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REPUBLIQUE DU BENIN

******************
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
******************
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
(UCAO)
******************
UNITE UNIVERSITAIRE A COTONOU(UUC)
******************

Matière : MARCHE FINANCIER ET GESTION DU


PORTEFEUILLE

Organisation et
fonctionnement de la
Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières
(BRVM)

Filières: SAE2

MEMBRES DU GROUPE : SOUS LA SUPERVISION DE :


AHOLOU Duval M. MEBOUNOU Crescent
AMOUSSOUVO Aldric
DOUSSOU Jean-Lionel
ETCHOKI Armos
KAKPO Nadia
OUNG-VANG Ludovic
ZINSOU Carelle

ANNEE ACADEMIQUE : 2018-2019


PLAN DE L’EXPOSE

INTRODUCTION -------------------------------------------------------------------------------------- 3
I. --- LE MARCHE FINANCIER : PRESENTATION DU MARCHE
FINANCIER REGIONAL DE L’UEMOA -------------------------------------------- 4
A. PRESENTATION DU MARCHE FINANCIER --------------------------- 4
1. DEFINITION ----------------------------------------------------------------------------------------- 4
2. FONCTIONS ----------------------------------------------------------------------------------------- 4
3. RÔLES------------------------------------------------------------------------------------------------- 5
4. TYPES DE MARCHE ----------------------------------------------------------------------------- 5
5. TYPES DE TRANSACTION ET ACTEURS ---------------------------------------------- 5
B. LE MARCHE FINANCIER REGIONAL DE L’UEMOA --------------- 6
1. ORGANISATION----------------------------------------------------------------------------------- 6
2. ANALYSE DU MARCHE ------------------------------------------------------------------------ 8

II. ------ ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA BRVM


--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10
A. ORGANISATION DE LA BRVM ---------------------------------------------10
1. HISTORIQUE-------------------------------------------------------------------------------------- 10
2. PRESENTATION DE LA BRVM ----------------------------------------------------------- 11
3. LES STRUCTURES INSTITUTIONNELLES------------------------------------------- 13
4. LES STRUCTURES COMMERCIALES ------------------------------------------------- 14
5. COMPOSANTES DE LA BRVM ----------------------------------------------------------- 15
B. FONCTIONNEMENT DE LA BRVM ---------------------------------------20
1. ORGANISATION DES COTATIONS ----------------------------------------------------- 22
2. PLACE ET UTILITE DE LA BRVM -------------------------------------------------------- 24
3. RÔLE DE LA BRVM ---------------------------------------------------------------------------- 26

CONCLUSION----------------------------------------------------------------------------------------- 29

2
INTRODUCTION

Le processus de mondialisation a favorisé la concentration des Bourses à


travers le monde. Dans l’économie mondiale actuelle, les marchés financiers
occupent une place très importante au vue des grands flux monétaires en circulation.
C'est dans cette même vision que dans l’espace économique sous régional de
l’UEMOA, les sept pays de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) ont privilégié
dans leur projet d'organisation d'un Marché Financier, l'option d'une Bourse
Commune, plus appropriée à leurs économies, la BRVM. La BRVM joue le même
rôle que la NYSE, la LSE ou même la NASDAQ, mais à une échelle plus réduite. La
question qu’il convient de se poser est de savoir comment est organisée la BRVM et
quel est son mode de fonctionnement. Nous nous attèlerons donc, dans les lignes à
suivre, à vous présenter le marché financier, avant de répondre aux interrogations
émises précédemment.

3
I. LE MARCHE FINANCIER : PRESENTATION DU MARCHE
FINANCIER REGIONAL DE L’UEMOA

A. PRESENTATION DU MARCHE FINANCIER

1. DEFINITION

Un marché financier est un marché sur lequel des personnes, des sociétés
privées et des institutions publiques peuvent négocier des titres financiers, matières
premières et autres actifs, à des prix qui reflètent l'offre et la demande. Les titres
comprennent des actions et des obligations, ainsi que des produits de base,
notamment des métaux précieux ou des produits de base agricoles.
Il existe également des marchés en général (dont beaucoup sont négociés) et
des marchés spécialisés (dans lesquels un seul est échangé). Le marché fonctionne
en plaçant un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs intéressés, y compris des
ménages, des entreprises et des agences gouvernementales, dans un "lieu" facilitant
ainsi leur recherche mutuelle. Une économie qui s'appuie fortement sur l'interaction
des acheteurs et des vendeurs pour allouer les ressources s'appelle une économie
de marché par opposition à une économie dirigée ou à une économie non
marchande.
Les marchés financiers ont entre autres pour objectif de faciliter :

 La collecte et l'investissement de capitaux (sur les marchés de capitaux)


 Le transfert des risques (sur les marchés de produits dérivés)

 L'établissement de valeurs et de taux (cotations)

 Le métier mondial avec l'intégration des marchés financiers

 Le transfert de liquidité (sur les marchés monétaires)

 Commerce international (sur les marchés monétaires)

2. FONCTIONS

1. Fonctionnement des sources de financement de ceux qui peuvent fournir des


ressources financières à ceux qui en ont besoin ;
2. La fonction fournit des liquidités pour les titres ;
3. La fonction fournit des informations économiques et une évaluation de
l'entreprise.

4
3. RÔLES

1. Les marchés financiers attirent, mobilisent des ressources financières


nationales et étrangères, encouragent l'épargne et l'investissement;
2. Le marché financier contribue à stimuler et à améliorer l'efficacité de
l'utilisation financière ;
3. Les marchés financiers mettent en œuvre la politique financière et la politique
monétaire de l'État.

4. TYPES DE MARCHE

Les marchés peuvent être classés par type d'actif :

 Le marché des actions ;


 Le marché des taux d’intérêts (marché obligataire, marché monétaire) ;
 Le marché des changes (« Forex »), où s'échangent des devises ;
 La bourse de commerce, où s'échangent matières premières, et produits de
base ;
 Le marché des obligations ;
 Le marché des bons du trésor ;
 Le marché des options.

ou par type d'instrument financier :

 Le marché à terme ;
 Le marché au comptant ;
 Le marché des dérivés.

On distingue également le marché primaire, qui met en vente de nouveaux actifs, du


marché secondaire, qui est celui de l’ « occasion ».

5. TYPES DE TRANSACTION ET ACTEURS

Les marchés financiers sont à la fois des marchés de gros et de détail. Le plus gros
volume des échanges a maintenant lieu via des produits dérivés (forwards, futures,
options, swaps, etc.) qui sont en forte croissance depuis le début des années 1980.
Les transactions ont lieu :

 Soit sur des marchés organisés : marchés à terme et bourses, où les


transactions sont effectuées sur des actifs standardisés et où la bourse ou le
marché à terme s'interpose, comme contrepartie universelle, entre les
acheteurs et les vendeurs,
 Soit de gré à gré : entre participants ou entre un participant et une contrepartie
centrale.

Les participants acteurs sur les marchés financiers sont :

5
 Des institutions financières (banques centrales, banques d'investissement,
sociétés de gestion d'actifs, investisseurs institutionnels, assureurs, hedge
funds),
 Des sociétés (comme émetteurs, sur le marché primaire, ou comme
investisseurs),
 Et enfin les particuliers.

B. LE MARCHE FINANCIER REGIONAL DE L’UEMOA

Le Marché Financier Régional est un marché organisé qui joue le rôle de


premier plan dans la vie économique des pays évoluées : la masse des affaires
traitées est extrêmement importantes et les prix qui s'y forment exercent une
influence majeure sur l'ensemble des prix. Il est un moyen efficace pour le
financement des entreprises qui peuvent y effectuer des levées de fonds importants
à des coûts inférieurs à ceux des banques. En Afrique de l'Ouest, précisément dans
l'UEMOA, de gros efforts ont été fait pour mettre en place un marché financier
commun à huit Etats.
1. ORGANISATION

Les responsabilités des différents acteurs et intervenants du marché ont fait


l'objet d'une nette séparation suivant les standards internationaux généralement
admis. D'un côté le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés
Financiers (CREPMF), qui est l'organe public chargé de la régulation du marché et
de l'autre, les structures centrales du marché que sont la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM), le Dépositaire Central / Banque Règlement (DC/BR)
constituées sous forme de sociétés privées et les intervenants commerciaux que
sont les Sociétés de Gestions et d'Intermédiation (SGI), Sociétés de Gestion de
Patrimoine (SGP), les apporteurs d'Affaires, les Conseillers en Investissements
Boursiers et les Démarcheurs.

a) Le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des


Marchés Financiers (CREPMF).

Il est régi par une convention signée le 3 juillet 1996 entre les Etats membres
de l'UEMOA et son Annexes portant composition, organisation, fonctionnement et
attribution du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREMPF). Il a pour principales missions de réglementer l'appel public à l'épargne,
d'habiliter, de contrôler et au besoin de sanctionner les intervenants du marché. En
vue d'asseoir l'autorité et la légitimité requises pour assurer la transparence, la
sécurité et l'intégrité du marché, les Autorités de l'Union ont décidé d'attribuer au
CREMPF, le statut d'organe de l'UEMOA.

b) La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

Il chargée de l'organisation du marché financier ainsi que de la diffusion des


informations. Elle se compose d'un site central basé en Côte d'Ivoire et de sept
antennes nationales de bourse dans chacun des pays de l'union, sauf la Guinée
Bissau.

