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Union – Discipline-Travail
CONTACTS : 08 17 27 15
E-mail : nkayonarcisse@gmail.com
1
SYLLABUS DU COURS DE STRATEGIE FINANCIERE
Code : ………….
*Type : CM et TD
*Volume horaire : 20 HEURES
UE de rattachement : ……………………………………………………………………….
*Niveau du cours : Master 2 Finance
*Objectifs général
En revisitant les fondements de la gestion financière et principalement de l’ingénierie
financière, le cours a pour objectif de préparer les étudiants à la prise de décisions stratégiques
financières.
2
Le choix des investissements, le choix des modes de financement et le choix d'une politique de
distribution des dividendes constituent les principales décisions financières auxquelles sont
confrontés les gestionnaires au sein des entreprises.
- Maîtriser les critères de choix d’une structure de capital et les sources de financement
de l’entreprise
Les pré-requis
- Avoir pris un cours d’économie, comptabilité et d’analyse financière, choix
d’investissement en avenir certain.
*Le contenu
CHAPITRE 1 : CHOIX D’INVESTISSEMENTS EN SITUATION D’INCERTITUDE
CHAPITRE 2 : LE PLAN DE FINANCEMENT
CHAPITRE 3 : STRUCTURE FINANCIERE ET VALEUR DE L’ENTREPRISE
CHAPITRE 4 : LA POLITIQUE DE DIVIDENDE
CHAPITRE 5 : LA REMUNERATION DES DIRIGEANTS
*Programme du cours
Nombre Chapitres Contenu
des
séances
Séance 1 Vérification pré requis Cas pratiques pré requis
1. Evaluation en avenir probabiliste 1.1. Le
CHAPITRE 1 : CHOIX
critère « Espérance – Variance »
D’INVESTISSEMENTS EN
1.2. Le MEDAF
SITUATION
1.3. L’arbre de décision
D’INCERTITUDE
2. Choix d’investissement en univers
indéterminé (incertitude absolue)
SERIE DE CAS PRATIQUES
3
Séance 2 CHAPITRE 2 : LE PLAN DE 1. Les objectifs du plan de financement
FINANCEMENT
2. La construction du plan de financement
2.1 La structure du plan de financement 2.2
Les emplois de fonds et les ressources
2.2.1 Les emplois
2.2.2 Les Ressources
2.2.3 Les relations entre la trésorerie et le
plan de financement
4
CHAPITRE 5 : LA 1. Les fondements de la fixation des
REMUNERATION DES
Séance 5 rémunérations
DIRIGEANTS
2. Les tendances récentes et pratiques
EXPOSE
Modalités d’évaluation
5
CHAPITRE 1 : CHOIX D’INVESTISSEMENTS EN
SITUATION D’INCERTITUDE
1 – 2 Le MEDAF
Le MEDAF permet de déterminer le taux de rentabilité(Ri) requis d’un actif financier :
E(Ri) = Ro + β[E(Rm) – Ro]
Le projet est rentable si rf ≥ Ri ou si la VAN calculée à partir de Ri est positive.
rf : rentabilité financière. E(Rm) : espérance de rentabilité du marché ; elle peut être estimée à
partir des données historiques.
6
1–3 L’arbre de décision
C’est une représentation chiffrée qui permet de visualiser de manière synthétique tous les
chemins alternatifs possibles issus d’une décision afin de les comparer, en tenant compte du
temps.
Les nœuds décisionnels sont représentés par les carrés ; les nœuds d’événements pouvant
intervenir sont représentés par des cercles ; la probabilité de chaque événement est indiquée sur
l’arbre. Le critère de sélection des décisions est l’espérance mathématique de la VAN.
7
APPLICATION : Un investisseur a le choix entre trois projets d’investissements I, II et
III pour lesquels les VAN calculées en fonction du type d’environnement E1, E2 et E3
(état de la nature) susceptible de se produire et qui influence les Cash flows.
Ei
Investissement E1 E2 E3
I 60 0 -90
II 120 -60 0
III -15 90 30
8
CHAPITRE 2 : LE PLAN DE FINANCEMENT
Pour les entreprises concernées, le plan de financement prévisionnel est établi annuellement,
au plus tard quatre mois après le début de l'exercice, en même temps que le compte de résultat
prévisionnel. A ce document doit être joint un rapport écrit
Selon l’O.E.C., le plan de financement permet une réflexion sur la rentabilité optimale et
l'équilibre financier d'une entreprise, en particulier en ce qui concerne : la définition des
moyens l'exploitation à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de production et qui sont
retenus au moindre coût, c'est à dire nécessitant le moins de capitaux possibles ; les moyens
de financement nécessaires qui soient à la fois les plus adaptés et les moins coûteux pour
dégager le meilleur taux de rentabilité.
