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ChapitreVIII

L'analysefonctionnellede la musiqueélectroacoustique

Commenous I'avonsvu au coursde la premièrepartie de cet


ouwage, le chercheurqui amorce une réflexion sur I'analysede la
musiqueélectoacoustiquene dispose que d'une base théorique fort
limitée. Plusieurschercheurs abordentla musiqueélectroacoustique en
usantde cadresthéoriquesempnrntésà d'autresdisciplinestelles que la
phonologie, I'acoustique, la psychoacoustiqueou la psychologie
cognitive'. Bien qu'il faille recourirà ces disciplinespour éclairerla
problématiquede la réception, par exemple, les concepts et les
méthodologies appartenantà celles-cine sauraientsuffne à l'édification
d'une véritable théorie musicale,quel que soit le type de musique
analysée, tonale,sérielleou électroacoustique.
L'analysede la musiqueélectroacoutiquedu point de vue de la
réceptionnécessitedeux niveaux d'approches, dont chacuneréunit des
méthodologies €t un éventailde conceptsthéoriquesspécifiques.Ces
deux niveaux d'approchesservent à explorer deux dimensions
fondamentales de l'æuwe: soit, d'une part, l'analysepar le < haut > à
I'aided'un ensemble de conceptsrassemblés sous une méthodedonnéeet
qui permettentd'identifier le rôle joué par certainesunités selon leur
contexted'apparitiondans les (puwes,et d'aute part, l'analysepar le
< bas>, grâceà une méthodologiedestinéeà I'identificationdes traits
morphologiques pertinentsqui formentcesunités.
En ce qui concernele secondniveau d'approche,nous avons
retenula descriptiontypo-morphologique élaboréepar Piene Schæffer,
descriptionbaséesur la perceptiondesqualitéssonoresplutôt quesur une
mesurescientifiquedes paramètres.Quant au premierniveau, il a été
abordépar d'autresauteurs,dont FrançoisDelalandeet Denis Smalley,
qui ont amorcéune descriptiond'unitésstructurales à partir du point de

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certaines unitésmusicalespertinentesparmi un ensembled'unitésissues
de I'ANN. De tellesunitésaccusent pour cetteraisonun relief significatif
danslestruwes. Ellesconcourent ainsi à la représentation qu,unauditern
se forme de l'æuwe à partir des rapports dynamiques qu'elles
entretiennent les unesavecles autes.
Les quaFecatégoriesquerenfermecette grille sont les catégories
d'orientation,de stratification, de processuset de rhétorique. Les
fonctionsde chaquecatégoriesont représentées à I'aide de symbolesdont
le graphisme,à I'intérieur de chaquecatégorie,part4gecertains traits
caractéristiques (figure8. l).
Cette grille a nécessitéplusieurs annéesd,élaborationavant
d'atteindre sa formeactuellet. Chaquenouvelleanalysepermetd'affiner
spontanée.Nous formulons I'hypothèseque I'auditeurn'en ressentpas la définition desfonctionset tend à en élargir leur nombre. Toutefois, le
moins le rôle assumépar certainesunités musicales. L'auditeurétablit
nombrede cesfonctionsdoit resterlimité: il seraitvain de développer
ainsi unedifférenciationentrecesunités,non seulementà partir des traits
unegrille fonctionnellequi, pour rendreparfaitementcompte du cractèrre
morphologiques qu'elles renferment,mais égalementà partir de la
spécifique de chaque unité, créerait sans sess€ de nouvelles
fonciion qublles possèdent dans l'æuwe. La grille fonctionnelledoit
dénominations.L'exemplede la rhétoriqueest instnrctif à cet égard:
ainsi êtreconsidérée dans son applicationcommeun ensemblede notions
l'évolution du discourssur l'élocution (le style) a porté la ærrninologie
dont dispose I'analyste aflrn de nommer et de représenterces unités
desfiguresde styles à un degréd'hypertophie tel que cette terminologie
a perdu en partie sa valeur opérationnelle'. Mais la tendanceinverse
n'estguèrepréférable: lorsqueJakobsonréduit I'ensembledes figures de
stylesà la métonymieet à la métaphore,son analysepèchepar excèsde
généralité.Dansune démarcheanalytique,les nuancestrop subtiles, tout
corrme une description trop généralisante,nuisent à une véritable
lors de IANN et de la compréhension du fonctionnementdes ceuwesmusicales. Nors avons
Dhomontqui prendappuisur les unitésdécoupées
donctenté de créerune terminologie suffrsammentdétaillê pour renùe
transcriptionqui en résulteau chapitreVI.
Les pagesqui suivent sont seméesde nombreux termes €n comptedes phénomènesfonctionnelsles plus significatifs, tout en
dansles casoit les évitant de noyer ceux-ci dans un lot de phénomènesseqondaires,
italiques. Les italiquesont étéutilisésnon seulement
éparpillésdans des catégoriestrop vastes ou ûop nombreuses,qui
règlesdu françaisI'exigent,mais aussi pour signalertous les termes
auraient pour effetde vouerà l'échectout effortde synthèse.
désignantdesfonctions,de manièreà ne pas alourdirinutilementle æxæ
en répétantsanscessele mot < fonction> lui-même. Ces termessont
soit commesubstantifs L'unitéet la fonction
employéssousdifférentesformesgrammaticales,
(x est une introduction),comrneverbes(x inlroduit I'tutité) ou conune
participespassés adjectivés(l'unitéintroduiteparx)' Pourqu'uneunité soit porteused'unefonction,elle doit remplir
deuxconditionsessentielles:elle doit, d'unepart,presenterunminimum
l. La grille fonctionnelle de prégranceà la perception,et possédernotammentdes frontières
morphologiques bien définiesafin d'êtredifférenciéedes autresunités
L'approchefonctionnelle consiste en une grille formée de dansun contextedonné;d'autrepart, elle doit jouer un rôle à I'intérieur
fonctions,répartiesentrequatregrandescatégories. Ces
quarante-cinq d'unensembleplus vaste.
fonctionspermettentde conceptualiserle rôle joué dans l'æuvre par

