III
Cet ouvrage fait par tie de
Le second oeuvre et l'équipement du bâtiment
(Réf. Internet ti252)
composé de :
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
IV
Cet ouvrage fait par tie de
Le second oeuvre et l'équipement du bâtiment
(Réf. Internet ti252)
Jean-Pierre MUZEAU
Professeur des universités, ancien responsable du département Génie Civil de
Polytech' Clermont-Ferrand
Frédéric RAGUENEAU
Directeur du Laboratoire de Mécanique et Technologie de l'ENS Cachan
Georges ZISSIS
Professeur des universités, spécialiste de l'éclairage
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VI
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)
SOMMAIRE
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VII
Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Filièles de traitements C3843 93
Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Traitement des eaux C3841 101
domestiques-Dispositifs et bonnes pratiques
Gestion des matières de vidange C3845 103
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)
Q
1– Les revêtements de sol Réf. Internet page
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
Y
Q
QP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXT
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 684 − 1
QQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXT
Q
et des divers critères liés au type d’industrie et d’une très bonne connaissance
du comportement dans le temps des types de sols existants. Un tableau, en fin
d’article, donne une orientation générale quant aux performances des diffé-
rents types de sol. Pour plus de précision, on se reportera au texte.
Cet article est la réédition actualisée de l’article écrit précédemment par Jacqueline
BAUERHOFER.
1.1.1 Contraintes d’ordre mécanique ■ Planéité : la planéité est une qualité exigée par les textes régle-
mentaires en ce qui concerne la sécurité des travailleurs, mais
■ Résistance au roulage aucune valeur n’est précisée. On peut considérer que la tolérance de
5 à 7 mm sous la règle de 2 m est une valeur acceptable pour la
Critère de base que l’on trouve pratiquement pour tous les types majorité des sols industriels. Dans certains cas, tels que le stockage
d’industries. Pour déterminer le trafic (léger ou lourd, faible, et le gerbage en grande hauteur, une tolérance de 2 à 3 mm peut
moyen ou intense), différents facteurs doivent être précisés : s’avérer nécessaire ; elle doit alors être nettement précisée dans le
masse, charge et vitesse des engins, nature du bandage, intensité cahier des charges.
du trafic.
■ Surface lisse ou antidérapante : un sol doit être suffisamment
lisse pour faciliter le roulage des engins et l’entretien du sol. Il doit
■ Résistance à l’abrasion et à la rayure
être non glissant pour les ouvriers, voire antidérapant dans cer-
Ripage de pièces métalliques sur le sol, décapage du sol par des taines industries (industries alimentaires, par exemple), pour les
objets contondants, copeaux métalliques ou de verre, etc. revêtements de sols sportifs.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 684 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
QR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXT
1.1.6 Contraintes de confort dement, sous l’action du trafic, les inconvénients apparaissent :
formation de poussières, nids-de-poule, épaufrures, ce qui entraîne
■ Propreté : antipoussière, facilité d’entretien. Les exigences à un entretien plus fréquent, une immobilisation partielle ou totale
satisfaire dans ce domaine seront plus ou moins sévères selon le du local pour réparation.
type d’industries concernées (par exemple, salle blanche, industrie
pharmaceutique, industrie électronique, industrie alimentaire, fila- Pour obtenir un sol à base de liants hydrauliques résistant, on
tures, etc.). doit agir à la fois sur la qualité du béton support, sur les consti-
tuants de la couche d’usure ou du revêtement, sur la cure du béton
■ Couleur : aspect décoratif et parfois fonctionnel.
Q
et sur la qualité de la mise en œuvre.
■ Chaleur : en fonction du type d’activités, du personnel, et des pro- Les sols industriels à base de ciment se partagent en deux
duits stockés ou fabriqués. On peut satisfaire à cette contrainte avec, familles principales :
par exemple, des sols chauffants ou des sols isolants thermiques. — le dallage en béton avec une surface traitée antiusure, tous
■ Bruit : réduire le plus possible, à l’aide du revêtement de sol, les deux coulés in situ ;
bruits dus à la circulation. — les éléments préfabriqués en usine qui se posent ou non sur
une dalle en béton selon le type de produit.
Le béton support des sols industriels à base de liants hydrau-
1.2 Contraintes de réalisation liques doit répondre aux exigences de la norme XP P 18-305 [10]
qui définit le type de béton à utiliser en fonction de la classe
Les impératifs de délais de réalisation, qui sont parfois détermi- d’environnement.
nants, peuvent limiter le choix parmi les revêtements répondant
aux qualités souhaitées, voire imposer un certain type de sol. À cet
effet, on distingue :
2.1 Produits
— les travaux neufs ;
— les travaux de réfection où, généralement, les exigences en N’utiliser en couche d’usure que des produits prémélangés.
matière de délais de réalisation, donc d’indisponibilité pour le
client final, priment toute autre considération.
Rappelons que le délai de réalisation comprend la préparation 2.1.1 Granulats durs
du support, le temps de pose et le délai nécessaire avant la mise
en service. Ils comprennent : les granulats naturels durs, les granulats
métalliques et les abrasifs.
L’épaisseur disponible est également à prendre en compte, en
particulier dans le cas de réfection.
2.1.1.1 Granulats naturels
En extérieur, les conditions climatiques déterminent la période et
même le moment des travaux. Certains types de revêtements ne Ils proviennent de roches dures à haute teneur en silice telles
doivent pas être exécutés en extérieur. En intérieur, seul le pro- que quartz, basalte, porphyre, granit, silex. Ils sont concassés,
blème de température peut intervenir. dépoussiérés, lavés et calibrés pour obtenir une granulométrie
adaptée au mode d’utilisation. Leur dureté est voisine de 7 (échelle
de Mohs) et leur masse volumique apparente est de 1,4 à 1,6 t/m3.
1.3 Contraintes économiques Ils conviennent pour des sols soumis à un trafic moyen d’engins
munis de roues à bandages pneumatiques.
Les différents paramètres à prendre en considération sont : L’échelle de Mohs est matériellement définie par dix matériaux
— l’investissement, qui se traduit par le prix au mètre carré ; de dureté caractéristique, cotée de 1 à 10 dans les limites :
— les frais d’exploitation : coûts de nettoyage et d’entretien — talc : 1 ;
courant ; — diamant : 10.
— la garantie dans le temps offerte par les constructeurs ou les
compagnies d’assurances. Pour plus de détails, on se reportera à l’article Essais mécani-
ques des métaux. Essais de dureté dans le traité Matériaux métal-
L’ensemble de ces trois critères doit être en permanence intégré liques.
par le décideur. Se limiter au seul critère prix unitaire est une
erreur souvent commise, mais dont les conséquences peuvent être
2.1.1.2 Granulats métalliques
très graves aussi bien sur les plans du coût global et de la renta-
bilité que sur le fonctionnement du bâtiment. Ils sont constitués de paillettes de fer doux, de fonte, de grenaille
d’acier, qui doivent être spécialement traitées pour qu’elles aient
une bonne affinité avec l’eau et le ciment, puis être broyées,
1.4 Conclusion dépoussiérées et calibrées.
Les paillettes sont anguleuses, légèrement lamellées. Leur classe
De l’étude précédente, on déduit les qualités exigibles pour le sol granulaire est comprise entre 0,5 et 5 mm. Elles se déforment sous
industriel, en tenant compte du fait qu’un sol ne peut posséder tou- le choc, mais ne se brisent pas : elles sont ductiles.
tes les qualités, qu’il faut en privilégier certaines et les classer par L’expérience montre que ces granulats donnent satisfaction dans
ordre d’importance. le cas de trafic lourd et intense, pour des engins munis de roues à
bandages métalliques et dans des zones soumises aux chocs. Leur
emploi est déconseillé en présence d’humidité permanente ou en
2. Sols à base de ciment extérieur.
2.1.1.3 Abrasifs
Les sols à base de ciment occupent une place importante parmi
les sols industriels. Leur nature est diverse. Ce sont des petits grains très durs de
Le dallage en béton classique, dont la qualité des granulats n’a 2 à 4 mm. Les abrasifs sont utilisés dans le cas de trafic intense et
pas été particulièrement choisie en vue de leur résistance à l’abra- lourd. Ils sont souvent mélangés avec des granulats naturels.
sion, ne présente pas une résistance à l’usure suffisante. Très rapi- Les principaux abrasifs utilisés pour les sols sont les suivants.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 684 − 3
QS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXT
■ Carbure de silicium (SiC) : plus connu sous le nom de carborun- Ces émulsions confèrent au mortier :
dum, c’est un abrasif synthétique, incolore quand il est pur ; sa cou- — une meilleure plasticité, tout en permettant une réduction
leur varie du vert émeraude au noir lorsqu’il contient du fer. Sa d’eau de gâchage ;
dureté est de 9,5 (échelle de Mohs), sa masse volumique apparente — une adhérence supérieure au support ;
est d’environ 3,2 t/m3. — une augmentation des résistances mécaniques à la traction et
à l’allongement à la rupture ;
■ Corindon (Al2O3) : tous les abrasifs à base d’alumine naturelle ou
— une diminution de la fissuration ;
synthétique font partie de la famille des corindons.
— une amélioration de la dureté de surface, d’où une réduction
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 684 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
QT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXV
À l’exception des revêtements de sol coulés à base de résine, qui sont réa-
lisés in situ et font l’objet du dossier « Revêtements de sol industriels »
[C 3 684], un revêtement de sol (RdS) est un produit manufacturé rapporté sur
un ouvrage fini afin de lui conférer des qualités bien précises. Ces qualités
peuvent être d’ordre esthétique ou concerner d’autres aspects comme la sécu-
rité, l’isolation acoustique, le confort, la facilité d’entretien, etc.
Notre exposé se limite aux seuls revêtements de sol souples mis en œuvre
sur les marchés du bâtiment. La consommation française de revêtements de
sol – tous produits confondus (carrelage, sols souples, parquets, RdS stratifiés
et résines) – s’élevait à 250 millions de m2 en 2007.
p。イオエゥッョ@Z@。ッエ@RPPX
QU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXV
Q
souples trouvent leurs origines dans la seconde moitié du d’un double dossier en polypropylène ou en jute qui va assurer une
dix-neuvième siècle. C’est à cette époque en effet qu’appa- bonne stabilité dimensionnelle au revêtement. Ce double dossier
raissent les premières moquettes (produites en petite largeur peut être remplacé par une enduction de mousse de latex qui, après
sur les mêmes métiers à tisser que les tapis dimensionnés) vulcanisation dans un four, confère au produit des qualités de
qui ne sont pas encore des produits du bâtiment mais parti- confort et d’isolation acoustique. On trouve enfin, plus rarement,
cipent à la décoration et complètent la palette des revê- des enductions à base de PVC (polychlorure de vinyle) ou de
tements de sol possibles, parquets, carrelages, marbres, etc. mousse polyuréthanne. On voit également apparaître – écologie
Le linoléum, en revanche, inventé en 1863 par le britanni- oblige – de nouveaux revêtements dont les dossiers sont réalisés à
que Frédéric WALTON, a des applications beaucoup plus partir de déchets textiles. Ces dossiers constituent une alternative
adaptées aux contraintes du bâtiment. Mais le marché qu’il aux dossiers mousse dont le recyclage pose des difficultés.
représente est encore embryonnaire et ne se développera que S’il s’agit d’une dalle, le produit issu du tuftage fait l’objet d’une
dans la première moitié du vingtième siècle... finition bien particulière. Afin de garantir une bonne stabilité dimen-
C’est aussi dans le courant de la première moitié de ce sionnelle – caractéristique indispensable pour des dalles plombantes
siècle qu’apparaissent les revêtements en caoutchouc. amovibles (DPA) – le fabricant peut choisir d’appliquer un mat de
verre au dossier de la moquette avant ou au moment même de la
La maturité industrielle des revêtements de sol souples et la fabrication de l’envers de la dalle. Cet envers peut être réalisé indiffé-
systématisation de leur prescription n’interviendront véri- remment en PVC ou en bitume, la finition étant assurée dans cette
tablement que dans l’immédiat après-guerre, avec l’invention dernière hypothèse, par un voile textile non tissé. Le revêtement est
de trois procédés bien particuliers de fabrication : le tuft et ensuite découpé soigneusement et conditionné. De l’épaisseur de la
l’aiguilleté pour ce qui concerne les revêtements de sol dalle, de son poids, de sa taille et de sa stabilité dimensionnelle
textiles et le Balatum qui annonce l’arrivée des revêtements dépend son mode de pose. Seules les dalles répondant à des critères
de sol plastiques. de performance très stricts, garantis par une certification NF-UPEC,
peuvent faire l’objet d’une pose plombante dans les règles de l’art,
Les revêtements de sol souples se présentent de façon très les autres devant se contenter d’une pose collée (cf. § 4.5).
diverses. Les métiers sont en principe conçus au départ pour fabriquer
des articles dans une version bien définie. Seuls la hauteur et le
serrage peuvent être réglés. On distingue :
1.1 Revêtements de sol textiles – les velours dans lesquels les fils constituant la couche d’usage
sont tous coupés à la même hauteur. Puis le revêtement passe sur
En 2007, la consommation française de revêtements de sol texti- une tondeuse pour égaliser les brins de surface ;
les (moquettes et dalles tuftées, moquettes, dalles et tapis tissés, – les bouclés uniformes dans lesquels les fils de velours
moquettes et dalles aiguilletées) aura représenté près de 56 mil- constituant les boucles se situent tous à la même hauteur ;
lions de m2. – les structurés avec le même principe que la version pré-
cédente, mais ici, l’alimentation des fils est contrôlée individuel-
lement par un système à dessin géré par ordinateur permettant
1.1.1 Moquettes et dalles tuftées ainsi d’obtenir des boucles hautes et des boucles basses ;
Elles constituent aujourd’hui le gros de la consommation du – les bouclés-rasés (tip-sheared ) avec le même principe que pour
marché français en matière de revêtements de sol souples. la version précédente, mais les moquettes ainsi fabriquées passent
ensuite sur une tondeuse qui rase les boucles hautes, permettant
ainsi d’obtenir des zones bouclées en partie basse et d’autres
Le principe du tuftage consiste à insérer dans un support coupées en partie haute qui réalisent des effets de dessins ;
préalablement fabriqué (toile tissée ou voile non tissé en poly- – les bouclés coupés (cut-loop ) : ce procédé consiste à effectuer
propylène ou en polyester) des fils de velours au moyen l’opération de coupe des boucles hautes, non pas a posteriori sur
d’aiguilles alignées sur une barre métallique disposée sur toute une tondeuse mais simultanément au moment de la fabrication du
la largeur du métier. revêtement.
QV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXV
Les revêtements aiguilletés sont généralement constitués par : filaments continus provenant directement des producteurs de
– une couche de surface – ou couche d’usure – composée de fibres. Ces fils filés sont ensuite teints en écheveaux avant d’être
fibres de polyamide ou de polypropylène (ou de mélanges de ces rembobinés pour être disposés sur métiers.
fibres) ; Les techniques de la teinture en pièce et de l’impression ne sont
– un support en fibres de verre ou en polyester ; pas applicables aux moquettes tissées.
– une couche d’envers, constituée de fibres moins nobles, À l’instar des revêtements tuftés ou aiguilletés, les moquettes
assurant un certain confort ou encore d’une sous-couche en tissées peuvent également faire l’objet d’une finition en dalles.
mousse de latex ou PVC.
Après l’opération d’aiguilletage proprement dite, les fibres
constituant le revêtement sont fixées au moyen d’un traitement à 1.1.4 Moquettes et dalles nappées Q
base de résines synthétiques par immersion complète (plein bain) Il s’agit d’un revêtement de sol « bouclé » ou « coupé » dont la
ou par enduction d’envers. couche d’usure est constituée d’une nappe plissée de fils ou de
À noter que les opérations de teinture des fibres se font en fibres écrus ou teints. La base du velours ainsi formé est fixée par
amont de l’aiguilletage, tandis que l’impression éventuelle est réa- collage au moyen d’une couche de PVC au dossier formant le
lisée après (cf. § 1.1.7). support.
Comme les moquettes tuftées et selon une méthodologie Deux techniques sont utilisées pour obtenir des moquettes
comparable, les revêtements aiguilletés peuvent faire l’objet de nappées.
finitions spécifiques en dalles.
■ Velours « bouclés »
Le voile de carde (ou nappe de fils) est plissé mécaniquement au
1.1.3 Moquettes et dalles tissées
moyen de lamelles et disposé sur un gros tambour. On applique
De conception très ancienne – le tissage d’une moquette ensuite sur la partie extérieure de la nappe une couche de PVC,
contemporaine doit tout aux procédés traditionnels que Jacquard ainsi qu’un support, généralement synthétique, destiné à donner
n’a fait qu’améliorer et compléter – les revêtements textiles tissés une bonne stabilité au revêtement. Une variante de ce procédé
proposent des solutions tout à fait d’actualité. Ainsi, les métiers consiste à faire passer la nappe de fibres ou de fils entre deux
ont évolué et se sont modernisés, passant de machines méca- cylindres cannelés. La couche d’usure ainsi constituée est déposée
niques lentes à des métiers automatisés très rapides et évoluant sur un support recouvert d’un adhésif qui fixe la base des boucles.
des systèmes Jacquard à cartes perforées à des métiers à dessins
■ Velours « coupé »
pilotés par ordinateur.
Ici, le principe diffère dans sa conception, puisque l’on réalise un
revêtement double-pièce, que l’on refend dans le sens de
Les moquettes tissées sont constituées, outre le velours, de l’épaisseur, en fin de cycle de fabrication. La nappe de fils est
fils de chaîne et de trame en jute ou en polypropylène ainsi que plissée mécaniquement au moyen de lames qui agissent alternati-
de fils de liage en coton. Le principe du tissage repose sur la vement et viennent coller chaque rangée sur un support recouvert
fabrication simultanée de la couche d’usure et du canevas. d’un adhésif à base de PVC qui bloque la base des fils.
Les revêtements nappés peuvent également être proposés en
dalles.
On distingue trois techniques différentes dans ce domaine :
– les métiers à verges, dits métiers « Wilton » ;
– les métiers « double pièce » ; 1.1.5 Revêtements floqués
– les métiers « Axminster ».
Le principe, inventé par un ingénieur chimiste, Jean Coutant,
Il serait fastidieux de rentrer dans le détail de chaque technique. trouve son application dans les revêtements de sol à partir de 1960,
Précisons toutefois que le tissé « Wilton » présente l’avantage d’un dans le cadre de la société BESNIER FLOTEX.
serrage important qui contribue à sa tenue dans le temps. Lorsqu’il
s’agit d’une moquette à dessins, il offre en outre un niveau de
confort plus poussé que les autres techniques de tissage, du fait Il repose sur l’emploi de fibres polyamides préalablement
du boyau dans lequel se trouvent les fils de couleurs qui ne sont découpées à une longueur constante. Ces morceaux de fibres,
pas utilisés visuellement sur le velours. Le boyau offre une appelés « flocs », sont passés dans un champ magnétique afin
résilience complémentaire, participant au confort. Le tissage de les orienter. Ils sont ensuite projetés sur un support enduit
« Wilton » permet en outre de jouer sur la structure du velours en d’un adhésif à base de PVC, lui-même équipé d’une
combinant zones coupées et zones bouclées. Il présente en sous-couche en mousse de PVC expansé.
revanche un choix de coloris limité (5 à 6 grils) quoique suffisant
pour réaliser une moquette aux dessins d’un niveau de complexité
avancé. Les dessins et couleurs sont appliqués après la fabrication
proprement dite, sur un produit écru.
Le tissage « Axminster », beaucoup utilisé en hôtellerie, présente
l’avantage d’offrir un nombre de coloris plus élevé et une Ces revêtements, d’une grande résistance, sont totalement
consommation moindre de fil de velours si on la compare à celle imputrescibles et imperméables. Ils sont proposés en dalles comme
d’un tissé « Wilton » Jacquard. Certains Axminster (Spool en lés.
Axminster ) permettent même de réaliser des dessins dont la palette
de coloris est pratiquement illimitée. Le tissage « Axminster » offre
un serrage en revanche moins important que la technique du
1.1.6 Autres modes de construction
« Wilton » et sa tenue dans le temps, quoique très acceptable, n’est
pas aussi parfaite que celle du tissé « Wilton ». À noter enfin que 1.1.6.1 Moquettes Rachel
cette technique de tissage n’est pas idéale pour la réalisation de Contrairement aux fabrications tissées, les moquettes tricotées,
moquettes à velours uni. dites Rachel, bouclées ou à velours « coupé » comportent uni-
En matière de tissage, les fils de velours utilisés sont géné- quement des fils de chaîne. Elles sont constituées essentiellement :
ralement filés, le plus souvent en écru, selon le système cardé ou – d’une partie « couche d’usure » en laine ou en fibres
semi-peigné. Mais ils peuvent également être constitués de synthétiques ;
QW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXV
– d’une partie « dossier », composée de deux éléments : Chaque fibre ayant ses qualités et ses défauts, c’est leur juste
– la maille, appelée également chaînette, qui donne au revê- sélection – ou les proportions dans la composition, lorsqu’il s’agit
tement une certaine stabilité longitudinale, de mélanges de fibres – qui va donner au revêtement ses
caractéristiques : résilience, tenue à l’abrasion, luminosité des
– la trame (à cause de son positionnement avec effet zigzag
coloris, prix, etc.
sur l’envers) qui donne également une certaine stabilité
transversale ; elle est habituellement en jute ou en polyester. Aujourd’hui, la fibre polyamide est la principale utilisée dans la
fabrication des revêtements de sol textiles. On l’utilise dans la
La moquette ainsi fabriquée fait ensuite l’objet d’une enduction
Q
production de filés de fibres (assemblage de fibres discontinues
puis d’une finition dans différentes versions de dossiers
constituant un fil) et sous forme de filaments continus (assem-
(sous-couche mousse de latex, ou double dossier textile) dans les
blage de filaments continus constituant un faisceau BCF).
mêmes conditions qu’un revêtement tufté.
Si l’on réalise un article uni, la consommation de fil, nécessaire
au velours est relativement importante, compte tenu d’un embu- BCF Bulked Continuous Filaments : filaments continus frisés
vage conséquent sur l’envers. En revanche, pour les qualités à ou texturés afin de donner du gonflant au fil.
dessin, la consommation est inférieure à celle d’un article équiva-
lent tufté ou tissé.
Le polypropylène fait aussi partie des fibres couramment uti-
L’embuvage est la consommation de fil qui se trouve dans lisées. Il s’agit d’une fibre synthétique en filés de fibres ou en
le dossier et ne participe pas au « velours utile » du revêtement. filaments continus, fréquemment utilisée pour la fabrication de
moquettes, mais aussi de carpettes. Entre autres avantages, elle est
d’un coût réduit. Elle présente en revanche une tendance plus
marquée à l’écrasement que la fibre polyamide. En général, les
1.1.6.2 Hand-tuft ou tufté main fabricants compensent cette faiblesse en augmentant la quantité de
fibre dévolue à la couche d’usure ou en l’utilisant en mélange.
La technique du hand-tuft n’est pas à proprement parler une
technique qui caractérise un revêtement destiné au bâtiment. Les D’autres fibres sont également utilisées, mais dans une moindre
moquettes réalisées grâce à ce procédé – qui sont souvent, en fait mesure :
de moquettes, des tapis dimensionnés – ont des applications plus – le coton, fibre naturelle végétale, est utilisé pour la fabrication
décoratives qu’autre chose. Nous l’évoquons toutefois pour des tapis de bains et de certaines qualités sur des marchés bien
mémoire. particuliers (par exemple, les moquettes à velours shag, aux
Pays-Bas et en Grande-Bretagne) ;
– la fibranne est une fibre artificielle discontinue dont l’aspect est
Techniquement, le procédé est assez simple : alors que pour
comparable au coton ; elle est utilisée dans la fabrication des tapis
une moquette tuftée traditionnelle, une barre équipée
de bain ;
d’aiguilles implante une rangée de touffes sur un support, le
hand-tuft, grâce à un « pistolet » à tufter manœuvré à la main, – l’acrylique, fibre synthétique en filés de fibres, peut être
implante chaque touffe individuellement. associée au polyamide pour la fabrication de moquettes à usage
domestique ; elle offre un aspect proche de la laine ;
– le polyester, fibre synthétique en filés de fibres, est utilisé pur
Ce procédé présente plusieurs avantages parmi lesquels nous ou en mélange dans la fabrication de qualités à usage domestique
retiendrons la possibilité de réaliser des dessins sans aucune ou dans la fabrication de tapis de bain.
contrainte, de même que la possibilité de travailler sans limite de Dans tous les cas, ces matières premières ont comme objectif
dimension : n’importe quel local peut ainsi être équipé sans final de se rapprocher le plus possible de l’aspect naturel de la
raccord visible dans la moquette. laine.
1.1.6.3 Pass-machine La laine, en effet, est la première fibre qui ait été utilisée dans la
fabrication de revêtements de sols textiles. Même si elle reste
pratiquée dans le bâtiment – sur le marché hôtelier en particulier –
ses caractéristiques de prix et son comportement à l’usure ont
La technique a les mêmes limites que le hand-tuft. Elle est
limité son développement. Elle constitue toutefois une référence,
toutefois – en principe – moins onéreuse, puisque le tuftage est
au moins au plan esthétique.
plus rapidement réalisé : on travaille ici sur un métier en petite
largeur – tout de même plus rapide qu’un pistolet à tufter – par Pour approcher le mieux possible cette référence et développer
passes successives sur un support dont la dimension est des caractéristiques complémentaires que la laine ne pourrait
adaptée au chantier à réaliser. offrir, les producteurs de fibres proposent un vaste éventail de pro-
duits qui présentent des grosseurs, longueurs, brillances, frisures
et affinités tinctoriales différentes, permettant d’obtenir des per-
Cette technique permet en outre de réaliser des incrustations de formances bien spécifiques (aspect, résistance, confort, douceur,
dessins et – comme pour le hand-tuft – de ciseler le velours du antisalissure, antistaticité, etc.).
revêtement dans sa masse pour lui donner de l’effet.
Les procédés de coloration sont nombreux.
Ces applications restent toutefois très marginales dans le milieu
du bâtiment. À l’origine, seule la teinture sur fil – en écheveaux – était utilisée
pour reproduire les coloris. Cette technique est encore largement
employée compte tenu de la très grande flexibilité qu’elle autorise
1.1.7 Fibres utilisées et procédés de coloration (il est possible de teindre de 5 kg à plusieurs tonnes par opéra-
tion). Elle est idéale pour teindre les fils de laine utilisés en tissage
Parler de revêtements de sol textiles sans faire référence aux traditionnel uni ou jacquard. Elle permet en outre de fixer la tor-
fibres qui les constituent ne serait pas sérieux. Tout ou presque est sion du fil et de lui conférer une meilleure définition d’aspect.
textile dans ces revêtements et la nature des matières utilisées, en D’autres procédés se sont toutefois développés au cours des der-
particulier pour la couche d’usure, influe directement sur la des- nières décennies et notamment la teinture en bourre, la teinture en
tination que l’on souhaite donner au revêtement. masse, la teinture en pièce, l’impression sur fil ou sur revêtement.
QX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXR
Parquets et revêtements
de sols en bois
Q
par Jean-Paul LÉGO
Secrétaire général de l’Union nationale française de charpente, menuiserie, parquets
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 682 − 1
QY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXR
Q
les règles de l’art en matière de mise en œuvre des différents types de par-
quets.
Ainsi, le choix d’un parquet reste une décision technique et son installation
nécessite les compétences d’un professionnel.
1. Critères de choix d’un parquet — sur revêtement plastique en dalles, tapis aiguilleté, revête-
ment plastique peu résilient : la pose de parquets contrecollés en
flottant est parfaitement adaptée ;
— sur moquette épaisse, la pose directe d’un parquet flottant ou
Le terme parquet est réservé à tout revêtement de sol en bois collé est déconseillée. La moquette doit être déposée et le support
ou à base de bois dont le parement est en bois ainsi que sa cou- préparé.
che d’usure d’une épaisseur minimale pour permettre la rénova- Pour la pose d’un parquet, le support doit être parfaitement plan,
tion. Par convention, cette couche d’usure est, en tout point, de : stable et sain.
— 2 mm de bois minimum pour tout élément sorti d’usine,
fini ou poncé usine ; ■ Environnement
— 2,5 mm de bois minimum pour tout élément sorti d’usine Le choix du parquet est également conditionné par l’atmosphère
brut à poncer. (humidité, chauffage ou non...) du local dans lequel le parquet sera
posé (au moment de la pose et après). Ces conditions indiquent
aussi le degré d’hygrométrie du parquet à la livraison. Le chauf-
fage par le sol est possible dans certains cas mais conduit à des
1.1 Critères généraux règles de mise en œuvre bien spécifiques.
■ Type d’entretien
Le choix d’un parquet dépend d’un certain nombre de critères : Dans les locaux publics, il est important de prescrire selon le
■ Usage choix du maître d’ouvrage le type d’entretien approprié en le met-
tant en garde contre les risques d’un entretien inadapté. L’obliga-
Le choix du type de parquet dépend du type de local (habitation, tion de conseil au client inclut les procédés d’entretien.
magasin, bureau, salles spécialisées...) et donc de l’usage corres-
pondant. ■ Budget et délai de réalisation
● En habitation, de nombreux choix sont possibles, on tiendra Les contraintes budgétaires et les délais imposés doivent égale-
néanmoins compte du cas particulier des pièces donnant accès à ment être pris en compte dans le choix du parquet (temps néces-
l’extérieur (risque d’usure). saire au séchage de la chape, délai d’approvisionnement par
exemple).