Ainsi, le plan de financement permet de synthétiser le résultat des analyses conduites en ce
domaine. Il concrétise les objectifs de l'entreprise et précise les moyens d'exploitation et les
ressources financières qu'il convient de mettre en œuvre pour les atteindre ainsi que les résultats
que l'on doit en attendre.
D'autres auteurs voient dans l'élaboration du plan de financement prévisionnel le moyen de
réaliser trois objectifs :
1- Réfléchir sur la stratégie propre de l'entreprise. Une stratégie n'est en effet viable que si
elle débouche sur un plan de financement réalisable, ce qui permet d'en apprécier la
cohérence financière.
2- Fournir des bases de négociation avec les partenaires financiers. C'est un élément de
justification de l'utilisation des fonds demandés. Mais surtout, l'élaboration d'un plan de
financement est une condition préalable imposée par les établissements de crédit.
3- Prévenir les difficultés financières. Ce rôle a notamment été officialisé par la loi relative
à la prévention et au redressement des entreprises en difficulté.
9
Il s'apparente à un tableau de financement comptable. Mais, alors que celui-ci est un constat
qui se nourrit des informations relatives au passé, le tableau de financement est un document
prévisionnel reflétant les anticipations et les choix de la politique financière. Par ailleurs, le plan
de financement n'est pas normalisé, ce qui explique la pluralité des modèles disponibles.
Il est toutefois intéressant de choisir une même structure formelle entre plan de financement et
tableau de financement car, dans le contexte du contrôle financier, il s'agit de documents
complémentaires. En effet, leur rapprochement et l'analyse des écarts constatés permettent le
suivi et le contrôle de la politique financière de l'entreprise.
10
aux clients, même si les délais de paiement restent inchangés. D'où des besoins de financement
supplémentaires qui ne sont que partiellement compensés par l'augmentation du volume du
crédit fournisseurs.
On les évalue généralement de façon normative, soit à partir de la méthode des experts-
comptables soit à partir du ratio BFR/CA observé par le passé.
4° Les emprunts
Pour les emprunts contractés avant le début du plan de financement, il suffit de se référer aux
tableaux d'amortissement annexés aux contrats. Dans ce cas, les intérêts n'apparaissent pas en
emplois puisqu'ils sont déjà comptés dans le calcul de la CAF.
Quant à l'inscription des emprunts nouveaux, elle peut être modifiée en cours d'élaboration du
plan en fonction des hypothèses et des choix successifs de financement étudiés. C'est une
illustration concrète de la dépendance des décisions d'emploi (et donc d'investissement au sens
large) et des décisions de financement.
5° les dividendes
Il ne s'agit pas réellement d'un investissement mais plutôt d'une amputation des ressources de
d'autofinancement de l'entreprise. Il est donc tout à fait possible d'inscrire en ressources, une
CAF nette de dividendes versés aux actionnaires au lieu de faire figurer le paiement des
dividendes en emplois.
11
dans les investissements proprement dits ou dans l'estimation des besoins de financement du
cycle d'exploitation (stocks par exemple).
L'augmentation de capital par apport en numéraire est inscrit pour le prix d'émission. Les frais
relatifs à l'opération sont inscrits en frais d'établissement.
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financement fait apparaître un besoin de financement sur quelques années ou sur la totalité de
la durée de prévision.
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PRESENTATION DU PLAN DE FINANCEMENT
Eléments N + 1 N + 2 N + 3 …….
Les Emplois
La Capacité d’Autofinancement
Cessions ou réductions d’actifs immobilisés (Prix de
cession)
Augmentation des capitaux propres (en Numéraire)
Subvention d’investissement (Pour l’année d’obtention)
Augmentation des dettes financières
Diminution du BFR
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ANNEXES
I) Tableau de Détermination Des Cash Flows
Eléments 0 1 2 …..
