Guide pratique
de la contraception
Brigitte Raccah-Tebeka
Praticien hospitalier, endocrinologue et gynécologue
à l'hôpital Robert-Debré de Paris
Geneviève Plu-Bureau
Professeur des universités, praticien hospitalier et gynécologue
à l'hôpital Cochin-Port-Royal, université Paris Descartes
Les indications et posologies de tous les médicaments cités dans ce livre ont été recommandées dans la littéra-
ture médicale et concordent avec la pratique de la communauté médicale. Elles peuvent, dans certains cas par-
ticuliers, différer des normes définies par les procédures d'AMM. De plus, les protocoles thérapeutiques pouvant
évoluer dans le temps, il est recommandé au lecteur de se référer en cas de besoin aux notices des médicaments,
aux publications les concernant et à l'Âgence du médicament. L'auteur et l'éditeur ne sauraient être tenus pour
responsables des prescriptions de chaque médecin.
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute repro-
duction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent
ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d'une part,
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mentdans les établissements d'enseignement, provoque une baisse brutale des
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À nos chers médecins généralistes… Samuel et Philippe
LH Luteinizing Hormone
LH-RH Luteinizing Hormone – Releasing Hormone
LNG Lévonorgestrel
MAMA Méthode allaitement maternel et aménorrhée
MCV Maladie cardiovasculaire
MG Mycoplasma genitalium
MICI Maladies inflammatoires chroniques intestinales
MPA Acétate de medroxyprogestérone
MST Maladie sexuellement transmissible
MVTE Maladie veineuse thromboembolique
NES Nestorone
NET Noréthistérone
NET-EN Énanthate de noréthistérone
NGTM Norgestimate
OMS Organisation mondiale de la santé
OP Œstroprogestatif
OR Odds Ratio
PA Pression artérielle
PAR Polyarthrite rhumatoïde
PAS Pression artérielle systolique
PC Protéine C
PRL Prolactine
PRM Modulateur du récepteur de la progestérone
PS Protéine S
RCGP Royal College of General Practitioners
RCH Rectocolite hémorragique
RCP Réunion de concertation pluridisciplinaire
RR Risque relatif
SAPL Syndrome des antiphospholipides
SDHA Sulfate de déhydroépiandrostérone
SERM Selective Estrogen Receptor Modulator
SHBG Sex Hormone Binding Globulin
Sida Syndrome d'immunodéficience acquise
SOPK Syndrome des ovaires polykystiques
SPM Syndrome prémenstruel
SPRM Selective Progesterone Receptor Modulator
TBG Thyroxin Binding Globulin
TCA Temps de céphaline + activateur
TeBG Testosterone Binding Globulin
TG Triglycérides
TRH Thyrotrophin Releasing Hormone
1
Notions de base
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 1. Les différentes contraceptions disponibles
Fiche 1
Les différentes contraceptions
disponibles
Il est important de distinguer les contraceptions hormonales, avec ou sans estro-
gènes, des autres types de contraception.
Contraceptions hormonales
Contraception combinée œstroprogestative (COP)
Les différentes COP peuvent être classées en fonction de différents paramètres.
Les COP peuvent être distinguées selon :
■ Le type d'estrogène :
● synthétique (ethinyl-estradiol ou EE) ;
● naturel (estradiol ou valérate d'estradiol).
■ Le dosage en EE : de 40 à 15 μg d'EE, anciennement appelées minipilules.
■ La variation de leur contenu en hormones tout le long de la plaquette :
● monophasique : même contenu pour tous les comprimés ;
● biphasique : deux variations de dosage ;
● triphasique : trois variations de dosage ;
● quadriphasique : quatre variations de dosage (une seule COP de ce type existe).
■ La génération du progestatif associé qui confère l'appellation des pilules de :
● 1re génération : norethistérone (retirée du marché depuis 2016)
● 2e génération : lévonorgestrel ou norgestrel ;
● entre 2e et 3e générations : norgestimate ;
● 3e génération : désogestrel, gestodène ;
● autres générations (parfois indûment appelées 4e génération) : drospi-
rénone, acétate de chlormadinone, acétate de cyprotérone, diénogest, acé-
tate de nomégestrol.
■ L'existence ou non d'une séquence placebo :
● prise discontinue avec 7 jours d'arrêt ;
● prise continue avec comprimés actifs (21 ou 24 jours) et comprimés
placebo (7 ou 4 jours).
■ La voie d'administration :
● orale (plaquette de pilule : 1 comprimé en prise quotidienne) ;
● transdermique (patch : application hebdomadaire) ;
● vaginale (anneau : mise en place pour 3 semaines).
Contraceptions mécaniques
Cette catégorie regroupe différents moyens contraceptifs ne contenant aucune
hormone avec des taux d'efficacité extrêmement variables.
DIU au cuivre
■ Différentes formes : en forme de T (NT, TT, UT) ; en forme d'arc (MLCu, par ex.).
■ Différentes tailles : standard adaptée pour les femmes ayant eu des enfants ;
short pour les petits utérus (nulligestes en particulier).
■ Différentes durées d'utilisation : 5 ans pour la plupart ; 10 ans pour les TT.
Contraceptions « barrières »
■ Préservatif : masculin, féminin.
■ Barrière mécanique intravaginale :
● types disponibles : diaphragme (différentes formes et tailles , photos B
et C), cape cervicale (photo A) ;
● impose un apprentissage par un professionnel expérimenté ;
● nécessite l'adjonction d'une dose de spermicide pour chaque nouveau
rapport ;
● réutilisable après nettoyage à l'eau tiède et au savon.
■ Barrière chimique : spermicide (ovules, tampon, éponges).
Contraceptions naturelles
Ces méthodes sont basées sur l'identification de l'ovulation afin d'éviter les rap-
ports sexuels pendant cette période.
Le retrait
Cette méthode impose le retrait du partenaire avant l'éjaculation. Les risques de
grossesse sont réduits, en théorie, si l'éjaculation n'a pas lieu dans le vagin (ni juste
à l'entrée du vagin).
La méthode Ogino
Cette méthode consiste simplement à éviter les rapports pendant la période
fécondable (8e–17e jour). Elle est basée sur un cycle menstruel théorique avec une
ovulation entre le 12e jour et le 16e jour du cycle. Malheureusement, la variabilité
de l'ovulation, même en présence de cycles réguliers, rend cette méthode faillible.
Fiche 2
Les contraceptions dites de longue
durée (LARC)
Depuis quelques années, la littérature scientifique distingue très clairement les
contraceptions de longues durées (LARC) de toutes les autres contraceptions. Les
LARC comprennent classiquement les contraceptions intra-utérines et l'implant
sous-cutané. Le caractère « longue durée d'action » de ces contraceptions leur
confère plusieurs spécificités qui méritent d'être discutées.
Durée d'efficacité
■ Implant sous-cutané Ë 3 ans.
■ DIU-Cu Ë 5 à 10 ans.
■ DIU-LNG Ë 3 ans (modèle short) et 5 ans (modèle standard).
Surveillance
■ Les LARC ont aussi des effets secondaires imposant un suivi régulier :
● l'implant sous-cutané peut entraîner principalement des troubles du
cycle (voir fiches 23 et 30) ;
● les DIU sont parfois à l'origine d'incidents ou d'accidents dont les
patientes doivent être informées avant la pose (voir fiche 36).
■ Ces contraceptions peuvent être interrompues à tout moment en cas de mau-
vaise tolérance ou de souhait de grossesse.
Fiche 3
Les contraceptions définitives
Irréversible, la contraception définitive peut concerner l'homme ou la femme, et
est encadrée par une législation précise. L'indication doit donc être motivée et
réfléchie.
Législation
■ Exclusivement pour les patient(e)s majeur(e)s.
■ 1re consultation préalable à l'intervention :
● demande du ou de la patiente ;
● dossier d'information écrit et attestation de consultation.
■ Délai de réflexion de 4 mois.
■ 2e consultation préalable à l'intervention :
● maintien du désir de contraception définitive ;
● signature du consentement éclairé.
■ Si patient(e) sous tutelle ou curatelle : nécessité de l'accord du juge des Tutelles
après avoir entendu le représentant légal.
■ Remboursées par la Sécurité sociale.
Techniques
Féminine
■ Voie cœlioscopique :
● sous anesthésie générale ;
● clip ou section des trompes ;
● efficacité immédiate ;
● arrêt de travail 7 jours (en moyenne).
■ Voie hystéroscopique : méthode Essure®* :
● pas d'anesthésie générale ;
● pose d'un dispositif intratubaire bilatéral ;
● efficacité différée à 3 mois : nécessité d'un contrôle radiologique ;
● pas d'arrêt de travail.
● actuellement débattue compte tenu d'effets secondaires rencontrés
chez certaines femmes ;
● sous surveillance ANSM et agence européenne.
dispositif médical de contraception définitive Essure® dans tous les pays sauf aux États-Unis.
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Notions de base 15
Fiche 4
Mécanisme d'action
des contraceptions
Selon la méthode contraceptive utilisée, le mécanisme d'action peut se situer :
■ au niveau central (hypothalamo-hypophysaire) : blocage de l'ovulation ;
■ au niveau utérin : atrophie ou inflammation de l'endomètre ;
■ au niveau périphérique :
● col utérin : modification de la glaire cervicale,
● vagin : effet barrière ou toxicité sur les spermatozoïdes.
Contraception œstroprogestative
L'effet contraceptif fait intervenir plusieurs mécanismes :
■ Action antigonadotrope du composé progestatif accentué par la molécule
estrogène (suppression du pic ovulatoire de LH et FSH).
■ Inhibition de la croissance folliculaire.
■ Modification de la glaire cervicale, épaisse et moins abondante (action liée au
composé progestatif).
■ Atrophie de l'endomètre le rendant plus ou moins inapte à la nidation.
Les mécanismes d'action sont identiques quelle que soit la voie d'administration :
orale, vaginale, transdermique. L'équilibre œstroprogestatif dépend des molécules
estrogéniques et progestatives utilisées et de leurs doses respectives induisant un
climat hormonal propre à chaque association. Ainsi, le large panel de COP permet
une adaptation de la prescription en fonction de la tolérance clinique de chaque
femme.
Contraception progestative
■ L'effet
contraceptif des progestatifs à faibles doses fait intervenir plusieurs
mécanismes :
● principalement, modification de la glaire cervicale (épaisse et donc
impropre au passage des spermatozoïdes), d'où l'importance d'une utilisa-
tion en continu à heure fixe (pour le lévonorgestrel) ;
● atrophie potentielle de l'endomètre, inapte à la nidation ;
● diminution de la mobilité tubaire ;
● discrète action antigonadotrope (pour le désogestrel).
Les mécanismes d'action sont identiques quelle que soit la voie d'administra-
tion : orale, intra-utérine, sous-cutanée.
■ L'effet contraceptif des progestatifs à fortes doses fait intervenir plusieurs
mécanismes :
● action antigonadotrope principalement ;
● inhibition de la croissance folliculaire ;
● atrophie profonde de l'endomètre.
Contrairement aux microprogestatifs et en raison de leur effet antigonado-
trope, les progestatifs à fortes doses (dite « contraception macroprogesta-
tive ») induisent un climat d'hypo-estrogénie. En dehors de la contraception
injectable, l'utilisation des progestatifs à fortes doses dans un but contraceptif
n'a pas d'AMM.
Méthodes barrière
Comme leur nom l'indique, ces méthodes agissent en empêchant le passage des
spermatozoïdes à travers le col utérin. Il s'agit du préservatif masculin ou féminin,
du diaphragme et de la cape cervicale.
Spermicides
Les chlorures de benzalkonium et de miristalkonium sont à la fois spermicides
et antiseptiques. Ils provoquent la rupture de la membrane du spermatozoïde.
Sa destruction s'effectue en deux temps : d'abord destruction du flagelle,
puis éclatement de la tête. Le spermatozoïde ainsi altéré perd son pouvoir
fécondant.
Fiche 5
L'efficacité des méthodes
contraceptives
■ Définie par l'indice de Pearl = nombre de grossesses survenues pour 100 années-
femmes (soit environ 1 200 cycles).
■ Dite en utilisation parfaite (résultats des essais) ou en utilisation cou-
rante (« vraie vie » avec ses risques d'oublis ou de malabsorption : troubles
digestifs, etc.).
Le tableau suivant résume l'efficacité des différentes contraceptions (données
OMS, 2009). Les contraceptions de longue durée sont les plus efficaces. Toutes
les autres contraceptions hormonales semblent avoir une efficacité comparable.
Fiche 6
Les contraceptions d'urgence
La contraception d'urgence (CU) a pour but d'éviter une grossesse non désirée
et de diminuer ainsi le nombre d'IVG. Elle regroupe des méthodes hormonales et
non hormonales et requiert des règles strictes d'utilisation1.
Mécanismes d'action
Le mécanisme d'action est variable selon la méthode.
■ méthode utilisant du lévonorgestrel :
● interférence avec le pic de LH et inhibition de l'ovulation uniquement si
prescrit en phase préovulatoire,
● diffère ou inhibe la croissance folliculaire ;
■ méthode utilisant de l'acétate d'ulipristal :
● inhibition de la croissance folliculaire en première partie de cycle,
● retard ou inhibition du pic de LH,
● retard de la rupture folliculaire 3 à 5 jours après la prise même après le
pic de LH ;
■ méthode utilisant un DIU-Cu :
● effet toxique direct du cuivre sur les gamètes,
● action inflammatoire sur l'endomètre rendu impropre à la nidation.
HAS, Fiche Mémo Contraception d'urgence, décembre 2013, mise à jour juillet 2015.
1
Indications
La CU ne doit pas être utilisée comme seul moyen contraceptif, elle assure un
« rattrapage » dans certaines circonstances :
■ rapport non protégé ;
■ accident de préservatif ;
■ oubli de pilule (voir fiche 13), vomissements ou diarrhée profuse, etc. ;
■ viol ;
■ expulsion d'un DIU.
Son utilisation est, dans ces cas, préconisée quelle que soit la date du rapport à
risque dans le cycle.
Délai d'utilisation
Un recours à la CU est possible dans les 3 à 5 jours suivant le rapport à risque de
grossesse :
■ Lévonorgestrel :
● dès que possible après le rapport non ou mal protégé ;
● jusqu'à 72 h soit 3 jours après celui-ci (idéalement dans les 12 h) ;
● quel que soit le moment du cycle (sauf en cas de retard de règles ou
doute sur une grossesse débutante).
■ Acétate d'ullipristal :
● dès que possible après le rapport non ou mal protégé ;
● jusqu'à 120 h soit 5 jours après celui-ci ;
● quel que soit le moment du cycle (sauf en cas de retard de règles ou
doute sur une grossesse débutante).
■ DIU-Cu :
● après examen gynécologique s'assurant de l'absence de contre-indication ;
● jusqu'à 120 h, soit 5 jours après le rapport non ou mal protégé.
Efficacité
L'efficacité diminue avec le délai de prise après le rapport à risque de grossesse :
■ pour la CU contenant du lévonorgestrel :
● le taux de grossesse après utilisation varie selon les études (2,15 % si
utilisée dans les 72 h),
● efficacité plus faible en cas d'association à des inducteurs enzymatiques
ou en cas d'obésité ;
■ pour la CU contenant de l'acétate d'ulipristal :
● le taux de grossesse après utilisation varie selon les études (1,36 % si
utilisée dans les 72 h),
● efficacité plus faible en cas d'association à des inducteurs enzymatiques
ou en cas d'obésité ;
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Notions de base 21
Efficacité
■ Prévoir de réaliser un test de grossesse :
● si retard de règles de plus de 5 à 7 jours après date attendue ;
● si saignements anormaux à la date prévue des règles ;
● si signes évocateurs de grossesse.
■ En cas d'échec :
● un recours à une IVG est toujours possible,
● la poursuite de la grossesse est envisageable si la femme le souhaite.
Précautions d'emploi
Les précautions d'emploi sont rares et dépendent du type de CU :
■ Lévonorgestrel :
● déconseillé en cas de risque de grossesse ectopique (ATCD salpingite ou
de GEU) ;
● en cas d'allaitement en cours, par précaution, éviter les tétées dans les
8 heures qui suivent l'absorption du lévonorgestrel ;
● poursuite de la contraception habituelle.
■ Acétate d'ulipristal :
● non recommandé en cas d'insuffisance hépatique ou d'asthme sévère ;
● en cas d'allaitement, par précaution tirer et jeter le lait pendant une
semaine ;
● poursuite de la contraception habituelle avec un risque potentiel de
diminution de son efficacité.
■ DIU-Cu :
● s'assurer de l'absence d'infection en cours ;
● recherche de Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae au
moindre doute, en cas de partenaires multiples, d'antécédent d'infection
sexuellement transmissible, âge < 25 ans, infection génitale haute en cours
ou récente2.
HAS, Fiche Mémo Contraception d'urgence, décembre 2013, mise à jour juillet 2015.
2
Interactions médicamenteuses
Elles dépendent du type de CU :
■ Hormonales (lévonorgestrel, acétate d'ulipristal) :
● tout médicament inducteur enzymatique (voir fiche 41) va diminuer
l'efficacité de ces CU ;
● si CU par acétate d'ulipristal, diminution potentielle de l'efficacité des
contraceptions hormonales utilisées.
