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LA NOTION
DE GIHAD DANS
L�ISLÂM MEDIEVAL
DES ORIGINES A AL-GAZÂLÎ
·1975·
LA NOTION
DE ÔIHAD DANS
L ’ISLÂM MEDIEVAL
DES ORIGINES A AL GAZÂLÏ
A V A N T - P R O P O S
• ( h )
gereuse généralisation(11).
Le phénomène collectif par excellence qu'est l'agressivité
guerrière, reste étroitement lié, à tout le moins dans ses mo
tivations sinon dans toutes ses impulsions, à l'étude scienti
fique et historique des conditions dans lesquelles il se mani
feste; m#me si ces conditions ne suffisent pas, à elles seu
les, pour épuiser son explication. Autrement, comment pour-
rait-ot» expliquer le déclenchement des conflits à des moments
historiques bien précis, et à la suite de processus scientifi
quement "signifiants' ?
C'est.à partir de ces quelques principes que nous essayerons
de construire une explication - partielle, on s'empresse de
le reconnaître, mais pourrait-il en Stre autrement ? - du ^fi-
hfld, dans l'évolution de la pensée et de la vie sociale en Ter
re d'IslSm, en rattachant cette notion musulmane à ses indis
pensables racines géographiques, ethnographiques, historiques,
économiques, sociales^ politiques, doctrinales, qui en font la
spécificité.
Depuis plus d'un siècle, et par une sorte de réaction contre
l'histoire événementielle ou spiritualiste, nombre d'histo
riens et de sociologues ont accordé une place de plus en plus
importante aux facteurs économiques, dans lo saisie et 1*ana
lyse des problèmes historiques et sociologiques. L'étude du
phénomène social violence, et de sa manifestation sous forme
(14): Hl.es guerres prenant naissance non s l ’esprit des hormis ,c 'es t
dans l’esprit des hommes que doivent 8tre élevées les dé^^rsc?
de la paix"rdit l'acte constitutif ce l 'Orranisat icr. ces ..otiers
Un i e s .
I N T R O D U C T I O N
(3): le gihàd est sacré,avec les trois acceptions que propose La-
lando au terme sacré;(a)iqui appartient à un ordre de choaes
séparé,réservé.inviolable (b):d'une voleur absolue (c):qui
appartient au culte(Dictionnoire technique et critique de la
Philosoghie,p .937)
(22)i "L'idée qu'un peuple se fait de son histoire peut Ctre infi
niment plus iraportantc^de beaucoup de points de vue,que cet
te histoire elle-mSme" ,noto Anderson("l-e droit contne force
sociale",p.37).
ooo ooo
ooo
R E F E R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S .
IM O U V R A G E S
A ) SOURCES TRADITIONNELLES.
B ) SOURCES MODERNES.
IIe ) A R T I C L E S e t C O N T R I B U T I O N S
III °) P E R I O D I Q U E S
IV »i A B R E V I A T I O N S
P A R T I E ;
L E__________^ I H A D
D A N S
L * H I S T O I R E
( 32 )
4-X
1-3
(2?ji art.cit..p.817 a.
(30): W.R.Smith.Kinshjp..pp.257-8.
4Ï-*.
(46): Sîrfc,I,p,8S;E«I.»111,pp•246-7(üuh1);Fahd.Panthéon,pp*f23-6.Cet
te divinité»reverée surtout par la tribu guerrière des Hu<Jayl#
et les Aws et bazra$ d© Yotrib/Mcdine,était directement ratta
chée à la notion de la mort,sorte d*Atropos arabe.
{ 46 )
(55) i Von Grun«baum( in Arabica .1963 .pp. 5-23)a analysé "la natu
re de l'unité arabe avant l ’Isl8m",et conclu que les Ara
bes du Nord constituaient une *KuIturr)ation".
4l-t
M-T
& I
(85): comité l’a sionalé Watt dans son article de 1 ’E.I. .rien ne
semble prouver que,même s'ils ont existé,ces hommes se soi
ent identifiés sous le nom de banîfs et aient conçu une
doctrine d ’ensemble que l’on puisse qualifier de Manîfis-
me ,
m-z-
conclu en 5ïl(88)entre Justinien et Chosroès 1°; vit ses ef
fets disparaître une décennie seulement après sn conclusion.
Sous Justin II les relations^ntre Grecs et Perses se troublè
rent denectaety, et une phase -nouve 1le ,;nais cussi finale- de
leur séculaire affrontement commença. Aux environs de 572, à
l'appel de chefo locaux, los Sassanides chasscrent d'Arabie
îîériâionale la dynastie abyssine fondée pnr Abraha, et placè
rent une administration ^imyarite vassale{89). r,ons les pre
mières années du VI1° siècle, Üyzance subit de graves revers:
jusqu'en 627 les victoires perses se succédèrent.Jérusalem
fut conquise en 614(90), et Constantinople elle-m8me fut as
siégée. Cnsuite la roue de l'histoire tourna, et Kéraclius
conduisit ses trou, es jusqu’à C.’inive, aux pertes de Ctésiphon
. SuprSme consécration : le 30 mars 630, il accomplissait le
pèlerinage solennel à Jérusalem, où il rapportait en grande
pompe, la Wraie Croix et les reliques de la Passion.
L ajjr,îdes et Sassfinîdes avaient, eux aussi, subi les répercus
sions de ces remous» A al-Hîrà, point de contact essentiel en
tre tribus d ’Arabie Orientale et f-erses, le rapport des for
ces changeait en faveur des premiers. Apr^s la mort de KuOr.ân
III* en 6C2, les üassonides cJcsir-n^rcnt un gouverneur perse
à leur dévotion, s ’aliénant une bonne partie des Arabes(9l)
(SO): voir Paul Peeters,in M«F ,0, *1 £'23 jpp,3-42,Lfr première ba-
silique du Saint-Sépulcre,celle qu'avoit fait construire
Sainte Hélène.la mère de Constantin,sur le Golgotha,fut
détruite.Parmi leut butin,les Perses emportèrent les re
liques de la Vraie Croix,
it.l
(94): HMhomet,p.55.
-f- 31
(10) : cf .C. ,1 7/LXXX.5-7 ;34/LXXII1,11 ;6Q/XIX .73/74 :61 /XXXVII I,59sq. ;87/
XXXIV.30/31 sq.
(14 )i
(15);
la cité de la menace du chrétien Abroha(C.,3/CVl et 41/ÇV),
^ ^ —
(13) Sîrù.I.pp.321 sq/jfflàchèré. Problème,p. 71:Wqtt.Mah.à la Mec
que,pp.150-3;Rodinson,Mah..p.111.
p*. 3-»' -1^ )iSC- 1 Ll’-'J*
(19) l_‘identification d'al-Masdid al-Aa»8 avec le Temple de Jéru
salem semble être tardivelGaudefrov-Demombvnes.Mah..p.941
Blachère .Le Coran.II.p .376) • * ■ ,
* -nsi. Mi-3( M r.i.c
-nsr, f<5- >«-t <»-*»
> T l <*'(20) Sîrà .I .pp.396-4Q6;t.I..II .pp.589-90(Schrieke): ibi.d..III.pp.
574-7{Horovitz).L'eschatologie et la mystique musulmanes aC'
corderont une grande importance à ce miracle "sur la nature
duquel l'exégèse est en une exceptionnelle divergence"(Sla-
chère.Probl. .p.68) .Voir M.Asin Palacios.La Escatolooia tnu-
sulmana en la Oivina Comedio.Mgdrid,1919,pp.8-52jJ.Munoz Sei
ndino.Lq Escala de Mahoma.Madrid.1949:G.Widenqren.The Apos-
tle of God and His ascension.Upsala-Wiesboden.1955.
1-P
(27): ibid..!.pp.467-8.
t -V-
s. s
(34): nom donné aux convertis médinois qui avaient hébergé les
Emigrés et noué avec eux des liens de fraternité islami
que. Voir Sîrè.I.pp.504-7iC. .11 5/IX.1Q1/10Q.HB/11 7iE. I» .
n.e.,I,pp.5*9-3o(Watt).
(39) ! C. .93/11.2-14/217.
(46) i Strh.I.D.644.
( 71 )
-tu- s.
46- S
(58): Mahomet.p.113
(63); CT.Ç..99/XII.138/144.
(64) : parmi les tués musulmans se trouvait Uamzà, un des oncles pa
ternels du Prophète.Selon un Çadît,1'Apôtre aurait qualifié
cet illustre martyr de la foi de "Lion d'Allâh et de l ’Envo-
yé"(Sîrà,II ,pp,95 sq.)
(73)I C.,1Q4/L1X,8-9.
( 'ÎC ;
Jo - H-
(77): Sîrà,II.pp.297—307;E.I.,n.e.,I,pp.317-6(Watt).
(82): cf .C..1Q5/XXXIII.9.
