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Electricité 4 Moteur asynchrone triphasé 1

MOTEUR ASYNCHRONE TRIPHASE

1. Principes du moteur asynchrone triphasé.

1.1. Principe de base du moteur : rappel Champ


magnétique (β)
F=β IL Energie électrique (I) Energie mécanique (F)
Règle des trois doigts Moteur
de la main droite

Un conducteur traversé par un courant I et soumis à une induction magnétique β est le siège
d’une force F qui tend à le mettre en mouvement.

1.2. Production d’un champ magnétique tournant :


Le principe de fonctionnement des moteurs asynchrones repose sur la production d’un champ
tournant.
Un aimant mis en rotation produit un champ magnétique tournant dans l’espace.
Ce procédé n’est évidemment pas applicable tel quel au moteur asynchrone, puisqu’il faudrait
une énergie mécanique pour faire tourner l’aimant.

Sur les moteurs triphasés, le champ tournant est produit au stator par 3 enroulements fixes,
décalés de 120° dans l’espace et parcourus par des courants présentant le même déphasage
électrique (courants triphasés 5OHz).

L1 L2 L3

L1 L2 L3

Puisque les 3 phases L1-L2-L3 passent successivement par un maximum, un pôle Nord
apparaît successivement à la bobine B1 puis à la bobine B2, puis à B3 etc …
Ce cycle se renouvelle 50 fois par seconde (réseau de fréquence 50 Hz).

Au temps t1 de l’oscillogramme, la phase L1 passe au maximum positif et les phases L2 et L3


sont négatives. Nous obtenons donc à cet instant un pôle Nord à la bobine B1 et deux petits
Sud aux bobines B2 et B3.

Sans rotation mécanique, nous générons au stator, un champ tournant dans l’espace dont la
vitesse est de 50 tours par seconde (3000 tours par minute).

1.3. Mise en rotation du rotor : principe


Le stator génère le champ tournant.
Le rotor, constitué d’un ensemble de conducteurs électriques, est placé au cœur du champ
tournant.
Au départ, le rotor est immobile et voit défiler devant lui le champ tournant statorique.
Il est donc soumis à une variation de flux Δφ/Δt.
Etant bon conducteur du courant électrique, il est le siège d’une force électromotrice
e = - Δφ/Δt et donc de courants induits appelés courants de Foucault iF = e/ Rconducteurs.
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D’après la loi de Lenz, ces courants vont s’opposer à la cause qui leur a donné naissance
c’est-à-dire à la variation de flux. Le rotor se met en rotation pour essayer de rattraper le
champ tournant et donc diminuer la variation de flux.

2. Technologie du moteur asynchrone triphasé.

2.1. Moteur asynchrone à rotor en cage d’écureuil :

Le stator : C’est la partie fixe du moteur. Il s’agit d’une carcasse constituée d’un empilement
de tôles d’acier de qualité magnétique. Le stator supporte les enroulements. Ceux-ci sont
connectés au réseau triphasé et produisent le champ tournant.

Le rotor : C’est la partie mobile du moteur. Il est constitué d’un empilage de tôles d’acier
(pour minimiser les iF) formant un cylindre.
Des trous ou des encoches longitudinales sont ménagées dans la périphérie de ce cylindre.

Cage rotorique
Tôle de
stator

Tôle de
rotor

C’est dans ces encoches que sont placés les conducteurs en cuivre ou injectés en aluminium.
Aux 2 extrémités, ils sont court-circuités par une couronne. L’ensemble présente l’aspect
d’une cage d’écureuil. Des ailettes de refroidissement sont prévues à une extrémité du rotor.

Caractéristiques :
Ce rotor est compact, peut être parfaitement équilibré par recylindrage ce qui lui confère une
grande robustesse mécanique.
D’un point de vue électrique, le moteur à cage d’écureuil présente un couple de démarrage
assez faible ainsi qu’un appel de courant au démarrage très élevé.
Vu sa simplicité et sa robustesse, son coût d’achat et son coût d’entretien sont faibles.
Les moteurs à rotor à cage de faible puissance peuvent la plupart du temps être employés en
démarrage direct, mais ceux de moyenne et forte puissance nécessitent un dispositif
réduisant le courant de démarrage.