■ DIU-Cu : aucune.
2
La contraception
en consultation
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 7. Première consultation pour demande de contraception
Fiche 7
Première consultation pour
demande de contraception
La première consultation pour demande de contraception constitue une ren-
contre privilégiée, souvent redoutée par la très jeune fille. Il s'agit d'une consul-
tation longue qui doit être menée avec rigueur car le recueil des informations
est fondamental pour la prise en charge et la prescription de la contraception.
Délicatesse, discrétion, douceur et confidentialité sont les clés d'une relation de
confiance essentielle. Ainsi, si la jeune femme est accompagnée, un temps de la
consultation sera mené en tête à tête.
Interrogatoire
Temps essentiel de cette consultation, il permet de :
■ Situer la jeune fille dans son contexte familial, affectif, scolaire ou professionnel :
● consultation de sa propre initiative ou suite à l'intervention d'un tiers ;
● sexualité envisagée ou déjà initiée (conduites à risque, violence subie) ;
● pratique sportive : régulière, intensive ;
● contexte socioculturel.
■ Recueillir ses antécédents :
● personnels, médicaux et chirurgicaux ;
● familiaux : vasculaires, métaboliques et carcinologiques.
■ Préciser ses thérapeutiques éventuelles :
● repérer les médicaments inducteurs enzymatiques, tératogènes, à risque
de saignement, etc.
● apprécier sa régularité ou ses difficultés à les suivre.
■ Interroger sur son cycle menstruel et ses règles :
● âge des premières règles ;
● régularité du cycle, notion de syndrome prémenstruel ;
● caractéristiques des règles : durée, abondance, douleurs ;
● existence de métrorragies ;
● utilisation de tampons périodiques ou coupe menstruelle.
■ Évaluer sans pression ses connaissances :
● de la physiologie féminine, en particulier du cycle menstruel ;
● des différents types de contraceptions et de l'idée qu'elle en a.
■ Noter les évolutions pondérales :
● poids habituel, poids actuel ;
● habitudes alimentaires, conduites restrictives, etc.
Examen clinique
Complément indispensable de l'interrogatoire, il permet de :
■ Recueillir systématiquement les données suivantes :
● poids, taille et calcul de l'IMC ;
● rapport taille/hanche en cas de surpoids ;
● pression artérielle ;
● migraine avec ou sans aura.
■ Examiner systématiquement :
● l'abdomen ;
● la peau : acné, pilosité ;
● l'état veineux ;
● les seins à la recherche d'un nodule ou d'un écoulement.
■ Proposer un examen pelvien non systématique lors de cette première consul-
tation, en précisant son caractère indolore et en détaillant ses différentes étapes :
● état du périnée, de la vulve et de l'hymen ;
● examen du vagin et du col après introduction prudente d'un petit
spéculum ;
● réalisation d'un frottis cervical selon les recommandations : après 25 ans
et si sexualité déjà initiée ;
● appréciation de la taille et morphologie utérine et ovarienne lors d'un
toucher vaginal délicat.
Prescription d'une CP
En cas de contre-indication aux COP, le choix initial peut se porter vers une
contraception progestative :
■ Par voie orale :
● en privilégiant celle contenant du désogestrel : moins d'exi-
gence horaire de prise (12 h versus 2 à 3 h pour celle contenant du
lévonorgestrel) ;
● en la débutant dès le premier jour des règles ;
● en conseillant l'utilisation d'une alarme ou d'un réveil ;
● en détaillant la conduite à tenir en cas d'oubli (voir fiche 13).
■ Par voie sous-cutanée :
● proposée, en cas de risque majeur d'oublis ou d'antécédent d'IVG ;
● en l'insérant en début de règles (avant le 5e jour).
■ Par voie intra-utérine : habituellement non proposé en première intention
mais possible en fonction du contexte clinique.
Synthèse de l'interrogatoire
Caractéristiques sociales : âge ; contexte familial ; compagnon ; centres d'intérêt Ë
activité sportive ; études ou profession.
Caractéristiques cliniques : poids, taille, tour de taille, tour de hanche, calcul de
l'indice de masse corporelle (IMC).
Antécédents personnels : migraine ; maladies chroniques ; épilepsie ; chirurgie.
Traitements en cours : inducteurs enzymatiques ; antibiothérapie au long cours ;
immunosuppresseurs.
Consommation de toxiques : tabac ; cannabis ; alcool ; autres drogues.
Antécédents familiaux : vasculaires veineux et artériels ; métaboliques (diabète, dysli-
pidémie, etc.) ; carcinologiques ; maladies chroniques.
Antécédents gynécologiques : âge des premières règles, caractéristiques du cycle
menstruel : durée du cycle, durée des règles, abondance des règles, dysménorrhée ;
mastodynies ; date des dernières règles ; grossesse antérieure (IVG, fausse couche) ;
infection gynécologique.
Fiche 8
Facteurs de risque cardiovasculaire
L'ensemble des facteurs de risque vasculaire doit être évalué avant toute prescrip-
tion de contraception hormonale, en particulier œstroprogestative. Il faut distin-
guer les facteurs de risque artériel des facteurs de risque veineux.
Le tableau ci-dessous résume ces facteurs de risque.
Fiche 9
Contraception en l'absence
de pathologie
La prescription de la première contraception dépend des données de l'interroga-
toire et de l'examen clinique détaillées dans la fiche 7.
La jeune patiente aura un large choix contraceptif s'il n'existe :
■ aucune pathologie personnelle ;
■ aucun antécédent familial métabolique, vasculaire, carcinologique, etc. ;
■ aucune prise médicamenteuse pouvant interférer avec certaines stratégies
contraceptives ;
■ aucun facteur de risque vasculaire ;
■ aucune conduite à risque d'IST.
Le rôle du prescripteur est alors de détailler les différentes options qui s'offrent à la
jeune femme, avec leur efficacité respective (voir fiche 5). La notion de rembour-
sement par l'assurance maladie est un élément à prendre en compte. La jeune
femme peut donc décider, en accord avec le prescripteur, la stratégie contracep-
tive la plus adaptée à son mode de vie.
Le plus souvent, à l'issue de cette réflexion, une ordonnance de contraception
orale combinée sera réalisée. L'utilisation des associations comprenant des com-
primés placebo peut être proposée afin d'éviter les oublis de reprise après les
7 jours d'arrêt. Si la jeune femme craint de ne pas pouvoir s'astreindre à la régula-
rité d'une prise orale quotidienne, les autres voies d'administration pourront être
proposées, qu'elles soient vaginale, transdermique, sous-cutanée ou intra-utérine.
Un premier choix contraceptif doit s'évaluer quelques mois après son initiation
(voir fiches 10 à 12).
En fonction de la tolérance gynécologique tant pelvienne que mammaire, de la
compliance et des éventuels effets secondaires, une adaptation sera proposée.
L'évaluation régulière de l'option initialement choisie permet d'en optimiser la
balance bénéfice/risque.
Contraception orale
Contraception Contraception
hormonale non hormonale
Fiche 10
Suivi d'une contraception
œstroprogestative
en l'absence de pathologie
Les consultations de suivi permettent d'assurer d'une part la surveillance clinique
et biologique des différentes contraceptions et d'autre part de résoudre les éven-
tuels effets secondaires mineurs. Les effets secondaires plus importants sont
détaillés dans des fiches dédiées (dans la partie 4). La balance bénéfice-risque doit
être réévaluée à chacune de ces consultations.
Consultations de suivi
Interrogatoire
■ Vérifier la bonne observance et l'utilisation adéquate (fonction de la voie
d'administration).
■ Rechercher la prise de nouveaux médicaments (notamment inducteurs).
■ Rechercher les signes de mauvaise tolérance : nausées, céphalées, saignements,
mastodynies, céphalées, migraines, etc.
Examen clinique
■ Poids.
■ Pression artérielle.
■ Examen pelvien et mise à jour du frottis du col utérin (après 25 ans).
■ Examen mammaire.
■ État cutané.
■ État veineux.
Biologie
■ Bilan lipidique (cholestérol total, triglycérides) 3 à 6 mois après l'initiation et si
normal tous les 5 ans en l'absence de facteur de risque associé.
■ Glycémie à jeun, selon le même rythme que le bilan lipidique..
■ Sérologies (rubéole, toxoplasmose) si non disponibles antérieurement.
Rythmicité
■ 3 à 6 mois après l'initiation.
■ Puis une fois par an en l'absence d'effets secondaires.
Fiche 11
Suivi d'une contraception
progestative en l'absence
de pathologie
Le suivi des contraceptions progestatives est important compte tenu de leur
moins bonne tolérance, notamment en termes de contrôle du cycle mens-
truel, comparativement aux COP. Il est ainsi utile d'expliquer à l'initiation et
lors du suivi les différents effets secondaires potentiels et ainsi de rassurer la
femme.
Les contraceptions progestatives (orale, sous-cutanée, intra-utérine) sont sou-
vent choisies pour leur neutralité sur le plan métabolique et vasculaire. Seule
la contraception progestative intramusculaire, peu utilisée en France, entraîne
des modifications des paramètres métaboliques et un sur-risque vasculaire.
Consultations de suivi
Interrogatoire
■ Vérifierla bonne observance et l'utilisation adéquate (fonction de la voie
d'administration).
■ Rechercher la prise de nouveaux médicaments (notamment inducteurs).
■ Rechercher les signes de mauvaise tolérance : nausées, céphalées, saignements,
mastodynies, céphalées, migraines, etc.
Examen clinique
■ Poids.
■ Pression artérielle.
■ Examen pelvien et mise à jour du frottis du col utérin (après 25 ans).
■ Examen mammaire.
■ État cutané.
Rythmicité
■ 3 à 6 mois après l'initiation.
■ Puis une fois par an en l'absence d'effets secondaires.
■ Vérifier le délai d'utilisation afin de programmer le renouvellement de la CP :
implant et le DIU-LNG (petite taille) valable 3 ans ou le DIU-LNG (standard)
valable 5 ans.
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38 Généralités
Aménorrhée
■ Test de grossesse au moindre doute (rechercher oubli de comprimé).
■ Si patiente satisfaite de l'aménorrhée Ë poursuite de la méthode.
■ Si l'aménorrhée n'est pas souhaitée par la patiente Ë discuter du changement
pour un autre mode de contraception.
Mastodynie
■ Vérifier le caractère fonctionnel de la douleur.
■ Évaluer la durée et l'intensité des douleurs :
● si mineur Ë essai progestérone locale ;
● si majeur Ë modification de la CP pour un autre mode de contraception.
Prise de poids
■ Évaluer les règles hygiénodiététiques.
■ Évaluer l'activité physique.
■ Évaluer les symptômes associés.
■ Rarement à l'origine de l'arrêt de la contraception.
Acné
Évaluation de son importance :
■ Si mineure Ë association à des soins locaux.
■ Si majeure Ë modification de la CP pour un autre mode de contraception.
Ë Avis dermatologique.
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La contraception en consultation 39
Fiche 12
Suivi d'une contraception
intra-utérine en l'absence
de pathologie
Le suivi des contraceptions intra-utérines dépendra du type de DIU utilisé.
Certains éléments de surveillance sont toutefois communs aux deux types de
DIU. Il est essentiel d'expliquer avant l'insertion puis lors du suivi les risques poten-
tiels des DIU. Une consultation de suivi est toujours organisée rapidement (dans
un délai d'1 à 2 mois) après l'insertion afin d'évaluer la tolérance immédiate de
cette contraception.
Consultations de suivi
Interrogatoire
■ Rechercher les signes de mauvaise tolérance :
● douleurs pelviennes spontanées quel que soit le jour du cycle ;
● douleurs ou gêne lors des rapports sexuels ;
● troubles des cycles ;
● anomalies des règles, aménorrhée ou spottings (fréquents avec le DIU-
LNG) ou ménorragies (fréquentes avec le DIU-Cu) ;
● céphalées – migraines ;
● troubles de la libido ;
● mastodynies.
■ Rechercher la prise de nouveaux médicaments (notamment inducteurs enzy-
matiques) bien qu'il n'existe que peu d'informations sur les interactions médica-
menteuses avec le DIU-LNG.
Examen clinique
■ Poids.
■ Pression artérielle.
■ Examen pelvien et mise à jour si besoin du frottis du col utérin (après
25 ans).
■ Recherche de leucorrhées anormales.
■ Vérification du fil (coupe si nécessaire).
■ Examen mammaire.
■ État cutané.
Rythmicité
■ 1 à 2 mois après l'insertion.
■ Puis au minimum une fois par an en l'absence d'effets secondaires.
■ Vérifier à chaque consultation de suivi le délai d'utilisation afin de programmer
le renouvellement du DIU : DIU-Cu valable entre 5 et 10 ans, DIU-LNG (petite
taille) valable 3 ans et DIU-LNG (standard) valable 5 ans.
DIU-Cu
Ménorragies : effet indésirable le plus fréquent
■ S'assurer de l'absence de pathologie génitale (col, endomètre, ovaire) : réalisa-
tion d'une échographie pelvienne au moindre doute.
■ Si utilisation d'un traitement anticoagulant :
● s'assurer de l'absence de surdosage ;
● discuter d'une modification éventuelle du traitement anticoagulant si
utilisation des nouvelles molécules (dabigatran, rivaroxaban, apixaban) Ë
discuter switch éventuel pour AVK.
■ NFS au moindre doute si ménorragies importantes et prolongées.
■ Si bilan négatif :
● essai de traitement par acide méfénamique ou traitement antifibrinoly-
tique à prendre lors de règles très abondantes ;
● si persistance après 3 à 6 mois Ë discuter le changement de type de
DIU.
Métrorragies
■ Test de grossesse au moindre doute (éliminer une GEU).
■ Recherche indispensable d'une pathologie organique Ë échographie pel-
vienne, prélèvement vaginal (éliminer une infection).
■ Vérification du bon positionnement du DIU dans la cavité utérine.
Mastodynie
■ Vérifier le caractère fonctionnel de la douleur.
■ Évaluer la durée et l'intensité des douleurs Ë essai progestérone locale.
Douleurs pelviennes
■ Test de grossesse (éliminer une GEU).
■ Prélèvement vaginal au moindre doute (éliminer une infection).
■ Échographie pelvienne :
● si kyste d'allure fonctionnelle Ë surveillance échographique à 3 mois en
première partie de cycle ;
● si autre pathologie Ë discuter la meilleure stratégie thérapeutique et
contraceptive en fonction de l'étiologie ;
● vérification du bon positionnement du DIU dans la cavité utérine.
Leucorrhées
■ Prélèvement vaginal.
■ Si infection documentée Ë traitement adapté et discuter ablation du DIU (en
cas de risque de maladie pelvienne inflammatoire chronique).
DIU-LNG
Quelques particularités liées au lévonorgestrel peuvent être à l'origine des troubles
spécifiques et imposent une surveillance adaptée au DIU-LNG.
Mastodynie
■ Vérifier le caractère fonctionnel de la douleur.
■ Évaluer la durée et l'intensité des douleurs Ë essai progestérone locale.
Prise de poids
■ Évaluer les règles hygiénodiététiques.
■ Évaluer l'activité physique.
Acné
Évaluation de son importance :
■ Si mineure Ë association à des soins locaux.
■ Si majeure Ë avis dermatologique.
Ë Discuter un changement de contraception.
Douleurs pelviennes
■ Test de grossesse (éliminer une GEU).
■ Prélèvement vaginal au moindre doute (éliminer une infection).
■ Échographie pelvienne :
● si kyste d'allure fonctionnel Ë surveillance échographique à 3 mois en
première partie de cycle ;
● si autre pathologie Ë discuter la meilleure stratégie thérapeutique et
contraceptive en fonction de l'étiologie.
Leucorrhées
■ Prélèvement vaginal.
■ Si infection documentée Ë traitement adapté et discuter ablation du DIU
(risque de maladie pelvienne inflammatoire chronique).
Fiche 13
Les oublis de contraception
en pratique
Les oublis ou erreurs d'utilisation de la contraception sont à l'origine de la majorité
des grossesses non désirées. L'éducation des femmes est donc une étape essen-
tielle des consultations pour contraception. L'anticipation de la prescription de la
contraception d'urgence pourrait être utile dans ce contexte.
Fiche 14
Dispositif intra-utérin
chez la nullipare
Fin 2012, la crise médiatique de la pilule a profondément modifié les souhaits
de contraceptions de nos patientes et en particulier des plus jeunes. Ainsi les
demandes de dispositif intra-utérin sont de plus en plus fréquentes. Les chiffres
de ventes de ces derniers confirment cette tendance. Cependant, il existe encore
certaines réticences des professionnels de santé vis-à-vis de l'utilisation de ces DIU
chez les femmes n'ayant pas eu d'enfant. Qu'en est-il actuellement ?
Avantages
Les DIU font partie du groupe contraceptif de longue durée d'action appelé
« LARC ». Ils ont par ailleurs des avantages démontrés.
Avantages contraceptifs
■ Efficacité contraceptive optimale Ë meilleur indice de Pearl de l'ensemble des
contraceptions.
■ Observance optimale :
● pas de prise quotidienne imposée ;
● pas de participation active de la femme (élimine le risque d'oubli).