Chiffre d’affaires x x x
- Charges variables d’exploitation x x x
- Charges fixes d’exploitation (Hors x x x
Amortissement) x x x
- Dotations aux amortissements
Résultat Brut x x x
-Impôt BIC x x x
Résultat Net x x x
+ Dotations aux amortissements x x x
Capacité d’Autofinancement (CAF) x x x
+ Valeur Résiduelle x
+ Récupération du BFE x
- Investissement (coût d’acquisition) x
- Variation du BFE x x x
Flux Nets de Trésorerie ou Cash Flows -I0 CF1 CF2 CFn
Cash Flows actualisés : CFi(1+t)-i -I0 CF1(1+t)-1 CF2(1+t)-2 CFn(1+t)-n
Cumul des Cash Flows actualisés -I0 -I0+ CF1(1+t)-1 ……….. VAN
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o CAS 1 : Chiffre d’Affaires partiellement encaissé
Eléments 0 1 2 …..
Encaissements
Recettes (Partie du Chiffre d’affaires encaissé) x x x
+ Produits de cession des immobilisations x
+ Récupération de BFE x
Total Encaissements (E) x x x
Décaissements
Coût d’acquisition des immobilisations x
+ Variation de BFE x x x
+ Charges d’exploitation décaissables x x x
+ Impôt BIC x x x
Total Décaissement (D) x x x
Cash Flows (E – D) -I0 CF1 CF2 CFn
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CHAPITRE 3 : STRUCTURE FINANCIERE ET VALEUR DE
L’ENTREPRISE
1 -1 Définition
Le coût du capital est la moyenne arithmétique pondérée des coûts des différentes sources de
fonds auxquelles l’entreprise fait appel.
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Soit K : le montant des capitaux propres dont le coût est t
D : le montant des dettes dont le coût est i
tc : le coût du capital
tc = [tK / (K + D) + iD / (K + D)]
Exemple: pour financer ses projets d’investissement, une enterprise dispose d’un capital de
2 400 000 réparti comme suit :
- capitaux propres = 1 400 000 au taux de 8%
- dettes financières = 1 000 000 au taux de 6%
tc =
1 -2 Le coût des capitaux propres (fonds propres)
Le coût des capitaux propres est le taux de rentabilité exigé par les actionnaires. C’est l’exigence
de rentabilité des fonds propres. Cette exigence correspond à ce qui peut être obtenu par des
investissements comparables et donc présentant le même risque spécifique sur la marché
financier.
Le coût des capitaux propres peut être appréhendé soit à l’aide de modèles actuariels soit à
l’aide du modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF).
0 1 2 3 n
C0 D1 D2 D3 Dn + Cn
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C0 = ∑[Di(1+t)-i + Cn(1+t)-n]
Cette relation permet de calculer t connaissant C0, l’ensemble des dividendes et Cn . En pratique,
on considère que le nombre de périodes (n) tend vers l’infini et que les dividendes sont soit
constants, soit croissants suivant un taux annuel g ; on obtient alors :
- Constants : C0 = D(1+t)-1 +D(1+t)-2 + …. + D(1+t)-n +Cn(1+t)-n
C0 = D[1 – (1+t)-n / t] + Cn(1+t)-n
A l’infini, (1+t)-n tend vers 0 ; donc Cn (1+t)-n = 0 ; par conséquent :
C0 = D / t et t = D / C0
- Croissants :
C0 = D1(1+t)-1 + D1(1+t)-2(1+g) + D1(1+t)-3(1+g)2 + …. +D1(1+t)-n(1+g)n-1
C0 = D1[ (1- (1+t)-n(1+g)n) / t-g]
A l’infini, C0 = D1 / (t-g) et t = (D1 / C0) + g (formule de Gordon Shapiro)
Exemple : le cours coté de l’action ING. Est de 500. quel est le coût des capitaux propres si les
dividendes attendus : constants et égaux à 40 ; croissants au taux annuel de 4% avec D1 = 30.
- les dividendes sont constants : t = ?
- les dividendes sont croissants : t = ?
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β (bêta) : coefficient angulaire de la droite de régression de RM en RX ; il mesure la sensibilité
de la rentabilité de l’action par rapport à celle du marché. Une variation de 1% du taux de
rentabilité espérée du marché E(RM) entraîne une variation de la rentabilité requise du titre x
de β %
La formule du MEDAF signifie qu’à l’équilibre du marché, un investisseur requiert une prime
de risqué égale à β[E(RM) - RF] pour détenir le titre x
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Exemple : soit un emprunt de 1 000 au taux de 12% et remboursable in fine, au bout de 4 ans.
