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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Table des matières


Dédicaces………………………………..………..……….……. 3
Remerciements………..………..………..…………………. 4
Introduction………..………..………..………..……….……. 5
Présentation bureau d’études……..……….……….. 6
Etude bibliographique
I. Les talus………………………………….…....…... 8
1) Définition……………………………………….. 8
2) Rôle………………………………………………… 8
3) Types...................................................... 8
4) Caractéristiques……………………………... 9
II. Les mouvements de terrains……..….... 10
1) Facteurs déclenchants………………….…. 10
2) Types de mouvements……………………. 12
III. Essais géotechniques……………....…….... 14
1) Essai pressiométrique……………...……. 14
2) Essai triaxial………………………….….……. 22
Etude de cas
I. Diagnostique…………………………………….…….... 27
1) Initiation…………………………………………. 27
2) Problématique………………………………… 27
II. Sondages…………………....................................... 29
III. Modèle géotechnique……………………….…....... 31
IV. Etat actuel : Modélisation avec Talren v5... 31
1) Géométrie………………………………………. 31
2) Caractérisation des sols…..……………… 32

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

3) Surcharges……………………………………… 33
4) Phase « Etat actuel »………………………. 34
5) Calcul et résultats…………………………… 35
V. Solution…………………....................................... 35
1) Solution proposée……………………………. 35
2) Phasage des travaux…….…..……………… 36
Annexes
Annexe 1…………………......................... 38
Tracé en plan avec implantation des sondages
Annexe 2…………………......................... 39
Sondages carottés pressiométriques effectués
par LPEE
Annexe 3…………………......................... 42
Modèle géotechnique
Annexe 4…………………......................... 43
Etat actuel de glissement
Annexe 5…………………......................... 44
Profil type et vue en plan de la solution proposée

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Dédicaces

Ce rapport est le fruit d’un mois de travail, d’intégration dans le domaine


professionnel, de partage d’informations et d’expériences, que j’aimerais
dédier à

Mes parents
Source de tendresse, de protection et d’amour infini. Aucune dédicace ne
serait exprimée à sa juste valeur de ma reconnaissance et mon
attachement. Je vous souhaite une longue vie pleine de bonne santé, pour
que je puisse vous combler de joie et de bonheur.

A mon frère et mes deux sœurs


Vos encouragements et vos précieuses aides cessent de m'impressionner.
Que Dieu vous aide à réaliser tous vos rêves et à satisfaire toutes vos
ambitions.

A tous les membres de ma famille ainsi que mes amis


Nous avons vécu ensemble des moments marqués de souvenirs, je vous
souhaite ainsi tout le bonheur, joie et réussite.

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Remerciements

Avant d’aborder ce travail, je tiens à remercier ALLAH le tout puissant de


m'avoir donné la foi et de m'avoir permis d’arriver là.
Je tiens à remercier tout d’abord ceux qui m’ont beaucoup appris au cours
de cette formation au sein de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts &
Métiers. Ainsi, j’aimerai témoigner toute ma reconnaissance au bureau
d’ingénierie MAHARAT et M. MHABAR le directeur général pour m’avoir
accueillie au sein de son bureau.
Ainsi je tiens à exprimer ma profonde gratitude à mon encadrant Youssef
Chaqqour pour son aide ainsi qu’au temps qu’il a consacré tout au long de
cette période, ainsi que Mlle. Faouzia EL MOUSSATI. Finalement, j’aimerais
remercier le membre du jury de ma soutenance pour sa participation à
l’évolution de mon travail.

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Introduction
Les mouvements de terrain sont des phénomènes naturels d'origines très
diverses, résultant des causes naturelles ou anthropiques. Ils provoquent
mondialement la mort de 800 à 1 000 personnes par an. Au Maroc, 50 % du budget
total alloué aux Directions Provinciales de l'Equipement (DPE) dans le Rif est la part
due aux glissements de terrains. C’est pour cela que l’étude des glissements des
terrains a une place très importante dans le monde entier. L’ingénieur Génie Civil est
mené donc à regrouper ses connaissances (géologie, topographie, mécanique des sols
etc…) et conduire une étude géotechnique approfondie dans le but de proposer des
solutions pour faire face contre ces glissements. Comme le sujet est très important, j’ai
choisi de l’adopter pour mon stage d’été d’un mois au sein du bureau MAHARAT
ingénierie qui a mené depuis sa création l’étude de différents projets de stabilité des
pentes. Un de leur projets était celui du glissement survenu au PK 20+300 (région Diki,
entre Tanger et Ksar Sghir), le sujet de ma thèse.

