Vous êtes sur la page 1sur 37

Les relations entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne :

Quels potentiels pour le commerce et les investissements


directs étrangers

Encadré par : Préparé par :

Membres du Jury :

1
LA PROBLÉMATIQUE

Les relations entre le Maroc et les pays africains subsahariens ne cessent de renforcer et
de s’accroitre par d’ingénieux accords de coopération public/privé fondés sur une base gagnant-
gagnant.
L’ensemble de ces accords montrent que le Maroc a la volonté à devenir un acteur
majeur dans le développement du continent africain.
Le potentiel des relations entre les deux parties a augmenté lors de la dernière décennie,
il se traduit par l’augmentation du volume des échanges commerciaux entre le Maroc et
l’Afrique subsaharienne et l’accroissement des investissements directs étranges dans cette zone
également.

- Quel est le potentiel de développement des relations entre le Maroc et l’Afrique


subsaharienne ?
- Quels sont les atouts du Maroc pour devenir un hub régional en Afrique ?
- Quelles sont les facteurs majeurs qui entravent le développement de ces
relations ?

2
Sommaire
LA PROBLÉMATIQUE .......................................................................................................................... 2
Sommaire ............................................................................................................................................. 3
Liste des abréviations ...................................................................................................................... 4
Listes des tableaux, graphiques et des figures......................................................................... 5
Références & bibliographie :........................................................................................................... 6
Remerciements .............................................................................................................................................. 7

Introduction Générale ...................................................................................................................... 8


Introduction de partie..................................................................................................................... 10
Chapitre I : Les principaux accords commerciaux entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne :
............................................................................................................................................................... 11
Section 1 : Les principaux accords commerciaux bilatéraux entre le Maroc et l'Afrique
subsaharienne : ................................................................................................................................. 11
Section 2 : Les principaux groupements sous-régionaux dans l’Afrique subsaharienne : ................ 13
Chapitre II : Les échanges entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ........................................ 16
Section 1 : Poids du Maroc dans le commerce de l’Afrique avec le monde et dans les échanges
intra-africains : .................................................................................................................................. 16
Section 2 : Structure des échanges du Maroc avec l’Afrique subsaharienne : ................................. 18
Section 3 : Les principaux déterminants à l’origine de la faiblesse des échanges avec les pays
d’Afrique subsaharienne : ................................................................................................................. 25
Conclusion de partie :...................................................................................................................... 27
Étude de cas d’Al MADA Holding et ses investissements sur le marché subsaharien : ............ 29
Section 1 : Généralités sur le fond d’investissements Al MADA Holding : ........................................ 29
Section 2 : Les participants d’Al MADA dans l’Afrique subsaharienne : ........................................... 33
Conclusion générale : ...................................................................................................................... 36

3
Liste des abréviations

AAI Africa Attractiveness Index

CEDEAO Communauté Économique des États d'Afrique de l'Ouest

CEEAC Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale

CEMAC Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale

CGTT Compagnie Générale de Transport et de Tourisme

CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le développement

COMESSA Common Market for Eastern and Southern Africa

IAS Institut International Audit Social

IDE Investissements Directs Étrangers

IFRS International Financial Reporting Standards

LHMA LafargeHolcim Maroc Afrique

MDH Millions de DH

Md Milliard de DH

NPF Nation la Plus Favorisée

OMC Organisation mondiale de commerce

ONA Omnium Nord Africain

PME Petite et moyenne entreprises

SGPC Système Global de Préférences Commerciales

SNI Société Nationale d'Investissements

UA Union Africaine

UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine

WTS World Trade Support

4
Listes des tableaux, graphiques et des figures

Listes des tableaux :

• Tableau 1 : Conventions signées avec les pays d'Afrique subsaharienne selon la clause
de la NPF
• Tableau 2 : Pays d'Afrique subsaharienne concernés par les conventions commerciales
préférentielles
• Tableau 3 : Évolution de la structure des échanges Maroc-Afrique
• Tableau 4 : Fiche d’identité d’Al MADA Holding

Listes des graphiques :

• Graphique 1 : Évolution de la part de l’Afrique dans le volume des échanges extérieurs


du Maroc
• Graphique 2 : Évolution des échanges commerciaux Maroc-Afrique de l’Ouest
• Graphique 3 : Principaux concurrents du Maroc en Afrique de l’Ouest 2015
• Graphique 4 : Évolution des échanges commerciaux Maroc-Afrique de l’Est
• Graphique 5 : Principaux concurrents du Maroc en Afrique de l’Est 2015
• Graphique 6 : Évolution des échanges commerciaux Maroc-Afrique Centrale
• Graphique 7 : Principaux concurrents du Maroc en Afrique Centrale en 2015
• Graphique 8 : Évolution des échanges commerciaux Maroc-Afrique Australe
• Graphique 9 : Principaux concurrents du Maroc en Afrique Australe en 2015

Listes des figures :

• Figure 1 : Implantations des participations d’Al MADA au 1er janvier 2018

5
Références & bibliographie :

BERAHAB, Rim. «Relations entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne: Quels potentiels pour le
commerce et les investissements directs étrangers ?» 2017.

«Communiqué de presse "La SNI confirme sa dimension internationale et devient AL MADA".»


Casablanca, 2018.

Direction des études et des prévisions financières. «Relations Maroc-Afrique: L'ambition d'une
nouvelle frontière.» 2014.

Groupe de la Banque Mondiale de Développement. «Analyse de la politique commerciale du Maroc.»


2017.

Groupe de la Banque Mondiale de Développement. «Le Maroc Tremplin vers l'Afrique de demain.»
2014.

Groupe de la Banque Mondiale de Développement. «Perspectives économiques en Afrique 2019


OCDE.» 2019.

Institut Amadeus. «Le Maroc en Afrique: La Voie Royale.» 2015.

Institut Amadeus. «Le Maroc et l'Afrique pour une mobilisation national d'envergure.» 2014.

Institut royal des Etudes stratégiques. «Les relations Maroc-Afrique: Les voies d'une stratégie globale
et rénovée.» 2012.

Moubarack LO. «Relations Maroc-Afrique subsaharienne: Quel bilan pour les 15 dernières années ?»
2016.

Accueil | Ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement... s.d.


http://www.mcinet.gov.ma/.

AMMC : L'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux. s.d. http://www.ammc.ma/.

Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement CNUCED. s.d.


https://unctad.org/fr.

Ministère de l'Economie et des Finances | ROYAUME DU MAROC. s.d. https://www.finances.gov.ma/.

Offices des Changes Maroc. s.d. https://www.oc.gov.ma/.

Trade Map - Statistiques du commerce pour le développement ... s.d. https://www.trademap.org/.

UN Comtrade | International Trade Statistics Database. s.d. https://comtrade.un.org/.

