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2.1 Structure
HO C C O (CH2 – CH2)p O H
Les PBT et PET sont des polymères semi-cristallins (à l’état solide,
O O n une partie de la matière est amorphe et le reste est cristallisé).
pour le PBT : p = 2, pour le PET : p = 1. Le taux de cristallinité ne dépasse pas 40 à 50 % en volume. Un
Ces polymères sont obtenus par polycondensation du diméthy- certain nombre de facteurs influent sur la vitesse de cristallisation :
lènetéréphtalate (DMT) avec un diol (p = 2 : butanediol-1,4, p = 1 : — la nature chimique du polymère : le PBT cristallise beaucoup
éthylèneglycol), selon le schéma réactionnel suivant : plus vite que le PET ;
(2)
— la masse moléculaire du polymère : plus elle est élevée, plus
faible est la vitesse de cristallisation ;
n DMT + n diol % polyester + 2n CH3OH
(1) — la température.
Ainsi, pour le PET, la vitesse de cristallisation est maximale vers
Cette réaction chimique est une réaction équilibrée :
175 °C. Encore suffisante entre 130 et 140 °C pour permettre des
— pour aller dans le sens (1) : fabrication de polyester, il faut éli- durées de cycle de moulage inférieures à 1 min, elle devient trop fai-
miner l’eau ; ble à 80 °C.
— par contre, si le polyester est amené à l’état fondu en présence
d’eau, l’équilibre se déplace dans le sens (2) : l’eau coupe les macro- Cette faible vitesse de cristallisation permet le moulage, à tempé-
molécules de polyester provoquant, entre autre, une baisse des pro- rature ambiante, de pièces amorphes et, par suite, transparentes, en
priétés mécaniques. utilisant un moule froid (environ 20 °C) et une grande vitesse de
refroidissement (parois minces).
Les procédés de polycondensation peuvent être continus ou dis-
continus. Une fois la masse moléculaire désirée obtenue, le poly- Pour le PBT, la vitesse de cristallisation est maximale entre 120 et
mère est extrait du réacteur soit sous forme de joncs, soit sous 140 °C. Elle est encore suffisante à 80 °C, température de moule
forme de bandes, qui sont ensuite découpés en granulés ou en pas- généralement employée pour ce polymère. Il n’est pas possible par
tilles (cachous). moulage d’obtenir des pièces amorphes en PBT.
Signalons que la vitesse de cristallisation peut être augmentée
par addition de nucléants (germes de cristallisation) et de plasti-
1.2 Poudres à mouler fiants (accélérateurs de la croissance des parties cristallines).
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(0)
— module d’Young .......................... ........................... MPa 2 700 9 000 9 500 2 800 11 800 12 000
Flexion : NF T 51-001
— contrainte pour la charge maximale ........................... MPa 85
— contrainte à la rupture................. ........................... MPa 210 210 110 260 250
— module d’Young .......................... ........................... MPa 2 500 9 000 10 000 3 000 12 000 12 500
Choc Charpy : NF T 51-035
— sur éprouvettes lisses ................. ........................... kJ/m2 ne casse pas 45 30 ne casse pas 35 25
— sur éprouvettes entaillées........... ........................... kJ/m2 4 10 8 3 10 8
Caractérisation de surface :
— dureté Shore D............................. T 51-109 .................. 80 83 84 83 89 90
— abrasion Taber CS 17 .................. ASTM D 1044 mg/1 000 t 18 45 50 10 40 45
Rigidité diélectrique......................... NF C 26-226 MV/m 25 35 30 25 35 30
Résistivité transversale.................... NF C 26-215 Ω.cm > 1015 > 1015 > 1015 > 1015 > 1015 > 1015
Propriétés électriques
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■ Traction et flexion
Les valeurs des contraintes à la rupture et des modules d’Young Résistance au choc (kJ/m2)
en traction et en flexion pour différents produits (PBT et PET) sont 50
rassemblées dans le tableau 2.