340 341
mouvementcornmun,bonnefermeture) sont susceptibles dejouer un rôle
C,atégorle d'orlc nmdon Carépilc dc strotifrcation fonctionneldansles ceuwes.
K Figruc
Comme I'a indiqué David Katz, la loi de I'expérienceinærfère
lntrodrætloa
Déclcocùcucnt H Apptti ^â avecle fonctionnementdes autreslois gestaltistesa; c'est pour cette
lntcmrptioo -)l hcmicr plan raisonqu'elledoit êfieretenueau mêmetitre que les lois innéisteslors de
Coocluslon ) Accomp.BncDc[t Ââô l'épreuvede segmentation. Cela est encoreplus wai si l,on aborde
Surpcnslon ) Arc polarisstcurtoniquc _J . l'ceuvresousl'angledesstatégiesde réception,approche qui tient compte
Appogiaturc
L) ct complcrc --.\- denombreuxrypesde significationscaractérisant l'expérienceglobaledu
y')ol \à Mouvcmcnt Ar& sujetavecl'æuvre.
Engcndrcocnt
ErrcrpioD )'> Fond Le conditionnement stylistiquequi sedéveloppependantl'écoute
holon3cncnt }H d'une æuwe ou d'un corpus d,æuwesjoue une part importantedans
Tnndtioo
I'identificationdesunitéspertinentes.certainesunitésqui montrentune
prégnance faibleà l'égarddeslois innéistesde la GesrsltpeuventFendre
Cotégorh dc paoccsstts
un reliefinsoupçonné sousla pressiondesrelationscontextuelles; ainsi,
Accumulerioo < ctdisDcrsion F unesegmentation qui tient comptede l'expérience- du conditionnement
Accélérrtion l"! ct déclétération
Iobuificstioo < ctstténuation > stylistique- serasusceptiblede monftercertainesdivergences avecune
Prcgrcuion spotialc (@t segmentation fundéeessentiellement sur deslois innéistes.
L'analyseesthésique fonctionnelleretientdes unités quelquefois
Caégode de rMtorQue distinctesde I'ANN: tantôtI'analyseesthésique fusionnerades unités qui
l- Rhéutriquêrclatiooncllc: 2- Rùétoriqucdc la avaientétésegmentées lors de I'ANN, tantôt elle segmentera uu contraite
inférieur5.
rupturr: lesunitésminimalesde I'ANN en un niveauhiérarchique
Appcl ?A) Grr{ponsc ) nt Déviatioa )rr
Alnoncc )r) GtnppÊl (n( Paleatbàsc ( ) Uneunitëqui a un rôle
Tbèmc ) <(( ctvariation <(( Indicc <)
Anticipetion H Articutation FIJ'4 Pour qu'uneunité soit porteused'une fonction, il lui faut jouer
Âffirmrtion )r Réæntion (F un ou plusieursrôles à I'intérieurd'une organisationmusicale où les
Réitéradon >> Rupturc q unités forment un tout solidaire,un ensemble. Sans organisation,le
Imitltioo tttt spetialisarion A.
v réseaurelationnelpropiceà l'émergencedesfonctionsn,existepas.
Antrgooirûc simultané
^
a rucccrsif )< Critèrespropices à l'émergencedesfonctions

Figure8.1: Grille fonctionnelle Pourqu'uneunité soit investied,un rôle, d'unefonction dansun


ensembleplus vaste, elle doit renconter deux principaux critères,
Uneunité isolable morphologique
et contextuel.

La segmentationest en effet un préalableessentielpour quron Le critèremorphologique


puissecemer,dansun secondtemps,des réseauxde relationsde nahre
fonctionnelle. Si les unités pertinentesinvestiesd'un rôle fonctionnel Saufdansla catégoriede rhétorique(celaserajustifié plus loin),
possèdent unecertaineprégnance, il seraittoutefoiserronéde considérer l'émergence
d'un rôle fonctionneldépendde la présence de certainstraits
que seulesles unitésprégnantes à l'égarddes lois gestaltistesde nature morphologiqueset de facturecaractéristiques
dont on préciserala teneur
innéiste (proximité, similarité, bonne continuité, destin contmun,

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pour chacunedes fonctions. Dans la perspectiveesthésique,la typo- Les fonctions d'orientation opèrentselon un mode relationnel.
morphologieschæfferienne demeureun outil de premier ordre pour Ces fonctions entretiennentune énoite relation causale avec les
décrireles attributs morphologiquesdes unités pertinentes. L'analyse changements morphologiquesdont elles sont responsables dansle flux
fonctionnelle sera donc tributaire à cet éærd des descriptions musical; cette relation sera décrite en termes d'antécédent et de
morphologiques pertinentes lors de I'ANN.
réalisées conséquent.Parmi les fonctionsqui ocnllpentla position d'antécédenf
on retrouveles fonctions d'introduction K) de déclenchemeftù+)
Le critère contutuel qui infoduisent des unités sans entretenir",de relations avec ce qui
précède.Cellesqui occupentlapositionde conséquent sont les fonctions
La fonctionprendformegrâceau réseaude relationsqui se tisse T\I
d3 Tuspension d), O. conclus ion interruption fiil;, d, extension
entreles unitésdansun contextelocal commedans un contexteglobal -(ày, !'
p{-1y
tFl et de protongem"", qui fermenr selon différenæs
d'une æuwe (relations entre des unités parfois très éloigrréesdans
modalitésdesunitéshiérarchiquessupérieures, sansenûetenirde relæions
l'æuwe). Ces réseauxde relations mettent en scène des rapports
avecfes unités qui suivent._ Pour leur part, la transition 1D1 e
d'oppositionou de renvoi entreles unités. Ils font de certainesunités
brèvesd'importantslieux d'articulationqui, en définitive,constituentdes l'engendrement ç/9 ou \à1 uppurtiennentà une famille hybride qui
indices pour la délimitation de plus grandesunités. La présencede peutcumulerà la fois la position d'antécédent (parrapportà ce qui suit)
progressionsconcentresur certainesunités des rôles moteurs, par et celle de conséquent(par rapport à ce qui précède);ces fonctions
exemple,favorisantle mouvementtéléologique,tandis que les textues favorisent ainsi I'enchainemententre les unités. La fonction
lr
stratifiéesgénèrentune organisationhiérarchique qui attribueà certaines d'appoggiaturep) occupequant à elle la position d'antéoédentou de
unités/stratesdes rôlesspécifiques. conséquent en se greffantaprèsou avantune unité trèsprégnante.

fonctionnelles
2. Les catégories Stratification

Comme chacune des catégories de fonctions touche tme Contrairement aux fonctions de la catégorie précédente,les
dimensionparticulièrede l'@uvre,une mêmeunité peut remplir diverses fonctionsde stratification agissentpeu au niveau des progressions,elles
fonctionsappartenant catégories.Nous essayerons
à différentes de définir correspondent à une tout auhe dimension de la structuremusicale qui
cescatégories tout en énumérantles fonctionsqu'ellesrecouwent. Ces consisteen des rapportsde simultanéité, Les unités investiesde telles
définitionscatégorielles forcémentabstraitqu'il s'agira
aurontun caractère fonctionsle sont à causedu rôle distinctqu'ellesjouent dansla hiérarchie
de rendreplus concretpar la suite, notammentlors de la définition des perceptive d'une texture sbatifiée. conhairement aux fonctions
fonctionset de I'analysefonctionnelleproprement
dite' d'orientation,cesfonctions sont peu tributairesdu critèretemporel; elles
pourraientà la limite se définir commeparticipantà la formation d\rne
Orienlation ( synt&\e> des rapports < verticauxll, organisantainsi I'axe de la
simultanéité danslequelsedéploiel'æuwe. cela restebien entenduute
Les fonctionsde la catégoried'orientationont en commun leur <<conceptionabsolue> de la texturestratifiée,puisquecestexturessont
rôle d'opérateur,dont le but est d'amorcer,d'étirer, de contacter, d'agiter, rarementstatiques: elles se transformentdans le temps et présententdes
de < faire mouvoir> et aboutir, de façon souvent inattendue,les métamorphosesmorphologiques importantes qui peuvent modifier
progressions dansle tissu musicallocal. Ces fonctionscontribuentà la considérablement l'attributionfonctionnelle.
u,
ireation de parcoursmusicauxdiscrusifs parcoursor) I'enchaînement Si les fonctions de stratificationse distinguent des fonctions
entre les unités est parfois complexe,sinueux et imprévisible. l'Æs d'orientationeu égardau critèretemporel,d,où I'absencedes concepB
fonctionsd'orientationont également le pouvoirde générerdes nceudsde d'antécédent et de conséquent,elles sont en revanchetributaires, au même
tensionou desmomentsde détenteau seindesprogressions. titre queles fonctionsd'orienùation, du critèremorphologique. En effet,