● Dans une salle sportive, un parquet massif de 23 mm d’épais-
seur à pose clouée sur simple, double ou triple lambourdage est ■ Compétence
conseillé.
La qualité de la mise en œuvre d’un parquet est au moins aussi
● Dans un passage à fort trafic (par exemple : musée, magasin, importante que la qualité du produit de départ. On ne s’improvise
hall...), des parquets tels que les lamelles sur chants, les parquets et pas parqueteur. Il existe des qualifications, des écoles de formation
pavés en bois de bout ou les parquets densifiés sont recommandés de poseurs.
pour leur résistance à l’abrasion et au poinçonnement.
■ Esthétique
Le classement UPEC (§ 1.4) constitue une référence essentielle.
C’est le dernier critère de choix d’un parquet mais non des moin-
dres. L’esthétique varie en fonction du dessin (largeur et longueur
■ Support des lames ou panneaux, disposition...), de la finition souhaitée
Le choix d’un parquet dépend largement de la nature du support (rendu d’aspect) et également du choix d’une ou de plusieurs
(dalle béton, panneaux, chape sèche...) et de la hauteur de réser- essences.
vation. À l’étage, il faut généralement envisager une isolation pho- Le tableau 1 donne un exemple de l’application de ces critères.
nique, elle est obligatoire dans les locaux collectifs et les
copropriétés.
En réhabilitation, la pose du parquet neuf sur d’anciens revête-
ments obéit à des règles : 1.2 Comportement au feu
— sur carrelage, pierre, marbre : tous les parquets contrecollés
en panneaux ou lames peuvent être posés en flottant. On peut éga- Deux critères sont à prendre en compte :
lement mettre en œuvre des parquets à coller, à condition de res- — la résistance au feu (§ 1.2.1) ;
pecter certaines règles de préparation du support ; — la réaction au feu (§ 1.2.2).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 682 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
RP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXR
Locaux d’enseignement
Couloirs à trafic intense
Galeries marchandes
Logements collectifs
Chambres d’hôtel
Ponts de bateaux
Salles de sports
Salles des fêtes
Lieux de culte
Bibliothèques
Q
Parquet bois
Auditoriums
Restaurants
Circulations
Magasins
Passages
Casernes
Bureaux
Musées
Ateliers
Chêne
Châtaignier
Massif 23 mm
Résineux
Bois tropicaux
Massif 12 à 16 mm Chêne
Chêne
Mosaïque 8 mm Châtaignier
Bois tropicaux
1.2.1 Résistance au feu Lors de la mise en œuvre, il faut réaliser des cloisonnements
pour éviter la propagation du feu car les parquets n’assurent pas à
Pour les parquets et revêtements de sols en bois, il s’agit essen- eux seuls une fonction séparative entre locaux.
tiellement de stabilité au feu. Elle concerne les ouvrages parquet/ Par circulaire du 20 mars 1981, le ministère de l’Intérieur (Direc-
plancher porteur et dépend surtout de leur épaisseur. Pour une exi- tion de la sécurité civile) a émis un avis favorable aux classements
gence d’une demi-heure, une protection thermique placée à la face conventionnels suivants, qui tiennent compte de l’épaisseur et du
inférieure du parquet/plancher est presque toujours nécessaire mode de pose.
(adjonction d’une plaque de plâtre...).
■ M3 (moyennement inflammable) :
— parquets massifs non résineux d’épaisseur supérieure ou
égale à 14 mm ;
1.2.2 Réaction au feu — parquets massifs résineux ou panneaux contrecollés d’épais-
seur supérieure ou égale à 18 mm ;
Elle concerne le revêtement de sol (parquet). — parquets massifs, collés, d’épaisseur supérieure ou égale à
6 mm avant ponçage.
Au niveau du revêtement, le risque d’extension d’incendie est
faible, en raison de sa position horizontale dans une zone de ■ M4 (facilement inflammable) :
plus basse température. Seule l’influence du rayonnement est — parquets massifs non résineux d’épaisseur inférieure à
importante pour l’inflammation et la propagation du feu. 14 mm ;
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 682 − 3
RQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXR
— parquets massifs résineux ou panneaux contrecollés d’épais- 1.3.1.1 Sols chauffants à tube métallique
seur inférieure à 18 mm ;
Les premiers sols chauffants à tube métallique étaient directe-
— parquets massifs, collés, d’épaisseur inférieure à 6 mm avant
ment inspirés des chauffages à eau chaude traditionnels. Le radia-
ponçage.
teur mural en fonte ou en acier y est remplacé par un tube
métallique enrobé dans la dalle en béton où il serpente. Les écarts
de température, à l’origine très importants entre les emplacements
1.2.3 Pouvoir calorifique supérieur situés au droit des tuyaux et ceux situés à leurs entraxes,
Q
occasionnaient des gênes pour l’utilisateur.
Le pouvoir calorifique supérieur d’une substance est la quan- Cette situation a conduit les professionnels à élaborer en 1968 le
tité maximale de chaleur que peut dégager l’unité de masse de DTU 65.6 « Prescriptions pour l’exécution des panneaux chauffants
cette substance dans une combustion complète. a tube métallique enrobé dans le béton » qui limite la température
de l’eau circulant dans les tubes à 60 oC. Ce procédé toujours
en vigueur a cependant aujourd’hui largement laissé la place à
En sécurité incendie, la connaissance du pouvoir calorifique est deux autres types de chauffage par le sol appelés « à basse tem-
nécessaire pour : pérature » : le chauffage électrique et le chauffage à eau chaude
— permettre le classement des matériaux de la catégorie M0 circulant dans des tubes en matériau de synthèse.
(matériaux incombustibles). Dans ce cas, le pouvoir calorifique
supérieur doit être inférieur à 600 J/kg ; 1.3.1.2 Sols chauffants électriques
— déterminer le potentiel calorifique d’un local, notamment
dans le cas des IGH. Les sols chauffants électriques font, depuis 1986, l’objet du DTU
65.7 « Exécution des planchers chauffants par câbles électriques
Pour le bois, 1 kg de bois de feuillu dur à 10 % d’humidité enrobés dans le béton ».
représente un pouvoir calorifique de 17 · 106 J, soit 4 · 106 cal. Cela
entraîne pour les différents parquets : La puissance linéique des câbles est limitée et il est prescrit que
les planchers doivent être conçus de façon « que dans les
— parquet collé : ne rentre pas dans le calcul du potentiel conditions de base, la température au contact des sols finis ne
(assimilé à la dalle qui le reçoit) ; puisse dépasser 28 oC en aucun point ».
— parquet flottant et cloué :
• 15 mm flottant : 12 kg/m2 = 204 · 106 J/m2, 1.3.1.3 Sols chauffants à tube en matériau de synthèse
• 23 mm cloué : 17 kg/m2 = 289 ·106 J/m2.
Depuis 1990, les sols chauffants à tube en matériau de synthèse
Nota : il faut ajouter le potentiel calorifique du support. font l’objet du DTU 65.8 « Exécution des planchers chauffants à
Exemple : lambourdes en chêne espacées de 400 mm eau chaude utilisant des tubes en matériau de synthèse noyés
Section 80 mm × 27 mm : 4 kg/m2 = 68 · 106 J/m2, dans le béton ». Ce DTU (document technique unifié), précise que
la température maximale de l’eau ne doit pas dépasser 50 oC. De
Section 80 mm × 34 mm : 5 kg/m2 = 85 · 106 J/m2. plus, la résistance thermique du revêtement de sol, y compris
l’isolation phonique éventuelle située au-dessus du système de
chauffage, ne doit pas dépasser 0,15 m2 · K/W.
1.2.4 Ignifugation des bois
Il est également rappelé, comme pour le chauffage électrique,
L’ignifugation des bois n’étant efficace que vis-à-vis de la réac- que la température de surface des sols finis, c’est-à-dire à la
tion au feu et non pour la résistance au feu, un traitement de sur- surface du parquet, ne doit dépasser 28 oC en aucun point dans les
face apparaît seul possible et l’application doit se faire en fonction conditions de base. Cette prescription reprend l’article 35.2 de
de chaque essence de bois. l’arrêté du 23 juin 1978.
Nota : il est impossible d’ignifuger dans la masse les bois s’ils ne sont pas classés Enfin, les dispositions particulières concernant les revêtements
facilement imprégnables. Il faut noter que, contrairement aux exigences des traitements de de sol associés à ces planchers ne prévoient explicitement que la
prévention, la totalité du bois doit être classée facilement imprégnable et non le seul aubier
des bois considérés comme ayant un cœur durable (pins).
pose de revêtements de sols scellés ou collés.
R = Σe@λ
Nota : partie rédigée d’après [2].
avec R (m2 · K/W) résistance thermique du parquet,
e (m) épaisseur de chaque couche de parquet,
1.3.1 Cas des sols chauffants
λ (W/m · K) coefficient de conductivité thermique
Le bois est d’une façon générale peu conducteur de la chaleur de l’essence utilisée.
mais la question se pose essentiellement dans le cas de mise en
Le coefficient λ a les valeurs suivantes :
œuvre sur sol chauffant (§ 4.4.1) où l’on doit prendre en compte la
résistance thermique du parquet. — λ = 0,29 pour les feuillus de densité supérieure à 0,8 ;
— λ = 0,23 pour les feuillus de densité comprise entre 0,6 et 0,8 ;
Il existe aujourd’hui trois procédés de sol chauffant :
— λ = 0,15 pour les feuillus et les résineux de densité comprise
— les sols chauffants à tube métallique (§ 1.3.1.1) ; entre 0,45 et 0,6 ;
— les sols chauffants électriques (§ 1.3.1.2) ; — λ = 0,12 pour les feuillus et les résineux de densité comprise
— les sols chauffants à tube en matériau de synthèse (§ 1.3.1.3). 0,3 et 0,45.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 682 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
RR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXR
Q
R = 0,003/0,23 + 0,008/0,12 = 0,013 + 0,067 = 0,08 · K / W.
Dans les deux cas, la résistance thermique du parquet est inférieure L’objectif de ce classement est d’obtenir que, moyennant une
à la valeur maximale de 0,15 m2 · K / W exigée par les DTU. utilisation appropriée et un entretien normal, les revêtements se
conservent de manière satisfaisante pendant une durée raison-
nable (au moins 10 ans).
1.4 Classement UPEC
Le classement UPEC du CSTB (Centre scientifique et technique
du bâtiment) codifie en France les performances minimales des
1.5 Essences utilisables
sols à poser dans différents locaux non industriels et détermine les L’annexe A (informative) de la norme P 63-202 (DTU 51.2)
caractéristiques des produits correspondant à chaque type de intitulée « Duretés Monnin et Brinell de quelques essences »
revêtement de sol. stipule : « La caractéristique de dureté du bois est un paramètre
■ U : usage, résistance à l’usure : permettant de qualifier le parquet dans le classement UPEC des
— U2 : locaux privatifs à trafic normal ; revêtements de sol (actuellement, la dureté concerne la lettre U du
— U2S : indice intermédiaire pour locaux privatifs à trafic impor- classement UPEC). La dureté des parquets est donnée en fonction
tant ou locaux collectifs à trafic faible ; de leur dureté Monnin. Toutefois, la normalisation européenne
— U3 : locaux collectifs à trafic normal ; s’oriente vers la dureté Brinell dont nous indiquons également les
— U3S : indice intermédiaire ; valeurs, à titre d’information dans le tableau (page suivante). Les
— U4 : locaux collectifs à fort trafic. données sont d’origines diverses et souvent difficiles à recouper. Il
y a en particulier très peu de mesures simultanées de duretés
L’indice U (usure) varie en fonction de l’épaisseur qui peut être Monnin et Brinell sur des échantillons d’effectif suffisamment
rénovée du parement. Cet indice dépend également de la finition significatif. La corrélation entre les deux duretés est donc difficile
(tableau 2). à établir, d’autant plus que la dispersion prévisible des résultats
pour une même essence est rarement bien connue. »
Nous reprenons dans le tableau 3, pour les essences les plus
Tableau 2 – Indice U en fonction de l’épaisseur courantes, les valeurs de dureté ainsi que les informations
de la couche d’usure et de la finition suivantes.
(d’après norme P 63-204 de 1997)
■ Aspect du bois parfait
Épaisseur de la couche Finition On attirera l’attention du client sur la plus ou moins grande
d’usure instabilité des teintes de certaines essences (bois tropicaux, hêtre
(mm) Cire, huile, vernis Finition qualifiée (1) par exemple) en fonction de la lumière et des risques de
différences d’aspect pouvant en résulter entre les échantillons
2,0 < e < 4,5 U2 U2S présentés et l’ouvrage terminé.
4,5 < e < 7 U2S U3 ■ Masse volumique à 12 % en masse d’humidité
e>7 U3 U3S — mi-lourds : 500 à 700 kg/m3 ;
— lourds : 700 à 900 kg/m3 ;
(1) En pratique, cela signifie égrenage sur chantier et application d’une
couche de vernis supplémentaire. — très lourds : > 900 kg/m3.
■ Nervosité
■ P : poinçonnement par le mobilier, statique ou mobile Cela caractérise les variations dimensionnelles du bois lorsque
— P2 : locaux à mobilier mobile en usage normal ; son taux d’humidité varie de 1 % en masse :
— P3 : locaux sans restriction de trafic et de mobilier ; — bois peu nerveux : < 0,35 % ;
— P4 : locaux soumis à toute sorte de charge fixe ou mobile. — bois moyennement nerveux : de 0,35 % à 0,55 % ;
L’indice P (poinçonnement) varie en fonction des duretés Monnin — bois nerveux : > 0,55 %.
et/ou Brinell des essences de bois utilisées pour la couche d’usure
du parquet (tableau 3) : ■ Durabilité
— P2 pour les duretés Monnin inférieures à 3,5 ; Il s’agit de la durabilité naturelle du bois parfait (l’aubier étant en
général peu durable).
— P3 pour les duretés Monnin supérieures à 3,5.
Exemples
P2 : chêne, hêtre... 1.6 Décors normalisés
P3 : merbau, makoré, frêne, érable canadien...
■ E : tenue à l’eau 1.6.1 Parquets en lames traditionnelles
— E1 : locaux secs à entretien occasionnel humide ;
Ils correspondent à la norme NF B 54-000 (figure 1).
— E2 : locaux humides ou entretien usuel par voie humide ;
— E3 : locaux humides en permanence et entretien à grande
eau. 1.6.1.1 Parquet « à l’anglaise »
Tous les parquets sont classés E1 . Les lames sont disposées parallèlement.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 682 − 5
RS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXR
Q
(Assamela) lumière, veines sombres lourd 7,0 moyennement très bonne succédané du teck
(Afrique) possible nerveux
Iroko (Afrique) brun jaune à brun foncé mi-lourd 4,1 2,0 à 3,7
moyennement
très bonne
(très variable) nerveux
moyennement
Kotibé (Afrique) brun rouge lourd 4,9 bonne
nerveux
Makoré (Douka) brun rosâtre moyennement
(Afrique) à brun rouge foncé mi-lourd 3,9 nerveux bonne
Pin sylvestre (1) rosâtre à brun rougeâtre mi-lourd 1,4 à 3,1 1,4 à 2,3 moyennement moyenne
nerveux
Sapin (1) 1,1 à 2,4 1,3 à 1,6
Teck (Sud-Est brun jaune à brun foncé mi-lourd très peu
asiatique) souvent veiné de sombre à lourd 4,2 2,3 à 3,2 nerveux très bonne bonne tenue à l’eau
Wengé (Afrique) brun foncé à noir, lourd 9,1 4,0 à 5,1 nerveux très bonne
fines veines brunes
(1) Essences indigènes.
(2) Les bois très durables ont une durée pratiquement illimitée, même sans entretien. Aucune altération sensible du duramen ne se produit après plusieurs
dizaines d’années d’exposition permanente aux intempéries.
Les bois moyennement durables sont durables, même sans entretien régulier. Il n’y a pas d’altération profonde du duramen pendant au moins une dizaine
d’années d’exposition permanente aux intempéries.
Les bois peu durables subissent, par exposition prolongée aux intempéries, des altérations profondes du duramen en quelques mois ou quelques années.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 682 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
RT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVXR
Q
a damier courant
a anglaise à coupe perdue
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 682 − 7
RU
Q
RV
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
RW
R
RX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cYTP
Céramiques de bâtiment
Carreaux et produits sanitaires
par Henri LE DOUSSAL
Ingénieur de l'École Nationale Supérieure de Céramiques Industrielles
R
Chef du Département Études à la Société Française de Céramique
et Marcel VOUILLEMET
Ingénieur de l'École Nationale Supérieure de Céramiques Industrielles
Chef du Service Céramique fine à la Société Française de Céramique
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 940 − 1
RY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cYTP
Les argiles formées d’un mélange de silicates, dits minéraux des Ils proviennent généralement de l’altération des feldspaths de
argiles (kaolinite, illite, montmorillonite), contiennent, en outre, des roches granitiques. On trouve deux types de gisement.
constituants fins tels que : silice, minéraux micacés, calcaire,
composés ferrugineux, matières organiques. ■ Gisement in situ
■ Silice La roche est altérée sur place : Massif armoricain, Massif central.
Le quartz libre modifie les propriétés des minéraux argileux en ■ Gisements sédimentaires
jouant un rôle, soit de dégraissant (diminution de la plasticité et du Les éléments de l’altération se sont déposés au voisinage des
retrait de séchage, amélioration du comportement à la déflocula- massifs d’origine. Le plus souvent, le kaolin est associé aux autres
tion), soit de fondant lorsque le produit est porté à une température matériaux détritiques dans des gisements de sables kaoliniques
supérieure à 1 200 oC. que l’on trouve en bordure du Massif central et dans la Drôme.
■ Minéraux micacés Outre les importants gisements de Bretagne et du centre de la
Il se trouvent en quantité notable dans les argiles dites grésantes. France, l’industrie de la céramique s’approvisionne notamment en
Grande-Bretagne (Devon) et en Allemagne.
■ Calcaires
Au-dessus de 1 000 oC, la présence de calcaire favorise le grésage
de l’argile, mais son action est brutale. 1.3 Matières non plastiques
■ Composés ferrugineux
Ils constituent des fondants énergiques et ont une action colo- De façon plus usuelle, on les dénomme dégraissantes. Suivant la
rante importante (rouge foncé à jaune). morphologie et la taille de leurs particules, elles modifient les
propriétés des argiles. Elles diminuent la plasticité tout en rendant
■ Matières organiques
le matériau moins sensible au séchage.
Elles jouent un rôle important sur les propriétés rhéologiques
Selon la température de cuisson, une partie de ces matières
des argiles.
premières peut participer au développement de la phase vitreuse,
Plusieurs classifications sont utilisées par le céramiste suivant sinon le contrôler. Dans cette optique, on les désigne sous le terme
les critères qu’il prend en considération : de fondants.
— argiles grésantes, argiles réfractaires (comportement à la
cuisson) ;
— argiles maigres, argiles grasses (comportement rhéologique) ; 1.3.1 Feldspaths
— argiles blanches ou colorées après cuisson.
Les argiles kaolinitiques, dont le mode de formation est Ce sont des alumino-silicates alcalins ou alcalino-terreux
comparable à celui des kaolins sédimentaires, apparaissent dans les comprenant de nombreuses variétés. On y trouve, associés ou non,
séries sédimentaires lorsqu’un massif ancien altéré est soumis à l’orthose potassique, l’albite sodique et l’anorthite calcique.
une érosion intense. Par ailleurs, on rencontre un certain nombre Les exploitations sont localisées dans le Massif central (pré-
de gisements d’argiles kaolino-illitiques qui présentent un caractère dominance des feldspaths mixtes) et dans les Pyrénées (feldspaths
grésant face aux premières, généralement réfractaires. sodiques).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 940 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
SP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cYTP
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur C 940 − 3
SQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cYTP
masses volumiques relativement élevées (> 1 650 g/L) favorables à — mélange semi-humide : une partie des constituants est mise
un bon rendement lors de l’atomisation ; sous forme de barbotine dans laquelle, en introduisant le
— atomisation : la barbotine est ensuite pulvérisée dans une complément, on forme par malaxage une masse plastique.
tour d’atomisation où les fines gouttelettes sont séchées par un
courant d’air chaud. Les différents types d’atomiseur conduisent à ■ Procédé par voie sèche
l’obtention d’une masse sous forme de fines granules de formes Les matières argileuses sont prébroyées et séchées puis mélan-
sphériques et creuses, à teneur en eau contrôlée. Ce procédé gées aux pulvérulents à la granulométrie adéquate. La granulation
présente, par rapport aux autres, deux avantages : s’effectue alors dans différents types de dispositifs, à une teneur en
• grande homogénéité du mélange et épuration poussée, eau de l’ordre de 12 %. Un séchage ultérieur jusqu’à 6 % suivi d’une
• excellente aptitude au pressage de la masse. sélection permet d’obtenir les masses granulées de pressage. On
Un comportement optimal des masses est obtenu pour des notera que ce procédé conduit à des masses de pressage dont les
grains d’un diamètre inférieur à 400 μm avec une présence de fines caractéristiques ne permettent pas une cadence élevée des presses
ne dépassant pas 5 à 6 %. (ce procédé est plutôt réservé aux produits bas de gamme émaillés).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 940 − 4 © Techniques de l’Ingénieur
SR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVYQ
SS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVYQ
Les peintures et vernis pour sols représentent une part impor- 1.2.1 Supports minéraux
tante de la production des peintures en bâtiment.
Ces produits participent à la protection des sols soumis aux solli- § Béton. Mortier de ciment. Ces matériaux ont tendance à pous-
citations mécaniques liées au trafic (poinçonnement, rayure, abra- siérer, en « s’effritant » (phénomène accru avec l’âge du matériau).
sion), mais également aux effets des agents chimiques (acides, Par leur porosité naturelle et leur grain de surface, ils s’encrassent,
détergents, huiles, essences, sels...) (cf. article Revêtements de sols en accrochant les salissures et souillures diverses. Ils sont
industriels [C 3 684]). sensibles à certains agents chimiques, et notamment aux acides,
même faibles. Ainsi, des composés qui nous semblent inoffensifs
Ils apportent, bien sûr, la note esthétique dans un ouvrage fini et
comme certains dérivés du lait (acide lactique), les jus de fruit, le
permettent, le cas échéant, le marquage (parkings automobiles,
jus de tomate, la choucroute, le gypse (en présence d’eau), tout
R
terrains de sport).
comme les solutions salines (saumures, sels de déverglaçage)
En ce qui concerne l’effet de protection apporté au sol par une attaquent de façon spectaculaire les matériaux à liants hydrau-
peinture ou un vernis, sur le plan mécanique, il faut souligner que liques. Ces supports demandent à être recouverts par des produits
l’efficacité d’un revêtement est directement fonction de son insensibles à l’alcalinité (liants insaponifiables, pigments résistant
épaisseur. aux pH élevés, comme le dioxyde de titane, les oxydes de fer, le
Or, les peintures ou vernis pour sols, appliqués en deux ou trois vert de chrome, les phtalocyanines).
couches à raison de 200 à 500 g/m2 au total des couches, donnent
des films d’épaisseurs inférieures à 500 µm. § Dalles de terre cuite. Ces terres cuites, légèrement poreuses,
s’encrassent facilement. Les taches les marquent, parfois de façon
Il faut distinguer les films minces (obtenus par application de indélébile. Ces matériaux sont en outre sensibles à la rayure.
peintures et vernis de sols) des revêtements industriels du type
chapes autolissantes à base de résine organique, sans solvant, de
3 à 4 mm d’épaisseur. 1.2.2 Supports bois
Ce sont les parquets, marches d’escaliers. Le bois est sensible
L’usage des peintures et vernis pour sols doit être réservé
aux sollicitations mécaniques (poinçonnement, rayure, abrasion...),
aux ouvrages ne subissant pas de contraintes trop sévères.
aux taches de différentes origines et à l’eau (accidentelle ou de
Pour des sols à forte circulation (chariots élévateurs, engins à
lavage). Les parquets imposent l’utilisation de produits présentant
roulettes dures, trafic piéton élevé), seuls les revêtements
une certaine souplesse.
industriels de forte épaisseur seront en mesure de présenter un
bon comportement.
1.2.3 Supports métalliques
1.1 Fonctions Ce peut être des caillebotis, des marches d’escaliers, des passe-
relles... Ces supports, s’ils sont mal ou non protégés, se révèlent
§ Les produits considérés permettent, suivant leur nature et leur vite attaqués par la corrosion (rouille). La corrosion est induite par
consommation, de remplir une ou plusieurs des fonctions l’action de l’eau, de l’oxygène de l’air et autres agents (sels,
suivantes : acides...).
– supprimer la formation de poussière (cas des sols en béton ou
chapes hydrauliques). Fonction dite « antipoussière » ; 1.2.4 Chapes bitumineuses
– diminuer la porosité du support, permettant ainsi un entretien
plus facile de ce dernier ; Il s’agit souvent de masquer l’aspect triste de ce type de sol. Ces
– apporter un effet esthétique (couleur, brillance, opacité selon surfaces se révèlent en outre facilement altérables par les solvants,
les types de produit) ; les huiles, les graisses...
– protéger le support contre certains produits chimiques, selon
la destination des locaux (domaines hospitalier, scolaire, et indus-
tries diverses : alimentaire, mécanique, aéronautique...) ;
– réduire la microrugosité du support : à l’échelle de leur propre 1.3 Types de peintures et vernis de sols
épaisseur de film. Un revêtement de 300 µm ne pourra reprendre
des défauts dont la taille atteint le millimètre ;
– améliorer la résistance à l’abrasion et le pouvoir antidérapant,
1.3.1 Peintures monocomposants en dispersion
par incorporation de granulats. Les granulats (quartz, silice, corin- (vinyliques, acryliques)
don...) sont introduits dans la peinture à la fabrication ou sont sau-
Elles montrent une résistance limitée à l’abrasion et aux produits
poudrés dans la couche fraîchement appliquée.
chimiques. Elles offrent une surface mate ou faiblement satinée et
§ Les peintures et vernis de sols ne sont pas destinés à : s’encrassent relativement facilement. D’application facile, sans
odeur (sans solvant organique), elles ne sont pas toxiques, mais
– modifier la planéité des subjectiles ;
souffrent des effets du gel et sèchent mal en ambiance humide.
– modifier la macrorugosité du support.
Notons toutefois que ces modifications peuvent être obtenues
par des travaux préparatoires complémentaires : rebouchage par- 1.3.2 Peintures et vernis monocomposants
tiel (ragréage) ou lissage en plein à l’aide de produits adaptés en solution (dans un solvant organique)
(§ 1.4.1).
Les films minces pour sols ne sont pas non plus destinés à : Ce sont :
– améliorer la résistance intrinsèque du support ; – les huiles d’oxane : vernis antipoussière, à performances limitées ;
– rattraper les niveaux de pente ; – les peintures acryliques, présentant des propriétés similaires à
– résister à la fissuration et à la microfissuration du support ; celles de leurs homologues en émulsion, mais qui se révèlent
– améliorer l’étanchéité du support. moins sensibles aux basses températures ;
ST
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVYQ
– les peintures au caoutchouc chloré ou cyclisé, qui forment des de brillant. Durcissant par réaction chimique, ils exigent une tem-
films satinés. Elles sont d’utilisation facile, même en basse tempé- pérature minimale pour polymériser.
rature. Le film formé est particulièrement résistant aux acides, On rencontre certaines peintures de sol formulées à partir de
mais encrassable et peu résistant aux effets mécaniques ; combinaisons complexes des résines présentées précédemment,
– les peintures alkydes-uréthanes, diluables au white-spirit, avec éventuellement du brai ou du bitume.
d’aspect brillant, qui s’appliquent aisément pour des destinations à
trafic non intensif ;
– les peintures époxydiques, les esters-époxydiques, de proprié- Attention : les peintures et les vernis à solvant doivent être uti-
tés assez voisines de celles des précédentes peintures, qui ont un lisés avec précaution. L’étiquetage indique le niveau de toxicité
aspect brillant et résistent correctement aux solutions alcalines ; et la conduite à tenir. Les locaux traités doivent être ventilés ; les
– les peintures méthacryliques ; elles sèchent rapidement en ouvriers doivent se protéger (yeux, peau, inhalation).
donnant un film tendu et rapidement circulable ;
– les polyuréthanes, qui durcissent par l’humidité de l’air et sont
délicates à stocker. Leur mise à la teinte reste limitée à un choix
restreint de pigment. Les films obtenus sont de bonnes résistances
chimique et mécanique.
1.3.4 Critères de choix des solutions
Le tableau 1 donne les critères de choix selon les supports ren-
R
contrés.
1.3.3 Peintures bicomposants
1.3.5 Méthodes d’essais
Les peintures époxydiques existent en phase solvantée, sans
solvant, ou en phase aqueuse. Les dernières formules ont ren- Des méthodes d’essais normalisées AFNOR sont applicables aux
contré un large succès dans leur utilisation en zone confinée peintures et vernis de sols. Il s’agit essentiellement de vérifier :
(caves, parkings) ou en lieu constamment fréquenté par le public. – l’adhérence des films, par un essai de traction sur plots, selon
En conditions normales, le temps d’utilisation du mélange est plus la méthode indiquée dans la norme T 30-062 ;
court que celui des peintures à solvant. Par contre, le durcissement – la résistance à l’abrasion, par un essai à l’abrasimètre selon la
est ralenti en ambiance froide ou humide. L’application des pro- méthode indiquée dans la norme NF T 30-015 ;
duits époxydiques à l’eau tolère une légère humidité du support. – la résistance aux taches d’agents divers : solvants, acides,
Les peintures époxydiques résistent bien aux produits alcalins bases, graisses, essences, selon la méthode donnée dans la norme
(application possible sur béton frais : un mois si sec) ; dures et T 30-053-1 ;
souples, très garnissantes (dans le cas des produits sans solvant – la résistance à l’eau stagnante, selon la méthode indiquée dans
notamment), elles jaunissent et farinent en extérieur. la norme NF T 30-053-2.
