SEPTEMBRE 2019
• L’offre publique en loisir doit être réalignée afin d’adapter les services aux besoins des
jeunes, des familles, des professionnels et d’une population vieillissante que l’on
• La durée de vie utile d’une piscine intérieure est de moins de 40 ans (38 à 40 ans
selon les sources). La piscine de Ville-Marie en est à sa 52e année et aucun
investissement majeur n’a permis de l’actualiser. Une étude en cours sonnera ou non
le glas de l’équipement ;
• L’utilisation de la piscine de Ville-Marie s’équilibre entre les activités libres non
organisées (bain libre et en longueurs) pour 52 % de ses utilisateurs et les activités
encadrées et organisées par la ville, ou les organisations autres que municipales, pour
48 % ;
• Les frais d’opération de la piscine représentent la moitié de ceux de l’aréna (27 % vs
54 %), les revenus s’équivalent (36 % vs 37 %), tandis que le niveau
d’autofinancement de la piscine est plus élevé (40 % vs 21 %) ;
• 55 % des revenus de la piscine sont issus d’utilisateurs provenant de Ville-Marie et
Duhamel Ouest ;
• Considérant la fermeture de la piscine de Ville-Marie, le centre multisports de
Témiscaming et sa piscine intérieure ne sont pas en mesure de répondre seuls aux
besoins exprimés par la population du territoire ;
• Une très grande majorité des sondés (85,51 %) se déclare favorable au fait de
disposer d’une piscine intérieure sur le territoire de la MRCT, outre celle située à
Témiscaming : 12,64 % l’estiment primordiale et 72,87 % y sont totalement
favorables;
• 91,20 % des sondés déclarent que si une nouvelle piscine devait être construite, celle-
ci devrait être dans le secteur Centre ;
• Les plus favorables au projet se situent naturellement dans le secteur Centre, tandis
que les plus critiques se trouvent dans le secteur Est, mais surtout dans le secteur
Nord de la MRC (les plus éloignés) ;
• Parmi les cas étudiés et à l’exception de deux cas1, l’investissement minimal pour un
équipement aquatique se porte à 12 900 000 $ ;
• À l’exception de Senneterre, les 11 piscines étudiées misent sur la polyvalence en
intégrant une zone récréative au bassin d’apprentissage ou sportif ;
• Les piscines dites récentes misent sur l’expérience client en offrant une grande variété
de fonctions dont différentes activités ludiques et diversifiées pour tous. La diffusion à
grande échelle du bassin récréatif polyvalent, de dimensions et formes variées en
témoigne ;
• La conciliation travail-loisir est un enjeu majeur souligné par les freins récurrents
évoqués (horaire et heures d’ouverture). L’harmonisation de la programmation des
activités et des utilisateurs constituent des défis de pilotage à adresser.
• Une approche territoriale globale, soutenue par une vision forte et structurante du
développement du territoire s’impose pour assurer le succès de tout projet, dont
aquatique. Effectivement, aucune municipalité de la MRCT ne concentre le bassin de
population « requis » pour construire et entretenir une piscine publique sans imposer
un poids financier conséquent à ses résidents ;
• L’échelle de coopération qui a la plus grande chance de succès est le partenariat
comprenant un large nombre de municipalités. La MRC devrait accompagner le projet
comme animateur / médiateur de la démarche ;
• Du fait du contexte politique et des frustrations d’un bon nombre de municipalités et
de citoyens concernant la concentration des services à Ville-Marie, il serait bénéfique
de choisir une autre municipalité comme lieu d’accueil pour une nouvelle infrastructure
de loisir ;
• Lorrainville se présente comme un emplacement de choix pour un nouvel équipement
aquatique si et seulement si cette infrastructure devient l’objet d’un projet régional
rassembleur, structurant, et donc multipartites. Cette municipalité se situe à proximité
de Ville-Marie (la plus peuplée), de Saint-Bruno-de-Guigues (4e rang) et est au 3e rang
en termes d’effectif de population dans la MRC ;
• La présence de l’école secondaire de Lorrainville, intégrant une concentration sport,
constitue un atout qui contribuera à maximiser l’usage, la rentabilité sociale et
financière de l’équipement et finalement bénéficier au plus large public possible. Dès
lors, l’implication étroite de la commission scolaire et une localisation contiguë à
l’école secondaire sont déterminants.
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Les cas étudiés présentent des caractéristiques qui leurs sont propres et les appels d’offres pour les futurs équipements
aquatiques de Senneterre et Beaupré ne sont pas complétés, ce qui explique leur retrait.
Afin de répondre à la demande qui nous a été adressée, l’approche retenue consiste à intervenir
à une échelle davantage locale/intermunicipale, c’est-à-dire de manière spécifique en réponse à
l’annonce de la fermeture de la piscine de Ville-Marie. Le projet est défini et orienté au préalable
par le client en réponse à la situation vécue. L’objet de l’intervention est ciblé (équipement
aquatique) et le projet a pour objectif d’identifier les scénarios locaux/intermunicipaux les plus
légitimes et rentables d’un point de vue social et financier.
Pour ce faire, L’Escabeau a mis en place une méthodologie de recherche lui permettant de
collecter les données nécessaires à ce projet à travers une multitude de méthodes :
l L’Escabeau s’est rendu à deux reprises sur le territoire de la MRCT afin de rencontrer
des intervenants du milieu issus de différents secteurs d’activités (c’est-à-dire
politique, économique, scolaire, communautaire, citoyens, santé) :
o un entretien basé sur une discussion semi-dirigée a été effectué avec
chacun des intervenants à l’aide d’un guide questionnaire préalablement
construit. Les intervenants ont été choisis à travers la fonction qu’ils
occupaient dans l’organisme ciblé par L’Escabeau, ainsi qu’à travers leur
connaissance du milieu et de la problématique. En tout, les membres
d’une vingtaine de structures organisationnelles ont été rencontrés.
L’analyse des entretiens a par la suite été effectuée par au moins deux
membres de L’Escabeau;
o la tenue et l’animation d’un atelier d’échange avec l’ensemble des
membres siégeant au conseil des Maires;
l L’Escabeau a également construit et envoyé un sondage via la plateforme
SurveyMonkey. Ce sondage visait tous les citoyens du territoire de la MRCT et a été
partagé avec l’aide de la MRCT. Bien que le sondage ait été construit pour être
complété sur Internet, une version papier était également disponible. Il était
impossible de répondre plus d’une fois à ce sondage par adresse IP. Ceci avait
l’avantage d’empêcher un répondant d’y participer à plusieurs reprises afin de
fausser les données. Cependant, L’Escabeau reconnaît qu’à travers cette stratégie,
une seule réponse électronique par ménage était permise;
l Finalement, une collecte de données secondaires a également été effectuée. Ces
données sont majoritairement issues d’organisations publiques (ex. Statistique
Canada, Institut de la statistique du Québec, municipalités, etc.). Elles permettent à
la fois une meilleure compréhension du milieu sur lequel L’Escabeau doit se
pencher, mais aussi de comparer le phénomène étudié (c’est-à-dire un équipement
aquatique) avec ce qui se fait ailleurs au Québec.
L’Escabeau croit fermement que ces méthodes variées lui permettent de mieux cerner
l’environnement propre à la MRCT et ainsi mieux répondre au mandat que cette dernière lui a
confié.
Dans cette section, nous présentons notre compréhension du territoire basée sur des données
secondaires issues d’organismes publics spécialisés, ainsi que sur des données issues des outils
méthodologiques utilisés par l’équipe de L’Escabeau. Il est selon nous primordial de bien
comprendre l’environnement (social, politique, géographique, culturel) sur lequel nous travaillons
afin d’adapter notre analyse et nos recommandations aux besoins locaux. Chaque territoire est
distinct et demande donc une approche qui lui soit propre. Voici donc notre compréhension du
territoire de la MRCT.
3.2 Le territoire
Il est important de noter que bien qu’il soit inclus dans notre collecte de données, nous croyons
qu’il est préférable de ne pas se pencher sur le cas du Secteur Sud. Deux raisons expliquent ce
choix: la distance et la présence d’un équipement multisports. En effet, le Secteur Sud,
principalement caractérisé par la présence du pôle Témiscaming, se retrouve à prêt de 70
kilomètres de Saint-Édouard-de-Fabre (50 minutes de transport automobile), la municipalité la plus
au sud du Secteur Centre. Il serait donc illogique de croire qu’un équipement aquatique situé dans
le Secteur Sud puisse attirer des usagers des autres secteurs et ainsi avoir un important bassin
d’utilisateurs. De plus, le Secteur Sud possède déjà une infrastructure de loisirs/sports dans
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L’indice global de vitalité est composé de six dimensions, soit l’économie des individus et des familles, la démographie,
la santé, le bien-être, les interactions et la dimension sociale.
Ceci met la table pour le troisième phénomène auquel doit faire face la MRCT, soit la réduction
considérable de la tranche d’âge 20-64 ans. Au niveau de la RA de l’Abitibi-Témiscamingue, le
poids démographique de ce groupe de population risque de passer de 62,1 % en 2011 à 52,7 %
de la population totale en 2041 selon les estimations de l’ISQ. Au Témiscamingue, ce taux est déjà
à 57,9 %. Considérant que le Témiscamingue fait partie des MRC de l’Abitibi-Témiscamingue où
l’on devrait observer la plus grande baisse de population, il est donc possible d’émettre l’hypothèse
que le taux des 20-64 ans devrait également chuter. En 2019, l’indice de remplacement de la main-
d’œuvre dans la MRCT était de 55,6 %, soit le plus bas de toute la région administrative
(Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, 2019).
Dans un rapport publié en 2017 (MRC de Témiscamingue et Therrien, 2017), la MRCT évoque
quelques raisons pouvant expliquer la baisse et le vieillissement de la population. On note entre
autres :
• L’absence d’institutions scolaires collégiales et universitaires permettant aux jeunes
d’entreprendre des études postsecondaires sur le territoire de la MRC ;
D’un point de vue économique, il est possible d’observer qu’en 2015 le revenu moyen avant impôt
des ménages de la MRCT (67 494$) est en deçà de celui du reste de la RA de l’Abitibi-
Témiscamingue (77 306$). En 2014, le revenu disponible par habitant à la MRCT était de 23 740$.
Même si dans la RA de l’Abitibi-Témiscamingue, le taux de familles en situation de faible revenu
est moins élevé que dans la moyenne provinciale, c’est dans la MRCT où l’on retrouve les plus
hauts taux. Ce taux tend néanmoins à diminuer avec les années (9,9 % en 2010 à 8,1 % en 2014).
Selon les données du recensement 2016, le taux de chômage est à 9 %, contrairement à 7,7 %
dans la RA de l’Abitibi-Témiscamingue. La majorité des emplois se trouvent dans le secteur de
l’agroalimentaire, du tourisme et de l’administration publique. Finalement, l’économie
témiscamienne est caractérisée par la présence de très petites entreprises (maximum 4
travailleurs) qui constituent 59,6 % des établissements du territoire, soit le plus haut taux de la RA.
Inversement, seulement 7,9 % des établissements étaient composés de plus de 20 travailleurs,
soit le plus faible taux de la RA. Ces données permettent de mieux comprendre pourquoi la MRCT
se retrouve au 4e quintile en ce qui a trait à la vitalité économique du territoire.
En ce qui concerne le secteur de l’éducation, c’est la commission scolaire du Lac-Témiscamingue
qui s’occupe de desservir les services éducatifs sur le territoire. En tout, il existe douze écoles
primaires et secondaires sur le territoire, dont neuf sont considérées comme étant défavorisées. Si
le cinquième de la population ne possède pas de diplôme secondaire, seulement 22 % de la
population a au moins un diplôme collégial. Néanmoins, le taux de décrochage en 2016-2017
avoisinait les 13 %, soit le plus bas taux de toute la RA de l’Abitibi-Témiscamingue (Observatoire
de l’Abitibi-Témiscamingue, 2019).
Un portrait assez complet et récent des services et consommations en loisirs sur le territoire de la
MRCT est disponible (Garneau et Thibault, 2019). Plusieurs informations de ce portrait sont en
mesure d’alimenter le présent mandat. Comme cité précédemment, les changements
démographiques auxquels fait face la MRCT nécessitent un réalignement des services offerts sur
le territoire. Le loisir ne fait pas exception. Dans leur document, les auteurs identifient
principalement le besoin d’adapter les loisirs aux besoins d’une population vieillissante, mais aussi
à ceux des jeunes que l’on aimerait retenir sur le territoire. Permettons-nous d’ajouter à la liste les
jeunes familles et jeunes professionnels, tranche de population qui décroît à grande vitesse et qui
impacte grandement la vitalité du territoire. Or, selon une étude effectuée par (Visages Régionaux,
2019), la qualité de vie, notamment les services de proximité et les loisirs, est l’une des trois plus
grandes motivations pour une personne âgée entre 19 à 40 ans d’aller habiter en région. Les deux
autres motivations réfèrent à la famille et au plein air.
Lorsqu’il est question d’aménagement d’équipements de loisir, il est possible de diviser ces
équipements en trois catégories: communautaire, local, régional. Les équipements
communautaires sont habituellement caractérisés par des espaces de loisirs spontanés et libres
(parcs, jeux pour enfants, espaces verts...). Ce type d’équipement est créé en fonction d’un quartier
et touche principalement une population habitant le même voisinage. Au niveau local, on retrouve
plutôt des équipements plus spécialisés qui permettent la pratique de loisirs variés ou qui offrent
un aménagement pour des activités multiples (centre communautaire, gymnase...). Ce type
d’équipement possède un rayon d’attractivité qui touche toute la municipalité, parfois, en milieu
Lorsque nous parlerons dans les lignes suivantes de dépenses en loisir, nous voulons parler de
sommes d’argent public investies dans les postes municipaux de dépenses (charges) en loisir et
en culture, telles que déclarées au MAMH. La figure 4 indique combien de dollars par habitant (per
capita) ont été investis en moyenne par chaque municipalité de 2011 à 20173.
