THESE
Présentée devant
pour obtenir
LE GRADE DE DOCTEUR
FORMATION DOCTORALE : Génie Civil: Sols, Matériaux, Structures, Physique du Bâtiment
ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES POUR L’INGENIEUR DE LYON :
Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (MEGA) –ECL – INSA – UCBL
PAR
Hassan BAAJ
Ingénieur de l’Université de Damas - Syrie
er
Soutenue le 1 juillet 2002 devant la Commission d'Examen:
Cette thèse a été préparée au Laboratoire des Géomatériaux du Département Génie Civil et Bâtiment de l’Ecole
Nationale des Travaux Publics de l’Etat.
RESUME
Cette thèse sur le comportement des matériaux granulaires traités aux liants
hydrocarbonés a été réalisée au Département Génie Civil et Bâtiment (DGCB) de l'Ecole
Nationale des Travaux Publics de l'Etat. Elle s'inscrit dans le cadre d'une collaboration avec la
société TOTALFINAELF. Une partie de cette thèse a été réalisée dans le cadre du
programme RILEM WG3 du TC 182 pour l'étude de la fatigue des enrobés bitumineux.
Certains aspects ont également fait l'objet d'une collaboration avec le Laboratoire Central des
Ponts et Chaussées (LCPC).
La première partie de cette thèse concerne une étude bibliographique sur les matériaux
bitumineux, la fatigue des enrobés bitumineux et le phénomène d'autoréparation.
La deuxième partie présente la campagne expérimentale réalisée lors de cette thèse. On
présente la mise au point et la validation d'un essai homogène en Traction-Compression,
adapté à l'étude de la fatigue des enrobés bitumineux. L'essai est réalisé à température et à
fréquence constantes (10°C et 10 Hz), en mode de contrainte ou de déformation imposée.
Seize formulations différentes ont été testées.
Une étude menée sur les différents critères visant à prédire la durée de vie en fatigue des
enrobés bitumineux est présentée. L'approche du DGCB pour le calcul des taux
d'endommagement, a été appliquée sur les résultats de la campagne expérimentale.
Grâce à cette approche, l'influence de plusieurs paramètres de formulation des enrobés
bitumineux sur le comportement en fatigue a été mise en évidence.
Parallèlement, une partie de la campagne expérimentale a été réservée pour explorer le
phénomène d’autoréparation. Une série d’essais a été effectuée sur trois formulations
différentes en introduisant des périodes d’arrêt de sollicitation.
Finalement, Dans la dernière partie de cette thèse, une loi de dommage par fatigue est
proposée. Cette loi est intrinsèque et basée sur la méthode du DGCB. Elle prend en
considération la correction des effets parasites sur les valeurs du module et l'évolution non
linéaire de l'endommagement dans les essais de fatigue.
9
SUMMARY
This thesis on the fatigue behaviour of bituminous mixes was achieved at the
Département Génie Civil et Bâtiment (DGCB) of the École Nationale des Travaux Publics de
l'État. It lies within the framework of a collaboration with the company TOTALFINAELF. A
part of this study was achieved within the scope of the program RILEM WG3 of the
Technical Comity 182 for the study of fatigue of bituminous mixes. Some aspects of this
study were the object of collaboration with the Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
(LCPC).
The first part of this thesis concerns a bibliographical study on the bituminous materials,
the fatigue and the healing phenomenon in the bituminous mixes.
The second part presents the experimental campaign of this thesis. We present the
preparation and the validation of a homogenous traction – compression test, adapted for the
study of the fatigue of the bituminous mixes. The tests are carried out at constant temperature
and frequency (10°C – 10Hz), in control strain or control stress mode. Sixteen different
formulations have been tested.
A study performed on the different criteria aiming to predict the fatigue life of the
bituminous mixes is presented. The DGCB approach, for the determination of the damage
rates, was applied on the results of the experimental campaign. Using this approach, the
influence of different parameters of mixes formulation on the fatigue behaviour was clarified.
An other part of the experimental campaign was reserved to explore the healing
phenomenon of the bituminous mixes. A series of tests was carried out on three different
types of mixes with introducing rest periods.
Finally, in the last part of this work, a fatigue damage law is proposed. This law is
intrinsic and based on the DGCB method. It takes in consideration the correction of the
artefact effects on the values of the complex modulus and also the non-linear evolution of the
damage during the fatigue test.
10
11
TABLE DES MATIERES
RESUME 9
TABLE DES MATIERES 13
INRODUCTION GENERALE 17
PARTIE A : ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES 19
II.1 Généralités 39
II.1.1 Notations et définitions 39
II.1.2 Dispersion des durées de vie 41
II.1.3 Limite d’endurance 41
II.1.4 Cumul des dommages 41
II.1.5 Fonctionnement de la chaussée 42
9
II.5 Mécanisme de la fatigue 60
III.1 Introduction 77
III.3 Conclusion 87
10
V.2 Traitement des données et interprétation des résultats 112
V.2.1 Traitement des signaux 112
V.2.2 Calcul des caractéristiques mécaniques 114
V.2.3 Présentation graphique des résultats 115
V.2.4 Analyse des essais en terme d'endommagement 132
V.2.5 Validation d’un essai 136
VII.2 Correction des effets parasites dans les essais de fatigue 221
VII.2.1 Application sur les essais en mode de déformation 224
VII.2.2 Application sur les essais en mode de contrainte 226
11
12
13
INTRODUCTION GENERALE
La route est un élément essentiel à l’économie assurant le déplacement des personnes et
des biens. Ces dernières années, la croissance du transport par camions des matières premières
et des produits finis, a mis davantage à l’épreuve les réseaux routiers dans les pays européens.
Dans ce contexte, ces pays se voient dans l’obligation d’investir de plus en plus d’argent dans
l’entretien et l’amélioration de leurs réseaux routiers.
Il apparaît donc nécessaire d’approfondir les études menées sur les matériaux de
chaussées et en particulier, les bitumes et les enrobés bitumineux. Ces études doivent
s'appliquer à terme, au dimensionnement des chaussées. Un effort important se concentre dans
la compréhension, aussi bien au laboratoire que sur la route, de la performance des enrobés
bitumineux dans les chaussées tel que la résistance à l’orniérage, la résistance au retrait
thermique, la résistance à la fatigue, etc. Citons par exemple, le projet SHRP, lancé aux Etats
Unis (Strategic Highway Research Program) et en Europe, le comité technique PBM
(Performance of Bituminous Materials) de la Rilem (Réunion Internationale des Laboratoires
d’Essais sur les Matériaux).
C'est dans la maîtrise de ces performances fondamentales et particulièrement celle de la
résistance à la fatigue que l’on peut contribuer à accroître la durée de vie des couches de
roulement. La fatigue est l’un des principaux modes de ruine des chaussées bitumineuses. Ce
phénomène conditionne par ailleurs leur dimensionnement en France et ainsi que dans tous les
pays possédant une méthode rationnelle de dimensionnement.
Plusieurs types d’essais de laboratoire sont proposés afin d’obtenir les caractéristiques à
la fatigue des matériaux. Ces essais sont classés en deux grandes catégories : Les essais
homogènes et les essais non-homogènes. Les essais homogènes permettent d’avoir accès
directement aux contraintes et aux déformations donc à la loi de comportement. Par contre
pour les essais non-homogènes il faut postuler une loi de comportement et prendre en compte
la structure de l’éprouvette pour obtenir après des calculs souvent complexes les paramètres
de la loi de comportement. Les essais homogènes sont donc les plus pertinents pour décrire le
comportement des matériaux.
Une étude réalisée au Département Génie Civil et Bâtiment de l’Ecole Nationale des
Travaux Publics de l'Etat, en collaboration avec la société TOTALFINAELF, entre 1994 et
1998, a permis de développer une nouvelle méthodologie de détermination de
l’endommagement en fatigue des enrobés bitumineux soumis à une accumulation de cycles de
Traction-Compression. Cette étude a montré, pour la première fois, que le comportement en
fatigue des enrobés est indépendant du mode de sollicitation.
Dans le cadre de cette thèse, réalisée également en collaboration avec la société
TOTALFINAELF, la méthodologie du DGCB a été mise en œuvre dans un plan
d’expérience. Seize formulations différentes ont été testées afin d'étudier l'influence des
paramètres de formulation sur la fatigue. les paramètres étudiés sont les suivants :
- Le grade du bitume (trois pénétrabilités différentes).
- Le type du bitume (bitumes purs à différentes teneurs en fraction cristallisables, bitumes
modifiés aux polymères et niveau de modification, type des polymères, soufflage du
bitume).
- Teneur en liant.
17
- Teneur en mastic.
- Nature des fines.
Nous avons parallèlement étudié le phénomène d’autoréparation des enrobés
bitumineux . Ce phénomène, très peu étudié, est une caractéristique majeure des matériaux
traités aux liants hydrocarbonés par opposition à ceux traités aux liants hydrauliques. Un
protocole expérimental a été défini. Une série d’essais ont été effectués en introduisant des
périodes d’arrêt de sollicitation. L'influence de la température sur ce phénomène a été étudiée
en effectuant les périodes d'arrêt de sollicitation à trois températures différentes. Les résultats
des essais d'autoréparation, effectués sur deux enrobés, mettent en évidence l'importance de ce
phénomène.
Nous proposons également, dans cette thèse, une nouvelle loi de dommage par fatigue,
basée sur la méthodologie du DGCB. La loi proposée est une loi intrinsèque car elle ne
dépend pas du type de sollicitation. Elle prend en compte l'influence des effets parasites sur
les valeurs du module et l'évolution non linéaire de l'endommagement. Les paramètres de la
loi d'endommagement proposée se détermine à partir d'un petit nombre d'essai. Les résultats
obtenus avec cette loi sont très prometteurs.
Ce manuscrit comporte 3 parties :
La partie A : Cette partie est consacrée à l'étude bibliographique des matériaux
bitumineux (Chapitre I), du phénomène de la fatigue (Chapitre II) et du phénomène
d'autoréparation (Chapitre III).
La partie B : Dans le chapitre IV, nous présentons la mise au point et la validation
d'un nouvel appareillage expérimental développé au DGCB dans le cadre de cette thèse pour
l'étude de la fatigue des enrobés bitumineux. Les différentes formulations d'enrobés, testées
lors de la campagne expérimentale sont également présentées.
Le chapitre V s'emploie à étudier le phénomène de la fatigue des enrobés bitumineux.
Après une présentation des essais de fatigue effectués sur les différentes formulations, les
résultats de deux essais de fatigue en mode de contrainte et de déformation sont décrits. Une
étude sur les différents critères de fatigue et sur la méthode du DGCB est menée. Le dernier
paragraphe du chapitre V est consacré à l'étude de l'influence des paramètres de formulation
sur le phénomène de la fatigue.
Le chapitre VI est le dernier chapitre de la partie B. Il est consacré à l'exploration du
phénomène d'autoréparation dans les enrobés bitumineux. Une procédure est proposée pour la
réalisation des essais d'autoréparation. Des essais sont réalisés sur 3 formulations d'enrobés
différentes avec la procédure expérimentale présentée dans ce chapitre.
La partie C : Cette partie de la thèse s'intéresse à la modélisation et au développement
d'une loi d'endommagement par fatigue. La méthode du DGCB est employée et généralisée.
L'influence des effets parasites est éliminée dans les résultats bruts des essais. Cette correction
est appliquée sur les résultats obtenus pour deux types d'enrobé. La loi proposée est une loi
intrinsèque car elle ne dépend pas du type de sollicitation. Ses paramètres peuvent être
déterminés à partir des résultats des essais effectués en mode de déformation ou en mode de
contrainte.
Les résultats de traitement des essais de fatigue ainsi que des essais d'autoréparation
sont présentées dans les annexes de cette thèse.
18
19
PARTIE A
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
21
22
I GENERALITES SU R LES ENROBES
BITUMINEUX
I.1 COMPOSITION DES ENROBES
L’enrobé bitumineux est un mélange dans une proportion choisie de granulats et de liant
hydrocarboné. Dans ce mélange, le liant hydrocarboné est principalement responsable de la
cohésion tandis que le squelette minéral constitué par les granulats assure la rigidité de
l’ensemble.
23
La forme d'un élément granulométrique est définie par ses trois caractéristiques
dimensionnelles principales : l'épaisseur, la grosseur et la longueur.
Les éléments de mauvaise forme se fragmentent plus facilement, ils diminuent la
maniabilité et le compactage devient plus difficile. Ces éléments ont tendance à prendre de
préférence une orientation qui rend proche de l'horizontale leurs plus grandes dimensions
(inconvénient de glissance pour les enduits et les enrobés).
L'angularité est une qualité beaucoup plus fondamentale que la forme. En effet, les
éléments qui présentent des faces se coupant avec les angles vifs, augmentent l'angle de
frottement interne du matériau et diminuent sa maniabilité ce qui a deux effets opposés : le
compactage est plus difficile, mais si on réussit celui-ci, la stabilité est plus élevée. Compte
tenu des progrès effectués par les compacteurs, l'angularité est devenue une qualité importante
[43].
Nous citons quelques essais de laboratoire permettant de déterminer certains
caractéristiques mécaniques des granulats :
- Résistance à la fragmentation (chocs) :
Elle est mesurée par le coefficient de "Los Angeles". Cette mesure est destinée à évaluer
la résistance des granulats à la fragmentation sous l'action du trafic.
- Résistance à l'attrition et à l'usure:
L'essai utilisé est le Micro Deval à sec ou en présence d'eau. Cette mesure ayant pour but
de chiffrer l'usure qui se produit d'une part entre les gravillons entre eux dans une assise et
d'autre part entre le pneumatique et le granulat à la surface des revêtements. Comme l'usure
est très influencée par la présence d'eau, l'essai le plus représentatif est le Macro Deval en
présence d'eau.
- Résistance au polissage:
Cet essai permet de chiffrer la résistance au polissage des gravillons utilisés pour les
couches de surface. On utilise une machine à tambour sur lequel sont disposées des plaques
support de granulat.
24
0 sec 5 sec
penetration
100g
100g
25
163°C pendant 30 minutes. On mesure ensuite les propriétés habituelles du liant :
pénétrabilité et température de ramollissement bille et anneau. Ces valeurs, dites après PAV,
sont alors comparées aux valeurs initiales et aux valeurs obtenues après RTFOT.
Pression
d'air Sonde de
température
bitume
Rack
Récipient sous d'éprouvettes Plateau
pression d'éprouvette
26
Type de l'essai But de l'essai
Dynamic Shear Rheometer (DSR)
Mesurer les propriétés du liant à
(Rhéomètre de cisaillement hautes et moyennes températures
(1)
dynamique)
Mesurer les propriétés du liant à
Rotational Viscometer (RV)
hautes températures
Bending Beam Rheometer (BBR) Mesurer les propriétés à Basse
(Essai de flexion de poutre) température
tableau 1: Les essais mécaniques sur les liants. (1) terme impropre
SHRP classe ces essais selon la température de l'enrobé et selon le phénomène à étudier.
Ce classement est présenté dans la figure 4.
DTT – BBR : fissuration à basse
Température.
RV : Construction.
- 20 20 60 135
Température de l'enrobé °C
Les propriétés mécaniques peuvent être déduites de l’analyse des résultats d’essais de
laboratoire. Ces essais, qui sont normalisés lorsqu’ils servent au dimensionnement, sont
effectués dans des conditions bien définies de température et sollicitation. Ils sont réalisés sur
des éprouvettes confectionnées en laboratoire ou éventuellement prélevées sur place.
Les essais pour caractériser les propriétés mécaniques des enrobés sont nombreux et
divers, il est néanmoins possible de les classer en différentes catégories. Une première
classification en trois catégories qui est plus liée à l’interprétation de l’essai qu’à sa nature, est
proposée par BONNOT (1973,1984) [10et 11]. Une seconde classification proposée par DI
BENEDETTO (1990), introduit deux catégories d'essai: Les essais homogènes et les essais
non homogènes [20].
27
I.3.1 CLASSIFICATION SELON LE TYPE D’INTERPRETATION
CONSIDERE
La première catégorie est celle des essais empiriques dans lesquels le mode de
sollicitation est très différent de celui existant dans la chaussée. Ces essais ne permettent pas
de déterminer une propriété intrinsèque du matériau. La relation entre la propriété d’usage et
le résultat de l’essai ne peut pas être déterminée de façon théorique.
Pour la propriété d’usage "résistance à l’orniérage", l’exemple type d ‘essai de cette
catégorie est l’essai de MARSHALL. Ces essais ne peuvent être considérés comme valables
que si on a l’assurance que le classement obtenu pour les matériaux est le même que celui qui
se produit dans la chaussée sous l’effet des sollicitations réelles, au moins pour une gamme
donnée de sollicitation. La propriété d’usage est fonction de paramètres liés au matériau (sa
composition) et de paramètres liés à l’usage (les charges, la température, la vitesse de
circulation).
La deuxième catégorie est dénommée : essais de simulation. Cette catégorie d’essai
correspond à une première voie qui peut être suivie pour améliorer la représentativité des
essais, celle qui consiste à utiliser des sollicitations les plus proches possibles, bien qu’à
échelle réduite, de celle existant dans la chaussée. Malheureusement, ils restent empiriques car
les sollicitations appliquées dans ces essais sous charge roulante sont suffisamment complexe,
notamment quant aux conditions aux limites, pour qu’il ne soit pas possible d’en déduire de
façon théorique la réponse aux sollicitations réelles.
La troisième catégorie d’essai est celle des essais de détermination. Elle correspond à
une voie toute différente suivie pour assurer la représentativité des essais. Elle consiste à les
choisir de telle sorte que l’on puisse passer, par une méthode théorique, de leurs résultats à la
propriété d’usage désirée. Cela nécessite une modélisation de la structure de la chaussée, et la
connaissance des lois de comportement de l’enrobé ; cette modélisation et ces lois peuvent
d’ailleurs être seulement approchées. Ces essais utilisent des sollicitations simples,
parfaitement définies, et permettent de déterminer les propriétés intrinsèques des matériaux,
c’est-à-dire indépendantes des conditions d’essai. Cette voie semble la plus prometteuse.
28
On peut conclure que les essais homogènes semblent plus pertinents pour décrire le
comportement du matériau. En effet, leur analyse conduit plus facilement à définir les
paramètres de comportement.
(a) (b)
29
Pour minimiser ces effets, on réalise souvent les essais sur des échantillons prélevés à
cœur du matériau. Dans les calculs de dimensionnement routier, on fait l’hypothèse
d’isotropie du matériau.
- Viscoélasticité :
L’enrobé bitumineux hérite des caractéristiques viscoélastiques du liant qu’il contient.
C’est un matériau viscoélastique thermosusceptible.
Lorsque les charges sont appliquées très lentement, il présente un comportement à
prédominance fluide visqueux. Lorsqu'elles sont appliquées très rapidement, il présente un
comportement pratiquement élastique. Entre ces deux cas de figure extrêmes, il présente un
comportement viscoélastique dont la linéarité dépend du niveau de déformation.
- Linéarité :
On considère que les enrobés bitumineux présentent un domaine de sollicitation pour
lequel leur comportement est linéaire (figure 12). C’est dans le domaine de linéarité que sont
réalisées les mesures du module des matériaux bitumineux. Ceci nécessite d’appliquer des
petites déformations [42], [35].
L’hypothèse d’un comportement viscoélastique linéaire des enrobés bitumineux suppose
la validité du principe de superposition de BOLTZMANN. Ce principe suppose que la
réponse d'un matériau à une sollicitation composée d'un certain nombre de sollicitations
élémentaires est la somme des réponses à chacune des ces sollicitations élémentaires [60].
Dans cette hypothèse, il existe plusieurs modes de mesure de la rigidité des enrobés. Les
modes les plus fréquents sont le mode temporel où on applique une charge quasi statique et le
mode fréquentiel où on applique une charge sinusoïdale. Il existe aussi des modes mixtes
reposant généralement sur des méthodes en "impulsions", c’est à dire avec contrôle de la
valeur maximale de sollicitation appliquée mais sans réel pilotage de la loi de chargement
comme dans les deux cas précédents.
L’hypothèse de comportement viscoélastique linéaire des enrobés bitumineux est utilisée
pour décrire de façon fine la réponse temporelle de ces matériaux. On l’utilise, par exemple,
pour retrouver par le calcul l’allure des signaux de déformations transversales ou
longitudinales mesurées à la base des couches bitumineuses au passage des charges roulantes
[36], où lorsque l’on veut évaluer la dissipation visqueuse liée à l’accumulation des
sollicitations.
Dans certains cas, on se contente de l’hypothèse d’élasticité linéaire pour décrire le
comportement du matériau. Cette hypothèse est utilisée pour le calcul des contraintes et des
déformations dans les couches bitumineuses, dans le cadre de dimensionnement des chaussées
en France [49].
- Influence de la température :
La température est un paramètre déterminant sur le comportement du matériau
bitumineux. En effet, comme le liant entre dans sa composition, l’enrobé bitumineux est
thermosusceptible, c’est à dire que ses propriétés dépendent fortement de sa température.
A température basse, l’enrobé possède sous sollicitation usuelle (trafic routier) une
rigidité élevée et il peut se montrer fragile.
30
A température élevée, il présente un module faible et une déformabilité importante. Ces
propriétés peuvent être responsables du phénomène d’orniérage qui peut être accentué par une
faible vitesse de sollicitation.
31
σ (t ) = Im[σ * (t )] avec σ * (t ) = σ 0 .eiωt
E * est appelé le module de rigidité, sa valeur est utilisée dans le dimensionnement des
chaussées.
L’angle ϕ est compris entre 0 et π / 2 . Il caractérise le comportement visqueux du
matériau. Sa valeur donne une idée sur la prédominance élastique ou visqueuse du
comportement Pour un matériau parfaitement élastique, ϕ est nul, et le module devient un
nombre réel.
On peut distinguer la partie élastique et visqueuse du module complexe en séparant ses
parties réelle et imaginaire en utilisant l’écriture suivante :
E* = E1 + i.E2
Dans cette formule E1 est la partie réelle du module complexe. Elle est en phase avec la
contrainte et représente la partie récupérable de l’énergie emmagasinée. E2 est la partie
imaginaire correspondant à un comportement visqueux irréversible
Le module complexe permet de généraliser aux corps viscoélastiques, les lois
mécaniques en principe réservées aux seuls corps élastiques.
Une autre caractéristique importante est le coefficient de POISSON qui intervient dans
le dimensionnement des chaussées et permet d’évaluer les déformations latérales.
La déformation latérale d’un corps viscoélastique linéaire soumis à un chargement
sinusoïdal est aussi sinusoïdale avec la même pulsation mais déphasée de β par rapport à la
déformation axiale.
Si l’on considère une sollicitation en mode de déformation du type :
ε 1* (t ) = ε 01 .e iωt
La déformation latérale sera :
ε 3* (t ) = ε 03 .e i ( wt + β )
Le coefficient de POISSON complexe se définit par :
ε 03 iβ
ν = − 1 .e
*
ε0
ν * est à priori un nombre complexe, cependant, des expériences de mesure directe de
ν à partir de mesure de déformation volumique sur des essais en traction-compression avec
pression de confinement [15] ou sans pression de confinement [31] tendent à montrer que la
32
valeur de l’angle β est égale sinon très proche de 180°. La déformation latérale se trouve donc
en opposition de phase avec la déformation axiale et le coefficient de POISSON est un
nombre réel.
Pour les matériaux bitumineux testés, sa valeur varie entre 0.2 et 0.44 selon la
température et fréquence.
33
figure 7: Les courbes isothermes [27].
Ces courbes permettent d’apprécier les propriétés mécaniques des enrobés, qui sont
utilisées pour les calculs rationnels des chaussées au travers des formules empiriques ou
d’abaques.
Par ailleurs, indépendamment de cet aspect pratique, la pente d’une isotherme permet
d’estimer la susceptibilité cinétique à une température donnée, c’est-à-dire la variation du
module avec la durée de sollicitation.
34
100000
0°C
10000
|E*| (MPa)
10°C
20°C
1000 30°C
40°C
master curve
a (40 °C)
100
0,00001 0,001 0,1 10 1000 100000
35
I.5.3.3 LES COURBES ISOCHRONES
Il s’agit du même type de présentation que les courbes isothermes (figure 7) en inversant
les paramètres fréquence et température mais exprimée en coordonnées semi-logarithmiques.
La figure 9 présente un exemple pour cette représentation [27].
10000
-10°C
0°C
E2 (Mpa
10°C
5000
20°C
30°C
40°C
0
0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000
E1 (MPa)
36
module. Pour effectuer le calage pour les faibles valeurs du module, on utilisera la
présentation de l’espace de BLACK.
-10°C
100000
0°C
10°C
|E*| (MPa)
10000
20°C
30°C 1000
40°C
100
80 60 40 20 0
Phase angle (°)
37
38
II PHENOMENE DE LA FATIGUE DES
ENROBES BITUMINEUX
Selon le niveau de sollicitation et le nombre de cycles appliqués, l’enrobé présente trois
types de comportement (figure 12) :
log |ε|
Rupture
Influence de la
-2 Non température
Orniérage
linéaire (Si cycle en contrainte
à partir de 0)
Déformabilité
-4
Viscoélasticité FATIGUE
linéaire (VEL)
-6
1 2 3 4 5 6 log(N)
figure 12: Essais homogènes sur les enrobés (Température 20°C) [20].
- Pour un faible nombre de chargements et des déformations de quelques pourcents, l’essai
est un essai de déformabilité et on observe un comportement fortement non-linéaire.
- Pour des chargements comprenant quelques centaines de cycles et des déformations
faibles (<10-4) le comportement est considéré, en première approximation, viscoélastique
linéaire.
- Lors de chargement de plusieurs milliers de cycles et sous faibles déformations, des
phénomènes d’endommagement apparaissent, le matériau se fatigue.
Les enrobés bitumineux sont soumis, sur la route, à des sollicitations de courte durée à
chaque passage d’un véhicule lourd. Ainsi, la chaussée, qui se comporte comme un matériau
rigide reposant sur un support déformable, est soumise à des efforts de flexion. Des
contraintes de traction apparaissent alors à la base de la chaussée et sont répétées à chaque
passage de roues. Vu que l’enrobé bitumineux résiste moins en traction qu’en compression,
dans le cas de passage d’un grand nombre de véhicules, les fissures seront amorcées à la base
de la chassée due au phénomène de fatigue.
Dans la suite de notre étude bibliographique, après des généralités sur le phénomène de
fatigue, nous allons décrire les approches existantes en laboratoire pour étudier ce phénomène,
afin de trouver les avantages ainsi que les limites de chacun des essais.
II.1 GENERALITES
39
Ce phénomène est rencontré fréquemment dans de nombreux domaines industriels qui
mettent en jeu des sollicitations cycliques :
- Sollicitation par flexion alternée d’une pièce tournante (essieu)
- Sollicitation par vibrations (avions, ouvrages d’art)
- Sollicitation de la carlingue des avions par des cycles de pressurisation, dépressurisation à
chaque vol.
Les premières études fondamentales du phénomène de fatigue en laboratoire ont été
entreprises en 1852 par WÖHLER sur les métaux. A l’heure actuelle, ce sont les matériaux
pour lesquels on dispose des connaissances les plus étendues sur ce sujet. Egalement, la
fatigue des bétons, des matériaux routiers et plus généralement d’un grand nombre de
matériaux composites ont fait l’objet de nombreuses études.
L’essai classique, permettant de caractériser le phénomène de fatigue consiste à
soumettre une éprouvette de matériaux à étudier à des sollicitations répétées et à noter le
nombre de cycles entraînant la rupture de l’éprouvette, appelé "durée de vie".
La représentation classique des résultats de l’essai est la courbe de fatigue ou la courbe
de WÖHLER (figure 13). Cette courbe fait correspondre une durée de vie à la sollicitation
exercée, qui peut être une contrainte ou une déformation imposée.
(σ ou ε ) ou LOG (σ ou ε )
Log N
figure 13: Courbe de WÖHLER
La courbe de fatigue est présentée dans une échelle logarithmique ou semi-
logarithmique. C’est l’axe du nombre de cycles ou la durée de vie qui est en logarithme
puisqu’il couvre une plage importante pouvant aller de quelques milliers à plusieurs millions
de cycles.
L’équation de la courbe obtenue est souvent considéré de la forme :
S = A. N − B
ou
log(S ) = α − β . log( N )
avec :
S : la sollicitation imposée (contrainte ou déformation imposée) ;
N : la durée de vie correspondante ;
40
A, B ( α , β ) : les constantes de l'équation.
Lf
Log N
figure 14: Limite d'endurance ou limite de fatigue.
41
énergétique [3]. Le côté simple et pratique de cette loi fait qu’elle est aussi bien employée
pour les métaux que pour les enrobés. Nous la traitons dans la suite.
On considère d’abord le cas d’application successive de deux sollicitations : soit N 1 la
durée de vie sous la sollicitation d’amplitude S1 et N 2 la durée de vie sous la sollicitation
d’amplitude S 2 . Si le matériau a déjà subi n1 fois la sollicitation d’amplitude S1 le problème
sera de trouver le nombre n 2 qu’il peut encore supporter la sollicitation d’amplitude S 2 avant
sa ruine.
D’après la loi de MINER qui nous donne une solution approchée, le nombre n 2 est tel
n1 n2
que : + =1
N1 N 2
Cette loi se généralise pour plusieurs séquences de sollicitations aux diverses
amplitudes :
ni
∑N =1
i
L’expérience montre que pour la plupart des métaux et divers matériaux comme l’enrobé
bitumineux, cette loi ne s’adapte pas. D’après les expériences de MINER qui lui ont permis
d’élaborer sa loi, cette somme varie entre 0.61 et 1.45.
D’après FRANCKEN [33], la loi de MINER est applicable avec une précision
acceptable à des conditions de sollicitation aléatoires tant qu’il n’y a pas de périodes de repos.
Il y a deux aspects qui doivent être envisagés dans la loi de cumul des dommages :
a) L’ordre avec lequel on applique les sollicitations :
En général, la durée de vie est plus élevée si les sollicitations d’amplitude croissant se
succèdent. Dans le cas de deux sollicitations S1 suivi par S2 on aura :
- Si S1 > S 2 la rupture par fatigue se produit pour n1 n2
+ ≤1
N1 N 2
b) L’autoréparation :
Dans le cas des chaussées, les sollicitations dues au trafic sont suivies par des temps de
repos plus ou moins longs. Pendant ce temps de repos, l’enrobé bitumineux récupère une
partie ou toute sa résistance endommagée. La durée de vie augmente et il faut donc en tenir
compte de ce facteur anti-dommage dans une loi d’additivité des dommages.
On rappelle que malgré ces limitations, dans le dimensionnement des chaussées, la loi de
MINER est fréquemment utilisée. Cela est dû à sa simplicité. En outre, les écarts constatés
ont peu d’influence sur l’épaisseur de chaussées obtenue dans les calculs.
