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À quoi rime la poésie ?
OBJECTIFS DE L’UNITÉ
Cette unité 1 s’inscrit dans une des entrées du cycle 4 : REGARDER LE MONDE, INVENTER DES MONDES. Nous
allons aborder ce thème en imaginant des univers nouveaux. Dans son recueil intitulé Trouées, Eugène Guillevic
évoque la poésie comme étant :
Au fil de cette unité, nous allons donc lire des poèmes étonnants qui nous invitent à voir, à sentir, à percevoir
autrement le monde qui nous entoure. Les sentiments, le langage, les paysages, les objets sont ainsi revisités.
Ils deviennent plus sensibles, plus palpables. Nous les (re)découvrons tels que nous ne les avons jamais connus
et tels qu’ils sont vraiment. L’artiste est celui qui nous permet de porter un regard différent sur une réalité, un
paysage que nous croyons connaitre.
Certaines lectures poétiques seront accompagnées d’une œuvre picturale. Comme les écrivains, certains artistes
ont souhaité recréer la réalité. L’un nous propose de réfléchir au pouvoir du rêve, l’autre de réinventer le langage ;
un troisième choisit de repenser le paysage. Quant au quatrième, il préfère agir sur les objets existants.
Comme tu peux le constater, ce voyage poétique, artistique te réserve de nombreuses surprises. Nous te
souhaitons donc une agréable exploration au sein de ce nouvel univers imaginaire.
Acquérir
Comprendre
Comprendre et des éléments
Lire Écrire le fonctionnement
s’exprimer à l’oral de culture littéraire
de la langue
et artistique
– J. Charpentreau, D. Coffin, « Demain dès l’aube », Les cent plus beaux poèmes pour l’enfance et la jeunesse choisis
par les poètes d’aujourd’hui, livre de poche jeunesse, 2002
– B. Friot, À mots croisés, Milan Poche Junior, 2004. (Un recueil dans lequel le poète joue avec les mots et réfléchit à
leur pouvoir.)
– Arthur Rimbaud, Mon Premier Rimbaud, Ed. Milan, 2004 (un recueil pour découvrir et redécouvrir des poèmes du
jongleur de mots.)
– J.H. Malineau, Petits Haïkus des saisons, L’École des Loisirs, 1996
– J.M. Henry, M. Vautier, Tour de terre en poésie, Rue du Monde, 1998 (anthologie de poèmes du monde présentés
dans leur langue d’origine et traduits en français.)
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Dans cette première séance, tu vas lire un poème d’Aloysius Bertrand et revisiter le rêve à travers la rencontre du
personnage curieux et inquiétant d’Ondine.
JE DÉCOUVRE
Les ondines, dont le nom dérive du mot « onde », sont des créatures imaginaires dans la
mythologie germanique. Elles peuplent les eaux courantes, les rivières ou les fontaines.
Lis attentivement le poème. Tu peux également écouter la version audio à la piste 1 de ton CD.
« Écoute ! – Écoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta
fenêtre illuminée par les mornes1 rayons de la lune ; et voici, en robe de moire2, la dame châtelaine qui contemple à
son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
« Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon
palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.
« Écoute ! – Écoute ! – Mon père bat l’eau coassante3 d’une branche d’aulne4 verte, et mes sœurs
caressent de leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule
caduc5 et barbu qui pêche à la ligne ! »
*
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine,
et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée6, elle pleura quelques larmes,
poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées7 qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.
Aloysius Bertrand, « Ondine », Gaspard de la nuit, 1942.
Notes :
1. mornes : tristes.
2. robe de moire : robe dont le tissu a des effets brillants.
3. coassante : qui imite le chant des grenouilles.
4. aulne : arbre à fleurs en chatons, qui croît dans les lieux humides et marécageux.
5. saule caduc : arbre qui a perdu son feuillage.
6. dépitée : peinée.
7. giboulées : averse soudaine et violente, accompagnée de vent, de grêle, parfois même de neige.
Lis attentivement le « je retiens » suivant qui te rappelle quels sont les outils dont tu disposes pour lire un
poème.
JE RETIENS
A. Lecture poétique
Tu peux retrouver la version interactive de l’ensemble des questions de cette partie sur ton espace inscrit.