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2.2. Moteur asynchrone à rotor bobiné :
(moteur à bagues)

Document Leroy-Somer

R externes

Au lieu de loger des conducteurs massifs dans les encoches Enroulements


du rotor, on y place un jeu d’enroulements triphasé. Les rotoriques Balais
enroulements sont court-circuités à une extrémité (couplage
Bagues
étoile). Les 3 extrémités libres sont raccordées à des
tournantes
résistances externes grâce à un triple jeu de bagues et de balais.

Caractéristiques :
Ces résistances sont insérées au démarrage afin d’augmenter la résistance de l’enroulement et
ainsi réduire fortement la pointe du courant de démarrage. Cette qualité est intéressante
pour des moteurs puissants placés sur des réseaux relativement sensibles
On constate également que l’insertion de ces résistances augmente le couple de démarrage,
ce qui est précieux lorsqu’un moteur entraîne une charge dont le couple résistant de décollage
est élevé.
L’insertion de plus ou moins de résistances rotoriques, permet de faire varier la vitesse du
moteur dans une certaine mesure.
Ce moteur possède donc toutes les qualités électriques. Par contre, les enroulements
rotoriques ainsi que le système de bagues et balais le rendent plus vulnérable
mécaniquement et plus cher aussi bien à l’achat qu’à l’entretien.

3. Vitesse – Glissement – Courant de démarrage.

3.1. Asynchronisme et glissement :


Le glissement mesure la vitesse relative rotor/synchronisme par rapport à cette vitesse de
synchronisme.
g = (ns – nr) / ns nr = ns (1 – g) avec ns = vitesse synchronisme (champ tournant)
nr = vitesse du rotor
Si, par le principe de la loi de Lenz, le rotor rattrapait le champ tournant pour tourner à sa
vitesse, leur vitesse relative serait nulle (glissement g = 0) donc il n’y aurait plus variation de
flux et donc plus de couple moteur ce qui est impossible.
C’est pourquoi ce moteur s’appelle asynchrone (qui n’est pas synchrone).
Ainsi le rotor tourne-t-il toujours moins vite que le champ tournant.
On dit qu’il y a glissement du rotor par rapport au champ tournant.

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3.2. Variation du glissement avec la charge :
Si la charge (machine entraînée) appliquée au moteur augmente, le rotor va ralentir, le
glissement augmente ainsi que la variation de flux.
De ce fait, les courants induits au rotor et le couple moteur vont aussi augmenter et nous
retrouverons une vitesse pour laquelle l’équilibre sera rétabli entre le couple moteur et le
couple résistant.
Le glissement vaut en général de 1% à vide à 5% en charge. Pour un moteur dont
Ns = 3000tr/min, la vitesse réelle du rotor varie de 2970 à 2850tr/min

3.3. Courant de démarrage :


Au démarrage, le rotor étant encore immobile (glissement max g = 1), les variations de flux
sont maximales. Les courants induits au rotor ainsi que le courant absorbé par le stator au
réseau (qui est son image) sont importants.
Cette pointe de courant de démarrage vaut 5 à 7 fois le courant nominal (à charge normale
maximum). Retenons pour un moteur à cage d’écureuil : Id = 6 IN

3.4. Vitesse :
La vitesse à vide des moteurs asynchrones n’est pas influencée par les variations de tension,
mais elle est proportionnelle à la fréquence et inversement proportionnelle au nombre de pôles
par phase du stator (p). n (tr/s) = f (Hz) / p

Nb pôles Nb total Nb total Vitesse Vitesse


par phase pôles triphasés pôles monos tr/s tr/min
1 3 2 50 3000
2 6 4 25 1500
3 9 6 50/3 1000
4 12 8 12,5 750
5 15 10 10 600
6 18 12 50/6 500

En pratique, même lorsqu’il s’agit d’un moteur triphasé, on parle par habitude, du nombre de
pôles monophasés.
Il est plus logique de parler du nombre de « triplets» ou de « paires » de pôles

3.5. Inversion de sens de marche :


En inversant 2 phases d’alimentation du moteur, on inverse le champ tournant et donc le sens
de rotation du moteur.