À titre comparatif, la moyenne pour le Québec pour 2017 seulement se situait aux alentours de
216 $ par habitant. Pour les municipalités de 0 à 499 habitants, pour la même année, la moyenne
se situait à 197 $. Pour les municipalités de 500 à 999 habitants, à 173 $. Pour les municipalités
de 1000 à 1999 habitants, à 188 $ et pour les municipalités de 2000 à 4999 habitants, à 241 $.
On peut ici remarquer certaines municipalités en dessous des moyennes relevées et d’autres au-
dessus. Comme mentionné au départ de cette section, le but n’est pas de se classer l’une par
rapport à l’autre, mais plutôt d’observer quelles sont les municipalités qui ont par le passé fait le
choix d’investir davantage en loisir pour tenter d’améliorer la qualité de vie de leurs citoyens (parfois
3 Notez que pour l’ensemble des données, la municipalité de Laverlochère-Angliers a des données séparées pour les deux
municipalités qui la constituent, à cause des données disponibles au MAMH.
Les municipalités qui ne dépensent pas beaucoup en loisir et qui ont un taux d’endettement très
faible ou bien nul semblent donc s’inscrire dans cette philosophie de municipalité qui pensent à
réduire la dépense d’abord. On parle de Fugèreville, Kipawa, Laforce, Moffet, Nédélec et Rémigny.
Au contraire, les municipalités qui dépensent beaucoup et qui ont un taux d’endettement élevé
semblent penser que le meilleur rôle pour la municipalité est celui de l’investisseur, soit
Témiscaming, bien au-devant des autres, et Ville-Marie et Notre-Dame-du-Nord, dans un second
temps. Les taux enregistrés à Témiscaming sont d’ailleurs des taux records, seulement surpassés
par quelques municipalités au Québec.
Notons aussi que les municipalités n’ayant presque aucune dette, mis à part Fugèreville, sont
toutes les municipalités qui appartiennent à la périphérie du territoire : Nédélec, Rémigny et Guérin
au nord, Laforce et Moffet et Belleterre à l’est, Kipawa au sud et collée sur Témiscaming, centre
de population important.
Pour nuancer le portrait des dépenses en loisir, apprécions à présent la part de charges
municipales totales qui est utilisée pour les loisirs et la culture. Notez que les dépenses qui ont trait
à la consommation électrique ont été retirées de l’équation et la figure 6 présente des données de
l’année 2017 seulement.
On s’aperçoit que le portrait reste fidèle avec ces nouvelles données. Elles permettent de prendre
conscience que les municipalités plus populeuses du territoire, qui accueillent des services et
davantage d’entreprises, de bâtiments et dont la population est confinée à de plus petits territoires
sont capables de dégager davantage de taxes foncières et des économies d’échelle dans la
livraison de leurs services à leur population. Ces économies d’échelle permettent par la suite
d’allouer une part plus grande de leurs revenus disponibles au loisir. Ces municipalités sont
Lorrainville, Notre-Dame-du-Nord, Saint-Bruno-de-Guigues, Ville-Marie et Témiscaming, dont la
situation est quelque peu différente. Ce sont, toutefois, des municipalités plus endettées,
particulièrement dans le cas de Témiscaming.
Les revenus en loisir sont ceux rattachés à la tarification des activités que la municipalité offre
directement en loisir et culture, mais aussi à d’autres sources comme des transferts ou d’autres
services rendus. Dans la figure suivante, nous comparons les dépenses en loisir aux revenus en
loisir de chaque municipalité du territoire. Avec cette équation, nous obtenons un taux qui permet
4
La donnée pour Latulipe-et-Gaboury est de 1 538 % et a été enlevée du graphique pour des raisons de présentation. Ce
taux est dû à un important transfert en loisir à cette municipalité pour l’année 2017, pour des raisons à vérifier.
Dans le contexte municipal, la capacité de payer d’une municipalité peut être évaluée en fonction
de quelques indicateurs financiers, notamment son taux de taxation, son taux de charges, son taux
d’endettement à long terme et sa richesse foncière. Ces indicateurs permettent d’une certaine
manière de décrire la situation financière des municipalités. Toutefois, si la volonté et la capacité
de payer de la population y est, il n’y a rien que la municipalité ne puisse se payer, à condition
d’être en mesure d’augmenter la perception des taxes foncières sur son territoire. Et c’est là que
le bât blesse.
Augmenter les taxes est devenu un sujet très sensible dans le monde politique. Les taxes foncières
sont pourtant la principale source de revenus des municipalités, devant les deux autres, soit les
transferts gouvernementaux et les revenus de tarification.
Si une municipalité cherche à offrir un nouveau service à ses citoyens, elle devra chercher des
revenus supplémentaires. Pardonnez notre scepticisme, mais ces nouveaux revenus ne
proviendront certainement pas d’une augmentation des transferts provinciaux dans le contexte
actuel. C’est donc par l’augmentation de la taxation, ou par la tarification liée au nouveau service
que la municipalité pourra agrandir son offre.
Si elle le fait par le biais de la taxation, elle adopte davantage une vision d’accessibilité universelle
à l’offre et le nouveau service est un service collectif, appartenant à tous et dont tous peuvent
profiter. Si elle le fait par la tarification, elle soutient davantage la position de l’utilisateur-payeur.
Pourtant, certains services ne peuvent être payés uniquement par un ensemble restreint
d’utilisateurs-payeurs, car ils sont trop coûteux et doivent être supportés par une masse critique de
contribuables. En loisir, certaines infrastructures sont typiquement des biens collectifs puisque les
coûts encourus par leur construction et leur opération ne peuvent être défrayés uniquement que
par les utilisateurs. C’est le cas, par exemple, pour les arénas, les piscines intérieures et centres
sportifs multifonctionnels. On estime qu’un territoire doit contenir de 15 000 à 20 000 habitants pour
qu’un tel équipement soit viable financièrement. C’est un nombre qui reste à confirmer et qui est
sujet à de nombreuses caractéristiques contextuelles, mais qui semblait être correct dans certains
milieux ruraux étudiés.
En deçà de cette masse critique de population, l’équipement peut être viable financièrement, mais
sa présence risque d’accaparer une partie importante de l’argent investit en loisir pour le territoire
concerné, laissant moins de deniers pour offrir d’autres types d’activités et entretenir d’autres
infrastructures sportives, culturelles, communautaires, etc. À ce titre, en 2012, par exemple, 57
municipalités du Québec allouaient plus de 50% de leur argent en loisir et culture au poste des
patinoires intérieures et extérieures, 9 le faisaient pour leurs piscines (Garneau, 2015)5. Il s’agit de
grosses dépenses pour finalement servir un nombre restreint d’utilisateurs et offrir un nombre
restreint d’activités. Mais si la volonté politique et citoyenne y est, le choix de se doter d’un tel
équipement reste politique, et légitime. Il ne faut pas, toutefois, négliger la charge fiscale que cela
impose à long terme aux municipalités qui s’engagent dans l’aventure.
5
Référence :
https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/docs/FWG/GSC/Publication/170/377/1765/1/70549/5/F_2023046584_Vol_12_
No_14___Portrait_des_d_penses_en_loisir.pdf, consulté le 16 juillet 2019.
L’ensemble de la MRC peut aussi difficilement compter sur un arrivage important de nouveaux
résidents pour augmenter le nombre de contribuables et ainsi dégager de nouveaux fonds pour
une nouvelle offre de loisir. En effet, les données populationnelles montrent que la MRC a, de 2011
Cette section fait présente l’analyse des résultats des données collectées sur le terrain. Rappelons
que L’Escabeau a utilisé deux méthodes de collectes de données. Premièrement, un sondage
diffusé à la population du territoire de la MRCT et distribué via la MRC elle-même. Ce sondage a
été effectué entre le 10 juin 2019 et le 28 juin 2019. Deuxièmement, plusieurs entretiens ont été
réalisés auprès d’acteurs du milieu issus de multiples secteurs d’activités. En tout, une vingtaine
d’entrevues face à face ont été complétées. Chaque entretien était basé sur un guide
questionnaire. Il est nécessaire de noter que le questionnaire-sondage, ainsi que le guide
questionnaire pour les entretiens ont été construits uniquement par L’Escabeau dans le but de
compléter ou de vérifier des données déjà existantes. Évidemment, afin d’alléger ce rapport, seules
les données les plus parlantes sont présentées.
4.1 Sondage
En tout, 1 242 répondants ont complété à 100 % le sondage. 131 personnes supplémentaires y
ont participé, mais sans toutefois répondre à toutes les questions. Afin de pouvoir effectuer toutes
les manipulations nécessaires pour obtenir le plus de résultats possible (c’est-à-dire effectuer des
analyses croisées), il a fallu ne pas tenir compte de ces répondants lors de l’analyse des données.
La très grande majorité des répondants était des femmes (70,45 %) et 98,87 % des participants
avaient le français comme langue maternelle. L’âge des répondants est représenté dans la figure
ci-dessous.
La très grande majorité des répondants possède au moins un diplôme secondaire (98,7 %). De ce
nombre, 32,77 % ont un diplôme collégial et 37,36 % un diplôme universitaire. Des 1 242
répondants, 71,5 % disent être marié(e)s ou avoir un conjoint(e) de fait. Du reste, 18 % sont
célibataires, 7,3 % sont séparé(e)s ou divorcé(e)s et 2,5 % sont veufs/veuves. Un peu plus de la
moitié des participants (52,1 %) affirment ne pas avoir d’enfants à leur charge. De ceux qui disent
avoir des enfants à leur charge, un peu moins de la moitié (48,6 %) affirment en avoir deux, 11 %
en ont un, 10,2 % en ont trois et 3,5 % en ont plus de trois. Lorsque l’on demande aux répondants
quel est leur statut professionnel, 60,9 % des répondants disent travailler à temps plein, alors que
17,1 % sont à la retraite.
6
Une version papier était également disponible.
En ce qui concerne les revenus des répondants, il apparaît que 47,9 % ont un revenu annuel du
ménage avant réduction se situant au-delà des 80 000 $, ce qui est bien au-dessus du portrait réel
du territoire.
Outre des données concernant le portrait général des répondants, nous avons également tenté
d’obtenir un aperçu de leur pratique de loisirs. La première observation qu’il est possible de faire
est que les répondants au sondage sont tout de même relativement actifs en ce qui a trait aux
loisirs. Ainsi, lorsqu’on demande aux participants leur niveau de pratique de certains types
d’activités de loisir, la plupart répondent les pratiquer au moins une fois par semaine ou une fois
par mois. Il est à n’en point douter que les activités extérieures, autant d’activités physiques que
de plein air, sont grandement populaires. Plus de la moitié des répondants affirment en pratiquer
au moins une fois par semaine. Même si elles semblent moins populaires, les activités physiques
à l’intérieur sont pratiquées au moins une fois par semaine par 41,22 % des répondants.
Finalement, il est aussi possible de conclure que les activités libres sont plus populaires que les
activités organisées. Ce phénomène n’est pas propre au Témiscamingue.
Lorsque l’on demande aux répondants combien de temps de transport ils seraient prêts à effectuer
afin de pratiquer une activité de loisir, 90,58 % disent être prêts à faire 20 minutes alors que 62,56
% affirment que 30 minutes de trajet ne seraient pas exagérées pour ce type d’activité. Il est à
noter que 34,3 % sont même prêts à faire jusqu’à 40 minutes de transport. Lorsque l’on analyse
cette question à travers les secteurs territoriaux, il est possible d’observer que la majorité des
citoyens du Secteur Nord (81,52 %) et du Secteur Est (87,05 %) sont prêts à faire entre 20 et 30
minutes de transport, alors que dans le Secteur Centre, ce ne sont que 59,27 % des répondants
qui sont prêts à faire la même distance pour leurs loisirs. C’est 40,74 % des répondants du Secteur
Dans un troisième temps, la population de la MRCT a été interrogée sur son utilisation de la piscine
actuelle (située à Ville-Marie), et sur leur opinion concernant la potentielle construction d’une
nouvelle infrastructure aquatique. En premier lieu, il appert que la très grande majorité des
répondants affirment que Ville-Marie (82,29 %) est le pôle d’activité le plus proche de leur lieu de
résidence. Il est cependant important de noter que les répondants provenant du Secteur Nord
affirment à 59,78 % que c’est plutôt New Liskeard qui est le pôle d’activité le plus près. Pourtant,
New Liskeard et Ville-Marie se trouvent à pratiquement équidistance de ce secteur. Cette
information est des plus intéressantes considérant qu’il existe déjà une infrastructure aquatique qui
semble être très populaire à New Liskeard.