Mon étude s’est allongée sur deux phases :

1) Une étude bibliographique sur les talus ; les différents types de mouvement de
terrains et les essais faites au laboratoire, essentiels pour l’étude de la stabilité.
2) Une étude de cas : une diagnostique du problème et une modélisation par le
logiciel Talren v5, pour enfin aboutir à des solutions.

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Présentation bureau d’études


MAHARAT INGENIERIE est un bureau d’études en ingénierie géotechnique qui conseille
les constructeurs pour la conception d'ouvrages géotechniques et l’étude des
interactions sol structure.

Fiche descriptive
Nom MAHARAT Ingénierie
Raison social BUREAU D’ETUDE géotechnique-Géologie-
Hydrogéologie
Forme juridique S.A.R.L
Capital 300 000,00 DH
Siège social RUE GIBRALTAR Res Jabal Tarik Etage 1 App
n° 4-TANGER
Téléphone : (0539) 34 10 88
Télécopieur : (0539) 31 18 61
GSM 06 62 12 14 08 / 06 61 76 16 38
E-mail : maharatingenierie@gmail.com

Le bureau d’études « MAHARAT Ingénierie » mènent plusieurs types d’études :

▪ Assistance technique auprès des maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage

▪ Etude de projets courants en géotechnique

▪ Etude de projets complexes en géotechnique

▪ Etude en géologie

▪ Etude en terrassements courants

▪ Etude de confortement

▪ Etude de fondations complexes

▪ Expertises en études de sols

▪ Expertise en études géotechniques

▪ Commissions Qualité

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Organigramme

DIRECTEUR
GENERAL
M. MHABER Khalil

Directeur
Technique Assistante de
Direction
Mr. MHABER Mostafa
Mlle BELLOUL
TERRASSEMENT ET Ahlam
INFRASTRUCTURE

Ingénieur en Génie Ingénieur en Génie


Ingénieur d'Etat
Civil Civil
Mlle EL MOUSSATI
Mr. MANDOURI M. CHAQQOUR
Faouzia
Mohammed Youssef
ETUDE
INSTRUMENTATION ETUDE

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Etude bibliographique
I. Les talus
1) Définition

Un talus est une surface de terrain pentue, créée par des travaux de terrassement
latéralement à une plate-forme (de route, de voie ferrée, digue etc..) ou bien lors de
la réalisation d'une fosse pour les fondations d’un bâtiment. Il limite un espace plus
plat, une plaine, un plateau, un terrain, une route, un fossé, une tranchée. Le talus
est soit en déblai (terre retirée) ou en remblai (terre ajoutée).

2) Rôle des talus


• Garantir la stabilité des parois de l’excavation et prévenir les
éboulements : par exemple, dans la réalisation de tranchées ou de fosses
pour la pose de conduites ou la réalisation de fondations.
• Enfoncer la route dans les collines et la surélever dans les bassins.
• Lutter contre l’érosion : freinent les eaux de ruissellement qui ont moins
de force pour entraîner les limons et les grosses particules au pied des
pentes.
• Epuration des eaux de surface : les talus peuvent contribuer à favoriser
l’infiltration de l’eau, améliorant ainsi sa qualité. Pour cela, le talus doit être
perpendiculaire à la pente pour retenir l’eau, entraînant la formation de
flaques ou de maires, et l’obligeant ainsi à s’infiltrer ou à s’évaporer
lentement.
• Clôture naturelle autour des maisons ou des parcelles à bétail en
campagne.

3) Types de talus
Talus naturel

Ce sont des talus qui sont construit par la nature. Ils sont caractérisés par un angle de
talus naturel, variant selon le type de matériau et presque constant pour chaque
matériau précis.