Il reste à mettre au point des lois de cumul des dommages qui s’adaptent mieux aux
enrobés bitumineux.
42
II.1.5 FONCTIONNEMENT DE LA CHAUSSEE
Le passage d’un véhicule engendre des contraintes de traction et de compression dans les
différentes directions des couches de la chaussée. Chaque couche de la chaussée est assimilée
à une poutre qui subit des flexions sous l'effet du trafic (figure 15).
Les compressions répétées sous le passage de la charge peuvent induire des déformations
permanentes qui, si elles sont importantes, se traduisent par un orniérage à la surface de la
chaussée.
Les tractions répétées à la base des couches d'une chaussée, sous l'effet du passage des
véhicules, engendrent des "micro" dégradations qui s'accumulent et peuvent entraîner la ruine
du matériau par fatigue. Alors, la direction de contrainte qui nous intéresse, et qui est
principalement à l’origine des fissurations par fatigue, est celle qui se trouve parallèle à l’axe
de roulement (ou l’axe de la chaussée). Ce point sera détaillé dans la suite.
43
figure 16 : Positionnement d’une jauge axiale à la base d’une chaussée (point A), à une
profondeur d pour étudier les déformations dues au passage d’une roue à une vitesse V.
Lors de l’approche de la charge, ce point est soumis à une contraction puis à une
extension quand la charge est suffisamment proche du point A. l’allure générale du signal
obtenu (figure 17) est presque symétrique mais avec une plus faible amplitude pour la partie
du signal qui présente la contraction lors de l’éloignement de la charge. Le caractère
symétrique de cette courbe est d’autant plus marqué que la température est élevée [69].
figure 17: Signal de déformation enregistré à la base de la chaussée (le point A de la figure 16)
lors du passage d’une roue à vitesse constante.
A chaque passage de roue, la chaussée subit donc un chargement du même
type : "contraction – extension – contraction". C’est la répétition de ces sollicitations qui est à
l’origine de la fatigue de la chaussée (à sa base et dans la direction longitudinale).
44
L’amplitude de la partie en extension du signal de sollicitation est environ trois à quatre
fois plus grande que celle correspondant à la partie en contraction. En outre, la résistance de
l’enrobé bitumineux en traction est beaucoup plus faible que sa résistance en compression.
L’endommagement par fatigue des chaussées se fait donc principalement par "traction par
flexion". La traction par flexion étant plus forte à la base de la chaussée (quand il s’agit des
couches collées), l’amorce de la fissure doit se déclencher théoriquement à cet endroit.
La forme de ce signal et le nombre de paramètres qui le définissent (variation de
température, de la charge climatique, …) soulignent les difficultés de la reproduction du
signal réel en laboratoire.
Le signal de la figure 17 peut être utilisé pour déterminer la fréquence F de la
sollicitation des essais de fatigue en laboratoire. Le calcul se fait à l’aide de la distance L entre
les crêtes en contraction du signal, et du temps qu’a mis la roue pour parcourir cette distance.
Un exemple de résultats de fréquences obtenues est donné dans le tableau 2. Comme le
montre ce tableau, la fréquence est définie pour une vitesse de roulement et dépend de
l’épaisseur de la couche de chaussée.
45
L’éprouvette trapézoïdale est encastrée à sa grande base et sollicitée à son sommet
(figure 18). Les sollicitations peuvent être en force ou en déplacement imposé. L’intérêt d’une
éprouvette trapézoïdale est d’éloigner la section la plus sollicitée de l’encastrement et du point
d’application de la charge. Ainsi, on peut éviter les effets parasites de bord et de concentration
de contraintes sous le point d’application de la charge dans l’apparition des fissures. La
nouvelle machine utilisée au LCPC exerce 4 essais simultanés.
46
Sollicitation cyclique
Eprouvette d'enrobé
Sollicitation cyclique
Eprouvette d'enrobé
figure 22: Appareil de l'essai de flexion quatre points (DWW – Pays Bas)
47
chaussée, l’éprouvette est placée sur une membrane du caoutchouc ou une couche d’air en
pression (figure 23). La géométrie de l’éprouvette est celle d’une poutre ou d’une plaque
rectangulaire ou circulaire.
figure 23: Essai de flexion supportée sur poutre d'après BARKSDALE [55].
48
ε (t)
Eprouvette
d'enrobé
ε (t)
Sollicitation
cyclique
Eprouvette
d'enrobé
49
figure 26: Essai de traction – compression (ENTPE – France)
Pression
Eprouvette latérale
d'enrobé
50
uniquement, est appliquée sur une seconde barrette placée sur une génératrice opposée à la
génératrice d’appui. Le plan de la rupture correspond généralement au diamètre vertical qui
relie les deux barrettes. Sous l'application d’une force en compression sur la barrette
supérieure, le diamètre vertical de l’éprouvette se trouve sous l’action de contraintes de
traction (d'où l'autre nom de l'essai ‘traction indirecte’) qui la mènent à la rupture. Ces
contraintes de traction sont uniformément réparties sur une grande partie du diamètre vertical
de l’éprouvette. La figure 28 schématise l’essai de traction indirecte et le plan de rupture
généralement observé.
51
figure 29: Principe de l’essai du cylindre creux.
52
figure 30: Eprouvette et la fissuration dans l’essai de cission. [4].
53
neutre
Fibre
A
Fibre
neutre
B
A B
A
Fibre
neutre B
A ε0 E0
Etat
Fibre neutre
initial
ε0
B
A εΝ EN
Etat au
cycle N E0
εΝ
B
54
A priori, l'endommagent est nul sur la fibre neutre et maximale en A et B. Au point A,
les valeurs EN, εN et σN obtenues au cycle N seront différents de E0, ε0 et σ0 correspondant au
premier cycle de chargement.
Pour SOLTANI (1998), dans un essai de fatigue par flexion, même si la première
sollicitation est dans le domaine linéaire du matériau, on ne peut pas analytiquement calculer
la déformation (ou la contrainte, le déphasage, etc.) pour les cycles qui suivent. L'apparition
des phénomènes comme l'échauffement, le refroidissement; la thixotropie, l'endommagement,
etc. dans les essais de fatigue modifie les caractéristiques de l'éprouvette en tous points. Par
conséquent, même si au début d'un essai de fatigue par flexion dans le domaine linéaire
du matériau le champ de déformation est connu, il ne le sera plus dans la suite de l'essai
[3].
Ajoutons que la majorité des essais de fatigue par flexion (essais non homogènes) sont
réalisés dans le domaine du comportement non-linéaire de l'enrobé.
Pour ces raisons, nous pensons que les essais de flexion ne sont pas en mesure de
caractériser le comportement en fatigue des enrobés bitumineux.
Pour DI BENEDETTO (1998) l'essai de traction indirecte (ITF) ne permet pas
également de caractériser correctement les propriétés de fatigue. En effet, lors de cet essai le
matériau est soumis à des cycles uniquement en traction selon le plan diamétral rejoignant les
deux génératrices d'écrasement. Ceci induit à une accumulation de déformation irréversible en
extension qui mène l'échantillon à la ruine. La rupture n'est donc essentiellement pas
obtenue par fatigue. La figure 32 présente les types de sollicitation possibles et les courbes
enveloppes des cycles de réponses obtenues [28].
figure 32: Chemins de sollicitation possibles et courbes enveloppes des cycles réponses
obtenus en déformation imposée (a & b) et contrainte imposée (c & d) [28].
Dans cette figure, les chemins a, b et c peuvent être utilisés pour caractériser le
comportement en fatigue des enrobés bitumineux. Le chemin (d), utilisé dans l'essai de
traction indirecte, introduit des déformations permanentes qui masquent la fatigue. La rupture
est ainsi atteinte par l'accumulation des déformations permanente et pas par la fatigue.
L'essai de traction compression et l'essai triaxial sont des essais homogènes. Dans ces
essais, les champs de contrainte et de déformation sont connus. Avec un essai homogène de ce
type, le comportement en fatigue peut être caractériser en appliquant une sollicitation du type
a, b ou c (figure 32). L'utilisation du type (d) aide à étudier les lois d'accumulation des
déformations permanentes ou le comportement à l'orniérage des enrobés bitumineux (figure
32).
55
Nous arrivons donc aux conclusions suivantes :
- Le bon choix du type d'essai et de sollicitation semble primordial pour la
caractérisation de la fatigue des enrobés bitumineux.
- Les essais non homogènes ne sont pas en mesure de décrire correctement le
comportement des matériaux bitumineux et plus particulièrement la caractérisation
de la fatigue des enrobés.
- Les essais homogènes permettent d’avoir accès directement aux contraintes et
déformations, donc à la loi de comportement. Ces essais sont les seuls à décrire le
comportement des matériaux bitumineux et à caractériser le comportement en
fatigue des enrobés.
- Une révision des normes de dimensionnement des chaussées semble nécessaire en ce
qui concerne les essais de fatigue. Le choix d'un essai homogène semble nécessaire.
56
figure 33: Quelques signaux de chargement en contrainte, et leur réponse en déformation dans
les essais de fatigue [59].
57
DE LA ROCHE (1996) estime que cette confusion donne un aspect local aux lois de
fatigue trouvées alors que ces dernières sont liées à la structure de l'éprouvette testée [17].
58
- Les couches épaisses (l'épaisseur de la couche est supérieure à 15 cm) : Réaliser l'essai en
mode de contrainte imposée.
- Les couches à une épaisseur moyenne, il conclut que la chaussée est sollicitée selon un
« mode intermédiaire.
MONISMITH et DEACON [44] proposent d’appliquer un facteur de correction
"facteur de mode". L'intérêt de ce facteur est d'en déduire un comportement unique en
fatigue au matériau, indépendamment du mode d’essai.
Le facteur de mode (MF) est définit par :
A− B
− 1 ≤ MF = ≤1
A+ B
Dans lequel :
A est le pourcentage de variation de la contrainte correspondant à une diminution de C%
de la rigidité.
B est le pourcentage de variation de la déformation correspondant à une diminution de
C% de la rigidité.
C est une valeur arbitraire pour définir le pourcentage de la réduction de la rigidité.
Alors par définition :
MF = 1 pour un comportement à déformation constante.
MF = -1 pour un comportement à contrainte constante.
La figure 34 présente l’influence du facteur de mode sur les droites de fatigue obtenues
par MYRE. On remarque qu’il y a une grande différence entre les modes de contrainte et de
déformation, surtout pour les bas niveaux de déformation ou hauts niveaux de contrainte.
L’auteur conclut sur l’importance de considérer le facteur de mode dans le dimensionnement
des chaussées.
59
II.4.2.4 SYNTHESE SUR LE CHOIX DU MODE DE SOLLICITATION
Nous reformulons la question posée dans le paragraphe II.4.2 de la façon suivante : Lors
du passage d'un véhicule sur une chaussée, la chaussée est elle sollicitée en force ou en
déplacement?
En effet, le passage d'un véhicule représente un chargement pour la chaussée. Celui-ci se
transforme à son tour en contraintes et déformations différentes à tous les niveaux de la
couche de roulement et des autres couches. Cette charge, comme nous l'avons déjà expliqué
(voir II.4.1) dépend de plusieurs paramètres et varie également d'un passage à l'autre. Les
déformations et les contraintes seront alors la réponse du matériau à la charge appliquée est
seront également différentes d'un passage à l'autre.
Ce n'est alors n’est ni le mode de contrainte, ni le mode de déformation qui présente tout
à fait les sollicitations produites dans la chaussée. Malgré cela, les deux modes restent
acceptables dans la mesure ou ils représentent une simulation de ce comportement. Pour les
études en laboratoire, nous sommes contraints à effectuer nos essais en considérant l'un ou les
deux modes.
Le problème alors n'est peut être pas dans le choix du mode de sollicitation. Il est
probablement dans le choix du type de l'essai. Il peut être dans le critère de fatigue choisi ou il
peut concerner la méthode d'analyse de données.
Le choix de l'essai a une grande importance sur les résultats des essais de fatigue (cf.
II.3). La comparaison entre les essais de fatigue effectués sur un même matériau en utilisant
des approches expérimentales différentes montrent que la durée de vie peut être extrêmement
différente d'une approche à l'autre [RILEM, à paraître en 2003]. La majeure partie de ces
essais sont non homogènes et en mode de déplacement ou de force. Une approche qui vise à
caractériser le phénomène de la fatigue des enrobés doit être basée sur un essai homogène.
Cela permet de réaliser les essais en mode de contrainte ou en mode de déformation. Avec cet
essai, les champs de déformation et de contrainte sont connus tout au long de l'essai et ainsi la
loi de comportement est directement obtenue.
Nous allons voir dans le paragraphe (V.3) que le choix d'un critère de fatigue est l'une
des raisons importantes de la dispersion des résultats. Nous allons également présenter la
méthodologie proposée par DI BENEDETTO, SOLTANI et CHAVEROT [22] [25] [3]
pour l'analyse de la fatigue en termes de dommage en calculant le taux d'endommagement par
cycle de chargement. L'application de cette méthodologie sur les essais de fatigue a démontré,
et pour la première fois à notre connaissance, que le comportement en fatigue des enrobés
bitumineux est indépendant de mode de sollicitation [3]. Ce qui permet de réaliser les essais
en contrainte ou en déformation et d'obtenir un résultat unique.
60
Phase I: échauffement
E Phase II: fatigue
Phase III: rupture
I II III
N
figure 35: Distinction de trois phases différentes dans un essai de fatigue [23].
- Phase I ou phase d'échauffement : cette phase se traduit par une chute rapide de la valeur
du module.
- Phase II ou phase de fatigue : un plateau légèrement incliné traduit l'établissement d'un
régime stable et quasi-linéaire et une lente évolution de dommage.
- Phase III ou phase de rupture : décroissance accélérée du module, une concentration
brutale des contraintes dans le voisinage des zones endommagées, développement rapide
des fissures et macrofissuration, perturbation thermique et endommagement jusqu'à la
rupture de l'éprouvette.
61
E
E0
E0 / 2
Nf N
Ce critère classique est l'un des critères de fatigue les plus répandus. La durée de vie N f
déterminée à partir de ce critère est utilisée pour le dimensionnement de chaussées en France.
62
l'essai. En revanche, ils constatent que le début de la phase III de l'essai correspond à une
division par 3 de la force initiale de l'essai [16].
63
II.6.2 APPROCHES ENERGETIQUES
Le nombre de cycles à la rupture a été défini différemment selon le mode de chargement
par HOPMAN, KUNST et PRONK [34]. Les auteurs proposent l'utilisation d'un "rapport
d'énergie" pour définir le nombre de cycle ( N1 ) pour un essai en mode de déplacement. Ce
point est considéré comme le point de passage de la phase d'initiation à la phase de
propagation des fissures. Le rapport d'énergie Wn est défini par l'équation suivant:
n
∑w i
équation 1: Wn = i =1
wn
où : n est le numéro de cycle,
wi l'énergie dissipée au cycle i,
wn l'énergie dissipée au cycle n .
Nombre de cycles
figure 38: Rapport de l'énergie dissipée en fonction du nombre de cycles [34].
Cette méthode propose de tracer la valeur de Wn en fonction de nombre de cycles (figure
38). Dans cette courbe, on obtient alors une ligne droite dans la phase I de l'essai. A un
nombre de cycles critique N1 , une déviation de cette droite est constatée et indique le passage
à la phase de rupture.
Pour la détermination pratique de N1 , HOPMAN et PRONK (1989) proposent la
procédure suivante :
En mode de force : définir l'intersection de la droite de la première phase avec la droite
horizontale passant par le point correspondant à la valeur maximale du rapport d'énergie
dissipée (le point N1 dans la figure 39)
64
figure 39: Forme de la courbe et détermination de N1 pour un essai en mode de force [54].
En mode de déplacement : choisir l'intersection des deux droites passant par les points
des deux phases (le point A dans la figure 40)
65
σn Amplitude de contrainte au cycle n ;
ε0 Amplitude de déformation au premier cycle de chargement;
εn Amplitude de déformation au cycle n ;
ϕ0 Angle de phase au premier cycle de chargement;
66
N1’
figure 41: Courbe d'évolution de Rnσ pour un essai de fatigue en mode de force imposée [58].
Les auteurs considèrent que la valeur de Nf correspondante à 50% de chute du module
est une valeur arbitraire est difficile à obtenir. Avec le critère proposé de N 1' , la chute du
module correspondant varie souvent entre 35 et 65% du module initial. Pour certains cas, ils
obtiennent des valeurs plus faibles de l'ordre de 20%.
σ~ =σ. S~ donc σ~ = σ
S 1− D
L'application de cette formule dans les essais unidimensionnels permet de définir
l'endommagement:
σ~ = E0.ε avec E0 le module du matériau à l'état vierge. On déduit:
D =1− σ
E0.ε
67
On peut aussi remplacer dans cette formule :
E =σ
~
pour obtenir finalement :
ε
~
D =1− E
E0
Certains auteurs utilisent cette théorie de l'endommagement pour décrire la fatigue des
enrobés [PIAU et al., 1983], [ALIMANI, 1987], [DI BENEDETTO et al., 1996 et 1997],
[SOLTANI, 1998].
Les enrobés bitumineux sont supposés endommageables avec un comportement du
matériau à l'état vierge de type viscoélastique. L'hypothèse d'équivalence en déformation est
utilisée pour passer dans le cas d'une sollicitation sinusoïdale du comportement du matériau
vierge au comportement du matériau endommagé.
Le paramètre D caractérise une perte relative du module entre l'état initial et l'état du
matériau à l'instant t.
E(t)
D =1−
E0
Pour un matériau viscoélastique, les valeurs du module correspondent au module du
module complexe à l'instant donné. Pour le cas d'une sollicitation sinusoïdale, le temps est
exprimé par le nombre de cycles de sollicitation. La valeur de D au cycle N est donnée par la
relation :
E* (N )
D = 1−
E0*
68
figure 42: Comparaison simulation / expérimentation pour un essai de fatigue en flexion deux
points sur éprouvettes trapézoïdales [50].
69
sensible à la fatigue. Il conclut que le dommage est une fonction non-linéaire du nombre
de cycles.
- Phase III ou phase de rupture : dans cette phase, c'est le développement des microfissures
qui est le facteur dominant des variations du module.
La procédure proposée considère deux intervalles de cycles dans la phase II de l'essai,
Int1: [50000 – 150000 cycles] et Int2: [150000 – 300000 cycles]. Pour chacun de ces deux
intervalles, la loi de fatigue est considérée linéaire et la variation du paramètre D pour un
cycle de chargement N est une fonction de l'amplitude de déformation au cycle N, elle est
exprimée par l'équation :
∆D = g(ε 0N )
La fonction ( g ) dépend de l'intervalle considéré.
Comme la loi de fatigue est considérée non-linéaire et plus particulièrement pendant la
première phase, on distingue les valeurs du module suivantes (figure 43):
E0 Module de l'enrobé au 1er cycle de chargement.
EF Module qu'aurait l'enrobé au 1er cycle de chargement s'il possédait les
caractéristiques correspondant à son dans la phase II de l'essai.
EI1 et E12 Module initial de l’intervalle i ( i=1ou2 ) extrapolé au premier cycle : C'est
l’ordonnée à l’origine de la droite des moindres carrées des valeurs expérimentales du module
dans l’intervalle des cycles choisi.
∆D ou la fonction g peut être déduite de la pente expérimentale aT dans les axes : La
valeur du module normalisée par le module extrapolé EI en fonction du nombre de cycles
pour l'intervalle considéré. La valeur de aT dépend de l'intervalle considéré.
1,4 E/EΙ
Eo
1,3
Test data
1,2 Non linear law
EF Linear extrapolation 1 (50 000-150 000)
1,1
EI1 Linear extrapolation 2 (150 000-300 000)
EI2 1 1
Slope
0,9 "a2"
0,8
0 100000 200000 300000 N
figure 43: Détermination des différents paramètres pour le calcul des taux d'endommagement
par cycle de chargement avec la méthode du DGCB.
70
L'énergie dissipée croît ou décroît au cours de l'essai selon le mode de sollicitation. La
variation de l'énergie crée une augmentation ou une diminution de la valeur du module. La
pente expérimentale pour chaque intervalle peut être séparée en deux termes, on peut écrire :
aT = aF + aB
Dans cette équation aF est la pente de fatigue pour l'intervalle considéré et aB
représente la variation du module entraînée par les effets parasites pendant la phase II.
L'auteur considère que ces effets parasites ont une évolution proportionnelle à la variation de
l'énergie dissipée. Finalement, l'auteur propose de calculer la pente aF avec l'équation
suivante:
aF =aT + aW CI.∆EI
EI
Les termes de cette équation et les détails sur son application dans le calcul sont
présentés dans le paragraphe IV.3.4.
Cette méthodologie a montré pour la première fois que l'endommagement par fatigue est
indépendant du mode de l'essai. La figure 44 présente les pentes de fatigue aF pour des essais
de fatigue dans les deux modes de sollicitation et pour les deux intervalles considérés. Pour
une amplitude donnée de la déformation, plus la valeur de aF est petite, meilleurs sont les
caractéristiques en fatigue.
y = -4.4E-09x + 2.2E-07
-2.5E-07 R2 = 95%
aF
-5.0E-07
figure 44: Pentes de fatigue aF pour des essais de fatigue dans les deux modes de sollicitation
et pour les deux intervalles considérés [25].
Pour l'analyse de nos essais de fatigue, nous avons adopté cette méthodologie de calcul
des taux d'endommagement.
71
Dans les essais en mode de déformation, l'amplitude de la déformation est maintenue
constante durant l'essai et c'est l'amplitude de la contrainte qui diminue constamment et
jusqu'à la rupture. En revanche, dans les essais conduits en mode de contrainte, l'amplitude de
contrainte est maintenue constante et c'est la déformation qui augmente pendant l'essai et
jusqu'à la rupture de l'éprouvette. La figure 45 présente la forme des signaux d'entrée ainsi que
la réponse du matériau à la sollicitation.
(a) σ (b) ε
σ0 ε0
0 0
Temps Temps
ε σ
2ε 0 σ0 Nf
ε0 Nf σ0/2
0 0
Temps Temps
72
LOG (Nf)
LOG (Nf)
Essais en Essais en
mode de mode de
déformation déformation
Essais en Essais en
mode de mode de
contrainte contrainte
73
cohésion tandis que le squelette minéral constitué par les granulats assure la rigidité de
l'ensemble.
La formulation des enrobés bitumineux est généralement très complexe. Elle nécessite
de trouver un compromis entre plusieurs paramètres parfois contradictoires. L'influence des
paramètres de formulation sur le comportement des enrobés bitumineux à la fatigue a fait
l'objet de nombreuses études [47, 63, 12, 65, 13, 37, 46, 66, 38, 61] . Le point commun des
ces études et de tenter de prédire le comportement à la fatigue à partir de la composition.
Il est très important de rappeler que le changement d'un paramètre de formulation d'un
enrobé bitumineux, peut modifier d'autres paramètres de formulation. Il est donc très difficile
de déterminer, d'une façon absolue, le rôle d'un paramètre indépendamment des autres
paramètres. A titre d'exemple, le changement de la teneur en fine change la surface spécifique
des granulats ce qui influence l'épaisseur du film de bitume autours des granulats. Egalement,
ce changement augmente la compacité de l'enrobé en diminuant le vide intergranulaire.
Parmi les paramètres les plus influant, on peut citer :
- Le type de granulats et la courbe granulométrique,
- La compacité (ou la teneur en vide),
- La nature du liant,
- La teneur en liant,
- La teneur en fines.
74
Pour SOLIMAN et al. [64], la teneur en vide résulte de la formulation et de la mise en
œuvre et, de ce fait, est le facteur le plus important. Elle conditionne pratiquement un grand
nombre de qualités requises : "imperméabilité à l'eau, module de rigidité, bonne résistance à
l'orniérage et à la fatigue".
De manière générale, pour des essais de flexion deux points effectués sur des graves-
bitumes, le module croît lorsque la teneur en vide diminue. Egalement, pour la résistance à la
fatigue, ils constatent que la durée de vie augmente pour les deux modes de sollicitation. En
mode de déformation, les durées de vie augmentent avec la compacité. Un gain de compacité
de 3% (de 83% à 86%), augmente la durée de vie d'environ 6.104 cycles à ε=1.5 10-4 m/m. En
mode de contrainte, les durées de vie augmentent également avec l'augmentation de la
compacité.
Avec son essai de flexion deux points en mode de déplacement, DOAN indique que
pour un enrobé de formule continue grenue, la durée de vie diminue lorsque la compacité, et
donc le module de rigidité, augmentent.
CARSWELL et al. [13], également pour des essais de flexion deux points en contrôle
de déplacement, constatent que l'augmentation de la teneur en vide (diminution de la
compacité) mène à une diminution de résistance en fatigue. Ils estiment que la raison possible
est la présence de plus de centres d'initiation de fissures.
Finalement, d'après la conclusion de PAUL et al. [46] sur les résultats d'une campagne
expérimentale avec l'essai de flexion quatre points en faisant varier les paramètres de
formulation, indépendamment de la nature du liant, la diminution de la teneur en vide
(augmentation de la compacité) augmente la durée de vie.
75
décroît alors que la résistance à la fatigue continue à croître. Pour les essais en déformation, il
conclut qu'il n'y a pas de valeur optimale de teneur en bitume menant à une durée de vie
maximale.
76
II.7.6 NATURE DES FINES
KANDHAL et al. [37] confirment que la corrélation entre la nature des fines et la
résistance en fatigue n'est pas démontrée. Six types de fines d'origines minéralogiques
différentes ont été testés pour déterminer l'influence de la nature des fines sur la fatigue. Les
résultats obtenus montrent qu'aucune différence n'a été identifiée entre ces résultats.
Une recherche plus récente effectuée à l'aide de l'essai de traction indirecte par TAPKIN
et al. [66]. Elle avait pour objet d'étude l'effet de l'utilisation du ciment à la place de filler pour
la fabrication des enrobés bitumineux. Les résultats montrent une augmentation de la durée de
vie de l'ordre de 15% à 22 % pour les échantillons préparés avec le ciment. La teneur en liant
a été déterminé à l'aide de l'essai Marshall et c'est la même teneur en liant qui a été utilisée
pour les enrobés préparés.
77
III PHENOMENE D'AUTOREPARATION
III.1 INTRODUCTION
Les essais de fatigue sur enrobés bitumineux sont généralement réalisés en laboratoire en
mode de sollicitation continue. Ce mode consiste à appliquer un signal en force (contrainte)
ou en déplacement (déformation) sans aucune interruption entre les cycles de chargement. En
revanche, sur la chaussée, les cycles de chargement sont appliqués avec une durée
d’interruption plus ou moins longue.
Sur la chaussée, il y a une brève interruption entre le passage des essieux d'un véhicule
suivie d'une interruption plus ou moins longue jusqu'à l'arrivée du prochain véhicule. Dans le
cas schématisé (figure 47), la chaussée est sollicitée par le passage des essieux du véhicule
N°1 avec un intervalle du temps "T1" entre les essieux avant et arrière. Après un certain temps
"T2", la chaussée est sollicitée à nouveau par le passage des essieux du véhicule N°2. Ce
passage sera marqué par une troisième interruption de la sollicitation d'une durée "T3". Les
périodes d’interruption T1, T2 et T3 sont appelées "temps de repos".
Sens de la circulation
2 1
T3 T2 T1
78
de plusieurs degrés pendant les essais de fatigue. Or, il est peu vraisemblable que les brèves
sollicitation que subit la chaussée engendrent un échauffement localisé dans la structure.
Il est démontré que l’échauffement fait baisser le module de l’éprouvette sous
l’augmentation de la température [25, 68]. La présence d’un temps de repos permet à l’enrobé
d’évacuer la chaleur reproduite par la dissipation de l’énergie et par conséquent de diminuer
au minimum le rôle parasite de l’échauffement.
Il a été remarqué que pendant le temps de repos, l’enrobé bitumineux se répare
partiellement et récupère une partie du module, ce phénomène est mentionné par la littérature
par "AUTO-REPARATION" ou "AUTO-CICATRISATION".
Durant le temps de repos, l’enrobé bitumineux récupère une partie ou même la totalité de
sa résistance mécanique. Il semble alors que l’endommagement s’efface et que les fissures
cicatrisent. Il n’est pas évident de dire si c’est le bitume lui-même qui se reconstitue ou si ce
sont les liaisons entre le bitume et les agrégats qui se régénèrent ou si les deux phénomènes
agissent simultanément.
Plusieurs travaux de recherche ont été effectués sur le sujet, mais les études menées
restent très partielles vu l’importance de ce phénomène sur le comportement des enrobés
bitumineux.
79
Ce type d'essai donne une idée sur la récupération du matériau de sa résistance à la
rupture. Or, sur la route, les enrobés sont soumis à des contraintes de courtes durées du fait de
la circulation. Toutefois, il est extrêmement rare que ces contraintes provoquent
immédiatement la rupture. Il est donc important d'étudier le phénomène d'autoréparation avec
des éprouvettes testées en fatigue.
80
figure 48: Influence des temps de repos sur la durée de vie en fatigue [69]
FRANCKEN (1979) propose la relation empirique suivante pour déterminer le
rapport des durées de vie en mode continu et en mode discontinu :
Nc
( )
Ni =1+ 2.8× nr
nl
0.44
avec :
81
figure 49: Durée de vie en fonction de la déformation initiale pour un enrobé au 80/100 testé
en mode de déformation à 20°C [9].
En ce qui concerne la température, ils observent que les essais effectués aux
températures les plus élevées (20 à 25°C) conduisent à des allongements des durées de vie
plus important que ceux à 5°C. De plus l'influence de la température paraît plus importante sur
le bitume dur que sur le bitume mou. Les figures 50 et 51 présentent une comparaison entre
les rapports des durées de vie Ni/ Nc en fonction de la durée du temps de repos pour deux
enrobés à base d'un bitume 80/100 pour la figure 50 et un bitume 45/60 pour la figure 51.
figure 50: Rapport des durées de vie Ni/ Nc en fonction de la durée du temps de repos i pour
l'enrobé au bitume 80/100 en mode de déformation et deux températures différentes [9].
82
figure 51: Rapport des durées de vie Ni/ Nc en fonction de la durée du temps de repos i pour
l'enrobé au bitume 45/60 en mode de déformation et deux températures différentes [9].
Ils confirment que le niveau de sollicitation n'a pas d'influence très claire sur l'effet
bénéfique des périodes de repos. Sur la figure 49, les droites de fatigue obtenues pour les
différentes durées de la période de repos apparaissent généralement parallèles.
En ce qui concerne le mode d'essai, les auteurs concluent que l'effet bénéfique des temps
de repos est plus important en mode de contrainte qu'en mode de déformation. Le rapport des
durées de vie Ni/ Nc est de 9 en mode de contrainte contre 4.5 en mode de déformation (figure
52).
figure 52: Influence de mode de l'essai et du niveau de sollicitation sur l'autoréparation; durée
de vie en fonction de la déformation initiale pour des essais à 20°C [9].