AL MADA. s.d. www.almada.ma.

World Trade Support: A common and unique platform Suppliers. www.worldtradesupport.com/.

Ministère de l'Economie et des Finances | ROYAUME DU MAROC : https://www.finances.gov.ma/.

Accueil | Ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement : http://www.mcinet.gov.ma/.

AMMC : L'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux : http://www.ammc.ma/.

6
Remerciements
En présentant ce travail à la soutenance, nous souhaitant au
préalable accomplir l'agréable devoir d'exprimer notre profonde
reconnaissance à tous ceux qui ont prêté leur bienveillance à la
réalisation de ce travail.

On tient avant tout à exprimer notre gratitude et nos


remerciements à Pr. HICHAM EL YOUSFI pour avoir accepté
l'encadrement de ce projet, pour l'intérêt qu'il a apporté au sujet,
pour son appui moral et ses précieux conseils.

Nos remerciements sont adressés également à toute personne qui


a contribué de près ou de loin à réaliser ce modeste travail.

7
Introduction Générale

‘ L’Afrique subsaharienne était la racine de l’arbre marocain ’ discours de Sa Majesté


le Roi Hassan II en 1983.
À l'instar des autres pays émergents et en développement, le Maroc a fait le choix
irréversible de l’ouverture et de l’intégration à l’économie mondiale via le renforcement des
relations de partenariats avec les pays d’Afrique subsaharienne en matière du commerce
international et des investissements directs étrangers.
Le continent africain, outre le fait qu’il représente un vaste marché (1 milliard
d’habitants, 53 pays), dispose de nombreuses richesses en matière de ressources naturelles,
minières et énergétiques qui attirent des pays comme la Chine, l’Inde et le Japon.
Des progrès notables ont été réalisés par le Maroc avec l’instauration de la liberté
d’importer ou d’exporter des biens et services, sous réserve de respecter la réglementation en
vigueur. Les licences d’importation ont été supprimées sauf pour certains produits pour des
raisons de sécurité ou d’ordre public ou de mesures de restrictions quantitatives à l’importation,
notifiées à l’OMC.
L’adoption de la loi sur le commerce extérieur en 1993 s’est traduite par l’élimination
des restrictions quantitatives et le recours aux tarifs douanière comme principal moyen de
protéger la production intérieure.
Par ailleurs, le Maroc souhaite tirer avantage de son emplacement géographique
privilégié et de ses relations stratégiques avec ses partenaires commerciaux européens,
Américains, du golfe et méditerranéen pour se positionner désormais comme un hub
économique et financier vers le continent africain.
En matière des investissements, le Maroc est depuis quelques années le premier
investisseur africain dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique
Centrale (CEMAC) et dans la zone de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine
(UEMOA).
La présence des entreprises marocaines, privées ou publiques, en Afrique a connu ces
dernières années une percée remarquable, accompagnant la volonté politique du Maroc
d’insuffler une dynamique nouvelle dans ses relations avec les pays africains.
Au niveau des chapitres de ce rapport de fin d’études, nous verrons analyser le potentiel
de développement des relations entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne et les facteurs
majeurs qui entravent le développement de ces relations.

8
9
Introduction de partie

A l’instar des autres pays émergents et en développement, le Maroc s’est engagé depuis
le début des années 80, dans un processus de libéralisation de son commerce extérieur à travers
l’adoption de plusieurs mesures et l’application d’une multitudes des réformes (Commerciales,
tarifaires, douanières…), visant à renforcer les échanges commerciaux avec les pays d’Afrique
subsaharienne.
Le Maroc était l’un des premiers pays qui ont signé des accords bilatéraux consistant à
faciliter les échanges entre les deux pays par la suppression des droits de douane ou
l’exonération de certains produits …
Outre, le Maroc a cherché des groupements régionaux en Afrique subsaharienne pour
introduire à des nouveaux marchés et accroitre son commerce extérieur.
Ces nouveaux marchés ont l’avantage de diversifier les exportations marocaines vers
d’autres pays qui affichent une dynamique économique soutenue et qui en même temps,
disposent de marchés de taille attractive.

10
Chapitre I : Les principaux accords commerciaux entre le Maroc
et l’Afrique subsaharienne :

Introduction du Chapitre :

Le Maroc entretient depuis longtemps des relations avec certains pays de l’Afrique
subsaharienne. Mais depuis une décennie, sa politique africaine a pris une nouvelle dimension.

En effet, il a signé un ensemble d’accords commerciaux avec ses partenaires en Afrique


subsaharienne. Ces accords portaient principalement sur des exonérations des droits de douane,
l’annulation de la dette envers les pays les moins avancés ou l’octroie de préférences
commerciales et tarifaires à certains produits à titre d’exemple : les produits de la pêche et de
l’agriculture comme les poissons et crustacés, noix de coco, autres fruits, thé, épices, etc.

Il en ressort que la majorité de ces accords conclus par le Maroc ont été signés
essentiellement avec deux régions en Afrique subsaharienne, à savoir l’Afrique de l’Ouest et
l’Afrique Centrale. Ils bénéficient d’un intérêt particulier.

Pour cela, le Maroc a effectué une multiplication des initiatives de rapprochement des
organisations sous-régionales qu'elles lui offrent la possibilité d’élargir sa zone de présence
économique, de couverture et de consolidation des rapports économiques avec ses partenaires
et l'éventualité de créer de nouvelles connexions avec d'autres.

Section 1 : Les principaux accords commerciaux bilatéraux entre le Maroc


et l'Afrique subsaharienne :

• Les accords bilatéraux :

Sont l’ensemble des accords passés entre deux pays pour faciliter les échanges des biens et
services, pratiquer des exonérations douanière, tarifaire ... etc.

Il s’agit de quatre types de conventions :

• Les conventions classiques fondées sur la clause de la nation la plus


favorisée :

Ce sont des conventions qui prévoient l’adoption de la clause de la nation la plus


favorisée (NPF1) avec certains pays d’Afrique subsaharienne, sans aucune application ou
exonération des droits de douane.
Le Maroc a conclu ce type des conventions avec 14 pays d’Afrique subsahariens comme
le montre le tableau ci-dessous :

1
Clause NPF est un des principes fondamentaux de l'OMC. Ce principe repose sur l'égalité de traitement entre les
pays membres de l'organisation. A titre d’exemple si vous baissez les droits de douane sur l’un des produits d’un
pays, vous devez le faire pour tous les autres membres de l’OMC.