Les peintures polyuréthanes, toujours en phase solvantée, En revanche, il n’existe aucune spécification fixant des seuils de
montrent une bonne résistance aux phases acides. Elles sont sen- performance, au cours des essais normalisés évoqués.
sibles à l’humidité (formation de bulles), mais correctement appli- Les laboratoires et autres organismes officiels possèdent l’expé-
quées, elles ont une bonne tenue en extérieur. rience suffisante pour interpréter les résultats et porter une appré-
Les peintures méthacryliques, en phase solvantée uniquement, ciation sur les propriétés des produits essayés.
se révèlent relativement inertes aux agents chimiques, sont rapide-
ment circulables et se recouvrent dans le temps, sans difficulté.
Les vernis urée-formol à catalyse acide, solvantés, sont spécifi-
1.4 Mise en œuvre
quement utilisés sur bois. Le DTU 59.3 (norme NF P 74-203) fixe les conditions de prépara-
Tous les procédés bicomposants répondent aux exigences de tion des fonds et d’application des produits. De façon générale, les
résistances à l’abrasion et aux agents chimiques. Ils se distinguent ouvrages de peinture ne seront exécutés que sur des subjectiles
par une très bonne adhérence au support et une excellente qualité propres, secs et dépoussiérés.
Époxy bicomposant
Dispersions à l’eau
Caoutchouc chloré
monocomposant
monocomposant
monocomposant
Méthacrylique
Méthacrylique
catalyse acide
Huile d’oxane
Polyuréthane
Polyuréthane
bicomposant
bicomposant
Urée-formol
en solution
Acrylique
Uréthane
Supports
Alkyde
Époxy
Supports minéraux X X X X X X X X X X X
Supports bois X X X X
Supports métalliques X X X X X X
X
Chape asphalte uniquement à l’eau
ou sans solvant
SU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVYQ
1.4.1 Travaux préparatoires Les seuls matériaux de lissage utilisables sont des enduits spé-
ciaux bénéficiant d’un avis technique favorable, de classement P3,
1.4.1.1 Cas des subjectiles neufs à condition toutefois d’être compatibles avec les peintures de
recouvrement et de traiter des sols de locaux à faible trafic. Les
§ Les supports minéraux en béton surfacé, chapes, dallages sur
enduits de lissage sont appliqués de façon continue sur toute la
terre-plein, doivent présenter un taux d’humidité maximal de 4 %
surface.
(en poids). Dans des conditions normales, ce taux est atteint deux
mois après exécution des sols. Un séchage artificiel accéléré peut Il est impératif de bannir toutes les barbotines ou autres prépa-
être néfaste pour la qualité du support. rations locales de chantier.
Lorsque le sol est lavé, il est nécessaire d’attendre le séchage
total des surfaces avant de commencer les travaux, sauf dans le Les travaux de ragréages partiels ou de lissage en plein ne sont
cas d’application de produits en phase aqueuse qui tolèrent la pré- exécutés que sur prescription spéciale (aux termes des règles de
sence d’un reliquat superficiel d’eau de lavage. l’Art, DTU 59.3) et nécessitent l’exécution d’une surface de réfé-
R Les poussières sont éliminées par aspiration, égrenage et bros- rence à partir de laquelle le maître d’ouvrage et l’entrepreneur se
sage des fonds. mettent d’accord quant à l’aspect final souhaité. Ces travaux ont
pour but de conférer à la surface considérée une meilleure homo-
Les surfaces glacées et la laitance (remontée d’eau lors du lis- généité d’aspect, de réduire les inégalités superficielles et d’atté-
sage, d’où faiblesse du taux de liant) nécessitent d’être éliminées nuer les traces d’outils. Toutefois, ils ne peuvent les masquer
par voie chimique ou mécanique. En voie chimique, on préfère totalement, ni apporter d’amélioration des performances méca-
l’action de l’acide phosphorique dilué (10 à 15 % dans l’eau) plutôt niques du sol, comme le permettrait la réalisation d’un sol coulé.
que l’acide chlorhydrique, à même de solubiliser certains sels du
béton et de les drainer ultérieurement en surface (phénomène § Les supports en bois sont rabotés, poncés mécaniquement au
d’efflorescence). Le traitement chimique impose un rinçage à l’eau grain de 80 ou 110. Ils sont ensuite soigneusement dépoussiérés.
soigné. La préparation du fond par voie mécanique utilise les tech- On évite l’utilisation d’eau de Javel pour un éventuel lavage. Cette
niques du brossage, du ponçage, du meulage, de la projection solution altère le bois partiellement et peut nuire au durcissement
d’abrasif, ou du rabotage (outil rotatif à dents). de certains vernis.
Les supports talochés par la méthode dite « à l’hélicoptère » se
révèlent particulièrement dangereux à peindre, car leur bel aspect § Les supports métalliques se présentent sous forme d’acier nu ou
et leur apparente dureté superficielle incitent le peintre à les revêtir protégé au zinc (métallisation par projection ou galvanisation à
en l’état. En réalité, ces supports montrent une grande fragilité de chaud). Sur acier nu, la rouille et la calamine seront décapées par
surface (remontée d’eau au talochage) et il est impératif de les trai- piquage, disquage, projection d’abrasifs au degré de soin
ter par rabotage ou projection d’abrasifs. contractuel (au minimum deux) ; le subjectile sera ensuite brossé.
Dans tous les cas, les préparations mécaniques seront suivies Sur l’acier galvanisé, on décapera les produits de corrosion du zinc
d’un dépoussiérage soigné à l’aide d’un aspirateur. (rouille blanche), puis on procédera à un dégraissage des
De façon générale, l’aspect d’un vernis et d’une peinture de sol ouvrages. L’accrochage du futur système de peinture peut
appliqués selon le DTU 59.3 reflétera celui du subjectile. Les traces largement être amélioré par une opération de balayage au sable
d’outils du maçon, des bouchardages, des rebouchages, des trous (projection d’abrasif sous très faible pression) pour créer une
et autres défauts resteront visibles, une fois le film durci. microrugosité de surface de la galvanisation.
Un résultat esthétique amélioré nécessite des travaux d’apprêt
§ Les surfaces en asphalte seront parfaitement dépoussiérées.
complémentaires, tels que rebouchage partiel ou lissage en plein.
Les produits utilisés, au titre du ragréage, sont conformes à la Le tableau 2, extrait du Cahier des clauses techniques du
norme P 18-840 et montrent une adhérence supérieure à 1 MPa DTU 59.3 (norme NF P 74-203), fixe les prescriptions relatives à la
(1 MPa = 10 daN/cm2 soit environ 10 kg/cm2). qualité des subjectiles neufs.
Tableau 2 – Prescriptions relatives à la qualité des subjectiles neufs (d’après DTU 59.3)
Prescriptions Méthodologie (1)
Caractéristiques
Béton (2) Mortier Bois Métaux de référence d’investigation
Humidimètre capacitif
Humidité
H q4 H q4 H q4 Séchage à 70 °C Toile plastique
(en % de la masse sèche)
Solution colorée
Porosité
60 < a q 240 60 < a q 240 Essai à la goutte d’eau
[durée d’absorption (en s)]
Pulvérulence
(cliché de référence à ne 2 2 NF T 30-081 Ruban adhésif
pas dépasser)
Cohésion superficielle
R S1 R S 0,5 NF T 30-062 Lavage sous pression
(MPa)
pH de 8 à 12 de 8 à 12 Solutions colorées
Échelle européenne
Degré de soin « Projections
3à2 de décapage par
d’abrasifs »
projection d’abrasifs
(1) Les méthodes sont données en annexe 1 du DTU 59.3.
(2) Y compris les zones ragréées.
SV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVYQ
1.4.1.2 Cas des subjectiles anciens – dans le cas des sols chauffants, l’installation doit être mise en
route avant application des peintures et vernis. Toutefois, le chauf-
§ Il peut s’agir de subjectiles non revêtus : ils présentent des fage devra être interrompu 48 h avant le début des travaux.
taches, des souillures, des fissures et des éclats pour les supports
minéraux, des gerces pour les bois, de la corrosion pour les sup- Le nettoyage des outils doit être fait dès la fin des travaux ou
ports métalliques. Le DTU 59.3 (tableau du chapitre 3.22) précise avant la limite de durée de vie (pot-life) du mélange en cas d’utili-
les opérations à effectuer, de façon à mettre les supports dans les sation de produits bicomposants.
conditions requises, grâce à différents travaux préparatoires du
type nettoyage, actions mécanique, chimique, thermique, reprise
des éclats et fissures par mortier de résine ou mortier de liant 1.5 Réception des travaux
hydraulique adjuvanté.
La réception est réalisée selon l’article 5 du Cahier des clauses
§ Lorsqu’il s’agit de subjectiles revêtus, ne sont conservés que les spéciales du DTU 59.3 (norme NF P 74-203), en vérifiant notam-
revêtements présentant de bonnes caractéristiques mécaniques
R
ment les caractéristiques d’aspect (couleur, opacité, brillance, état
(adhérence, cohésion...), compatibles avec ceux prévus en recou- de surface, homogénéité d’ensemble), d’adhérence (mesure par
vrement et ne souffrant pas d’écaillage ou de cloquage. Ces sup- traction sur plots), d’épaisseur et d’insensibilité à l’eau.
ports sont lessivés, lavés à l’eau sous pression, puis dépolis si
nécessaire (cas des films brillants). Pour les anciennes peintures Les critères d’aspect et de couleur sont vérifiés en comparaison
mal adhérentes, fragiles, incompatibles avec le système futur, ou des surfaces de référence.
dont le pourcentage des zones écaillées ou cloquées représente
plus de 10 % de l’ensemble à traiter, leur élimination est obliga-
toire par voie mécanique, thermique, chimique. 1.6 Principales pathologies
Souvent, sur les parquets et marches d’escaliers anciens, on
retrouve des traces de cires d’entretien. Ces cires doivent être éli- Comme pour tous les revêtements filmogènes, la pathologie qui
minées par rabotage (pour les bois massifs) suivi d’un pon- frappe les peintures et vernis de sols se manifeste sous deux
çage-dépoussiérage, ou par action chimique, suivie d’un rinçage formes : esthétique et/ou technique. En termes d’assurance, les
soigné. sinistres sur peintures de sols sont considérés comme les plus
lourds, sur le plan des coûts. Les causes de désordres sont à
rechercher à tous les niveaux d’un programme d’application d’un
1.4.2 Travaux d’application des revêtements revêtement de sol par film (§ 1.6.1 à 1.6.10).
proprement dits
Les applications sont effectuées en une ou plusieurs couches, en 1.6.1 Choix du procédé
général à l’aide de rouleaux à poils courts.
Ce choix doit être fonction :
Elles sont réalisées conformément aux indications de la fiche
technique du produit en respectant notamment la préparation du – de la nature de la surface à revêtir, pour éliminer toute possibi-
produit (proportions, mode de malaxage, temps de mûrissement lité d’incompatibilité chimique (cas des sols en asphalte, ou sur
pour les produits bicomposants), le mode d’application, les anciennes peintures conservées, par exemple) ;
consommations, dilutions, délais intercouches... – des contraintes de service des locaux, pour sélectionner un
système adapté en trafic et/ou aux agressions spécifiques
Selon la nature et la qualité du support, il sera nécessaire (essence, huile, gazole, acides, bases, sels...). Signalons que, de
d’appliquer, en première couche, une impression qui aura l’une façon générale, les fiches techniques des produits comportent un
des fonctions principales suivantes : tableau précisant les degrés de résistance du film vis-à-vis d’un
– pénétrante et durcissante à l’aide de fixateurs incolores, pour certain nombre d’agents chimiques. Il faut également prendre soin
supports poreux trop absorbants (minéraux et bois) ; de questionner le fournisseur de peinture sur la stabilité de
– isolante ; certaines teintes vis-à-vis des solutions chimiques qui seront en
– hydrofuge ; contact avec le film. Force est ici de constater que de nombreuses
– neutralisante. erreurs sont commises au niveau de la conception : on prévoit une
peinture de sol (même très performante) alors qu’un sol industriel
épais s’imposait ;
Il faut rappeler qu’un fixateur n’a qu’un effet limité consoli- – de la qualification de l’entreprise qui exécute les travaux,
dant. Il ne peut corriger une surface anormalement dégradée (cf. notamment lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre des procédés
tableau 2 qui définit les prescriptions minimales acceptables). bicomposants qui imposent une certaine technicité de préparation
et d’exécution.
Une mauvaise sélection du système de peinture peut conduire
Sur supports en acier, on appliquera un primaire anticorrosion,
aux désordres suivants :
sur supports galvanisés, un primaire d’accrochage (peinture pri-
maire réactive, par exemple) et sur supports métallisés par projec- – décollement du film ;
tion, un primaire assurant le colmatage. Les anciens fonds revêtus – réaction chimique avec le support ou l’ancienne peinture
seront imprimés à l’aide d’une impression spécifique compatible. conservée : taches, changement d’aspect (teinte et qualité du
Les conditions ambiantes de mise en œuvre des différentes brillant), détrempe, ramollissement.
couches de produit sont rappelées ici :
– les travaux de gros œuvre sont terminés et le séchage suffi- 1.6.2 Préparation des supports
sant (variable selon les conditions climatiques ; généralement, un
délai de 60 jours est nécessaire) ; Trop souvent, les travaux préparatoires sont négligés, ou leur
– le support n’est pas condensant ; sa température de surface est définition mal appréhendée, lors de la reconnaissance des fonds.
comprise entre + 5 et + 25 °C ; Les applications sur fonds poussiéreux, gras, friables ou sur des
– la réhumidification du support n’est plus à craindre ; ragréages de mauvaise qualité, s’accompagnent de décollement,
– la température ambiante est comprise entre + 8 et + 30 °C, d’écaillage du film avec entraînement de la fraction superficielle du
l’humidité relative inférieure à 70 % ; subjectile.
SW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVYQ
R
Figure 1 – Emballage prédosé de bicomposant
– de l’humidité résiduelle de coulage du support, dans le cas de
travaux neufs. À ce sujet, corrigeons une idée reçue, totalement
erronée : on entend souvent affirmer que le délai de séchage d’un La pratique de préparation par boîtages complets se révèle de
béton ou d’un mortier hydraulique est de 28 jours ! Cette affirma- loin la plus sûre. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de travailler sur de
tion est fausse. Les 28 jours en question correspondent à un délai petites surfaces ne nécessitant pas la préparation de l’ensemble de
de référence pour définir la résistance d’un béton ou d’un mortier. l’emballage livré, on pourra recourir à un mélange partiel (par pré-
lèvement des composants). C’est ici qu’il est primordial de respec-
L’eau résiduelle, qui n’a rien à voir avec l’eau de composition (eau ter les proportions base et durcisseur annoncées.
moléculaire), s’échappera plus ou moins rapidement selon les
Une surcatalyse, c’est-à-dire par excès de durcisseur, conduit à
conditions thermo-hygrométriques ambiantes. Dans des conditions
la formation d’un film cassant, très vite défaillant. Le revêtement
normales (locaux ventilés), ce délai est au minimum de deux mois.
craquèle et s’élimine par poudrage.
En hiver, en période humide, en ambiance confinée, ce délai peut
atteindre plusieurs mois, et parfois même, par ressuage du support, Une sous-catalyse, par défaut de durcisseur, laisse un film éter-
lors des premières mises en chauffe notamment, des désordres nellement mou, sensible à l’encrassement, d’aspect hétérogène,
apparaissent huit mois à un an après le fin des travaux ; sur le plan du coloris et de la qualité du brillant.
– de l’humidité extérieure : les remontées capillaires, par
§ Le malaxage des constituants des systèmes bicomposants doit
exemple, sur des sols mal étanchés sont une cause fréquente de
être réalisé conformément aux indications du fournisseur. Les
sinistre ;
recommandations sont formulées de la façon suivante :
– de l’humidité accidentelle : inondations, fuites d’eau, stagnation
produisant les mêmes effets. – malaxage manuel au manche en bois, ou « au bâton » : il s’agit
de dessiner des « 8 » dans le mélange en raclant soigneusement
Les désordres dus à l’excès d’humidité se manifestent sous forme fond et bords pour homogénéiser l’ensemble ;
de cloquage, puis d’écaillage du film. La rupture d’adhérence est – malaxage mécanique par agitation (outils sur moteur de
toujours de forme « adhésive ». perceuse électrique), soit en vitesse lente (200 à 300 tr/min), soit en
Les cloques, à certains moments, sont gorgées d’un liquide par- vitesse rapide (1 000 à 2 000 tr/min).
fois incolore (en début du processus), mais parfois coloré, de jaune Lorsque le mélange n’est pas effectué selon les instructions du
pâle à rouge sang, et dégageant des odeurs très particulières qui fabricant de produits (malaxage mécanique remplacé par
traduisent les effets d’hydrolyse de la résine du revêtement (par- malaxage manuel, ou malaxage mécanique à vitesse lente, par
fois de saponification pour les résines estérifiées). exemple), on risque fortement de ne pas entraîner toute la partie
Le cloquage est d’autant plus important et spectaculaire que le sédimentée de la base, ou au contraire d’en accentuer sa masse.
revêtement est fermé (cas des procédés bicomposants). Dans ces conditions, toutes les particules de la résine de base ne
Parfois, l’humidité altère de façon irrégulière la teinte du film. sont pas également polymérisées par la résine du durcisseur. Cer-
taines seront sous-catalysées, d’autres surcatalysées, avec les
inconvénients signalés précédemment.
1.6.4 Préparation des peintures et vernis
sur chantier
1.6.5 Mûrissement des mélanges bicomposants
Après malaxage des constituants, le mélange doit être laissé au
Les produits bicomposants doivent être employés par un repos pendant quelques minutes. C’est le temps de mûrissement ;
personnel averti, car le mélange et le malaxage doivent être il est en effet nécessaire que la réaction chimique entre la base et
effectués dans des conditions très précises. le durcisseur ait le temps de s’amorcer dans la masse complète du
bidon. Ce délai est compris, en conditions normales, entre 10 et
15 min. Il dépend des conditions ambiantes, de température et
§ Le mélange doit être réalisé en respectant scrupuleusement les d’hygrométrie (§ 1.6.6).
proportions de base (partie pigmentée colorée, du volume le plus
Le non-respect de ce temps de mûrissement se traduit par une
important, généralement) et de durcisseur (partie translucide). Ces
pathologie caractéristique : une fraction de la surface traitée (les
proportions sont indiquées sur les « boîtages » de la façon
premiers mètres carrés mis en œuvre) montre un comportement
suivante : partie A/partie B = 50/50 ou 75/25 ou 80/20 (en précisant
très rapidement défaillant (mollesse, mauvaise tenue, aspect
en poids ou en volume).
irrégulier...), alors que, au-delà, le même revêtement se comporte
Les constituants base et durcisseur sont livrés en emballages correctement.
prédosés. On verse la totalité du bidon B dans le bidon A. Très
souvent, dans un emballage unique, on trouve un récipient B placé
en obturation d’un récipient A (figure 1). 1.6.6 Application des produits
Il suffit, au moment de l’emploi, de percer le fond du bidon B Le séchage et le durcissement du film sont directement influen-
pour que son contenu s’écoule dans la résine A. Il faut prendre le cés par les conditions ambiantes de température et d’hygrométrie,
temps de laisser s’écouler la totalité du durcisseur en raclant au par la température de surface du support et, bien entendu, comme
besoin les parois du bidon B. signalé précédemment, par le degré d’humidité de ce dernier.
SX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVYP
R
1. Définition et fonctions .................................................................. C 3 690V3 – 2
2. Domaines d’emploi ......................................................................... — 2
3. Classification ................................................................................... — 2
3.1 Par famille .......................................................................................... — 2
3.2 Par spécificité ..................................................................................... — 2
4. Conclusion........................................................................................ — 6
5. Glossaire ........................................................................................... — 7
Pour en savoir plus..................................................................................
Doc. C 3 690V3
SY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSVYP
1. Définition et fonctions En pièces sèches, les peintures sont d’aspect mat ou satiné ; en
pièces humides, elles sont satinées ou brillantes, car plus résistan-
tes à l’humidité.
Dans les deux cas, ce sont des produits formulés à partir de
Une peinture est une composition complexe, le plus souvent liants en phase aqueuse : dérivés acryliques essentiellement et
liquide, destinée à être appliquée en couche mince sur des sup- alkydes en émulsion.
ports où elle sèche.
Le DTU 59.1 définit les conditions de mise en œuvre des pro-
La peinture sert à protéger et à décorer. La fonction protection duits, en fonction :
est plus importante à l’extérieur, tandis que l’aspect décoratif
retient davantage l’attention à l’intérieur. – des subjectiles,
– de l’intervention : travaux neufs ou de rénovation,
& Composition complexe – de la qualité d’aspect souhaitée par le maı̂tre d’ouvrage (cou-
leur, degré de brillant, lisse, structuré…).
La peinture se compose de trois éléments essentiels : liants, pig-
R
ments, solvants, auxquels on ajoute les produits auxiliaires, capa- À partir de la définition des paramètres retenus, le DTU fixe dans
bles d’apporter au feuil (film sec) des qualités spécifiques supplé- différents tableaux les opérations à réaliser. Ces tableaux ne consti-
mentaires. Les solvants ou diluants sont destinés à s’évaporer, tuent pas des obligations qui pourraient être envisagées pour
laissant un feuil sur le support, c’est ce qu’on appelle l’extrait sec. atteindre l’objectif souhaité. Mais l’entreprise de peinture, ou l’arti-
san peintre, reste seul décideur des travaux nécessaires à l’obten-
& Application en couche mince tion du résultat. Pour cette raison, dans les tableaux du DTU, on
L’application en couche mince est recommandée pour faciliter le retrouve des annotations en face de certaines phases de travaux
séchage et éviter des réactions différentielles entre les couches qui indiquent le caractère optionnel de ces phases.
supérieures et inférieures. Même lorsqu’on évoque les revêtements
plastiques épais ou Revêtements de Peinture Épaisse (RPE), l’épais-
seur ne dépasse guère 1 à 2 mm, en moyenne, pour un rendement
de 2 à 3 kg/m2. 3. Classification
Une norme européenne NF EN 1062-1 classe les différents revê-
tements par l’épaisseur de leur film sec. Il existe une norme fran-
çaise XPT 34-722 d’adaptation à la classification européenne. Les produits de peintures sont classés par famille ou selon certai-
Les applications des peintures et produits connexes s’effectuent nes caractéristiques.
selon les produits et le but esthétique souhaité :
– à la brosse, 3.1 Par famille
– au rouleau,
– à la taloche, Le tableau 1 présente une classification des vernis et peintures
– par projection, en fonction de leurs usages, avec l’évolution ces dernières années
– au trempé. des teneurs en COV autorisées.
& Séchage Ces produits peuvent être classés selon la nature chimique de
leur résine majoritaire dans la formulation du liant du revêtement.
Le feuil appliqué et formé doit alors sécher. Cinq types de La classification de la norme NF T 36-005 fait l’objet du tableau 2.
séchage sont distingués :
– séchage par simple évaporation : un phénomène physique
réversible qui est le résultat d’un épaississement progressif (exem- 3.2 Par spécificité
ples : peintures cellulosiques, vernis à ongles, peintures acryliques Les produits peintures sont alors classés selon certaines caracté-
de ravalement dites à la Pliolite (marque déposée Good Year)) ; ristiques essentielles.
– séchage par évaporation de l’eau et coalescence des grains de
résine : un phénomène physique irréversible (exemples : toutes les La norme XP T 34-722 constitue une adaptation des peintures et
peintures émulsion ou dispersion, acryliques, vinyliques, etc.) ; revêtements à la nouvelle classification européenne présentée dans la
– séchage par évaporation et oxydation : un phénomène chi- norme NF EN 1062-1. Elle codifie les caractéristiques D1 à D3 et I1 à I4
mique irréversible ; les peaux formées à la surface d’un pot de des revêtements, par référence à des critères physiques et de perfor-
peinture alkyde sont insolubles et infusibles, elles doivent être soi- mance. Ainsi, ce classement tient compte de quatre critères E, V, W, A :
gneusement éliminées (exemple : toutes les peintures alkydes) ; avec E épaisseur du revêtement,
– séchage par catalyse : un phénomène chimique irréversible ;
V perméabilité à la vapeur d’eau,
l’incorporation d’un catalyseur provoque la réticulation du liant ; à
froid, on doit incorporer le catalyseur (exemples : vitrificateur à par- W perméabilité à l’eau liquide,
quet à chaud, la réticulation a lieu au four, toutes les peintures à A résistance à la fissuration.
séchage au four pour l’électroménager, la carrosserie automobile) ;
– séchage par adjonction d’un durcisseur : un phénomène chi- complétés par deux critères d’aspect et un de performance :
mique irréversible ; alors que le catalyseur ne participe pas à la S granulométrie,
réaction, le durcisseur réagit avec le liant auquel il est incor- G brillance,
poré (exemples : polyuréthanes, époxydes).
C perméabilité au gaz carbonique.
TP
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
TQ
S
TR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUP
TS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUP
TT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUP
les plafonds et faux plafonds suspendus sont considérés Le tableau 1 présente les principales sources lumineuses utili-
comme un élément stable de la construction. sées pour l’éclairage domestique et tertiaire, d’autre sources
sont utilisées pour l’éclairage des grands espaces, stades,
routes, parkings, ports de commerce, etc. Leur efficacité lumi-
On notera également, en cas d’emploi de lampes à incandes- neuse est supérieure à 100 lm/W, certaines sources ont une effi-
cence (spots) encastrées, et notamment si elles sont cacité lumineuse de 150 lm/W, comme le sodium basse
dichroïques (chaleur rejetée vers l’arrière), que la température pression.
du plénum peut atteindre des valeurs telles que des mesures
de compensation doivent être prises (ventilation ou appareil- ■ Ce qu’il faut retenir
lages et câbles spéciaux).
Les sources lumineuses appellent les commentaires suivants.
Il faut aussi prendre en compte les nouvelles sources lumi-
neuses ; les diodes électroluminescentes (DEL ou LED), déjà • Actuellement nous assistons à une évolution des caractéris-
utilisées pour des fonctions de signalisation grâce à leur longue tiques et performances des sources lumineuses. Les sources
durée de vie. Elles sont maintenant utilisées en éclairage déco- lumineuses équipées de LED permettent maintenant le rem-
ratif et en éclairage d’ambiance. placement des anciennes lampes avec une consommation
beaucoup plus faible et une durée de vie supérieure.
• Les lampes à incandescence « classiques », les lampes à
■ Les sources lumineuses
S
incandescence d’une puissance supérieure à 15 Watts, trop
Les sources lumineuses peuvent être classées selon leur prin- grandes consommatrice d’énergie, sont complètement reti-
cipe de fonctionnement. Voir figure 1. rées du marché depuis le 1er septembre 2016.
Incandescence Luminescence
Lampe à
Fluorescence Autre LED
induction
Fluo compact
Halogénures
Tube T5 et T8 Fluo compact avec appareillage Mercure HP Sodium HP Sodium BP
métalliques
intégré
Lampes réservées
à des usages
2 700 spéciaux :
Incandescence ≤ 15 6 à 12 1 000
IRC : 100
– fours,
– réfrigérateurs
TU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUP
Douille R7s
2 900
120 à 400 18 à 21 2 000 Dernière lampe de
IRC : 100
classe C autorisée
Lampes
Utilisées comme
fluorescentes
2 700 à 6 500 source lumineuse
tubulaires 16 à 51 67 à 93 12 000
IRC : ≥ 80 pour les anciens
avec ballasts
luminaires
électroniques
Tube T8 Ø 26
Sources lumineuses
3 000 à 6 500 des luminaires
14 à 35 92 à 114 25 000
IRC ≥ 90 actuels à lampes
fluorescentes
Tube T5 Ø 16
Lampes
2 700
fluorescentes Lampes remplacées
15 000 à 20 IRC : ≥ 90 pour
avec 20 à 23 45 à 64 par des sources à
000 les derniers
appareillage LED
modèles
intégré
Lampes
fluorescente Système en fin de
2 700 à 4 000
avec 5 à 23 45 à 75 12 000 vie, remplacé par des
IRC ≥ 80
appareillage luminaires à LED
externe
2 700 à 4 000
LEDS 9 à 23 46 à 100 25 000 Douille E 27
IRC ≥ 80
TV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUP
• Les lampes fluorescentes « compact » disparaissent au profit pérature de couleur, et de vouloir utiliser des tubes de couleurs
de sources lumineuses à LED au format des anciennes « froides » (blanc industrie, lumière du jour), soit pour relever le
lampes à incandescence. niveau, soit simplement parce qu’ils « donnent davantage de
• Les lampes fluorescentes tubulaires (longueurs courantes lumens » !