Talus artificiel

Ces talus sont résultants des travaux de terrassement, on note :

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• Les talus en déblai


• Les talus en remblai sur sol non compressible
• Les talus en remblai sur sol compressible
• Les ouvrages de soutènement vis-à-vis d’un glissement profond
• Digues et barrages en terre

Figure 1 : Talus Naturel Figure 2 : Talus artificiel


http://growingforwardchc.com/planner-speak-slope/ http://christelesteve.over-blog.com

4) Caractéristiques d’un talus


• Angle de pente
La pente du talus peut être exprimée soit par : le rapport hauteur sur largeur,
soit par un pourcentage, ou par un angle.
La pente maximale possible dépend des caractéristiques du sol (cohésion,
poids propre, structure, humidité, sensibilité au gel etc.), de la végétation qui y
est éventuellement présente, des forces qui s’exercent sur lui : poussée de l’eau
derrière une digue, poids du trafic sur une route etc.
• Hauteur

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Cas de déblai

Cas de remblai

Figure 3 : Calcul de l’angle de talus 𝑖


Source : Cours de construction 2ème année EPAU par Mr LEMDANI

II. Les mouvements des terrains


L’instabilité des talus est liée directement aux mouvements de terrains. Ces
mouvements représentent des catastrophes désastreuses et des conséquences
économiques lourdes. Ils ravagent des routes, démolissent des constructions et
détruisent tout ce qui se trouvent sur leur chemin. Il s’agit des déplacements
vers l'aval de masses rocheuses et/ou de terrain meuble. Elle concerne les
terrains à forte composante argileuse, mais on peut rencontrer des glissements
dans des sols très sableux, ou dans du rocher altéré et fracturé.
1) Facteurs agissant sur les mouvements des terrains
Un glissement de terrain se produit quand la force de cisaillement est
supérieure à la résistance du sol le long de la surface de rupture.
On peut classer les facteurs et les causes influençant les mouvements des
terrains en deux grandes catégories :
• Facteurs naturels
• Facteurs d’origine anthropique
1-1) Facteurs naturels

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✓ La pesanteur : Elle constitue le moteur essentiel des mouvements de terrain,


qualifiés souvent de gravitaires.
✓ L’eau : C’est un facteur très important dans le glissement des terrains. Elle agit
par ameublissement et dégradation mécanique des terrains.

Action mécanique : Les pressions interstitielles élevées dans les sols constituent un
élément défavorable à la stabilité d'une pente. Ces zones humides sont
caractérisées par une nappe affleurant en quasi-permanence et par une végétation
hygrophile particulière. Elles indiquent dans la plupart des cas une forte probabilité
d'avoir une instabilité dans une pente. L'érosion des berges de cours d'eau ou des
côtes marines est aussi la cause des instabilités de masse. L'action des vagues qui
s'exerce au pied des falaises côtières contribue au recul des côtes par éboulements
successifs.

Action chimique : On peut citer en particulier l'hydrolyse, qui est un processus lent
et qui conduit à la transformation climatique de certains minéraux silicatés, comme
par exemple les feldspaths, dont l'altération entraîne la formation d'argiles.
L'hydratation de certains minéraux (anhydrite, par exemple) accompagnée de
gonflement, peut contribuer à désorganiser un massif.

✓ Nature et caractéristiques mécaniques de sol et sous-sol : Les


caractéristiques mécaniques des terrains représentent les données de base
imposées par la nature et l’histoire du terrain. A titre d’exemple, les schistes
argileux, les argiles, les marnes, les micaschistes s’altèrent facilement en surface
et donnent lieu à des glissements ou à des coulées boueuses. Les terrains
affectés par de grands glissements anciens, dits fossiles, sont cependant
fragilisés et donc sensibles à une perturbation d’origine naturelle ou humaine.
✓ Erosion : L’érosion provoque des changements de géométrie du versant, et par
suite une modification de la pente qui implique une diminution du coefficient de
sécurité.
✓ Séisme : Les vibrations provoquées par les séismes sont responsables du
déclenchement de mouvements de pente très variés tels que glissements,
chutes de blocs ou écroulements, soit par action mécanique directe, soit par la
modification des pressions interstitielles.
✓ Sécheresse : L’augmentation de la chaleur peut mener à avoir une terre trop
sèche qui va perdre sa cohésion, et par la suite elle peut s’effriter et glisser.