11
Tableau 1 : Conventions signées avec les pays d'Afrique subsaharienne selon
la clause de la NPF

Pays Date de la signature


Angola 23-10-1989
Bénin 07-03-1991
Burkina Faso 29-06-1996
Cameroun 15-04-1987
République Centre Africaine 26-06-1986
Congo 18-09-1996
Côte d’Ivoire 22-09-1973 /Protocole additionnel 16-12-
1980
Gabon 06-11-74
Guinée 12-04-1997
Guinée Equatoriale 12-09-1986
Mali 17-09-1987
Niger 07-11-1982
Nigeria 04-04-1977
Tchad 04-12-1997
Source : Ministère du Commerce Extérieur

• Les conventions commerciales du type préférentiel :

Ces conventions prévoient l’octroi de préférences tarifaires réciproques pour certains


produits, comme nous avons indiqué précédemment dans l’introduction de ce chapitre, et la
réduction des droits d’importation ou l’exonération totale de ces droits.

Tableau 2 : Pays d'Afrique subsaharienne concernés par les conventions


commerciales préférentielles

Pays Date de signature Date d’entrée en vigueur


Guinée 12-04-1997 12-04-1997
Sénégal 13-09-1987 03-12-1987
Tchad 14-12-1997 04-12-1997
Source : Ministère du Commerce Extérieur

• L’Initiative marocaine en faveur des pays les moins avancés :

Le Maroc a pris en faveur des pays d'Afrique subsaharienne les moins avancés deux
initiatives importantes lors du sommet Afrique-Europe au Caire en 2000.

12
La première consiste en l’annulation de la dette de ces pays vis-à-vis du Maroc et la
seconde a trait à l’exonération, à partir du 01/01/2001 de droits de douane sur l’exportation
d’une liste de produits de base originaires de ces pays à destination du Maroc.
Les pays d'Afrique subsahariens qui ont bénéficié de cette initiative sont : Bénin,
Burkina Faso, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
• L’accord relatif au système global de préférences commerciales
(SGPC) :

C’est un programme de préférences commerciales pour les biens provenant des pays en
développement, mis en place par plusieurs pays développés, en dérogation du système de NPF,
dans le cadre de l’OMC, il ne s’applique pas les droits de douane aux importations des pays en
développement pour les aider et les soutenir dans les échanges commerciaux.

Section 2 : Les principaux groupements sous-régionaux dans l’Afrique


subsaharienne :

• Les accords à caractère régional :

Les marchés de l'Afrique subsaharienne présentent un certain nombre d’opportunités et


des externalités positives au Maroc à cause de la proximité géographique. Et pour assurer une
présence économique continentale, le Maroc s’est orienté vers la conclusion d’accords
régionaux sur le volet commercial avec des groupements économiques africains.

Parmi ces groupements on peut citer :

• Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA 2) :


Cette union est créée par le Traité signé à Dakar le 10 janvier 1994 par les chefs d'État
et de gouvernement des sept pays de l'Afrique de l'Ouest ayant en commun l'usage d'une
monnaie commune, le Franc.
Après son retour à l'Union africaine en janvier 2017, le Royaume a présenté sa
candidature dès le mois de février 2017.
L'objectif de cette union est de renforcer la compétitivité des activités économiques et
financières des États membres dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un
environnement juridique rationalisé et harmonisé. Le principe est notamment la création d'un
marché commun et la libre circulation des personnes, des biens et capitaux.

• La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO 3) :


CEDEAO est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai
1975. C’est un regroupement régional de quinze pays d'Afrique dont la mission est de

2
L'UEMOA regroupe 8 Etats membres : Le Bénin, le Burkina Faso, la Cote d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo
3
Les quinze États Ouest-Africains qui forment la CEDEAO : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte-d’Ivoire,
Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo

13
promouvoir l'intégration économique (notamment l'industrie, les transports, les
télécommunications, l'énergie, l'agriculture, les ressources naturelles, le commerce, les
questions monétaires et financières, les questions sociales et culturelles...).
Le 24 Février, le Maroc a déposé une demande d'adhésion auprès de la CEDEAO. Le 4
Juin 2017, la CEDEAO donne son accord de principe à la demande d'adhésion du Maroc pour
son intégration à l'organisation, aucune décision finale n'ayant encore étée prise à ce jour.
• La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC 4) :
CEMAC est née d'un traité signé le 16 mars 1994 à N'Djamena (Tchad), Créée pour
prendre le relais de l'Union douanière et économique de l'Afrique centrale, elle se donne comme
mission de promouvoir un développement harmonieux des États membres dans le cadre de
l'institution d'un véritable marché commun : élimination des barrières commerciales, projet
commun de développement, entraide des pays membres...
Son siège est à Bangui en République centrafricaine.
• La Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC 5) :
La CEEAC (Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale) est un groupe
d'État africain créé en 1983.
L'objectif de la CEEAC concerne la promotion et le renforcement d'une coopération
harmonieuse et un développement dynamique, équilibré et autoentretenu dans tous les
domaines de l'activité économique et sociale, en particulier dans les domaines de l'industrie,
des transports et des communications, de l'énergie, de l'agriculture, des ressources naturelles,
du commerce, des douanes, des questions monétaires et financières, des ressources humaines,
du tourisme, de l'enseignement, de la culture, de la science et de la technique et du mouvement
des personnes en vue de réaliser l'autonomie collective, d'élever le niveau des populations... Le
siège de l'organisation est situé à Libreville au Gabon
• Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA 6) :
Marché de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe. Créé en 1993, cet accord régional
est une union douanière.

Cette organisation internationale à vocation régionale de l'Est africain a pour objectif de


créer une union douanière entre ses vingt pays membres et notamment un accord de libre-
échange en place depuis 1981. La zone regroupe une population totale de 340 millions
d'habitants et à un PIB total de 170 milliards US $ en 2006.

4
Regroupe 6 pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République de Centrafrique et le
Tchad.

5
Comprends dix Etats membres : Angola, Burundi, Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée,
Rwanda, République de Sao Tome et Tchad
6
Les Etats membres de la COMESA sont : Burundi, Erythrée, Malawi, Seychelles, Zambie, Comores, Kenya,
Maurice, Somalie, Zimbabwe, Eswatini, Libye, Ouganda, Soudan, Rwanda, Ethiopie, Madagascar, Congo, Tunisie

14
Conclusion du chapitre :

Au terme de l'analyse, nous avons examiné que les relations entre le Maroc et les pays
Africains subsahariens ont toujours constitué une priorité dans la politique économique et
commerciale du Maroc.

Ce dernier a conclu différents accords commerciaux avec ces pays qui prévoient pour
certains produits des exonérations totales ou des réductions de droit de douane et taxes pouvant
atteindre jusqu’à 50%.

Outre que sa volonté d’intégrer dans les groupements sous-régionaux de l’Afrique, dans
le but d’élargir sa zone de présence économique, et de créer des nouvelles connexions avec
d’autres pays membres de ces groupements pour la mise en place d’une zone de libre-échange
continentale.