6
c) Le Dépositaire Centrale/ Banque de Règlement
(DC/BR).

Il est chargé de la centralisation et de la conservation des titres inscrits en compte


pour les intervenants, du règlement des espèces et de livraison des titres, de la
gestion des opérations sur titre ainsi que celles du Fond de Garantie du marché.

d) Les Sociétés de Gestion et d'Intermédiation (SGI).

Constituées en sociétés anonymes, elles exercent à titre principal les activités de


négociation de valeurs Mobilières en bourse et de conservation de titres pour le
compte de la clientèle. A titre accessoire, elles font de la gestion sous mandat ainsi
que du Conseil Financier.

e) Les sociétés de Gestion du Patrimoine (SGP).

Constituées également en sociétés anonymes, elles gèrent les portefeuilles titres


sous mandat notamment pour les investisseurs non professionnels.

f) Les Sociétés de Gestion d'OPCVM.

Elles sont dédiées à la gestion exclusive des fonds Communs de Placement (FCP) et
des Sociétés d'Investissements à Capital Variable (SICAV).

Le marché financier Régional est animé par les acteurs ci-après :

· Le Conseil de l'Epargne Public et des Marchés financiers ;

· La Bourse Régional des Valeurs Mobilières (BRVM) ;

· Le dépositaire Central/ Banque de Règlement (DC/ BR) ;

· Dix Huit (18) Sociétés de Gestion d'Intermédiation (SGI) ;

· Cinq (5) Banques Teneurs de Comptes et Compensateurs ;

· Six (6) Sociétés de Gestion d’OPCVM ;

· Trois (3) Apporteurs d’Affaires ;

· Une (1) Société de Gestion de Patrimoine (SGP) ;

Les acteurs tels que les Conseillers en Investissements Boursiers (CIB) ne sont pas
encore actifs sur le marché.

Au total Quarante Sept Acteurs ont été agréés par le CREPMF depuis la création du
marché dont 50% les deux premières années. Le marché Financier Régional
comprend, au 30 septembre 2005, trente-neuf (39) Sociétés Cotées, seize (16)
lignes Obligataires dont deux (2) emprunts d'Etat (un du Burkina et un de la Côte
d'Ivoire).
7
2. ANALYSE DU MARCHE

Bien que comprenant 15 Etats membres, la CEDEAO compte 3 principaux


marchés que sont :

· le marché financier de l'UEMOA (un marché intégré comprenant 8 pays


francophones de la sous-région et disposant d'une bourse régionale, « la BRVM ») et
d'autorités de réglementation (comprenant une Commission régionale des opérations
de bourse (SEC) et une banque centrale). Une monnaie : le Franc CFA.

L'initiative remonte, en fait, aux années 70, inscrite dans le traité de l'UEMOA
de 1973. En créant le marché financier régional de l'Afrique de l'ouest, les autorités
de l'UEMOA lui ont assigné comme missions, la mobilisation de l'épargne longue,
nécessaire au financement des investissements privés et publics dans la zone
UEMOA ; la réduction du coût des capitaux longs ; la contribution à la croissance et
au développement durable des pays de l'UEMOA ; la participation à l'intégration
régionale des pays de la zone ; l'accompagnement de la nouvelle politique monétaire
de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Malgré des
adversités multiples, les acteurs du marché régional ont fait de ce projet régional une
réussite, qui a fait tache d'huile en Afrique centrale avec la création d'un marché
similaire regroupant les pays de la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale (CEMAC). Jouant le rôle de baromètres de l'activité économique
dans une économie de marché, les indices du marché financier donnent le reflet de
l'évolution des valeurs cotées. C'est ainsi que les tendances affichées par les indices
de notre marché régional montrent bien une nette progression des entreprises qui y
sont cotées. Fixés à un niveau de 100 points en septembre 1998, les indices du
marché financier régional ont enregistré des baisses importantes allant jusqu'à 74,34
points, en décembre 2002. Ils sont stabilisés avant d'entamer une reprise à partir de
2003. En début 2006, ils ont poursuivi leur progression pour atteindre des niveaux
record, avec plus de 200 points en fin 2007.

Le 11 février dernier, le BRVM-10 qui est l'indice phare du marché régional,


était à 246,25 points. Le bilan des activités du marché régional, pour l'année 2007, a
été marqué par une progression de tous les indicateurs du marché financier. Les
principales raisons de cet état de fait sont : une situation socio-économique
améliorée ; des résultats meilleurs pour les entreprises cotées ; l’intervention
d'investisseurs internationaux (fonds privés).

En raison des opportunités qu'offre notre marché et surtout à cause de


l'adoption progressive des normes internationales en matière de sécurité, de garantie
et de délai de règlement des transactions, nous constatons avec satisfaction l'arrivée
sur notre marché d'opérateurs économiques de renommée internationale comme la
Société Financière Internationale (SFI), l'Agence Française de Développement (AFD)
et bientôt la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Cette attraction
d'opérateurs internationaux et de fonds extérieurs témoigne du fait que notre marché
régional est devenu viable. Au total, du lancement de ses activités en 1998 à 2009,
le marché financier régional de l'Afrique de l'Ouest a permis la mobilisation de plus
de 1400 milliards F CFA.

8
· le Nigeria (qui a sa propre bourse et ses propres autorités de
réglementation). Une monnaie : le Naira.

· le Ghana (qui a sa bourse et ses propres autorités de réglementation). Une


monnaie : le cédi

La BRVM est dominée par des sociétés ivoiriennes, le fait que le nombre de
notations soit présentement bien inférieur à celui escompté au départ (on espérait
qu'il y aurait près de 100 notations d'ici à 2005) est partiellement dû aux graves
crises politiques qui secouent ce pays depuis ces dernières années ainsi qu'à des
progrès plus lents qu'anticipés des privatisations de la sous-région dans son
ensemble. Comme il apparaît ci-dessus, les marchés des obligations du Nigeria et du
Ghana ont été extrêmement faibles. Il n'y a qu'un seul émetteur privé au Ghana,
tandis qu'une seule émission en 2003 représente l'ensemble de la dette des sociétés
nigérianes, et dans les deux pays, les obligations d'Etat sont très faibles en termes
relatifs.

Dans les deux pays, les obligations des sociétés cotées représentant moins
de 0,5% de la capitalisation boursière. Toutefois, la sous-région de l'UEMOA affiche
une position beaucoup plus robuste avec un fort accroissement en matière
d'émission de titres de créance des sociétés en 2002 et 2003 (tendance qui s'est
poursuivie jusqu'en 2004). Les obligations des sociétés représentent plus de 15% de
la capitalisation boursière présentement. Cependant, il n'y a qu'une dizaine environ
d'émetteurs.

Du côté de la demande, la croissance du marché des obligations des sociétés


semble avoir été gênée par un certain nombre de facteurs dont les niveaux très
élevés de liquidités sur le marché bancaire, les entraves réglementaires, les coûts
élevés des transactions et l’ « éviction » par le secteur public.

Ainsi, au Ghana, les rendements des bons du trésor se situaient il n'y a pas
encore longtemps entre 40 et 45%, (ce qui « tue » effectivement le marché des
obligations de sociétés), bien que celui-ci se soit considérablement réduit à 17%
environ.

S'il est décevant de constater que des données plus actualisées sur le secteur
de l'épargne contractuelle ne sont apparemment pas disponibles, on constate tout de
suite que le marché est actuellement très étroit en pourcentage du PIB. A cet égard,
le Nigeria, tout comme le Ghana, ont récemment entrepris d'importantes réformes en
matière de fonds de pension. La loi sur l'épargne à long terme a été promulguée au
Ghana et celle sur la réforme des pensions édictée au Nigeria. Elles devraient se
traduire par un élargissement substantiel du pool de l'épargne contractuelle. Le
conseiller du ministre des Finances du Ghana estime que la nouvelle réglementation
aura pour effet de doubler ou tripler les contributions à la SNIT au cours des trois
prochaines années (avec un accroissement de la couverture du niveau actuel
d'environ 10 % à 20-25 %).

Les autres éléments qui ont entravé le développement du marché obligataire


et qui sont communs à toute la sous-région portent notamment sur les éléments ci-
après :

9
 Aucune courbe de rendement n'existe présentement (les Etats se sont
d'ordinaire autofinancés à travers des bons du Trésor à court terme).
 Le secteur bancaire de la sous-région est très liquide et apparemment
les banques perçoivent le développement des marchés financiers comme une
concurrence.
 Les marchés financiers de la sous-région (créances et actions
ordinaires) sont caractérisés par des niveaux de liquidités extrêmement faibles.
Ainsi, il n'existe pratiquement aucune transaction sur le marché secondaire des
obligations. Ce qui s'est aggravé par des coûts élevés des transactions.