Il existe aussi d’autres facteurs déclenchant les mouvements de terrains et l’instabilité


des talus tel que la fondation des glaces, le volcanisme etc…

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1-2) Facteurs d’origine anthropique


✓ Remblai et surcharge au sommet du talus

L’ajout d’un poids supplémentaire au sommet d’un talus cause la modification de l’état
d’équilibre et conduit par la suite à la dégradation de la stabilité ou glissement.

Figure 4 : Remblai réalisé au sommet d’un


talus pouvant causer son instabilité
http://www.mamot.gouv.qc.ca

✓ Déblai ou excavation à la base du talus

Accentuent l’inclinaison ou la hauteur du talus et cause l’instabilité de ce dernier.

Figure 5 : Déblai au pied d’un Figure 6 : Excavation pour l’entretien


talus pouvant mener à une des fossées (dangeurese pour la
instabilité stabilité des talus)
http://www.mamot.gouv.qc.ca http://www.mamot.gouv.qc.ca

Il existe d’autres actions causées par l’homme qui peut nuire la stabilité des terrains
comme Concentration d’eau vers la pente

2) Types de mouvements
De nombreuses classifications ont été proposées pour rendre compte de la
diversité des mouvements de terrain. Les principaux critères de classification
retenus sont :
✓ Types de terrain affectés.
✓ Types de mouvements.
✓ Vitesse des processus.

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✓ Taux de remaniement des matériaux après le mouvement.


Les mouvements de terrain les plus fréquents sont classés en (selon
cinématique de mouvement) :
• Glissements.
• Coulées.
• Ecroulement.
• Fluages.
2-1) Glissements
Un glissement de terrain est un mouvement gravitaire lors duquel une partie du
matériel d’un versant (masse rocheuse ou terrain meuble) se déplace vers l’aval,
le long d’un plan de glissement. Arbres tordus, inclinés ou arrachés, bâtiments
fissurés ou encore routes ou sentiers déformés constituent de bons indicateurs
de l’activité d’un glissement de terrain.
Ce type de mouvement de terrain peut être classé à son tour à :
• Glissement plan : Il se produit suivant un plan, au niveau d’une surface
de discontinuité géologique : zone entre deux matériaux de nature
différente, failles, plans de stratification.
• Glissement circulaire (rotationnel) : La surface de glissement est de
forme circulaire, concave. La zone de départ du glissement est
caractérisée par une brusque rupture de pente et par la présence de
fissures. La masse de terrain descendue subit des contraintes de
compression importantes et est fortement déstructurée. En général, ce
glissement est le cas le plus traité dans les études de la stabilité des talus.

Figure 7 : Glissements plan et rotationnel


http://www.memoireonline.com/09/10/3867/m_Etude-dun-glissement-de-
terrain-par-differente-methodes0.html
2-2) Coulées

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Les coulées se produit à partir d’un matériau meuble, momentanément saturé


en eau, prenant alors une consistance plus ou moins visqueuse, parfois proche
de la fluidité.

Figure 8 : Coulée de boue


Mémoire : Etude géotechnique de la stabilité des talus dans la carrière de Ain
El Kebira (Sétif) - Algérie

2-3) Ecroulements
Un écroulement est défini comme étant une désolidarisation soudaine d'une
structure géologique sur une vaste surface et qui s'accompagne d'une chute
massive de matériaux.

Figure 9 : Ecroulement de falaise


http://www.memoireonline.com/02/13/6911/Analyse-et-modelisation-d-un-
glissement-de-terrain-Cas-de-Sidi-Youcef-Beni-Messous-Alger-.html

2-4) Fluage
Il correspond à des mouvements lents, dus à des sollicitations proches de la
rupture (domaine plastique).

III. Essais géotechniques


Plusieurs essais sont effectués qui sont indispensables pour le calcul de la
stabilité des talus, soit en laboratoire (l’essai triaxial) soit in situ (l’essai
pressiométrique).
1) Essai pressiométrique (NF-P94-110)
1-1) But de l’essai
L’essai pressiométrique nous permet d’identifier 3 paramètres : Module
pressiométrique de Ménard EM qui caractérise la déformabilité pseudo

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élastique, la pression de fluage Pf c’est-à-dire la limite entre le comportement


pseudo-élastique et plastique, et la résistance à la rupture Pl.