Dans le deuxième chapitre, nous étudierons les échanges commerciaux entre le Maroc
et les pays subsahariens, la structure des exportations et importations marocaines vis-à-vis de
l’Afrique subsaharienne et, ainsi la répartition géographique de ces derniers.

15
Chapitre II : Les échanges entre le Maroc et l’Afrique
subsaharienne

Introduction du chapitre :

Les statistiques annuelles du commerce extérieur du Maroc avec l’Afrique subsaharienne


depuis la dernière décennie ont enregistré une nette progression, reflétant les efforts de
diversification et de renforcement des relations commerciales avec les pays du sud.
En effet, l’Afrique subsaharienne présente plusieurs opportunités commerciales pour les
acteurs commerciaux marocains, dont un marché de près d’un milliard de consommateurs à
l’horizon 2030, faisant de l’Afrique le marché du 21ème siècle.
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne connaissent une
tendance haussière depuis 2008 enregistrant une croissance annuelle de 12.8% entre 2000 et
2015 (données de la banque mondiale WTS et de COMTRADE)

Section 1 : Poids du Maroc dans le commerce de l’Afrique avec le monde


et dans les échanges intra-africains :
1- Échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique :
L’année 2016 a constitué un tournant historique dans les relations entre le Maroc et
l’Afrique subsaharienne suite au retour de ce dernier à l’Union Africaine (UA). Cet effort
diplomatique devrait permettre au Maroc de renforcer son leadership régional surtout en matière
des échanges commerciaux et les IDE entre les deux parties.
En effet, la part de l’Afrique subsaharienne dans le volume des échanges commerciaux
du Maroc a augmenté de manière lente mais quasi-continue depuis 2013 de 2.36% à 2.81% à
fin 2017 (Office des changes).

Graphique 1 : Évolution de la part de l’Afrique dans le volume des échanges


extérieurs du Maroc (En % du total des échanges du Royaume)

Source : Office des changes

16
Le poids de l’ensemble du continent africain a cependant accusé une baisse pour la
deuxième année consécutive, reculant de 6.8% en 2015 à 5.5% en 2017.
Cette régression est attribuable essentiellement, à la poursuite du recul de la part de
l’Afrique du Nord dans le total des échanges du Maroc, de 3.6% en 2015 à 2.7% en 2017.
La structure commerciale entre le Maroc et les autres pays d’Afrique ressort clairement à
l’examen du poids de chaque région africaine dans le total des échanges marocains avec le
continent.

Tableau 3 : Évolution de la structure des échanges Maroc-Afrique


(Part en % dans le total des échanges avec l’Afrique)

Source : Base de données de la CNUCED

Ces évolutions se sont au détriment de l’Afrique Centrale et de l’Afrique du Nord, dont


les poids respectifs dans le total des échanges du Maroc avec l’Afrique, se sont contracté de
11.9% à 6.2% et de 58.4% à 51.1% entre 2010 et 2016.
Dans le côté inverse, trois autres régions ont vu leurs parts augmenter significativement,
soit de 21.7% à 26.9% pour l’Afrique de l’Ouest, de 3.4% à 8.6% pour l’Afrique de l’Est et de
4.7% à 7.3% pour l’Afrique Australe.

17
Section 2 : Structure des échanges du Maroc avec l’Afrique subsaharienne :

1- Exportation et importations du Maroc avec l’Afrique de l’Ouest :


Les exportations du Maroc à destination de l’Afrique de l’Ouest 7 ont triplé depuis 2008 passant
de 3.2 Mds à 10.2 Mds DH en 2016 (Office des changes).

Graphique 2 : Évolution des échanges commerciaux Maroc-Afrique de l’Ouest

Source : Office des changes

D’après le graphique, on observe que les exportations vers cette zone ont connu une
évolution successive depuis 2008 jusqu’à 2016, et la part de marché du Maroc en Afrique de
l’Ouest a amélioré également, pour s’établir à 0.9% en 2015 au lieu de 0.5% en 2008 (Office
des changes).
Cette faible évolution est due notamment à la forte concurrence de certains pays qui
exportent leurs marchandises vers cette zone également.

7
Comprend le Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigeria, Guinée, Mali, Ghana, Togo, Bénin, Niger, Burkina Faso,
Mauritanie, Gambie, Sierra Leone, Libéria, Guinée-Bissau, Cap-Vert.

18
Graphique 3 : Principaux concurrents du Maroc en Afrique de l’Ouest 2015

Source : Trade Map

Dans le côté des importations en provenance de l’Afrique de l’Ouest, elles restent


limitées, elles atteintes 1 Md DH en 2016 contre 759 MDH en 2008 et une moyenne de 1.4 Md
DH sur cette période.
Les principaux clients du Maroc en Afrique de l’Ouest sont le Sénégal (1.9 Mds DH),
la Mauritanie (1.7 Mds DH), la Côte d’Ivoire (1.4 Mds DH) et le Nigeria (1.4 Mds DH).
Ces pays représentent les deux tiers des exportations à destination de l’Afrique de l’Ouest.
Cependant, le Maroc importe plus de 34.6% des produits depuis la Nigeria, suivi de la
Guinée, la Côte d’Ivoire et le Togo avec respectivement 21.3%, 10.2% et 8.6% du total des
importations.
Les importations sont plus concentrées sur les produits de l’industrie alimentaire (65.5%
en 2016 contre 39% en 2008).
Au niveau des produits exportés vers l’Afrique de l’Ouest la liste se présente comme suit :
l’industrie chimique (29.2% du total des exportations en 2016 contre 12% en 2008), les produits
minéraux non métalliques (4.7% en 2016 au lieu de 1.2% en 2008) et ce au détriment de la
baisse des ventes des produits de l’industrie alimentaire (23.7% en 2016 contre 37.3% en 2008)
et de ceux du raffinage de pétrole et autres produits d’énergie (4.1% en 2016 contre 10.4% en
2008).

19
2- Exportations et importations du Maroc avec l’Afrique de l’Est :
Les exportations avec l’Afrique de l’Est ont évolué très rapidement entre 2008 et 2016
passants respectivement de 370 MDH à 2.6 Mds avec un taux de croissance annuelle moyen de
27.8% durant cette période.

Graphique 4 : Évolution des échanges commerciaux Maroc-Afrique de l’Est

Source : Office des changes


Ainsi, la part de marché dans cette zone entre 2008 et 2015 reste presque stagnante
autour de la valeur de 0.2% en moyenne, et à nouveau cette stagnation est due à la présence
encore une fois de la concurrence mondiale.