M - &■
U- s
confiance."(90)
Dans l'ensemble, c ’était la fin de la phase défensive de la coa
munauté musulmane. Muhammad passa à l 'of 1ensive(91 )i l'endroit
des Mekkois et des tribus qui avai«nt choisi l'expectative» At
titude nouvelle qui était concomitante avec la UébAcle perse de
627-8i ce qui ne pouvait que favoriser les desseins de Muharanad
et augmenter son audience auprès des Bédouins d'Arabie Septen-
trionoiÊ» et Orientale, Il déploya son énergie à rallier ceux-
ci; tandis que les plus perspicaces parmi les Mekkois prenaient
conscience de deux évidences : l'IslSm ne pouvait plus être ex-
tirpé; A il valaitvmieux négocier avec l'homme qui menaçait
de bloquer le commerce avec lo Syrie et la Perse. En tout cas,
jamais plus Qurayif ne prit l ’initiative d'attaquer son *enfant
terrible* expatrié.
En mars 628, accompagné de 1500 hommes, l ’ApStr* partit accom
plir le pèlerinage mineur(rumrè)à la Mekke. Opération double
ment adroite : il renouait avec les traditions qurayÈfites; con
firmant de la sorte la place éminente q u ’il réservait à leur
ville et à leur sanctuaire dans la religion nouvelle; et il
démonttrait sa puissance et sa capacité d ’aller narguer l’adver
saire jusque chez lui{92)<
Les Mekkois menacèrent de se battre pour empêcher les Musulmans
d ’entrer dans la ville. Muhammad et ses honnies s ’arrêtèrent
Oi~ IL
(97): Sîrà.II.pp,3 2 3 - 4 4 Æ t 7 ^ P ^ - 2 ( g r o ^ a 5 ^ - n
u£.r£ ia»*, %, *.
(104): II. pp. 373-89; E.I..IlI.p.B26(Buhl) :M.HomiduIlqti.in Ara-
fcica.1955.p.97. Mu*tà représente la pointe extrême en direc
tion du Nord qu'aient poussée les i’usulmans du vivant de 1*
Envoyé.Le chroniqueur byzantin Théoohane(Chronooraphie.éd.
De Boor.I,p.335)fait écho à la déroute arabe de Muitî».
( 87 ) 1T-3.
(106): 5 trà.II.pp.389-428;waaidî/Jones.II.pp.780-871:Toboa8t.II.pp.
134-45; F ut 6b.pp.49-55.Lo prise de la Mekke est considérée par
1 'historiographie musulmane comme "la conquête des conquêtes"
(al-fatb).
Aê-*
(1 1 3) : Kister C"r'«c .and Tarn, " ,l35)est tenté de rapprocher le ta*lîf oX—~
<julôb( ralliement des coeurs)de 1 *tlof anté-islamique♦Les 2 ter
mes sont des substantifs verbaux de IV°forme de lo racine *. I «f♦
(114) r Mutoorrtnad n ’en était pas dupe à lire C »,11 4/XLIX,1 4-7.Sur l'unifi
cation des Arabes par le Prophète,voir Wqtt«Mah«a Med*.pp«99-179
(114b) r au terme d*une étude des conditions dans la Mekke juste avant la
Mission de Mubamnad,H.Simon(art.cit.«232)conclutf"La victoire de
l'I&lfim signifie la fin du commerce mecquois pacifique qui n fa-
voit duré que quelques décennies".
(116): StrgrI.573-84;Amw.,n.SQ2sq.;Fut>,7ÿT7;K»I.,II1,880-2(Mobera);
Gardet,Cité,344-5,Pour Abel{"Conv,rie Nedj.")les Na^rfin se se
raient adressés à Mubamrnad en tant qu 'arbitre.Une controverse
christologique,suivie d'une ordalie(mybÔhalà)aurait opposé l p
Envoyé aux Chrétiens,11 leur aurait proposé une "profération d 1
exécration réciproque.en appelant la malédiction de Dieu sur les
menteurs^.Çf.C . .99/111.52/59-56/63.Voir Massignon,in E.I,.Suppl.
162-3}le même.La MubShala de Médine et 11hyperdulie dë^ F8tirnq.
Par is ,1 955 ;Hamidullah .Doc .dipl .mus . »Paris .1 yjë ,nv79~B5 sstrotr>*»wn
j >/}i *>*3* ^ A l 4lzL(’*sSy*)tT*- 9* yw
< 90 ) Î=-JT
(117): tout conme pour les Juifs de Médine et des oasis du Nord,le
i’rProphète n ’exigea pas lo conversion des Chrétiens du Na§r8n.
Voir tfqtt.Muhammad at Medina.excursus F .:pp.354-61.
n- n
(127)1 C..115/IX.28.
»-ï
Durant les mais qui suivirent, un» série de raids fut con
fiée à des Compagnons, afin de soumettre à l'autorité d* Mé
dine des tribus d'Arabie Centrale et Méridionale. Au rapport
d'ibn Isbftq/Ibn Hii&lm (129), f^jsaylimà des Uanîfà proposa à
Mubattroad, à la fin de 631 ou au début "de 692, de partager
avec lui le contrôle de la Péninsule. L'Envoyé tf'AUSh au
rait répliqué, dédaigneusement, en citant une formule cora
nique énonçant que la Terre appartient au Seigneur, et qu*
Il en fait hériter qui 11 veut parmi Ses serviteurs (130).
Il semble bien que du vivant mSme du Maître, quelques velléi
tés de désaffection, et de refus de l'autorité médinoise se
soient manifestées(131). Elles ne devaient prendre une tour
nure aigUe qu'après la disparition de Mubamroad.
Celui-ci dirigea, en personne, le pèlerinage du printemps
632, selon un rituel devenu musulman, et qui incorporait
une bonne partie des anciennes pratiques païennes, auxquel
les une coloration islamique, vouée à AliSh, fut accordée.
Ce "Pèlerinage de l 'Adieu* (Uajfti ql-Wadfi<ti tel qu'il a été
fixé par 1 'Histoire, représentait le dernier séjour de l'il
lustre Mekkois dans sa ville natale, A en croire les sour
ces traditionnelles, l'ApStre aurait eu le pressentiment qu*
il ne reverrait plus "la Mère des Cités*, Aussi, prodigua —
t-il, b la foule de Fidèles rassemblés autour de lui, ses
33- a
(133): ou, selon une autre relation :" Ai-je bien accompli la
Mission qui m'a été confiée ?*.
(134): 5îro,11,pp.606,641-2,650;WBqidî/Jones,111,pp.1117-27 j
Tabaaât.II.pp.189-92.Sur l 'arrière-pian politique et
personnel du choix de t/sâmà, voir B1ochè re.Probi èm».p .
127.Au sujet du mariage de Mubammad avec Zaynab bint
Gabï.voir C ..tOS/XXXI11,36-40:Tqbaq&t.VI11.pp.1Q1-11S ;
Goudefroy-Demombynés.Mahomet,pp.225-7 ;E.I.,IV,p.1267
(v.vacca).
( 9* )
3<»- ff
js-- n.
H- X
Mais pouvait-il en être autrement ? Tant la personnalité de
Muhamnad, elle-même, que les conditions dans lesquelles se dé
roula sa carrière, nous permettent d'en douter.
L'homme fut un bâtisseur d'Etat habité par l'esprit. "Il com
binait en un seul être Jésus et Charlemagne” a écrit un de ses
récents biographe3(142). Dans son caractère se mariaient la fi
nesse astucieuse, l'adresse diplomatique, la ténacité et une
inflexible volonté, qui consacrèrent son génie politique et re
ligieux, les deux indissolublement mêlés. Ce pragmatiste se
montra d'une rigueur extrême à l'égard des sarcasmes ou des sa
tires qui mettaient en doute sa sincérité. Conformément à la
tradition arabe, il accorda, dans la confrontation avec ses
détracteurs et adversaires, une égale importance à la force
des armes et à celle du verbe. Le pardon accordé à Ko*b b.2u-*
hayr en est une éloquente illustration^ tout catnne la mise à
mort des “poètes* blasphémateurs fut considérée comme un pro»
longement des expéditions contre les “ennemis d'Allfih” . Les
deux "combats’ étaient indissociables.
La controverse doctrinale que les circonstances lui imposèrent
fut pour beaucoup dans la formulation du credo musulman, et
dans l'élaboration de doctrines corme celle du £ih8d. Si 1*
Envoyé d'A119h était parvenu à convertir les Juifs de Médine,
peut-on jurer que le Livre et la Religion n'eussent pris une
tournure différente ?
Mains théologien que meneur d'hommes, Muhammad sut adapter son
comportement -et lo Prédication le suivit dans cette voie- aux
différentes circonstance». Ce qui le conduisit à formuler une
doctrine riche de virtualités : celle de l’Abrogeant et de 1*
Abrogé (an-Nâsih wq-l-McinsOh)(l 43) . en vertu de laquelle un
J?- *
Îî_ %
*o - I
(160b.): Sturiies■p.12.
(1 6 4 ): Mohammed,Itpp.53,122-6
(166)s Annali.I-PP.725-6.II.pp.660-1,V,pp.323-4.Contra:I,p.215.
