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Construction
Métallique
1 – INTRODUCTION
Cette note technique est un exemple d’application de l’Article 10.1 – Poutres maintenues
par des plaques – de la norme expérimentale française XP P 22-313 [1] à la vérification
de la résistance d’une panne isostatique à profil en Z à bords tombés fixée sous un bac
acier et sans liernes, lorsqu’elle est soumise à une charge uniforme soit descendante,
soit ascendante, en présence d’un effort normal de compression modéré. Le bac est
supposé avoir la rigidité et la résistance nécessaires pour admettre un maintien latéral
de la semelle connectée (pour un tel calcul, voir [2]). L’étendue de cet exercice a été
volontairement limitée à un cas très simple pour ne pas noyer le lecteur dans un entre-
lacs de considérations qui aurait été préjudiciable à la compréhension de procédures
déjà assez opaques. L’étude de cas plus complexes comme une panne en continuité sur
3 appuis avec ou sans emboîtement fera l’objet d’une publication ultérieure.
La méthodologie appliquée peut s’avérer pénalisante dans certains cas et iI peut être
utile de rappeler en préambule la Note annexée à l’Article 1.1(4)P dans le chapitre 1
« Généralités » qui mentionne :
« Dans le domaine des profilés et plaques formés à froid, on utilise couramment des
produits de série pour lesquels le dimensionnement par calcul peut ne pas conduire à
des solutions économiques, et il est donc souvent préférable d’utiliser le dimensionne-
ment assisté par des essais. Des méthodes d’essais adaptées sont données dans
l’Annexe A ».
L’Article 1.1(5), lui, stipule que « les méthodes de dimensionnement par calcul ne
s’appliquent que dans des gammes bien définies de caractéristiques de matériaux et de
proportions géométriques pour lesquelles on dispose d’une expérience suffisante et
d’une validation par essais ». À ce titre, un rappel des principales hypothèses à considé-
rer dans le calcul présenté ci-après est fait en début de note. Après une présentation des
données, les calculs sont développés pas-à-pas, en faisant référence aux articles concer-
nés de la norme expérimentale. Bien entendu, le lecteur aura pris soin de se munir de ce
document auparavant.
2 – NOTATIONS
Les notations utilisées sont autant que possible celles de la XP P 22-313 [1].
Dimensions de section :
2 t
t : épaisseur de la tôle
z v v z
y
u u y y
u u
y
z v z
v
a) XP P 22-313 b) Dans cet article
Conventions de signes
D’une manière générale les charges et sollicitations sont positives pour que cela soit
plus simple pour le lecteur. Les signes sont adaptés dans les formules pour tenir
compte du contexte, notamment dans les combinaisons de contraintes où ces dernières
sont comptées positives en compression et négatives en traction.
● bord tombé pleinement efficace (des calculs spécifiques seraient à faire selon le §4.3.2
de la norme).
● arrondis négligés dans le calcul des propriétés de section (des corrections seraient à
apporter à certaines propriétés de sections conformément au §3.3.4(4)I de la norme).
Parce qu’il n’a pas été choisi ici d’utiliser une analyse au second ordre pour vérifier la
résistance de la semelle libre comme le permet §10.1.2, les vérifications sont faites en
appliquant la méthode exposée en §10.1.3 et §10.1.4 pour tenir compte de la tendance
4 de cette semelle libre à se déplacer latéralement en la traitant comme une poutre sou-
mise à une charge latérale équivalente qh,Fd (voir figure 10.1 de [1]) issue de l’effet de la
flexion latérale et de la torsion du profil.
4. – DONNÉES DE L’EXEMPLE
4,1. – Panne
Panne isostatique
Longueur de la panne L=5m
Nombre de fixations par mètre linéaire de panne p=5
(fixation dans chaque creux d’onde).
Remarque : Pour permettre leur emboîtement, les pannes Z possèdent souvent des
semelles de largeur très légèrement différentes. Par souci de simplification,
et parce que l’incidence d’une telle hypothèse est très minime sur les cal-
culs, on considèrera ici que les semelles ont la même largeur.
Distance fixation/âme a = 30 mm
4,3. – Acier
Profilé réalisé par pliage à froid de tôles d’acier S350GD+Z275 galvanisé à chaud en
continu et conformes à la norme NF EN 10147, avec certificat de réception « 3.1.B »
conformément à la norme NF EN 10204 sur la tôle et le profilé (conditions du §2.2(3)PI
sur les tolérances supposées également satisfaites).