■ Longue durée d'action.
■ Coût réduit :
● environ 0,10 € par jour (DIU-LNG) ;
● environ 0,03 € par jour (DIU-Cu).
Inconvénients
Difficultés liées à la pose
■ Échec :
● nécessite une expertise du praticien ;
● si malformation utérine non dépistée avant la pose ;
● possibilité de prescription d'antispasmodique précédant la pose.
■ Perforation.
■ Expulsion potentielle ou déplacement du DIU (facteur de risque : coupes
menstruelles par effet de ventouse).
Effets secondaires
■ Pour tout type de DIU :
● douleur pelvienne le plus souvent transitoire après la pose, mais persis-
tante pour certaines pouvant motiver l'ablation du DIU ;
● kyste fonctionnel.
■ Pour le DIU-Cu :
● ménorragies avec possibilité d'anémie ;
● dysménorrhée.
■ Pour le DIU-LNG :
● spottings ;
● aménorrhée ;
● acné.
Fausses idées
Encore beaucoup de préjugés persistent concernant l'utilisation des DIU chez la
femme nulligeste non confirmés par les études scientifiques.
Infection
■ Risque identique quelle que soit la gestité.
■ Risque augmenté (x 6) dans les 20 jours qui suivent l'insertion Ë contamina-
tion bactérienne liée à la procédure et non au DIU : importance de l'asepsie.
■ Risque lors de l'insertion du DIU :
● 0–2 % en absence d'infection au moment de l'insertion ;
● 0–5 % si infection non détectée au moment de l'insertion.
■ Pas d'augmentation à long terme en l'absence de contamination sexuelle après
la pose.
Infertilité
■ Principalement liée à la survenue d'une infection haute.
■ Risque identique quelle que soit la gestité.
Grossesse extra-utérine
■ Risque identique quelle que soit la gestité.
■ Incidence plus faible par rapport au taux de la population générale : 0,1 à 0,2 %
versus 2 % respectivement.
Recommandations HAS
Chez les femmes à haut risque d'IST :
■ nullipare âgée < 25 ans
■ nullipare âgée > 25 ans avec un nouveau partenaire ou plus d'un partenaire
dans la dernière année ou si le partenaire régulier a lui-même d'autres partenaires :
● faire au minimum une recherche de Chlamydiae trachomatis et Neisseria
gonorrhea avant la pose ;
● si recherche non faite ou impossible, indication d'une antibiothérapie
prophylactique (monodose azithromycine, par ex.).
Recommandations OMS
DIU-Cu ou DIU-LNG : catégorie 2 OMS (une condition où les avantages d'utiliser
la méthode sont supérieurs au risque).
Fiche 15
Les informations utiles
Certaines informations pratiques autour de la contraception sont indispensables
à la bonne prise en charge des femmes. Elles sont également extrêmement utiles
pour répondre aux questions les plus fréquentes de nos patientes mais également
pour les aider dans leur choix. Aussi, nous avons souhaité mettre à disposition des
praticiens, les liens (notamment internet) utiles à conseiller aux femmes.
Par ailleurs, la revalorisation prochaine de la première consultation de contracep-
tion témoigne de l'importance de cette prise en charge.
Contraceptions œstroprogestatives
■ COP de 2e génération : entre 1,26 et 1,47 € par plaquette.
■ Autres COP par voie orale (3e et autres générations) : entre 4 et 13 € par
plaquette.
■ COP par voie vaginale : entre 14 et 47 € par cycle.
■ COP par voie transdermique : environ 12 € par cycle.
Contraceptions progestatives
■ Par voie orale (microprogestatif) : entre 0,94 et 1,14 € par plaquette.
■ Par voie percutanée (implant) : coût total 104,30 € soit 2,89 € par mois.
■ Par voie intra-utérine (DIU) : coût total 110,85 € pour Mirena® soit 1,85 par mois
et 100,11 € pour Jaydess® soit 2,78 € par mois.
■ Par voie injectable : coût total 2,38 € soit 0,79 € par mois.
Recommandations officielles
Plusieurs organismes et sociétés savantes ont établi des recommandations visant à
choisir et prescrire pour chaque femme la meilleure contraception dans le respect
des bonnes pratiques cliniques, parmi lesquelles :
ANSM
■ http://ansm.sante.fr/content/search?SearchText=contraception : nombreuses
fiches disponibles sur les différentes contraceptions existantes et leurs risques
spécifiques.
■ HAS :
● http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1752432/fr/contraception-
prescriptions-et-conseils-aux-femmes
● http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1638478/fr/contraception-
chez-la-femme-a-risque-cardiovasculaire
● http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1764020/fr/choisir-sa-
contraception-avec-un-professionnel-de-sante
Fiche 16
Contraception des jeunes
femmes mineures
La prescription et la délivrance d'une contraception chez les jeunes filles mineures
sont encadrées par une législation spécifique. Toutes les informations ci-dessous
sont issues du Journal Officiel et du site de l'Assurance Maladie (Ameli). Voici une
synthèse des principales étapes à respecter dans ce contexte. Certaines ne s'ap-
pliquent qu'aux jeunes filles mineures d'au moins 15 ans qui souhaitent effectuer
cette démarche sans intervention parentale ou de toute autre personne adulte
ayant autorité. Le but est de permettre à ces très jeunes femmes d'obtenir en
toute sécurité et discrétion une contraception gratuite.
Fiche 17
Contraception hormonale sans règles
Souvent souhaitée par les femmes dans diverses circonstances de leur vie, la
demande de contraception sans règles est de plus en plus fréquente. La question
de savoir si l'absence de règles est bénéfique ou au contraire délétère pour les
femmes reste posée. La première contraception orale diminuant le nombre de
jours de règles par an a été commercialisée en France en 2015. Plusieurs pays et
notamment les États-Unis utilisent des COP en prise continue pendant un an.
Que répondre à nos patientes qui préféreraient ne plus avoir leurs règles ?
Motif médical
■ Règles très invalidantes pour différentes raisons :
● dysménorrhées ;
● ménorragies ;
● céphalées intenses cataméniales ;
● syndrome prémenstruel.
■ Diminution de la qualité de vie et notamment absentéisme scolaire ou professionnel.
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58 Généralités
Effets secondaires
Spottings :
■ inconvénient majeur de ces contraceptions utilisées au long cours ;
■ certaines études montrent un nombre équivalent de jours de saignements
chez les femmes utilisant les COP avec ou sans phase sur une période d'un an.
CP
■ Pas de modification de prise puisque celle-ci s'effectue en continu.
■ Probabilité imprévisible d'aménorrhée par rapport à une COP utilisée sans
phase d'arrêt.
■ Risque non prévisible de spotting même en cas d'aménorrhée.
Fiche 18
Relais des différentes contraceptions
Certaines situations cliniques, ou parfois le souhait de la femme, imposent une
modification d'une méthode contraceptive pour une autre. Il est donc important
de connaître les informations pratiques pour effectuer le relais afin d'assurer la
continuité de l'efficacité contraceptive.
■ CP par implant vers une COP quelle que soit la voie d'administration : débuter
la COP le jour du retrait de l'implant en y associant une contraception mécanique
de 7 jours.
■ CP par voie intra-utérine vers une COP quelle que soit la voie d'administration :
débuter la COP le jour du retrait du DIU en y associant une contraception méca-
nique de 7 jours.
3
Les questions pratiques
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 19. La contraception œstroprogestative par voie orale
Fiche 19
La contraception œstroprogestative
par voie orale
La COP par voie orale est la contraception hormonale la plus prescrite. En
effet, il s'agit souvent de la première contraception utilisée par les jeunes
femmes en raison de son bon contrôle du cycle menstruel et son excel-
lente efficacité. Cependant, il existe des contre-indications qu'il faut savoir
rechercher afin d'optimiser sa balance risque-bénéfice en minimisant les
risques.
Fiche 20
Le patch contraceptif
Le patch contraceptif fait partie des contraceptions œstroprogestatives (COP).
Son efficacité contraceptive, ses effets secondaires et ses contre-indications sont
les mêmes que pour toutes les autres voies d'administration des COP (voie orale
ou vaginale). Quelques caractéristiques le distinguent cependant.
● puis enlever le 3e patch en laissant passer une semaine avant d'en coller
un nouveau ;
● ne pas dépasser 7 jours sans patch sous peine de voir l'efficacité contra-
ceptive annulée ;
● efficacité persistant probablement 2 jours supplémentaires (étude de
pharmacocinétique).
Fiche 21
L'anneau contraceptif
L'anneau contraceptif fait partie des contraceptions œstroprogestatives (COP).
Son efficacité contraceptive, ses effets secondaires et ses contre-indications sont
les mêmes que pour toutes les autres voies d'administration des COP (voie orale
ou transdermique). Quelques caractéristiques le distinguent néanmoins.
Fiche 22
Les microprogestatifs
Les contraceptions microprogestatives par voie orale sont habituellement utili-
sées lorsqu'ils existent une contre-indication aux COP. Elles pourraient représenter
la contraception idéale, étant dénuées de risques vasculaire et métabolique asso-
ciés à leur utilisation. Cependant, leur moindre tolérance, en termes de contrôle
du cycle menstruel, en limite souvent leur prescription ou leur poursuite. Leur
efficacité est similaire à celle de toutes les contraceptions administrées par voie
orale. Il existe peu de contre-indications à leur utilisation.
Fiche 23
L'implant contraceptif
L'implant contraceptif fait partie des contraceptions de longue durée d'action
(LARC). Son efficacité contraceptive est habituellement excellente. Cependant,
sa tolérance en termes de contrôle du cycle menstruel peut limiter son utilisa-
tion. Plusieurs particularités distinguent l'implant contraceptif des autres types de
contraception. Ces caractéristiques doivent être discutées avec la femme lors de
la première prescription.
En cas d'aménorrhée
Après bilan étiologique, dosage de β-HCG.
En post-partum
■ Peut être placé immédiatement après l'accouchement si nécessaire (contexte
clinique particulier ou patiente ayant une probabilité importante d'être perdue
de vue).
■ Une contraception efficace est nécessaire dès J21 après l'accouchement.
■ En cas d'insertion plus tardive, une contraception locale doit être associée
durant 7 jours.
Fiche 24
Les progestatifs
à doses antigonadotropes
Les progestatifs utilisés à fortes doses ont un effet antigonadotrope s'ils sont pres-
crits un nombre de jours suffisants au cours du cycle menstruel. Ils peuvent ainsi
être employés (hors AMM) pour la contraception des femmes ayant des contre-
indications aux autres types de contraceptions hormonales ou souffrant d'une
pathologie gynécologique estrogénodépendante. La France se distingue des autres
pays européens par la diversité des molécules progestatives disponibles. L'emploi
de ces traitements à visée antigonadotrope est associé à certaines particularités qui
doivent être connues du praticien et expliquées lors de la première prescription.
■ Acné :
● très variable en fonction à la fois des molécules utilisées et de chaque femme ;
● à noter l'efficacité remarquable de l'acétate de cyprotérone Ë action
favorable sur la peau.
■ Troubles sexuels :
● baisse de la libido ;
● sécheresse vaginale ;
● dépendants de la puissance de l'effet antigonadotrope.
Fiche 25
Les dispositifs intra-utérins
Les dispositifs intra-utérins (DIU) font partie des contraceptions de longue durée
d'action (LARC). Leur efficacité contraceptive et leur tolérance sont habituelle-
ment très bonnes. Plusieurs caractéristiques les distinguent des autres types de
contraception et de nombreuses questions doivent être évoquées avec la femme.
DIU au cuivre (DIU-Cu)
■ Pour les femmes ne souhaitant pas d'hormone.
■ À adapter à la morphologie utérine de chaque femme : plusieurs formes et
tailles existent (standard et petite taille).
DIU au lévonorgestrel (DIU-LNG)
■ Proposer pour les femmes souhaitant une réduction du flux menstruel et/ou
une aménorrhée.
■ À adapter à la morphologie utérine de la femme : deux tailles existent (stan-
dard et petite taille).
DIU-Cu
■ Choix en fonction de la taille utérine :
● standard le plus souvent : taille de l'utérus ≥ 7 cm ;
● short Ë petits utérus (nullipare notamment) : taille de l'utérus < 7 cm.
■ Choix en fonction de la forme du DIU : guidé le plus souvent par l'habitude du
praticien.
DIU-LNG
■ Choix en fonction de la taille utérine :
● standard le plus souvent : taille de l'utérus ≥ 7 cm ;
● short Ë petit utérus.
■ Choix en fonction de la durée :
● standard : 5 ans ;
● mini : 3 ans.
■ DIU-LNG :
● métrorragies inexpliquées fréquentes précocement après l'insertion,
régressant le plus souvent après quelques mois ;
● aménorrhée non souhaitée par la femme ;
● plus rarement acné ou prise de poids.
Fiche 26
Les capes et diaphragmes
Largement utilisés dans les pays d'Amérique du Nord, ce mode de contraception
barrière n'est que peu proposé en France. Son efficacité dépend de sa parfaite
utilisation. Malgré leur faible efficacité en pratique courante, capes et spermicides
pourraient apporter une aide précieuse dans certaines circonstances.
Fiche 27
Les préservatifs
Méthode de contraception mécanique, les préservatifs sont la seule méthode de
prévention des IST, en particulier du VIH. L'efficacité des préservatifs dépend de
leur parfaite utilisation. Ils peuvent être combinés à une autre méthode contracep-
tive, notamment lors des premiers rapports ou des changements de partenaire.
Masculin
■ Manipulation prudente du préservatif, pour éviter tout risque de déchirure
(ongle, objet tranchant, etc.).
■ Placer le préservatif sur le pénis en érection et le dérouler jusqu'à sa base.
■ Éviter tout contact entre le pénis et la région vulvaire de la partenaire avant la
mise en place du préservatif afin de prévenir les IST et le risque de grossesse.
■ Ne pas utiliser de lubrifiant non aqueux (ni vaseline ni huile).
■ Se retirer sans attendre après éjaculation en maintenant le préservatif à la base
du pénis.
Féminin
■ Placer le plus petit des deux anneaux au niveau du col de l'utérus.
■ Le second anneau se place sur la zone vulvaire la recouvrant.
■ Il peut être placé plusieurs heures avant le rapport.
Fiche 28
Les spermicides
Méthode de contraception chimique à usage local, les spermicides sont le plus
souvent utilisés en complément d'une méthode barrière. En effet, leur faible effi-
cacité contraceptive les restreint à des indications très marginales.
4
Les effets secondaires
fréquents
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 29. Saignements et contraceptions œstroprogestatives
Fiche 29
Saignements et contraceptions
œstroprogestatives
Les saignements survenant pendant l'utilisation d'une COP sont fréquents,
surtout lors des premiers cycles d'utilisation. Ils sont à l'origine d'un grand nombre
d'arrêts prématurés de la méthode, ce qui justifie une attention toute particulière.
Les étiologies peuvent être multiples, des plus banales aux plus graves : ce symp-
tôme ne peut donc pas être négligé. La survenue d'une grossesse reste la première
étiologie à éliminer.
■ Selon la molécule d'estrogène : pas de différence publiée entre les COP conte-
nant de l'EE ou de l'estradiol.
■ Selon la voie d'administration : pas de différence publiée dans le profil de sai-
gnements entre les différentes voies d'administration des COP : orale, cutanée ou
vaginale.
■ Selon le rythme d'administration : possibilité de saignements inattendus en cas
de prise en continu de la COP sur de très longues périodes.
■ Un kyste ovarien :
● souvent à l'origine de douleur pelvienne, ou de découverte fortuite ;
● motive la réalisation d'une échographie ;
● le plus souvent d'origine fonctionnelle en relation avec un blocage
insuffisant de l'axe gonadotrope ;
● parfois organique… nécessitant une prise en charge spécifique.
■ Une anomalie utérine :
● peut être suspectée à l'examen clinique ;
● motive la réalisation d'une échographie ;
● nécessite une prise en charge spécifique.
Fiche 30
Saignements et contraceptions
progestatives
(en dehors de la voie intra-utérine)
Les saignements survenant pendant l'utilisation de la CP (voie orale et sous-
cutanée) sont fréquents et représentent le principal motif d'arrêt prématuré. Cet
inconvénient majeur constitue le facteur limitant à la large diffusion des proges-
tatifs en contraception, alors même que l'absence d'impact métabolique et vas-
culaire pourrait en faire la contraception idéale. La femme doit être avertie de cet
effet secondaire puisque les saignements s'estompent, le plus souvent, progres-
sivement avec la durée d'utilisation. Leurs étiologies peuvent être multiples mais
il s'agit le plus fréquemment d'un trouble fonctionnel endométrial. La survenue
inopinée d'une grossesse reste cependant toujours à éliminer.
Profil de saignement et CP
Contrairement à la plupart des COP, la contraception progestative délivre de
petites doses d'hormones de façon continue. Le plus souvent, il n'y a pas de réelle
hémorragie de privation et des saignements (plus ou moins abondants) ou des
spottings peuvent survenir.