Les courbes de la figure 3 donnent la variation de la contrainte à
la rupture et du module en flexion, en fonction de la teneur en fibres
de verre de composition à base de PBT et de PET. 40
La contrainte à la rupture et le module en flexion croissent prati-
quement de façon linéaire avec la teneur en fibres de verre (com- Éprouvettes lisses
prise entre 0 et 50 %).
30
En fonction de la température, les contraintes à la rupture en trac-
tion et en flexion du PBT renforcé par 30 % de fibres de verre évo-
luent selon les courbes de la figure 4. On retrouve la bonne tenue en
température du PBT chargé de 30 % de fibres de verre (déjà mise en 20
évidence lors de l’étude du module de cisaillement en fonction de la
température). Éprouvettes entaillées
10
Contrainte (MPa)
350
PBTP
PET Module (MPa) 0
0 10 20 30 40 50
300 18 000
FV (%)
16 000 PETP
PET
PBT
PETP Figure 5 – Résistance au choc Charpy d’un PBT en fonction
250 14 000 de la teneur en fibres de verre (F V)
12 000
200 PBTP
PBT
10 000 ■ Résistance au choc
Les polyesters thermoplastiques non chargés ne cassent pas à
8 000
150 l’essai de choc Charpy sur éprouvettes lisses. Les valeurs obtenues
6 000 sur éprouvettes entaillées sont rassemblées dans le tableau 2.
Les résistances au choc des produits chargés de fibres de verre,
100 4 000 ignifugés ou non, sont elles aussi données dans ce tableau.
70 2 000 La figure 5 montre la variation de la résistance au choc du PBT en
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60 fonction de la teneur en fibres de verre. On constate que la résis-
FV (%) FV (%) tance au choc :
— augmente avec le taux de fibres de verre dans le cas des
Figure 3 – Contrainte à la rupture et module en flexion en fonction éprouvettes lisses ;
de la teneur en fibres de verre (F V) des PBT et PET — tend vers une valeur limite pour 40 à 50 % de fibres de verre,
dans le cas des éprouvettes entaillées.
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3.3 Précautions à prendre Figure 8 – Résistance au choc Charpy sur barreaux lisses en fonction
de la température et du temps de séjour, lors de l’injection d’un PBT
chargé de 30 % de fibres de verre
La sensibilité à l’hydrolyse et à la dégradation thermique des
polyesters fondus, ainsi que leur caractère semi-cristallin rendent
nécessaires certaines précautions lors du moulage.
■ Précautions contre les risques d’hydrolyse ■ Précautions pour avoir une bonne cristallisation
Les polyesters sont en général livrés secs, en emballage imper- La température du moule a un rôle important pour la cristallisa-
méable à l’humidité. tion des polyesters thermoplastiques. La vitesse de cristallisation du
PBT étant élevée, une température de moule de 80 °C convient. Par
Il est indispensable de : contre, pour le PET qui cristallise plus lentement, il est nécessaire de
— stocker dans l’atelier les granulés dans leur emballage jusqu’à chauffer le moule entre 130 et 140 °C (sauf indication contraire du
l’équilibre des températures ; producteur de matière).
— n’ouvrir l’emballage qu’au moment de l’emploi ; Une augmentation de la température du moule conduit à un
— refermer l’emballage (de façon étanche) du produit non utilisé meilleur aspect de surface, notamment pour le PBT chargé de fibres
en laissant le moins d’air possible au-dessus des granulés ; de verre, et à un retrait après recuit négligeable, lié à une cristallisa-
— tenir la trémie fermée dans le cas du PET plus sensible à tion plus complète. En revanche, le retrait à la sortie du moule peut
l’hydrolyse que le PBT. être plus élevé.