1. Qui parle dans ce poème ? À qui ? Pourquoi ? Surligne les bonnes réponses.
[Ondine / Le poète / Le père] s’adresse à /au [Ondine / poète / père] pour obtenir [des excuses / un mariage / une
visite].
Vrai Faux
L’élément naturel le plus présent dans le texte est l’eau.
Le monde d’Ondine est réel.
Ondine vit dans l’eau.
« Écoute ! – Écoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes
d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons
de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à
son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi. »
Le poète [accepte / n’accepte pas / ne répond pas à ] la demande d’Ondine car [elle lui fait peur / il ne l’aime pas / il
est déjà marié].
7. Pourquoi peut-on dire que ce texte est un poème ? Coche les cases qui correspondent aux caractéristiques de ce
poème.
¨ Il a des rimes.
¨ Il possède un titre.
¨ Il a des paragraphes.
¨ Il est musical.
8. Finalement, que nous raconte le poète dans le poème « Ondine » ? Complète le texte à l’aide des mots suivants :
Ondine – irréel – rêve – poète – épouser -envoûter – lacs – pluie – refuse – réalité
Dans ce texte, le .............................. nous raconte son .............................. . À cause de la .............................. qui
imaginaire vivant au fond des .............................. dans un lieu ......................................... , lui rend visite et cherche
Le poème en prose
Le poème en prose est un genre littéraire poétique qui
n’utilise pas les rimes, la versification et la disposition du texte
traditionnel de la poésie. On ne parle plus de strophes mais de
paragraphes. Texte clos, il présente un titre. Il joue fréquemment
avec les sons grâce à des allitérations (répétitions d’un même
son consonantique) ou des assonances (répétitions d’un même
son vocalique) ; il est musical.
JE M’EXERCE
9. a) O
bserve attentivement ce tableau peint par
le Douanier Rousseau.
b) Q
ui sont les personnages (humains et
animaux) présents ?
c) Où sont-ils ?
d) P
eux-tu expliquer le titre choisi par le
peintre « Le Rêve » ?
e) Q
uels rapprochements peux-tu faire entre
ce tableau, et le poème que tu as étudié ?
Prends le temps de découvrir quelques informations supplémentaires pour enrichir tes connaissances.
Gaspard de la nuit
Gaspard de la nuit : Trois poèmes pour piano d’après Aloysius Bertrand est un triptyque (une œuvre en trois
parties) pour piano de Maurice Ravel composé en 1908 d’après trois poèmes extraits du recueil du même
nom d’Aloysius Bertrand.
Henri ROUSSEAU
Henri ROUSSEAU (1844-1910) dit le douanier Rousseau est un peintre
autodidacte, c’est-à-dire qu’il s’est formé lui-même.
Il exerçait le métier de douanier. Il n’a jamais voyagé, mais il a
connaissance de paysages du Mexique dans la description que lui ont
faite des soldats français rescapés de la guerre du Mexique ; celle-ci fut
déclarée par Napoléon III pour venir en aide au roi Maximilien d’Autriche.
Le douanier Rousseau est fasciné par ces récits, et il voyagera alors
en rêves. Il traduit ces descriptions et ses impressions par sa peinture
naïve. Il peint la faune et la flore de la forêt tropicale en s’aidant
Photographie d’Henri Rousseau dans son également des observations qu’il peut faire au Jardin des Plantes à Paris
studio à Paris, 1907. Cliché de Danac (Paul
François Arnold Coudon)
JE M’EXERCE
B. Expression écrite
Imagine, après le troisième paragraphe, un nouveau paragraphe dans
lequel Ondine cherche encore à convaincre le poète. Elle peut, par exemple,
lui parler de la beauté de son palais, ou de la vie agréable que le poète
mènerait avec elle.
Ondine
« Écoute ! – Écoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes
d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de
la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son
balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
« Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant
est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au
fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.
« Écoute ! – Écoute ! – Mon père bat l’eau coassante d’une branche
d’aulne verte, et mes sœurs caressent de leurs bras d’écume les fraîches
îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et
barbu qui pêche à la ligne ! »
Je vérifie que...