(174): C. .S7/XX.112/113:58/XXVI.195:62/XXXVI.5/6:63/XLIII.2/3.20/
21 sq. ;71 /XXXII ,z73Ï727xL1 .2/3.44:75/XVI .105/103:76/XIV.4:
79/X1 1 .2i817xxvIII.46:82/XXXIX.29/28T857xLII.5/7:87/XXXIV.
43/44 ; 89/VII . 1 56/1 57.158: 9o7XLVI ,3/4 . 11 /12 : 91 /VI ,ï 57/1 56~
92/XIII .37:93/11.146/151 :96/LXII.2:99/111.156/164.
(175): Fattal.Statut.pp.18-26;Abel,"Convention",pp.3-6.
(3): cf.C..38/CVIIIi75/XVI.74/72;76/XXX.20/21;8S/XLI1.9/11;92/XIII
.3e;93/II.223;107/XX~ÏV.32.0n~ fait dire à Mubantnad que le ma
riage constituera lui seul,lo moitié du colt».La vigueur mari*
taie du Prophète est considérée,en IslÛm,comme la marque de
la perfection de «es qualité* viriles*
( 108 )
3-2»
(6): cf.Blachère.H.L.A..1.pp.23-7.
as p..
(11): 51rù.II,pp.654-66.On y lit(pjiâôf&ue la plupart des Mekkois
faillirent apostasier à la mort deftubammad.et ne se reprirent
que sous la menace du glaive .Cf.1er vision particulière des évê
ments par H.Lammens,in H.F.Q.B.,1910,pp.113-44 :il parle d'un
"complofopéré par le "triumvitat* AbÛ-Bakr, *Umar et AbO *Ubay
dà b .al-Sarr8t?*
(13): C . .95/LXIV.12;97/VIII.1.20.4a/46:98/XLVII.35/33;99/111.29/32.
126/1 32:102/IV.17/13. 71/69.82/80 îÏO s Vx XXI II.71 :107/XXIV .St/52 j
1Q8/LVII1,14/13 ;110/XLVIII .17:11 47XLIX.14:11 5/lX,72/71 ;116/V,
93/92.
( 112 )
(14); C. .95/LXIV,16;102/lV(flyfe107/XXIV.50/51 .
(15): cf■supra,p.92 .Ce qui a fait dire que dans l'Arabie des années
630,"le temps était à la prophétie”(cf.Gaudefroy-Oemombynes,
Mahomet,p.56)
1** -TTf
(32): TobagSt.LU. pp. 265-376 jË.I. .III. pp. 1050-2 (Levi Délia Vida)
L— s~. .jj.-3-£
(33): il n'existait pas du vivant de Mubammad d'armée régulière.L«t
combattants étaient des volontaires non stipendiés mais qui
prenaient part au butin.Sous *Umar,le choix fut offert entre
la continuation de la vie nomods sans gagne-pain■et 1 'émigra
tion vers les garnisons arabes,avec droit au statut de muqfl-
til(combattant) et à la perception de soldes et de vivres.On
a dénorané cette "émigration",elle aussi.hi^rà.
( 11 7 )
(40); FutQb.PP.176-85
(46): Laoust.Schismes,p. 8.
iC-ia
ci
direction du Perghana, mais furent arrêtes dans leur élan par l'avance
6e troupes chinoises. A partir de l'irâq, Mufeammad b.QÔsim(81)avança vert
1•Indus et atteignit le Multôn en 714. En Occident, après la chute de
Ceuta, les colonnes d'Hercule furent franchies en 711(82),non sans réti-
cencesf83),par des troupes essentiellement berbères(84)que conduisirent
Târiq b.Ziyfid,puis #Ûsâ b.Nusayr* L'occupation de la Péninsule Ibérique
se fit avec une particulière ropidité(85) .fc.n l ’espoce de quatre ans,les
principales villes succombèrent, tandis que les patriciens wisigoths se
réfugiaient dans les monts cantabriques. C*est de Galice et des Asturies
que partira, plus tord, la résistance chrétienne qyi débouchera sur lo
Reconqui sta.
Deux défaites musulmanes revêtirent un caractère importantrnon paf le dé*
roulement des faits eux-mêmes,mais par le contexte qui en suivit.
En 716-8, les guerriers arabes assiégèrent, encore une fois, Constanti-
nople sans succès (36)» La victoire navale obtenue par Léon III 1'Isou-
(83) i Musa b.Nu$ayr aurait décidé cette traversée sans en référer au ca
life de Damas (Lévi-Provençal,H «K ♦M« ,1 ,16 ;le même in E.I. ,n .e . ,
(87): pour H ,Pi renne (Char 1. et Moh. ,Paris ,1937, pp «1 84-5,1 95 )1 1échec de
718 revêtit un caractère décisif*Il marquerait le début de la
régression de l'expansion arabe,un siècle après son explosion,
(95): Gibb,Studios.p.34.
&-XK.
(108): Pyrénées,Amanus,Taurus,Caucasie,Hindou-Kouch,Pamir,...
■fS-30.
(112): à son général Uabîb b.Maslamà qui réclamait des renforts pour
conquérir 1 'Arménie#Mu<&wiyà envoya des "hommes qui aspiraient
au gihâri et au butin**(Fut.,200.Cf.PP.251 .253).cAbdoll5h b.£acd
renonça à occuper la Herbérie Orientale,contre versement de M û
quintaux d 1or(ifajd,,228)♦Contratlo réplique attribuée à al-Mu-
gîro b«^>u*ba,aux propos du général perse ftustum(ib i<<. ,257)
. ■4**^
iw^vtance dans la vie sociale en terre d'Islôm,
Les successeurs de Mubammad étaient parvenus à étendre large
ment l'aire de la Pax Islamica. Prenant en charge l'expansion
hors d'Arabie, ils surent préserver l'économie des régions con
duises, et, sauvegardant leur structure agricole comme source
de revenus constants et considérables, ils en laissèrent l'ex
ploitation et l'administration aux anciens propriétaires ou te
nanciers. Ils se réservèrent pour eux-mêmes les domaines des
couronnes vaincues et les terres dont les possesseurs avaient
disparu ou pris la fuite au cours de la tourmente des FutObUt
(117). La grande chance de l'expansion arabe -celle qui lui per
mit de poursuivre sa lancée et d'accumuler les succès- fut de
n'avoir pas converti les soldats en cultivateurs, du moins au
cours du premier siècle.
Sur le plan militaire, les Umayyades adoptèrent l'organisation
byzantine des thèmes, sous le nom de ^jjund{118), correspondant
à une circonscription militaire et financière. Ils constituè
rent la zone frontalière fortifiée des *AwO»im(l19). dont An-
tioche abritait les quartiers généraux de l'organisation mili
taire, et les places avancées, nommées Xugflrd 20), dont les
deux principales étaient Mélitène/Malatiyà(121) sur le Haut-
Euphrate, et Tarse/JarsÛs(l22) en Cilic&e. Toute une ligne de
forteresses courait, le long du Taurus, entre ces deux régions,
(117): FutOb.pp.272-3. , _
(118): E. I. .n.e..II.p.616(D.Sourdel) •
(126): "L'expansion",p.53.
(128) : les besoins financiers des Grecs et des Perses s'étaient mul
tipliés à lo suite des guerres qui avaient opposé les deux
empires tout au long des premières décennies du VII® siècle.
Les administrés étaient accablés de lourdes charges.
C 138 )
». SI
il. Ht
w,:nr
(.ré)-. E.I..III.pp.lQI-lfSUchner):Tritton.Calipha.pp.97-9.
( 148 )
(22 ) ï Sadighi tHouv .re 1 ,,229-tëQîi;. I. ,n. e . ,I,Wfi7( Sourde 1 ) îI .Kél iKof f ,in
Kev.de Kortvéloloqie .l-orjs ,1962,72-81 ;Laoust .Schismes .9*3-6. Les dé
faites de HcSbak et de «tor.yàr furent chantées par le poàte-panésy-
riste Abfi Tammârn(m. 845/6)comme une victoire de la F-’oi sur l’héré
sie (cf **Abdul Haq,in I.C,,19S2.1 6-41 ;E. ï. rn .e . ,I ,15B ;Schismes ,96)
(23) : t..I . .III ,49ïî-9îliadighi ,op .c it. ,6üsq * ,21 fi-9,290sq. ;Schismes ,96-7
(24) ; g. I. ,I V ,1 281 -2; ibid , .n .e . ,I ,4QQ;Cah&n ,in Cah .Ciy ,?^éd. .1958.456-7;
F aysal as-Sâmir.Lawrat az-Zanÿ,Bagdad ,1954 sSchjsmeS «1 'il-3 }A. Popo-
vic,in Arabi_ça,1965 r175-87. Aux prisonniers,le régent al-Muwaffaq
laissa latitude de s'enrôler dans l’armée califienne^t'ncore une
foist”la guerre sainte"servait d'exutoire aux énergies rebelles.