C’est pratiquement 1 répondant sur 5 (19,89 %) qui affirme utiliser la piscine de Ville-Marie de
façon hebdomadaire, alors que 14,55 % l’utilisent au moins une fois par mois et 23,93 % une fois
par année. C’est 41,63 % des répondants qui n’utilisent jamais cet équipement aquatique. Nous
avons également sondé les participants sur leur utilisation des autres piscines à proximité. Il appert
que l’utilisation de ces équipements n’est pas abondante, alors que 94,21 % affirment ne jamais
utiliser la piscine de Témiscaming et 59,56 % celle de New Liskeard. Ces données sont
intéressantes, surtout lorsqu’on regarde les résultats issus de la question: « Quel est votre degré
d'accord ou de désaccord face à l'énoncé suivant: “Il est primordial d'avoir une piscine intérieure
sur le territoire de la MRCT, outre celle située à la Ville de Témiscaming.” ? ». Or, la très grande
majorité (85,51 %) affirme être d’accord (12,64 %) ou totalement d’accord (72,87 %) avec cette
affirmation. Même dans le Secteur Nord où le taux de désapprobation est le plus élevé (20,65 %
qui sont totalement en désaccord), ce sont 56,52 % qui sont d’accord ou totalement d’accord avec
cette affirmation. C’est chez les participants habitant Rémigny que l’on retrouve le plus haut taux
de désapprobation (57,14 % sont totalement en désaccord).
Au-delà de la pertinence d’avoir un équipement aquatique, l’identification du meilleur emplacement
pour celui-ci était à investiguer. À la question : « Si une nouvelle piscine devait être, dans quel
secteur devrait-elle être implantée? », 91,21 % des répondants ont répondu le Secteur Centre. Il
est certain que ce taux est grandement influencé par la forte participation au sondage par les
habitants de ce secteur. En croisant les données par secteur d’habitation, il est possible d’observer
que le Secteur Centre demeure le plus populaire lorsqu’il est question d’un possible nouvel
emplacement pour un équipement aquatique. Or, autant le Secteur Centre demeure l’endroit à
prioriser, et ce autant pour les habitants du Secteur Nord (57,3 %) que pour ceux du Secteur Est
(78,13 %).
4.2 Entretiens
Les entretiens ont été effectués durant les mois de mai et de juin 2019. En tout, une vingtaine
d’entrevues furent effectuées avec les acteurs du milieu. Les données de ces entretiens furent par
La thématique du dynamisme local et territorial peut être subdivisée en deux parties : les enjeux
auxquels la MRC et ses municipalités doivent faire face et les forces du territoire. L’un des enjeux
majeurs qui est apparu dans toutes les discussions que nous avons effectuées est l’étendue du
territoire et la faible densité de celui-ci. Il est intéressant de noter que ce phénomène n’est pas
perçu uniquement de façon négative comme il est possible de le croire. Pour plusieurs, cette
étendue permet la présence de paysages et d’espaces permettant notamment la pratique du plein
air. Elle participe en quelque sorte au marketing territorial de la MRC reconnue pour ses espaces
naturels. Cependant, ce phénomène comporte également une multitude de désavantages dont la
MRC et ses municipalités doivent tenir compte dans la planification territoriale. Tout d’abord, cette
distanciation et cette faible densité de population créent selon certains un « éclatement du
territoire ». Le Secteur Centre se voit avantagé par la présence d’une masse de population plus
importante, et par le fait même, d’un plus grand nombre et une plus grande diversité de service.
Or, ceci contraint les citoyens des secteurs Nord et Est à se déplacer davantage pour consommer
ces services qu’ils soient de loisir et d’autres domaines d’activité. Ceci a comme conséquence de
dévitaliser ces secteurs. Plusieurs participants évoquent d’ailleurs l’exode des jeunes, mais aussi
celui des aînés qui doivent désormais déménager faute de services de proximité.
Un autre enjeu lié à cette étendue du territoire est la difficulté de déplacement sur celui-ci. La très
grande majorité des navettages à l’intérieur de la MRC se font en automobile. Les travailleurs, dans
une proportion de 85,4 %, prennent l’automobile pour se rendre à leur lieu d’emploi (S. C.
Gouvernement du Canada, 2017). De même, 89,49 % des répondants à notre sondage affirment
que l’automobile est leur principal outil de déplacement pour effectuer leurs loisirs. Découle de
cette difficulté à se déplacer un certain manque d’accessibilité à certains services, notamment ceux
de loisir. Les populations les plus touchées sont les jeunes, principalement les adolescents, et les
aînés n’ayant plus la capacité, financière ou physique, de conduire. Plusieurs participants affirment
également que ceci contribue à l’isolement de certaines personnes, voire certains secteurs du
territoire, notamment les secteurs Nord et Est.
Une autre préoccupation majeure des acteurs du milieu, principalement, mais non exclusivement
de ceux œuvrant dans le secteur économique, réside dans l’attractivité du milieu afin de pouvoir
retenir et attirer une main-d’œuvre qualifiée et spécialisée. Ce phénomène entre directement en
lien avec les quatre premiers axes d’intervention issus de la planification stratégique 2018-2022 de
la MRCT. Or, pour plusieurs, la mise en place de services de proximité accessibles et attractifs
pour un large éventail de population est nécessaire afin d’atteindre cet objectif. Si l’attractivité du
territoire semble difficile, la rétention de la main-d’œuvre est caractérisée de fragile. Nombreux
sont ceux qui pensent qu’un simple geste comme la fermeture d’un équipement aquatique peut
jouer un rôle important dans la décision de rester ou quitter de cette main-d’œuvre exogène. Il est
Cette section vise à documenter les besoins de la population en ce qui a trait aux équipements
aquatiques. Nous y présentons une analyse de l’utilisation actuelle de la piscine de Ville-Marie,
mais également un comparatif avec ce qui se fait ailleurs. Ce processus favorise une meilleure
compréhension de ce qui fonctionne, des tendances et des meilleures pratiques pouvant être
explorées lors de la potentielle construction d’un nouvel équipement aquatique.
L’analyse des données financières associées au pilotage d’un équipement permet de documenter
de manière pertinente le mode de gestion en vigueur. Également, porter un regard sur les
7
Les données utilisées datent de 2014 et 9% des entrées n’identifient pas le lieu de résidence des utilisateurs ce qui
constituent certaines limitent à la démarche.
8
9% des entrées n’identifient pas le lieu de résidence des utilisateurs (programmes 6 ans et moins, 7 ans et moins) et certaines autres données sont non identifiées, ce qui limite quelque peu l’analyse.
L’appréciation des variations du dollar loisir de 2015 à 2018 permet de voir l’évolution du poids des
charges et revenus au fil du temps et ainsi découvrir la part du budget que cela représente pour
les loisirs. Grâce aux rapports financiers du département des loisirs de Ville-Marie, L’Escabeau a
été en mesure de créer les tableaux 3 et 4, que vous trouverez ci-dessous, et ainsi comparer les
données de la piscine aux autres du département de loisirs. D’ailleurs, la comparaison des charges
et revenus de la piscine s’effectue avec les données de l’aréna puisque ces installations récréatives
et sportives se retrouvent dans la même catégorie selon le Ministère de l’Éducation et de
l’Enseignement supérieur (MEES) ainsi que l’Association Québécoise des Arénas et des
Installations Récréatives et Sportives (AQAIRS).
Constats sur la répartition du dollar loisir :
• La totalité des charges des années 2015 à 2018 représente plus de 4M$ (moyenne
approximative de 1M$ par année9) ;
o Au courant de ces quatre (4) années analysées :
§ Les charges ont connu une hausse de 62 % en passant de 806 470,97 $ à 1
304 914,70 $ ;
§ Le budget dépensé pour la piscine représente 19 % du budget du service des
loisirs. Il se trouve au deuxième rang en ordre d’ampleur derrière celui de
l’aréna (37 %).
• N.B : Celui-ci a grandement diminué avec l’arrivée du service incendie
en 2017 (chute de 9,28 %) et 2018 (1,41 %), tandis que celui de
l’aréna a connu une chute de 7,4 % en 2017 pour ensuite remonter de
6,3 % en 2018.
• En excluant les charges reliées à l’embellissement, au cimetière, à la
marina, au service incendie et aux enverdeurs, le budget dépensé
pour la piscine représente 27 % du budget du service des loisirs. Il se
trouve au deuxième rang en ordre d’ampleur derrière celui de l’aréna
(54%).
• La totalité des revenus des années 2015 à 2018 représente près de 1,5M$ (moyenne
approximative de 370 000 $ par année10);
o Au courant de ces quatre années analysées :
§ Les revenus ont connu une hausse de près de 80 % en passant de 266 664,73
$ (année 2015) à 473 026,09 $ (année 2018) ;
§ Les revenus associés à la piscine représentent 21 %, se trouvent à égalité
avec l’aréna au deuxième rang en ordre d’ampleur et derrière la marina qui
est à 26 %.
• N.B : Il est possible de voir une diminution de 5,35 % de 2017 à 2018.
Selon notre analyse des questionnaires et entrevues, ce phénomène
9
Montant exact : 1 024 053,90 $.
10
Montant exact : 371 056,80 $.
Total
2015 % ($) 2016 % ($) 2017 % ($) 2018 % ($) % ($)
(2015-2018)
Camp de jour 29 447,71 $ 3,65 % 31 881,61 $ 3,81 % 41 952,21 $ 3,63 % 38 927,83 $ 2,98 % 142 209,36 $ 3%
Bibliothèque 90 082,18 $ 11,17 % 92 047,71 $ 11,01 % 87 180,54 $ 7,54 % 77 035,45 $ 5,90 % 346 345,88 $ 8%
Jardins
1 208,42 $ 0,15 % 1 752,39 $ 0,21 % 3 270,54 $ 0,28 % 1 579,81 $ 0,12 % 7 811,16 $ Moins de 1 %
communautaires
Piscine 175 113,16 $ 21,71 % 213 988,29 $ 25,59 % 188 612,32 $ 16,31 % 194 392,43 $ 14,90 % 772 106,20 $ 19 %
Marina 117 874,17 $ 14,62 % 94 560,10 $ 11,31 % 106 847,44 $ 9,24 % 148 342,58 $ 11,37 % 467 624,29 $ 11 %
Aréna 329 957,59 $ 40,91 % 328 810,67 $ 39,32 % 369 164,57 $ 31,92 % 498 677,98 $ 38,22 % 1 526 610,81 $ 37 %
Embellissement 48 984,88 $ 6,07 % 54 737,17 $ 6,55 % 65 784,87 $ 5,69 % 58 571,21 $ 4,49 % 228 078,13 $ 6%
Politique familiale - $ 0,00 % 1 363,99 $ 0,16 % 2 187,42 $ 0,19 % 1 312,98 $ 0,10 % 4 864,39 $ Moins de 1 %
Service incendie - $ 0,00 % - $ 0,00 % 265 732,56 $ 22,97 % 263 755,26 $ 20,21 % 529 487,82 $ 13 %
TOTAL 806 470,97 $ 100 % 836 224,65 $ 100 % 1 156 671,48 $ 100 % 1 304 914,70 $ 100 % 4 096 215,80 $ 100 %
Total (2015-
2015 % ($) 2016 % ($) 2017 % ($) 2018 % ($) % ($)
2018)
Camp de jour 22 896,85 $ 8,59 % 28 978,38 $ 9,55 % 44 818,96 $ 9,98 % 46 100,10 $ 9,75 % 142 794,29 $ 10 %
Bibliothèque 652,42 $ 0,24 % 513,50 $ 0,17 % 3 815,65 $ 0,85 % 41 205,10 $ 8,71 % 46 186,67 $ 3%
Jardins
377,47 $ 0,14 % 448,82 $ 0,15 % 1 476,87 $ 0,33 % 527,11 $ 0,11 % 2 830,27 $ Moins de 1 %
communautaires
Piscine 57 004,99 $ 21,38 % 70 057,68 $ 23,09 % 102 198,87 $ 22,75 % 82 310,20 $ 17,40 % 311 571,74 $ 21 %
Marina 96 574,59 $ 36,22 % 93 112,66 $ 30,68 % 85 376,60 $ 19,01 % 110 503,64 $ 23,36 % 385 567,49 $ 26 %
Aréna 84 120,93 $ 31,55 % 78 309,74 $ 25,81 % 71 177,36 $ 15,85 % 82 847,22 $ 17,51 % 316 455,25 $ 21 %
Vente de garage 1 522,07 $ 0,57 % 1 943,90 $ 0,64 % 2 993,48 $ 0,67 % - $ 0,00 % 6 459,45 $ Moins de 1 %
Service incendie - $ 0,00 % - $ 0,00 % 118 188,01 $ 26,31 % 85 150,64 $ 18,00 % 203 338,65 $ 14 %
TOTAL 266 664,73 $ 99 % 303 466,06 $ 99 % 449 136,33 $ 100 % 473 026,09 $ 100 % 1 484 227,21 $ 100 %
11
Le total des pourcentages de 2015 et 2016 ne sont pas à 100 % du fait de l’arrondissement des données.
L’ESCABEAU | RAPPORT FINAL | MRC DE TÉMISCAMINGUE | page 44
5.1.3 Fonctionnalités des piscines construites entre 1964 et 1995
Souhaitant comparer la piscine de Ville-Marie avec des piscines ayant plus d’une vingtaine d’années
d’existence, notre équipe a recueilli des informations auprès des piscines construites entre 1964 et 1995.