1-2) Principe de l’essai


L’essai pressiométrique consiste à faire descendre une sonde cylindrique
gonflable dans un forage préalablement fait sur le terrain, faire varier la pression
de la sonde par paliers et mesurer la variation de volume, pour enfin tracer la
courbe pressiométrique et la courbe de fluage.

1-3) Appareillage
L'appareil se compose de 3 éléments principaux :
➢ Le contrôleur pression-volume (CPV) qui permet de régler avec précision la
pression dans la sonde en vue de réaliser le chargement statique du sol en
place, et de suivre l'évolution des paliers de chargement.
➢ Les tubulures coaxiales ou jumelées souples haute résistance qui relient le
CPV à la sonde, sans déformation parasite.
➢ La sonde qui possède en son centre une cellule dilatable radialement par
injection d'eau, dont la variation de volume est mesurée au volumètre. Elle est
entièrement recouverte d'une gaine en caoutchouc qui, gonflée au gaz, forme
deux cellules de garde de part et d'autre de la cellule centrale où on injecte le
gaz. Deux principaux types de sondes peuvent être employés selon la nature et
l'état du terrain : sonde à gaine souple, sonde à gaine souple solidarisée à une
protection ou placée dans un tube fendu.

Figure 10 : Composants de l’essai pressiomètre


http://www.sbgimr.ulg.ac.be/documents/24_02_2011/presentation-at1-
VFIQUET.pdf

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Figure 11 : Schéma du pressiomètre


Norme française de l’essai pressiométrique NF-P94-110

1-4) Mode opératoire


• Après avoir effectué un forage sur le terrain, et après descendre la sonde dans
le forage, on réalise une pression selon la nature du sol, cette pression va agir
par paliers suivant le programme de chargement du sol définie dans la norme :

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Figure 12 : Programme de chargement de l’essai


pressiométrique
Norme française de l’essai pressiométrique NF-P94-110

La pression mesurée doit être augmentée progressivement par pas de pression Δp


identiques et que chaque pression doit être maintenue constante pendant une
durée δt fixée. Le temps de passage d'un palier au suivant doit être inférieur à une
valeur 5t. Enfin, le déchargement se fait sans palier.

• La courbe pressiométrique brute ( V60=f(p) ) et celle de fluage ( ΔV60/30=f(p) ) sont


corrigées (correction du volume et de la pression).
Correction du volume

On introduit notre sonde dans un tube en acier.

Par convention, le volume initial de la cellule centrale de mesure de la sonde est


calculé par exploitation de la courbe d’expansion de la Figure 11.

𝑉𝑠 = 0,25 𝜋 𝑙𝑠 . 𝑑𝑖 2 − 𝑉𝑐
Où :
- Vc est l'ordonnée à l'origine de la droite ajustée sur les points
représentatifs de l'essai au-delà du contact entre la sonde et le tube;

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

- Is est la longueur de cellule centrale mesurée une fois fixée la membrane


sur l'âme métallique de la sonde,
- di est la mesure du diamètre intérieur du tube utilisé pour l’essai
d’expansion propre de l’appareillage. Elle doit être indiquée sur la feuille
d’essai.
- a est le coefficient de dilatation de l’équipement CPV+ tubulures, a pour
valeur la pente de la droite ajustée sur la partie linéaire de la courbe
𝛥𝑉
d’expansion : 𝑉𝑟 = 𝑓 (𝑃𝑟) 𝑎 = 𝛥𝑝

Afin d’obtenir l’accroissement de volume de la sonde seule :


𝑉 = 𝑉𝑟(𝑃𝑟) − 𝑎. 𝑃𝑟 volume corrigé

Figure 13 : Essai d'expansion propre de l’appareillage


Norme française de l’essai pressiométrique NF-P94-110

Correction de la pression

La pression est corrigée dû à la résistance interne de la sonde et aussi à la charge


hydraulique.