Quel est le coût de cet emprunt ?
Le tableau d’amortissement :
Années Capital Intérêts Amortisst Annuités Economi Décaissement
restant dû (An) d’impôt Réel : DR =
(EI) (An – EI)
1
2
3
4
Ou encore:
Le coût de l’endettement = (1- taux d’impôt) x taux nominal
i=?
Remarque : dans la très grande majorité des cas, du fait du caractère déductible des charges
financières, le coût réel de la dette financière est sensiblement inférieur au coût des fonds
propres correspondants. C’est la raison pour laquelle on affirme qu’il est moins risqué de
travailler avec l’argent des autres plutôt qu’avec son propre capital.
21
- Le choix des investissements : la performance attendue d’un investissement
doit être au moins égale au coût des capitaux utilisés pour ce projet ou cet
investissement ;
- L’évaluation de l’entreprise ou du projet : le coût du capital sera utilisé
comme taux d’actualisation pour calculer la valeur actuelle des flux futurs de
rentabilité et ainsi estimer la valeur de marché des capitaux qui auront permis
de dégager les flux.
Résumé :
- Le calcul de la valeur de marché des fonds propres est obtenus par
actualisation au coût des fonds propres (E(Rcp)) des flux nets futurs de
rentabilité (résultat net)
- Le calcul de la valeur de marché des capitaux employés (CE = capitaux
propres + dettes financières) est obtenus par actualisation au CMPC des flux
nets futurs de rentabilité d’exploitation (résultat d’exploitation net)
22
rf = RN / CP
RN = [re (CP + DF) – FF](1- θ)
RN = (re.CP + re.DF – i.DF) ](1- θ)
RN= [re.CP + (re – i)DF](1- θ)
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CHAPITRE 4 : LA POLITIQUE DE DIVIDENDE
Le choix des investissements, le choix des modes de financement et le choix d'une politique
de distribution des dividendes constituent les principales décisions financières auxquelles sont
confrontés les gestionnaires au sein des entreprises.
La politique de dividende a toujours occupé une place centrale dans la stratégie des
gestionnaires. Une importance qui demeure, toutefois, complexe et controversée. Les décisions
liées à la distribution des dividendes déterminent, conjointement aux décisions liées à
l'investissement et au financement, les flux monétaires anticipés de l'entreprise, leurs
chronologies, et leurs degrés de risque.
Les théories classiques en matière de politique de dividendes prônent l'idée selon laquelle,
ce qui est bon pour la firme l'est aussi pour la totalité des actionnaires. En d'autres termes, une
politique de dividende généreuse ne peut qu'augmenter la valeur de la firme.
A l'opposé, les tenants de la neutralité de la politique de dividende, dont les chefs de fils,
Modigliani et Miller, estiment que dans un monde sans impôts, sans coût de transactions et sans
autres imperfections de marché, la valeur de l'entreprise est déterminée par le choix optimal des
investissements.
Les travaux théoriques récents essaient de prendre en compte certaines imperfections du
marché, tels que la taxation, les coûts de transactions, les conflits d’intérêts entre actionnaires,
ou encore l’asymétrie de l'information, constituant la nouvelle approche.
Aussi sommes-nous amenés à nous interroger sur l’existence d’une politique de distribution
de dividendes optimale, et a-t-elle un impact sur la valeur de l'entreprise, sur l'actionnaire et, ou
sur l'investisseur ?
Pour tenter de répondre à ces interrogations la première section de ce travail portera sur
l'aspect théorique de la politique de distribution des dividendes, la seconde quant à elle traitera
de la typologie de distribution ainsi que leur contenu informationnel.
24
1. Dividende et politique financière de l’entreprise
La théorie financière indique que les dirigeants doivent chercher à maximiser la richesse des
actionnaires ce qui sous-entend :
- investir dans des projets dont le taux de rentabilité est supérieur au coût des ressources
engagées (politique d’investissement) ;
- minimiser le coût des ressources : coût des fonds propres, coût de l’endettement et de
la structure de financement (politique de financement - avec un impact sur la structure
de financement).
Lors du lancement d’un projet ou d’une activité, les actionnaires assument, seuls, le risque
d’entreprise. Le financement par endettement ne prend le relais du financement par capitaux
propres que lorsque l’entreprise a acquis une position stratégique suffisante pour lui assurer une
trésorerie stable et suffisante.