Grâce à ces entrevues téléphoniques et à deux visites et quelques échanges de courriels avec le Réseau
Aquatique de la Ville de Laval, la Ville de Cowansville, la Corporation de Temiskaming Shores et la Ville
de Témiscaming, il nous a été possible d’effectuer les constats suivants :
• À l’exception de la piscine de Cowansville qui est de format sportif, toutes les piscines de cette
recension sont de format apprentissage et « […] conçues pour développer les habiletés de
natation, offrir des activités de mise en forme, participer à des séances de bain libre et tenir des
entraînements » (Association des responsables aquatiques du Québec - ARAQ et Société de
Sauvetage, 2017, p.15) ;
• Les trois modèles de gestion utilisés sont : municipal, partenariat municipal/scolaire ou la
création d’une corporation ;
• Selon le Guide de modernisation des lieux de baignade pour une exploitation optimale
(Association des responsables aquatiques du Québec - ARAQ et Société de Sauvetage, 2017),
chacune des piscines de cette recension, à l’exception de de la piscine Honoré-Mercier (Laval)
et New Liskeard12, ont le nombre de couloirs réglementaires pour recevoir un événement local,
municipal ou scolaire. Toutefois, avant la tenue d’une compétition, le Guide encourage les
milieux/organisateurs à consulter les fédérations sportives pour obtenir leurs conseils en lien
avec l’exploitation optimale lors de l’événement. Par contre, seulement Josée Faucher,
Cowansville, New Liskeard et Témiscaming respectent la longueur officielle de la norme FINA
qui est de 25 m ;
• Toutes les piscines ayant des couloirs définis respectent la norme de la fédération internationale
de natation (FINA) ;
• Toutes les piscines présentent une Capacité d’Accueil Maximale (CAM) de 100 utilisateurs ou
plus, à l’exception de la piscine Honoré-Mercier de Laval (CAM = 65) ;
• Toutes les piscines utilisent une température pouvant correspondre à celle d’un bassin
d’apprentissage (≤ 27°C) étant donné le format du bassin. Toutefois, il serait possible pour une
piscine à vocation plus récréative de chauffer l’eau du bassin à une température supérieure à
29o C ;
• Les piscines de la dernière décennie de cette recension semblent miser davantage sur
l’expérience client avec une plus grande variété d’accès et/ou de fonctionnalités. Mouvement
qui a continué à travers les années avec l’évolution du « [bassin] récréatif en variant ses
dimensions et formes ainsi qu’en permettant différentes activités ludiques et diversifiées pour
tous. Par exemple : une pataugeoire, une rivière d’activités, un spa ou un bassin de réception
d’une glissoire d’eau ». (Association des responsables aquatiques du Québec - ARAQ et
Société de Sauvetage, 2017, p.25) ;
• Toutes les piscines utilisent des vestiaires pour hommes et femmes. Toutefois, de nos jours
« [la] configuration et la nature des vestiaires dépendront de la capacité d’accueil du lieu de
baignade, du nombre de bassins et de la programmation des activités aquatiques. Il pourrait y
avoir un, deux, trois ou quatre vestiaires. Un vestiaire familial permet au parent d’accompagner
son enfant, peu importe son sexe. Un vestiaire universel facilite un accès pour tous ainsi que
12
La piscine de New Liskeard ne possède pas 4 couloirs réglementaires puisque l’arrivée de sa glissoire se retrouve dans le
premier corridor.
L’ESCABEAU | RAPPORT FINAL | MRC DE TÉMISCAMINGUE | page 45
les activités d’entretien en cours d’exploitation et de surveillance. » (Association des
responsables aquatiques du Québec - ARAQ et Société de Sauvetage, 2017, p.53 et 45).
Suite à notre analyse des 1 242 questionnaires complétés à 100 %, les données ressorties nous
permettent de faire les constats suivants :
1. 87,96 % participants ont répondu qu’il est primordial d'avoir une piscine intérieure sur le
territoire de la MRCT, outre celle située à la Ville de Témiscaming ;
2. 91,20 % des participants ont répondu que si une nouvelle piscine devait être construite,
celle-ci devait être dans le secteur centre ;
3. 88,71 % des résidents du secteur Centre (tableau 6) et 90,63 % du secteur Est (tableau 7)
ont répondu Ville-Marie à la question sur le pôle principal d‘activités se trouvant le plus
près de leur domicile ;
a. La majorité du Nord considère New Liskeard (Temiskmaing Shores) comme étant
le pôle principal d’activités de leur secteur (tableau 8);
b. 83,75 % des répondants considèrent que le pôle principal d‘activités se trouvant
le plus près de leur domicile est Ville-Marie.
Les résultats du questionnaire traduisent une forte volonté chez les citoyens de disposer d’un
équipement aquatique dans la région. Qui plus est celui-ci est principalement envisagé dans le
secteur Centre de la MRC, secteur au sein duquel Ville-Marie est considéré comme un pôle central
d’activités.
6 TENDANCES DE L’UTILISATION
Souhaitant encourager la population à utiliser leurs installations, les municipalités doivent répondre
aux besoins de leurs citoyens à l’aide d’une programmation variée d’activités récréatives libres et
non encadrées de même qu’une programmation d’activités sportives et d’activités aquatiques
structurées. Selon les équipements disponibles dans leur milieu, chaque municipalité se doit d’être
au fait des nouvelles tendances et possibilités pour rehausser sa programmation. L’adaptation des
activités aux groupes d’âge est également un enjeu important à considérer.
Selon Thibault (2016, p.6): « [l]’offre liée à la pratique libre doit dorénavant faire partie des fonctions
centrales des services de loisir et de leurs partenaires parce qu’elle correspond à la pratique
majoritaire de la population d’aujourd’hui »13. Une programmation offrant de la pratique libre doit
toutefois correspondre aux attentes/besoins (horaire, durée, nature, etc.) de la population, utiliser
des sites propices aux activités (ex. : bassin d’apprentissage pour un cours d’aquaforme) et être
supervisée selon le besoin (ex. : présence d’un sauveteur pendant un bain libre).
13
Référence :
https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/docs/FWG/GSC/Publication/170/377/1765/1/81263/5/F269688179_Le_soutien
___la_pratique_libre_bulletin_13_no15.pdf, consulté le 16 juillet 2019.
14
Référence : https://www.cepsum.umontreal.ca/apnee-sportive-niveau-1, consulté le 17 juillet 2019.
15
Référence : https://centresablon.com/activites-sportives-et-loisirs/adulte-aines/aquatique-adultes/aquaforme-
specialisee/mini-piscine/aquaarthrite/, consulté le 17 juillet 2019.
16
Référence : https://www.ymcaquebec.org/fr/Sante-et-activite-physique/Activites-aquatiques/Aquaforme/76/Aqua-cardio,
consulté le 17 juillet 2019.
17
Référence : http://www.patro.roc-amadour.qc.ca/page/390/Secteur-aquatique/Aquaforme, consulté le 17 juillet 2019.
18
Référence : https://www.ymcaquebec.org/fr/Sante-et-activite-physique/Activites-aquatiques/Aquaforme/79/Aqua-
jogging, consulté le 12 juillet 2019.
19
Référence : https://www.sportsmontreal.com/fr/activite/aqua-spinning_7.aspx?page=21&pn=gi%3D1%26cat%3D8,
consulté le 17 juillet 2019.
20
Référence : https://www.sportsmontreal.com/fr/activite/cours-daqua-yoga_256.aspx?page=21&pn=gi%3D12%26cat%3D8,
consulté le 16 juillet 2019.
21
Référence : https://www.zumba.com/fr-FR, consulté le 17 juillet 2019.
22
Référence : https://fqas.qc.ca/activites/hockey-subaquatique/, consulté le 17 juillet 2019.
23
Référence : https://bodypalm.fr/, consulté le 12 juillet 2019.
Au Québec, depuis le début des années 2000, plusieurs programmes et organisations sont
apparus dans le but de modifier la norme sociale en faveur de la création d’environnements
physiques et alimentaires plus sains et donc propices à de saines habitudes de vie. Ainsi, des
organismes comme Québec en Forme et ParticipACTION par exemple, sensibilisent les élus, les
décideurs et le grand public en prévenant les impacts liés à des comportements physiques et
alimentaires néfastes pour la santé des populations. Dans ce cadre, certains programmes sont
développés afin d’intervenir sur les environnements et habitudes de vie. Cela est le cas du
programme À pied, à vélo, ville active, qui encourage les déplacements actifs au quotidien.
Soulignons que celui-ci est chapeauté et promu régionalement par l’organisme Loisir et Sport
Abitibi-Témiscamingue. Sans réaliser un inventaire exhaustif des mesures, programmes et acteurs
concernés par la cause, retenons que de nombreuses alternatives existent et se développent
chaque année. Les lieux publics dédiés à l’activité physique (qu’elle soit de loisir ou de
conditionnement physique) et animés par des programmes attrayants et centrés sur les besoins
de différents publics s’inscrivent dans ce cadre. En milieu aquatique cette fois, de manière
complémentaire à l’utilisation régulière de l’infrastructure (ex. utilisation civile Exotem et Omega),
plusieurs initiatives inspirantes méritent d’être nommées.
Tout d’abord, le programme « Nager pour survivre » de la Société de sauvetage permet aux élèves
du 2e cycle primaire de « [développer] leurs habiletés aquatiques et un comportement sécuritaire
en milieu aquatique »24. Cette formation pourrait ainsi être aisément intégrée dans les cours
d’éducation physique dispensé sur le territoire, cela avec le soutien et le leadership de la
commission scolaire. Cette démarche constitue une belle opportunité pour les jeunes d’être actif,
d’apprendre à nager mais également de diminuer les risques de noyades. À titre informatif, le
programme se compose normalement de 3 séances d’une heure en piscine ou de 2 séances d’une
heure et demie pour les écoles nécessitant un déplacement plus important.
Également, relevons le fait que les concentrations sportives connaissent un engouement
grandissant au Québec ces dernières années. Ainsi, les élèves peuvent développer un intérêt pour
une discipline sportive à l’occasion de leur cheminement scolaire. Les concentrations sportives
offrent un cadre plus souple et moins formel que celui du programme sports-études par exemple.
Cela permet d’alléger les ressources à mobiliser pour sa dispense ainsi que les obligations
administratives relative à sa gestion (aucune collaboration directe requise avec l’alliance sports-
études ou les fédérations sportives). De plus l’offre de diverses concentrations sportives permet à
une école de se distinguer dans son milieu et dans le paysage scolaire québécois. Tel est le cas
de nombreuses écoles québécoises qui développent des programmes originaux, centrés sur les
intérêts de leurs jeunes, tout en impliquant les ressources du milieu. À ce titre, nous pouvons citer
le cas de l’École secondaire Saint-Laurent de Montréal qui agit comme chef de file dans ce type
d’offre de services. Un entretien avec un membre de l’équipe de direction a d’ailleurs permis
d’identifier plusieurs éléments positifs dont :
1. la possibilité de garantir une utilisation constante de l’équipement ;
2. la possibilité de créer l’horaire plusieurs mois à l’avance ;
24
Référence : https://www.sauvetage.qc.ca/services/milieu-scolaire/nager-pour-survivre/section-des-parents, consulté le
12 juillet 2019.
7 UTILISATEURS POTENTIELS
Comme nous le précisons précédemment, le sondage effectué auprès des citoyens de la MRC du
Témiscamingue nous permet de croire qu’il serait pertinent d'avoir une piscine intérieure sur le
territoire de la MRCT. À ce sujet, plus de 90 % des répondants déclarent que la création d’un
nouvel équipement aquatique devrait avoir lieu dans le secteur centre positionnant Ville-Marie
comme un emplacement de choix, celui de pôle central de la MRC. Effectivement, 80 % des
répondants identifient cette ville comme étant le pôle principal d‘activités se trouvant le plus près
de leur domicile, et ce en plus d’être la ville où l’on retrouve le plus grand bassin de population
ainsi que le plus grand regroupement de services à la population. Malgré cela, il est à noter que
bien que les résultats du sondage traduisent les déclarations des répondants, ils ne représentent
qu’un échantillon de la population régionale. Ainsi, les déclarations colligées à l’occasion d’un
sondage sont très informatives mais ne garantissent pas à coup sûr dans notre cas une utilisation
effective et régulière d’un futur équipement. Cela renseigne néanmoins en partie et sans équivoque
l’intérêt de la population.
Suivant cette ligne directrice, nous nous sommes intéressés à la distribution géographique des
répondants qui ont inscrits Ville-Marie comme étant le pôle principal d‘activités se trouvant le plus
près de leur domicile, en sachant que ce sont des utilisateurs potentiels puisqu’ils voient Ville-Marie
comme le distributeur principal de services aux citoyens. Retrouvez ci-dessous la répartition:
LAVERLOCHÈRE-
5,85% 10 0,58% 1 0,00% 0 85,38% 146 8,19% 14 16,09% 171
ANGLIERS
SAINT-BRUNO-DE-
3,39% 4 3,39% 4 0,00% 0 91,53% 108 1,69% 2 11,10% 118
GUIGUES
SAINT-ÉDOUARD-DE-
3,77% 2 0,00% 0 1,89% 1 94,34% 50 0,00% 0 4,99% 53
FABRE
SAINT-EUGÈNE-DE-
2,70% 1 5,41% 2 0,00% 0 89,19% 33 2,70% 1 3,48% 37
GUIGUES
TOTAL 41,40% 9,47% 18,24% 9,99% 9,65% 1,46% 19,57% 0,00% 30,82%
Débutant avec les réponses fournies par ceux qui considèrent Ville-Marie comme le pôle principal
d’activités se trouvant le plus près de leur domicile, notre équipe a effectué un raffinement des
données afin de cibler des utilisateurs potentiels.
Premièrement, il est important de préciser que près de 75 % (74,24 %) des répondants sont des
travailleurs à temps plein, temps partiel ou en congé de paternité/maternité et ont certaines
limitations dans leur temps de loisir. Nous avons retiré les personnes n’ayant aucun intérêt pour
un équipement aquatique pour placer en ordre d’importance les freins actuels à l’utilisation de la
piscine de Ville-Marie (tableau 9).
