Vous êtes sur la page 1sur 3

Chapitre III Les traitements thermiques : Austénitisation des aciers

CHAPITRE III
LES TRAITEMENTS THERMIQUES :
AUSTENITISATION DES ACIERS

1. INTRODUCTION :
Il s’agit pour l’austénitisation proprement dite de porter l’acier à une température du
domaine de l’austénite, de manière que la structure devienne de l’austénite. Une austénitisation est
dite convenable lorsque les conditions permettent d’homogénéiser la température dans toute la
pièce et de mettre en solution solide tous les éléments d’alliage dans la structure CFC de
l’austénite. L’austénitisation précède l’opération de trempe. La possibilité de faire subir à un acier
un durcissement par trempe est soumise à deux conditions indispensables :
a.) Une condition métallurgique :
 Existence d’un domaine austénitique (  ) sur le diagramme d’équilibre, de manière à
pouvoir austénitiser l’acier en le portant à une température convenable.
 Existence de la transformation (    ) sur le diagramme d’équilibre : la ferrite (CC) est
la phase stable à température ambiante.
Les aciers pouvant subir une trempe martensitique ont, à l’ambiante, à l’état recuit, une
constitution formée de ferrite et de cémentite.
En contrepartie les aciers constamment ferritiques (exemple : X8Cr17) ou constamment
austénitiques (exemple : X6CrNi18-09) ne peuvent subir de durcissement par trempe : les
premiers parce qu’ils ne sont pas austénitisables, les seconds parce que la phase CFC est stable à
la température ambiante.
b.) Une condition thermique : possibilité de refroidir l’acier à une vitesse suffisante à partir de
l’état initial austénitique de manière à provoquer la formation des constituants hors d’équilibre
recherchés. On appelle trempe l’opération qui consiste à refroidir un produit ferreux plus
rapidement qu’à l’air calme.

Pour assurer une austénitisation convenable, il faut intervenir sur les paramètres qui
conditionnent, au cours de l’opération d’austénitisation, l’état de l’austénite. Il s’agit en effet de la
vitesse de chauffage VC, de la température d’austénitisation Ta, de la durée d’austénitisation ta.

2. VITESSE DE CHAUFFAGE :
L’opération de chauffage d’un acier à sa température d’austénitisation doit considérer en
particulier sa composition chimique, sa structure cristalline et surtout la forme de la pièce et ses
dimensions.
Le chauffage à une vitesse donnée VC entraîne automatiquement un gradient thermique
entre la surface et le cœur de la pièce, et un décalage dans la température de transformation
   . Ces deux facteurs sont d’autant plus importants que d’une part la vitesse de chauffage
est plus grande et d’autre part la conductibilité thermique est faible. Ils entraînent par état de
conséquence la naissance de contraintes internes d’autant plus importantes que l’acier est chargé
en carbone et en éléments d’alliage.

Lorsque le degré de formation des contraintes n’est pas important, les conditions de
chauffage sont plus souples. La pièce peut être soumise à un chauffage à la limite à vitesse rapide.
Lorsque en revanche, l’acier est confronté à la naissance d’une forte densité de contraintes,
il doit être soumis à un chauffage à vitesse lente. Il s’agit donc soit de chauffage continu ou de
chauffage par étape avec maintien isotherme à des températures intermédiaires.

Cours de science des matériaux (niveau 2) 17 GAMMOUDY. K


Chapitre III Les traitements thermiques : Austénitisation des aciers

3. TEMPERATURE D’AUSTENITISATION :
Le choix de la température d’austénitisation dépend du meilleur rendement du traitement.
Elle est fonction des propriétés du produit de transformation qui varient selon une austénitisation
complète ou partielle. L’austénitisation complète est souvent appliquée sur les aciers
hypoeutectoides non alliés et les aciers faiblement alliés pas trop chargés en carbone. Il faut noter
en outre que le niveau de température dans ce domaine influe sur la grosseur des grains
austénitiques et donc sur la qualité des propriétés après traitement. Quant à l’austénitisation
partielle, elle est appliquée sur les aciers hypereutectoides non alliés et plus particulièrement sur
les aciers faiblement et fortement alliés assez chargés en carbone (aciers à outils).

4. DUREE D’AUSTENITISATION :
L’austénitisation nécessite un temps de maintien ta à la température Ta pour
l’homogénéisation et la mise en solution totale des éléments d’alliages présents dans l’acier. Ce
temps est lié à Ta. Il est d’autant plus grand que Ta est plus petit dans l’acier et réciproquement. Ils
sont par ailleurs tous deux facteurs de grossissement des grains  lors de l’austénitisation avec un
avantage pour Ta.

5. GROSSEUR DU GRAIN Ga :
Le grossissement du grain austénitique est un phénomène thermiquement activé lié au
paramètre d’équivalence temps-température d’austénitisation.
1
 1 2.3 R 
Pa    Lg t a  en (K)
 T a H a 
-1 -1
où R=8.314 J.K .mol et H a est l’enthalpie d’activation du grossissement du grain austénitique
qui, pour les aciers faiblements alliés, a une valeur moyenne de 460 kJ.mol-1.
Interprétation du paramètre Pa : dans la zone de grossissement du grain  , des austénitisations
( Ta , t a ) correspondant à des valeurs identiques de Pa conduisent à des valeurs identiques de Ga
(austénitisations équivalentes).
Exemple : (850°C, 30min) et (875°C, 10min).

Ta (°C)

1200 Ga

1100 2
3
1000 4
Austénite non
5
homogène 6
900 7
 + Carb +  8
9
800  + perlite + 
Ferrite +perlite
700
10-2 10-1 1 10 102 103 ta (secondes)

Figure III.1 : Austénitisation isotherme de la nuance 35CrMo4

Cours de science des matériaux (niveau 2) 18 GAMMOUDY. K


Chapitre III Les traitements thermiques : Austénitisation des aciers

6. APPLICATION :
Etant donnée la figure III.1 visualisant l’effet des conditions d’austénitisation sur le grosseur du
grain de l’acier 35CrMo4.
1. On souhaite avoir une austénitisation complète (austénite homogène), Donner deux couples
équivalentes ( T a , t a ) conduisant à un grosseur de gain G=7.
2- Vérifier votre choix par le calcul.

Cours de science des matériaux (niveau 2) 19 GAMMOUDY. K

Vous aimerez peut-être aussi