Graphique 5 : Principaux concurrents du Maroc en Afrique de l’Est 2015

Source : Trade Map

20
Parallèlement, les importations marocaines en provenance de l’Afrique de l’Est 8passent
de 180 MDH en 2008 à 347 MDH en 2016, tandis que ces importations atteignent leur max en
2015, après avoir atteint 426 MDH.
Le Maroc exporte presque 28.7% de ces biens à l’Éthiopie, 27.8% à Djibouti, 13.1% à
Kenya et 2.3% à Mozambique.
Ces exportations sont prédominées par les produits de l’industrie chimique dont la part
est passé de 61.2% en 2008 à 88.7% en 2016, au détriment des produits alimentaires (7.7% du
total des exportations en 2016 contre 28.8% en 2008).
Au niveau des importations, le Maroc est le client de Madagascar avec une part de
31.3%, Kenya 23.2%, Ouganda 18.8% et la République Unie de Tanzanie 13.2%.
En 2016, les produits alimentaires importés représentent 47% contre 54% en 2008 et de
l’agriculture, sylviculture et chasse (37.3% en 2008 et 42.7% en 2016).
Autres importations commencent à prendre du poids dans la nouvelle structure à savoir
les produits de métallurgie 4.9% en 2016 et les produits de l’habillement et des fourrures 13.5%
en 2016 contre 1% en 2008.

3- Exportations et importations du Maroc avec l’Afrique Centrale :

Les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique Centrale enregistrent un taux de


croissance annuelle moyen de -0.1% entre 2008-2015.

D’une valeur de Mds DH en 2016, les exportations de biens vers l’Afrique Centrale
représentent 12.3% du commerce avec l’Afrique subsaharienne. Ainsi, la part de marché du
Maroc en Afrique Centrale gagne 0.3 points entre 2008 et 2015, 0.7% en 2015 au lieu de 0.4%
en 2008. Cela suite à la faible concurrence au niveau de cette région. (Office des changes)

8
Comprend le Burundi, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Malawi, Maurice,
Mozambique, Rwanda, Seychelles, Somalie, Ouganda, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.

21
Graphique 6 : Évolution des échanges commerciaux Maroc-Afrique Centrale

Source : Office des changes


L’analyse des importations en provenance de l’Afrique Centrale 9, on constate que ces
dernières restent limitées et faibles en comparaison avec les autres zones. Elles s’élèvent à 467
MDH en 2016 contre 746 MDH en 2008.

Graphique 7 : Principaux concurrents du Maroc en Afrique Centrale en 2015

Source : Trade Map

9
Comprend l’Angola, Congo, Gabon, Cameroun, Guinée équatoriale, République Démocratique du Congo,
Tchad et République Centra africaine.

22
Les principaux clients du Maroc en Afrique Centrale sont le Cameroun 33.8% des
exportations, suivis du Gabon et du Congo avec respectivement 25.2% et 15.5%. C’est trois
pays représentent en 2016 les trois-quarts des exportations à destination d’Afrique Centrale.
Plus de 60% de ces exportations sont constituées des produits de l’industrie alimentaire,
la fabrication de machines et appareils électriques et la fabrication d’autres produits minéraux
non métalliques.
Le Gabon, le Congo et la République Démocratique du Congo représentent les pays
fournisseurs du Maroc en Afrique Centrale avec 85% du total en 2016.
Le Maroc montre son intérêt dans ces importations aux industries chimiques et des
industries alimentaires qui ont vu leurs parts s’améliorer (24.9% en 2008 et 32.4% en 2016) au
détriment de la baisse de la part des produits de l’agriculture, sylviculture, chasse (1.1% en
2016).
4- Exportations et importations du Maroc avec l’Afrique Australe
Selon les indicateurs des échanges extérieurs fin 2016, les exportations marocaines vers
l’Afrique Australe sont largement inférieures à celles des autres régions. Elles passent de 118
MDH en 2008 à 764 MDH en 2016.

Graphique 8 : Évolution des échanges commerciaux Maroc-Afrique Australe

Source : Office des changes


Le Maroc a atteint en 2015 (0.2%) pour sa part de marché en Afrique Australe10 après
des parts inexistantes depuis 2008. Cette zone présente un seul concurrent africain principal, il
s’agit de la Guinée équatoriale.

10
Comprend l’Afrique du sud, Namibie, Swaziland et Botswana.

23
Graphique 9 : Principaux concurrents du Maroc en Afrique Australe en 2015

Source : Trade Map

Le Maroc export ses biens à destination de deux pays, il s’agit d’Afrique du Sud et
Namibie. Ils sont prédominés par les produits de l’industrie alimentaire, l’industrie chimique
dont la part est passée de 21.3% et 1.4% en 2008 à 43.7% et 42.7% en 2016, au détriment de la
baisse de la part des produits de fabrication d’autres matériels de transport (aucune exportation
en 2016 contre 26.7% en 2008).
Surprise au niveau des importations en provenance de cette région, elles atteignent 3.5
Mds DH en 2015 (Valeur maximale sur la période 2008-2016) 1.8 Mds DH en 2015 et 2.4 Mds
DH en 2008.
L’Afrique Australe est considérée comme le premier partenaire marocain externe
d’importations, avec une moyenne de 1.4 Mds DH entre 2008-2016. Le seul fournisseur du
Maroc dans cette région est l’Afrique du Sud.
Les importations depuis l’Afrique du Sud se concentrent davantage sur les produits
d’extraction de houille, de lignite, de tourbe (86.1% en 2016 contre 79.3% en 2008).

24
Section 3 : Les principaux déterminants à l’origine de la faiblesse des
échanges avec les pays d’Afrique subsaharienne :

En dépit de l’accroissement du commerce extérieur entre le Maroc et le reste du


continent africain, surtout subsaharien, pendant ces dernières années, il reste encore très faible
en comparaison avec d’autres régions tel que l’Union Européenne.
Cette faible performance peut être attribuée à plusieurs facteurs. Certains sont liés à
l’absence d’accords institutionnels facilitant les échanges commerciaux entre le Maroc et
certains pays africains. C’est le cas, par exemple, de pays de l’Afrique Australe comme
l’Afrique du Sud, qui est un des pays les plus importants d’Afrique en matière de commerce et
d’investissement.
D’autres facteurs relèvent même de la nature du cadre réglementaire et institutionnel
entre le Maroc et certains pays africains. En effet, certains accords sont conclus juste à
l’occasion de visites officielles de hauts responsables, sans étude préalable de faisabilité et
d’impact de l’accord signé. D’autres accords sont plus anciens ou signés sans application
effective, ou encore limités à quelques listes de produits.
Les autres facteurs ou obstacles qui entravent la croissance des échanges commerciaux
avec le reste d’Afrique, sont classiques et relèvent principalement des structures économiques
des pays concernés, de la faiblesse des infrastructures et des marchés financiers, des
mécanismes de financement ainsi que de la non application des protocoles commerciaux. Ces
facteurs peuvent être résumés comme suit :
Un manque de diversification de la production et de l’offre exportable aussi bien pour
le Maroc que pour de nombreuses économies d’Afrique ainsi qu’une absence de
complémentarité entre les profils de productions. Les pays africains produisent et exportent
généralement des produits similaires de base agricoles et miniers, pour les exportations, et
essentiellement des produits manufacturés, pour les importations.
Une infrastructure insuffisante marquée notamment par un faible réseau maritime, un
réseau ferroviaire très peu développé et un réseau routier faiblement revêtus (30%), contribuant
par conséquent à la cherté des coûts de transport en Afrique par rapport au reste du monde. Par
exemple, le transport d’une voiture d’Addis-Abeba à Abidjan coûte 5000 dollars. Il ne coûterait
par contre que 1500 dollars au départ du Japon.