(25): £. I . ,1 1 ,H1 3-B ;ibid.tn.e..II. 464 ;W. Mode lunq .i n Üer Is lam. 1 95K ,1 961
;le mfime4in E. I. .n.e, .111.126:M+rqrsi .in IBLAJ 960,7-50;Schismes .
140-5.Au plan intellectuelle mouvement qarmate subira des influ
ences gnostiques et un syncrétisme«dont 1‘Encyclopédie des Ibwon
aS-Safa* offre un riche aperçu.
(27) : Sadighi »Mouv. rel.;Azizi ,l.o dom. arabe «F^oris .1938 ;Hqrthold.Turkes-
ton,194sq.;Cnhen,leçons,I r23-5,in Coll.Soc.Isl.,2üasg.,L'Islam,
f* CZ y n*0J Ci-
( 150 )
(30): sur les mouvements s î fites q u i tpor delà leur extrême variété
et leurs nombreuses ramifications,se réclamaient b titres di
vers des prétentions *alîdes,voir notomnent;E!.I,,I V ,362-71,
1296-7,Suppl,,103-9,n.e.,1 1 ,763,111,252,636-8,975-6,1061 -3 jG.
Mnrçois .Kerb.Mus . ,116-26 ;Peliât ,MiIieu ,197sq .;Schismes ,passim;
et les trqvnux de [>onaldson ,Fyr.ee ,Ivanow,E-3.Lewis ,Stern et Watt,
Les soulèvements à caractère social ou collectiviste qu'animè
rent les ''on^ et les Qarmates,se réclamèrent du légitimisme Va
lide.
v — z
(33): d'un Sî ’isme quircomme l'a bien vu Massignon-frPassion,pp.201~2,
•était souvent 1*expression d'un mécontentement,d'un désir de
réformes*d'aspirations 2 ibéralestd*une sorte de gauche contre
la droite au pouvoir®,Il ne faut,évidemment,pas généraliser*
(49) r nommés r jbfit chez les Musulmans (El, I. tIII,pp«1 230-3 ,C?«Marçais) .Ils
jalonnèrent les régions limitrophes de la Terre d*Impiété*Leurs ha
bitants étaient,d’ordinaire.des volontaires qui menaient une vie
collective de combattants de la Foitvouée aux pratiques pieuses au
tant qu'aux exercices militaires,et fondée sur le désir de défen
dre et d*é£endre le domaine de l'Isl<üm.On est tenté de chercher 1*
étymologie du mot ribât dans les notions de fermeté,ténacité,endu-
rance,qu'évoque également le sabr antéislamique et le Sihfld étymo-
logique(cfX , ,99/111,200,où rftbitû est «andu par "luttez de coura-
ge").
(50): *Un esprit de corps semblable a animé les soldots et les pionniers
de toutes ces régions,et Roland ,t>igénis Akritas,les camarades de
Kutaiba et les héros de Li-Po sont des frères dans la poésie et l1
histoire*{R*Lopez,in >l958.P*8)»Sur les zones frontaliè
res islamo-byzantinos,sous les premiers Abbâsides,voir M-A.Chéiro,
,HAl-MurâbitOn* »
{ 156 ) ■
’-J-AX
(55): l'I()£îd d'Egypte à qui Sayf ad-OawIii avait ravi la Syrie sep
tentrionale,s'était rapproché de Byzance(Canard,in A.I.E.O..
1 936,pp.189-209 ;in Byzqntion.1936.pp.717-28).Ses successeurs
fSjimides firent,dès 967,front commun avec Nicéphore Phocas
contre l'empereur germanique Othon 1° lleur commun rival en I-
talie méridionale.En définitive,les succès grecs contre les
Uamddnides servaient,doublement,les desseins fÔtimides en Mé
diterranée,
' U. — v~*~-- • " * * / * " -i
o^*- f #*«<■-i-„ jUt ^ xJt~
f fi ai*. 1 * (*■ mL *. H., if)
( 157 )
4lf-
(64) : R.Walzer.in R.E.I. >1 970. p. 235 .Cf .£ .I. ,n «e,,11,pp ,798-SOO(V/alzer)
(79): Bosworth.ort.cit..p.1141 b.
Jo --g
(A3): ces îles servirent de bases aux flibustiers musulmans qui sévis
saient en Méditerranée.Elles occupaient une position importante
pour le commère© de l’Occident avec l*Crientrpar "la route ries
îles‘‘{Tglbi ,Emirat,pp,4QQ-1 ) ,
(84)î on connaît les thèses de Pirenne dans son ■tnh.et Char 1,:11inva-
sion musulmane constitua une catastrophe pour la culture occi
dentale «sonna le gins de la civilisation ontique,et contribua a
l'avènement de la féodalité en Occident.Cns vues ont été contes
tées ou nuancées.Voir les travaux de M.LombardjDennett,in Specu-
lunri,1 948 ,1 65-90 ïSauvaget-Cahen , Cahen .in Set t «Stud. de! Centr
II .di Stud. su 11rAl t .Mod. ,1965 ,391 -4:-)2 ;Tolbi,Emirat,531 sq. j/'sh-
tor,"fQuelques obs.N ;l& même in Rev.Suisse ri'Hjst*,1970,601-7 ;
Ehrenkreutz .in J.E.S.H.Q, .1 972 .94-104 .
(?7): Leçons.I,p,49.
(167 ) * i- S .
-1■.■■■ et.ec
( 9 8 ) I..n■e..II.pp.952-3:Vadot.in R.E.I..1969.pp.81-TOlSOn pour-
(g}CK/i.J»ÿ4»a, rait étendre aux deux premières générations musulmanes la for
*~t^St/<JiB/muie de Vadet(p.96)qui,évoquant l'assassinat de *Utm8$,écrit
j»ce jour-lïi.où le monde cessa de paraître simple,naquirent
virtuellement le feodît et la théologie.*
(104): op.cit.«p.52.
(118)t voir E.I. .n.e. .1 .p.1175(Sour<eI ) ;-Swirdel jin R.F.Î .,186g, pp.
E7-40 :Corbin,Hist.de la philos.isl..I.Paris.1964,pp«3Q-4Q;
Looust,Schismes,pp.98-111iRoger Paret,"L'encyclop.*iWalzer,
in ».E.I..1970.pp.7-42.207-4g.Gibb(Studies.p.71)y voit une
démarche visant ô "débarasser l'IslSm des legs de la zandoga
dualiste".
( 172 ) fl-1?
(141 ) : E. I. ,n.e..II.pp/1 73-6 (Conard) ;Stern .in B.5.0.A.S,.1 960. pp. 56-
90iLaoust,"pens .et act.pol.Mâw.",p p .47-50;le m8me.Schismes,
pp.145-6.Sur le r81e de 1'"université" d'al-Azhar.voir E.I..
n.e.,I,pp.837-44(J.Jomier).
(145): cf .H.r?. Idris,in C. Tf ,1 956 ,pp. 508-17 ;le même,La Berbéric Prier,
taie sous les 2irides,fJaris .1962»
S E C O N D E P A R T I E
D E S F Q N D t B E N T S D U G I N A D
D A M S L fc. S 5 Q U R C E S S C R 1 P T U -
R A I R E 5
{ 179 )
ooo ooo
ooo
(1); les termes de racine q.t .1..une des plus riches du vocabulaire
coranique,se partagent.avec ceux de racine ÿ.h.d..1'essentiel
de la terminologie du combat.Ils sont.même,plus fréquents que
les seconds.Quelquefois,dans une rnSme sourate,les deux racines
voisinent,sans apparemment offrir de différence sémantique é-
vidente.si ce n'est que les termes en Ü.h.di s'appliquent,plus
souvent,au combat contre les adversaires de la Religion.On trou
vera des exemples de ces deux racines indistinctement mêlées
dans C..93/11.186/190 sa. :1QO/LXI.4.11 ;1Q2/IV.76/74 sq. ;115/lX.
89/88,112/111.Les termes en q.t.1. revêtent 1 1acception,large,
de "tuer".“combattre",plus explicite que ceux en S.h.d«.pour
lesquels,nous le verrons,un effort est à fournir.Néanmoins,dons
41 versets,le sens rejoint celui du gihfid.Tel est,notamment,le
cas pour le verset considéré comme classique de la guerre sain
te en Isl8m(C. ,115/IX.29)sur lequel nous reviendrons.Enfin,à
une seule exception près(C . .34/LXXIII.20).ces versets en q.t.l.
sont médinois.
(13) : C. 43/44. Voir égal cment.43/LXXXV .16 ;A9/L1.56 \50/ LIV B42 ;
^S/XXVI|61/XXXVIII,60;8Ç)/XL,16 jR1 /XXVIII,68;85/XLII,7/9,18/19 »
30/31 lë8/XXXV,11 7^0 ;91 /v I ,18, C1792/XI 11,12/11,17/Të ■Ve rse ts
d*époque mekkoise,à un moment où lo Communauté était en état
C •infériorité,et ou la toute-puissance divine devait affermir
les volontés.
(17): C. .114/XLIX.15
(18)s C. .93/11.252/251
(20); C.,109/XXII.77/78.78.