0,60 m – 1,20 m – 1,50 m pour le diamètre 26 et 0,55 m 0,85
m 1,15 m 1,45 m pour le diamètre 16 mm) nécessitent pour
leur fonctionnement un accessoire (ballast), qui peut être du Il existe une relation psychologique entre le niveau d’éclaire-
type ferromagnétique, dont la disparition est programmée, ment et la température de couleur et, pour une même appré-
ou électronique, ciation, le niveau doit être plus élevé pour des sources à kelvin
– allumage instantané, sans papillotement, durée de vie allongée élevé. Cela est traduit par les courbes dites « de Kruithoff »
(jusqu’à 50 %) et consommation diminuée (20 %) ; (figure 2), où les zones ombrées sont celles à éviter.
– possibilités de gradation (confort individuel accru et autre
diminution de consommation) ;
– suppression de l’effet stroboscopique. • Enfin l’apparition de lampes dites à induction, à très
Les lampes fluorescentes existent en de nombreuses versions longue durée de vie (de 40 000 à 60 000 heures), permet de
dimensionnelles et de formes, en diverses nuances, caractérisées résoudre, malgré leurs prix toujours très élevé, certains
par leur température de couleur, exprimée en kelvins. problèmes tels que les difficultés d’accès nécessitant
Le tableau 2 indique le choix des nuances à privilégier en fonc-
tion des applications.
l’emploi d’engins spéciaux. La puissance des quelques
modèles disponibles va de 55 à 165 W pour des efficacités
lumineuses de 70 lm/W.
S
Une erreur fréquente (surtout en maintenance) consiste à ne
pas tenir compte de la relation entre niveau d’éclairement et tem- Cette technologie est en partie abandonnée au profit des LED.
TW
S
TX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUQ
S
1.2 Protections .......................................................................................... — 2
1.3 Autres appareillages .......................................................................... — 3
1.4 Schémas des liaisons à la terre (ou régimes du neutre) .................. — 4
1.5 Câblage ............................................................................................... — 5
1.6 Classifications du matériel ................................................................. — 8
1.7 Mises à la terre ................................................................................... — 8
2. Réglementation particulière à certains types de bâtiments .. — 9
2.1 Logements .......................................................................................... — 9
2.2 Secteur tertiaire .................................................................................. — 10
3. Détermination des besoins en énergie ....................................... — 13
3.1 Logements .......................................................................................... — 13
3.2 Bureaux .............................................................................................. — 14
3.3 Véhicules électriques.......................................................................... — 14
3.4 Autres activités ................................................................................... — 15
4. Servitudes ........................................................................................ — 15
4.1 Dévolution des espaces ..................................................................... — 15
4.2 Immeubles de logements .................................................................. — 15
4.3 Immeubles du secteur tertiaire .......................................................... — 16
5. Alimentation et qualité de l’énergie électrique........................ — 17
5.1 Alimentation électrique ...................................................................... — 17
5.2 Qualité de l’énergie électrique ........................................................... — 17
6. Marquages. Labels. Avis techniques. Qualifications ............... — 20
6.1 Marquages .......................................................................................... — 20
6.2 Labels ................................................................................................. — 21
6.3 Avis techniques .................................................................................. — 21
6.4 Qualifications ..................................................................................... — 21
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 751v3
ans le dossier [C 3 750] nous avons plus particulièrement étudié les diffé-
D rentes applications de l’énergie électrique dans les bâtiments.
Ici, sont abordés les aspects liés à la mise en œuvre :
– les principes de distribution et de protection des personnes et des biens ;
– les différents schémas de liaison à la terre (ou régimes du neutre) ;
– le choix des canalisations ;
– l’évaluation des besoins en énergie électrique ;
– la qualité de l’énergie.
Ce dossier traite aussi des règles particulières pour les locaux d’habitation et
les établissements recevant du public.
La distribution de l’énergie par le réseau de distribution public y est abordée,
tant pour le dimensionnement des ouvrages électriques, que pour le dimen-
sionnement du génie civil, les règles détaillées sont dans le dossier [D 5 049].
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPQS
TY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUQ
1.1 Distribution générale La centralisation, dans des tableaux, de la plupart des appareilla-
ges, qui, pour des grandeurs limitées mais couvrant une majorité
d’applications, sont du type modulaire (c’est-à-dire de dimensions
1.1.1 Tableaux multiples d’un pas (17,5 mm)), conduit nécessairement à des câbla-
Toute installation comporte, selon son importance (en puissance ges importants. Cette distribution, du type « en étoile », reste préfé-
ou en aire géographique), un (ou plusieurs) tableau(x) de réparti- rable, tant du point de vue fonctionnel qu’économique, car les
tion, de protection et de commande, à partir duquel (desquels) câblages sont de sections réduites, et l’on évite, dans la mesure
S
l’énergie électrique est distribuée. Leur appellation dépend de leur du possible, la dispersion des répartiteurs secondaires. Tout autre
hiérarchie ou de leur fonction : distribution de puissance, avec multiplication des répartiteurs, pré-
sente de nombreux inconvénients, sans être nécessairement moins
– tableau principal basse tension (TGBT) ; dispendieuse à l’usage.
– tableau divisionnaire ;
– tableau de répartition et de protection terminale ;
– tableau de sécurité, des pompes, des ascenseurs, etc.
1.2 Protections
Ils regroupent les divers organes nécessaires :
Toute installation électrique doit être conçue de façon à assurer
– jeux de barres ou borniers de distribution ; la protection des personnes (contre les chocs électriques et les brû-
– câblages et fileries internes ; lures) et celle des biens (tant l’installation elle-même que son envi-
– coupe-circuits à fusibles ; ronnement. On parle alors d’influences externes, sous-entendu
– interrupteurs ; « externes au matériel lui-même », mais susceptibles de l’influencer
– disjoncteurs ; (cf. [D 5 042] et [D 5 043]).
– contacteurs ;
– relais ;
– appareils de mesure, de comptage, etc. 1.2.1 Protection des personnes
Le tableau général doit être situé le plus près possible du centre & Suivant des caractéristiques variables, la protection des person-
de gravité électrique de l’installation, de façon à éviter des trans- nes est assurée contre les contacts directs (c’est-à-dire ceux avec
ports d’énergie sur de grandes distances. Les transports de l’éner- une partie de matériel normalement sous tension), soit par éloigne-
gie coûtent cher lors de la construction de l’installation, et aussi par ment (lignes aériennes), soit par obstacles (enveloppes, barrières,
l’énergie dissipée lors du fonctionnement de l’installation. etc.), soit par isolation et, dans certains cas restrictifs, par des Dis-
Une sélection interne permet, en cas de besoin (alimentation de positifs Différentiels à Haute Sensibilité (DDHS).
remplacement assurée par groupe électrogène, par exemple), de
délester une partie non essentielle au seul profit de circuits & La protection contre les contacts indirects (ceux résultant d’un
prioritaires. défaut d’isolation d’un matériel électrique dont l’enveloppe est, de
La formalisation des besoins de l’exploitation peut être définie au ce fait, sous tension) utilise, selon les schémas des liaisons à la
moyen de l’indice de service, dont les critères sont rappelés dans le terre, des protections à maximum de courant ou des protections
tableau 1. différentielles résiduelles.
Arrêt complet de la seule unité fonction- Arrêt limité à la seule unité fonctionnelle
Arrêt complet de la seule unité fonction-
2 nelle concernée, intervention sur les rac- concernée, réserves prévues en nombre et
nelle concernée
cordements taille
Unité fonctionnelle : ensemble des appareillages liés à un départ : protection, coupure, séparation, contrôle…
(1) Le premier chiffre détermine les conséquences d’une opération de condamnation (mécanique) ou de consignation (électrique) sur le tableau électrique.
(2) Le deuxième chiffre précise l’aptitude du tableau à répondre à un besoin de maintenance.
(3) Le troisième chiffre précise l’aptitude du tableau à répondre à une évolution future.
UP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUQ
S
105 à 115 % du courant assigné, délai de fonctionnement depuis
quasi instantané à quelques secondes.
& Protection contre les courts-circuits Installation
intérieure DR 300 mA DR 30 mA
Partie réalisée non retardé non retardé
La notion de courant de court-circuit est importante. Les éner- en classe II
gies mises en jeu, comme les efforts mécaniques développés par installation
par les effets électrodynamiques peuvent atteindre des valeurs
considérables, qui dépendent de la configuration du réseau en
amont, des transformateurs haute tension – basse tension (HT/
BT), du point où le défaut se manifeste.
UQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUQ
TN-C TN-S TT IT
Coupure par dispositifs de protection contre les surintensités Oui Oui Non (3) Oui
S Section du conducteur neutre ≥ 10 mm2 (PEN) Selon calcul Selon calcul Selon calcul
Protection du conducteur neutre Sans objet Non (6) Non Oui, si distribué
& Relais : ils ont diverses applications, en particulier lorsqu’ils sup- & Si le transformateur est situé en dehors du bâtiment et en
pléent à des limitations de divers autres appareils comme, par dehors de la zone d’équipotentialité de l’installation, le schéma
exemple, des détecteurs électroniques (de mouvement ou de pré- des liaisons à la terre sera de type TT : cas des installations alimen-
sence, de niveau d’éclairement, de fumée ou de température, etc.), tées à partir du réseau de distribution public.
ou lorsqu’ils assurent des cycles de fonctionnement déterminés.
& Si le transformateur est situé dans le bâtiment, donc dans la
& Comptages : indépendamment du comptage du distributeur zone d’équipotentialité créée par la prise de terre à fond de fouille,
d’énergie, il peut, dans certains cas, être intéressant d’utiliser des le schéma des liaisons à la terre sera de type TN.
sous-compteurs qui permettent de connaı̂tre les consommations
L’exploitation des installations à puissance surveillée, alimen-
de tel ou tel service (mais le chiffrage en valeur réelle peut entraı̂ner
tées par un transformateur de distribution publique peut être de
des difficultés, tant pour l’estimation réelle du prix du kilowattheure
type TN-S après accord du distributeur.
qu’en cas de revente, qui reste l’apanage du distributeur).
Pour les installations à puissance limitée, les protections
& Mesures : les appareils d’usage courant sont les voltmètres, les
contre les contacts indirects seront assurées par des DDR comme
ampèremètres, les phasemètres. Il existe également des compteurs en schéma TT.
horaires qui peuvent faciliter la programmation des interventions
d’entretien (changement systématique des lampes d’un circuit), ou Dans certains cas particuliers, le transformateur étant privé, le
se substituer aux sous-compteurs, s’il n’y a pas de variation schéma IT pourra être retenu.
notable dans la puissance en question. Le tableau 2 donne les principales caractéristiques des divers
schémas et le tableau 3 leurs possibilités courantes d’utilisation.
1.4 Schémas des liaisons à la terre
1.4.1 Schéma TT
(ou régimes du neutre)
C’est le cas du réseau public français de distribution à basse
Il s’agit de la façon dont le point neutre du (ou des) transforma- tension.
teur(s) est relié à la terre [D 5 044]. Les grandeurs électriques des
courants qui, en cas de défaut, en résultent, entraı̂nent des pres- & Le point neutre des transformateurs est mis directement à la
criptions différentes dans le choix et le calcul des mesures de pro- terre. Les masses de l’installation étant, de leur côté, mises à la
tection (en particulier contre les contacts indirects). Ils présentent, terre par une prise distincte de la précédente.
par ailleurs, certains avantages et inconvénients, très succincte- & Le courant de défaut à la terre est limité par la mise en série des
ment résumés dans ce paragraphe. impédances des prises de terre, ce qui entraı̂ne des courants de
Le schéma des liaisons à la terre est principalement déterminé défaut de faible valeur et l’utilisation de protections à courant diffé-
par la situation géographique du transformateur TH/BT. rentiel résiduel.
UR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSWUQ
Bâtiments d’habitation :
• locaux privatifs Non Non Oui Non
• services généraux Oui (1) Oui Oui (2) Non
Bâtiments administratifs (bureaux, banques, services publics) Oui Oui Oui Déconseillé (3)
S
Établissements industriels Oui Oui Oui (7)
Équipements à forts courants de fuite (fours, chaudières…) Oui Oui Incompatible Incompatible
& Dans le cas où le transformateur alimentant le réseau public de & Le courant de défaut à la terre est pratiquement un courant de
distribution est situé dans le même bâtiment ou inclus dans la court-circuit, ce qui permet l’emploi de fusibles ou de disjoncteurs
même zone d’équipotentialité que les installations d’utilisation, comme protections contre les courants de défaut.
celles-ci sont de fait en schéma TN. La valeur des courants de
court-circuit et de défaut y est importante. 1.4.3 Schéma IT
Il est alors admis pour les installations alimentées par un bran-
Il ne peut être utilisé que dans le cas d’un poste de transforma-
chement à puissance surveillée d’utiliser les règles de protection
tion HT/BT privé ou en aval d’un transformateur BT/BT.
contre les chocs électriques du schéma TN.
Un point du réseau (généralement le point neutre du transforma-
Pour les branchements à puissance limitée la protection contre les
teur) est relié à la terre à travers une impédance, qui limite le cou-
chocs électriques doit être réalisée selon les règles du schéma TT.
rant de premier défaut à la terre et permet la poursuite de l’exploi-
tation sans coupure de l’alimentation au premier défaut
1.4.2 Schéma TN d’isolement.
Il nécessite la présence du transformateur HT/BT dans le bâti- Ce schéma nécessite l’usage d’un dispositif de surveillance de
ment ou dans la zone d’équipotentialité. Si le transformateur est l’isolation, avertissant de cet incident un service susceptible d’y
celui du distributeur, son accord est nécessaire. remédier rapidement (faute de quoi un second défaut entraı̂ne la
coupure et fait perdre le bénéfice de cette disposition).
& Dans ce schéma TN, les points neutres et les masses de l’instal-
lation (ainsi que ses prises de terre) sont reliés par un (ou des)
conducteur(s). On distingue : 1.5 Câblage
– le schéma TN-S, où les conducteurs de neutre (N) et de protec-
tion (PE) sont distincts, les masses étant reliées au neutre par le Les canalisations électriques sont constituées soit :
conducteur de protection ; – de conducteurs isolés (fils) devant être posés sous une protec-
– le schéma TN-C, où les conducteurs de neutre et de protection tion mécanique comme des conduits (tubes) ou des profilés (mou-
sont combinés en un seul (PEN). lures, goulottes) ;
US
S
UT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSSUP
et Jean-Pierre CARDIA
Énergéticien lumière, dirigeant du bureau d’étude Inergie Adapt
Président régional de l’Association française de l’éclairage Auvergne-Berry-Limousin
S
1. Objectifs d’une démarche de MDE axée sur le besoin .................. C 3 350 — 2
1.1 Contexte de la démarche ............................................................................ — 2
1.2 Enjeux de la démarche ................................................................................ — 2
1.3 Objectifs de la démarche............................................................................. — 2
2. Étapes de la démarche............................................................................ — 3
2.1 Définition du besoin en éclairage............................................................... — 3
2.2 Définition de l’état initial ............................................................................. — 4
2.3 Définition des axes de progrès................................................................... — 4
2.4 Hiérarchisation et optimisation .................................................................. — 5
2.5 Suivi.............................................................................................................. — 6
3. Applications de démarches MDE......................................................... — 6
3.1 Cas no 1 – Audit énergétique d’une commune ......................................... — 6
3.2 Cas no 2 – Optimisation énergétique avancée et importance d’intégrer
la démarche le plus tôt possible dans le projet......................................... — 11
3.3 Cas no 3 – Optimisation énergétique avancée sur sources avec iodures
métalliques................................................................................................... — 13
4. Conclusion ................................................................................................. — 14
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. C 3 350
UU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSSUP
S
nement et du ciel nocturne pour lutter contre les nuisances
La première étape, lorsque l’on cherche à mettre en œuvre une lumineuses ;
démarche de MDE, est de définir ses objectifs. Or, si l’objectif princi- — évolutions des technologies dans le domaine de l’efficacité
pal d’une démarche de MDE est bien d’optimiser la consommation énergétique et de la gestion des équipements (ballasts électroniques,
énergétique en réponse à un besoin en éclairage, le contexte dans variateurs de puissance, calculateurs astronomiques, systèmes
lequel cette démarche est effectivement entreprise peut décliner cet intégrés de télégestion, réflecteurs haute performance, évolution
objectif. de la qualité et de l’efficacité des sources, développement de
En effet, l’expérience montre qu’une démarche de MDE est rare- nouvelles sources [iodures métalliques, LEDs...]) ;
ment motivée en tant que telle. Elle découlera plus généralement — dérégulation progressive du marché de l’électricité, laissant
d’un enjeu local (comme la nécessité de réduire la facture énergé- entrevoir à terme une importante hausse des tarifs de l’électricité.
tique communale), lui-même inscrit dans un contexte (forte hausse
de la facture énergétique) dont la réalisation nécessitera le recours
à une démarche de MDE. Or, c’est précisément la compréhension du 1.2 Enjeux de la démarche
contexte et des enjeux qui permettront de définir la déclinaison des
objectifs de la démarche MDE.
La problématique locale, plus ou moins nuancée par rapport au
contexte national, et à laquelle vont s’ajouter des choix d’aménage-
ment du territoire et d’urbanisme, peut amener les communes à pri-
1.1 Contexte de la démarche vilégier les enjeux suivants :
— répondre aux besoins d’éclairage tout en limitant la facture
d’électricité communale ;
Avec une consommation d’électricité en hausse de près de 30 % — réduire les nuisances lumineuses ;
entre 1990 et 2000 (d’après enquêtes Ademe 1991 et 2001), l’éclai- — réduire les émissions de gaz à effet de serre ;
rage public, à l’image de la consommation d’électricité en France, a — inscrire le patrimoine d’éclairage public dans un cadre
subi un rythme soutenu de croissance et ce malgré une évolution de communal de développement durable, ce qui signifie : maîtriser le
l’efficacité énergétique des infrastructures. C’est ainsi que, durant besoin en éclairage, optimiser l’efficacité énergétique des infras-
cette période, la puissance totale souscrite pour les besoins d’éclai- tructures, minimiser les nuisances lumineuses, réduire la
rage public n’augmentait que de 15 % (sources enquêtes Ademe, dépendance de l’infrastructure aux énergies fossiles, choisir des
EDF 1991 et 2001) alors que le nombre de points lumineux augmen- matériaux à impact environnemental limité et recyclables, trier et
tait de près de 50 %. suivre le recyclage des matériaux en fin de vie.
Précisons là que la réduction de la dépendance des infrastructu-
En ratifiant le protocole de Kyoto en 1997, la France s’est enga- res aux énergies fossiles répond directement à la problématique de
gée à l’horizon 2012 à stabiliser ses émissions de gaz à effet de réduction des émissions de gaz à effet de serre car, selon le bilan
serre au niveau de ce qu’elles étaient en 1990. Or, en 2000 les carbone Ademe/EDF, la consommation finale d’un kilowattheure
émissions annuelles de CO2 liées à la consommation énergé- électrique entraîne l’émission de l’équivalent de 109 g de CO2.
tique de l’éclairage public étaient en hausse de 130 000 t par Notons que ces deux objectifs pourront être satisfaits soit par une
rapport à 1990. réduction de la consommation énergétique, soit par le raccorde-
ment de l’installation à une source d’électricité d’origine renouvela-
ble (cellule photovoltaïque, centrale hydraulique, éolienne ou unité
Bien entendu, cette évolution n’est pas sans conséquences sur de cogénération alimentée par de la biomasse).
l’environnement et la facture énergétique des collectivités et, à
l’heure où la France est engagée dans un processus de stabilisation
de ses émissions de gaz à effet de serre, cette forte croissance va à
contre-courant des campagnes des pouvoirs publics incitant à la 1.3 Objectifs de la démarche
sobriété énergétique.
Pour autant, les communes sont de plus en plus soucieuses de Pour répondre aux enjeux présentés précédemment, la démarche
maîtriser leur consommation d’électricité. de MDE devra :
Le contexte énergétique et environnemental national de l’éclai- — maîtriser le besoin en éclairage ;
rage public peut se résumer ainsi : — optimiser l’efficacité énergétique des infrastructures ;
— consommation d’électricité liée à l’éclairage public en forte — optimiser les performances photométriques des infrastructures.
hausse (+ 30 % entre 1990 et 2000) et qui représente 38 % de la Il reste maintenant à définir les étapes qui permettront d’atteindre
facture d’électricité communale (source Ademe 2001) ; les objectifs retenus.
UV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSSUP
S
(et de quel type), voie piétonne, place, monument, etc.), la zone spa-
■ Éblouissement d’incapacité (indice TI) (Threshold Incre-
tiale à éclairer et la plage horaire prioritaire d’éclairement.
ment Indice) (recommandations AFE [1] 6.5.3.1) : il est à noter
■ Estimations quantitatives que l’approche scientifique et pédagogique de la visibilité fait
débat entre les experts. Pour la majorité d’entre eux, on peut tra-
C’est à cette étape que la maîtrise du besoin en éclairage inter-
duire cette notion par un indice TI correspondant à l’augmenta-
vient, en recherchant les niveaux d’éclairement, de luminance et
tion du contraste au seuil de visibilité qu’il est nécessaire
d’uniformité minimaux remplissant les fonctionnalités de chacune
d’établir pour que l’observateur soumis à l’éblouissement com-
des zones définies précédemment. Ces valeurs devront être le plus
mence à percevoir l’objet. Il est calculé sur l’axe longitudinal
conformes possible aux recommandations de l’Association fran-
pour chaque point du maillage de référence. L’indice TI retenu
çaise de l’éclairage (AFE) [1] ou de la norme EN 13201 qui définis-
correspond à la plus grande valeur calculée. Il est exprimé en %.
sent des niveaux minimaux à maintenir pour garantir, selon la
fonctionnalité du lieu à éclairer, la sécurité et le confort visuel requis. ■ Indice d’inconfort (G) (recommandations AFE [1] 6.5.3.2 :
l’indice G exprime l’appréciation portée sur une installation
■ Ajustements qualitatifs d’éclairage public, dans des conditions de conduite données. Il
En fonction de la politique d’urbanisation et de la fonctionnalité, il dépend de la distribution lumineuse du luminaire, du niveau de
s’agit de préciser si des contraintes qualitatives sont demandées en luminance moyenne de la chaussée, de la configuration
ce qui concerne : d’implantation des luminaires (hauteur de feux et espacement).
Il est exprimé selon une échelle numérique de la manière
— la qualité de lumière requise : ton de couleur (caractérisé par la suivante :
température de couleur de la source) et contraste de couleur recher-
ché [caractérisé par un indice de rendu des couleurs (IRC)] ; • G1-Éblouissement intolérable
— le style et/ou la hauteur des candélabres. • G3-Éblouissement gênant
Bien entendu, ces aspects auront une influence plus ou moins res- • G5-Éblouissement juste admissible
trictive sur les choix d’optimisation énergétique (cf. § 2.4). • G7-Limitation satisfaisante de l’éblouissement
Remarque • G9-Éblouissement imperceptible.
Le principal gisement d’économie d’énergie en éclairage public
est à ce jour constitué par les installations routières ou urbaines EN 13201. Ces notions complémentaires sont introduites pour
pour les usagers motorisés. Il ne faut cependant pas négliger les répondre notamment au besoin des usagers motorisés de bien voir
autres usagers que sont les cyclistes et les piétons. La norme les usagers piétons et inversement, mais aussi au besoin de sécurité
EN 13201 ainsi que les recommandations de l’Association française des piétons entre eux, par la reconnaissance des visages à l’appro-
de l’éclairage [1] ont bien évidemment intégrées des exigences che d’une forme humaine dans la bulle de sécurité (ou de fuite) de la
particulières pour répondre aux attentes de sécurité de ces usagers. personne (5 à 10 m). Le choix des sources (couleur, IRC), des lumi-
Globalement, on peut envisager deux cas de figure (cf. définitions naires et du concept d’éclairage dans ces zones devient crucial mal-
encadré 1). gré la présence bien souvent de puissance énergétique unitaire
■ Tout d’abord, la circulation mixte d’usagers motorisés et de assez faible aux regards des sources utilisées en éclairage routier.
cyclistes et piétons. Dans ce cas, parallèlement au concept de lumi-
nance des sections courantes, des exigences d’éclairement et d’uni- Par ailleurs, la maîtrise des éblouissements et des nuisances lumi-
formité sont introduites pour des situations d’éclairage particulières neuses doit faire partie intégrante de la définition du besoin. C’est à
(aires aménagées, de repos ou de service, zones de conflits telles ce titre que la notion d’éblouissement d’incapacité, caractérisée par
que carrefours aménagés, giratoires, places). Des niveaux d’éclaire- l’indice TI de l’installation d’éclairage public ou l’indice GR pour les
ment moyen à maintenir de 10 lux à 40 lux peuvent y être exigés grands espaces a été introduite. Cet indice TI (faisant référence au
avec une uniformité d’éclairement minimal de 40 %. concept de luminance) doit être inférieur à 10 ou 15 suivant les cas.
Lorsque ces indices ne peuvent s’appliquer il est recommandé d’uti-
■ En ce qui concerne les installations urbaines où la priorité est liser les indices d’inconfort G ou D.
donnée aux piétons (petite rue, ruelle, place, aires de stationne-
ment, espace piétonnier...), le concept de luminance n’est plus En ce qui concerne les nuisances et le halo lumineux, il est à noter
retenu et seul l’éclairement doit être considéré. Les exigences que la maîtrise de ces sujets ne va pas engendrer de surconsomma-
d’éclairement à maintenir sont alors comprises entre 7,5 lux et tion d’énergie. Bien au contraire, dans de nombreux cas, cela impli-
15 lux (recommandations AFE) pour une uniformité d’éclairement que l’utilisation de lanternes plus efficaces et entraîne une réduction
de 0,4. Les notions d’éclairement minimal (de 1,5 à 3 lux), d’éclaire- de la consommation énergétique. Ces problématiques sont traitées
ment vertical moyen (de 7,5 à 30 lux) et d’éclairement semi-cylindri- dans le guide de l’AFE « Les nuisances dues à la lumière » [2].
que minimal (de 7,5 à 15 lux) apparaissent comme exigences
additionnelles dans les recommandations de l’AFE [1] et de la norme Une fois le besoin défini, il reste à caractériser l’état initial.
UW
S
UX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSSPW
S
Conseiller scientifique honoraire d’Électricité de France
et Gérard BERGER
Ingénieur de l’École supérieure d’électricité
Docteur ès sciences
Chargé de recherches au CNRS
Généralités sur la protection Cette hypothèse, encore admise par certains il n’y a pas si longtemps, ne
contre la foudre résiste pas à l’analyse que permet la connaissance moderne des phénomènes
d’ionisation. D’ailleurs, cette façon de voir fut rapidement infirmée, déjà du
temps de Franklin : parmi les nombreuses tiges qu’il fit élever, cinq furent frap-
pées par la foudre dès la première année de leur mise en place.
La seconde façon d’expliquer le rôle protecteur des paratonnerres consiste
alors à considérer leur pouvoir d’attraction sur la foudre. On a cependant assez
rapidement reconnu que ce pouvoir était limité à un volume relativement réduit,
ce qui permet néanmoins d’assurer une certaine zone de protection autour du
paratonnerre. Diverses définitions de cette zone, toutes empiriques, ont été don-
nées, généralement sous la forme d’un cône de section circulaire, d’axe vertical,
et dont le sommet coïncide avec la pointe du paratonnerre. On a longtemps
admis que le demi-angle au sommet de ce cône devait être de l’ordre de 45 ou
60˚. On a également représenté le contour de la zone protégée par une surface
de révolution dont la génératrice était un arc de cercle tangent à la fois à la tige
du paratonnerre en son sommet et à la surface au sol.
p。イオエゥッョ@Z@ュ。ゥ@RPPP
T oute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 3 0 7 −1
UY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSSPW
S
caces que les tiges de type Franklin.
L’étude des phénomènes physiques mis en jeu par la foudre a permis d’élabo-
rer une méthode de détermination de la zone de protection d’une tige verticale,
ou de fils tendus horizontalement ; elle permet également de définir la taille
maximale des mailles d’une cage. Cette méthode est fondée sur l’analyse du
mécanisme d’impact de la foudre et est mise en œuvre au moyen d’un modèle
mathématique appelé modèle électrogéométrique. Bien que ce modèle ne soit
pas parfait – bien des incertitudes subsistent – il constitue néanmoins l’approche
la plus cohérente pratiquement de la protection directe contre la foudre qui ait
été élaborée à ce jour. Il permet entre autres d’expliquer pourquoi la foudre peut
tomber au pied d’une tour, donc d’expliquer certains « ratés » de protection, et
montre que la zone de protection dépend de l’intensité de crête du courant qui
va s’écouler par le coup de foudre.
Mais, afin de pouvoir développer ce modèle et d’en préciser des applications,
il est nécessaire d’étudier les phénomènes orageux et d’examiner les paramè-
tres principaux qui caractérisent la foudre. Ce sera l’objet de la première partie
de cet article.