1- J’ai veillé au vocabulaire : j’ai choisi des termes recherchés pour décrire le palais.
Si toutes les consignes ont bien été respectées, recopie ton récit sur ton cahier. Consulte ensuite le corrigé afin de
lire un exemple de ce qu’il était possible de rédiger.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Dans cette séance tu vas t’entrainer à distinguer les modes et les temps des verbes conjugués.
En poésie comme dans la littérature, chaque mot est important, notamment les verbes conjugués.
Les modes et les temps employés nous permettent de connaitre les intentions du poète.
JE DÉCOUVRE
Tu peux retrouver la version interactive de l’ensemble des exercices de cette partie sur ton espace inscrit.
Découvrir les modes
Avant de commencer, prends ton cahier et écris le numéro et le titre de la séance.
Lis attentivement chaque phrase et coche la bonne réponse pour chaque question.
soumise à un
réelle souhaitée
ordre
« Écoute ! – Écoute ! ».
L’action d’« écouter » est :
« Ondine voudrait que le poète la suive. »
L’action de « suivre » est :
– L’infinitif existe au présent (lire) et au passé (avoir lu). Il permet de classer les verbes en
groupe.
– Le participe existe à deux temps : le participe présent (lisant, écrivant, récitant) ; le participe
passé (lu, écrit, récité).
– Le gérondif se forme avec la préposition en suivie du participe présent (en lisant, en écrivant,
en récitant). Il existe aussi, plus rare, un gérondif passé (ayant lu).
JE M’EXERCE
A. Les modes
Tu peux retrouver la version interactive de l’ensemble des questions de cette partie sur ton espace inscrit.
1. Lis attentivement cet extrait de chanson. Surligne les verbes à l’indicatif.
Entends-tu le tonnerre ?
Il roule en approchant,
Prends un abri bergère,
À ma droite en marchant.
Tu peux retrouver la version interactive de cet exercice sur ton espace inscrit.
au passé
à l’imparfait au futur simple au présent
simple
JE RETIENS
En général, les temps situent les faits dans le présent, le passé ou l’avenir.
Ex : En ce moment, Léa lit un recueil de poèmes qu’elle a emprunté hier et qu’elle rendra demain.
présent passé futur
À tous les modes, un temps composé correspond à un temps simple.
B. Les temps
Tu peux retrouver la version interactive de l’ensemble des questions de cette partie sur ton espace inscrit.
1. a) Lis attentivement ce poème avant de répondre aux questions.
Notes :
1. conjuré : prié avec insistance.
2. monceau : grande quantité.
3. Brodeau : nom propre utilisé pour la rime.
2. Recopie sur ton cahier, les phrases ci-dessous en conjuguant le verbe en gras au mode et au temps indiqué
entre parenthèses.
a) J’avoir (présent, indicatif) peur que tu ne comprendre (présent, subjonctif) pas mon explication.
c) Reprendre (présent, impératif) notre route avant qu’il ne être (présent, subjonctif) trop tard.
d) Je ne pas suivre (passé composé, indicatif) ce que vous me demander (plus-que-parfait, indicatif).
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Dans cette séance, tu vas lire un poème d’Henri Michaux. Celui-ci, par son écriture, cherche à renouveler la poésie.
JE DÉCOUVRE
Le Grand Combat
Il l’emparouille et l’endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu’à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l’écorcobalisse.
L’autre hésite, s’espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C’en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s’emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s’étonne, on s’étonne, on s’étonne
Et on vous regarde,
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.
A. Lecture poétique
Tu peux trouver sur ton espace inscrit la version interactive des questions 1 à 7.
b) Cherche dans ton dictionnaire les mots suivants : « endosquer », « s’emmarginer ». Que constates-tu ?
c) Pourquoi peut-on dire que l’écriture du poète est particulière ? Coche la bonne réponse.
2. À quel genre de récit ce poème peut-il faire penser ? Pourquoi ? Coche la ou les bonne(s) réponse(s).
a) Il rappelle :
3. Complète les trois premiers vers du poème à l’aide de verbes qui expriment le combat. Tu peux t’aider de la liste
proposée. (Attention, certains mots sont des intrus !)
gifler – ranger – distribuer – frapper – cueillir – piétiner – attraper – plaquer – lire – trainer – tirer – écrire.