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textures Processus
admettonscomme postulat que lors de la perceptiondes
lesStrates tesp|usen reliefrlans le champ auditif ont tendancÊ
stratifiées, Le processus sedéf,initcornmeune unité dotéed'un mouyement
c'est le
a ,"tegu"i à I'anière-pland'autresstratesau relief moins accusé; orienté vers une fin, que ce mouvement atteipe ou non son point
bien connu de la figure et du fond abordé au chapitre Vl et
pheno-mène d'aboutissement. La nature première du processusréside dans son
de texture stratifiée' Les
qui constirueun cas simple mais typique cardctèretéléologique. Commeles fonctionsd'orientation,les fonctions
généralement instables, fortement
Ëg*", sont dotéesde môrphologies de processus se déploient sur I'axe temporeltout en étant fortement
àicoupeeset articulées, tandisquele fond s'effaceà causede sa régularité tibutaires de caractères tyio-morphologiques spécifiques. Mais
il existe
morphologiqueet de sa redonàance.Entrecesdeux extrêmes, contrahernentà ces premières fonctions, les fonctions de processus
pris en''compte par la catégorie de
d'auLesùés Ae srates qui sont investissentgénéralementdes unités de plus longue durée que les
sfiatification. fonctionsd'orientation. Une fonction de processusest caractériséepar des
DanslesæuvTes'I.étatdesstratesdestexturesstratifréesévolue dimensions (dynamique, mélôdique, specrrale ou rythÉique) dils
etsubitdesmutations'Lesstratessonteneffetdotéesd'unefactureet
te.mps; lesquelles s'exécuteun profil orienté,linéaireet ininterromput."
J;*, ,o.phologie qui dessinentdesformeset desprofils dansle La relation de dépendance que ces unités entetiennent avec le
peut à lui seul bouleverser l'équilibre
l,étatd,unestate, en se modifiant, oontexte immédiat les lie principalement avec leur complément
jouer différentsr9les
du complexesfiatifié. Une straie peut ainsi fonctionnel,formant ainsi un couple antécédent/conséquenlVoici la
hiérarchiquesau counl de son évolution inintenompue '' Le profil
soudainement instable, liste de cesfonctionsavecleur complémenu accamulationldispersion;
énergétique d'unestrated'arrière-planpeut devenk
plan perceptif' S'il advient- qu'une æ.cëlerationldécélérqtion; intensiJîcation/atténuation. Pour la fonction
faisantémergercettestrateau pranier
fonctionnelle ente de progression spatiale, le complément fonctonnel réside dans le
sfate dispariisse, il peut alors y avoir fiansposition
une fois la stabilité du mouvementinversé du profil (un mouvement stéréophoniquede la
les stratesrestantes,ce qui perturbeencore gauchevers la droite peut avôir comme complément un mouvement
complexe stratifié. inversede la droite vers la gauche).
-.-\,e^_..
Essayonsmaintenantd'ordonnerlesfonctionsdestratification La facturedesprooessus d'acqrmulation(.@; et de dispersion
selonl.importancehiérarchiquequileurestattribuéelorsdelaéception. (@) est prévisible,puisqu'elleprogresseselon un profil énergétique
par son
La fonctiôn de figure (^À) se distingue des au'es fonctions linéairebasésur la croissance ou la décroissance de la densitéaléatoirede
un relief prépondéranr
dé.;6"t",norû,Jngique articuléqui lui donne composantes, pouvantmenerde I'impulsion uniqueà une accumulation,
estsubordonnée < verticalement > à la fonction
U foncùond,ippuiiL) ou vice versa. Au plan typo-morphologique,on envisageraun tel
de la
de ligure queiie u"""niur; elle se situe donc au secondrang phénomène sousI'angledu profil de densité,profil quenousavonsajouté
nierùnie perceptive' Le premier plan (-) occupe la troisième
à cæuxqu'a proposésPierre Schæffert. Les processusd,accélérgtion
position, iandii que la ionction d'accompagnement (sla) - qui
(--) et de dëcëlération fl), bien qùils monhent c€rtaines
de premier plon
s'adjoint,dansune parfaitesimultanéité,à rurefonction variationsde densitépar portion de temps, présenùentsurtout une forte
i'oppui à li figure- et la fonction de motnemenL (*)' se
La demière structurationtemporellebaséesur la progressionrégulière (allongement
"o,rint"
situent dans les positions hiérarchiquessubordonnées' ou diminution) de la durée de leurs composantes. Les processs
positionhiérarchique est bien entenduréservée à la fonctionde fond
d'inensification (€) et d'atténuation@y adoptent un profil
(\-J). Les atcespolarisaleurstoniquee-J-l et comp,læe t ) 'l continudansle temps (dynamique,mélodiqueou spectral)t0. Ces trois
les
Àont0", casspéciauxqui exigentuna plus longue définition; nous pairesde fonctionsforment des ensemblescomplémentaires.En effet,
aborderonsPlus tard. une progressionnégative(allénuation,par exemple)peut répondrede
façonconséquente à une progressionpositive (intersificotion),et de tels
mouvements peuventcoruitituerdes suites de périodesde stabilité A
d'instabilité. Les processus de progression spatiale (+)y

36 347
rendentcompte de déplacementsspatiaux orientés dans les espaces Morphologies et fonctions sont étroitement liées dans les
stéréophoniques(deux dimensions) ou multiphoniques catégories d'orientation,de stratificationet de processus. Mais dans la
irois
dimensions). catégoriede rhétorique,il y a une coupuretrès nette entre les deux
domaines,puisque les dimensionsmorphologiquesinterviennentpeu
Rhétorique dansI'attributionfonctionnelle.La plupartdesfonctionsde rhétoriquene
connaissentpas de définition morphologique a priori. C'est
Le termede rhétoriquea une portéetrès vaste. Ir est en effet essentiellement grâceà la positiond'uneunité dansle contextede l'æuwe
difricile de rarnenersous une même définition la rhétoriqueancienne - contextenon seulementlocal, comme dans le cas des fonctions
théoriséepar Aristote, cicéron, euintilien et bien d'autres,et cette d'orientation,de stratificationet de processus, mais aussicontexteglobal
rhétoriquequi véhiculeaujourd'huiquantitéde messages sociopolitiques, (les phénomènes de renvoi peuvents'effectuerenEedes unités séparées
par exempre' on peut dire cependantque la rhétoriquesbst toujours par de grandsempanstemporels)12- qu€ sont déterminésde tels rôles
bien djle-r La rhétorique rhétoriques.
ancienne étaitconsidérée
cornmeune techniquea argumentation positive, Plus que toute autre fonction, I'attribution des fonctions
c'est-àdirefondéesur la recherche de ce qui estjugé wai et authentique. rhétoriques fait appelà la facultéd'interprétation de I'analyste. En eflet,
cette définitionn'est pas éhangèreaux circonstances socialesqui ont vu cornmeelle reposesur une certaineabstraction,puisqu'ellene s'inspire
naîte l'art de la rhétorique,cinq sièclesavant Jésus-christ,lors des pas, par exemple,de traits typo-morphologiques a priori, les rôles
procèsde propriété. En effet, la rhétoriquetire ses originesdes procès rhétoriquesfont souventappel à I'intuition de l'analystedont I'alliée
juridiques(le genrejudiciaire),desdiscoursporitiqueslors d'assemblées principaleest une bonne compréhension stylistique de l'æuwe. Les
(le délibératif)et de l'exercicede la louange(le démonstratif). pour définitionsdes fonctionsrhétoriquesserventà guider l'analystemais ne
Aristote,c'estuneméthodequi doit permetûeau wai de vaincrete faux; foumissent pasde méthoded'investigation explicite. D'ailleurs,il faudra
puisquela vérité seule ne suffit pas, elle doit manier les armesde s'en remettreaux analyseselles-mêmesaful de mieux comprendrele
l'éloquence. fonctionnement respectifde cesfonctions.
Au coursde son histoire,la rhétoriquese développeselontrois Les fonctionsrhétoriques, en tant quejeux d'écritureparticipantà
axesprincipaux,considérés commeles trois < tâches> delbrateur. Elle la stylistiquedes æuwes,sont répartiesen deux grandesfamilles. l-a
met I'accentsur le développementdes points d'argumentationdu premièreconcemeles phénomènesrelationnels,comme le renvoi ou
message,sur la structure de celui-ci et sur le style adopté pour le l'oppositionente lesunités. On trouvedanscettefamille, premièrement,
transmettre. ces trois tâchesconstituentles parties principatei de la les fonctionsde renvoi suivantes: appel (2 n )) et réporse (> R ! ),
techniquerhétorique,appeléesirwent ion, disp osit i on et éIocation. (mnonce(> A >) et rappel (< R <), anticipation Q-l), thème ()) et
variation(1<<), rëitérationfi), imitation (9.?-), affirmation 1) !) et,
deuxièmemeql,les couples d'opposition comme les antagonismes
simultanés(ô et successifs(> <). ' La secondefamille conc€me
essentiellement les phénomènesde rupture, cornme les fonctions de
dhiation (> V), de parenhère (( )), d'indice (< >), d'articulation
Olr.D, de spatialisation(A), de rérention(e>; et de rupture(Q\.

