contrat
de travail
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Le contrat de travail en un coup d’œil
ππ Le contrat de travail à temps partiel concerne tous les contrats dont les
horaires sont inférieurs à la durée du travail.
ππ Le contrat de travail intermittent fait partie de la catégorie des contrats
de travail à durée indéterminée (CDI), mais il alterne périodes avec travail
et périodes sans travail à cause d’importantes fluctuations de l’activité de
l’entreprise au cours de l’année.
ππ Le contrat d’apprentissage est un mode de formation alternée, entre
savoir théorique acquis en centre de formation et savoir-faire acquis en
entreprise.
ππ Le contrat de professionnalisation permet une insertion/réinsertion
professionnelle.
L’embauche
L’embauche d’une personne marque le départ de la relation contractuelle de
travail et le déclenchement de divers effets juridiques, obligations et respon-
sabilités pour l’employeur comme pour le salarié.
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Le contrat de travail en un coup d’œil
Celui qui embauche acquiert la qualité d’employeur, et celui qui est embau-
ché, le statut de salarié. Salarié et employeur sont dès lors liés par une relation
contractuelle, régie par le droit du travail.
Afin d’aider les entreprises à supporter le coût d’une embauche, l’État, les col-
lectivités locales, l’UNEDIC et Pôle Emploi accordent des aides, notamment
sous la forme d’exonérations des charges sur salaire.
D’autre part, aucune personne physique ne peut être écartée d’une procédure
de recrutement en raison de ses caractéristiques physiques, comportemen-
tales, idéologiques ou religieuses. L’employeur qui ne respecte pas cet interdit
peut être poursuivi civilement et/ou pénalement pour discrimination à
l’embauche.
Le contenu
Après l’embauche, il faut habituellement rédiger un contrat de travail. Sa for-
malisation écrite n’est pas obligatoire, mais elle présente plusieurs avantages
pour l’employeur et le salarié.
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Le contrat de travail en un coup d’œil
par écrit. Pour connaître les mentions obligatoires d’un contrat de travail, hors
mentions exigées par une convention collective, reportez-vous au tableau
ci-dessous.
Mentions Objet
Durée des délais de Indication des délais de préavis à observer en cas de licenciement,
préavis démission, départ ou mise à la retraite
Ainsi, une période d’essai doit être prévue par écrit et sous forme de clause
insérée dans le contrat, sous peine de nullité ; une période probatoire permet,
quant à elle, à l’employeur d’évaluer l’adaptation d’un salarié à des fonctions
nouvelles suite à un recrutement ou à un changement de fonctions.
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Le contrat de travail en un coup d’œil
La maladie est bien sûr une cause légitime d’absence du salarié de l’entreprise
et de non-exécution de sa prestation de travail, mais à la condition d’être jus-
tifiée par une information notifiée à l’employeur.
12
Le contrat de travail en un coup d’œil
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Le contrat de travail en un coup d’œil
Démission Salarié X ü
Licenciement Employeur X ü
Départ à la retraite Salarié X/ü* ü
Mise à la retraite Employeur X/ü* ü
Prise d’acte de la
rupture (démission ou Salarié X ü
licenciement)
* Départ et mise à la retraite ne sont pas des cas de rupture anticipée du CDD, mais
peuvent concorder avec son terme si les conditions d’âge et de nombre de trimestres
sont réunies à la fin du CDD.
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Le contrat de travail en un coup d’œil
Par ailleurs, la rupture du contrat de travail donne lieu à des formalités pour
l’employeur (surtout) et le salarié :
15
I.
Les bases du contrat de travail
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I. Les bases du contrat de travail
Caractéristiques
Le lien de subordination se définit par trois caractéristiques : l’autorité d’une
personne physique ou morale, la soumission d’une autre personne physique
et l’exécution d’une prestation. Ces trois critères sont définis dans le tableau
ci-dessous.
Qui ?/
Caractéristiques Explications
Quoi ?
• Exercice d’une direction, d’un commandement
donnant des instructions précises, des ordres, des
Autorité d’une
directives
personne L’employeur
• Avoir le pouvoir d’en contrôler l’exécution et de les
physique ou ou le patron
faire appliquer, notamment en prenant des sanctions
morale
et/ou en utilisant la coercition par exemple, et obtenir
le départ de quelqu’un dont on n’est pas satisfait
• Accepter d’exécuter une prestation, d’obéir et d’appli-
Soumission
quer les directives et instructions reçues, de recevoir
d’une autre
des ordres et des instructions Le salarié
personne
• Respecter une hiérarchie, une discipline, une organisa-
(physique)
tion, une collectivité de travail
Accepter d’accomplir et de réaliser une ou des tâches,
missions, réalisations, etc. :
• utiles et/ou profitables à celui ou celle à qui ils sont
destinés Le travail :
Exécution d’une
• et/ou qui représentent une valeur ajoutée certaine objet du
prestation
pouvant générer un profit contrat
Exemples : monter un système, conduire un véhicule,
concevoir un programme informatique, accueillir des
clients, préparer un repas, etc.
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I. Les bases du contrat de travail
Lien de subordination
Un contrat de travail est valide si la subordination est acceptée pleinement
et entièrement. Celui (ou celle) qui accepte de travailler dans le cadre d’une
relation de travail doit y consentir : personne ne peut être contraint à devenir
salarié contre son gré.
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I. Les bases du contrat de travail
19
I. Les bases du contrat de travail
Cette preuve est libre, elle peut donc se présenter sous la forme de témoi-
gnages, d’échanges de courriers, papiers ou électroniques, de SMS, d’un
constat d’huissier, etc.
L’employeur
Dans un contrat de travail, l’employeur est celui qui exerce l’autorité et donne
des tâches à accomplir contre paiement.
S’il n’y a pas de contrat de travail, nul ne peut se prévaloir de la qualité d’em-
ployeur ou s’en trouver qualifié.
Définition
Est employeur celui ou celle qui donne un travail à accomplir sous ses ordres
stricts.
20
I. Les bases du contrat de travail
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I. Les bases du contrat de travail
Pouvoirs et
Explications
obligations
Dans son entreprise, l’employeur jouit, vis-à-vis du salarié, de quatre pré-
rogatives essentielles qui, toutes, découlent du lien de subordination !
• Pouvoir de direction : l’employeur commande le salarié et dirige son
travail, le salarié doit alors se soumettre à cette autorité et accepter
d’exécuter les ordres et instructions reçues sans avoir le droit de les
contester et/ou de mal les appliquer ; l’employeur ne peut toutefois
pas abuser de ce droit (ex. : harcèlement)
• Pouvoir de surveillance : l’employeur a le droit de surveiller l’activité
de son salarié sur son lieu du travail, ceci peut se faire par plusieurs
moyens, dont l’informatique et/ou des caméras ; cependant, l’em-
ployeur doit préalablement demander des autorisations administratives
Pouvoirs
et informer des représentants du personnel et des salariés, de même il
doit respecter la vie privée de chacun
• Pouvoir disciplinaire : l’employeur peut sanctionner son salarié s’il
estime que celui-ci manque à ses devoirs et/ou exécute mal son travail,
mais il doit respecter une procédure encadrant la prise de la sanction et
être en mesure de démontrer son bien-fondé
• Pouvoir de gestion : l’employeur peut librement aménager les condi-
tions de travail de son salarié et lui proposer toutes les modifications du
contrat de travail qu’il estime nécessaires ; toutefois, il ne peut imposer
aucune modification sans obtenir le consentement du salarié, et les
conditions de travail ne peuvent être réaménagées de façon abusive
Dans ses rapports de travail avec le salarié, l’employeur est soumis à sept
obligations générales !
• Respect du droit du travail : l’employeur doit appliquer toutes les
règles issues du Code du travail, des conventions et accords collectifs
(dont ceux de l’entreprise), accords atypiques et usages
• Fournir au salarié des tâches/missions à accomplir et lui payer un
salaire en contrepartie
• Exécution de bonne foi du contrat de travail et de toutes ses clauses :
Obligations
l’employeur doit respecter toutes les dispositions du contrat de travail,
dont le paiement de la rémunération convenue
• Formation des salariés : l’employeur est tenu d’un devoir d’adaptation
constante des salariés aux évolutions de leurs postes, ainsi que d’un
devoir de maintien de leur employabilité (plan et actions de formation)
• Préservation de la santé et de la sécurité des salariés : l’employeur
doit garantir aux salariés des conditions de travail sans risque ni dom-
mage en matière de sécurité ou d’hygiène
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I. Les bases du contrat de travail
Pouvoirs et
Explications
obligations
• Respect des droits fondamentaux et libertés du salarié : l’employeur
doit respecter la vie privée du salarié, sa libre expression, ses opinions
politiques et religieuses, etc.
Obligations
• Respect de la dignité du salarié : l’employeur doit se garder de tout
comportement humiliant ou vexatoire vis-à-vis de son salarié ; il doit
également s’assurer que les salariés se respectent entre eux
• L’employeur peut voir mises en cause ses responsabilités civiles en cas
de non-respect de ses obligations liées au droit du travail, au contrat de
travail, à la formation des salariés, au respect des droits fondamentaux
et libertés du salarié, au respect de la dignité du salarié
• Exemple : un employeur poursuivi devant un conseil de Prud’hommes
pour non-paiement d’heures supplémentaires à un cadre dont la clause
de forfait-jours n’est pas valable
• Conséquence : l’employeur peut être condamné au paiement de
sommes diverses, dont des rappels de salaire et/ou des dommages et
intérêts au salarié, si ce dernier peut démontrer avoir subi un dommage
Responsabilités • L’employeur peut voir mises en cause ses responsabilités pénales en
cas de non-respect de ses obligations liées au droit du travail, à la pré-
servation de la santé et de la sécurité des salariés, au respect des droits
fondamentaux et libertés du salarié, au respect de la dignité du salarié
• Exemple : un employeur poursuivi devant un tribunal correctionnel
suite à un accident du travail ayant entraîné des dommages corporels
importants à un salarié du fait de l’absence d’un dispositif de protec-
tion pourtant obligatoire
• Conséquence : l’employeur peut être condamné au paiement d’amendes
et/ou à des peines de prison, voire au paiement de dommages et inté-
rêts au bénéfice du salarié, si ce dernier se porte partie civile
Le salarié
Le salarié est celui qui effectue une prestation de travail sur demande de
son employeur en contrepartie d’une rémunération. À la différence de l’em-
ployeur, le salarié est obligatoirement une personne physique. Cette nécessité
découle de la nature même du contrat et des rapports employeur/salarié, qui
impliquent un recrutement et une embauche de l’un par l’autre, une subor-
dination de l’un à l’autre, et l’exécution d’une prestation « individuelle » de
travail par l’un au service de l’autre.
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I. Les bases du contrat de travail
Définition
S’il n’y a pas de contrat de travail, nul ne peut se prévaloir de la qualité de
salarié. C’est parce qu’il y a contrat de travail qu’il y a salarié, peu importe la
forme et la nature de ce contrat (écrit, verbal, à durée indéterminée ou déter-
minée, etc.).
Droits et devoirs
En contrepartie de droits et garanties juridiques et sociales, le salarié est tenu
de respecter un certain nombre de devoirs vis-à-vis de son employeur. Ces
obligations proviennent :
ππ du droit du travail, avec des conventions et accords internationaux dont
la France est signataire (Code du travail, conventions et accords collectifs
dont ceux d’entreprise, accords atypiques, usages d’entreprise et engage-
ments unilatéraux de l’employeur) ;
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I. Les bases du contrat de travail
25
I. Les bases du contrat de travail
Le salarié est ainsi dans l’obligation de respecter ses devoirs. À défaut, il peut
être sanctionné par l’employeur qui peut user de son pouvoir disciplinaire.
Décision de
Explications
l’employeur
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I. Les bases du contrat de travail
Lien de subordination
La requalification en contrat de tra-
vail nécessite de prouver l’existence
d’une relation de dépendance entre
le prestataire et son client. Une rela-
tion d’affaires, de bénévolat ou de
travail sans rémunération peut ainsi
être transformée en contrat de tra-
vail lorsqu’elle recouvre ou dissimule
(si elle résulte d’un montage frauduleux) un lien de subordination entre :
ππ un prestataire dont le statut, dans la plupart des cas, est celui de travail-
leur indépendant (artisan, profession libérale, auto-entrepreneur, etc.) ou
autre (bénévole) ;
ππ un client et/ou bénéficiaire du travail accompli par le prestataire.
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I. Les bases du contrat de travail
Par un juge
La requalification d’une situation marquée, au départ, par l’absence de tout
contrat de travail résulte de la seule décision d’une autorité judiciaire.
Cette autorité peut alors être un juge du tribunal des affaires de la Sécurité
sociale, du conseil de Prud’hommes ou du tribunal correctionnel.
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I. Les bases du contrat de travail
Juridiction Circonstances
• Contrôle URSSAF et litige relatif à l’obligation pour un employeur de
procéder à l’affiliation d’un salarié + paiement de charges sociales sur
Devant le juge du salaire en cas d’existence d’un contrat de travail
TASS • Ici, c’est le client et/ou bénéficiaire de la prestation pouvant être
requalifiée en contrat de travail qui conteste la décision de l’URSSAF
et saisit le juge pour ne pas avoir à payer de charges
• Le prestataire (artisan, profession libérale, auto-entrepreneur, sta-
giaire, bénévole, etc.) estime avoir été employé dans les conditions
Devant le juge d’un contrat de travail
prud’homal • Ici, c’est le prestataire qui saisit le juge pour faire reconnaître l’exis-
tence d’un lien de subordination/contrat de travail et sa qualité de
salarié pour obtenir paiement de salaire, indemnités de rupture, etc.
• Suite à un contrôle de l’URSSAF ou de l’Inspection du travail, une
situation de travail dissimulé (fraude visant à ne pas appliquer le
Devant le juge Code du travail et celui de la Sécurité sociale) est suspectée
correctionnel • Ici, c’est le client et/ou bénéficiaire de la prestation qui doit se défendre
de l’accusation d’avoir voulu frauder en privant volontairement le pres-
tataire du bénéfice du contrat de travail et du statut de salarié
29
I. Les bases du contrat de travail
Dès lors que le juge constate l’existence d’un lien de subordination et procède
à la requalification, l’existence de ce contrat s’impose obligatoirement. La
requalification produit donc les effets suivants :
Travail dissimulé
La requalification en contrat de travail ne concerne pas uniquement des litiges
avec l’URSSAF ou avec un individu réclamant la qualité de salarié. Elle peut
aussi être liée à des circonstances où est suspectée l’existence du travail
dissimulé, c’est-à-dire la dissimulation d’emplois salariés.
Cette fraude peut en outre être détectée lors de contrôles de l’URSSAF et/ou
de l’Inspection du travail (voire de la police) et donne lieu à une condamna-
tion et des sanctions pénales.
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Dans ce tableau, quatre hypothèses de travail dissimulé pouvant entraîner une requalification en
contrat.
31
auto-entrepreneur
un commercial salarié, alors laborateur) et se décide nière par la direction et
• Le chantier est visité par
que sa convention de stage à réclamer un statut de se décide à réclamer un
l’URSSAF qui considère que le
ne le prévoit pas expressé- salarié au moment de la statut de salarié estimant
contrat de sous-traitance dissi-
ment : il ne perçoit aucune séparation d’avec son avoir été employé
mule un contrat de travail
commission époux
Procédures de requalification
• Redressement de l’URSSAF • un salarié bénéficiaire d’un contrat de travail et des garanties afférentes
notifié à l’entreprise visant à
obtenir le paiement des cotisa-
tions afférentes à l’emploi d’un
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salarié + pénalités diverses
• Renvoi devant un tribunal
correctionnel suite à une Condamnation de l’employeur au paiement :
décision du procureur et risque • des salaires, commissions, remboursements de frais, etc. afférents à la période où
de condamnation pour délit de ont été constatées l’existence et l’exécution d’un contrat de travail
travail dissimulé • des charges sociales et taxes sur salaires et éléments de salaire à l’URSSAF et au
FISC
• éventuellement, de toutes les indemnités liées à la rupture d’un contrat de travail
notamment si, au moment du procès ; le demandeur (ayant acquis le statut de
salarié par voie judiciaire) n’a plus de lien avec celui qui est réputé avoir été son
employeur et donc se trouve dans une situation similaire à un licenciement
I. Les bases du contrat de travail
33
I. Les bases du contrat de travail
34
I. Les bases du contrat de travail
35
I. Les bases du contrat de travail
ü Forme habituelle
du contrat à temps
partiel* : liberté X Du fait
ü Forme
Temps totale de conclu- de l’ab- X Du fait de l’absence
plus rarement
partiel sion (ni conditions sence d’aide d’aide spécifique
utilisée
spécifiques ni cas spécifique
de recours prévus
par la loi)
Avantages et inconvénients
En dehors des besoins de l’entreprise en termes de main-d’œuvre, com-
pétences et disponibilité, l’employeur embauche aussi en considération de
contraintes juridiques et gestionnaires.
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I. Les bases du contrat de travail
Juridique :
• souvent difficile à rompre pour cause de
procédure complexe et de motifs à trouver
en cas de licenciement
• risque de procès liés à la contestation du
licenciement
Ressources humaines :
Juridique : • nécessité d’envisager une collaboration
• facile à conclure et à à long terme, dont l’obligation de finan-
rédiger (sauf clauses cer une masse salariale constante et/ou
particulières) croissante
Temps
• liberté de recours et • coûts fixes à moyen et long terme dus au
complet
d’utilisation maintien du salaire en cas de maladie/
Ressources humaines : maternité, à la progression du salaire, à
• pérennité de l’emploi l’ancienneté et l’acquisition de droits, à la
permettant une bonne formation
connaissance d’une entre- • absence de longue durée et gestion du rem-
prise, de ses produits et de placement, adaptation du salarié à l’évolu-
sa culture tion de son emploi, gestion prévisionnelle et
• évolution de carrière sur le prévention des licenciements
long terme et développe- • coût de la rupture si le salarié est ancien,
ment des potentiels et/ou licenciement collectif (plan de sauvegarde
du savoir-faire de l’emploi)
• fidélité et dévouement à Idem que ci-dessus sauf :
une entreprise • d’un point de vue juridique, difficultés
• gestion flexible et adap- rédactionnelles lors de la conclusion du
tation des horaires à une contrat nécessitant prudence et vigilance du
activité limitée ou en fait de mentions obligatoires
baisse (si temps partiel) • d’un point de vue RH, difficulté de ges-
Temps
tion des horaires (calendrier de répartition,
partiel
modification), des heures complémentaires
(limites d’utilisation), des priorités d’accès
au temps complet, des insatisfactions du
personnel quant aux horaires ou à l’accès
au temps complet ; et obligation de rendre
compte aux représentants du personnel
37
I. Les bases du contrat de travail
38
I. Les bases du contrat de travail
ΔΔ Réponse de Pierrot
Il faut faire valoir le premier contrat si celui-ci est plus favorable : le contrat
signé des deux parties engage les deux parties (lettre recommandée avec
accusé de réception lui demandant la régularisation avec une copie du
contrat.).
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I. Les bases du contrat de travail
ΔΔ Réponse de Yangil
La période d’essai (elle devrait être de deux mois si vous n’êtes pas cadre)
sert justement à « prendre la température » d’un côté comme de l’autre.
D’une entreprise à une autre (même secteur d’activité), cela n’est pas pareil,
et ni lui ni vous ne pouvez le deviner à l’avance.
Votre contrat semble parfaitement valide : vous l’avez signé (il faut toujours
prendre le temps de lire avant de signer).
Le salaire et les avantages que vous citez ne montrent rien d’illégal : vous
pourriez être payée au SMIC même avec un doctorat et 20 ans d’expérience.
C’est à vous d’accepter ou de refuser les conditions d’embauche (je veux
dire que diplômes et expériences ne vous donnent pas de droits spéciaux).
Vous pouvez toutefois rompre votre période d’essai en respectant un « délai
de prévenance » (de 24 h si vous avez moins d’un mois de présence effec-
tive, et de 48 h au-delà).
Dans ce cas, prévenez votre patron par lettre recommandée avec AR (puisque
la confiance semble être rompue entre vous). Ainsi, vous garderez vos droits
d’indemnisation à Pôle Emploi.
Autre solution : renégociez votre contrat avec lui tant que vous êtes en
période d’essai. Si votre période d’essai est terminée, évitez la démission qui
vous ferait perdre votre indemnisation à Pôle Emploi pendant quatre mois…
40
I. Les bases du contrat de travail
41
I. Les bases du contrat de travail
En effet, sauf cas particulier des grandes agglomérations (Paris, par exemple),
l’employeur ne peut prendre en charge, en franchise fiscale ou sociale, le
déplacement domicile/travail de son salarié.
ΔΔ Réponse de Procédurière
Non, le Code du travail ne prévoit pas de congé exceptionnel pour ce motif.
ΔΔ Réponse de Gédé
Certaines conventions collectives prévoient des jours de congé pour enfant
malade. Mais cela ne vaut que pour ses propres enfants.
ΔΔ Réponse de Costes
Votre préavis ne commencera qu’à votre retour en poste.
ΔΔ Réponse de Tyfleurs
En CESU, c’est un CDD à temps complet, mais pour six mois, soit un CDD
avec des dates de début et fin exactes.
42
I. Les bases du contrat de travail
ΔΔ Réponse de Costes
Qu’il prouve ses dires par un article du Code du travail ou dans la loi Aubry 2,
ou dans l’accord de branche, ou encore dans votre Convention collective. Et
souhaitez-lui bon courage dans cette démarche, car il fera cette recherche
en vain.
Son refus ne se base sur aucun texte réglementaire. Menacez-le d’en référer
à l’Inspection du travail.
43
II.
Les CDI et CDD
44
II. Les CDI et CDD
Le Code du travail réserve aux seuls CDI les embauches destinées aux emplois
stables et permanents dans l’entreprise. En effet, il prévoit que le CDD ne
peut pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente
de l’entreprise et est réservé aux seules situations où l’entreprise doit faire
face à un besoin ponctuel de main-d’œuvre supplémentaire pour réaliser une
tâche précise et temporaire.
Tout CDD (ou contrat d’intérim) conclu à la place d’un CDI est obligatoire-
ment requalifié en CDI suivant une procédure judiciaire spécifique devant le
conseil de prud’hommes : cette requalification s’accompagne d’une indem-
nisation financière au bénéfice du salarié indûment embauché. Cela peut
donner lieu à des poursuites et sanctions pénales (amende de 3 750 €).
Principe
Le contrat de travail à durée indéterminée peut être rompu à tout moment : il
ne prévoit pas de calendrier. Au moment de sa conclusion, il n’indique donc ni
sa date de fin ni une durée minimale ou maximale (à la différence du CDD).
Le CDI peut dans ce cas être rompu à tout moment par chacune des parties
qui le signe et/ou en exécute les obligations : un employeur ou un salarié. Les
modalités de rupture peuvent alors varier :
ππ Si c’est l’employeur qui rompt le CDI, il doit procéder par voie de licencie-
ment ou de mise à la retraite.
ππ Si c’est le salarié qui rompt le CDI, il doit démissionner, partir à la retraite
ou encore prendre acte de la rupture de son contrat.
45
II. Les CDI et CDD
Formalisme
Le Code du travail ne rend pas l’écrit obligatoire, mais la rédaction d’un
document s’impose autant par nécessité que par exigence de la convention
collective.
Un CDI peut être verbal et/ou découler d’une situation de fait, c’est-à-dire de
l’existence d’un lien de subordination mettant en présence un employeur qui
fournit et contrôle l’accomplissement de tâches par un salarié qui les accepte
contre rémunération. Lorsqu’aucune trace écrite n’existe, c’est donc à la per-
sonne qui demande la reconnaissance de l’existence d’un CDI d’en rapporter
la preuve ; particulièrement lorsque se pose la question de la requalification
d’une forme de collaboration (travail indépendant, bénévolat, stage, etc.) en
relation de travail.
L’écrit est donc indispensable pour bien fixer, décrire et rendre opposables
aux parties certains détails essentiels des clauses telles que la durée, les
conditions de renouvellement ou de dispense, l’indication du montant
d’une contrepartie financière, la période d’essai ou l’engagement de non-
concurrence, etc.
46
II. Les CDI et CDD
Mentions Objet
Durée des délais de Indication des délais de préavis à observer en cas de licenciement,
préavis démission, départ ou mise à la retraite
47
II. Les CDI et CDD
Formalités d’embauche
Même si l’embauche sous CDI n’impose pas la formalité de l’écrit à l’em-
ployeur, elle entraîne néanmoins l’accomplissement de certaines démarches :
Contrairement aux autres types de contrat de travail, le CDD n’est pas d’uti-
lisation libre pour l’employeur. Il ne peut y recourir que si son entreprise
rencontre des événements, conjonctures et épisodes correspondant stricte-
ment à des cas prévus et autorisés par le Code du travail.
CDD autorisés
Le tableau de la page suivante présente les différentes circonstances permet-
tant le recours à un CDD par un employeur.
48
CDD autorisés
• Cas où un salarié est absent de son poste pour cause de s uspension de son contrat de tra-
vail, de mutation provisoire ou de passage temporaire à temps partiel : maladie, maternité,
congé à titre divers, départ en formation, etc., affectation provisoire sur un autre poste,
congé parental à temps partiel, congé de présence parentale, congé pour création d’entre-
prise, etc.
• Possibilité d’opérer des remplacements dits « en cascade » ou « en chaîne » : un (pre-
Remplacement d’un mier) salarié absent de son poste est remplacé par un (deuxième) salarié appartenant déjà à
salarié absent l’entreprise et muté et affecté provisoirement sur le poste de l’absent ; ce (deuxième) salarié
49
muté provisoirement est lui-même remplacé par un (troisième) salarié embauché, lui, sous
CDD
• Remplacement « partiel » d’un salarié est admis, ce qui correspond au cas où le salarié
embauché sous CDD n’occupe qu’une partie des fonctions de l’absent (ex. : ingénieur en
charge de missions de mise au point et de management d’un service r emplacé par un techni-
cien qui ne s’occupe que de la mise au point)
chef d’entreprise, de
vité de l’entreprise
son conjoint ou d’un
• un associé, à la condition que celui-ci soit non salarié et appartienne à une société civile pro-
associé
fessionnelle, une société civile de moyens, une société d’exercice libérale
Ceci concerne aussi le chef d’une exploitation agricole, son associé, un aide familial ou le
conjoint-collaborateur
CDD pour faire face à une variation d’activité*
Situation où l’entreprise connaît une augmentation de sa charge de travail qu’elle ne peut trai-
ter et absorber avec son effectif habituel, par exemple :
• hausse imprévue de l’activité d’une station-service sur une autoroute due à la période estivale
50
• période des soldes marquée par une affluence de clients plus importante que prévu
Accroissement
• période des achats de fin d’année pour les grands magasins, etc.
temporaire de l’activité
L’accroissement temporaire doit être limité dans le temps, exceptionnel et sans lien avec le
de l’entreprise
cours normal et permanent de l’activité de l’entreprise ou son fonctionnement habituel :
• une entreprise spécialisée dans l’organisation de manifestations cycliques (salons annuels) ne
peut utiliser de CDD conclus pour ce motif
• idem pour la création d’un nouvel établissement ou l’ouverture d’un nouveau magasin
Situation visant des travaux ponctuels sans lien avec le « cœur de métier » de l’entreprise et/
ou des travaux temporaires nécessitant une compétence que l’entreprise ne possède pas en
Nécessité de faire
interne telle que :
exécuter une tâche
• l’informatisation d’un service
occasionnelle
• la réalisation d’un audit
précisément définie
• la réalisation d’une traduction en langue étrangère d’un livret d’explications accompagnant
une machine, etc.
* Impossible dans les entreprises ayant procédé à des licenciements économiques dans les six mois précédant l’em-
bauche sous CDD.
Cas de recours prévus
Circonstances de fait
par le Code du travail
Situation visant des marchés :
Commande • à ou pour l’étranger
exceptionnelle à • qu’il n’est pas possible de satisfaire avec l’effectif et/ou les compétences habituellement dis-
l’exportation ponibles dans l’entreprise
II. Les CDI et CDD
51
de l’activité de l’entreprise
• La liste du Code du travail est limitative et l’employeur qui embauche sous « CDD d’usage »
doit impérativement avoir une activité principale correspondant aux activités visées par la loi
Précarité admise de
• L’employeur doit pouvoir démontrer que les fonctions à pourvoir sous CDD sont considé-
certains emplois
II. Les CDI et CDD
rées comme précaires par un usage professionnel sans être rattachées au niveau habituel de
et/ou métiers dans
l’activité
certains types de
• Par exemple « extras » dans l’hôtellerie-restauration : embauche sous CDD valable pour
secteurs d’activité
un pâtissier dans un restaurant où est organisé un banquet de famille exceptionnel, mais
embauche sous CDD non valable pour une femme de chambre qui travaille plusieurs années
de suite pendant toute la saison
Situation où une entreprise a une activité en tout ou partie saisonnière, c’est-à-dire une acti-
vité qui :
• est cyclique et donc dépend du rythme des saisons naturelles (été, hiver, etc.) ou de celles
52
liées aux habitudes des consommateurs, aux contraintes organisationnelles, techniques, éco-
nomiques, etc.