4. Puissance - Couple - Rendement.

4.1. Fréquence des courants induits au rotor :


Puisque le rotor tourne à la vitesse nr légèrement inférieure à celle du champ tournant ns, tout
se passe comme si le rotor était fixe et que le champ statorique défilait à ns – nr ( = g ns).

Donc la fréquence des courants induits est frot = g f

A l’arrêt : g = 1 => fr = f = 50 Hz
A vide : g = 1% => fr = gf = 0,5 Hz

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4.2. Inventaire des pertes et schéma bloc d’un moteur asynchrone :
Il existe des pertes fers (par hystérésis et par courant de Foucault) ainsi que des pertes Joules
(cuivre des enroulements), aussi bien au stator qu’au rotor. Revoir les rappels à ce sujet.
Nous considérons les pertes mécaniques (par ventilation et par frottement) comme
indépendantes pour séparer le système mécanique de l’électrique.

Pa Stator PTr Rotor Pu élec mécanique Pu méca


(ω s) (ω r)

pjs pfs pjr pfr pm

Comme la fréquence des courants induits du rotor est faible, nous pouvons négliger les pertes
fer rotoriques pfr = 0. En effet le rotor tourne presque à la vitesse du champ tournant.

PTr est la puissance transmise du stator au rotor par le couple électromagnétique du champ
tournant dont la vitesse angulaire est ωs. C = PTr / ωs (1)

Le rotor réagit en opposant un couple égal. Le rotor tourne à la vitesse angulaire ωr.
D’où C = Pu élec / ωr (2)

La transmission de la puissance du rotor se fait avec une perte de vitesse (ωr < ωs) et une
perte de puissance (Pu élec < PTr), mais à couple constant.

Sachant que pjr = PTr – Pu élec (voir schéma bloc)


g = (ns – nr)/ns = (ωs - ωr)/ωs (voir § 3.1.)

(1)(2) =>

Nous obtenons : pjr = g PTr (3) et C = pjr / g ω s (4)

4.3. Schéma équivalent et étude mathématique du couple, du courant et du cosϕ = f(glissement) :


Le moteur asynchrone peut être assimilé à un transformateur dont le primaire (stator) est
alimenté par une tension constante en grandeur qui crée un champ magnétique variable
(champ tournant) et dont le secondaire (rotor) est court-circuité.
Il faut tenir compte que le secondaire est alimenté à fréquence variable suivant la vitesse du
rotor.

Schéma équivalent : g X2 R2
gE2
E2 g E2 I2 gX2I2
R2I2

Au démarrage (ωr = 0 et g = 1), la fréquence est de 50 Hz.


Appelons E2 la tension secondaire à rotor calé (rapport de tension du transfo = 1)
X2 la réactance inductive secondaire à rotor calé
R2 la résistance secondaire.

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En vitesse, la fréquence diminue (ωr => ωs et g => 0). Donc la tension diminue avec la
diminution de la variation de flux Δφ/Δt et la réactance diminue (X2 = L2 ω2)

I2 = (5)

Les pertes joules au rotor sont dues à R2⇒ pjr = R2 I22

(4) ⇒ (6)

(5)(6) ⇒ (7)

(8)

Exemple :
E2 = 200V f = 50Hz (ωs=314 pour 1 triplet pôles) X2 = 1Ω R2 = 0,2Ω

Calculez et tracez les courbes de I2 = f(g), C = f(g) et cosϕ2 = f(g) pour les valeurs de
g = 1 – 0,7 – 0,5 – 0,4 – 0,3 – 0,2 – 0,1 – 0,06 – 0,03 – 0
Recommencez le même exercice pour R2 = 0,4 – 0,6 – 0,8Ω

Nous utiliserons ces courbes notamment dans l’étude du démarrage et du réglage de vitesse
des moteurs asynchrones à bagues, dans lesquels on insère volontairement des résistances
rotoriques supplémentaires pour faire varier R2.