Commenous I'avonsindiquéplus tôt, les unitéspeuventêtc


plurifonctionnelles.Bien qu'il soit impossiblequ'uneunité joue plus
d'un rôle fonctionneidansla catégoried'orientationou dansla catégorie

3Æ 349
de shatifrcation(saufdansles casd'élisionentrefonctiond'inlerruption
et fonction de ùlclenchement,rmreunité ne peut être en même temps une
fonction de figure et une fonction de fond, par exemple),elle peut
néanmoinscumuler plusieurs rôles fonctionnels appartenantà des Catégorie d'or ientation
catégories distinctes. Par exemple,une unité peut ête investieà la fois
d'une fonction de conclusion(onentation)et d'une fonction de figure Introduction(.)
à unetexturestratifiéeet conclutune
(stratification),si elle est superposée
grandeunité;d'unefonctiond'atJirmation(rhétorique)si elle réitèreavec L'introductiondésignetouteunitéqui amorceune æuwe ou une
force,à la fin d'unegrandeunité, une même unité apparueantérieuement grandeunité d'une æuwe de façon progressive,que ce soit par une
de manière moins marquée; d'une fonction d'atténuation si sa dynamique qui s'amplifie, par une augmentationde la densité
décroissance morphologiqueest sufftsarnmentlongue et régulière;et morphologique ou par toute autrevariationmorphologiquegraduellequi
enfur d'une fonction de progression spaliale si cette '.rnité se déplace ne provoquepas la surpriselors de I'audition. À causede sa position
progressivement versun autrelieu de l'espace
stéréophonique. dansl'æuwe- elle suit une articulationconclusiveimportanteou bien
Voici donc en résumé quelques caractéristiquesessentiellesdes elleouweuneceuvre-l'introduction indiqueà I'auditeurque < quelque
catégories fonctionnelles. chose> de nouveaucommence;elle ne possèdedonc aucun antécédent
maiselle est toujours suivie d'un conséquent, Cest-àdirede ta grurde
l) La relationde dépendance causaleest pafticulièrementimportantedans unitéqu'elleamorce.
la catégoried'orientation,d'importance'rnoindre dans ies catégoriesde
processuset de rhétorique et sans importance dans la catégorie de Déclenclrcment
tHt
shatification.
La fonctionde déclenchemed s'appliqueà uneunité qui infoduit
2) Le critèretypo-morphologique reçoitlors de I'analysefonctionnelleure defaçonabrupteet soudaineune autreunité. Commel,introduction,le
attention égale dans I'ensembledes catégories,à I'exceptionde la &clenchement ne possèdequ'un conséquent. Il peut être ou non précédé
catégoriede rhétoriqueoù, de façongénérale, il est absent. dhn silence.S'il n'estpasprécédé d'un silenceet qu'il interromptce qui
le précède,le déclenchement est alors simultanémentune interruption, et
qui peutinvestirunemêmeunité est possible
3)Lapluralitéfonctionnelle rx,ussommesen présenced'une élision. Toutefois,à la différencede
à une exception près: une unité ne peut cumuler plusieurs rôles l'introduclion, le déclenchement petrt intervenir à tout 'moment dans le
fonctionnelsdans la catégoried'orientationni dans la catégoriede llux musical: il ne nécessite aucuncontextefavorable. cet aspectest
stratification. important, étant donné que le déclenchementsert justement à Êirc
inærvenir de nouvelles unités sans aucune préparation. Si le
3. Délinition des fonctions tléclenchement est une élision, il se présentesous la forme d,une
impulsionou d'uneunité de factureformée,donc de courtedurée,dotée
Dans le cadredes définitions qui suivent, pour bien cemerle duneattaqueabrupte;dansle cascontraire,qu'il soit de factureforméeou
de chaquefonction,on tenteraparfois
caractèrespécifique de soulignerles nonformée,il conservetoujoursson attaquesoudaine.
diflerencesentre certainesfonctions qui pourraient autrement êtse
confondues.Les symbolesentreparenthèses qui æcompagnent chaque Interruption
C+t,
fonction seront ceux qu'on trouve sur la transcriptiondans I'analyse
fonctionnellede Pointsdefuite. L'interruption est une fonction qui arrête soudainementle
prolongementd'uneunité dansle flux musical. L,interruptionrend une

350 351
situation contextueilepropice à l'interventionde ruptures rhétoriques conrme we interruption mais bien comme we suspension. La
tellesquela deviation,raparenrhèse, r'articururionou la rétention. suspensionpossède les attibuts causals €t, bien souvent, les
caractéristiques de la fonctionde conclusion.
morphologiques
Contrairementau déclenchement, I'interrupfion ne possèdeaucun
conséquent; sarelationde dépendancene la lie qu'avecun antécédentdont Engendremefi (, ou \à;
elleinterromptsubitementra présence.En revanche, commedansle cas
du déclenchemerd, son interventionest imprévisibre, Ir est fréquentde Cette fonctionn'introduit pas de nouvellesprogressions, elle
constaterqu'uneunitésembleà la fois inte*ompre et déclencher
d'autres s'inscritau contraireau sein mêmed'uneunité de plus grandeenvergure.
unités: c'est le casde r'érisionque nous avionsévoquéeprécédemment.
Elle lie généralement deux unités situéesà proximité I'une de I'aute
L-es ctuactéristiquesmorphologiques des unitéJ ayant
re rôre (niveaulocal), I'une engendrantapparemmentI'autre à I'aide d'un vif
d'interruption sont les mêmes que celles qui se rattachent ( geste> morphologique. L'engendremenl
au est une fonction dynamique
déclenchement.
qui donnebeaucoupde souplesseet de nervositéaux mouvementsqui
animent la substancemusicale; elle est responsablede nombreux
Conclusionfiy rebondissements qui rendentdiscursifl'état des progressions.Les unités
investies de cette fonction se caractérisentpar leur court profil
morphologique directionnel montrant une rapide croissance ou
r,;ii décroissancemélodique, dynamique, harmonique ou de masse.
rl r L'engendrement estpu conséquent uneunité sansattaque.Cene fonction
enûetientunerelationcausaleavecun conséquent et, dansplusieurscas,
ill elleestégalement liée à un antécédent.
I
Transitiont)àl