Le principal obstacle à l’utilisation de la piscine est le manque de temps, à 41,40 %. En analysant
de plus près notre question sur les empêchements d’utilisation de la piscine de Ville-Marie, nous
observons que le deuxième obstacle est la réponse « autres » (figure 14). En regroupant les
réponses de cette catégorie, 60 % de celles-ci sont reliés à deux problématiques (40 % l’annonce
de la fermeture et 19 % le manque de temps et les contraintes reliées aux heures d’ouverture). La
présence de la problématique de l’horaire et des heures d’ouverture à titre de blocage pour les
utilisateurs est de plus en plus récurrente et démontre un enjeu majeur qui est la conciliation
concilier travail-loisir.
Lorsque l’on s’intéresse à la période d’ouverture de la piscine, il appert que celle-ci tend de plus
en plus à s’annualiser. Les changements climatiques qui occasionnent des conditions
météorologiques variables notamment pendant la saison estivale (canicule, forte précipitations…),
n’y sont pas anodins. Cette stratégie est présentement utilisée par la Piscine Bruce-Ritchie (New
Richmond, Gaspésie) et le Complexe aquatique de Minganie (Havre-Saint-Pierre, Côte-Nord) afin
de permettre aux citoyens de conserver leurs habitudes de consommation en termes d’activités
aquatiques à l’année. Pour ce qui est de la période d’entretien annuel (approximativement 2
semaines), ces milieux précisent les tenir entre les saisons d’été et d’automne (fin août).
N.B : 61,24 % des répondants ont indiqué pratiquer de l’activité physique intérieure au moins une
fois par semaine et 27,84 % au moins une fois par mois. Cependant, parmi ces adeptes ou
pratiquants occasionnels de l’activité physique, seulement 20 % utilisent la piscine une fois par
semaine et 13,19 % une fois par mois. Dans le même ordre d’idée, nous avons également analysé
l’utilisation des autres équipements aquatiques (Témiscaming et New Liskeard) pouvant
compétitionner avec la piscine de Ville-Marie. La conciliation travail-loisir avantage la localisation
d’un équipement aquatique où se trouve le pôle principal du centre du Témiscamingue. Moins de
1 % des adeptes ou pratiquants occasionnels de l’activité physique considérant Ville-Marie comme
pôle centrale utilisent la piscine de New Liskeard une fois par semaine et 7,8 % une fois par mois.
Pour ce qui est de la piscine de Témiscaming, la proportion est moins de 1 % une fois par semaine
et une fois par mois. Ainsi, il ne serait pas véridique de dire que ces deux piscines nuisent à la
fréquentation et l’utilisation quotidienne de la piscine de Ville-Marie.
Deuxièmement, nous nous sommes intéressés aux jeunes familles, car une personne sur deux
avait indiqué avoir au moins un enfant à sa charge. De plus, ce sont près de 75 %25 des utilisateurs
d’installation sportive intérieure (hebdomadaire ou mensuel) qui ont indiqué être en situation
d’union (marié/conjoint de fait). Sachant que l’harmonisation entre le travail et le loisir est déjà un
enjeu, l’intégration de la famille est importante lors de la création des horaires. En effet, une
programmation en activités aquatiques favorisant la conciliation loisir-travail-famille permettra de
toucher une clientèle qui représente plus de 50 % des utilisateurs hebdomadaires qui sont en
situation d’union et près de 60 % des utilisateurs mensuels. Par ce souci, l’atteinte des non-publics
est également à envisager.
25
74,79 % pour au moins 1 fois par semaine et 73,25 % pour au moins une fois par mois.
26
Référence : http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/conditions-vie-societe/conciliation-travail/conciliation-travail-
famille.pdf, consulté le 17 juillet 2019, p.13.
27
Référence : https://oppq.qc.ca/blogue/natation-les-bienfaits-et-les-blessures/#ancre1, consulté le 17 juillet 2019.
Pour cette section, notre équipe s’est référée à des spécialistes du domaine aquatique ainsi qu’au
Guide de conception et de modernisation des lieux de baignade pour une exploitation optimale
(Association des responsables aquatiques du Québec - ARAQ et Société de Sauvetage, 2017).
Celui-ci rappelle d’ailleurs que :
[les] tendances en matière d’infrastructure aquatique ayant évolué
considérablement depuis les 10 dernières années. De nouveaux besoins
sont apparus tant pour ce qui est de la technologie, que du
développement du sport, de la participation récréative ainsi que du bien-
être des utilisateurs. De nos jours, les infrastructures aquatiques sont
principalement caractérisées par un usage multifonctionnel de
l’équipement et peuvent notamment mettre à la disposition des usagers
un bassin d’apprentissage, un bassin sportif ou récréatif, des jeux d’eau,
des glissoires, des structures gonflables, un sauna, un bain-tourbillon et
dans lesquels nous retrouvons des vestiaires destinés à un usage
universel. (p.3)
Ainsi, afin de valider quelles sont les tendances d’achats lors de la création de nouvel équipement
aquatique, le plus important distributeur d’équipements aquatiques au Canada a été approché. En
somme, selon Aquam, les formats les plus actuels sont le bassin récréatif (glissoires et jeux d’eau)
et le bassin d’apprentissage (tremplin de 1 m, plot de départ, chaise de sauveteur, câbles et
fanions.).
L’une des directions de secteur de l’Association des Responsables Aquatiques du Québec (ARAQ)
précise pour sa part que les équipements les plus tendances sont les bassins polyvalents
comprenant une entrée plage et des jeux d’eau.
De plus, selon le guide rédigé par L’Association des Responsables Aquatiques du Québec (ARAQ)
en collaboration avec la Société de sauvetage et les Fédérations aquatiques (Synchro Québec,
Fédération de natation du Québec, Plongeon Québec et Water-Polo Québec), la cohabitation doit
être au cœur de la démarche (bassin polyvalent). Que ce soit à l’aide de bassins indépendants
offrant des profondeurs complémentaires, avec un bassin en forme de « L » comprenant une
section peu profonde ou simplement en jouant avec les profondeurs et des séparateurs. L’intention
est de créer un environnement favorable aux usages multiples et à la diversité qui répondra aux
besoins des familles. La définition des usages et activités envisagées contribuent grandement à la
définition de nombreuses caractéristiques à considérer dans la conception du ou des bassins. Les
dimensions à retenir n’y échappent pas (longueur, largeur, profondeur, pente…). Plus précisément,
nous croyons que le périmètre devrait minimalement représenter 12 m x 25 m et comprendre une
profondeur de 1,25 m, pour faciliter les cours, jusqu’à minimalement 3 m afin de permettre un
usage récréatif. Le Code de la construction du Québec exige d’indiquer l’interdiction de plonger
dans la zone ≤ 1,4 m et le guide suggère d’installer les plots de départ devant une zone d’une
profondeur ≥ 3,0 m pour un usage récréatif. Finalement, un espace permettant aux parents et aux
accompagnateurs de suivre le déroulement des activités sans être aux abords de la piscine et
idéalement sans passer par les vestiaires est à prioriser. Dans certains endroits comme à la piscine
de New Richmond, des fenêtres au niveau de la piscine ont été aménagées afin d’offrir une vue
puisqu’un étage pour aménager une mezzanine n’était pas envisageable.
Parmi certaines caractéristiques pertinentes, mais non exclusives, retenues pour un bassin
d’apprentissage, mentionnons :
Le bassin récréatif pour sa part peut présenter certaines caractéristiques pertinentes, mais non
exclusives, telles :
• une température de l’eau plus chaude (supérieure à 29o C) que celle d’un bassin sportif
(25o et 28o C) ;
• un aménagement avec plusieurs zones :
o zone pour nager en longueurs et pratiquer des activités de mise en forme ;
• une entrée plage progressive ;
Enfin, comme le précise le catalogue de matériel spécialisé pour améliorer l’accessibilité des
piscines d’Alter Go (Garban, Roche, Leuenberger et Institut Nazareth et Louis Braille, 2013),
chaque équipement aquatique est unique. Le choix des différents équipements devra donc être
réalisé en collaboration avec les équipementiers, les fournisseurs et professionnels spécialisés.
D’ailleurs, une attention particulière devra porter sur la diminution des obstacles auxquels les
usagers peuvent se confronter. Cela est notamment le cas en ce qui concerne les déplacements
au cœur de l’enceinte et les transferts dans le bassin. Pour cela, de manière non exhaustive, les
éléments suivants peuvent faire une réelle différence:
• des ancrages pour installer un escalier amovible ;
• des escaliers avec mains courantes ;
• des mains courantes latérales permettant de s’appuyer des deux côtés ;
• disponibilité d’un Lève-personne ;
• un fauteuil roulant en plastique pour faciliter le transfert dans le bassin ;
• une entrée plage avec un fond antidérapant ;
• une main courante disponible et visible au-dessus de la surface de l’eau ;
• la proximité des vestiaires.
Dans tout type de projet, les aspects réglementaires ne sont pas à négliger. Cela est
particulièrement le cas dans le domaine aquatique et plus spécifiquement au sein des enceintes
recevant du public. Pour cela, cette section présente certains extraits réglementaires à considérer
en matière de sécurité et de santé.
8.1.1 Sécurité
Règlement # 9 :
« Une piscine doit être entourée d’une promenade adjacente à l’extrémité
supérieure de la paroi. Cette promenade doit:
a) être recouverte d’un revêtement antidérapant;
b) avoir une largeur libre minimale de 1,5 m et procurer un passage libre d’au
moins 900 mm à l’arrière d’un tremplin ou d’une plate-forme et de sa
structure portante;
c) et être entourée d’un garde-corps d’une hauteur minimale de 900 mm si
une dénivellation supérieure à 600 mm existe entre le niveau de la
promenade et le niveau du sol sur lequel repose la piscine. »
Règlement # 10 :
« Sauf pour le tracé des allées de natation, les surfaces immergées de la piscine
doivent être blanches ou de ton pastel, lisses et sans fissures ni encoignures. »
Règlement # 19 :
« Une piscine dont la surface du plan d’eau est supérieure à 150 m2 doit être
pourvue de stations de surveillance:
a) constituées de chaises d’une hauteur d’au moins 1,8 m au-dessus de la
surface de l’eau;
b) en nombre minimal de:
i. une station de surveillance si la surface du plan d’eau est de
150 m2 à 350 m2;
28
Référence : http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/showdoc/cr/B-1.1,%20r.%2011, consulté le 15 août 2019.
Règlement # 20 :
« Une piscine peut être construite avec une pente vers le centre à partir de la
promenade et une telle piscine n’est pas assujettie aux articles 3 à 19 pourvu:
a) que le fond ait un revêtement rigide blanc ou de ton pastel;
b) que la pente maximale du fond soit de 300 mm mesurée verticalement
pour chaque 3,6 m mesurés horizontalement;
c) que la profondeur de l’eau n’excède pas 1,8 m;
d) qu’elle soit complètement entourée par une promenade ayant une largeur
minimale de 3 m;
e) qu’elle soit pourvue au fond, dans le sens de la longueur, d’une ligne noire
pointillée de 300 mm de largeur;
f) qu’elle soit pourvue de stations de surveillance conformes au
paragraphe «a» de l’article 19, réparties à des intervalles ne dépassant
pas 60 m le long du périmètre de la piscine. Si la largeur ou le diamètre
d’une telle piscine excède 36 m, ces stations de surveillance doivent être
placées dans la partie centrale de la piscine;
g) et qu’il n’y ait pas de plate-forme ou de tremplin. »
Règlement # 21 :
« Une piscine intérieure doit être pourvue d’un système d’éclairage permettant de
voir la partie sous l’eau de la piscine et de maintenir en tout point de la promenade
et à la surface de l’eau un niveau d’éclairement minimal de 30 décalux. En cas
d’interruption de l’alimentation électrique nécessaire à l’éclairage, un système
d’éclairage de secours doit être assuré par un générateur ou un accumulateur à
recharge avec relais automatique pour éclairer le fond de la piscine, la promenade
et la salle de déshabillage. Tout appareil autonome d’éclairage installé après le 21
novembre 1979 doit être conforme à la norme ACNOR C22.2 no 141-1972
Appareils autonomes d’éclairage de secours. »
« Une piscine doit être inaccessible au public en dehors des heures d’ouverture.»
Règlement # 32 :
a) « Aucun contenant de verre ne doit être apporté sur la promenade ou dans
la piscine;
b) Il est défendu de se bousculer dans la piscine ou sur la promenade;
c) Lorsqu’il existe une galerie de spectateurs, l’accès à la promenade à une
distance inférieure à 1,8 m des côtés de la piscine doit être interdit aux
spectateurs. »
Règlement # 33 :
Règlement # 37 :
Voici les points de sécurité, les normes et les règlements pour tous les types de bassins présentés
dans le Guide de conception et de modernisation des lieux de baignade pour une exploitation
optimale rédigés par L’Association des Responsables Aquatiques du Québec (ARAQ):
Finalement, à titre informatif, puisque ces règlements touchent les bassins sportifs et non ceux
apprentissage/récréatifs, voici les points de sécurité, les normes et les règlements pour des bassins
sportifs :
• Pour un bassin d’une longueur de 25 m ou de 50 m, assurer une limite de précision de +
0,030 m et de – 0,000 m dans chacun des couloirs (FR 2.2.1). Par exemple, un bassin
ayant un couloir d’une longueur de 25,031 m ou de 24,999 m ne pourra pas tenir une
compétition sanctionnée. Tenir compte de l’épaisseur des plaques de touche qui réduiront
la longueur du couloir de nage;
o Le Code de construction du Québec a préséance sur les règles de la FINA qui
recommandent entre 0,2 et 0,3 m (FR 2.13);
• Les règles de la FINA présentent un modèle de schéma des tracés de natation dans un
bassin pour la tenue de compétition (FR 2.6);
• Prévoir des tracés de natation d’une couleur foncée, contrastante et continue (FR 2.13).