( 185 )
1 -3 -
(21); "Toutes les guerres sont saintesîje vous défie rie trouver un bel
ligérant sérieux qui n ’ait le ciel avec lui.♦«"(J «Anouilh,B«cket
ou 1 ‘honneur de Pieu).
(25): C.,97/VllI.70/69,
(26) : C. .91 /VI .50:98/XLVII.12/11 .1 5/1 4 ;99/7-11 .1 35/1 41 .1 56 / I 62 ;11 5/IX .19 .
(27): C..94/XCVIII.6/7.
(28): C . .91/VI.68/69.
(32): cf.Strb.I,pp.467-8.
(33): ibid..I.p.590.
i-s
fligent tes détracteurs :
" Supporte ce qu'ils to disent f Ecarte-toi d ’eux sans éclat !
M Laisse-roi avec ceux qui traitent de mensonge (ton apostolat?et
qui ont lo félicité ^terrestrej! Accorde-leur un court répit |"(35)
" Tu rt'es point celui qui dirige les Aveugles hors de leur égare-
ment.Tu ne saurais faire entendre Nos signes qu'à ceux qui croient
, en sorte qu'ils sont soumisfa AllahJ "(36).
Ces détracteurs, il fout leur pardonner leur incroyance{37)• On ne
doit pas user de contrainte pour les amener sur le Lîroit Chemin» ni
même nourrir l'ambition d fy parvenir(38), F.t, lor«~u'il est ques
tion de "combat" à cette époque de 1 1Apostolot, il s'agit d'une lut
te éminemment pacifique, d ’une action "ni 1itante", dirions-nous de
nos jours(39) :
" Quiconque mène combat (gâhoda), mène seulement conbat pour soi-
même. Er* vérité, Allah est certes suffisant o Soi-même (ganiyy)
vis-à-vis du monde (*61amîn)w(40).
" N'obéis donc pas aux Infidèles et mène contre eux un grand com
bat {^iharian kabtran)t4l) ou moyen de la Prédication "(42)*
(35): C. .34/LXXIII.1Q.11 .
(38) : C. .56/L .44/45 :69/XXVII ,83/81 ;75/XVI ,39/37.84/82 ;85/XLIÎ .47/48 ;86/X .
99,100.
(39) : fîlâcher e-Chou émi-Deni ze au rop «c it.,11 r1 821 sq, ,montrent 1 'évo lut ion
sémantique du Verbe ^ohoda et du substantif nihad dans les versets
du Livre.
(Co) : C. .11Q/XLVIII.16.
(6 5 ) i v o i r C. . 3 4 b is /L X X V I. 9 : 5 2 / X X X V Il . 3 ; ; / 4 0 . 7 2 / 7 4 . 1 2 8 . l 6 0 ; 5 ÿ /X V .4 0 i
61 /XXXV 1*11 .84/83 ;79/XII ,24 ;8Q / X L ,1 4.67/65 ;62/XXXIX»2.3.1 4/11 ,
16/14;B37>WlX.65:84/XXXI.31/32;B6/X.23/22biS9/VlTr28/29;93/II
.133/139;94/XCVIII,4/5;1Q2/IV,145/146.Cetta exigence d ’üne
piété probe et dévouée est manifeste surtout dans des versets
révélés b la tyekke»
(68): C..116/V,59/54.
(69): ils sont les ennemis d'Allâh tout comme Allâh est leur enne-
mi.Voir C. ,72/XLI.18/19.28:9 3 / H .92/98;97/VIII,62/60:112/U X .
1 ;11S/IX,115/114.
(70): C . . 8 6 / X . B 8 , 8 9 . C o n tra : 7 Q / X V I I I . 2 8 / 2 9 ;7 4 / X V U . 1 6 /1 5 .
( 194 >
•« -ï-
(£2): C..9Ë/XLVII.4.
(84): C.,75/XVI.111/110;99/lII.13g/142.
( 197 )
4» - S
religieux j
" Combattre vous a été prescrit, bien que vous l'ayez en aver
sion.
* Il est possible que vous ayez de l ’oversion pour une chose
qui est un bien pour vous, et il est possible que vous ai
miez une chose qui est un mal pour vous. Allah sait, alors
que vous ne savez pas * (85)
* Dis Taux Croyants) : * Si vos ascendants maies, vos fils,
vos frères, vos épousés et votre clan, [^sijvos biens ac
quis, un négoce que vous redoutez de voir péricliter(86)
et des demeures qui vous sont agréables, vous sont plus
chers qu’Allah, TqueJ Son Apôtre et jque] mener combat dans
Son Chemin, alors soyez aux aguets juSqu'à ce qu ’Allah vien
ne avec Son Ordre I Allah ne dirige pas le peuple des Per
vers, *(87)
* Les Non-Combattants parmi les Croyants, exception faite pour
ceux frappés d'infirmité, et les Combattants dans le Chemin
d'Allah, de leurs biens et de leurs personnes, ne sont point
égaux, Allah a mis les Combattants de leurs biens et de leurs
personnes, un degré au-dessus des Non-Combattants. A tous
Allah r promis lo Très Belle [Récompense, maisj Allph a mis
les Combattants au-dessus des NorvrCombattants, en [Sa] r®"
tribution immense"{88),
Un fait mérite d'Stre souligné, dont l'importance est capitale:
•c'est à l'occasion de l'expédition de TabQk que la réglementa
tion du g i M d passe pour avoir été précisée*(89)« Or, c ’est jus
tement lors de la préparation de cette offensive sur les con
fins de la Palestine byzantine, que se manifestèrent, le plus
vivement, les atermoiements et les hésitations des Fidèles à
partir en campagne(90),
(S8): C. .1Q2/IV,97/95.
(95): C.<115/IX,30>
( 199 )
pieux I "{105) .
Comment s'étonner qu'ils aient, à nouveau, fait preuve d'in
crédulité et d'aveuglement ?|(106)
Le Seigneur n'a-t-il pas décrété qu'ils Sèmeraient le scanda
le sur terre, et qu'ils seraient d'une grande superbe ? (107)
La déception de Mubamnad fut à la mesure des espoirs qu'il Q-
vait, très vraisemblablement, nourris de voir adhérer à la Re
ligion nouvelle, et venir authentifier sa Prédication, ces
Juifs qu ’il se refusa de plus en plus à appeler “Fils d'Is-
ragl"(l08).
A mesure que l'espoir de les convaincre alla s 'amenuisant, le
Coran se fit diatribe, libelle, philippique(109).
On serait tenté de se demander dans quelle mesure, la Révéla
tion ne libéra pas, alors, le mépris des Arabes pour l'artisa
nat et le travail agricole que pratiquaient la plus gronde
part des Juifs de l'oasis. La conjoncture politique et les
rivalités entre Byzance et la Perse, ont pu contribuer à dur
cir l'opposition entre MubOTimad et les Juifs d'Arabie. Ceux-
ci éprouvaient, manifestement, une nette préférence pour les
Sassanides qui avaient hébergé leurs coreligionnaires. Le com
merce biJSrien, lui, impliquait de bonnes relations avec Byzan-
ce(l 10).
L '©numérotion des défauts et péchés des Juifs passés et présents, de
vint impressionnante : orgueil, jalousie et exclusivisme qui les con
duisent, d fune part a contester aux Arabes la participation c; la pré
rogative de la prophétie î
" Quand on leur dit : M Croyez à ce qu’Allah a fait descendre I" Ils
répondent : H Nous croyons o ce qu'on a fait descendre sur nous "
et ils sont incrédules en ce qui est £venu”3 après cela et qui est
la Vérité marquant la véracité des messages détenus par eux..,"(111)
(114): C..B9/VII.16B/169:93/11.90/96;116/V.46/42.
(115): C»,93/1I.69/95;96/LXI1.6.7.
(116): C. ,102/IV.158/160.159/161 .
(117J: C..93/11.207/211.2QB/212.
, eu. <-/-,viin"f-f-r. »
nelle de la Vérité(120), transgression de lo Loi(121), dont
ils gauchissant les termes immuables :
..Nul modificateur à Son Verbe..... "(122)
Enfin, crimes majeurs : altération et gauchissement de l'Ecri-
ture s
* £o Croyants l ,J pouvez-vous ambitionner que ces gens croient
ovec vous alors qu’une fraction parmi eux, qui entendait le
Discours d'Allah, le faussait ensuite, sciemment, après l'a
voir compris ? " (123)
L'accusation n'était pas nouvelle. Bien avant Mubamnad, les Sa
maritains avaient reproché aux Juifs d'avoir modifié les Sain
tes Ecritures(l24). Comme le montre pertinemment 5uhl(l25), 1 ’
(1 2 4 ): a r t.c it .
( 204 ) « - s .
l'objet je tT
onl
nique s'est accordée(l36) à interpréter " qui ne sont(».«.)
courroux" du "Pater Noster de I1ïslâm“(137 )t
(130): C. ,102/IV,1 58/160.Voir également .91/VI.147/146,
(144): Ct.89/VII.156/157.
