Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
http://www.archive.org/details/gongoraetpaulvalOOhenr
GONGORA ET PAUL VALÉRY
par
Albert Henry
De qui s'agit-il ?
De Mallarmé ? — Peut-être.
De Valéry ? — Oui, sans aucun doute.
Non, ni de l'un, ni de l'autre. Celui qui nous est
ainsi présenté, c'est Don Luis de Gongora y Ar-
gots (1).
La méprise n'est point banale; hautement signifi-
cative, au contraire, et presque désirable.
La similitude des destins, du destin poétique s'en-
sur S071 art après avoir réfléchi sur l'art et, progres-
sivement, arrive à les identifier pour en tirer le
maximum d'effets esthétiques, quitte à se répéter,
parfois ,et à dérouter, souvent, non initié.
le
Que nous voilà loin maintenant du simple « des-
tin » de deux poètes N'est-ce pas leur attitude spi-
!
absence :
sique pure.
Sans même aller si loin, il suffit de jeter un coup
Valéry 461
Gongora et P.
A, si no B ... aves...
Que en voces, si no métricas, suaves —
A si B
Si trabajan los pies, gozan los ojos —
no B, si A; no B, A, etc...
(Narcisse parle.)
Gongora et P. Valéry 46S
Un bras vague...
... Dort par le délice vide,
Si l'autre...
Capture dans l'or simple un vol ivre d'insecte.
(Baignée.)
Mais pourquoi multiplier les exemples ? M. Dâ-
maso Alonso propose comme passage difficile de la
syntaxe gor.gorique la dédicace des Solitudes au duc
de Bejar (1).
15 et ss.
En un endroit printemps.
oij le
(Ebauche.)
De mon sein, dans les nuits, mordre les rocs
[charmants.
(La Jeune Parque.)
Mon ombre la mobile et
! la souple momie
De mon absence peinte.
(Ibid.)
plus limité
tration extraordinaire du poète français,
de la
dans ses « exercices » par les forces vives
langue.
Quelques exemples suffiront pour prouver cette ha-
bileté de facture, cette harmonie et
cette plasticité
sculptée avec des caresses.
d'une matière poétique
Viendo que sus ojos
A la guerra van,
A su madré dice,
Dejadme Uorar
Orillas del '^mar.
{Romance, p. 295) (1).
Laissez-moi pleurer
Au bord de la mer ! (Trad. Th., p. 49.)
C ancien, di al ^ensamiento
Que corra la cortina,
Y vuelva al desdichado que camina.
(P. 199) (1).
lui-même.
Mais, dira-t-on, Valéry est bien loin de Gongora
qui nous raconte, ici et ailleurs, ses aventures amou-
reuses. A quoi l'on pourrait répondre signe des :
Albert HENRY.