1. vers 1 à 6
2. vers 7 à 10
3. vers 11 à 14
4. vers 15 à 20
5. Le mot « cerceau » (dans le second paragraphe) existe. Que veut-il dire ? Choisis la bonne réponse.
¨ cercle en bois, en acier flexible servant à divers usages ¨ petit instrument pour tenir les seaux
7. Après avoir bien observé le tableau ci-dessous complète le commentaire proposé. Tu peux t’aider des mots
suivants :
chapeau – cadres – œuf – taille – René Magritte – objets – fenêtre – acacia – La Clé des songes.
8. H
enri Michaux avec son poème, et René Magritte grâce à son tableau, veulent faire réfléchir leur lecteur ou
spectateur sur le langage. À ton avis, quel est leur message ? Écris ta réponse sur ton cahier.
JE RETIENS
Le néologisme
Le poète explore les ressources du langage en le transformant ou en le réinventant, par humour ou pour
susciter des images nouvelles. Henri Michaux crée des mots de toutes pièces, des mots nouveaux appelés
néologismes. Il souligne ainsi le pouvoir d’évocation des mots.
René Magritte
René Magritte est un peintre du 20e siècle. Vers la fin des années vingt, il se
signale par sa profonde remise en question du langage pictural traditionnel. Il
devient rapidement l’un des créateurs du courant surréaliste, en Belgique et à
l’étranger. Il introduit un nouveau style et il apporte une toute nouvelle façon de
regarder l’art. Magritte s’attache à mettre de la poésie dans ses peintures.
René Magritte a dit : « Un peintre ne peint pas pour mettre de la couleur sur une
toile, comme un poète n’écrit pas pour mettre des mots sur une feuille.»
JE M’EXERCE
B. Expression écrite
À ton tour, invente un nouveau langage à la
manière d’Henri Michaux. Dans ton cahier,
décris au choix, une personne qui mange
goulûment (qui dévore) ou une personne qui
fait le ménage et nettoie de fond en comble.
Présente ton texte sous une forme poétique.
Réalise d’abord cet exercice au brouillon. Relis-toi et vérifie que tu as respecté toutes les consignes du tableau :
Je vérifie que...
1- J’ai veillé au vocabulaire : j’ai choisi des termes recherchés pour ma description.
2- J’ai utilisé au moins une des caractéristiques du poème : vers, strophes, rimes….
Si toutes les consignes ont bien été respectées, recopie ton récit sur ton cahier. Consulte ensuite le corrigé afin de
lire un exemple de ce qu’il était possible de rédiger.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Dans cette séance, tu vas découvrir ou redécouvrir que les mots appartiennent
à une classe grammaticale.
JE DÉCOUVRE
Raymond Queneau a récrit la célèbre fable de la Fontaine en remplaçant certains mots par d’autres en adoptant
la méthode S+7 : chaque mot a été remplacé par le septième de la même classe grammaticale qui le suit dans le
dictionnaire.
1. Dans le deuxième poème, relève les éléments suivants :
JE M’EXERCE
Tu peux trouver sur ton espace inscrit la version interactive des questions 1 et 2.
1. Lis le poème suivant. Tu peux également écouter la version audio à la piste 5 de ton CD.
Sensation
2. Classe les mots en gras du poème dans le tableau proposé en fonction de leur classe ou nature grammaticale.
herbe - bohémien - amour - bleus - je - me - baigner - parlerai - menue - heureux - nue - montera - mes - le - soirs - une
JE M’EXERCE
Tu peux trouver sur ton espace inscrit la version interactive des questions 3 à 5.
3. Lis attentivement le poème suivant. Tu peux également écouter la version audio à la piste 6 de ton CD.
Le Buffet
Couleur jaune
Couleur bleue
Couleur verte
5. Précise la classe grammaticale des mots en gras et italique en cochant la bonne réponse.
Pierre récite
son poème avec
enthousiasme.
Soudain, les
mots se mirent
à jaillir.
Son inspiration
était une source
inépuisable.
Chaque page se
recouvrait de
mots magiques.