- Résistance interne de la sonde

La sonde est placée à proximité du conditionneur de pression, à l'air libre. Il est


procédé à un essai d'expansion, dans les mêmes conditions que celles de l'essai dans
le terrain. La sonde est dilatée par pas de pression Δp d'amplitude d'environ le
cinquième de la résistance propre limite conventionnelle pel de la sonde, maintenus

60 s et jusqu'à ce qu'ait été injecté un volume de liquide au moins égal à 700 cm3 (550
cm3 pour la sonde courte équipée d’un tube fendu).

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

La courbe pression-volume, V60 = f(pe), est tracée après avoir effectué les corrections.
L’ensemble de ces valeurs constitue la résistance propre de la sonde pressiométrique.

Figure 14 : Repérage de la sonde et du conditionneur de pression


lors de l'essai de résistance propre de la sonde pressiométrique
Norme française de l’essai pressiométrique NF-P94-110

La résistance propre limite conventionnelle de la sonde Pel est la pression


correspondant à un volume de liquide injecté de 700 cm3 (550 cm3 pour la sonde
courte placée dans un tube fendu).

Figure 15 : Courbe de résistance propre d'une sonde pressiométrique


Norme française de l’essai pressiométrique NF-P94-110

- Correction dû à la charge hydraulique


La pression dans la sonde due à la colonne d’eau dans les tubulures
𝑃ℎ = (𝐻 + ℎ) 𝛾𝑤
H : Profondeur de la sonde

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

h : Hauteur du CPV (système de contrôle et de mesure des pressions et du volume)

Finalement on obtient la pression corrigée :


𝑃𝑐𝑜𝑟𝑟𝑖𝑔é𝑒 = 𝑃𝑟 + 𝑃ℎ – 𝑃𝑒 (𝑉𝑟 ) Pression corrigée
- Pr est la pression du liquide délivrée par le conditionneur de pression placé sur
le tube relié à la cellule centrale dans la sonde pressiométrique.
- Ph est pression dans la sonde due à la colonne d’eau dans les tubulures
- Pe(Vr) est la correction de résistance de la membrane.

• On obtient ainsi la courbe pressiométrique corrigée, c’est-à-dire


l’évolution du volume V de la cellule centrale de la sonde en fonction de
la pression p (pression appliquée au terrain par la paroi externe de la
sonde après correction de la charge hydraulique et de la résistance
propre de la sonde).
Mise en contact

Zone pseudo-élastique Zone plastique

Figure 16 : Courbe pressiométrique corrigé


Norme française de l’essai pressiométrique NF-P94-110
• On en tire :
✓ Le module pressiométrique Ménard EM qui caractérise la déformabilité
pseudo-élastique
𝑉1 + 𝑉2 𝑝2 − 𝑝1
𝐸𝑀 = 2(1 + ν)(𝑉𝑠 + )( )
2 𝑉2 − 𝑉1

Tel que :

- Vs volume initial de la cellule centrale.

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

- p1 pression caractérisant le début de la phase pseudo-élastique et V1 le volume


correspondant
- p2 volume caractérisant la fin de la phase pseudo-élastique et V2 le volume
correspondant
- ν coefficient de poisson
✓ La pression limite Pl est définie conventionnellement comme la pression
nécessaire pour doubler le volume de la cavité où le pressiomètre a été
introduit. Comme le volume de la cavité vaut Vs + V1, la variation de volume
correspondante est égale à 𝑉𝑙 = 𝑉𝑠 + 2𝑉1
a) Evaluation directe
Lorsque le volume injecté est supérieur à Vs + 2V1, la pression limite est déterminée
par interpolation linéaire entre les pressions des paliers qui encadrent ce volume.
b) Evaluation par extrapolation
Lorsque le volume injecté est inférieur à Vs + 2V1 , la pression limite est évaluée par
extrapolation. (voir la norme pour plus de détails)
La pression limite nette : 𝑃𝑙 ∗ = 𝑃𝑙 − σℎ𝑠

- σhs est la contrainte totale horizontale au niveau de l’essai.
✓ La pression de fluage Pf est obtenue par exploitation graphique du
diagramme (p, ΔV60/30).
Pf est l'abscisse de l'intersection des deux droites retenues pour schématiser le
diagramme (p, ΔV60/30), (voir fig. 17)