L’Afrique en général et l’Afrique Subsaharienne en particulier ont les coûts de transport


les plus élevés au monde.
Un manque de financement du commerce extérieur et l’absence, ou la faiblesse, des
services et produits des systèmes d’assurance à l’exportation dans la plupart des pays africains
en raison de l’incertitude, de l’instabilité et des grands risques caractérisant certains pays
africains.
Des réglementations douanières contraignantes caractérisées par leur faible transparence
et leurs procédures à la fois nombreuses, lentes et coûteuses, en raison notamment de l’absence
ou du caractère archaïque des technologies d’information et de communications. Le résultat est
que beaucoup de pays africains sont pénalisés en exportant vers l’Europe et les États-Unis,
comparativement à certains pays notamment d’Asie.

25
Conclusion de chapitre :

L’examen de l’intensité des échanges entre le Maroc avec les pays africains fait ressortir
que le commerce entre les deux parties est demeuré faible par rapport à son potentiel.
En matière de solde commercial entre le Maroc et les autres pays d’Afrique, les
évolutions durant ces dernières années, laissant apparaitre que le Maroc a constatant réaliser
des excédents commerciaux vis-à-vis de l’Afrique subsaharienne depuis 2008.
Cette tendance favorable a permis à partir de 2015, de compenser au niveau de
l’ensemble du continent, le déficit structurel que connaît le Maroc vis-à-vis de la région
d’Afrique du Nord.
Pour conclure, on peut se mettre en accord que malgré tous les accords et conventions
effectuées entre le Maroc et certains pays d’Afrique sahariens, les échanges jusqu’à présent
demeurent faibles par la présence de certaines politiques commerciales protectionnistes,
restrictifs et des droits de douane plus élevés…

26
Conclusion de partie :

Le Maroc compte devenir un pôle régional d’échanges commerciaux, il présente une


agréable plateforme d’exportation des biens vers l’Afrique subsaharienne. Compte tenu de sa
position géographique stratégique.
Les accords de libre-échanges ont été signés pour renforcer la coopération Sud-Sud, et
faciliter les échanges commerciaux à travers plusieurs réformes et la lutte contre le
protectionnisme.
Malgré tous les efforts du Maroc en faveur de l’Afrique subsaharienne, le potentiel de
ces échanges demeure faible par rapport à d’autres régions tel que l’Union Européenne.
La majorité des échanges commerciaux sont effectués avec l’Afrique de l’Ouest et
l’Afrique Centrale, les autres régions sont jusqu’à maintenant oublié.
En plus, les infrastructures et les couts de transport plus élevé sont les principaux
problèmes qui entravent l’évolution de ces relations, ce qui nécessite une amélioration des
infrastructures connectant le Maroc et l’Afrique subsaharienne.
Le Maroc à comprendre que la nouvelle source de croissance se trouve dans l’Afrique
subsaharienne ce qui pousse ce dernier à développer ces investissements au niveau de ce
nouveau marché.

27
28
Étude de cas d’Al MADA Holding et ses investissements sur le
marché subsaharien :

Introduction :

Au-delà des échanges commerciaux, il est important d’analyser les investissements


directs étrangers du Maroc qui constituent un moyen d’accéder au marché africain.
Selon l’Office des changes en 2015, près de 3 Mds DH ou 40% du total des IDE
marocains à l’étranger sont réalisés en Afrique subsaharienne. Ce qui montre l’importance de
ce nouveau marché qui attire plusieurs grands investisseurs mondiaux, tel que la Chine, la
Turquie, l’Inde …
Dans une autre analyse effectuée par le cabinet d’audit financier EY la même année, le
Maroc a occupé la seconde place dans le classement de l’Africa Attractiveness Index, (un
indicateur permet de mesurer la résilience face aux pressions macroéconomiques actuelles ainsi
que le progrès réalisé dans les domaines critiques du développement à long terme tels que la
gouvernance, la diversification des infrastructures, l’habilitation des entreprises et le
développement humain), il arrive juste derrière l’Afrique du Sud, traduisant ainsi l’avantage
aux entreprises et d’une bonne infrastructure qui attire les investisseurs étrangers.
Les IDE marocains en Afrique subsaharienne se caractérisent par leur diversification et
leurs orientations stratégiques vers des domaines et des métiers à fort potentiel de croissance à
moyen et long terme, par exemple l’immobilier, les services bancaires, le transport, les
télécommunications, l’industrie…
Dans cette partie nous effectuerons une étude de cas sur l’une des plus grandes
entreprises implantées en Afrique subsaharienne, réalisant des bons résultats qui poursuivent
une tendance haussière depuis les années 90, il s’agit d’Al MADA HOLDING.

Section 1 : Généralités sur le fond d’investissements Al MADA Holding :

1- Présentation de l’entreprise :
Al MADA Holding (anciennement société nationale d’investissement « SNI ») est un
fonds d’investissements marocain privé à vocation panafricaine. Son actionnariat est composé
de plusieurs entreprises d’investissements marocains et de quelques entreprises étrangères.
Al MADA fait croitre un portefeuille de participations diversifié orienté sur des sociétés
leaders dans le marché marocain et qui ont pour ambition d’exporter leur savoir-faire sur le
marché africain.
Ce holding a pour vision de s’inscrire dans plusieurs domaines d’activité stratégiques
dans différents pays d’Afrique subsaharienne afin de moderniser l’économie africaine et
progresser les investissements en maturité sur le long terme, marquer le temps et l’espace de
ses réalisations afin de fournir aux populations et aux entreprises un impact positif.

29
Elle est déjà présente jusqu’à maintenant dans 24 pays en Afrique, investissant près de
600 millions EUR en 2017 hors Maroc (Donnés officiels d’Al MADA). Ce fonds
d’investissements investi dans 7 secteurs générateurs de progrès socio-économique (Services
bancaires, matériaux de construction, distribution, télécommunications, mines, énergie,
immobilier & tourisme).