( 207 ) it-S -
ooo ooo
ooo
{145)1 sur les idées qu'ont entretenu les Musulmans à l'égard des
Juifs,voir £.1..II,p.590(Wensinck):ibid..IV.pp.1209-11(Spe-
yer);ibid..n.e.,I,pp.272-4(Vajda);ibid..II,pp,234-8{Cahen).
(155) C . .6Q/XXX,28/27,29/28;102/IV.155/156.
0-1): C. ,101 /LVII.27 (s,: l ’en a<iopte la lecture A cJu verset) :11 S/lX .
31,34. Cf .91 /VI ,52 et ^ICT^XXIV ,?.(>,37 qui pourraient s ’appli-
quer aux moines chrétiens,
(162): C . ,H r
i /lX,3C,31 .
(166): C..94/XCVIII.5/e:115/lX.34.35:116/V.65/60.76/72.77/73.
(169): "Si tu es dans un doute sur ce que Nous avons fait descendre
vers toi,interroge ceux qui récitent l'Ecriture ([révélée] a-
vant toi.... " enjoint Allâh à Son Envoyé(C..86/X.5B).Voir
également.99/111.57/64.
(174): sur les Chrétiens vus par 1 *Islfirn. cf »E .1. ,11» pp. 760-1 (Van Aren-
donk );ibid,,III,pp,906-10(Tritton) ;ibid,«IV ,pp.110*1(Wensinck);
ibid..n.e.rIfpp.272-4(Vajda);ibid..11,pp.234-6(Cohen).
(175): Esprit (C. ,6Q/XIX.1 7;67/XXl .91 ;1Q2/IV .1 69/1 71 ;111t/LXVI,1 2} ,Ver-
0 / 1~5;T 02/ IVT1 69 /I7 1 )>Messie(C.>9 9 / 1 1 1 ,40/
b« (C . .9 9 /11 1,3 4 /3 9 .437451T
45 ;102/lV .156/1 57.169/t 7lTv7o7v72;11 6/V.19/1 7. 76772,79/75). Le
problème de l*Esprit divin attribué o Jésus souleva des contro
verses dans la polémique islamo-chrétienne.Les auteurs musul
mans insistèrent beaucoup sur le fait que ce privilège ne fut
pas réservé à Jésus.Adam,lui aussi.ne fut pas engendré,et re
çut 1 'Esprit Sanctifié(C . .9 9 / 1 1 1 . 5 2 / 5 9 ) .Apanage exclusif qui é-
chappa à Jésus;All3h ordonna aux Anges de se prosterner devant
Adam.
(186): in L*Ar«Ccc, tp.4, Watt(in Atti del 3cConqr>cii Studi Ar,e Isl
#Naples41S67app«A5l-6)n'Pst pes loin de rejoindre cette thè
se.
(192): C. ,115 / I X .2S.Ce verset connaîtra une môme extension que ceux
cités en note 190,Voir également,de la même sourate,les ver
sets Ç6/95(ils sont souillure)et 126/I25(ils ajoutent souil
lure à leur souillure),
(195): C . .7 6 /XXX,29/3C.
(196): C. .9 3 / 1 1 .129/135.
(157); C . ■P 9/111 .60/67 ■61 / j r-.Vo ir ér.a 1« n t .l ' i /XV 1 ,124/12^; üù/ X .1CD ;
91 / V I .1-S2/1 61 ;93/1X .1 k.3/1 29.1 34/1 4c{ l(j ronorque s'applique c-
golement à Ismaël ,Isaac .Jacob et leaiiouze Tribus) ;94/XCVII 1.
4/5 ;£9/111 .58/C5 sq. .77/83 .78/84 . g ^ À s ;1Q2/IV.1 24/-; 25 ,1 3E/1 36
;109/XXII ,32/31 .77/76. Il importe de s o u l i g n e r a nouveau,!'cin-
biçjuité du terno musl_iin(’’soumis,,/ ,,n’ -usulnr.anH ) .Ce qui autorise
à dire q u ’Abr ah ans fut musulman,
(15S): C. .99/111.17/19.
( 218 )
Uo -S
OOO OOO
000
(202): onze dons la sourate 115/1X :trois dans les sourates 83/XXIX
et 97/viII jdeux dans les sourates C 6/?0<V ,75/XVl et 11 6/V ;un
dans les sourates 84/XXXI ,f1 /VI,98/XLVII .TîTÏÎÏ.10Q/1.X1 ,<02/
IV.107/XXIV.1CS/XXII.m / L X V I .n 2 / L X .l14/XLIX.Ecrasante pr*-
poriiai^le versets médincis(23 sur 35).
(206): in Mahomet,p.26,
HJ-S
( 221 J
L E S P I S C I P I I N E S T R A D I T I O N N E L L E S
î S t R A ET M A Ü 1 T. .
(14): ibid.,I.p.57.
(16): ibid ■,I.pp .388. 588, 66B ,11,pp .568 ,596. Pour le Hadît^voir Concord
ôJLteX~*-i Ab*Z * - f . Ï6 * . . 3 1 ) . y . &/<->f l .
(19): Strà.I.p p ■482-3.628;BubSrî,5abîb.111.p p .214-5■On relate que Mu-
bammad recommandait à ses hommes,lorsqu’ils rencontraient 1'en
nemi, de prononcer l'invocation magi co-coranique :"M8.Mîm.Fais.
mon Dieu qu'ils ne soient pas assistés I" (Mercier,Ornement,p.
141 ) .S’qgi(gait-il de conjurer l'assistance des 8inns aux Infi-
Kf. dèles i* Sur les imprécations et formules conjuratoires des
guerriers arabes, ovant d'en venir aux mains,voir Blachère ■H .L.
A.,11,p.190.
( 229 )
(Z9): Sîrà,II ,p.337 ;An»w. .p.166.Il s'agit d'un chef juif de Uay-
bar.Kinônà b.Rabîc,qui avait dissimulé le trésor des Na-
dîr.dont l'Apôtre voulait s'emparer.Il fut mis 6 mort.a-
près avoir été torturé.
(3 0 ): S îrù .I.p .6 5 9 .
{ 231 )
(31): ibid »,1,p ,676 ,Le Prophète aurait déclaré :flLes prises n 1
étaient licites a nul fpeuple} avant le jour de L3adr.[jus-
q u ’alors3,un feu descendait du ciel,qui les consumait,Au
jour de Badr,les Musulmans se précipitèrent sur le butin,
alors Allfih révéla C , ,97/viII,69/68-70/69"( Amw» >n*310,
768;Qud.,p,107).Voir infra,chapitre VII,p, 3J5* >n. 5^3S-
(34): Sîrà,I,pp,678,682*
(36): ibid.rII,pp.54-6.
(43)i Sîrè,II,P.98;Concord.,VI,p.224.
(44): Futûfetp*32.
(45): Sîrà,II*p«192:Futûb,pp.32-4;Yobyâ,pp.33-9;Anw8l,n,17 à
22;^arb»IIiP.611* BalÔdurî signale l'octroi, par le Pro
phète,de palmeraies des Nadîr,aux principaux Compagnons*
Cf.Concord.,VI,p«3l5.
( 234 ) •i'f-W
(54): Sîrà,II,p.244.
(58): Sîrà.II.p.331.
{ 23B )
(6 3 )r S î r à , I I , p . 3 7 5 . C f . supra.c h a p .5 , p . 1 7 ,n . S O .
v
(64): i b i d . . 11.p .382 ;Sn rb . I , p p . l 2 4 - 5 . Lo t r a o i t i o n p r o p h é t i q u e ( I I ,
p .4 4 6 ,n . 7 ) c o n s i d è r e que seul l e jo u r de B a d r .l a f u i t e devant
1 1a d v e rs a ire , p ouvait ê tr e q u a l i f i é e de grave péché( kabîrèi) .
et invoque C. . 97/V11 1 .16 j 9 9 / 1 11 ■1 47/1 53 .1 49/1 sffil 1 5 / I X . 25. y.
J='
(65): S î r à .II.pp.399-400; n a i i k . Muwatta1 .I.P.294 ; S arb .I.P.113.
r-
(66): EFùT0b;p .S 3 .
( 239 ) f é - îS
(71): ibid..II.p.440.
(72): ibid..11.p.442.
(74): Sîrà.II.p.458.