La transition se situe généralement aux frontièresde grandes


unitésoù elle lie des progressionsconcluesou partiellementconclues
avecdenouvellesprogressions qui amorcentd'autes grandesunités. l-a
lransition se trouveainsi en relationde dépendance avec, à la fois, un
antécédent et un conséquent.En rendantprobanteI'enchaînement entre
les progressions, elle donne cohérence à la successiondes parties qui
composent l'æuvre. La lransition se manifestesous l'aspectd'uneunité
présentant un profil morphologiqueen évolution. Elle exige un certain
suspensron
1); laps de temps pour prendreplacedans le flux musical; la facturedes
unitésinvestiesde ce rôle est donc non formée,mêmesi, dans certains
La fonctionde suspensionsesitueégatement à ra fin des grandes casexceptionnels, elle peut êtred'assezcourteduréepour qu'on la juge
ynité;. 9u des progressions. Il arrive qu;à .uu., d,une top -grande formée.
instabilitéqui demeure,ra phaseconcrusivË ne puisseconstituer'un-ùnt
de repossatisfaisantpovr concrureune grandËunité. on décrira Extension
fFi
arors
cette phasepar une fonction de suspensiorprutôt que
de conclusion,
D'auhepart, une composante situeeâ Ia toute dernièiefin d'une grande L'extensionpeut se manifesterà tout moment à I'intérieurd'un
unité et qui interromptd'autrescomposantes ne doit pasêtre .o'iderg, processus.Elle est toujours liée à un antécédent,une autre unité à

352 I 353
desacontexhueet à son profil énergétique trèsarticulé't. Cette fonction
laquelleelle se greffepour en prolongerla duréeà I'aided'une nouvelle
câractérise des unités de duréecourteou moyenne. Comrne c'est le cas
identitéde timbre. L'ætensioninvestitdesunitésde duréesvariables,de
pour toutes les fonctions de stratification,la fonction de figure rc
facturesforméesou non forméeS.LorsqueI'extensioninvestit une unité
s'inscritdansaucunerelationcausalesur l'axetemporelrs.
qui présente un certainprofil morphologique,il s'agit généralement d'un
I'unité à laquellel'efleraion La factureet la morphologieinstablesdesunitésjouant le rôle de
profil évoluantde façonsemblableà celui de
figure donnent à celles-ciun statut privilégié à I'intérieurde la texture
segreffe.
stratifiée.À causede leur reliefprépondérant au niveaude la perceptiorl
il est fréquentde voir se polariserautour de ces unités des unités
ProlongententX{l d'importance perceptivemoindre. La fonction d'appui, comme celle
d'appoggiature - qui estpour sapart une fonctiond'orientation- sont
se situe généralement
Le prolongemer?t à la suite des périodes
desfonctionssubordonnéesàlafigure.En s'y greffan! elles contribuent
conclusives. C'est une fonction dont le rôle est de prolonger une à souligrerI'importance perceptive desunitésjouant le r6ledeligure.
progressionstabiliséeou partiellementstabilisée. Le prolongementest
uneplagemorphologiquestable,il se présentesousla forme d'uneunité
,tppui(L)
de duréevariablequi peut parfoisêhe articuléepar une allure. L'unité
investiede cette fonction est liée à un antécédentsitué à proximité,
plan desprofils morphologiques.À L'appui est subordonnéà la fonction de figure. Mais
auquelelle est souventapparentéeau
le prolongemen, se situeessentiellementà la cootrairementàl'appoggiature,l'appui investitdesunitésde duréecourrc
la différencedel'extension,
leur période ou moyennequi segreffentsimultanément à lafigure, dont ils imitent le
fin des progressionspour mieux les liquider après
profil morphologiquependantleur évolution temporelle.L'unité qui
conclusive.
sssumele rôle d'appui présentepar conséquentles mêmes dessins
morphologiques que lay'gzre, bien que sa sigpaturetimbralepuisse€te
Appoggiatur,êl lotalementdistincte.
L'appoggiature est une unité subordonnée à une autre unité Premierplan (^)
prégnantequi la précèdeou lui succède immédiaternent" Elle concourt
àinri a former un objet composite avec cette unité ''. L'unité désignée
Le premier plan désignedes unités dotéesd'une prépondérance
par cette fonction se présente généralement sous la forme d'une perceptive parrapportau restedesfonctionsde stratification,à l'exception
impulsion. Sa prégnanceest toutefois faible, et cela cst d'autant plus &, la tigure, bien entendu16. Le premier p/an investit des unités de
évident qu'elle se trouve adjointe à une unité dotée d'un relief tb Eroyenne et longueduréeet, parconséquent, desunitésdont I'enbetiense
accentué(comme la Jigure, par exemple). caactérisesouvent par un profil énergétique
rclativementinstable. Dans
uD€textureshatifiée, les unités de factureformée comme celles qui
Catégorie de strat iJication
iruent un rôle de figure, sont plus facilementmémorisablesque les
uites investiesd'une fonctionde premier plan, qui sont généralement
Figure (.L)
tès variableset dotésd'un plus long empantemporel.
À causede leur instabilité morphologique, les unités investies de
(^^^)
Acæmpagnement
cette fonction sont les plus en relief parmi I'ensemble des autræ
composantessimultanées d'une texture stratihée. Cette fonction renvoie
L'accompagnementest une fonction qui investit des unités
à I'opposition figure/fond telle qu'elle est présentée par la théorie
moinsen relief que le premier plan, dont elles adoptentnéanmoinsle
gestaltiste. L'unité investie de la fonction de figure se distingue de cælle profil énergétique.L'accompagnement est ainsi au premier plan ce qrre
qui est investiede la fonction defond grâceà I'instabilité morphologique

354 35s
l'appui est à la rtgrr". Les unités identiflréescomme des fonctions Catégoriedeprocessus
d'accompagnementet de premier plan forment ensemble un objet
composéde facturenon formée. Acctmulation(4) et dispersion(@)

Le termed'accumulation, tel qu'on le houve défini dansla typo-


polarisateurstoniquef.
Axes J O et complæel* ) O mrphologie schæfferienne,désigre uî état particulier de la facture des
sons: il désigre un son de factureimprévisible et non formée,composé
Qu'il soit demassetoniqueou complexe,I'axe polarisateurjoue dun fourmillement d'impulsions variées dont le niveau d'entropie
un rôle identiquedansla texturestratifiéett. Cett" fonctionconcernedes 6vorise, lors de la perception, la fusion en une seule unité.
unitésde duréeprolongée. Homogèneet stabledu point de vue de la L'accumulationconserveainsi son unité malgré la diversité des
factureet de la morphologie,I'unité investiede I'axepolarisateur est impulsionsqui la composent. Les unités investies de la fonction
cependant perturbéeà diversmomentsdansle coursde son déroulement tæamulation diffèrentquelquepeude cefredescriptionmorphologique.
temporelpar l'interventiond'autresunitésqui gravitentautourd'elle. Ces [æsfonctionsd'accumulationet de dispersionsont attribuéesà des unités
( agentsperturbateurs >, qui agissentà la fois cornmedes fonctionsde ônt le profil orienté présenteune accumulation ou une dispersion
figure et d'orientation (déclenchemenl, interruption et engendrement), graduelle de composantes sonores.
entretierurentune relation de dépendancecausale envers l'se
polarisateurts. Les phasesd'instabilitémomentanée de I'unité investie Aæélération(-) et décëlëration 7)
<lel'uxepolarisuleur- instabilitécrééepar les perturbations - n'en font
pas pour autant une unité dotée d'un important relief perceptif. Au Ce couplefonctionnelconsisteen un processus de stucturation
contraire,à causedu haut niveaud'informationvéhiculépar les ( agents tenporelle. En effet accélérationet décélérationqualifient des unités
perturbateurs > et de leur factureparfoistrèsinstable,c'estsur eux que s€ organiséesselonun processusde contractionou d'étirementprogressifde
polariseessentiellement I'attentionde I'auditeur. la duréequi sépareI'attaquedescomposantessonoresqui les forment.
Mouvenent(Av&) Iruerciticatioa(€) et oilénuation(I--)