■ Ils sont très fréquents les premiers mois d'utilisation de la méthode :
● il convient d'en avertir la jeune femme, ce qui permet d'éviter des arrêts
intempestifs ;
● ils peuvent survenir quel que soit le type de CP (voie orale ou
sous-cutanée) ;
● ils diminuent souvent avec la durée d'utilisation, avec même, chez cer-
taines femmes, une aménorrhée prolongée.
■ Leur profil est totalement imprévisible, aléatoire et dépend de chaque femme.
■ Ils justifient la consultation à 3 mois visant à rassurer, voire à adapter la contra-
ception selon la tolérance.
Fiche 31
Saignements et dispositifs intra-utérins
Les saignements lors de l'utilisation des DIU peuvent représenter une cause d'arrêt
prématuré de la méthode. Il convient de distinguer les deux types de DIU (DIU-Cu
ou DIU-LNG), car les étiologies des saignements sont habituellement très diffé-
rentes et les prises en charge radicalement opposées. Les ménorragies constituent
le principal effet secondaire des DIU-Cu alors que les métrorragies sont fréquentes
avec le DIU-LNG, principalement les premiers mois après la pose. Quel que soit
le type de DIU, tout saignement en dehors des règles est anormal jusqu'à preuve
du contraire et impose une exploration. La vigilance de la femme, qui doit être
informée, est essentielle permettant d'éviter tout retard de prise en charge.
■ Métrorragies :
●
principalement les premiers mois d'utilisation ;
●
résolutives habituellement après quelques mois ;
● souvent peu abondantes et indolores.
■ Aménorrhée :
● en relation avec l'action locale endométriale du progestatif ;
● observée chez près de la moitié des femmes après 2 ans d'utilisation de
Mirena®, moins fréquente avec l'utilisation de Jaydess®.
Fiche 32
Mastodynies et contraception
Les douleurs mammaires constituent un motif fréquent de consultation. Leur
prévalence, dans les centres spécialisés, varie de 47 et 70 % suivant les études.
Dans le contexte de la contraception, il est important de savoir distinguer les
mastodynies, douleurs liées au cycle, des douleurs non cycliques. Les mastodynies
sont rarement rapportées spontanément par les femmes. Ainsi, leur recherche à
l'interrogatoire doit être systématique lors des consultations de gynécologie et en
particulier dans le contexte de la contraception.
■ Ajout local de progestérone en gel à appliquer directement sur les seins tous
les jours.
■ Autres moyens thérapeutiques possibles : l'huile d'onagre pourrait être efficace
chez certaines femmes mais les résultats des essais randomisés sont discordants.
Fiche 33
Poids et contraception hormonale
La crainte de la prise de poids représente l'un des obstacles majeurs à la bonne
utilisation de la contraception hormonale. Cet argument est l'un des premiers
exprimés par les jeunes femmes avant la mise en route d'une contraception. Cette
inquiétude est souvent le motif rapporté pour envisager une modification de la
contraception vers une stratégie sans hormone. Mais existe-t-il des arguments
scientifiques à la base de cette appréhension ?
Poids et COP
Une revue Cochrane a été publiée en 2014 analysant l'impact sur le poids des
COP au sein d'essais randomisés versus placebo ou comparant différentes COP. Les
résultats semblent parfaitement rassurants, montrant peu de variation pondérale.
Seuls 7 des 49 essais retrouvaient de modestes différences selon la COP utilisée :
■ Lors de l'utilisation de COP comparativement au placebo :
● aucune différence significative rapportée ;
● quatre essais randomisés versus placebo et un essai versus pas de
contraception ;
● mais seulement deux essais concernent des contraceptions encore
commercialisées : patch contraceptif et association lévonorges-
trel + 20 μg d'EE.
Poids et CP
Une revue Cochrane a été publiée en 2011, réactualisée en 2016, analysant l'im-
pact sur le poids des CP au sein d'essais randomisés versus placebo ou comparant
différentes CP. Seules 22 essais ont été analysés avec des différences uniquement
dans sept d'entre eux. Dans la majorité des cas, il s'agissait d'une prise de poids
inférieure à 2 kg.
■ La grande majorité de ces essais analysait l'impact de la contraception injec-
table (DMPA) très peu utilisée en France. Cette voie d'administration des proges-
tatifs est associée à une prise de poids connue : de 1 à 6 kg selon les études.
■ Voie orale : dans un essai versus placebo, le CP à base de désogestrel versus
une contraception non hormonale montrait une augmentation significative de la
masse grasse 3,30 % (2,08–4,52).
■ DIU-LNG : dans un essai versus DIU-Cu, le DIU-LNG semblait augmenter de
façon significative la masse grasse 2,5 % versus –1,3 % (p = 0,029), mais cet effet
était non retrouvé dans les trois autres essais versus DIU-Cu ou versus une contra-
ception non hormonale.
■ Implant contraceptif : aucune modification significative de poids dans les
cinq essais publiés comparant l'implant à une contraception non hormonale ou
une COP.
En pratique
La prise de poids en relation avec l'utilisation d'une contraception hormonale est
redoutée par les femmes mais a priori non démontrée par les essais cliniques. Il
existe cependant une très probable variabilité interindividuelle difficile à évaluer
lors de la première prescription d'une contraception hormonale. La surveillance
pondérale fait partie de tout examen clinique de prescription ou renouvellement
d'une contraception. Ces consultations représentent un instant privilégié pour
sensibiliser les patientes sur l'importance de l'hygiène de vie en termes d'alimenta-
tion et d'activité physique.
5
Informations
pour les femmes
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 34. Les contraceptions œstroprogestatives
Fiche 34
Les contraceptions
œstroprogestatives
L'information des femmes est fondamentale lors de la prescription et le suivi d'une
COP. Les renseignements et explications fournies sont les meilleurs garants d'une
bonne utilisation de la méthode. Ils évitent également bien des arrêts prématurés
à l'origine d'un nombre conséquent de grossesses non désirées. Il s'agit d'expliquer
avec des termes simples, accessibles et adaptés à chaque femme. L'écoute et la dis-
ponibilité du praticien sont essentielles pour favoriser une observance optimale.
Risque thromboembolique
Les accidents thromboemboliques représentent le principal risque de la COP. Ce
risque existe avec toutes les voies d'administration des COP, même si en terme
absolu ces événements sont rares. L'information concernant les circonstances
favorisantes et les symptômes évocateurs est impérative.
■ Circonstances favorisantes :
● voyages long-courrier ou trajet prolongé en bus, par ex. : mesures pré-
ventives expliquées et prescription de contention veineuse ;
● immobilisation, plâtre, alitement prolongé, etc. ;
● chirurgie : signaler l'importance de la modification de la COP pour un
autre mode de contraception dans certaines chirurgies programmées, etc.
■ Symptômes évocateurs :
● douleur et/ou œdème du mollet ;
● douleur thoracique, dyspnée, palpitations, etc. ;
● céphalées violentes, troubles sensitifs ou moteurs.
Risque artériel
Les accidents artériels sont exceptionnels si les règles de bonne pratique et les
contre-indications initiales sont respectées. À ce titre, les FDRV (voir fiche 8) sont
enseignés ainsi que les symptômes évocateurs.
■ Facteurs de risque :
● informer des risques synergiques de la consommation excessive de
tabac ou autres toxiques (cannabis, cocaïne, etc.) en association avec l'utili-
sation d'une COP ;
● actualiser les antécédents familiaux à chaque consultation.
■ Symptômes évocateurs :
● douleurs thoraciques ;
● dyspnée ;
● céphalées inhabituelles ;
● apparition d'aura si la patiente est migraineuse ;
● troubles neurologiques.
Risque carcinologique
Le risque de certains cancers représente l'une des préoccupations principales des
femmes, bien qu'en terme absolu ces événements soient exceptionnels. Il est utile
de rappeler l'effet protecteur des COP vis-à-vis d'autres cancers (voir fiche 71).
■ Cancer du sein :
● le mettre en balance avec le risque d'une grossesse non désirée ;
● expliquer la diminution de risque des autres cancers (ovaires, côlon, etc.).
Fiche 35
Les contraceptions progestatives
La prescription d'une contraception progestative intervient le plus souvent
lorsqu'il existe une contre-indication ou une intolérance aux COP. Son utilisation
impose des règles spécifiques de prescription. Détailler les effets secondaires pos-
sibles garantit la poursuite de la méthode, évitant les arrêts intempestifs, source
de grossesses non désirées. L'information délivrée emploie des termes simples,
accessibles et adaptés à chaque femme. L'écoute et la disponibilité du praticien
sont essentielles pour une observance optimale. Ce chapitre ne concerne que
les contraceptions progestatives délivrant de petites doses d'hormones et ayant
une AMM.
Voie sous-cutanée
Les risques de l'implant sont principalement liés à des erreurs de mise en place et
sont rares chez les praticiens expérimentés.
■ risque exceptionnel de migration ;
■ risque de difficulté lors du retrait ;
■ exceptionnelle thrombose superficielle si pose ou retrait particulièrement
difficile ;
■ infection locale si asepsie rigoureuse non respectée.
Voie intra-utérine
Les risques sont ceux de la voie utérine et sont détaillés dans la fiche 12.
Fiche 36
Les contraceptions intra-utérines
La contraception intra-utérine est de plus en plus demandée par les femmes, y
compris par les plus jeunes. Plusieurs raisons expliquent ce choix mais le désir d'une
contraception non hormonale en est la principale. L'information des femmes est
un temps essentiel de la consultation avant toute prescription d'un DIU.
DIU-Cu
■ Seule contraception efficace, réversible non hormonale.
■ Permet une contraception fiable pour les femmes qui ne souhaitent pas
de contraception hormonale ou qui présentent une contre-indication aux
hormones.
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Informations pour les femmes 131
DIU-LNG
■ Permet de réduire l'abondance des règles, voire de créer, chez certaines femmes,
une vraie aménorrhée prolongée.
■ Peut être considéré comme un traitement de certaines pathologies gynécolo-
giques (adénomyose, par ex.).
DIU-Cu et DIU-LNG
Les douleurs pelviennes sont habituellement modérées après la pose, elles doivent
s'estomper rapidement : un DIU ne doit occasionner aucune douleur ni gène.
DIU-Cu
■ Cycle naturel avec des règles survenant selon la rythmicité de chaque femme.
■ Règles parfois plus longues, plus abondantes et plus douloureuses.
■ Responsable d'anémie chez certaines femmes.
■ Sécrétions vaginales physiologiques plus importantes à distinguer de leucor-
rhées infectieuses.
DIU-LNG
■ Acné.
■ Mastodynies.
■ Prise de poids.
■ Métrorragies.
■ Céphalées.
■ Aménorrhée souvent considérée comme un avantage par les femmes.
6
Les différentes périodes
de la vie des femmes
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 37. L'adolescence
Fiche 37
L'adolescence
La prévention des grossesses non désirées chez les jeunes adolescentes est une
priorité pour la jeune fille, ses parents, mais aussi pour le corps médical. Si le taux
de grossesses dans cette tranche d'âge a diminué, il reste encore trop élevé. Tout
doit donc être mis en œuvre pour le minimiser. En effet, les conséquences à la fois
en termes de santé et d'éducation chez la jeune mère mais aussi chez son enfant
peuvent être majeures à court, moyen et long termes. Les consultations sont des
moments privilégiés pour favoriser l'information, pilier principal avec la contra-
ception de cette lutte contre les grossesses non désirées (voir fiche 7).
Définition de l'adolescence
■ OMS :
● période de croissance et de développement humain qui se situe entre
l'enfance et l'âge adulte ;
● période s'étendant de 10 et 19 ans ;
● période de transition critique dans la vie, se caractérisant par un rythme
important de croissance et de changements ;
● des processus biologiques conditionnent de nombreux aspects de cette
croissance et de ce développement ; l'apparition de la puberté marquant le
passage de l'enfance à l'adolescence ;
● les déterminants biologiques de l'adolescence sont universels ; en
revanche, la durée et les caractéristiques de cette période peuvent varier
dans le temps, entre les cultures et selon les situations socioéconomiques ;
● de nombreux changements pendant cette période au cours du siècle
dernier sont survenus, notamment l'apparition plus précoce de la puberté
et l'évolution des attitudes et des comportements sexuels (OMS 2016) ;
■ Les adolescentes représentent 4,7 % de la population.
24
22
20
18
Age
16
14
12
10
1940 1960 1980 1990 2000 2010
Année
25
Nombre d’IVG pour 1000 femmes
20
1990
15
1995
2000
10
2005
2010
5 2015
0
15–17 ans 18–19 ans
Age des adolescentes
Données DRESS, Annick Vilain, 2016.
Fertilité
■ Mise en place de l'axe gonadotrope.
■ Cycle menstruel parfois irrégulier avec possibilité de métrorragies fonctionnelles.
■ Ovulation aléatoire.
■ Fertilité élevée.
Contraintes minimales
■ Difficultés d'observance, notamment si prise quotidienne.
■ Oublis potentiellement fréquents.
■ Arrêts itératifs au moindre effet secondaire.
■ Importance de l'information-éducation.
■ Facilité dans la gestion des prises.
60
50
Pourcentage d’utilisatrices
40
30
20
10
0
15–17 ans 18–19 ans
C Hormonale seule C Hormonale+préservatif Préservatif seul
Adapté des données de Nathalie Bajos, 2010.
Confidentialité
■ Consultation en tête-à-tête avec l'adolescente même si la mère ou une tierce
personne est présente en début de consultation.
■ Disponibilité pour répondre aux éventuelles questions pendant et après la
consultation.
Anonymisation
Possible pour les consultations, les examens biologiques et les prescriptions des
contraceptifs (voir fiche 16).
Gratuité
■ Gratuité pour les moins de 18 ans.
■ Gratuité de la contraception d'urgence pour les mineures et toutes les
étudiantes.
Confidentialité
■ Processus d'anonymisation possible.
■ Indiquer « dispositif anonymat » sur les ordonnances permettant d'éviter de
faire apparaître le décompte de frais sur le relevé des parents. Renseignez le NIR
anonyme spécifique « contraception mineures » (EXO 3).
Fiche 38
La femme après 40 ans
La contraception après 40 ans mérite une réflexion particulière et une vigilance
spécifique. En effet, plusieurs éléments, essentiels dans la stratégie contraceptive,
s'imbriquent à cette période de la vie. Ainsi, le choix de la contraception doit tenir
compte de toutes ces particularités et des préférences de la femme.
Épidémiologie
Fertilité après 40 ans
■ À la naissance, une petite fille possède environ 1 million de follicules.
■ À la puberté, le nombre de follicules se situe autour de 500 000.
■ Une diminution du capital folliculaire, initiée durant la vie intra-utérine, se
poursuit inéluctablement jusqu'à la ménopause (âge moyen en France 51 ans).
■ Il existe un parallélisme entre le nombre de follicules et la fertilité, avec simulta-
nément une altération de la qualité ovocytaire.
■ Attention car cette baisse de fertilité ne signifie pas fertilité nulle Ë la contra-
ception doit être adaptée.
■ troubles de la libido ;
■ sécheresse génito-urinaire ;
■ troubles du sommeil ;
■ douleurs articulaires, etc.
Ces symptômes, habituellement attribués à la carence œstrogénique, nécessitent
une prise en charge pouvant modifier le choix contraceptif : un apport d'estro-
gènes est alors nécessaire en l'absence de contre-indication. Parfois, une simple
COP peut être proposée en l'absence de tout facteur de risque veineux et arté-
riel moyennant une surveillance minutieuse. Dans tous les autres cas, la prise en
charge, plus délicate, doit être spécialisée (add-back thérapie).
CP
Les CP sont parfois privilégiées après 40 ans. Il est important de les distinguer selon leur
voie d'administration, leur posologie et leur mécanisme d'action. Ainsi, la voie injec-
table est contre-indiquée du fait du risque majoré de MVTE. Les autres formes de CP
peuvent être proposées. Elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients :
CP microprogestative ou implant
■ Avantages :
●
neutre sur le plan métabolique et vasculaire ;
●
pas de contraintes de prise pour l'implant ;
● longue durée d'action pour l'implant.
■ Inconvénients :
● absence de freinage suffisant de l'axe gonadotrope : possibilité de kystes
fonctionnels ovariens et de pathologies liées à l'hyperœstrogénie relative
(hyperplasie endométriale, polype endocavitaire, fibrome, etc.) ;
CP macrodosée
■ Avantages :
● traitement du déséquilibre hormonal des pathologies bénignes utérines
ou mammaires ;
● neutre sur le plan métabolique et vasculaire ;
● peut être associée à des estrogènes, de préférence par voie extradiges-
tive, en cas de persistance de symptômes invalidants du climatère (add-back
thérapie) ;
● bon freinage de l'axe gonadotrope ;
● aménorrhée fréquente.
■ Inconvénients :
● prescription hors AMM ;
● prise de poids possible ;
● aménorrhée fréquente ;
● symptômes de carence estrogénique (sécheresse vaginale, diminution
de la libido, etc.).
DIU au lévonorgestrel
■ Avantages :
● contraception intéressante car aide à réduire les ménorragies fréquentes
dans cette tranche d'âge ;
● neutre sur le plan métabolique et vasculaire ;
● pas de contrainte de prise ;
● longue durée d'action.
■ Inconvénients :
● freinage souvent insuffisant de l'axe gonadotrope ;
● mauvaise tolérance gynécologique et mammaire possible ;
● possibilité de prise de poids et acné.