Malgré les considérations ci-dessus, les chances de développement des


marchés obligataires sont assurément bonnes, en raison de la large marge d'intérêt
dont jouit le secteur bancaire de la sous-région. En Côte d'Ivoire par exemple, les
banques paient 4 à 5 % sur les fonds de gros et prêtent aux clients de premier ordre
entre 10 et 11 %, alors qu'au Ghana, le taux de base se situe autour de 30 % (taux
du bon du Trésor : 17 % et inflation 12 %) ; au Nigeria, il tourne autour de 20 % (en
2003, le coût moyen des fonds des banques se situait autour de 10 %). Les
rendements des obligations sur la BRVM donnent en moyenne 7 %. Il n'existe
présentement aucun repère significatif en ce qui concerne le Nigeria et le Ghana (en
raison de la quasi-inexistence des marchés de la dette des sociétés), bien que, selon
nos informations, la plus récente émission d'Etat au Nigeria (AkwaIbom) ait payé un
coupon pratiquement conforme au taux bancaire de base. Toutefois, ceci aurait été
lourdement faussé par le fait que les banques (qui sont les principaux acheteurs de
ces effets) soient obligées de faire une provision de 50 % sur tous les engagements
des administrations, des Etats fédéraux .C'est là une réglementation très « bizarre »
qui ne tient pas compte de la qualité du crédit sous-jacent de l'émetteur et qui devrait
être revue pour la bonne marche de nos Etats2(*).

Aujourd'hui, le marché financier régional joue un grand rôle au sein de l'UEMOA


de par l'effet de levier qu'elle représente pour les pays membres. Avec la venue de
nouveaux opérateurs économique elle part pour être un outil incontournable pour le
développement de ces pays et la valorisation des entreprises sur ce dernier par
l'intermédiaire de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

II. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA BRVM

A. ORGANISATION DE LA BRVM

1. HISTORIQUE

L'intégration des marchés par la BRVM est un succès à la fois politique,


institutionnel et technique. La mise en place de la Bourse Régionale et du
Dépositaire Central /Banque Règlement (DC/BR) s est réalisée en plusieurs étapes.

· Le 14 novembre 1973 : signature du traitée constituant l'Union Monétaire Ouest


Africain (UMOA) comprenant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le
Niger, le Sénégal, le Togo auxquels s’est jointe la Guinée -Bissau en 1997.Le traité
stipule la mise en place d'un Marché Financier organisé dans la sous- région.

10
· Le 17 Décembre 1993 : le Conseil des Ministres de l'Union décide de la création
d'un Marché Financier Régional et donne mandat à la Banque Central des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) de conduire le projet.

· Le 18 décembre 1996 : les différents travaux préliminaires aboutissent à la


construction à Cotonou de la Bourse des Valeurs Mobilières S.A et du Dépositaire
Central / Banque de Règlement S.A, marquant ainsi la fin du mandat donné à la
BCEAO et la gestion du projet par ses propres organes.

· Le 20 novembre1997 : le conseil des Ministres de l'Union procède à l'installation du


Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers.

· Le 16 septembre 1998 : la BRVM et le DC/BR démarrent leurs activités.

2. PRESENTATION DE LA BRVM

a) De la BVA à la BRVM.

Décidée en 1992 par le Conseil des Ministres, la réalisation du marché


régional fut confiée à la BCEAO et l'année 1996 en fut le tournant le tournant décisif.
Les différentes options retenues pour l'organisation et le fonctionnement du marché
financier régional furent traduites dans les textes juridiques et réglementaires. C'est
ainsi que furent validés en 1996 le projet de convention portant sur la création du
Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers, le projet de
règlement général de la Bourse, le projet de règlement général du Dépositaire
Central-Banque de Règlement, le projet de cahier des charges des Sociétés de
Gestion et d'Intermédiation.
La fermeture précipitée de la Bourse des Valeurs d'Abidjan (BVA) commença
réellement par l'installation du conseil régionale de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM).Après la mise en place, en décembre 1996, des conseils
d'Administration de la BRVM et du DC/BR le transfert des dossiers eut lieu en janvier
1997 et la dématérialisation des valeurs de la BVA commença le 15septembre 1997
c'est -à - dire deux mois environ après la signature à Dakar de la convention portant
sur la création du Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
chargé non seulement d'organiser et de contrôler l'appel public à l'épargne mais
aussi d'habiliter et de contrôler les intervenants sur le marché financier régional. Le
démarrage de BRVM n'eut toutefois pas lieu dans les délais promis à cause des
problèmes institutionnels tels que la rédaction du règlement général, la mise en place
d'un système de cotation définitif, la concrétisation du projet d'antennes nationales de
la BRVM, l'adoption des règles de fonctionnement du marché, la mise sur pied du
Dépositaire Central Banque de Règlement. Après de longues années, la BRVM
commença finalement ses activités par la cotation électronique centralisée.

b) La BRVM.

La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a été créée le 18


décembre 1996 à Cotonou. Cette institution financière spécialisée régie par le
règlement du conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers est
une société anonyme privée. Elle est concessionnaire d'un service public. Son

11
capital est de 2 904 300 000 Francs CFA détenu par des institutions régionales, des
personnes physiques, des personnes morales et les états membres de l'UEMOA qui
participent à 12% du capital.
La BRVM est une bourse électronique construite sur la base de l'architecture ci-
après : un site central localisée à Abidjan en Côte d'Ivoire est relié à des Antennes
Nationales de Bourses (ANB) situées dans chacun des états membres de l'UEMOA.
Cette structure permet une égalité d'accès à l'information dans chacun des pays. Son
rôle principal est de centraliser et de traiter les ordres de Bourse transmis par les
principaux animateurs du marché boursier que sont les sociétés de gestion et
d'intermédiation.
La Bourse a débuté ses activités le 16 septembre 1998, avec 34 valeurs admises à
la côte. Le système de cotation actuellement utilisé est la cotation électronique
centralisée par les ordres transmis par les SGI qui ne sont pas saisis qu'au niveau du
site central. Le dénouement des opérations se fait également de façon centralisée
dans le système du dépositaire.

c) Les Indices de la BRVM

Créé en 1884 par Charles Dow, l'indice boursier est aperçu comme un
indicateur économique. Avec le financement moderne, il est devenu rapidement un
objet de marché, et à ce titre, il est apparu comme un référent indispensable à tout
processus de gestion. Il est représentatif du marché grâce au MEDAF (Modèle
d'Equilibre des Actifs Financiers) qui l'identifie comme un facteur général du marché
qui influence le cours de toutes les actions.
Permettant de mesurer l'équilibre instantané du marché, ce sont des baromètres des
marchés, des outils de gestion indicielle, enfin des supports de contrats à terme et
d'option. Ce sont de véritables logos du marché boursier. A la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM), deux indices représentent l'activité des titres du marché
des actions :
· le BRVM COMPOSITE est constitué de toutes les valeurs admises à la côte ;
· le BRVM 10 est composé des dix sociétés les plus actives du marché.
La formulation et les critères de sélection du BRVM COMPOSITE et du BRVM 10
s'inspirent des principaux indices boursiers du monde, plus particulièrement de
l'indice FCG, de l'International Financial Corporation, société affiliée à la Banque
Mondiale.
La formule des indices tient compte de la capitalisation boursière, du volume des
transactions par séance et de la fréquence des transactions. En outre, seules les
actions seules les actions ordinaires sont retenues pour le calcul des indices.
Par ailleurs, la notion de liquidité occupe une place fondamentale dans la sélection
des valeurs composant l'indice BRVM 10. En effet pour chacune d'entre elles :
· Le montant moyen des transactions au cours des trois mois, précédent la revue
trimestrielle ne doit pas être inférieur à la médiane des montants quotidiens moyens
des transactions de l'ensemble des titres ;
· La fréquence des transactions doit être toujours supérieure à 50% et le titre doit
être au moins transigé une fois sur deux, durant la période d’étude de trois mois.
Les indices sont automatiquement générés par le système de négociations de la
BRVM et après chaque séance de négociation. Par ailleurs, le BRVM 10 est révisé
quatre fois par années (le premier lundi de janvier, avril, juillet et octobre) et le BRVM
COMPOSITE après chaque nouvelle inscription de société à la cote, de manière à
être adaptés à l'évolution du Marché Financier Régional.