Cette fonctionconcemeles unités qui génèrentun mouvement Les fonctions d'intensifïcation et d,atténustion sont dcs
dars la texturestrati{iéede façon quasi < latentel. La fonction dc prioc€ssus
orientésau coursdesquelsles unitésconcernées
sont dotéesde
mouvement investitdesstratesperceptivement secondaires
dansla texture pronb dynamiques, spectraux et mélodique qui croissent ou
musicale,stratesoccupantde longs empanstemporelsau coursdesquels 20.
décroissent
ellesmontrentd'importantes variationsmorphologiques dont le profil est
toutefois redondant. Ces unités ne génèrentpas pour autant de spatiale(G);
Progression z'
I'instabilité:puisquele profil desvariations
est redondant,
I'attentionest
facilementorientéeversd'autresstratesaux profils moinsprévisibles. La fonction de progression spatiale concemeles rurités qui
És€ntentdesprocessus de déplacements spatiauxorientéset progressifs.
Fond S.-/) Contrairementà la plupart des fonctions de processus,celle-ci ne se
tuche pas des unités morphologiquesspécifiques,mais plutôt le
La fonctiondefond sesitueà I'autreextrêmede la hiérarchiedes comportementde cesunitésdansla dimensionspatiale: la description
stratifrcationspar rapportà la fonction de Jigure rt; elle constitueainsi mrphologiqueest parconséquent sansobjet,
I'arrière-plan
du complexestratifié. Cette fonctionconcerneles unitésde
longuedurée,d'entretienstableet régulier,présentantpeu de variations
morphologiques et unefacturetrèsprévisible.

356 357
Catégoriede rhétorique d le rappel sont localisésdans de grandesunités distincæs. L"es
I ) Rhëtoriquerelalionnelle fonctionsd'annonceconcementdes unitésquele contextede l'æuwe met
bkn en relief (le rappel peut dans certains cas, sorrespondreà un
lcimotiv): ce sont souvent des unités prégnanteset, par conséquenÇ
Appel(? n )1et réponsel) n ! )
eisénentmémorisables.Le rappel profite ainsi de I'impactperceptifde
llnité investiede la fonction d'annonce. L'annoncene se définissantque
Le couple appel et réporce est fondé sur un renvoi puement
et de pc la présence du rappel, elle ne peû ete saisiequerétrospectivemenl
local entredes unitéscontiguësformantdescouplesd'antécédents
La fonction de rappel réitèreà divers endroits dans l'æuwe et de
conséquentsexpressifs. De tels couples fonctionnelsne sont pas
diversesfaçons- parfois intégralementet explicitemenÇmais aussi de
constiiuéssur le modede I'opposition;au eontraire,les deux fonctionsse
Lorsque les couples se succèdent Êçm allusive,par fragmentationet transfomration - I'unité investiede
complètent I'une I'autre.
periôdiquement, lin tien expressifse tisse et soudeentreelles les unités la fonction d'annonce énoncée antérieuement. Cette attribution
boctionnelleest essentiellementfondéesur la similarité de la signanue
investiesde cesfonctions. Un tel conditionnementpar associationËit
de I'antécédent ou du conséquent. timbrale.
vivementrcssentirl'absence
La réponse constitue une réplique expressiveà la fonction
d'appel,qu'ellesuit immédiatement ou aprèsun court délai. Le rappat nAne t\ etvariation (K)
de dépendance enu.ecesdeux fonctionsne tient pas à la similaritéde la
signature timbrale des unités concernées. C'est plutôt par ure l* thèmeconstituela mahicedelavariation. L'unité investiede
môdification de l'état et du profil morphologiquedes unités que la bvqialion hansformecertainesdimensionsmorphologiques et baits de
réponseseu.ouveliée expressivementà I'appel. En effet la fonction & Êtùre caractéristiques de l'unité jouant le rôle de thème, avec laquelle
,ipo^, (conséquent)devient un conséquentexpressifde la fonction dle partageunemêmesignaturetimbrale. À certainségardsanalogueà la
d;appel (antécédent) lorsque la secondeunité (conséqu€nt)subit pd vsiation d'un thèmeen musiquetonale,lavariation est une opérationde
rafport à la première(antécédent) uneréductiondu tissu harmonique,ws rnvoi dont les composantes s'organisentsousla forme d'une progression
qr d'uneséquence.
atténuationdu profil dynamique,une déclinaisondu profil mélodique,
unecontractionde la masseou touteautrediminution notable,à caractàe Il existe à cet égarddeux principaux types de variation, soit la
2. rvariation orientée> et la < variationcirculaire>. La variationorientée
morphologique,quele contextemet en relief
sc présentesous l'aspectd'une progression,conFairementà la variation
Imitation (i-?-) circllaire, qui est une séquenceoù les composantesprésententdes
mdifications d'étatet de variationqui ne monFentaucunedirection de
L'imitation investit des unités façonnéespar la réplicuion développement particulière. La séquence-jeu, qu'on retouve
immédiatede composantes identiquesau plan de la signaturetimbrale, ûéquemment en musique électroacoustique, appartientà ce secondtype
ou légèrement variées.C'est une fonctionde renvoi imsnédiatparce$P devariation.
les composantes sont contiguëset se présententsouventdansun rapport
de simultanéitépartiel(parfoisen fondu+nchaîné). Anticipation f)-à

L'anticipatior prépare localement I'intervention d'une unité


Annoncet) I )l et rappelt( n (l
pæsédant un rôle prépondérantdans l'æuwe (tne figure ou une fonction
Ce couple fonctionnelconcernele renvoi entre unités dotéæ & conclusion,par exemple),en la < citant D avec la même sigrature
par des empanstemporels timbralemais de façonfragmentalre, L'anticipation ne se rnanifesæà la
d'unemêmesignaturetimbralemais séparées
parfoistrèslongs. Contrairementàla rëitérationou à l'imitation, où les que rétospectivemeng
réception alors que I'unité à laquelleelle re,rvoie
localement,à I'intérieurdesprogressions, l'annonce émergedanssatotalité et toutesaprégnance . L'anticipationest ainsi un
unitéssont rappelées