L’OULIPO
Dans les années 1960, des écrivains, des intellectuels, des poètes et même des mathématiciens, ont l’idée
de créer « l’Ouvroir de littérature potentielle » (en abrégé Oulipo). Il s’agit de la réunion, autour de nouvelles
règles et jeux d’écriture, d’écrivains comme Raymond Queneau, Italo Calvino, Jacques Roubaud ou encore
Georges Perec. Ces créateurs de l’Oulipo explorent la langue pour la sortir de son fonctionnement routinier
et en révéler de nouvelles ressources.
JE DÉCOUVRE
Littérature
I. Étude de texte
Vrai Faux
Dans la première strophe, le poète veut écrire une lettre.
b) Selon toi, par la répétition de ce son, le poète veut-il exprimer de la joie ou du mécontentement ?
6. D
ans ces vers, le poète propose une écriture plus libre. Coche dans la liste ci-dessous, les propositions qui le
prouvent.
On remarque :
¨ les SVT (les sciences de la vie et de la terre) ¨ la science des chiffres ¨ la science des mots
8. Dans ce poème, quelle définition Robert Desnos propose-t-il de la poésie ? Développe ta réponse en quelques
phrases.
10. Souligne les verbes conjugués. Pour chaque verbe, indique son mode et son temps.
11. Dans la première strophe, recopie deux exemples pour chaque catégorie grammaticale de mots variables.
12. Recopie les mots invariables dans la deuxième strophe et indique leur classe grammaticale.
« Mais compter tous ces mots accoupler ces syllabes
Me paraît un travail fastidieux de fourmi
J’y perdrais mon latin mon chinois mon arabe
Et même le sommeil mon serviable ami »
13. Indique la classe grammaticale des mots surlignés dans la strophe ci-dessous.
III. Je m’évalue
Après avoir vérifié la correction, complète le tableau suivant.
Pour chaque question, mets une croix dans la case rouge si tu as très bien réussi, dans la case bleue si tu as un
peu réussi, et dans la case verte si tu n’as pas réussi.
Question 1
J’identifie le narrateur et le thème.
Questions 2, 3, 4 et 6
Je restitue les aspects essentiels d’un poème pour montrer
que je l’ai compris.
Questions 5 et 7
Je sais utiliser des outils de lecture.
Question 8
Je livre une interprétation personnelle d’un texte.
Question 9
Je sais recopier un texte sans erreur.
Question 10
Je repère des verbes conjugués.
Question 11
Je sais reconnaitre un mode et un temps.
Questions 12 et 13
Je sais classer les mots.
Question 12
Je distingue les mots variables et les mots invariables.
Tu dois approfondir ton travail. Fais-toi aider d’un adulte ou contacte le tuteur.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
JE DÉCOUVRE
Tu peux trouver le poème « Ondine » et sa version audio sur ton espace inscrit.
– « Écoute ! – Écoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta
fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à
son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
« Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon
palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.
« Écoute ! – Écoute ! – Mon père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne verte, et mes sœurs caressent
de leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et
barbu qui pêche à la ligne ! »
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine,
et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes,
poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.
5. Apprends les deux premiers paragraphes par cœur en procédant par étape.
6. Apprends par coeur la suite du poème et récite-le en entier à une personne de ton entourage.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
JE DÉCOUVRE
Poème 1 :
Apprendre à voir
Les champs de blés mauves et les prés rouge sang
le tronc des arbres bleu le feuillage ocre ou brun
les agneaux verts les chèvres jaunes et les vaches argentées
le ruisseau de mercure et la mare de plomb
la ferme en sucre roux l’étable en chocolat
pourquoi pas pourquoi pas pourquoi pas pourquoi pas
Poème 2 :
Fenêtres ouvertes
Le matin – En dormant
Note :
1. steamer : bateau à vapeur
JE M’EXERCE
A. Lecture poétique
Ces différents poèmes font preuve d’originalité. Réponds aux questions suivantes pour le découvrir.
Tu peux trouver sur ton espace inscrit la version interactive des questions 1 à 3.
Les haïkus • • C’est un poème de seize alexandrins avec des rimes suivies.