RIVIERE (1996) effectue ses essais de flexion deux points avec deux types de
chargement [57]. Le premier est un chargement impulsionnel classique où chaque cycle est
suivi par un temps de repos. Le deuxième est un chargement différencié à deux niveaux de
sollicitation. La période de repos est remplacée par une période de faibles sollicitations.
83
L'auteur suppose que ces faibles sollicitations sont non endommageantes mais qu'elles
empêchent la cicatrisation des fissures. Ces essais sont réalisés à 20°C et avec une fréquence
de 40 Hz. La durée relative des temps de repos i est égale à 10.
L'auteur conclut que pour les matériaux étudiés, les droites de fatigue obtenues par
impulsions ou par sollicitations différenciées ne présentent pas de différences remarquables.
Nous concluons que, pour le coefficient i =10 et les conditions expérimentales imposées,
aucune amélioration structurale n'intervient pendant les périodes de repos. Sous ces
hypothèses, les différences de résultats de fatigue observées entre le mode continu et le mode
impulsionnel 1/10 sont essentiellement dues aux différences d'énergie dissipée.
84
constante pendant la durée de repos. A la fin de cette période, l'éprouvette est soumise à
nouveau à un essai de fatigue dans les conditions du premier essai. L'autoréparation est
évaluée par le rapport des durées de vie des deux essais.
Les valeurs du rapport des durées de vie obtenues par SAUNIER sont montrées à la
figure 53.
figure 53: Rapport des durées de vie en fonction de la durée du temps de repos pour deux
types d'enrobés [62].
Une étude très semblable a été effectuée par VERSTRAETEN (1976) [9]. Les essais
sont effectués en flexion deux points à contrainte constante. La fréquence est de 54 Hz avec
deux températures d'essai, -5 et 15°C. La sollicitation est maintenue jusqu'à la rupture ou bien
jusqu'à 80% de la durée de vie. Les durées de repos varient entre 3 à 21 heures à des
températures comprises entre –5 et 35 °C.
La conclusion de l'auteur est que l'influence des périodes de repos et des variations de
température sur la susceptibilité à la fatigue n'est pas quantifiable. Néanmoins, l'effet
bénéfique des périodes de repos semble significativement moins important à basse
température qu'à haute température.
De plus, la période de repos est longue et plus la température est élevée, plus importante
est l'amélioration.
Concernant les travaux de DOAN [29] sur l'essai de flexion deux points, des essais sont
effectués en mode de déformation (Fr = 30 Hz et T=10 °C) sur un béton bitumineux 0/10
(enrobé de Marseille). Les périodes de repos varient de 1 à 24 heures aux températures de 10
et 20°C. La figure 54 présente les résultats obtenus par DOAN. L'étude de ces courbes montre
les rôles que jouent les durées de temps de repos et la température sur l'autoréparation.
85
figure 54: Résultats d'autoréparation en fatigue à déformation constante [29].
Dans toutes les études que nous venons de citer, l'analyse du phénomène s'est portée sur
l'allongement de la durée de vie obtenue par l'introduction de temps de repos. Aucune étude
précise n'a été effectuée sur les phénomènes intervenant au cours de ces temps de repos.
Des travaux récents de DE LA ROCHE et al. [19] ont visé à répondre en partie à cette
lacune et à compléter les études existantes. L'analyse de ces essais s'est portée sur la durée de
vie mais également en terme de niveau et de cinétique de récupération pendant les temps de
repos et de cinétique de reendommagement après ces temps de repos.
La campagne expérimentale est réalisée à l'aide de l'essai de fatigue de flexion deux
points sur éprouvettes trapézoïdales à déplacement imposé. La température de l'essai est de –
20°C avec une fréquence de sollicitation de 40Hz.
Un protocole expérimental spécifique a été mis au point. Les éprouvettes sont sollicitées
en mode continu jusqu'à une perte de raideur de α % (α est choisi égal à 10%, 20%, 30% ou
50%). Pendant les temps de repos, l'échantillon est sollicité toutes les 120 secondes par salves
de faible amplitude afin de suivre la récupération de la raideur en cours des phases de repos.
Un critère d'arrêt des phases de repos à été choisi sur la base de l'amortissement de la pente de
la courbe d'évolution du module en fonction du temps au cours de la période de repos. Les
durées des périodes de repos varient entre 20 et 40 minutes avec le critère choisi. Le processus
est ensuite réitéré pour le même niveau de perte de raideur α et le même critère de
récupération (figure 55).
86
E*
Fatigue
E*0
Repos
E*max récupo
0,9 E*0
temps
Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase i
figure 55: Schématisation des différentes phases (fatigue et repos) du processus expérimental
[19].
100
10%
95 20%
90 30%
50%
85
80
% raideur
75
70 simple
65
60
55
50
0 100000 200000 300000 400000 500000 600000
nombre de cycles
87
correspondant à une récupération plus lente. La figure 57 présente les cinq premières phases
de repos pour un essai mené à 20% de perte de raideur.
F21055M- Phase repos eprou I - (1-5)
% récup
105
100
95
90 Série1
Série2
Série3
Série4
Série5
85
80
Temps
00:00 07:12 14:24 21:36 28:48 36:00 43:12
figure 57: Evolution de la récupération pendant les phases de repos (α=20%) [19].
Les auteurs arrivent à la conclusion que le niveau de dommage, exprimé en terme de
perte de raideur, influence fortement la durabilité de l'autoréparation. Plus ce niveau est élevé,
plus la récupération est précaire. Si elle est importante en terme de raideur, elle n'est pas aussi
importante en terme de durée de vie.
III.3 CONCLUSION
Les auteurs ayant travaillé sur le phénomène d'autoréparation se rejoignent sur un point
commun : Les périodes de repos ont un rôle bénéfique sur la résistance à la fatigue des
enrobés bitumineux. Cette conclusion est valable indépendamment des conditions de l'essai
et de l'approche expérimentale choisie. L'analyse s'est portée souvent sur l'allongement de la
durée de vie par autoréparation. A ce niveau, des études ont été réalisées pour évaluer le rôle
des paramètres de formulation ou les conditions expérimentales sur la durée de vie. Une étude
récente a prêté plus d'attention au comportement du matériau pendant les périodes de repos
[19]. Cette approche, très peu étudiée auparavant, est la plus prometteuse à l'heure actuelle.
Il est donc très utile d'approfondir les recherches sur ce phénomène est plus
particulièrement sur le mécanisme de l'auto-cicatrisation du matériau et également le
mécanisme de la fatigue avant et après les périodes de repos.
Une connaissance plus approfondie du phénomène permettrait d'intégrer son rôle dans
une méthode rationnelle pour étudier la résistance à la fatigue des matériaux bitumineux.
Le choix d'un essai homogène et l'analyse avec une méthode rationnelle pour évaluer
l'endommagement par fatigue des enrobés bitumineux nous semblent très important pour
étudier le phénomène de l'autoréparation.
Dans ces conditions, nous avons effectué quelques essais en salves de sollicitation visant
à étudier le phénomène d'autoréparation. Ces essais ont été analysés classiquement en terme
de durée de vie. Nous avons également étudié les périodes de sollicitation en terme de perte
du module et de taux d'endommagement par fatigue [22, 25, 21]. Les récupérations du module
pendant les périodes de repos, à différentes températures, ont également été étudiées.
88
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96
PARTIE B
ETUDE EXPERIMENTALE
97
98
IV MISE AU POINT ET VALIDATION DE
L’ESSAI.
Dans ce chapitre, nous exposons les étapes suivies pour la préparation des éprouvettes, le
montage d'un essai de fatigue et le développement d'un système d’acquisition et de traitement
de données de l’essai. Nous présentons les résultats obtenus lors de trois essais dont le but
était la validation du système.
99
100
90
80 Formule 1
Formule 2
70
Formule 3
60 Formule 4
50
40
30
20
10
4
5
8
0.06
0.08
0.1
0.13
0.16
0.2
0.25
0.32
0.4
0.5
0.63
0.8
1.25
1.6
2.5
3.15
6.3
10
12.5
16
20
# TAMIS A MAILLES CARREES (mm)
100
E7 Styrelf® à 4% de polymères sur Diorite –
6.8ppc Formule 1
(styrA60/4) bitume A – Péné. ~ 60 Diorite
E8 Styrelf® à 4% de polymères sur Diorite –
6.8ppc Formule 1
(styrB60/4) bitume B – Péné. ~ 60 Diorite
E9 Mélange physique de bitume
Diorite –
(EVA- plastomère EVA (24/05) à 6% de 6.8ppc Formule 1
Diorite
A60M.phy) polymères sur bitume A – Péné. ~ 60
E10 Mélange physique de bitume
Diorite –
(EVA- plastomère EVA (24/05) à 6% de 6.8ppc Formule 1
Diorite
A90M.phy) polymères sur bitume A – Péné. ~ 90
E11 Enrobé modifié aux plastomères par
Diorite –
(EVA- ajout d'EVA (24/05) pendant la 6.8ppc Formule 1
Diorite
A60Ajout) fabrication sur bitume A – Péné. ~ 60
E12 Enrobé fourni par le LCPC – Bitume Diorite –
5.4ppc Formule 4
(LCPC-D60) (D-LCPC) – Péné. ~ 60 Airvault
E13 Enrobé fourni par le LCPC – Bitume Diorite –
6.8ppc Formule 3
(LCPC-C60) (C-LCPC) – Péné. ~ 60 Airvault
E14 Bitume A à forte teneur en fractions Diorite –
7.3ppc Formule 1
(A60/+liant) cristallisables – Péné. ~ 60 Diorite
Bitume A - Changement de nature
E15 Diorite –
des fines par rapport à E2 (filler 6.8ppc Formule 1
(A60/calcaire) Piketty
calcaire) – Péné. ~ 60
Bitume A - Augmentation de la
E16 Diorite –
quantité de mastic à module de 7.3ppc Formule 2
(A60/+mastic) Diorite
richesse constant – Péné. ~ 60
tableau 3: caractéristiques des enrobés testés lors de la campagne expérimentale..
101
choix de trois éprouvettes à la place de quatre permet d’obtenir de meilleurs résultats en
compacité et homogénéité [3]. Les éprouvettes sont sciées en utilisant un outil approprié pour
obtenir des faces parallèles. Nous obtenons finalement des éprouvettes de 120 mm de hauteur
et de 80 mm de diamètre. Un numéro est attribué à chacune des éprouvettes obtenues. La
figure 59 montre le plan de carottage.
Après le carottage, les éprouvettes sont conservées dans un réfrigérateur à température
réglée à 10°C, ce qui est conseillé pour minimiser le fluage des éprouvette.
figure 59: Sciage des plaques d’enrobé et carottage des éprouvettes cylindrique de 80mm de
diamètre [3].
102
L’opération consiste tout d’abord à fixer les casques au dispositif (cf. figure 60). Ensuite
l’éprouvette se place sur quatre vis réglables du dispositif (deux génératrices de l’éprouvette
sont posées chacune sur deux vis). Le réglage de ces vis permet d’obtenir une configuration
centrée de l’éprouvette par rapport aux casques. Après le centrage on passe au collage. Le
dispositif maintient les casques appuyés contre l’éprouvette pendant le durcissement de la
colle (2 à 3 heures).
103
La pièce connectée avec la cellule de force et celle connectée avec le piston de la presse
sont montées en permanence. Celles ci doivent être très bien serrées donc il faut vérifier le
serrage avant chaque essai pour éviter le desserrage de ces pièces pendant la sollicitation.
La fixation du casque supérieur de l’éprouvette sur la pièce intermédiaire (pièce 2 cf.
figures 61 et 62) est réalisée à l’extérieur de l’enceinte thermique en utilisant des outils
appropriés et une pièce de montage prévue pour faciliter cette tâche (pièce 4 cf. figure 61).
figure 61: Ensemble des éléments utilisés pour le montage de l’éprouvette sur la pièce 2.
104
1- Echantillon d’enrobé.
2- Pièce intermédiaire de connexion avec le casque supérieur.
3- Etau.
4- Pièce de montage de l’éprouvette sur la pièce de connexion (2).
5- Clé spéciale pour le serrage des casques de l’éprouvette sur les pièces de connexion.
6- Casque inférieur.
7- Casque supérieur.
Après avoir serrer l’éprouvette sur la pièce intermédiaire comme le montre la figure 62,
nous serrons le casque inférieur sur la pièce de connexion avec le piston de la presse (pièce 10
cf. figure 63). Nous faisons monter le piston de la presse jusqu’à ce que la pièce connectée
avec le casque supérieur touche légèrement la pièce connectée avec la cellule de force (pièce 8
cf. figure 63). Le bon centrage de l’échantillon est assuré par un pion de centrage. Trois vis
assurent la connexion entre ces deux pièces (figure 63).
Trois rondelles métalliques sont utilisées afin de séparer légèrement les pièces de
connexion 2 et 8 (figure 63). Le but est de créer une couche d'air entre ces deux pièces afin de
réduire le transfert thermique par conduction.
Le système de mesure des déformations axiales est constitué de trois extensomètres
MTS. Ces extensomètres sont placés sur trois génératrices à 120° autour de l’éprouvette. Ils
sont installés à l’aide de six ressorts qui assurent le contact entre les lamelles des
extensomètres et l’éprouvette. Les numéros 2299, 2300, 2301 ont été attribués aux
extensomètres par le fabricant. La figure 63 présente la mise en place de l’éprouvette et le
système de mesure des déformations axiales et de température avant le démarrage de l'essai.
105
8
14
2
13
7
12
6
11
9
10
figure 63: Eprouvette et système de mesure des déformations et de température mis en place
avant l'essai.
8- Pièce de connexion avec la cellule de force.
9- Piston de la presse.
10- Pièce de connexion avec le piston de la presse.
11- Ressorts utilisés pour la fixation des extensomètres.
12- Sonde thermique.
13- Extensomètre pour la mesure des déformations axiales.
14- Rondelles.
106
IV.2.4 SYSTEME DE SOLLICITATION ET D’ACQUISITION
IV.2.4.1 LA SOLLICITATION
La presse utilisée pour cette campagne expérimentale est une presse hydraulique d’une
pression nominale de fonctionnement de 210 bars, avec une cellule de force de 50 kN. Le
pilotage de la presse peut être manuel par le tableau de commande. Ce tableau est uniquement
utilisé pour le montage de l’éprouvette avant l’essai et pour le maintien de l’ensemble. La
presse est principalement asservie en mode automatique grâce à un ordinateur utilisant le
logiciel Test Star® II de MTS. On peut réaliser un asservissement en mode de contrôle de
force, de déplacement ou de déformation.
Dans l’environnement Test Star® II de MTS, lors de nos essais, la sollicitation se fait à
l’aide du générateur de fonctions en mode de force (Contrainte) ou en mode de déformation.
Pour le mode de déformation, le pilotage est réalisé soit à partir des valeurs fournies par l’un
des trois extensomètres, soit à partir de la valeur moyenne des trois extensomètres. Le pilotage
avec la valeur moyenne est mise en vigueur à partir du 4/11/99 (tableau 6).
IV.2.4.2 L’ACQUISITION
Afin de pouvoir interpréter un essai de fatigue, plusieurs courbes sont analysées. Celles-
ci sont tracées à partir des données acquises au cours de l’essai en utilisant le logiciel Test-
Ware SX® de Test Star® II. Nous faisons les acquisitions des données avec un intervalle de
temps qui doit être adapté au taux de variation du module. Il est donc très court au début de
l’essai et qui est augmenté par la suite. Les données sont stockées dans le fichier d'acquisition.
Elles sont ensuite traitées avec le logiciel Microsoft® Excel.
Chaque acquisition consiste à enregistrer deux cycles consécutifs échantillonnés sur 200
points. Le choix de deux cycles permet un calcul plus précis de l’amplitude et du déphasage
du signal. Cette acquisition se fait pour la force, les trois extensomètres et les deux sondes
thermiques. On note pour chaque acquisition le numéro du cycle appliqué. Nous obtenons
ainsi un tableau composé de 200 lignes et de 8 colonnes. La première colonne désigne le
temps, la deuxième désigne la force, les trois suivantes désignent les trois déformations
longitudinales puis les deux températures mesurées par les sondes. La dernière indique le
numéro du cycle appliqué.
Les 100 premiers cycles de l’essai sont tous enregistrés. On en déduit 50 points de
mesure ce qui permet d’obtenir l’évolution du module et des autres propriétés du matériau au
début du chargement. Ensuite, l’intervalle entre deux acquisitions est augmenté avec
l’avancement de l’essai. Le tableau 4 fournit le nombre d’acquisitions en fonction du nombre
de cycles appliqués.
107
Numéros de cycles Fréquence d’acquisition Nombre de point
de mesure
du cycle 1 à 120 tous les cycles 60
du cycle 120 à 1000 une mesure tous les 15 cycles 60
du cycle 1000 à 10000 une mesure tous les 150 cycles 60
du cycle 10000 à 100000 une mesure tous les 1000 90
cycles
du cycle 100000 à 300000 une mesure tous les 2500 100
cycles
du cycle 300000 jusqu'à la une mesure tous les 5000 Dépendant de la
fin de l'essai cycles fin de l'essai
tableau 4: Nombre d’acquisitions en fonction du nombre de cycles appliqués. Un point de
mesure correspond à deux cycles de chargement.
108
L’amplitude moyenne de la déformation est de 43.8 10-6 m/m pour l’essai effectué sur la
presse Instron (Essai 1) avec une température moyenne de 10.4 °C. Pour l’essai effectué sur la
presse MTS (Essai 2), l’amplitude moyenne de la déformation est de 38.6 10-6 m/m et la
température moyenne est de 10°C.
19400
19300
19200
19100
E* (MPa)
19000
18900
18800
18700
18600
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
N (cycles)
figure 64: Valeurs expérimentales et courbes approchées du module pour les deux essais.
L'écart entre les valeurs expérimentales du module par rapport aux courbes de tendances
donne une idée sur la dispersion des résultats de l’essai, ces valeurs donnent un écart qui varie
entre 0 et 0.86% avec une valeur moyenne de 0.31% pour l’essai effectué sur la presse Instron
(essai 1). Ces valeurs varient entre 0.03 et 0.71% pour l’essai effectué sur la presse MTS
(Essai 2) avec une valeur moyenne de 0.2%. Ces écarts et leurs valeurs moyennes sont très
faibles pour les deux essais et donc la dispersion des résultats de l’essai est tout à fait
admissible. Ces écarts sont présentés dans la figure 65.
109
1
0.9
0.8
0.7
0.6
Ecart moyen (%)
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
-0.1
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
N (cycles)
figure 65: Les écarts moyens (valeurs absolues) entre les valeurs expérimentales et les valeurs
approchées du module pour les deux essais.
La comparaison entre les valeurs obtenues par les deux essais montre que les valeurs du
module pour l'essai effectué sur la presse MTS (Essai 2) sont légèrement plus élevées que
celles obtenues par l'essai effectué sur la presse Instron (Essai 1). Les courbes de tendance
obtenues pour les valeurs du module des deux essais montrent une différence quasi constante
entre les valeurs du module des deux essais de l'ordre de 0.75%. Cette différence est très
faible et elle peut être due à la différence de température des deux essais. La température
moyenne mesurée pendant l'essai 1 est de 10.4°C et la température moyenne mesurée pendant
l'essai 2 est de 10°C.
Les valeurs de déphasage entre le signal de contrainte et de déformation pour les deux
essais sont présentées à la figure 66.
110
12.0
11.8
11.6
11.4
11.2
11.0
ϕ (°)
10.8
10.6
10.4
10.2
10.0
9.8
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
N (cycles)
Déphasage (Essai1 - Instron) Déphasage (Essai2 - MTS)
figure 66: Le déphasage entre la contrainte et la déformation pour les deux essais.
Pour l'essai effectué sur la presse Instron (Essai 1), le déphasage varie entre 10 et 11.8°
avec une valeur moyenne de 11°. Pour l'essai effectué sur la presse MTS (Essai 2), le
déphasage varie entre 10.8 et 11.5 avec une valeur moyenne de 11.2°. Ces résultats montrent
une bonne concordance des valeurs de déphasage pour les deux essais.
IV.3.1.3 CONCLUSION
La comparaison entre les deux essais a montré que les résultats obtenus lors de l'essai
effectué sur la presse MTS (Essai 2) sont très proches de ceux obtenus par l'essai effectué sur
la presse Instron (Essai 1). Ces essais ont permis de valider les systèmes d'asservissement et
de mesure de la presse MTS utilisée pour la réalisation de notre campagne expérimentale de
fatigue et d'autoréparation.
111
IV.3.2.1 RESULTATS OBTENUS
Les courbes d’évolution du module en fonction du nombre de cycles sont présentées à la
figure 67 pour l'essai P2D160-17 et la figure 68 pour l'essai P3C0.7-26. Le module initial
obtenu pour l'essai P2D160-17 est de 7538 MPa et celui de l'essai P3C0.7-26 est de 7581
MPa. La durée de vie correspondante à la rupture est de d'environ 1110000 cycles pour l'essai
P2D160-17 et celle de l'essai P2D160-17 est d'environ 1095000.
8000
7000
Module(MPa)
6000
5000
4000
0 300000 600000 900000 1200000
Nombre de cycles
figure 67: Evolution du module en fonction du nombre de cycles pour l’essai P2D160-17.
8000
7000
Module (MPa)
6000
5000
4000
0 300000 600000 900000 1200000
Nombre de cycles
figure 68: Evolution du module en fonction du nombre de cycles pour l’essai P3C0.7-26.
112
IV.3.2.2 ANALYSE DES PENTES
Nous avons appliqué la méthode de calcul des taux d’endommagement par fatigue
proposée par DI BENEDETTO, SOLTANI et CHAVEROT [22, 25, 3] sur les résultats des
deux essais P2D160-17 et P2C0.7-26 (cf. § 6.3.3). Pour chaque essai, nous avons calculé les
valeurs présentées dans le paragraphe V.2.4. Les résultats de cette analyse sont présentés dans
le tableau 5. Les valeurs du module, les déformations, l'énergie dissipée et l'angle de phase
sont respectivement exprimés en MPa, 10–6 m/m, J/m3 et degré.
Nom de
εi0 ε40000 ϕ000 E000 aT0 W000 aW0 aF0
l'essai
P2D160-17 148.07 147.78 27.02 5832 -9.99E-07 183.52 -5.80E-07 -1.13E-06
P3C0.7-26 111.32 108.93 24.34 6742 -9.49E-07 95.06 1.95E-06 -7.54E-07
Nom de
εi1 ε50000 ϕ001 E001 aT1 W001 aW1 aF1
l'essai
P2D160-17 148.20 148.72 27.67 5709 -7.12E-07 182.66 -5.10E-07 -8.34E-07
P3C0.7-26 114.39 110.08 24.70 6619 -6.99E-07 98.49 1.38E-06 -5.48E-07
Nom de
εi2 ε150000 ϕ002 E002 aT2 W002 aW2 aF2
l'essai
P2D160-17 147.08 147.68 27.59 5394 -3.38E-07 175.25 -2.94E-07 -4.16E-07
P3C0.7-26 122.60 118.70 25.85 6310 -3.91E-07 108.55 5.87E-07 -3.12E-07
tableau 5: Résultats expérimentaux et données du calcul des taux d’endommagement pour les
essais P2D160-17 et P3C0.7-26.
Les valeurs aF1, aF2 représentent respectivement, le taux d'endommagement par fatigue et
par cycle de sollicitation dans les intervalles 1 et 2. Les résultats concernant les intervalles 1 et
2 sont superposées à ceux obtenus par SOLTANI [3] pour la même formulation d’enrobé
dans la figure 69.
113
0.E+00 Int2 : Essais de Soltani
y = -4.50E-09x + 2.33E-07
R2 = 95.8%
-2.E-07
Int2 : Tous les essais
y = -4.48E-09x + 2.32E-07
-4.E-07 R2 = 95.9%
aF
-6.E-07
Int1 : Essais de Soltani
y = -6.66E-09x + 2.22E-07
-8.E-07 2
R = 95.6%
ε (10 -6
m/m)
Mode de déformation-50000-150000 (Soltani) Mode de contrainte-50000-150000 (Soltani)
Mode de déformation-150000-300000 (Soltani) Mode de contrainte-150000-300000 (Soltani)
Essai P2D160-17 50000-150000 Essai P3C0.7-26 50000-1500000
Essai P2D160-17 150000-300000 Essai P3C0.7-26 150000-300000
figure 69: Pentes de fatigue des deux essais réalisés superposées avec les résultats obtenus par
SOLTANI (1998) pour la même formulation. [6]
Nous remarquons que les pentes de fatigue obtenues dans les deux essais correspondent
très bien aux résultats des essais de SOLTANI pour les deux intervalles de cycles considérés.
La comparaison entre les essais sur la presse MTS et les essais effectués par SOLTANI sur la
presse Instron pendant sa thèse est tout à fait concluante. Il est remarquable de constater que
les valeurs obtenues soient aussi proches. Les droites de régression des pentes de fatigue en
considérant tous les essais sont quasiment identiques aux droites obtenues avec les pentes de
fatigue
IV.4 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons présenté les courbes granulométrique utilisées pour la
fabrication des plaques d'enrobé de nos campagnes expérimentales de fatigue et
d'autoréparation. Seize enrobés ont été testés dans ces campagnes. Le tableau 3 contient les
principaux paramètres de formulation de ces enrobés ainsi que les caractéristiques des bitumes
utilisés pour leur fabrication.
Nous avons présenté par la suite l'appareillage expérimental utilisé pour la réalisation des
essais. Les étapes suivies pour la réalisation d'un essai de fatigue ont été exposées en détails.
Les essais du module complexe réalisés avec deux appareils d'essai, présentés dans le
paragraphe IV.3.1, ont donné des résultats très proches. Ces résultats ont permis de valider
notre système de sollicitation et de mesure.
Les deux essais de fatigue présentés dans le paragraphe IV.3.2 ont montré la capacité du
nouveau système développé à effectuer un essai de fatigue. D'autre part, les résultats obtenus
lors de ces essais s'ajustent très bien aux résultats obtenus par SOLTANI [3] sur le même
matériau et dans les même conditions expérimentales. Ces résultats ont montré que nos
systèmes de sollicitation, d'acquisition et de traitement répondent bien à nos besoins. En outre,
nous constatons que le matériau n'as pas évolué vis à vis de ses propriétés de fatigue lors de la
conservation à 10°C durant une période d'environs cinq ans.
114
Pour conclure, l'appareillage qui a été utilisé pour la réalisation des essais de notre thèse
a été vérifié, étalonné et validé. Dans le chapitre suivant, nous présentons les essais réalisés
lors de notre campagne expérimentale ainsi que les résultats obtenus et l'analyse de ces essais.
115
116
V ETUDE EXPERIMENTALE DE LA FATIGUE
DES ENROBES BITUMINEUX
Dans ce chapitre, nous présentons les résultats expérimentaux et l'analyse des essais de
fatigue réalisés sur les seize formulations testées. Nous présentons tout d'abord tous les essais
effectués dans un tableau récapitulatif. Ces essais sont analysés avec les différents critères de
fatigue proposés dans la littérature et également en appliquant la méthodologie proposé par DI
BENEDETTO, SOLTANI et CHAVEROT [22, 25, 3] pour l'analyse de la fatigue en terme
de dommage en calculant le taux d'endommagement par cycle. Une étude comparative sur le
rôle des différents paramètres de formulation est présentée.
117
E4C0.9-2 Contrainte 05/04/00 94.98
E5D110-8 Déformation 11/04/00 96.17
E5D140-5 Déformation 14/04/00 96.65
E5
E5D160-16 Déformation 03/07/00 96.18
E5C0.45-21 Contrainte 28/07/00 96.03
E6D100-8 Déformation 25/04/00 95.68
E6140-4 Déformation 01/05/00 95.35
E6D160-7 Déformation 02/05/00 95.35
E6
E6C1-5 Contrainte 11/05/00 95.37
E6D140-6 Déformation 26/06/00 95.38
E6D140-2 Déformation 16/02/01 94.21
E7D100-7 Déformation 06/05/00 95.64
E7D140-6 Déformation 12/05/00 95.80
E7
E7D160-5 Déformation 18/05/00 95.95
E7C0.8-4 Contrainte 24/05/00 96.19
E8D120-4 Déformation 28/05/00 96.18
E8D180-5 Déformation 30/05/00 96.39
E8 E8D160-6 Déformation 31/05/00 95.87
E8D100-7 Déformation 15/06/00 96.94
E8C1.15-8 Contrainte 23/06/00 96.94
E9D100-4 Déformation 01/06/00 97.14
E9D140-5 Déformation 03/06/00 97.03
E9 E9D160-6 Déformation 05/06/00 97.12
E9D80-7 Déformation 07/06/00 97.19
E9C0.85-8 Contrainte 19/06/00 97.17
E10D140-8 Déformation 13/07/00 96.48
E10D100-5 Déformation 17/07/00 96.67
E10
E10D80-6 Déformation 21/07/00 96.57
E10C0.75-11 Contrainte 20/02/01 94.57
E11D140-5 Déformation 02/08/00 95.73
E11
E11D80-6 Déformation 05/08/00 95.99
118
E11D100-7 Déformation 07/08/00 95.52
E11 E11C0.6-9 Contrainte 10/08/00 96.54
E11C0.9-2 Contrainte 10/02/01 95.99
E12D100-6 Déformation 21/02/01 93.78
E12D80-9 Déformation 25/02/01 93.93
E12 E12C0.7-11 Contrainte 07/03/01 93.60
E12D140-8 Déformation 24/02/01 93.79
E12D140-7 Déformation 23/02/01 93.94
E13D100-1 Déformation 27/09/99 95.91
E13D180-3 Déformation 30/09/99 96.38
E13D140-10 Déformation 21/10/99 95.84
E13D80-11 Déformation 23/10/99 95.10
E13D100-13 Déformation 23/10/99 95.36
E13D80-14 Déformation 25/10/99 95.48
E13
E13C1-8 Contrainte 25/02/00 94.31
E13C0.9-24 Contrainte 29/06/00 96.70
E13D80-21 Déformation 14/03/01 96.31
E13D80-19 Déformation 23/03/01 96.05
E13D90-28 Déformation 10/08/01 94.87
E13D90-27 Déformation 08/08/01 95.39
E14D140-4 Déformation 16/08/00 96.28
E14D80-5 Déformation 18/08/00 96.23
E14
E14D100-7 Déformation 23/08/00 96.27
E14C0.8-10 Contrainte 07/02/01 96.06
E15D100-4 Déformation 01/09/00 96.41
E15D140-6(1) Déformation 05/09/00 95.95
E15
E15D160-7 Déformation 07/09/00 96.05
E15C0.9-9 Contrainte 09/02/01 96.51
E16D100-4 Déformation 09/09/00 97.73
16D140-5 Déformation 13/09/00 98.10
E16
E16D160-6 Déformation 15/09/00 98.39
E16C1-18 Contrainte 01/04/01 98.20
119
E16D120-21 Déformation 01/05/01 97.95
E16
E16D160-9 Déformation 14/09/00 97.58
tableau 6: Liste des essais de fatigue effectués sur les enrobés E1 à E16.