• génère des tâches spécifiquement liées à la saisonnalité et ne durant pas toute l’année, donc
limitées à quelques semaines ou mois
• par exemple, la cueillette de fruits, l’animation estivale dans un club de vacances, le service
Emplois à caractère dans un bar situé dans une station balnéaire
saisonnier
• Les CDD saisonniers peuvent être conclus durant plusieurs saisons avec une même personne
suivant la clause du contrat et/ou le contenu de la convention collective applicable ; cepen-
dant, si la reconduction est systématique pendant de longues années, le CDD peut être
requalifié d’emploi permanent sous CDI
• Le caractère cyclique de l’activité est impératif pour que l’embauche sous CDD soit valable ;
il doit dépendre des faits et non de l’appréciation de l’employeur (ex : pas de « CDD saison-
nier » valable pour un professeur qui enseigne sans interruption pendant toute l’année sco-
laire, peu importe les coupures dues aux vacances)
Cas de recours prévus
Circonstances de fait
par le Code du travail
II. Les CDI et CDD
53
Dispositifs de lutte • d’insertion professionnelle
contre le chômage • de réinsertion professionnelle
L’embauche sous ces types de contrats s’accompagne d’aides et dérogations réglementaires à
la rigueur du régime légal du CDD favorables à l’entreprise
Situation où l’entreprise embauche une personne sous CDD afin de lui permettre d’acquérir
Complément de for-
une pratique professionnelle pendant une période de temps donnée ; ceci concerne essentiel-
mation professionnelle
lement des diplômés d’un certain niveau et les chercheurs
Retour à l’emploi des Objectif : rouvrir les portes de l’entreprise aux chômeurs de plus de 57 ans et leur permettre
séniors d’acquérir des droits à retraite par voie de cotisations
II. Les CDI et CDD
CDD interdits
Le Code du travail prévoit des interdictions d’utilisation du CDD, certaines
peuvent toutefois bénéficier de dérogations. Pour connaître les cas autorisant
la pratique d’un CDD, reportez-vous au tableau ci-dessous.
ππ les contrats à terme précis, dont la date de fin est connue au moment de
leur conclusion et dont la durée est clairement quantifiée ;
ππ les contrats à terme imprécis, dont la date de fin n’est pas connue au
moment de leur conclusion et qui indiquent seulement une durée mini-
male d’exécution.
54
II. Les CDI et CDD
Le CDD à terme précis représente la majorité des embauches sous CDD. Il est
utilisé par l’employeur lorsque celui-ci connaît à l’avance la durée précise de
la collaboration en fonction de son besoin et est capable de fixer, au jour près,
une date de commencement et une date de fin au contrat qu’il conclut.
Modalités Explications
Notez par ailleurs que si un CDD est exécuté en totalité à l’étranger, sa durée
maximale est de 24 mois. Si c’est le salarié embauché qui est étranger, ça
n’est pas la durée maximale du motif de recours qui s’applique, mais celle de
l’autorisation de travail donnée par la Préfecture, même si elle est inférieure à
celle du motif.
55
II. Les CDI et CDD
Commande exceptionnelle à
24 mois
l’exportation
56
II. Les CDI et CDD
Modalités Explications
• Remplacement du salarié absent, dont celui passant à temps partiel
(ex. : mi-temps thérapeutique), chef d’entreprise/chef d’exploitation,
Cas légaux
etc., salarié déjà recruté, mais indisponible
• Contrats saisonniers, à usage professionnel, de vendanges
• Sa durée minimale (exprimée en jours, semaines, mois, années plus
rarement)
• Le fait qu’au-delà de cette durée minimale, la fin effective du contrat
résultera de la réalisation de la mission ou de la survenue d’un événe-
ment (ex. : une salariée enceinte pouvant prendre un congé paren-
Mentions du CDD
tal) ; la date de fin à mentionner correspondra au moment où la sala-
riée sera effectivement de retour dans l’entreprise après avoir épuisé
toutes ses périodes de congés divers
• Important : si ces deux éléments ne sont pas mentionnés, le contrat
peut être requalifié en CDI
• La durée minimale du CDD à terme imprécis n’est pas légalement
quantifiée
Durée minimale • Certaines conventions collectives peuvent donner une indication,
mais sa fixation et sa quantification dépendent uniquement du
contenu du contrat et de la volonté des parties signataires
• En cas de litige, c’est à l’employeur d’apporter la preuve de la réali-
sation de l’événement provoquant la fin du CDD à terme imprécis
• Ce type de litiges survient généralement quand un employeur (fai-
sant face à une absence de longue durée de plusieurs années) consi-
dère que le CDD est fini, alors que l’absence de la personne rempla-
cée dure encore et que son contrat de travail n’a pas été rompu
• C’est le revers de la médaille pour l’employeur : en cas d’indispo-
Litiges
nibilité de longue durée de la personne remplacée, le CDD à terme
imprécis de son/sa remplaçant(e) continue à durer jusqu’à la rupture
effective du CDI de ladite personne absente
• Si pour une raison ou pour une autre, l’employeur veut stopper le
CDD conclu pour le remplacement, il doit se situer alors dans un des
cas permettant la rupture anticipée du CDD, y compris par voie de
négociation avec la personne assurant le remplacement
• Certains CDD saisonniers à terme imprécis peuvent être renouve-
lés : ce renouvellement n’est pas immédiat, mais concerne la saison
Renouvellement
suivante
• Les autres CDD à terme imprécis ne peuvent pas être renouvelés
57
II. Les CDI et CDD
Bon à savoir : pour éviter toute ambiguïté, il est préférable de prévoir cette
faculté dans le contenu même du CDD lors de sa rédaction.
Formalisme
Le Code du travail rend obligatoire la rédaction d’un CDD par écrit, qui com-
porte impérativement des clauses et mentions spécifiques. Compte tenu de sa
nature de contrat d’« exception » par rapport au CDI, le CDD soumet l’em-
ployeur à un formalisme lourd, voire complexe, notamment avec l’obligation
d’indiquer le motif précis de recours au CDD. Ces conditions sont impératives,
leur non-respect pouvant entraîner des sanctions pour l’employeur, dont la
requalification du CDD en CDI. De plus, il doit être écrit et ne peut en aucun
cas être seulement verbal. Si tel n’est pas le cas, il est considéré comme ayant
été conclu à durée indéterminée sans que l’employeur ne puisse ni invoquer
la volonté des parties, dont l’accord du salarié, ni prouver la durée déterminée
par n’importe quel autre moyen de preuve.
Attention : le salarié, lui, peut rapporter la preuve qu’un contrat conclu verba-
lement l’a été à durée déterminée.
58
II. Les CDI et CDD
Mentions Objet
• Nom+ adresse + n° URSSAF de l’employeur
Identité
• Nom+ adresse du salarié
des parties
• S’il s’agit d’un salarié étranger hors UE : mention et n° des titres séjour/
signataires
travail
• Raison pour laquelle le CDD a été conclu : par exemple, remplacement
de M/Mme […] exerçant habituellement la fonction de […] avec la
qualification de […] absent(e) du […] au […] pour cause de maladie ;
ou accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise dû à un surcroît
momentané d’affluence de la clientèle en raison des soldes d’hiver
Motif/cas de • La mention du motif doit être précise : une mention générale et/ou ne
recours mettant pas en valeur un des cas de recours prévus par la loi provoque
notamment la requalification du CDD en CDI, en cas de remplacement
d’un salarié absent, il faut que le CDD vise le nom et la qualification de
la personne remplacée ; pour la même raison, un CDD ne peut pas indi-
quer plusieurs motifs à la fois, car un CDD ne peut être conclu que pour
un seul motif
S’il est à terme précis, le contrat fait état de :
• sa durée totale initiale exprimée en nombre de jours, semaines, mois
(année, plus rarement)
• sa date de commencement
• sa date de fin
• sa faculté d’être renouvelé
Durée du S’il est à terme imprécis, le contrat fait état de :
contrat • sa durée minimale exprimée en nombre de jours, semaines, mois (année,
plus rarement)
• la nature de l’événement qui doit marquer et entraîner sa fin (ex. :
retour effectif en fonctions d’un salarié absent)
L’absence de mention de la durée totale, des dates de commencement et
fin, de la durée minimale et de l’événement entraînent la requalification du
CDD en CDI
59
II. Les CDI et CDD
Mentions Objet
• Double référence : nature du poste occupé (ex. : juriste), catégorie
d’emploi et classification (coefficient) en rapport avec le poste occupé
• Il faut également indiquer si le poste présente des risques particuliers
Fonctions pour la santé et la sécurité du salarié, ainsi que la formation s’y
occupées rapportant
• Si le CDD est conclu pour assurer un complément de formation profes-
sionnelle, il faut mentionner la nature des activités en rapport avec cette
formation
Période d’essai Durée et conditions de déroulement et renouvellement
État de la rémunération servie par l’employeur : montant et détail complet
Rémunération
des différents éléments servis, dont primes et accessoires de salaire
Convention Indication des accords collectifs applicables à la relation (niveau branche
collective et/ou entreprise)
Protection Indication des nom et adresse de la caisse de retraite et de l’organisme de
sociale prévoyance, le cas échéant
• D’autres clauses peuvent être ajoutées par l’employeur (lieu de travail,
confidentialité, etc.)
• Si le CDD appartient également à une catégorie de contrat ayant des
clauses spécifiques obligatoires pour une raison autre que sa durée, ces
clauses se rajoutent et se cumulent avec celles propres au CDD
Autres clauses
• Exemple : clauses obligatoires propres au contrat de travail à temps par-
possibles
tiel si le CDD est aussi à temps partiel, ou celles propres à une mission
effectuée à l’étranger (devise servant au paiement du salaire + condi-
tions de rapatriement)
• Si une convention collective impose des clauses, il faut également les
intégrer
60
II. Les CDI et CDD
La transmission hors délai du contrat équivaut à une absence d’écrit donc à une
requalification du CDD en CDI. À noter que si la notion d’embauche renvoie à
la date de signature du CDD, le décompte en jours ouvrables implique que tous
les jours de la semaine soient inclus dans le décompte, dimanche excepté, et
que le jour de l’embauche ne sert pas de point de départ au décompte.
Bon à savoir : une convention collective peut prévoir des durées moindres ; si
c’est le cas, seules ces durées s’appliquent. Par ailleurs, les durées maximales
possibles incluent le renouvellement de la période d’essai.
61
II. Les CDI et CDD
62
II. Les CDI et CDD
63
Le tableau ci-dessous présente un récapitulatif non exhaustif des cas d’information, de consultation
et/ou de demande d’avis des représentants du personnel pour des embauches en CDD.
X X
nelle à l’export comité d’entreprise)
Recours au CDD
Double information +
pour remplacement
consultation (en l’absence Double information +
d’un salarié partant
de comité d’entreprise) consultation sur la sup-
définitivement de X X
sur la suppression de pression de poste et le
l’entreprise avant la
poste et le recours au recours au CDD
suppression de son
CDD
poste
64
Recours au CDD
Information + consul-
pour accroissement
tation (en l’absence de Information + consultation
temporaire d’activité
comité d’entreprise) si si conclusion d’un CDD
sur des postes précé- X X
conclusion d’un CDD (pour une durée max. :
demment supprimés
(pour une durée maxi. : 3 mois)
pour cause de licen-
3 mois)
ciement économique
Information sur :
• le nombre de salariés
Information (en l’absence
sous CDD mois par
Information de comité d’entreprise)
mois ;
périodique sur :
• les motifs de recours ;
trimestrielle • le nombre de salariés X X
• le nombre de journées
(entreprises de sous CDD mois par
de travail effectuées par
300 salariés et plus) mois ;
les salariés sous CDD au
• les motifs de recours ;
cours des deux derniers
trimestres ;
Motifs de saisine Délégués du personnel Comité d’entreprise CHSCT Syndicats
• le nombre de journées
de travail effectufées
par les salariés sous
• bilan des embauches
Information CDD au cours des deux
sous CDD faites pour
périodique derniers trimestres ;
II. Les CDI et CDD
65
tation (en l’absence de Information + consultation
salariés sous CDD sur la liste des
comité d’entreprise) sur sur les modalités de l’infor- X
affectés à des postes postes (contenu),
les modalités de l’infor- mation et de la formation
présentant des risques les modalités de
mation et de la formation
particuliers l’information et de
la formation à la
sécurité
X
Triple information +
consultation (en l’absence Triple information + consultation sur : Communication aux
Formation des salariés délégués syndicaux
de comité d’entreprise) • le bilan des actions de formation à la sécurité
(dont ceux sous CDD) des documents sur
sur : du plan de formation de l’année N-1
à la sécurité dans le le bilan année N-1,
• le bilan des actions de • le point sur les actions de formation à la
cadre du programme le point sur les
formation à la sécurité sécurité en cours et en lien avec le plan de
de formation annuelle actions en cours
du plan de formation formation de l’année N
de l’année N-1 année N, le pro-
gramme des actions
Motifs de saisine Délégués du personnel Comité d’entreprise CHSCT Syndicats
II. Les CDI et CDD
66
X Communication aux
délégués syndicaux
des documents sur
Information (en l’absence
le bilan du nombre
de comité d’entreprise)
Information sur : de CDD + motif de
Négociation annuelle sur :
• les négociations en cours recours année N-1
obligatoire sur les • les négociations en
• le résultat des X et année N, le
salaires, emploi, etc. cours
négociations nombre de journées
• le résultat des
de travail effectuées
négociations
par les salariés sous
CDD en année N-1
et année N
II. Les CDI et CDD
67
II. Les CDI et CDD
Cas Explications
Certaines conventions • Le dispositif prévu par la convention collective s’impose à
collectives peuvent l’employeur
prévoir un dispositif • Exemple : dans le cadre des contrats et emplois saisonniers,
particulier contrats d’usages ou de vendanges
Un mois avant la date de fin du CDD, l’employeur doit saisir
terme précis
soumis à un statut si le CDD prend fin alors qu’il comporte une clause et/ou un
particulier pour ce engagement de renouvellement, l’employeur doit :
qui concerne leur • informer et consulter le comité d’entreprise (ou à défaut, les
terme délégués du personnel) sur les raisons du non-renouvellement
• demander une autorisation de non-renouvellement (et donc
de fin immédiate) du CDD à l’inspecteur du travail (courrier
en recommandé avec AR + communication du PV de réu-
nion du comité d’entreprise ou à défaut des délégués du
personnel)
68
II. Les CDI et CDD
Cas Explications
Fin de la
N/A
période d’essai
Pour la rupture anticipée du CDD d’un représentant du personnel pour
faute grave, l’employeur doit :
• informer et consulter le comité d’entreprise (ou à défaut, les délégués du
Faute grave du
personnel) sur les raisons du non-renouvellement
salarié sous
• demander une autorisation de non-renouvellement (et donc de fin
CDD
immédiate) du CDD à l’inspecteur du travail (par voie de courrier en
recommandé avec AR + communication du PV de réunion du comité
d’entreprise ou à défaut des délégués du personnel)
Force majeure N/A
Saisine du conseil de Prud’hommes afin d’obtenir du juge la rupture du
Résiliation
contrat en cas d’impossibilité de reclassement d’un salarié sous CDD suite à
judiciaire
inaptitude pour cause d’accident du travail ou de maladie professionnelle
De son côté, le salarié peut rompre le CDD avant terme s’il trouve, dans une
autre entreprise, une embauche sous CDI. Il doit toutefois observer une période
de préavis après avoir prévenu son employeur. Le salarié doit aussi fournir la
preuve qu’il a été embauché sous CDI (promesse d’embauche, lettre d’enga-
gement, etc.). Et sa période de préavis ne peut excéder deux semaines, sachant
qu’elle se calcule sur la base suivante : un jour par semaine compte tenu de la
durée totale du CDD – renouvellement inclus – s’il a été conclu avec un terme
précis, ou de la durée déjà effectuée s’il a été conclu avec un terme imprécis.
À noter : salariés sous CDD et employeur peuvent aussi s’entendre pour rompre
le CDD avant terme via un accord commun de rupture anticipée sous forme de
protocole d’accord écrit.
CDD successifs
Le Code du travail restreint l’utilisation successive de plusieurs CDD avec le
même salarié et/ou sur le même poste en imposant un délai d’attente avant
tout nouveau contrat. Dans la plupart des cas, le Code du travail interdit la
69
II. Les CDI et CDD
ππ nouvelle absence du salarié sous CDI remplacé par un salarié sous CDD ;
ππ remplacement du chef d’entreprise, de son conjoint, d’un associé, d’un
chef d’exploitation agricole ;
ππ nécessité d’exécuter des travaux urgents liés à la sécurité ;
ππ CDD destiné à pourvoir un emploi saisonnier ou un emploi hors CDI du
fait d’un usage professionnel ;
ππ rupture anticipée du CDD en cours par le salarié ;
ππ refus du renouvellement de son CDD en cours par le salarié.
70
II. Les CDI et CDD
À noter : dans certains cas, l’employeur peut faire se succéder deux CDD sans
aucun délai d’interruption à respecter. On peut notamment citer le cas d’un
remplacement d’un salarié absent par un salarié sous CDD, d’un CDD destiné à
pourvoir un emploi saisonnier ou un emploi hors CDI du fait d’un usage pro-
fessionnel.
71
II. Les CDI et CDD
72
II. Les CDI et CDD
73
II. Les CDI et CDD
Sanctions
Comportement sanctionné : violation des
dispositions légales relatives… Première
Récidive
condamnation
Aux cas de recours au CDD
À la fixation d’un terme au CDD (si terme
précis)
À la fixation d’une durée minimale et de
conditions d’achèvement (si terme imprécis)
Au renouvellement du contrat
À la durée maximale du CDD
À l’utilisation successive du CDD (sans respect
du délai d’attente)
À la motivation du contrat (défaut de motif)
• Amende de
7 500 €
Au formalisme (absence de contrat écrit et/ou • Emprisonnement
signé) de 6 mois
À la transmission du CDD au salarié (délai
maxi. de 2 j) Amende de
Non-respect du principe d’égalité de 3 750 €
rémunération entre salarié sous CDD et sous
CDI pour l’exercice des mêmes fonctions
Défaut d’information/consultation des
représentants du personnel sur les points
relevant de leur compétence en matière de
CDD (sauf compétence spécifique du CHSCT
visée ci-après)
Défaut d’établissement de la liste des postes
à risques particuliers – défaut d’information/
formation des salariés sous CDD exposés à ces • Amende de
risques 9 000 €
Défaut de consultation du CHSCT sur liste des • Emprisonnement
postes à risques particuliers et/ou l’informa- de 1 an
tion/formation des salariés sous CDD exposés
à ces risques
74
II. Les CDI et CDD
Principe
Le CDD à objet défini appartient à la catégorie des CDD à terme imprécis :
c’est la survenue d’un événement qui provoque sa fin et non pas l’écoule-
ment d’une durée.
Ainsi, c’est l’existence d’un projet à mener à bien qui motive et rend licite
l’utilisation de cette forme de CDD. Ce dernier doit d’ailleurs présenter
cinq caractéristiques :
Salariés concernés
Contrairement au CDD classique qui est à vocation universelle, le CDD à
objet défini est réservé uniquement à l’embauche de salariés classés dans les
catégories conventionnelles des ingénieurs et cadres.
75
II. Les CDI et CDD
Modalités
C’est un contrat d’exception dont la mise en place et l’utilisation sont subor-
données à la conclusion d’un accord collectif. Il est soumis aux règles et
grands principes régissant le CDD de droit commun, mais il est aussi soumis à
des règles particulières, énoncées dans le tableau ci-dessous.
Dispositions Contenu
Clauses obligatoires :
Obligation d’embaucher • celles du CDD de droit commun
par voie de contrat écrit • les siennes propres
• l’impossibilité de procéder à son renouvellement
76
II. Les CDI et CDD
Dispositions Contenu
Ce contrat prend fin :
• en même temps et à cause de la fin du projet pour lequel il
a été conclu
• sous réserve de la notification au salarié (par l’employeur)
Modalités spécifiques
de la survenue de cet événement deux mois, au minimum,
de rupture adaptées à sa
avant l’échéance
nature
• de façon anticipée par décision, ou de l’employeur, ou du
salarié, découlant d’une raison réelle et sérieuse, et ceci à
échéance fixe, soit au bout de 18 mois, soit à la date du
second anniversaire de sa conclusion
• Si le contrat est rompu de façon anticipée par l’employeur
Versement, par l’em- • Si le contrat ne se poursuit pas et ne se transforme pas en
ployeur au salarié, d’une CDI au moment de sa fin
indemnité de fin de contrat • D’un montant = 10 % de la rémunération totale brute per-
çue par le salarié depuis le début du contrat
Contenu
En plus de toutes les mentions existant dans le droit commun, d’autres clauses
peuvent être rajoutées par l’employeur (lieu de travail, confidentialité, etc.).
Si le CDD appartient aussi à une autre catégorie de contrat ayant des clauses
spécifiques obligatoires pour une raison autre que sa durée, ces clauses se
rajoutent et se cumulent avec celles propres au CDD (par exemple : clauses
obligatoires propres au contrat de travail à temps partiel si le CDD est aussi à
temps partiel, clauses obligatoires propres à une mission effectuée à l’étran-
ger, etc.).
Enfin, si une convention collective impose des clauses, il faut également les
intégrer.
77
II. Les CDI et CDD
Dans ce tableau, retrouvez tout ce que doit comporter le CDD à objet défini.
Mentions Objet
Le contrat mentionne :
• le droit pour chaque partie de rompre le contrat de façon anticipée
Rupture
pour une raison réelle et sérieuse
anticipée
• le moment où ce droit peut-être exercé
• le formalisme de notification de cette rupture
Le contrat indique :
Indemnité de fin
• les conditions de versement de l’indemnité
de contrat
• le montant de l’indemnité
78
II. Les CDI et CDD
79
II. Les CDI et CDD
ΔΔ Réponse de Costes
Sauf accord de branche antérieur au 27 juin 2008 et à la loi de moderni-
sation, les durées maximales des périodes d’essai sont effectivement fixées
par le Code du travail ou les conventions collectives (vérifiez donc votre
convention collective).
Pour un CDD, la période d’essai maximale de deux semaines s’applique aux
contrats de six mois ou moins ; par contre, elle est d’un mois si le contrat est
plus long (article L.1242-10 du Code du travail).
Si, effectivement, votre période d’essai était trop longue eu égard à la loi,
vous pouvez attaquer aux Prud’hommes votre employeur pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse. La jurisprudence, notamment en Cassation,
étant assez claire sur ce sujet.
ΔΔ Réponse de Costes
Je suppose que c’est un emploi « obligé » par Pôle Emploi ?
Dans ce cas, demandez à l’employeur potentiel une attestation stipulant
que ce sont des CDD saisonniers et non des CDI (auquel cas, Pôle Emploi ne
devrait pas le compter comme un refus d’emploi de votre part).
Sinon, demandez à l’employeur de vous faire une lettre de refus. Et surtout,
prévenez immédiatement Pôle Emploi !
80
II. Les CDI et CDD
81
II. Les CDI et CDD
Si le CDD a pour but de remplacer quelqu’un, dans ce cas, il s’agit bien d’une
démission fautive et l’employeur, s’il va aux Prud’hommes, peut demander
des dommages et intérêts.
ΔΔ Réponse de Costes
Un jour ouvrable de congé payé reste un jour ouvrable, que le mois de tra-
vail effectif nécessaire pour l’obtenir soit du temps plein ou du temps partiel
(sauf disposition plus favorable au contrat ou en convention collective).
82
II. Les CDI et CDD
Les jours de congé obtenus durant votre temps plein ne valent donc ni
davantage, ni moins que ceux obtenus durant votre CDI à temps partiel.
83
II. Les CDI et CDD
ΔΔ Réponse de Procédurière
Il n’est pas obligé de vous faire un nouveau contrat, mais doit vous proposer
un avenant.
ΔΔ Réponse de Caro
Le mieux pour tout le monde est que chacun respecte la loi, laquelle
vous autorise à partir après avoir respecté votre délai de prévenance de
deux semaines.
Vous n’avez aucune raison de faire traîner votre nouvel employeur, prenez
ce travail pendant qu’il est là !
84
III.
Les autres contrats de travail :
mi-temps, apprentissage...
85
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
À noter : la plupart des horaires de travail font référence à une durée « base
35 h », qui sert de référence pour définir le temps partiel. Cependant, il
existe des situations où la durée de référence est inférieure, soit parce qu’une
86
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
convention ou un accord collectif le prévoit, soit parce que cela résulte d’un
usage, d’une pratique d’entreprise. Ex : si durée pratiquée habituellement dans
l’entreprise = 32 h, temps partiel = de 1 h à 31 h.
Pour aller plus loin, télécharger notre modèle de lettre :
Demande de passage à temps partiel « choisi »
Principe
Le contrat de travail à temps partiel est principalement mis en place sur l’ini-
tiative de l’employeur ou sur demande des salariés. Comme cela représente
une situation d’exception par rapport à la durée normale de travail, son exis-
tence et/ou sa mise en place ne sont ni instantanées ni automatiques.
87
Contrat de travail à temps partiel
88
temps partiel • garanties spécifiques pour les salariés à temps partiel (modalités pratiques d’applica-
tion du principe d’égalité temps partiel/temps complet, rémunération…), etc.
Pour un temps partiel « choisi », la convention ou l’accord collectif prévoit et organise
notamment :
• les conditions d’accès au temps partiel et les conditions d’accès au temps complet
pour les salariés déjà à temps partiel
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Salarié
• la procédure à suivre pour transmettre la demande à l’employeur (formalités, délais et
modalités de réponse de l’employeur, etc.)
• l’éventuel droit de refus de l’employeur (formalités + obligation de motivation par le
biais de raisons objectives)
Absence de Avant d’exécuter son projet, l’employeur doit :
convention ou • informer, consulter et obtenir un avis, favorable ou non, de ses représentants du per-
d’accord collectif sonnel (comité d’entreprise, à défaut délégués du personnel) avec un avis formalisé
Employeur
prévoyant et par un PV de réunion ;
organisant le • transmettre l’avis obtenu à l’inspecteur du travail (délai de transmission = 15 j après
temps partiel obtention)
Cas Initiative Conditions et modalités pratiques
Ici, c’est l’employeur qui fixe lui-même les règles et modalités d’organisation du passage
Employeur
à tempps partiel doivent respecter le cadre légal du Code du travail
Temps partiel choisi, dont les modalités sont régies par le Code du travail :
• formalisme de la demande (lettre recommandée avec AR)
• contenu de la demande (durée du travail à temps partiel souhaitée, date envisagée
Absence de pour le passage à temps partiel)
convention ou • délai de transmission de la demande (6 mois avant la date envisagée de passage au
d’accord collectif temps partiel)
prévoyant et • modalités de la réponse de l’employeur avec formalisme (lettre recommandée avec
organisant le Salarié AR) et respect des délais (dans les 3 mois de la réception de la demande du salarié)
temps partiel Droit au refus sous condition :
• soit par justification de l’absence d’emploi disponible dans la catégorie professionnelle
du salarié ou de l’absence d’emploi équivalent
• soit par démonstration que le passage à temps partiel va entraîner des conséquences
préjudiciables à la production et à la bonne marche de l’entreprise
89
Si acceptation de l’employeur, elle doit correspondre strictement à la durée du travail
demandée par le salarié et prendre effet à la date de passage prévue par le salarié
Le Code du travail organise les modalités de ce type de demandes :
• cause (passage à temps partiel motivé par des circonstances familiales)
• modalités du temps partiel (une ou plusieurs périodes d’absence d’au moins une
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
90
Le Code du travail organise les modalités de ce type de demandes :
• cause (passage à temps partiel d’un salarié motivé par l’état de maladie grave d’un
ascendant, d’un descendant, d’un frère, d’une sœur ou d’une personne partageant le
même domicile)
• pas de condition d’ancienneté
• durée de la période à temps partiel de 3 mois ou moins, un renouvellement possible
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Cas du temps
• fin du temps partiel à l’expiration des 3 mois ou dans les 3 jours suivant le décès de la
partiel en raison
personne assistée, ou à une date antérieure suivant le choix du salarié
d’un congé Salarié
• délais de prévenance du début du temps partiel : information de l’employeur 15 j
de solidarité
avant le début, sauf urgence attestée par certificat médical où le démarrage du temps
familiale
partiel se fait dès réception de la demande par l’employeur ; information de l’em-
ployeur 3 jours francs avant le retour à temps complet dans l’entreprise
• formalisme de la demande (lettre recommandée avec AR ou remise contre décharge
mentionnant sa volonté de passage à temps partiel, point de départ et durée de la
période à temps partiel, volume d’heures de travail envisagé, et certificat médical
attestant de l’état de la personne malade)
Cas Initiative Conditions et modalités pratiques
Cas du temps
• rédaction d’un avenant de passage à temps partiel
partiel en raison
• à la fin de la période à temps partiel, le salarié retrouve son emploi ou un emploi simi-
d’un congé Salarié
laire avec une rémunération au moins équivalente
de solidarité
Ce congé est de droit et l’employeur ne peut ni le refuser ni le reporter
familiale
Afin de faciliter la création ou la reprise d’entreprise par les salariés, ceux-ci ont la pos-
sibilité de travailler provisoirement à temps partiel dans les conditions suivantes, prévues
par le Code du travail :
• ancienneté de 24 mois, consécutifs ou non, nécessaire
• présentation d’un projet de création ou reprise d’entreprise réel, consistant et viable
• à temps partiel, durée de travail inférieure à la durée légale ou conventionnelle en
vigueur dans l’entreprise et/ou l’établissement
• durée du temps partiel maximale totale = 2 ans, et initiale = 1 an
• un renouvellement possible pour une durée de 1 an
• formalisme de la demande (lettre recommandée avec AR ou remise contre décharge
91
mentionnant le point de départ + la durée de la période à temps partiel de 1 an ou
Cas du temps
moins, le volume d’heures de travail à temps partiel, la nature et le détail du projet de
partiel en raison
Salarié création ou reprise d’entreprise)
d’une création
• délais à respecter pour présenter la demande de 2 mois avant le début du passage à
d’entreprise
temps partiel projeté
• droit au report, par l’employeur, du passage à temps partiel dans les entreprises d’au
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
92
ser à temps partiel, le volume d’heures souhaité, la date souhaitée de passage à temps
Priorité d’accès au temps partiel
partiel pour les salariés à • Absence de droit de refus de l’employeur : dès qu’un salarié remplit les conditions de
temps complet passage à temps partiel (emploi à temps partiel relevant de la même catégorie profes-
sionnelle ou équivalent à celui à temps plein), l’employeur est obligé de faire droit à la
demande du salarié, sauf à encourir une condamnation prud’homale à indemnisation
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
ππ contrat de travail ;
ππ avenant au contrat.