358 359
antécédent qui entretientune relationde dépendance avecun conséquenÇ bsion antagoniquepeut êtreissue,par exemple,d'un contextemettant
soit l'unitéquelleénoncepartiellement. a relief des oppositions de localisationtelles que I'opposition de
Anticipation et annoncedoivent être distinguéesà plusieun rtgiû,es extrêmes (le grave contre I'aigu) et de localisations
égards. En tant qu'énonciationpartielle, I'unité jouant le rôle d'une nËrÉophoniques (la gauchecontre la droite), alliées à des profils
24.
anticipation ne possèdepas la prégnancemorphologiqueni le relief nrphologiques souvent conffaires La relation < confiapuntique >
contextueldes unitésjouant Ie rôle d'annonce. Là otr l'annonceesl cûe les différentesstratesd'unetexturestratifiéepeut aussi donnerlieu à
explicite,I'anlicipationestallusive.De plus, contrairetnentàl'annotæe, n mpportantagonique,que I'on appelleantagonisme simultané.
l'anticipationest un phénomène de renvoi local (elle agit généralementà
I'intérieurd'uneprogression):la faible prégnance et la brièvetéde I'unité niilbationt))l
que caractérisecette fonction I'empêchentd'ailleurs de s'impréper
suflisammentbien dans la mémoire pour agir sur de longs empars La réitération se manifestealors que s'intensifie le caractère
temporels 2r. cryressifd'uneunitépar le procédéde répétition. La réitérqtion est une
fome d'accentuation rhétoriquequi consisteen une reprise locale (dans
Affrmation () !) hs limites d'une progressionou d'une séquence),immédiate ou
lfuèrcmentdifférée,d'une unité de même sigrraturetimbrale, ainsi mise
La fonctiond'ffirmation est I'une desressources importantes& ca relief. Cette reprisedoit totaliser plus de deux répétitions afin
l'éloquenccmusicale; I'unité qui alfirme consiste en une reprise çfapparaisse unecertaineinsistanceau planrhétorique.Nous I'avonsvu,
imposanteet marquéed'une unité antérieurede courtedurée,dont elle il est fréquentqu'une réitëration préparel'avènementd'une fonction
conservela signaturetimbrale,grâceà I'intensificationsoudainede I'un dfiumation.
de ses traits morphologiques(généralement sa dynamique,parfois son La réitérationet l'imitation agissenttoutesdeux au plan local.
contenuspecnal). L'afirmation agit au plan local, et son éloquence est l,Iéanmoins,la réitëration se distinguede l'imitation dansla mesureoù
d'autantplus forteque I'unitéafirmée a accumuléune certaineprégnanæ dlc consisteen une répétitiond'unitésespacées par un délai souvent
lors de sarépétitionà I'intérieurd'uneprogression,ce qui fait souventde irprévisible (la répétitiolrn'est pas toujours contiguë).La réitération
l'afirmation unefonctionFibutairede la présence d'uneréitération. gÉnÈre ainsiuneformede tensionqui est absentede I'imitation laquelle,
L'unité qui joue un rôle d'affrmation est souvent investic tr contraire,présenteun enchaînement de composantesà égaleou quasi
simultanémentd'une fonction de conclusion. En effct, lorsque Qrle distance temporelle, sans espacement, et donc tout à fait prévisible
l'aJfirmationest le dernierélémentd'une progressionet qu'elle afirne cl mêmepourvued'un caractèrerassurant lors de la réception.
une unité bien mise en relief danscetteprogression,elle constituealon
de façonassezconvainquante le point frnalde cetteprogression. 2) Métorique de la rupture
\
Antagonisme
simultanéXl successif
1) 17 Ibiation (/ \/)
",
L'antagonisme est unefonctionbinairequi concemeles unitésen Le rôlede la deviqtionest d'intenompred'auûesprogressions et
den suspendrela résolution pour une période indéterminée ?5. Ce
rapportde simultanéitéou de successivité,entretenantune relation de
natureconflictuelle
sur le plande I'expression musicale. conceptde deviqtionest empruntéà LeonardMeyer, qui le définit comme
L'anlagonisme existe par la présence de deux unités rm processusqui intenompt la poursuited'autes processusen présentant
- simultanées ou successives - dotéesd'identitésde timbredistinctes; rmenouvelledirectionde développement'0. Mais conhairement à cettÊ
ces deux unités s'opposent,et leur relation génèreune situation de æeption meyerienne,la fonction de déviqtion touche exclusivement
tensiondansle flux musical. Il estdifficile de définir les caractéristiqræs nnité instigahicedu nouveauprocessus,soit I'unité qui amorce la
d'unetelle oppositionhors de tout contexte. Disonsnéanmoinsque la

360 361
déviationmeyerienne (le processus) et qui est responsablede la rupture rrgnilrcationintrinsèqueà I'Guvre,qui consisteen une mise en rapport
du processus antérieur. bunités, à I'universdes significationsexûinsèques.Bien quel,indice
prisse participerà l'élaborationd'une signification inninsèque- par
Mêmesi elledbie de façoninattenduelesprogressions en cours,
la fonctionde dëviationn'intervientpas dans le flux musical de façon ar.nple, lorsqu'il s'inscrit en tant qu'unité dansune progression- il Èit
hnoins glisser momentanémentI'attention de I'auditeur vers un
arbitraire;au contraire,elle se manifestegénéralement à des endroits
sensibles,là où ellepeutgénérer le plus d'implication,par exemplejuste nivers extramusical, souventpar une dénotationexplicite de sourcesde
poduction,produisantainsi uneruptue de contexte.
avantlesphases de résolution.

Parenthèse(( )) Spaialisatton(A'1

La fonctiondeparenthèseinvestitdesunitésstablesdu point de Cettefonctioninvestit des unitésdont la variationdansI'espace


vue morphologique,dont le rôle est de rompre provisoirement læ ileme de l'æuvreprésente desrupturessoudaines de localisationspatiale.
progressionssans toutefois proposerde progressionsalternatives,qui Gcte localisationpeut êhe réelle, grâceaux déplacements cinétiquesdes
auraient pour effet d'orienter le mouvement musical vers d'autes raitê dans I'espacetridimensionnel de concert (hauUbas,avanUarrière,
implicatiorts. Elle se distinguedonc de la fonction de deviation grucfre/droiæ, selon le positionnementdes haut-parleurs), déplacements
laquelleintroduitjustementdesprogressionsaltematives. prtahblementfixés dans'l'æuwe (et non créésen temps réel par le
diffirseurà partir d'une console). La localisationpeut également€he
dnulé€ par un traitementdu timbre grâceà deseffetsde réverbération.
Articulation(FItF4, Tout effet de spatialisation n'a pas a priori de valeu
fuctionnelle. En effet,la spatialisationpeut, dansles Guwesou parties
Comme la parenthese.cette fonction concerneles unités qui dcuwe, jouerun rôle secondaire.Dansd'auhes(Duwes,notammentles
interrompentd'autresunités sans proposerde nouvellesdirections& clrvr?Æ électroacoustiques,la spatialisationpeutjouer un rôle fonctionnel
développement.Mais à la différencede la parenlhèse,l'articulation è premierplan, parfois au sein même du mouvementdynamique des
touchedes unités dont les composantesprésententdes morphologies pogressions.
27
contrastantes. Le micromontage constitue,dansun contexteapproprid Cette fonction rompt subitementla stabilité d'espacesbien
un bel exemple de fonction d'articulation À cet égard, Iétat délimités,de lieux flrxes,grâceà desmouvementscinétiquesrapidesde
nrorphologiquede I'unitéjouant le rôle d'unearticulalion représentele fimage sonore(de lointain à très près, ou de gaucheà drôite, par
pendantmorphologiquedescontrastesde localisationque I'on retrouw
dansles unités investiesde la fonctionde spatialisation. En effet,au -remple). Il estd'ailleurspossibleà cet égardqu'uneunité investied'rur
trocessusde progression spatiale prenne subitement le rôle d'une
changements soudainsde < plans> morphologiquesqui caractérisent la fuction rhétorique de spatialisotion; tout dépend en définitive du
première,correspondent dansla secondeles changements de plan spatiaux .rætère kinesthésiquedu déplacement(instabilité, égaremen! effet de
tout aussi soudains.brefs et instables. Les unités investies& uprise et ainside suite).
l'articulation présentent fréquemment de tels profils spatiaux
imprévisibles,bien que cela ne puisseconstituerune règle, et c'est Mantion (r(D)
pourquoiil paraîtnécessairede deuxfonctions.
différencierces
La fonction de rétention investit des momentsde l'æuwe qui
Indice ( )1 rÉftnentdesunitéspour un cqFt laps de temps,généralement gfâceà la
péscnced'un court silence'". par son inertie morphologique, la
La fonction d'indice s'appliqueaux unités qui possèdentun rëtentionretient littéralementl'énergiedéployéepar une unité qu'elle
explicite. Commerupturerhétorique,cettefonction
référentextramusical
fait soudainementpasserl'attention de I'auditeur de l'univers de la