Ce qui vient d’être dit concerne la conception traditionnelle de la protection Conception générale
des bâtiments et des édifices par paratonnerre ou cage maillée, qui a pour fonc- d’une installation
tion d’éviter les dégâts par coups de foudre directs, et qu’il est convenu de dési-
gner par « protection extérieure ». de protection contre la foudre
Mais aujourd’hui, il existe une très nette tendance à insister, parallèlement, sur
la nécessité d’installer une « protection intérieure ». En effet, depuis une dizaine
d’années, les équipements électriques, l’informatique, l’audiovisuel, les télé-
communications envahissent tous les domaines de l’activité humaine, comme
l’industrie, l’artisanat, le tertiaire, la domotique. Le développement accéléré de
ces techniques, dont les équipements ont une vulnérabilité extrême aux effets
de la foudre, a induit la nécessité de nouvelles recherches sur les phénomènes
orageux et sur les moyens pour se protéger contre leurs effets néfastes. Cet
aspect de la protection sera également largement traité dans la deuxième partie
de cet article.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 307 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
VP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSSPW
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 307 − 3
VQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSSPW
une action sur la décision de l’impact. La présence de saillies, 1.1.5 Détection de la foudre
arbres, bâtiments, cheminées est bien connue comme étant l’un de
ces facteurs. Mais la conductivité des sols pourrait être un autre fac-
Deux principaux systèmes de détection de la foudre existent
teur important. Cette hypothèse repose sur un certain nombre
aujourd’hui en France : Météorage et Safir. Ils ne fournissent toute-
d’observations concernant le foudroiement des lignes à haute ten-
fois pas les mêmes informations et ne sont pas fondés sur les
sion, ainsi que sur les résultats de recherches de laboratoire. Ces
mêmes principes de détection.
résultats permettraient d’allouer aux failles humides, aux nappes
d’eaux, à des terrains marécageux, une certaine attirance préféren-
tielle pour la foudre ; leur zone d’action ne saurait toutefois excéder 1.1.5.1 Météorage
une centaine de mètres au-delà de leur contour.
Ce réseau national est opérationnel depuis 1987 et couvre
l’ensemble du territoire français (cf. figure 2). Il est composé de
■ Concentration ionique de l’air (conductivité de l’air) 16 capteurs qui détectent les impacts de foudre nuage-sol grâce à
l’onde électromagnétique émise et envoient leurs informations à un
La concentration en ions de l’air (ou sa conductivité, celle-ci étant centre de traitement en temps réel. Cela permet de surveiller le
la conséquence de celle-là) a parfois été invoquée pour expliquer un développement et le déplacement des masses orageuses. En outre,
nid d’orages. Mais, même aujourd’hui, il n’existe pratiquement pas la compilation des paramètres physiques des éclairs, leur datation
de données expérimentales à partir d’observations sur le terrain. et leur localisation permettent la constitution d’une base de don-
Les études de laboratoire sur les mécanismes de décharge dans l’air nées.
n’ont pas mis en évidence, jusqu’à présent, un effet de cette conduc-
Deux possibilités s’ouvrent donc :
tivité, par exemple en favorisant le trajet de la décharge ; les théories
disponibles montrent d’ailleurs que le taux d’ions dans l’air devrait — la gestion du risque foudre, par l’anticipation en temps réel
être considérablement plus élevé que ce que l’on peut mesurer dans (déconnexion d’appareils ou de process, passage sur groupe
les conditions naturelles pour qu’un effet sensible puisse se manifester. électrogène...) ;
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 307 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
VR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSSPW
— la création de base de données sur les amplitudes et les densi- Cette bulle formera un nuage orageux aux altitudes où la condensa-
tés de coups de foudre, plus fiables que les données compilées tion commencera.
jusqu’à présent.
Parallèlement à ces phénomènes thermodynamiques, il se pro-
duit une séparation et un transfert de charges électriques au sein du
Tenant compte de l’aspect aléatoire des impacts au sol, une
carte de niveaux kérauniques n’a de sens que si les données nuage. Sans entrer dans le détail de ces processus d’électrisation,
recueillies sont moyennées sur une période de plusieurs extrêment complexes, où interviennent des effets triboélectriques
années. Par exemple, la carte présentée sur la figure 1 couvre de frottement entre gouttes et air ainsi que des processus de brise-
une période d’observations de 5 années. Dans l’avenir, les don- ment des gouttes, nous dirons seulement que le résultat net est que
nées Météorage conduiront à l’établissement de cartes de plus la partie supérieure des nuages orageux, constituée de cristaux de
en plus précises, établies sur de longues périodes (à l’instar des
glace, se charge positivement, tandis que leur base se charge néga-
cartes du type de la figure 1 mais qui couvrent en général une
période de 20 ans). Ces données Météorage, établies à partir de tivement. On observe souvent un îlot de charges positives enserré
stations localisées tous les 200 km environ, autorisent grâce à dans la masse négative.
des perfectionnements récents une précision moyenne de loca-
lisation du point d’impact meilleure que 1 km. Lorsque le nuage est mûr pour éclater en orage, il constitue ainsi
Dans le cas d’une éventuelle contradiction entre les données un vaste dipôle électrique, créant des champs électriques intenses
S
globales (du type de la figure 1) et les données Météorage (loca- entre les différentes couches intérieures, de même qu’entre sa base
les), il convient de retenir la valeur maximale de densité de coup et la surface de la terre. Ces champs sont la source nécessaire à la
de foudre au sol, par souci de sécurité. formation de décharges électriques, qui peuvent être soit des
décharges intranuages soit la foudre proprement dite, qui jaillit
1.1.5.2 Safir entre le nuage et la terre. Notons qu’il existe en permanence, dans
l’atmosphère, un champ électrique faible qui, mesuré sur un terrain
Safir correspond à une utilisation régionale ou nationale de détec-
tion précoce d’orages et de leurs conséquences (foudroiement, plat et par beau temps, est de l’ordre de 100 à 150 V/m. La figure 3
grêle...). schématise la structure électrique d’un cumulo-nimbus orageux.
Dans ce cas, c’est l’activité électrique produite par le nuage qui est
Au moment de la formation ou de l’approche d’un nuage chargé,
analysée, en particulier les éclairs intranuages qui précèdent les
éclairs nuage-sol de 5 à 35 min environ. La détection de cette acti- sous l’influence des charges négatives qui sont disposées à sa base,
vité intranuage multiplie (facteur de multiplication annoncé comme et dont l’effet devient prépondérant, le champ électrique au sol com-
étant en général de l’ordre de 100 à 1 000) les capacités de détection mence à s’inverser, puis croît dans de fortes proportions. Lorsque
dues aux simples impacts au sol. son intensité atteint −10 à −15 kV/m, on peut dire qu’une décharge
Safir est aussi constitué d’un réseau de stations de détection et au sol est imminente. Cette inversion, puis cette forte croissance du
d’une station centrale de traitement. L’écartement des stations de champ électrique, est donc le premier signe annonçant la chute pro-
détection est environ de 100 km et l’activité est analysée en temps bable de la foudre.
réel avec une résolution de 1 km environ. Safir donne aussi une
information sur les décharges au sol ainsi que sur leur amplitude,
temps de montée et temps de descente. Il correspond davantage à Le signe négatif résulte de la convention de sens choisie pour
un principe de surveillance permettant d’avoir une action locale face le champ au sol : le champ est négatif lorsque le sol est positif
à une menace foudre ou orageuse (forte précipitation, grêle, cisaille- par rapport à l’atmosphère.
ment de vent) déterminée de façon très précise et est utilisé, par
exemple, par certains aéroports.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 307 − 5
VS
S
VT
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)
Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Traitement des eaux C3841 101
domestiques-Dispositifs et bonnes pratiques
Gestion des matières de vidange C3845 103
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VU
T
VV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXPP
Tuyauteries de distribution
et d’évacuation des eaux
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 800 − 1
VW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXPP
Exemple : le règlement sanitaire du département de Paris fait l’objet 1.4 Recommandations particulières
de l’arrêté no 79-561 du 20 novembre 1979 modifié par arrêtés pour l’établissement d’un projet
no 82-10468 du 4 juin 1982 no 86-10377 du 23 avril 1986 et no 89-10266
du 3 avril 1989. ■ Eau froide
Il est bon de préciser, dans le devis descriptif et sur les plans
T
Pour la protection incendie, les installations sont réalisées sui- (couleur bleue ou marqué en abréviation EF), le dispositif de distri-
vant des règlements bien précis. Les textes sont publiés au Journal bution (ceinture générale, nourrice, colonnes, compteurs, colonnes
officiel, notamment le fascicule no 1540-1, le fascicule no 1477-1 et spéciales aux robinets de chasse, etc.).
le fascicule no 1536-1.
■ Eau chaude
Les normes sont éditées par l’Association française de normali- On indiquera les canalisations de retour (couleur rouge ou en
sation (AFNOR) et homologuées, signées par un ministre et abréviation EC), la circulation, les pompes, le recyclage, le calorifu-
publiées au Journal officiel. Toutes les normes sont les résultats geage, etc. Les dispositions prévues pour le courant électrique
d’enquêtes auprès des constructeurs et des utilisateurs. (tension et nature de l’électricité distribuée) et le type de produc-
tion d’eau chaude (instantanée, accumulation, semi-instantanée).
Les DTU (documents techniques unifiés) sont établis par le CSTB
(Centre scientifique et technique du bâtiment) et sont rédigés par ■ Eaux usées
l’ensemble des professionnels du bâtiment (fabricants, installa-
teurs, bureaux de contrôle) et le CSTB. On fixera, en fonction des renseignements recueillis, le système
d’évacuation et d’assainissement des eaux pluviales, eaux usées et
L’International Organization for Standardization (ISO) élabore eaux-vannes (couleur verte ou marqué en abréviation EP, EU, EV).
des normes avec la collaboration des organismes nationaux de Éventuellement, le système de relèvement des eaux (pompe de
normalisation des différents pays du monde. relevage) si les effluents ne peuvent être évacuées par gravité.
Le Comité européen de normalisation (CEN) établit les normes ■ Gaz
EN. Il est la réplique européenne de l’ISO. On s’adressera à la compagnie concessionnaire de la distribution
(Gaz de France en général) qui fournit tous les renseignements
utiles aux projets. Avant le compteur, l’installation est contrôlée et
dépend de Gaz de France. Après le compteur, l’installation est
1.2 Conditions de distribution de l’eau contrôlée par un organisme appelé QUALIGAZ qui accorde les
autorisations de mise en route de l’installation (conformité).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 800 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
VX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXPP
R
R R
2.2 Branchement
Tête
Le branchement est une conduite amenant l’eau du réseau du
concessionnaire jusqu’à un appareil de mesure ou d’arrêt général
(figure 3) situé dans la propriété de l’abonné. Robinet Bouche
Tube à clé Compteur
Le branchement sur la voie publique est réalisé par la de prise allonge
compagnie concessionnaire. Comme il ne peut être question
Conduite
d’arrêter l’eau d’un réseau de ville, on fait une prise en charge avec principale
une machine à percer qui est équipée d’un foret spécial suivant le Tabernacle
matériau de la canalisation et le diamètre nominal du robinet de
branchement. Le robinet de prise permet le perçage de la canalisa-
tion au travers de l’obturateur. Dès que la canalisation est percée, Collier
de prise
on peut retirer le foret et fermer le robinet. La prise en charge ver-
ticale s’installe sur le collier de prise. Elle permet le retrait de la Tuyau en PVC Robinet
machine à percer sans perte d’eau. [poly(chlorure de vinyle)] d'arrêt
ou polyéthylène intérieur
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 800 − 3
VY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXPP
Erreur (%)
5
0 0 0 0 1 0 3 3
74BC328147 0
5
Mètres cubes Litres
Qmin Qt Qn Qmax
Débit
ZR 42573651 Qmin débit minimal
0 0 0 0 1 Qt débit de transition
m3
30 °C 8 89 Qn débit nominal
Qn 1,5
A 1994
Qmax débit maximal
,1
x 0,0 x0 0
T
1
00
0 1 9
9
7 8
2 3
1
0,01
7 8
2 3
4
5 6
01
x
4
0,0
5 6 0 1
9
7 8
2 3
x
0 1
9 4
Figure 5 – Écarts de précision des compteurs
7 8
2 3
5 6
4
5 6
15 mm
0,8
Le diamètre et le débit d’un compteur d’eau doivent corres- 20 mm
pondre aux débits définis par la réglementation des services de 25 mm 32 mm
métrologie (tableau 1). 0,6
(0)
0,4
0,2
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 800 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
WP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXPP
Eau
froide
a antibélier à membrane b antibélier à ressort
Eau Eau
froide froide
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 800 − 5
WQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXPP
Appareil
Évacuation
50 mm
Garde d'eau
■ Ventilation secondaire
2.5 Conduites d’évacuation Tuyaux permettant l’apport d’air nécessaire pendant les évacua-
tions pour empêcher l’aspiration de la garde d’eau des siphons.
■ Siphon Elle remplit les mêmes fonctions que la ventilation primaire et est
installée lorsqu’il y a plusieurs appareils sur un même collecteur.
Dispositif d’obturation hydraulique qui évite à l’air vicié des
égouts et des canalisations de pénétrer dans les locaux des habi-
tations et qui permet l’évacuations des matières et liquides. Le bon Il est conseillé, par exemple, si l’on veut éviter la ventilation
fonctionnement du siphon dépend de plusieurs paramètres : les secondaire d’évacuer la baignoire séparément des autres
ventilations (primaire ou secondaire), le parcours des canalisations, appareils sanitaires. On peut également utiliser un diamètre très
les dimensions des canalisations. large (75 mm) qui permet lors d’une évacuation de la baignoire
■ Garde d’eau d’écouler l’eau sans remplir complètement la section de la cana-
lisation.
La hauteur d’eau tenue en réserve doit être de 5 cm au minimum
(figure 13) et forme une fermeture hydraulique (NF P 41-102).
■ Antivide
■ Tuyau de chute d’eaux-vannes Des appareils remplaçant les ventilations secondaires sont
Canalisation verticale pour l’évacuation des eaux des WC dites employés dans la profession. Ces appareils portent le nom de reni-
EV (eaux-vannes). flards ou d’antivides et se placent après le siphon.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 800 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
WR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXQP
Appareils sanitaires
Robinetterie
par Gérard MATHIEU
Directeur des opérations Robinetterie, Kohler – Jacob Delafon
a salle de bains est un espace d’hygiène de vie, où l’on recherche plaisir et
L délassement. Elle dépasse le cadre d’une simple pièce où l’on se lave pour
devenir une pièce à vivre, en conciliant l’esthétique au coté pratique.
L’utilisateur conserve avant tout le souci de l’hygiène ; il privilégiera, par
exemple, un mode d’installation « en suspendu » qui lui assure un nettoyage
plus facile. Mais, il s’intéresse de plus en plus :
– à l’environnement, et prend en compte les économies d’eau et d’énergie ;
– aux solutions « gain de temps » proposées par l’évolution spectaculaire de
la douche : du simple « coin douche » à la cabine multi-fonctions à commande
électronique, pouvant même intégrer… la radio ;
– à l’optimisation de l’espace : le plan vasque sur meuble remplacera le lavabo
sur colonnes, la douche est préférée à la baignoire classique, qui subsistera néan-
moins sous forme de baignoire-douche avec pare-bain. Le bidet tend à disparaitre.
La baignoire garde ses adeptes ; elle permet de se relaxer en fin de journée et
de libérer son stress sous une épaisse couche de bain moussant. Si l’on opte,
de surcroit, pour la balnéothérapie, associée à l’aromathérapie et à la chromo-
thérapie, on accède alors à tous les bienfaits tonifiants de l’eau combinés aux
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPQQ
WS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXQP
T 1. Règles de sécurité
électrique en milieu humide
Remarques
Les espaces situés au-dessus des volumes 3 sont considérés
comme hors volume.
L’espace situé sous la baignoire fait partie du volume 3, s’il est
fermé et seulement accessible par une trappe ne pouvant être
ouverte qu’à l’aide d’un outil. Dans le cas contraire, il est à
La salle de bains est une pièce humide et fait l’objet de règles de considérer comme le volume 1.
sécurité particulières définies dans la norme NF C15-100. Si la douche est équipée d’une paroi fixe toute hauteur, le
Toutes les alimentations électriques arrivant dans la salle de volume 2 est réduit.
bains doivent être protégées par un dispositif différentiel et une
ligne de terre. Cette disposition s’applique obligatoirement aux & En fonction de leur emplacement dans la salle de bains, les
constructions neuves ; elle est fortement conseillée en cas de réno- appareils sont autorisés selon les règles suivantes :
vation, afin d’assurer la sécurité de l’utilisateur, de sa famille et de
– dans le volume 1 : les appareils d’éclairage ou les interrupteurs
ses amis.
alimentés en Très Basse Tension de Sécurité 12 V (T.B.T.S. 12 V), de
Le disjoncteur, ou interrupteur différentiel de sensibilité 30 mA, marque NF et d’un indice IP X4 (c’est-à-dire protégés contre les
pour être protégé, doit être installé hors des volumes de protection projections d’eau) ;
qui entourent une baignoire ou un bac à douche. – dans le volume 2 : les appareils de Classe II, de marque NF, et
& Ci-après, la définition des différents volumes de protection d’un indice IP X4 au minimum ;
(figure 1) : – dans le volume 3 : les appareils de Classe I et boı̂tes de conne-
xion, de marque NF et d’un indice IP 21 au minimum.
– volume 0 : la baignoire ou la douche elle-même ;
– volume 1 : largeur de la baignoire ou de la douche, hauteur La présence d’eau, ou d’humidité sur le sol conducteur, aggrave
2,25 m, du fond de la baignoire ou de la douche ; les risques d’électrocution.
– volume 2 : largeur 60 cm après la baignoire ou la douche, hau-
teur 2,25 m ;
– volume 3 : largeur de 2,40 m après le volume 2 et hauteur de
2,25 m.
2. Baignoires
2,25 m
2,25 m
WT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXQP
WU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXQP
L’épaisseur de la plaque employée peut varier de 2,7 à 5 mm. comme pour les baignoires en acrylique, un renfort polyester
Elle est soumise, lors de la fabrication de la baignoire, à un thermo- chargé de fibres de verre.
formage [AM 3 660], c’est-à-dire à une déformation à chaud sous
l’effet d’une aspiration. En venant s’appliquer sur les parois du Les avantages du gel-coat sont les suivants :
moule, elle prend alors la forme exacte de celui-ci et la conserve – parfaite rigidité de la baignoire et une grande résistance aux
au refroidissement. chocs physiques et thermiques ;
– confortable et chaud au toucher ;
La coque ainsi obtenue est ensuite renforcée à l’extérieur par – maintient plus longtemps l’eau du bain à température ;
projection de résine polyester et de fibres de verre. Il est à noter – faible propagation des bruits.
qu’actuellement, seules des plaques d’une épaisseur au moins
égale à 2,7 mm et de qualité « grade sanitaire » peuvent répondre
aux préconisations des normes européennes. 2.3 Installations
Les avantages liés à la baignoire en acrylique sont : En principe, les baignoires sont équipées de pieds réglables per-
– contact doux et chaud ; mettant la mise à niveau et à hauteur sur tous les sols.
– faible sensibilité aux petits chocs ;
– résistance aux UV et aux rayures ; Remarques
– surface réparable par simple ponçage et polissage. Il est recommandé de poser les carreaux ou le revêtement
mural avant l’installation de la baignoire et de fixer leur limite
inférieure en dessous du rebord de la baignoire.
Baignoire ovale, en angle, immense, avec l’acrylique, tout est
Il est également nécessaire de ne pas sceller la baignoire direc-
permis.
tement aux murs (DTU 60.1) afin de permettre la dilatation du
Ce matériau contemporain permet de multiples solutions
matériau sous l’effet des variations de température et d’éviter
d’aménagement pour tous les budgets. Un même volume mul-
la transmission des bruits.
T
tifonctionnel peut, par exemple, offrir à son usager : siège,
zone de douche, etc. (figure 4), et même s’accompagner de
panneaux verticaux avec jets incorporés. L’étanchéité et l’isolation doivent être obtenues par un joint type
silicone.
& Gel-coat Selon les modèles, on peut installer sa baignoire :
Le gel-coat le plus couramment utilisé est de type polyester. Il est – en ı̂lot, en utilisant les châssis prévus à cet effet ;
pulvérisé à froid sur une forme, puis on applique, en général, – dans un angle de la pièce, ou entre 3 murs. Il faut, dans ce cas,
prévoir un habillage, que ce soit un tablier ou une maçonnerie
hydrofuge équipée d’une ou plusieurs trappes de visite.
La baignoire peut aussi s’équiper d’un pare-baignoire, qui évite
les projections quand on l’utilise pour se doucher.
Important
Dans tous les cas, lors de l’installation, il faut s’assurer que la
baignoire est bien supportée sous son fond et sa périphérie. Se
reporter aux détails schématiques de la figure 5.
WV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXQP
WW
T
WX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXSP
T
1.4.1 Pompes avec hydro-éjecteur ............................................................. — 4
1.4.2 Pompes auto-amorçantes suspendues............................................. — 4
1.5 Groupes électropompes immergés ........................................................... — 4
2. Détermination de la pompe .................................................................. — 5
2.1 Calcul du débit ............................................................................................. — 5
2.2 Calcul des pressions.................................................................................... — 6
2.3 Calcul de la hauteur d’aspiration................................................................ — 6
3. Réservoirs................................................................................................... — 7
3.1 Réservoirs de stockage à ciel ouvert au grenier ....................................... — 7
3.2 Réservoirs hydropneumatiques ................................................................. — 7
3.2.1 Détermination du volume .................................................................. — 8
3.2.2 Renouvellement d’air ......................................................................... — 9
3.2.3 Réservoirs à membrane ..................................................................... — 9
4. Installations. Règles générales ............................................................ — 9
4.1 Variation de niveaux.................................................................................... — 9
4.2 Sens de rotation........................................................................................... — 9
4.3 Appareillage électrique ............................................................................... — 9
4.4 Garanties données par le constructeur...................................................... — 10
5. Renseignements à fournir ..................................................................... — 10
6. Rappel de quelques renseignements pratiques............................... — 10
6.1 Lois de variation des vitesses..................................................................... — 10
6.2 Débit d’eau, hauteur et portée de jet des ajutages et tuyères ................. — 10
6.3 Raccordement à la boîte à bornes d’un moteur........................................ — 11
6.4 Ligne électrique d’alimentation.................................................................. — 11
6.5 Tuyauterie..................................................................................................... — 11
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 830
Pour ces besoins, il est possible d’obtenir une distribution automatique par
la mise en place d’un petit groupe électropompe autonome assurant, à partir
d’un puits, d’une source, l’alimentation de différents points d’eau : cuisine, salle
de bains, robinets de jardin pour arrosage, lavage, etc.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 830 − 1
WY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXSP
Les prix du mètre cube d’eau distribué par le Syndicat communal local ou les sociétés de
distribution d’audience nationale sont extrêmement variables (depuis 1 F environ jusqu’à plus
de 8 F, en 1990).
Ces écarts considérables peuvent être justifiés par les travaux de génie civil réalisés, la mise
en place d’appareils de contrôle et d’automatisation, les dispositifs de stérilisation.
L’amplification des mesures de prévention contre la pollution des eaux et de sauvegarde des
ressources laisse prévoir que le coût de l’eau distribuée continuera d’augmenter, confirmant la
compétitivité de l’installation individuelle.
Par exemple, un groupe de pompage autonome équipé d’un moteur de 0,75 kW, pouvant
T
assurer un débit de 2 m3 /h et ne nécessitant qu’un entretien réduit, conduit à des frais d’exploita-
tion modestes voisins de 0,25 F/m3 (en 1990), correspondant à la dépense de courant électrique.
Ainsi, l’écart avec le tarif des sociétés distributrices peut permettre d’amortir rapidement les
coûts d’installation.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 830 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
XP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXSP
T
liquide.
Pouvant refouler l’air aspiré, ces pompes sont donc susceptibles
de renouveler le matelas d’air dans les réservoirs hydropneuma-
tiques (§ 3.2), sans faire appel pour cela à un dispositif spécial
(Giglair, Injectair, Insuflair, par exemple) ou à un compresseur
auxiliaire.
Au point de vue fonctionnement (figure 1), les pompes à canal
latéral comportent essentiellement un impulseur à ailettes radiales,
dans lequel l’admission d’eau est latérale et distribuée sur quelques
ailettes seulement. Il se produit, en cours de pompage, et sur une
très faible partie de la périphérie, un mouvement du liquide entre
deux ailettes, analogue à celui d’un piston. En phase d’amorçage,
l’air accumulé à la base des ailettes est chassé par un orifice
approprié et conduit vers le refoulement.
Ajoutons à cela que le corps de refoulement jouxtant l’impulseur
possède un canal latéral dans lequel un effet tourbillonnaire conduit
à transformer la vitesse d’écoulement en pression, et ce dans de très
grandes proportions. Cet effet supplémentaire permet donc l’obten-
tion de grandes hauteurs de refoulement en restant malgré tout dans
un régime de rotation faible puisqu’il n’excède pas 1 500 tr/min.
Les constructeurs garantissent en général une hauteur d’aspira-
tion possible de 8,50 m et certaines installations ont été réalisées
avec des tuyauteries d’aspiration de plus de 100 et même 200 m de
longueur (ces cas spéciaux doivent être étudiés par le constructeur).
Ce type de pompe est très sensible à l’usure (qui a pour effet Figure 1 – Pompe auto-amorçante à canal latéral (d’après doc. Sihi)
d’augmenter les jeux internes, donc au détriment des facultés
d’aspiration). L’utilisateur devra donc prendre toutes précautions
pour s’assurer que l’eau véhiculée est propre et sans trace de Différentes solutions peuvent être envisagées dans ce cas :
matières étrangères (sable, limon, etc.).
— le creusement d’un avant-puits, permettant de baisser le plan
Le rendement des pompes à canal latéral est peu élevé, mais les de pose du groupe électropompe. Cette solution ne peut être
puissances mises en jeu étant en général faibles, cet inconvénient honnêtement préconisée car, outre les frais élevés qui en résultent,
n’a pas de grandes conséquences et est d’ailleurs largement le danger d’une mauvaise aération du moteur, l’atmosphère d’humi-
compensé par tous les autres avantages que ce système procure. dité et les difficultés d’accès au matériel rendent l’installation fort
précaire ;
— les pompes à piston (§ 1.1), commandées depuis le sol par un
ensemble de tringlerie (figure 2). Ce système tend, comme dit plus
1.4 Pompes pour puits semi-profonds haut, à être remplacé par des appareils du type centrifuge (§ 1.2),
plus souples et plus modernes. Il reste néanmoins en faveur dans
certaines régions, et pour des applications particulières ;
Lorsque le niveau d’eau dans un puits dépasse 8 m de profondeur, — nous citerons pour mémoire et à titre strictement documen-
un matériel de surface devient insuffisant, d’autant plus que le niveau taire, les pompes à chaîne, à godets ou à bande multicellulaire, dont
est rarement stable et, en période d’étiage, descend plus ou moins l’utilisation devient extrêmement rare en métropole. De toute façon,
suivant les endroits. ces appareils amènent l’eau au niveau du sol sans possibilité de la
En cours de pompage, le niveau de la nappe phréatique tend à produire sous pression ;
descendre lui aussi, et l’on dépasse ainsi rapidement les hauteurs — enfin, les appareils ci-après conçus spécialement pour ces
pratiques possibles d’aspiration. emplois.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 830 − 3
XQ
T
XR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXSR
1.
2.
Présentation générale.............................................................................
Surpression classique avec réservoir.................................................
C 3 832 - 2
— 4
T
2.1 Principe......................................................................................................... — 4
2.2 Détermination des pompes et des réservoirs ........................................... — 4
2.3 Renouvellement d’air .................................................................................. — 5
2.4 Appareillage électrique ............................................................................... — 6
2.5 Surpression avec réservoir à membrane .................................................. — 6
2.6 Règles générales à observer....................................................................... — 7
3. Surpression continue.............................................................................. — 7
3.1 Définition ...................................................................................................... — 7
3.2 Surpresseurs à différentes vitesses de rotation........................................ — 8
3.3 Surpresseurs à vitesse variable.................................................................. — 8
3.4 Surpresseurs à deux sens de rotation ....................................................... — 9
3.5 Commande d’un second groupe................................................................ — 9
3.6 Surpression dite avec économiseur........................................................... — 9
3.7 Surpression continue avec groupes immergés ........................................ — 9
3.8 Renseignements à fournir au constructeur ............................................... — 9
4. Surpression d’incendie........................................................................... — 9
5. Conclusion ................................................................................................. — 9
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 832
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 832 − 1
XS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXSR
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 832 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
XT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTP
Techniques et gestion
de l’assainissement non collectif
Traitement des eaux domestiques
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et techniques de l’Environnement de l’École Nationale des Ponts et
Chaussées
Chef de projet à l’Office international de l’eau
XU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTP
T
consommation humaine. – produits de dissolution des sols et des roches ;
Les standards de référence pour déclarer une eau potable peu- – substances déversées dans l’eau de manière accidentelle
vent différer selon les époques et les pays. En effet, le concept de (hydrocarbures, produits chimiques dans la plupart des cas) ;
« potabilité » varie à travers le monde. Il est aussi le résultat d’un – nitrates et pesticides appliqués par les agriculteurs et lessivés
contexte historique et culturel local. par la pluie ;
– microbes et virus pathogènes d’origines diverses.
L’accès à une eau potable est d’une importance capitale. En effet,
une eau de bonne qualité est essentielle au développement écono- L’eau de mer peut aussi être utilisée comme ressource en eau.
mique et humain. Cette eau contient des substances dissoutes, les sels, constitués
Les paramètres pouvant être réglementés pour qu’une eau soit d’ions principalement des ions halogénures tel que l’ion chlorure,
considérée comme « potable » sont : et des ions alcalins tel que l’ion sodium. Il y a 30 à 40 g de sels dis-
sous pour 1 kg d’eau de mer.
– la qualité organoleptique (couleur, turbidité, odeur, saveur) ;
– certains paramètres physico-chimiques naturels (température, L’élimination de ce sel pose des problèmes techniques et n’est
pH, chlorures, sulfates, etc.) ; pas encore économiquement viable au niveau du particulier.