La largeur des tracés de natation sera d’un maximum de 250 mm;
• Installer des plots de départ sans effet de rebondissement, ayant une plaque ajustable et
une surface antidérapante (FR 2.7);
Dans les bassins pouvant être aménagés pour la nage en couloirs dans le sens de la longueur ou
dans le sens de la largeur, le tracé des allées de natation de l’un ou l’autre des sens devra être
blanc ou pastel.
8.1.2 Santé
Sur ce point, le règlement sur la qualité de l’eau des piscines et autres bassins artificiels Q-2, r.
39) associé à la Loi sur la qualité de l’environnement est à considérer. Ci-dessous abordons les
grandes lignes du règlement sur la qualité de l’eau des piscines et autres bassins artificiels qui ont
été mis à jour le 1er avril 201929 :
Règlement # 5 :
« La qualité microbiologique et physico-chimique de l’eau dans les bassins doit
être conforme aux normes suivantes:
• Paramètres microbiologiques :
o Coliformes fécaux <1 UFC/100 ml;
o Escherichia coli <1 UFC/100 ml;
o Pseudomonas aeruginosa <1 UFC/100 ml;
o Staphylococcus aureus <30 UFC/100 ml;
29
Référence : http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cr/Q-2,%20r.%2039, consulté le 15 août 2019.
Lorsque l’acide cyanurique est utilisé durant la désinfection de l’eau d’un bassin
extérieur, le même pouvoir de désinfection résiduelle doit être obtenu. Cet acide
ne peut être utilisé dans les bassins intérieurs et sa valeur ne doit pas dépasser
60 mg/l.
Lorsqu’un désinfectant autre que le chlore ou le brome est utilisé, il doit offrir le
même pouvoir de désinfection résiduelle. Un tel produit doit être homologué ou
certifié par Santé Canada.
Lorsque de l’eau de mer est utilisée pour le remplissage d’un bassin, l’alcalinité, la
dureté, le pH et le désinfectant résiduel doivent être ajustés de façon à obtenir le
même pouvoir désinfectant qu’avec les normes fixées au présent article. »
Règlement # 9 :
Règlement # 10 :
Ces échantillons sont prélevés à la fréquence minimale d’une fois aux 2 semaines
d’exploitation pour les bassins extérieurs et d’une fois aux 4 semaines
d’exploitation pour les bassins intérieurs, à un intervalle minimal de 10 jours entre
chaque prélèvement, durant la période d’ouverture du bassin. De plus, dans le cas
des bassins extérieurs remplis avec une eau ne respectant pas toutes les normes
bactériologiques du Règlement sur la qualité de l’eau potable (chapitre Q-2, r. 40),
les premiers résultats des analyses microbiologiques doivent être disponibles au
moment de l’ouverture de la saison. »
Règlement # 16 :
« Lorsque l’eau d’un bassin ne respecte pas l’une des normes de qualité prévues
au chapitre II, le responsable du bassin doit prendre les mesures nécessaires pour
remédier à la situation. Il doit notamment vérifier si l’entretien et l’opération de son
système sont adéquats et, au besoin, rectifier le niveau de désinfectant résiduel
de l’eau.
De plus, si l’analyse d’un échantillon montre que l’eau contient des bactéries en
concentration supérieure aux normes fixées à l’article 5, le responsable du bassin
doit, dans les 24 heures suivant l’obtention des résultats, prélever ou faire prélever
un deuxième échantillon pour vérifier de nouveau la présence du micro-organisme
détecté.»
Dans les autres cas, le responsable du bassin peut y redonner accès dès que les
paramètres ayant causé le dépassement redeviennent conformes aux normes de
qualité prévues au chapitre II. »
En complément de ce qui précède, abordons à présent les points de sécurité, les normes et les
règlements sur la qualité de l’air tels que présentés dans le Guide de conception et de
modernisation des lieux de baignade pour une exploitation optimale (Association des responsables
aquatiques du Québec - ARAQ et Société de Sauvetage, 2017):
• Aménager un système permettant, durant les heures d’exploitation, de mesurer et de
contrôler les conditions de ventilation suivantes :
o le nombre de changements d’air à l’heure ;
o le pourcentage d’apport d’air frais à l’heure ;
o la position et l’ouverture des volets des différentes entrées et sorties d’air, et
l’horaire auquel elles sont modifiées ;
• Aménager des douches de manière à ce qu’un baigneur doive passer par celles-ci avant
d’accéder à la promenade, ainsi que des distributeurs de savon afin de favoriser la prise
d’une douche savonneuse d’au moins une minute avant l’accès au bassin ;
• S’assurer d’un bon apport en air frais. Bien que les systèmes UV, dont l’efficacité est
notamment limitée par le cycle de filtration, permettent de réduire la teneur en chloramines
dans l’eau, ils peuvent augmenter la teneur d’autres sous-produits de désinfection volatils;
• Aménager un système de stripage permettant de réduire de manière mécanique la teneur
en chloramines dans l’eau et par conséquent dans l’air ;
• Prévoir un système permettant d’augmenter l’apport d’air frais lors des entraînements et
des compétitions de natation afin d’obtenir les conditions optimales de l’air au niveau de
la surface des bassins;
• Prévoir des systèmes de ventilation indépendants de la piscine pour le bureau de l’équipe
aquatique et les vestiaires afin d’offrir des températures et un niveau d’humidité
confortable dans ces endroits ;
• Prévoir récupérer à la source les sous-produits de désinfection volatils près des jeux d’eau
et des bassins à remous. Le brassage d’eau de ces équipements peut contribuer à
augmenter le taux de trichloramines dans l’air ;
• Établir un courant d’air au niveau de la fenestration afin de prévenir la condensation et la
contamination microbiologique et donc de réduire les risques reliés aux biogaz ;
• Préconiser des conditions environnementales qui favoriseront la surveillance aquatique.
La vigilance est réduite lorsque le personnel de surveillance est exposé à des
températures situées au-delà de 30 oC. Le facteur humidex peut contribuer à augmenter
la chaleur ressentie et donc influencer le niveau de vigilance du personnel ;
• Il n’existe pas de norme au Québec sur la teneur en trichloramines dans l’air des lieux de
baignade. Les trichloramines, lorsque non contrôlées, sont à la source de problèmes de
santé chez les travailleurs aquatiques et dégradent de manière prématurée les
Cette section aborde l’analyse comparative qui a été réalisée auprès de différents équipements
aquatiques relativement à leurs coûts de gestion.
Porter le regard sur le mode de gestion d’un équipement sportif et les données qui y sont rattachées
permet d’apprécier les pratiques managériales qui s’opèrent dans le pilotage de l’équipement en
question. Parfois, certains faits saillants (favorables ou non) peuvent être relevés et ainsi révéler
des situations qui méritent une attention plus particulière. Pour cela l’analyse comparative est une
approche pertinente afin d’apprécier les rendements, normes, écarts acceptables de ceux qui le
sont moins. L’analyse comparative permet ainsi de positionner un phénomène parmi d’autres et
de jouer le rôle de révélateur.
Ainsi, dans l’optique de mettre en relief les données fournies par le service des loisirs de Ville-
Marie, une analyse comparative a été menée. Pour cela, les données issues de la piscine située
au centre du Témiscamingue ont été comparées avec celles des équipements aquatiques des
villes de Cowansville, Saint-Césaire et New Richmond.
Les entretiens réalisés avec chacun des milieux permettent d’affirmer qu’aucun milieu ne cherche
à effectuer un profit avec son installation récréative. Les professionnels contactés étaient
unanimes, l’autofinancement complet d’un tel équipement n’est pas réaliste dans un contexte
public et plus précisément municipal. Les données financières ont fait l’objet d’une analyse
rigoureuse. Ainsi, les pratiques managériales, la gestion financière et la performance des
équipements aquatiques ont été appréciées via la méthode B.A.P.A. (Bâtiment, Activités,
Personnel, Administration) (Bayeux et Dupuis, 2008).
N.B : il est important de préciser qu’un résultat négatif de l’analyse B.A.P.A. signifie que les
services de la période seront payés par les contribuables. Il serait donc logique de dire qu’un
résultat positif signifie au contraire que les contribuables de cette année financent les services des
années à venir.
L’analyse sommaire des milieux nous a permis de mieux comprendre le contexte d’implantation et
d’opération d’équipements aquatiques issus de différents milieux. Ce fut une étape importante à
effectuer avant l’examen des données selon la méthode B.A.P.A.
Dans l’intention d’être le plus uniforme possible, chacune des données présentées ci-dessous a
été tirée du dernier recensement effectué par Statistique Canada en 2016 puisque le prochain
portrait disponible sera celui de 2021.
En somme, selon le MAMH, il est possible de voir des ressemblances au niveau local (figure 15)
puisque New Richmond, Saint-Césaire et Ville-Marie se situent dans la même strate de population
(2 000 à 9 999 habitants30) ainsi qu’au palier régional (figure 16) puisque les municipalités
régionales de comtés de Bonaventure, de Rouville et du Témiscamingue se situent dans la même
strate de population (10 000 à 49 999 habitants31). Enfin, au niveau régional l’écart entre la
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, l’Abitibi-Témiscamingue et la Montérégie est trop important pour
les jumeler par strate.
30
Référence :
https://www.mamh.gouv.qc.ca/fileadmin/publications/organisation_municipale/organisation_territoriale/organisation_munic
ipale_2018.pdf, consulté le 15 août 2019, p.9.
31
Référence :
https://www.mamh.gouv.qc.ca/fileadmin/publications/organisation_municipale/organisation_territoriale/organisation_munic
ipale_2018.pdf, consulté le 15 août 2019, p.16.
1. Ville-Marie, Témiscamingue
a. Abitibi-Témiscamingue en 2011 : 145 690
b. Abitibi-Témiscamingue en 2016 : 146 717
8.3.1 Revenus32
Les activités, les locations et ventes ainsi que le financement constituent les trois sources de
revenus considérées. Par conséquent, l’analyse comparative des revenus de 2017 et 2018 et la
comparaison entre les entités municipales (figures 18 et 19) permet de noter que :
1. Ville-Marie est la seule ville à recevoir moins de 120 000 $ en entrées annuelles d’activités;
2. Ville-Marie est la seule ville qui n’avait aucun partenariat/entente dans l’onglet de la section
financement ;
3. Ville-Marie est légèrement au-dessus de la moyenne pour les locations ;
4. Cowansville mise principalement sur le financement associé à des ententes et des activités
en matière de loisir ;
5. New Richmond, Saint-Césaire et Ville-Marie misent sur le revenu des activités pour leur
autofinancement. Considérant que les résultats du sondage révèlent que la conciliation
travail-loisir constitue un enjeu majeur pour les transmis aux habitants de la MRCT, il y a
lieu de positionner convenablement la programmation et les services afin de maximiser le
revenu servant l’autofinancement.
32
Les revenus se divisent en douze grandes catégories : les taxes, les compensations tenant lieu de taxes, les quotes-
parts, les transferts, les services rendus, l’imposition de droits, les amendes et pénalités, les revenus de placements de
portefeuille, les autres revenus d’intérêts, les autres revenus, les quotes-parts dans les résultats nets d’entreprises
municipales et de partenariats commerciaux et l’effet net des opérations de restructuration. Ces catégories regroupent
notamment l'ensemble des revenus que l'organisme municipal reçoit en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la loi
(Gouvernement du Québec et Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, 2018).
L’étude des charges reliées au bâtiment, aux activités, au personnel et à l’administration constitue
la seconde étape de la méthode B.A.P.A. L’analyse des données de 2017 et 2018 (figures 20 et
21) permet de constater que Ville-Marie effectue une disposition logique de ses investissements,
puisque :
1. Saint-Césaire est la ville qui investit le plus haut pourcentage de son budget dans les
charges reliées au bâtiment (maintenance, entretien...). Donnée surprenante puisque la
piscine de Ville-Marie en est à sa 52e année ce qui dépasse largement la durée de vie utile
d’un tel équipement (de 38 à 40 ans) (Association des responsables aquatiques du Québec
- ARAQ et Société de Sauvetage, 2017; I. C. Gouvernement du Canada, 2016) ;
2. Les coûts liés à l’administration, donc à la gestion de l'équipement, mais indépendamment
de la nature et du niveau d'activité se déroulant dans celui-ci, sont les investissements les
moins importants pour chacune des villes, mais particulièrement pour Ville-Marie qui se
retrouve légèrement sous la moyenne ;
3. Les coûts relatifs au personnel et charges induites pour assurer l'encadrement et la gestion
de l'équipement sont pour chacune des villes les investissements les plus importants parmi
les charges. Les pourcentages de Ville-Marie et Saint-Césaire se retrouvent sous la
moyenne des villes analysées ;
4. À l’exception de Cowansville en 2018, les montants liés à la nature et au niveau de l'activité
se déroulant dans l'équipement sont la deuxième plus petite proportion de dépenses parmi
les charges. Ville-Marie se retrouve exactement dans la moyenne en termes
d’investissements reliés aux activités.
33
Les charges sont ventilées selon deux ordres différents : par fonctions et par objets. […] Des activités sont présentées à
l’intérieur de chaque fonction. Afin de présenter ces activités financières, chaque organisme municipal doit enregistrer ses
charges aux fonctions appropriées, selon la nature de leur mandat respectif. Les charges sont imputées selon leur finalité,
c’est-à-dire directement à l’activité pour laquelle le service est rendu, peu importe la nature de l’objet (Gouvernement du
Québec et Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, 2018).