362 363
condensependantune brève périodeavant son redéploiement,lequel fustion d'intensification,par exemple),interrompuepar une seconde
s'effectueavecunepuissance proportionnelleau degrédela rétenlion. frsc (la rupture) oir la tension est soudainementbrisée et qui sera
Ce degré de rétentionest directementproportionnelau tau icqbée lors d'une hoisième phase(une fonction d'atténuation,g
d,activitégénérépar l'unité avant I'avènement de la rétention; mais il ormFle). La seconde et la troisième phase forment une rurité
décroltà mesureque la duréede la rétentions'éloigne,en plus ou ea upùologique indivisible bien qu'elle soit divisée par deux états
moins, d'une fourchettetemporelleoptimale définie par le contextc. fuionnels distincts, La secondephaseest le lieu de I'intenuption, &
Passéune durée critique, la rëtention perd de son impact; en effe! b r déchirure>, là où la tensionest rompueavecfracas.
l'énergiede la rétention cornmeles attentesde l'auditeur se dissipent
progressivement, au point d'être complètementneutraliséesaprèsune {. Arelyse fonctionnellede Pohls defuile
duréed'inactivité prolongée.
La parenthèsese distinguede la rétentiondansla mesureoù elle Pour suiwe ceffe analyse,il convient de se reporùerà la figure
&l (grille fonctionnelle)ainsi qu'àla tanscriptionde points defuite ur
intenompt une unité originale par une auEe unité dotée d'un tau
hçrlle ont été inscrit les symbolesfonctionnels. Les unités à partir
d'activité sufftsantpour ne pas réfrénerl'énergiedéployéedans I'unité
daquelleson fera I'attribution fonctionnellesont celles qui ont &é
originale. ll en résulte une périodede suspension'pendantlaquelle
détouméede I'unité au proff ikdifiées lors de I'ANN. Aux unitésinvestiesd'une fonctionet dont le
I'attentionde l'auditeurestmomentanément
ëcoqagene colhcidepasaveccelui des unités de I'ANN, on ajouterala
de la parenthèse. Au contraire,le silencede la rëtention continueù
polariser I'attention de I'auditeur sur l'unité qui était en cours & hÊ ( x D; on en préciseraau cours de I'analyseles nouvelles frontières
èocs unitésainsi queles raisonsde ceuedistinction.
déploiement. La rétenlion n'interrompt pas mais plutôt retient le
mouvementd'uneunité à I'aided'un silenceou d'un quasi'silence: elle
lMëI(0:00àl:18)
fait ainsi mieux ressentirI'absencede cette unité pendantqu'elle en
accumule,commeun ressortque I'on contracte,l'élanénergétique.
Cette unité se caractérisepar une succession de processus
Cintercification et d'atténuation (dynamiqueet harrnonique). Uunité
Ruptrr"P1 l.ll, introduit l'æuvre. Cette unité, comme les autresqui suiwont
(1.12à I .14 puis I .2I a à I .23a),comportedeux phases,soit une phase
< Rupture> est d'abord employé comme terme génériqæ è croissance (l'intensification) et une phasede décroissarrce dynamique
permettantde regrouperles fonctionsdites de ruprurerhétorique. Dans (laûruation). Lors de [ANN, il érait impossibleà partir des lois
I'ensembledes fonctions rassembléesdans cette sous-catégorie, lc
tcsaltistes de segmenterplus avant ces unités à un niveau hiérarc.hique
phénomènede ruptureapparaîtcommeun effet secondaire de la fonction, hÉieur. Mais selonuneapproche fonctionnelled'orientationesthésique,
essentielle. En effet, la daiation
plutôt que corrlmesa caractéristique ccsphases sontdistinctesI'une de I'autre,et les deux portionsde I'unité
conduità d'autrestypesd'implications,la parenthàsesuspendl'évolution l.ll et des unités subséquentes assumentpar conséquentdes rôles
desunités,I'indicerenvoieà unedonnéeextramusicale,la spatialisation dbiocs. À cet égard,l'unité l.ll cumuleui*i a h fois les fonctions
défrnitsoudainement de nouvelleslocalisations,de nouveau(espaces' €l
t iuersiJicati onlaflénuation et la fonction d'introduction.
la rélention condensel'énergiedes progressions. Le procédé de ruptw
De 0:00à l:07, desunitéssimilaires (1.12,1.13, 1.14, l.2la,
apparaîtainsi comme un dénominateurcommun à la basede procédê lJ2al.23a), dotéesde fonctionsidentiques,se déploienttout au long
rhétoriquesplus specifiques. ètlniré l. Mais à partirde 0:32, lesunitésl.2la à 1.23acumulentun
Nous avons fait un double emploi de ce terme et crééune rbtut fonctionneladditionnel. En effeÇdès lintervention de la tame à
fonction dont le phénomènede rupture constitue justement b û32(unité 1.2lb), dansle registregrave,se forme une textue stratifiée
dominante.La ruptureest unecésureexpressive
caractéristique à caradke simple,composéed'une fonction de fond (l.2lb) et de fonctions de
dramatique. Elle prend placeau sein d'unitésdotéesde rois phases ftgtes (lesunitésdu registremédiumaigu).
temporelles: en premier lieu, une phasede tension croissante(wr

3g 365
1*-
lu ^ r-/ t oa /tu-/ + â nopl,o'
UnitéI (0à l: lt)
L
(<> <c> < ><>> .<c> ^
--4@ +-
qb> attb --
@ùb
p -<c>
^-@
>)
)À) )D )D >t

3 lx (2:,13
Unité à3:26)

t,

B9 fr44 li45 Ii55 2:01 2:062:10 2 18 2:24 2:34 2:44 1:[3 2:46 2:55 2 59

Unrté3à(3:26à601)
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)((
Ërs"*.;FFr*V+.*
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!ldg{.;sr*ir4;N}u$i*it'-1$$;*i'i-*:-;
"F-!ilîf
r$ +t5fi 105 s|l tl4 t! 5:28 5:39 5:t6 fJ6

Uo{ta{lG@l&{f;)
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(e) /a\ n^;4fun-
-fà4H
6:02 6:146:l-5 6:31 6:3E 6:43 6:52:55 658 7:M 1:ïl 8:14 8:24

Unité4.2x(8:48à 10:34)
o l l '3 a )
r------- <>
tol | - /--T--1

(,
Àil^id:,_____
.n4--P
o\
{
8:,lE :9&59 904 ql4 9;18 9:8 9.y 936 9:54 955 10:04 tû18 rt'2Â Wn t0:31 10:33
t0:34

Unité5x(1034à I l:t0) Unité6(ll:fràl2:19)


1

l0:3 10:35 lÙ3E lÙ,& 10:42:43 tû,f/ 1(}5:55 ll:(B It0/:10:13 ll:21

Analysefonctionnelle

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