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Tout commence au XIXe siècle dans les champs de coton du sud des États-Unis, où les esclaves
africains, dans des conditions de vie difficiles, inventent des chants de travail (work songs) et des
chants religieux (gospel et negro spiritual), imprégnés des rythmes et des mélodies de leur terre
d’origine, l’Afrique. De là naît le blues, qui se développe dans le Delta du Mississippi au début du
XXe siècle, et est largement diffusé à partir de 1920, avec l’arrivée massive dans les grandes villes
industrielles (New-York, Chicago) des Noirs du Sud en quête de travail. A Chicago émerge une
nouvelle forme de blues, au rythme dédoublé : le boogie-woogie.
Parallèlement, le ragtime apparaît, incarné au piano par Scott Joplin : c’est une musique syncopée
et rapide influencée par la musique classique européenne.
Mais c'est à la Nouvelle-Orléans que le jazz naît véritablement, avec les orchestres de brass band,
qui jouent des marches militaires revisitées par les Noirs américains et les créoles. Ces formations
comptèrent de grands solistes comme Sydney Bechet et surtout Louis Armstrong.
Les années 1930 sont considérées comme l'âge d'or du jazz, avec l’apparition du swing qui se
démarque par un orchestre de plus grande taille privilégiant les solistes au détriment de
l'improvisation collective. C'est l'ère des big bands de Duke Ellington, Count Basie, Glenn Miller,
avec un répertoire marqué par les compositions de George Gershwin et Cole Porter. Les grands
solistes de cette époque sont Coleman Hawkins, Roy Eldridge, Benny Carter, Art Tatum, et Lester
Young.
Au début des années 1940 naît le be-bop, en réaction au jazz classique. Tempos ultra rapides,
petites formations, virtuosité époustouflante, innovations harmoniques et rythmiques : la rupture,
brutale, est emmenée par Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk.
A partir des années 1950, de nombreuses évolutions, portant chacune une appellation (cool jazz,
West coast, hard bop…), tirent le jazz en tous sens, portant à leurs limites les structures
harmoniques et l’improvisation. Les instruments électriques font leur apparition, comme le Fender
Rhodes et les synthétiseurs. A la fin de la décennie, John Coltrane et Ornette Coleman font presque
disparaître la grille harmonique, la pulsation, et même le thème, au profit d’improvisations
collectives, où prédominent l’énergie et l’exploration de sons inédits. C'est la naissance du free
jazz ; les réactions des critiques sont féroces, et le public beaucoup moins nombreux à suivre cette
musique nouvelle.
Dès les années 1960 et surtout 1970, s'amorcent des mouvements de fusion entre le jazz et d'autres
courants musicaux, notamment la musique latine et le rock. Les grandes figures du jazz-rock sont
Miles Davis, Frank Zappa ou encore le groupe Weather Report. Au même moment, sous
l’impulsion du label ECM à Munich se diffuse un jazz plus « européen », aux sonorités plus
feutrées et subtiles, inspiré par la musique classique, la musique contemporaine et les musiques du
monde. Jan Garbarek, John Surman, Louis Sclavis, Kenny Wheeler en sont quelques représentants.
Le jazz est donc le fruit d’un long processus de métissage entre les cultures africaines et
européennes.
Genre emblématique de la culture américaine, il a marqué de son empreinte la comédie musicale,
la musique de film, et même la musique classique. Depuis les années 1970, il ne cesse d’explorer
de nouvelles voies, des plus populaires aux plus ardues, avec des pratiques de musiques
improvisées se rapprochant de la musique contemporaine.
Reposant dès l’origine sur l’échange et l’improvisation, le jazz a tous les atouts pour s’adapter dans
un monde en constant bouleversement. C’est ce qui en fait un genre toujours bien vivant
aujourd’hui, dépassant le public initié des « clubs » de jazz pour s’inviter dans toutes les musiques
populaires, de la chanson à la world music sud-américaine, indienne ou africaine.
Caractéristiques du jazz
- le swing, c’est-à-dire une division ternaire du temps qui lui donne son rythme entraînant
- l’accentuation des temps faibles (à l’inverse de la musique classique) et l’abondance des contretemps
et des syncopes
- une place importante accordée à l’improvisation, chez les solistes mais aussi tous les musiciens qui
jouent à partir d’une « grille » d’accords sur laquelle ils improvisent
- le goût de l’interaction en groupe
- l’utilisation d’une musique souvent modale
- l’emploi d’accords altérés (certaines notes sont augmentées ou diminuées) et de la note bleue
(abaissement expressif d’un demi-ton)
Le jazz vocal connaît une évolution indépendante de celle du jazz instrumental. L’influence de la
musique sacrée étant primordiale, le jazz vocal est depuis bien longtemps un vecteur de
communication et d'expression culturelle. Le chant évangéliste a ses grandes interprètes, comme
Mahalia Jackson et Sister Rosetta Tharpe, emblèmes de la musique religieuse, qui influencèrent
plus tard les chanteurs de soul music comme Ray Charles, Aretha Franklin ou James Brown.
Les deux grandes figures historiques du jazz vocal féminin sont Billie Holiday et Ella Fitzgerald. A
la fin des années 1930, la chanteuse Billie Holiday refuse les mélodies en vogue pour s’inspirer sur
le plan de la technique vocale du saxophoniste Lester Young. Ella Fitzgerald, en cherchant
également à imiter les instrumentistes dans leurs interprétations des thèmes et leurs improvisations,
élève le scat (technique de chant à base d’onomatopées) au rang d’art.