L’un et l’autre ont des men-
tions obligatoires ! Le contrat
de travail à temps partiel peut
être soit à durée indéterminée
(CDI), soit à durée déterminée
(CDD).
93
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Pour connaître les clauses et mentions obligatoires d’un contrat à temps par-
tiel, reportez-vous au tableau ci-dessous.
Clauses Contenu
Qualification du Intitulé des fonctions + coefficient de la classification
salarié conventionnelle
Rémunération Détail des éléments de rémunération (salaire de base, primes, etc.)
Durée du travail
À la semaine, au mois, éventuellement à l’année
prévue
Calendrier et distribution du travail (exemples non limitatifs)
Temps partiel à la Temps partiel à
Temps partiel au mois
semaine l’année
• Les 1re, 2e et dernière • Janvier, février,
semaines du mois et mars, avril,
Répartition de la durée • Du lundi au du lundi au vendredi septembre,
du travail prévue vendredi : de de 8 h à 12 h et de novembre
8 h à 12 h 14 h à 17 h • Les 1re, 2e et der-
• Ou le lundi, • Ou les 1re et 3e nière semaines
mardi et jeudi : semaines du mois et du mois
de 9 h à 13 h le lundi, mardi, mer- • Du lundi au ven-
credi et jeudi de 14 h à dredi, de 9 h à
17 h 30 13 h
Indication :
• des cas et circonstances pouvant entraîner cette modification
avec une liste précise des hypothèses (absence d’une collègue
Éventuelle de travail du même service occupant les mêmes fonctions, par
modification de la exemple)
répartition de la durée • du délai de prévenance et de notification (7 j au moins avant
du travail prévue entrée en vigueur sauf autre délai prévu par une convention ou
un accord collectif)
• des modalités de communication de la nouvelle répartition au
salarié
Modalités de Information écrite du salarié quant au détail de ses horaires sous
communication des forme de clause dans le contrat lui-même et/ou d’annexe informa-
horaires journaliers tive au contrat
Heures Indication du nombre d’heures complémentaires pouvant être
complémentaires demandées en plus de la durée du travail prévue par le contrat
94
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Si l’employeur ne peut pas prouver que le salarié disposait d’un moyen d’in-
formation écrit lui permettant de connaître le détail de ses temps et horaires
de travail.
95
Modalités d’organisation et de gestion des horaires en temps partiel
Spécificités Explications
Les heures à effectuer en plus des heures de base ne peuvent ni dépasser 1/10 des-
Double
dites heures de base (limite pouvant être portée au tiers par convention ou accord
limite
collectif) ni permettre d’égaler la durée légale ou conventionnelle du travail
Possible :
• si durée de base = 30 h/semaine, les heures complémentaires = 3 h
96
• donc 30 + 3 = 33 h, total en deçà de la durée légale du travail à 35 h
Modalités
Impossible :
Heures
• si durée de base = 33 h, les heures complémentaires = 3 h et 20 min
complémentaires
• donc 33 + 3 h 20 = 36 h 20, donc au-delà des 35 h
Paiement
• Taux majoré de 25 % pour les heures effectuées au-delà de la limite du 1/10e
• Le refus d’exécuter des heures complémentaires dont le volume est conforme aux
Refus
limites légales peut entraîner son licenciement par l’employeur
d’exécution
• Par contre, le refus d’exécuter des heures dépassant les limites légales ne saurait
par le salarié
motiver et justifier un licenciement
Heures Si l’employeur ne respecte pas les limites d’utilisation des heures complémentaires, il
complémentaires s’expose à :
• la requalification du temps partiel en temps complet par le juge prud’homal sur
Sanctions de demande du salarié (si les heures complémentaires effectuées régulièrement
l’employeur font porter le temps de travail du salarié au même niveau que la durée légale ou
97
conventionnelle du travail)
• l’obligation de dédommager financièrement le salarié
• des sanctions pénales (amende de 1 500 €)
• Ces modifications portent sur la répartition des horaires sur les jours de la semaine
et/ou les semaines du mois
Modification de • Conditions impératives : la possibilité de la modification doit être prévue dans le
la répartition des Principe contrat de travail à temps partiel, les cas et circonstances provoquant la modifi-
horaires cation doivent être prévus et listés par ledit contrat de travail, et une notification
écrite de la modification et de son détail doit être remise au salarié 7 j au minimum
avant sa prise d’effet (délai pouvant être ramené à 3 j par une convention ou un
accord collectif)
Spécificités Explications
98
• L’employeur ne peut imposer une telle modification sans respecter les conditions
légales visées ci-dessus
Au cours d’une même journée, la séquence de travail d’un salarié à temps partiel ne
Principe
peut être interrompue plus d’une fois ou durant plus de deux heures de suite
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Limitation des Une convention ou un accord collectif peut prévoir plus d’une interruption ou une
interruptions interruption supérieure à deux heures, si des contreparties spécifiques sont accordées
au cours d’une en échange
même journée Exception
Dérogation au principe de limitation pouvant être prévue directement ou en défi-
nissant les amplitudes horaires pendant lesquelles les salariés doivent exercer leur
activité et la répartition de ces amplitudes au cours de la journée
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Droits du salarié
Le Code du travail pose un principe d’égalité de traitement entre salariés à
temps complet et à temps partiel. Ce principe concerne toutes les dimensions
de la relation de travail : promotion, rémunération, etc.
Exemples Explications
Si un jour férié (pour tous les salariés à temps complet)
coïncide, pour un salarié à temps partiel, avec une journée
Chômage/paiement d’un jour
non travaillée du fait de la répartition de ses horaires au
férié
cours de la semaine civile, cela ne donne lieu ni à rattra-
page ni à compensation
S’il n’y a pas de dispositions expresses d’une conven-
tion ou d’un accord collectif prévoyant une attribution à
Bénéfice d’avantages prévus 100 % de leur montant pour les salariés à temps partiel,
par une convention collective ils ne bénéficient que d’un montant proratisé (en fonction
de leur durée du travail) des primes et/ou indemnités de
vacances, de fin d’année, de résidence, etc.
Le bénéfice des titres n’est possible que si l’horaire de
travail à temps partiel est habituellement coupé par une
pause-déjeuner, par exemple :
Titres de restaurant
• le travail de 10 h à midi et de 13 h 30 à 17 h donne
droit aux tickets-restaurant
• le travail de 9 h à 13 h ne donne aucun droit
• Si la durée du travail du salarié à temps partiel est égale
à un « mi-temps » (soit 17 h 30 pour une durée légale
de 35 h), la prise en charge de ses dépenses de trans-
port par l’employeur est équivalente à celle des salariés
à temps complet
Titres de transport • Si elle est inférieure à un « mi-temps » (soit 17 h 30
pour une durée légale de 35 h), la prise en charge de ses
dépenses de transport par l’employeur est calculée au
prorata de sa durée du travail (ex. : un salarié travaille
8 h 30 par semaine, prise en charge de ses frais à hau-
teur de 25 %)
99
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Modifications
Que ce soit pour modifier l’organisation des horaires, leur déroulement ou
leur volume, un écrit est nécessaire, soit sous forme de notification, soit
d’avenant au contrat.
100
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Principe
L’employeur ne peut pas conclure librement un contrat de travail intermittent,
qui est une dérogation au système du temps partiel.
Types de mise en
Explications
place du contrat
Elle doit être rendue obligatoire pour tous les employeurs d’un
Convention collective
secteur d’activité par voie d’arrêté ministériel
Signé avec un ou des syndicats majoritaires aux élections des
Accord collectif représentants du personnel dans l’entreprise, soit au niveau de
l’entreprise, soit au niveau d’un établissement
• Impérativement : désignation précise de la catégorie d’emploi
pour laquelle des contrats de travail intermittent peuvent être
conclus
Contenu du texte
• Complément possible : organisation du travail intermittent
collectif
(notamment calendrier des périodes travaillées), conditions
de rémunération, statut du travailleur intermittent, priorité
d’accès à d’autres emplois, etc.
Formalisme
Le Code du travail prévoit un formalisme strict pour le contrat de travail inter-
mittent, car celui-ci doit être écrit et doit comporter certaines mentions. À
défaut de présenter ces caractéristiques, le contrat expose l’employeur à des
sanctions pénales : amende de 1 500 €.
101
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Statut du salarié
Pour le statut, le salarié sous contrat de travail intermittent est à la fois béné-
ficiaire des mêmes droits qu’un salarié à temps complet et bénéficiaire de
garanties spécifiques issues d’une convention ou d’un accord collectif.
102
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Caractéristiques Explications
• La durée minimale de travail fixée au contrat ne peut subir de
dépassement excédant le tiers de son volume
Durée annuelle
• Le salarié peut néanmoins donner son accord pour aller au-delà
minimale de travail
• Le non-respect de cette particularité statutaire est pénalement
sanctionné : amende de 1 500 €
Les heures effectuées au cours d’une semaine de travail donnée et
qui dépassent la durée légale (ou conventionnelle) du travail sont
Heures
des heures supplémentaires et donnent lieu à : des majorations de
supplémentaires
salaire, un repos compensateur (le cas échéant), une prise en compte
pour le contingent annuel
Même s’ils sont exclus du dispositif de la mensualisation, les travail-
Rémunération leurs intermittents peuvent avoir un lissage de salaire si un accord
collectif le permet ou si le contrat de travail le prévoit
• Pour la détermination des droits liés à l’ancienneté, les périodes
Ancienneté non travaillées sont prises en compte en totalité
• Exemple : calcul d’une indemnité de licenciement
Requalification
En dehors des sanctions pénales, l’employeur qui use du contrat de travail
intermittent sans en respecter la logique et les principes s’expose à une requa-
lification en emploi à temps complet.
Caractéristiques Explications
Par action judiciaire intentée par le salarié devant un conseil de
Comment ?
Prud’hommes
Hypothèses :
• employeur dont l’activité ne connaît pas de véritables fluctuations au
cours de l’année
Pourquoi ? • salarié dont l’emploi ne correspond pas à ceux listés par la convention
ou l’accord collectif
• salarié qui, dans les faits, est constamment à la disposition de l’em-
ployeur pour être prêt à travailler tout au long de l’année, etc.
Le contrat du salarié n’est plus un contrat intermittent : ses horaires de
travail doivent être redéfinis ; sa classification éventuellement revue ;
Conséquences son salaire doit être celui d’un salarié à temps complet obligatoirement
mensualisé ; tous ses droits et garanties doivent prendre comme base ce
salaire à temps complet, etc.
103
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Le contrat d’apprentissage
Le contrat d’apprentissage est un
mode de formation alternée, qui
associe savoir théorique acquis
en centre de formation et savoir-
faire acquis en entreprise.
Principe
Devenir apprenti, donc salarié, est une possibilité offerte à tous les jeunes
de 16 ans à 25 ans : ces limites d’âge sont susceptibles de dérogations, mais
dans certains cas très limités seulement.
104
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Conditions Explications
• Française
• Ressortissant de l’Union européenne
Nationalité
• Étranger hors Union européenne avec titre de séjour et/ou autorisation de
s’inscrire en apprentissage
Durée Conditions
• Si obtention d’un diplôme inférieur ou de même niveau déjà acquis par voie
d’apprentissage
• Obtention d’un diplôme inférieur
6 mois
• Obtention d’un diplôme dont une partie a déjà été obtenue par voie de VAE
à 1 an
(Validation des Acquis de l’Expérience)
• Obtention d’un diplôme dont le cursus a été commencé sous un statut autre
que l’apprentissage
2 ans Si obtention d’un diplôme de type CAP, BEP, BAC pro, BTS, etc.
3 ans Si obtention d’un diplôme de type ingénieur, master, enseignement supérieur long
4 ans Si l’apprenti est handicapé
105
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Par ailleurs, les engagements sont actés au moyen d’une double déclaration
écrite de l’employeur : l’une se présente sous forme de clause faisant partie
du contenu intrinsèque du contrat d’apprentissage (lequel se présente sous
forme de formulaire), l’autre émane directement de l’employeur sous la forme
d’un document à part rédigé par ses soins. L’ensemble est transmis aux auto-
rités administratives de contrôle et suivi de l’organisation de l’apprentissage.
106
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Formalités d’embauche
Hors les formalités d’embauche habituelles, l’employeur qui accueille un
apprenti doit accomplir des démarches spécifiques au moment de cette
embauche. Ces dernières sont détaillées dans le tableau ci-dessous.
107
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Statut de l’apprenti
L’apprenti est tout à la fois un salarié comme un autre et un jeune en forma-
tion, ce qui impose à l’employeur une organisation particulière et le respect de
règles statutaires spécifiques.
108
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
• En CFA
Formation • Volume annuel moyen : 400 h (valant temps de travail effectif au regard
théorique du paiement salaire + acquisition de droits)
• Congé spécial « examen » de 5 j ouvrables
Formation • Sur le poste de travail
pratique • Teneur : travaux conformes à une progression annuelle définie avec le CFA
Années Moins de 18 ans De 18 à 20 ans 21 ans et plus
109
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
110
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Quelle que soit la façon dont le contrat se finit, l’employeur doit remettre à
l’apprenti un certificat de travail et une attestation de Pôle Emploi (Assedic).
Le contrat d’apprentissage comporte également l’équivalent d’une période
d’essai pendant les deux premiers mois de son déroulement.
Il peut alors être rompu librement par chacune des deux parties, employeur
ou apprenti, peu importe que le contrat soit enregistré ou non au moment de
la rupture. De plus, la rupture n’a pas à être motivée, mais elle doit être impé-
rativement notifiée par écrit à l’autre partie, ainsi qu’au directeur du CFA et
à l’organisme ayant enregistré le contrat si la formalité a déjà été accomplie.
Sauf abus, cette rupture ouvre droit au paiement d’aucune indemnité.
Sanctions pénales
Comme l’accueil d’un apprenti est celui d’un jeune (donc d’un public fragile),
le Code du travail prévoit tout un ensemble de sanctions pénales qui s’ap-
pliquent aux manquements de l’employeur vis-à-vis de la réglementation en
vigueur sur l’apprentissage. Pour connaître les sanctions appliquées, reportez-
vous au tableau ci-dessous.
Sanctions
Cas et infractions Première
Récidive
condamnation
Embauche d’un apprenti en dessous de l’âge légal 750 € N/A
111
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Sanctions
Cas et infractions Première
Récidive
condamnation
Défaut de déclaration d’embauche d’un apprenti 1 500 € N/A
Versement d’un salaire inférieur au minimum 3 000 € (si récidive
1 500 €
requis dans le délai d’un an)
Non-respect des durées maximales du travail 750 € N/A
Non-respect de l’interdiction du travail de nuit 3 000 € (si récidive
1 500 €
(apprentis de moins de 18 ans) dans le délai d’un an)
Défaut d’accord du congé supplémentaire pour 3 000 € (si récidive
1 500 €
examen dans le délai d’un an)
Exécution de travaux insalubres et/ou dangereux 3 000 € (si récidive
1 500 €
pour l’apprenti dans le délai d’un an)
Le contrat de professionnalisation
Réservé aux jeunes ou aux personnes en difficultés sociales, le contrat de
professionnalisation permet une insertion ou réinsertion professionnelle. Il se
formalise par un accord entre un employeur et un bénéficiaire ayant le statut
de salarié. La professionnalisation permet d’alterner périodes d’acquisition de
savoirs théoriques et/ou généraux et périodes d’acquisition de savoirs pra-
tiques à vocation professionnelle. L’employeur offre ainsi au bénéficiaire la
possibilité de se former en partageant son temps entre :
112
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Cette convention précise les objectifs, le programme, ainsi que toutes les
modalités d’organisation, d’évaluation et de sanction de la formation, notam-
ment le passage d’éventuels examens ou de contrôles.
Principe
Le contrat de professionnalisation est ouvert à un public de jeunes et/ou de
personnes rencontrant des difficultés sociales et/ou d’insertion profession-
nelle. Il est destiné à un certain nombre de personnes dont les caractéristiques
sont définies par le Code du travail.
Qui ? Caractéristiques
• De 16 ans à 25 ans révolus
• Particulièrement, les jeunes qui n’ont pas validé de 2D cycle
Jeunes de l’enseignement secondaire et qui ne sont pas titu-
laires d’un diplôme de l’enseignement technologique ou
professionnel
• Âgés de 26 ans et plus
Demandeurs d’emploi • Personnes inscrites à Pôle Emploi ou sortant d’un précédent
contrat aidé
Bénéficiaires des RSA, ASS (Allocation de Solidarité
Bénéficiaires de minima
Spécifique), AAH (Allocation Adultes Handicapés), RMI (dans
sociaux
les DOM-TOM), Allocation de parent isolé
113
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Nature Caractéristiques
• Politique de l’emploi et lutte contre le
chômage
Dans quels cas ? • Le motif à indiquer dans le corps du contrat
doit faire référence à la conclusion d’un
contrat de professionnalisation
• De 6 à 12 mois
• Allongement possible jusqu’à 24 mois pour
Durée certains publics : jeunes et/ou personnes
CDD
sans diplôme ni qualification certifiée, titu-
laires des minima sociaux
Si et seulement si la qualification visée n’a pu
être obtenue pour cause de :
• échec à l’examen ou au contrôle
Un seul renouvellement
• maternité ou maladie
• accident du travail
• défaillance de l’organisme de formation
Organisation impérative d’une action de
professionnalisation :
• située en début de contrat
CDI
• d’une durée de 6 à 12 mois pouvant être
allongée à 24 mois (pour les mêmes raisons
et publics que le CDD)
114
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Sachez par ailleurs qu’un employeur ne peut pas conclure deux CDD de pro-
fessionnalisation de suite avec le même salarié. En revanche, il peut faire
se succéder un contrat d’apprentissage (ou un autre contrat aidé), puis un
contrat de professionnalisation, si le second permet de compléter la formation
acquise au titre du premier ; ou alors un CDD de professionnalisation suivi
d’un CDI de professionnalisation, mais à condition que la seconde période
représente un nouveau progrès dans la qualification du bénéficiaire.
115
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Aides Explications
• Si embauche d’un demandeur d’emploi indemnisé d’au moins
Aide financière de 26 ans
Pôle Emploi • Montant : 200 € par mois dans la limite de 2 000 € par
contrat
• Nature : exonération de la seule part patronale des cotisations
de Sécurité sociale (sauf cotisation accident du travail) dans la
Exonération de charges limite du SMIC
• Bénéfice : uniquement pour l’embauche d’un demandeur
d’emploi d’au moins 45 ans
Dépenses de formation :
• montant minimum pris en charge s’élevant à 9,15 €/h de for-
mation, porté à 15 € pour les jeunes sans diplôme et titulaires
de minima sociaux
• au-delà, montant imputable sur les dépenses déductibles au
Prise en charge des
titre de la formation continue
dépenses de formation +
Dépenses de tutorat :
tutorat*
• 15 €/h de formation au tutorat dans la limite de 40 h
• coûts du tutorat pris en charge à hauteur de 230 € par mois
dans la limite de 6 mois ; plafond majoré de 50 % si tuteur =
45 ans au moins ou si bénéficiaire de la professionnalisation =
jeune sans diplôme et/ou titulaire de minima sociaux
* Prise en charge par l’OPCA qui a donné un avis sur le contrat de professionnalisation au
moment de sa conclusion.
Formalités d’embauche
L’employeur qui conclut un contrat de professionnalisation doit utiliser un for-
mulaire, puis procéder à une série de dépôts d’exemplaires du contrat.
116
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
117
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Tutorat
Le bénéficiaire du contrat est
suivi par un tuteur appartenant à
l’entreprise d’accueil. Ce dernier
assure alors la liaison entre l’orga-
nisme prestataire de la formation
et l’entreprise et participe à l’éva-
luation du suivi de la formation.
Ce tutorat n’est pas une obligation
légale, toutefois, certaines conven-
tions collectives l’imposent.
Statut du bénéficiaire
Même si le bénéficiaire du contrat de professionnalisation possède, dans
l’ensemble, un statut identique à celui des autres salariés (mêmes droits et
obligations), certains aspects de sa collaboration présentent des particularités.
118
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
• En organisme de formation
• Domaine : actions d’évaluation du niveau et/ou des compétences du
bénéficiaire, actions d’accompagnement, enseignements (généraux,
professionnels ou technologiques)
• Volume : base comprise entre 15 % et 25 % de la durée totale du
contrat (si CDD) ou de la période de professionnalisation (si CDI)
avec un minimum de 150 h ; étendu (public spécifique : jeunes sans
diplôme et/ou titulaires des minima sociaux) au-delà de 25 %, mais
sous réserve de dispositions conventionnelles le prévoyant, faute de
Formation quoi le contrat de professionnalisation ne peut être enregistré
théorique • Bilan : après 2 mois d’exécution du contrat, un bilan de l’adéquation
entre la formation et l’acquis du bénéficiaire est effectué, on peut
ainsi apporter des correctifs au programme de formation si néces-
saire ; s’il y a correctif, un avenant au contrat de professionnalisation
soumis aux mêmes formalismes et formalités que le contrat lui-même
est nécessaire
• La formation est une obligation : elle légitime d’ailleurs le recours au
contrat de professionnalisation s’il est sous forme de CDD ; si la for-
mation ne se fait pas ou peu, le contrat de professionnalisation peut
être requalifié en CDI
55 %
> 21
du 65 % du SMIC La rémunération ne peut être
ans
SMIC inférieure ni à 100 % du SMIC
Rémunération
70 % ni à 85 % du salaire minimum
21 ans conventionnel
du 80 % du SMIC
et plus
SMIC
119
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
Fin du contrat
Le contrat de professionnalisation prend fin conformément aux règles enca-
drant sa nature de CDD ou de CDI avec, en plus des formalités spécifiques. Si
c’est un CDI, il peut être rompu par démission, licenciement, départ négocié,
rupture conventionnelle homologuée, départ/mise à la retraite (théorique). Si
c’est un CDD, il prend fin :
ππ soit en atteignant l’échéance de son terme normal (conformément à la
durée et à la date de fin indiquées dans le contrat) ;
ππ soit par le biais d’une rupture anticipée intervenant avant l’échéance nor-
male du terme et pour raison d’accord des parties au contrat afin de le
résilier avant terme, de faute grave du bénéficiaire ou de force majeure.
120
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
De plus, si le contrat comporte une période d’essai, il peut alors être rompu
librement par chacune des deux parties conformément aux règles appli-
cables. Quelle que soit la façon dont le contrat de professionnalisation se finit,
l’employeur doit remettre à son bénéficiaire un certificat de travail et une
attestation Pôle Emploi (Assedic).
121
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
ΔΔ Réponse de Marido
À partir du moment où votre pause déjeuner est comprise entre deux plages
horaires de travail, vous pouvez bénéficier des tickets-restaurant au même
titre que les salariés travaillant à temps plein.
ΔΔ Réponse de Yangil
Si vous pouvez prouver vos heures supplémentaires (par tous les moyens à
votre disposition), elles devraient vous être payées : annualisé ou pas, vous
ne devez pas dépasser 35 h en moyenne par semaine.
Je vous conseille de noter vos heures sur un carnet pour pouvoir faire le
compte à la fin de l’année et défendre votre point de vue. Vous pouvez aussi
attendre que votre employeur vous en fasse la demande expresse, et s’il le
fait par mail, c’est encore mieux !
122
III. Les autres contrats de travail : mi-temps, apprentissage...
ΔΔ Réponse de Telephonator
En télémarketing, le salaire se situe généralement autour du SMIC, souvent
complété par des primes. Le contrat, quant à lui, peut être un CDD, un CDI
ou de l’intérim.
ΔΔ Réponse d’Annick
C’est un temps partiel, un temps plein correspond à au moins 35 h de travail
par semaine.
Harcèlement moral
Je suis victime de harcèlement moral dans mon entreprise où je suis apprenti. À
qui dois-je m’adresser pour faire cesser ces agissements ?
Question de Bateau
ΔΔ Réponse de Procédurière
Vous pouvez commencer par en parler à votre délégué du personnel ou
l’inspection du travail pour engager une procédure de médiation, ou bien
saisir directement les Prud’hommes.
123
IV.
L’embauche
124
IV. L’embauche
Mais le salarié a aussi tout intérêt à réussir son recrutement et son intégra-
tion. Cela signifie pour lui une perspective de carrière, une rémunération et
la fin de sa recherche d’emploi. Dans les deux cas, l’employeur fera face à
des contraintes : frustration (la sienne et celle du salarié), risques de mauvaise
qualité du travail effectué, erreurs et litiges découlant de la fin de la relation
contractuelle, coûts divers dus à la rupture de la relation contractuelle (ex :
indemnisation du salarié en cas de licenciement, notamment s’il est jugé abu-
sif ou en cas de rupture anticipée d’un CDD).
La mission de l’employeur
L’employeur peut procéder lui-même au recrutement ou le confier à un pro-
fessionnel qui devient son prestataire de service. La recherche de candidats
est l’aspect principal du recrutement dans sa phase active.
Qui recrute ?
La recherche d’un nouveau salarié est réalisée soit par le futur employeur lui-
même ou par un prestataire auquel l’employeur fait appel. Dans le second
cas, l’employeur est lié à un professionnel (ex. : cabinet de recrutement) via
un contrat de prestation de service, dont voici les caractéristiques :
125
IV. L’embauche
Encadrement
Les méthodes de recrutement et la liberté de choix de l’employeur sont très
encadrées.
Les publics appartenant à sa société ou lui ayant appartenu sont donc prio-
ritaires. En résumé, lorsqu’un poste se crée (ou est susceptible de se créer),
l’employeur est tenu :
126
IV. L’embauche
127
IV. L’embauche
128
IV. L’embauche
Mentions Contenu
Mention
Date
obligatoire
• Les allégations fausses ou susceptibles d’induire en erreur et por-
tant notamment sur l’emploi dont il est question : existence, dis-
ponibilité effective, nature, contenu, rémunération, lieu de travail,
etc.
Mentions • Termes, références et allusions directes ou indirectes induisant une
interdites discrimination fondée sur le sexe, l’âge, l’appartenance ethnique,
les orientations sexuelles, l’état de santé, etc.
• À exclure (à titre d’exemple) : « jeune femme de 18 à 22 ans »,
« carte d’électeur obligatoire », « taille maxi 40 », « non-fumeur »,
« bonne condition physique », etc.
• Dénomination de l’emploi : si l’offre se rapporte à des fonctions
dont la dénomination existe au masculin comme au féminin, il
convient de mentionner les deux genres ; et si l’offre se rapporte
Précautions à des fonctions dont la dénomination ne se décline pas selon les
rédactionnelles deux genres, il convient d’indiquer que les fonctions sont ouvertes
aux deux sexes (ex. : ingénieur H/F)
• Âge rapporté à l’expérience : préférer les termes « débutant » ou
« expérimenté » à « junior » ou « senior »
• Nom de l’employeur : et si la mention ne figure pas pour raison de
confidentialité, les nom et adresse de l’employeur doivent néan-
moins être communiqués au directeur de la publication et/ou au
responsable du moyen de communication vecteur de l’annonce
• Caractéristiques de l’entreprise : effectif, secteur, produits princi-
paux, etc.
• Poste à pourvoir : intitulé exact + descriptif du contenu des
fonctions
Indications à faire • Lieu de travail : localisation (éventuellement, indication de dépla-
figurer cements France et/ou étranger)
• Profil recherché : formation, expérience, expérience dans le secteur
d’activité de l’employeur, qualités requises, etc.