On rapporte qu'au siège de Tâ*if, le Maître eut recours, pour la pre
mière fois, au mangonneau {manqanîq)(75). Là aussi^ comme à 1'encontre
des Nadîr, il ordonna à ses hommes de détruire les vergers de l ’ennemi,
afin de l’intimider et obtenir sa redditîon(76). Par contre, il procla
ma :■ Toute personne qui se rendra, se déclarant muslima ("musulmane"
ou "soumise" ?) sera libre ”(77)
La doctrine musulmane concernant le butin et le sort réservé aux cap
tifs, invoque très souvent le précédent de Wunayn, On a signalé, qu ’en
cette circonstance, fut instauré le principe du to*lîf al-qulûb« En
outre, l'Envoyé décida, avec un grand sens de l ’opportunité, d ’affran
chir (mann) les femmes et les enfants des Hawà2 in, qui avaient été cap
turés sur le champ de bataille(78), Suspecté de favoriser, en particu
lier, les notables mekkois, dans la répartition des prises, 1 ’A p M r e
dut se justifier(79)- Parlant d ’un chef tamîmite(80)qui l ’avait accu
sé d ’avoir failli à l'équité, Mubammad aurait eu cette exclamation pré
monitoire :“ Cet hon*ne aura des partisans (sî ca) qui pousseront l’exé
gèse de lo Religion, au point de s ’écarter de celle-ci, de lo même ma
nière que s ’écarte la flèche de son arc(ramiyyà) I"(81 ). La forgerie
est manifeste: on cherchait h faire condamner le üâriç^isme par 1 ’Envo-
yé, en vertu de l'adage bien connu ; summum jus surrma injuria l(8lb»)
(85): ibid..II.p.632.
(86); ibid. .II .p.623 .Cf ■ ibid..II .pp.626 sa. .et C. .1Q2/IV.96/94. uj
/(f-.®-
( 242 )
«
C*lui-ci aurait fixé, à la conquête de Tabâk et des oasis du
Nord, le montant de lo qjzyo : un dînâr par adulte chaque an,
(87),et aurait perçu la ftizya des Zoroastriens (NaqOs) de Ha^ar
(Babrgyn) et du Yémen, leur imposant, hommes comme femmes, un
tribut annuel d'un dînâr(88). 11 était, néanmoins, interdit de
consommer les bâtes forgées par eux, et d'épouser leurs femmes
(89),
Au sujet des prisonniers vendus après leur capture, le Moltre
demanda de ne pas séparer les mères de leurs enfants, et décla
ra : " Ne les vendez que tous ensemble l"(90).
Il n'est pas obligatoire d'obéir au chef d'une troupe quels que
soient ses ordres. On cite le raid conduit par ^Alqamà b.Mugaz-
zaz, ou sujet duquel Mubammad déclara : “ Quiconque vous ordon
ne une infraction à la Loi divine (ma I«ivà ). ne lui obéissez
pas I"(91).
Au rapport d'Ibn ‘Abbas^Z), le Prophète avait coutume, au re
tour de ses expéditions, de glorifier à trois reprises (kabban^
le Seigneur, puis de dire : " {Nous voici] de retour par la grfl
ce de DieUi pénitents; adorateurs, fermes (dans la foi portée]
à notre Seigneur, prosternés. AllSh a tenu Son engagement, se
couru Son esclave, et vaincu tout seul les factions (infidèlesjf
(89) : FutQb.P. 91 .
ooo ooo
ooo
(93): Stra,11,pp,640-1;Taba£ÛttII,p.93;Buüôrt,SabîbtVIII,pp.17-8;
Gaudefroy-Demombynes ,Mahomet *p.517.Cf .C .«116*7v,37/33«Rappe 1ont
1 ’interdiction,faite par Allèh,et par l'Envoyé'de mutiler les
ennemis capturésale commentateur as-Suhaylî(ro«1185)estime que
ce châtiment infligé par Miibammad aux Ôagîlà,ne ressortissait
pas de la mutilation[mulla).mais du talion(qosàs)(Sîrà.II.p .
96 rn ,2.).f/- r-
(106): ne dit~on pas que Bubâtî eut à effectuer son tri dans la masse
de six cent mille badîts 7f
(1 1 9 ): G o l d z i h e r .D og m e. p . 2 0 .
( 251 )
Vt-Q
Doux des dicts les plus célèbres, et les plus souvent cités
du Prophète, énoncent :
" J'ai reçu commandement(120)de combattre les gens(121)jusqu*
a ce qu'ils témoignent :“Nulle divinité en dehors d'AllSh,et
Mubammad est l’Envoyé d 'AI18h*(l22).Celui qui tiendra pareils
propos,verra préservés sa personne et ses biens légitimes,sous
la réserve d'autres justes motifs(123).C*«st à All&h qu'il au
ra à rendre compte*(124).
et :
* J'ai été envoyé à la totalité du genre humain*(125).
Ce combat, assigne à Kubamnad et à la Cornnunauté, ne saurait
Ôtre circonscrit, ni dans le {jetnpa ni dans l'espace. En effet,
v
le gihad se poursuivra jusqu'au Jour Dernier :
" Le gihâd se prolongera depuis le moment où All&h m'a envoyé
faux hommes}jusqu'à celui où la dernière troupe(^isâbà)de ma
Communauté tuera 1'Antéchrist(ad-Daqgfll)«sans que rompe la con
tinuité de ce combat,ni la justice ni 1’injusticefdu souverain}
.*(126)
■is-zz
Ce qui impliquerait que 1« triomphe définitif de l'Islâm ne serait
assuré qu'à la fin des temps»
Ce gihâd s'étendra à l'univers tout entier* Lo prophète a formelle
ment annoncé que la Ufm>6 était appelée h dominer le Ponant et le Le~
vant :
M Certes» Allâh a plié (zqwq). a mon intention» la Terre, me permet
tant d'en voir le Ponant et le Levant, Le royaume de ma Contnunauté
s ’étendra sur ces régions qui m'ont été exposées1,(l27) *
m Les clefs des trésors de la terre me furent opnortées, et déposées
dans les mains"(120),
* J'ai été envoyé porteur d ’un propos totalisateur (Sowâmj* ol-kalim)
,et à l'aide de la terreur j ‘ai été assuré de l'appui diUin (nusirtu
bi-r-ru cb )"(129).
Un des objectifs, et non le moindre* de ce "combat sacré* est l'ac
quisition. du butin :
" J'ai reçu la permission de faire du butin,privilège dont ne béné
ficia aucun opôtre avant moi*(l30).
" La meilleure acquisition du fidèle est sa part fde butin} dans la
Voie d 1Allah" (131 ),
* L'Heure [Dernier^ ne viendra pas» sans qu'affluent à vous les Ri
chesses1*(132).
En effet, les trésors de César et de Ohosroès ont été assignés pat
Allâh aux Musulmans(l 33)*
(132): Concord,,VI.p.305.S.;I.M.;I.fcl.
(133) : ibid^VÏ ,p,67.S. iB. ;1.W.
( 253 )
(1 3 8 }: Concord..1.p.379.III.p.51,IV,p.79.S,:B.;M.;A.D.;T.;D.;I.U.
Sarb.I.o.lfe. U ^ ?tr «*/“< » ^ 7— “
( 254 )
3
{140) ; Concord..III.p.4ÿ.S.;I.K.;A.D,[T.;1.H.
(147): Concord..I.p.366.III.pp.50.113.lv.p.489.VI.PP.115-6.308. S. :
tous les recueils sauf celui de T. On interprète la clause
"par la langue",soit par la satire des Infidèles,ou par 1'
incitation à mener çfihfid.en en glorifiant les mérites .Nous
analyserons,dons la dernière partie,une interprétation spi
rituelle de cette formule.
0 52) : ibid, ,VI,p .249 .S, :I ,Cf «Looust .Prof ess ion «p. 106»
( 1 6 6 ): Concord..I,p.388.S.:M,;T.;I.M.;I.U,
( *59 )
K-zr
gih«d I "(167).
De nombreux kadîts abordent la place du gihfid dans la hiérar
chie des obligations religieuses, A quelques variantes près,
l'accord se fit pour le situer en deuxième ou troisième posi*
tion, en concurrence avec la prière, la piété filiale ou la
foi(1 68) »
Le Coran avait longuement développé la place éminente et la
rétribution réservées par A118h i Ses combattants (169). La
Tradition vint renchérir à ce propos :
" Le sabre (brandi pour la Foi} efface les péchés, fiormis {ceux
ayant traitj aux dettes (dayn). C'est ce que m'a affirmé Ga
briel" (170).
* A118h s'engage (takqffqla) à l'endroit de celui qui mène le
combat dans Sa Voie, n'aspirant qu'à servir Sa Cause et confir
mer Sa Parole, de le faire accéder au Paradis, ou de le ramener
sain et sauf (parmi les siens!), pourvu d'une rétribution ou d'
un butin "(1 71 ).
"Quiconque meurt sans avoir fait la guerre, ou sans « avoir
entretenu l'espoir de la foire (wa-lam vuboddii bihi nafsahu).
meurt dans une sorte d'hypocrisie (mfita falS %u*batin min ni-
faq)"(172).
(167) i Concord..I.P.369.S.:B.;M.;T.;N.;M8.
(16S) : les trois versions les plus fréquentes sont :"prière,piété fi
liale.puis gihfld" ou "croyance en Allâh, combat dans Sa Voie"
ou "croyance en All8h,gihSd,puis pèlerinage*.
(175): ibid . .IV .p .344 ,S. B .;M. ;A.Li .;I .Mt;I .ü . Dans le Handbook(p.
247),Wensinck ajoute N. et T.
