ce qui concerne la traduction, il s'agisse d'un faux
dilemme. Le sens d'un énoncé se définit par les mêmes moyens que les signifiés de
la langue. Dans un cas comme dans l'autre, on procède par constat. Les signifiés
tirent-ils leur objectivité du fait qu'ils recueillent le consensus de tous les membres
d'une collectivité? Le sens est alors tout aussi objectif, car ceux à qui s'adresse une
parole en situation en comprennent aussi aisément et aussi exactement le sens qu'ils
comprennent la langue dans laquelle il est émis.
Cette affirmation, valable pour la communication orale, est également vraie de la
grande majorité des textes à traduire2. Il nous semble difficile d'accepter les arguments
de ceux qui, se fondant exclusivement sur la traduction des œuvres littéraires,
estiment que le sens est en général inatteignable. A la limite d'ailleurs, si on les suivait,
on pourrait aller jusqu'à nier toute possibilité de traduire, non pas cette fois en raison
du non isomorphisme des langues, mais par pure impossibilité de saisir avec
exactitude le sens voulu par un locuteur quelconque.
Certains traductologues, peut-être trop strictement universitaires, estiment qu'il est
impossible de s'assurer du vouloir dire d'un auteur, et que ce n'est pas cela, mais "le
sens du texte", qu'il faut s'efforcer de transmettre. Or dans la mesure où le texte peut

2
A l’exception des textes anciens, où le seul donné disponible pour l’établissement du sens est la langue du texte.

9
être lu par chacun des lecteurs de façon un peu différente, il nous semble que c'est
bien plutôt le vouloir dire de l'auteur que le traducteur doit s'efforcer d'appréhender et
de transmettre, car c'est lui qui permet ensuite à chacun une lecture individuelle.
Ajoutons que le sens ne doit pas être confondu avec l'intention de l'auteur. Vouloir dire
et intention sont deux choses que le traducteur distingue aisément.

6. Pourquoi traduire la langue des textes n’est pas possible


Pendant des années, nous avons cherché à trouver une explication irréfutable à notre
affirmation, souvent contestée, que le sens doit être ré-exprimé indépendamment de la
forme verbale qu'il revêt dans la langue de départ. Nous connaissions certes le
principe saussurien de l'autonomie des systèmes linguistiques, de la non
correspondance des lexiques et des règles. Nous savions aussi que, à la suite de
Humboldt, la linguistique avait avancé l'idée que chaque langue découpe dans le réel
des aspects différents mais, pour la traduction, ces constatations restaient trop
parcellaires et ne répondaient pas de façon entièrement satisfaisante aux
interrogations de nos étudiants
6.1. l'explicite et l'implicite
La Théorie interprétative, on l’a vu, a établi sur la base d'innombrables observations,
sans parler de l'expérimentation sur la consécutive (Seleskovitch 1975), et sur la
simultanée que j'ai moi-même menée (Lederer 1981), que les traductions étaient
toujours composées, en part plus ou moins grande, de correspondances entre mots et
d'équivalences entre segments de texte. Danica Seleskovitch et moi-même avons,
croyons-nous, fini par trouver la raison de cette régularité. A fréquenter sans cesse des
langues différentes, nous avons remarqué que le support linguistique du sens n'est
qu'une partie pour un tout, ce que les linguistes (voir entre autres Ducrot 1972) avaient
établi au plan unilingue. Ils avaient vu que certaines formes linguistiques de la langue
et du discours charriaient des implicites et avaient à juste titre distingué entre les
implicites de la langue, les présupposés, et les implicites du discours, les
sous-entendus. Pour les traductologues, les présupposés (Pierre a cessé de fumer
indique implicitement qu’autrefois il fumait) font partie de l’association des signifiés
de la langue à la connaissance du monde ; les sous-entendus (Pierre a cessé de
fumer peut signifier sans le dire explicitement tu ferais bien d’en faire autant) sont
les intentions qui fournissent l’impulsion nécessaire à la production du dire. Les
sous-entendus sont saisissables, ou tout au moins supputables, mais ne font pas