4.4. Rendement :
Reprenons le schéma bloc du § 3.1.

avec (5) pjr = g PTr et PTr = (Pa – pjs – pfs)

(9) (1-g) est appelé le rendement électrique du rotor.

C’est la formule appliquée à partir des essais de laboratoire


g = glissement mesuré au tachymètre
pjs = 3.R.I2/2 = pertes joules statoriques
pfs et pm sont déterminées à partir d’un essai à vide = Pa(0) – pjs(0)
Pa = Puissance absorbée par le moteur (Wattmètre)

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5. Démarrage des moteurs asynchrones triphasés.

5.1. Introduction :
Lors de la mise sous tension d’un moteur, l’appel de courant au réseau est important.
Suivant la longueur et la section de la ligne d’alimentation, ce courant provoque des chutes de
tension telles qu’elles sont perceptibles au niveau de l’éclairage, des ordinateurs, des
télévisons etc…
Il est même possible que la tension descende momentanément sous le seuil de maintien des
contacteurs et déclenche certains de ceux-ci.
Pour remédier à ces inconvénients, les distributeurs d’électricité limitent la puissance des
moteurs asynchrones à démarrage direct et imposent ainsi un système de démarrage
approprié.

Ces différents types de démarrages reviennent presque toujours à diminuer la tension aux
bornes du stator, ce qui entraîne une réduction de la pointe d’intensité ID sur le secteur
d’alimentation, mais aussi une réduction importante du couple de démarrage CD.

Le courant de démarrage ID est proportionnel au courant de ligne IL, tandis que le couple
moteur est proportionnel au carré du courant de phase : C ÷ P/ω donc C ÷ RIPh2.

5.2. Démarrage direct :


Le moteur est directement couplé au réseau par un contacteur ou un disjoncteur. Son
démarrage entraîne une forte pointe d’intensité ID = ± 6 IN. Dans le cas où cette pointe est
acceptable pour le réseau, c’est le procédé idéal car le puissant couple de démarrage CD = ±
1,5 CN convient à la mise en route de presque toutes les machines, même à pleine charge.
Le démarrage direct convient donc pour les machines de petite puissance et de moyenne
puissance si le réseau le permet. Du fait de sa « brutalité », il est déconseillé pour
l’entraînement de monte-charge, tapis transporteur, centrifugeuse etc….

Couple (xCN)
Intensité (xIN)
2,5
7

6
2
Couple moteur
5
1,5
4

3
1
Couple accélérateur
2
Couple résistant de la charge
0,5
1

0
0
0 0,25 0,50 0,75 1 0 0,25 0,50 0,75 1
vitesse vitesse

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5.3. Démarrage étoile-triangle :
Ce type de démarrage ne peut s’appliquer qu’aux moteurs couplés normalement en triangle
sur le réseau considéré. Par exemple, sur un réseau 400V, il faut un moteur 400Δ / 660 .
En démarrant le moteur en couplage étoile, la tension à ses bornes est réduite par , ce qui
réduit la pointe de courant et le couple par 3.

