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IDENTITES REMARQUABLES

Un certain nombre d’identités sont remarquables et doivent être sues par cœur (tout au
moins celles qui sont encadrées), parce qu’on les utilise constamment dans les calculs.
En fait, ces identités ne sont que des applications des opérations que nous venons
d’étudier et s’établissent aisément.
On notera cependant, pour bien comprendre la nécessité absolue d’apprendre par cœur
ces identités, que s’il est facile de développer par exemple (A − B) (A + B) et
(A − B) (A2 + AB + B2) ce qui donne A2 − B2 et A3 − B3, l’opération inverse est
beaucoup plus difficile. Lorsqu’on n’a pas acquis la connaissance parfaite d’une
identité comme : (A − B) (A2 + AB + B2) = A3 − B3, on est incapable , lorsqu’on
rencontre l’expression A3 − B3, de la mettre sous la forme d’un produit et, ce qui est
plus grave encore, l’idée qu’on peut transformer A3 − B3 ne vous effleure même pas.
Dans toutes les identités qui suivent, les lettres A, B, C, D….. représente en principe
des monômes, mais elles peuvent tout aussi bien représenter des nombres algébriques
ou des expressions algébriques quelconques.

Carré d’un binôme.


On a :
(A + B)2 = (A + B) (A + B) = A . A + A . B + B . A + B . B, ou A2 + B2 2AB

(A + B)2 = A2 + 2AB + B2
Ce qui s’énonce :
Le carré de la somme de deux monômes est égal à la somme de leur carré et de
leur double produit.
Un binôme peut aussi se présenter sous la forme A − B, ce qui se ramène au cas
précédent en appelant B’ le binôme −B. On peut donc écrire :
(A − B)2 = (A + B’)2 = A2 + 2AB’ + B’2 = A2 + 2A(−B) + (−B)2 = A2 + B2 − 2AB

(A − B)2 = A2 − 2AB + B2
et énoncer :
Le carré de la différence de deux monômes est égal à la somme de leur de leur
carré moins leur double produit.

Carré d’un trinôme.


Pour développer (A + B + C)2, posons provisoirement B + C = S. On aura
successivement :
(A + B + C)2 = (A + S)2 = A2 + 2AS + S2
= A2 + 2A(B + C) + (B + C)2
= A2 + 2AB + 2AC + B2 + 2BC + C2

(A + B + C)2 = A2 + B2 + C2 + 2AB + 2AC + 2BC

Carré d’un polynôme.


En posant B + C + D = S et en utilisant le résultat précédent on développe de même
(A + B + C + D)2, on obtient :
(A + B + C + D)2 = A2 + B2 + C2 + D2 + 2AB + 2AC + 2AD + 2BC + 2BD + 2CD.
Cube d’un binôme.
On a successivement :
(A + B)3 = (A + B) (A + B) (A + B) = (A + B)2 (A + B)
= (A2 + 2AB + B2) (A + B)
= A2 . A + 2ABA + B2 . A + A2 . B + 2ABB + B2 . B
= A3 2A2B + AB2 + A2B + 2AB2 + B3

(A + B)3 = A3 + 3A2B + 3AB2 + B3

Si nous groupons les termes 3A2B + 3AB2 dont la somme peut s’écrire 3AB(A + B),
l’identité ci-dessus peut se mettre sous une autre forme très utilisée
(A + B)3 = A3 + B3 + 3AB(A + B).
En utilisant comme pour (A − B)2 le monôme B’ = −B, ou en remplaçant B par −B
dans l’identité, on obtient :
(A − B)3 = (A + B’)3 ou [A + (−B)]3
= A3 + 3A2 (−B) + 3A(−B)2 + (−B)3,

(A − B)3 = A3 − 3A2B + 3AB2 − B3

Si l’on groupe − 3A2B + 3AB2 = − 3AB(A − B) cette identité peut aussi s’écrire :
(A − B)3 = A3 − B3 − 3AB(A − B).

Cube d’un trinôme.