• Rémunération : fourchette prévue, éventuellement détail si plu-
sieurs composants
• Informations complémentaires : connaissance d’un secteur, maî-
trise d’une langue, d’un logiciel ou d’un process, etc.
• Transmission de la candidature : qui contacter ? Où ? Comment ?
Quels informations et/ou documents communiquer ?
129
IV. L’embauche
130
IV. L’embauche
Méthodologie
Étapes Démarches
• Après avoir rédigé l’offre, il faut trouver les meilleurs
vecteurs de communication afin de la rendre publique et
connue du plus grand nombre, d’une catégorie particu-
lière de professionnels et/ou des détenteurs de compé-
Communiquer
tences recherchées
• Cela permet de susciter les candidatures et provoque
l’envoi de CV : presse nationale, locale, spécialisée et
professionnelle, Internet, associations, cercles, clubs, etc.
131
IV. L’embauche
132
IV. L’embauche
Comme les questions et questionnaires, les tests sont soumis aux règles du
recrutement (protection de la vie privée, non-discrimination, etc.). Le test de
contrôle d’aptitude et/ou des compétences d’un candidat ne constitue pas
une période d’essai, mais une simple mise en condition en dehors de tout lien
contractuel de travail. Une convention collective peut toutefois prévoir un
paiement du temps passé à ce test et/ou des modalités de remboursement de
frais de déplacement et/ou de séjour.
Celui qui embauche acquiert ainsi la qualité d’employeur, tandis que celui qui
est embauché devient salarié.
Cet engagement peut être matérialisé par un contrat écrit et signé par les
deux personnes, soit à la fin du processus de recrutement sous forme de
promesse d’embauche ou de lettre d’embauche, soit un peu avant, voire au
moment même où la prestation de travail commence à être exécutée sous
forme de lettre d’embauche ou de contrat de travail.
133
IV. L’embauche
134
IV. L’embauche
Pour traiter un problème, un employeur doit donc retenir la règle la plus favo-
rable au salarié parmi toutes celles qui s’offrent à lui.
Il en est de même si l’employeur doit choisir entre une règle prévue par une
convention collective et une règle prévue par un usage.
À défaut, le salarié peut être sanctionné, voire licencié par son employeur, et
l’employeur peut être poursuivi devant les tribunaux.
Responsabilités de l’employeur
En recrutant, l’employeur dirige et contrôle un nouveau salarié : il a alors des
obligations et des droits envers lui.
Le respect de ces obligations est garanti par des sanctions et des mécanismes
de mise en cause des responsabilités civiles et pénales de l’employeur. Le
Code du travail instaure un équilibre pouvoirs/obligations.
135
IV. L’embauche
Responsabilités de l’employeur
136
IV. L’embauche
137
IV. L’embauche
Responsabilités du salarié
Pour le salarié, l’embauche et l’exécution du contrat de travail ont les mêmes
effets que pour l’employeur : elles lui confèrent des droits et devoirs et l’ex-
posent à la mise en cause de sa responsabilité, tant civile que pénale.
138
IV. L’embauche
139
IV. L’embauche
L’aide à l’embauche
L’embauche d’un salarié entraîne pour l’employeur plusieurs effets, dont des
conséquences financières, avec le paiement d’un salaire et de charges et/ou
taxes assises sur ce salaire.
Ces dépenses contribuent au coût salarial total, qui pèse bien sûr sur l’entre-
prise qui le prend en charge.
140
Aide à l’embauche
141
• Mentions du courrier d’interrogation : identification de l’em-
ployeur (nom et adresse, n° de compte cotisant, n° de Sécurité
sociale), type d’exonération concerné, présentation de l’entre-
prise (organisation, fonctionnement, secteur d’activité, localisa-
tion géographique) et de la situation de fait et des circonstances
de la demande, périmètre de la demande (toute une entreprise,
un ou plusieurs de ses établissements, tout un groupe), détails
Exonérations des
URSSAF propres à chaque dispositif d’exonération, autres aides et/ou
cotisations
exonérations que l’entreprise a reçues ou reçoit déjà
• Éventuelles pièces justificatives et/ou documents à joindre
• Délais : interrogation employeur en préalable à toute demande
d’exonération de charges, et réponse de l’URSSAF au bout
de quatre mois maximum après réception de la demande de
l’employeur
• Réponse URSSAF : motivée et signée + engage l’URSSAF
IV. L’embauche
Formalités
Obtenir une aide à l’embauche nécessite toujours d’accomplir de nombreuses
formalités déclaratives et/ou justificatives. Elles doivent être effectuées préa-
lablement au bénéfice de l’aide (majoritairement si l’employeur demande le
bénéfice d’une aide financière), en même temps ou encore après (majoritaire-
ment si l’employeur bénéficie d’une exonération de charges).
Dans ce dernier cas, le contrôle du droit à l’aide est réalisé par l’URSSAF
après que l’employeur en ait bénéficié ; en cas de fraude ou d’erreur de l’em-
ployeur, il peut subir un redressement et se voir obligé de rembourser tout ou
partie de l’exonération des charges obtenue.
Récapitulatif
Le tableau ci-dessous vous présente, de manière non exhaustive, les diffé-
rentes aides à l’embauche.
142
IV. L’embauche
Conditions : uniquement
Employeurs dont les pour les personnes titulaires
caractéristiques sont d’un contrat de travail (CDI
les suivantes : ou CDD d’au moins 12 mois
• entreprise indus- conclu pour motif d’accrois-
trielle, commerçante sement temporaire d’activité)
ou artisanale donnant lieu à affiliation
• effectif ne dépassant UNEDIC dans une entreprise
Embauche en zones
pas 50 salariés respectant son obligation
urbaines et rurales
• pas de licenciement annuelle de négociation
défavorisées (du URSSAF
économique dans sur les salaires (si elle y est
1er au 50e salarié
les 12 mois précé- soumise)
embauché)
dant embauche
• à jour du paiement Nature : réduction dégres-
de leurs cotisations sive et pendant 12 mois
• localisation géo- seulement des cotisations
graphique dans des patronales de Sécurité sociale
communes listées + contribution allocations
par décret familiales pour les rémunéra-
tions (de base) < 2,4 SMIC
143
IV. L’embauche
Conditions : uniquement
pour les personnes titu-
Employeurs dont les
laires d’un contrat de travail
caractéristiques sont
donnant lieu à une affilia-
les suivantes :
tion UNEDIC et participant
• entreprise ayant le
directement aux projets
statut fiscal de jeune
Chaque embauche (chercheurs, techniciens, ges-
entreprise innovante
par une jeune URSSAF et tionnaires de projet, juristes
réalisant des projets
entreprise Fisc en protection industrielle)
de recherche et de
innovante
développement
Nature : exonération totale
• effectif de moins de
des cotisations patro-
250 salariés
nales de Sécurité sociale
• à jour du paiement
+ contribution allocations
de leurs cotisations
familiales pour toutes les
rémunérations
144
IV. L’embauche
145
IV. L’embauche
La promesse d’embauche
Généralement, la signature d’une promesse d’em-
bauche intervient au terme du processus de
recrutement.
De plus, elle certifie l’acceptation, par le candidat retenu, d’un emploi précisé-
ment décrit, qu’il s’engage à venir occuper et exercer à une date donnée.
146
IV. L’embauche
Nature de l’emploi
La promesse d’embauche ne vaut pas contrat par nature, mais uniquement
lorsque son contenu spécifie précisément les futures fonctions du salarié.
Pour que la promesse ait un caractère contractuel (donc obligatoire), elle doit
impérativement décrire les fonctions ou l’emploi que l’employeur s’engage à
donner à exécuter au salarié.
À défaut, cela n’est pas considéré comme une promesse, mais comme une
simple offre sans engagement ferme et définitif.
147
IV. L’embauche
Mentions Précisions
• Employeur : nom + adresse
Parties concernées
• Salarié : nom + adresse
Mention des fonctions et/ou du type de poste, éventuellement par
Emploi proposé renvoi au descriptif de la classification de la convention collective
applicable
Date d’entrée en
Point de départ de l’exécution du contrat de travail
fonction
Indication du salaire mensuel ou annuel, voire du détail des éléments
Rémunération
de salaire
Lieu de travail Lieu d’exécution des fonctions
Chaque partie signe la promesse, ce qui implique deux exemplaires du
Signature
document, l’un retourné à l’employeur, l’autre conservé par le salarié
148
IV. L’embauche
À noter : si l’emploi en cause est un CDD, l’employeur est tenu de payer des
dommages et intérêts pour rupture anticipée. Cela peut être l’équivalent du
montant de tous les éléments de salaires que le salarié aurait dû percevoir en
exécutant le contrat pendant toute sa durée.
De même, si le salarié est défaillant, il peut être condamné à indemniser
l’employeur en lui payant une indemnité compensatrice de préavis et des
dommages et intérêts.
Les formalités
Pour l’employeur, chaque embauche de salarié s’accompagne de formalités
administratives souvent obligatoires sous peine de sanctions.
149
IV. L’embauche
Synthèse
Pour n’oublier aucune formalité d’embauche lors de l’arrivée d’un nouvel
employé dans votre entreprise, reportez-vous au tableau ci-dessous.
150
IV. L’embauche
151
IV. L’embauche
Hygiène-sécurité :
• information/formation en fonction des nécessités et des types de
postes, de fonctions ou de contrats ; le salarié nouvellement embauché
reçoit une formation et/ou une information particulière sur les risques
professionnels et leur prévention
• remise des équipements de sécurité en fonction des nécessités et des
types de postes, de fonctions ou de contrats ; le salarié nouvellement
embauché reçoit ses équipements de protection (la formation à leur uti-
lisation fait partie de la formation visée ci-dessus)
152
IV. L’embauche
153
IV. L’embauche
Formalités d’embauche
Nature de la sanction
concernées
• Concernant la DUE elle-même : sanction pénale
(amende de 1 500 €), sanction financière URSSAF
(300 × taux horaires du minimum garanti)
• Travail dissimulé (éventuellement)* avec sanctions
DUE (non-utilisation, délai non
pénales : amende de 45 000 €, 3 mois de prison
respecté)
• L’infraction de travail dissimulé peut résulter du non-
accomplissement des formalités d’embauche (dont la
DUE) si ce dernier traduit une volonté de fraude et/ou
permet l’accomplissement de cette fraude
Registre unique du personnel
(défaut de tenue, mentions non Sanction pénale : amende de 750 €
conformes)
Sanction pénale :
Visite médicale d’embauche
• amende de 1 500 €
(absence)
• amende de 3 750 € et 4 mois de prison si récidive
Hygiène-sécurité (absence de Sanction pénale :
formation/information, absence • amende de 3 750 €
d’équipements de sécurité) • amende de 9 000 € et 1 an de prison si récidive
Absence de déclaration
mensuelle des mouvements de Sanction pénale : amende de 750 €
main-d’œuvre
Omission de la déclaration de
Sanction pénale : amende de 1 500 €
première embauche
Sanction pénale :
• amende de 15 000 € et 5 ans de prison
Embauche d’un étranger sans titre • amende de 100 000 € et 10 ans de prison si l’em-
de travail/séjour valable bauche a été rendue possible par le recours à un
réseau de délinquants spécialisé dans le trafic de
main-d’œuvre étrangère
Sanction pénale :
Embauche d’un mineur sans
• amende de 1 500 €
autorisation administrative
• amende de 3 000 € si récidive dans le délai de 1 an
Formalités du contrat
Sanction pénale : amende de 1 500 €
d’apprentissage
154
IV. L’embauche
Dans la plupart des cas, les sanctions pénales font suite aux résultats de
contrôle menés par l’Inspection du travail et/ou l’URSSAF, voire à des
démarches accomplies par des représentants du personnel (comité d’entre-
prise, délégués du personnel, délégués syndicaux). L’ensemble des acteurs
peut saisir la justice pénale, mais rien n’interdit à un salarié de saisir la justice
civile (conseil de Prud’hommes) s’il estime que le non-accomplissement d’une
formalité lui a causé préjudice. Dans ce cas, le salarié tentera de faire condam-
ner son employeur à des dommages et intérêts.
La discrimination à l’embauche
Le recrutement se fait selon le choix de l’employeur : il écarte certaines candi-
datures pour n’en retenir qu’une seule, laquelle se verra proposer embauche
et signature d’un contrat de travail (CDI, CDD, temps partiel, etc.). Mais le
Code du travail soumet ce choix à des exigences particulières visant à inter-
dire la discrimination à l’embauche. L’employeur qui ne respecte pas cet
interdit peut être poursuivi civilement et/ou pénalement.
155
IV. L’embauche
Lors du recrutement :
• à l’occasion du tri des CV
• en posant certaines questions pendant les entretiens avec les
candidats
• en faisant figurer certaines questions dans les questionnaires
Traduction d’embauche, etc.
Lors de la conclusion du contrat de travail en proposant :
• tel type de contrat de travail plutôt qu’un autre (CDD au lieu
d’un CDI)
• un niveau de rémunération plus bas qu’un autre
• un niveau de classification plus bas qu’un autre, etc.
• Caractéristiques de la personne : taille, poids, apparence,
particularismes génétiques, handicap, religion (foi, convic-
tions, pratiques rituelles), etc.
• Activités syndicales et/ou politiques et/ou appartenance à
Critères discriminants un parti politique, une organisation syndicale, une associa-
dont l’utilisation est tion, etc.
interdite • État de santé : maladie, maternité, déficiences, etc.
• Sexe/Genre : homme ou femme
• Orientations et préférences sexuelles
• Âge : « jeunisme », non-emploi des séniors, refus de certains
jeunes
Sanctions
En cas de discrimination à l’embauche, des actions judiciaires peuvent être
menées devant le conseil de Prud’hommes ou devant le Tribunal correctionnel.
Les sanctions civiles peuvent ainsi entraîner la nullité des décisions prises sur
la base de critères discriminatoires interdits et l’indemnisation financière de la
personne lésée.
156
IV. L’embauche
• Personne victime
Acteurs
• Personne victime • Inspection du travail
discrimination à
• Organisation syndicale • Organisation syndicale
l’embauche
• Associations
Modalités :
• par tous les moyens (documents, témoignages, etc.)
• Possibilité de « testing » : simulation d’une candidature et/ou d’une
Preuve de
demande d’emploi dans une entreprise prétendument opérée par
discrimination à
une personne appartenant à une minorité apparente (c’est-à-dire
l’embauche
ethnique) ; ce qui permet de vérifier si, oui ou non, sa candidature
et/ou d’une demande d’emploi va faire l’objet d’un traitement iné-
gal par usage de critères discriminatoires prohibés
157
IV. L’embauche
158
IV. L’embauche
159
IV. L’embauche
ΔΔ Réponse de Yangil
Une promesse d’embauche possède des critères bien définis : date de début
du contrat, salaire, durée du travail et horaires…
160
IV. L’embauche
Un mail étant un écrit valable en droit du travail, assurez-vous que les cri-
tères spécifiés dans votre mail sont insuffisants pour constituer une promesse
vous engageant.
Si c’est le cas, vous pouvez alors vous désister sans problème.
ΔΔ Réponse de Nath97430
Non… Vous avez proposé à un salarié à temps plein un passage à temps
partiel pour des raisons économiques. Le salarié a refusé et vous avez effec-
tué son licenciement. Aucun délai ne s’impose pour réembaucher sur le
même poste un salarié à temps partiel.
Vous pouvez aussi aller vérifier sur le site du gouvernement. Et l’inspecteur
de travail de votre secteur est à votre service pour vous répondre directe-
ment par téléphone.
ΔΔ Réponse de Yangil
Une promesse d’embauche vaut contrat si le formalisme est respecté : votre
employeur semble donc être dans son tort.
161
IV. L’embauche
ΔΔ Réponse de Costes
Les paroles s’envolent, les écrits restent. À moins que ce ne soit noté contrac-
tuellement, vous avez juste été assez dupe pour croire à des promesses
orales et que le business, surtout à ce niveau, est bien moins certain qu’on
ne peut le croire, même à un horizon court de six mois.
D’autant que le Président du directoire est nommé par le Conseil de sur-
veillance, donc, sauf si la promesse a été faite et signée par l’ensemble du
CS, elle a juste été émise par quelqu’un qui ne pouvait pas s’engager en son
nom.
162
V.
Le contenu d’un contrat de travail
En outre, le Code du travail rend tout de même l’écrit obligatoire pour cer-
tains types de contrats, en particulier le CDD, le CDD à objet défini, le contrat
à temps partiel, le contrat de travail intermittent, le contrat d’apprentissage
et le contrat de professionnalisation. Là encore, le défaut d’écrit entraîne la
requalification du contrat concerné en CDI à temps complet, voire la condam-
nation de l’employeur à des sanctions pénales.
163
V. Le contenu d’un contrat de travail
La forme
Seul un contrat de travail écrit permet de produire des effets ou d’être prouvé
en cas de besoin. Cela n’est pas obligatoire, mais la rédaction d’un contrat écrit
présente plusieurs avantages pour l’employeur et le salarié. Tout d’abord, l’écrit
vaut preuve : en cas de procès, celui qui se prévaut de l’existence d’un contrat
de travail ou de certains éléments de son contenu doit en rapporter la preuve
devant le juge. Ensuite, il assure la validité de certains mécanismes et/ou clauses
du contrat et les rend opposables aux parties signataires. Par exemple, la clause
prévoyant une période d’essai doit être expressément écrite, à défaut, elle n’est
pas valable et ne peut produire aucun effet (le salarié est, dès le départ, engagé
sans essai). Il en est de même pour la clause d’exclusivité.
Contenu
Le tableau ci-dessous énonce, à titre indicatif et de manière non exhaustive,
la liste des mentions obligatoires à tout contrat de travail écrit.
Mentions Objet
• Nom + adresse + n° URSSAF de l’employeur
Identité des parties • Nom + adresse du salarié
signataires • Mention et n° des titres de séjour/travail pour les salariés
étrangers, hors CEE
Référence à un type de poste et à une éventuelle classification
Fonctions occupées
conventionnelle (coefficient)
Durée du travail Référence au temps de travail presté dans le cadre du contrat
État de la rémunération servie par l’employeur : montant et
Rémunération
détail
Lieu de travail Indication du ou des lieux où s’exerce le contrat de travail
Date de prise d’effet du
Indication du moment où le contrat commence et prend effet
contrat
Durée et conditions de déroulement et/ou de renouvellement,
Période d’essai
éventuellement
Bénéfice des congés payés Indication des droits du salarié en matière de congés payés
Durée des délais de Indication des délais de préavis à observer en cas de licencie-
préavis ment, démission, départ ou mise à la retraite
Indication du ou des accords collectifs applicables à la relation
Convention collective
(niveau branche et/ou entreprise)
164
V. Le contenu d’un contrat de travail
Formalisme
Dès qu’il est signé sur le territoire français, le contrat de travail doit être rédigé
obligatoirement en français.
À défaut, son contenu, ses clauses et les obligations qu’il prévoit ne sont pas
opposables au salarié, même si le contrat doit être exécuté à l’étranger en
tout ou partie.
Chaque partie doit donc donner un consentement sain et entier, ce qui signi-
fie qu’elle a parfaitement conscience et connaissance de ce qu’elle signe
(transparence, compréhension du contenu, conscience de la portée des enga-
gements souscrits) ; elle donne ainsi son accord pour signer en considérant à
la fois le contenu, mais également les qualités de la personne signataire.
165
V. Le contenu d’un contrat de travail
Pourtant, ces effets ne peuvent être contraires et/ou moins favorables que
ceux découlant du contenu du Code du travail et/ou de la convention col-
lective ! À défaut, la clause et/ou le contenu produisant ces effets sont nuls,
donc non opposables et non obligatoires !
Les clauses
Le contrat de travail est structuré sous forme de clauses qui organisent les dif-
férents droits et obligations du salarié et de l’employeur.
166
V. Le contenu d’un contrat de travail
Bien sûr, le contenu des clauses doit respecter les règles impératives du Code
du travail et/ou de la convention collective. Même si l’employeur et le salarié
ont totale liberté pour retenir et choisir une formule de relation contractuelle,
cette liberté de choix a cependant des limites !
Principe de droit
Aucune clause d’un contrat de travail ne peut prévoir de règles et effets de
droit contraires à celles et ceux du Code du travail et/ou de la convention col-
lective applicable à la relation contractuelle. Elles peuvent toutefois apporter
des améliorations aux droits et garanties dont le salarié dispose déjà.
Si une clause méconnaît ce principe, elle est nulle et de nul effet ; ni l’em-
ployeur ni le salarié ne peuvent s’en prévaloir. Cette nullité ne peut être
prononcée que par le juge prud’homal.
167
V. Le contenu d’un contrat de travail
168
V. Le contenu d’un contrat de travail
Sauf certains cas, le Code du travail ne dresse aucune liste générale des
clauses à faire figurer obligatoirement dans un contrat de travail. Mais pour
les contrats particuliers, le Code impose des clauses, notamment, pour les
CDD, CDD à objet défini, contrat à temps partiel, contrat de travail intermit-
tent, contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation.
Exemple : une clause imposant une contrainte à la liberté de se vêtir (port d’un
uniforme ou d’une tenue vestimentaire précise). Cette clause n’est valable que
si elle est imposée par l’employeur pour des raisons d’hygiène, de sécurité ou
en raison de nécessités d’image de marque et de relation client pour des fonc-
tions en contact étroit avec la clientèle (ex. : personnel d’accueil dans un hôtel
de luxe).
169
Organisation de la relation de travail
• Par écrit
Avantager le salarié en intégrant au parcours dans • Vérifier les règles prévues à ce sujet par la
l’entreprise des périodes passées hors de l’entreprise convention collective de l’entreprise
Reprise
afin de majorer son ancienneté pour le calcul de cer- • Bien déterminer les périodes hors entreprise
d’ancienneté
tains de ses droits (ex. : montant des indemnités de intégrées (toutes périodes de la vie profession-
rupture du contrat) nelle, celles dans un même secteur d’activité
V. Le contenu d’un contrat de travail
170
notamment) en transférant à un délégataire (un • Par écrit et précise (claire indication des pou-
salarié) l’exercice d’une partie de ses pouvoirs voirs et responsabilités délégués et moyens à
de chef d’entreprise (ex. : en matière d’hygiène disposition)
et de sécurité ou de présidence d’un comité • Vérifier les règles prévues à ce sujet par la
d’entreprise) convention collective de l’entreprise
Délégation
• Le délégataire verra sa propre responsabilité mise • Acceptation de la délégation par le délégataire
de pouvoirs
en cause en cas de manquement, dysfonctionne- • Le délégataire doit exercer sa délégation en
ment…, épargnant ce désagrément à l’employeur disposant pour cela des compétences (par for-
• Limite : l’employeur peut être inquiété par la jus- mation si nécessaire), de l’autorité (pouvoir de
tice lorsque la délégation de pouvoirs concerne donner des ordres et de se faire obéir) et des
des prérogatives qui sont le propre même de la moyens (financiers notamment)
fonction de chef d’entreprise et pour lesquelles
l’employeur est toujours responsable
Types Effets Modalités
• Par écrit
• Vérifier les règles prévues à ce sujet par la
convention collective de l’entreprise
• Bien préciser : type de véhicule, conditions d’uti-
• Avantager le salarié en lui octroyant la possibilité
lisation hors temps de travail (usage « en bon
d’utiliser un véhicule de fonctions (appartenant
père de famille », notamment conduite pru-
à l’entreprise) à titre personnel hors le temps de
Mise à dente, éventuel plafond kilométrique à ne pas
travail
disposition dépasser), modalités de paiement de l’assurance
• L’utilisation à titre personnel d’un véhicule de
d’un véhicule et de l’essence (partage par moitié possible),
l’entreprise par le salarié est un « avantage en
• conditions de restitution du véhicule, soit à tout
nature », c’est-à-dire une forme de salaire qui
moment sur demande de l’entreprise, soit pour
V. Le contenu d’un contrat de travail
171
le véhicule pour l’URSSAF et le Fisc
Récapitulatif
Formalisme, insertion, validité des clauses ? Pour tout savoir sur la mise en
place des clauses d’un contrat de travail, voici un tableau récapitulatif.
Dédit-formation Écrit
X (pas dans les contrats avec Pendant le contrat
aides à l’emploi)
Mobilité Écrit
X (pas dans les contrats avec Pendant le contrat
aides à l’emploi)*
Exclusivité Écrit
X (pas dans les contrats à Pendant le contrat
temps partiel)
Forfait-heures ou
X (uniquement pour les
Écrit contrats de catégories limitées Pendant le contrat
jours
de salariés dont cadres)
Pendant le contrat
Confidentialité Écrit ü et après le contrat
Délégation de
X (uniquement pour les
Écrit contrats de catégories limitées Pendant le contrat
pouvoirs
de salariés dont cadres)**
Mise à disposition
d’un véhicule
Écrit ü Pendant le contrat
* Même si aucun texte n’interdit strictement l’insertion dans les contrats avec aides à l’em-
ploi (contrats d’apprentissage, de professionnalisation, etc.) des clauses en question, les
faire figurer comporte un risque pour l’employeur : ces dernières ne sont conformes ni à
l’esprit ni à la finalité de ces contrats et peuvent même faire obstacle à leur bon déroule-
ment compte tenu des publics concernés et de la nécessité de les former et de les intégrer
professionnellement dans un contexte de stabilité et de sérénité.
172
V. Le contenu d’un contrat de travail
*** La clause de non-concurrence peut être insérée dans les contrats avec aides à l’emploi,
mais dans ce cas très précis, à la double condition que les fonctions concernées par la
clause « justifient », par leur nature, sa mise en place et que le contrat (d’apprentissage,
de professionnalisation, etc.) ait donné au salarié l’occasion d’acquérir un savoir-faire
très particulier, dont l’utilisation par la concurrence représente un véritable potentiel de
nuisance.
La période d’essai
La clause de période d’essai doit figurer, sous peine de nullité, dans le contrat
de travail.
Son insertion n’est toutefois pas obligatoire, mais elle est soumise à des
conditions de validité :
173
V. Le contenu d’un contrat de travail
Contenu
Durée, possibilité de prolongation et/ou de renouvellement de l’essai font
partie des détails et mentions figurant dans la clause de période d’essai.
Le Code du travail ne fixe pas le contenu ni les mentions ; en revanche, la
clause doit prévoir les conditions et mécanismes de son déroulement.
Prise d’effet
La clause de période d’essai ne peut différer le début de l’essai et le repor-
ter au-delà du commencement du contrat. Sa rédaction doit suivre la logique
légale de la période d’essai : elle démarre et prend effet au tout début du
contrat de travail.
174
V. Le contenu d’un contrat de travail
La période probatoire
La période probatoire permet à l’employeur d’évaluer l’adaptation d’un salarié
à des fonctions nouvelles pour lui suite à un recrutement ou à un changement
de fonctions.
175
V. Le contenu d’un contrat de travail
Elle ressemble à la période d’essai, mais elle dure plus longtemps et se pré-
sente sous la forme d’un dispositif plus étoffé, notamment, en matière
d’organisation et mesure du suivi des performances et progrès du salarié.
Évaluer le salarié
Cette période vise à évaluer, mesurer et sanctionner positivement ou négati-
vement l’exercice des nouvelles fonctions du salarié :
ππ Au début de la relation contractuelle de travail, le contrat comporte une
clause de période d’essai et une clause de période probatoire ou une
clause unique avec deux parties, l’une pour l’essai, l’autre pour la phase
probatoire.
ππ Au cours de la relation contractuelle de travail : modification d’un contrat
préexistant et signature d’un avenant organisant l’accession à de nou-
velles fonctions et comportant la période probatoire.
Cette période permet à l’employeur de porter un jugement sur le compor-
tement opérationnel du salarié, les efforts déployés, l’adéquation (ou non)
individu/fonctions à tenir.
Un dispositif complexe
La période probatoire doit tout de même respecter les grands principes du
droit du travail et ne fait l’objet d’aucune prévision légale : le Code du travail
ne comporte aucune disposition la concernant. Elle résulte du seul contenu
du contrat et de l’accord du salarié et de l’employeur à ce propos. Malgré
l’absence de dispositions légales spécifiques, elle est soumise au même envi-
ronnement juridique global, comme toutes les clauses du contrat de travail :
respect de certains principes et dispositions d’ordre public, impact du contenu
de la convention collective, etc. La clause de période probatoire comporte des
mentions spécifiques : durée, objectifs à atteindre, mesure des progrès, éven-
tuel tutorat ou formation, etc. Le contenu découle de sa nature : être un outil
RH d’évaluation.
176
V. Le contenu d’un contrat de travail
Clauses Contenu
• Justification des raisons poussant l’employeur à utiliser ce type de
période à l’occasion d’une embauche : compléter la période d’essai si
cette dernière n’a pas donné entière satisfaction et/ou n’est pas assez
Motif de recours
longue compte tenu de la spécificité de certaines fonctions, etc.