Montrons cela par un exemple numérique :

Démarrage étoile : Fonctionnement normal en triangle :


IL = IPh = 230/100 = 2,3A IPhΔ = 400/100 = 4A ILΔ = IPh = 6,9A
IL IL Δ
IPh IPhΔ
230V Z=100
Z=100Ω
Ω
400V
400V

Réduction de la pointe de courant : ILΔ / IL = 6,9 / 2,3 = 3

Réduction du couple moteur : CΔ / C = (IPhΔ)2 / (IPh )2 = (4 / 2,3)2 = 3

Ces rapports de réduction ne sont pas réglables et conviennent bien aux machines démarrant à
vide ou à faible couple (machines centrifuges telles que pompes, ventilateurs, machines
outils).
Intensité (xIN) Couple (xCN)
7 2,5

6
Intensité triangle 2
5 Couple triangle

4 1,5

3
1
2 Intensité étoile
Couple étoile
1 0,5

Couple résistant de la charge


0 0
0 0,25 0,50 0,75 1 0 0,25 0,50 0,75 1
vitesse vitesse

La vitesse en étoile se stabilise lorsque CM = CR (couple moteur étoile = couple résistant


machine entraînée).
Le passage en triangle se pratique en coupant d’abord le contacteur étoile, donc en coupant
momentanément l’alimentation. Le rétablissement de la pleine tension en triangle sur des
enroulements très inductifs s’accompagne de pointes de courants transitoires telles que l’on
doit réserver ce type de démarrage aux moteurs de faible et moyenne puissance.

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5.4. Démarrage par résistances ou réactances statoriques :
Le démarrage sous tension réduite est obtenu en
intercalant des résistances ou réactances en série avec le
stator. Elles sont ensuite court-circuitées pour la marche
normale.

Le procédé est simple donc pas cher, ne provoque pas de


coupure de tension au passage et peut être adapté au
réseau (ajustement de la réduction de courant suivant la
valeur de la résistance).

Le grand inconvénient est que si l’appel de courant est divisé par un facteur K, le couple est
réduit par K2. En effet, le courant de phase est réduit dans le même rapport que le courant de
ligne (même couplage) donc le couple est divisé dans le rapport au carré.

L’emploi de résistances implique une consommation d’énergie active au démarrage ce qui


limite la fréquence possible de ces démarrages. En général, un thermique surveille les
résistances pour éviter une surchauffe.

L’emploi de réactances inductives est plus onéreux, mais permet des démarrages fréquents
(les pertes sont réactives).

Ce type de démarrage est employé pour des machines démarrant à faible couple y compris les
machines puissantes et de forte inertie (pompes et ventilateurs).

Couple (xCN)
Intensité (xIN) 2,5
7

6 2 C direct
5
I sans résistances 1,5
4 (direct)
I avec résistances
3 1
2 C avec résistances
0,5
1
Couple résistant de la charge
0 0
0 0,25 0,50 0,75 1 0 0,25 0,50 0,75 1
vitesse vitesse

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5.5. Démarrage d’un moteur à rotor bobiné (Elimination de résistances rotoriques) :
Si un moteur à rotor bobiné (à bagues) démarrait
avec le rotor en court-circuit, il pourrait être assimilé
à un moteur à cage.

Au démarrage, on insère des résistances au rotor, ce


qui a pour effet de diminuer le courant de démarrage
(voir § 4.3. formule 5) et de modifier la courbe du
couple (formule 7).
Le couple maximum reste le même mais se déplace
vers des vitesses plus faibles. Le couple de
démarrage en est donc notablement amélioré.
Les caractéristiques voulues sont obtenues par le
choix des valeurs et du nombre des résistances.

On démarre en insérant toutes les résistances, puis


on élimine progressivement les différents jeux de
résistances. Temps 1 Temps 2 Temps 3
Dans notre cas, il y a 2 jeux de résistances, la pointe
de courant est réduite par 4 et en même temps le
couple de démarrage CD = 1,5 CN.

Ce démarrage est le plus souple et le meilleur au point de vue électrique. Par contre, le moteur
à rotor bobiné est mécaniquement moins fiable et son prix en association au système de
démarrage n’est compétitif que dans des applications particulières.