DIU au cuivre
C'est le choix contraceptif le plus utilisé dans cette tranche d'âge.
■ Avantages :
● absence d'hormone souvent demandée par les femmes ;
● pas de contrainte de prise ;
● longue durée d'action.
■ Inconvénients :
● souvent à l'origine de ménorragies ;
● responsable de carence martiale.
Contraception définitive
La contraception définitive est une solution très intéressante après 40 ans. Elle est
de plus en plus utilisée.
■ Avantages :
● absence d'hormone souvent demandée par les femmes ;
● caractère définitif si le couple a réalisé son projet parental ;
● aucune contrainte 3 mois après la pose.
■ Inconvénients :
● caractère définitif si la femme a un désir de grossesse dans les années
suivantes ;
● absence d'action sur les symptômes liés au déséquilibre hormonal ou au
climatère.
30
25
pour 1000 femmes
Nombre d’IVG
20
15
10
0
Age 15–17 18–19 20–24 25–29 30–34 35–39 40–44 45–49
Age (an)
Figure 1. Taux de recours à l'IVG en fonction de l'âge en 2015.
7
Nombre d’IVG pour 1000 femmes
5
1990
4 1995
3 2000
2005
2
2010
1 2015
0
40–44 ans 45–49 ans
Age des femmes
Figure 2. Évolution du recours à l'IVG en France entre 1990 et 2015 chez les femmes
âgées de plus de 40 ans.
Source : DRESS.
40
35
30 Pilule seule
Pourcentage
20 DIU
15 Preservatif
10 autre methode
5 contraception definitive
0 aucune méthode
40–44 45–49
Tranche d’âge
Figure 3. Répartition des méthodes contraceptives en fonction de l'âge.
D'après N. Bajos, Ined septembre 2012.
En pratique
Réévaluation
annuelle
Fiche 39
Le post-partum
La période du post-partum débute par définition 2 heures après la délivrance et
s'étend jusqu'au retour de couches. Celui-ci survient en moyenne 6 à 8 semaines
après l'accouchement mais peut-être différé, notamment en cas d'allaitement.
L'OMS parle de morbidité et mortalité postnatales jusqu'au 42e jour après l'accou-
chement. Cette période présente plusieurs particularités : variabilité du retour à
la fertilité et reprise de la sexualité, risque thromboembolique veineux majoré,
répercussions potentielles en cas d'allaitement maternel sur la santé de l'enfant et
la qualité de l'allaitement, etc.
Au moins 6 tétées par jour d'au moins 10 minutes chacune, régulièrement espacées sur 24 h,
3
Contraceptions œstroprogestatives
■ Toutes les COP augmentent le risque vasculaire (chapitres 7 et 8).
■ Évaluer comme pour toute prescription de COP l'ensemble des facteurs de
risque vasculaire.
■ Pas d'utilisation des COP quels que soient le dosage, les molécules et la voie
d'administration avant 6 semaines après l'accouchement.
■ Évaluation de la balance bénéfice-risque de cette utilisation entre 6 et
12 semaines.
■ Privilégier les COP de 2e génération.
Contraceptions progestatives
■ Les CP n'augmentent pas le risque de MVTE, sauf la voie injectable (voir
fiche 51).
■ Pas de contre-indication à la mise en route d'une CP en post-partum immédiat
(voie orale, implant, voie intra-utérine).
■ Sauf en cas d'événement vasculaire récent (voir fiche 51).
■ Pas de contraception injectable en post-partum.
Post-partum
Début d’une
Pose Fortement
contraception Début à : Début
– 6 semaines immédiat visite conseillés
à 6 mois
si pas possible post- dans
d'allaitement Toutes voies natale l’attente
– 6 mois si d’administration mise en
allaitement sauf Injectable place d’un
et CP autre
macrodosées. moyen de
contraception
7
Les traitements
particuliers
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 40. Contraception et isotrétinoïne
Fiche 40
Contraception et isotrétinoïne
D'après les recommandations de l'ANSM 2009 (précisées en mai 2015), ainsi que
les recommandations de bonne pratique de la Société française de dermatologie
datant de 2015 (« Prise en charge de l'acné »), la prescription d'un traitement par
isotrétinoïne doit être impérativement accompagnée d'une contraception effi-
cace (exigence médico-légale). En effet, l'utilisation de l'isotrétinoïne induit des
risques tératogènes majeurs. Ce traitement doit être réservé aux femmes souffrant
d'acné sévère après échec des autres thérapeutiques antiacnéiques.
Fiche 41
Interactions médicamenteuses
L'interrogatoire avant prescription d'une contraception hormonale doit recher-
cher toutes les prises médicamenteuses afin de dépister celles susceptibles de
modifier l'efficacité de la contraception (risque de grossesse non désirée) ou
d'interférer avec le contrôle de la pathologie.
En pratique
Si Intolérance DIU
– contraception hormonale avec vérification
de l’action antigonadotrope
– contraception microprogestative
(orale ou implant) contre-indiquée
Pas de possibilité de vérification de l’efficacité
contraceptive
Fiche 42
Médicaments tératogènes
Un traitement tératogène est une substance qui peut provoquer des malforma-
tions chez les enfants lorsqu'ils y sont exposés durant la vie in utero. Cet impact
dépend principalement du stade de développement pendant lequel a lieu l'expo-
sition. Certaines molécules comportent des risques majeurs durant les 2 premiers
mois de la grossesse.
Dans le contexte d'utilisation de ces thérapeutiques tératogènes, une contracep-
tion doit impérativement être associée chez les femmes en période d'activité
génitale. Elle doit répondre à de nombreux critères : convenir aux souhaits de la
patiente, être adaptée à sa pathologie et être très efficace afin d'éviter les gros-
sesses non désirées et non programmées.
Lorsque des alternatives thérapeutiques sont possibles, la modification doit
intervenir, soit avant la grossesse, soit en tout début de grossesse, en informant la
patiente et en anticipant, si possible, avant l'arrêt de la contraception.
Les principales informations sur les médicaments tératogènes sont issues du Centre
français de référence des agents tératogènes et disponibles sur le site : www.lecrat.org.
Hypertension artérielle
Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion, les antagonistes des récepteurs de
l'angiotensine II et l'aliskiren :
■ ne doivent pas être utilisés, quel que soit le trimestre de la grossesse ;
■ sont contre-indiqués formellement aux 2e et 3e trimestres de grossesse.
Épilepsie
■ Acide valproïque formellement contre-indiqué :
● un délai de 5 jours d'arrêt en moyenne serait suffisant pour envisager
une grossesse ;
● contraception obligatoire au moins jusqu'au changement de traitement.
■ Voir sur le site du CRAT l'algorithme de prescriptions des thérapeutiques anti
épileptiques possible pendant la grossesse.
Dysthyroïdies
Carbimazole
■ Non souhaitable au premier trimestre de la grossesse.
■ Switch pour le propylthio-uracile avant ou en tout début de grossesse.
Thymorégulateurs
■ Lithium : augmentation du risque de malformation cardiaque.
■ Anticiper une éventuelle modification du traitement thymorégulateur le plus
souvent avec le médecin psychiatre avant la conception.
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CHAPITRE
8
Les circonstances
cliniques particulières
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 43. Acné
Fiche 43
Acné
Affection cutanée fréquente, l'acné est une des principales sources d'inquiétude,
notamment chez les jeunes femmes souhaitant une contraception. Ce symptôme
constitue l'un des effets secondaires possibles de certaines contraceptions hormonales.
Cet impact cutané peut entraîner une diminution de l'observance de la contraception.
À l'inverse, une contraception adaptée peut permettre la diminution, voire la disparition
de l'acné.
Définition de l'acné
■ Association d'une séborrhée et de lésions cutanées élémentaires :
● soit rétentionnelles (comédons, microkystes) ;
● soit inflammatoires (papules, pustules ou nodules).
■ Prédominance des lésions :
● visage (nez, joue, front) ;
● épaules ;
● tronc (décolleté, haut du dos).
■ Diagnostic uniquement clinique.
■ La réalisation d'un bilan hormonal à la recherche d'une étiologie n'est utile
qu'en cas d'acné associée à d'autres signes d'hyperandrogénie (hyperpilosité,
alopécie, etc.).
Physiopathologie de l'acné
■ Complexe Ë rôle des hormones sexuelles, et en particulier celui des andro-
gènes, incontestable.
■ Inflammation chronique du follicule pilosébacé avec :
● hypersécrétion sébacée dépendante des androgènes ;
● obstruction du canal folliculaire en rapport avec une hyperkératinisa-
tion également dépendante des androgènes ;
● prolifération au sein du follicule d'une bactérie anaérobie saprophyte,
Propionibacterium acnes, qui induit et maintient un état inflammatoire
chronique.
Épidémiologie de l'acné
■ Concerne 80 à 90 % des adolescents.
■ Apparition des symptômes en moyenne vers 11 ans chez les filles.
■ Existe aussi chez l'adulte Ë prévalence 41 % :
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Les circonstances cliniques particulières 167
Contraceptions progestatives
En cas d'acné sévère ou résistante ou en cas de contre-indication à une COP, une
contraception macroprogestative peut être proposée :
■ En première intention, l'acétate de cyprotérone administré à la dose de 50 mg/j
associé à la prise d'estradiol par voie orale ou percutanée 21 jours sur 28 est indi-
qué (hors AMM).
■ En deuxième intention, l'association acétate de chlormadinone 21 j/28 et
spironolactone (hors AMM) en continu peut être une alternative en raison de
l'action antiandrogénique de cette dernière molécule. Il faut alors débuter la spi-
ronolactone à la dose de 50 mg/jour et augmenter progressivement (si nécessaire)
jusqu'à 100 mg/j, en contrôlant l'ionogramme sanguin et la pression artérielle.
En pratique
Acné
COP 2e Contraception
génération macroprogestative (hors AMM)
Si échec
COP 3e ou autres
générations
Fiche 44
Hirsutisme idiopathique
Symptôme souvent invalidant, l'hirsutisme affecte de nombreuses femmes et
la consultation pour contraception constitue parfois une occasion d'aborder
ce sujet. Après s'être assuré que l'hirsutisme est idiopathique, la contraception
doit être soigneusement choisie. En effet, une contraception mal adaptée est
susceptible d'aggraver les symptômes et représente une source d'abandon de la
méthode chez la jeune patiente.
Définition
■ Exclusion des autres étiologies :
● absence de troubles du cycle ;
● absence d'autres signes d'hyperandrogénie ;
● bilan biologique Ë normal ;
● bilan échographique Ë normal.
■ Absence d'autres signes d'hyperandrogénie :
● pas d'acné ;
● pas d'alopécie frontale (golfes temporaux) ;
● pas d'hyper-séborrhée ;
● pas d'hypertrophie clitoridienne ;
● pas de modification de la voix ;
● pas d'hypertrophie musculaire.
■ Score de Ferriman et Gallwey permettant de quantifier l'importance de
l'hyperpilosité :
● toutes les parties du corps peuvent être touchées ;
● mais pas de prédominance aux zones d'hyperandrogénie : ligne blanche ;
moustache ; menton ; favoris ; face antérieure du thorax.
Physiopathologie
■ Sensibilité cutanée anormale aux androgènes.
■ Expression particulière génétiquement déterminée de la 5-alpharéductase
cutanée.
Épidémiologie
■ Fréquence plus importante dans les populations méditerranéennes.
■ Prévalence difficilement évaluable.
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Les circonstances cliniques particulières 171
En pratique
Hirsutisme idiopathique
COP
Si échec
Fiche 45
Contraception des femmes
séropositives pour le VIH
L'information des femmes séropositives pour le VIH sur les différentes options
contraceptives est essentielle pour au moins deux raisons. Elle permet de prévenir
les grossesses non désirées, mais également de programmer, dans les meilleures
conditions possibles, une future grossesse. Le préservatif reste, à ce jour, essen-
tiel car il représente l'unique moyen de prévention de transmission de l'infection.
Son efficacité contraceptive est cependant insuffisante et l'association à un autre
moyen contraceptif, fortement conseillée. Les meilleures stratégies contraceptives
doivent être discutées au cas par cas. La notion de risque vasculaire accru et les
thérapeutiques antirétrovirales (ARV) utilisées, source d'interactions médicamen-
teuses, représentent les principaux facteurs qui conditionnent ce choix.
COP
■ Pas de preuve à ce jour d'une transmission du VIH favorisée par l'utilisation
d'une COP pour les couples sérodiscordants.
CP
■ Contraception microprogestative : voie orale ou sous-cutanée :
● risque de spottings et/ou métrorragies avec augmentation potentielle
de risque de transmission ;
● interaction avec certains ARV diminuant l'efficacité contraceptive.
■ MPA :
● réanalyse récente de l'ensemble de la littérature analysant l'impact de ce
type de contraception sur le risque d'infection à VIH (OMS 2016) ;
● bénéfices de cette contraception supérieurs aux risques dans cette
population.
DIU
■ Pas de risque plus élevé d'infection génitale haute comparativement aux
femmes VIH séro-négatives.
■ Vigilance particulière en cas de leucorrhées ou douleurs pelviennes
inhabituelles.
■ Pas de sur-risque de transmission du VIH.
COP
Méthode de seconde intention en raison :
■ du risque vasculaire inhérent à l'infection par le VIH ;
■ des nombreuses interactions médicamenteuses.
DIU
■ Recommandé en première intention par certains auteurs.
■ DIU-Cu souvent responsable de ménorragies non souhaitées.
■ Oligo- ou aménorrhée souvent induites par le DIU-LNG (pourrait constituer
un argument en faveur de son utilisation).
En pratique
Infection par le VIH
Préservatif
Fiche 46
Les situations à risque
de saignements gynécologiques
La prise en charge des saignements gynécologiques des femmes souffrant de cer-
taines pathologies de l'hémostase fait parfois appel à l'utilisation d'une contracep-
tion hormonale, en dehors d'un souhait contraceptif.
Il nous est apparu intéressant de rappeler les principales pathologies susceptibles
d'entraîner des saignements. La pathologie héréditaire la plus fréquente étant la
maladie de Willebrand, nous avons choisi de la détailler sommairement et d'ana-
lyser les thérapeutiques contraceptives optimales pour ces jeunes femmes. Des
recommandations sont établies par des centres de référence permettant ainsi de
guider la prescription. Le recours à ces centres est cependant vivement recom-
mandé dans ce contexte.
Pathologies acquises
Avec diminution des facteurs de la coagulation ou anomalie des plaquettes :
■ pathologies hépatiques Ë anomalie de synthèse ;
■ pathologies digestives Ë malabsorption ;
■ pathologies rénales Ë anomalie de la fonction plaquettaire.
Maladie de Willebrand
Le facteur Willebrand est nécessaire au transport du facteur VIII et à l'adhésion
des plaquettes afin d'assurer une fonction coagulante satisfaisante.
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178 Les circonstances cliniques
Définition
■ Plusieurs types (quantitatif ou qualitatif).
■ Concerne 0,8 à 1,3 % de la population générale.
■ Concerne plus de 13 % des femmes souffrant de ménorragies.
■ Nombreuses formes modérées méconnues.
■ Maladie sévère : facteur Willebrand < 10 %.
■ Maladie modérée : facteur Willebrand entre 10 à 40 %.
Diagnostic biologique
■ Numération des plaquettes normale.
■ Allongement du TCA.
■ Allongement du test in vitro PFA 100 (équivalent temps de saignement).
■ Bilan spécifique : dosage des facteurs Willebrand activité et antigène et du
facteur VIII.
■ Fluctuations des résultats nécessitant parfois de répéter le bilan avant de
poser un diagnostic de certitude qui doit être fait idéalement dans un centre de
référence.
■ DIU-Cu :
● non recommandé dans ce contexte ;
● augmentation du risque de ménorragie.
Fiche 47
DIU et Actinomyces
L'Actinomyces est une bactérie le plus souvent saprophyte dans l'organisme
(bouche, tube digestif, etc.). Sa découverte fortuite sur un frottis cervical, habi-
tuellement chez des femmes porteuses d'un DIU, pose un certain nombre de
questions. La crainte d'une actinomycose pelvienne, bien que rare, reste la pré-
occupation majeure. Les autres principales interrogations concernent la nécessité
d'un traitement antibiotique et celle de l'éventuelle ablation du DIU.
Épidémiologie
La découverte d'un Actinomyces sur un frottis de dépistage est :
■ retrouvé principalement les femmes porteuses d'un DIU : 3 à 30 % des frottis
chez les utilisatrices de DIU selon les études ;
■ probablement moins fréquent pour le DIU-LNG par rapport au DIU-Cu (mais
les études sont très peu nombreuses et comportant peu de femmes) ;
■ vraisemblablement plus fréquent pour les longues durées d'utilisation des DIU ;
■ à risque très faible de développer une actinomycose pelvienne (risque
< 1/1 000 femmes porteuses de l'Actinomyces).
Actinomycose pelvienne
L'extension pelvienne de la maladie est rare et peut prendre plusieurs formes :
■ abcès tubo-ovarien, salpingite, pelvipéritonite, etc. ;
■ risque de passage à la chronicité en l'absence de diagnostic avec possibilité de
fistulisation ;
■ association possible avec d'autres agents infectieux ;
■ la présence d'Actinomyces est révélée par la cytologie, l'anatomopathologie,
l'immunofluorescence et/ou la culture.