2- Historique d’Al MADA holding :

• 1919 : Création de la Compagnie Générale de Transport et de


Tourisme (CGTT) par Jean Épinat. La société avait pour activité
principale le transport et la construction d’hôtels pour développer les
potentialités touristiques du Maroc
• 1928 : CGTT devient agent exclusif de General Motors au Maroc
jusqu’en 1945.
• 1934 : La CGTT devient Omnium Nord Africain (ONA) et se diversifie
dans le secteur des mines.
• 1953 : Après la deuxième Guerre Mondiale, les biens de Jean Épinat
tombent sous le contrôle de la Banque de Paris et des Pays-Bas.
• 1980 : La famille royale rachète la participation de Paribas dans ONA,
et devient l’actionnaire de référence du groupe
• 1982 : Le groupe prend des participations dans des secteurs variés,
notamment le lait et ses dérivés, le sucre, les banques, la chimie et le
textile.
• 1986 : Prise de participation dans Lesieur Afrique et acquisition de
près de 40% de la banque commerciale du Maroc.
• 1990 : Investissement dans la grande distribution avec l’ouverture du
premier hypermarché Marjane Bouregrag.
• 1995 : Introduction en Bourse du groupe ONA, et ouvre son capital
au public afin d’améliorer sa capacité et structure bénéficiaire.
• 1999 : SNI prend le contrôle de ONA.
• 2005 : Création de Nareva Holding qui portera les activités
énergétiques.
• 2009 : Lancement d’Inwi.
• 25/03/2010 : Fusion absorption de l’ONA par la SNI.
• 31/12/2010 : Dissolution de ONA dont les activités sont apportées à
la SNI.
• 28/03/2018 : Le Conseil d’administration de la SNI change le nom de
la SNI qui devient Al MADA.

30
3- Fiche signalétique d’Al MADA HOLDING :

Tableau 4 : Fiche d’identité d’Al MADA Holding

Nom de l’entreprise Al MADA

Forme juridique Société Anonyme à Conseil d’Administration

Date de création 1919

Adresse 60, rue d’Alger 20070 Casablanca

Capital 1566423300 DH (Exercice 2018)

Chiffre d’affaire 15978,5 millions DH (Juin 2018)

Registre de commerce N° 88583 à Casablanca

Dirigeant (PDG) Hassan OURIAGLI

Responsable de la
Ayman Taud
communication financière

Commissaire aux
Deloitte Audit et Ernst & Young
comptes

Activité Fond d’investissement panafricain

Exercice social Du 1er Janvier au 31 Décembre

Référentiels comptables Normes IFRS et IAS

Slogan Positive Impact

Téléphone +212522224102

Télécopie +212529004400

Site internet www.almada.ma

Compartiment Marché Obligataire

Source : Al MADA et l’Autorité marocaine du marché des capitaux

31
4- Les implantations d’Al MADA
Al MADA s’inscrit depuis plusieurs années dans une dimension internationale mais sa
vision est prioritairement africaine.

Figure 1 : Implantations des participations d’Al MADA au 1er janvier 2018


Belgique
Bénin
Burkina Faso
Burundi
Cameroun
Côte d’Ivoire
Egypte
Emirates arabes unis
Ethiopie
France
Gabon
Guinée-Conakry
Guinée Equatoriale
Mali
Maroc
Maurice
Mauritanie, Niger, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo,
République du Congo, Rwanda, Sénégal, Soudan, Tchad, Togo, Tunisie.

Source : Al MADA HOLDING

32
Section 2 : Les participants d’Al MADA dans l’Afrique subsaharienne :

Au niveau de cette section, nous présentons certaines filiales d’Al MADA qui
s’implantent en Afrique subsaharienne et interviennent dans différents secteurs structurants
pour les économies et les sociétés du continent africain dans 7 secteurs d’activité principales
dont :

• Services financiers :
Les services bancaires et financiers ainsi les assurances constituent pour Al MADA un
levier essentiel de la croissance africaine, tant au niveau microéconomique que
macroéconomique.

➢ Groupe Attijariwafa bank :


Le premier groupe bancaire et financier au Maghreb et de l’UEMOA et un acteur de
référence de la CEMAC. En plus de l’activité bancaire, le groupe opère, à travers des filiales
spécialisées, dans les métiers financiers : Crédit immobilier, Crédit à la consommation, leasing,
gestion d’actifs, intermédiation boursière…
Actuellement le groupe opère dans 25 pays dont 13 pays en Afrique (Maroc, Tunisie,
Niger, Togo, Bénin, Sénégal, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Côte d’Ivoire, Congo, Gabon et
Cameroun) où il dispose du 1er réseau bancaire avec 3844 agences et emploie 17367 personnes.

➢ Wafa Assurance :
Le leader du marché des assurances au Maroc depuis 2009 à 6 filiales dans 4 pays
africains en Tunisie, Sénégal, Côte d’Ivoire et au Cameroun et compté aujourd’hui étendre sa
présence à d’autres pays, particulièrement en Afrique anglophone.

• Matériaux et Constructions :
Al MADA accompagne l’Afrique qui se construit et les besoins en logement de ses habitants
en soutenant l’essor de ce secteur fondamental de l’économie du continent.

➢ LafargeHolcim Maroc Afrique :


Créé en juillet 2016, LafargeHolcim Maroc Afrique (LHMA) est le fruit de l’extension
à l’Afrique subsaharienne francophone du partenariat historique entre Al MADA et le groupe
LafargeHolcim dans 12 pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte
d’Ivoire, Gabon, Guinée Conakry, Mali, Mauritanie, République Démocratique du Congo,
République du Congo, Sénégal et Soudan). Il possède les meilleurs actifs dans un marché des
matériaux de construction en croissance.

➢ Sonasid :
Partenariat stratégique entre Al MADA et leader mondial de l’acier, ArcelorMittal,
Sonasid est aujourd’hui le numéro 1 de l’acier long, du rond à béton et du fil machine au Maroc.

33
• Distribution :
Al MADA investit dans le secteur de la distribution, contribuant à la généralisation de
l’accès aux avantages de la grande distribution au bénéfice du plus grand nombre, au
développement des infrastructures et des mobilités en assurant l’équipement des chantiers et la
distribution automobile.

➢ Optorg :
Est un groupe de distribution spécialisée incluant l’équipement industriel et la
distribution automobile en Afrique Centrale.
Optorg dans deux secteurs : l’équipement industriel avec sa filiale Tractafric
Equipment Corporation et la distribution de véhicules particuliers et industriels avec
Tractafric Motors Corporation.

• Mines :
Dans le secteur minier, Al MADA s’engage sur des programmes répondant à de strictes
normes environnementales. Chacune de ses interventions s’accompagne par ailleurs du
développement d’infrastructures et équipements au bénéfice des populations locales.