Couple (xCN)
Intensité (xIN) 2,5
7

6 2
5 Temps 3
1,5
4 Temps 2
Temps 1
3 1
Temps 3
2 Temps 2
Temps 1 0,5
1
Couple résistant de la charge
0 0
0 0,25 0,50 0,75 1 0 0,25 0,50 0,75 1
vitesse vitesse

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5.6. Démarrage électronique :
Un démarreur électronique est inséré dans le circuit statorique du
moteur asynchrone à cage. Il remplace le système de démarrage, la
protection thermique du moteur et sa protection contre la marche en
monophasé (une phase d’alimentation manquante).
A la mise sous tension, un gradateur à thyristors assure une montée
progressive de la tension, ce qui permet un démarrage doux et une
réduction de la pointe de courant ID.
Il est possible de régler soit le courant maximum
de démarrage (par exemple ID = max 3IN) ou le
temps de démarrage (réglage de la rampe de U
montée de la tension).
Le courant maximum de démarrage est choisi en
fonction des capacités du réseau et du couple
initial de la machine entraînée. α
Par exemple ID = 2IN ⇒ CD = 0,15CN et
ID = 5IN ⇒ CD = CN
Couple (xCN)
Intensité (xIN)
2,5
7

6
2 C direct
5
I direct
1,5
4
I avec démarreur
3
1
CD tension réduite
2
pour ID = 3IN
0,5
1
Couple résistant de la charge
0
0
0 0,25 0,50 0,75 1
0 0,25 0,50 0,75 1
vitesse vitesse
Le démarreur électronique permet également la décélération progressive
KM1 et l’arrêt freiné des moteurs asynchrones.
Le schéma unifilaire ci-contre
illustre la possibilité de démarrer
Démarreur successivement plusieurs moteurs
électronique (puissances différentes mais
compatibles avec le démarreur).
Après démarrage progressif les
moteurs sont alimentés
directement par les contacteurs
KM11 KM12 KM21 KM22 KM31 KM32
KMx2.Un contact du démarreur
empêche un second démarrage tant
que le premier n’est pas terminé.
Q11 Q21 Q31 Un autre avantage de ce procédé
est donc d’éviter des démarrages
F11 F21 F31
simultanés.

M1 M2 M3
3∼ 3∼ 3∼

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5.7. Caractéristiques résumées des divers procédés de démarrage :

M as à cage (économique et robuste) Mas à bagues

Type Direct Etoile-triangle R statoriques Electronique R rotoriques

I démarrage 100% 33% 75% réglable 33 à 83% 25 à 33%

Surcharge ID = 6 IN ID = 2 IN (ID/3) ID = 4,5 IN ID = 2 à 5 IN ID = 1 à 5 IN


en ligne (ID/K)

C démarrage CD = 1 à 1,5 CN 0,3 à 0,5 CN (CD/3) 0,8 CN (CD/K2) 0,15 à 1 CN (CD/K2) 1,5 à 2,5 CN

Avantages Simple Relativement Réglage possible Adaptable Excellent rapport


Peu onéreux peu onéreux Pas de coupure Progressif CD/ID
CD important Peu encombrant Réglable
Statique Pas de coupure

Inconvénients Pointe intensité CD faible Réduction faible Génère des Onéreux


importante Pas réglage de ID. harmoniques Nécessité
voir réseau Coupure au Nécessité Assez cher résistances
Démarrage passage résistances Moins fiable
brusque (perturbations)

Durée 2à3s 3à7s 7 à 12 s 1 à 60s réglable 3 à 5s / cran


démarrage

Applications Pt machines à Ventilateurs et Forte inertie à Pompes Machines


pleine charge pompes de pt CD faible Ventilateurs puissantes
puissance Compresseurs démarrant en
charge, progressif

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6. Réglage de vitesse des moteurs asynchrones.