On écrira comme pour le carré d’un trinôme :
(A + B + C)3 = (A + S)3 = A3 + 3A2S + 3AS2 + S3,
avec :
S = B + C, S2 = (B + C)2 = B2 + 2BC + C2,
S3 = (B + C)3 = B3 + 3B2C + 3BC2 + C3,
Soit :
(A + B + C)3 = A3 + 3A2(B + C) + 3A(B2 + 2BC + C2) + (B3 + 3B2C + 3BC2 +
C3 )
= A3 + 3A2B + 3A2C + 3AB2 + 6ABC + 3AC2 + B3 + 3B2C + 3BC2 + C3
= A3 + B3 + C3 + 3A2B + 3A2C + 3 B2A + 3B2C + 3C2A + 3C2B + 6ABC.

Cube d’un polynôme.


On démontre que l’on peut généraliser à une somme quelconque de monômes
A + B + C + D + E + …….N le développement de (A + B + C)3 :
(ΣA)3 = ΣA3 + 3 ΣA2B + 6ΣABC.

Produit d’une somme par une différence et transformation en produit d’une différence
de carrés.
On peut écrire :
(A + B) (A − B) = A . A + B . A − A . B − B . B,

(A + B) (A − B) = A2 − B2

et énoncer :
Le produit de la somme de deux monômes par leur différence est égal à la
différence des carrés des deux monômes.
Transformation en produit d’une différence de cube.
Développons le produit :
(A − B) (A2 + AB +B2) = AA2 + AAB + AB2 − BA2 − BAB − BB2
= A3 + A2B + AB2 − A2B − AB2 − B3
On obtient :

(A − B) (A2 + AB + B2) = A3 − B3

ce qui permet principalement de transformer une différence de cubes A3 − B3 en


produit.

Transformation en produit d’une somme de cubes.


En posant B = − B’ et en utilisant l’identité précédente on peut écrire :
A3 + B3 = A3 + (− B’)3 = A3 − B’3 = (A − B’) (A2 + AB’ + B’2).
Puis, remplaçant B’ par −B, on obtient :

A3 + B3 = (A + B) (A2 − AB + B2)

Transformation en produit d’une différence de puissances nièmes : An − Bn.


Le lecteur vérifiera sans difficulté l’identité :
(A − B) (An−1 + An−2 B + An−3 B2 + …..ABn−2 + Bn−1) = An − Bn,
qui s’écrit en particulier :
pour n = 4 :
(A − B) (A3 + A2B + AB2 + B3) = A4 − B4.
Pour n = 5 :
(A − B) (A4 + A3B + A2B2 + AB3 + B4) = A5 − B5.

Transformation en produit d’une somme de puissances nièmes An + Bn.


On peut décomposer An + Bn en produit, mais uniquement pour n impair.
On obtient alors :
(A + B) (An−1 − An−2 B + An−3 B2 − ABn−4 + B3 + ……) = An + Bn,
et qui s’écrit pour n = 5 :
(A + B) (A4 − A3 B + A2B2 − AB3 + B4) = A5 + B5.

Remarque importante.
Toutes ces identités se présentent sous des formes très diverses puisque A et B
symbolisent des expressions algébriques quelconques. On utilise ces identités souvent
pour A = x et B = 1 (ou B = a), ce qui donne :
(x + 1)2 = x2 + 2x + 1, (x − a)2 = x2 − 2ax + a2,
(x + a)3 = x3 + 3ax2 + 3a2x + a3, (x − 1)3 = x3 − 3x2 + 3x − 1,
2
x − 1 = (x − 1) (x + 1), x3 − 1 = (x − 1) (x2 + x + 1),
x3 + a3 = (x + a) (x2 − x + 1), x4 − 1 = (x − 1) (x3 + x2 + x +1),
x5 − a5 = (x − a) (x4 + ax3 + a2x2 + a3x + a4)…etc….,
x n − 1 = (x − 1) (xn−1 + xn−2 + ….x3 + x2 + x + 1).

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