Figure 17 : Courbe de fluage


Norme française de l’essai pressiométrique NF-P94-110

ΔV60/30 est la variation de volume du liquide injecté dans la cellule centrale de mesure
entre les temps t = 30 s et t = 60 s après le début du palier de pression p.
La pression de fluage nette : 𝑃𝑓 ∗ = 𝑃𝑓 − σℎ𝑠

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

2) Essai triaxial (NF P94-070)


2-1) But de l’essai
L’essai triaxial nous permet d’identifier 2 paramètres : la cohésion c’ , l‘angle de
frottement φ’ qui correspond à l’angle formé naturellement par un matériau mis
en tas, par rapport à l’horizontale.
La cohésion c’
Elle exprime la résistance au cisaillement du sol sous contrainte normale nulle.
C'est la résistance propre de la structure due essentiellement aux liaisons de type
physico-chimique. Elle n'existe pas dans les sols grenus qui ne possèdent pas de
telles liaisons. Elle est relativement élevée pour les sols fins fortement
surconsolidés. Elle disparaît dès que ces liaisons sont cassées par le cisaillement,
ce qui correspond approximativement au maximum de la courbe de rupture.
Comme elle entre pour une part non négligeable dans la valeur des coefficients de
sécurité calculés, il faut faire attention aux valeurs que l'on adopte dans les calculs.
L’angle de frottement φ’
Il traduit le frottement dans le glissement grain sur grain. Pour un sol grenu, sa
valeur dépend sensiblement de l'état de compacité du matériau en place. Comme
cet état est difficilement mesurable, donc difficilement reproductible en
laboratoire, il faut là encore faire attention à la valeur des résultats d'essais. Dans
le cas des sols fins, on a pu mettre en évidence l'influence de la nature miné-
ralogique des composants argileux sur la valeur de φ'. On note ainsi que la
présence de montmorillonite, qui donne naissance à des valeurs élevées de la
plasticité, est néfaste à la résistance au cisaillement. Ce matériau ayant, de plus, la
faculté de gonfler en présence d'eau, est source de nombreux ennuis.

2-2) Principe de l’essai


L'essai consiste à introduire une éprouvette cylindrique du sol saturé dans une
cellule cylindrique remplie d’eau, l’éprouvette est délimitée par deux pierres
poreuses saturées drainantes. On effectue une autre contrainte F/S par
l’intermédiaire d’un piston. La pression interstitielle est mesurée par un capteur
ainsi que la pression latérale et la déformation du sol.
L'essai comporte deux phases au cours desquelles l’éprouvette est soumise à :
- une pression hydrostatique σ3, appelée pression cellulaire.

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

𝐹
- à laquelle se superpose une contrainte axiale d‘ intensité appelée déviateur et
𝑆
notée q, appliquée par l’intermédiaire d'un piston. La contrainte axiale totale est
𝐹
alors : 𝜎1 = 𝜎3 + 𝑆

Figure 18 : Appareillage de l’essai triaxial


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2-3) Mode opératoire


- Consolidation
La consolidation d'un sol résulte en général de la variation des contraintes effectives
qui lui sont appliquées. Elle se traduit par une variation de volume.
- Cisaillement
Le cisaillement d'une éprouvette de sol consiste à lui imposer une variation du
déviateur q. La résistance au cisaillement tf est déterminée à la rupture de
l'éprouvette.

Conditions de drainage
Suivant les conditions de drainage lors de l'application de la pression cellulaire 𝜎3 puis
du déviateur q trois types d'essais peuvent envisagés :
- l'essai consolidé - drainé, noté C.D.
- l'essai non consolidé - non drainé, noté U.U.
- l'essai consolidé - non drainé, noté C.U.
- L'essai U.D. n'est pas envisageable : il conduirait à une consolidation pendant le
cisaillement !