Dans ce tableau, la première colonne contient le nom de l'enrobé de E1 à E16. Les
caractéristiques de ces enrobés sont présentées dans le tableau 3. La deuxième colonne
contient le nom de l'essai. La troisième colonne représente le mode de sollicitation utilisé pour
la réalisation de l'essai. La quatrième colonne de ce tableau contient la date de réalisation de
l'essai. Enfin, la cinquième colonne indique la compacité de l'échantillon testé pour l'essai.
Le nom d’un essai est composé de quatre parties. La première est le nom de l’enrobé (E1
à E16). La deuxième représente le mode de sollicitation (D pour Déformation et C pour
Contrainte). La troisième partie représente le niveau de sollicitation. Enfin, la quatrième partie
correspond au numéro attribué à l’échantillon lors du carottage de la plaque.
120
1.5
0.5
σ (MPa)
0
1.85 1.9 1.95 2 2.05 2.1 2.15
-0.5
-1
-1.5
Temps (Sec)
figure 70: Signal de contrainte obtenue et approximation par une sinusoïde (Essai E2D120-19,
cycles 100 et 101).
150
100
50
ε axiale (10-6 m/m)
0
1.85 1.9 1.95 2 2.05 2.1 2.15
-50
-100
-150
Temps (Sec)
figure 71: Signal de déformation obtenue et approximation par une sinusoïde (Essai E2D120-
19, cycles 100 et 101).
121
150
100
50
ε (10-6 m/m)
0
-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5
-50
-100
-150
σ (MPa)
figure 72: Exemple d’une hystérésis (Essai E2D120-19, cycles 100 et 101).
122
E2 = E * .Sinϕ
L’énergie dissipée par cycles de chargement sinusoïdal est calculée pour le signal de la
déformation moyenne à partir de l’équation suivante :
Wd = π .ε A .σ A .Sin(ϕ )
Les valeurs calculées lors du traitement des fichiers d’acquisition sont rassemblées dans
un seul fichier appelé "résultats de l’essai". Ce fichier contient les résultats traités de l’essai et
est dans la suite utilisé pour obtenir les valeurs permettant de caractériser le phénomène de
fatigue. Chaque ligne dans ce fichier contient :
- Numéro de cycle traité ( N ).
- Angle de phase ϕ.
- Amplitudes des signaux de déformation pour les trois extensomètres ε iA .
- Les composantes E1 et E 2 du module complexe.
- L’énergie dissipée par cycle par cycle de chargement Wd.
- L’écart des amplitudes de déformation pour les trois extensomètres par rapport à la
déformation moyenne (ε iA− ε A ) / ε A × 100% .
- La température T.
- L’échauffement (ou le refroidissement) ∆T.
123
(N – ϕ ) : la courbe d’évolution de l’angle de phase en fonction du nombre de cycles.
(N –Wd) : la courbe d’évolution de l’énergie dissipée par cycle de sollicitation en
fonction du nombre de cycles.
N
(N – ∑ W /W (N) ) :
i =1
d la courbe d’évolution de l’énergie accumulée normalisée par
124
courbe du module a une forme identique de celle de la courbe de l'amplitude de contrainte
puisque l'amplitude du la déformation moyenne est maintenue constante durant l'essai.
Le deuxième cas est celui où le pilotage est assuré par un seul extensomètre. Dans ce
cas, l'amplitude de la déformation moyenne des trois extensomètres évolue en cours de l'essai.
12000
11000
10000
Module (MPa)
9000
8000
Phase III
Phase I
7000
6000
Phase II
5000
4000
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
figure 73: Evolution du module en fonction du nombre de cycles pour l’essai E15D100-4 en
mode de déformation.
12000
11000
10000
Module (MPa)
9000
Phase III
8000
Phase I
7000
6000 Phase II
5000
4000
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nombre de cycles
figure 74: Evolution du module en fonction du nombre de cycles pour l’essai E15C1.0-9 en
mode de contrainte.
125
V.2.3.2 EVOLUTION DE LA DEFORMATION
Les figures 75 et 76 présentent l’évolution de l’amplitude des déformations des deux
essais.
180
m/m)
160
-6
Amplitude de déformation (10
140
120
100
80
60
40
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
400
m/m)
350
-6
300
Amplitude de déformation (10
250
200
150
100
50
0
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nombre de cycles
126
évolution devient importante. L'amplitude de la déformation moyenne s'éloigne alors
fortement de la consigne souhaitée.
Les courbes présentées dans la figure 75 montrent que l’amplitude de déformation
moyenne est maintenue constante par la presse jusqu'à la fin de l'essai en respectant la
commande. En revanche, les amplitudes de déformation mesurées par les trois extensomètres
sont différentes de la consigne. L'extensomètre 2300 a une amplitude est légèrement plus
élevée que la déformation moyenne et coupe la courbe de la déformation moyenne à la fin de
l'essai. Pour les deux autres extensomètres, les courbes de déformation sont quasiment
symétriques par rapport à celle de la déformation moyenne. L'amplitude mesurée par
l'extensomètre 2299 est plus élevée que celle de la moyenne et celle de l'extensomètre 2301
est plus faible. Les différences entre les amplitudes de ces deux extensomètres et la moyenne
augmentent avec l'avancement de l'essai.
La figure 76 présente l'évolution de l'amplitude de déformation en fonction du nombre
de cycles pour l'essai E15C1.0-9. Pour cet essai, la déformation est la réponse à la sollicitation
en force. L'amplitude des trois déformations augmente tout au long de l'essai. Au début de
l'essai, la déformation augmente très rapidement en raison de la chute du module. Par la suite,
la déformation continue sa croissance avec une vitesse beaucoup plus modérée. A la fin de
l'essai, les différences entre les trois amplitudes de déformation augmentent considérablement,
influencées par l'apparition des macrofissurations.
Les différences entre les déformations mesurées par les extensomètres sont dues
généralement la non homogénéité de l’échantillon et/ou l’excentrement de la force appliquée.
La non homogénéité des échantillons d’enrobés bitumineux est une caractéristique
propre à ces matériaux. Lors de la fabrication des plaques d’enrobé, une bonne préparation et
un bon malaxage des granulats ainsi qu’un plan de compactage bien étudié peuvent diminuer
la non homogénéité de la plaque d’enrobé préparée. Il est très important également de faire le
carottage des éprouvettes selon un plan bien étudié et qui élimine les bords des plaques.
Pour éviter l’excentrement de la force appliquée, il est important d’effectuer le carottage
et le sciage très soigneusement afin d’obtenir des éprouvettes cylindriques avec des plans
parallèles. Egalement, il faut utiliser des casques de connexion bien usinés et faire attention au
parallélisme des casques et au centrage de l'éprouvette lors du collage.
Les courbes d’écarts des amplitudes de déformation (correspondant aux trois
extensomètres) par rapport à la déformation moyenne des trois extensomètres sont présentées
en fonction du nombre de cycles. La figure 77 présente les courbes de l’essai E15D100-4 en
mode de déformation et la figure 78 présente celles de l’essai E15C1.0-9 en mode de
contrainte.
Ces courbes ont une grande importance car elles déterminent l’état d'homogénéité ou
non homogénéité du champ de déformation dans l’échantillon au cours de l’essai. Les valeurs
de ces écarts doivent rester faibles pendant l’essai. Si l’écart de l’un des extensomètres atteint
une valeur importante, cela signifie que le champ de déformation est devenu non homogène et
que l’essai n’est plus valable. Le critère de rejet a été fixé à un écart de ± 25% (cf. § V.2.5), au
delà de cette valeur, l’essai est exclu de l’analyse.
Pour l’essai E15D100-4, les écarts des trois extensomètres ont des valeurs relativement
faibles au début de l'essai. Au cycle 300000, l'écart moyen de l'extensomètre 2299 atteint
3.75%, il est -10% pour l’extensomètre 2301 et de 6.4% pour l'extensomètre 2300. Ces
127
valeurs sont inférieures à 25%, ce qui rend possible l’analyse en terme d’endommagement de
cet essai 1.
Avec l'avancement de l'essai, les écarts deviennent plus importants. Au delà du cycle
1900000, l'état de déformation dans l'échantillon est considéré non-homogène avec la
naissance des macro fissures. L'essai est désormais considéré dans la phase de rupture (phase
III). L'écart de l'extensomètre 2301 atteint la valeur limite de -25%. A la fin de l'essai, les
écarts deviennent plus élevés. L'écart est de +57% pour l'extensomètre 2299 et de –52% pour
l'extensomètre 2301.
80
Phase III
60
Ecart de déformation (%)
40
20
-20
-40
-60
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
figure 77: Ecarts moyens de la déformation en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E15D100-4.
1
L'analyse est effectuée pour les cycles 40000 à 300000.
128
80
Phase III
60
Ecart de déformation (%)
40
20
-20
-40
-60
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nombre de cycles
figure 78: Ecarts moyens de la déformation en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E15C1.0-9.
Pour l’essai E15C1.0-9, les écarts moyens sont présentés dans la figure 78. L'évolution
de ces écarts en fonction du nombre de cycles ressemble à celle de l'essai E15D100-4. Les
écarts des trois extensomètres ont des valeurs relativement faibles au début de l'essai. Au
cycle 300000, l'écart moyen de l'extensomètre 2301 atteint –12.5%, il est –2.2% pour
l’extensomètre 2300 et de 14.7% pour l'extensomètre 2300. Ces valeurs sont inférieures à
25%, ce qui rend possible l’analyse en terme d’endommagement de cet essai.
Avec l'avancement de l'essai, les écarts augmentent rapidement. L'état de déformation
dans l'échantillon est considéré non-homogène au delà du cycle 415000, le début de la phase
de propagation des macro fissurations (phase III). L'écart de l'extensomètre 2299 atteint la
valeur limite de –25%. Par la suite, ces écarts deviennent très élevés. Nous avons un écart de
+63% pour l'extensomètre 2299 et de –50% pour l'extensomètre 2301.
129
400
m/m)
300
-6
200
Centre de déformation (10
100
-100
-200
-300
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
figure 79: Evolution du centre de la déformation en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E15D100-4.
9000
8000
m/m)
7000
-6
6000
Centre de déformation (10
5000
4000
3000
2000
1000
0
0 100000 200000 300000 400000 500000
-1000
Nombre de cycles
figure 80: Evolution du centre de la déformation en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E15C1.0-9.
En mode de déformation, le centre du signal de consigne est maintenu par la presse à une
valeur nulle. Dans le cas d'un pilotage par le signal moyen des trois extensomètres, le centre
du signal de la déformation moyenne n'évolue pas tout au long de l'essai. Ce sont les valeurs
moyennes des signaux de déformation des trois extensomètres qui évoluent pendant l'essai.
La figure 79 montre que le centre du signal de la déformation moyenne est bien
maintenue à 0 durant l'essai. En revanche, les valeurs moyennes des signaux de déformations
correspondants aux trois extensomètres évoluent. Les extensomètres 2300 et 2301 subissent
130
des contractions qui atteignent 140 et 200 10-6 m/m respectivement. Ces valeurs
correspondent à 7 et 10 microns de contraction. L'extensomètre 2299 subit une extension
équivalente à la contraction des deux autres extensomètres et qui atteint 340 10-6 m/m à la fin
de l'essai, soit 17 microns. Ces valeurs de contraction et d'extension sont relativement faibles.
Dans le cas où le pilotage est assuré par un seul extensomètre, c'est le centre du signal de
déformation de l'extensomètre pilote qui reste nul durant l'essai. Les valeurs correspondant
aux deux autres extensomètres ainsi que le centre du signal de la déformation moyenne
évoluent pendant l'essai.
Dans le cas d'un essai en mode de contrainte, la déformation permanente atteint des
valeurs plus élevées que dans le cas d'un essai en mode de déformation. La déformation pour
ces essais est la réponse du matériau à la sollicitation en force.
La figure 80 représente les résultats de l'essai E15C1.0-9, nous constatons que les valeurs
de la déformation permanente sont nettement plus élevées que dans le cas de l'essai précédent.
A la fin de l'essai, la déformation permanente moyenne est de l'ordre de 0.6 10-4 m/m soit une
extension de près de 300 microns.
1.1
1
Amplitude de contrainte (MPa)
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
131
1.03
1.025
0.05
0.04
0.03
Centre de contrainte (MPa)
0.02
0.01
-0.01
-0.02
-0.03
-0.04
-0.05
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
figure 83: Evolution du centre du signal de contrainte en fonction du nombre de cycles pour
l'essai E15D100-4
132
0.05
0.04
0.03
Centre de contrainte (MPa)
0.02
0.01
-0.01
-0.02
-0.03
-0.04
-0.05
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nombre de cycles
figure 84: Evolution du centre du signal de contrainte en fonction du nombre de cycles pour
l'essai E15C1.0-9
Les figures 83 et 84 représentent l'évolution du centre de la contrainte pour les essais
E15D100-4 et E15C1.0-9.
Pour les essais en mode de déformation, la contrainte est la réponse du matériau à la
sollicitation en déformation. Pour l'essai E15C100-4 (figure 83), nous constatons que le centre
du signal de force évolue très rapidement au début de l'essai pour se stabiliser vers le cycle
200. Les valeurs du centre de force sont très proches de zéro ce qui montre que l'échantillon se
relaxe au cours de l'essai.
Pour les essais en mode de contrainte, le centre du signal de contrainte est maintenu
constant par la presse. Cette courbe est utilisée pour vérifier l'asservissement. Pour l'essai
E15C1.0-9 (figure 84), nous constatons que les valeurs obtenues sont très proches de zéro
avec de très faibles fluctuations. La consigne a été très bien respectée par la presse.
V.2.3.6 DEPHASAGE
Pour les deux modes, le déphasage croît rapidement de quelques degrés au début de
l’essai. La différence entre les deux modes se distingue dans la suite de l’essai où l’évolution
de l’angle de phase devient plus modérée. Dans cette phase, l’augmentation du déphasage est
plus importante en mode de contrainte qu'en mode de déformation.
Dans certains essais, des variations négligeables de l’angle de phase sont observées. En
revanche, nous n’avons jamais rencontré un essai de fatigue où l’angle de phase diminue
(avant la phase finale de l’essai). De ce fait, on peut conclure que l’angle de phase est un
paramètre très lié à la fatigue et l’endommagement.
La fin de l’essai est marquée par une augmentation ou une diminution rapide du
déphasage qui traduit la gravité de l’endommagement.
Dans l’essai E15D100-4 en mode de déformation (figure 85), l’angle de phase augmente
rapidement de 18.3° à 23° durant les premiers 70000 cycles. Par la suite, cette augmentation
133
devient nettement moins rapide. Le déphasage ne dépasse pas 25.5° au cycle 2400000. La
suite de l’essai est marquée par une diminution de l’angle de phase sachant que la phase III de
l’essai est déjà entamée. Les valeurs des écarts de déformation sont très élevées dans cette
phase et jusqu’à la rupture de l’échantillon (figure 77).
27
25
Angle de phase (°)
23
21
19
17
15
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
figure 85: Evolution de l’angle de phase en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E15D100-4.
33
31
29
Angle de phase (°)
27
25
23
21
19
17
15
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nombre de cycles
figure 86: Evolution de l’angle de phase en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E15C1.0-9.
134
L’évolution de l’angle de phase pour l’essai E15C1.0-9 est présentée dans la figure 86.
La phase I de l'essai est marquée par une augmentation rapide de l'angle de phase, Cette
augmentation est très proche de celle constatée dans l'essai de déformation où le déphasage
augmente de 18.5° au premier cycle à 23° au cycle 50000.
Le déphasage continue à augmenter dans la suite de l'essai. Cette augmentation est
nettement plus rapide que celle de l'essai en déformation. Le déphasage atteint 29° au cycle
470000 et continue à augmenter jusqu'à la fin de l'essai.
135
120
100
90
80
70
60
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
figure 87: Evolution de l’énergie dissipée en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E15D100-4.
400
350
Energie dissipée (J/m )
3
300
250
200
150
100
50
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nombre de cycles
figure 88: Evolution de l’énergie dissipée en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E15C1.0-9.
Selon l'approche énergétique (cf. § II.6.2), l'essai est présenté dans les axes : somme de
l'énergie dissipée jusqu'au cycle N normalisée par l'énergie dissipée au cycle N en fonction de
nombre de cycles. L'évolution de la courbe obtenue est généralement linéaire pour une grande
partie de l'essai [54]. A l'aide de cette présentation, nous déterminons la durée de vie N1 basée
sur l'approche énergétique (cf. II.6.2).
136
La figure 89 présente la courbe obtenue de l'essai E15D100-4 et la figure 90 présente celle de
l'essai E15C1.0-9.
4000050
3500050
3000050
2500050
ΣW/Wd
2000050
1500050
1000050
500050
N1
50
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
350050
300050
250050
200050
ΣW/Wd
150050
100050
50050
N1
50
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nombre de cycles
137
V.2.3.8 EVOLUTION DE LA TEMPERATURE
Pour l’essai E15D100-4 effectué en mode de déformation (figure 91), un échauffement
rapide de 0.5°C a été remarqué au début de l’essai jusqu’au cycle 50000. Par la suite, la
température se stabilise durant la deuxième phase de l'essai suivi par un refroidissement dans
la troisième phase et jusqu’à la fin de l’essai.
Pour l'essai E15C1.0-9 effectué en mode de contrainte (figure 92), un échauffement
rapide de 0.4°C est constaté sur les premiers 25000 cycles. Cet échauffement devient plus
modéré par la suite. Aucune phase de refroidissement n’a été remarquée dans cet essai.
Généralement, pour les essais en contrainte, la température augmente rapidement
pendant la première phase de l'essai. L'évolution de la température pendant le deuxième phase
reste croissante mais avec une vitesse plus modérée. L'échauffement continue généralement
jusqu'à la fin de l'essai. Pour certains essais, la phase III est la seule phase d'un essai en
contrainte où il peut y avoir un refroidissement.
Pour les essais en déformation et après une première phase d'échauffement, la majorité
des essais présente une phase de refroidissement ou une stabilisation de la température. Un
échauffement est constaté pour certains essais mais avec des variations de température
nettement plus faible que pour les essais en contrainte.
10.7
10.6
10.5
Température (°C)
10.4
10.3
10.2
10.1
10
9.9
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
138
11.2
11
10.8
Température (°C)
10.6
10.4
10.2
10
9.8
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nombre de cycles
139
12000
11000
10000
Module (MPa)
9000
8000
7000
6000
5000
4000
27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17
Angle de phase (°)
12000
11000
10000
Module (MPa)
9000
8000
7000
6000
5000
4000
33 31 29 27 25 23 21 19 17 15
Angle de phase (°)
140
Notre analyse est effectuée sur les intervalles suivants :
Intervalle 0 [40 000 – 80 000 Cycles];
Intervalle 1 [50 000 – 150 000 Cycles];
Intervalle 2 [150 000 – 300 000 Cycles].
Les intervalles 1 et 2 sont ceux utilisés pour l’analyse de l’endommagement dans la thèse
de SOLTANI [3]. L’intervalle 0 est introduit afin de pouvoir analyser des essais dont la
rupture est atteinte avant 150 000 cycles.
Pour chacun de ces trois intervalles et à partir des résultats expérimentaux, nous
calculons plusieurs paramètres afin de calculer le taux d'endommagement par cycle de
chargement de cet intervalle.
Les figures 95 et 96 montrent les paramètres calculés pour l'intervalle i (i=0, 1 ou 2).
N 1i et N 2i représentent le nombre de cycles au début et à la fin de l'intervalle i.
E0 Intervalle i
E 00 i 1 aT × E 00 i
N 1i N 2i N
figure 95: Définition des paramètres obtenus de la courbe d'évolution du module en fonction
du nombre de cycles.
141
Wd Intervalle i
aW × W00 i
W00 i 1
W0
N 1i N 2i N
figure 96: Définition des paramètres obtenus de la courbe d'évolution d'énergie dissipée en
fonction du nombre de cycles.
( E 0 ) Module initial de l’éprouvette : il est calculé à partir des valeurs du module des
cycles 1 à 50 à l’aide d’une extrapolation linéaire (figure 95).
( E ooi ) Module initial de l’intervalle i (i=0, 1 ou 2) extrapolé au premier cycle : c’est
l’ordonnée à l’origine de la droite des moindres carrées des valeurs expérimentales du module
dans l’intervalle des cycles choisi (figure 95).
( ε i 0 , ε i1 , ε i 2 ) Amplitude de la déformation dans les intervalles 0,1 et 2 : chaque valeur est
calculée comme la moyenne des amplitudes de déformation de l'intervalle considéré.
( aTi ) Pente normalisée de l’essai : c’est la pente de la droite des moindres carrées du
module dans l’intervalle choisi (i=0, 1 ou 2) et dans les axes ( N , E / E 00i ) .
( Wooi ) Energie dissipée initiale de l’intervalle i (i=0, 1 ou 2) extrapolée au premier cycle
: c’est l’ordonnée à l’origine de la droite des moindres carrées des valeurs expérimentales de
l’énergie dissipée par cycle de chargement dans l’intervalle choisi ( figure 96).
( aWi ) Pente normalisée de l’énergie dissipée : c’est la pente de la droite des moindres
carrées approchée de l’énergie dissipée par cycle dans l’intervalle choisi (i=0, 1 ou 2) et dans
les axes (N, Wd) normalisée en fonction de Wooi .
( a Fi ) Pente de fatigue : c’est la pente obtenue après la correction de la non-linéarité de
l’endommagement. Elle est calculée par l’équation suivante :
C I .∆E I
a F = aT + aW
Eooi
où : ∆EI = E0 − Eooi
C I est un coefficient de correction de la non-linéarité de l'endommagement.
La valeur du coefficient de correction C I ne dépend pas de l’essai mais de l’intervalle
choisi. Les valeurs de C I sont les suivantes :
142
4
Intervalle 0 : CI =
5
3
Intervalle 1 : CI =
4
2
Intervalle 2 : CI =
3
Pour chaque essai de fatigue, nous regroupons les paramètres calculés pour les trois
intervalles dans un seul tableau afin de faciliter leur traitement. Ce tableau contient les valeurs
suivantes :
ε A0 : Déformation moyenne initial de l’essai calculé à partir des valeurs de la
déformation des cycles 1 à 50 à l’aide d’une extrapolation linéaire.
E 0 : Module initial de l’échantillon calculé à partir des valeurs du module des cycles 1 à
50 à l’aide d’une extrapolation linéaire.
ϕ 0 : Angle de phase initial de l’échantillon calculé à partir des valeurs de l’angle de
phase des cycles 1 à 50 par une extrapolation linéaire.
N f (50%) : Nombre de cycles à la rupture déterminé avec le critère classique.
ε i 0 , ε i1 , ε i 2 : Amplitudes moyennes de déformation des intervalles respectifs 0,1 et 2.
ε 40000 , ε 50000 , ε 150000 : Déformations du premier cycle des intervalles respectifs 0,1 et 2
(40000, 50000 et 150000 cycles).
ϕ 000 , ϕ 001 , ϕ 002 : Valeurs de l’angle de phase initial des intervalles respectifs 0, 1 et 2
extrapolées au premier cycle de chargement.
E 000 , E 001 , E 002 : Valeurs du module initial des intervalles respectifs 0,1 ou 2 extrapolées
au premier cycle de chargement.
W000 , W001 , W002 : Valeurs de l’énergie dissipée initiale des intervalles respectifs 0,1 ou 2
extrapolées au premier cycle de chargement.
aT 0 , aT 1 , aT 2 : Respectivement, les pentes du module de l’essai pour les intervalles 0, 1
et 2 calculées à partir des résultats expérimentaux et normalisées respectivement par les
valeurs du modules initiaux des trois intervalles E 000 , E 001 , E 002 .
143
l’échantillon. Un deuxième facteur, qui conduit à l’élimination d’un essai, est l’agressivité des
sollicitations qui mène à des durées de vie trop courtes.
Dans notre analyse, les cas qui peuvent conduire à l’élimination d’un essai ou une partie
de l’essai sont les suivants :
- L’écart des amplitudes de déformation par rapport à la déformation moyenne est très
élevé, ce qui caractérise un champ de déformation non-homogène dans l’échantillon.
L'écart limite maximum choisi est de 25%.
- Une durée de vie courte : la rupture est atteinte avant 80 000 cycles.
- Un problème d'asservissement lié au réglage de la presse : dans ce cas, les signaux obtenus
sont déformés et la qualité de l'essai devient médiocre. L'essai est donc éliminé de
l'analyse.
144
V.3.1.1 CRITERE CLASSIQUE
L'application du critère classique sur les résultats de nos essais a montré que ce critère
n'est pas adapté à l'endommagement du matériau. Ce critère consiste à déterminer le nombre
de cycles correspondant à une valeur du module égale à la moitié du module initial. Lors de
nos essais, nous avons rencontré quatre cas différents, ces cas sont les suivants :
- Critère atteint dans la phase de fatigue (phase II) : Le module de l'enrobé atteint une
valeur égale à la moitié de sa valeur initiale pour l'essai pendant la deuxième phase de
l'essai ou "la phase de fatigue". Ce cas est très rarement rencontré dans notre campagne
expérimentale. Il est plus souvent rencontré pour des essais effectués en mode de
contrainte qu'en mode de déformation. Ce cas est présenté dans l'exemple de la figure 97.
12000
10000
8000
Module (MPa)
6000
E0/2
4000
2000
NF(50%)
0
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 90000
Nb de cycles
figure 97 : Exemple d'un essai de fatigue où le critère classique est atteint dans la phase II (
Essai ED180-8).
- Critère atteint dans la phase de rupture (phase III) : Dans ce cas, le critère est atteint
mais il se trouve dans la phase de rupture où la valeur du module subit un chute très rapide
avant la rupture de l'échantillon. Dans cette phase, l'évolution du module est dominée par
des phénomènes non liés à la fatigue. La valeur de Nf(50%) est donc influencée par ces
phénomènes et ne correspond pas à la durée de vie par fatigue de l'échantillon. La figure
98 présente un exemple d'un essai représentatif de ce cas.
145
12000
10000
Module (MPa)
8000
6000
E0/2
NF(50%)
4000
0 100000 200000 300000 400000 500000 600000
Nb de cycles
figure 98 : Exemple d'un essai où le critère classique se trouve dans la phase de rupture –
Essai E2D140-4.
- Critère atteint par rupture brutale de l'éprouvette : C'est le cas le plus souvent
rencontré. Dans ce cas, la rupture brutale de l'éprouvette est atteinte avant que le module
soit à la moitié de sa valeur initiale. La figure 99 présente un exemple d'un essai
représentatif de ce cas.
11000
10000
9000
Module (MPa)
8000
7000
Rupture de
l'éprouvette
6000
E0/2 Nf(50%)
5000
0 100000 200000 300000 400000 500000
Nb de cycles
figure 99 : Exemple d'un essai où la rupture est atteinte avant d'atteindre le critère classique –
Essai E9D140-5.
- Arrêt de l'essai avant d'atteindre le critère : Ce cas correspond à certains enrobés testés
dans notre campagne expérimentale, pour lesquels, la durée de l'essai avait atteint un
nombre de cycles trop élevé tout en restant loin d'atteindre le critère classique de rupture.
146
L'utilisation du critère classique avec ces matériaux rend les durées des essais très longues.
Par conséquent, ces essais ne peuvent pas être menés à terme. La figure 100 présente
l'exemple d'un essai effectué sur l'enrobé E7, l'essai est réalisé en mode de déformation
avec une amplitude de 140. 10-6 m/m. L'essai est volontairement arrêté à 5 million de
cycles ce qui correspond à plus de cinq jours et demi de sollicitation à 10 Hz. La
diminution du module pendant cette période s'élève à 42% seulement bien que le niveau
de sollicitation soit relativement élevé. Entre les cycles 1000000 et 5000000, la valeur du
module a diminué d'environ 13% seulement.
10000
9000
8000
Module (MPa)
7000
6000
5000
Arrêt de l'essai
E0/2
4000
0.E+00 1.E+06 2.E+06 3.E+06 4.E+06 5.E+06 6.E+06
N (cycles)
figure 100 : exemple d'un essai de fatigue de longue durée sans atteindre le critère de rupture
classique (Essai E7D140-6).
147
V.3.1.3 CRITERES DE VARIATION D'ENERGIE DISSIPEE
Nous avons également déterminé les valeurs de durées de vie N1 et N 1′ correspondant
aux critères basés saur la variation de l'énergie dissipée. La méthode de détermination de ces
valeurs est effectuée selon les méthodes présentées dans le paragraphe II.6.2.
La détermination de ces deux valeurs est très difficile et parfois impossible. En effet, les
graphiques présentés dans les figures 39 et 40 (page 64), ne sont pas très souvent rencontrés
dans la pratique. Dans la figure 40, concernant un essai en mode de déformation, la courbe du
rapport de l'énergie en fonction du nombre de cycles est quasiment linéaire au début de l'essai.
Cette courbe change de tendance et perd sa linéarité très rapidement au point correspondant au
nombre de cycles N1 . Dans cet exemple, le nombre de cycles N1 est facile à déterminer car le
passage du domaine linéaire au domaine non-linéaire se fait très rapidement. Or, la pratique
montre que pour la majorité des essais, la courbe perd sa linéarité très lentement. Il est donc
très difficile de déterminer le point de perte de linéarité.
La figure 101 montre un exemple de la détermination de N 1′ pour un essai effectué en
mode de déformation. Dans cette essai, le point de bifurcation entre la courbe du rapport
réduit de l'énergie Rnε et la droite tangente se situe dans un intervalle de cycles entre 500000 et
570000 cycles. A partir de ce point, la courbe suit une deuxième allure quasi-linéaire pendant
pratiquement 1000000 de cycles où elle reperd sa linéarité à 1560000 cycles. Selon la
définition de N 1′ , sa valeur serait déterminée au premier point de bifurcation donc vers
535000 et non pas à 1560000 cycles.
700
Tangente 2
600
500
400
Rnε
300 Tangente 1
200
100
N1 '
0
0 200000 400000 600000 800000 1000000 1200000 1400000 1600000 1800000
N cycles
148
2400000
1600000
Σ W/Wn
1200000
800000
400000
N1
0
0 200000 400000 600000 800000 1000000 1200000 1400000 1600000 1800000
N (cycles)
149
V.3.1.4 CRITERE DE WEIBULL COURBE
Le critère de Weibull courbe est un critère graphique basé sur la présentation de Ln(-Ln
(SR)) en fonction de Ln(Ln(N)). Avec N, le nombre de cycles de chargement et SR est le
rapport de la valeur du module au cycle N sur le module initial. Ce critère est très récent
(2002) et nous avons voulu l'étudier afin de donner un avis sur son efficacité. Il est présenté
dans le paragraphe II.6.1.4.