• Ou à l’occasion d’un changement de fonctions : permettre la mesure
de l’adéquation individu/fonctions à exercer
Durée Indication de la durée en jours, semaines ou mois
Indication des critères permettant de mesurer la réussite de la période
probatoire :
Objectifs à
• critères matériels et objectifs (chiffrables)
atteindre
• critères d’évaluation du comportement et du professionnalisme du
salarié
Mise en place d’entretiens réguliers avec le salarié afin de :
• mesurer l’atteinte ou non des objectifs
• mesurer les progrès accomplis par le salarié
Suivi
• évoquer les éventuelles difficultés rencontrées par le salarié
• apporter des correctifs aux objectifs et/ou des compléments sous
forme de moyens nouveaux en encadrement, formation, etc.
Mise en place d’un dispositif d’encadrement du salarié avec tuteur, réfé-
Encadrement
rent, etc.
Mise en place d’un éventuel dispositif de formation afin d’accompagner
Formation
et permettre la progression du salarié
Indication des conséquences de la sanction positive de la période proba-
toire pour le salarié avec confirmation du salarié :
Conséquences • dans ses fonctions actuelles (si période probatoire en début de contrat
de la validation de travail)
de la période • dans ses nouvelles fonctions (si période probatoire en cours de contrat
de travail) avec éventuelle augmentation de salaire, nouvelle position
dans la classification, nouveau statut, etc.
Indication des conséquences de la sanction négative de la période pro-
batoire pour le salarié :
• soit retour aux fonctions antérieurement exercées (si période proba-
Conséquences
toire en cours de contrat de travail)
de l’invalidation
• soit affectation à des fonctions différentes (si période probatoire en
de la période
début de contrat de travail)
• soit éventualité d’une rupture du contrat de travail (si période proba-
toire en début de contrat de travail)
177
V. Le contenu d’un contrat de travail
Les conséquences d’un échec du salarié ne sont donc pas identiques pour
une période probatoire et une période d’essai : la période d’essai jugée non
concluante par l’employeur entraîne la rupture du contrat de travail du salarié
sans procédure ni obligation de justifier par écrit la décision (sauf conven-
tion collective prévoyant des garanties de protection pour le salarié) ; tandis
qu’avec une période probatoire jugée non concluante, la rupture du contrat
n’est pas automatique, le licenciement est imposé à l’employeur.
178
V. Le contenu d’un contrat de travail
La clause de dédit-formation
Avec la clause de dédit-formation, le salarié s’engage à rester pendant une
certaine durée dans une entreprise, sauf à rembourser l’investissement en for-
mation fait par l’employeur.
Pourquoi ?
Certains salariés acquièrent et/ou enrichissent leurs connaissances et leur
savoir-faire professionnel grâce aux formations dont ils bénéficient au sein
de l’entreprise. Quand le montant des sommes dépensées atteint un certain
niveau, l’employeur souhaite un retour sur investissement et considère que
les dépenses de formation doivent générer des plus-values et des bénéfices.
Il raisonne en « benchmarking » : il surveille donc la concurrence, ses
méthodes et produits comparés aux siens afin de toujours conserver une
avance, notamment par le haut niveau de formation de ses salariés.
Si, une fois (et à peine) formés par son entreprise, ces salariés partent à la
concurrence, c’est une double perte pour l’employeur : il offre un avantage
compétitif à sa concurrence et il perd le bénéfice de ses investissements de
formation.
179
V. Le contenu d’un contrat de travail
180
V. Le contenu d’un contrat de travail
À noter : si un salarié doit respecter les directives de son employeur lui ordon-
nant de suivre telle ou telle action de formation, il en va autrement des actions
de formation assorties d’une clause de dédit : le salarié a la possibilité de refu-
ser de les suivre et donc de signer un engagement de dédit.
Contrats concernés
Certains types de contrats de tra-
vail ne peuvent contenir de clause
de dédit-formation, notamment
ceux permettant à l’employeur de
recevoir des aides publiques.
Enfin, les contrats avec aides ne peuvent pas comporter une clause de
dédit-formation ; cela concerne les contrats d’apprentissage, de professionna-
lisation, uniques d’insertion, etc.
181
V. Le contenu d’un contrat de travail
La clause de mobilité
La clause de mobilité permet à l’employeur de modifier l’affectation géogra-
phique du salarié sans lui demander son avis et de le contraindre à accepter
et à exécuter le contrat de travail dans de nouvelles conditions. Si une telle
clause est valablement rédigée et utilisée par l’employeur, elle s’impose au
salarié. Il doit accepter le changement de lieu de travail, sinon il s’expose au
risque de se faire licencier.
182
V. Le contenu d’un contrat de travail
Conditions et formalisme
Pour être valable, la clause de mobilité doit être écrite, insérée dans le
contenu du contrat de travail, détaillée et signée par le salarié. L’employeur
qui se prévaut de l’existence et des effets d’une clause de mobilité doit
apporter la preuve de son existence en fournissant un document écrit. Les
conditions de validité de la clause de mobilité du contrat de travail sont repor-
tées dans le tableau ci-dessous.
183
V. Le contenu d’un contrat de travail
184
V. Le contenu d’un contrat de travail
Mise en œuvre
L’employeur ne doit pas abuser de ses prérogatives concernant la clause de
mobilité du contrat de travail. Si la clause donne à l’employeur un pouvoir de
modification unilatérale du lieu d’exécution du contrat, ce pouvoir n’est pas
illimité !
185
V. Le contenu d’un contrat de travail
186
V. Le contenu d’un contrat de travail
La clause d’exclusivité
Par cette clause, l’employeur réclame au salarié qu’il lui réserve la totalité de
sa disponibilité professionnelle et de ses compétences sans pouvoir travailler
ailleurs.
Principe
Par cette clause, l’employeur obtient du salarié qu’il ne travaille que pour
un seul employeur à la fois et renonce à toute pluralité d’activités profes-
sionnelles, peu importe les conditions et statuts. En plus de son contrat de
travail, cela empêche le salarié d’avoir une autre relation contractuelle de
travail ; dans certains cas, une activité d’« indépendant » (par exemple : auto-
employeur) ou d’associé actif au sein d’une société dont il détiendrait des
parts.
Conditions
Le principe de liberté de travail restreint les possibilités d’insertion d’une
clause d’exclusivité dans les contrats. L’employeur n’est donc pas libre d’insé-
rer une clause d’exclusivité dans un contrat et de l’imposer au salarié. Il ne
peut le faire que si la clause est cumulativement indispensable à la protection
d’un intérêt légitime de l’entreprise et justifiée par un contexte professionnel
précis et/ou la nature des fonctions du salarié. À défaut, la clause est nulle et
non avenue et inopposable au salarié.
187
V. Le contenu d’un contrat de travail
Contenu
La clause doit mentionner la raison de son insertion dans le contrat de travail.
Sa rédaction doit alors présenter certaines caractéristiques !
188
V. Le contenu d’un contrat de travail
La clause de non-concurrence
La clause de non-concurrence correspond à une obligation de loyauté pour
l’ex-salarié d’un employeur. Elle peut être insérée dans tous les contrats de
travail, y compris ceux avec aides à l’emploi. Dans ce cas très particulier, il y a
toutefois des conditions :
Principe
La clause de non-concurrence contraint le salarié à renoncer à exercer son
métier et/ou utiliser son savoir-faire professionnel après la rupture du contrat
de travail. C’est une limitation, voire une interdiction.
189
V. Le contenu d’un contrat de travail
Conséquences
C’est la rupture du contrat de
travail et la fin de la présence
du salarié dans l’entreprise qui
marquent le point de départ de
l’obligation de respecter l’enga-
gement de non-concurrence.
En cas de fin de CDD, elle prend effet le lendemain du dernier jour d’exécu-
tion du contrat par le salarié.
190
V. Le contenu d’un contrat de travail
Claude de non-concurrence
191
V. Le contenu d’un contrat de travail
Formalisme
Pour être valable, la clause de non-concurrence doit être écrite et signée par
les parties au contrat de travail. Elle doit être acceptée librement et volontaire-
ment par le salarié sans contrainte exercée par l’employeur.
Contrat de Convention de
Avenant au contrat Transaction
travail départ négocié
L’engagement de non-concurrence fait
Mention dans un
partie du dispositif sur lequel les par-
Mention à avenant général
ties s’accordent pour :
l’intérieur du ou spécialement
Comment ? • organiser la rupture du contrat
contrat de consacré à l’en-
(départ négocié)
travail gagement de
• prévenir ou mettre fin à leur litige
non-concurrence
(transaction)
Signature
du contrat/ Rupture du Après la rupture
Modification
promesse contrat de travail du contrat
d’embauche
Les parties sous-
crivent ou Les parties Les parties
modifient l’en- souscrivent ou souscrivent ou
Les parties
gagement de modifient l’en- modifient l’en-
Quand ? souscrivent
non-concurrence gagement de gagement de
l’engagement
après la conclu- non-concurrence non-concurrence
de non-concur-
sion du contrat de au moment où ils après la rupture
rence dès le
travail : il y a alors tombent d’accord du contrat de tra-
recrutement
modification du pour mettre fin vail au moment
ou lors de
contrat avec procé- à leur relation où la relation
l’embauche
dure et accord du contractuelle de contractuelle de
salarié à obtenir par travail travail a déjà cessé
l’employeur
192
V. Le contenu d’un contrat de travail
Caractéristiques
La clause de non-concurrence doit présenter cumulative-
ment quatre caractéristiques sous peine de nullité.
193
V. Le contenu d’un contrat de travail
194
V. Le contenu d’un contrat de travail
195
V. Le contenu d’un contrat de travail
196
V. Le contenu d’un contrat de travail
La clause de confidentialité
La clause de confidentialité du contrat de travail interdit au salarié de
divulguer à autrui toute information sensible et stratégique de la vie de l’en-
treprise. L’objectif est d’obtenir son silence et sa discrétion.
Informations concernées
L’interdiction de la clause de confidentialité concerne des données et informa-
tions stratégiques, sensibles et importantes pour l’entreprise.
Le salarié lié par une clause de confidentialité est contraint de faire constam-
ment l’effort de non-divulgation dès qu’il connaît et possède les informations
et données protégées.
À noter : cette exigence peut concerner tous les niveaux de l’effectif de l’entre-
prise, cadres et non-cadres, à partir du moment où l’employeur veut se prému-
nir de toute fuite de la part de qui que ce soit.
Conséquences
Cet effort de non-divulgation prend et produit effet pendant tout le temps
que dure le contrat de travail et postérieurement à sa rupture. L’insertion
d’une telle clause n’est pas conditionnée par la nature du contrat de travail :
CDI, CDD, temps partiel, etc. Tous les contrats peuvent la contenir si la pro-
tection des intérêts de l’entreprise l’exige.
197
V. Le contenu d’un contrat de travail
Contenu
La clause de confidentialité détermine la nature des informations à ne pas
divulguer, ainsi que les conditions dans lesquelles le salarié entre en posses-
sion de ces données.
Elle doit figurer dans un contrat de travail (ou un avenant) écrit et signé par
le salarié afin de lui être opposable : la signature manifeste l’acceptation de la
clause et de tous ses effets et conséquences par le salarié.
Mentions Explications
Mention impérative :
• de ce qui rend la clause indispensable à la protection d’un
Motivation de la nécessité
intérêt légitime de l’entreprise
d’insérer une telle clause
• du contexte professionnel précis et/ou la nature des fonc-
tions du salarié qui justifient le recours à cette clause
198
V. Le contenu d’un contrat de travail
Le forfait jours-cadres
L’utilisation par l’employeur d’une clause forfaitisant le temps de travail à
l’année n’est pas libre, mais conditionnée à l’agrément d’une convention col-
lective et à celui du salarié.
199
V. Le contenu d’un contrat de travail
Forfait Forfait
Formalités
jours-cadres heures
Décompte et paiement du temps de travail dans le cadre
de la semaine civile
X X
Paiement de majorations de salaires ü X
Suivi et vérification du franchissement (ou non) du
contingent annuel d’heures supplémentaires
X X
Attribution de repos compensateurs de remplacement X X
Autorisation de l’inspecteur du travail pour franchissement
du contingent annuel d’heures supplémentaires
X X
Information/consultation des représentants du personnel
(heures supplémentaires + contingent)
X X
Conditions d’utilisation
L’employeur ne peut, de sa propre initiative, utiliser les clauses de forfait
jours-cadres, leur emploi n’est pas discrétionnaire.
Il ne peut user de ce type de clause qu’à la condition d’y être autorisé par une
convention ou un accord collectif étendu ou une convention ou un accord
d’entreprise ou d’établissement.
200
V. Le contenu d’un contrat de travail
201
V. Le contenu d’un contrat de travail
Formalisme
Seule la signature de la clause de forfait jours-cadres par le salarié fait foi et
vaut preuve de cet accord. En cas de besoin, l’existence du forfait est à prou-
ver : celui qui l’invoque doit en rapporter la preuve.
Il est donc nécessaire qu’il se présente sous forme de document écrit et signé
comportant les mentions spécifiques énoncées dans le tableau ci-dessous.
202
V. Le contenu d’un contrat de travail
La clause de forfait-heures
ou jours doit être proposée
par l’employeur au salarié et
non pas imposée.
203
V. Le contenu d’un contrat de travail
Récapitulatif
204
V. Le contenu d’un contrat de travail
205
V. Le contenu d’un contrat de travail
CDD d’un an
Je suis présidente d’une association, et le conseil d’administration souhaite
embaucher une personne sur un poste de secrétariat.
Nous souhaiterions faire un CDD d’un an à temps complet, car nous ne savons
pas si nous aurons les financements la deuxième année.
Dans ce cas, quel est le motif du CDD ?
Question de Mimi63
ΔΔ Réponse de Yangil
« Monsieur X est engagé par l’association Y en vue de faire face à un accrois-
sement temporaire d’activité. » Le motif ici est un surcroît de travail.
Rappel : CDD initial + un seul renouvellement = 18 mois maximum.
ΔΔ Réponse de Procédurière
Effectivement, dans certains cas, et notamment en cas de travail saisonnier,
aucune date de fin ne figure sur le CDD : le contrat s’arrête à la fin de la
saison.
206
V. Le contenu d’un contrat de travail
Si vous êtes toujours en période d’essai, vous pouvez rompre le contrat sans
motif ni procédure.
Si la période d’essai est passée, je vous invite à faire part de votre problème
à votre employeur, une rupture conventionnelle est peut-être possible.
Autrement, parlez-en à votre médecin, il pourra peut-être vous délivrer un
certificat d’inaptitude.
ΔΔ Réponse de Yangil
Les lois sont régies par le Code du travail, mais en restauration, vous avez
aussi une convention collective (CCN) qui, comme toute CCN, prend le pas
sur le Code du travail.
Contre toutes idées reçues, les CCN sont parfois plus défavorables que le
Code du travail.
ΔΔ Réponse de Nath97430
Rien ne vous empêche de cumuler plusieurs emplois si vous avertissez le
dernier employeur lors de la signature du contrat.
En effet, dans un contrat de travail, est indiquée la clause suivante : « M ou
Mme X déclare être libre de tout engagement… », ce qui n’est pas le cas. Le
contrat doit donc indiquer que vous travaillez et que les deux employeurs
sont avertis.
C’est interdit par contre si les deux entreprises sont concurrentielles ou si
vous profitez d’un arrêt maladie pour travailler en CDD.
207
V. Le contenu d’un contrat de travail
ΔΔ Réponse de Nath97430
La clause est tout à fait légale, de l’ouvrier jusqu’au cadre supérieur. Mais
que dit réellement cette clause ? Que vous devez travailler exclusivement
pour votre employeur pendant toute la durée du contrat ? En Droit du tra-
vail, les mots sont importants !
Le risque : il faut être sûr que votre activité n’est pas du tout concurrentielle
à votre employeur et qu’elle ne vous pénalise pas sur le plan professionnel
en termes de temps, de rendement, de résultat… et qu’elle ne porte préju-
dice à personne.
Vous pouvez taire votre seconde activité à votre employeur, mais s’il le
découvre et qu’il cherche un motif valable pour vous virer, vous risquez le
licenciement pour faute (lourde ou grave) avec le risque de vous retrouver
sans préavis ni indemnité.
208
VI.
Le déroulement
d’un contrat de travail
Le déroulement d’un
contrat de travail tient
compte de plusieurs élé-
ments : la période d’essai,
les arrêts (hors accident
du travail ou maladie pro-
fessionnelle), le calcul des
congés payés, la forma-
tion des salariés, la
maternité d’une salariée
et le pouvoir disciplinaire
de l’employeur pour sanc-
tionner un employé.
209
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Il n’y a alors aucun délai de séparation entre les deux contrats conclus l’un à
la suite de l’autre, car c’est le même contrat qui se poursuit.
Principe
Seuls les CDD conclus de date à date peuvent faire l’objet d’un renouvel-
lement, c’est pourquoi il n’est possible que pour les CDD dont le terme est
précis : contrats dont le contenu mentionne avec précision une date de com-
mencement et une date de fin bien précise.
Pour pouvoir renouveler un CDD, l’employeur n’a pas besoin d’utiliser une
clause ou une mention dans le contenu du contrat de travail. Même en l’ab-
sence de clause prévoyant le renouvellement, celui-ci peut être proposé et
réalisé.
L’employeur ne peut toutefois pas refuser le renouvellement de son CDD à un
salarié pour des motifs discriminatoires (origine ethnique, sexe, etc.), sinon il
s’expose à des poursuites judiciaires et une condamnation à dédommager le
salarié.
De son côté, le salarié a le droit de refuser une proposition de renouvellement
s’accompagnant d’une modification du contrat ; dans ce cas, il ne perd pas le
bénéfice de l’indemnité de fin de contrat.
Toutefois, malgré la présence d’une clause de renouvellement dans le contrat
initial, l’employeur peut refuser de prolonger le CDD lorsqu’un salarié est vic-
time d’un accident du travail ou lorsqu’une employée est enceinte.
210
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Ainsi, un CDD initial de douze mois peut être renouvelé soit pour quatre mois
supplémentaires, soit pour dix mois.
Motivation
À l’image du contrat initial, qui doit être conclu pour un motif prévu par le
Code du travail, le renouvellement doit également être motivé.
Cela implique la poursuite d’un contrat dont le Code du travail exige qu’il
soit, au départ, conclu en raison d’un motif autorisant l’employeur à l’utiliser.
211
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Formalisme
L’employeur doit notifier au salarié sa proposition de renouvellement et/ou
lui faire signer un avenant. La nature de cette formalisation varie toutefois
en fonction de la présence, ou non, d’une clause de renouvellement dans le
contenu du contrat initial.
Transformation en CDI
Après la période de renouvellement du CDD, la poursuite sans interruption de
l’exécution du contrat de travail avec le salarié se fait dans le cadre d’un CDI,
sauf si l’employeur conclut un nouveau CDD avec le salarié conformément
aux règles applicables en cas de succession autorisée de CDD.
212
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
La maladie
La maladie entraîne la suspension de l’exécution du contrat de travail, sans
pour autant provoquer automatiquement sa rupture.
Démarches Explications
Justification de Le salarié absent pour maladie doit informer son employeur de :
l’absence pour • la raison de son absence
maladie • la durée (prévisible) de cette absence
213
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Démarches Explications
214
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Rapports salarié/employeur
Pendant l’arrêt maladie du salarié, les relations entre salarié et employeur
changent. Pour connaître les obligations et interdictions de chacune des par-
ties, reportez-vous au tableau ci-dessous.
215
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Indemnités journalières
En cas de maladie, le salaire est rem-
placé par des indemnités versées par la
Sécurité sociale et éventuellement com-
plétées par une indemnisation patronale.
216
Indemnités journalières
2 030 × SMIC horaires dans les douze mois civils précé- pays membre de l’UE
dant l’arrêt-maladie ; ou à défaut correspondre à 800 h
217
travaillées au cours des douze mois civils ou des 365 jours
précédant l’arrêt-maladie, dont 200 h travaillées au cours
du premier trimestre de l’année
• IJ : Indemnité journalière × nombre de jours d’arrêt mala-
die dans la limite de 28, 30 ou 31 j par mois • Indemnisation venant compléter les
• IJ = la moitié du 1/90e du montant total des trois der- IJ de sorte qu’indemnisation patro-
nières paies ayant précédé l’arrêt de travail nale + IJ = salaire maintenu par l’em-
Montant
• Ce montant est limité au plafond de la Sécurité sociale ployeur : pendant les 30 premiers
• Exemple : 5 055 € de rémunération au titre des trois jours d’arrêt = 90 % du salaire brut,
dernières paies, soit 5 055/90 = 51,17 € ; 51,17 €/2 = pendant les 30 jours qui suivent =
25,59 € × nombre de jours indemnisés 60 % du salaire brut
• Délai de carence = 3 jours (non indemnisés au début de • Ces durées sont augmentées de
Durée de l’arrêt) 10 jours par période entière de 5 ans
paiement • Tout le temps de l’arrêt-maladie (tel que prévu par le certi- d’ancienneté
ficat médical) dans la limite de 3 ans
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Contrôle du salarié
À partir du moment où le salarié reçoit une indemnisation, il doit se soumettre
à toute demande de justification de la réalité et/ou de la durée de sa maladie
de la part de ceux qui lui versent cette indemnisation. Ce contrôle peut être
fait par la Sécurité sociale ou l’employeur, voire des deux successivement.
Reprise du travail
Le salarié ayant été absent pour maladie doit être contrôlé par le médecin
du travail lors de sa reprise si son arrêt fait suite à : une absence d’au moins
21 jours ; un congé de maternité ; une séquence d’arrêts-maladie répétés.
218
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
219
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Conditions d’obtention
Pour avoir droit à des congés payés,
le salarié doit avoir travaillé pendant au moins dix jours (capitalisation de jours
+ prise et/ou paiement) et à l’intérieur d’une période de temps de référence
allant du 1er juin de l’année N au 31 mai de l’année N+1.
À noter : les jours de travail sont soit des jours de « travail effectif » avec une
prestation de travail réellement accomplie, soit certaines journées non travail-
lées et limitativement listées par la loi et/ou les conventions collectives qu’il
faut consulter.
220
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Les congés payés du salarié résultent de son travail effectif pendant un mois
au minimum.
Deux jours et demi de congés acquis par un travail effectif étalé sur :
En cas d’horaires étalés sur cinq jours (ou moins), les jours habituellement non
travaillés sont considérés comme ouvrables malgré tout.
221
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
En outre, lors de chaque prise de congés par le salarié, l’employeur doit pro-
céder à un décompte des jours consommés.
222
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
223
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Organisation
Il appartient à l’employeur d’organiser la prise des congés du salarié en fixant
les dates et en calculant la rémunération.
La prise de ses congés payés par le salarié est une obligation pour l’employeur
qui est tenu de les organiser, les faire prendre au salarié et ne pas faire obs-
tacle à leur prise. Le non-respect de cette obligation l’expose à des poursuites
devant les tribunaux et à des condamnations.
Du 31 octobre
Hors période Prise possible du Jours de congé supplémen-
de l’année N
d’été solde de congés res- taires éventuellement dus
au 1er mai de
(fractionnement) tant > 12 j au salarié**
l’année N+1
* Lorsque le nombre de jours de congé acquis est inférieur à douze, ils doivent être pris
en totalité et en continu lors de la période d’été.
224
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
* Ce qui revient à verser une indemnité de 10 % des salaires gagnés pendant la période de
référence de l’année N-1 pour chaque congé pris en année N soit : 10 % des salaires/30 ×
nombre de jours de congés pris.
** Le salaire maintenu est celui du mois précédant le congé soit : salaire mois précédant/
nombre de jours ouvrables du mois de la prise des congés × nombre de jours de congés
pris.
Cas spécifiques
Certains événements peuvent influer sur le déroulement des congés du sala-
rié et les différer ; c’est le cas notamment de la maladie. Toutefois, suivant la
situation, les conséquences pour le salarié divergent.
225
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Cas spécifiques
Événements Conséquences
Maladie survenant avant
les congés et se continuant Report des congés et prise ultérieure
pendant les congés
Maladie survenant pendant Pas de report : le salarié perçoit l’indemnisation maladie + l’in-
les congés demnité de congés payés
Jour férié non travaillé
Prolongation du congé d’un jour ou décompte d’un jour de
tombant pendant les
congé consommé en moins
congés
• Le préavis démarre avant la date prévue des congés : inter-
ruption du préavis, prise des congés et redémarrage du pré-
avis au retour des congés
• Le préavis démarre sans qu’une date de congés ait été
prévue : si le salarié est obligé de prendre ses congés à ce
Préavis de rupture
moment-là, une indemnité complémentaire de préavis sera
du contrat de travail
à verser ; si le salarié demande à prendre ses congés à ce
coïncidant avec les congés
moment-là, aucune indemnité ne sera versée
• Le préavis démarre au moment d’une période totalement
non travaillée pour raison de vacances de l’employeur : le
salarié a droit à l’indemnité de congés + l’indemnité pour
préavis non exécuté
226
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
L’adaptation concerne :
• tous les salariés et tous les types de postes et/ou fonctions
• l’évolution des compétences (savoir et savoir-faire requis pour tenir le
Portée
poste et/ou les fonctions dans la durée) et faire face aux différentes évo-
lutions (nouvelles techniques, transformations, évolutions, etc.)
• le maintien de l’employabilité des salariés
L’adaptation se fait par le biais :
• de la formation
Modalités
• du bilan d’étape professionnel*
• de l’entretien d’orientation professionnelle**
L’absence d’adaptation/formation :
• empêche l’employeur de se réclamer de l’incompétence et/ou de l’insuf-
fisance professionnelle d’un salarié pour pouvoir le licencier
Sanctions
• peut priver un licenciement économique de motivation et donc le rendre
en cas de
non valable
non-respect
• peut entraîner l’obligation d’indemnisation des salariés dont le contrat de
travail est rompu, directement ou indirectement, du fait de leur déficit de
compétences résultant de leur manque de formation
* Tout salarié ayant au moins deux ans d’ancienneté bénéficie, sur sa demande, d’un
bilan d’étape professionnel. Celui-ci doit permettre l’évaluation de ses capacités et
compétences + la détermination par l’employeur des objectifs de formation du salarié.
227
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Accès à la formation
Un salarié a accès à la formation, soit sur décision de l’employeur dans le
cadre du plan de formation de l’entreprise, soit par son initiative personnelle
dans le cadre d’un congé (de formation, de bilan de compétences, de VAE,
etc.) ou du Droit Individuel à la Formation (DIF).
Chaque année et selon son effectif, l’entreprise doit verser des contributions
d’un certain montant pour financer les organismes et structures qui orga-
nisent et financent la formation professionnelle continue en France.
À noter : l’entreprise peut déduire le coût de tout ou partie des actions qu’elle
fait figurer dans son plan de formation du montant de ces contributions pour
ne pas avoir à les verser.