10
partie du sens que le traducteur doit transmettre (aucun traducteur ne traduira jamais
‘Pierre a cessé de fumer’ par ‘comme Pierre, tu devrais cesser de fumer’).
Cependant, le phénomène de l'implicite est beaucoup plus général que celui dégagé
par les linguistes. En effet, lorsqu'on compare deux langues et la façon dont les
locuteurs de ces deux langues expriment les mêmes idées, on s'aperçoit que l'explicite
qui renvoie à un même sens est la plupart du temps différent dans chacune des
langues et, qui plus est, dans chacun des discours énoncés dans ces langues.
6.2. le principe de la synecdoque
Nous avons baptisé ce fait de langue et de discours du nom, emprunté à la rhétorique,
de "synecdoque".
6.2.1. La synecdoque de la langue
Le phénomène de la synecdoque n'apparaît à l'observateur que lorsqu'on compare les
langues. Par exemple, si l'on juxtapose le mot français "résineux", le mot anglais
"softwood" et le mot allemand "Nadelholz", on obtient une description complète du
référent : ce bois est bien tendre (soft), il exsude une sève visqueuse (la résine), enfin
il n'a pas de feuilles mais des aiguilles (Nadel). Chacune des langues citées n'explicite
que l'un des aspects du référent, qui est pourtant visé par toutes les trois.
Ce phénomène, dont on pourrait donner d’innombrables exemples, ne se limite pas
aux vocables. Il s'étend aux expressions toutes faites qui, elles non plus, n'expriment
jamais qu'une partie de l'idée à laquelle elles renvoient. Vinay et Darbelnet (1957) ont
ainsi comparé nombre d’expressions figées en français et en anglais et montré
combien, pour un même sens, leur formulation différait.
Cependant, si le phénomène de la synecdoque se limitait simplement à la langue, il
serait de portée assez restreinte pour la traduction, car tous les bons dictionnaires
fournissent les correspondances conventionnelles de "résineux" par exemple, en
anglais, en allemand, etc.
6.2.2 La synecdoque du discours
Mais il existe de façon plus fondamentale encore dans le discours. Les interprètes ont
d'innombrables occasions d'observer, dans les déclarations des orateurs qui se
succèdent sur un même sujet, tout d’abord que chacun, se fondant sur le savoir qu’il
partage avec ses interlocuteurs, ne dit qu'une partie pour signifier le tout, c'est à dire
qu’il s'exprime par synecdoque, mais aussi que les synecdoques qui renvoient aux
mêmes idées sont dissemblables dans les différentes langues.

11
De même, si l'on compare une traduction à son original, on s'aperçoit que la
synecdoque est omniprésente et n'est pas la même chez l'auteur et chez le traducteur.
L'auteur adapte son discours à ses lecteurs, il l'explicite en fonction de ce qu'il leur
suppose de connaissances. Mais il a aussi une façon d'exprimer ses idées qui, en
partie, lui est imposée par sa langue et qui pour une autre part dépend de ses propres
capacités ou préférences stylistiques. Le traducteur qui comprend le vouloir dire de
l'auteur se rend compte que, dans la mesure où lexique et syntaxe diffèrent dans les
deux langues, mais aussi dans celle où un auteur français n'exprimera pas la même
idée sous la même forme linguistique qu'un Anglophone par exemple, il doit trouver,
pour transmettre le sens et l’effet produit par la forme originale, une forme différente,
acceptable pour les lecteurs de cette langue, une équivalence de texte et non une
correspondance entre les mots. On se souviendra sans doute de la publicité lancée
par la Sécurité routière il y a quelques années, avec le slogan "un verre, ça va, deux
verres, bonjour les dégâts". L'implicite véhiculé par "bonjour les dégâts" est très
fort. En anglais, le slogan a pris une forme toute différente mais dont l'explicite est
aussi fortement suggestif : "Just see what happens!" Dans les deux langues, les
synecdoques sont différentes, mais l'effet, et donc le sens, est identique.

La contribution de la Théorie interprétative de la traduction au volet réexpression de la


traduction, est donc de taille : le principe général de la synecdoque explique
l’impérieuse nécessité de se détacher de la formulation originale (de déverbaliser)
pour créer des équivalences auxquelles, nous avons pu le vérifier, tous les traducteurs
ont recours, de quelque obédience théorique, implicite ou explicite, qu'ils soient.
Les synecdoques différentes pour renvoyer au même tout dans les différentes langues
et les équivalences entre segments de textes qu'impose le phénomène sont la base
même de la réexpression en traduction. Cela s’applique aux textes notionnels mais la
traduction littéraire est soumise aux mêmes contraintes. Le profane pourrait croire
que, dans la mesure où la forme, dans ce type de textes, a autant sinon plus
d'importance que le contenu, le traducteur devra s'efforcer de conserver la forme au
maximum. Il aurait tort. La Théorie interprétative a montré que si traduire la forme
explicite ne permet pas de passer la rampe, cela permet encore moins de garder la
dimension esthétique du texte. La fonction de la forme étant de produire un certain
effet sur le lecteur, le traducteur compétent, loin de calquer la forme, cherche à
restituer dans le texte traduit l'effet produit par la forme de l'original, et il y parvient

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grâce aux moyens linguistiques propres à sa langue, par définition différents de
l'original.