12
Cependant le calcul de l'indice est toujours en relation avec la capitalisation
boursière et se définie comme suit :
Somme des capitalisations boursières instantannées
Indice =1000 x
Capitalisation boursière de base

3. LES STRUCTURES INSTITUTIONNELLES

a) Le CREPMF

Le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers


(CREPMF) est investie d’une mission générale de protection de l'épargne investie en
valeurs mobilières, produits financiers négociables en bourse et en tout autre
placements donnant lieu à une sollicitation de l'épargne de l'Union Economique
Ouest Africain (UEMOA).
A ce titre il est seul habilité à :
· Réglementer et à autoriser les opérations du marché ;
· Formuler le cas échéant, un veto sur l'introduction des sociétés à la cote de la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) ;
· Habiliter et contrôler l'ensemble des structures privées du marché, notamment la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), le Dépositaire Central /Banque
Centrale (DC/BR).
Le conseil Régional est composé des membres suivants :
· Un représentant de chaque Etats membres, nommé par le Conseil des Ministres de
l'Union Monétaire Ouest Africain (UMOA) sur proposition de l'Etat concerné, en
raison de sa compétence et de son expérience en matière financière, comptable ou
juridique,
· Le Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest ou son
représentant,
· Le Président de la Commission de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain
(UEMOA) ou son représentant,
· Un magistrat compétent et ayant l'expérience en matière financière nommé par le
Conseil des Ministres de l'UEMOA sur une liste proposée par le Président de la Cour
de Justice de l'UEMOA,
· Un expert-comptable réputé, nommé par le Conseil des Ministres de l'UEMOA sur
une liste proposée par le Président de la Cour des Comptes de l'UEMOA.
Dans le cadre de la finalisation de l'étude relative à la réforme des garanties et à
l'introduction de la notation sur le marché financier de l'UEMOA, le Conseil Régional
de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREMPF) a organisé, le 08 juillet
2008, à Lomé (Togo), un séminaire de validation des conclusions et
recommandations de ladite étude. Les participants à ce séminaire ont émis le vœu
que la réforme soit accélérée pour une mise en vigueur, au plus tard, au 1 janvier
2009 afin de redynamiser les émissions obligataires sur le Marchés Financier de
l'UEMOA.
b) Le Dépositaire Central et Banque de Règlement
(DC/BR).
Le Dépositaire Central-Banque de Règlement (DC/BR) et une société anonyme au
capital de 1.520.390.000 de francs CFA dont le siège est à Abidjan en Côte d'Ivoire
dans les locaux de la BRVM. Il est représenté dans chaque Etats membres par une
Antenne Nationale de Bourse (ANB).

13
Il est chargé de la circulation et de la conservation des valeurs mobilières pour les
comptes des émetteurs et des intermédiaires financiers agréés par le Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers. Il fait office de banques
de règlements et peut détenir des encaisses des négociateurs (comptes espèces).
Il assure les missions suivantes :
· La centralisation et la conservation des comptes courants et des valeurs mobilières
pour les comptes de ces adhérents ;
· Le règlement et la livraison des opérations de bourse, en organisant pour chaque
Sociétés de Gestion et d'Intermédiations, la compensation, valeur par valeur, entre
les titres achetés et vendus ;
· Le règlement des soldes résultant des compensations relatives aux opérateurs de
marchés et le paiement des produits (intérêts, dividendes, etc.) attachés à la
détention des valeurs mobilières ;
· La mise en action du Fond de Garantie en cas de défaillance d'un adhérent.
Les titres inscrits en compte par le DC/BR sont dématérialisée pour permettre une
meilleure circulation des titres et une réduction des risques dans la conservation et la
gestion des titres. Toujours dans un ordre de rapprochement aux normes
internationales, les opérations du marché actuellement dénouées électroniquement
en J+5(jour de négociations plus trois jours ouvrés). Les deux systèmes
informatiques de la BRVM et du DC/BR sont liés par une interface électronique pour
permettre le transfert des données après les séances en bourse avec le maximum de
sécurité.
c) Les Antennes Nationales de Bourse (ANB).
Les Structures centrales du Marché Financier de l'UEMOA (BRVM et DC/BR) sont
représentées dans chaque Etat membres par des Antennes régionales de Bourses
(ANB). Elles sont reliées au site central par un réseau satellite permettant au
intervenants du marché d'avoir accès au système électronique de la Bourse
Régionale.
Elle a pour mission de :
· Centraliser la transmission des ordres des Sociétés de Gestion et d'Intermédiation ;
· Assurer la diffusion des informations du marché sur le plan local ;
· Organiser la promotion du marché.

4. LES STRUCTURES COMMERCIALES

a) Les Sociétés de Gestion et d'Intermédiations (SGI).

Le marché boursier best le lieu où les valeurs mobilières, généralement des


actions et des obligations, sont échangées et les prix résultant de la confrontation de
l'offre et la demande des titres sont déterminés par un fixing. Sur le marché financier
régional l'offre et la demande représentent le groupement des ordres transmis par les
sociétés de gestion et d'intermédiation (SGI). Les SGI sont des sociétés anonymes
créées par dérogation à la loi bancaire. Elles jouent un rôle de courtiers en valeurs
mobilières en qualité de principaux animateurs du marché ; elles bénéficient, sous
réserve de leur agrément par le conseil régional, du monopole de la négociation des
valeurs mobilières. Elles effectuent la tenue de compte et la conservation des titres
avec les banques. Les SGI exercent également des activités de conseils en
placement ou en investissements, d'ingénierie financière, de gestion de patrimoine.
De nombreuses ont été créées dans la sous régions pour épauler la Bourse .C est

14
ainsi qu'on en dénombre 9 en Côte d’Ivoire, 3 au Bénin, 1 au Mali, Togo, Burkina
Faso et Sénégal. De par leur activité elles devront faciliter l'avènement d'une
intermédiation efficacement mettant en relation les capacités de financement et les
besoins en investissement.

b) Les Apporteurs d'Affaires (AA).

Ce sont des banques ou des personnes physiques ou morales habilitées par


le Conseil Régional pour dynamiser le marché en dehors des circuits traditionnels et
mettre les clients en relation en dehors des circuits traditionnels et mettre les clients
en relation avec les SGI et les SGP.
c) Les Conseils en Investissements Boursiers (CIB).

Ce sont des personnes physiques ou morales spécialisées dans l'orientation


du choix de leurs clients sans se substituer à eux. Ils n'interviennent pas en Bourse.

d) Les Sociétés de Gestions de Portefeuille (SGP).

Titulaires de cartes d'identité professionnelle délivrées par le Conseil Régional


de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF), les SPG, munie de la
procuration remise par le propriétaire d'un compte achètent et vendent des titres en
ses lieux et places.

5. COMPOSANTES DE LA BRVM

a) Les compartiments

Le fonctionnement du Marché Financier repose sur l'activité de deux


compartiments dont les fonctions sont différentes et complémentaires : Le marché
primaire et le marché secondaire.

Le Marché Primaire

On appelle Marché « Primaire » la phase correspondante à la création de


titres et à la vente de « première main » par l'Emetteur aux Investisseurs. Il remplit
une fonction de financement, d'allocation du capital ; il met en relation les agents à
déficit de financement (Entreprise-Etat) et les agents à surplus de financement
(Ménages).
Le financement vers le marché primaire se fait soit par appel public à l'épargne, soit
par emprunt privé. Il est constitué de titres à placer directement auprès
d'investisseurs en t en contrepartie de l'encaissement de fonds destinés à renflouer
la trésorerie de l'émetteur. En respect des règles d'émission et de placement définies
par l'Autorité de Tutelle du Marché Financier au sein de la zone UEMOA constituée
des 08 pays utilisant le Franc CFA émis par la BCEAO.
L'Appel Public à l'Epargne (APE) est un processus qui consiste à lever des capitaux
dans le public. Selon la réglementation en vigueur en Afrique de l'Ouest (zone
UEMOA), sont réputés faire appel public à l'épargne, les sociétés, les Etats ou toute
autre entité émettrice de valeurs :

15
Dont des titres sont disséminés au travers d'un cercle de cent personnes au moins,
n'ayant aucun lien juridique entre elles ; qui, pour offrir au public de l'UEMOA des
produits de placement, ont recours à des procédés quelconques de sollicitations du
public, au titre desquels figurent notamment la publicité et le démarchage ;
· Dont les titres sont inscrits à la cote de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilière.
Tout appel public à l'épargne doit être autorisé par le Conseil Régional de l'Epargne
Publique et des Marchés Financiers, autorité de tutelle du Marchés Financiers
Régional. Le Placement Privée de Titres consiste en l'émission de titres à l'attention
d'un public restreint d'investisseurs institutionnels et de personnes morales en
conditions de garanties et de communication financière allégées par rapport à ce qui
est imposé dans le cas des APE.
L'emprunt d'obligations privé sur le marché financier de l'UMOA est constitué par :
· L'émission d'obligations réalisées sans publicité et dont les titres ne feront pas
l'objet d'inscription à la cote de la Bourse Régional des Valeurs Mobilières ;
· L'émission d'obligation placées au travers d'un cercle d'au plus cent (100)
investissement qualifiés agissant pour leur propre compte. Un investisseur qualifié
est une personne morale à même d'appréhender les mérites et les risques inhérent
aux opérations sur les instruments financiers ;
· L'émission d'obligations dont le nominal est de 50 millions de F CFA. Lorsque
l'autorisation du CREPMF est acquise, la BRVM met à la disposition de l'émetteur et
du syndicat de placement (SGI & Banques) ses infrastructures notamment ses
plates-formes de communication.