Compte tenu de la tôle utilisée pour former le profil (conditions du §2.2(3)PI satisfaites),
les coefficients de sécurité sont les suivants :
Module élastique /zz relatif au bord côté âme Wfz,a = 4,47 cm3
Module élastique /zz relatif au bord côté bord tombé Wfz,b = 3,32 cm3
Les charges exercées sous la combinaison d’état limite ultime la plus défavorable sont
(toutes valeurs positives) :
6
4,8. – Charges sous la combinaison d’état limite de service
Les charges exercées sous la combinaison d’état limite de service la plus défavorable
sont (toutes valeurs positives) :
– bp / t
λp = (§4.2(4))
28,4ε
kσ
On rappelle qu’on suppose ici le bord tombé efficace (à vérifier selon § 4.3.2 de la
norme).
Pour simplifier tout en se plaçant en sécurité, on admet ici que la paroi travaille à une
contrainte maximale égale fyb /γM1. Donc le coefficient de réduction de l’âme est obtenu
par : 7
–
λ – 0,22
ρ= p– ρ = 0,414 (§4.2(4))
λ2p
On rappelle qu’on suppose ici le bord tombé efficace (à vérifier selon § 4.3.2 de la
norme).
Pour simplifier tout en se plaçant en sécurité, on admet ici que la paroi travaille à une
contrainte maximale égale fyb /γM1. Donc le coefficient de réduction de l’âme est obtenu
par :
–
λ – 0,22
ρ= p– ρ = 0,847 (§4.2(4))
λ2p
Le tableau 4.1 de la norme permet de calculer les largeurs efficaces de l’âme pour ψ = – 1 :
Selon le sens de la charge et la semelle étudiée, c’est l’une ou l’autre valeur de Weff,y qui
sera utilisée dans les critères de vérification de résistance.
Les vérifications de résistance en section font intervenir fy et non fyb. Le §3.1.1(6)P sti-
pule que fy peut être pris égal à fyb ou fya , où fya est la limite d’élasticité moyenne aug-
mentée définie en §3.1.2(2)P pour tenir compte de l’écrouissage dû aux pliages. Pour
prendre fy = fya , les conditions du §3.1.2(3)P doivent être remplies, ce qui n’est pas le cas
ici puisque Aeff Ag.
(on se place en sécurité ici en considérant la section efficace à l’ELU, sachant que la
norme permet de la considérer à l’ELS).
qFd,↓
kh,↓.qFd,↓ = qh,Fd,↓
Fig. 3 – Charge latérale sous charge descendante
avec :
b 2ht
kh, ↓ = kh,↓ = 0,0872 (figure 10.3a)
4Iu
10 Remarque : En fait, la semelle libre étant ici tendue (effort extérieur de compression
modéré), le calcul de qh,Fd,↓ est inutile car le moment de flexion latérale
Mf,z,Sd,↓ engendré dans la semelle est alors pris égal à zéro (voir 5.3.4 ci-
dessous).
Dans le plan perpendiculaire au bac, donc par rapport à l’axe y-y, le moment maximal
est :
q Fd,↓L2
My,Sd,↓ = My,Sd,↓ = 937,5 daN.m
8
My,Sd,↓ NSd fy
σmax, Ed, s, ↓ = + (Expression (10.3a))
Weff,y,c Aeff γM
σmax,Ed,s,↓
ΓR,s,↓ = 1,0
fy / γM
My,Sd,↓ NSd fy
σmax,Ed,i,↓ = – + (§10.1.4.1(2))
Weff,y,t Aeff γM
σmax,Ed,i,↓
ΓR,i↓ =
fy / γM
1,0
11
On obtient ainsi successivement : σmax,Ed,i,↓ = 222,7 MPa
(on se place en sécurité ici en considérant la section efficace à l’ELU, sachant que la
norme permet de la considérer à l’ELS).
qFd,↑
kh,↑.qFd,↑ = qh,Fd,↑
avec :
b 2ht a
kh,↑ = – si 0 : qh,Fd,↑ a le sens indiqué à la figure 4 et le contact panne-bac
4Iu h se fait du côté de l’âme de la panne
Dans le plan perpendiculaire au bac, donc par rapport à l’axe y-y, le moment maximal
est :
q Fd,↑L2
My,Sd,↑ = My,Sd,↑ = 625 daN.m
8
CD
13
L’encastrement en rotation conféré par le bac à la panne est modélisé par un ressort en
rotation de rigidité totale CD calculée par :
1
CD = (§10.1.5.2(1))
1/CD,A + 1/CD,C
où :
La rigidité CD,C peut être calculée selon le §10.1.5.2(3) ou §10.1.5.2(4). Ici, conformément
à §10.1.5.2(8) et dans la mesure où la rigidité élastique totale est principalement influen-
cée par la valeur de CD,A et par la déformation de section transversale de la panne (voir
rigidité KB plus loin en 6.3.4.2), on néglige l’effet de CD,C . Donc :
CD = CD,A
– la largeur de la plage du bac au travers de laquelle la panne est fixée n’est pas supé-
rieure à 120 mm,
Remarque : On peut remarquer qu’en supposant le §10.1.5.2(5) applicable ici pour calcu-
ler CD,A (on suppose : espacement des nervures 185 mm et largeur de
plage du bac fixée à la panne 40 mm, diamètre des rondelles = 16 mm,
…), on trouverait 936 Nm/m/rad, donc une valeur un peu plus favorable. En
effet, selon l’équation (10.17a),
100
ba 2
CD,A = C100 (§10.1.5.2(5))
ba = 60 mm 125 mm
14 C100 est lu dans le tableau 10.3. Pour une fixation dans chaque onde, on
aurait C100 = 2 600 Nm/m/rad, et donc CD,A = 936 Nm/m/rad.