Enfin, le regard s’est porté sur l’autofinancement de l’équipement. Bien au fait de l’augmentation
de 9 % de l’autofinancement de la piscine au courant des années 2015 à 2018, et ce grâce à la
section « Évolution du dollar loisir de Ville-Marie », il est maintenant possible de comparer les
années 2017 et 2018 avec Cowansville, New Richmond et Saint-Césaire.
• Le pourcentage d’autofinancement étant un objectif discrétionnaire à chacune des villes, il
est impossible pour nous de préciser quel pourcentage est gage de réussite ou d’échec.
Toutefois, nos constats sont les suivants :
o New Richmond est la Ville ayant obtenu le plus haut pourcentage
d’autofinancement en 2017 avec 55 % et en 2018 avec 53 % ;
§ N.B : Ville-Marie se retrouve au deuxième rang en 2017 à seulement 1 %
de New Richmond;
o Saint-Césaire est la ville ayant obtenu le plus bas pourcentage d’autofinancement
en 2017 avec 29 % et en 2018 avec 29 %;
§ N.B : Ce pourcentage identique pourrait signifier que le seuil
d’autofinancement souhaité annuellement par Saint-Césaire pour sa
piscine est d’approximativement 30 %.
o La moyenne des résultats d’autofinancement se retrouve à 45 % ;
§ C’est-à-dire 9 % plus bas que Ville-Marie en 2017 et 3 % plus haut en
2018. Toutefois, si nous retirons les résultats de Saint-Césaire en
considérant qu’ils sont distants des autres résultats obtenus, la nouvelle
moyenne serait 50,5 %.
34
L’autofinancement est la capacité d’une organisation à financer ses dépenses à l’aide de ses propres moyens financiers.
Dans le milieu municipal, l’autofinancement est principalement composé d’amortissements comptables.
Afin d’effectuer la comparaison des constructions d’équipements aquatiques ayant vu le jour depuis
2014 ou qui verront le jour d’ici 2022, notre équipe a effectué une recension des tendances
actuelles en terme d’équipement aquatique. Pour ce faire, nous avons donc effectué une première
compilation de données grâce aux données publiques disponibles sur le Portail Constructo.
Ensuite, nous avons consulté les sites des architectes Elema, Contr-Actuel, Héloïse Thibodeau
Architectes et PBA firme architectes afin de bonifier notre grille, puis finalement nous avons
effectué des échanges de messages/courriels avec les villes de Beloeil et Senneterre, ainsi que
des entretiens téléphoniques avec la Municipalité de Havre-Saint-Pierre, la Ville de Beaupré et la
Ville de New Richmond.
35
Les exceptions sont le Complexe aquatique de Minganie et le Complexe Aquagym qui ont vécu des retards.
36
Données issues du Recensement 2016, produit par Statistiques Canada : https://www12.statcan.gc.ca/census-
recensement/2016/dp-pd/prof/index.cfm?Lang=F, consulté le 12 juillet 2019.
37
Plus précisément : 17 175 144,20 $.
38
Plus précisément : 17 782 064,60 $.
39
Plus précisément : 13 945 746,00 $.
40
Plus précisément : 2 777 257,36 $.
41
Plus précisément : 5 586 039,52 $.
42
Plus précisément : 2 255 056,80 $.
43
Plus précisément : 1 367 132,88 $.
44
Plus précisément : 2 749 784,16 $.
45
Plus précisément : 1 110 074,40 $.
Bassin
Ville Population Architecte Construction Ouverture Investissement total d’apprentissage Bassin récréatif
ou compétitif
Complexe aquatique de Heloïse Thibodeau Architecte,
9 646 2014 2015 12 900 000 $ 20 x 25 ± 150m2
Mont-Tremblant Riopel + Associés Architectes
Complexe aquatique Laurie-
41 671 Poirier Fontaine Riopel 2015 2017 32 000 000 $ 10 couloirs 8 couloirs
Eve-Cormier (Boucherville)
Complexe aquatique de
11 323 Héloïse Thibodeau architecte 2016 2018 12 600 000 $ 10 x 25 Bassin récréatif
Minganie
Complexe aquatique
46 692 Héloïse Thibodeau architecte 2018 2019 13 100 000 $ 20 x 25 ± 8 x 20
Desjardins (Mascouche)
Complexe sportif Desjardins
48 664 Consortium H2O Architecture 2017 2019 43 000 000 $ 10 couloirs 15 x 15
(Rimouski)
Complexe aquatique de Les firmes Favreau Blais et
66 222 2017 2019 36 200 000 $ 25 x 25 25 x 25
Granby Héloïse Thibodeau en consortium
Dans un éventuel scénario de collaboration pour la rénovation de l’ancienne piscine ou en vue de la mise sur
pied d’une nouvelle piscine, la participation ou encore la non-participation de certains partenaires à
l’entreprise collective peut s’avérer être la différence entre l’émergence d’un projet porteur, structurant et
fédérateur et le statut quo. Selon nous trois scénarios de coopération établis à des échelles différentes
peuvent être envisagés :
• un groupe restreint de quelques municipalités centrales s’unissent ;
• un large groupe de municipalités s’unissent, avec quelques exceptions au nord et au sud ;
• le projet de piscine est pris en charge au niveau de la MRC.
À présent, intéressons-nous à la forme et aux caractéristiques de ces scénarios.
Ce scénario propose qu’un petit groupe de municipalités (4 à 6) s’unissent pour mettre en place une nouvelle
piscine (qu’elle soit complètement neuve ou qu’on rénove celle située à Ville-Marie). Cela dit, celui-ci devrait
se développer là où la population est le plus dense au Témiscamingue, c’est-à-dire au centre ouest du
territoire (Ville-Marie, Lorrainville, Saint-Bruno et Notre-Dame-du Nord). La participation de Duhamel et de
Saint-Eugène à ce projet de collaboration restreinte semble également logique d’un point de vue
géographique. Malgré cela, ces six municipalités présentent un bassin de population somme toute restreint.
Avec plus ou moins 8 000 habitants, ce groupe semble relativement éloigné du bassin de population
« requis » pour s’offrir un tel équipement. En contrepartie, rappelons que la construction d’équipements
sportifs majeurs n’est pas le seul fait de municipalités ou groupe de municipalités atteignant les seuils
« requis ». Effectivement, moult municipalités québécoises ont fait le choix de s’équiper d’une piscine, d’un
aréna, d’un complexe sportif et d’autres équipements majeurs malgré un bassin de population plus restreint.
Ville-Marie n’y échappe pas. Il s’agit dans ce cas de choix, bien souvent politiques, animés par une vision et
des valeurs qui impactent les finances publiques pour plusieurs décennies.
La participation de Notre-Dame-du-Nord serait selon nous plus difficile à obtenir vu la proximité de la
municipalité avec le territoire ontarien et la piscine qui se trouve à Temiskaming Shore. Les citoyens de la
municipalité peuvent ne pas trouver leur compte dans une nouvelle piscine pour laquelle ils devront payer
des taxes. Cela dit, c’est vraiment en misant sur les avantages d’être propriétaire d’un tel équipement et sur
la fierté de posséder un tel équipement au Témiscamingue que les résidents du territoire seront convaincus
par le projet.
9.1.1 Avantages
Le principal inconvénient d’une entente qui ne comprend qu’un nombre restreint de partenaires est qu’elle
exclue du processus d’élaboration et de mise en œuvre de nombreuses municipalités dont les citoyens seront
tout de même affectés par la piscine. Ceux-ci voudront quand même l’utiliser et inévitablement, les
municipalités devront en arriver à une entente pour que ceux-ci puissent aussi en profiter (cas de la tarification
non-résidente et autres mécanismes applicables). Ce scénario place les municipalités partenaires en position
de pouvoir par rapport aux autres, qui ne peuvent pas participer à la prise de décision. Les municipalités
externes à l’entente ne peuvent qu’influencer les décisions des municipalités partenaires.
Ce type d’entente pourrait donc diviser davantage le territoire ce qui n’est vraiment pas souhaitable.
Dans ce scénario, on considère la participation de municipalités à l’est, au sud et au nord du territoire : Laniel,
Béarn, Latulipe-et-Gaboury, Belleterre, Fugèreville, Laverlochère-Angliers, Guérin, Moffet, Laforce, Saint-
Édouard, Nédélec, Rémigny. On exclut les municipalités de Kipawa et de Témiscaming, au sud, puisque leurs
citoyens ont accès à la piscine à Témiscaming. Encore une fois, la participation des municipalités au Nord,
soit Notre-Dame-du-Nord, Nédélec et Rémigny sera difficile à obtenir considérant l’éloignement de ces
municipalités par rapport aux emplacements optimaux pour la nouvelle piscine, cela tout en considérant
également leur proximité avec l’équipement ontarien. De plus, de véhémentes oppositions au projet ont été
émises par certains résidents de Rémigny lors d’une rencontre citoyenne effectuée au mois de juin 2019.
9.2.1 Avantages
Un projet avec autant de partenaires présente l’avantage de rassembler un important bassin de population.
Cela permet d’amortir plus facilement le coût de construction et d’opération de l’équipement dans le temps.
Les risques financiers associés au projet sont minimisés par la quantité de partenaires. De plus, cette formule
offre l’avantage de faire participer à la prise de décision toutes les municipalités dont les citoyens sont
desservis par l’équipement. Il s’agit de la formule la plus démocratique pour la construction et la gestion de
l’équipement.
9.2.2 Inconvénients
Établir une entente qui convient à autant de partenaires n’est pas chose simple, surtout quand les réalités
des municipalités du territoire varient largement. La conclusion d’une entente demandera beaucoup de temps
et beaucoup d’énergie. Le projet pourrait ne pas voir le jour avant quelques années pour que tous aient eu le
temps d’exprimer et de rejoindre ses besoins, sa vision, et comprendre celle des autres. De plus,
nécessairement, les citoyens de certaines municipalités du territoire utiliseront moins la piscine que d’autres
du fait de la grande distance entre leur résidence et celle-ci. La méthode de calcul des quotes-parts devra
refléter cette réalité.
Cette troisième possibilité implique que c’est la MRC, avec sa structure existante, qui possédera la piscine et
qui orientera les décisions qui sont prises à son sujet. Ce scénario est toutefois peu envisageable sans qu’il
9.4 Recommandations
Selon nous, l’échelle de coopération qui a la plus grande chance de succès est le partenariat comprenant un
large nombre de municipalités. Ce scénario est le plus démocratique et réduit les risques individuels pour les
municipalités partenaires. De plus, les partenaires rassemblent un bassin de population assez large, ce qui
aidera à assumer les coûts associés à l’équipement.
La MRC devrait participer au projet comme animateur / médiateur de la démarche. Elle devrait prendre le
leadership dans l’appel de projets. Sa position neutre lui permettra probablement de convaincre davantage
de représentants des municipalités intéressées par le projet de se présenter à une potentielle première
rencontre de discussions.
L’appel de projets devrait être fait à toutes les municipalités du territoire, sans exception. Toutefois, on ne
devrait forcer personne à participer : seules les municipalités qui prennent l’initiative de répondre à l’appel
devraient faire partie du projet sans fermer pour autant la porte aux indécis, aux récalcitrants voire à d’autres
acteurs. L’appel de projets devrait être fait très en avance, être fait personnellement à chaque conseiller
municipal et maire, pour un maximum de transparence possible.
De plus, considérant les sensibilités historiques locales et régionales à l’égard de ce dossier et de nombreux
autres, il est recommandé de porter une attention particulière en ce qui concerne les références relatives à
Ville-Marie qui ne fait pas toujours l’unanimité. De toute part, et sans aucun jugement, il est requis de dépasser
les querelles du passé, de porter le regard vers l’avant et de considérer avant tout les enjeux sociaux,
culturelles et économiques qui teintent la vie locale et régionale. D’ailleurs, afin d’éviter toute ambiguïté dans
le processus des rencontres, un partage de celles-ci entre les partenaires permettrait d’augmenter le
sentiment d’appartenance au groupe. Nous avons rencontré des acteurs du territoire au Témiscamingue qui
semblent penser que certaines personnes sur le territoire travaillent secrètement pour que Ville-Marie se
fasse payer une nouvelle piscine par les autres municipalités du territoire, ce qui n’est pas du tout le cas,
disons-le. Toutefois, pour éviter une montée aux barricades, nous pensons qu’il vaut mieux que Ville-Marie
ne pilote pas la démarche et que les rencontres se déroulent autant que possible en territoire « neutre » sinon
sur ce ton.
La difficulté d’une large collaboration sera de s’entendre sur les besoins auxquels devra répondre
l’équipement, vu les réalités bien différentes des partenaires impliqués. L’embauche d’un médiateur neutre
pour diriger le processus pourrait s’avérer utile, par moment, particulièrement au début du processus.
Si les municipalités décidaient d’aller vers la première ou la deuxième échelle de coopération, elles pourraient
faire une demande au ministère des Affaires municipales au Programme d’aide financière pour soutenir
la coopération intermunicipale, qui fournit des fonds pour la réalisation de projets de mise en commun
d’équipements et d’activités de loisir.
Il nous semble impossible de tracer clairement un scénario préférable pour un projet de nouvelle piscine au
Témiscamingue. Beaucoup de facteurs entrent en jeu et de nombreux choix devront être faits localement et
collectivement avant de pouvoir s’arrêter sur la meilleure solution. Cependant, il nous est possible de définir
une arborescence de choix à réaliser. Ceux-ci influenceront le scénario à privilégier.