TAB No 1 : Evolution du marché primaire de 2000 à 2008 (en millions de francs CFA)

Nature des
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
opérations
Emprunt
Obligataire 63130 1800 23300 19450 31000 44500 64000 34000 24800
Privé
Emprunt
Obligataire 10200 10000 0 40000 0 0 0 0 35000
Public
Offre Publique 0 0 0 0 0
d'Achat
Offre Publique 412 636 1114 946 171 104 167 647,6
514
de Rachat
Offre Publique
561 50076 86894 8752 178419 204275 1650 29913,6 8790
de Vente
Offre Publique 0 0 0 0 0
d'Echange
Placement
636 1114 946 514 171 104 167 647,6 0
Etranger

Source : statistique du CREPMF (site web)

16
Le Marché Secondaire

Le marché Secondaire est le second compartiment indispensable au


fonctionnement du marché financier. Il correspond à la négociation entre
investisseurs de titres déjà émis et placés sur le marché primaire. Le flux de
trésorerie en circulation sur le marché secondaire ne concerne en rien sur l'émetteur
de la valeur sauf cas exceptionnels :
· Lorsque l'émetteur assure la contrepartie d'une offre ou une demande de ses
propres titres sur le marché ;
· Lorsque le placement primaire d'une émission se fait directement par
enregistrement des souscriptions correspondant aux ordres d'achats à l'occasion
d'une séance de bourse, le cours de la valeur ainsi introduite est établi à la clôture
après confrontation du prix d'émission et des offres d'achats retenues au fixing ; ce
cas exceptionnel sur le jeune marché Ouest Africain s'est observé au moment de
l'augmentation de capital de SHELL COTE D'IVOIRE en 2000.
· Lorsque le marché s'organise de « gré à gré » les prix des transactions sont fixés
de commun accord des parties à l'échange sans contrôle par une autorité
quelconque même si la conversion des titres peut être exclusivement confiée à un
organisme central comme c'est le cas sur le Marché Financier Régional de l'UEMOA
où le Dépositaire Central /Banque de Règlement joue ce rôle.
· Lorsque le marché est administré alors on parle de Bourse des Valeurs qui dispose
de conditions spécifiques d'introduction à la cote, de négociation, d'animation et
d'informations relatives aux dits titres cotés.
La Bourse Régionale des Valeurs mobilières de l'Afrique de l'Ouest (BRVM) offre un
marché des actions et un marché des obligations distinct dans lesquels les titres sont
réparti ; en compartiments en fonction de critères qualitatifs et quantitatifs.

Désignation 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Volume des 9717973 35468951 31732630 31646365 21919489 40919502 65664659 11409892 114013071
transactions
Valeur des
transactions 68,2 158,43 111,79 111,24 81,29 145,99 193,5 227,13 335,91
(*)
Capitalisation 2476,17 4303,15 3851,37 3331 3928,65 3875,15 4863,19 6706,25 7458,7
boursière (*)
Marché des 2067,02 3725,1 3336,65 2807,75 3471,19 3117,13 4031,38 5633,47 6319,7
actions (*)
Marché des 409,15 578,05 514,72 523,25 457,46 698,02 831,81 1072,78 1139
obligations (*)
Indice BRVM 224,85 192,08 143,6 182,96 158,49 184,04 246,34 267,53 290,38
10
Indice BRVM 199,45 178,17 132,05 159,1 138,88 166,58 232,02 258,08 303,93
composite

17
Nombre de
sociétés 38 38 38 39 39 37 37 38 39
cotées
Nombre de
ligne 27 29 33 31 28 29 25 33 36
obligataires
TAB N° 2 : Evolution du marché secondaire de 2000 à 2008(en millions de francs CFA)

(*) Milliards de Francs CFA.

Le ralentissement des activités du Marché Financier Régional s'explique d'une


part, par des difficultés liées à l'environnement et d'autre part, par des difficultés
tenant aux conditions internes de fonctionnement du marché lui-même.

b) Les outils

De nombreux outils financiers ont été créés au cours des années 1980. En
effet il n'existait que trois grandes catégories de valeurs mobilières : Les actions, les
obligations et les droits. En fonction de la nature des droits attachés à une action, à
une obligation et a un titre, ils peuvent être définis comme suit :

Les Actions.

Deux (2) catégories d'actions sont admises sur la BRVM : les actions
ordinaires et les actions privilégiées. Aux premières sont attachées un droit de vote,
un droit aux dividendes et un droit à l'information. En revanche, les secondes actions
présentent des avantages de vote (droit de vote double) ou des avantages dans la
répartition du bénéfice (action à dividende prioritaire sans droit de vote). Ces titres
ont une valeur inférieure à celle des actions ordinaires et sont cotés sur une ligne
séparée. Au démarrage des activités de la BRVM, trente-quatre (34) entreprises,
toutes ivoiriennes et transférées de la BVA, avaient inscrit leurs actions sur la BRVM.
Au 31 décembre 2006 on notait que le nombre d'entreprises inscrites sur la cote des
actions était passé à quarante (40), soit une hausse de 17,65% par rapport à l'année
de départ. Sur les 40 sociétés cotées sur le marché des actions, seules quatre (04)
ne sont pas ivoiriennes. Ce sont la SONATEL (Sénégal), la BOA (Bank of Africa)
Bénin, la BOA Niger et depuis le 11 septembre 2006, ETI (Ecobank Transnational
Incorporated), maison mère du groupe Ecobank basée au Togo.
Ces titres de propriétés confèrent des droits aux actionnaires :
· droit à la gestion (approbation des comptes sociaux, répartition des bénéfices,
élection des organes de gestion : Conseil d’Administration ou Conseil de
Surveillance)
· droit à l'information (communication des documents sociaux),
· droit au bénéfice (distribution de dividendes),
· droit sur l'actif social (actif net, droit de souscription, droit d'attribution).

18
Les Obligations.

Les obligations sont des valeurs mobilières à revenu fixe. Ce « sont des titres
constatant une dette d'une entreprise privée ou publique, de l'Etat ou des institutions
financières. Elles donnent en principe droit à un revenu fixe et déterminé par le taux
en vigueur au moment de l'emprunt » Elles sont négociables, représentatives d'une
créance sur la société émettrice. La détention d'une obligation donne droit à son
détenteur au paiement d'un intérêt dont le taux et le délai d'amortissement sont, en
principe, fixes et indiqués au moment de l'émission.
A la BRVM un seul compartiment est réservé aux obligations. Ce compartiment est
accessible aux emprunts obligataires dont le nombre total de titres à l'émission est
d'au moins vingt-cinq mille (25.000) et le montant nominal de l'émission au moins
égal à cinq cent millions (500.000.000) de francs CFA.
Les obligations issues d'un même emprunt bénéficient toutes des mêmes droits.
La charte de chaque emprunt est constituée par son contrat d'émission qui précise
ses caractéristiques :
· Le prix d'émission,
· Le taux d'intérêt,
· Le prix de remboursement (ce droit est toujours garanti),
· Les modalités d'amortissement.

Les droits.

Les droits de souscriptions confèrent aux détenteurs d'actions le droit


d'acheter d'autres actions à un prix fixé à l'avance. Emis dans l'opération de capital
dans le but de lever auprès des actionnaires et du public, pour préserver les intérêts
des anciens actionnaires dont la part dans le capital de l'entreprise risque d'être
réduit par l'arrivée de nouveaux investisseurs.
Les anciens actionnaires bénéficient d'une priorité d'achat sur les nouvelles
actions émises, représentée par un droit de souscription ou d'attribution.
Attachés aux actions anciennes, ces droits confèrent aux détenteurs d'actions un
droit de priorité. Le droit de souscription ou d'attribution peut être coté pendant la
durée de l'opération capitalistique.

La Capitalisation boursière du marché.

La capitalisation boursière est égale au produit de la valeur boursière d'un titre


multiplié par le nombre de titres.
Elle dépend de deux paramètres :
· L'évolution des cours boursiers ;
· La quantité des titres.
Elle enregistre les variations consécutives aux fluctuations des cours et à
toutes les opérations qui augmentent ou diminuent le nombre de titres cotés.
Au niveau de la BRVM, elle était de 1 018,9 milliards en décembre 98. Après une
légère amélioration de 5,5% en 1999, elle a reculé à 948,3 milliards de FCFA avant
d'amorcer une reprise à partir de 2001 pour atteindre 990,5 milliards de FCFA en
2002. Avec l'inscription à la cote de nouvelles sociétés notamment sur le marché
obligataire, la capitalisation boursière au 31 décembre 2003 s'est établie à 1 108
milliards de FCFA.

19
En fin 2004, la capitalisation boursière était de 1 284 milliards de FCFA soit un
accroissement de 15,8% par rapport à l'année précédente. Le marché des actions
affiche une capitalisation boursière en croissance de 17,1% à 1 005 milliards de
FCFA contre 858 milliards de FCFA en 2003. Cette évolution s'observe également
au niveau du marché obligataire dont la capitalisation passe de 250 milliards de
FCFA en 2003 à 278,5 milliards en 2004, soit une progression de 11,2%.
En 2005, la capitalisation boursière s'élevait à 1 623 milliards de FCFA soit une
augmentation de 26,4%. Le marché des actions n'est pas en marge de cette
progression, il connaît une progression de 29%, et atteint 1 297,08 milliards de FCFA
au 31 décembre 2005.
Quant à la capitalisation boursière du marché obligataire, elle s'est globalement
appréciée de 47,69 milliards de FCFA (17,1%) à 326,29 milliards de FCFA contre
278,6 milliards de FCFA en 2004.
Les évolutions récentes du marché marquent une amélioration continue de la
capitalisation boursière. En effet de 1 623,3 milliards en 2005 elle a atteint 2 476,1
milliards en 2006 soit une progression de plus de 50%.
A la date du 28 Août 2009, elle était de 3337 milliards FCFA (Revues mensuelles
CGF BOURSE : bilans boursiers (2005 à 2009)).