Les auteurs qui ont proposé ce critère confirment avoir la possibilité de distinguer les
trois phases d'un essai de fatigue à travers leur présentation. Chaque phase est distinguée par
une partie linéaire de la courbe obtenue. Egalement, ils confirment que le début de la phase III
(ou "phase de rupture") correspond souvent à une valeur de SR très proche de 0.5 donc à 50%
de diminution du module. Ils constatent donc que ce critère de rupture prédit une durée de vie
très proche de celle obtenue par le critère classique.
Nous avons appliqué ce critère sur les résultats de tous nos essais de fatigue.
L'application de la présentation graphique sur nos essais montre que les courbes obtenues
n'ont souvent pas la forme de la courbe présentés dans la figure 37. La distinction de trois
phases d'essai est pratiquement impossible. Pour certains essais, nous obtenons une courbe
composée de plusieurs parties quasi-linéaires comme le montre l'exemple présenté à la figure
103. Dans cet exemple, nous distinguons cinq parties quasi-linéaires dans la courbe obtenue.
Il est donc très difficile de se prononcer sur les points de passages d'un phase à l'autre. Pour
cet essai nous avons considéré que le point correspondant au passage à la phase de rupture
correspond au point de bifurcation entre la droite tangente n°4 et la tangente n° 5.
Tangente 5
-1
Tangente 4
-2
Ln(-Ln(SR))
-3
Tangente 3
Tangente 2
-4
-5 Tangente 1
-6
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Ln(Ln(N))
figure 103 : Détermination de la durée de vie N SR avec le critère de Weibull courbe – Essai
E9D140-5.
Pour certains essais, la détermination de la valeur de N SR était impossible. En effet, sur
les courbes obtenues pour ces essais, nous n'avons pas pu déterminer le point de passage entre
la phase de fatigue et la phase de rupture. L'exemple de la figure 104 présente un essai de ce
type.
150
-1
NSR
-2
-3
-4
Ln(-Ln(SR))
-5
-6
-7
-8
-9
0.8 1.2 1.6 2 2.4 2.8
Ln(Ln(N))
figure 104 : exemple d'un essai de fatigue pour lequel la détermination de la valeur de N SR est
impossible – Essai E11C0.6-9.
151
0.0E+00 a F2 = -8.65E-09.ε + 4.82E-07 aF0 (Déformation)
R2 = 0.988 aF0 (Contrainte)
aF1 (Déformation)
-5.0E-07
aF1 (Contrainte)
aF2 (Déformation)
a F1 = -1.19E-08.ε + 5.96E-07
-1.0E-06 R2 = 0.955 aF2 (Contrainte)
Regression aF0
Regression aF1
aF
-2.5E-06
-3.0E-06
70 90 110 130 150 170 190
-6
Déformation (10 m/m)
figure 105 : Taux d'endommagement par cycles de chargement dans les trois intervalles
considérés en fonction da la déformation de l'intervalle – Enrobé E13.
Pour chaque intervalle, une droite de régression est calculée à partir des pentes de fatigue
obtenues. Pour ces droites de régression, les valeurs des coefficients de détermination R2 sont
assez élevées. Le choix d'une approche linéaire pour l'évolution des pentes de fatigue en
fonction de la déformation semble très acceptable. Cette constatation est valable pour les 16
enrobés testés. Les droites de régression des pentes de fatigue, où simplement "les droites
d'endommagement", sont présentées dans les annexes de cette thèse pour tous les enrobés
testés.
Les résultats obtenus pour les essais en mode de contrainte se situent très bien sur les
droites d'endommagement obtenues pour les trois intervalles considérés. Les essais peuvent
donc être réalisés dans les deux modes puisque le taux d'endommagement par cycle est
indépendant du mode de sollicitation.
Nous constatons que le taux d'endommagement par cycle dépend de l'amplitude de la
sollicitation et de l'endommagement déjà subi par le matériau. Il décroît d’une manière non-
linéaire avec le nombre de cycles. Les résultats obtenus montrent que le taux
d'endommagement augmente avec le niveau de sollicitation et diminue avec l'avancement de
l'essai. Les pentes de fatigue obtenues pour l'intervalle 0 [40000 – 80000 cycles] sont les plus
élevés. Les taux d'endommagement pour l'intervalle 1 [50000 – 150000 cycles] sont plus
faibles. L'intervalle 2 [150000 – 300000 cycles] possède les valeurs de taux
d'endommagement les plus faibles parmi les trois intervalles. Cette constatation est valable
pour les 16 enrobés testés.
152
Pour l'enrobé E13, seuls les essais en mode de déformation sont considérés lors du calcul des
régressions. Les valeurs correspondant aux essais en mode de contrainte ne sont pas suffisants
pour obtenir des régressions. Pour l'enrobé E3, les régressions sont calculées pour les essais en
mode de contrainte et les essais en mode de déformation séparément.
7 Nph-II (Déf) Nph-II (Cont)
Régression N f (50%) (ε )
Nf (50%) (Déf) Nf (50%) (Cont)
N f (50%) = -3.48 ε + 12.76
2
N1 (Déf) N1 (Cont)
R = 86.3%
6.5 N1' (Déf) N1' (Cont)
Régression N ph- II (ε ) NSR (Déf) NSR (Cont)
N ph II = -3.45 ε + 12.63
6 2
R = 88.3%
Log (N (cycles))
Régression N 1 (ε )
N 1 = -2.19 ε + 9.89
2
5.5 R =62.3%
Régression N 1 ' (ε )
4.5 Régression N SR (ε )
N 1 ' = -2.73 ε + 10.94
N SR = -2.27 ε + 9.94
2
2 R = 80.3%
R = 72.1%
4
1.85 1.9 1.95 2 2.05 2.1 2.15 2.2 2.25 2.3
Log (ε0 (10 m/m))
-6
figure 106 : Durées de vie déterminées avec les différents critères et droites de régression
correspondantes – Enrobé E13.
7 Régression N f(50%) (ε ) Régression N ph- II (ε ) Nph-II (Déf) Nph-II (Cont)
N f(50%) = -4.64 ε + 15.31 N ph- II = -5 ε + 15.99 Nf (50%) (Déf) Nf (50%) (Cont)
2 2
R = 0.977 R = 0.979 N1 (Déf) N1 (Cont)
6.5 Régression N 1 (ε ) N1' (Déf) N1' (Cont)
Régression N 1 ' (σ )
5.5 N1' = -17.09 ε + 38.54
2
R = 99.02%
Regression N f(50%) (σ )
Régression N SR (σ ) N f(50%) = -17.07 ε +38.51
5 Régression N 1 ' (ε )
N SR = -13.11 ε + 30.68
2
R = 100%
2
R = 93.6% N 1 ' = -4.52 ε +
14.76
2
4.5 R = 0.905
Régression N ph- II (σ ) Régression N SR (ε )
Régression N 1 (σ )
ε + 31.66 N ph- II = -16.66 ε + 37.7 N SR = -1.76 ε + 9.31
N 1 =-13.64 2
2 R = 0.924
2
R = 95.3% R = 99.96%
4
1.85 1.9 1.95 2 2.05 2.1 2.15
Log (ε 0 (10 m/m))
-6
figure 107 : Durées de vie déterminées avec les différents critères et droites de régression
correspondantes – Enrobé E3.
Dans la figure 106, nous constatons que les droites de régression obtenues pour les
différents critères sont très différentes les unes des autres. Les droites obtenues avec le critère
classique et le critère de fin de phase II sont très proches. Cela s'explique par le fait que les
valeurs de Nf(50%) correspondent à la rupture de l'éprouvette pour la majorité des essais. En
153
effet, la rupture de l'échantillon pour ces essais a eu lieu avant que le critère de division par 2
du module initial soit satisfait.
Les droites obtenues avec les deux critères énergétiques et le critère de la courbe de
Weibull sont très différentes de celles du critères classique et du critère de fin de phase II. Ces
critères donnent des durées de vie moins élevées.
Malgré le fait que nous n'ayons pas pris en considération les essais en mode de contrainte
lors du calcul des régressions, les valeurs des coefficients de détermination pour les droites
obtenus sont relativement faibles. Ces coefficients de détermination varient entre 0.62 et 0.88,
les valeurs obtenues sont en effet très dispersées. Cette dispersion de résultats montre
l'incapacité de ces critères à donner des valeurs fiables de la durée de vie. La figure 106
montre que pour une valeur de déformation comprise entre 80 et 90. 10-6 m/m, la durée de vie
donnée par les différents critères, avec les essais du mode de déformation, varient entre
180000 et 2650000 cycles. Pour les essais en mode de contrainte, ces valeurs varient entre
45000 et 80000 cycles. La durée de vie est multipliée par plus de 14.5 pour le même niveau de
déformation et pour le même mode d'essai avec les différents critères proposés. De plus avec
le même critère, les valeurs de durées de vie sont très dispersées. Dans certains cas, la durée
de vie augmente avec l'augmentation du niveau de sollicitation. Par exemple, la durée de vie
obtenue avec le critère classique est moins de 100000 cycles à 150. 10-6 m/m. Cette valeur
égale à 150000 cycles pour un niveau de déformation plus élevé de 165. 10-6 m/m. De même,
avec le critère énergétique simplifié [ROW, 2000], la valeur de N 1′ obtenue à 150. 10-6 m/m
est moins de 60000 cycles. Cette valeur dépasse 175000 cycles à 165. 10-6 m/m. Des cas
semblables sont souvent rencontrés avec ces critères.
La figure 107 présente les résultats des durées de vie de l'enrobé E3 avec les différents
critères étudiés et dans les deux modes de sollicitation. La première constatation sur ces
résultats est que la différence entre les valeurs des durées de vie des essais du mode de
contrainte avec celles des essais du mode de déformation. Pour la même valeur de
déformation initiale, le durée de vie pour un essai effectué en mode de déformation est
nettement plus élevée que celle d'un essai effectué en mode de contrainte. Ce point a déjà été
évoqué dans le paragraphe II.6.4.
Les résultats obtenus avec les différents critères pour l'enrobé E3 sont moins dispersés
que ceux obtenus pour l'enrobé E13. En effet, le nombre d'essais effectués pour cet enrobé est
plus faible que le nombre des essais de l'enrobé E13. Six essais seulement ont été effectués
pour les deux modes de sollicitation.
Pour les essais en mode de déformation, les droites de régression obtenues avec les
différents critères sembles différentes. Le critère classique et le critère de fin de phase II
donnent des résultats proches. Comme pour l'enrobé E13, la rupture des éprouvettes est
atteinte avant de satisfaire le critère de diminution de 50% de la valeur du module initiale. Les
valeurs de Nf(50%) sont donc considérées à la rupture des éprouvettes.
Les valeurs de N1 déterminées avec le critère énergétique sont très proches de celles du
critère classique et du critère de fin de phase II. Le critère énergétique simplifié et le critère de
la courbe de Weibull donnent des valeurs complètement différentes.
Pour les essais en mode de contrainte, les valeurs obtenues par les différents critères sont
très proches et les droites de régression sont quasiment confondues. L'accord entre les
différents critères de durées de vie semble meilleur dans le cas d'une sollicitation à contrainte
imposée que dans le cas d'une sollicitation à déformation imposée. Cette constatation n'est pas
confirmée par un nombre important d'essais car nous ne disposons pas de beaucoup de
résultats dans le mode de contrainte.
154
Pour les deux enrobés, nous constatons que le critère de fin de phase II et le critère
classique de fatigue donnent les valeurs de durées de vie les plus élevées. Il semble que le
critère énergétique et le critère énergétique simplifié ne donnent pas les mêmes résultats. La
comparaison entre les valeurs de durées de vie obtenues avec ces deux critères montre que le
critère énergétique simplifié donne des valeurs moins élevées des durées de vie que le critère
énergétique. De plus, les valeurs obtenues avec ces deux critères sont différents de ceux
obtenues avec les trois autres critères. Les durées de vie obtenues avec le critère de la courbe
de Weibull ne sont pas en accord avec les autres critères.
155
figure 108 : Valeurs de ε6 déterminées avec les différents critères pour l'enrobé E13 pour les
essais en mode de déformation.
figure 109 : Valeurs de ε6 déterminées avec les différents critères pour l'enrobé E3 pour les
essais en mode de déformation et en mode de contrainte.
Dans la figure 109 concernant l'enrobé E3, les valeurs de ε6 sont présentées séparément
pour les deux modes de sollicitation. Pour les essais à déformation imposée, les valeurs de ε6
présente également une dispersion comme celle que nous avons constatée pour l'enrobé E13.
Le critère classique, le critère de fin de phase II et le critère énergétique donnent des valeurs
très proches de ε6 de l'ordre de 101. 10-6 m/m. La valeur obtenue avec le critère énergétique
simplifié est de 87. 10-6 m/m. Le critère de la courbe de Weibull donne la valeur la plus petite
156
de ε6. Elle est de l'ordre de 76. 10-6 m/m. La différence entre la plus petite et la plus grande
valeur de ε6 s'élève à 33% par rapport à la plus petite. Cette différence est également très
significative. Elle montre l'incapacité des critères de fatigue étudiés à fournir des résultats
fiables pour le dimensionnement des chaussées.
Pour les essais en mode de contrainte, les valeurs de ε6 sont très proches comme le
montre la figure 109. Ces valeurs sont plus faibles que celles obtenues pour les essais en mode
de déformation. Pour les différents critères, la valeur moyenne de ε6 pour le mode de
contrainte est de 78 et pour le mode de déformation, elle est de 93. 10-6 m/m.
Nous constatons également sur la figure 109 que le critère de la courbe de Weibull donne
des valeurs pratiquement identiques de ε6 dans les deux modes. En effet, les valeurs des
durées de vie NSR en mode de déformation sont nettement plus fortes qu'en mode de
contrainte. Comme le montre la figure 107, la pente de la droite de régression de NSR en
mode de contrainte est pratiquement dix fois plus élevée que celle du mode de déformation.
Les deux droites de régression pour les deux modes de sollicitation se rejoignent pour la
même valeur de déformation à un million de cycles. Le fait de donner la même valeur de ε6 ne
signifie pas que le critère donne des résultats comparables dans les deux modes.
Afin de bien montrer la différence entre les critères étudiés, nous avons présenté les
valeurs de ε6 obtenues par les différents critères pour tous les enrobés testés dans la figure
110. Nous constatons que pour la majorité des enrobés, les valeurs de ε6 obtenues avec les
critères étudiés sont très différents.
160
150
140
130
m/m)
120
110
-6
6 (10
100
ε
90
80
70
60
50
E1
E2
E3
E4
E5
E6
E7
E8
E9
6
E1
E1
E1
E1
E1
E1
E1
figure 110: valeurs de ε6 obtenues par les différents critères pour les 16 enrobés testés.
A la figure 110, nous constatons que les valeurs de ε6 pour certains enrobés n'ont pas pu
être déterminées pour tous les critères. Cela est dû souvent à la difficulté de déterminer les
valeurs des durées avec les différents critères étudiés. Par exemple, pour l'enrobé E7, nous ne
trouvons aucune valeur de ε6 dans la figure 110. Pour cet enrobé, les valeurs de durées avec le
critère classique et le critère de fin de phase II n'ont pas être déterminées à cause de l'arrêt des
essais avant la rupture des échantillons. Les valeurs de durées de vie avec le critère
énergétique et le critère de la courbe de Weibull n'ont pas pu être déterminées graphiquement.
157
Seules quelques valeurs de durées de vie ont pu être déterminées avec le critère énergétique
simplifié. Ces valeurs sont très élevées et la droite de régression obtenue pour ces valeurs
possède une pente très faible. En effet la valeur de durée de vie diminue très faiblement avec
l'augmentation de la sollicitation. La valeur obtenue de ε6 avec ce critère est extrêmement
élevées par rapport à celles des autres enrobés et sa valeur dépasse 20000 10-6 m/m. cette
valeur n'est pas représentée sur la figure 110. A noter que l'enrobé E7 est fabriqué avec un
bitume modifié du type Styerelf® et que ce matériau présente une très haute résistance à la
fatigue. Malgré cela, la valeur de ε6 obtenue est extrêmement élevée et s'éloigne fortement des
valeurs obtenues pour les autres enrobés. Ce résultats nous incite à nous interroger sur
l'efficacité de ces critères pour le dimensionnement des chaussées.
158
Sans utiliser un critère de durée de vie, la fatigue est ainsi exprimée sous forme de taux
d'endommagement par cycle de sollicitation. Le taux d'endommagement pour un cycle donné
est quantifié par rapport à l'amplitude de la déformation au même cycle.
Les avantages de cette méthode sont :
- La possibilité de caractériser le comportement en fatigue d’un enrobé avant 300.000
cycles de sollicitation (8 heures et 20 minutes de sollicitation à une fréquence de
10Hz).
- Les essais peuvent être analysés et comparés dans les deux modes puisque le taux
d’endommagement par cycle est indépendant du mode de sollicitation.
- La dispersion des résultats de fatigue est très faible en comparaison avec les autres
méthodes utilisés. Il est possible de caractériser le comportement en fatigue d'un
enrobé en réalisant un petit nombre d'essais de fatigue (4 à 5 essais).
159
20000 24
18000 22
16000 20
14000 18
E0 (MPa)
(°)
12000 16
0
10000 14
8000 12
6000 10
4000 8
E1
E2
E3
E4
E5
E6
E7
E8
E9
0
1
2
3
4
5
6
E1
E1
E1
E1
E1
E1
E1
E0 ϕ0
figure 111: Valeurs du module et des angles de phase initiaux pour les enrobés E1 à E16.
Pour les enrobés étudiés, les valeurs du module de rigidité, très fortement influencées par
les paramètres de formulation, varient entre 6000 et 19000 MPa et les valeurs de l'angle de
phase initial varient entre 8.6° et 23° environ.
Dans la suite, nous étudions l'influence des paramètres de formulation sur le phénomène
de la fatigue et sur les caractéristiques mécaniques des enrobés.
160
1.E+08
E3 (A90)
1.E+07 y = 2.03E+15x -4.64
R2 = 0.977
1.E+06
Nf(50%)
E2 (A60)
1.E+05 y = 7.87E+16x -5.33
E1 (A15)
R2 = 0.811
y = 2.65E+14x -4.32
1.E+04
R2 = 0.826
1.E+03
10 100 1000
ε 0 (10-6 m/m)
E1 (A15) E2 (A60) E3 (A90)
figure 112: Valeurs des durées de vie et les droites de régression correspondantes pour les
enrobés E1, E2 et E3.
0.0E+00
-4.0E-07
-8.0E-07
aF
-1.2E-06
aF0-E1 (A15)
-1.6E-06 aF0-E2 (A60)
aF0-E3 (A90)
-2.0E-06
60 80 100 120 140 160
ε i0 (10 -6
m/m)
figure 113: Droites d'endommagement pour les enrobés E1, E2 et E3 dans l'intervalle 0.
0.0E+00
-2.0E-07
-4.0E-07
aF
-6.0E-07
figure 114: Droites d'endommagement pour les enrobés E1, E2 et E3 dans l'intervalle 1.
161
0.E+00
-1.E-07
-2.E-07
aF
-3.E-07
figure 115: Droites d'endommagement pour les enrobés E1, E2 et E3 dans l'intervalle 2.
Les valeurs de Nf(50%) obtenues pour l'enrobé E1 sont les valeurs de durées de vie les plus
faibles. Les résultats obtenus pour l'enrobé E2 et E3 sont très proches avec un léger avantage
pour l'enrobé E2. A partir des droites de régression de Nf(50%), nous avons calculé les valeurs
de ε6 pour les trois enrobés. La valeur de ε6 obtenue pour l'enrobé E1 est de 89. 10-6 m/m.
Cette valeur est de 111. 10-6 m/m pour l'enrobé E2 et de 101. 10-6 m/m pour l'enrobé E3.
L'utilisation de ce critère pour déterminer l'influence de la dureté du bitume sur la fatigue
montre que l'enrobé E1 fabriqué avec le bitume dur est le moins résistant. Les enrobés
fabriqués avec le bitume de pénétrabilité 60 et 90 donnent des résultats proches, mais l'enrobé
E2 fabriqué avec le bitume de pénétrabilité moyenne (60) semble meilleur.
Les droites d'endommagement obtenues pour les trois intervalles montrent que c'est
l'enrobé E1 qui possède les taux de fatigue les plus faibles. Les enrobés E2 et E3 présentent un
comportement très proche pour les faibles valeurs de déformation. Les droites
d'endommagement de ces deux enrobés sont confondues pour l'intervalle 0. Pour les
intervalles 1 et 2, l'enrobé E2 semble meilleur que l'enrobé E3.
Les résultats obtenus à partir du critère classique de rupture et les taux
d'endommagement par fatigue sont contradictoires. L'utilisation du critère classique de rupture
ne permet pas de se prononcer d'une façon claire sur l'influence de la dureté du bitume sur la
résistance en fatigue. En revanche, les taux d'endommagement par fatigue montrent
clairement ce rôle.
Nous arrivons donc aux conclusions suivantes :
- La rigidité de l'enrobé augmente avec la dureté du bitume utilisé et l'angle de phase
diminue.
- Les bitumes durs présente une rigidité plus élevée et une meilleure résistance à la
fatigue par endommagement que les bitumes mous et plus particulièrement pour les
niveaux de sollicitation les plus élevés.
162
L'enrobé E4 est fabriqué avec un bitume à faible teneur en fractions cristallisables de
pénétrabilité 60.
Dans nos conditions expérimentales (10°C et 10 Hz), il est constaté que l'augmentation
de la teneur en fraction cristallisable rend l'enrobé moins rigide. L'enrobé E4 possède un
module plus élevé (12400 MPa) et un angle de phase plus faible (18.15°) par rapport à ceux
de l'enrobé E2 (figure 111). La différence de rigidité est significative (10.9%). En revanche, la
différence au niveau du déphasage est très faible (3%).
Les durées de vie Nf(50%) pour les deux enrobés en fonction de la déformation initiale de
chaque essai sont présentées dans la figure 116. Egalement, les figures 117, 118 et 119
présentent les droites d'endommagement des deux enrobés pour les trois intervalles de cycles
considérés.
1.E+07
1.E+06
E4 (B60)
Nf(50%)
y = 3.67E+16x -5.35
1.E+05 R2 = 0.921 E2 (A60)
y = 7.87E+16x -5.33
1.E+04 R2 = 0.811
1.E+03
10 100 1000
ε 0 (10-6 m/m)
E4 (B60) E2 (A60)
figure 116: Valeurs des durées de vie et les droites de régression correspondantes pour les
enrobés E2 et E4.
0.0E+00
aF0-E2 (A60)
-4.0E-07 aF0-E4 (B60)
-8.0E-07
aF
-1.2E-06
-1.6E-06
-2.0E-06
-2.4E-06
60 80 100 120 140 160 180 200
ε i0 (10-6
m/m)
163
0.0E+00
aF1-E2 (A60)
-2.0E-07 aF1-E4 (B60)
-4.0E-07
-6.0E-07
aF -8.0E-07
-1.0E-06
-1.2E-06
-1.4E-06
60 80 100 120 140 160
ε i1 (10
-6
m/m)
-1.E-07
aF2-E2 (A60)
aF2-E4 (B60)
-2.E-07
aF
-3.E-07
-4.E-07
-5.E-07
60 80 100 120 140
ε i2 (10-6 m/m)
164
V.4.3 L'INFLUENCE DU SOUFFLAGE DU BITUME
L'enrobé E5 est fabriqué à partir d'un bitume semi-soufflé de pénétrabilité 60. C'est un
mélange d'un bitume soufflé de pénétrabilité 40 avec un bitume pur de pénétrabilité 70/100 du
même origine du bitume A utilisé pour la fabrication des enrobés E1, E2 et E3. Le soufflage
d'un bitume est un traitement chimique visant à améliorer ses caractéristiques thermiques et
mécaniques. Le procédé consiste à oxyder le résidu de distillation par injection d'air chaud
(280°C). Jusque dans les années 80, ce procédé était nécessaire pour obtenir des grades durs
de bitume [14].
Nous avons comparé les résultats obtenus par cet enrobé avec ceux des enrobés fabriqués
avec des bitumes non-modifiés ayant la même pénétrabilité (Enrobé E2, E4 et E13) en
respectant les autres paramètres de formulation (courbe granulométrique et teneur en liant).
L'utilisation du bitume semi-soufflé pour la fabrication de l'enrobé E5 semble influencer
fortement sa rigidité. Dans les conditions expérimentales considérées (10°C et 10 Hz), le
module initial obtenu pour cet enrobé est nettement plus faible que ceux obtenus par les
bitumes purs. La valeur du module initial de l'enrobé E5 est de l'ordre de 6100 MPa seulement
contre 11200, 12400 et 11550 MPa pour les enrobés E2, E4 et E13 respectivement. La rigidité
de l'enrobé est pratiquement la moitié de la rigidité d'un enrobé fabriqué avec un bitume non-
modifiés à pénétrabilité égale.
L'angle de phase obtenu pour l'enrobé E5 est également moins élevé que ceux obtenus
pour les enrobé E2, E4 et E13. Il est de l'ordre de 16.3° pour l'enrobé E5 contre 18.7°, 18.15°
et 17.8° pour les enrobés E2, E4 et E13 respectivement.
1.E+07
E13 (LCPC-C60)
y = 1.26E+13x -3.66 E5 (SS60)
1.E+06 R2 = 0.826 y = 1.51E+21x -7.00
R2 = 1.00
Nf(50%)
1.E+05
E4 (B60) E2 (A60)
y = 3.67E+16x -5.35 y = 7.87E+16x -5.33
1.E+04 R2 = 0.921 R2 = 0.811
1.E+03
10 100 1000
ε 0 (10-6 m/m)
E2 (A60) E4 (B60) E5 (SS60) E13 (LCPC-C60)
figure 120: Valeurs des durées de vie et les droites de régression correspondantes pour les
enrobés E2, E4, E5 et E13.
Comme le montre la figure 120, seulement deux valeurs de durée de vie ont pu être
déterminées pour les essais effectués en mode de déformation sur l'enrobé E5. En effet, les
durées de vie de cette enrobé sont très élevées. Nous étions donc contraints d'arrêter les essais
avant d'atteindre la rupture des éprouvettes. Les valeurs de durée de vie de cet enrobé sont
beaucoup plus élevées que celles obtenues pour les enrobés E2, E4 et E13.
165
0.0E+00 aF0-E2 (A60)
aF0-E4 (B60)
-4.0E-07 aF0-E5 (SS60)
aF0-E13 (LCPC-C60)
-8.0E-07
-1.2E-06
aF
-1.6E-06
-2.0E-06
-2.4E-06
-2.8E-06
60 80 100 120 140 160 180 200
ε i0 (10-6
m/m)
figure 121: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E4, E5 et E13 dans l'intervalle 0.
-6.0E-07
aF
-8.0E-07
-1.0E-06
-1.2E-06
-1.4E-06
60 80 100 120 140 160 180
ε i1 (10-6 m/m)
figure 122: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E4, E5 et E13 dans l'intervalle 1.
-2.E-07
aF
-3.E-07
-4.E-07
-5.E-07
-6.E-07
60 80 100 120 140 160 180
ε i2 (10-6 m/m)
figure 123: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E4, E5 et E13 dans l'intervalle 2.
166
En terme de dommage (figure 121, figure 122 et figure 123), c'est également l'enrobé E5
qui présente la meilleure résistance à la fatigue. Les taux d'endommagement obtenus pour cet
enrobé sont nettement plus faibles que ceux des autres enrobés et plus particulièrement pour
les fortes sollicitations.
L'enrobé E5, fabriqué avec le bitume semi-soufflé, présente alors une très bonne
résistance à la fatigue en termes de durées de vie et en termes de dommage.
Nous arrivons aux conclusions suivantes:
- Dans les conditions expérimentales de température (10°C) et de fréquence (10 Hz),
l'utilisation d'un bitume semi-soufflé rend l'enrobé nettement moins rigide qu'un
enrobé fabriqué avec un bitume classique à pénétrabilité égale.
- L'utilisation d'un bitume semi-soufflé pour la fabrication de l'enrobé augmente
considérablement sa résistance à la fatigue.
167
La figure 124 présente les valeurs de Nf (50%) pour les enrobés E2, E4 et E6 et les droites
de régressions correspondantes. Pour les enrobés E7 et E8, les essais ont été arrêtés
volontairement à des nombres de cycles de sollicitation très élevés. Les deux enrobés ne
montrent aucun signe de rupture à l'arrêt des essais.
Pour l'enrobé E6, les résultats obtenus des durée de vie sont très contradictoires. La
figure 124 montre que la durée de vie croît avec l'augmentation de la déformation. Or,
logiquement la durée de vie décroît avec l'augmentation du niveau de sollicitation. En effet,
pour deux essais effectués à une amplitude de déformation de 140. 10-6 m/m, la rupture est
atteinte 625000 cycles pour le premier essais et à 1010000 cycles pour le deuxième. En
revanche, pour l'essai E6D160-7 effectué à un niveau de sollicitation de 160. 10-6 m/m, le
module de l'enrobé atteint sa moitié vers 2500000 cycles avec aucun signe de rupture de
l'éprouvette. également, pour un niveau de 100. 10-6 m/m, nous avons arrêté l'essai
volontairement à 5000000 de cycles sans que l'éprouvette soit cassée. Cela montre la lacune
que présente l'utilisation d'un critère arbitraire pour la détermination de la durée de vie par
fatigue.
1.E+08
1.E+07
R2 = 0.921 R2 = 0.904
1.E+05
E2 (A60)
1.E+04 y = 7.87E+16x -5.33
R2 = 0.811
1.E+03
10 100 1000
ε 0 (10 -6
m/m)
E2 (A60) E4 (B60) E6 (styr A60/2)
figure 124: Valeurs des durées de vie et les droites de régression correspondantes pour les
enrobés E2, E4, E6.
Nous constatons alors que les valeurs de Nf(50%) pour l'enrobé E7 seront plus élevées et
que celles de l'enrobé E6. Ces valeurs de Nf(50%) seront également beaucoup plus élevées que
celles obtenues pour l'enrobé E2 fabriqué avec le bitume de base non-modifié. La valeur de ε6
pour l'enrobé E2 est de 111. 10-6 mm. Cette valeur s'élève à 142. 10-6 mm pour l'enrobé E6.
Ces valeurs sont calculées à partir des droites de régression de la figure 124.
