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IES Sevilla Este Département d’histoire Géographie

Fiche d’activités : Histoire et colonialisme

Document 1 : Un exemple d’innovation coloniale : le chemin de Fer Congo – Océan


Source : Vidéo de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) http://www.youtube.com/watch?v=EOm9pkQ5CcE

Question 1 : D’où provient cet extrait vidéo ? De quand date t’il et dans quelle pays a-t-il été
diffusé ?

Question 2 : Comment est représenté le colonisé africain selon l’image au début de l’extrait ?

Question 3 : Combien de temps a duré le chantier ? Quels sont les difficultés de constructions
mises en avant dans cet extrait ?

Question 4 : Selon le narrateur, quels sont les bénéfices qu’apportent ce chemin de fer ?

Document 2 : Entretien avec l’historien congolais Antoine Madounou

Journaliste : Pouvez-vous nous parler des conditions de recrutement pour la construction du Congo-Océan ?
Antoine Madounou : L’administration prévoyait le nombre de travailleurs dont elle avait besoin pour l’année à venir.
Par la suite, elle envoyait les miliciens dans les villages. Le chef de village africain recevait une récompense financière
pour le service rendu, l’incitant à fournir le nombre d’ouvriers demandés. Les plus jeunes d’entre eux étaient capturés
au lasso. Ceux qui le pouvaient fuyaient dans l’intérieur du pays, s’exposant aux bêtes sauvages de la forêt. Les
Africains utilisaient parfois des machettes pour se défendre. Les capturés voyageaient à pied jusqu’au site de Pointe-
Noire, tandis que le chef de subdivision européen était porté par deux ouvriers durant toute la durée du voyage sur un
"toye", sorte de carrosse en bois. […]
Journaliste : Le nombre de morts est aujourd’hui estimé entre 15 000 et 30 000 morts. Pensez-vous que les
conditions de travail « exécrables » y aient participé ?
Antoine Madounou : Ces morts sont liées aux conditions de travail forcé. Un ouvrier blessé était souvent mal soigné et
pouvait mourir de ses blessures. Certains mourraient d’épuisement. Il fallait creuser des souterrains et des tunnels de
plus de 3 km. Or, les miliciens armés n’hésitaient pas à frapper les ouvriers récalcitrants ou "trop lents" à leurs yeux.
C’est eux qui surveillaient la construction pour éviter les fuites. Lorsqu’elles se produisaient quand même, ils
n’hésitaient pas à tirer sur l’ouvrier pour l’arrêter. Ce n’est qu’à partir de 1928 que l’administration a mis en place des
machines pour aider les Africains. Avant celles-ci, tout le travail s’effectuait à la main, notamment dans la forêt !
Certains originaires du Tchad ont contracté des maladies tropicales qu’ils ont mal supporté, comme le paludisme. Les
Africains n’étaient pas bien traités. Peu de repos, pas de congés ni de ménagement, aucune considération. Mais ils
étaient relativement bien nourris, pour leur permettre d’être le plus efficaces possible. Ils travaillaient gratuitement et
de manière forcée. Selon les archives de la ville de Moffendjo, il y a eu 31,6% de décès en 1926 et 32,4% pour l’année
1927. Parmi le nombre de morts, il faut inclure les exécutions pour l’exemple de fuyards repris. Ce sont ces conditions
qui poussaient beaucoup d’ouvriers à la fuite.
Question 1 : Qui dirigeait les opérations de recrutement d’ouvriers ? Avec l’aide et le soutien
de qui ? Comment peut-on qualifier ce type d’enrôlement ?

Question 2 : Quelles étaient les conditions de travail de ces ouvriers ? Comment l’historien
qualifie t’il ce type de travail ?

Question 3 : De quoi mourraient les ouvriers ? Surligne tous les passages ou termes du texte
qui appartiennent au champ sémantique de la violence.

Question 4 : Les ouvriers étaient-ils bien nourris ? Pourquoi ?

Document 3 : Bilan économique de la colonisation française en Afrique

A la fin de la colonisation en 1960, la France avait bâti en Afrique 2 000 dispensaires, 600 maternités et 40 hôpitaux.
De plus, la France avait construit 18 000 kilomètres de voies ferrées, 215 000 kilomètres de pistes principales
utilisables en toutes saisons, plus de 50 000 kilomètres de routes bitumées. Elle laissait également 63 ports équipés
et 196 aérodromes.

Sur le plan de l’éducation dans les colonies, des efforts ont été accomplis par la métropole et on comptait deux
millions d’enfants scolarisés en Afrique noire - 16 000 écoles primaires et 350 établissements secondaires, collèges,
lycées, fonctionnaient. La France a porté également ses efforts vers la formation puisque 96 % des instituteurs
étaient Africains au moment de l’indépendance. Les 4 % restant sont représentés par 28 000 enseignants français,
soit un huitième du corps professoral national.

Au niveau de la santé, de nombreuses maladies ont été éradiquées, et la mortalité infantile a fortement diminué dans
toute l’Afrique noire colonisée. Déjà, dans les années 1920, le Dr Eugène Jamot avait largement contribué à
éradiquer la maladie du sommeil.

Contrairement aux idées reçues, les colonies africaines n’ont pas rapporté d’argent à la métropole. Certes, certaines
compagnies se sont enrichies et des particuliers ont fait fortune grâce à la colonisation, mais, dans le bilan final, elle
a ruiné à la fois la Maison France et surtout le continent africain. Les investissements dans les infrastructures et les
subventions aux productions agricoles ont coûté plus cher que ce que les colonies ont rapporté à la métropole.

Source : Empire colonial et capitalisme français, histoire d’un divorce, 2004, Jacques Marseille (professeur à la
Sorbonne, directeur de l’Institut économique et sociale)
Question 1 : Quel est la nature et le contexte d’écriture de ce document ?

Question 2 : Quels ont été les apports de la colonisation selon cet extrait ?

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