NB : Depuis le 02 janvier 2008, la BRVM a pris la décision qu'à chacune des


sociétés présentes à la côte, il sera affecté la lettre A, B ou C marquant sa classe de
capitalisation. Cette classe évoluera quotidiennement en fonction du cours de clôture
du titre et du nombre d'actions en circulation. Ainsi :
· La lettre A indiqué les sociétés ayant une capitalisation boursière supérieur à 100
milliards de FCFA ;
· La lettre B indique les sociétés ayant une capitalisation boursière comprise entre 10
milliards de FCFA et 100 milliards de FCFA ;
· La lettre C indique les sociétés ayant une capitalisation boursière inférieure ou
égale à 10 milliards de FCFA.

B. FONCTIONNEMENT DE LA BRVM

Les principes de fonctionnement retenus par la mise en place du marché


boursier obéissent à la fois au souci de la conformité aux standards internationaux et
à celui de son adaptabilité à l'environnement socio-économique de l'Union.
Sur la base de ces principes fondamentaux, les options suivantes ont été
arrêtées :
· Un marché centralisé et dirigé par des ordres. Dans ce type de marché le cours
coté d'une valeur résulte de la confrontation pendant la séance de bourse, sous le
contrôle de la bourse régionale, des ordres d'achats et de ventes recueillis pendant
la séance. Sous réserves d'exception, toutes les transactions portant sur les valeurs
admises à la cote ainsi que les droits s'y apportant doivent se faire en bourse, durant
la séance de bourse et à la suite d'une négociation.
· Une séance quotidienne de bourse au cours de laquelle se détermine un premier
fixing (Le fixing est un mode de cotation qui consiste, lors d'une séance de bourse à
confronter les ordres d'achats et de ventes afin de dégager un cours unique auquel
toutes les négociations sur une valeur seront réalisées), puis un fixing
complémentaire n'ayant pas été coté après le premier fixing.
· Un marché au comptant avec un dénouement glissant des transactions, qui permet
aux opérateurs de connaitre avec précisions la date à laquelle ils devront faire face à

20
leurs engagements. Il est retenu un dénouement de J+5(Jour de négociations plus 5
jours ouvrés) ;
· Un marché au comptant est un marché où les négociations réalisées doivent
pouvoir se dénouer dès que les ordres ont été exécutés. En effet l'acheteur
redevable de capitaux doit être en mesure d'exécuter immédiatement son obligation
de payer le prix d'achat, et le vendeur, celle de livrer la quantité de titres vendus. Les
SGI ne sont pas autorisées à prêter à leurs clients des titres ou des espèces pouvant
leur permettre d'effectuer des opérations sur valeurs. Par conséquent les comptes
sur marges et les ventes à découvert sont interdits ;
· Des transactions garanties grâce à la mise en œuvre d'un Fonds de Garantie
constitué par les SGI pour couvrir l'éventuelle défaillance de l'une d'entre elles. Cette
option fondamentale diminue le risque systématique et offre aux intervenants une
garantie ;
· Des titres circulant exclusivement sous forme dématérialisée conservée chez un
Dépositaire Central unique ;
· Des règlements s'opérant exclusivement dans les livres d'une Banque de
Règlement unique.
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières est une bourse entière ment
électronique. Le site central, situé à Abidjan, assure les services de cotation, de
négociation ainsi que les services de règlement / livraison de titres.
A partir des postes de travail installés dans leurs locaux ou de ceux situés dans les
Antennes Nationales de Bourse des pays de l'union Economique Ouest Africaine
(UEMOA), les agents des Sociétés de Gestions et d'Intermédiations (SGI) peuvent :
· Saisir les ordres de bourses et les transmettre au Site Central via le réseau
satellite ;
· Consulter et éditer les résultats de cotation ;
· Consulter les informations statistiques du marché du Dépositaire Central ;
· Obtenir la diffusion des informations.
L'égalité quant à l'accès à l'information, au traitement des investisseurs, au coût
d'accès au réseau, quel que soit le lieu d'implantation de l'opérateur économique,
forment les points cardinaux.
Le marché se caractérise comme suit :
· Un marché centralisé dirigé par les ordres, c'est-à-dire le cours d'une valeur est
déterminé par la confrontation des ordres d'achat et de vente collectés avant la
cotation ;
· Trois séances de bourses hebdomadaires avec deux cotations au fixing (cours
unique obtenue par confrontation des ordres d'achat et de vente). Les séances
évolueront rapidement vers une séance quotidienne pour atteindre des séances de
cotation en continu ;
· Un marché au comptant avec un dénouement glissant des transactions, qui permet
aux opérateurs de connaitre avec précision la date à laquelle ils devront faire face à
leurs engagements. Lors de son démarrage, la BRVM a retenu un dénouement des
transactions à J+5 (jour de négociation plus 5 jours ouvrés) qui doit évoluer vers les
préconisations internationales en la matière, soit un dénouement à J+3 ;
· Des transactions garanties grâce à la mise en place d'un Fonds de Garantie du
Marché alimenté par les SGI pour pallier une éventuelle défaillance ;
· La conservation et la centralisation des titres par un Dépositaire Central/Banque
Règlement et leur circulation exclusive sous une forme dématérialisée.

21
1. ORGANISATION DES COTATIONS

a) Inscription des sociétés à la cote.

L'admission à la cote est l'ultime maillon de la chaîne de financement pour les


entreprises. Elle constitue une décision stratégique à long terme nécessitant une
bonne préparation.
L'inscription d'une société à la cote de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM) est subordonnée à la satisfaction des conditions suivantes :
· Etre constitué sous forme de société anonyme ;
· L'engagement écrit de l'émetteur de diffuser les informations requises par la
Bourse, notamment la publication des comptes annuels au Bulletin Officiel du côté
(BOC) et de participer à l'organisation du marché ;
· L'engagement écrit de l'émetteur de se soumettre à la réglementation de la BRVM.
Pour demander son inscription a la cote de la BRVM, la société candidate doit
mandater une Société de Gestion et d'Intermédiation (SGI) qui l'assistera et la
conseillera. Une fois le dossier de demande complet reçu, la Bourse Régionale
décide de l'admission de la société et transmet une copie du dossier au Conseil
Régional de l'Epargne Publique des Marchés Financiers pour l'avis requis.
La société cotée a entre autres responsabilités :
· La gestion de l'encadrement réglementaire et des relations avec les investisseurs,
l'organisation des assemblées annuelles des actionnaires, etc. ;
· L'information à la Bourse et au public et tout fait nouveau ou modification
susceptible d'influer de manière significatives sur le cours de ses titres.

b) Le marché des Actions et des Obligations.

La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières dispose, pour le démarrage de


ses activités, de deux compartiments pour les actions et d'un compartiment unique
pour les emprunts obligataires
Pour être admise au Premier Compartiment, la société doit répondre aux conditions
suivantes :
· Présenter une capitalisation boursière égale ou supérieure à 500 millions de francs
CFA ;
· Avoir une marge nette sur chiffres d'affaires sur chacune des trois dernières années
de 3% ;
· présenter 5 années de compte certifié ;
· s'engager à signer un contrat d'animation de marché ;
· diffuser dans le public au moins 20% de son capital, dès l'introduction en bourse ;
· s'engager à publier les estimations semestrielles des chiffres d'affaires et les
tendances de résultats ;
Au Second Compartiment, l'admission de la société est soumise aux conditions
suivantes :
· présenter une capitalisation boursière supérieure ou égale à 200 millions de francs
CFA.
22
· Présenter 2 années de comptes certifiés ;
· S'engager à signer un contrat d'animation de marché
· S'engager à diffuser dans le public au moins 20% de son capital dans le délai de
deux ans, ou 15% en cas d'introduction par augmentation de capital.
Le Compartiment Obligataire-titres de créances est accessible aux emprunts
obligataires dont le nombre total de titres à l'émission est supérieur à vingt-cinq mille
(25.000), et représentant un montant nominal au moins égal à cinq cent millions
(500.000.000) francs CFA.

c) L'Intégrité du marché et la protection des épargnants.

Le fonds de garantie du marché

Afin d'assurer l'intégrité et la continuité du Marché Régional, le Dépositaire


Central-Banque de Règlement (DC/BR) garantit le règlement de l'ensemble des
transactions. A cet effet, le DC/BR prévoit des mesures visant à prévenir les défauts
de livraison ou de paiement des adhérents. Par le Fonds de Garantie, le DC/BR se
substitue, le cas échéant à l'adhérent défaillant

Les Contributions au Fonds.

Le Fonds de Garantie est constitué des contributions requises et des


contributions additionnelles des adhérents. La contribution requise de l'adhérent est
utilisée en cas de défaut de celui-ci ou, lorsque les circonstances l'exigent, en cas de
défaut d’un autre adhérent. La contribution additionnelle de l'adhérent n'est utilisée
qu'en cas de défaut de sa part. Sauf avis contraire du DC BR, les seules formes de
contributions acceptables sont le comptant et les garanties bancaires. Au moins 20%
de la contribution doit être constitué d'argent comptant.

Utilisation du Fonds.