6.1. Principe : (voir § 3.4.)


La vitesse d’un moteur asynchrone est fonction de son nombre de paires (triplets) de pôles et
de la fréquence du réseau. ns = k f / p

1 triplet pôles ⇒ 3000 trs/m 2 triplets pôles ⇒ 1500 trs/m

R R

T S

T S S T
R

R S T R S T R S T

T = 1/50 s T = 1/50 s T = 1/50


1 tour du moteur 1 tour du moteur

6.2. Moteur asynchrone à enroulements statoriques séparés :


Ce moteur à cage comporte 2 enroulements statoriques séparés et indépendants. Cette
configuration permet 2 vitesses dans un rapport quelconque. Par exemple 1 triplets de pôles
soit 3000 tr/min et 4 triplets soit 750 tr/min.
Ce moteur est volumineux et le rendement médiocre car les entrefers sont importants.
L’application la mieux connue est celle des anciennes machines à laver le linge (vitesse de
lavage et vitesse d’essorage). Actuellement le système est remplacé par un variateur
électronique de vitesse sur moteur universel.

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6.3. Moteur Dalhander ou à couplage de pôles :
Ce moteur à cage offre 2 possibilités de couplage des pôles et permet ainsi 2 vitesses mais
uniquement dans un rapport de 1 à 2. Par exemple 3000/1500 tr/min ou 1500/750 tr/min.

2 triplets RSTRST ⇒ 1500 tr/min 2 triplets RTSRTS ⇒ 3000tr/min

R R
T S S T

S T T S
R R

R S T R S T R T S R T S

T = 1/50 s T = 1/50 s T = 1/50


1 tour du moteur 1 tour du moteur

Le stator comporte 6 ou 9 bornes. Suivant le type de charge entraînée, le moteur Dalhander


existe en version à couple constant avec démarrage possible en étoile-triangle sur la petite
vitesse (6 ou 9 bornes) et en version à puissance constante (CD et ID faibles – 6 bornes).
Pour la petite vitesse le réseau est Pour la grande vitesse (triangle),
connecté sur les 3 bornes « a ». les 3 bornes « a » sont reliées entre elles
et le réseau est connectés aux bornes « b »
a b
B1
b B1 B2
B2 a a
B4 B6 B4 B5
B3 B5 a
b b b B3 B6 b
a a

B2

B3 B5
a

b B6 B4

B1

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Electricité 4 Moteur asynchrone triphasé 15
6.4. Moteur à rotor bobiné (à bagues) :
Un choix judicieux de la valeur des jeux de Couple
résistances insérées au rotor, permet de régler
la vitesse de ce type de moteur dans une Courbe
plage intéressante. Rmax R3 R2 R1 naturelle
L’insertion permanente d’une résistance aux du moteur
bornes du rotor abaisse la vitesse et ce,
d’autant plus, que la valeur de la résistance Charge à CN
couple constant 0,85CN
est élevée. Rmax > R3 > R2 > R1 > Rmoteur

Ce procédé est intéressant pour démarrer très


progressivement des charges d’inertie élevée.
Par contre, s’il s’agit de régler réellement la
0 40% 55% 70% 85% nr vitesse
vitesse, ce procédé cumule 3 inconvénients :
- instabilité à de faibles vitesses (<40%)
- pertes actives importantes dans les résistances
- instabilité de la vitesse lorsque la charge varie ; cette variation de vitesse peut se visualiser
sur le graphe en dessinant une horizontale Ccharge = 0,85 CN par exemple.

6.5. Convertisseur statique de fréquence :


Ce système électronique appelé aussi changeur de fréquence est la solution idéale pour
entraîner des moteurs asynchrones à cage dans les cas spéciaux. En effet il permet :
- réglage et régulation de vitesse de 0 à 200% de la vitesse nominale
- démarrage et freinage progressifs sans pointe de courant (rampes d’accélération et
de décélération)
- démarrage à pleine charge même pour une charge à couple hyperbolique (CD ≅ 1,5 CN)
- protection intégrée du moteur (surcharge, court-circuit, phase manquante, minimum U)
- compensation du glissement (vitesse constante à charge variable)
- inversion électronique de sens de marche, en douceur et sans surcharge d’intensité
- rendement élevé et amélioration du facteur de puissance (cos ϕ).