Les hommes se tournent vers le rôle d’entertainer ou de crooner, tels les célèbres chanteurs de
charme des années 1940 Nat King Cole et Frank Sinatra.
La base de leur répertoire est le « standard de jazz ». Il s’agit d’un air bien connu, issu souvent des
comédies musicales de Broadway. Popularisé par le cinéma, il fait l’objet de nombreuses reprises
par les plus grands chanteurs et dans les jam sessions (sessions d’improvisation). Par exemple : All
of Me, Autumn Leaves, Mack the Knife, Summertime, etc.
L’improvisation
Improviser, c’est inventer, créer en direct. L’improvisation existe dans tous les arts, y compris la
musique où elle est pratiquée tout d’abord en chantant, de manière instinctive ou construite. Dans
la musique instrumentale, dès l'époque baroque, le claveciniste ou organiste invente une partie
musicale à partir d’une unique ligne de basse écrite, aidé d’un simple codage chiffré donnant des
indications d’harmonie : c'est la basse continue, technique fondamentale de composition.
La pratique de l’improvisation tombe ensuite peu à peu en désuétude, jusqu’au XXe siècle où elle
retrouve ses lettres de noblesse grâce au jazz. Mais désormais, c’est à partir d’un thème mélodique
(et non d’une ligne de basse) que l’on improvise, soutenu et guidé par une grille d’accords. Le
thème est généralement exposé au début, puis soumis à des variations avant d’être réentendu à la
fin. Ainsi le musicien peut-il sortir de sa partition et de son strict rôle d’interprète. Dans
l’improvisation coïncident composition et exécution : les doigts jouent ce que l’esprit imagine.
Mais attention ! Même si le hasard rentre en jeu, l’improvisation se travaille ; il existe d’ailleurs des
classes d’improvisation dans certains conservatoires. Même si l’improvisation est une création de
l’instant, qui semble spontanée, imprévisible pour l’auditeur, elle ne peut se réaliser qu’avec un
solide bagage musical au service d’une imagination immédiate.
L’originalité du jazz est d’avoir bâti son existence sur cette forme de création instantanée et
spontanée. Celle-ci peut parcourir différents degrés de liberté, depuis la simple paraphrase d’un
thème jusqu’à l’extrême liberté créatrice. Ainsi, aucune improvisation ne pourra être identique à
une autre, ce qui donne au jazz son caractère unique et vivant, reflet de la personnalité de son
interprète.
Autour du jazz en cycle 2 et 3
http://ww2.ac-poitiers.fr/ia17-pedagogie/
Résumé :
Lou est un petit garçon noir qui vit dans une ville américaine durant les années 1920. Il
connait une enfance pauvre mais heureuse dans une famille passionnée par la musique. Très
tôt, il découvre le jazz et rêve d'être un grand pianiste. Une chance va s'offrir à lui, suite à un
règlement de compte au cours duquel un pianiste est blessé. Celui-ci est sauvé par Lou, et il le
fera travailler durement pour qu'il le remplace au grand concert.
Thèmes :
- l'Amérique des années 1920 : l'émigration des noirs du Vieux Sud rural vers les villes
industrialisées du Nord, la musique noire américaine (blues, jazz, gospel), la pauvreté et la
ségrégation raciale, la prohibition et le gangstérisme
- la vocation musicale précoce d'un enfant
- Situer sur une carte les lieux en lien avec l’histoire du jazz
Traduction
Fruit étrange
Scat : technique vocale propre au jazz consistant à improviser, en substituant aux paroles des
onomatopées imitant le son des instruments et choisies pour leur valeur phonétique ou
rythmique.
Walking bass ou basse « ambulante » : ligne de basse réalisée par le piano ou par la
contrebasse (en pizzicato) constituée d’une ligne mélodique avec une note par temps.
Be-bop : style de jazz apparu à New York dans les années 1940 se caractérisant par une très
grande liberté dans l'improvisation.
Extrait : It Don't Mean a Thing (If It Ain't Got That Swing), composé en 1931 par le pianiste
Duke Ellington (paroles de Irving Mills)
http://www.youtube.com/watch?v=iVu1i0gjXmo
Le titre : cette phrase traduit l'essence même du jazz qui n'a pas de sens s'il est dénué de
swing.
L'interprète : Ella Fitzgerald (1917-1996) est une chanteuse de jazz américaine, surnommée
The First Lady of Song. Aussi à l'aise dans le grave que dans l'aigu (tessiture de trois octaves),
elle est célèbre pour la pureté de sa voix et sa capacité d'improvisation, particulièrement en
scat.
Pistes d'écoute : la soliste Ella Fitzgerald est accompagnée par un quintette de jazz. Les
élèves pourront identifier les instruments à l’écoute : trompette, contrebasse, piano, batterie et
guitare. L’extrait sera aussi l’occasion de faire découvrir aux élèves le passage improvisé en
scat à partir de 0’43 et de distinguer ainsi mots anglais et onomatopées.
Extrait : La boîte de jazz est un hommage aux musiciens de jazz, à la fois par l'écriture
musicale qui utilise des procédés caractéristiques (dialogue soliste/choeur, walking bass, riffs
de cuivres, improvisation, scat) et par les jeux de mots sur les noms de jazzman célèbres.
La boîte de jazz
CD
DVD
Sites
http://ww2.ac-poitiers.fr/ia17-pedagogie/spip.php?article960
Des fiches sur l’histoire du jazz et ses grands noms
http://www.jazz-styles.com/
Pour écouter des extraits musicaux classés par styles