Le maintien élastique latéral conféré à la semelle libre de la panne par le reste du sys-
tème (reste de la section de la panne, fixation, bac) est modélisé par un ressort latéral
agissant au niveau de la semelle libre et de rigidité K calculée par :
1 1 1 1
= + + (§10.1.5.1(1))
K KA KB KC
où :
Conformément au §10.1.5.1, on néglige 1/KC car KC généralement très grande par rap-
port à KA et KB . Donc :
1 1 1
= + (§10.1.5.1(2))
K KA KB
1
K= (§10.1.5.1(4))
4(1 – ν2)h2(hd + e) h2
–––––––––––––––––––––––––––––––– + –––––
Et 3 CD
Ici, sous charge ascendante, le contact panne-bac se fait du côté du bord extérieur de
15
semelle de la panne (voir §6.3.2 de cet article).
Donc : e = 120 mm
KLa4
R= (§10.1.4.1(7))
π4EIfz
6,344. – Moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre (ici, elle est comprimée)
Selon §10.1.4.1(5), le moment latéral Mfz,Sd,↑ dans la semelle libre comprimée compte
tenu du maintien latéral élastique peut être calculé par :
où M0,fz,Sd,↑ moment fléchissant latéral initial dans la semelle libre sans maintien élas-
tique,
Les expressions de M0,fz,Sd,↑ et βR sont fixées à l’aide du tableau 10.1, en fonction des
conditions de rotation en plan aux extrémités du tronçon de panne considéré (tronçon
isostatique, tronçon de rive, tronçon courant). Ici, la panne étant isostatique, c’est le pre-
mier cas du tableau qui gouverne et l’on a :
q h,Fd,↑La2
M0,fz,Sd,↑ = donc M0,fz,Sd,↑ = 39,22 daN.m
8
1 – 0,0225R
βR = donc βR = 0,2279
1 + 1,013R
16
6,35. – Vérification de résistance de la semelle supérieure (tendue et maintenue)
My,Sd,↑ NSd fy
σmax,Ed,s↑ = – + (Expression (10.3a))
Weff,y,t Aeff γM
σmax,Ed,s,↑
ΓR,s,↑ = 1,0
fy / γM
σmax,Ed,i,↑
ΓR,i,↑ = 1,0
fY / γM
Selon §10.1.4.2(6), sous charge ascendante et en présence d’un effort normal de com-
pression faible, la longueur de flambement de la semelle libre peut être calculée par :
KL04
R0 = §10.1.4.2(6)
π4EIfz
Donc : R0 = 3,047
–
6,42. – Élancement réduit λfz de la semelle libre
Selon §10.1.4.2(2)
λ1 = π . E
fyb
λ1 = 76,95 (§10.1.4.2(2))
– fz
λfz = λfz = 1,153 (§10.1.4.2(2))
ifz λ1
1
χ= – 1 χ = 0,560 (§6.2.1(2)P)
φ+ (φ2 – λfz2)0,5
1 My,Sd,↑ NSd Mfz,Sd,↑ fyb
σF,Ed,i,↑ = + + (§10.1.4.2(1))
χ Weff,y,c Aeff Wfz,b γM1
8. – RÉFÉRENCES
|1| XP P 22-313 – Eurocode 3 « Calcul des structures en acier » – Partie 1-3 : « Règles
générales – Règles supplémentaires pour les profilés et plaques à parois minces
formés à froid » – avec son Document d’Application Nationale – Mars 1998.
|2| A. Bureau – « Stabilisation des pannes en profilé laminé par un bac acier – Vérifica-
tion du bac par les recommandations de la CECM » – Revue Construction Métal-
lique – N° 4 1991 – CTICM.