Si, malgré toutes ces précautions, le taux d’humidité excède
200 ppm (soit 0,02 % en masse) pour le PBT et 100 ppm (soit 0,01 %
en masse) pour le PET, il faut étuver le produit. Cet étuvage peut se
faire en étuve à circulation d’air, en couches minces (50 mm maxi-
3.4 Conception des pièces
mum), entre 130 et 140 °C pendant au moins 3 h.
■ Variation d’épaisseur
■ Précautions contre la dégradation thermique
Vu la fluidité des polyesters thermoplastiques, le remplissage de
Les principales causes d’une dégradation thermique sont les sui- l’empreinte ne pose pas, en général, de problème. On veillera à évi-
vantes : ter toute surépaisseur ou variation brutale d’épaisseur pouvant
— température de la matière trop élevée ; entraîner retassures et déformations.
— temps de séjour dans la presse trop long ;
— vitesse de rotation de la vis trop raide. ■ Nervurage
Les températures de la matière à ne pas dépasser sont 270 °C Lorsqu’on veut obtenir une bonne rigidité de la pièce moulée, le
pour le PBT et 290 °C pour le PET. nervurage est préférable à l’augmentation de l’épaisseur e. On
conseille une profondeur de nervure égale à 0,5 ou 0,6 fois celle de
La presse doit être choisie de façon à ce que la quantité de matière la pièce pour limiter les retassures.
en fusion dans le fourreau ne dépasse pas 1,2 à 2 fois la volume de
la pièce et de la carotte. Dans le cas de pièces peintes, cette valeur doit être ramenée à 0,3,
la peinture amplifiant les défauts.
La figure 8 donne une idée de l’influence de la température de
mise en œuvre et du temps de séjour dans la presse sur la résis- ■ Angles vifs
tance au choc Charpy (barreaux lisses) d’un PBT chargé de 30 % de Les angles vifs concentrent les contraintes et fragilisent les piè-
fibres de verre. ces. Contre cela, on adoptera des arrondis à rayons de courbure r
En cas d’arrêt de production de courte durée (moins de 15 min), il tels que :
est nécessaire de purger la presse de façon à renouveler entière- r
ment la matière. Si l’arrêt est plus long, il faut baisser les températu- 0,5 < --e- < 1
res à 200 °C et purger soigneusement avec du polyéthylène ou du
polypropylène. La vitesse de la vis doit être suffisamment lente pour ■ Dépouille et contre-dépouille
éviter qu’un cisaillement trop important de la matière fondue ne Pour les polyesters thermoplastiques, l’angle de dépouille mini-
crée une dégradation. mal conseillé est de 0,5°. Dans certains cas, une légère contre-
On conseille des vitesses de vis de l’ordre de 100 tr/min. dépouille peut être autorisée.
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Pour ce dernier type d’injection, il faut une régulation thermique Quand un polyester thermoplastique est moulé dans de mauvai-
très précise, un point de régulation par busette et un circuit d’ali- ses conditions (température trop élevée ou présence d’humidité), il
mentation sans point mort. se dégrade sans que son aspect change de façon importante. Cette
dégradation thermique peut se traduire par une diminution de la
■ Seuils d’injection viscosité à l’état fondu et une baisse des propriétés mécaniques.
Toutes les formes sont utilisables, mais dans le cas d’injection La comparaison des mesures d’indice de viscosité sur granulés et
capillaire, il ne faut pas descendre au-dessous de 1 mm de diamètre sur pièces permet de juger de la dégradation du polymère lors de la
pour éviter l’autoéchauffement au passage du seuil. mise en œuvre.