Le principe du convertisseur de fréquence est de redresser et filtrer la tension alternative


(mono ou triphasée) du réseau. La tension continue obtenue est régulée en amplitude et
convertie, par un pont onduleur à transistors, en un système de tensions triphasées à fréquence
variable.

de vitesse Régulateur mesure de vitesse


CONSIGNES d’accélération (µP spécialisé) mesure intensité
de limite d’intensité
etc …

U M
U=
f 3≈

Redressement / Filtrage Onduleur

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Electricité 4 Moteur asynchrone triphasé 16

Son prix élevé est à mettre en relation avec les avantages obtenus. Le cas typique d’emploi est
l’entraînement de pompes dans des circuits hydrauliques importants. En effet ce système
permet des changements progressifs de régime afin d’éviter les coups de béliers.
Il permet aussi une régulation de débit en fonction par exemple de la température (système de
chauffage) ou en fonction des besoins en eau (remplissage de châteaux d’eau).

Si la tension aux bornes du moteur varie proportionnellement à la fréquence (U/f = cste), alors
le champ magnétique et le couple sont constants dans toute la gamme de réglage de la vitesse.
Nous obtenons un réseau infini de courbes C = f(v) comme sur le graphe. Le point de
fonctionnement P glisse en fonction de la vitesse (fréquence).

Nous voyons sur le graphe de droite qu’il est tout à fait possible de démarrer et de réguler en
vitesse des charges à couple hyperbolique telles que des enrouleuses, certaines machines-
outils et des engins mobiles de traction électrique.
Auparavant, seul le moteur série à courant continu était capable de démarrer ce type de
charges.

Couple Couple Charge hyperbolique

vitesses >ns

P1 P2 P3 P4 P5 PN

0 nr vitesse 0 nr vitesse

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Electricité 4 Moteur asynchrone triphasé 17
7. Freinage électrique des moteurs asynchrones :

Dans la plupart des applications, l’arrêt du moteur se fait par décélération naturelle.
Le temps d’arrêt dépend uniquement de l’inertie de l’ensemble moteur + machine entraînée.
Il est possible de réduire ce temps par un freinage électrique.

7.1. Freinage par contre-courant (ou hyposynchrone):


En inversant 2 phases, on obtient un freinage qu’il faut interrompre à temps pour ne pas
repartir en sens inverse (emploi d’un détecteur centrifuge ou à friction – mesure de la vitesse).

Moteur à cage : Le freinage est très vigoureux et impose des


contraintes thermiques et mécaniques plus importantes qu’au
démarrage.
Si ces contraintes sont insupportables et que les freinages ne sont
pas trop fréquents, il est possible d’insérer des résistances
statoriques de freinage.

Moteur à rotor bobiné (à bagues) : La réinsertion de résistances


rotoriques permet de bien contrôler le freinage. Il est même
possible de retenir une charge entraînante.

7.2. Freinage par injection de courant redressé :


Ce système est applicable aussi bien aux moteurs à cage
qu’aux moteurs à bagues.
U Pont redresseur Après avoir découplé le moteur du réseau, on injecte une
à thyristors tension redressée (± 20V 1,3IN) au stator. Ce courant continu
crée un flux fixe dans l’espace ce qui est moins brutal que le
champ tournant inverse du freinage à contre-courant.
De plus le moteur ne redémarre pas en sens inverse.
Ce mode de freinage est intégré d’origine dans les démarreurs
électroniques et les convertisseurs de fréquence.

7.3. Freinage hypersynchrone :


Lorsqu’un moteur est entraîné par sa charge au-dessus de Couple
la vitesse de synchronisme, il devient une génératrice positif
asynchrone et développe un couple de freinage.
Prenons comme exemple, une lourde charge que l’on
descend au moyen d’un treuil.
Comme le montre le point de fonctionnement P du
diagramme, ce couple est négatif (freinage). Ce couple n < ns
équilibre exactement le couple de la charge entraînante vitesse
d’où un fonctionnement à vitesse constante, l’énergie
étant récupérée par le réseau. n > ns
Couple négatif (freinage)
P

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