228
Dans le Hors
Actions de
Modalités plan de plan de
formation
formation formation
disciplinaire
• Exception : le salarié peut refuser s’il oppose un motif valable (ex. :
229
absence de prise en charge par l’employeur des frais de transport pour se
rendre sur le lieu de formation)
230
tion pendant le temps de travail sauf à encourir une sanction disciplinaire
ou sauf à opposer un motif valable de refus
• Exception : le salarié peut refuser le déroulement d’une formation hors du
temps de travail ; il peut se rétracter dans les 8 jours suivant la signature
de l’écrit entérinant son accord, sans risque de sanction
231
pour suivre une action de formation distincte de celle du plan de forma-
tion ; l’action de formation permet de préparer un examen en vue d’obte-
nir un titre ou un examen de l’enseignement technologique ou d’accéder
à un niveau supérieur de qualification professionnelle ou de préparer une
réorientation professionnelle
• Conditions : ancienneté de 24 mois consécutifs ou non + accord d’un
CIF : Congé OPACIF pour la prise en charge de tout ou partie de la rémunération ü (si
Individuel de • Durée de la formation : un an pour une formation à temps complet, et accord ü
Formation 1 200 h pour une formation discontinue employeur)
• Modalités de déroulement : hors temps de travail avec suspension de
l’exécution du contrat de travail, prise en charge de tout ou partie de la
rémunération par un OPACIF sauf si le CIF est intégré dans le plan de for-
mation (dans ce cas, l’employeur maintient le salaire en tout ou partie)
• Formalisme : demande écrite du salarié notifiée à l’employeur 60 j à
l’avance pour une absence totale de moins de 6 mois ou à temps partiel,
et 120 j à l’avance pour une absence totale d’au moins 6 mois
Dans le Hors
Actions de
Modalités plan de plan de
formation
formation formation
232
future formation ou d’évolution professionnelle
• Conditions de bénéfice : ancienneté dans le salariat d’au moins 5 ans
consécutifs ou non, dont 12 mois dans l’entreprise + accord d’un OPACIF
pour la prise en charge de la rémunération
• Durée du congé : maximum de 24 h (consécutives ou non) de temps
travail ü (si
Congé de bilan
• Modalités de déroulement : hors temps de travail avec suspension de accord ü
de compétences
l’exécution du contrat de travail ; prise en charge de la rémunération par employeur)
un OPACIF sauf si le congé est intégré dans le plan de formation (dans ce
cas l’employeur maintient le salaire)
• Formalisme : demande écrite du salarié notifiée à l’employeur 60 j avant
début du congé
• Réponse de l’employeur : dans les 30 j suivant la réception de la
demande ; droit au report du départ en congé pour raison de service dans
la limite de 6 mois
Dans le Hors
Actions de
Modalités plan de plan de
formation
formation formation
Formations sur décision et/ou initiative du salarié
• Objet : permettre au salarié de se préparer à faire valider par un jury son
expérience (professionnelle, syndicale, etc.) afin d’obtenir tout ou partie
d’un diplôme ou d’un titre
• Conditions de bénéfice : accord d’un OPACIF pour la prise en charge de
la rémunération, délai de franchise d’un an en cas de bénéfice d’une pré-
cédente VAE dans la même entreprise
Congé pour • Durée du congé : 24 h maximum de temps de travail
validation • Modalités de déroulement : hors temps de travail avec suspension de ü (si
des acquis de l’exécution du contrat de travail ; prise en charge de la rémunération par
accord ü
employeur)
l’expérience un OPACIF sauf si le congé est intégré dans le plan de formation (dans ce
cas, l’employeur maintient le salaire)
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
233
début du congé
• Réponse de l’employeur : dans les 30 j suivant la réception de la
demande ; droit au report du départ en congé pour raison de service dans
la limite de 6 mois
Conditions de bénéfice : être salarié sous CDI + 1 an d’ancienneté minimum
Objet : acquisition (par année de présence) d’un droit individuel à des
heures de formation :
• ces heures peuvent être reportées et capitalisées d’une année sur l’autre
DIF (Droit dans la limite de 6 ans pour les salariés à temps complet et 120 h pour les ü (si
Individuel à la salariés à temps partiel accord ü
Formation) • le droit à la formation concerne des actions pouvant être listées par une employeur)
convention collective ou un accord d’entreprise ou, à défaut, des actions
choisies par le salarié lui-même, mais débouchant sur l’obtention d’une
qualification avec certification (répertoire national ou reconnaissance au
niveau de la branche)
Dans le Hors
Actions de
Modalités plan de plan de
formation
formation formation
Rémunération :
• heures de formation pendant le temps de travail et maintien de la rému-
nération par l’employeur
• heures de formation en dehors du temps de travail et allocations de for-
mation d’un montant égal à 50 % du salaire horaire net
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
234
DIF (Droit ü (si
Individuel à la ment pour faute grave ou lourde et mise à la retraite
accord ü
Formation) • Préavis chez l’employeur dont on part : les heures de formation capitali- employeur)
sées et non encore utilisées au titre du DIF peuvent être utilisées pendant
le temps de préavis
• Pendant le temps d’indemnisation-chômage : les heures de formation
capitalisées et non encore utilisées au titre du DIF peuvent être utilisées
lors de l’indemnisation-chômage avec accord de Pôle Emploi pour des
actions de bilan de compétences, VAE et formation
• Chez le nouvel employeur : au cours des 2 ans suivant la nouvelle
embauche, le salarié peut, avec l’accord du nouvel employeur, bénéficier
des heures de formation capitalisées chez l’ancien employeur au titre du
DIF et non encore utilisées ; en cas de désaccord, le DIF ne pourra être uti-
lisé qu’en dehors du temps de travail et sans versement de salaire ou d’al-
location de formation par le nouvel employeur, mais avec prise en charge
éventuelle par l’OPCA dont dépend le nouvel employeur
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Effets
L’amélioration des compétences par la formation des salariés n’entraîne ni
augmentation ni promotion. Même si la formation confère surplus de com-
pétences et/ou titre, diplôme ou certification, elle ne provoque pas forcément
de changement de la situation du salarié.
235
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
La maternité
L’état de grossesse et la maternité font béné-
ficier la salariée de garanties relatives à ses
conditions de travail et à la protection de son
contrat.
Informer l’employeur
La salariée enceinte n’a pas l’obligation de révéler automatiquement son état
de grossesse à son employeur. Cela ne peut donner lieu à aucune sanction
disciplinaire ni rétorsion, sous peine de poursuites judiciaires pénales pour
discrimination. Cette discrétion est en outre autorisée au moment de l’em-
bauche, pendant la période d’essai ou l’exécution du contrat de travail, une
fois la période d’essai passée, ou encore au moment du renouvellement d’un
CDD.
Elle doit alors fournir un certificat médical attestant de son état de grossesse
et indiquant la date présumée de l’accouchement ainsi que l’éventualité d’un
état pathologique et de la durée du congé l’accompagnant.
Elle doit également joindre à son courrier une lettre précisant le motif de son
absence, la date prévisible de début des congés et celle de son retour.
236
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Conditions de travail
Une fois informé de la grossesse, l’employeur peut être amené à prendre un
certain nombre de mesures et/ou précautions.
237
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
238
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
239
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Obligations
Portée
de l’employeur
• La salariée retrouve son précédent emploi ou un emploi similaire
assorti d’une rémunération au moins équivalente
Réintégration dans • Le retour au poste précédemment exercé n’est pas automatique ;
l’emploi antérieur la salariée peut être affectée à un autre poste du moment qu’il est
similaire (par sa nature + sa rémunération) et n’induit pas de modi-
fication de son contrat de travail
• À son retour de congé maternité, la salariée doit bénéficier d’un
examen par le médecin du travail au plus tard dans un délai de
Visite médicale de
8 jours après sa reprise
reprise
• À cette occasion, le médecin du travail se prononce sur l’aptitude
de la salariée à retrouver, ou non, ses fonctions
La salariée bénéficie d’une actualisation de sa rémunération en fonc-
tion des augmentations générales et/ou individuelles survenues
pendant son congé :
Maintien et
• majoration : augmentations générales + moyenne des augmenta-
actualisation de la
tions individuelles
rémunération
• périmètre : entreprise
• comparaison : salariés appartenant à la même catégorie (coeffi-
cient analogue ou même position dans la classification)
Entretien d’orienta- À son retour de congé maternité, la salariée doit bénéficier d’un entre-
tion professionnelle tien avec son employeur en vue de son orientation professionnelle
240
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
* La possibilité de rompre ne doit pas dissimuler une fraude, notamment une rupture de
contrat de travail motivée par la grossesse elle-même donc discriminatoire.
** La possibilité de rompre n’est possible que pour deux raisons : faute grave avérée de la
salariée, impossibilité de maintenir le contrat de travail (notamment en raison d’une cause
économique de licenciement ne permettant ni le maintien de l’emploi ni le reclassement).
Sanctions
Violation des dispositions relatives… Si première
Si récidive
condamnation
À la discrimination en raison de l’état de grossesse
À l’affectation temporaire à un autre emploi
Au droit aux autorisations d’absence pour se rendre
aux examens de suivi médical Amende de
Amende de 1 500 €
3 000 €
Au congé de maternité (refus de l’accorder et/ou
non-respect de l’interdiction d’emploi)
À la rupture illicite du contrat de travail pendant la
grossesse ou pendant le congé de maternité
241
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Cette faute est alors suffisamment importante pour provoquer une réaction
patronale sous forme de sanction.
Une sanction correspond à toute mesure, autre que des observations ver-
bales, prise par l’employeur à la suite d’un agissement du salarié considéré par
lui comme fautif ; cette sanction est alors de nature à affecter immédiatement
ou non la présence du salarié dans l’entreprise, sa fonction, sa carrière ou sa
rémunération.
Sanctions
La sanction s’impose automatiquement au salarié qui ne peut la refuser sauf si
elle modifie son contrat de travail. Le pouvoir disciplinaire de l’employeur est
un droit. Il pourra toutefois la contester par la suite en saisissant le conseil de
Prud’hommes pour en demander l’annulation par le juge.
242
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
En outre, une sanction peut revêtir bien des formes et des natures, énoncées
dans le tableau ci-dessous.
243
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Faute du salarié
La sanction découle impérativement de l’existence d’un ou plusieurs faits fau-
tifs personnellement imputables au salarié – il n’y a pas de sanction possible
sans faute préalable du salarié –, ou une faute découlant de la volonté et de
l’action personnelles du salarié (et non de celles d’autrui).
Acte positif ou La faute peut résulter de ce que fait le salarié et qu’il n’aurait pas
abstention dû faire ou de ce que le salarié ne fait pas et qu’il aurait dû faire
244
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Exemple : l’employeur qui a déjà sanctionné le salarié pour avoir rédigé et usé
d’un faux contrat de travail par une mise à pied disciplinaire de trois jours a
épuisé son pouvoir de sanction et ne peut, pour les mêmes faits, prononcer un
licenciement.
L’employeur qui sanctionne ne peut se contenter d’affirmer que la faute du
salarié existe. Il doit pouvoir démontrer la réalité et la matérialité des faits qu’il
reproche au salarié. Toutefois, le contrôle de l’activité du salarié ne se confond
ni avec de l’espionnage ni avec du harcèlement ! L’employeur doit utiliser des
méthodes de surveillance loyales et transparentes, raisonnables et non dispro-
portionnées. Ces dernières ne doivent porter atteinte ni à la dignité ni à la vie
privée du salarié.
245
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
D’autre part, pour être valables, les moyens de preuve utilisés par l’employeur
afin de rapporter l’existence de la faute doivent présenter plusieurs caractéris-
tiques, détaillées dans le tableau ci-dessous.
Caractéristiques Explications
Procédures et délais
Un employeur ne peut sanctionner un salarié de façon instantanée, il doit
respecter une procédure qui varie suivant la nature de la sanction et/ou la
situation statutaire du salarié (représentant du personnel ou non).
246
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Démarches Explications
• Convocation du salarié à un entretien préalable avant éventuelle
prise de sanction à son égard (courrier en recommandé avec AR
ou remis en main propre contre décharge)
Étapes et formalisme • Entretien préalable avec le salarié
• Notification au salarié de la décision prise (sanction ou non, si
sanction = sa nature) après l’entretien (courrier en recommandé
avec AR ou remis en main propre contre décharge)
• Pour lancer la procédure, c’est-à-dire convoquer le salarié à un
entretien préalable : l’employeur dispose de 2 mois au maximum
pour agir, délai décompté à partir de la commission de la faute, de
la prise de connaissance par l’employeur de l’existence des faits
fautifs
Délais
• Entre la réception prévisible de la convocation par le salarié et
l’entretien préalable : 5 j ouvrables (délai conseillé)
• Pour notifier la décision de prise ou non de sanction : attente de
2 j après l’entretien préalable avant de notifier, délai de notifica-
tion maximum de 1 mois après l’entretien préalable
• Participants : employeur, salarié, personne appartenant à l’entre-
prise et assistant éventuellement le salarié
• Rôle de l’employeur : indiquer les motifs qui expliquent le déclen-
chement de la procédure, recueillir les explications du salarié et/ou
Tenue, contenu,
de la personne qui l’assiste, ne pas prendre de décision en cours
organisation de
d’entretien ni notifier verbalement la nature de la sanction
l’entretien préalable
• Rôle du salarié : présenter des explications, se défendre si néces-
saire en objectant les critiques et reproches
• Rôle de la personne assistant le salarié : relayer le salarié dans ses
explications et assurer sa défense
Mentions :
• objet de la convocation (entretien préalable avant prise d’une
Contenu du courrier
éventuelle sanction)
de convocation à
• date, heure, lieu de l’entretien
l’entretien préalable
• faculté de se faire assister par une personne appartenant obliga-
toirement à l’entreprise
• Si pas de sanction : l’employeur le signale
Contenu du courrier
• Si sanction : mentions impératives (nature exacte de la sanction
de notification de la
décidée + motivation) et date et/ou modalités de prise d’effet de
décision
la sanction
247
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
En outre, dès lors que la sanction modifie le contrat de travail d’un repré-
sentant du personnel (candidat, élu, désigné ou après fin de mandat),
l’employeur est tenu :
248
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Limites
Le pouvoir disciplinaire de l’employeur est l’un de ses droits, mais il a des
limites. Ainsi, il ne peut pas prendre de mesures disciplinaires :
249
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Sanctions Explications
Contrôle :
• de la régularité de la procédure (respect des phases, des
délais, du droit à l’assistance du salarié, du formalisme et
du contenu des courriers)
• du caractère fautif (ou non) des faits reprochés au salarié
• de l’existence et de la matérialité des faits fautifs invo-
Tous types de sanction qués par l’employeur à l’appui de sa sanction
• de la qualité et de la légalité des preuves et modes de
preuve de l’employeur
• de la proportionnalité de la sanction par rapport à la gra-
vité des faits
• du caractère licite et/ou non discriminatoire de la
sanction
250
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
251
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
ΔΔ Réponse de Shelby
Proposez-lui une rupture conventionnelle ou voyez avec l’Inspection du tra-
vail pour faire intervenir un médiateur ; ce sont les seules possibilités qu’il
vous reste.
Heures supplémentaires
La durée légale de mon contrat de travail est de 40 h par semaine. Au cours
d’une semaine, il arrive toutefois que je travaille un jour férié, mais sans jamais
dépasser les 40 h prévues (compensation par deux jours d’absence).
Puis-je considérer que les heures travaillées pendant les jours fériés sont des
heures supplémentaires ?
Question d’Alam
ΔΔ Réponse de Yangil
Si vous ne dépassez pas la durée hebdomadaire inscrite sur votre contrat, il
n’y a pas d’heures supplémentaires.
252
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
Pour le jour férié, s’il est travaillé (à moins d’une disposition spéciale de votre
convention collective), il ne donne pas droit à un paiement supplémentaire.
Seul, le 1er mai est un jour férié et chômé, ce qui signifie qu’il est payé sans
travailler (et si vous travaillez le 1er mai, alors il est payé double) : c’est la
fête du Travail.
ΔΔ Réponse de Yangil
CDD et/ou temps partiel, votre employeur doit vous rembourser une partie
de vos frais de transport sur justificatif (reçu de SNCF et du Pass Navigo pour
le métro).
Le remboursement s’élève normalement à 50 % de vos frais, si vous êtes à
temps partiel d’une durée égale ou supérieure à un mi-temps (17,5 h heb-
domadaires). Autrement, ces 50 % seront proratisés.
Attention, je ne sais pas toutefois si ces conditions ne concernent pas que
les habitants/travailleurs de Paris et Île-de-France.
ΔΔ Réponse de Costes
Oui, sauf si la convention collective prévoit une autre plage, ou si l’em-
ployeur en décide autrement (en moins ou en plus).
253
VI. Le déroulement d’un contrat de travail
ΔΔ Réponse de Yangil
« Trente minutes de pause toutes les 4 h 30 » ? Vous devez faire allusion à
une CCN, car dans le Code du travail, il s’agit de vingt minutes toutes les
six heures, et ces vingt minutes ne sont pas rémunérées dans la plupart des
cas.
Les seuls cas où elles sont rémunérées sont lorsque le salarié doit être en
mesure de répondre à une sollicitation de l’employeur ou de son travail,
c’est-à-dire s’il est à disposition de l’employeur.
Donc, regardez dans votre CCN et, sans précision de celle-ci, c’est ce prin-
cipe qui en toute logique devrait s’appliquer.
Cumuler deux emplois
Peut-on cumuler deux emplois tant qu’on ne dépasse pas les 44 h par semaine
sur douze semaines consécutives et 48 h par semaine ?
Exemple : contrat de 35 h + intérim/contrat de 8 h hebdomadaires = 43 h.
Question de Passage83
ΔΔ Réponse de Procédurière
En effet, la durée légale maximale de travail ne doit pas être dépassée,
à savoir : 10 h/j, 48 h/semaine, 44 h en moyenne sur une période de
douze semaines consécutives.
Les salariés doivent par ailleurs bénéficier d’un repos quotidien de 11 h
minimum et d’un repos hebdomadaire de 24 h auquel s’ajoutent les heures
de repos quotidien.
254
VII.
Modification, transfert et rupture
du contrat de travail
255
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Le contrat ayant force de loi entre les parties signataires, il les oblige à respec-
ter son contenu.
Conditions
Il y a modification du contrat de
travail quand le cœur même de la
relation contractuelle de travail est
concerné par un changement.
Celui qui ne modifie aucun élément essentiel du contrat n’est pas obligé
d’avoir l’accord du salarié pour réaliser le changement qu’il souhaite opérer.
Important : en cas de litige sur la nature essentielle ou non d’un élément, l’in-
terprétation revient au juge prud’homal.
256
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
257
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Changement de qualification ü
Changement de la nature même des fonctions ü
Changement de tâche avec maintien de la
Fonctions/ ü
qualification
qualifications
Accroissement des responsabilités du salarié ü
Baisse de responsabilités et/ou retrait important de
tâches
ü
258
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Exemple : nouveau lieu de travail, une nouvelle tâche à accomplir, une prise de
fonctions une heure plus tôt, etc.
259
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Contenu :
• motif économique de la modification
• détail de la modification (nouvelles conditions d’emploi, nouveau
contenu du contrat, date de mise en œuvre de la modification, etc.)
• détail des éventuelles mesures d’accompagnement de la modification
• indication du délai légal de réflexion (1 mois) pour accepter ou refuser
Formalisme
la modification
• mention de ce que le défaut de réponse vaut acceptation
• « cartouche » (à destination du salarié, pour lui permettre de manifester
son accord) à découper et à renvoyer à l’entreprise et comportant une
case « oui, j’accepte la modification » et une case « non, je refuse la
modification »
260
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Acceptation Refus
261
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Avenant au contrat
L’employeur ne peut ni s’écarter des obligations prévues ni les changer de
lui-même et par lui-même. S’il procédait à une modification sans l’accord du
salarié, cela équivaudrait à une rupture du contrat, dont il aurait pris lui-même
l’initiative, ou à un licenciement sans cause réelle et sérieuse, donc ouvrant
droit au dédommagement du salarié. Pour éviter d’en arriver là, l’employeur
qui souhaite apporter une modification au contrat doit donc solliciter et obte-
nir l’accord préalable du salarié et faire entériner cet accord par la signature
d’un avenant modificatif par le salarié.
262
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Attention ! La portée de l’avenant est limitée à son contenu. Tout ce que l’ave-
nant ne vise pas et qui appartient à la version originale du contrat ne change
pas et continue de produire les mêmes effets qu’auparavant.
Pouvoir disciplinaire
À partir du moment où la sanc-
tion modifie le contrat,
l’employeur doit demander et
obtenir l’accord du salarié et
rajouter à la procédure discipli-
naire les étapes propres à la
procédure de modification du
contrat.
263
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Procédure
Le salarié qui souhaite modifier son contrat de travail doit solliciter et obtenir
l’accord préalable de l’employeur à toute modification et faire entériner cet
accord par signature d’un avenant modificatif par l’employeur.
264
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Décision de l’employeur
L’employeur n’est pas obligé d’accepter une demande de modification récla-
mée par le salarié. Toutefois, certaines demandes doivent être prises en
considération, voire obligatoirement satisfaites par l’employeur.
Temps partiel
Congé parental Temps partiel Création
Solidarité familiale
choisi d’entreprise
Sachez par ailleurs que suite au refus de l’employeur d’accepter une modifi-
cation non obligatoire, le salarié commet une faute s’il décide d’exécuter son
contrat aux conditions refusées et cesse de travailler. Cela peut justifier son
licenciement.
265
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Conditions
Les conditions nécessaires au maintien et au transfert d’un contrat de travail
en cas de changement d’employeur (et/ou modification de sa situation) sont
énoncées dans le tableau ci-dessous.
Conditions Explications
• Seuls sont concernées par le transfert les salariés, c’est-
à-dire les personnes physiques liées et soumises à un
Être salarié employeur par un lien de subordination
• Sont donc exclus tous ceux et celles qui ne sont pas
juridiquement des salariés
• Seuls bénéficient du transfert les salariés titulaires d’un
contrat de travail en cours d’exécution ou de suspen-
sion (donc non rompu) à la date précise où survient
l’événement qui provoque le changement d’employeur,
Être titulaire d’un contrat de la modification de sa situation juridique et/ou matérielle
travail en cours • Tous les types de contrat de travail sont concernés
(CDI, CDD, temps partiel, etc.)
• Cela s’applique même en cas de suspension, peu
importe le motif (maladie, maternité, congé de forma-
tion, congés payés, etc.)
• Seuls bénéficient du transfert les salariés titulaires d’un
contrat de travail affecté à l’employeur concerné par le
changement et/ou modification, à l’activité ou la partie
d’activité possédée par cet employeur et concernée par
le changement et/ou modification
Être rattaché à l’employeur
• Un salarié muté et parti d’un établissement d’entreprise
ou à l’activité (ou la partie
vendu à une autre entreprise n’est pas concerné par le
d’activité) de l’employeur
transfert
concerné par la modification
• Un salarié affecté partiellement à un secteur d’activité
vendu à une autre entreprise est concerné par le trans-
fert uniquement pour le temps qu’il consacre au secteur
d’activité (il se retrouve donc avec deux contrats et
deux employeurs)
266
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Circonstances Explications
• Changement, mutation
Transfert • Exemple : passage d’un exploitant-employeur à un autre
exploitant-employeur
Ensemble organisé :
• de personnes (un ou des salariés) et d’éléments corpo-
rels (bâtiments, machines, outils, ordinateurs, etc.) ou
incorporels (clientèle, droit au bail, etc.)
Entité économique
• permettant l’exercice d’une activité économique (extrac-
autonome
tion, fabrication, transformation, vente, location, etc.)
• poursuivant un objectif propre, tel que l’atteinte de
résultats économiques et/ou financiers spécifiques, parti-
culiers et n’ayant de sens que pour l’ensemble organisé
267
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Caractère automatique
Ni le salarié ni l’ancien ou le nouvel employeur ne peuvent s’opposer au
caractère automatique du maintien et du transfert du contrat de travail.
Lorsque les conditions sont réunies pour que le transfert ait lieu, celui-ci est
alors automatique, de plein droit et opposable au salarié, à l’ancien employeur
et au nouvel employeur.
Personne ne peut déroger au transfert, même par le biais d’un accord pré-
alable entre salarié et ancien employeur et/ou nouvel employeur ou d’une
convention (figurant dans un acte de vente, de cession, etc.) entre l’ancien
exploitant-employeur et le nouvel exploitant-employeur afin d’exclure la
poursuite du contrat de travail. Si le nouvel exploitant/employeur refuse de
reprendre et maintenir le contrat de travail, le salarié peut l’assigner devant le
conseil de Prud’hommes.
Droits du salarié
Avec le transfert de son contrat de travail, le salarié conserve ses droits chez le
nouvel employeur. Le transfert et le maintien signifient que le contrat conti-
nue d’être exécuté chez le nouvel employeur conformément aux conditions
contractuelles en vigueur chez l’ancien employeur au moment du transfert.
268
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
La nature de la remise en cause dépend alors du fait que l’on ait affaire :
ππ à une convention ;
ππ à un accord collectif (remise en cause : passage d’une convention ou d’un
accord à un autre par substitution et/ou éventuelle renégociation) ;
ππ à un usage et/ou un engagement unilatéral (remise en cause : dénoncia-
tion effectuée par le nouvel employeur).
Selon la nature de l’élément de statut collectif concerné, l’avantage peut soit
disparaître purement et simplement, ce sera le cas si la prime de vacances
est issue d’un usage ou d’un engagement unilatéral dénoncé par le nouvel
employeur, soit être conservé (en l’absence de négociation pour la recon-
duire) par les seuls salariés en ayant déjà bénéficié et profité à titre personnel.
Absence de formalisme
Le maintien du contrat de travail et des obligations, garanties et engagements
liés au contrat peut s’opérer sans que les salariés ne soient prévenus.
269
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Après avoir fait le transfert des contrats de travail, le nouvel employeur peut
proposer que soient apportées une ou des modifications ou décider de les
rompre par voie de licenciement.
La rupture de contrat
Dans la plupart des cas, la relation contractuelle de travail s’achève comme
elle a commencé : par une manifestation de la volonté de l’employeur ou du
salarié de faire cesser son contrat.
Modalités
Les modalités de rupture d’un contrat de travail ne sont pas les mêmes selon
le type de contrats. En effet, au cours d’un CDI, chaque partie a le droit de le
rompre unilatéralement et à tout moment ; tandis qu’avec un CDD, les par-
ties au contrat doivent attendre son terme, précis ou imprécis (fixé dans le
contenu du contrat), et ne peuvent le rompre avant que dans un nombre très
restreint d’hypothèses.
Initiative de la rupture
Modalités CDD CDI
(anticipée si CDD)
Démission Salarié X ü
Licenciement Employeur X ü
Départ à la retraite Salarié X/ü* ü
Mise à la retraite Employeur X/ü* ü
Prise d’acte de la rupture Salarié X ü
Départ négocié Employeur + Salarié X ü
270
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Initiative de la rupture
Modalités CDD CDI
(anticipée si CDD)
Rupture conventionnelle homologuée Employeur + Salarié X ü
Force majeure Employeur ü ü
Rupture anticipée en raison d’une faute Employeur ou salarié (par
grave résiliation judiciaire)
ü X
Rupture anticipée par accord commun Employeur + Salarié ü X
Rupture anticipée en raison d’une
embauche sous CDI
Salarié ü X
* Départ et mise à la retraite ne sont pas des cas de rupture anticipée du CDD, mais
peuvent concorder avec son terme si les conditions d’âge et de nombre de trimestres
sont réunies à la fin du CDD.
Responsabilités
Les parties (employeur ou salarié) peuvent voir leur responsabilité mise en
cause si la rupture entraîne un préjudice. Si le licenciement est dépourvu de
cause réelle et sérieuse (sans motif valable), voire totalement abusive, l’em-
ployeur peut être tenu de verser des dommages et intérêts au salarié, dont
le montant représente plusieurs mois, voire années de salaire (selon le pré-
judice subi et l’ancienneté du salarié). Un salarié qui démissionne de façon
abusive, le plus souvent pour nuire à son employeur, peut être condamné à
l’indemniser.
Exceptions
Le processus de rupture ne concerne habituellement que les parties signataires :
salarié et employeur. Mais, dans certains cas, le juge peut se substituer à la
volonté des parties pour décider de mettre fin au contrat de travail. La procé-
dure qui lui permet d’intervenir est la procédure dite de résiliation judiciaire.
271
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Résiliation
Explications
judiciaire
• Principe : seul le salarié a le droit de demander la résiliation judiciaire du
contrat
• Exceptions : l’employeur peut demander la résiliation judiciaire dans deux
cas seulement, pour un contrat d’apprentissage en cas de faute grave,
manquements répétés ou inaptitude l’apprenti à exercer le métier auquel
Initiative
il voulait se préparer ; et pour un CDD en cas d’inaptitude physique du
salarié suite à un accident du travail
• Formuler une demande de résiliation judiciaire contre un salarié en dehors
des cas permis équivaut à un licenciement du salarié avec obligation pour
l’employeur de l’indemniser à ce titre
Procédure judiciaire visant à obtenir la rupture du contrat de travail (CDI ou
CDD) par le juge :
• en cas d’inexécution par l’employeur d’une ou de plusieurs obligations de
ce contrat
• et/ou en cas de manquements graves de ce dernier aux obligations et/ou
devoirs propres à ce contrat
Objet Exemples :
• non-paiement du salaire
• modification unilatérale du contrat de travail sans accord du salarié
• non-respect de règles propres à la surveillance médicale des salariés
handicapés
• non paiement systématique d’une prime prévue par la convention collec-
tive, etc.
Si les manquements de l’employeur sont avérés :
• la rupture du contrat est prononcée aux torts de l’employeur
• la rupture équivaut, si CDI, à un licenciement sans cause réelle et sérieuse
avec obligation de paiement au salarié des indemnités de rupture (préavis
Conséquences + indemnité de licenciement + dommages et intérêts pour licenciement
abusif) ; si CDD, au paiement des salaires perdus + dommages-intérêts
Si les manquements de l’employeur ne sont pas avérés :
• le salarié est débouté de sa demande
• le contrat de travail doit continuer à être exécuté par les parties
Formalités
La rupture du contrat de travail n’est valide que si elle respecte les formalités,
voire procédures de la rupture, peu importe les circonstances !
272
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Procédure complexe
avec :
• convocation du salarié
Remise au salarié du :
à un entretien préalable
Licenciement (CDI) Employeur • tenue de l’entretien • dernier bulletin de
• notification au salarié paie
• certificat de travail
de la décision de licen-
cier avec motivation/• attestation Pôle
justification précise Emploi
• reçu pour solde de
Sauf convention collective tout compte
prévoyant une procédure, • état récapitulatif des
Départ à la retraite Salarié
simple notification écrite droits en matière de
du départ à l’employeur formation (DIF)
• état récapitulatif de
Notification écrite au l’épargne salariale
Mise à la retraite Employeur
salarié (si intéressement,
Prise d’acte de la Notification écrite à participation, PEE,
Salarié PEI ou PERCO dans
rupture (CDI) l’employeur
l’entreprise)
Processus de négocia- • éventuellement BIAF,
Employeur +
Départ négocié (CDI) tion + rédaction d’une si rupture du CDD
Salarié
convention écrite pour force majeure +
document non remis
Procédure avec : lors de l’embauche
• négociation
Rupture • rédaction d’une
Employeur +
conventionnelle convention écrite
Salarié
homologuée (CDI) • homologation de la
convention par l’admi-
nistration du travail
273
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Préavis et obligations
La rupture du contrat de travail (si CDI) provoque plusieurs conséquences,
détaillées dans le tableau ci-dessous.