En pratique (algorithme)
DIU et Actinomyces
Asymptomatique Symptomatique
Fiche 48
Tabagisme
L'association tabac-contraception combinée est un problème essentiel en termes
de santé vasculaire. La question du nombre de cigarettes compatible avec l'utilisa-
tion de ce type de contraception est largement débattue. L'âge constitue un élé-
ment fondamental dans cette discussion. Dans ce contexte, la proposition d'aide
au sevrage du tabac est indispensable et devrait être systématiquement proposée.
Contraception Tabagisme peu Tabagisme important < 15 cig par jour >15 cig par jour
progestative important Préférer les Préférer les CI COP
Contraception mécanique Toutes contraceptions contraceptions Contraception progestative
Contraception définitive contraceptions progestatives ou progestatives ou Contraception mécanique
(selon âge et souhait) autorisées mécaniques mécaniques Contraception définitive
(selon âge et souhait)
Fiche 49
Voyages et contraception
Anticiper d'éventuels soucis liés à la contraception, notamment hormonale, avant
les voyages est essentiel. La gestion de la prise des comprimés par rapport au
décalage horaire constitue une des principales questions posées. Par ailleurs, le
risque thromboembolique des COP, accru pour de longs voyages, est à prendre en
compte. De plus, quelques conseils pratiques permettront d'éviter de nombreux
problèmes une fois sur place.
9
Risque veineux
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 50. Thrombose veineuse superficielle
Fiche 50
Thrombose veineuse superficielle
Les thromboses veineuses superficielles (TVS) associent inflammation et throm-
bus d'une veine superficielle. Les localisations les plus fréquentes se situent au
niveau des membres inférieurs mais toutes les veines superficielles peuvent être
atteintes. Le risque de ces thromboses est la possibilité d'extension au territoire
veineux profond avec risque d'embolie pulmonaire.
Définition
Les thromboses veineuses superficielles surviennent sur :
■ veine saine (membres inférieurs, membres supérieurs, thrombose de Mondor) ;
■ veine variqueuse.
Elles peuvent être :
■ spontanée (le plus fréquemment) ;
■ post-traumatique ;
■ post-infectieuse ;
■ contexte carcinologique.
Contraceptions progestatives
Pas d'évaluation.
Contraceptions mécaniques
Pas d'augmentation de risque avec toutes les contraceptions mécaniques.
Thrombose veineuse
superficielle
Fiche 51
Maladies veineuses
thromboemboliques
Les maladies veineuses thromboemboliques (MVTE) atteignant les territoires
profonds sont des événements rares mais potentiellement graves, notamment
en cas d'embolie pulmonaire ou de thrombose veineuse cérébrale. Ils constituent
le principal effet délétère des contraceptions œstroprogestatives. La prescription
d'une contraception doit donc tenir compte des facteurs de risque vasculaire et
notamment veineux afin d'en optimiser la balance bénéfice-risque. La fréquence
de ces événements peut être ainsi minimisée chez ces femmes jeunes ; outre la
dramatique mais exceptionnelle mortalité, les conséquences en termes de morbi-
dité (syndrome post-phébitique) sont potentiellement évitables.
Définition
■ Les MVTE peuvent survenir au niveau :
● membres inférieurs Ë le plus fréquemment ;
● poumon Ë embolie pulmonaire ;
● cerveau Ë thrombose veineuse cérébrale ;
● membres supérieurs ;
● vaisseaux du cou (surtout en PMA).
● autres territoires veineux Ë exceptionnels.
■ Elles peuvent être :
● spontanée (idiopathique) ;
● provoquée (par les facteurs de risque classiques).
■ l'ancienneté de l'événement ;
■ le territoire atteint par la thrombose.
Dans le cas d'une atteinte mineure (thrombose veineuse surale des membres
inférieurs), la contraception progestative peut être utilisée rapidement lorsque
les traitements anticoagulants sont efficaces. En revanche, lorsque l'atteinte est
importante (thrombose proximale extensive des membres inférieurs, embolie
pulmonaire ou thrombose veineuse cérébrale), l'avis d'un staff pluridisciplinaire
est fortement recommandé.
Fiche 52
Antécédent familial de maladie
thromboembolique veineuse
La recherche d'antécédents familiaux de maladie thromboembolique veineuse
(MVTE) représente l'étape fondamentale de l'interrogatoire lors de la première
prescription de contraception. En effet, s'il est clair qu'une anomalie définie de
l'hémostase augmente le risque d'événement thromboembolique veineux, un
bilan biologique d'hémostase négatif ne peut exclure un risque clinique si les
antécédents familiaux sont significatifs.
En pratique
■ L'apparenté peut être exploré biologiquement :
● découverte d'une thrombophilie biologique Ë bilan d'hémostase
à réaliser chez la femme ;
● pas de thrombophilie biologique dépistée Ë pas de bilan d'hémostase
à réaliser chez la femme Ë contraception progestative préférable (voir
algorithme).
Fiche 53
Thrombophilies biologiques
Le terme de thrombophilie biologique regroupe toutes les anomalies de l'hé-
mostase congénitales ou acquises augmentant le risque de maladies veineuses
thromboemboliques (MVTE). Avant toute prescription de contraception, l'inter-
rogatoire à la recherche d'antécédent (personnel ou familial) pouvant évoquer
l'existence de ces anomalies est fondamental. Toute suspicion de thrombophilie
impose un examen biologique pour lever le doute afin d'optimiser la balance
bénéfice-risque de la contraception.
Définition
Thrombophilies biologiques congénitales
■ Déficits en inhibiteur de la coagulation :
● antithrombine Ë le plus rare mais le plus grave ;
● protéine C ;
● protéine S.
■ Mutations d'un ou plusieurs facteurs de la coagulation :
● facteur V de Leiden ;
● facteur II (prothrombine) ;
■ déficit en cystathionine béta-synthétase Ë hyper-homocystéine : exceptionnel ;
■ hypo- et/ou dysfibrinogénémies Ë exceptionnel.
CP
■ Pas d'étude publiée pour estimer le risque de thrombose veineuse chez les
utilisatrices de progestatifs et ayant une thrombophilie biologique.
■ Absence de modification de la coagulation Ë probable effet neutre sauf pour
le MPA (voir fiche 51).
Contraceptions mécaniques
Pas d'augmentation de risque avec toutes les contraceptions mécaniques.
En pratique (algorithme)
Thrombophilie biologique
Fiche 54
Les pathologies à risque
thrombotique (lupus, SAPL, MICI,
drépanocytose)
La contraception des femmes souffrant de pathologies chroniques fait en général
appel à des spécialistes. Cependant, il nous a paru intéressant de détailler quelques
pathologies rares dont le risque thrombogène est de plus en plus souligné par des
publications récentes. Ce risque est en effet parfois méconnu de certains acteurs
du parcours coordonné de soin de ces femmes. Trois situations cliniques seront
présentées : le lupus avec ou sans SAPL, les maladies inflammatoires chroniques
intestinales (MICI) et la drépanocytose. La contraception de ces femmes fait appel
à des stratégies qui doivent être discutées collégialement.
● anticoagulant circulant ;
● anticorps anticardiolipine ;
● anticorps anti-β2-GP1.
Pathologies digestives
Les MICI
■ Deux principales pathologies :
● maladie de Crohn ;
● rectocolite hémorragique (RCH) ;
■ Maladies évoluant par poussées.
■ Risque thrombotique plus fréquent pendant les poussées.
■ Malabsorption potentielle dépendant :
● de l'importance de l'atteinte digestive ;
● des signes cliniques (vomissements et ou diarrhées) ;
● des chirurgies éventuelles réalisées.
Contraception et lupus (algorithme 1)
LUPUS
Avec ou sans SAPL
Corticothérapie ou Traitement
immunosupresseur anticoagulant
Contre-indication relative
DIU-Cu à éviter
au DIU-Cu
DIU-LNG
Contraceptions progestatives
Contraception et MICI (algorithme 2)
Maladies inflammatoires
chroniques Intestinales
Contraception et répanocytose (algorithme 3)
DREPANOCYTOSE
Contraception progestative
en 1ère intention
Si mauvaise tolérance
Forme homozygote ou
Forme hétérozygote AS
hétérozygote composite
10
Risque artériel
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 55. Maladies artérielles ischémiques
Fiche 55
Maladies artérielles ischémiques
L'incidence des maladies artérielles ischémiques est bien inférieure à celle des
maladies veineuses thromboemboliques. Ces pathologies, essentiellement
constituées de l'infarctus du myocarde (IDM) et des infarctus cérébraux
(AVCI), sont graves car associées à une importante morbimortalité. Leur inci-
dence chez les utilisatrices de COP a nettement diminué du fait de l'évolu-
tion de leur composition et de leur meilleure prescription, avec notamment
l'exclusion des femmes ayant des facteurs de risque vasculaire. Les femmes à
haut risque vasculaire artériel doivent donc avoir une prescription adaptée,
excluant la COP.
Définition
■ Les accidents ischémiques peuvent survenir au niveau :
● du cerveau Ë accident vasculaire cérébral ischémique (AVCI) ;
● des coronaires Ë infarctus du myocarde (IDM) ;
● des membres inférieurs Ë artériopathie oblitérante ;
● d'autres territoires artériels Ë exceptionnels.
■ Ils peuvent être :
● spontané (idiopathique, souvent associé à une pathologie de l'artère) ;
● provoqué (par les facteurs de risque artériel).
CP
■ Les CP ne semblent pas augmenter le risque d'accident artériel.
■ Il n'existe aucune donnée épidémiologique concernant ce risque asso-
cié aux traitements progestatifs à plus fortes doses (contraception dite
« macroprogestative »).
Contraceptions mécaniques
Pas d'augmentation de risque avec toutes les contraceptions mécaniques.
Fiche 56
Antécédents familiaux
de pathologies artérielles
ischémiques
La recherche d'antécédents familiaux de pathologies vasculaires ischémiques
(IDM, AVCI) représente une étape importante de l'interrogatoire avant prescrip-
tion d'une contraception. Les accidents artériels survenant chez un apparenté au
1er degré à un âge jeune peuvent modifier la stratégie contraceptive.
En pratique
■ La recherche des facteurs de risque artériel classique chez l'apparenté au
moment de l'événement déterminera en partie le niveau de risque de la patiente :
● si l'événement est survenu alors que l'apparenté n'avait aucun facteur
de risque artériel connu ou dans un contexte hormonal particulier (COP,
grossesse, etc.) Ë risque élevé pour la femme ;
● si l'événement est survenu alors que l'apparenté avait des facteurs de
risque vasculaire artériel Ë risque moindre (par rapport à la situation pré-
cédente) pour la femme.
■ Contrôle des facteurs de risque artériel avant prescription d'une COP.
Cliniquement :
● tabagisme ;
● vérification de la pression artérielle et de l'IMC ;
● s'assurer de l'absence de migraine avec aura ;
● prudence particulière après 35–40 ans ;
● biologiquement : glycémie à jeun ; bilan lipidique avec les sous-fractions
du cholestérol.
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214 Les pathologies ou facteurs de risque
■ Dans tous les cas difficiles, la contraception est à discuter au cas par cas et l'avis
d'une RCP spécialisée est fortement recommandé.
– Contraception progestative
Si intolérance Avis spécialisé
COP envisageable – Contraception par DIU
– Contraception définitive
selon souhait patiente
Fiche 57
Hypertension artérielle essentielle
L'hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque vasculaire artériel majeur.
La mesure de la pression artérielle est impérative avant la prescription d'une
contraception et lors de chaque consultation de suivi.
Définition
■ L'hypertension artérielle est définie de façon internationale par des chiffres ten-
sionnels élevés :
● pression artérielle (PA) systolique supérieure ou égale à 140 mmHg
et/ou PA diastolique supérieure ou égale à 90 mmHg ;
● sa mesure, effectuée en consultation, doit être confirmée par 2 mesures
par consultation, au cours de 3 consultations sur une période de 3 à
6 mois (HAS) ;
● des automesures tensionnelles ou une mesure ambulatoire de la PA sur
24 h (MAPA) peuvent être préconisées pour éviter l'effet « blouse blanche ».
le seuil de définition de l'HTA est alors de 135/85 mmHg.
■ L'hypertension artérielle essentielle est :
● la cause la plus fréquente d'HTA : 90 % des cas ;
● favorisée par certains facteurs : surpoids ou obésité, hérédité
familiale, etc. ;
● diagnostiquée après élimination des HTA secondaires en cas d'orienta-
tion clinique ou en cas d'HTA sévère ou résistante, en particulier chez un
sujet de moins de 30 ans.
Contraception et modifications
des paramètres tensionnels
COP
■ Elle élève de façon quasi-constante les chiffres tensionnels :
● de 2 à 7 mmHg pour la systolique et de 1 à 3 mmHg pour la diastolique ;
● n'entraînant une authentique HTA que dans 5 % des cas ;
● régressant avec l'interruption de la COP.
■ Elle altère l'équilibre tensionnel :
● principalement du fait de sa composante estrogénique qui modifie
l'équilibre du système rénine-angiotensine ;
● du fait de sa composante progestative pour certains progestatifs norsté-
roïdes qui favoriseraient la rétention hydrosodée, alors que d'autres, comme
la drospirénone, possèdent une activité antiminéralocorticoïde.
■ Elle favorise particulièrement la survenue d'une HTA en cas de facteurs spécifiques :
● antécédent personnel de troubles tensionnels gravidiques ;
● antécédent familial d'HTA ;
● IMC élevé ;
● dyslipidémie ;
● âge > 35 ans.
■ L'association COP et HTA augmente significativement le risque d'accidents
artériels comparativement aux femmes hypertendues sans COP et aux femmes
normotendues utilisant une COP.
■ Elle doit être interrompue en cas d'apparition d'une HTA.
CP
Elles ne modifient pas les paramètres tensionnels.
Contraceptions mécaniques
Elles ne modifient pas les paramètres tensionnels.
En pratique (algorithme)
Hypertension artérielle
COC contre-indiquées
Fiche 58
Migraine (en dehors
de la migraine cataméniale)
La migraine est une affection fréquente chez la femme jeune. Il faut savoir dis-
tinguer les migraines des céphalées de tension et préciser le type de migraine
(simple ou avec aura). L'interrogatoire est ici également essentiel avant toute
prescription d'une contraception hormonale. En effet deux enjeux interviennent
dans ce contexte : la qualité de vie de la jeune femme dont les migraines peuvent
s'aggraver avec une contraception mal adaptée, et le risque d'accident vasculaire
cérébral ischémique potentiel, notamment en cas de migraine avec aura.
En pratique (algorithme)
MIGRAINE
Aura
COP possible
Toutes COP
contre-indiquées
Poursuite
COP
– Contraception progestative
– DIU
– Contraception définitive
Fiche 59
Migraine cataméniale
La migraine cataméniale se distingue des autres types de migraines par sa surve-
nue à un moment très précis du cycle menstruel mais aussi car elle ne semble pas
associée au risque d'accident vasculaire cérébral ischémique. Elle est cependant
fréquente, invalidante et nécessite une stratégie contraceptive adaptée.
Contraceptions œstroprogestatives
■ La migraine cataméniale peut survenir pendant la période d'arrêt de la COP, en
raison de la chute brutale des estrogènes.
■ L'utilisation d'une COP en continu avec des taux constants d'estrogènes, per-
mettant d'obtenir une aménorrhée, diminuerait le risque de migraine.
■ L'utilisation d'une COP dont la fenêtre d'interruption est plus courte pourrait
constituer une alternative intéressante.
■ L'utilisation d'une estrogénothérapie percutanée pendant la fenêtre d'interrup-
tion de la COP constitue une option thérapeutique possible : l'estradiol percutané
utilisé pendant 7 jours à la dose de 1,5 mg/jour, commencé 48 h avant la date
supposée de survenue de la migraine, est plus efficace que le placebo dans les
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Risque artériel 225
études évaluant son efficacité. Ce schéma nécessite cependant d'avoir des cycles
réguliers afin d'anticiper la période à risque de migraine.
Contraceptions progestatives
■ Les contraceptions progestatives microdosées, qu'elle qu'en soit la voie
d'administration, entraînent, le plus souvent, une diminution de l'apparition des
migraines cataméniales pures, probablement en raison de l'aménorrhée souvent
induite par ce type de thérapeutique contraceptive.
■ Il en est de même pour les contraceptions progestatives macrodosées (hors
AMM) bien qu'aucune étude n'étaye ce constat clinique.
En pratique (algorithme)
MIGRAINE CATAMENIALE
COP
11
Risque métabolique
et hépatique
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 60. Dyslipidémies
Fiche 60
Dyslipidémies
Les dyslipidémies comprennent d'une part les hypercholestérolémies et d'autre
part les hypertriglycéridémies. Ces deux anomalies biologiques peuvent par-
fois être combinées. Elles constituent un facteur de risque vasculaire artériel
majeur.
Définition
■ L'hypercholestérolémie est définie par un taux de cholestérol total > 2,50 g/l
et de LDL-cholestérol > 1,60 g/l, seuil variant en fonction des autres facteurs de
risque vasculaire présents (voir fiche 8).