7. Le rôle des langues en traduction


Pour terminer ce tour d'horizon, voyons la place que la Théorie interprétative accorde
aux langues. Le phénomène de la synecdoque vient conforter notre affirmation que les
langues ne sont que le vecteur d'un sens qui demande toujours à être construit par le
récepteur, auditeur, lecteur, interprète ou traducteur, à partir de quelques indices
linguistiques. Les chercheurs de la Théorie interprétative ont vérifié cette affirmation
sur des langues aussi différentes que l'allemand, l'arabe, le chinois, le coréen,
l'espagnol, le grec, le thaï, et j'en passe, en combinaison avec le français et l'anglais.
Nous l'avons aussi vérifiée sur la langue des signes, langue gestuelle et non vocale
(voir Séro-Guillaume 1994). La Théorie interprétative de la traduction, à cet égard, jouit
du soutien inconditionnel des interprètes de langue des signes française et de leurs
collègues américains, qui y ont trouvé les arguments qui leur manquaient pour faire
reconnaître à la fois la langue des signes comme une langue à part entière, et
l'interprétation en langue des signes comme véritable interprétation.
Théoriquement, il n'y a aucune raison d'accorder une spécificité quelconque à des
paires de langues particulières. Le processus de la compréhension est le même chez
tous les humains, quelle que soit leur langue, et ce qui vaut pour la compréhension
unilingue vaut pour la compréhension des langues étrangères. Quant à la
réexpression, vu la nécessité de dissocier les idiomes, elle concerne uniquement la
langue d’arrivée, et non la paire de langues départ/arrivée. Bien sûr, au delà de
l'explication théorique, chaque traducteur a recours à des trucs, des ficelles, des
habitudes acquises à force d'expérience pour la ou les paires de langues sur
lesquelles il travaille. Mais il s'agit là de la pratique, qui n'entame en rien l'explication
théorique.

8. Une terminologie normalisée


Une théorie doit s’appuyer sur une terminologie aussi précise que possible. Nous nous
sommes assez rapidement rendu compte que la terminologie linguistique dont nous
avions besoin était loin d'être normalisée en linguistique même. Sens et signification
par exemple sont utilisés soit indifféremment l'un pour l'autre, soit dans des sens
différents par différents auteurs. Nous avons donc, vers la fin des années 80, éprouvé

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le besoin de préciser notre propre terminologie, car il nous fallait, entre autres, faire
une distinction nette entre les différents niveaux de traduction : mots isolés, mots en
contexte et discours. Si nous utilisons indifféremment l’un pour l’autre texte et
discours, nous avons décidé de réserver sens pour le discours, d'employer
signification pour les mots isolés, et signification actualisée pour les mots en contexte.
A propos de contexte, et puisque les traductologues se doivent, comme les
traducteurs, de lutter contre les anglicismes qui introduisent du flou en français, nous
appelons contexte l'entourage verbal des mots, et employons situation pour
caractériser toutes les circonstances non linguistiques qui entourent le discours. Nous
avons banni de notre vocabulaire les termes coder-décoder qui ne peuvent en aucun
cas s'appliquer au discours, de même que les expressions langue-source et
langue-cible, car la traduction s'effectue entre des textes et non entre des langues.
Quant au terme équivalence, il continue à être employé en traductologie de façon très
peu précise (voir Koller 1979). Nous mêmes réservons, on l’a compris, équivalence
pour les segments de discours et utilisons le terme correspondance pour les mots, les
expressions figées et leur traduction. Il est regrettable que les traductologues ne se
mettent pas d’accord sur une terminologie commune, qui apporterait plus de clarté aux
discours sur la traduction.

9. Conclusion
On ne trouvera ici qu'une esquisse générale de la Théorie interprétative, qui est
beaucoup plus détaillée que je n'ai pu le montrer dans cette brève présentation. Je
terminerai en attirant l‘attention sur le fait que la Théorie interprétative n'est pas une
théorie de tour d'ivoire ; elle est partie de la pratique et a conquis l’appui des praticiens.
Elle a en outre des retombées très précises et bénéfiques sur la pédagogie de la
traduction ; enfin, il ne s'agit pas d'une théorie close, d'une part parce que, au delà
d'une théorie de la traduction, elle a pour ambition d'expliquer les mécanismes du
langage et de la communication et d'autre part parce que, dans son cadre général,
peuvent encore se loger bien des études particulières, qui viendront la renforcer et la
compléter.

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