– le dosage des substances indésirables (nitrates, nitrites, pestici-
des, etc.) ;
– le dosage des substances toxiques (arsenic, cadmium, plomb, 1.3 Risques pour l’homme et le matériel
hydrocarbures, etc.) ;
– des paramètres microbiologiques (l’eau ne doit contenir aucun 1.3.1 Risques sanitaires
organisme pathogène).
La consommation d’eau polluée peut avoir des impacts plus ou
Cependant, cette eau sert aussi bien à arroser les jardins qu’à moins graves sur la santé humaine, et plus particulièrement chez
chauffer la maison ou laver les voitures. l’enfant et les personnes très âgées, plus fragiles.
1.2.1 Eau distribuée Par ailleurs, les « petites » maladies entéritiques, sans gravité
sous nos climats, souvent dues à la consommation d’eau, mais
L’eau qui sort d’une usine de traitement présente, la plupart du souvent aussi de fruits et de légumes frais contaminés, n’ont pas
temps, des caractéristiques satisfaisantes pour la sécurité du disparu.
consommateur. Cependant, sa qualité peut être altérée dans les
canalisations pour les raisons suivantes : & Toxicité des substances chimiques
– stagnation dans les points bas ; Les intoxications par le plomb (saturnisme) ou le mercure (mala-
– détérioration des conduites et des joints ; die de Minamata) sont connues.
– présence de substances chimiques ou de micro-organismes
due à des infiltrations. Par ailleurs, certaines substances, comme d’autres métaux
lourds, par exemple, ou encore des pesticides, ne sont pas élimi-
L’eau sortant du réseau de distribution peut alors être impropre à nées par l’organisme. Elles s’y accumulent, et leur ingestion pro-
la consommation humaine. Par ailleurs, l’eau du robinet présente longée peut être la cause de maladies graves, même si leur teneur
parfois des odeurs et des goûts gênants, sans pour autant dans l’eau est très faible.
XV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTP
1.3.2 Dégradation du matériel effet, d’avoir la composition que d’une quantité finie de produit
pouvant aller, de quelques microgrammes, à quelques centaines
& Les eaux calcaires ou « dures » donnent lieu à des précipitations de grammes. Lorsque la quantité est importante, la composition
souvent complexes de sels de calcium, de magnésium et de fer peut varier d’un endroit à l’autre (hétérogénéité, stratification,
(tuyaux en fonte ou en acier). Il s’agit de l’« entartrage ». décantation…). Lorsqu’il n’est pas possible d’homogénéiser, il faut
& En revanche, les eaux qui contiennent du gaz carbonique libre donc effectuer des prélèvements en plusieurs endroits, selon un
en solution ont tendance à attaquer les matériaux avec lesquels protocole précis.
elles sont en contact. Ce phénomène de « corrosion », souvent L’échantillonnage est donc un des points délicats d’une analyse
aggravé par la présence d’oxygène dissous, favorise la formation d’eau, car il s’agit d’un liquide qui présente une hétérogénéité
de piles au niveau des piqûres. dans le temps et dans l’espace, surtout pour les eaux naturelles.
Par conséquent, le but de l’échantillonnage est donc de recueillir
& Entartrage
une petite quantité d’eau dont la composition est représentative
L’équilibre ionique de l’eau distribuée est assuré à la sortie de de la masse d’eau à utiliser.
l’usine de traitement. Cependant, il peut être rompu par chauffage. Lorsqu’il s’agit de connaı̂tre les caractéristiques physico-chimi-
Cela a lieu au niveau des chaudières de chauffage central ou des ques, on doit choisir entre une prise ponctuelle, plus simple et éco-
tuyaux d’eau chaude des cuisines et des sanitaires. nomique, et une collecte (sur 24 h, avec de petits échantillons par
exemple) asservie au temps ou au débit de l’eau.
Le tartre est essentiellement composé de carbonate de cal-
cium, plus ou moins coloré par des oxydes métalliques, matières Pour les analyses biologiques, s’ajoute le problème de la conser-
organiques… vation de l’échantillon, car les micro-organismes évoluent rapide-
ment dans le temps. On préconise généralement un transport vers
Il existe une multitude de cristallisations du carbonate de cal- le lieu d’analyse à 4 C.
cium. On distingue en particulier 2 ensembles :
T
– calcite : cristaux compacts et irréguliers présentant un pouvoir 2.1.1.1 Analyse physico-chimique
élevé d’accrochage ;
Le coût d’une analyse complète de l’eau peut être très élevé (+ de
– aragonite : cristaux de carbonate de calcium de forme géomé-
2 000 €). Il est donc indispensable de choisir les paramètres les plus
trique régulière, présentant un faible pouvoir d’accrochage.
intéressants pour définir globalement la qualité d’une eau sans
La précipitation de carbonates et d’autres sels de calcium et de avoir à assurer des frais trop importants. On doit, en fait, rechercher
fer, appelée « tartre » entraine une obstruction progressive du les éléments présents dans l’eau en fonction de l’usage que l’on
corps de chauffe des chaudières et des canalisations. veut en faire (tableau 1).
& Corrosion Une analyse qualitative permet de définir les paramètres nuisi-
Dans le cas d’une eau agressive, on assiste à une dissolution de bles pour l’usage que l’on veut faire de l’eau et de n’effectuer les
composants contenus dans le milieu environnant. Il peut alors se dosages, plus onéreux, que sur ceux-ci.
produire le phénomène d’eaux rouges si les canalisations sont en Exemple
fer, allant même jusqu’à la perforation des tuyaux. Le pH, la teneur en carbonates ou bicarbonates sont indispensa-
Nota :
Les altérations chimiques regroupées sous le terme de « corrosion aqueuse » sont bles à connaı̂tre pour un traitement contre la corrosion ou l’entar-
dues à des effets de plusieurs sortes : trage, mais pas la teneur en nitrates ou la radioactivité, que l’on doit
– dissolution des métaux dans l’eau ; rechercher pour la seule potabilisation de l’eau.
– apparition de piles électrochimiques ;
– existence de gradients de concentration ; Les analyses d’eau font l’objet d’une normalisation par l’AFNOR,
– aération différentielle ou piqûration. c’est la série des normes NF T 90.
& Usure On peut aussi avoir recours à des tests chimiques spécifiques
La présence de sable, provenant souvent d’une infiltration par pour une substance. Il existe de plus en plus d’appareils de mesure
manque d’étanchéité du réseau ou de la précipitation de carbona- électroniques portatifs permettant de mesurer certains paramètres,
tes, conduit au phénomène d’abrasion du matériel et peut causer comme le Ph par exemple, ce qui évite des manipulations de labo-
des avaries importantes, en particulier au niveau des pompes des ratoire pour l’usager. Néanmoins, l’analyse effectuée par un labora-
appareils ménagers ou du chauffage central. toire spécialisé s’avère souvent nécessaire pour bien préciser le
type de traitement à effectuer et, surtout, déterminer les doses de
produits chimiques à ajouter.
XW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTP
• Température
• pH
• Conductivité
• Chlorures
• Sulfates
• Silice
• Calcium
• Magnésium
• Paramètres physi-
• Température • Sodium (MES)
co-chimiques • pH
• pH • Potassium (DCO)
• Structure naturelle • Conductivité
• Conductivité • Aluminium (DBO5)
T
des eaux
• Résidus secs
• Oxygène dissous
• Anhydride carbonique
libre (essai au marbre)
ou calcul de l’équilibre
calcocarbonique
• Carbonates
• Hydrogénocarbonates
• Nitrates
• Nitrates • Azote ;
• Nitrites
• Nitrites •Kjeldhal;
• Ammonium
• Ammonium • Bore
• Oxydabilité au KMnO4,
• Deux paramètres par- • Hydro- • Baryum
à chaud, en milieu acide
Paramètres concer- mi les paramètres sui- carbures •Substan-
• Hydrogène sulfuré
nant les substances vants : chlorures, sul- dissous ces ex-
• Fer
indésirables fates, oxydabilité au • Agents tractibles
• Cuivre
KMnO4 ou carbone or- de sur- au chlo-
• Zinc
ganique total, titre al- face ; roforme
• Manganèse
calimétrique complet • Indice
• Phosphore
ou dureté totale Phénol.
• Fluor
• Arsenic
• Cyanu-
• Cad-
Paramètres concer- res
mium
nant les substances • Chrome
• Plomb
toxiques • Mercure
• HPA
• Sélé-
nium
• Pestici-
des
• Compo-
Autres paramètres sés orga-
nohalo-
génés
volatils
XX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTR
Technique et gestion
de l’assainissement non collectif
Réglementation et prétraitement
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et Techniques de l’Environnement de l’Ecole Nationale des Ponts et
Chaussée
Chef de Projet à l’Office International de l’Eau (Limoges – France)
Cet article est la réédition actualisée de l’article [C 3 842] intitulé « Technique et gestion de
l’assainissement non collectif – Réglementation et prétraitement » paru en 2011, rédigé
par Jean-Marc BERLAND.
1.
2.
Contexte historique........................................................................
Réglementation – De la méfiance à l’encadrement strict.......
C 3 842v3 – 2
— 2
T
3. Choix des filières – Les principes ................................................ — 6
3.1 Définir le mode d’assainissement d’une habitation ......................... — 6
3.2 Étude d’aptitude du sol à l’assainissement....................................... — 6
3.3 Choix de la filière – Arbre de décision .............................................. — 7
4. Prétraitement................................................................................... — 7
4.1 Bac dégraisseur .................................................................................. — 7
4.1.1 Principe .................................................................................... — 7
4.1.2 Dimensionnement ................................................................... — 9
4.1.3 Installation ............................................................................... — 9
4.1.4 Entretien ................................................................................... — 9
4.1.5 Pathologies et nuisances ......................................................... — 9
4.1.6 Gestion des matières de vidange ........................................... — 9
4.2 Fosse toutes eaux............................................................................... — 9
4.2.1 Dimensionnement ................................................................... — 10
4.2.2 Installation ............................................................................... — 10
4.2.3 Entretien ................................................................................... — 11
4.2.4 Pathologies et nuisances ......................................................... — 11
4.2.5 Gestion des matières de vidange ........................................... — 11
4.3 Préfiltre ............................................................................................... — 11
4.4 Cas particulier du filtre bactérien percolateur................................... — 12
4.4.1 Principe .................................................................................... — 12
4.4.2 Entretien ................................................................................... — 12
4.4.3 Principales pathologies rencontrées ....................................... — 12
5. Poste de relevage............................................................................ — 12
5.1 Principe ............................................................................................... — 12
5.2 Dimensionnement .............................................................................. — 13
5.3 Installation .......................................................................................... — 13
5.4 Entretien ............................................................................................. — 13
6. Conclusion........................................................................................ — 13
7. Glossaire ........................................................................................... — 13
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 842v3
XY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTR
Au début du 20e siècle, rares étaient les unités de traitement des eaux rési-
duaires urbaines. De plus, la collecte des eaux usées domestiques ne se limitait
qu’aux centres des très grandes villes. Les systèmes de collecte et de stockage
des excrétas (fosses « étanches ») étaient la règle. Dans l’immense majorité des
cas, ces fosses étaient loin d’être étanches. Parfois même était percé un trou en
fond de cuve afin de laisser fuir la partie liquide des excrétas et réduire ainsi la
fréquence des vidanges, opérations toujours coûteuses.
Du fait de sa faible densité et de la structure de son habitat, la France gardera
toujours une forte proportion de la population raccordée à des dispositifs
d’assainissement non collectif, qu’ils soient unifamiliaux ou regroupés.
S’assurer de la bonne qualité des pratiques en matière d’assainissement non
collectif est donc essentiel.
Nous allons donc, dans une série de trois articles, établir, après un historique
de la réglementation, un état de l’Art des différentes techniques utilisables, y
compris certaines qui ne peuvent être utilisées qu’après dérogation de la part
des Services préfectoraux ou des Communes.
Puis, nous aborderons la question des missions d’un Service public d’assainis-
sement non collectif (SPANC). Nous décrirons les différentes procédures de
contrôle qui doivent être mises en place au niveau de la conception, de la réalisa-
T
tion, de l’entretien des dispositifs d’ANC et de la gestion des matières de vidange.
Dans ce premier article, après un historique et un bilan de la législation et de
la réglementation relative à l’assainissement non collectif, nous abordons les
techniques de prétraitement et de relevage des eaux usées.
Nota : le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes et expres-
sions importants de l’article, ainsi qu’un tableau des sigles, notations et symbo-
les utilisés tout au long de l’article.
YP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTR
T
& Années 2000
Ce texte :
– oblige à traiter toutes les eaux domestiques, et non plus les La Loi n 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les
seules eaux vannes ; milieux aquatiques (LEMA) précise mieux les missions des Com-
– définit de manière systématique et précise des filières munes en matière de contrôle des dispositifs d’assainissement
autorisées. non collectif en son article 54 (article L. 1331-4 du Code de la santé
publique).
Ainsi, il instaure les dispositions suivantes :
La définition des filières d’assainissement est limitative. Autre-
ment dit, sont exclus tous procédés autres que ceux décrits par le « Pour les immeubles non raccordés au réseau public de collecte,
texte. L’arrêté privilégie le traitement par la « fosse toutes eaux » et les communes assurent le contrôle des installations d’assainisse-
l’épuration par le sol. Ainsi, le plateau absorbant et le filtre à chemi- ment non collectif. Cette mission de contrôle est effectuée soit par
nement lent sont interdits de manière implicite. une vérification de la conception et de l’exécution des installations
réalisées ou réhabilitées depuis moins de huit ans, soit par un diag-
En revanche, sont reconnus comme techniques de plein droit, les nostic de bon fonctionnement et d’entretien pour les autres instal-
dispositifs suivants : lations, établissant, si nécessaire, une liste des travaux à effectuer.
– micro-station en tant que prétraitement seulement ; Les communes déterminent la date à laquelle elles procèdent au
– lits filtrants drainants. contrôle des installations d’assainissement non collectif ; elles
effectuent ce contrôle au plus tard le 31 décembre 2012, puis
Par contre, aucun volume minimum n’est prescrit pour les fosses
selon une périodicité qui ne peut pas excéder huit ans (cette durée
d’accumulation. Ce qui a laissé le champ libre à des propositions
a été ensuite portée à dix ans – NDR).
commerciales, parfois fantaisistes.
Elles peuvent, à la demande du propriétaire, assurer l’entretien et
& Années 1990 les travaux de réalisation et de réhabilitation des installations d’as-
sainissement non collectif. Elles peuvent en outre assurer le traite-
L’Europe reconnaı̂t l’assainissement autonome comme une ment des matières de vidange issues des installations d’assainisse-
voie possible et, dans certain cas souhaitable, en 1991. La Directive ment non collectif.
européenne n 91/271 relative aux eaux résiduaires urbaines
Elles peuvent fixer des prescriptions techniques, notamment
indique que « lorsque l’installation d’un système de collecte ne se
pour l’étude des sols ou le choix de la filière, en vue de l’implanta-
justifie pas, soit parce qu’il ne présenterait pas d’intérêt pour l’envi-
tion ou de la réhabilitation d’un dispositif d’assainissement non
ronnement, soit parce que son coût serait excessif, des systèmes
collectif. »
individuels ou d’autres systèmes appropriés assurant un niveau
identique de protection de l’environnement sont utilisés ». En 2007 paraı̂t l’arrêté du 22 juin 2007 relatif à la collecte, au
transport et au traitement des eaux usées des agglomérations d’as-
La Loi n 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau parle, elle, d’assainis- sainissement ainsi qu’à la surveillance de leur fonctionnement et
sement non collectif et reconnaı̂t cette option technique comme de leur efficacité, et aux dispositifs d’assainissement non collectif
une solution durable, au même titre que l’assainissement collectif. recevant une charge brute de pollution organique supérieure à
Ce texte de loi indique aux communes, ou à leurs groupements, 1,2 kg/j de DBO5. Ce texte s’applique aux dispositifs de plus de
qu’ils doivent délimiter, « après enquête publique », les zones : 20 équivalents – habitants. Il fixe les prescriptions techniques appli-
– d’assainissement collectif où elles sont tenues d’assurer la col- cables aux dispositifs d’assainissement non collectif recevant des
lecte des eaux usées domestiques et le stockage, l’épuration et le eaux usées de type domestique représentant une charge brute de
rejet, ou bien la réutilisation de l’ensemble des eaux usées ; pollution organique supérieure à 1,2 kg/j de demande biochimique
– relevant de l’assainissement non collectif où elles sont seule- en oxygène mesurée à 5 jours (DBO5).
ment tenues, afin de protéger la salubrité publique, d’assurer le Aux termes de cet arrêté les dispositifs d’assainissement non col-
contrôle des dispositifs d’assainissement et, si elles le décident, lectif doivent être dimensionnés, conçus, réalisés, réhabilités,
leur entretien. » (article 35-III). exploités comme des ensembles techniques cohérents. Les règles
Ce choix entre le collectif ou le non collectif doit se faire en fonc- de dimensionnement, de réhabilitation et d’exploitation doivent
tion de divers critères : économique, politique, technique (en parti- tenir compte des effets cumulés de ces ensembles sur le milieu
culier la prise en compte des aptitudes du sol). récepteur de manière à limiter les risques de contamination ou de
YQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTR
pollution des eaux, notamment celles utilisées pour la production & Depuis 2010
d’eau destinée à :
Arrêté du 27 avril 2012
– la consommation humaine ;
Ce texte est relatif aux modalités de l’exécution de la mission de
– la conchyliculture ; contrôle des installations d’assainissement non collectif définit :
– la pêche à pied ;
– les modalités d’exécution de la mission de contrôle ;
– les usages récréatifs et notamment la baignade.
– les critères d’évaluation de la conformité ;
Ils sont conçus et implantés de façon à ce que leur fonctionne- – les critères d’évaluation des dangers pour la santé et des ris-
ment minimise l’émission d’odeurs, de bruits ou de vibrations ques avérés de pollution de l’environnement ;
mécaniques susceptibles de compromettre la santé et la sécurité – le contenu du document remis au propriétaire à l’issue du
du voisinage et de constituer une gêne pour sa tranquillité. Les contrôle.
caractéristiques techniques et le dimensionnement de ces ensem- Cet arrêté remplace les arrêtés « contrôles » du 7 septembre 2009
bles doivent être adaptés aux caractéristiques des eaux collectées et du 6 mai 1996.
et au milieu récepteur des eaux rejetées après traitement (pédolo-
gie, hydrogéologie et hydrologie, eaux estuariennes et marines) et L’arrêté du 27 avril 2012 distingue les modalités de contrôle des
permettre d’atteindre les objectifs de qualité de la masse d’eau installations neuves ou à réhabiliter (art. 3) des modalités de
contrôle des installations existantes (art. 4). Les informations à col-
réceptrice des rejets.
lecter préalablement à ces deux types de contrôle diffèrent.
Les systèmes de collecte des dispositifs d’assainissement non
Pour les installations neuves ou à réhabiliter, la mission de
collectif doivent être conçus, dimensionnés, réalisés, entretenus et
contrôle consiste en :
réhabilités conformément aux règles de l’art, et de manière à :
– un examen préalable de la conception, qui consiste à étudier le
– éviter tout rejet direct ou déversement en temps sec de pollu- dossier fourni par le propriétaire de l’immeuble, complétée si
tion non traitée ; nécessaire par une visite sur site, visant notamment à vérifier :
YR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTS
Techniques et gestion
de l’assainissement non collectif
Filières de traitement
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et techniques de l’Environnement de l’Ecole nationale des Ponts et
Chaussées
Chef de projet à l’Office international de l’eau
YS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTS
1. Épuration par le sol L’azote peut également être assimilé par les micro-organismes
pour leur croissance. Mais, ce mécanisme d’élimination a une par-
ticipation nettement plus faible que les autres [1].
1.1 Élimination des polluants par les sols 1.1.4 Élimination du phosphore
& Mécanismes biologiques
L’infiltration d’une eau usée à travers un milieu poreux non
saturé permet de réduire les : La dégradation du phosphore des eaux usées par le sol est due
aux mécanismes suivants :
– matières en suspension (MES) par filtration ;
– consommation par les plantes ;
– matières organiques solubles (carbone et azote) par oxydation
– immobilisation biologique ;
biologique, adsorption, échanges d’ions et précipitation ;
– procédés d’adsorption physique ;
– micro-organismes pathogènes par des processus complexes de – chimio-sorption ;
fixation, filtration, inactivation et prédation [1]. – échange d’ions ;
– précipitations de surface.
1.1.1 Élimination des MES
Le phosphore dans les effluents septiques existe principalement
L’élimination des matières en suspension s’effectue par filtration sous deux formes :
mécanique. Les particules plus grosses sont capturées à la surface – orthophosphates qui représentent 80 % du phosphore ;
du filtre tandis que les plus fines sont retenues dans la masse. La – phosphore organique (20 %).
filtration entraine une accumulation des MES sur la surface d’infil-
tration. Se forme alors, à plus ou moins long terme, le colmatage & Paramètres d’influence
du milieu filtrant. L’élimination et l’immobilisation du phosphore dépendent de la
disponibilité des « sites de sorption » qui sont fournis par les argi-
T
Ce processus mécanique est avant tout lié à la taille des pores et
à la structure du sol (naturel ou reconstitué). Ainsi, les matériaux les et la matière organique du sol. Le processus d’élimination type
grossiers vont entrainer un colmatage en profondeur. En revanche, commence par une réaction de fixation rapide, suivie par une lente
un matériau trop fin va engendrer un colmatage en surface [1]. immobilisation due à la formation de précipités faiblement
solubles [1].
Un commentaire spécifique au colmatage, principale pathologie
des systèmes de traitement des eaux usées par le sol naturel ou 1.1.5 Élimination des micro-organismes
reconstitué, est à lire aux § 1.5.5 et 1.6.5.
Les systèmes d’infiltration en milieu poreux non saturé permet-
tent de réduire de quelques logarithmes décimaux les concentra-
1.1.2 Élimination des matières organiques tions de micro-organismes pathogènes d’eaux usées à travers leur
& Mécanismes biologiques rétention et leur élimination.
Durant l’écoulement d’eaux usées à travers un sol sableux, la Les deux mécanismes responsables de l’immobilisation des
matière organique est retenue et se dégrade par oxydation sous micro-organismes présents dans les eaux usées, et évoluant à tra-
l’action de micro-organismes, principalement des bactéries hétéro- vers un milieu poreux, sont la filtration et l’adsorption. Ces méca-
trophes, en présence d’oxygène. La matière particulaire, bloquée nismes ont été étudiés principalement dans un sol sableux.
en surface, est hydrolysée par des exoenzymes. La matière dis- & Filtration
soute est, quant à elle, fixée dans le massif par adsorption et
Ce mécanisme, purement mécanique, désigne le blocage du
échange d’ions. Elle diffuse ensuite à travers un film liquide et un
mouvement par des pores plus petits que les micro-organismes.
biofilm avant d’être dégradée. En présence d’oxygène, la minérali-
La filtration concerne les bactéries (1 à 10 mm) et les protozoaires
sation est quasi-totale. Elle conduit à la formation de CO2, H2O et à
(10 à 3 000 mm). Elle n’a donc pas d’effet sur l’élimination des
la libération de l’énergie nécessaire au maintien de la biomasse.
virus, puisque leur taille est comprise entre 20 et 250 nm, alors
& Paramètres d’influence que les diamètres hydrauliques équivalents des canaux poreux du
sable sont compris entre 12 et 400 mm.
Le facteur principal de l’élimination de la matière organique est
La filtration devient un mécanisme de suppression important
le degré d’oxygénation du massif. Les transferts d’oxygène de l’at-
quand la taille des cellules dépasse de 5 % celle des grains.
mosphère terrestre vers celle du sol s’effectuent par convection et
diffusion moléculaire. Ils sont fonction de la porosité, de la distribu- Plusieurs facteurs influençant la filtration des bactéries ont été
tion verticale de la pollution oxydable, et du temps disponible pour recensés. Les principaux sont :
les transferts diffusifs. – la dimension des grains du milieu poreux ;
– la taille et la forme des cellules ;
L’hydraulique du système est aussi un paramètre important. – la charge hydraulique ;
En effet, elle détermine le temps de contact entre l’effluent et – le degré de colmatage du filtre.
les bactéries hétérotrophes. & Adsorption
L’adsorption est un mécanisme important qui influence le trans-
La vitesse de croissance de ces bactéries est élevée par rapport à port des microorganismes en milieu poreux. Il concerne les bacté-
celle des bactéries autotrophes, responsables de la nitrification de ries et les virus.
l’azote. Par ailleurs, elles ont une cinétique rapide en ce qui
concerne la dégradation de la pollution carbonée. Le mécanisme de l’adsorption met en jeu les forces attractives
et répulsives entre les bactéries ou les virus (assimilés à des colloı̈-
des) et le substratum (grains de sable). Les caractéristiques de sur-
1.1.3 Élimination de l’Azote face déterminent les interactions entre les micro-organismes et les
C’est surtout sous forme d’ions ammonium (NH4+) que l’azote particules du milieu.
est présent dans les effluents septiques. Au niveau des systèmes La plupart des micro-organismes (80 à 90 % des cellules) sont
de traitement utilisant le sol, l’azote peut être retenu par échange immobilisés sur le garnissage. L’adsorption à une surface est un
d’ions et peut être transformé, voire éliminé, par nitrification, puis processus en 2 étapes. La première est l’attachement réversible.
dénitrification. Le détachement est alors possible sous l’influence de la vitesse du
YT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTS
fluide ou sous l’effet de la composition chimique de la solution. La Les protozoaires prédateurs de bactéries, autrement dit « bactéri-
seconde étape est l’attachement irréversible aussi appelé « d’adhé- vores », peuvent consommer 100 à 1 000 cellules par heure. Ils sont
sion ». Elle est dépendante du temps de contact bactéries-particules capables de brouter des bactéries attachées et en suspension.
du milieu. Les bactéries ne sont pas toutes broutées au même taux et certai-
Les facteurs physiques qui influencent l’adsorption sont : nes espèces semblent être plus sensibles à la prédation que d’au-
tres. Cette sensibilité est conférée par plusieurs éléments :
– la température ;
– taille des cellules bactériennes. Les cellules de taille moyenne
– le milieu poreux ;
(0,4/1,6 mm) sont les plus susceptibles à la prédation alors que les
– la vitesse du fluide ;
petites cellules (< 0,4 mm). Et les formes filamenteuses, larges
– la présence de matière organique ;
(> 2,4 mm) sont bien moins touchées par le broutage des
– le biofilm.
protozoaires ;
La variabilité de la dimension des grains, la texture et la charge – type de bactéries en termes de parois, structure, forme, caracté-
du milieu poreux, influencent les mécanismes d’adsorption. Enfin, ristiques de surface. Les bactéries présentant un gram-positif pour-
la présence de particules d’argile favorise l’adhésion des micro- raient être moins sujettes à la prédation que les gram-négatives
organismes grâce à leur surface externe, et leur grande capacité plus faciles à assimiler ;
d’échange cationique [1]. – type et la taille du protozoaire ;
– degré de mobilité et d’attachement des cellules ;
1.1.6 Inactivation des virus – densité bactérienne ;
Les virus ont des temps de survie bien plus importants que les – état de la proie (vivante ou morte) ;
bactéries. Ils peuvent persister jusqu’à 175 jours dans le sol. – état physiologique du prédateur. Si les ciliés sont en division
cellulaire, ils ne s’alimentent plus ;
L’inactivation des virus dans le sous-sol est liée à la température.
– diversité de la communauté de protistes du système et selon la
Elle augmente avec sa diminution.
nature des bactéries.
T
D’autres facteurs potentiels d’inactivation sont mis en avant :
La prédation par les protistes bactérivores diminue le nombre de
– le type de virus ; bactéries et peut donc influencer la structure morphologique, la
– la dureté calcique ; composition taxonomique et le statut physiologique de la commu-
– l’activité microbienne. nauté bactérienne. La prédation par les protozoaires est essentielle
Cependant, les informations sont contradictoires quant au rôle dans les procédés de traitement biologique car elle permet de régu-
de ces facteurs sur l’inactivation. ler la densité de bactéries et elle contribue au maintien de la
balance des différents groupes de micro-organismes.
Une activité antivirale a aussi été attribuée à certaines bactéries
aérobies qui utilisent les virus comme substrat. 1.1.8 Optimiser le système d’épuration par le sol
L’inactivation des virus dépend aussi de leur attachement à une
Le sol présente un réel pouvoir épurateur vis-à-vis des divers pol-
particule. Elle est généralement réduite lorsqu’il est adsorbé. Mais,
luants rencontrés dans les effluents domestiques. Cependant, le
la survie des virus n’est pas dépendante du degré d’adsorption.
mode de fonctionnement doit permettre la mise en place d’une
Les virus peuvent être inactivés via l’endommagement de leur zone non saturée indispensable à l’oxydation des matières organi-
manteau protéique par des enzymes protéolytiques ou via la dégra- ques et favorisant la rétention des composés minéraux et des
dation des acides nucléiques. Aussi, les argiles du sol peuvent les micro-organismes.
protéger de la dégradation des génomes par les nucléases et de la
capside par les protéases des micro-organismes du sol.
Les performances épuratoires des systèmes de traitement par
infiltration dans le sol dépendent :
L’inactivation et l’adsorption sont les principaux mécanismes
entraı̂nant l’atténuation des virus dans les filtres à sable [1]. – de leur conception ;
– du milieu filtrant ;
– des conditions climatiques locales [1].