➢ Managem Group :
Est un acteur leader dans le secteur des mines et de l’hydrométallurgie depuis 90 ans.
Il développe ses activités minières en Afrique et produit principalement des métaux précieux
(Argent, Or), des métaux de base (Cuivre, Zinc, Plomb).
Managem est également un groupe intégré de la découverte de nouveaux gisements
jusqu’à la commercialisation, en passant par l’exploitation des sites, le traitement et la
valorisation des minerais.

• Immobilier & Tourisme :


Le développement d’une offre de logements et d’infrastructures hôtelières et
touristiques répondant aux meilleurs standards internationaux sont des actions soutenues par Al
MADA dans l’Afrique.

➢ Ametys :
Historiquement spécialisé dans l’immobilier de haut standing, les ressorts golfiques et
les parcs d’activités. Ainsi spécialiste des grands projets touristiques, professionnels et
résidentiels

34
• Télécommunications :
Al MADA a choisi de faire émerger et accroitre le marché des télécommunications par
la proposition des prix accessibles à tous et des produits et services en phase avec les nouveaux
usages.

➢ Inwi :
Est un opérateur global couvrant l’ensemble des services des télécommunications au
Maroc : services voix (fixe et mobile), Internet et Data à haut débit à destination du grand public
et des entreprises.

• Énergie :
Secteurs de long terme par excellence, l’énergie et l’environnement constituent une
priorité en Afrique, pour laquelle Al MADA est pleinement engagé.

➢ Nareva :
Créée en 2005, est spécialisée dans la production électrique à partir de sources fossiles
ou renouvelables et de la gestion du cycle de l’eau.
Nareva est un acteur proactif offrant à ses clients une énergie fiable et compétitive dans
le cadre de solutions et modèles de partenariat adaptés.

Conclusion :

La croissance des IDE marocains en Afrique subsaharienne est portée principalement


par les prises de participations et créations des filiales menées par les grands groupes marocains
tels que Al MADA HOLDING qui sont en enquête d’une croissance externe.
Les PME sont donc absentes de cette dynamique en raison de leur capacité financière
limitée.
Les grands groupes marocains ont commencé à explorer le potentiel de croissance
externe que pourrait leur offrir l’Afrique, en développant leur présence en Afrique
subsaharienne en y déployant des stratégies de croissance.
En plus, la totalité des IDE marocains en Afrique subsaharienne se focalisent donc
essentiellement sur les services qui deviennent une composante importante de la demande
mondiale.
Les autres secteurs, à savoir le primaire et le secondaire, drainent peu d’investissements
marocains en Afrique subsaharienne.
En effet, les IDE marocains dans le secteur primaire sont faibles et concentrent
essentiellement l’exploitation minière et énergétique.
En revanche, le secteur bancaire devient de plus en plus actif sur ce grand marché des
services, suite au secteur de l’immobilier qui est très présent en Afrique subsaharienne après
avoir accumulé un savoir-faire au Maroc suite à l’expérience acquise sur le marché domestique.

35
Conclusion générale :

Il est indéniable qu’il existe d’énormes potentialités en termes de commerce et


d’investissement qui méritent d’être explorées et développées entre le Maroc et les pays de
l’Afrique subsaharienne, plusieurs recommandations méritent d’être soulignées.
L’étude est articulée autour d’une problématique générale à savoir : Quel est le potentiel
des relations entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne et dans quelle mesure la concrétisation
de ce potentiel serait opportune pour favoriser la compétitivité des entreprises marocaines ?
L’approche de la problématique s’est déroulée en deux phases successives, la première
a été consacrée entièrement au diagnostic des relations Maroc-Afrique sur le plan commercial
à travers l’étude de l’ensemble des accords commerciaux conclus entre les deux parties, ainsi
les échanges commerciaux entre les différentes régions d’Afrique subsaharienne (Afrique de
l’Ouest, Afrique Centrale, Afrique de l’Est, Afrique Australe).
La seconde phase a été réservée à l’analyse d’une grande entreprise marocaine implantée
en Afrique subsaharienne réalisante de grands investissements dans différents secteurs
stratégiques se caractérisant par une forte valeur ajoutée à l’instar le secteur bancaire, les
télécommunications, l’industrie…
Sur la base de nos analyses, nous avons conclus que malgré tous les efforts pour
développer ces réalisations, les échanges avec l’Afrique subsaharienne sont encore faibles par
rapport à d’autres régions comme l’Union européenne. Cette faiblesse peut être attribuée à
plusieurs facteurs qui relèvent principalement de la déficience des infrastructures de transport
(Manques de lignes maritimes et de liaisons terrestres ou ferroviaires), de l’insuffisance de
diversification, de sophistication et de complexité des produits exportés et de leur inadaptation
à la demande en plus de la très forte concurrence des pays européens (France, Allemagne, Pays-
Bas, Royaume-Uni) de l’Amérique (Brésil et États-Unis), de l’Asie (Inde et Chine).
Ce qui devient nécessaire d’adopter une approche plus dynamique à l’égard des
partenariats et des accords conclus à partir de l’accélération de la mise en pratique des accords
de libre-échange avec l’UEMOA, la CEDEAO, et le CEMAC d’une part, et l’instauration
d’instances chargées de faire la suivie des protocoles et accords commerciaux d’autre part.
Dans le volet des IDE, le Maroc a réussi sa mission de devenir un hub continental en
matière des investissements envers l’Afrique subsaharienne, ces IDE sont accélérées ces
dernières années à raison de l’assouplissement de la réglementation des investissements, ce que
les opérateurs marocains ont en effet plus de facilités leur permettant de saisir davantage
d’opportunités à l’étranger, grâce à deux principales mesures :
1- La libéralisation en aout 2014, de l‘investissement à l’étranger dans la
limite de 30 millions de dirhams par an pour les personnes morales ayant au moins trois
années d’activité à condition que la comptabilité de l’entreprise soit certifiée par
commissaire aux comptes externe et que l’investissement projeté soit en relation directe
avec l’activité du concerné.

36
2- Le relèvement en décembre 2015, du montant transférable au titre des
investisseurs à l’étranger à un plafond de 100 millions de dirhams pour l’Afrique et de
50 millions de dirhams dans les autres continents. D’un autre côté, un fond de 200
millions de dirhams a été créé afin de renforcer la présence des opérateurs privés
marocains vers le marché africain.
Pour les IDE marocains vers l’Afrique subsaharienne devraient être adopter une
approche inclusive pour créer des liens entre ces investissements et l’économie des pays
destinataires et diriger ceux-ci vers des secteurs où ils peuvent impulser l’investissement
intérieur, créer des emplois et stimuler les capacités productives dans le but de favoriser
l’intégration régionale du Maroc avec le reste de l’Afrique.

37

Vous aimerez peut-être aussi