1- Oui ou non pour une nouvelle piscine au centre du Témiscamingue ?
2- Qui gérera/paiera pour la piscine?
3- Quel emplacement idéal pour la piscine?
4- Quelles fonctions pour la piscine?
5- Quels modèles structurels et de financement pour la piscine?
Évidemment, comme certains acteurs rencontrés le mentionnaient, une décision ou une autre peut influencer
le choix d’aller de l’avant avec un projet de piscine. C’est pourquoi les acteurs du territoire doivent s’asseoir
ensemble calmement et parler de ces éléments, afin au moins de savoir comment chacun entend utiliser
l’équipement et surtout en faire profiter sa communauté et ses acteurs tous azimuts. Les décisions associées
aux questions précédentes ne se prennent pas nécessairement dans cet ordre, mais de façon organique, au
fur et à mesure des discussions que les acteurs du territoire devraient tenir.
Est-il nécessaire d’avoir une nouvelle piscine au centre du territoire du Témiscamingue? À cette question, de
nombreux acteurs rencontrés s’entendent pour dire que oui. D’une part, on invoque qu’un tel équipement
augmente beaucoup la qualité de vie des gens qui peuvent l’utiliser. On nous mentionne qu’il s’agit d’un
argument majeur dans la promotion du territoire et de ses services aux professionnels, jeunes couples et
familles. On nous a même confié que pour certaines familles, la fermeture de la piscine à Ville-Marie était
synonyme de déménagement en Abitibi, où ils auraient accès à davantage de services. De plus, un tel
équipement peut devenir une source de fierté pour les habitants du territoire selon les propos recueillis et les
faits observables dans d’autres milieux.
D’autres acteurs ne sont pas d’accord avec les premiers. Ils évoquent le coût d’un tel équipement et surtout,
leur réticence de se déplacer jusqu’à Ville-Marie pour l’utiliser, la distance étant trop grande et trop longue en
Dans ce premier scénario, il a été décidé qu’une piscine est nécessaire au centre du Témiscamingue et
qu’une municipalité seule prend en charge le projet. Celle-ci dispose de la nouvelle piscine sur son territoire
et voit à sa construction, son opération et son entretien. Les citoyens non-résidents de la municipalité
propriétaire de l’équipement peuvent y avoir accès, mais bien souvent, un mécanisme monétaire
compensatoire s’applique (tarification non-résidente ou autre) lors de l’inscription ou de la participation aux
activités aquatiques. Cela s’applique dans bien des milieux du Québec et n’est pas sans poser des problèmes
de gestion, de contrôle et de suivi.
Avantages :
- la démarche est plus simple et des résultats sont obtenus à court terme.
Inconvénients :
Dans ce deuxième scénario, un ensemble de municipalités centrales au territoire, situé autour de Ville-Marie
et Lorrainville, se rassemblent pour mener collectivement le projet de nouvelle piscine à bien. Elles partagent
le fardeau financier de la construction, de l’opération et de l’entretien selon des modalités à établir. La piscine
est construite à l’endroit le plus central possible, en respectant le tracé des routes principales et en se situant
près des plus grandes agglomérations de population. Le nombre de municipalités participantes peut être
variable, de 2 à 17, selon nous, en excluant Kipawa et Témiscaming qui sont les moins probables à intégrer
Avantages :
Inconvénients :
- les discussions autour du projet sont plus longues. On doit s’entendre sur un projet commun
qui convient à tous, le court terme est donc difficile à atteindre.
Les diverses analyses, enrichies par les entretiens réalisés avec les acteurs du milieu laissent croire que ce
scénario est le plus viable.
Dans ce troisième scénario, toutes les municipalités du territoire s’impliquent collectivement dans un projet
rassembleur autour des équipements aquatiques du territoire. Nécessairement, un projet qui inclurait
Témiscaming devra tenir compte de la piscine qui s’y trouve déjà et l’intégrer au fonctionnement des activités
aquatiques. Par contre, considérant la distance de l’équipement à Témiscaming, il est difficile de concevoir
comment cet équipement pourrait servir aux activités de la population de l’ensemble du territoire sans un
changement drastique de vision de la population locale. De plus, il est difficile de croire que Témiscaming
investirait de nouveau dans un nouvel équipement aquatique loin de chez elle, alors qu’elle en possède un
sur son propre territoire.
Avantages :
Inconvénients :
- les discussions autour du projet sont plus longues. On doit s’entendre sur un projet commun
qui convient à tous et c’est plus long, donc on n’obtient pas de résultats à court terme ;
- notre analyse nous porte à croire que ce scénario n’est pas impossible, mais qu’il est
improbable que tous y trouvent leur compte vu la situation particulière de la ville de
Témiscaming.
En regardant les arguments géographiques, politiques et sociaux, nous en arrivons à la conclusion que deux
lieux sont propices à accueillir un nouvel équipement aquatique au centre du Témiscamingue.
11.3.1 Ville-Marie
Ville-Marie est centrale. Elle possède le plus important bassin de population locale au Témiscamingue et est
bien desservie par les routes principales. Par contre, sa situation politique actuelle est particulière : elle est
quelque peu en conflit avec d’autres municipalités suite à la chaîne d’événements qui ont entouré la fermeture
de sa propre piscine et possiblement d’autres dossiers. Il existe aussi des réticences à ce que la piscine se
situe sur son territoire parce que celle-ci est perçue comme étant toujours avantagée lorsque vient le temps
de mettre en place de nouveaux services ou de nouvelles entreprises au Témiscamingue. Si, toutefois, son
territoire était considéré par les parties prenantes comme le plus opportun pour obtenir la piscine, il faudrait
s’attaquer à une autre question : rénover l’ancienne piscine ou en construire une nouvelle? À cela, nous
croyons que la décision devrait s’établir sur la base des coûts estimés des deux projets et des possibilités
qu’ils offrent mutuellement.
Avantages :
Inconvénients :
- Semble être en conflit avec d’autres municipalités, ce qui peut retarder le projet.
11.3.2 Lorrainville
Lorrainville est également centrale au territoire. Elle est bien desservie par les grandes routes et son bassin
de population est non négligeable. Elle est aussi très rapprochée de Ville-Marie, qui possède le plus grand
bassin d’utilisateurs potentiels de la piscine. De plus, la présence de l’école secondaire à Lorrainville s’avère
être un atout de taille en vue d’un partenariat entre l’école, la commission scolaire et les municipalités
partenaires. L’établissement d’un programme de natation-études ou de nage synchronisée-études a été
mentionné tout comme la possibilité de développer des concentrations sportives. Lorrainville semblait même,
à un certain moment, avoir montré de l’intérêt à accueillir un nouvel équipement aquatique pour ces raisons,
entre autres. Lorrainville est aussi un peu plus accessible pour l’est du territoire, ce qui peut augmenter la
fréquentation de l’équipement de la part des populations orientales du Témiscamingue.
Avantages :
Il sera important que chaque municipalité se fasse entendre à ce sujet. En effet, pour qu’un projet collectif
fonctionne, les intérêts individuels devront être répondus. Ainsi, les besoins et attentes des citoyens de
chacune des municipalités devront être adressés afin de les convaincre et rallier comme utilisateur régulier
lors de leur visite au nouvel équipement aquatique. Est-ce seulement une piscine semi-olympique à six
couloirs que le centre du territoire à besoin, pour accueillir des compétitions? A-t-on besoin d’une plus grande
zone où la piscine n’est pas creuse pour accueillir davantage d’activités physiques aquatiques comme
l’aquaforme, la zumba aquatique, etc.? Désire-t-on une zone familiale de baignade, avec pataugeuse, jeux
d’eau et glissades? A-t-on besoin de tremplins pour de la compétition de plongeons?
Selon notre plus récente analyse pour Ville-Marie, nous croyons qu’un bassin polyvalent (récréatif et
apprentissage) serait la meilleure alternative pour le centre du Témiscamingue. Cette option permettrait
d’offrir un équipement au sein duquel les citoyens du territoire pourraient profiter d’activités correspondant à
leurs intérêts (activités libres, encadrées ou familiales de mise en forme et de réadaptation). Un équipement
jumelant l’apprentissage et le récréatif permettrait de bénéficier de l’espace nécessaire pour les activités, et
ce en incluant les entraînements des clubs de natation (Exotem) et sauvetage sportif (Omega).
La superficie permettrait d’accueillir des activités d’apprentissage en groupe, des activités avec un groupe de
participants non-nageurs (avec ou sans accompagnateur) ou encore un groupe d’apprentissage de niveau
développement. Une section moins profonde pourrait également faciliter les cours et une section plus creuse
permettre un usage récréatif. Situation avantageuse et facilement envisageable grâce à une pente douce
dans le sens de la longueur dans un couloir de nage au fond du bassin.
Pour ce qui est du bassin récréatif, celui-ci peut être annexé au projet de piscine tout comme il peut être
indépendant. Son avantage est qu’il n’a pas de dimension officielle et pourrait donc autant prendre la forme
d’un spa que c’elle d’un accueil pour une glissoire d’eau. Par contre, nous pensons que deux bassins offrant
des profondeurs complémentaires permettraient une continuité dans le développement des habiletés de
natation des plus jeunes. Également, les systèmes et équipements permettant de moduler la profondeur du
ou des bassins (planchers à hauteur variable, plateformes amovibles…) peuvent être envisagés. De la sorte,
ces équipements favorisent la tenue d’une variété d’activités supplémentaires avec flexibilité.
Bien évidemment, les fonctionnalités et dimensions prendront forme selon le type de bassin récréatif retenu.
Le modèle MRC est très simple : la MRC prend en charge le projet. Les décisions quant à celui-ci sont prises
selon les modalités habituelles de la table des maires et les coûts sont répartis selon les modalités habituelles
des quotes-parts. Ce modèle fonctionne toutefois mieux si toutes les municipalités sont participantes, ce qui
est peu probable considérant la situation particulière de Témiscaming et les opposants au projet d’une
nouvelle piscine.
Avantages :
- utilise la structure existante de la MRC et ses ressources pour mener le projet à bien ;
- méthode de fonctionnement établie et connue des maires.
Inconvénients :
La régie intermunicipale est une entité municipale au même titre que les municipalités, mais à qui on a confié
un mandat très précis et très limité, dans ce cas-ci, à l’opération d’un équipement aquatique. Elle possède un
conseil d’administration constitué de représentants élus des municipalités (délégués municipaux). Ceux-ci
possèdent un nombre de votes X en fonction de ce qui est décidé au départ dans l’entente intermunicipale.
La régie peut engager son propre personnel pour administrer les affaires de l’équipement. Les modalités de
répartition des dépenses sont imposées par la loi. Grossièrement, les frais d’immobilisation doivent être
répartis entre les municipalités partenaires en proportion de leur richesse foncière uniformisée respective et
les frais d’exploitation sont souvent répartis en proportion de l’utilisation réelle de l’équipement par les
municipalités. D’autres mécanismes de répartition peuvent toutefois s’appliquer.
Avantages :
Inconvénients :
Cette troisième possibilité implique de confier la propriété et la gestion de l’équipement à une corporation,
que celle-ci soit un organisme à but non lucratif, une entreprise privée ou une coopérative de solidarité. Dans
le cas du loisir public, l’entreprise privée est peut-être une solution à proscrire, toutefois. Mais dans le cas
d’un OBNL ou d’une coopérative, ces organisations possèdent un conseil d’administration constitué de
membres. Les places sur le conseil d’administration peuvent être réservées à des représentants
d’organisations particulières, comme les municipalités partenaires, par exemple. Les modalités de
financement sont très flexibles, allant d’un modèle complètement autofinancé (dans le cas d’un équipement
aquatique, très improbable toutefois) à un modèle complètement subventionné par les municipalités locales.
Dans ce cas-ci, le modèle du RIFT peut représenter un exemple à suivre. Dans le cas d’une coopérative, les
utilisateurs de la piscine sont des membres-utilisateurs des services de la coopérative et doivent payer une
cotisation annuelle. Les municipalités, de leur côté, sont ce que l’on appelle des membres de soutien : des
membres qui soutiennent financièrement la coopérative, car celle-ci dessert aussi ses intérêts. À ce titre, il
peut même exister plusieurs catégories de membres de soutien. On peut penser, par exemple, à une
catégorie qui paye plus cher son adhésion à cause de sa proximité géographique à l’équipement, et à une
catégorie qui paye moins à cause de son éloignement.
Avantages :
Inconvénients :
Bien que ce ne soit pas l’objectif de notre mandat, nous sentons l’obligation d’émettre la réflexion que ce
projet et les enjeux qui en découlent semblent être l’arbre qui cache la forêt. Ce projet paraît être une
représentation des difficultés du milieu, que ce soit en matière de collaboration et de coopération entre les
municipalités de la MRC ou que ce soit la relation entre la société civile et le milieu politique. Or, dans le
contexte socio-économique de la MRCT, ce type de collaboration intermunicipale et les échanges
descendants top-down) / ascendants (bottom-up) sont nécessaires à la survie du milieu.
En ce qui concerne la présence d’un équipement aquatique sur le territoire, les données recueillies
démontrent clairement qu’il existe bel et bien un besoin pour ce type d’infrastructure. L’étendue du territoire
fait en sorte que le centre multisports de Témiscaming, dans lequel se trouve une piscine intérieure, n’est pas
suffisant. Cependant, tous ne donnent pas le même niveau de priorité à ce projet. Alors que pour certains il
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