(177): Concord.,l,p.265.S.:I.k1
r-j— , 'Jijéx > f-
(178): •*Sorb.I .p.140jKan2 .IV. p. 204 ;Ornement .p .292. Allusion probable
a C..B1/XXVIII.11 /12.12/13. tf ..tt-jj-S
" Celui qui s© livre o une expédition (£âzî) o sa rétribution, et
celui qui verse une subvention fqa^il) cumule so rétribution et
celle du combattant [qu'il réfliunèry "(179).
Mous rencontrons, toutefois, des badîts nettement plus exigeonts
sur le plan du détachement 4es choses de lo kerre, et plus proches
d'une certaine tradition chevaleresque antéislamiquev dans laquel
le accent est mis sur la retenue au moment du partage des prises
(lÔO). Ainsi, de même que l'on invoque les versets du Livre conviant
à la pureté des sentiments et au désintéressement(l81)p on fait
dire à Mubammad :
• Cefctes Allâh n 1agrée que les actions qui Lui sont consacrées
sons partage (hâlison)*(182),
" Quiconque part combattre (gazé] mû par l'orgueil et l'ostenta
tion.. »,s'en retournera bredouille"(l83)<
Et l'on sait la place exceptionnelle qu'occupe, dans la piété mu
sulmane t la célèbre maxime prophétique :
■ Les actions ne valent, certes, qy'à raison des intentions [qui les
animent^ et le mérite de chacun est dans ses intentions-“(184)
Dans tous les cas, le combattant du gihâd» assuré d'être toujours
récompensé, apprend de la bouche de 1'Envoyé d'Allâh que, si une
expédition ne se solde pas par l'acquisition de prises, la com
pensation viendra d'une plus grande rétribution céleste (185),
(182): Concord.,11,pp,60,221.Cf.ibid.,II1,p.272(s.v.sâdiqan).S,:N,;
I.U. Ce dernier auteur cite(Musnod,II,pp.290,366)un dict où
Mubanvnad annoncej"Nulle rétribution à quiconque combat en as
pirant aux choses de ce monde" (cf .jaqrb «I ,p. 25), Voir également
l'anecdote sur "le combat dans la voie de l'âne* relatée par
Ibn Hudoyl(Ornement,p.l3Q) «
(186): Concord..I.p.389.S.:M.;A,D.:N,;I.M.
V
(187): ibid.,ibid.,S.:A.0.;N.;Sarfc,I,p.23.
lui qui détient mon Ame, j'ourais certes souhaité être tué
£en faisant ^ihScfJ, puis Stre ressuscité, et recorrraencer ain
si plusieurs fois '(191).
Le thème du tolab olt-sohftdà (nostalgie du martyre) connaîtra
de larges développements dans la littérature du gihÔd.Malgré
un dict qui déconseille pareille aspiration(192), la Tradition
biographique et les ouvrages hagiographiques sont riches de
récits montrant des Compagnons ou de simples fidèles du proto-
Islâro, s'élancer ou combat, la poitrine nue, le sourire aux lè
vres, pour être admis parmi les Bienheureux(193).
Il ne faut pas, cependant, rechercher la bataille pour le plai
sir de combattre :
* Ne souhaite2 pas la rencontre de l'ennemi, et demandez la
paix à AllSh l Mais si vous rencontrez 1 'adversaire, soyez
fermes, et mentionnez le nom du Seigneur I "(194).
A la suite de lo défaite de Ubud, dont les martyrs furent par
ticulière. Tient exaltés(195), l’ApOtre aurait annoncé :
" Les martyrs de Ubud disent : " Plût au Ciel que nos frères
musulmans sussent l'état de béatitude aans lequel nous nous
trouvons, afin qu'ils redoublent d'énergie dans leur combat».
(199) : ce même nombre est celui des sectes que connurent Juifs et
Chrétiensfôt dont la menace pèse sur l'Islôm.Voir supra «p »
30 et n,141.Remarquons aussi les 70 houris du même badît*
( 200 ) i notre "houri" vient cfe l'aojectif bûr.Le terme est coranique
:on le rencontre une douzaine de fois dans la Révélation*
(2 0 1 ) : Concord..IlI,pp.199-200*S . ï M * ; T . ;A.D*;I.M.;1,y.
(202) : t.II,p.463.
(204): Concord..Il,p.343.S.:N.j1.0.
(214) : Concord. .VI .p. 123.5. ?B. ;H. ;A.O. ;I .M. ;ü .;I .H. U - W - ^
(215) i ibid.,I.p.226.5.:B.;I.M.
( 2 1 6 ) : ibid . ,VI.pp.459-63.
(216): ibid..II,p,523,V,p.10.S.:B.;T.;I.M.:I.U.
( 267 )
(219) s Concord.,111,p.11ü,Vltp,41,S*:I.M.
corollaires de :
* N'accédera ou Paradis que l'âme musulmane *(227)*
et, conséquences logiques :
" Fais Islfim, tu seras sauf ! "{22fi).
n Allâh fera disparaître (yuhlik)en son temps, toutes les com
munautés religieuses (milal). hormis l'islâm "(229).
Enfin» testament de l’Envayé a ’Allàh :
H Deux religions ne sauraient coexister dans la Péninsule "{23C
A lire ces propos attribués au Prophète de lrIsl... et lui fai
sant chanter le los du "combat dans la Voie d*Allàh" , on serait
enclin à placer le gihôd au pinacle de la Religion, L'Islâm
classique, une fois l'ère des grandes conquêtes achevée, se
devait d*équilibrer pareille appréciation. Il existe nombre
d'autres traditions, ramenant ce devoir h une place moins é-
levée, ou plaçant d'autres pratiques cultuelles b un plan su
périeur ou égal au siei?(23l).
Selon les besoins de la Communauté, ou la doctrine défendue
par tel ou aocteur musulman, l ’accent sera mis sur les
badîts les ;>1(J5 adéquats aux fluctuants changements de la vie*
Car l'histoire du gihSd en terre d'Islâm - est-il besoin de
le souligner ? - fut, pour l ’essentiel, b l'image du rapport
des forces qui s'instaura aans le vaste empire, face aux dis
sensions internes et aux menaces du monde des Infidèles. t£.
(230): propos que Muhammad aurait tenu sur son lit de mort.Voir Sî
rà .II.pp.353 ,356 ;Fut0b,p.41 ;Concord..I ,pp.207,366,II,p.168,
S , :HS. ;I.fcd.
ooo ooo
ooo
(242): cf.Goldziher/Bercherfp*65■
Toutes ces raisons expliquent les longaes pages que nous vc*>
nons de consacrer aux fondements religieux du âihàd, en intro
duction à l'étude de la doctrine de cette notion islamique si
riche en implications*
T R O I S I E M E
*************************************************
P A R T I E
L A
********
i- H E O R I E
*******************************************
O U
G I H A 0 ^
*************************************
C 277 )
1-ZSZt
(14): cf «Origins,p.113 «
i •2n
tés(21 ).
Les codis avaient largement emprunté aux droits établis, depuis de
longs siècles, dans les contrées de l'empire, eux-m$mes fruits de
multiples interpénétrations* Üe mSrne, ils avaient eu recours aux
coutumes arabes ancestrales* Ensuite, des critères islamiques avai
ent été attribués à ces apports variés au creuset du f iqh, en m$me
temps qu'ils avaient été systématisés - Ainsi furent progressivement
ratifiées et légalisées les situations de fait, en vertu du droit
d 1interprétât ion des sources religieuses*
Le Corqn qui, en définitive, ne légiférait que dans le© domaines
s , , , Y
ou il appelait a des reformes, fournit aux théoriciens du gihad une
certaine terminologie, et un codre dons lequel furent tracées les
grandes lignes d'une doctrine de caractère grandement hétéronome.
C'est a la Tradition que l ’on demanda, ultérieurement, de fournir
la justification des principes et règles appliqués lors des FutQ-
ftflt. et la réponse aux nombreux problèmes que ne pouvait que sou
lever la gestion des territoires soumis.
C'est dans ce contexte, et au gré des besoins, que fut, progressi
vement, édifice la doctrine du gihôd. La théorie n'a pas déterminé
l'action des conquérants. C ’est plutôt celle-ci qui o imprimé sa
marque à la théorie, à tout le moins pour le premier siècle de 1'
Islâm.
On sait que certaines traditions prophétiques mentionnent le gihâd
Comme un impérotif religieux. Or, il nous est parvenu de ces mêmes
traditions, des versions où cette mention est absente, üvoquant
l'une de celles-ci, Wensinck {22) remarque que "si la tradition
(21): ibid* ,p *180.Ed .Lambert (cf. Annal es ,1932^. 471 )quoi i f je les ba-
dîts d*"oracles judiciaires",et Wensinck(E .I,,IV tp.1Q3b)d'*en-
font terrible du fiqh".Brunschvig a montré l’existence de "de
ux types de maximes légales:celles issues des milieux ''culti
vés" et les autres "populaires*1 et admises également dons le
corps 1égal.Coexistence de maximes légales contradictoires.."
(Uoitv and Vqrjety,p.Ü5)