Nous n'avons pas pu déterminer la valeur de ε6 pour l'enrobé E7 mais sa valeur serait
plus élevée que celles des enrobés E2 et E6. Au fait, pour les essais effectués sur l'enrobé E7,
nous arrivons aux environs de 5000000 de cycles sans aucun signe de rupture et à des niveaux
de sollicitation bien élevés (140 et 160. 10-6 m/m)
L'utilisation du bitume modifié par polymères pour la fabrication de l'enrobé E6 et E7 a
mené à une augmentation très significative des durées de vie et des valeurs de ε6. Cette
augmentation est plus importante pour l'enrobé E7 où le degré de modification par polymère
est plus élevé.
168
La comparaison entre les enrobés E4 et E8 mène à la même conclusion. Les durées de
vie de l'enrobé E8 ne sont pas déterminées mais elles seront très élevées par rapport à celles de
l'enrobé E4.
0.0E+00
-4.0E-07
-8.0E-07
aF
-1.2E-06
aF0-E2 (A60)
-1.6E-06 aF0-E4 (B60)
aF0-E6 (styr A60/2)
-2.0E-06 aF0-E7 (styr A60/4)
aF0-E8 (styr B60/4)
-2.4E-06
60 80 100 120 140 160 180 200
ε i0 (10
-6
m/m)
figure 125 : Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E4, E6, E7, E8 dans l'intervalle0.
-2.0E-07
-4.0E-07
-6.0E-07
-8.0E-07
aF
-1.0E-06
aF1-E2 (A60)
aF1-E4 (B60)
-1.2E-06
aF1-E6 (styr A60/2)
aF1-E7 (styr A60/4)
-1.4E-06 aF1-E8 (styr B60/4)
-1.6E-06
60 100 140 180
ε i1 (10-6 m/m)
figure 126: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E4, E6, E7, E8 dans l'intervalle 1.
169
aF2-E2 (A60)
0.E+00
aF2-E4 (B60)
aF2-E6 (styr A60/2)
-1.E-07 aF2-E7 (styr A60/4)
aF2-E8 (styr B60/4)
-2.E-07
aF -3.E-07
-4.E-07
-5.E-07
60 80 100 120 140 160 180 200
ε i2 (10-6 m/m)
figure 127: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E4, E6, E7, E8 dans l'intervalle 2.
En termes de dommage, les figures 125, 126 et 127 présentent les droites
d'endommagement pour les cinq enrobés.
Nous constatons que le comportement en fatigue des enrobés testés dépend du niveau de
sollicitation. Les bitumes de base et les bitumes modifiés présentent des taux
d'endommagement très proches pour les faibles valeurs de déformation. Avec l'augmentation
du niveau de sollicitation, la différence devient très importante. Les bitumes modifiés sont
nettement meilleurs pour les niveaux de déformation les plus élevés.
Les taux d'endommagement sont en accord avec les durées de vie pour les enrobés
testés. L'enrobé E7 possède les valeurs les plus faibles des taux d'endommagement. Pour les
intervalles 0 et 1, les taux d'endommagement de l'enrobé E6 sont très proches de ceux de
l'enrobé E7 pour les faibles niveaux de sollicitation mais ils deviennent plus élevées pour les
niveaux les plus forts. Pour l'intervalle 2, l'enrobé E7 est meilleur en fatigue que l'enrobé E6 et
l'enrobé E2.
Le degré de modification joue alors un rôle important sur le comportement en fatigue.
L'enrobé E7 fabriqué avec le bitume modifié à 4% de polymères est plus résistant en fatigue
que l'enrobé E6 fabriqué avec un bitume modifié à 2% de polymères.
L'enrobé E8 semble meilleur que l'enrobé E4 pour les trois intervalles considérés. Les
taux d'endommagement sont très proches pour les faibles niveaux de déformation. Avec
l'augmentation du niveau de sollicitation, l'enrobé E8 présente des valeurs des taux
d'endommagement nettement plus faibles.
De plus, la nature du bitume de base a un rôle important, les taux d'endommagement
pour l'enrobé E7 sont plus faibles que ceux de l'enrobé E8. L'utilisation d'un bitume modifié
sur un bitume de base à forte teneur en fractions cristallisables améliore le comportement en
fatigue de l'enrobé.
Nous arrivons aux conclusions suivantes :
- Dans les conditions expérimentales de température (10°C) et de fréquence (10 Hz), la
modification par polymères des bitumes mène à une diminution de la rigidité de
l'enrobé par rapport à l'enrobé avec les bitumes de base. L'influence de cette
modification sur la valeur de l'angle de phase est très faible.
170
- Les enrobés fabriqués avec les bitumes-polymères modifiés avec le procédé Styrelf®
sont très performants en fatigue. Ces enrobés sont nettement meilleurs en fatigue que
les enrobés fabriqués avec des bitumes non modifiés et plus particulièrement pour les
hauts niveaux de sollicitation. Cette conclusion est vérifiée avec le critère classique et
le critère d'endommagement.
- Le degré de modification des bitumes-polymères a un rôle important sur le
comportement de l'enrobé en fatigue. L'augmentation du degré de modification des
bitumes-polymères améliore le comportement en fatigue.
- Les bitumes-polymères fabriqués à base de bitume de base à forte teneur en fractions
cristallisables présentent une résistance à la fatigue plus élevée que ceux fabriqués à
base de bitume de base à faible teneur en fractions cristallisables. Les bitumes
modifiés gardent la même tendance de leurs bitume de base vis-à-vis de
l'endommagement par fatigue.
171
1.E+07
E10 (EVA-A90 M.phy)
y = 3.71E+10x -2.30 E3 (A90)
R2 = 1.00 y = 2.03E+15x -4.64
R2 = 0.977
1.E+06
E9 (EVA-A60 M.phy)
Nf(50%)
y = 1.15E+11x -2.67
R2 = 0.501
1.E+05
E11(EVA-A60Ajout) E2 (A60)
y = 5.77E+11x -3.06 y = 7.87E+16x -5.33
1.E+04 R2 = 8.75E-01 R2 = 0.811
10 100 1000
ε 0 (10-6 m/m)
E2 (A60) E3 (A90)
E9 (EVA-A60 M.phy) E10 (EVA-A90 M.phy)
E11 (EVA-A60Ajout)
figure 128: Valeurs des durées de vie et les droites de régression correspondantes pour les
enrobés E2, E3, E9, E10 et E11.
En terme de durées de vie (figure 128), l'enrobé E9 fabriqué avec le mélange physique à
base du liant A à pénétrabilité 60, présente des durées de vie plus faibles que celles de l'enrobé
E2 fabriqué avec le bitume A de pénétrabilité 60. L'utilisation du mélange physique pour la
fabrication de E9 n'a pas mené à une augmentation des durées de vie de l'enrobé. La valeur de
ε6 pour l'enrobé E2 est de 111. 10-6 m/m contre seulement 79. 10-6 m/m pour l'enrobé E9.
Il est à mentionner que les valeurs de durées de vie de l'enrobé E9 sont très dispersées.
La valeur du coefficient de détermination (R2) est de 0.5 seulement. De plus, deux des trois
valeurs de durée de vie obtenues pour cet enrobé sont très proches de celles obtenues pour
l'enrobé E2. Il donc très difficile de départager les deux enrobés à travers les valeurs de durée
de vie.
L'ajout direct de l'EVA dans l'enrobé E11 lors de sa fabrication n'a également pas joué un
rôle important sur les durées de vie. Cet enrobé a des durées de vie très proches de celles de
l'enrobé E9. La valeur de ε6 de l'enrobé E11 atteint 76. 10-6 m/m. Elle est donc très proche
également de celle de l'enrobé E9.
La même image est quasiment trouvée lors de la comparaison entre l'enrobé E3 fabriqué
avec le bitume A de pénétrabilité 90 et l'enrobé E10 fabriqué avec le mélange physique
fabriqué avec le même bitume de base. Les durées de vie des enrobés sont proches. Les
valeurs de l'enrobé E10 semblent moins élevées que celles de l'enrobé E3 pour les faibles
déformations et plus élevées pour les fortes déformations. La valeur de ε6 pour l'enrobé E3 est
de 101. 10-6 m/m. Elle est très proche pour l'enrobé E10 et sa valeur atteint 97. 10-6 m/m.
172
0.0E+00
-4.0E-07
-8.0E-07
aF
-1.2E-06
aF0-E2 (A60)
aF0-E3 (A90)
-1.6E-06
aF0-E9 (EVA-A60M.phy)
aF0-E10 (EVA-A90M.phy)
-2.0E-06
aF0-E11 (EVA-A60Ajout)
-2.4E-06
50 70 90 110 130 150 170
ε i0 -6
(10 m/m)
figure 129: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E3, E9, E10, E11 (l'intervalle 0).
0.0E+00
-2.0E-07
-4.0E-07
aF
-6.0E-07
aF1-E2 (A60)
-1.2E-06
50 70 90 110 130 150
ε i1 (10-6 m/m)
figure 130: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E3, E9, E10, E11 (l'intervalle 1).
0.E+00
-1.E-07
-2.E-07
-3.E-07
aF
-4.E-07
aF2-E2 (A60)
-5.E-07 aF2-E3 (A90)
-8.E-07
50 70 90 110 130 150
ε i2 (10-6 m/m)
figure 131: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E3, E9, E10, E11 (l'intervalle 2).
173
En terme d'endommagement (figures 129, 130 et 131), les droites d'endommagement
sont en parfait désaccord avec les durées de vie. L'amélioration qu'a apporté l'utilisation des
mélanges physiques pour les enrobés E9 et E10 est nette. Les taux d'endommagement des
enrobés E9 et E10 sont nettement plus faibles que celles des enrobés E2 et E3 respectivement.
L'ajout direct de l'EVA dans l'enrobé E11 a amélioré son comportement en fatigue. Cette
amélioration est plus faible que celle obtenue avec l'utilisation du mélange physique pour
l'enrobé E9. Les droites d'endommagement de l'enrobé E11 se situent entre celles de l'enrobé
E2 et celles de l'enrobé E9 pour les trois intervalles considérés.
Malgré l'utilisation des mélanges physiques pour les enrobés E9 et E10, l'influence de
leur bitumes de bases reste importante. Nous avons vu que l'enrobé E3 fabriqué avec le
bitume A de pénétrabilité 90 présente des taux d'endommagement plus élevés que ceux de
l'enrobé E2, fabriqué avec le bitume de pénétrabilité 60. L'utilisation des mélanges physiques
pour la fabrication des enrobés E9 et E10 mène à la même conclusion. Les taux
d'endommagement de l'enrobé E10 sont également plus élevés que ceux de l'enrobé E9.
Nous arrivons aux conclusions suivantes :
- La modification des bitumes purs par EVA (mélanges physiques) a conduit à une
amélioration importante du comportement en fatigue des enrobés bitumineux en
terme d'endommagement. Les durées de vie obtenues semblent en désaccord avec les
taux d'endommagement. Le critère de durées de vie n'a pas pu donner une réponse
claire sur le rôle de la modification par EVA des enrobés étudiés.
- L'ajout direct de l'EVA lors de la fabrication mène à une amélioration de la
résistance à la fatigue par rapport à l'enrobé fabriqué avec le bitume de base. Cette
amélioration est plus faible que celle obtenue avec le mélange physique pour un
même pourcentage d'EVA ajoutée. L'amélioration est plus clairement caractérisée à
l'aide des taux d'endommagement par fatigue qu'avec le critère classique de rupture.
- Pour les bitumes modifiés par EVA, les enrobés fabriqués à base de bitume de
pénétrabilité élevé sont moins résistants en fatigue que ceux fabriqués avec un
bitume de base de faible pénétrabilité. Les bitumes modifiés gardent la même
tendance de leurs bitume de base vis-à-vis de l'endommagement par fatigue.
174
L'augmentation de la teneur en liant pour l'enrobé E14 a mené à une diminution de la
rigidité de l'enrobé de l'ordre de 9% par rapport à l'enrobé E2. L'angle de phase a augmenté de
18.7° pour l'enrobé E2 à 19.4° pour l'enrobé E14.
L'augmentation de la quantité de mastic à module de richesse constant pour l'enrobé E16
a eu peu d'influence sur sa rigidité. Le module E0 de l'enrobé E16 est de l'ordre de 10900 MPa.
Il est donc 2.7% seulement moins élevé que celui de l'enrobé E2. L'angle de phase est
d'environ 20° avec 7.5% d'augmentation par rapport à l'enrobé E2.
figure 132: Valeurs des durées de vie et les droites de régression correspondantes pour les
enrobés E2, E16.
Nous n'avons pu obtenir qu'une seule valeur de durée de vie pour l'enrobé E14. En effet,
les autres essais ont été arrêtés avant la rupture avec des nombres de cycles très élevés. La
comparaison des durées de vie obtenues pour les enrobés E2 et E16 montre que ces valeurs
sont très proches pour les deux enrobés (figure 132). Pour l'enrobé E14, les valeurs de durées
de vie sont sensées être plus élevées que celles de l'enrobé E16. Les droites de régression des
valeurs de Nf(50%) pour les enrobés E2 et E16 sont quasiment identiques. Pour ces deux
enrobés, la valeur de ε6 sont presque identiques à 111 et 112. 10-6 m/m.
175
0.0E+00 aF0-E2 (A60)
aF0-E14 (A60/+liant)
-4.0E-07 aF0-E16 (A60/+mastic)
-8.0E-07
aF -1.2E-06
-1.6E-06
-2.0E-06
60 80 100 120 140 160 180
H i0 (10 -6
m/m)
figure 133: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E14 et E16 dans l'intervalle 0.
0.0E+00
-2.0E-07
-4.0E-07
-6.0E-07
a
-1.2E-06
60 80 100 120 140 160
H i1(10- 6 m/m)
figure 134: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E14 et E16 dans l'intervalle 1.
0.E+00
-1.E-07
-2.E-07
-3.E-07
aF
-4.E-07
aF2-E2 (A60)
-5.E-07
aF2-E14 (A60/+liant)
-6.E-07 aF2-E16 (A60/+mastic)
-7.E-07
60 80 100 120 140 160
H i2 (10- 6 m/m)
figure 135: Droites d'endommagement pour les enrobés E2, E14 et E16 dans l'intervalle 2.
176
Les droites d'endommagement obtenues pour les trois enrobés (figures 133, 134 et 135)
montrent que l'enrobé E16 possède les taux d'endommagement les plus faibles. L'enrobé E16
semble être le meilleur en fatigue parmi les trois enrobés comparés.
La comparaison entre les enrobés E2 et E14 montre que les taux d'endommagement sont
très proches pour les faibles niveaux de déformation. Dans l'intervalle 0, les taux
d'endommagement de l'enrobé E14 sont plus faibles. La différence dans les taux
d'endommagement entre ces deux enrobés atteint presque 23% pour la faveur de l'enrobé E14.
Dans l'intervalle 1, les valeurs des taux d'endommagement de l'enrobé E14 sont très
légèrement plus faibles. La différence est de l'ordre de 1 à 2%. Dans l'intervalle 2, les taux
d'endommagement obtenus pour les deux enrobés sont également proches. L'enrobé E14
semble être légèrement meilleur en fatigue que l'enrobé E2.
Ces constatations restent très partielles et d'autres essais doivent être effectués avec
plusieurs valeurs de la teneur en liant et la teneur en mastic pour déterminer les valeurs
optimales de ses deux paramètres du point du vu de la fatigue. Malgré sa restriction, cette
comparaison nous permet d'en tirer les conclusions suivantes :
- Dans les conditions expérimentales considérées (10°C et 10 Hz), l'augmentation de la
teneur en liant conduit à une diminution de la rigidité de l'enrobé. Cette diminution
devient plus importante dans le cas où l'on ne change pas la teneur en fines.
- L'influence de la teneur en liant sur le déphasage de l'enrobé est très faible.
L'augmentation de la teneur en liant augmente légèrement la valeur de l'angle de
phase.
- L'augmentation de la teneur en liant de 6.8 ppc à 7.3 ppc pour le matériau testé n'a
pas pratiquement pas influencé les valeurs de la durée de vie de l'enrobé.
- En terme d'endommagement, l'enrobé ayant une teneur en mastic plus élevée, à
module de richesse constant, présente les taux d'endommagement les plus faibles
parmi les trois enrobés testés. L'augmentation de la teneur en liant avec la même
teneur en fine a amélioré légèrement la résistance en fatigue de l'enrobé.
177
1.E+07
E15 (A60/calcaire)
y = 8.89E+16x -5.28
1.E+06
R2 = 1.00
Nf(50%)
1.E+05
E2 (A60)
1.E+04 y = 7.87E+16x -5.33
R2 = 0.811
1.E+03
10 100 1000
H 0 (10- 6 m/m)
E15 (A 60/calcaire) E2 (A 60)
figure 136: Valeurs des durées de vie et les droites de régression correspondantes pour les
enrobés E2 et E15.
Les durées de vie obtenues pour l'enrobé E15 sont légèrement plus élevées que celles de
l'enrobé E2 (figure 136). Les droites de régression de Nf(50%) sont pratiquement parallèles pour
les deux enrobés avec une petite différence. Les valeurs de ε6 pour les deux enrobés sont
également proches. Cette valeur est de 111. 10 -6 m/m pour l' enrobé E2 et de 118. 10-6 m/m
pour l'enrobé E15.
-8.0E-07
aF
-1.2E-06
-1.6E-06
-2.0E-06
60 80 100 120 140 160 180
H i0 (10 -6
m/m)
figure 137: Droites d'endommagement pour les enrobés E2 et E15 dans l'intervalle 0.
178
0.0E+00 aF1-E2 (A 60)
aF1-E15 (A 60/calcaire)
-2.0E-07
-4.0E-07
-6.0E-07
a
-8.0E-07
-1.0E-06
-1.2E-06
60 80 100 120 140 160
H i1 (10-6
m/m)
figure 138: Droites d'endommagement pour les enrobés E2 et E15 dans l'intervalle 1.
-2.E-07
-3.E-07
aF
-4.E-07
-5.E-07
-6.E-07
-7.E-07
60 80 100 120 140 160
H i2 (10- 6 m/m)
figure 139: Droites d'endommagement pour les enrobés E2 et E15 dans l'intervalle 2.
En terme d' endommagement (figures 137, 138 et 139), l' enrobé E15 présente des taux
d'endommagement plus faibles pour l'intervalle 0. Ces taux sont de l'ordre de 25% plus faibles
que ceux obtenus pour l' enrobé E2. Dans l' intervalle 1, les taux d'endommagement des deux
enrobés sont pratiquement identiques. Pour l'intervalle 3, ces valeurs sont très proches.
D'une façon générale, nous pouvons conclure que la nature des fines influence très
légèrement la résistance à la fatig ue des enrobés pour la faveur des enrobés fabriqué avec des
fines calcaires.
Nous arrivons donc aux conclusions suivantes:
- L'influence de la nature des fines est très faible sur la rigidité et la résistance à la
fatigue des enrobés bitumineux.
- L'utilisation des fines calcaires semble améliorer très légèrement le comportement à
la fatigue de l'enrobé.
179
180
VI PHENOMENE D'AUTOREPARATION
VI.1 INTRODUCTION
Afin de compléter les recherches sur le phénomène de fatigue, nous avons effectué
quelques essais de laboratoire dans le but d'étudier le phénomène d'autoréparation des enrobés
bitumineux. Ce phénomène qui est une caractéristique majeure des enrobés bitumineux par
opposition au béton hydraulique, a été peu étudié jusqu’à présent. Une série d’essais ont été
effectués avec un période d’arrêt de sollicitation afin d’explorer ce phénomène.
Les essais ont été réalisés en utilisant l'essai de fatigue de Traction-Compression sur
éprouvettes cylindriques à déformation imposée. La température de l'enceinte pendant les
périodes de sollicitation est de 10°C et la fréquence est de 10Hz.
Un protocole expérimental spécifique a été mis au point pour la réalisation des essais avec
des temps de repos. Pour chaque essai, la procédure expérimentale consiste d'abord en une
période de sollicitation sinusoïdale en mode de déformation imposée. La durée de cette
période, appelée "Période de sollicitation 1", varie selon le niveau de sollicitation et l’enrobé
testé. Ensuite, cette période est suivie par un temps de repos appelée "Arrêt de sollicitation"
ou "Temps de repos". La durée totale des deux périodes "la période de sollicitation et temps
de repos" est de 24 heures.
Cette procédure est répétée trois ou quatre fois. Enfin, après le dernier temps de repos,
nous reprenons la sollicitation jusqu’à la rupture de l’éprouvette ou l'arrêt de volontaire de la
sollicitation.
181
Pendant les temps de repos, des mesures du module sont effectuées, afin de suivre son
évolution. Afin de ne pas endommager l'échantillon, la sollicitation est limitée à une quinzaine
de cycles. Ces cycles sont appliquée avec la même amplitude de déformation des périodes de
sollicitation. Ces mesures sont répétées trois fois pendant la première heure du temps de
repos(1), Ensuite les mesures sont effectuées toutes les heures jusqu'à la reprise de la
sollicitation.
Le schéma présenté dans la figure 140 présente la procédure d’un essai d’autoréparation.
Déformation
de module
de module
intermittent
intermittent
intermittent
Temps
Sollicitationintermittent
Sollicitationintermittent
Sollicitationintermittent
(mesures du module)
du module)
du module)
Période 1 Période 2 Période 3
Période 4
mesures
mesures
150000 ou 150000 ou 150000 ou
Sollicitation
Sollicitation
Sollicitation
jusqu'à la
(mesures
(mesures
300000 300000 300000
cycles cycles cycles fin de
pour
pour
l'essai
1
Une seule fois pour quelques essais.
182
Le tableau 7 contient une liste des essais effectués ainsi que les conditions
expérimentales de chaque essai.
183
11000
Module (M Pa)
10000
9000
8000
7000
6000
5000
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Nombre de cycles ( X 1000)
figure 141: Evolution du module en fonction du nombre de cycles pour l’essai E13-
Auto-100-31.
11000
10000
9000
Module (MPa)
7000
6000
5000
0 20 40 60 80 100
Tem ps (heures)
184
L'amplitude de la déformation moyenne est maintenue constante durant les quatre
périodes de sollicitation et également pendant les temps de repos. La figure 145 présente les
écarts de déformation par rapport à la déformation moyenne en fonction du nombre de cycles.
La figure 146 présente l'évolution de ces écarts en fonction du temps, toujours pour l'essai
E13-Auto-100-13.
150
Amplitude de déformation (10-6 m/m)
140
130
120
110
100
90
80
70
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Nombre de cycles ( X 1000)
150
140
Amplitude de déformation (10 m/m)
130
-6
120
110
100
90
80
70
0 20 40 60 80 100
Temps (heures)
figure 144: Evolution de l’amplitude de déformation en fonction du temps pour l’essai E13-
Auto-100-31.
185
50
figure 145: Ecarts moyens de la déformation en fonction du nombre de cycles pour l’essai
E13-Auto-100-31.
50
Ecart de déformation (%)
40
30
20
10
0
-10
-20
-30
-40
-50
0 20 40 60 80 100
Temps (heures)
Ecart 2299 Ecart 2300 Ecart 2301
figure 146: Ecarts moyens de la déformation en fonction du temps pour l’essai E13-Auto-100-
31.
186
Les figures 147 et 148 montrent que le centre du signal de la déformation moyenne est
maintenu constant pendant l'essai, Les valeurs correspondantes aux trois extensomètres
évoluent avec le temps.
800
m/m)
600
400
-6
Centre de déform ation (10
200
0
-200
-400
-600
-800
-1000
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
800
m/m)
600
400
-6
Centre de déform ation (10
200
0
-200
-400
-600
-800
-1000
0 20 40 60 80 100
figure 148: Evolution du centre de la déformation en fonction du temps pour l’essai E13-
Auto-100-31.
187
VI.2.3.4 AMPLITUDE DE CONTRAINTE
La courbe de l'évolution de l'amplitude de contrainte est similaire à celle du module. La
figure 149 montre cette évolution en fonction du nombre de cycles. La figure 150 présente la
même courbe en fonction du temps.
1.1
Amplitude de contrainte (MPa)
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Nombre de cycles ( X 1000)
1.1
Amplitude de contrainte (MPa)
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0 20 40 60 80 100
Te mps (heure s)
figure 150: Evolution de l’amplitude du signal de contrainte en fonction du temps pour l’essai
E13-Auto-100-31.
188
VI.2.3.5 CENTRE DE CONTRAINTE
Les courbes d'évolution du centre du signal de contrainte en fonction du nombre de
cycles et du temps sont présentées dans les figures 151 et 152.
0.1
Centre de contrainte (MPa)
0.05
-0.05
-0.1
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Nombre de cycles ( X 1000)
figure 151: Evolution du centre de signal de contrainte en fonction du nombre de cycles pour
l’essai E13-Auto-100-31.
0.1
Centre de contrainte (MPa)
0.05
-0.05
-0.1
0 20 40 60 80 100
Te mps (heure s)
figure 152: Evolution du centre de signal de contrainte en fonction du temps pour l’essai
E13-Auto-100-31.
Pour les quatre périodes (figure 151), nous constatons que le centre du signal de force
évolue très rapidement au début de l'essai pour se stabiliser vers le cycle 200. Les valeurs du
centre de force sont très proches de zéro, ce qui montre que l'échantillon se relaxe au cours de
189
l'essai. Pendant les temps de repos (figure 152), les valeurs du centre de contrainte restent
également très proches du zéro. La charge subie par l'échantillon pendant les temps de repos
est négligeable.
VI.2.3.6 DEPHASAGE
Comme dans un essai de fatigue classique, le déphasage entre le signal de contrainte et
celui de la déformation augmente pendant les périodes de sollicitation. La figure 153 montre
cette évolution en fonction du nombre de cycles.
Pendant les temps de repos, l'angle de phase diminue avec l'augmentation de la rigidité
de l'échantillon (figure 154).
27
Angle de phase (°)
25
23
21
19
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
figure 153: Evolution de l’angle de phase en fonction du nombre de cycles pour l’essai E13-
Auto-100-31.
27
Angle de phase (°)
25
23
21
19
0 20 40 60 80 100
Temps (heures)
figure 154: Evolution de l’angle de phase en fonction du temps pour l’essai E13-Auto-100-31.
190
VI.2.3.7 ENERGIE DISSIPEE
La figure 155 présente la variation de l'énergie dissipée en fonction du nombre de cycles.
Chaque période de sollicitation est marquée par une augmentation rapide de l'énergie dissipée
par cycles de chargement pour les premiers cycles de chargement. Cette énergie diminue par
la suite jusqu'à la fin de la période.
La figure 156 présente cette évolution en fonction du temps. Pendant les temps de repos,
nous remarquons que l'énergie dissipée connaît une phase de stabilisation.
120
Enérgie dissipée (J/m3)
110
100
90
80
70
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Nombre de cycles ( X 1000)
figure 155: Evolution de l’énergie dissipée en fonction du nombre de cycles pour l’essai E13-
Auto-100-31.
120
Enérgie dissipée (J/m3)
110
100
90
80
70
0 20 40 60 80 100
Temps (heures)
figure 156: Evolution de l’énergie dissipée en fonction du temps pour l’essai E13-Auto-100-
31.
191
VI.2.3.8 EVOLUTION DE LA TEMPERATURE
L'évolution de la température est présentée en fonction du nombre de cycles dans la
figure 157 et en fonction du temps dans la figure 158.
Dans cet essai, les quatre périodes de sollicitation sont marquées par un phénomène
d'échauffement (figure 157). La valeur de la température augmente rapidement pendant les
premiers 50000 cycles de chaque période de sollicitation. Ensuite, la température se stabilise
jusqu'à l'arrêt de la sollicitation. Pour la quatrième période, la température diminue très
légèrement après environ 300000 cycles de sollicitation. L'échauffement pendant les périodes
de sollicitation reste faible et de l'ordre de 0.4 °C. Pendant les temps de repos, la température
reste pratiquement constante à 9.6°C (figure 158).
10.1
10.0
Température (°C)
9.9
9.8
9.7
9.6
9.5
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Nombre de cycles ( X 1000)
10.1
10.0
Température (°C)
9.9
9.8
9.7
9.6
9.5
0 20 40 60 80 100
Temps (heures)
192
VI.2.3.9 PRESENTATION DANS L'ESPACE DE BLACK
Les courbes obtenues dans l'espace de Black sont présentées à la figure 159. Les courbes
des quatre périodes de sollicitation sont très proches. Les valeurs du module pour la première
période sont légèrement plus élevées. Les courbes des périodes 2 à 4 sont quasiment
confondues. La figure 159 comporte également la courbe maîtresse du module de l'enrobé
E13.
11000
10000
Module (MPa)
9000
8000
7000
6000
5000
27 25 23 21 19
Angle de phase(°)
193
figure 160: Courbes d'évolution de la variation du module par rapport au module initial en
fonction de la variation de l'angle de phase par rapport à l'angle de phase initial pour les quatre
périodes de sollicitation pour l'essai E13-Auto-100-31.
194
12500
11500
10500
E0i et E(fin) i (MPa)
9500
8500
7500
6500
E13-80- E13-80- E13-80- E13-100- E13-100- E13-100- E13-80-100-
23(10°C) 25(20°C) 34(0°C) 31(10°C) 29(20°C) 33(0°C) 32(10°C)
figure 161: Module initial E 0i et final E ( fin )i pour chaque période de sollicitation – Enrobé
E13.
12000
11000
10000
E0i et E(fin) i (MPa)
9000
8000
7000
6000
5000
4000
E7-80-8(10°C) E7-80-10(20°C) E7-160-2(10°C) E7-160-3(20°C) E7-160-12(0°C) E2-80-21(10°C)
figure 162 : Module initial E 0i et final E ( fin )i pour chaque période de sollicitation – Enrobé
E7 et E2.
Les figures 163 à 167 montrent les courbes de récupération du module pendant les temps
de repos pour les essais d'autoréparation à température constante (Θ = 10°C). Dans chacune de
ces figures, l'axe des abscisses représente le temps en heures et l'axe des ordonnées représente
la valeur mesurée du module normalisé par la valeur E ( fin )i calculée à la fin de la période de
sollicitation précédente.
195
Pendant les temps de repos, la valeur du module augmente très rapidement suite à l'arrêt
de la sollicitation. La récupération du module pendant la première heure du temps de repos
représente la majeure partie de la récupération pendant toute la durée de la période de repos.
Par la suite, cette augmentation devient nettement plus modérée. A la fin du temps de repos,
nous constatons que la valeur du module devient pratiquement stable.