■ L'hypertriglycéridémie est définie par un taux de triglycérides > 1,50 g/l après
12 h de jeûne.
Contraception et modifications
des paramètres lipidiques
COP
■ L'action sur les lipides dépend de l'équilibre œstroprogestatif de chaque
association :
● les estrogènes augmentent les triglycérides et le HDL cholestérol et
diminuent le LDL cholestérol ;
● plus les progestatifs sont androgéniques, plus ils diminuent le HDL et
augmentent le LDL.
■ peut révéler une hypertriglycéridémie ; un taux de triglycérides > 2 g/l contre-
indique la poursuite de toute forme de COP ;
■ peut révéler une hypercholestérolémie qui impose alors l'évaluation des taux
de HDL et LDL :
● si l'augmentation porte sur le HDL la poursuite de la COP est autorisée ;
Contraceptions progestatives
Elles ne modifient pas les paramètres lipidiques.
Contraceptions mécaniques
Elles ne modifient pas les paramètres lipidiques.
Hypercholestérolémie
Non Traitée et
traitée contrôlée
sans FDRV
LDL < 2,2 g/l LDL > 2,2 g/l COP autorisée faiblement
dosée avec surveillance
Sans Ou < 2,2 g/l + biologique
FDRV FDRV
Hypertriglycéridémie
Mesures hygiéno-diététiques et
contrôle biologique à 3 mois
Fiche 61
Diabète
Les deux types de diabètes (type 1 et type 2) peuvent concerner des femmes
jeunes en âge de procréer. La programmation d'une grossesse est impérative en
cas de diabète du fait des conséquences potentielles sur la santé de la mère et
de l'enfant. La mise en route d'une contraception chez ces patientes impose une
évaluation de l'équilibre glycémique, des complications micro- et macroangiopa-
thiques et des autres facteurs de risque cardiovasculaire éventuellement associés.
Définition
■ Le diabète est défini par l'OMS par une :
● glycémie veineuse > 1,26 g/l après un jeûne de 8 h vérifiée à deux
reprises ;
● glycémie veineuse > 2 g/l à tout moment de la journée.
■ Le diabète de type 1 est :
● souvent révélé sur un mode brutal avec syndrome cardinal (amaigrisse-
ment, hyperphagie, polyuropolydypsie) avec des glycémies souvent > 3 g/l ;
● d'origine auto-immune, touchant volontiers une population jeune ;
● traité par insulinothérapie ;
● parfois compliqué de lésions de micro- ou macroangiopathie.
■ Le diabète de type 2 est :
● souvent insidieux, révélé par un bilan biologique ;
● plus fréquent chez les sujets âgés mais peut concerner des femmes
jeunes ;
● fréquemment associé à d'autres facteurs de risque cardiovasculaire ;
● traité par des molécules non autorisées en cas de grossesse.
Contraception et modifications
des paramètres glycémiques
COP
■ Effet neutre des COP sur le métabolisme glucidique chez les femmes saines
dans la majorité des études.
■ Pas de modification des chiffres d'HbA1C ni des doses d'insuline requises en
cas de diabète de type 1 dans la majorité des cas.
■ Peu d'évaluation de l'impact des COP sur la microangiopathie diabétique →
prudence.
■ Majoration du risque de macroangiopathie et ce d'autant plus que coexistent
d'autres facteurs de risque cardiovasculaire.
Contraceptions progestatives
■ Pas de modification des paramètres glycémiques chez les femmes
saines, sauf pour la contraception progestative injectable (acétate de
medroxyprogestérone).
■ Pas de modification des chiffres d'HbA1C ni des doses d'insuline requises en
cas de diabète de type 1.
■ Pas de modification du risque de micro- ou macroangiopathie.
Contraceptions mécaniques
Pas d'augmentation de risque avec toutes les contraceptions mécaniques.
Diabète de Type 1
Nullipare / Multipare
Contraception progestative
(sauf injectable)
* Antécédent familial de pathologie cardiovasculaire chez un apparenté au 1er degré.
** Proliférante/œdémateuse/ischémiante.
Diabète de Type 2
1re Intention
DIU-Cu ou DIU-LNG
Contraception progestative
COP autorisée
Fiche 62
Obésité
L'obésité, et plus globalement le surpoids, a une influence notable sur la stratégie
contraceptive et cela pour plusieurs raisons. Le poids représente un véritable fac-
teur de risque artériel et veineux qui doit être pris en compte dans l'évaluation du
risque vasculaire. Par ailleurs, les femmes obèses sont plus à risque de grossesses
non désirées et de complications maternelles et obstétricales. Enfin, l'efficacité
des contraceptifs peut être influencée par le surpoids ou ses traitements. Ainsi,
la mesure du poids et le calcul de l'indice de masse corporelle (IMC) font partie
intégrante du bilan initial et de la surveillance de la contraception.
Définition
L'IMC (rapport poids [kg]/ taille2 [cm]) permet de définir des groupes de corpu-
lence. Plus l'IMC est élevé, plus les risques liés à l'obésité augmentent. Les catégo-
ries suivantes sont internationalement proposées :
■ poids normal : IMC de 18,5 à 25 kg/m2 ;
■ surpoids : IMC de 25 à 30 kg/m2 ;
■ obésité modérée (classe I) : IMC de 30 à 35 kg/m2 ;
■ obésité sévère (classe II) : IMC de 35 à 40 kg/m2 ;
■ obésité morbide ou massive (classe III) : IMC > 40 kg/m2.
Le caractère androïde de l'obésité, apprécié par le rapport taille/hanche, est égale
ment un élément important puisque volontiers associé à des troubles métabo-
liques et donc à un risque vasculaire artériel majoré.
Contraceptions progestatives
Une récente revue Cochrane a analysé l'ensemble des essais randomisés concernant
l'évolution pondérale lors d'une utilisation de contraceptions progestatives. Cinq
études sur seize rapportent un gain de poids significatif de moins de 2 kg à 12 mois prin-
cipalement associé à l'utilisation de la contraception injectable, peu utilisée en France.
En pratique, la crainte de la prise de poids associée à l'utilisation d'une contracep-
tion hormonale est l'un des éléments déterminants de l'observance. Si en moyenne
aucune variation pondérale majeure n'est observée dans les essais, il existe proba-
blement une variabilité inter-individuelle importante d'origine multifactorielle.
COP
■ L'efficacité contraceptive est la même quel que soit le niveau d'IMC.
■ En cas d'obésité isolée sans autres facteurs de risque vasculaire, toutes les COP
sont autorisées.
■ En cas de facteur de risque artériel ou veineux associé, toutes les COP sont
contre-indiquées.
CP
■ L'efficacité contraceptive est la même quel que soit le niveau d'IMC.
■ L'efficacité de l'implant a été largement discutée. En effet, malgré des taux d'éto-
nogestrel circulants plus faibles en cas d'obésité, ceux-ci restent dans des niveaux
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238 Les pathologies ou facteurs de risque
suffisants pour assurer une contraception efficace. Aucune étude à ce jour n'a
rapporté des taux d'échec significativement différents en fonction du taux d'IMC.
La question du délai de remplacement doit être discutée au cas par cas.
Contraception intra-utérine
■ Elle est autorisée sans restriction pour les DIU au cuivre ou au lévonorgestrel.
■ La pose peut cependant être délicate et la patiente sera adressée en service
spécialisé en cas de difficulté d'exposition du col.
Obésité
Chirurgie bariatrique
Fiche 63
Cholestase intrahépatique
Les relations entre la fonction hépatique et les hormones notamment stéroïdes
sont bien connues et demandent une attention toute particulière lors de la pres-
cription de contraceptifs hormonaux. La survenue d'une cholestase hépatique
lors de l'utilisation de traitements œstroprogestatifs est exceptionnelle depuis la
diminution notable des composés hormonaux contenus dans les COP utilisées
actuellement. En revanche, un antécédent de cholestase, impose une conduite à
tenir particulière avec un choix contraceptif nettement plus restreint.
Définition de la cholestase
■ Diminution voire arrêt de la sécrétion biliaire :
● avec défaut de transport des acides biliaires du secteur hépatique vers
les intestins ;
● d'origine hépatocytaire ou canalaire (intra- ou extrahépatocytaire) ;
● à l'origine d'une élévation plasmatique et tissulaire des acides biliaires.
■ Signes cliniques :
● anorexie avec perte de poids ;
● nausées ;
● prurit ;
● urines foncées ;
● ictère plus rarement.
■ Signes biologiques :
● augmentation de la bilirubine totale par augmentation de la bilirubine
conjuguée ;
● phosphatases alcalines habituellement légèrement élevées, parfois
normales ;
● transaminases discrètement augmentées.
Épidémiologie de la cholestase
■ Difficilement estimable.
■ Plus fréquente dans certains pays :
● 1/ 4 000 au Chili ;
● 1/ 10 000 en Europe.
CP (microprogestative)
■ Peu d'études estimant ce risque.
■ Mais pas d'augmentation du risque a priori du fait de l'absence de récepteur
hépatocytaire de la progestérone.
COP
■ Autorisée en cas d'antécédent de cholestase gravidique, après vérification du
bilan hépatique.
■ Impose une surveillance de la biologie hépatique à 3 et 6 mois.
■ Arrêt immédiat et définitif de la COP en cas d'apparition d'anomalie biolo-
gique hépatique.
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242 Les pathologies ou facteurs de risque
CP (microprogestative)
■ Représente une des contraceptions de choix en cas de cholestase survenant
lors de l'utilisation d'une COP.
■ Quelle que soit la voie d'administration du progestatif (orale, sous-cutanée,
intra-utérine).
Contraception intra-utérine
■ Autorisée sans restriction.
■ Peut représenter la meilleure option contraceptive en accord avec le désir de la
femme.
En pratique (algorithme)
Cholestase
intra-hépatique
Non
Gravidique
gravidique
Bilan hépatique
en post-partum
Anormal Normal
12
Pathologies
gynécologiques
bénignes
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 64. Adénomyose
Fiche 64
Adénomyose
La fréquence précise de l'adénomyose est mal connue. Elle prédomine à la
période de la périménopause, mais peut concerner des femmes plus jeunes. Elle
est principalement responsable de ménorragies et de dysménorrhée souvent dif-
ficiles à maîtriser. Dans ce contexte, la contraception peut représenter une aide
thérapeutique.
Définition de l'adénomyose
Sa définition est en théorie histologique. Il s'agit de la présence de tissu endomé-
trial fonctionnel (glandes et stroma) dans le myomètre.
C'est une pathologie hormonodépendante, l'estradiol favorisant la prolifération
des glandes endométriales ectopiques.
Deux types d'adénomyose peuvent être distingués :
■ l'adénomyose focale : sous forme de nodules circonscrits ;
■ l'adénomyose diffuse plus fréquente débutant préférentiellement au niveau
du mur postérieur, plus rarement au niveau du mur antérieur, des cornes ou de
l'isthme utérin ; la plupart des études utilisent comme limite minimale une inva-
sion de plus 2,5 mm à l'intérieur du myomètre.
En pratique, l'histologie n'est qu'exceptionnellement réalisée. Le diagnostic est
donc le plus souvent établi par l'imagerie (échographie pelvienne et/ou IRM
pelvienne).
Symptomatologie de l'adénomyose
Sur le plan clinique, elle peut se manifester par des :
■ ménorragies concernant 50 % des femmes atteintes ;
■ dysménorrhées chez 30 % ;
■ métrorragies chez 20 % ;
■ dyspareunies chez environ 3 %, fréquence probablement sous-évaluée ;
■ troubles de la fertilité.
Physiopathologie de l'adénomyose
D'étiologie encore débattue, plusieurs hypothèses physiopathologiques ont été
avancées :
■ invagination de tissu endométrial dans le myomètre favorisée par un trauma-
tisme utérin fragilisant le myomètre ; chirurgie, césarienne, curetage, etc. ;
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Pathologies gynécologiques bénignes 245
Épidémiologie
Descriptive
La fréquence précise de l'adénomyose, définie histologiquement, est difficile à
déterminer du fait de l'absence de biopsie systématique.
Elle est déterminée essentiellement par différentes techniques d'imagerie évaluée
dans différentes populations.
Évaluation de la fréquence par imagerie
■ Échographie pelvienne :
● environ 20 % de signes évocateurs sur des images échographiques réa-
lisées à titre systématique chez des femmes asymptomatiques (très petits
kystes intramyométriaux, asymétrie antéropostérieure du myomètre, etc.).
Ce chiffre peut augmenter de façon importante (60 %) dans certaines séries
plus ciblées (femmes symptomatiques) ;
● les progrès de l'imagerie échographique surévaluent probablement
cette pathologie, l'échographie tridimensionnelle serait plus performante
que l'échographie 2D.
■ IRM pelvienne :
● apparaît comme le meilleur examen pour visualiser l'invasion
myométriale ;
● La fréquence semble assez proche de celle rapportée en échographie.
Population concernée
■ 70 à 80 % des cas concerne des femmes en périménopause.
■ 5 à 25 % des cas < 39 ans.
■ 5 à 10 % des cas > 60 ans.
Facteurs de risque
■ Antécédent chirurgical utérin.
■ Multiparité.
■ Ménarche précoce.
■ Obésité.
■ Âge.
■ Endométriose pelvienne.
Pathologies associées
■ Chez les femmes ayant une adénomyose, une endométriose est retrouvée
chez 6 à 40 % d'entre elles.
■ Chez les femmes ayant une endométriose, l'adénomyose est associée dans 70
à 80 % des cas.
■ Des myomes utérins coexistent chez 35 à 55 % des patientes.
COP
■ Les COP diminuent habituellement le flux menstruel pouvant avoir un effet
bénéfique sur certains symptômes de l'adénomyose.
■ Son utilisation en continu permet, de plus, d'obtenir habituellement une amé-
norrhée thérapeutique (voir fiches 10 et 17).
■ Toutes les COP peuvent être utilisées selon un schéma continu :
● en enchaînant les plaquettes, les patchs ou les anneaux contraceptifs
sans respecter les 7 jours d'arrêt ;
● en supprimant simplement les comprimés placebo des plaquettes qui
en comportent ;
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Pathologies gynécologiques bénignes 247
CP
Il existe peu de données publiées concernant l'impact des contraceptions pro-
gestatives sur l'adénomyose, en dehors de l'efficacité du DIU au lévonorgestrel.
Cependant, l'aménorrhée thérapeutique reste l'objectif principal.
CP microprogestative et implant
Il n'existe pas d'étude concernant l'utilisation des microprogestatifs ou de l'implant
sous-cutané à l'étonogestrel en cas d'adénomyose. Cependant, leur prescription
ne semble pas logique dans cette population ; en effet, l'action antigonadotrope
est souvent partielle avec une hyperestrogénie relative à l'origine de saignements
susceptibles de majorer les symptômes.
DIU au lévonorgestrel
Il s'agit d'une des meilleures options chez les femmes atteintes d'adénomyose.
■ Mécanisme d'action principalement local au niveau de l'endomètre expliquant
son efficacité :
● atrophie glandulaire endométriale ;
● décidualisation du stroma ;
● diminution de la prolifération des cellules endométriales ;
● augmentation de l'activité apoptotique.
■ Efficacité sur :
● la réduction des dysménorrhées ;
● la diminution des douleurs pelviennes se poursuit au moins sur 3 ans ;
● la diminution des ménorragies : un an après la pose, 10 à 30 % des
femmes sont en aménorrhée, 70 à 90 % des autres voient une nette dimi-
nution des saignements ;
● la diminution du volume utérin au moins sur les 3 premières années ;
● l'amélioration de la qualité de vie des femmes.
En pratique
ADÉNOMYOSE
Asymptomatique Symptomatique
Fiche 65
Endométriose
L'endométriose concerne environ 5 à 10 % de la population féminine. Elle peut
être responsable de douleurs pelviennes chroniques invalidantes. Cette patho-
logie étant hormonodépendante, les contraceptions hormonales peuvent être
bénéfiques sur les symptômes cliniques. La contraception doit, outre assurer
l'effet anti-ovulatoire, ne pas aggraver l'endométriose voire la stabiliser et en amé-
liorer les symptômes invalidants. La symptomatologie étant majeure en période
menstruelle, une aménorrhée thérapeutique constitue habituellement l'objectif à
atteindre dans ce contexte.
Définition
Présence de tissu endométrial fonctionnel (glandes et stroma) en dehors de la
cavité utérine et du myomètre.
■ De nombreux organes peuvent être le siège de lésions endométriosiques.
■ Les localisations les plus fréquentes sont le péritoine pelvien, les ovaires, et la
cloison rectovaginale.
■ Des localisations thoraciques (diaphragme, plèvre) ont été rapportées, à l'ori-
gine de pneumothorax cataméniaux.
■ Au niveau digestif, les localisations rectales, sigmoïdiennes et iléocoliques
droites sont les plus fréquentes.
■ Des localisations ombilicales et musculaires notamment au niveau des muscles
abdominaux ont aussi été décrites.
Sur le plan anatomique les lésions sont classées en trois catégories :
■ L'endométriose superficielle comportant des implants péritonéaux, localisés
principalement dans le pelvis.