1.1.7 Mécanismes de prédation
Au niveau d’un microcosme, la compétition, l’antibiose et la pré-
La conception et la maintenance affectent les facteurs biotiques
dation peuvent être responsables de la réduction du nombre de
et abiotiques et leurs interactions. Les paramètres qui influencent
bactéries. La compétition pour les nutriments avec les bactéries
la qualité de l’épuration des systèmes de traitement des eaux
indigènes semble être une cause de réduction des bactéries dans
usées par le sol naturel ou reconstitué sont abordés ci-après.
le sol. L’effet inhibiteur et/ou bactéricide des substances produites
par d’autres organismes serait alors à l’œuvre. & Composition du sol naturel ou reconstitué
Ces mécanismes participent à la réduction du nombre de bacté- Les petites particules engendrent une filtration fine et augmen-
ries. Toutefois, ces interactions ne permettent pas d’expliquer le tent les opportunités de contact des micro-organismes avec la sur-
contrôle de populations bactériennes, contrairement à l’activité face, favorisant donc leur fixation.
prédatrice des organismes bactérivores tels que les protozoaires, & Temps de séjour et charge hydraulique appliquée
les rotifères et les nématodes. Les nématodes participent à l’élimi-
nation des bactéries présentes dans les eaux usées, mais probable- Une vitesse d’écoulement trop rapide ne permet pas un temps de
ment avec un effet moindre comparé aux protozoaires. La présence contact suffisant entre l’effluent et le sol. Or, c’est ce paramètre qui
de protozoaires dans les boues activées réduit fortement le nombre favorise :
de cellules d’Escherichia coli présentes. Les ciliés sont les princi- – la filtration ;
paux responsables de cette élimination. Plusieurs études ont sou- – la probabilité de rétention ;
ligné l’importance de la prédation des protozoaires ciliés et flagel- – la réduction de la DBO5 à travers les réactions biochimiques ;
lés pour l’élimination des bactéries dans divers écosystèmes tels – l’élimination des bactéries ;
que les systèmes de traitement d’eau [1]. – l’inactivation des virus.
L’élimination des bactéries est meilleure près de la surface du Le temps de séjour est donc un paramètre d’efficacité de filtre.
sol, dans les 10/15 premiers centimètres, autrement dit dans la Il est directement relié aux charges hydrauliques appliquées
zone de colmatage biologique où de nombreux protozoaires qui déterminent l’épaisseur de la zone non saturée dans
sont présents. laquelle a lieu l’épuration.
YU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTS
La charge hydraulique appliquée à un système filtrant doit aussi de sable de 0,1 m d’épaisseur. Le fond des tranchées doit se situer
permettre un équilibre biologique entre le taux de croissance des au minimum à 0,60 m et à 1 m maxi de la surface.
bactéries, le taux de dégradation de la biomasse et la prédation de Les tuyaux d’épandage doivent avoir les caractéristiques suivantes :
façon à prévenir le colmatage découlant d’une accumulation de
– diamètre au moins égal à 100 mm ;
biomasse, surtout dans la couche supérieure du filtre.
– constitués par un composant rigide et résistant, de préférence
Les autres modalités d’alimentation, telles que la distribution de du PVC conçu pour l’assainissement ;
l’effluent et la séquence d’alimentation, influencent les performan- – munis d’orifice dont la plus petite dimension est au moins
ces épuratoires. Par exemple, une distribution uniforme améliore la égale à 5 mm. Les orifices des drains sont orientés vers le bas ;
répartition des effluents au niveau de la surface d’infiltration, et une – proscrire toute contre-pente lors de la pose des canalisations.
surface plus importante du système participe au traitement.
Les drains agricoles sont à proscrire. En effet, leur conception ne
& Oxygénation des massifs permet pas d’obtenir une pente régulière et les dimensions de
L’alimentation des systèmes doit être fractionnée / séquentielle. leurs orifices entrainent un colmatage rapide.
Cela permet les transferts d’oxygène afin de ne pas altérer la dégra- La longueur d’une ligne de tuyaux d’épandage ne doit pas excé-
dation des matières organiques. On prévient ainsi un développe- der 30 m. il est préférable d’augmenter le nombre de tranchées,
ment du colmatage trop important. jusqu’à 6 par épandage, au lieu de les rallonger.
& Profondeur & Matériaux et gros œuvre
La profondeur du massif ne joue pas un rôle important dans l’éli- La largeur des tranchées d’épandage est de 0,50 m au minimum.
mination des matières organiques. L’épuration a lieu dans les 10-15 Le fond des tranchées est rempli, avant la pose des tuyaux d’épan-
premiers centimètres des massifs. dage, d’une couche de 30 cm de graviers lavés stables à l’eau et de
granulométrie comprise entre 10 et 40 mn.
1.2 Tranchées d’épandage à faible profondeur La distance d’axe en axe des tranchées doit être au minimum de
T
1,5 m.
1.2.1 Principe Le bouclage en extrémité d’épandage est réalisé par, au moins,
Les tranchées d’épandage reçoivent des effluents issus de la fosse une boı̂te de bouclage, de branchement ou d’inspection posées
toutes eaux [C 3 842]. Le sol en place est utilisé comme média filtrant directement sur le lit de gravier. Pour les autres jonctions, des tés
(qui assure le traitement des eaux usées) et dispersant. peuvent être utilisés.
Ce type de dispositif ne doit être utilisé que si : Un géotextile anticontaminant imputrescible doit être placé au-
– on dispose de 200 m2 de surface disponible pour l’assainissement ; dessus de la couche de gravier en remontant de 10 cm sur les
– le coefficient de perméabilité est compris entre 15 et 500 mm/h ; parois. Ce géotextile doit être perméable à l’eau et à l’air. Son
– la pente du terrain est inférieure à 5 % ; grammage doit être de 100 gr/m2 au minimum.
– la profondeur de la nappe est supérieure à 1,20 m ; Une couche végétale 0,2 m d’épaisseur minimum recouvre le
– le sol ne présente pas de trace d’hydromorphie sur une profon- tout. Elle doit être débarrassée de tout élément caillouteux de gros
deur d’au moins 1 m. diamètre. Elle ne doit surtout pas être compactée.
Ce système est constitué de canalisations de dispersion placées La zone réservée à l’épandage doit se trouver en dehors des
à faibles profondeur dans des tranchées gravillonnées qui permet- zones d’accès aux véhicules, des zones de piétinement et de cons-
tent l’infiltration lente des effluents prétraités sur une importante truction. Elle ne doit faire l’objet d’aucune plantation. Seul l’enga-
surface et leur épuration par les micro-organismes du sol naturel zonnement est possible. Un poste de relevage est nécessaire si,
(figures 1 et 2). en sortie de la Fosse Toute Eaux, la profondeur des eaux usées ne
permet pas la réalisation des tranchées à faible profondeur.
1.2.2 Dimensionnement & Recommandations
Les règles de dimensionnement sont détaillées dans le tableau 1.
La longueur maximale d’une tranchée est de 30 m Trois points importants à conserver en mémoire avant de
démarrer les travaux :
1.2.3 Installation – ne pas réaliser le terrassement lorsque le sol est détrempé
Les distances à respecter pour l’installation de tranchées d’infil- ou humide ;
tration sont indiquées dans le tableau 2 – veiller à ce que l’exécution des travaux n’entraine pas un
L’épandage souterrain doit être réalisé par l’intermédiaire de compactage des terrains réservés à l’infiltration ;
tuyaux placés horizontalement dans un ensemble de tranchées. – scarifier avec un râteau le fond et les parois après le passage
de la pelle mécanique.
& Regard
Si le terrain présente une pente comprise entre 5 et 10 % les
Le regard de répartition divise le débit de l’effluent en plusieurs tranchées doivent être réalisées perpendiculairement à la pente.
fractions équivalentes qui s’écoulent dans chacune des tranchées. Si la pente va au-delà de 10 %, le recours à des tranchées
Un dispositif d’obturation présent dans le regard doit pouvoir per- d’épandage est à proscrire.
mettre de laisser au repos (pendant quelques mois et en alter-
nance) une tranchée, favorisant ainsi un décolmatage naturel.
Dans le cas d’une mise en place de tranchées d’épandage per-
Le regard de répartition et le regard de bouclage doivent être pendiculaire à la pente du terrain veiller à ce que :
posés horizontalement sur un lit de sable de 0,1 m d’épaisseur.
– l’épandage soit aussi près du sol que le permet sa protection ;
Le regard de répartition doit être relié avec des raccords souples. – les tuyaux d’épandage soient posés avec une pente régulière
Tous les tampons doivent rester apparents et affleurer au niveau de 1 % maximum dans le sens de l’écoulement et placés dans un
du sol sans permettre le passage des eaux de ruissellement. ensemble de tranchées parallèles ;
À la sortie du regard de répartition, il est nécessaire de poser des – le fonds de fouille ait une pente identique à celle des tuyaux ;
tuyaux pleins, dits « tuyaux de distribution ». – l’écartement d’axe en axe des tranchées égal (ou supérieur) à
3,50 m ;
& Tuyaux – le bouclage proscrit ;
Comme pour le regard de répartition, la pose des tuyaux non per- – les règles de dimensionnement (longueur des tranchées) res-
forés (tuyaux de distribution et de bouclage) doit se faire sur un lit tent les mêmes que pour les sols plats.
YV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTS
Géotextile de recouvrement
avec débordement de 0,10 m
(min) vers le haut de chaque Terre végétale
coté 0,5 m
0,2
0,6 m 0,1 m
T
avec fentes orientées
et de 1 m sur le tuyau
vers le bas (pente
d'épandage central
jusqu'à 1 %)
Boîte de
répartition
Tableau 1 – Règles de dimensionnement des tranchées Tableau 2 – Distances à respecter pour l’installation
d’infiltration à faible profondeur de tranchées d’infiltration
YW
T
YX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTT
Techniques et gestion
de l’assainissement non collectif
Contrôles
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et techniques de l’Environnement de l’Ecole nationale des Ponts et
Chaussées
Chef de projet à l’Office international de l’eau
T
2.1 Conformité de la conception ............................................................. — 2
2.2 Contrôle des travaux .......................................................................... — 4
3. Contrôle initial de l’existant......................................................... — 4
3.1 Installations réalisées (ou réhabilitées) avant le 31 décembre 1998 — 4
3.2 Installations réalisées (ou réhabilitées) après le 31 décembre 1998 — 5
4. Contrôle périodique de l’existant ................................................ — 5
5. Contrôle de l’entretien et des vidanges ..................................... — 5
6. Points à contrôler a minima.......................................................... — 5
6.1 Cas général ......................................................................................... — 5
6.2 Cas des toilettes sèches ..................................................................... — 5
7. Rapport de visite obligatoire ........................................................ — 5
8. Modalités de mission de contrôle dans le règlement
de service ......................................................................................... — 7
9. Droit d’ingérance des agents du Spanc ..................................... — 7
10. Compétences facultatives d’un Spanc ....................................... — 7
11. Difficultés inhérentes à la gestion d’un Spanc......................... — 8
11.1 Actions des Spanc .............................................................................. — 8
11.2 Entrée sur la propriété privée ............................................................ — 8
11.3 Obligation à l’équilibre financier ....................................................... — 8
11.4 Constat fait par la CLCV ..................................................................... — 8
12. Conclusion........................................................................................ — 9
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 842v3
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPQR
YY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTT
1. Compétence obligatoire adressée au propriétaire des ouvrages et, le cas échéant, à l’occu-
pant des lieux (article 4).
d’un Spanc & L’arrêté du 7 septembre 2009 relatif aux modalités de l’exécution
de la mission de contrôle des installations d’assainissement non
collectif modifie quelque peu la « philosophie » des contrôles
1.1 Textes à l’origine des Spanc menés par les Spanc en leur donnant une finalité de protection de
la salubrité publique et de l’environnement qui ouvre la voie à de
& C’est la loi n 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau qui pose les fonde- possibles actions plus directes pour que le propriétaire mette ses
ments légaux pour la mise en place des Services publics d’assainis- installations aux normes.
sement non collectif (SPANC). Ce texte indique aux communes, ou
à leurs groupements, qu’ils doivent délimiter, « après enquête L’article 2 précise ainsi que « la mission de contrôle vise à véri-
publique : fier que les installations d’assainissement non collectif ne portent
pas atteinte à la salubrité publique, ni à la sécurité des personnes,
– les zones d’assainissement collectif où elles sont tenues d’assu- et permettent la préservation de la qualité des eaux superficielles et
rer la collecte des eaux usées domestiques et le stockage, l’épura- souterraines, en identifiant d’éventuels risques environnementaux
tion et le rejet ou la réutilisation de l’ensemble des eaux usées ; ou sanitaires liés à la conception, à l’exécution, au fonctionnement,
– les zones relevant de l’assainissement non collectif où elles à l’état ou à l’entretien des installations. »
sont seulement tenues, afin de protéger la salubrité publique,
d’assurer le contrôle des dispositifs d’assainissement et, si elles le L’article 6, quant à lui, précise « qu’à la suite de sa mission de
décident, leur entretien. » (article 35-III). contrôle, la commune consigne les observations réalisées au cours
de la visite dans un rapport de visite et évalue les risques pour la
& L’article L 2224-10 du Code général des collectivités territoriales santé et les risques de pollution de l’environnement présentés par
est aujourd’hui plus précis puisqu’il précise que « les communes les installations existantes.
ou leurs établissements publics de coopération délimitent, après
T
Ce rapport de visite constitue le document mentionné à l’article
enquête publique (…) :
L. 1331-11-1 du code de la santé publique.
1 Les zones d’assainissement collectif où elles sont tenues d’as- Celui-ci est adressé par la commune au propriétaire de
surer la collecte des eaux usées domestiques et le stockage, l’épu- l’immeuble.
ration et le rejet ou la réutilisation de l’ensemble des eaux
collectées ; La commune établit, dans le rapport de visite, si nécessaire :
a) des recommandations à l’adresse du propriétaire sur l’accessi-
2 Les zones relevant de l’assainissement non collectif où elles
bilité, l’entretien ou la nécessité de faire des modifications ;
sont tenues d’assurer le contrôle de ces installations et, si elles le
décident, le traitement des matières de vidange et, à la demande b) en cas de risques sanitaires et environnementaux dûment
des propriétaires, l’entretien et les travaux de réalisation et de constatés, la liste des travaux classés, le cas échéant, par ordre de
réhabilitation des installations d’assainissement non collectif… » priorité à réaliser par le propriétaire de l’installation dans les quatre
ans à compter de la date de notification de la liste de travaux. Le
& L’arrêté du 6 mai 1996 fixant les modalités du contrôle technique maire peut raccourcir ce délai selon le degré d’importance du
exercé par les communes sur les systèmes d’assainissement non risque, en application de l’article L. 2212-2 du code général des col-
collectif a encadré plus précisément les Spanc et a permis le démar- lectivités territoriales.
rage de leur mise en place effectif. En effet, il précise en son article 2 Le propriétaire informe la commune des modifications réalisées
que « le contrôle technique exercé par la commune sur les systè- à l’issue du contrôle.
mes d’assainissement non collectif comprend :
La commune effectue une contre-visite pour vérifier la réalisation
1. La vérification technique de la conception, de l’implantation et des travaux comprenant une vérification de conception et d’exécu-
de la bonne exécution des ouvrages. Pour les installations nouvel- tion dans les délais impartis, avant remblaiement. »
les ou réhabilitées, cette dernière vérification peut être effectuée
L’évolution de la réglementation vers des mesures plus contrai-
avant remblaiement ;
gnantes est ici visible.
2. La vérification périodique de leur bon fonctionnement qui
Avant d’aborder en détail les différents contrôles que doit réaliser
porte au moins sur les points suivants :
un Spanc, nous proposons en figure 1 une schématisation des mis-
– vérification du bon état des ouvrages, de leur ventilation et de sions de contrôles de ces services.
leur accessibilité ;
– vérification du bon écoulement des effluents jusqu’au dispositif
d’épuration ;
– vérification de l’accumulation normale des boues à l’intérieur
de la fosse toutes eaux.
2. Contrôle des installations
Dans le cas d’un rejet en milieu hydraulique superficiel, un neuves
contrôle de la qualité des rejets peut être effectué. Des contrôles
occasionnels peuvent en outre être effectués en cas de nuisances
constatées dans le voisinage (odeurs, rejets anormaux). 2.1 Conformité de la conception
3. Dans le cas où la commune n’a pas décidé la prise en charge
de leur entretien : Ce contrôle se fait via la vérification par le Spanc du dossier de
demande d’installation d’un dispositif d’assainissement non collec-
– la vérification de la réalisation périodique des vidanges ;
tif qui doit être déposé auprès du maire par le propriétaire désirant
– dans le cas où la filière en comporte, la vérification périodique
de l’entretien des dispositifs de dégraissage. » réaliser de tels travaux.
Par ailleurs, cet arrêté instaure les dispositions suivantes : & Cette demande d’autorisation, pour que le Spanc puisse donner
un avis circonstancié, doit fournir les renseignements et pièces
– l’accès aux propriétés privées doit être précédé d’un avis préa- suivantes :
lable de visite notifié aux intéressés dans un délai raisonnable
(article 3) ; – renseignements d’ordre généraux pour l’identification du
– les observations réalisées au cours d’une visite de contrôle doi- demandeur :
vent être consignées sur un rapport de visite dont une copie est date de la demande,
QPP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTQ
Techniques et gestion
de l’assainissement non collectif
Traitement des eaux domestiques –
Dispositifs et bonnes pratiques
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et techniques de l’Environnement de l’École Nationale des Ponts et
Chaussées
Chef de projet à l’Office international de l’eau
QPQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTQ
1. Techniques si manque d’eau Attention : pour que le procédé fonctionne, il faut faire bouillir
l’eau à gros bouillons.
potable ou urgence La durée de l’ébullition doit être :
– à basse altitude, 1 min à gros bouillons ;
– à haute altitude, 3 min à gros bouillons.
1.1 Filtrage sur tissu
Le filtrage de l’eau est une première étape importante. S’il est Après ébullition, l’eau a un goût fade. On peut y remédier :
effectué correctement, il améliorera l’efficacité de toutes les métho- – en secouant l’eau dans une bouteille ;
des présentées dans ce paragraphe. – ou en ajoutant une pincée de sel par litre d’eau bouillie.
En filtrant de l’eau boueuse, ou d’apparence sale, à l’aide d’un
morceau de tissu de coton fin et propre, on élimine souvent une 1.2.2 Désinfection solaire
partie des solides en suspension et des larves d’insectes contenues
dans l’eau. L’exposition de l’eau au soleil détruit la plupart des germes
pathogènes. Ce procédé est encore plus efficace par température
Le coton est le tissu le plus adapté. Le tissu ne doit pas être élevée, bien que la température de l’eau ne doive pas nécessaire-
transparent, mais ne doit pas non plus être trop épais, car il faut ment être très supérieure à 50 C.
alors beaucoup de temps pour filtrer l’eau. En lavant le tissu entre
chaque utilisation, on rendra le filtrage plus efficace. & Principe
Une méthode simple pour traiter l’eau consiste à placer au soleil
Ce filtrage sur tissu seul est peu, voire pas du tout, susceptible des bouteilles en plastique, ou en verre, remplies d’eau. Dans les
de rendre l’eau d’une source contaminée propre à la consom- régions tropicales, une période d’exposition d’environ 5 h, à partir
mation. Mais il facilite le traitement de l’eau à domicile en cas
T
de midi, est considérée sûre.
d’urgence [1].
La durée d’exposition de la bouteille au soleil devra être doublée
(2 jours au lieu d’1) quand l’eau est trouble. Elle doit également être
1.2 Désinfection de l’eau prolongée si le temps est couvert (saison des pluies).
Si l’eau est claire mais susceptible d’avoir été contaminée, elle Cette méthode, appelée aussi SODIS (pour Solar Disinfection),
doit être désinfectée. consiste à utiliser des bouteilles en plastique ou en verre transpa-
rent pour accroı̂tre la température de l’eau en la plaçant à la
& Nous aborderons ici trois techniques de désinfection : lumière directe du soleil [1].
– l’ébullition ; Pour une plus grande efficacité, on peut placer la bouteille sur un
– la désinfection solaire ; toit de tôle ondulée. Faute de bouteille, l’eau peut également être
– la désinfection chimique. contenue dans un sac de plastique propre et transparent.
La désinfection solaire de l’eau est une méthode bon marché et
& La désinfection peut souvent nuire au goût de l’eau. Quelle que efficace pour un traitement d’eau décentralisé, normalement utilisé
soit la méthode choisie : au niveau des ménages. Elle est reconnue par l’Organisation mon-
– l’ébullition donne à l’eau un goût fade ; diale de la santé (OMS) comme méthode de traitement de l’eau et
– le soleil chauffera l’eau ; de bonne conservation à domicile. La méthode SODIS est appli-
– les produits chimiques peuvent laisser un goût désagréable. quée par de nombreux pays en voie de développement.
Cependant, tous ces problèmes peuvent être résolus par des En ce qui concerne le principe : l’exposition au soleil entraı̂ne
méthodes simples. l’inactivation des organismes pathogènes causant la diarrhée dans
de l’eau polluée. 3 actions des rayonnements solaires contribuent à
1.2.1 Ébullition l’effet germicide :
– les UV-A interfèrent avec le métabolisme et détruisent la struc-
Cette méthode, si elle est utilisée correctement, permet de four-
ture de la cellule de la bactérie ;
nir de l’eau potable à une population qui n’a pas d’autre option.
– les UV-A de longueur d’onde 320-400 nm réagissent avec l’oxy-
Elle offre avantages et inconvénients [1].
gène dissous dans l’eau et produisent une forme très réactive
& Avantages d’oxygène – le radical d’oxygène libre – et des peroxydes d’hydro-
gène ; ceux-ci détruisent les germes pathogènes ;
– l’ébullition tue tous les germes pathogènes ; – les radiations infrarouges chauffent l’eau. Quand la tempéra-
– l’ébullition de l’eau est une méthode que les personnes peu- ture de l’eau dépasse les 50 C, le processus de désinfection est
vent utiliser elles-mêmes sans moyen spécifique. 3 fois plus rapide qu’à 20 C.
& Inconvénients À une température d’environ 30 C, une intensité de radiation
– si on doit utiliser du bois pour faire bouillir l’eau, un kilo est solaire d’au moins 500 W/m2 (lumière de tout spectre) est néces-
nécessaire pour faire bouillir un litre d’eau pendant une minute. saire pendant 5 h pour que la méthode SODIS soit efficace. Cette
Cette méthode ne doit donc pas être encouragée dans les zones dose contient une énergie de 555 Wh/m2 dans les rayons d’UV-A
où le bois est rare et où il n’y a pas d’autres modes de et violet (350 nm à 450 nm), ce qui correspond à environ 6 h de
chauffage ; soleil d’été sous une latitude moyenne (Europe).
– elle n’a aucun impact sur les produits toxiques (métaux Si la température de l’eau monte à plus de 45 C, l’effet syner-
lourds…) qui peuvent être présents dans l’eau ; gique des radiations UV et de la température augmente l’efficacité
– l’ébullition ne rend pas l’eau moins trouble ; de la désinfection.
– l’ébullition n’a pas un effet durable. Par conséquent, si l’eau Comme l’ébullition, cette méthode présente des avantages et des
n’est pas conservée de façon appropriée, elle peut être à nouveau inconvénients. En ce qui concerne les avantages, la désinfection
contaminée. L’eau bouillie doit être stockée dans de bonnes condi- solaire de l’eau est une méthode efficace pour traiter l’eau là où le
tions et utilisée dans un délai de quelques jours ; carburant, ou les réchauds, ne sont pas disponibles ou trop coû-
– l’ébullition n’est efficace que si la température est assez élevée. teux. Même si le carburant est disponible, SODIS est une option
L’eau qui dégage simplement de la vapeur n’a pas été bouillie. plus économique et écologique. La désinfection solaire peut être
QPR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTU
T
2.2.3 Procédure d’agrément ............................................................. — 4
2.2.4 Suspension ou suppression de l’agrément ............................ — 4
2.3 Suivi de l’activité du vidangeur ......................................................... — 5
2.3.1 Obligation d’avoir un bordereau de suivi ............................... — 5
2.3.2 Suivi annuel de l’activité de chaque vidangeur ..................... — 5
2.4 Élimination planifiée des matières de vidange ................................. — 5
3. Aire de stockage avant traitement.............................................. — 6
3.1 Prétraitement ...................................................................................... — 6
3.2 Fosse de réception ............................................................................. — 6
3.3 Fosse de stockage .............................................................................. — 7
4. Filières de traitement..................................................................... — 7
4.1 Station d’épuration ............................................................................ — 7
4.1.1 Démarche ................................................................................. — 7
4.1.2 Homogénéisation des matières de vidange avant traitement — 8
4.1.3 Quand recourir au traitement spécifique ................................ — 8
4.1.4 Maximum admissible de matière de vidange ........................ — 8
4.1.5 Admission en filière de traitement des eaux usées ............... — 9
4.2 Admission des matières de vidange en digesteur (filière boues) .... — 9
4.3 Épandage agricole .............................................................................. — 10
4.4 Compostage ....................................................................................... — 11
4.5 Fumière ............................................................................................... — 12
4.6 Traitement par lit de séchage non planté .......................................... — 12
4.6.1 Principe .................................................................................... — 13
4.6.2 Apports et limites du procédé ................................................. — 13
4.6.3 Entretien ................................................................................... — 14
4.7 Traitement par lit de séchage planté de roseaux .............................. — 14
4.7.1 Principe .................................................................................... — 14
4.7.2 Mécanismes en jeu .................................................................. — 14
4.7.3 Règles de dimensionnement ................................................... — 15
4.7.4 Exploitation .............................................................................. — 15
4.7.5 Pour matières transformées par la coagulation/floculation ... — 15
4.8 Méthanisation ..................................................................................... — 16
4.8.1 Avantages de la méthanisation ............................................... — 16
4.8.2 Contraintes liées à la méthanisation ...................................... — 16
4.9 Traitements intensifs des matières de vidange de type aérobie ...... — 16
4.10 Traitements pour MDV spéciaux ou dangereux ................................ — 16
4.11 Incinération ......................................................................................... — 16
5. Annexes............................................................................................. — 17
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 845
p。イオエゥッョ@Z@。ッエ@RPQS
QPS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTU
1. Définition des matières Ce sont donc ces boues, extraites lors des opérations de curage
Regards
Niveau du sol
Boues
Figure 1 – Schéma de principe d’une fosse septique (cas d’une fosse à 2 compartiments)
QPT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTU
pH : 7,0 ± 0,26 ; Conductivité : 2 630 ± 860 mS/cm ; Potentiel rédox : < à - 100 mV/EHN
Tableau 2 – Moyenne des matières DCO, DBO5, N-NKt, PT, lipides, MS et MES résiduelles
(par personne/jour) au niveau des matières de vidange d’une fosse septique toutes eaux
QPU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTU
T
est indiqué. Si la fosse septique toutes eaux présente deux com-
partiments, le second compartiment peut être vidangé exemplaire du bordereau de suivi,
intégralement. en cas d’épandage agricole, une étude préalable ou un récé-
Pour une bonne remise en service de la fosse, après la pissé de déclaration au titre de la loi sur l’eau,
vidange, il est nécessaire de remplir celle-ci par de l’eau. un récépissé de déclaration pour l’exercice de l’activité de
transport de déchets par route.
Si le particulier a utilisé trop de produits chimiques, des surplus
de substances toxiques pour les bactéries anaérobies peuvent alors & Un dossier type d’agrément peut être téléchargé, notamment,
se trouver dans la fosse septique. L’action bactérienne s’en trouve, depuis l’adresse Internet suivante :
dans ce cas, considérablement ralentie, voire, dans le pire des cas,
http://www.seine-et-marne.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/DOSSIE-
annihilée. À ce moment-là, il est nécessaire qu’une entreprise spé-
R_AGREMENT_cle1735da.pdf.
cialisée vidange complètement la fosse, la nettoie et la
réensemence.
Le mélange des matières de vidange des éléments issus des 2.2.3 Procédure d’agrément
vidanges des bacs à graisses industrielles, ou de particuliers, est à
Le procédure d’agrément est résumée à la figure 3.
proscrire.
Il est préférable que le vidangeur amène les matières de vidange Si l’activité de vidange est modifiée de manière significative
sur le site de traitement sans passer par une étape de concentration (quantité maximale annuelle de matières de vidange, ou filière
sur un ouvrage intermédiaire. d’élimination, par exemple) :
La mise en place de camions vidangeurs permettant de concen- – une demande de modification des conditions d’agrément doit
trer les matières de vidange présente des avantages économiques être déposée auprès du Préfet selon la même procédure que
au niveau de la collecte. Les coûts de transport sont effectivement précédemment ;
réduits à l’aide de cette technique. En revanche, lors du dépotage, – l’activité initiale est poursuivie jusqu’à notification de la déci-
une dilution sera nécessaire afin de faciliter transfert et traitement. sion préfectorale.
QPV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXTU
Procédure d’agrément
1 mois
3 mois
Décision préfectorale
T
Figure 3 – Étapes types de la procédure d’agrément
QPW
T
QPX
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
QPY
U
QQP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXUP
Réglementation gaz
dans les bâtiments d’habitation
3.
3.1
Arrêté du 2 août 1977 modifié .............................................................
Installations avant compteur .......................................................................