1.30
1.25
1.20
E/E(fin)i
1.15
1.10
1.05
1.00
0.95
0 3 6 9 12 15 18 21
Temps (heures)
arrêt 1 arrêt 2 arrêt 3
1.18
1.16
1.14
1.12
Problème d'acquisition
1.10
E/E(fin)i
de données pendant le
1.08 1er temps de repos
1.06
1.04
1.02
1.00
0.98
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (heures)
arrêt 1 arrêt 2 arrêt 3
196
1.20
1.18
1.16
1.14
1.12
E/E(fin)i
1.10
1.08
1.06
1.04
1.02
1.00
0.98
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (heures)
arrêt 1 arrêt 2 arrêt 3
1.45
1.40
1.35
1.30
1.25
E/E(fin)i
1.20
1.15
1.10
1.05
1.00
0.95
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (heures)
arrêt 1 arrêt 2 arrêt 3
197
1.18
1.16
1.14
1.12
E/E(fin)i 1.10
1.08
1.06
1.04
1.02
1.00
0.98
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (heures)
arrêt 1 arrêt 2 arrêt 3
198
Nom de l'essai ∆E/E(fin)1 ∆E/E(fin)2 ∆E/E(fin)3 ∆E/E(fin)4 Moyenne
E13-Auto-80-23(10°C) 13.8 15.5 16.5 15.3
E13-Auto-80-25(20°C) 16.2 15.1 15.6 15.6
E13-Auto-80-34(0°C) 16.4 15.5 16.9 16.3
E13-Auto-100-31(10°C) 24.2 24.7 25.9 24.9
E13-Auto-100-29(20°C) 27.0 22.5 23.6 24.4
E13-Auto-100-33(0°C) 25.7 26.1 28.4 26.7
E13-Auto-80-100-32(10°C) 16.5 23.0 18.6 26.8 21.2
E7-Auto-80-8(10°C) 18.6 17.7 17.4 17.9
E7-Auto-80-10(20°C) 17.8 18.6 18.0 18.1
E7-Auto-160-2(10°C) 40.9 40.2 42.8 41.3
E7-Auto-160-3(20°C) 44.6 43.0 45.8 41.00 (1) 44.5
E7-Auto-160-12(0°C) 41.8 42.5 42.1 42.1
E2-Auto-80-21(10°C) 16.4 16.0 16.2 16.2
tableau 8 : Récupérations relatives du module pendant les temps de repos par rapport à la fin
de la sollicitation précédente.
Température de
repos 20°C (durée
d'augmentation de
Θ plus élevée) -6
100 .10 m/m
-6
30 100 .10 m/m
-6
80 .10 m/m
25
-6
20 80 .10 m/m
∆E/E(fin) i (%)
15
10
Période 4
Période 3
5
Période 2
Période 1
0
E13-80- E13-80- E13-80- E13-100- E13-100- E13-100- E13-80-100-
23(10°C) 25(20°C) 34(0°C) 31(10°C) 29(20°C) 33(0°C) 32(10°C)
figure 168: Récupérations relatives du module pendant les temps de repos par rapport à
la fin de la sollicitation précédente. Enrobé E13.
1
Temps de repos effectuée sans changement de température. La valeur n'est pas prise en compte dans le calcul de
la moyenne.
199
Température
du temps de
repos 10°C
50
45
40
35
∆E/E(fin) i (%)
30
25
20
15 Période 4
10 Période 3
Période 2
5
Période 1
0
E7-80-8(10°C) E7-80-10(20°C) E7-160-2(10°C) E7-160-3(20°C) E7-160-12(0°C) E2-80-21(10°C)
figure 169: Récupérations relatives du module pendant les temps de repos par rapport à la fin
de la sollicitation précédente. Enrobés E2 et E7.
Dans la suite, nous étudions ces valeurs pour les différents essais d'autoréparation.
200
La récupération relative moyenne des trois temps de repos de l'essai E13-Auto-100-33 (θ
= 0°C) est de 26.7%. Elle est de 24.9% pour l'essai E13-Auto-100-31 (θ = 10°C) et de 24.4%
pour l'essai E13-Auto-100-29 (θ = 20°C). Les valeurs de ces récupérations montrent que c'est
lorsque la température est diminuée pendant les temps de repos que la récupération du module
est la plus élevée. Mais inversement aux essais effectués à 80 .10-6 m/m, l'augmentation de la
température n'a pas mené à une récupération plus importante que dans le cas de la température
constante, sauf pour la première période de l'essai E13-Auto-100-29 (θ = 20°C). La
différence entre ces pourcentages de récupération est peu significative.
- Essais effectués à deux niveau de sollicitation (80 et 100 .10-6 m/m) :
L'essai E13-Auto-80-100-32 a été effectué avec deux niveaux de sollicitation, dans le but
d'étudier le rôle du niveau de sollicitation sur l'autoréparation.
Cet essai comporte cinq périodes de sollicitation et quatre temps de repos. Les périodes
de sollicitation 1 et 3 sont effectuées avec une amplitude de déformation de 80 .10-6 m/m pour
300000 cycles. Pour les périodes 2 et 4, l'échantillon a subi la sollicitation en déformation
avec une amplitude de 100 .10-6 m/m pendant 150000. Durant cet essai, la température a été
maintenue constante dans l'enceinte à 10°C.
Les récupérations pendant les temps de repos 1 et 3 sont 16.5% et 18.5%. Pour les temps
de repos 2 et 4, ces récupérations sont 23% et 26.8%. Nous constatons que l'augmentation du
niveau de sollicitation a conduit à une augmentation des récupérations relatives du module.
également, pour le même niveau de sollicitation, la récupération est plus importante pour les
niveau de dommage les plus élevés.
L'autoréparation pendant les temps de repos dépend du niveau du dommage. Elle
est plus importante pour les niveaux du dommage les plus élevés.
201
VI.3.1.1.3 Essais sur l'enrobé E2
Un seul essai a été effectué sur l'enrobé E2 avec une amplitude de déformation de 80 .10-
6
m/m, c'est l'essai E2-Auto-80-21. Le bitume utilisé pour la fabrication de cet enrobé est le
bitume A à pénétrabilité 60 (cf. IV.1.1.2). Ce bitume est le bitume de base pour la fabrication
du bitume (Styrelf®) utilisé pour la fabrication de l'enrobé E7. Nous avons donc effectué cet
essai pour le comparer avec les essais de l'enrobé E7 est d'évaluer le rôle de la modification du
bitume sur le phénomène d'autoréparation.
Cet essai est effectué à 10°C sans changement de température pendant les temps de
repos. Les récupérations relatives du module pour les trois temps de repos sont quasiment
identiques. La valeur moyenne de ces récupérations est de 16.2% (tableau 8) .
Nous comparons ces résultats avec celles obtenus pour les essais E7-Auto-80-8 et E7-
Auto-80-10, effectués sur l'enrobé E7 au même niveau de sollicitation. Cette comparaison
montre que les récupérations relatives du module pour l'essai E2-Auto-80-21 sont moins
élevées avec une différence de 2% environ qui est peu significative.
0.9
E*/E01
0.85
0.8
0.75
0.7
0.65
0 20 40 60 80 100 120
Temps (Heures)
figure 170: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du temps – Enrobé E13 – essais réalisés à 80 .10-6 m/m.
202
1.05
0.95
0.9
0.85
E*/E01
0.8
0.75
E13-Auto-100-33 (0°C)
0.7
E13-Auto-100-29 (20°C)
0.65
E13-Auto-100-31 (10°C)
0.6
0.55
0 20 40 60 80 100
Temps (Heures)
figure 171: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du temps – Enrobé E13 – essais réalisés à 100 .10-6 m/m.
1.05
E13-Auto-80-100-32 (10°C)
1
0.95
0.9
E*/E01
0.85
0.8
0.75
0.7
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Temps (Heures)
figure 172: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du temps – Enrobé E13 – essai E13-Auto-80-100-32 (Θ = 10°C).
203
1.05
1
E2-Auto-80-21 (10°C)
0.95
0.9
E*/E01
0.85
0.8
0.75
0.7
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps (Heures)
figure 173: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du temps – Enrobé E2 – essai E2-Auto-80-21.
1.05
1 E7-Auto-80-10 (20°C)
E7-Auto-80-8 (10°C)
0.95
0.9
E*/E01
0.85
0.8
0.75
0.7
0 50 100 150 200
Temps (heures)
figure 174: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du temps – Enrobé E7 – essais réalisés à 80 .10-6 m/m.
204
1.05
0.85
E*/E01
0.80
0.75
0.70
0.65
0.60
0.55
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
Temps (heures)
figure 175: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du temps – Enrobé E7 – essais réalisés à 160 .10-6 m/m.
Le fait de normaliser les valeurs du module par le module initial de l'essai E01 permet de
comparer l'état initial de chaque période de sollicitation avec l'état vierge de l'échantillon.
Cette comparaison est complémentaire à la comparaison des récupérations relatives pendant
les temps de repos.
104 E02/E01
E03/E01
0°C
102 E04/E01
0°C
20°C E05/E01
100
20°C
20°C 10°C 10°C 20°C
98
E 0i /E 01 (%)
10°C 10°C
10°C
96
10°C
94
0°C
92
90
88
3 5 4 1 9 3 2 8 10 -2 -3 2 21
-2 -2 -3 -3 -2 -3 -3 0- 0- 60 60 -1 0-
80 80 80 00 00 00 00 -8 -8 -1 -1 60 -8
13- 13- 13- 3 -1 3 -1 3 -1 0-1 E7 E7 E7 E7 7-1 E2
E E E E1 E1 E1 3-
8 E
E1
figure 176: Module initial de chaque période de sollicitation E0i normalisé par E01 pour les
essais d'autoréparation effectués sur les enrobés E2, E7 et E13.
Les valeurs du rapport E0i /E01, calculées pour les différents essais d'autoréparation, sont
présentées dans la figure 176. Ces valeurs sont élevées pour tous les essais.
205
VI.3.1.2.1 Essais sur l'enrobé E13
Pour tous les essais effectués sur l'enrobé E13, les valeurs du rapport E02 /E01 de chaque
essai sont les plus élevées. Le rapport E0i /E01 diminue progressivement pour les périodes de
sollicitation suivantes (figure 176).
Les valeurs de E02 /E01 sont proches pour tous les essais, elles varient de 96 à 102%.
Après un premier temps de repos, l'éprouvette récupère quasiment la totalité de sa rigidité
perdue pendant la première période de sollicitation. Pour certains essais, les valeurs de E02
/E01 dépassent légèrement 100%. Pour ces essais, la valeur du module initial après le premier
temps de repos est plus élevée de celle de l'éprouvette vierge.
Les valeur de E03 /E01 sont moins élevées et varient 94 à 100.4%, celles du rapport E04
/E01 varient de 93 à 99%.
Les valeurs du rapport E0i /E01 sont les plus élevées dans le cas de la diminution de la
température pendant les temps de repos. La moyenne de ces valeurs est l'ordre de 100%. Dans
le cas de l'augmentation de la température, les valeurs de E0i /E01 sont légèrement moins
élevées avec une moyenne de 98%. Les valeurs de E0i /E01 pour les essais effectués à
température constante sont plus faibles que celles obtenues dans les autres cas. La moyenne de
ces valeurs est de 95.2%. La température et le niveau de sollicitation ne semblent pas jouer un
rôle important sur la récupération de la rigidité.
206
sollicitation précédentes pour le même essai. A savoir 150 000 cycles pour les essais effectués
sur l'enrobé E13 à 100 10-6 m/m et 300 000 cycles pour tous les autres essais.
25
20
[E0i - E(fin) i]/E01 (%)
15
10
(E0-Efin5)/E01
(E0-Efin4)/E01
5 (E0-Efin3)/E01
(E0-Efin2)/E01
(E0-Efin1)/E01
0
E13-80- E13-80- E13-80- E13-100- E13-100- E13-100- E13-80-100-
23(10°C) 25(20°C) 34(0°C) 31(10°C) 29(20°C) 33(0°C) 32(10°C)
figure 177: Diminution du module pendant les périodes de sollicitation par rapport au module
initial de l'essai - Enrobé E13
30
25
[E0i - E(fin) i]/E01 (%)
20
15
10
(E0-Efin5)/E01
5 (E0-Efin4)/E01
(E0-Efin3)/E01
(E0-Efin2)/E01
(E0-Efin1)/E01
0
E7-80-8(10°C) E7-80-10(20°C) E7-160-2(10°C) E7-160-3(20°C) E7-160-12(0°C) E2-80-21(10°C)
figure 178: Diminution du module pendant les périodes de sollicitation par rapport au module
initial de l'essai - Enrobés E2 et E7
Nous avons également calculé les taux d'endommagement par fatigue pour chacune des
périodes de sollicitation. Chaque période est considérée comme un essai de fatigue limitée en
207
nombre de cycles. Pour les périodes de sollicitation qui contiennent 300000 cycles, les taux
d'endommagement sont calculés pour les trois intervalles (0, 1 et 2). Par contre, dans le cas où
la période de sollicitation se limite à 150000 cycles, ces taux sont calculés uniquement pour
les intervalles 0 et 1.
-4.E-07
-5.E-07 E13-Auto-80-23(10°C)
E13-Auto-80-25(20°C)
E13-Auto-80-34(0°C)
aF0
E13-Auto-100-31(10°C)
-6.E-07
E13-Auto-100-29(20°C)
E13-Auto-100-33(0°C)
-7.E-07
-8.E-07
-9.E-07
aF0 (période 1) aF0 (période 2) aF0 (période 3) aF0 (période 4)
figure 179 : Taux d'endommagement par fatigue de l'intervalle 0 [40000 – 80000 cycles] (aF0)
pour les essais de l'enrobé E13 dans les quatre périodes de sollicitation.
-2.E-07
-3.E-07
E13-Auto-80-23(10°C)
E13-Auto-80-25(20°C)
-4.E-07
E13-Auto-80-34(0°C)
aF1
E13-Auto-100-31(10°C)
E13-Auto-100-29(20°C)
-5.E-07 E13-Auto-100-33(0°C)
-6.E-07
-7.E-07
aF1 (période 1) aF1 (période 2) aF1 (période 3) aF1(période 4)
figure 180 : Taux d'endommagement par fatigue de l'intervalle 1 [50000 – 150000 cycles]
(aF1) pour les essais de l'enrobé E13 dans les quatre périodes de sollicitation.
208
-1.2E-07
-1.4E-07
-1.6E-07
aF2
-1.8E-07 E13-Auto-80-23(10°C)
E13-Auto-80-25(20°C)
E13-Auto-80-34(0°C)
E13-Auto-100-31(10°C)
-2.0E-07
E13-Auto-100-29(20°C)
E13-Auto-100-33(0°C)
-2.2E-07
aF2 (période 1) aF2 (période 2) aF2 (période 3) aF2 (période 4)
figure 181 : Taux d'endommagement par fatigue de l'intervalle 2 [150000 – 300000 cycles]
(aF2) pour les essais de l'enrobé E13 dans les quatre périodes de sollicitation.
- Essais effectués à 80 .10-6 m/m :
La figure 182 présente l'évolution de la valeur du module de l'enrobé normalisée par le
module initial pour chaque essai en fonction du nombre de cycles pour les essais effectués à
80 .10-6 m/m pour l'enrobé E13. Dans cette figure, nous avons ajouté les essais effectués en
mode de sollicitation continue (essais de fatigue classiques) afin de les comparer avec les
essais d'autoréparation réalisés avec la même amplitude de sollicitation.
1.1
E13-Auto-80-34 (0°C)
E13-Auto-80-25 (20°C)
E13-Auto-80-23 (10°C)
1
E13D80-14
E13D80-11
E13D80-21
0.9
E*/E01
0.8
0.7
0.6
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
N (Cycels)
figure 182: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du nombre de cycles – Enrobé E13 – essais réalisés à 80 .10-6 m/m.
Pour l'essai E13-Auto-80-23 (Θ = 10°C), nous constatons que la courbe du module
normalisé est très proche de celles des essais continus (figure 182). Pour cet essai, le
dommage subi par l'éprouvette est le plus élevé par rapport aux deux autres essais
209
d'autoréparation. Lors de la reprise de la sollicitation, l'enrobé s'endommage rapidement et
rejoint la courbe de l'essai de fatigue continu.
Pour les essais E13-Auto-80-25 (Θ = 20°C) et E13-Auto-80-34 (Θ = 0°C), le dommage
subi par l'éprouvette par rapport à son état vierge est moins élevé que dans le cas de l'essai
E13-Auto-80-23 et les essais de fatigue continus. Pour la deuxième et la troisième période de
sollicitation, le dommage dans le cas de l'essai E13-Auto-80-34 est plus faible. Dans la
quatrième période l'état d'endommagement pour ces deux essais est quasiment identique.
En terme de diminution du module pendant les périodes de sollicitation (figure 177), le
pourcentage de cette diminution atteint 16.2% pour la première période de sollicitation de
l'essai E13-Auto-80-23 (Θ = 10°C). Les diminutions du module pour les périodes de
sollicitation 2 à 4 sont légèrement moins élevées que la diminution lors de la première
période de sollicitation.
La figure 183 présente l'évolution du module de l'éprouvette normalisé par le module
initial de chaque période E 0i . Les courbes de la figure 183 sont très proches pour les quatre
périodes de sollicitation.
1.05
0.95
E*/E0i
0.9
0.85
0.8
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
210
1.05
0.95
E*/E0i
0.9
0.85
0.8
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
1ère période 2ème période 3ème période 4ème période
figure 184: Evolution du module de l'éprouvette normalisé par le module initial de chaque
période E 0i - Essai E13-Auto-80-25 (Θ = 20°C).
1.05
0.95
E*/E0i
0.9
0.85
0.8
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
211
périodes de sollicitation précédées par des temps de repos à 20°C ou à 10°C par rapport
à ceux de la première période de sollicitation.
La diminution de la température à 0°C pendant les temps de repos augmente les
chutes du module pour les périodes de sollicitation précédées par des temps de repos par
rapport à la première période de sollicitation.
- Essais effectués à 100 .10-6 m/m:
La figure 186 présente l'évolution de la valeur du module de l'enrobé normalisée par le
module initial pour chaque essai en fonction du nombre de cycles pour les essais de fatigue et
d'autoréparation effectués à 100 .10-6 m/m pour l'enrobé E13.
1.1
E13-Auto-100-33 (0°C)
1 E13-Auto-100-29 (20°C)
E13-Auto-100-31 (10°C)
E13D100-13
0.9 E13D100-1
0.8
E*/E01
0.7
0.6
0.5
0.4
0 200000 400000 600000 800000 1000000 1200000 1400000
N (Cycles)
figure 186: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du nombre de cycles – Enrobé E13 – essais réalisés à 100 .10-6 m/m.
La figure ci-dessus montre que le dommage subi par l'éprouvette est plus élevé dans le
cas des essais de fatigue continus. En effet, ces essais sont effectués en mode déformation en
pilotage avec un seul extensomètre. L'amplitude de la déformation moyenne pour ces essais
est plus élevée que dans le cas des essais d'autoréparation. Dans ce cas, la comparaison des
essais d'autoréparation avec les essais de fatigue continus n'est pas tout à fait concluante.
L'essai E13-Auto-80-31 (Θ = 10°C) est marqué par le niveau de dommage le plus élevé.
Cependant, l'essai E13-Auto-80-33 (Θ = 0°C), le dommage est légèrement moins élevé pour
les deuxième et troisième périodes de sollicitation par rapport à l'essai E13-Auto-80-31. Pour
la quatrième période de sollicitation, le dommage de l'essai E13-Auto-80-31 est pratiquement
identique que celui de l'essai E13-Auto-80-33.
L'essai E13-Auto-80-29 (Θ = 20°C) est marqué par le niveau de dommage le plus faible
parmi les trois essais d'autoréparation.
Les pourcentage de diminution du module pendant les périodes de sollicitation de l'essai
E13-Auto-100-31 (Θ = 10°C) sont proches et de l'ordre de 21% (figure 177). Une légère
amélioration est constatée pour les périodes 2 et 3 par rapport à la première période de
212
sollicitation. La diminution dans la quatrième période est légèrement plus élevée que celle
obtenue lors de la première période (figure 187).
1.05
1.00
0.95
E*/E0i
0.90
0.85
0.80
0.75
0 40000 80000 120000 160000
N (cycles)
1ère période 2ème période 3ème période 4ème période
1.05
1
0.95
E*/E0i
0.9
0.85
0.8
0.75
0 40000 80000 120000 160000
N (cycles)
213
Pour l'essai E13-Auto-100-33 (Θ = 0°C), la chute du module ne cesse pas d'augmenter
d'une période à l'autre (figure 177 et figure 189). Nous avons plus de 5% de différence entre la
première et la quatrième période.
1.05
1
0.95
E*/E0i
0.9
0.85
0.8
0.75
0.7
0 40000 80000 120000 160000
N (cycles)
1ère période 2ème période 3ème période 4ème période
figure 189: Evolution du module de l'éprouvette normalisé par le module initial de chaque
période E 0i - Essai E13-Auto-100-33 (Θ = 0°C).
Les résultats des essais effectués sur l'enrobé E13 mènent à la conclusion suivante :
La diminution de la température à 0°C a conduit à des augmentations relativement
élevées de la rigidité pendant les temps de repos. Cette récupération du module a un
caractère fragile car les diminutions du module pour les périodes 2 à 4 de ces essais sont
plus fortes.
L'augmentation de la température à 20°C a mené également à des récupérations
très fortes de la rigidité. Ces récupérations sont légèrement moins fortes que celles du
cas avec diminution de la température. Par contre, elles sont plus durables. Pour les
périodes de sollicitation précédées par des temps de repos, les diminutions du module
ainsi que les taux d'endommagement par fatigue s'améliorent par rapport à la première
période de sollicitation.
Finalement, pour les essais effectués à température constante, les récupérations du
module pendant les temps de repos sont les moins élevées. Ces récupérations sont plus
durables que dans le cas des essais effectués avec une diminution de température mais
elles sont moins durables que celles des essais effectués avec une augmentation de la
température.
214
-2.E-07
-3.E-07
-4.E-07
-5.E-07
aF0
-6.E-07
-7.E-07
E7-Auto-80-8(10°C)
-8.E-07 E7-Auto-80-10(20°C)
E7-Auto-160-2(10°C)
-9.E-07 E7-Auto-160-3(20°C)
E7-Auto-160-12(0°C)
E2-Auto-80-21(10°C)
-1.E-06
aF0 (période 1) aF0 (période 2) aF0 (période 3) aF0 (période 4)
figure 190 : Taux d'endommagement par fatigue de l'intervalle 0 [40000 – 80000 cycles] (aF0)
pour les essais des enrobés E2 et E7 dans les quatre périodes de sollicitation.
-1.E-07
-2.E-07
-3.E-07
aF1
-4.E-07
-5.E-07 E7-Auto-80-8(10°C)
E7-Auto-80-10(20°C)
E7-Auto-160-2(10°C)
-6.E-07 E7-Auto-160-3(20°C)
E7-Auto-160-12(0°C)
E2-Auto-80-21(10°C)
-7.E-07
aF1 (période 1) aF1 (période 2) aF1 (période 3) aF1(période 4)
figure 191 : Taux d'endommagement par fatigue de l'intervalle 1 [50000 – 150000 cycles]
(aF1) pour les essais des enrobés E2 et E7 dans les quatre périodes de sollicitation.
215
-2.E-07
-3.E-07
-4.E-07
-5.E-07
aF2
-6.E-07
-7.E-07
E7-Auto-80-8(10°C)
-8.E-07 E7-Auto-80-10(20°C)
E7-Auto-160-2(10°C)
-9.E-07 E7-Auto-160-3(20°C)
E7-Auto-160-12(0°C)
E2-Auto-80-21(10°C)
-1.E-06
aF0 (période 1) aF0 (période 2) aF0 (période 3) aF0 (période 4)
figure 192 : Taux d'endommagement par fatigue de l'intervalle 2 [150000 – 300000 cycles]
(aF2) pour les essais des enrobés E2 et E7 dans les quatre périodes de sollicitation.
E7-Auto-80-10 (20°C)
1 E7-Auto-80-8 (10°C)
E7D100-7
0.95
0.9
E*/E01
0.85
Essai effectué à
0.8 100 .10-6 m/m
0.75
0.7
0 1000000 2000000 3000000 4000000 5000000 6000000
N (cycles)
figure 193: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du nombre de cycles – Enrobé E7 – essais réalisés à 80 .10-6 m/m.
216
Nous constatons sur la figure ci-dessus que le dommage dans le cas de l'essai E7-Auto-
80-10 (Θ = 20°C) est plus élevé que dans le cas de l'essai E7-Auto-80-8 (Θ = 10°C). Lors de
la première période, les deux essais subissent pratiquement le même dommage. Après le
premier temps de repos, le dommage de l'essai E7-Auto-80-10 devient plus important. La
différence devient plus élevée pour les périodes de sollicitation suivantes.
La figure 194 présente les courbes d'évolution du module normalisé par le module initial
de la même période en fonction de nombre de cycles pour les quatre périodes de sollicitation
de l'essai E7-Auto-80-8 (Θ = 10°C). La diminution du module pendant la première période est
la plus élevée. Son pourcentage s'élève à 17.5%. Pour les périodes suivantes, la diminution du
module devient plus modérée avec un pourcentage de 15% pour la deuxième période, de 14.6
et 14.4% pour les deux dernières (figure 178).
1.05
0.95
E*/E0i
0.9
0.85
0.8
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
figure 194: Evolution du module de l'éprouvette normalisé par le module initial de chaque
période E 0i - Essai E7-Auto-80-8 (Θ = 10°C).
La figure 195 présente ces mêmes courbes pour l'essai E7-Auto-80-10 (Θ = 20°C). Dans
cette figure nous constatons que les courbes obtenues sont très proches. L'éprouvette a perdu
17.4% de son module pendant la première période. Pour les périodes suivantes le pourcentage
de diminution du module devient plus faible. Il est de 16.5% pour la deuxième période,
16.15% pour la troisième et de 14.8% pour la quatrième période.
217
1.05
0.95
E*/E0i
0.9
0.85
0.8
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
figure 195: Evolution du module de l'éprouvette normalisé par le module initial de chaque
période E 0i - Essai E7-Auto-80-10 (Θ = 20°C).
Pour les deux essais, les taux de fatigue de la première période de sollicitation sont les
plus élevés. Pour les périodes suivantes, l'endommagement devient plus modéré. Néanmoins,
la diminution des taux d'endommagement pour les périodes 2 à 4 est plus importante dans le
cas de l'essai E7-Auto-80-8 (Θ = 10°C).
Les résultats obtenus par les deux essais sont semblables. Dans le cas
d'augmentation de la température à 20°C pendant les temps de repos, le matériau
devient légèrement plus endommageable que dans le cas d'un essai effectué à
température constante.
- Essais effectués à 160 .10-6 m/m:
La figure 196 présente l'évolution de la valeur du module de l'enrobé normalisée par le
module initial pour chaque essai en fonction du nombre de cycles pour les essais de fatigue et
d'autoréparation effectués à 160 .10-6 m/m pour l'enrobé E7.
218
1.10
E7-Auto-160-12 (0°C)
1.00 E7-Auto-160-3 (20°C)
E7-Auto-160-2 (10°C)
0.90
E7D160-5
E*/E01
0.80
0.70
0.60
0.50
0 1000000 2000000 3000000 4000000 5000000
N (cycles)
figure 196: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du nombre de cycles – Enrobé E7 – essais réalisés à 160 .10-6 m/m.
Comme le montre la figure 196, le dommage obtenu pour les trois essais d'autoréparation
semble différents même pour la première période de sollicitation. Cette période est effectuée
dans des conditions identiques pour les trois essais. Le dommage à 300000 cycles est le plus
élevé pour le cas de l'essai de fatigue continu E7D160-5. Le rapport E*/E0 atteint 62% ce qui
correspond à un dommage de 38%. Pour les essais d'autoréparation, les valeurs de D sont
moins élevées. Elles varient entre 32% et 36%. Le raison de cette différence n'a pas pu être
identifiée. Néanmoins, elle reste faible et ne dépasse pas 6%.
Il semble que pour les périodes de sollicitation suivantes, la différence constatée entre les
essais d'autoréparation lors de la première période de sollicitation est quasiment maintenue
constante. Dans ces conditions, il est très difficile de se prononcer sur le rôle de
l'augmentation ou de la diminution de la température pendant les temps de repos sur
l'évolution du dommage.
Pour l'essai E7-Auto-160-2 (Θ = 10°C), le module diminue de 33.5% pendant la
première période de sollicitation (figure 197). Pour les périodes suivantes, les diminutions du
module sont plus faibles. La diminution est de l'ordre de 29.7% pour la deuxième période et
de 28.5% pour les troisième et quatrième périodes (figure 178).
Les taux de fatigue sont également plus élevés pour la première période. Ces valeurs
diminuent de 10 à 45% pour les périodes 2 à 4 par rapport à la première période (figures 190 à
192).
219
1.05
E*/E0i 0.95
0.85
0.75
0.65
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
figure 197: Evolution du module de l'éprouvette normalisé par le module initial de chaque
période E 0i - Essai E7-Auto-160-2 (Θ = 10°C).
Pour l'essai E7-Auto-160-3 (Θ = 20°C), la figure 198 montre que les diminutions du
module pendant les périodes de sollicitation sont très proches. La valeur du module diminue
de 32.4% pendant la première période de sollicitation. Pour les périodes suivantes, les
diminutions du module sont plus faibles (figure 178)
Pour cet essai, les taux d'endommagement calculés pour les intervalles 0 et 1 et 2 sont
très proches pour les quatre périodes de sollicitation (figures 190 à 192).
1.05
0.95
E*/E0i
0.85
0.75
0.65
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
1ère période 2ème période 3ème période 4ème période 5ème période
figure 198: Evolution du module de l'éprouvette normalisé par le module initial de chaque
période E 0i - Essai E7-Auto-160-3 (Θ = 20°C).
220
La figure 199 montre que pour l'essai E7-Auto-160-12 (Θ = 0°C), la diminution du
module pour la première période de sollicitation est la plus élevée par rapport aux périodes
suivantes. Le module chute de plus de 35.2% pendant cette période. Cette chute est de 29.2%
pour la deuxième période, 28.5% pour la troisième et 26.8% pour la quatrième période de
sollicitation.
1.10
1.00
0.90
E*/E0i
0.80
0.70
0.60
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
figure 199: Evolution du module de l'éprouvette normalisé par le module initial de chaque
période E 0i - Essai E7-Auto-160-12 (Θ = 0°C).
Les taux d'endommagement par fatigue suivent les chutes du module. Ces taux
diminuent de près de 30% pour la deuxième période, de 40% pour la troisième période et de
45 à 48% pour la quatrième période de sollicitation (figures 190 à 192).
Pour les essais effectués sur l'enrobé E7, nous arrivons aux conclusions suivantes:
Pour tous les essais, les diminutions du module ainsi que les taux
d'endommagement par fatigue diminuent d'une période à l'autre avec l'avancement de
l'essai.
Il semble que le fait de chauffer le matériau de 10 à 20°C pendant les temps de
repos uniformise son comportement. Les courbes d'évolution du module normalisé sont
quasiment identiques pour les quatre périodes de sollicitation (figure 195 et figure 198).