On procédera : Des mesures de résistance au choc, avant et après moulage, peu-
— pour les pièces plates, à l’injection en nappe ou multipoint sur vent aussi rendre compte de la qualité de la transformation.
le petit côté ; Le lecteur se reportera aux articles spécialisés de la rubrique Essais normalisés dans le
— pour les pièces cylindriques, à l’injection capillaire multipoint présent traité ainsi qu’au § Normalisation en [Doc. AM 3 376].
dans l’alésage, ou en nappe en cas de tolérances précises ; En plus des normes générales d’essais, citées dans le tableau 2,
— pour les pièces parallélépipédiques de faible hauteur, à l’injec- les normes spécifiques aux polyesters thermoplastiques sont les
tion en nappe ou multipoint sur le petit côté ; suivantes :
— pour les pièces parallélépipédiques de hauteur importante, à — NF T 51-540 et ISO 3451/2 pour la détermination du taux de
l’injection multipoint par le grand côté de la pièce. cendres des PET et PBT ;
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tance du contact, une fois le contact fermé. Ce test se pratique dans personnaliser le marquage de chaque pièce (par exemple : le
une enceinte close où ces contacts, à des températures élevées, numéro de série).
sont soumis à des cycles de mise sous tension et d’arrêt. Dans le cas ● Masque laser : ce système est nettement plus rapide que le sys-
des ignifugeants non migrants, le nombre de cycles peut atteindre tème d’écriture laser, mais beaucoup moins flexible. Le rayon laser
2 millions. Ces derniers ont une stabilité thermique particulièrement qui mesure quelques centimètres carrés passe à travers un masque
bonne, ce qui permet de n’avoir aucune perte d’ignifugation au puis est focalisé par une lentille, et reproduit le masque sur le com-
moulage et permet également d’augmenter les températures maxi- posant à marquer. Cette méthode permet jusqu’à 200 marquages
males d’utilisation des pièces. par seconde.
Les applications utilisant des PBT ignifugés touchent principale- ● Impression laser par transfert : ce procédé est une combinaison
ment les domaines de l’électricité et de l’électronique (connecteurs, entre une impression par diffusion thermique et un marquage laser.
relais, boîtiers d’interrupteurs…). Ce procédé est encore en développement, il présente l’avantage de
pouvoir réaliser des marquages en différentes couleurs.
Un des types de laser les plus utilisés actuellement est le laser — touches de clavier d’ordinateur (très bonne lisibilité, très
Nd:YAG (1 064 nm). Beaucoup de polymères aptes au marquage au grande résistance à l’abrasion) ;
laser sont formulés actuellement pour les longueurs d’onde de ce — marquage de codes-barres mono- ou bi-dimensionnel (très
laser. La société Degussa-Hüls a par ailleurs développé et breveté un bon contraste permettant un déchiffrement facile et sûr).
additif spécial qui permet d’améliorer de façon exceptionnelle le ● Marquage d’informations :
contraste du marquage. Cet additif assure un marquage foncé de — nom, adresse du fabricant ou de l’utilisateur ;
haute qualité y compris sur des plastiques colorés ou colorés par
— type d’appareil, type de produit ;
master batch chez les transformateurs. Il existe également des PBT
dans différents tons de gris jusqu’à noir, sur lesquels un marquage — remarques concernant l’utilisation, le montage, la sécurité, les
laser blanc est possible, tout en préservant les excellentes qualités branchements ou les tests à réaliser ;
de contraste. — pour les éléments électriques, recommandations concernant
le type de courant, la tension, les branchements.
■ Les différentes techniques du marquage au laser
● Marquage décoratif :
● Écriture laser : elle offre une grande flexibilité. Le rayon laser est
dévié par deux miroirs contrôlés par un galvanomètre et gérés par — logo des sociétés ;
ordinateur, qui orientent le rayon dans les directions x et y et le foca- — symboles en couleur, grâce à l’utilisation par exemple de
lisent sur la pièce à marquer. feuilles de transfert.
Une surface d’environ 10 cm × 10 cm peut être marquée en tout La liste des applications possibles n’est naturellement pas
point désiré. Ce type de laser permet le marquage de tous les com- exhaustive, et chaque branche industrielle peut trouver dans ce sys-
posants produits sur une ligne de production, avec la possibilité de tème de marquage un intérêt particulier.
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