2. Les cinq sens sont très présents dans ces poèmes (vue, odorat, ouïe, toucher, goût).
Quel est le sens dominant, c’est-à-dire le plus présent, dans chacun de ces poèmes ? Relie les éléments
correspondants.
Les haïkus • • Le poète nous apprend à être plus ouverts au monde qui nous entoure.
4. Parmi ces poèmes, quel est celui que tu préfères? Justifie ton choix sur ton cahier.
Carl Warner est un photographe particulier. Il a choisi de photographier des paysages, mais pas n’importe quels
paysages, des paysages qu’il a lui-même créés.
Tuscan Landscape, Foodscape Commissions Cart and Ballons, Foodscape Commissions (Charriot et ballons,
(Paysage toscan, Paysages alimentaires). Paysages alimentaires), Photographie de Carl Warner.
Photographie de Carl Warner.
a) Comment sont réalisés ces paysages ? Rédige cinq phrases sur ton cahier en suivant le modèle suivant :
Ex : Pour les murs, les haricots blancs remplacent les pierres.
b) Quels points communs peux-tu établir entre ces deux photographies et les poèmes que tu as lus ? Rédige ta
réponse sur ton cahier.
Le haïku
Il s’agit d’un poème né au Japon au XVIe siècle. Il se présente sous la forme
de trois vers et évoque un instant fugitif. Il s’intéresse à la Nature ou à un
moment particulier de la vie d’un homme.
Je m’exerce
B. Expression écrite
Choisis l’une des photographies de Carl Warner que tu as découvertes
puis rédige dans ton cahier une strophe poétique en faisant appel aux
différents sens.
Réalise d’abord cet exercice au brouillon. Relis-toi et vérifie que tu as respecté toutes les consignes du tableau :
Je vérifie que...
1- J’ai veillé au vocabulaire : j’ai choisi des termes recherchés pour ma description.
Si toutes les consignes ont bien été respectées, recopie ton récit sur ton carnet de voyage. Consulte ensuite le
corrigé pour lire un exemple de ce qu’il était possible de rédiger.
Dans cette séance, tu vas apprendre à accorder le verbe avec son sujet.
JE DÉCOUVRE
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit la version interactive de cet exercice.
Sais-tu accorder le verbe avec son sujet ? Lis attentivement les phrases ci-dessous et entoure la ou les bonnes
réponses.
• Le verbe s’accorde [toujours / parfois / rarement] en nombre et en personne avec son sujet.
• Le sujet est [parfois / jamais] placé après le verbe.
• On peut remplacer le sujet d’un verbe par : [il / ils / elle / le / la / les / nous / vous / eux.]
•D
ans un groupe nominal sujet, le verbe s’accorde avec : [le dernier mot du GN / le nom noyau du GN / le premier
mot du GN].
JE RETIENS
JE M’EXERCE
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit la version interactive de l’ensemble des questions qui suivent.
2. Complète le poème d’Arthur Rimbaud en conjuguant les verbes entre parenthèses à l’imparfait de l’indicatif.
Ma Bohème
3. Réécris la strophe ci-dessous sur ton cahier à la première personne du pluriel puis à la troisième personne du
pluriel.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Dans cette séance, tu vas lire un poème de Francis Ponge tiré de son
recueil Le Parti pris des choses.
JE DÉCOUVRE
Dans son recueil Le Parti pris des choses (1942), Francis Ponge choisit de présenter autrement ces objets qui nous
environnent. Il s’agit cette fois-ci d’une description de l’huître.
Lis attentivement le poème. Tu peux également écouter la version audio à la piste 7 de ton CD.
L’huître
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie,
brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement1 clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au
creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux
s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de
ronds blancs, d’une sorte de halos2.
À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament3 (à proprement parler) de
nacre4, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet
visqueux5 et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé6 d’une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule7 perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
Notes :
1. opiniâtrement : obstinément.
2. halos : auréole de quelque chose, cercle lumineux.
3. firmament : ciel.
4. nacre : Substance dure, blanche, à reflets colorés, qui tapisse la face interne de la coquille de nombreux coquillages.
5. visqueux : d’une consistance épaisse, poisseuse et gluante.
6. frangé : dont les bords sont découpés.