■ L'endométriose profonde infiltrant la musculeuse des organes pelviens, initiale-
ment le torus utérin, les ligaments utérosacrés, les culs-de-sac vaginaux (en particu-
lier le cul-de-sac postérieur), et les organes de voisinage (rectum, uretères, vessie).
■ L'endométriome correspondant à la localisation ovarienne de l'endométriose
se traduisant par la présence d'un kyste ovarien de nature endométriosique.
Ces trois formes d'endométriose peuvent coexister traduisant une maladie sévère.
Physiopathologie
Encore débattue, plusieurs hypothèses ont été avancées :
■ Hypothèse principale : implantation de matériel endométrial provenant du
reflux menstruel dans la cavité péritonéale par les trompes. Cependant, ce reflux
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Pathologies gynécologiques bénignes 251
survient de façon physiologique chez près de 90 % des femmes, mais seul un faible
pourcentage de femmes développera une endométriose.
■ Hypothèse de la métaplasie cœlomique : les lésions endométriosiques de la
cavité pelvienne proviendraient de la différenciation de cellules mésothéliales en
tissu endométrial-like.
■ Hypothèse du passage veineux ou lymphatique de cellules endométriales infil-
trant secondairement d'autres organes.
■ Hypothèse de transformation de cellules-souches pluripotentes sanguines en
cellules endométriales ectopiques.
■ De très probables facteurs de susceptibilité individuelle, notamment géné-
tiques, pourraient intervenir dans le développement de cette maladie.
■ Enfin, l'impact de certaines expositions environnementales, notamment des
perturbateurs endocriniens, est fortement soupçonné.
Épidémiologie
Descriptive
■ Concerne environ 5 à 10 % de la population féminine en âge de procréer.
■ Prévalence dépendant des populations étudiées :
● 5 à 21 % chez les femmes ayant des douleurs pelviennes chroniques ;
● 4 % environ chez les femmes asymptomatiques opérées pour ligature de
trompes.
■ Prévalence variable en fonction de l'âge de découverte de l'endométriose ou
dans certaines circonstances cliniques :
● 62 % d'endométriose diagnostiquée chirurgicalement chez des adoles-
centes explorées pour douleurs pelviennes ou dysménorrhée ;
● 75 % dans le sous-groupe des adolescentes ayant des douleurs pel-
viennes chroniques résistantes aux thérapeutiques classiques ;
● 9 à 50 % en cas d'exploration d'une infertilité primaire.
■ Prévalence de 8 à 12 % an cas de localisations digestives.
COP
Dans le cas de l'endométriose superficielle ou profonde
Diminution significative des dysménorrhées et des douleurs pelviennes non
cycliques lors de l'utilisation d'une COP en continue par rapport à une COP utili-
sée de façon cyclique.
Dans le cas des endométriomes
Réduction significative des récidives postopératoires, de la vitesse de croissance
des endométriomes et de leur diamètre lors de l'utilisation d'une COP (cyclique
ou continue) comparativement à un traitement placebo.
Globalement
■ Pas de supériorité d'une COP par rapport à une autre.
■ Supériorité très probable de l'utilisation en continu par rapport à une prise
cyclique
■ COP représente la contraception de première intention dans l'endométriose
en raison de :
● son efficacité ;
● sa bonne tolérance ;
● son faible coût.
CP
Peu de données publiées concernant l'impact des contraceptions progestatives
sur la maladie endométriosique.
CP microprogestative et implant
■ Comparaison désogestrel et COP (EE + désogestrel) : pas de différence signifi-
cative en termes de diminution des douleurs pelviennes chez des femmes ayant
une endométriose modérée (stade I ou II) et souffrant de dysménorrhées et de
douleurs pelviennes en post-opératoire.
En pratique (algorithme)
ENDOMÉTRIOSE
Asymptomatique Douloureuse
Douleur ou aggravation
des lésions
Fiche 66
Fibromes utérins
Les fibromes utérins, pathologie le plus souvent bénigne du corps de l'utérus, sont
des anomalies fréquentes des femmes en âge de procréer, en particulier entre 35
et 45 ans. Ils sont parfois source de symptomatologie inquiétante pour la patiente,
notamment méno-métrorragies ou douleurs pelviennes. Leur hormono-dépen-
dance impose un choix adapté de la contraception.
Définition
■ Lésionsbénignes du corps de l'utérus développées à partir des cellules
myométriales.
■ Asymptomatiques dans 50 à 80 % des cas.
Si deux chiffres sont accolés par un trait d'union, ils définissent, la localisation par
rapport à l'endomètre et la séreuse.
Épidémiologie
■ Estimation de la prévalence difficile en raison des nombreuses formes
asymptomatiques.
■ Prévalence :
● environ 20 % chez les femmes de 30 ans ;
● environ 50 % chez les femmes de 50 ans ;
● diminution après la ménopause ;
● ces éléments évoquent l'hormonodépendance de ces tumeurs bénignes
en relation avec la présence de récepteurs hormonaux.
En pratique (algorithme)
Fibromes utérins
Fiche 67
Kyste fonctionnel ovarien
De survenue fréquente chez les femmes en période d'activité génitale, les kystes
fonctionnels ovariens sont par définition toujours bénins disparaissant sponta-
nément. Cependant, ils peuvent récidiver, entraîner des gênes ou des douleurs
pelviennes. Exceptionnellement, des torsions ou des ruptures avec risque hémor-
ragique peuvent en faire de réelles urgences chirurgicales. Certaines contracep-
tions augmentent le risque de kyste fonctionnel. Le choix contraceptif doit donc
être bien adapté, certaines contraceptions hormonales s'avérant fort utiles dans
ce contexte.
Épidémiologie
■ Estimation de l'incidence difficile car les kystes sont habituellement asympto-
matiques.
■ Enquête PMSI ancienne évalue à 25 % des kystes opérés ceux qui sont
fonctionnels.
■ Incidence estimée à 7 % au Danemark sur des examens systématiques chez des
femmes en bonne santé :
● 1 % avec DIU ;
● 9,5 % sans aucune contraception ;
● 2 % avec contraception hormonale.
CP (microprogestative)
■ Peu d'études estimant ce risque.
■ Risque existant avec les trois voies d'administration (orale, sous-cutanée,
intra-utérine).
■ Augmentation possible du risque en cas de faible puissance de blocage de
l'axe gonadotrope : en théorie plus important avec le lévonorgestrel qu'avec le
désogestrel.
■ Grande et imprévisible variabilité inter-individuelle.
CP (macroprogestative)
■ Représente un des traitements proposés en cas de symptômes invalidants
(douleur, gêne fonctionnelle, etc.).
■ Repose sur la pratique clinique sans support scientifique validé.
■ Prescription hors AMM dans un but contraceptif.
COP
■ Utilisée fréquemment devant l'apparition de kyste fonctionnel.
■ Pas de preuve scientifique d'une amélioration en termes de réduction du délai
de disparition des kystes.
■ Préférer les COP ayant un fort pouvoir antigonadotrope Ë éviter les COP les
plus faiblement dosées ou les COP triphasiques.
Fiche 68
Syndrome des ovaires polykystiques
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une pathologie endocrinienne
fréquente dont la définition a récemment évolué. Les signes cliniques d'hyperandro-
génie, souvent présents, guident le choix contraceptif. En effet, certaines contracep-
tions mal adaptées sont susceptibles de les aggraver. À l'inverse, une contraception
appropriée permet, de plus, de traiter les manifestations d'hyperandrogénie du SOPK.
Définition du SOPK
Déterminée lors du consensus de Rotterdam en 2003 et réadaptée plus récem-
ment par une équipe internationale en 2014, ce syndrome associe de façon
variable les signes suivants :
■ Des troubles du cycle et de l'ovulation :
● cycles irréguliers ;
● spanioménorrhée parfois extrême (1 à 3 cycles par an) ;
● aménorrhée qui peut parfois être primaire révélant alors le SOPK ;
● dysovulation ;
● anovulation : SOPK découvert parfois dans un bilan d'infertilité.
■ Des signes cliniques et/ou biologiques d'hyperandrogénie :
● cliniques : hirsutisme, acné, alopécie frontale (golfes temporaux),
clitoridomégalie, etc. ;
● biologiques : augmentation des androgènes : testostérone et delta-4
androstènedione.
■ Des signes échographiques ovariens :
● définition 2003 : au moins 12 follicules de 2 à 9 mm par ovaire et/ou
volume ovarien augmenté (> 10 cm3) ;
● définition 2014 : au moins 19 à 25 follicules antraux par ovaire (visualisés
par un appareil d'échographie récent donc plus performant).
■ Pas d'autre étiologie expliquant l'hyperandrogénie ou les troubles du cycle
(hyperprolactinémie, bloc surrénalien en 21 hydroxylase, etc.).
Certaines formes de SOPK sont associées à un syndrome métabolique (dyslipidé-
mie, obésité abdominale, augmentation de la pression artérielle, etc.). Sa recherche
est fondamentale dans le contexte de prescription d'une contraception afin de ne
pas aggraver un risque vasculaire potentiel.
Épidémiologie du SOPK
■ Ce syndrome constitue probablement la pathologie endocrinienne la plus fré-
quente chez la femme en période d'activité génitale avec une prévalence variable
selon les études de 5 à 15 %.
■ Il est probablement sous-diagnostiqué, en l'absence de signes cliniques
majeurs.
■ La fréquence du syndrome métabolique associé varie de 30 à 50 % selon les
séries.
En pratique (algorithme)
Fiche 69
Mastopathies bénignes
Le terme de mastopathies bénignes regroupe de nombreuses lésions allant d'une
simple variante de la normale à de véritables pathologies. Deux lésions repré-
sentent la majorité des mastopathies bénignes. Il s'agit du classique fibroadénome
et des mastopathies fibrokystiques. Ces deux pathologies font l'objet d'un grand
nombre de publications en particulier dans le domaine de la contraception. Le
principal élément à prendre en compte, dans le contexte de la contraception,
serait l'augmentation potentielle du risque d'évolution vers un cancer du sein.
Fibroadénome
■ Simple :
● prolifération circonscrite fibroépithéliale d'origine lobulaire ;
● double composante : épithéliale et stromale.
■ Complexe : coexistence de plusieurs composantes histologiques :
● kystes > 3 mm,
● adénose sclérosante,
● fibrose floride,
● calcifications épithéliales.
■ Multiple correspondant à la poly-adénomatose mammaire :
● plus de cinq fibroadénomes par sein.
■ Géant : taille du nodule supérieure à 5 cm.
Mastopathies fibrokystiques
■ Nodule(s) palpable(s) dans le sein ou les seins, habituellement associé(s)
à des douleurs et tensions fluctuant avec le cycle menstruel et s'aggravant
progressivement.
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Pathologies gynécologiques bénignes 267
Épidémiologie
Difficile à estimer, l'incidence des deux principales mastopathies bénignes repose
sur différentes populations étudiées. Elle est en augmentation, notamment pour
les mastopathies fibrokystiques en raison du dépistage mammographique orga-
nisé du cancer du sein.
Fibroadénome
■ Séries autopsiques : 15–23 %.
■ Établissements spécialisés : 7 à 13 %.
■ Études épidémiologiques : 2,2 %.
■ Pic de fréquence entre 20 et 25 ans .
Mastopathie fibrokystique
■ Séries autopsiques : 44 %.
■ Études épidémiologiques : 8,8 %.
■ Pic de fréquence entre 40 et 45 ans.
Seules les mastopathies bénignes très proliférantes (hyperplasie) et les mastopa-
thies avec atypies sont associées à un risque plus important de cancer du sein et
doivent rendre prudent l'utilisation de contraception hormonale.
Diagnostic
■ Le plus souvent, nodule décelé cliniquement ou par imagerie.
■ Seule l'anatomopathologie par biopsie, permet un diagnostic histologique
précis.
■ Ainsi, environ :
● 70 % des femmes ayant une biopsie pour lésions bénignes ont des
lésions non prolifératives, n'augmentant pas le risque de cancer mammaire ;
● 26 % ont des lésions augmentant faiblement le risque de cancer
mammaire ;
● 4 % des hyperplasies avec atypies ;
● plus le nombre d'atypies est important, plus le risque de cancer du sein
est élevé.
Mastopathie fibrokystique
■ Diminution (potentielle) du risque d'apparition de mastopathies fibrokys-
tiques liée à l'utilisation des COP mais études discordantes et hétérogènes.
■ Impact de la durée d'utilisation des COP : effet protecteur si durée
d'utilisation > 24 mois.
■ Effet protecteur possible de la contraception sur les mastopathies non
proliférantes.
■ Mais :
● études hétérogènes pas d'étude avec les COP utilisées actuellement ;
● pas d'étude analysant les CP.
13
Risque carcinologique
PLAN DU CHAPITRE
■■ Fiche 70. Les prédispositions génétiques au cancer du sein et de l'ovaire
(mutations des gènes BRCA1 et BRCA2)
■■ Fiche 71. Les cancers
Fiche 70
Les prédispositions génétiques
au cancer du sein et de l'ovaire
(mutations des gènes BRCA1
et BRCA2)
Les progrès de la génétique et le développement de consultations spécialisées d'onco-
génétique amènent un nombre croissant de jeunes femmes à connaître leur statut
génétique vis-à-vis de certaines pathologies, notamment certains cancers. Ainsi, les
mutations des gènes BRCA1 (BReast CAncer 1) et BRCA2 (BReast CAncer 2) favo-
risent la survenue de cancers du sein et de l'ovaire. La balance bénéfice/risque de la
contraception hormonale doit être particulièrement évaluée dans ce contexte clinique.
Définition
Les femmes chez lesquelles il existe des antécédents familiaux importants tels que
plusieurs cas de cancers du sein et/ou de l'ovaire dans la famille, en particulier à
des âges précoces, sont susceptibles d'être porteuses d'une mutation des gènes
BRCA1 ou BRCA2. Ces prédispositions génétiques aux cancers sont déterminées
dans le cadre d'une consultation oncogénétique. Les femmes porteuses ont un
risque élevé de développer un cancer du sein et/ou de l'ovaire au cours de leur vie.
Risques cumulés (à l'âge de 70 ans) de cancer du sein et de l'ovaire selon le type
de mutation.
Mutation de BRCA1 Mutation de BRCA2
Risque cumulé de cancer 57 % (IC95 % = 47–66 %) 49 % (IC95 % = 40–57 %)
du sein
Risque cumulé de cancer de 40 % (IC95 % = 35–46 %) 18 % (IC95 % = 13–23 %)
l'ovaire
Épidémiologie
■ 5 à 10 % des cancers du sein de formes familiales.
■ 12 à 15 % des femmes testées seront porteuses d'une mutation BRCA1 ou BRCA2.
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Risque carcinologique 271
Contraceptions progestatives
■ Cancer du sein :
● en population générale : discrète augmentation du risque associée à
l'utilisation d'une CP ;
● chez les femmes mutées : aucune donnée.
■ Cancer de l'ovaire :
● en population générale : des études récentes suggèrent une diminution
du risque (peu d'études) ;
● chez les femmes mutées : pas de données.
En pratique (algorithme)
Fiche 71
Les cancers
Les inquiétudes exprimées par les femmes concernent souvent le risque éven-
tuel de cancer associé avec l'utilisation de la contraception, en particulier
hormonale. Le risque potentiel de cancer du sein représente leur plus grande
crainte alors même que la réduction de risque de certains cancers reste peu
connue. Une information des bénéfices des contraceptions hormonales,
notamment combinées, vis-à-vis de certains cancers, devrait faire l'objet d'une
diffusion plus large.
Nous avons choisi de résumer les nombreuses études portant sur ce sujet à
l'aide d'un tableau décrivant les avantages et inconvénients des différentes
contraceptions de façon très synthétique, permettant ainsi de répondre rapi-
dement aux questions de nos patientes. Il nous est apparu aussi important de
proposer une vision d'ensemble de la balance bénéfice-risque carcinologique des
contraceptions.
Épidémiologie en termes d'incidence des principaux cancers chez les femmes âgées
de 15 à 49 ans en France en 2012.
Type de Nombre % des Taux Nombre % des Taux de
cancer de cas cancers incidence de décès décès mortalité
incidents
Sein 10917 45,1 % 74,3 993 30,2 % 6,8
Côlon 1015 4,2 % 6,9 200 6,1 % 1,4
Col de 1403 5,8 % 9,6 223 6,8 % 1,5
l'utérus
Ovaire 594 2,5 % 4,0 131 4,0 % 0,9
Corps de 313 1,3 % 2,1 21 0,6 % 0,1
l'utérus
Source : Les cancers en France, Édition 2014 INCA.
CP
Les publications évaluant le risque carcinologique des différentes contraceptions
progestatives sont peu nombreuses. Quelques éléments semblent cependant
émerger de cette littérature :
■ Discrète augmentation de risque de cancer du sein de même niveau que les
COP.
■ Diminution du risque de cancer de l'ovaire d'environ 30 %.
■ Diminution du risque de cancer de l'ovaire associée à l'utilisation du DIU-LNG
rapportée dans une publication très récente.
■ Diminution du risque de cancer de l'endomètre associée à l'utilisation du DIU-
LNG rapportée dans une publication très récente.