Conséquences Explications
274
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Conséquences Explications
Officialisation
La rupture du contrat de travail est officielle au moment où la partie à qui elle
est notifiée reçoit l’information.
275
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Soit :
• le lendemain du jour de l’homologa-
tion administrative
Rupture conventionnelle homolo- Employeur +
• le lendemain du jour de l’expira-
guée (CDI) Salarié
tion du délai de 15 j dont dispose
l’administration pour homologuer la
convention
Rupture anticipée du CDD par Employeur + Date fixée par le protocole écrit de rup-
accord commun Salarié ture anticipée
276
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
277
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
278
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
279
VII. Modification, transfert et rupture du contrat de travail
Modification de poste
J’ai été embauché en tant que magasinier en 2002, puis je suis passé chaudron-
nier en 2005 sans avoir signé d’avenant, sachant que notre société va fusionner,
puis refuser le transfert de mon contrat.
Est-ce légal ?
Question de Louloustique
ΔΔ Réponse de Yangil
Sans avenant à votre contrat, j’espère que votre qualification de chaudron-
nier est notée sur chacune de vos fiches de paye depuis 2005.
Dans ce cas, les bulletins de salaire sont contractuels et valent contrat, et
vous pouvez donc faire valoir vos droits sur cette base.
280
VIII.
La rupture du contrat de travail :
démission, retraite...
Néanmoins, les causes à l’origine d’une telle volonté peuvent être variées :
démission, retraite, départ négocié ou non. Dans chaque cas, des dispositions
et des formalités spécifiques doivent alors être respectées, afin d’assurer une
transition et un départ dans les meilleures conditions.
281
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
La démission
Le CDI, conclu entre un employeur et un
salarié, présente la particularité de pou-
voir être rompu, par la volonté d’une
seule des parties si elle le souhaite
et sans nécessité d’obtenir l’accord de
l’autre, à tout moment dès sa conclusion.
En effet, un CDD engage obligatoirement les parties pour une durée quan-
tifiée, soit fixe et chiffrée (CDD à terme précis), soit minimale et indicative
(CDD à terme imprécis).
À noter : par exception, le CDD peut néanmoins être rompu (avant son terme)
dans certaines hypothèses listées par la loi.
Principe
Le salarié qui démissionne rompt définitivement son contrat de travail,
c’est, en principe, un acte irrémédiable. Avec la démission, l’employeur peut
prendre acte de ce que le contrat a été rompu ou refuser tout retour en
arrière.
282
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Principe de la démission
Démission et droit
Explications
de rétractation
Le salarié a le droit de changer d’avis si :
Nature de la • sa première décision ne provient pas d’une volonté libre et réfléchie
rétractation • sa rétractation intervient rapidement et suit de très près sa démis-
sion initiale
• Si le salarié change d’avis dans les conditions décrites ci-dessus, sa
rétractation s’impose à l’employeur, annule la démission et entraîne
la poursuite de la relation contractuelle
Conséquences • L’employeur qui continue à se prévaloir d’une démission valable-
ment rétractée prend lui-même l’initiative de la rupture : il procède
donc à l’équivalent d’un licenciement, et l’absence de motif l’expose
à une condamnation pour licenciement sans cause réelle et sérieuse
Circonstances où la rétractation post-démission est valable :
• salarié se rétractant en reprenant le travail le jour même de sa
démission présentée sur un coup de colère
• rétractation par écrit le lendemain d’une démission ayant fait suite à
un entretien préalable à sanction disciplinaire avec menace de licen-
Cas d’application
ciement pour faute grave
• rétractation après rédaction d’une lettre de démission lors d’une
période dépressive
• rétractation trois jours après la rédaction d’une lettre de démission
suivant le modèle proposé par l’employeur, etc.
Circonstances où la rétractation post-démission n’est pas valable :
• rétractation intervenant trois semaines après la démission
• rétractation intervenant six jours après la démission afin de pouvoir
Cas de
se faire licencier pour motif économique et bénéficier de dispositions
non-application
contenues dans un plan social
• rétractation motivée par le fait que la démission n’ouvrait pas droit
au bénéfice de l’indemnisation-chômage, etc.
283
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Conditions de validité
Pour être valable, la démission doit traduire la volonté libre du salarié de vou-
loir rompre définitivement son CDI en toute connaissance de cause. Certaines
démissions, données dans des circonstances spécifiques, ne sont pas considé-
rées comme valables et ne peuvent entraîner la rupture définitive du CDI.
284
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Annonce
La démission est un acte manifestant une intention claire : elle doit être expri-
mée par le salarié. Il n’y a de démission que s’il y a expression, par le salarié,
d’une volonté évidente et non ambiguë de rompre le contrat de travail,
expression prenant la forme d’une notification verbale, par déclaration, ou
écrite, par courrier ou par mail.
Tant que le salarié n’a pas donné une manifestation claire et évidente de
sa volonté de rompre le contrat de travail, l’employeur ne peut ni invoquer
l’existence d’une démission ni considérer le salarié comme démissionnaire. Il
en est de même lors de certaines circonstances où l’attitude du salarié prête
à confusion, notamment en cas : d’absence injustifiée ; d’abandon de poste ;
de brusque départ du lieu de travail ; de longue absence et silence malgré des
courriers recommandés et une mise en demeure de réintégrer l’entreprise ; de
refus d’accepter une modification du contenu du contrat de travail ; de refus
d’accepter une simple modification des conditions de travail, etc.
Si l’employeur persiste dans cette voie de la démission présumée du salarié,
c’est lui qui sera considéré à l’initiative de la rupture du contrat de travail.
Cette rupture sera alors identifiée comme un licenciement de fait : sans pro-
cédure ni motif, donc abusif et donnant lieu au versement de dommages et
intérêts au salarié.
Absence de formalisme
À la différence du licenciement, la démission n’est pas obligatoirement sou-
mise par le Code du travail à une procédure, un formalisme (notification
écrite) ou une motivation/justification (de la décision de rompre le contrat de
travail). Elle peut donc être verbale, sans témoin direct autre que la personne
à qui elle est destinée et sans explication. Cependant, certaines conventions
collectives imposent au salarié le respect d’un formalisme. Le salarié doit alors
démissionner par voie de notification écrite. S’il persiste à ne pas observer le
formalisme, l’employeur ne peut toutefois pas l’y contraindre.
285
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Pour éviter tout quiproquo et litige, l’employeur qui reçoit d’un salarié une
notification de démission par déclaration verbale ou par mail a tout intérêt à
lui réclamer (par courrier) la confirmation écrite (avec signature).
Par ailleurs, lorsqu’un employeur reçoit du salarié une démission écrite avec
motivation et que cette dernière prend la forme de reproches (ex. : reproches
attribuant à l’employeur la responsabilité de la démission), la démission
change juridiquement de nature et devient une prise d’acte de la rupture du
contrat de travail.
Conséquences
À partir du moment où le salarié démissionne, la rupture du contrat de travail
(CDI) lui est imputable. Il ne peut donc prétendre à aucune indemnisation au
titre de la perte d’un contrat (perte dont il est lui-même responsable).
Et dans le cas d’un CDI, il ne peut pas non plus prétendre au bénéfice d’au-
cune indemnité de fin de contrat en compensation de la précarité.
286
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Pour l’employeur
Remise au salarié :
• dernier bulletin de paie
• certificat de travail
• attestation Pôle Emploi
Formalités à accomplir
• reçu pour solde de tout compte
• état récapitulatif des droits en matière de formation (DIF)
• état récapitulatif de l’épargne salariale (si intéressement, par-
ticipation, PEE, PEI ou PERCO dans l’entreprise)
Paiement au salarié :
• indemnisation de l’exécution du préavis de démission
• indemnité compensatrice de congés payés
• prorata (s’il est prévu) de primes et gratifications prévues par
la convention collective, le contrat de travail lui-même, un
usage, etc.
• paiement d’heures supplémentaires et/ou régularisation de
solde de repos compensateur
• solde des jours de RTT
Sommes à payer au • solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert)
salarié • régularisation des droits acquis (ou des dettes) du salarié en
cas de présence dans l’entreprise d’un dispositif dérogatoire
à la durée du travail (modulation, cycle, forfait annuel en
heures ou jours, etc.)
• épargne salariale (si demande de déblocage de la part du
salarié)
En présence d’une clause de non-concurrence produisant ses
effets, l’employeur devra, après le préavis de démission, com-
mencer à verser la contrepartie financière au salarié respectant
l’engagement de non-concurrence
287
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Pour le salarié
• Le salarié qui démissionne est tenu de respecter un préavis :
pendant une certaine durée, il va continuer à exécuter son
contrat de travail dans les conditions ordinaires existant avant
la démission (respect des obligations habituelles prévues)
• Sauf s’il est VRP ou journaliste, le Code du travail ne fixe
aucune durée : c’est donc à la durée prévue par la convention
collective qu’il convient de se référer
• Refus d’exécuter le préavis : le salarié s’expose à des pour-
Respect d’un préavis
suites judiciaires et à une obligation d’indemniser l’employeur
• Dispense de préavis : l’employeur peut dispenser le salarié
démissionnaire d’exécuter tout ou partie de son préavis
• Si cette dispense est une décision de l’employeur, le salarié a
droit à une indemnité compensatrice de préavis versée par
l’employeur ; mais si elle est faite suite à une demande du
salarié, le préavis est écourté et aucune indemnisation n’est
due
• Le salarié qui démissionne est tenu, au terme du préavis, de
restituer à l’entreprise les biens et/ou le matériel qui ont été
mis à sa disposition (véhicule de fonctions, logement de fonc-
Obligations de restitution
tions, ordinateur, etc.)
• La non-restitution par le salarié peut l’exposer à des pour-
suites judiciaires et à une condamnation
Obligations de
Si le salarié est débiteur de sommes d’argent à l’employeur
remboursement
Important : c’est le juge prud’homal qui est le juge compétent pour trancher les
litiges relatifs aux cas de démission.
288
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Le départ à la retraite
Le départ à la retraite peut être volontaire ou proposé par l’employeur, selon
l’âge du salarié.
Avant 70 ans
L’âge n’est pas un motif licite et recevable de rupture du contrat de travail
par l’employeur, qui ne peut contraindre un salarié de moins de 70 ans à son
départ à la retraite sous prétexte qu’il peut toucher sa pension à taux plein.
Avant 70 ans, tout départ doit avoir été consenti par le salarié !
Âge de départ à
Détails
la retraite
• Liberté totale du salarié
De 62 ans à • Nécessité d’un consentement libre et sain donné par le salarié
69 ans : départ à donc obligatoirement : absence de pression de l’employeur (forcer
la retraite (choix le salarié à partir), absence d’altération passagère ou durable du
du salarié) mental (le salarié doit avoir conscience du choix qu’il fait et de ses
conséquences)
Droit au refus du salarié
Procédure d’interrogation du salarié par l’employeur :
• Objet : interroger le salarié pour savoir s’il compte quitter l’entreprise
pour bénéficier d’une pension de retraite
• Formalisme pour l’employeur : question formulée par écrit (LRAR)
De 65 ans à • Délai pour l’employeur : trois mois avant la date d’anniversaire du
69 ans : mise à la salarié (anniversaire : âge lui permettant de toucher une pension)
retraite (initiative • Délai de réponse du salarié : un mois
de l’employeur) • Conséquence de l’acceptation du salarié : l’employeur peut enclen-
cher la mise à la retraite du salarié
• Conséquence du refus du salarié : l’employeur ne peut le mettre à la
retraite et doit reformuler sa demande au prochain anniversaire (trois
mois avant)
• Conséquence du silence du salarié : vaut probablement acceptation,
mais l’employeur a tout intérêt à disposer d’un écrit de confirmation
289
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Âge de départ à
Détails
la retraite
Cela ouvre droit pour le salarié à des indemnités de licenciement et des dom-
mages et intérêts.
290
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Départ volontaire
L’ancienneté dans l’entreprise du salarié qui part en retraite conditionne la
durée du préavis dû à l’employeur, ainsi que le montant de l’indemnité de
départ.
Durée légale de
Indemnité légale de départ*
préavis*
Montant sous condition d’ancienneté dans l’entreprise :
• Ancienneté inférieure • ½ mois de salaire après 10 ans d’ancienneté
à 6 mois : usage en • 1 mois de salaire après 15 ans d’ancienneté
vigueur • 1,5 mois de salaire après 20 ans d’ancienneté
• Ancienneté de 6 mois • 2 mois de salaire après 30 ans d’ancienneté
à moins de 2 ans : Traitement social et fiscal de l’indemnité :
1 mois • paiement de charges sociales
• Ancienneté d’au • paiement de taxes sur salaire + paiement de l’impôt sur le
moins 2 ans : 2 mois revenu (sauf si le départ en retraite fait partie d’un plan de
sauvegarde de l’emploi)
291
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Bon à savoir : la notification n’est pas réglementée par le Code du travail, mais
elle peut l’être par une convention collective applicable.
Pour aller plus loin, téléchargez notre modèle de lettre :
Notification de départ à la retraite
292
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Montant :
• Ancienneté dans l’entre- • de 1 an à 10 ans d’ancienneté = 1/5e de mois de salaire
prise de 6 mois à 2 ans : par année d’ancienneté dans l’entreprise
1 mois • plus, chaque année d’ancienneté > 10 ans = 2/15e de
• Ancienneté dans l’entre- mois de salaire
prise de plus 2 ans : 2 mois
• Si l’employeur dispense Traitement social et fiscal de l’indemnité :
le salarié de tout ou par- • pas de paiement de charges sociales sauf si le montant
tie du préavis, il doit lui de l’indemnité dépasse deux fois le montant annuel de la
payer une indemnité rémunération brute du salarié au cours de l’année civile
compensatrice précédant la mise à la retraite ; soit cinq fois le montant du
plafond annuel de la Sécurité sociale (dans ce dernier cas :
50 % du montant de l’indemnité sera soumis à charges)
• paiement de taxes sur salaire + paiement de l’impôt sur le
revenu ; même chose que ci-dessus, sauf si le départ en
retraite fait partie d’un plan de sauvegarde de l’emploi
293
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Formalités consécutives
Retrouvez un récapitulatif de l’ensemble des formalités nécessaires en cas de
départ ou de mise à la retraite.
Paiement au salarié :
• indemnisation de l’exécution du préavis
• indemnité de départ ou de mise à la retraite
• indemnité compensatrice de congés payés
• prorata (s’il est prévu) de primes et gratifications prévues par la
convention collective, le contrat de travail lui-même, un usage, etc.
• paiement d’heures supplémentaires et/ou régularisation de solde de
repos compensateur
Sommes à payer
• solde des jours de RTT
au salarié
• solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert)
• régularisation des droits acquis (ou des dettes) du salarié si présence
dans l’entreprise d’un dispositif dérogatoire à la durée du travail
(modulation, cycle, forfait annuel en heures ou jours, etc.)
• épargne salariale (si demande de déblocage de la part du salarié)
En présence d’une clause de non-concurrence produisant ses effets,
l’employeur devra, après le préavis, commencer à verser la contrepartie
financière au salarié respectant l’engagement de non-concurrence
294
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Obligations de
Si le salarié est débiteur de sommes d’argent à l’employeur
remboursement
Le départ négocié
Le départ négocié permet d’arrêter l’exécution d’un contrat de travail, mais il
ne résout pas les litiges. C’est un outil des ressources humaines et juridiques
qui permet de constater et d’organiser la rupture du contrat de travail.
Il peut être utilisé dans un cadre légal de départ (par exemple, un départ
négocié permettant d’organiser la rupture anticipée et par accord commun du
contrat) ou en dehors (départ négocié permettant de mettre fin à un CDI).
Toutefois, il ne peut être employé pour prévenir la survenue d’un litige et/ou
d’une contestation entre employeur et salarié relativement à l’exécution et/
ou la rupture du contrat, ni pour mettre fin définitivement à un litige et/ou
une contestation entre employeur et salarié relativement à l’exécution et/ou
la rupture du contrat.
295
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Le départ négocié ne peut être signé que par des parties qui s’accordent et
qui consentent librement et sereinement, et non pas par des parties en litige
qui s’affrontent ouvertement ou de façon larvée.
Caractéristiques
Juridiquement, le départ
négocié est un contrat : sa
conformité est conditionnée
par la validité et la liberté de
consentement des parties
signataires.
296
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
297
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Absence de procédure
Le Code du travail ne prévoit ni procédure ni délai relatifs à la négociation et
à la conclusion du départ négocié.
Cela est vrai même si le départ négocié est utilisé pour rompre de façon anti-
cipée un contrat aussi réglementé que le contrat d’apprentissage.
Contenu du protocole
Le départ négocié entérine l’accord et la volonté réciproque de l’employeur et
du salarié pour rompre leur relation contractuelle et organiser les conditions
juridiques, matérielles et financières de la rupture du contrat. Malgré l’ab-
sence de toute obligation légale directe, le bon sens commande de rédiger et
signer un écrit.
Cela doit être fait pour des raisons de transparence et de preuve de l’accord
des parties, quant à la rupture définitive de leur relation contractuelle et quant
aux engagements réciproques pris relativement à l’organisation et aux consé-
quences de ladite rupture.
298
Contenu d’un protocole de départ négocié
Mentions Recommandations
299
Préambule rappelant les • Les faits ne doivent pas laisser transparaître l’idée que l’employeur a tout mis en œuvre
circonstances à l’origine pour obtenir le départ du salarié : cela signifierait que le salarié n’a pas eu de liberté de
du départ du salarié choix et de volonté, et cela entraînerait la nullité du départ et sa requalification en licen-
ciement déguisé
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
• Le départ négocié ne peut pas être utilisé par l’employeur pour contourner la législation
sur le licenciement et ne pas avoir à licencier et indemniser un salarié
300
• Nécessité de déterminer la date de fin du contrat de travail et de mentionner l’absence
de préavis (sauf accord contraire)
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Énoncé du dispositif des Indication des indemnités et/ou éléments de salaire payés au salarié :
modalités d’organisa- • éventuellement, indemnité de fin de contrat + tout ou partie des rémunérations qui
tion du départ article par auraient dû être perçues jusqu’à la fin du contrat (pour un CDD)
article • éventuelle indemnité spécifique de départ compensant la rupture du contrat (CDI ou
CDD)
• éventuelle indemnité compensatrice de congés payés
• reliquats et/ou proratas de salaires et/ou primes diverses
• solde d’heures supplémentaires et/ou repos compensateurs
• solde de RTT et/ou liés à un travail en cycle, etc.
• liquidation d’épargne salariale
Mentions Recommandations
Mentions :
• de la décision des parties quant au devenir de certains engagements figurant dans le
contrat de travail, dont les clauses de non-concurrence et de dédit-formation, etc.
• du remboursement (ou non) par le salarié de certaines sommes dues à l’entreprise (prêts,
Énoncé du dispositif des avances sur salaire, etc.)
modalités d’organisa- • des conditions et modalités de retour à l’entreprise de documents et/ou biens lui apparte-
tion du départ article par nant et en possession du salarié (véhicule, ordinateur, fichiers-clients, etc.)
article • du traitement social et fiscal des sommes versées au salarié
• sur le droit (ou non) aux allocations-chômage du salarié
• des documents remis au salarié (dernier bulletin de paie, certificat de travail, attestation
Pôle Emploi, état récapitulatif des droits en matière de formation, état récapitulatif de
l’épargne salariale le cas échéant, BIAF en cas de fin de CDD)
301
Il doit être fait mention que le protocole d’accord de départ négocié :
• à une valeur contractuelle et que la rupture du contrat de travail est irrévocable et ne
pourra plus être remise en cause postérieurement ni sur son principe, ni sur ses modalités
Rappel du caractère et conséquences juridiques et financières
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
contractuel donc obli- • est d’application obligatoire pour chaque partie et donc, les obligations qu’il prévoit
gatoire du contenu de doivent être respectées à la lettre, le non-respect pouvant donner lieu à des poursuites
l’accord judiciaires pour obtenir leur exécution forcée
Le départ négocié peut toutefois être contesté en cas de fraude, consentement du sala-
rié non valable ou détournement de son objet (départ négocié utilisé pour contourner les
règles du licenciement)
• Date + paraphe sur chaque feuillet + signatures précédées de la mention « Bon pour
Espace pour les signatures accord de départ aux conditions stipulées aux présentes »
• Un exemplaire pour chaque partie signataire
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Indemnités
Parce qu’elles se rattachent à un mode de rupture souvent assimilé à une
démission, les indemnités de départ versées au titre du départ négocié
risquent d’être soumises à charges et impôts !
302
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Impôts-taxes sur
Nature du départ Charges sociales CSG-CRDS
salaire
X* X*
Départ négocié en lien avec un
licenciement économique avec Sauf si indemnité de départ X*
plan de sauvegarde de l’emploi supérieure à trente fois le pla-
fond annuel de Sécurité sociale
Départ négocié sans lien avec
licenciement économique avec ü** ü** ü
plan de sauvegarde de l’emploi
Formalités obligatoires
Le départ négocié entraîne la rupture du contrat de travail et donc le déclen-
chement, pour l’employeur, d’obligations et de formalités propres.
Pour l’employeur
Remise au salarié :
• dernier bulletin de paie
• certificat de travail
• attestation Pôle Emploi
Formalités à accomplir
• reçu pour solde de tout compte
• état récapitulatif des droits en matière de formation (DIF)
• état récapitulatif de l’épargne salariale (si intéressement, parti-
cipation, PEE, PEI ou PERCO dans l’entreprise)
303
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Pour l’employeur
Paiement au salarié :
• éventuelle indemnité de fin de contrat (si CDD)
• éventuelle indemnité spécifique de départ compensant la rup-
ture du contrat (CDI ou CDD)
• éventuelle indemnité compensatrice de préavis
• indemnité compensatrice de congés payés
• prorata (s’il est prévu) de primes et gratifications prévues par
la convention collective, le contrat de travail lui-même, un
usage, etc.
• paiement d’heures supplémentaires et/ou régularisation de
solde de repos compensateur
Sommes à payer au
• solde des jours de RTT
salarié
• solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert)
• régularisation des droits acquis (ou des dettes) du salarié en
cas de présence dans l’entreprise d’un dispositif dérogatoire à
la durée du travail (modulation, cycle, forfait annuel en heures
ou jours, etc.)
• épargne salariale (si demande de déblocage de la part du
salarié)
S’il y a une clause de non-concurrence produisant ses effets,
l’employeur devra dès le lendemain de la fin de l’exécution du
contrat de travail commencer à verser la contrepartie financière
au salarié respectant l’engagement de non-concurrence
Pour le salarié
Obligations de
Si le salarié est débiteur de sommes d’argent à l’employeur
remboursement
304
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
La rupture conventionnelle
Comme le départ négocié, la rupture conventionnelle est un outil RH et
juridique qui permet de constater et d’organiser la rupture du contrat. Elle
permet au salarié et à l’employeur de négocier et de s’accorder sur le principe
et les modalités de la rupture (hors démission ou licenciement). Cependant,
elle ne peut pas être utilisée pour anticiper un litige et/ou une contestation
entre employeur et salarié concernant l’exécution et/ou la rupture du contrat
ou pour mettre fin définitivement à un litige et/ou une contestation entre
employeur et salarié relativement à l’exécution et/ou la rupture du contrat.
Le rôle de prévention et/ou d’extinction des litiges est uniquement réservé à
la transaction. En outre, la rupture conventionnelle ne peut être signée que
par des parties qui s’accordent et qui consentent librement et sereinement,
et non pas par des parties en litige qui s’affrontent ouvertement ou de façon
larvée. La rupture conventionnelle rend la rupture du contrat de travail irré-
vocable et définitive. Pour l’employeur et le salarié, il n’est pas possible de
revenir en arrière et/ou de se rétracter une fois que le délai de rétractation
est épuisé.
Départ
Caractéristiques Rupture conventionnelle
négocié
Volonté des parties de mettre
fin au contrat
Absence de litige et contentieux ü
Capacité juridique des parties à
négocier et conclure un accord
Validité du consentement et de
ü Mais avec un dispositif d’homolo-
la volonté des parties
gation administrative qui permet, en ü
théorie, de vérifier ce point
305
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Départ
Caractéristiques Rupture conventionnelle
négocié
Licenciement
Accords collectifs de gestion pré-
économique de Licenciement
visionnelle des emplois et des
10 salariés au économique
compétences (GPEC) organi-
Selon les types moins avec un sans PSE de
sant des départs volontaires des
de dispositifs de plan de sauve- 1 à 9 salariés
salariés sans nécessité forcée de
gestion d’emploi garde de l’emploi au plus
licenciement
ou de licenciement (plan social)
économique
X La rupture conventionnelle ne peut ni faire partie
du contenu d’un accord de GPEC ni de celui d’un ü
plan de sauvegarde de l’emploi
306
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
À noter : dans tous les cas et/ou circonstances non visés par les restrictions
figurant dans le tableau ci-dessus, la rupture conventionnelle est utilisable.
Procédure
La signature par l’employeur et le salarié du docu-
ment qui matérialise la rupture conventionnelle
intervient au terme d’une procédure comportant
plusieurs étapes.
307
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
308
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Représentants du personnel
À cause de leur statut particulier et de la protection de leur contrat de tra-
vail, la rupture conventionnelle des représentants du personnel comporte des
phases supplémentaires. Elle n’est alors possible que si elle survient au terme
d’une procédure spécifique comportant, notamment, le contrôle administratif
de sa régularité.
309
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Effectivité de
La date de rupture du contrat de travail du salarié protégé se situe au plus
la rupture du
tôt le lendemain du jour où l’autorisation est donnée par l’inspecteur du
contrat de
travail
travail
310
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Conseil de Prud’hommes
C’est le juge prud’homal qui doit être saisi en cas de litige lié à la rupture
conventionnelle. Dans certains cas, la partie qui conteste doit démontrer
et prouver des faits, mais surtout qu’un ou plusieurs détails essentiels ont
échappé à la vigilance de l’Administration ayant homologué et/ou autorisé la
rupture. Les litiges concernés sont alors ceux :
311
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Pour l’employeur
• Remise au salarié : dernier bulletin de paie, certificat de travail,
attestation Pôle Emploi, reçu pour solde de tout compte, état récapi-
tulatif des droits en matière de formation (DIF), état récapitulatif de
Formalités
l’épargne salariale
• Déclaration à l’URSSAF si convention avec salarié âgé d’au moins
55 ans (formulaire ou DADS en ligne)
• Sauf si cela est réglé dans la convention écrite de rupture, examen
par l’employeur de sa situation et de celle du salarié au regard des
effets des clauses du contrat de travail qui vont s’appliquer
Vérifications
• Régler le problème du remboursement par le salarié à l’employeur
d’un certain nombre de sommes : avances sur salaire (pour un travail
non exécuté), prêts, etc.
• Paiement au salarié : indemnité de rupture conventionnelle, indem-
nité compensatrice de congés payés, prorata (si prévu) de primes et
gratifications prévues par la convention collective, le contrat de tra-
vail lui-même, un usage, etc., paiement d’heures supplémentaires et/
ou régularisation de solde de repos compensateur, solde des jours de
Sommes à RTT, solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert),
régler au régularisation des droits acquis (ou des dettes) du salarié si dispositif
salarié dérogatoire à la durée du travail (modulation, cycle, forfait annuel en
heures ou jours, etc.), épargne salariale (si demande de déblocage de
la part du salarié)
• Si clause de non-concurrence, l’employeur devra dès le lendemain
du jour où la rupture est acquise commencer à verser la contrepartie
financière au salarié respectant l’engagement de non-concurrence
Pour le salarié
• Le salarié qui quitte l’entreprise dans le cadre d’une rupture conven-
tionnelle doit rendre à l’entreprise les biens et/ou le matériel qui ont
Obligations de été mis à sa disposition (véhicule de fonctions, logement de fonc-
restitution tions, ordinateur, etc.)
• La non-restitution par le salarié peut l’exposer à poursuites judiciaires
et condamnation
Obligations de
Si le salarié doit des sommes d’argent à l’employeur
remboursement
312
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
Abandon de poste
J’ai signé un contrat à terme incertain pour un remplacement de maladie, et la
relation avec mon patron ne se passe pas bien du tout.
313
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
314
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
ΔΔ Réponse de Nath97430
Non. Seul un CDI peut vous permettre de rompre une période de préavis
sans indemnité.
Dans votre cas, vous devrez une indemnité à votre employeur égale au
montant du préavis que vous n’aurez pas effectué.
Rupture conventionnelle
Je souhaiterais savoir si après le refus d’une rupture conventionnelle par l’em-
ployeur, je peux refaire une demande. Si oui, au bout de combien de temps ?
Peut-il de nouveau refuser ?
Question de Magdaleina
ΔΔ Réponse de Yangil
Oui, il peut refuser à chaque fois. Il n’a aucune obligation d’accepter. Vous
pouvez faire autant de demandes que vous voulez.
315
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
ΔΔ Réponse de Yangil
Vos congés payés vous sont dus quoiqu’il arrive !