Puisqu’ils assument le risque d’entreprise, les actionnaires attendront donc une rémunération
correspondante.
25
C’est l’assemblée générale ordinaire (AGO) de la société qui fixe les modalités de paiement
des dividendes. Il est alors question de savoir quelle sera la part nette du résultat qui sera
distribuée aux actionnaires (taux de distribution) et, par conséquent, la part qui sera retenue
(taux de rétention ou retention ratio). En revanche, une fois déclaré, le dividende devient un
engagement de la société et ne pourra donc pas être remis en cause facilement. L’AGO doit
s’assurer que certains postes sont apurés ou amortis au préalable.
Néanmoins, à chaque « signal » est associé un coût visant à pénaliser toute société qui transmet
une fausse information au marché.
Les marchés financiers, et les investisseurs d’une manière générale, saisissent toute information
disponible et l’interprètent. Pour eux la question centrale est comment distinguer les firmes
rentables des firmes non rentables, sachant que les secondes peuvent imiter les premières ?
Dans cette situation, l’apport informationnel contenu dans la politique de dividende sera donc
à intégrer compte tenu, toutefois, des deux éléments suivants.
Après avoir constaté un bénéfice sur l’exercice comptable écoulé, les dirigeants n’ont que deux
possibilités d’utilisation (ou d’affectation) :
26
- le conserver (en tout ou partie) dans l’entreprise à des fins d’autofinancement ;
- le distribuer (en tout ou partie) aux actionnaires à titre de rémunération.
Ainsi, le niveau du dividende (et notamment la variation d’une année sur l’autre) va apporter
une information importante – i.e. un signal – sur les résultats prévisionnels.
Les changements de dividendes représentent donc des signaux directs qui sont émis par les
dirigeants et qui concernent les perspectives de résultats de la société. Il y aura donc
logiquement un impact sur la variation des cours, qui ne résulte pas du montant des dividendes
mais plutôt de l’information reliée aux perspectives de croissance des résultats de la société.
Initialement, cette relation a été mise en évidence avec les résultats suivants : Les changements
de dividendes représentent des signaux directs émis par les dirigeants et qui concernent les
perspectives de résultats de la société. La variation des cours ne résulte pas du montant des
dividendes mais plutôt de l’information reliée aux perspectives de croissance des résultats de la
société. Deux cas sont à distinguer :
27
3.2.Théorie de l’agence ou des mandats et politique de dividende
Dans ce cadre théorique, la firme est vue comme un nœud de contrats liant principalement
dirigeants, actionnaires, et créanciers. Or, la politique des dividendes est aussi affectée par les
problèmes d’agence entre les trois parties prenantes mentionnées ci-dessus. Par exemple, la
littérature montre qu’en cas de difficultés financières, la distribution des dividendes peut
engendrer un transfert de richesse des créanciers vers les actionnaires.
C’est donc un moyen de « discipliner » les dirigeants afin de les contraindre à agir dans l’intérêt
des actionnaires.
Si les dirigeants doivent distribuer un niveau élevé de dividendes, ils devront financer les projets
de développement intéressants en ayant recours aux financements externes, c’est-à-dire la dette
et les fonds propres. Cette dépendance à la décision des pourvoyeurs de fonds peut donc être
perçue comme :
- une réduction de la marge de manœuvre laissée aux dirigeants (obligation de rendre des
comptes, les emprunts supplémentaires nécessitant alors la mise en œuvre d’une
procédure d’audit et de révision dans la société) ;
- une incitation à ne chercher que des projets à rentabilité élevée.
28
résultats qu’ils souhaitent, la rentabilité espérée est indépendante de la façon dont les sociétés
payent les dividendes et émettent des actions. Par conséquent, la valeur boursière de la société
n’est pas affectée par les changements dans les montants des dividendes distribués.
Bien évidemment, leur position ne fait pas l’unanimité. Lorsque les investisseurs préfèrent un
dividende plus important, certains avancent que la politique des dividendes peut affecter le coût
du capital de la société. Ce résultat serait modifié en effet avec la prise en considération de la
fiscalité, c’est-à-dire l’impôt personnel et l’impôt sur les sociétés : lorsque les investisseurs
préfèrent les plus-values au dividende, une distribution plus importante du dividende pourrait
augmenter le coût du capital de la société.