En cas de défaut d'un adhérent, le DC-BR suspend l'adhérent défaillant et


procède à l'utilisation du Fonds de Garantie conformément à la procédure prévue
dans le Manuel des Opérations du Dépositaire Central. L'adhérent défaillant est tenu
de rembourser le Fonds de Garantie, incluant les frais encourus. Toute somme
récupérée de l'adhérent défaillant est affectée au Fonds de Garantie.

Fonds de Protection des Epargnants.

Le fonds de garantie est géré par l’Association Professionnelle des Sociétés


de Gestions et d'intermédiations SGI, conformément à l'article 21 du Règlement
Général de la BRVM. Il est constitué à partir des contributions des SGI, afin de
pallier l'éventuel défaut d'un membre dans l'impossibilité de satisfaire ses obligations
envers ses clients.

23
2. PLACE ET UTILITE DE LA BRVM

De nos jours la Bourse joue un très grand rôle dans le développement économique
des pays de l'UEMOA. Nous tenterons de montrer sa place puis son utilité au sein de
l'UEMOA.

a) Place de la BRVM.

La Bourse : le marché de capitaux.

La bourse se définit comme un point, un lieu de rencontre des agents


économiques, un lieu d'échange, pour ceux qui ont des valeurs mobilières où dérivés
à vendre ou à acquérir. La bourse est donc un marché où se rencontre les
propriétaires de titres voulant les vendre et les personnes qui ont des capitaux et qui
sont désireuses de les acquérir. Ces titres représentant des capitaux, la bourse est
un vrai marché de capitaux. Ce marché comprend trois principaux axes que sont :
· Le marché monétaire : c'est le marché du court terme où s'échangent crédit et
monnaie, liquidités d'aujourd'hui contre liquidités futures pour les besoins des Etats,
des institutions financières et des entreprises qui y ajustent leur trésorerie pour des
emprunts à long ou court terme.
· Le marché financier : c'est le marché où se rencontrent les demandes et les offres
de fonds à long terme permettant, ainsi l'accès aux ressources générales, pour les
agents économiques qui ont des emplois dont le financement dépasserait leurs
ressources propres dans les trois fonctions essentielles que sont, la consommation,
la circulation et l'investissement
· Le marché du crédit : c'est le marché où s'échangent les demandes et les offres de
capitaux à moyens terme.

Les Atouts de la BRVM.

La nouvelle Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) dispose, pour


sa réussite de plusieurs atouts.
D’une part, elle cohérente avec les autres chantiers d'intégration (OHADA, la
Centrale des Bilans, le Syscoa) et les nouvelles mutations du secteur financier
régional (création de sociétés de capital-risque, création de sociétés
d'investissement, réforme du marché monétaire) Il prend appui sur la solidarité
monétaire actuelle des pays de l'UEMOA et sur les fondements juridiques des pays
concernés.
D'autre part, certaines mesures d'accompagnement favorisant le développement de
la Bourse ont été mises en place, notamment les programmes de privatisations qui
vont entraîner l'ouverture de capital de sociétés d'Etat fortement capitalisées et
accélérer leur arrivée à la cote.
Enfin, la BRVM a été créée conformément aux normes de transparences et de
circulation de l'information en vigueur sur les autres marchés financiers
internationaux. Cela lui permettra d'attirer les capitaux étrangers. L'exemple de la
SONATEL dont l'ouverture de capital a intéressé des investisseurs institutionnels
étrangers (comme les fonds de pension) est à cet égard révélateur. La nouvelle
BRVM représente certes un nouvel outil financier gros de nombreuses promesses.
Cependant, les marchés financiers ont montré leurs aptitudes à sanctionner les
erreurs de gestion des entreprises et des gouvernements des pays qui les

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hébergent. La BRVM, plus que toute autre bourse, n'échappera pas à l'impatience
des capitaux mondiaux, toujours en quête de règlement et de sécurité dans un
marché global où les barrières tombent chaque jour davantage. Il en résulte que, son
véritable défi ne repose pas seulement dans sa complexité technique mais surtout
dans la détermination des autorités qui l'ont mise en place à lui assurer un essor
véritable qui implique une véritable évolution dans les modes traditionnels de gestion
des entreprises et des finances publiques ainsi que dans les méthodes de
divulgation des informations dans les pays concernés. Car rappelons-le c'est
l'information qui gouverne les marchés financiers.

Défis de la BRVM.

Bien évidemment, la Bourse ne remplira son rôle avec succès que dans la
mesure où certaines conditions sont réunies.
Premièrement, la réglementation du marché doit empêcher l'émergence de plusieurs
spéculateurs aussi bien institutionnels que particuliers qui une en faillite ou pour
d'autres raisons retirent leurs fonds et provoquent l'écroulement de la Bourse. On se
souvient de Wall Street en 1929 et 1987, Hong Kong en 1973 et de l'Amérique du
Sud à la fin de 1994 (crise mexicaine).
Deuxièmement, les autorités du marché doivent empêcher la multiplication
malhonnête comme les conflits d'intérêts, les transactions d'initiés, la fausse
information, etc. A cet égard la mise en place du Conseil Régional de l'Epargne
Publique et du Marché Financier, institution indépendante, organe de tutelle du
marché, est un signe encourageant.
Troisièmement, il importe que des mesures d'accompagnement soient mise en place
pour dynamiser le marché. L'on pense par exemple, à des incitations fiscales ou à
des subventions pour des sociétés désireuses de s'introduire en bourse.
Enfin, pour un bon développent de la Bourse, il faudra que les pays concernés
assainissent leur cadre économique.

Contributions de la BRVM et des SGI au développement des pays de l'UEMOA.

Les autorités des pays membres de l'UEMOA placent un grand espoir dans ce
nouvel outil dont ils espèrent qu'il palliera les insuffisances existant en matière
d'épargne et d'investissement.
Au niveau de l'épargne, la collecte des ressources dans la zone sera favorisée par
l'existence de titres financiers plus nombreux et plus rémunérateurs. En effet, les
actions et les obligations offriront des rendements plus élevés que les instruments
traditionnels (dépôts bancaires, compte épargne). Cela permettra de mobiliser
l'épargne informelle et de réduire le flux de capitaux jadis enregistrés en direction des
marchés financiers extérieurs.
Au niveau de l'investissement de la bourse va faciliter l'accès au capital pour les
entreprises disposant de perspectives d'avenir pour les investisseurs locaux et
étrangers. Ce phénomène devrait permettre la redynamisation du secteur privé et
l'établissement d'une croissance durable. En effet la croissance des pays de la zone
a été freinée ces dernières années par un important déficit de capitaux à longs
terme. D'autre part, les bailleurs de fonds échaudés par la crise de la dette et attirés
par l'émergence de nouvelles opportunités, notamment en Europe de l'Est, ont
déserté la sous- région ce qui entraine une baisse importante des capitaux. Il n'y a
pas que le secteur privé qui peut tirer avantage de cette situation. Les Etats

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également pourront par le biais d'émissions d'emprunts obligataires financer leurs
déficits budgétaires en recourant de façon de plus en plus structurée à la dette
intérieure plutôt qu'à la dette extérieure.
Dans les capitales ouest africaines, on espère que l'épargne mobilisée servira à
financer les besoins en investissement des entreprises locales. Les autorités
attendent également qu'elle permette de relancer la croissance et d'atteindre un
niveau suffisant pour induire un développement économique durable.

b) Utilité de la BRVM.

Cette utilité de la bourse se fait ressentir à travers quatre grandes fonctions qui
consistent à :
· Attirer l'épargne disponible qui servirait à acheter ou à vendre les titres de propriété,
donc à dynamiser le marché financier ;
· ouvrir le capital de sociétés, c'est-à-dire diffuser ou diluer le capital dans le public,
d'autant plus que les premiers acquéreurs, les actionnaires primaires pourront
toujours et facilement aller sur le marché secondaire ;
· · favoriser la croissance des entreprises, grâce aux processus de croissance
externe (achat de titres d'une autre entreprise). C’est cette fonction qui caractérise
les besoins de croissance de l'entreprise qui facilite les Offres Publiques d'Achats
(OPA) ;
· informer sur la santé du marché financier. C'est cette fonction qui fait de la bourse
le baromètre de l'économie.

3. RÔLE DE LA BRVM

Comme le soulignait RAYMOND BARRE (économiste et homme politique de


l’état français), « la bourse des valeurs a pour fonction de permettre facilement
l'obtention et la restitution des capitaux et d'assurer la mobilité du capital d'emploi à
emploi et de pays à pays ». Sous ce rapport la bourse répond à deux types de
besoins :
· d'ordre micro-économique pour la nation ;
· d'ordre macro -économique pour les entreprises et les actionnaires.
a) Au plan micro -économique.

Il facilite la notoriété des entreprises cotées. C'est d'ailleurs la principale


motivation des entreprises qui se présentent au second marché. Il permet de lever
des fonds propres. C'est ainsi que les sociétés qui postulent au marché financier ne
peuvent y entrer que par augmentation de capital et non par la vente d'actions
détenues par les anciens actionnaires. Il incite à mieux gérer les entreprises dans le
but d'en valoriser au mieux les actifs pour le profit des actionnaires dans une optique
de gestion optimale, arguments fréquemment avancés par les concepteurs de la
bourse.

b) Au plan macro-économique.