221
1.05
Temps de E2-Auto-80-21 (10°C)
1 repos 10 min E2D80-7
0.95
0.9
E*/E01
Temps de
repos 60 min
0.85
0.8
0.75
0.7
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
N (cycles)
figure 200: Evolution du module de l'enrobé normalisé par la valeur module initial de l'essai
en fonction du nombre de cycles – Enrobé E2 – essais réalisés à 80 .10-6 m/m.
La figure ci-dessus montre que les courbes obtenues pour les deux essais sont très
proches. L'essai E2D80-7 est pratiquement un essai de fatigue continu par rapport à l'essai E2-
Auto-80-21. Pour cet essai, la récupération du module pendant les temps de repos est
aussitôt perdu après la reprise de la sollicitation.
La figure 201 présente l'évolution de la valeur du module de l'enrobé normalisé par les
module initial de chaque période de sollicitation pour les quatre périodes de l'essai E2-Auto-
80-21.
Pour la première période de sollicitation, le pourcentage de diminution du module est de
17.1%. Pour les périodes suivantes, les diminutions du module sont moins élevées. Leurs
pourcentages sont très proches et varient entre 14.1 et 14.3%. Ces valeurs sont très proches de
celles obtenues pour l'essai E7-Auto-80-8 et légèrement moins élevées que celles de l'essai
E7-Auto-80-10.
Les taux d'endommagement par fatigue pour cet essai montrent que l'endommagement
pour la première période de sollicitation est le plus élevé. Les taux d'endommagement calculés
pour les périodes 2 à 4 diminuent de 30 à 60% par rapport à la première période de
sollicitation (figure 190 à figure 192).
222
1.05
0.95
E*/E0i
0.9
0.85
0.8
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000
N (cycles)
1ère période 2ème période 3ème période 4ème période
figure 201: Evolution du module de l'éprouvette normalisé par le module initial de chaque
période E 0i - Essai E2-Auto-80-21 (Θ = 10°C).
223
Nom de l'essai Nf
E13-Auto-80-23 (10°C) 2480000
E13-Auto-80-25 (20°C) 2540000
E13-Auto-80-34 (0°C) 1109860
E13-Auto-100-31 (10°C) 1273600
E13-Auto-100-29 (20°C) 1300000
E13-Auto-100-33 (0°C) 762918
tableau 9: Durées de vie pour les essais d'autoréparation de l'enrobé E13.
La figure 202 présente les valeurs de Nf(50%) pour les essais effectués en mode continu
avec leur courbe de tendance. A partir de l'équation de cette courbe nous calculons les valeurs
de Nf(50%) pour les deux niveaux de sollicitation utilisés pour nos essais d'autoréparation. Pour
une déformation de 80 .10-6 m/m la valeur de Nf(50%) est de 1363000 cycles et pour une
déformation de 100 .10-6 m/m, la durée de vie pour un essai en mode continu est de 627000
cycles.
1.E+07
Nf - E13 (Essais continus)
E13-80-23(10°C)
E13-80-25(20°C)
E13-80-34(0°C)
E13-100-31(10°C)
E13-100-29(20°C)
1.E+06
E13-100-33(0°C)
Nf (Cycles)
1.E+05
1.E+04
10 100 1000
ε0 (10-6 m/m)
figure 202: Les valeurs de durée de vie pour les essais effectués sur l'enrobé E13.
La comparaison de ces valeurs avec les valeurs de Nf obtenues par les essais
d'autoréparation montre que la durée de vie augmente généralement par autoréparation.
Nous utilisons la définition de la valeur du gain en durée de vie par autoréparation, cette
valeur est le rapport entre la durée de vie en mode continu divisée par la durée de vie en mode
discontinu.
224
Nom de l'essai Gain en durée de vie
E13-Auto-80-23 (10°C) 181%
E13-Auto-80-25 (20°C) 186%
E13-Auto-80-34 (0°C) 81.4%
E13-Auto-100-31 (10°C) 203%
E13-Auto-100-29 (20°C) 207%
E13-Auto-100-33 (0°C) 121%
tableau 10 : Valeurs du gain en durée de vie pour les essais d'autoréparation effectués sur
l'enrobé E13.
A partir de ces résultats, nous arrivons aux conclusions suivantes :
Les valeurs de durées de vie obtenues avec les essais d'autoréparation sont
généralement plus élevées que celles des essais de fatigue classiques.
Le gain en durée de vie semble dépendre du niveau de la sollicitation. Ce gain est
plus important pour les niveaux de sollicitation les plus élevés.
Le gain en durée de vie est important dans le cas d'une augmentation de la
température pendant les temps de repos et dans le cas d'un essai effectué à température
constante.
Pour le cas des essais effectués avec une diminution de la température pendant le
temps de repos. La durée de vie est plus faible que celles obtenues pour les deux autres
cas. Par rapport aux essais de fatigue continus, la durée de vie est légèrement influencée.
VI.4 CONCLUSION
La campagne expérimentale réalisée afin d'explorer le phénomène d'autoréparation dans les
enrobés bitumineux a mis en évidence la grande importance de ce phénomène. Les résultats
des essais d'autoréparation mènent aux conclusions suivantes :
225
- Le gain en durée de vie est plus important dans le cas d'une augmentation de la
température pendant les temps de repos et dans le cas d'un essai effectué à température
constante.
- Pour le cas des essais effectués avec une diminution de la température pendant le temps de
repos. La durée de vie est plus faible que celles obtenues pour les deux autres cas. La
durée de vie est proche de celle obtenue pour les essais de fatigue continus,.
- Il semble que l'augmentation de la température, pendant les périodes de repos, mène à un
réarrangement structurel dans le matériau conduisant à une forte cicatrisation des
microfissurations. Le matériau s'autorépare mieux et sa durée de vie augmente.
- Il semble également que la diminution de la température pendant les temps de repos mène
à une plus forte rigidification du matériau mais l'autoréparation a un caractère plus fragile
et la durée de vie dans ce cas est moins élevé.
226
-
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"Comportement mécanique des enrobés au bitume et au bitume-polymère (styrel 13) –
utilisation de l’essai triaxial de révolution"
Thèse de Doctorat, Lyon: INSA de LYON (ENTPE), 1992, 163 p.
234
PARTIE C
MODELISATION
235
236
VII PROPOSITION D'UNE LOI DE DOMMAGE
PAR FATIGUE POUR LES ENROBES
BITUMINEUX
VII.1 INTRODUCTION
Dans ce travail, la méthode du DGCB développé par DI BENEDETTO, SOLTANI
et CHAVEROT [3, 22, 25] pour le calcul des taux d'endommagement par fatigue a été mise
en œuvre dans un plan d’expérience en faisant varier plusieurs paramètres de formulation.
L'application de cette méthode sur les résultats des essais de fatigue a montré l'efficacité de
cette méthode pour décrire le comportement en fatigue des enrobés bitumineux. Dans ce
chapitre, nous avons développé cette méthode afin d'établir une loi de dommage par fatigue.
La loi proposée est un loi non-linéaire qui prend en compte la correction des effets parasites
intervenant au cours d'un essai de fatigue. Dans la suite de ce chapitre, nous présentons la loi
proposé et son application sur les résultats de deux formulation différentes.
237
La pente de fatigue aF représente le taux de variation de la valeur du module (Ecor) après
la correction des effet parasite normalisé par E00i, la valeur du module initial de l'intervalle i
extrapolé au premier cycle de chargement (figure 95).
dEcor / dN
équation 6 aF =
E00i
La pente expérimentale aT représente le taux de variation de la valeur expérimentale du
module (Eexp) normalisé également par E00i (figure 95).
équation 7 aT = dEexp / dN
E00i
La méthode du DGCB introduit la définition du "Module de fatigue" ou EF (figure 43).
La valeur de EF représente le module initial de l'essai dans les conditions idéales. C'est à dire
si la baisse du module pendant l'essai est uniquement régie par la fatigue. La valeur de EF doit
être unique et ne dépend pas de l'intervalle choisi. La valeur de EF est définie par l'équation
suivante:
équation 8 E0 − EF ≈C0.(E0 − E000)≈C1.(E0 − E001)≈C2.(E0 − E002)
A partir de l'équation 8, trois valeur de EF sont obtenues ce qui correspond à une valeurs
par intervalle. En pratique, les trois valeurs obtenues sont très proches. Ce qui affirme que, la
valeur de EF est unique ce qui correspond à sa définition. Dans notre calcul, nous considérons
que la valeur de EF est la valeur moyenne des trois valeurs obtenues.
En remplaçant les valeurs des équation 6équation 7équation 8 par leurs valeurs dans
l'équation 5 nous obtenons:
dE cor dE exp
équation 9 = + aW .( E 0 − E F )
dN dN
238
E Valeurs Expérimentales
Valeurs corrigées
E0 Evolution
EF non-linéaire
Phase I
Wdis
1
aW×W00
W00
W0
N
N1 N2
figure 204: Calcul de la pente de l'énergie dissipée dans la phase II d'un essai de fatigue.
Dans l'équation 10, la valeur du module initial E0 est toujours plus élevée que celle du
module du fatigue EF et donc (E0-EF)>0. Selon la valeur de aW, nous distinguons les deux cas
suivants:
- aW >0 : L'énergie dissipée par cycle augmente avec le nombre de cycles. Ce cas est
rencontré dans les essais effectués en mode contrainte et quelques essais effectués en
mode de déformation. L'augmentation de l'énergie dissipée mène à un échauffement au
sein de l'éprouvette. Sous l'effet de cet échauffement, le module du matériau diminue. La
valeur du module obtenue expérimentalement est donc sous-estimée. La valeur du terme
de correction [aW . (E0-EF).N] est positive et la valeur du module corrigé sera plus élevé
que la valeur expérimentale.
- aW <0 : Dans ce cas, l'énergie dissipée par cycle diminue avec l'avancement de l'essai. Ce
cas est, par exemple, rencontré dans les essais effectués en mode déformation. Ce cas est
marqué par un refroidissement au sein de l'éprouvette. Ce refroidissement est souvent très
239
faible. Le refroidissement a un effet opposé à celui de la fatigue et fait augmenter la
rigidité du matériau. La valeur du module obtenue expérimentalement est donc surestimée.
La valeur négative obtenue par le terme [aW . (E0-EF).N] s'ajoute sur la valeur du module
obtenue expérimentalement. La valeur du module corrigé sera donc moins élevé que la
valeur expérimentale.
240
11500 E13D90-27 (Eexp) E13D90-28 (Eexp)
94
E13D90-27 (Ecor) E13D90-28 (Ecor)
11000 E13D90-27 (Wdis) E13D90-28 (Wdis) 91
10500 88
9500 82
9000 79
8500 76
8000 73
7500 70
0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 700000
N (cycles)
figure 205: Correction des effets parasites sur les valeurs du module pour deux essais en mode
de déformation sur l'enrobé E13 à ε=90. 10-6 m/m.
270
E7-Auto-160-2 (Wdis) E7-Auto-160-3 (Wdis)
E7-Auto-160-12 (Wdis) E7D160-5 (Wdis)
260
Energie dissipée (J/m3)
250
240
230
220
210
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000
N (cycles)
figure 206: Evolution de l'énergie dissipée par cycle pour les essais en mode de déformation
sur l'enrobé E13 à ε=160. 10-6 m/m.
241
9500
8000
Module (MPa)
7500
7000
6500
6000
5500
5000
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000
N (cycles)
figure 207: Correction des effets parasites sur les valeurs du module pour les essais en mode
de déformation sur l'enrobé E13 à ε=160. 10-6 m/m.
242
12000 260
E13C0.9-24 (Eexp)
11000 E13C0.9-24 (Ecor) 235
E13C0.9-24 (Wdis)
10000 210
9000 185
8000 160
7000 135
6000 110
5000 85
4000 60
0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 700000
N (cycles)
figure 208 : Correction des effets parasites sur les valeurs du module pour un essai en mode de
contrainte.
Dans cette équation, les paramètres A, B et N0 sont des variables qui ne dépendent que de
l'amplitude de déformation lors de l'essai en mode de déformation étudié.
Pour N=0, l'échantillon est à l'état vierge et la valeur du paramètre de dommage D est
égale à 0. Par conséquent la valeur de Y égale à 1. Cela permet d'éliminer un des trois
paramètres utilisés dans l'équation 11. Nous avons choisi d'éliminer le paramètres A. on
obtient alors :
équation 12 A= 1B
N0
en injectant cette expression de A dans l'équation 11 on en déduit :
1
équation 13 Y= B
(N + N0 ) B
N0
Ou tout simplement:
243
B
N
équation 14
1 − D = 1 + Pour un essai de déformation constante.
N0
avec: N0 > 0 et B < 0.
Avec la méthode des moindres carrées, les valeurs des deux paramètres B et N0 ont été
déterminées pour chaque essai effectué en mode de déformation sur les enrobés E7 et E13.
Les résultats obtenus avec cette approximation montre que la fonction choisie (équation 14)
est très convenable pour décrire l'évolution des valeurs du module corrigées en fonction du
temps. La figure 209 présente les valeurs du module et les courbes corrigées pour les essais
E13D90-27 et E13D90-28.
1.15
E13D90-27 (exp) E13D90-28 (exp)
1.05
1
E*/Ef
0.95
0.9
0.85
0.8
0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 400000
Nombre de cycles
figure 209 : Approximation des valeurs corrigées du module par des courbes de tendance pour
deux essais en mode de déformation.
Les figures 210 et 212 présentent l'évolution des valeurs du paramètre N0 pour les
enrobés E13 et E7 respectivement en fonction de l'amplitude de déformation. De même, les
figures 211 et 213 représentent l'évolution du paramètre B pour les deux enrobés en fonction
de l'amplitude de déformation.
Nous constatons sur ces figures que les valeurs de B et de N0 sont très différents pour les
deux l'enrobés. Les valeurs de N0 obtenues pour l'enrobé E7 sont pratiquement 10 fois moins
élevées que celles obtenues pour l'enrobé E13. Egalement, les valeurs de B obtenues pour les
deux enrobés sont également très différentes.
Nous constatons également que les valeurs de B et de N0 pour chaque enrobé dépendent
du niveau de sollicitation. Les valeurs de N0 augmentent et celles de B diminuent avec
l'augmentation du niveau de sollicitation. Une régression linéaire des valeurs de B et de N0
semble être très acceptable. Avec cette régression, il est possible de déterminer les valeurs de
ces deux paramètre pour toutes les valeurs de déformation. Il est donc possible de tracer la
courbe d'évolution du module en fonction du nombre de cycles pour les différents niveaux de
sollicitation en faisant un petit nombre d'essai de fatigue.
244
120000
110000
y = -1798x + 253542
R2 = 98%
100000
N0 90000
80000
70000
70 80 90 100 110
ε0
figure 210 : Evolution du paramètre (N0) pour les essais effectués en mode de déformation
sur l'enrobé E13 en fonction de l'amplitude de déformation.
-0.07
-0.1
-0.11
-0.12
-0.13
70 80 90 100 110
ε0
figure 211 : Evolution du paramètre (B) pour les essais effectués en mode de déformation sur
l'enrobé E13 en fonction de l'amplitude de déformation.
12000
9000
8000
7000
6000
70 90 110 130 150 170
ε0
figure 212 : Evolution du paramètre (N0) pour les essais effectués en mode de déformation
sur l'enrobé E7 en fonction de l'amplitude de déformation.
245
-0.020
-0.025 y = -3.67E-04x + 2.53E-03
-0.030 R2 = 95.4%
-0.035
B -0.040
-0.045
-0.050
-0.055
-0.060
-0.065
70 90 110 130 150 170
ε0
figure 213 : Evolution du paramètre (B) pour les essais effectués en mode de déformation sur
l'enrobé E7 en fonction de l'amplitude de déformation.
246
VII.3.3 APPLICATION DE LA LOI DE DOMMAGE AUX ESSAIS
DE FATIGUE
L'équation 17 représente une loi intrinsèque de dommage indépendant du mode de
l'essai. Cette loi est donc applicable pour les essais de fatigue effectués en mode de
déformation et également pour les essais effectués en mode de contrainte.
247
40%
35%
30% E13C1.0-8
25% E13C0.9-24
D (%)
20%
15%
10% E7C0.8-4
5%
0%
0 200000 400000 600000 800000 1000000 1200000 1400000
N (Cycles)
figure 214 : Valeurs de la variable de dommage D obtenues pour les essais de mode de
contrainte (E7 et E13).
Nous avons effectué cette procédure pour les essais effectués en mode de contrainte sur
les enrobés E7 et E13. La figure 214 présente l'évolution de la variable de dommage D
obtenue pour ces essais et la figure 215 présente les courbes analytiques obtenues pour ces
trois essais. Les courbes analytiques sont comparées avec les résultats obtenus après la
correction des effets parasites sur les valeurs du module avec l'équation 10. Cette comparaison
montre que les résultats obtenues par la correction des effets parasites correspondent
parfaitement aux courbes analytiques obtenues avec la nouvelle loi de dommage par fatigue.
8000
7500
7000
6500
6000
0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 700000 800000 900000 1E+06
N (cycles)
figure 215 : Comparaison entre les courbes analytiques et les courbes du module après
correction des effets parasites pour les essais de mode de contrainte (E7 et E13).
248
1.1
= 60. 10-6 m/m
σ = 0.9 MPa
1 ε = 80. 10-6 m/m
ε0 = 77. 10-6 m/m
ε = 90. 10-6 m/m
0.9
ε = 100. 10-6 m/m
0.8
Ecor/Ef
0.7
σ = 1.0 MPa
0.6 ε0 = 89. 10-6 m/m
0.4
0 500000 1000000 1500000 2000000 2500000 3000000
Nombre de cycles
figure 216 : Courbes analytiques obtenues avec la loi de dommage par fatigue pour les essais
en mode de contrainte et en mode de déformation – Enrobé E13.
0.8
0.75
0.7
0.65
Nombre de cycles
figure 217 : Courbes analytiques obtenues avec la loi de dommage par fatigue pour les essais
en mode de contrainte et en mode de déformation – enrobé E7.
249
VII.3.4 UN NOUVEAU CRITERE DE FATIGUE
La définition d'un critère de fatigue des enrobés bitumineux est nécessaire pour le
dimensionnement des chaussées. Un nouveau critère a été proposé par DI BENEDETTO et
al. [25]. Ce critère propose de caractériser la fatigue par l'amplitude de déformation ε25
menant à un dommage par fatigue D de 25 % après un million de cycles. Dans ce critère, le
dommage D doit correspondre au dommage qu'a subi l'éprouvette uniquement par fatigue en
éliminant l'influence des autres phénomènes non liés à la fatigue intervenant lors de l'essai. Ce
critère n'est donc applicable qu'avec une loi intrinsèque de dommage par fatigue.
Nous avons appliqué cette définition sur les résultats obtenus avec notre loi de dommage
pour les enrobés E7 et E13. Les résultats obtenus sont présentés dans la figure 218.
1.E+09
Enrobé E7
1.E+08
Enrobé E13 (ε ) N25 = 1.68E+22 ε -7.28
N25 et Nf (50%) (cycles)
R2 = 98.6%
N25 = 1.31E+21 ε -7.64
1.E+07 R2 = 99.2%
1.E+06
Enrobé E13 (σ )
1.E+04
1.E+01 1.E+02 1.E+03
ε0 (10-6 m/m)
figure 218: Durée de vie N25 et N(50%) et les droites de régression correspondantes pour les
enrobés E7 et E13.
Dans cette figure, les droites de régression des valeurs de N25 pour les essais du mode de
déformation sont présentées pour les deux enrobés. Les valeurs du coefficient de
détermination R2 calculées pour ces droites de régression sont proches de 100% pour les deux
enrobés. La dispersion des résultats obtenus avec ce critère est faible. Nous présentons
également, la droite de régression des valeurs de N25 pour les essais du mode de contrainte et
celle des valeurs de Nf (50%) pour les essais du mode de déformation pour l'enrobé E13.
Les valeurs de la durée de vie Nf (50%) n'ont pas pu être déterminées pour l'enrobé E7. En
fait, pour cet enrobé, nous avons arrêté la sollicitation pour tous les essais avant la rupture.
Nous constatons sur la figure 218 que les valeurs de Nf (50%) et N25 pour l'enrobé E13 sont
différents. Les valeurs de Nf (50%) semblent plus élevées pour les fortes valeurs de déformation.
La différence est moins importante pour les faibles valeurs de déformation.
La comparaison entre les valeurs de N25 pour les essais effectués dans les deux modes de
sollicitation pour l'enrobé E13 montre que les valeurs obtenues en mode de déformation sont
de 8 à 9 fois plus grandes que celles obtenues en mode de contrainte. Ce rapport correspond à
celui retrouvé généralement dans la littérature entre les deux modes.
250
A partir des droites de régression des valeurs de N25, nous avons calculé les valeurs de
ε25 pour les deux enrobés. Nous obtenons 196 .10-6 m/m pour l'enrobé E7 et 95 .10-6 m/m
pour l'enrobé E13. La valeur de ε6 obtenue pour l'enrobé E13 est de 87. 10-6. Pour cet enrobé,
les valeurs de ε25 est plus élevé que celle de ε6.
La valeur de ε6 pour l'enrobé E7 n'a pas pu être déterminée avec le critère classique. La
comparaison entre ε25 et ε6 pour cet enrobé, n'est donc pas possible. En effet, la valeur de ε25
obtenues est relativement élevée. Cette valeur (196. 10-6 m/m) est plus élevée de toutes les
valeurs de ε6 obtenues pour les 16 enrobés testés dans notre campagne expérimentale (cf.
figure 110, page 149). Cela s'explique par la très bonne tenue en fatigue que présente l'enrobé
E7 fabriqué avec le bitume Styrelf® en terme d'endommagement et en termes de durées de
vie.
251
-
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259
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Cette thèse sur le comportement des matériaux granulaires traités aux liants
hydrocarbonés a été réalisée au Département Génie Civil et Bâtiment (DGCB) de l'Ecole
Nationale des Travaux Publics de l'Etat. Elle s'inscrit dans le cadre d'une collaboration avec la
société TOTALFINAELF. Une partie de cette thèse a été réalisée dans le cadre du
programme RILEM WG3 du TC 182 pour l'étude de la fatigue des enrobés bitumineux.
Certains aspects ont également fait l'objet d'une collaboration avec le Laboratoire Central des
Ponts et Chaussées (LCPC).
Dans ce cadre, un nouvel appareillage expérimental a été mis au point au DGCB pour la
réalisation d'essais homogènes de fatigue sur des éprouvettes cylindriques en Traction-
Compression. Cet essai a été utilisé pour une campagne expérimentale réalisée sur seize
formulations d'enrobé différentes.
La méthode du DGCB, basée sur le calcul des taux d'endommagement par cycle de
chargement dans les essais de fatigue, a été adoptée pour l'analyse des résultats des essais de
fatigue de la campagne expérimentale. Les résultats obtenus ont montré l'efficacité de cette
méthode pour caractériser le comportement en fatigue des enrobés bitumineux.
Cette méthode a été appliquée sur les seize formulations testées dans le but d'évaluer
l'influence des différents paramètres de formulation sur le comportement en fatigue. Les
résultats obtenus, dans les conditions expérimentales de nos essais (10°C–10 Hz), conduisent
aux conclusions suivantes :
9
niveaux de sollicitation. Cette conclusion correspond aux résultats obtenus avec le critère
classique de fatigue et les taux d'endommagement.
- L'augmentation du degré de modification des bitumes-polymères modifiés avec le procédé
Styrelf® améliore le comportement en fatigue.
- Les bitumes-polymères fabriqués à base de bitume de base à forte teneur en fractions
cristallisables présentent une résistance à la fatigue plus élevée que ceux fabriqués à base
de bitume de base à faible teneur en fractions cristallisables. Les bitumes modifiés gardent
la même tendance que leurs bitumes de base vis-à-vis de l'endommagement par fatigue.
- La modification des bitumes purs par EVA (mélanges physiques) a conduit à une
amélioration importante du comportement en fatigue des enrobés bitumineux en terme
d'endommagement.
- L'ajout direct de l'EVA lors de la fabrication mène à une amélioration de la résistance à la
fatigue par rapport à l'enrobé fabriqué avec le bitume de base. Cette amélioration est plus
faible que celle obtenue avec le mélange physique pour un même pourcentage d'EVA
ajoutée.
- En ce qui concerne les bitumes modifiés par EVA, les enrobés fabriqués à base de bitume
de pénétrabilité élevé sont moins résistants en fatigue que ceux fabriqués avec un bitume
de base de faible pénétrabilité. Les bitumes modifiés gardent la même tendance que leurs
bitumes de base vis-à-vis de l'endommagement par fatigue.
- L'augmentation de la quantité de mastic améliore le comportement en fatigue de l'enrobé.
une amélioration moins importante est obtenue dans le cas de l'augmentation de la teneur
en liant avec la même teneur en fines. Ces constatations restent très partielles et d'autres
essais doivent être effectués avec plusieurs valeurs de la teneur en liant et de la teneur en
mastic pour déterminer les valeurs optimales de ses deux paramètres.
- L'utilisation des fines calcaires à la place des fines de "Diorite bleue" semble améliorer
très légèrement le comportement à la fatigue de l'enrobé.
Cette étude paramétrique partielle, pourrait être complétée en faisant varier les
paramètres suivants :
10
- Les courbes de récupération du module sont pratiquement identiques pour les différents
temps de repos d'un essai effectué à température constante. La valeur du module augmente
avec une vitesse décroissante.
- Les courbes d'évolution du module pour les différentes périodes de sollicitation d'un essai
d'autoréparation sont très proches. Les valeurs des taux d'endommagement obtenues sont
également proches. L'influence de la température sur les périodes de sollicitation n'a donc
pas pu être clairement mise en évidence.
- Il est généralement constaté que l'augmentation du niveau de sollicitation conduit à une
autoréparation plus importante.
- Les valeurs de durées de vie obtenues lors essais d'autoréparation sont généralement plus
élevées que celles des essais de fatigue continus.
- Le gain en durée de vie semble dépendre du niveau de la sollicitation. Ce gain est plus
important pour les niveaux de sollicitation les plus élevés.
- Le gain en durée de vie est plus important dans le cas d'une augmentation de la
température pendant les temps de repos et dans le cas d'un essai effectué à température
constante.
- Pour le cas des essais effectués avec une diminution de la température pendant le temps de
repos. La durée de vie est plus faible que celles obtenues pour les deux autres cas. La
durée de vie est proche de celle obtenue pour les essais de fatigue continus,.
- Il semble que l'augmentation de la température, pendant les périodes de repos, mène à un
réarrangement structurel dans le matériau conduisant à une forte cicatrisation des
microfissurations. Le matériau s'autorépare mieux et sa durée de vie augmente.
- Il semble également que la diminution de la température pendant les temps de repos mène
à une plus forte rigidification du matériau mais l'autoréparation a un caractère plus fragile
et la durée de vie dans ce cas est moins élevé.
Cette étude sur le phénomène d'autoréparation est très partielle et doit être complétée.
Dans ce contexte, nous proposons les perspectives suivantes :
11
Grâce à l'éclairage donné par la méthode du DGCB, nous avons proposé une loi
d'endommagement par fatigue des enrobés bitumineux qui pend en considération la correction
des effets parasites sur les valeurs du module et l'évolution non linéaire de l'endommagement
dans les essais de fatigue.
A chaque cycle, l'endommagement dépend du niveau de la sollicitation à ce cycle et du
dommage déjà subi par le matériau. La loi de dommage obtenue est la suivante :
B −1
dD B
= − (1 − D) B
dN N0
La loi proposée est une loi intrinsèque car elle ne dépend pas du type de sollicitation. Les
valeurs des paramètres B et N0 dépendent du matériau testé et du niveau de sollicitation. Dans
notre analyse, nous avons choisi d'exprimer les valeurs de B et N0 en fonction de l'amplitude
de déformation. Les essais utilisés dans cette étude sont réalisés à une température de 10°C et
une fréquence de 10 HZ. Pour ces essais, nous obtenons une variation linéaire des paramètres
avec l'amplitude de déformation.
Les avantages de loi d'endommagement proposée sont :
- La loi d'endommagement par fatigue que nous proposons dans ce travail doit être validée
avec un plus grand nombre d'essai en faisant varier les conditions expérimentales tel que
la température et la fréquence de sollicitation.
- Un critère de fatigue adapté au matériau reste à définir. Ce critère doit être basé sur le
comportement en fatigue et l'évolution d'endommagement et relié aux paramètres de
formulation et aux conditions expérimentales.
12
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267
FOLIO ADMINISTRATIF
TITRE :
Comportement à la fatigue des matériaux granulaires traités aux liants hydrocarbonés
RESUME :
Cette thèse sur le comportement des matériaux granulaires traités aux liants hydrocarbonés a été réalisée au
Département Génie Civil et Bâtiment (DGCB) de l'école Nationale des Travaux Publics de l'Etat. Elle s'inscrit
dans le cadre d'une collaboration avec la société TotalFinaElf. Une partie de cette thèse a été réalisée dans le cadre
du programme RILEM WG3 du TC 182 pour l'étude de la fatigue des enrobés bitumineux. Certains aspects ont
également fait l'objet d'une collaboration avec le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC).
La première partie de cette thèse concerne une étude bibliographique sur les matériaux bitumineux, la fatigue des
enrobés bitumineux et le phénomène d'autoréparation.
La deuxième partie présente la campagne expérimentale réalisée lors de cette thèse. On présente la mise au point
et la validation d'un essai homogène en Traction-Compression, adapté à l'étude de la fatigue des enrobés
bitumineux. L'essai est réalisé à température et à fréquence constantes (10°C et 10 Hz), en mode de contrainte ou
de déformation imposée. Seize formulations différentes ont été testées.
Une étude menée sur les différents critères visant à prédire la durée de vie en fatigue des enrobés bitumineux est
présentée. L'approche du DGCB pour le calcul des taux d'endommagement, a été appliquée sur les résultats de la
campagne expérimentale.
Grâce à cette approche, l'influence de plusieurs paramètres de formulation des enrobés bitumineux sur le
comportement en fatigue a été mise en évidence.
Parallèlement, une partie de la campagne expérimentale a été réservée pour explorer le phénomène
d’autoréparation. Une série d’essais a été effectuée sur trois formulations différentes en introduisant des périodes
d’arrêt de sollicitation.
Finalement, Dans la dernière partie de cette thèse, une loi de dommage par fatigue est proposée. Cette loi est
intrinsèque et basée sur la méthode du DGCB. Elle prend en considération la correction des effets parasites sur les
valeurs du module et l'évolution non linéaire de l'endommagement dans les essais de fatigue.
Laboratoire(s) de recherches : Laboratoire GéoMatériaux – Ecole Nationale des Travaux Publics de l'Etat