Cette affirmation est bien évidemment remise en cause par l’existence de ces imperfections, et
notamment par ceux qui prônent l’existence d’un lien évident : en fonction des différents taux
relatifs aux gains en capital et aux dividendes, les investisseurs peuvent préférer une politique
de distribution plus ou moins forte.
Néanmoins, la prise en compte des gains espérés de la part des investisseurs et des mécanismes
d’ajustement sur les marchés financiers montre que cet avantage fiscal ne peut à lui seul
expliquer les effets de la politique de dividende.
Pour les firmes, l’objectif de cette alternative est de préserver leur trésorerie notamment lorsque
- les taux d’emprunt sont élevés. En effet, si dans ces cas de figure, les investisseurs
préfèrent percevoir des dividendes, donc des liquidités, la firme sera inévitablement
confrontée à des décaissements ultérieurs plus importants. D’autre part, l’émission de
29
nouveaux titres peut entraîner une diminution du taux d’endettement de la société ce qui
a pour effet d’améliorer sa capacité d’endettement.
Pour la firme, en leur permettant d’éviter les frais de négociation inhérents à une émission de
titres, les dividendes en actions sont un moyen moins coûteux de satisfaire les actionnaires qui
souhaitent augmenter leur participation dans le capital.
Le prix de conversion utilisé pour calculer le nombre d’actions à recevoir est fondé sur le prix
moyen du titre ex-coupon. Si le prix de marché augmente au-dessus du prix de conversion avant
la date à laquelle les actionnaires ont à indiquer leur choix, il y aura un gain en capital. Il faudra
néanmoins tenir compte de l’imposition qui aura un impact non négligeable.
Enfin, les faits semblent montrer qu’avec ou sans une augmentation effective du dividende, un
split d’actions annonce une augmentation notable des revenus. Cela peut être analysé dans le
cadre théorique de la signalisation. Ainsi, bien que les splits ne créent pas directement de la
valeur, il semble que, in fine, il y ait un mécanisme effectif de création de valeur (signalé sur le
marché) via la valeur des actions de la société.
30
CHAPITRE 5 : LA REMUNERATION DES DIRIGEANTS
La rémunération des dirigeants pourrait tirer sa source de la théorie de l’agence qui met en
lumière des divergences décisionnelles existant entre actionnaires et dirigeants. Pour contenir
ces divergences et « discipliner » les dirigeants, des mécanismes de contrôle et de suivi sont
bien souvent utilisés. En plus des ces mécanismes, il est fait usage de systèmes de rémunération
pour intéresser les dirigeants aux objectifs des propriétaires.
Dès lors, subsistent un certain nombre de questions ayant trait à la rémunération des dirigeants :
- comment fixer les rémunérations individuelles des dirigeants ?
- quelle est la partie fixe et la partie variable de la rémunération ?
- les dirigeants doivent-ils obtenir en supplément une rémunération globale au même titre
que les administrateurs ?
- comment inciter financièrement un dirigeant sur le long terme ?
- qui doit fixer l’enveloppe des rémunérations ?
- quels sont les moyens de contrôle des différentes rémunérations ?
- doit-on rendre public le montant des rémunérations ?
Les dirigeants ont une position très particulière au sein des entreprises : ils sont salariés, et à ce
titre perçoivent un salaire, mais ils ne peuvent espérer une promotion sociale en interne. Par
conséquent, comme les seules incitations peuvent provenir de l’extérieur, le système de
rémunération globale proposé par l’entreprise (partie fixe, partie variable, avantages en nature,
autres, etc.) va devenir un aspect primordial de la résolution des conflits d’agence. Les conflits
d’intérêts proviennent des divergences d’objectifs avec ceux des actionnaires.
Les actionnaires souhaitent maximiser la rentabilité de leurs investissements financiers alors
que les dirigeants peuvent détourner une partie des ressources de l’entreprise pour leur bien-
être personnel (cf. la théorie de l’enracinement). C’est le cas lorsque le chiffre d’affaires
augmente alors que la rentabilité se dégrade.
Les actionnaires peuvent diversifier leurs risques avec leurs investissements alors que la fortune
du dirigeant – cas des firmes managériales – est souvent investie intégralement dans l’entreprise
(stock options, plan d’intéressement, etc.). Par conséquent, leurs positions respectives vis-à-vis
des risques diffèrent.