Le rôle de la bourse a été longuement étudié par la plupart des économistes


et peut se résumer en quatre grands constats :

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· c'est un circuit court entre l'épargne à long terme et les besoins de financement des
entreprises et des collectivités publiques, avec au premier rang l'Etat. A ce titre, la
bourse se pose en concurrente du système bancaire qui joue le rôle d'intermédiation
entre les dépôts et les prêts. C'est pourquoi l'engagement des émetteurs d'actions ou
d'obligations est qualifié souvent de phénomène de désintermédiation puisque c'est
un moyen essentiel et alternatif au crédit bancaire pour financer l'économie ;
· C'est un instrument de liquidité de l'épargne : la bourse étant ouverte tous les jours
ouvrés, les détenteurs de titres peuvent réaliser à faible coût et facilement recouvrer
leur épargne. Il ne faut pas oublier que c'est un substituant d'autres épargnants aux
précédents porteurs de titres qui souhaitent se retirer que la bourse rend liquide pour
les actionnaires et pour les créanciers obligataires, des capitaux qui restent
néanmoins durablement engagés dans leur emploi d'origine.
· C'est un lieu de restructuration sectorielle qui facilite le regroupement d'entreprises,
par deux grands types d'opérations : les Offres Publiques d'Achats (OPA) et les
Offres Publiques de Ventes (OPV). L'Offre Publique d'Echange (OPE) est un
mécanisme particulièrement intéressant et spécifique à la bourse puisque comme le
soulignait l'ancien syndic Flornoy, c'est un moyen que la bourse offre aux sociétés de
battre leur propre monnaie en achetant des entreprises. Non seulement les sociétés
paient comptant, dans le cas des OPA, mais également elles remettent aux
actionnaires de l'entreprise attaquée des actions de l'entreprise attaquante.

c) Influence de la bourse sur la performance des


entreprises cotées.

Les économistes et les chercheurs en gestion ont montré qu'une bonne


entreprise est celle qui s'endette en général et qui s'endette bien en particulier. Ainsi,
l'entreprise se déclare capable de rembourser à une échéance prédéterminée et qui,
à la date effective du remboursement honore son engagement sans difficulté.
Parallèlement au système bancaire, la bourse constitue un circuit de financement
des besoins de l'entreprise. L'introduction en bourse est un moyen de discipliner les
dirigeants, contraints à être performants. En effet, la présence en bourse peut être
considérée comme un signal ou comme une pression sur les dirigeants. Souvent la
part d'actions détenue par les dirigeants constitue un signal de la qualité de
l'entreprise dans la mesure où elle est une fonction croissante de rentabilité
attendue. La bourse peut être utilisée pour réduire l'asymétrie d'information ex-post
entre les dirigeants et les actionnaires d'une firme et ses gestionnaires. En théorie,
les dirigeants se doivent de maximiser la valeur de l'entreprise et la richesse de ses
actionnaires.
La cotation en bourse oblige les dirigeants à n'investir que dans des projets à Valeur
Actuelle Nette (VAN) positive. La VAN se définit comme la valeur actualisée des flux
monétaires actualisé s’il y a lieu. Autrement, une faillite serait une catastrophe non
seulement pour les actionnaires mais aussi pour les dirigeants dont la réputation
serait fortement ternie et qui aurait du mal à retrouver une situation et un poste
similaire.
De plus, l'introduction en bourse peut être également perçue comme une
indépendance financière pour les sociétés cotées. Le marché financier permet
l'obtention de fonds propres qui réduisent la vulnérabilité de l'entreprise vis-à-vis des
banques par l'allégement de la charge des intérêts. Mais cette indépendance
implique simultanément une dépendance à un contrôle extérieur surtout s'il existe un
actionnaire de taille importante tel que les fonds.

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Un fonds est une société comportant quelques opérateurs rassemblés dans un
bureau et spéculant sur l'ensemble des marchés financiers à partir d'informations
qu'ils reçoivent. Il existe trois grands types de fonds qui gèrent des portefeuilles d'un
ensemble d'actions, d'obligations et des titres monétaires sur les différents marchés.
· Fonds de pension : Ces fonds collectent une partie du salaire mensuel des
travailleurs et spéculent sur les marchés financiers pour le faire fructifier.
· Fonds communs de placement : Ce sont les SICAV et autres fonds mutuels. Ces
fonds proviennent des épargnants confiant leurs épargnes à ces organismes gérés
par une banque, une société de bourse ou une société d'assurance.
· Fonds spéculatifs ou de performance (Hedge Funds) : Ce sont des organismes
privés qui gèrent des sommes empruntées en diversifiant les risques. Dans un tel
cas, le dirigeant de l'entreprise est sous le contrôle des actionnaires qui peuvent le
remplacer à la suite de mauvaise gestion.
Certains fonds de pensions imposent en général un ratio de bénéfice de 12 à 15%
aux entreprises dans lesquelles ils sont actionnaires. L'instrument utilisé est le Price
Eadwin Ratio (PER). Ce PER est le rapport entre le cours boursier et le bénéfice par
action. De façon équivalente, le PER est le rapport entre la capitalisation boursière
d » une société et son résultat net. Ce pouvoir des investisseurs institutionnels à
imposer aux entreprises une politique financière ou un résultat est ce que l'on appelle
le gouvernement d'entreprise dont l'efficacité dépend des degrés de concentration de
l'actionnariat. Moins il est dispersé, plus le contrôle est facile et efficace. Ainsi, la
stratégie du dirigeant prendra en compte les multiples facteurs pour la gestion parmi
lesquels les contraintes imposées par les actionnaires.
Les analystes financiers des actionnaires s'intéressent régulièrement à la santé de
l'entreprise notamment à ses capacités de bénéfices et donc de versements de
dividendes. Pour ce faire, ils analysent le chiffre d'affaires de l'entreprise par rapport
au capital engagé au départ, aux heures de travail nécessaires, à la main d'œuvre
engagée.
La bourse est également pour l'entreprise cotée l'occasion d'améliorer sa notoriété,
de réaliser des plus-values en élargissant le cercle des actionnaires. Ce faisant le
dirigeant peut aussi faire appel au marché pour financer le développement de son
entreprise et améliorer la structure financière gage d'indépendance à long terme. Car
la société cotée à la possibilité d'effectuer des augmentations importantes de capital
en proposant toujours de manière préférentielle à ces actionnaires la souscription à
ces augmentations.

d) Utilité pour l'actionnaire.

La bourse présente également des avantages pour l'actionnaire. En effet, elle


lui permet de diversifier son portefeuille en mettant à sa disposition une gamme
complète de supports et d'opportunités de placements variés ; car les titres vendus
peuvent être librement négociés lors des séances de cotation.
En outre, dans le cas d'un besoin urgent, l'investisseur peut disposer de la somme
dont il a besoin grâce à la liquidité du marché. Elle permet facilement d'évaluer le
patrimoine de l'individu pour la succession grâce au cours de l'action.

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CONCLUSION

Avec l'entrée en vigueur de l'UEMOA, nous assistons à une libre circulation


des capitaux y compris une liberté de prise de participation, d'émission et de
placement de titres sur un marché financier intégré regroupant les Etats membres de
l'Union partageant la même monnaie, le FCFA. La BRVM en tant que structure
centrale du marché financier de l’espace UEMOA, fonctionne sur la base de
plusieurs principes, même si ceux-ci ont des difficultés à se conformer aux standards
internationaux et à s’adapter à l’environnement socio-économique de l’Union. Elle
intervient du coup au plan micro-économique en facilitant la notoriété des
entreprises, et au plan macroéconomique en proposant des actions aux entreprises
à partir des épargnes qu’elle collecte.
Cependant, malgré la création de la BRVM qui a pour objectifs de contribuer à
la diversification du secteur financier, de mobiliser les ressources longues
nécessaires au financement de la production et de l'investissement des entreprises
et enfin de favoriser l'intégration régionale, nous constatons un manque de
dynamisme du marché bousier. En effet, l'ouverture d'un compartiment qui aurait
pour cible les PME/PMI, aurait pour avantage la diversification de nos produits et
services mais également l'élargissement de nos cibles, et de rendre le marché plus
liquide.
En outre, afin de respecter les standards internationaux, une séparation des
acteurs (pôles public et privé) devrait permettre une meilleure gestion des opérations.
De plus, une révision des conditions d'accès s'impose pour permettre à plus
d'entreprises d'avoir recours au marché, et une collaboration avec les banques et
établissements d'épargne qui n'ont pas la même politique de rétrocession de
l'épargne collectée auprès des agents à capacité de financement devrait clarifier les
émetteurs et investisseurs sur le rôle de chaque acteur et d'harmoniser les stratégies
qui sont plus complémentaires que concurrentes.
Enfin, la BRVM constituant une réponse adéquate des Etats membres de
l'UEMOA aux défis de la mondialisation, par l'aide au développement et à la
croissance à moindre coût des entreprises installées sur leur territoire respectif, une
plus grande implication des Etats dans le processus de privatisation devrait
permettre d'accueillir un plus grand nombre de sociétés à la cote, mais aussi une
révision de la fiscalité régionale et du système des garanties.

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