3.1.1 Familles d’immeubles .........................................................................
—
—
—
3
3
3
U
3.1.2 Seuils de pression ............................................................................... — 4
3.1.3 Matériels............................................................................................... — 4
3.1.4 Organe de coupure générale.............................................................. — 4
3.1.5 Détendeurs........................................................................................... — 4
3.1.6 Conduites de gaz ................................................................................. — 4
3.1.7 Tige-cuisine .......................................................................................... — 5
3.1.8 Alimentation de la chaufferie ............................................................. — 5
3.2 Installations intérieures................................................................................ — 5
3.2.1 Matériels et appareils à gaz ................................................................ — 5
3.2.2 Organes de coupure individuelle ....................................................... — 5
3.2.3 Tuyauteries et accessoires .................................................................. — 6
3.2.4 Robinet de commande d’appareil...................................................... — 6
3.2.5 Tuyaux d’alimentation des appareils ................................................. — 6
3.2.6 Installation des appareils .................................................................... — 7
3.2.7 Certificats de conformité..................................................................... — 7
3.2.8 Essais d’étanchéité .............................................................................. — 7
3.2.9 Contrôle des installations et rôle du distributeur ............................. — 8
P our toute installation de gaz à l’intérieur d’un bâtiment d’habitation, les dif-
férents intervenants (promoteur, architecte, bureau d’études, installateur,
distributeur de gaz, bureau de contrôle...) doivent tenir compte du contexte
réglementaire lié à l’énergie gaz.
Dans la majorité des cas, il leur suffit d’appliquer les textes, car la réglementa-
tion apporte une réponse claire et précise au problème posé.
Par contre, la résolution d’un problème particulier peut demander une
interprétation ; le domaine interprétatif est toujours délicat et il convient alors de
s’assurer que tous les intervenants sont bien en phase, une concertation préala-
ble à tous travaux s’impose donc entre les acteurs.
p。イオエゥッョ@Z@。ッエ@QYYX
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 850 - 1
QQQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXUP
U tes trop généraux pour déboucher sur une application directe. Les
arrêtés d’application sont publiés à cette fin.
Le texte de référence concernant le gaz naturel dans les locaux
preneur. Le (ou les) DTU sont introduits comme une (ou des)
pièce(s) du marché.
Par ailleurs, DTU et spécifications peuvent être totalement ou par-
d’habitation est l’arrêté du 2 août 1977 modifié. tiellement rendus obligatoires par arrêté.
Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment publie, chaque En tout état de cause, ces textes constituant des référentiels tech-
semaine, dans son cahier détachable, les textes parus au JO qui niques reconnus, on ne saurait trop conseiller de les appliquer quel
concernent de près ou de loin la construction, ainsi que les circulai- que soit le bâtiment concerné.
res ministérielles non parues au JO qui précisent certains points des
arrêtés.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 850 - 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
QQR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
Appareils à gaz
Conduits de fumée. Ventilation
par Bernard DOMBLIDES
Ingénieur
Gaz de France - Direction commerciale - CeGIBAT
U
3.1 Classement des appareils à gaz à usage domestique .............................. — 14
3.2 Appareils considérés selon leur utilisation ............................................... — 15
3.3 Règles d’installation des appareils à gaz................................................... — 18
4. Conduits de fumée .................................................................................. — 19
4.1 Rôle d’un conduit de fumée........................................................................ — 20
4.2 Définition et classification........................................................................... — 20
4.3 Aspect réglementaire .................................................................................. — 20
4.4 Principe de fonctionnement........................................................................ — 22
4.5 Réalisation.................................................................................................... — 35
4.6 Entretien ....................................................................................................... — 44
4.7 Pathologie des conduits de fumée............................................................. — 45
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 860
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 860 - 1
QQS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
1. Pollution de l’air — d’assurer dans les locaux une arrivée efficace d’air neuf néces-
saire à la respiration et au bon fonctionnement des appareils de
combustion ;
— pour les appareils les plus polluants, tels que poêles, radia-
teurs, chauffe-bains, chaudières, de capter leurs produits de com-
1.1 Sources de pollution de l’air bustion et de les canaliser vers l’extérieur au moyen de conduits de
des locaux d’habitation fumée ;
— pour les autres appareils, de réaliser une évacuation perma-
nente des produits de combustion et des buées, au moyen de dispo-
La vie deviendrait rapidement impossible dans un local d’habita- sitifs qui permettront en même temps l’élimination des produits de
tion fictif qui serait parfaitement étanche par rapport à l’extérieur, la respiration et de la sudation.
mais il en serait de même dans un local réel qui serait limité par des
parois poreuses. Les sources de pollution sont en effet multiples. Les divers moyens, conduits de fumée et dispositifs de ventila-
tion, seront étudiés successivement ; ils assurent le confort des
occupants des logements d’une façon généralement suffisante. Les
1.1.1 Présence des occupants techniques de conditionnement d’air, comportant un traitement de
l’air plus ou moins complet (humidification ou déshumidification,
refroidissement, filtrage), permettent d’améliorer encore le confort,
La respiration d’un homme dégage les composés suivants : CO2 , mais sont jusqu’à présent peu utilisées dans les habitations de notre
H2O (vapeur), H2 , P, S, des amines grasses, etc. Les quantités de CO2 pays.
dégagées sont les suivantes :
— repos complet (sommeil) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 L/h ;
— repos relatif (personne assise) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 L/h ;
— légère activité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 L/h ;
1.3 Combustion
— travail moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 à 50 L/h.
Dans chaque cas, la quantité de O2 aspirée est supérieure de 5 % Une combustion est un ensemble de phénomènes physico-chimi-
environ à la quantité de CO2 indiquée ci-avant. Le corps humain ques, globalement exothermiques, comprenant principalement une
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 860 - 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
QQT
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
U
que, la production d’un kilowattheure (pouvoir calorifique infé-
rieur ou PCI) exige 0,96 m3 (N) d’air, et le volume des fumées
humides produites est de 1 m3 (N).
x y
Nota : m3 (N) = m3 normaux à 0 °C et 1,013 bar.
11,6 ´ 1 = 11,6 m3 (N) ou encore si le conduit de fumée, tel un conduit adossé, est particu-
et une masse de valeur d’eau égale à : lièrement exposé au refroidissement.
L’admission d’air additionnel à la base du conduit de fumée
18 ´ 125 = 1 125 g entraîne une dilution des produits de combustion et abaisse par
--------
2 conséquent la température de rosée du mélange ; bien que cette
dont le volume est : opération provoque aussi un refroidissement des produits de com-
bustion, l’expérience montre que, finalement, le risque d’humidifi-
22,4 ´ 1 125 cation ou de bistrage se trouve notablement atténué. L’admission de
--------------------------------------- = 1 400 L (0 °C et 1,013 bar) l’air additionnel se fait le plus souvent par un dispositif appelé régu-
18
lateur ou modérateur de tirage, ou par un coupe-tirage antirefou-
La teneur en vapeur d’eau des fumées neutres humides est donc : leur, tel que celui dont sont munis presque tous les appareils
d’utilisation du gaz.
1,4
-------------- ´ 100 = 12 % environ. Dans le cas du fonctionnement normal d’un coupe-tirage antire-
11,6 fouleur d’appareil à gaz (figure 1a), les produits de combustion
Dans la pratique, la température des fumées s’abaisse parfois au- entraînent de l’air du local, qui pénètre dans le conduit de fumée par
dessous du point de rosée dans le circuit appareil/conduit de raccor- le coupe-tirage antirefouleur ; cela permet en particulier d’avoir un
dement/cheminée ; la vapeur d’eau des fumées passe alors à l’état excès d’air à peu près constant quelles que soient les conditions de
liquide et peut cheminer à travers les joints du conduit de fumée ou tirage.
même à travers ses parois si ce dernier n’a pas les caractéristiques
d’étanchéité à l’eau suffisantes. Il en résulte des dommages sur les Au contraire, dans le cas du fonctionnement avec vent plongeant
peintures ou papiers de tenture des logements, sous la forme de (figure 1b), le vent ne peut pénétrer dans l’appareil ; toutefois, les
taches d’humidité ; s’il existe un dépôt de suie ou de calcin dans le produits de combustion se répandent dans le local, en passant par
conduit, il se trouve partiellement entraîné par l’eau et les taches le coupe-tirage, et polluent son atmosphère. Un tel fonctionnement,
sont de couleur brunâtre ; c’est ce que l’on appelle le bistrage. pour être acceptable, ne peut se produire qu’exceptionnellement.
L’apparition d’eau à l’état liquide dans le circuit appareil/conduit À compter du 1er janvier 1996, la Direction européenne « Appareil
de raccordement/cheminée se produit, par exemple, lorsque l’appa- à gaz » impose qu’un dispositif de sécurité antirefoulement équipe
reil d’utilisation émet des fumées à température relativement basse, tous les appareils à gaz du type B1 (cf. § 3.1.4 : appareils du type B).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 860 - 3
QQU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
Ces considérations montrent qu’il faut tenir compte de la possibi- 2.1.2 Système de ventilation
lité de condensation de la vapeur d’eau dans le circuit appareil/
conduit de raccordement/cheminée lors du choix de l’appareil d’uti- 2.1.2.1 Orifices
lisation.
Deux orifices, placés l’un près du plancher, l’autre près du plafond
■ Variation de volume des fumées neutres de la pièce, apportent une solution réglementaire, à condition qu’ils
soient disposés de préférence sur deux faces opposées du bâtiment.
Si l’on applique aux fumées la loi de Gay-Lussac [V = V0 (1 + aT)], S’ils étaient placés sur la même face, ou même sur deux faces adja-
on constate que le volume des fumées neutres noté à 0 °C est mul- centes, le but recherché ne serait pas totalement atteint.
tiplié par 1,5 environ lorsque la température est de 140 °C et par 2
lorsqu’elle atteint 273 °C. De plus, l’introduction de l’air extérieur, en hiver, cause inévitable-
ment une gêne aux occupants si des dispositions particulières ne
sont pas prises. Faute de ces dispositions, on a vu bien souvent les
orifices être obturés par des moyens de fortune et il est inutile
d’insister sur les inconvénients d’une telle pratique.
2. Ventilation des locaux Ces dispositions sont les suivantes :
— déflecteur devant l’entrée d’air dans la pièce ;
— flux d’air conduit derrière un radiateur ou un appareil à com-
Il est nécessaire d’alimenter les locaux d’habitation en air neuf et bustion par une gaine horizontale ;
d’en évacuer l’air pollué. Ces deux fonctions doivent être assurées — conduit d’amenée d’air installé sous plancher ou constitué par
en permanence afin de garantir le confort des occupants, d’une part, le hourdis lui-même.
et de permettre un fonctionnement correct des appareils à combus-
tion, d’autre part. Nous avons étudié dans le paragraphe 1 une série Tous ces procédés sont encore d’une efficacité souvent insuffi-
de dispositions techniques liées à la présence d’appareils à combus- sante. Il est préférable de faire en sorte que l’air neuf soit amené par
tion. Nous abordons maintenant une seconde série de dispositions des conduits traversant les locaux chauffés ; c’est ce que permettent
techniques concernant les dispositifs de ventilation à fonctionne- de réaliser certains procédés décrits ci-après.
ment naturel ou mécanique, qui ont pour objet principal de garantir
l’hygiène des locaux. 2.1.2.2 Conduits de ventilation
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 860 - 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
QQV
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
U
Air vicié Air vicié — ménager entre les pièces principales et de service les passages
Air frais Air frais nécessaires pour la libre circulation de l’air (orifices en parois ou
1 1
jeux entre portes et huisseries) ;
Air vicié — réaliser ainsi un balayage général et permanent de l’ensemble
Air vicié
Rez-de- Rez-de- du volume de l’appartement pour renouveler l’air dans les condi-
chaussée Air frais Air frais tions climatologiques normales d’hiver (figure 5).
chaussée
m3 /h
Face au constat de l’efficacité limitée des techniques de ventila- destinée à recevoir des
tion existantes, le Centre scientifique et technique du bâtiment a appareils à gaz . . . . . . . . . . . 60
Salle de bains
recherché d’autres solutions. ou de douches appelée à servir de séchoir . 30 à 60
Basées sur le principe de la ventilation générale et permanente, autres cas . . . . . . . . . . . . . . . 30
ces solutions ont elles-mêmes évolué, dans un souci constant d’effi-
cacité et d’économie d’énergie. Séchoir fonctionnant de dimension courante . . . . 0 à 30
par la ventilation
Elles ont officiellement et successivement eu droit de cité après la générale de grande dimension (20 m
du logement d’étendage ou plus). . . . . . . 0 à 60
parution :
— du décret n° 69-596 du 14 juin 1969 ; Cabinets d’aisances 30
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 860 - 5
QQW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
a b c d
e f g h i
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 860 - 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
QQX
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
Tableau 4 – Exemple de répartition des débits (en m3 /h) pour un logement de 3 pièces
Exigences réglementaires
Pièces du logement
(1982) 1re solution 2e solution 3e solution
ì ü
Cuisine í mini 45 45 45 60
î maxi þ 105 105 105 105
Salle de bains 30 30 15/30 15/30
WC 15 0/15 15 0/15
ì
Logement í mini
ü
î maxi þ
75
150
75
150
75
150
75
150 U
— l’installation de ventilation doit être conçue de façon que l’on Dans la troisième solution, le débit réduit, 60 m3 /h en cuisine, est
puisse obtenir, simultanément ou non dans les différentes pièces de supérieur au minimum réglementaire, mais le débit réduit du loge-
service, des débits fonction de la nature de ces pièces et du nombre ment reste de 75 m3 /h. Cette disposition pourrait s’avérer intéres-
de pièces principales. sante pour certaines installations : en effet, un débit permanent de
60 m3 /h est compatible avec le fonctionnement d’un appareil à gaz
Ainsi, dans le tableau, on entend :
de 14 kW.
— par grand débit, le débit extrait qui doit pouvoir être atteint
Notons cependant que cette solution nécessite l’emploi d’orifices
dans les pièces de service au gré de l’usager ; les valeurs indiquées
de sortie d’air vicié pouvant se fermer totalement dans certaines
sont donc des valeurs minimales qu’il n’est pas interdit de dépasser,
pièces (0 à 15 m3 /h par exemple).
mais il faudrait alors en tenir compte dans le calcul des
déperditions ; Il convient de noter que seule la deuxième solution (bouche 15/30
— par débit réduit minimal en cuisine, la plus petite valeur du en salle de bains, bouche 15 en WC) est réalisable avec les matériels
débit permanent extrait en cuisine ; on remarque que seule la cui- existant aujourd’hui sur le marché.
sine a un débit minimal imposé ; Le débit moyen à prendre en compte pour le calcul des déperdi-
— par débit réduit minimal du logement, la plus petite valeur du tions est :
débit permanent extrait de l’ensemble du logement ; cette valeur 11 Q min + Q max
intègre le débit minimal de la cuisine ; le débit minimal réduit du Q moy = -----------------------------------------
-
12
logement peut être réparti entre la cuisine et les autres pièces de
service. Qmin et Qmax étant les valeurs minimale et maximale du débit
d’air total extrait obtenues en agissant sur les dispositifs de réglage.
On peut remarquer que le nouvel arrêté n’interdit pas la ventila-
tion à débit constant, c’est-à-dire, sans modulation. Dans l’exemple précédent, le débit moyen est de 81,3 m3 /h.
Il correspond à un taux de renouvellement d’air moyen d’environ
Les débits extraits doivent alors être égaux (ou supérieurs) aux
0,5 fois le volume habitable par heure.
grands débits du tableau 3.
Le manque à gagner au niveau des déperditions thermiques doit 2.2.2.3 Ventilation modulée et régulée
alors être récupéré au niveau de l’isolation des façades par exemple. Arrêté du 28 octobre 1983
Le tableau 4 montre, en exemple, pour un appartement de L’arrêté du 28 octobre 1983 modifiant l’article 4 de l’arrêté du
3 pièces principales avec un WC, une salle de bains et une cuisine, 24 mars 1982 relatif à l’aération des logements autorise « lorsque
comment répartir les débits extraits entre les 3 pièces de service l’aération est assurée par un dispositif mécanique qui module auto-
pour obtenir la ventilation minimale strictement réglementaire. matiquement le renouvellement d’air du logement, de telle façon
que les taux de pollution de l’air intérieur ne constituent aucun dan-
Les deux premières solutions consistent à moduler les débits ger pour la santé et que puissent être évitées des condensations,
essentiellement en cuisine, le débit d’air vicié pouvant varier de 45 à sauf de façon passagère », un débit total minimal de ventilation
105 m3 /h. égal à :
Comme il est exigé un débit minimal permanent de 75 m3 /h pour Q (m3 /h) = 5 ´ N pour les F2 et plus ;
le logement, il reste 30 m3 /h permanents pouvant être extraits soit
dans la salle de bains, soit répartis entre les WC et la salle de bains. = 10 pour les studios ;
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 860 - 7
QQY
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
ì Cuisine 90 45 à 150
ï
ï WC 30 15
Débits extraits (m3 /h) í
ï Salle de bains 30 15 à 30
ï
î Total 150 75 à 150 15/150
Taux de renouvellement d’air (volume habitable/heure) 0,86 0,43 à 0,86 0,09/0,86
Taux de renouvellement d’air moyen 0,86 0,5 0,3
N étant le nombre de pièces principales. n’est guère plus utilisée depuis la parution de l’arrêté du 24 mars
Cela permet de réduire, sous certaines conditions, le débit total 1982 rendant quasiment obligatoire la modulation des débits.
minimal du logement, diminuant de ce fait le taux moyen de renou- En effet, les dépressions créées par le seul tirage sont trop faibles
vellement d’air et les déperditions par ventilation. et trop aléatoires pour espérer atteindre une modulation des débits
C’est ainsi que plusieurs systèmes de ventilation hygroréglables aussi importante.
ont pu recevoir un avis technique. L’un d’eux est composé d’entrées D’ailleurs, aucune notice technique traitant du sujet dans le cas
d’air et de bouches d’extraction dites hygroréglables. L’élément sen- d’immeubles collectifs n’est encore parue.
sible est une tresse de nylon dont la tension, fonction de l’humidité En revanche, une brochure technique du CSTB [22] indique les
ambiante, fait varier la section de passage de l’air. sections nécessaires des conduits individuels de ventilation et de
Lorsque le logement est inoccupé et qu’il n’y a pas de production leur grille pour respecter l’arrêté Ventilation du 24 mars 1982.
U
de vapeur d’eau, le débit de ventilation est minimal. Dans le cas
contraire, le système adapte les débits de ventilation aux taux 2.2.3.2 Ventilation haute avec évacuation d’air
d’humidité de chaque pièce du logement. Globalement, le taux de par dispositif mécanique
renouvellement d’air moyen est de l’ordre de 0,3 fois le volume
habitable par heure. Une ventilation mécanique contrôlée (VMC) ou une ventilation
mécanique contrôlée gaz (VMC-Gaz) mal conçue peut entraîner des
Les débits de ventilation à prendre en compte pour le calcul des conséquences graves sur son efficacité vis-à-vis de l’élimination de
déperditions d’un logement équipé d’un système hygroréglable l’humidité du logement, mais également sur les problèmes acousti-
sont donnés par le constructeur du matériel. Ils sont issus d’un cal- ques qu’elle peut causer (à l’intérieur d’un logement ou entre loge-
cul informatique et ont reçu, de même que le matériel, un avis tech- ments).
nique.
La norme XP P 50-410 (DTU 68.1) fixe les Règles de conception et
Dans l’exemple illustré par le tableau 5, on peut constater l’évolu- de dimensionnement des installations de VMC et de VMC-Gaz. Pour
tion du taux moyen de renouvellement d’air pour un logement de 3 sa part, la norme P 50-411 (DTU 68.2) Exécution des installations de
pièces principales, 1 WC, 1 salle de bains et 1 cuisine (70 m2 habita- ventilation mécanique traite de leur réalisation.
bles, en fonction de la réglementation en vigueur).
Ces règles peuvent se résumer ainsi :
— réaliser des réseaux simples à faible perte de charge, particu-
2.2.3 Conception et réalisation lièrement pour le réseau horizontal de collecte, en évitant l’emploi
de la ventilation générale et permanente de pièces créant de fortes pertes de pression (tés, rencontres oppo-
sées de courants, etc.) ;
— rendre accessible, pour la maintenance et l’entretien, certaines
Les schémas de la figure 4 représentent neuf solutions différentes parties du réseau (extracteur, haut de colonne, pied de colonne,
de ventilation générale et permanente. Plusieurs remarques peu- etc.) ;
vent être faites à propos de ces diverses solutions. — utiliser de préférence des entrées d’air autoréglables (confor-
mes à la norme E 51-732) ;
2.2.3.1 Ventilation haute par tirage thermique — pour éviter des gênes acoustiques, ne pas dépasser la vitesse
de 5 m/s dans les conduits verticaux et 6 m/s dans le réseau hori-
a) L’entrée d’air en façade par orifices à section fixe n’est valable zontal de collecte ;
qu’en site abrité. — limiter les pertes de pression à grand débit à 25 Pa dans les
b) L’entrée d’air par grilles autoréglables, c’est-à-dire dont la sec- conduits verticaux et à 50 Pa entre l’extracteur et chaque haut de
tion varie avec la pression du vent, est recommandée en site colonne (souche) ;
exposé. — choisir un extracteur dont la dépression de fonctionnement
c) L’entrée d’air par gaine horizontale et conduits verticaux est varie très peu entre le débit total minimal et maximal de l’installa-
recommandée en site exceptionnellement exposé. tion (» 10 Pa) ;
— dimensionner le réseau pour le débit maximal de l’installation
d ) Les orifices de sortie d’air des pièces peuvent être à sections et vérifier qu’au débit total minimal de l’installation la dépression
fixes ou autoréglables. disponible derrière chaque bouche d’extraction se trouve dans la
e) Un conduit individuel ou un raccordement individuel de plage préconisée par le constructeur.
conduit collectif ne peut desservir qu’une seule pièce. Il faut remarquer que ces installations sont très souvent dimen-
f ) Un conduit collectif qui dessert des cuisines ne peut desservir sionnées par les constructeurs de matériel.
des salles d’eau ou des cabines d’aisance. À titre d’exemple, la figure 6 illustre les conséquences de la
Il convient de noter que la technique de la ventilation haute par modulation des débits sur les dépressions de fonctionnement de
tirage thermique, bien que toujours autorisée par la réglementation, l’installation.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 860 - 8 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
QRP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
Blocage
DpVMC
Dp (Pa)
200 Points de
fonctionnement
Griffe
Courbe caract de fixation
170 ér Membrane
de l'extracteistique
Limite ur
acoustique 160
160 pour un 159 Réseau horizontal
matériel 153 (refoulement compris)
ph = 45 Pa
donné Ré
se V < 6 m/s Ventilation
au
ve complémentaire
rti
ca
l Commande du débit
Dp = 115 Pa
V< (haut e e' complémentaire de ventilation
5m conduit
pv = 25 Pa
/s vertical) 0
100
Les cotes e et e' sont réglables.
Dpmin = 90 Pa
(bouche a réglage fixe b bouche autoréglable
chaudière)
Figure 7 – Bouches d’extraction
50
0 Qmax/2 Qmax — bouches à réglage fixe (figure 7 a) ou à section constante ; le
Q (m3/h) débit croît environ comme la puissance un demi de la dépression ;
U
— bouches dites autoréglables (figure 7 b) ou à section variable ;
a extracteur classique, dimensionnement correct
le débit extrait est sensiblement constant dans une plage de dépres-
sion donnée par le constructeur ; ces derniers types de bouche faci-
Dp (Pa) litent grandement le dimensionnement du réseau d’extraction.
200
2.2.3.3 Ventilation hygroréglable
190
180 Le débit extrait à l’extracteur peut varier dans un rapport de 1 à 6.
14 Réseau horizontal
176 (refoulement compris)
Le choix de l’extracteur et la conception du réseau ont donc une
Limite 168 8 importance majeure.
acoustique
ph = 55 Pa
160 pour un Les matériels proposés par les constructeurs visent, suivant les
matériel cas, la maison individuelle ou les immeubles collectifs.
donné Certains d’entre eux sont compatibles avec l’utilisation d’appa-
Réseau reils à gaz raccordés (classiques ou à condensation). Il convient
Zone de vertical
réseau 125
alors de prendre contact avec le constructeur.
pv = 35 Pa
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 860 - 9
QRQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cSXVP
Le procédé PAZIAUD est une aide au tirage par insufflation, dans 2.2.6.2 Logements construits entre 1940 et 1955
le conduit, d’un jet d’air à haute vitesse (induction) quand le moteur
thermique est insuffisant. Une volonté de traiter l’aération d’une manière cohérente se des-
Ces systèmes associent, comme le précédent, la ventilation méca- sine. Généralement, dans les bâtiments de cette époque, il n’existait
nique en régime fort et la ventilation naturelle en régime réduit (par aucune aération des pièces principales alors que les pièces de ser-
minuterie). vice étaient ventilées par un orifice en partie basse et en partie
haute.
Les matériaux utilisés pour la réalisation des installations de VMC — la section des entrées d’air, généralement surabondante, peut
sont, pour l’immense majorité, l’acier galvanisé ou l’aluminium s’il être réduite et les entrées d’air équipées de déflecteurs ; c’est la
y a des risques de corrosion extérieure. solution la plus couramment utilisée ;
— là aussi, il est possible de se rapprocher des textes de 1969 en
2.2.5 Dispositions particulières créant des entrées d’air dans les pièces principales (de préférence
autoréglables) sans oublier de supprimer celles qui existent déjà
dans les pièces de service.
Des dispositions particulières doivent être prises pour :
— faciliter le nettoiement des conduits ; Les sorties d’air peuvent se faire de deux façons :
— éviter la gêne des occupants du fait des courants d’air, par
exemple en combinant l’entrée d’air avec le chauffage par radia- — par tirage naturel par conduits collectifs s’il est possible d’ins-
teurs ou par sol et plafond, ou en assurant l’entrée d’air par l’inter- taller des conduits shunt (figure 4 b) dans les pièces de service ;
médiaire d’une installation de chauffage par air chaud ; l’amélioration ne peut se faire que dans des logements inoccupés,
— éviter les sifflements aux entrées et aux sorties d’air ; mais cette solution demande trop de place car le conduit shunt de la
— éviter la transmission des bruits entre logements ; cuisine ne peut desservir les autres pièces de service ;
— éviter la transmission des bruits des ventilateurs, des moteurs
U
et de l’écoulement de l’air dans les conduits (cas de la VMC) ; — par dispositif mécanique (figure 4 c), et c’est vraiment la solu-
— éviter l’inversion de tirage des foyers ouverts (cheminée tion la plus intéressante car on peut se contenter d’installer un seul
d’agrément) due à la dépression du logement créée par la VMC. conduit collecteur de l’air vicié des pièces de service, d’où un gain
Il convient, en outre, de préciser que l’installation d’un chauffe- de surface pour un coût d’investissement sensiblement égal.
eau non raccordé de 8,72 kW (125 mth/min) est interdite dans un
logement équipé d’une ventilation mécanique (art. 17.II de l’arrêté
du 2 août 1977 modifié). 2.2.6.3 Logements construits entre 1955 et 1969
Il n’existait aucune réglementation particulière si ce n’est des tex- — par réduction des sections d’entrée d’air et par équipement de
tes départementaux ou municipaux. déflecteurs efficaces ;
L’aération se faisait donc généralement par l’ouverture des fenê- — par mise en conformité avec les textes de 1969 ou 1982 si les
tres, mais surtout par les gros défauts d’étanchéité des huisseries
conduits existants sont utilisables :
des portes et des fenêtres.
Il y a différentes possibilités d’améliorations : • en installant des entrées d’air (autoréglables) dans les pièces
— on peut procéder à la remise en état du logement sans dispo- principales (si cette entrée d’air était faite par conduits verticaux,
sitif particulier d’aération, mais dans ce cas il s’avère nécessaire de leur démolition peut permettre des gains de surfaces apprécia-
ne pas améliorer la qualité d’étanchéité des huisseries ; bles),
— si le logement comporte des conduits de fumée dans certaines
pièces (principales ou de service), il peut être créé des ouvertures • les sorties d’air se faisant par les conduits verticaux existant
dans les pièces pour les entrées d’air à des endroits judicieusement dans les pièces de service.
choisis pour éviter une gêne par courant d’air frais, les sorties d’air
s’effectuant par les conduits de fumée inutilisés, s’ils existent, ou Il va de soi que cette mise en conformité pourrait se faire par dis-
par des orifices d’aération des parties hautes des parois ; positif mécanique, mais dans ce cas entraînerait la démolition des
— si les conduits de fumée existants sont inutilisables, il est tou- conduits verticaux pour les remplacer par un seul conduit collecteur
jours possible de se rapprocher des textes de 1969 ou 1982. En effet, en extraction mécanique.
les entrées d’air peuvent être créées dans les pièces principales, les
volumes des conduits de fumée inutilisables dans les pièces de ser-
vice étant récupérés pour installer des sorties d’air : 2.2.6.4 Logements construits après 1969
• par tirage naturel par des conduits collecteurs individuels ou
collectifs (figure 4 a et b) ; En 1969, apparaît le principe de la ventilation générale et perma-
• par dispositif mécanique par des conduits métalliques collec- nente par balayage : l’air pénètre dans les pièces principales par des
teurs (figure 4 c). entrées d’air et est extrait dans les pièces de service par des
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 3 860 - 10 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
QRR
GAGNEZ DU TEMPS ET SÉCURISEZ VOS PROJETS
EN UTILISANT UNE SOURCE ACTUALISÉE ET FIABLE
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
LES AVANTAGES ET SERVICES
compris dans les offres Techniques de l’Ingénieur
ACCÈS
SERVICES ET OUTILS PRATIQUES
Archives Impression à la demande Alertes actualisations
Technologies anciennes et versions Commandez les éditions papier Recevez par email toutes les nouveautés
antérieures des articles de vos ressources documentaires de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com