31
Les dirigeants préfèrent investir dans des projets à court terme qui sont conditionnés par leur
durée de présence au sein de l’entreprise.
Compte tenu de ces divergences, il est apparu très tôt qu’un système de rémunération variable
pouvait faire converger les intérêts des uns et des autres, notamment lorsque la société est cotée.
Différents critères de performance assis sur des indicateurs peuvent être proposés :
- les indicateurs comptables ont très tôt révélé un risque de manipulation des comptes
(technique du window dressing) ;
- les indicateurs financiers comme les cours boursiers (indicateurs apparemment «
objectifs » avec les pratiques de stock-options) sont soumis aux risques conjoncturels
(géopolitique, macro-économie, etc.) si bien que les efforts des dirigeants ne
transparaissent pas toujours dans les trajectoires des prix des actions ;
- les indicateurs qualitatifs, comme ceux développés par les agences de rating social. Un
problème d’asymétrie d’information entre dirigeants et actionnaires peut être aisément
détectable. Par conséquent, l’absence de contrôle des actionnaires sur ce type
d’indicateurs a limité toute propagation.
Compte tenu de la difficulté du problème, les entreprises ont tendance à mixer ces différents
modes d’indexation, de manière à limiter toutes tentatives de manipulation. Mais au regard de
nombreuses études qui ont été menées jusqu’à présent, l’objectif d’aligner la richesse des
dirigeants sur celles des actionnaires n’a jamais été réellement confirmé dans les faits. Il
appartient au comité de rémunération de fixer les différentes modalités de rémunération des
dirigeants et des administrateurs.
Le comité de rémunération doit remplir son rôle en toute liberté, sans pression extérieure
(personnel, pouvoirs publics, médias, etc.) en restant le plus neutre possible. Il doit être
composé par des personnalités extérieures, compétentes et critiques, face au marché des
dirigeants d’entreprise.
Les systèmes de rémunération variable ont été très tôt privilégiés dans la mesure où ils
permettent a priori de réduire les problèmes d’asymétrie d’information et de lier les rétributions
aux performances de l’entreprise. Parmi les outils à disposition, l’attribution de stock options a
32
été largement pratiquée. Toutefois ce phénomène a tendance à s’inverser pour au moins deux
raisons :
- l’avènement des normes IFRS oblige désormais les entreprises à comptabiliser, en
charges du personnel, les plans de stock-options au moment où ils sont attribués, peu
importe que les options soient levées ou non dans le futur. Ce nouveau procédé
d’enregistrement comptable a modifié les pratiques des firmes en matière de
rémunération car cela pénalise les actionnaires immédiatement, sans prendre en compte
la performance de l’entreprise ;
- la perversité des plans de stock-options. En effet, une décorrélation peut souvent
s’observer entre l’attribution du plan, qui peut se faire à n’importe quel moment – même
en période d’effondrement des cours – et la performance du cours de l’action. Pour
éviter ce biais, il faut pouvoir souscrire les plans qu’à date prédéterminée, valoriser les
options que sur la base d’une moyenne calculée sur plusieurs mois de cours boursiers,
voire d’interdire la souscription en période de chute des cours.
Les rémunérations sont d’une part, inscrites de manière obligatoire dans les rapports annuels
des sociétés et, d’autre part, examinées scrupuleusement par l’ensemble des stakeholders,
dévoilant parfois des pratiques considérées comme anormales par les dirigeants.
En fait, la polémique sur les rémunérations concerne surtout les parachutes dorés (golden
parachute) qui visent à dédommager un dirigeant en cas de changement de contrôle d’une
société. Le versement de cette prime de départ, qui vient en complément des indemnités légales,
peut intervenir à la suite d’un licenciement, d’une restructuration, d’une fusion avec une autre
société ou même d’un départ programmé de l’intéressé. L’indemnisation peut prendre la forme
d’une somme forfaitaire (équivalente à un multiple du salaire annuel), d’une prime de non-
concurrence, ou être versée sous forme d’options d’achat d’actions (ou stock-options). Elle
n’est pas indexée à la performance de l’entreprise.
33
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Bertonèche M., et al., MBA Finance, Eyrolles, Editions d’organisation, Paris, 2010
Pfähler, W. et Wiese, H. (2000), Les stratégies des entreprises : une analyse par la théorie
des jeux, Leipzig.
Wouters Jérôme : « Les dividendes, la fiscalité et les comportements opportunistes » De
Boeck, 2003
34