Si on vous a dit cela « oralement », attendez de voir ce qui se passera lors de
la signature de votre reçu pour solde de tout compte : celui-ci devrait détail-
ler les sommes qui figureront sur votre dernier bulletin de salaire (indemnités
de rupture conventionnelle et solde de congés payés) !
ΔΔ Réponse d’Azuro17
Il est toujours possible de faire ce genre de demandes, mais la rupture
conventionnelle peut être refusée par l’employeur, il n’a aucune obligation
de l’accepter.
À vous d’argumenter vos attentes par lettre recommandée.
ΔΔ Réponse de Yangil
Le mieux est encore d’argumenter de vive voix, à l’occasion d’un entretien
que vous demanderez.
Sachez, toutefois, que rares sont les employeurs qui refusent, surtout
dans votre cas (AM répétitifs), mais c’est effectivement possible, car cette
rupture oblige votre employeur à vous verser des indemnités de rupture
conventionnelle.
316
VIII. La rupture du contrat de travail : démission, retraite...
ΔΔ Réponse de Costes
Votre ancien employeur vous balade et cherche des prétextes pour gagner
du temps. Faites une mise en demeure, par lettre recommandée, de paie-
ment des indemnités de départ et du solde de tout compte.
ΔΔ Réponse de Costes
Dans le cas d’une rupture conventionnelle, le salarié a droit à ses indemni-
tés légales ! Je ne vois donc pas pourquoi vous voudriez y renoncer.
Sur le fond, il faut contacter l’Inspection du travail. Mais rien a priori n’em-
pêche une personne de renoncer volontairement – et en pleine connaissance
de cause – à ses droits, tout en gardant à l’esprit que vous ne pourrez pas
changer d’avis après (puisque cela sera noté au solde de tout compte que
vous devrez signer).
317
IX.
La rupture du contrat de travail :
CDD, apprentissage...
Ensuite, tout dépend du type de contrat concerné, car tous n’appliquent pas
les mêmes modalités de rupture. Un CDD notamment, ne peut être rompu
avant son terme sauf dans des cas limités, prévus et organisés par le Code du
travail.
318
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
En principe, impossible
Comme tout contrat de travail, le CDD peut comporter une période d’es-
sai où la rupture est libre, car dépourvue de contraintes de procédure et de
motivation. Mais, passée cette période, il doit aller jusqu’au terme prévu,
c’est-à-dire jusqu’à la date fixée par les parties (CDD avec terme précis) et
durer pendant un laps de temps minimum, voire permettre la réalisation finale
d’un objet (CDD avec terme imprécis). Employeur et salarié ne peuvent donc
pas se séparer pendant ces durées : ils sont tenus de maintenir le contrat en
état et d’en exécuter les obligations.
Exceptions
La rupture anticipée du CDD n’est possible que dans des cas listés par le Code
du travail.
319
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
• Les parties s’accordent pour ne pas laisser aller le CDD jusqu’à la fin initia-
lement convenue et prévue
• Formalisme : protocole écrit/convention avec clauses constatant l’accord
des parties pour rupture avant terme et organisant la rupture et ses consé-
quences (financières notamment)
• Protocole/convention = contrat, par conséquent, nécessité d’un consen-
Accord des
tement libre et valable de chaque partie signataire + information sur les
parties
conséquences de la rupture (aucune partie ne peut exercer de contrainte
pour obliger l’autre à rompre avant terme et/ou rompre dans des condi-
tions défavorables pour elle) ; ne vaut cependant pas transaction et ne per-
met pas la renonciation du salarié à ses droits
• Question de l’indemnité de fin de contrat : l’accord doit déterminer si l’in-
demnité est versée au salarié ou non
320
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Par ailleurs, les pratiques et décisions des juges prud’homaux ont ajouté
un cas de rupture anticipée du CDD au profit de l’employeur. Il peut ainsi
demander la résiliation judiciaire du CDD avant son terme si le salarié, suite
à un accident du travail ou une maladie professionnelle, est devenu inapte
(selon avis du médecin du travail) et non reclassable sur un autre emploi dans
l’entreprise.
Ruptures illicites
La rupture anticipée d’un CDD en dehors des hypothèses et conditions
légales entraîne des poursuites judiciaires.
Voici les cas dans lesquels la rupture anticipée du CDD est illégale (liste non
exhaustive) !
De même, si le salarié prétend avoir trouvé une embauche sous CDI, cette
dernière doit être véritable et prouvée.
321
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Obligations respectives
Bien sûr, salarié et employeur sont soumis à des obligations en cas de rupture
anticipée d’un CDD.
Obligations de l’employeur
Remise au salarié :
• dernier bulletin de paie
• certificat de travail
• attestation Pôle Emploi
Formalités à
• reçu pour solde de tout compte
accomplir
• état récapitulatif des droits en matière de formation (DIF)
• état récapitulatif de l’épargne salariale (si intéressement, participa-
tion, PEE, PEI ou PERCO dans l’entreprise)
• éventuellement remise du BIAF si pas remise en début de contrat
322
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Obligations de l’employeur
Paiement au salarié :
• éventuelle indemnité de précarité (en fonction des circonstances)
• éventuelle indemnité compensatrice de congés payés
• prorata (s’il est prévu) de primes et gratifications prévues par
la convention collective, le contrat de travail lui-même, un usage,
etc.
• paiement d’heures supplémentaires et/ou régularisation de solde de
repos compensateur
Sommes à payer au • solde des jours de RTT
salarié • solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert)
• régularisation des droits acquis (ou des dettes) du salarié si présence
dans l’entreprise d’un dispositif dérogatoire à la durée du travail
(modulation, cycle, forfait annuel en heures ou jours, etc.)
• épargne salariale (si demande de déblocage de la part du salarié)
En cas de clause de non-concurrence produisant ses effets,
l’employeur devra, après la fin du CDD, commencer à verser la
contrepartie financière au salarié respectant l’engagement de
non-concurrence
Obligations du salarié
Obligations de
Si le salarié est débiteur de sommes d’argent à l’employeur
remboursement
323
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
324
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
325
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Conséquences financières
Parce qu’il conclut et s’engage à former un apprenti, l’employeur bénéficie
en contrepartie d’un certain nombre d’aides, dont une aide financière versée
par la région, des exonérations de charges sociales et une formule de crédit
d’impôt. Les aides sont un avantage donné à l’employeur en échange de l’en-
gagement de formation d’un jeune (en CFA comme au sein de l’entreprise)
et de la réalisation effective de cette formation. La modification des termes et
conditions de l’échange (ou sa disparition pure et simple) impacte de fait le
bénéfice de ces aides.
Pour connaître les conséquences sur les aides en cas de rupture d’un contrat
d’apprentissage, reportez-vous au tableau ci-dessous.
Aides concernées
Modalités de rupture
Aide financière Exonération de charges Crédit d’impôt
Rupture pendant l’essai Remboursement Cessation N/A
Accord commun des Remboursement Cessation, voire rembour- Remboursement
parties en cas de fraude sement en cas de fraude en cas de fraude
Résiliation judiciaire aux Cessation, voire rembour- Remboursement
Remboursement
torts de l’employeur sement en cas de fraude en cas de fraude
326
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Aides concernées
Modalités de rupture
Aide financière Exonération de charges Crédit d’impôt
Résiliation judiciaire aux
N/A N/A N/A
torts de l’apprenti
Obtention du diplôme N/A N/A N/A
Rupture sur décision Cessation, voire rembour- Remboursement
Remboursement
administrative sement en cas de fraude en cas de fraude
Obligations respectives
Voici à quelles formalités les employeurs et apprentis doivent se soumettre en
cas de rupture du contrat d’apprentissage.
Obligations de l’employeur
• Remise au salarié : dernier bulletin de paie, certificat de travail, attes-
tation Pôle Emploi, reçu pour solde de tout compte, état récapitula-
tif de l’épargne salariale (si intéressement, participation, PEE, PEI ou
Formalités
PERCO dans l’entreprise)
• Si rupture anticipée : information du CFA, de la Chambre commerce
(ou des métiers) et de l’URSSAF
Examen par l’employeur de sa situation et de celle de l’apprenti au
regard des effets matériels, juridiques et/ou financiers des clauses du
Vérifications et contrat de travail :
diligences • la clause de confidentialité
• la clause de mise à disposition d’un véhicule
• la clause de non-concurrence, etc.
Paiement au salarié :
• éventuelle indemnité compensatrice de congés payés
• prorata (s’il est prévu) de primes et gratifications prévues par la
convention collective, le contrat de travail lui-même, un usage, etc.
• paiement d’heures supplémentaires et/ou régularisation de solde de
Sommes à payer repos compensateur
au salarié • solde des jours de RTT
• solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert)
• épargne salariale (si demande de déblocage de la part du salarié)
Si clause de non-concurrence produisant ses effets, l’employeur devra,
après la fin du contrat, commencer à verser la contrepartie financière au
salarié respectant l’engagement de non-concurrence
327
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Obligations de l’apprenti
• L’apprenti, comme tout salarié en fin de contrat, est normalement tenu
de restituer à l’entreprise les biens et/ou le matériel mis à sa disposition
Obligations de
(véhicule, logement, ordinateur, etc.)
restitution
• La non-restitution par l’apprenti peut l’exposer à poursuites judiciaires
et à une condamnation
Obligations de
Si l’apprenti est débiteur de sommes d’argent à l’employeur
remboursement
Selon la durée
La durée du contrat détermine les conditions et modalités de sa rupture.
Comme tout contrat de travail, le CDD peut comporter une période d’essai
où la rupture est libre. Au-delà, elle suit les règles conventionnelles.
* Départ et mise à la retraite ne sont pas des cas de rupture anticipée du CDD, mais
peuvent concorder avec son terme si les conditions d’âge et de nombre de trimestres
sont réunies à la fin du CDD.
328
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Conséquences financières
Comme il s’engage à former notamment des publics en difficulté d’insertion,
l’employeur bénéficie d’un certain nombre d’aides dont une aide financière
versée par Pôle Emploi, des exonérations de charges sociales et une prise en
charge par l’OPCA des dépenses de formation.
Aides concernées
329
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Obligations respectives
Voici à quelles formalités doivent se soumettre l’employeur et le salarié en cas
de rupture du contrat de professionnalisation.
330
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
À noter : la prise d’acte de la rupture du contrat ne concerne que les CDI. Elle
ne peut s’appliquer aux CDD (procédure de résiliation judiciaire).
Caractéristiques
Le salarié réalise une prise d’acte de rupture qui doit impérativement pré-
senter plusieurs caractéristiques. À défaut, la prise d’acte équivaut à une
démission.
Cela prive le salarié de tout droit au préavis, à une indemnisation, aux alloca-
tions chômage et peut même entraîner sa condamnation.
331
Prise d’acte de la rupture du contrat de travail par le salarié
332
pour rupture abusive du licenciement et des dommages-intérêts relatifs
au contexte de la rupture si ce dernier a été vexatoire pour le salarié
333
Modalités de la prise d’acte • Départ immédiat de l’entreprise : le salarié a tout intérêt à quitter
l’entreprise sans tarder dès qu’il notifie sa prise d’acte ; cela permet de
démontrer le caractère intolérable de la situation qui le force à partir
sans délai et à prendre l’initiative de rompre son contrat de travail
• Assignation de l’employeur devant un conseil de Prud’hommes : dans
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
les jours qui suivent la prise d’acte, le salarié a tout intérêt à enclen-
cher rapidement une action judiciaire afin de démontrer l’urgence de la
situation
Obligations respectives
Lorsque le salarié prend acte de la rupture, l’employeur procède aux formali-
tés habituelles de fin de contrat.
Pour l’employeur
Remise au salarié : dernier bulletin de paie, certificat de travail,
attestation Pôle Emploi, reçu solde de tout compte, récapitula-
Formalités à accomplir
tif des droits de formation, récapitulatif de l’épargne salariale (si
intéressement, PEE, etc.)
Examen par l’employeur d’effets matériels, juridiques et/ou
Vérifications financiers des clauses du contrat qui s’appliquent après la prise
d’acte et/ou à cause d’elle
• Paiement au salarié : indemnité compensatrice de congés
payés ; prorata (s’il est prévu) de primes et gratifications pré-
vues ; paiement d’heures supplémentaires et/ou régularisation
de solde de repos compensateur ; solde des jours de RTT ;
solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert) ;
régularisation des droits acquis (ou des dettes) en cas de pré-
Sommes à payer au
sence dans l’entreprise d’un dispositif dérogatoire à la durée
salarié
du travail (modulation, cycle, forfait annuel, etc.) ; épargne
salariale (si demande de déblocage).
• En présence d’une clause de non-concurrence, l’employeur
devra dès le lendemain de notification de la prise d’acte com-
mencer à verser la contrepartie financière au salarié respectant
l’engagement
Obligations pour le salarié
• Le salarié qui prend acte de la rupture du contrat de travail est
tenu, au terme du préavis, de restituer les biens et/ou le maté-
Obligations de restitution riel mis à sa disposition (véhicule, logement, ordinateur, etc.)
• La non-restitution peut l’exposer à des poursuites judiciaires et
à une condamnation
Obligations de
Si le salarié est débiteur de sommes d’argent à l’employeur
remboursement
334
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
335
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
ΔΔ Réponse de Costes
Le problème est que quand bien même le contrat d’apprentissage serait
signé, l’apprenti est en période d’essai jusqu’à la fin du deuxième mois
de travail opérationnel (éventuellement ramené au premier mois, soit a
minima, au 10 octobre).
La rupture unilatérale par l’employeur est donc possible et sans besoin de
justification.
Je comprends votre désarroi, mais vous avez peu de recours. Contactez tou-
tefois l’école de votre fils pour voir s’ils peuvent vous aider à trouver un
employeur en urgence.
Rupture de CDD
Est-il normal qu’après deux renouvellements de mon CDD de comptable, mon
employeur ait rompu mon contrat pour embaucher quelqu’un d’autre en CDI ?
Question de Dico1994
ΔΔ Réponse de Yangil
Tout d’abord, un CDD ne peut être renouvelé qu’une seule fois. Ensuite,
la durée du CDD initial + le renouvellement ne doit pas dépasser 18 mois.
Enfin, l’employeur ne peut rompre unilatéralement votre CDD. Pour autant,
il peut embaucher qui il veut en CDI.
336
IX. La rupture du contrat de travail : CDD, apprentissage...
Mais si l’un des trois points précédents n’a pas été respecté, votre contrat
peut être requalifié en CDI par le conseil des Prud’hommes. Donc non, ce
n’est pas normal !
ΔΔ Réponse de Procédurière
Tout dépend du contrat. S’il s’agit d’un CDD, vous ne pouvez pas le rompre
avant terme sauf si vous trouvez un CDI ailleurs ou que vous obtenez l’ac-
cord de votre employeur (commun accord).
S’il s’agit d’un CDI, vous pouvez le rompre en respectant les règles de droit
commun (lettre, respect du préavis.).
ΔΔ Réponse de Costes
Trop tard. Il va falloir passer par une rupture du contrat par commun accord
avec le jeune en professionnalisation, car ces contrats sont très encadrés et
difficiles à rompre.
Les deux autres cas possibles sont la faute lourde/grave ou en cas de diffi-
cultés financières exceptionnelles.
337
X.
Les modalités de rupture du contrat
(hors licenciement)
338
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Caractéristiques
Seul le CDI est concerné par le préavis, car il est conclu sans prévision ni
connaissance du moment de sa fin. En revanche, le CDD, sous toutes ses
formes, est exclu du système du préavis, y compris les contrats donnant lieu à
des aides à l’embauche ou encore le CDD à objet défini.
339
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Caractéristiques Explications
• Temps libre pris sur le temps de travail afin de permettre
la réalisation d’un certain nombre de démarches en rela-
tion avec la recherche et/ou l’organisation d’un nouvel
emploi (ou d’une nouvelle activité) par le salarié qui est
en cours d’exécution de son préavis
• Sources de cet avantage non obligatoire et/ou non auto-
Définition
matique : convention collective/accord collectif, contrat
de travail lui-même, usage d’entreprise (ou engagement
unilatéral), éventuellement, usage en vigueur dans une
profession
• À défaut de sources les prévoyant, les heures de
recherche d’emploi ne sont pas dues
• Le salarié
• Peu importe les modalités de la rupture du contrat
Bénéficiaire
(démission, licenciement, etc.) pourvu qu’il y ait exécu-
tion du préavis
Nombre Déterminé par la source de l’avantage
Le paiement des heures pour la recherche d’emploi par
l’employeur n’est pas systématique : tout dépend des
Paiement
modalités retenues par la source qui prévoit le droit à ces
heures
Trois possibilités :
• déterminées par la source de l’avantage
Conditions de prise des
• accord employeur + salarié (notamment, pour les regrou-
heures au cours du préavis
per en fin de préavis)
de CDI
• choix appartenant alternativement à l’employeur ou au
salarié
Exceptions
Toutes les ruptures de CDI ne donnent cependant pas lieu à exécution d’un
préavis. C’est le cas notamment des licenciements pour faute grave, d’un
départ négocié ou d’une rupture conventionnelle, ainsi que de plusieurs cas
de démissions.
340
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Pour connaître les circonstances ne donnant pas lieu à une période de préavis,
reportez-vous au tableau ci-dessous.
Circonstances Explications
Durée du préavis
La durée du préavis du CDI varie selon qu’il s’agit d’une démission, d’un
licenciement ou autre. Il n’existe pas de durée unique et générale, chaque
mode de rupture est assorti d’une durée qui lui est propre !
341
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
À noter : le contenu d’une transaction peut prévoir, même s’il n’est pas dû
et/ou quantifié, le principe d’un préavis et sa durée.
Conséquences
Pendant le préavis du CDI, le contrat de travail continue : le salarié et l’em-
ployeur sont tenus de respecter leurs obligations contractuelles habituelles. Le
préavis est un délai préfixé (déterminé à l’avance) qui ne supporte ni suspen-
sion ni interruption ou report dans le temps.
De plus, aucune partie ne peut imposer à l’autre (et contre son gré) de
modification du contrat de travail pendant cette période. Le faisant, elle s’ex-
poserait à une action judiciaire, le juge prud’homal étant compétent pour
constater et décider un manquement ou le préjudice en découlant et les
modalités de l’indemnisation en contrepartie.
342
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Événements Explications
• Durée, décompte et date de fin du préavis du CDI ne sont pas
modifiés
Maladie du salarié • Un salarié malade pendant le préavis est tenu de reprendre l’exécu-
tion du contrat si la durée de l’arrêt de travail est inférieure à celle du
préavis
Arrêt de travail • Le préavis est interrompu et sa durée cesse d’être décomptée : sa fin
résultant d’un se trouve reportée
accident du travail • Il ne reprend que lors du retour du salarié dans l’entreprise
Grève
Intempéries
suspendant l’acti-
La durée du préavis du CDI et son décompte et date de fin du préavis
vité de l’entreprise
ne sont pas modifiés
Salarié en période
ou congé de
formation
Le préavis est interrompu et sa durée cesse d’être décomptée et ne
reprend que lors du retour du salarié dans l’entreprise : sa fin se trouve
reportée
Conséquences :
• licenciement et démission notifiés pendant des congés ne font
Prise de congés démarrer le préavis qu’à la fin de la période de congés
payés • si l’exécution du préavis du CDI empêche la prise des congés pen-
dant son déroulement, cela entraîne le paiement au salarié par l’em-
ployeur d’une indemnité compensatrice pour congés non pris
• si le salarié doit prendre des congés pendant le temps de préavis
(ex. : fermeture complète de l’entreprise pendant le congé d’été) et
ne peut exécuter celui-ci, il a droit à une indemnité compensatrice de
préavis non exécuté
• Si le salarié commet une faute grave ou lourde pendant le préavis,
l’employeur peut en prendre acte et motif pour faire cesser le préavis
et mettre immédiatement fin à l’exécution du contrat de travail
Faute grave ou • Procédure : convocation du salarié à un entretien préalable à rupture
lourde du salarié du préavis + notification de la rupture en suivant les délais et forma-
lisme propres à la procédure de prise de sanctions disciplinaires
• Le salarié n’est pas tenu d’indemniser l’employeur même s’il y a faute
de sa part
343
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
344
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Indemnité obligatoire
À la cessation du contrat de travail, l’employeur doit payer au salarié une
indemnité de non-concurrence, qui prend effet au moment où la relation
contractuelle cesse d’être exécutée.
Ainsi, en fin de CDI, cela prend effet le lendemain du dernier jour du préa-
vis s’il est exécuté par le salarié, ou le premier jour de la période de dispense
de préavis si l’employeur en a dispensé le salarié. En cas de fin de CDD, l’in-
demnité de non-concurrence doit être versée le lendemain du dernier jour
d’exécution du contrat de travail par le salarié.
Dès sa prise d’effet, le salarié doit respecter les restrictions et/ou interdictions
auxquelles il s’est soumis. Mais à défaut du versement de ses indemnités, il
peut se considérer comme libéré de l’interdiction de non-concurrence et peut
se livrer, sans restriction, aux activités mentionnées dans la clause.
345
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Préretraite ü N/A
Retraite (départ/mise) ü N/A
Fin de CDD ü N/A
L’état de santé du salarié n’influe pas sur le
Maladie/inaptitude ü mécanisme de la clause
Départ négocié ou rupture
conventionnelle homologuée
ü N/A
Modalités de l’indemnité
L’indemnité de non-concurrence ne peut être payée qu’après la fin du
contrat : elle donne lieu à un bulletin de salaire avec prélèvement de charges
et taxes. Le paiement intervient en outre dans des conditions précises.
346
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
347
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Formalisme de la renonciation
Le point de départ du délai de renonciation se situe au moment où l’em-
ployeur notifie la rupture (s’il prend l’initiative de rompre le contrat) ou au
moment où il reçoit cette notification de rupture si elle émane du salarié.
Pour entraîner la levée de la clause de non-concurrence, le courrier qui libère
le salarié de cet engagement doit lui être parvenu avant l’expiration du délai
de renonciation. Ce dernier peut expirer n’importe quel jour de la semaine,
samedi, dimanche ou jour férié inclus. En parallèle, la levée de la clause de
non-concurrence implique un certain formalisme, détaillé dans le tableau
ci-dessous.
348
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Montants
Le montant du solde de tout compte varie selon la nature et la durée du
contrat (CDI ou CDD) et en fonction de la nature et/ou la partie qui prend
l’initiative de la rupture (démission, licenciement, prise d’acte, etc.).
349
Solde de tout compte
CDD
Nature des
Terme normal Rupture anticipée Montant
sommes
• Non-paiement si rupture anti- • 10 % du montant des rémunéra-
• Non-paiement pour la fin cipée en raison de la fin de la tions globales brutes perçues par
des CDD d’usage, d’activité période d’essai, d’une faute le salarié pendant le CDD (dont
saisonnière, de vendanges, grave du salarié, de force majorations, primes diverses, etc.),
de dispositifs de lutte contre majeure, d’un départ du salarié et le maintien du salaire en cas de
le chômage, d’emploi des ayant trouvé un CDI dans une maladie
seniors, de complément de autre entreprise • Sont exclus, par contre, les élé-
Indemnités de
formation professionnelle • Paiement si faute grave de ments n’ayant pas directement la
fin de contrat
• Non-paiement si au moment l’employeur à l’origine de la nature d’un salaire : rembourse-
(précarité)
de la fin du CDD : refus du rupture anticipée constatée ment de frais, intéressement, parti-
même emploi sous CDI par lors d’une action en résiliation cipation, etc.
350
le salarié sous CDD, trans- judiciaire du salarié • Le montant peut être ramené à
formation du CDD en CDI • Paiement ou non-paiement seulement 6 % si un accord collec-
• Paiement dans tous les selon accord des parties si tif le prévoit et si le salarié bénéficie
autres cas rupture anticipée par accord d’actions de formation spécifiques
commun pendant la durée de son CDD
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Paiement au salarié :
• éventuelle indemnité compensatrice de congés payés
• prorata (s’il est prévu) de primes et gratifications prévues par la convention collective, le contrat de
travail lui-même, un usage, etc.
• heures supplémentaires et/ou régularisation de solde de repos compensateur
• solde des jours de RTT
Autres sommes
• solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert)
• régularisation des droits acquis (ou des dettes) du salarié en cas de présence dans l’entreprise d’un dis-
positif dérogatoire à la durée du travail (modulation, cycle, forfait annuel en heures ou jours, etc.)
• épargne salariale (si demande de déblocage de la part du salarié)
En présence d’une clause de non-concurrence produisant ses effets, l’employeur devra, postérieurement
à la fin du CDD, commencer à verser la contrepartie financière au salarié respectant l’engagement
CDI
351
condamnation judiciaire ultérieure
la rupture • solde des jours de RTT
possible
• solde et liquidation du compte épargne temps (sauf transfert)
• régularisation des droits acquis (ou des dettes) du salarié en cas
de présence dans l’entreprise d’un dispositif dérogatoire à la Éventuel paiement d’une indemnité
Départ négocié durée du travail (modulation, cycle, forfait annuel en heures ou de rupture si le protocole de départ le
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Salaire ou indemnité
Charges sociales, taxes sur salaires et impôt seront prélevés ou non sur les
sommes versées au salarié à la fin de son contrat de travail : tout dépend de
leur nature de salaire ou d’indemnité.
(4) Par exception, s’il peut être démontré que l’indemnité de départ versée au salarié répare
un réel préjudice né de la rupture du contrat, l’indemnité présente alors le caractère de
dommages et intérêts et n’a pas à subir de prélèvement au titre des charges et CSG-CRDS,
sauf si son montant excède la limite de six fois le plafond annuel de la Sécurité sociale.
352
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
(6) : Exonération de l’indemnité dans la double limite suivante (ce qui dépasse : paiement de
charges, impôts et taxes sur salaires). Limite 1 = montant de l’indemnité de licenciement
(légale ou conventionnelle). Limite 2 (si indemnité plus élevée) : a) ou 2 × la rémunéra-
tion annuelle brute du salarié durant l’année civile précédant la rupture ; b) ou 50 % du
montant de ladite indemnité à condition que ces 50 % ne soient pas > six fois le plafond
annuel de la Sécurité sociale.
• L’établissement d’un reçu pour solde de tout compte n’est pas obli-
gatoire, pas plus que sa signature par le salarié
Document facultatif
• L’employeur ne peut subordonner le paiement des sommes dues au
salarié à la signature impérative du reçu pour solde de tout compte
• Écrit établi en deux exemplaires dont un pour le salarié, sans men-
tion obligatoire hormis sa date
Formalisme
• La signature du salarié est impérative pour lui donner valeur et
opposabilité
• Le salarié dispose d’un délai de 6 mois (à compter de sa signature)
pour contester les natures et/ou montant des sommes figurant au
reçu et pour réclamer d’éventuels autres montants et/ou sommes
Conséquence de la
• Formalisme de la contestation écrite en LRAR, pas d’obligation de
signature du salarié
motiver la contestation
• Absence de contestation : le salarié ne peut plus ni rien réclamer ni
rien obtenir de son employeur
353
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Rupture conventionnelle
Départ négocié avec convention/protocole
homologuée
Rupture anticipée de CDD Rupture de CDI
Hors licen-
Licenciement
ciement
• Principe : versement économique
économique
possible, mais non obli- avec plan de avec plan de
gatoire si le salarié est sauvegarde de
sauvegarde de
à l’origine de la rupture l’emploi l’emploi
Versement obligatoire
négociée
• Exception : obligation Versement
de versement si l’em- rendu
Versement pos-
ployeur est à l’origine obligatoire
sible, mais non
de rupture négociée par le plan de
obligatoire
sauvegarde de
l’emploi
Montant
Le montant des indemnités de rupture conventionnelle est, au minimum, égal
à celui de l’indemnité de licenciement. Normalement, les circonstances et les
conditions de la rupture suffisent à en déterminer le montant. Chaque cas est
habituellement prévu par le Code du travail, sauf exceptions.
Pour les cas exceptionnels, soit les parties se réfèrent aux dispositions de la
convention collective si elle prévoit quelque chose, soit elles négocient un
montant sur lequel elles s’accordent en toute autonomie.
354
X. Les modalités de rupture du contrat (hors licenciement)
Rupture conventionnelle
Départ négocié avec convention/protocole
homologuée
Si rupture anticipée de
Si rupture de CDI
CDD
• Indemnité légale mini-
Hors licen- male = indemnité de
ciement Licenciement éco- licenciement (1/5e de
économique nomique avec plan mois de salaire par année
• Principe : verse- avec plan de de sauvegarde de d’ancienneté + 2/15e de
ment minimum de sauvegarde l’emploi mois de salaire par année
l’indemnité légale de de l’emploi d’ancienneté au-delà de
fin de contrat (10 % 10 ans)
du montant brut des • Montant résultant • Si plus élevée : indem-
rémunérations pen- du plan de sauve- nité de licenciement de
dant le CDD) garde de l’emploi la convention collective
• Exception : les par- • En pratique : le applicable
ties peuvent conve- Montant montant est suf- • Les parties négociant la
nir d’une indemnité résultant fisamment élevé convention de rupture
de rupture dont elles de la seule pour être incitatif, du contrat peuvent pré-
déterminent elles- négociation donc pl