7. une formule : le mot « formule » signifie petite forme. Mais il désigne aussi une parole (formule magique...).
A. Lecture poétique
Tu peux trouver sur ton espace inscrit la version interactive des questions 1 à 6.
5. « Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte
marquent son enveloppe... »
a) Quelle allitération est répétée plusieurs fois dans cet extrait ? Coche la bonne réponse.
b) Finalement, de quelle manière le poète a-t-il choisi de décrire cet objet ? Développe ta réponse.
B. Expression écrite
Je vérifie que...
1- J’ai veillé au vocabulaire : j’ai choisi des termes précis pour réaliser une description détaillée.
Si toutes les consignes ont bien été respectées, recopie ton récit sur ton cahier. Consulte ensuite le corrigé afin de
lire un exemple de ce qu’il était possible de rédiger.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
JE DÉCOUVRE
2. Sur ton cahier, recopie chaque phrase en remplaçant chaque emploi du verbe « faire » par un autre verbe plus
précis.
3. Que peux-tu en conclure sur le verbe « faire » ?
JE RETIENS
La synonymie
es synonymes sont des mots qui ont le même sens ou un sens proche ; ils appartiennent à une même
• L
classe grammaticale.
A. La synonymie
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit la version interactive de l’ensemble des questions de cette partie A.
1. Lis attentivement le poème suivant :
L’Écolier
J’écrirai le jeudi j’écrirai le dimanche
quand je n’irai pas à l’école
j’écrirai des nouvelles j’écrirai des romans
et même des paraboles
je parlerai de mon village je parlerai de mes parents
de mes aïeux de mes aïeules
je décrirai les prés je décrirai les champs
les broutilles et les bestioles
puis je voyagerai j’irai jusqu’en Iran
au Tibet ou bien au Népal
et ce qui est beaucoup plus intéressant
du côté de Sirius ou d’Algol
où tout me paraîtra tellement étonnant
que revenu dans mon école
je mettrai l’orthographe mélancoliquement
Raymond Queneau
2. Complète le poème reproduit ci-dessous en remplaçant chaque mot en gras par un des éléments proposés.
j’inventerai / j’évoquerai / je dépeindrai / je rédigerai / je respecterai / tristement / passionnant / surprenant
3. Dans chacune des phrases ci-dessous, remplace le verbe avoir par un verbe plus précis, que tu auras choisi
dans la liste : éprouve / compte / dispose de / détient / possède.
Rédige tes réponses sur ton cahier.
a) Ce fermier a un troupeau de quarante moutons.
b) Marc a une terrible peur en pensant à ce qu’il doit faire.
c) Ce livre n’est pas très long ; il a huit chapitres.
d) Ce château médiéval avait quatre grandes salles.
e) Sur mon bureau, j’ai trois dictionnaires différents.
46 CNED FRANÇAIS – UNITÉ 1 – 5e
JE DÉCOUVRE
JE RETIENS
La polysémie
e nombreux mots changent de sens selon leur contexte d’emploi. Ils s’enrichissent au fil du temps,
• D
souvent par ressemblance.
Ex : bouchon de bouteille bouchon de voitures.
On dit que ces mots sont polysémiques (du grec poly « plusieurs », et sème, « sens ».)
• Les mots monosémiques (du grec mono « un » et sème « sens ») sont peu nombreux. Ils appartiennent
surtout aux domaines techniques et scientifiques dans lesquels chacun doit comprendre le mot sans
hésitation :
Ex : un compresseur, une tenaille...
JE M’EXERCE
B. La polysémie
Ex : Grâce à son arc, Ulysse a pu combattre les prétendants. → une arme.
À Paris, les touristes admirent l’Arc de triomphe. → une construction
a) Chaque élève doit connaitre ses tables de multiplication. → _________________________
b) Sur la table du jardin, j’ai déposé des fleurs. → __________________________________
c) Pour retrouver l’information qui t’intéresse, consulte la table des matières. → ___________________
d) Avant de se coucher, Pierre range toutes ses affaires dans son cartable.→ _______________
e) Cet homme d’affaires a une très mauvaise réputation. → ___________________
3. Emploie le mot « note » dans trois phrases où il aura un sens différent. Rédige tes phrases sur ton cahier.
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