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Essai consolidé drainé CD


L'essai consolidé drainé permet déterminer la courbe intrinsèque du squelette du sol
et les caractéristiques c' et φ'; on étudie alors le comportement du sol à long terme.
L'essai est réalisé en deux parties :

1) Orifice de drainage ouvert, on consolide l'échantillon sous une contrainte


isotrope. Pour cela on maintient constante la pression hydrostatique, jusqu'à ce
que la surpression interstitielle se soit annulée (Δu = 0). Le processus prend une
journée environ. Une burette graduée connectée à l'orifice de drainage permet
d'apprécier la fin de la consolidation (arrêt du déplacement du ménisque).
2) On passe à la phase de cisaillement en maintenant la contrainte latérale
constante et en augmentant l’effort axial σ1, tout en laissant l’orifice de drainage
ouvert. On augmente l’effort axial de façon à ce qu'à tout instant la surpression
interstitielle reste nulle (Δu = 0). L'essai est poursuivi jusqu'à la rupture. L'essai
drainé est long et n'est valable que s'il est effectué à très faible vitesse
(raccourcissement de l'éprouvette de quelques μm par minute au maximum).

Figure 19 : Procédure de l’essai CD


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Les cercles de Mohr sont ensuite tracés en réalisant l’essai sur des valeurs différentes
de σ3. On en déduit la cohésion effective c’ (ou cohésion drainée, ordonnée à l'origine
de la droite intrinsèque) et l’angle de frottement effectif φ (angle que fait la droite
intrinsèque avec l'axe des contraintes normale)
La droite intrinsèque a pour équation, dans le cas d'un sol fin saturé :
τ = 𝑐′ + 𝜎′. 𝑡𝑎𝑛 φ′
Les sols normalement consolidés ne présentent pas de cohésion effective. Dans les
sols surconsolidés, la cohésion effective est due à une adhésion entre les grains
provoquée par la préconsolidation.

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Figure 20 : Cercles de Mohr de l’essai triaxial CD


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Essai non consolidé non drainé UU


L'essai non consolidé - non drainé correspond au comportement à court terme du sol
en place.
L'échantillon est soumis à l'état de contrainte isotrope σ0 .Puis, on procède au
cisaillement en augmentant jusqu'à la rupture la contrainte axiale σ1 (la contrainte
latérale σ3 étant maintenue constante)
Les deux phases (consolidation et cisaillement) se font avec l’orifice de drainage fermé.

Figure 21 : Procédure de l’essai UU


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Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

La résistance au cisaillement reste indépendante de la valeur de la contrainte isotrope


σ0. Les cercles de Mohr gardent le même diamètre. Si l’on mesure la pression
interticielle on peut déduire le cercle de Mohr correspondant. (voir figure 22)

Figure 22 : Cercles de Mohr de l’essai UU


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Essai consolidé non drainé CU


L'essai consolidé - non drainé a deux objectifs :
• Déterminer les caractéristiques de la résistance au cisaillement à long terme (c' et φ')
en mesurant la pression interstitielle au moment de la rupture.
• Déterminer la variation de la cohésion non drainée cu en fonction de la contrainte de
consolidation σ'c.
Les caractéristiques de la résistance au cisaillement à long terme, c' et φ', sont
obtenues en traçant les cercles de Mohr de rupture en contraintes effectives (la
pression interstitielle au moment de la rupture est connue).
σ'1 = σ1 - u
σ’3 = σ3 -u
L'essai C.U. présente l'avantage d'être plus rapide donc plus économique que l'essai
C.D.
L'essai est réalisé en deux temps :
1) On consolide l'échantillon sous une contrainte isotrope σ’c = σ0, comme dans
l'essai C.D.
2) L'orifice de drainage étant fermé et la contrainte latérale σ’3 étant maintenue
constante, on cisaille l'échantillon en augmentant, jusqu'à la rupture, la
contrainte axiale σ1.
Variation de la cohésion non drainée cu

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Le rayon du cercle de Mohr à la rupture d'un premier essai, en contraintes totales,


donne la cohésion non drainée cu1 correspondant à la valeur σ’c. Si on recommence un
autre essai avec une autre valeur de σ’c, supérieure à la précédente, on obtiendra une
valeur de la cohésion cu2 > cu1. Les points de coordonnées σ’c et cu sont alignés sur une
droite de pente λ et d'ordonnée à l'origine cu0. Cette droite qui n'est pas la courbe
intrinsèque traduit le comportement du mélange solide-liquide. Elle montre que la
variation de cu est linéaire en fonction de σ’c.

Figure 23 : Variation de Cu en fonction de σ’c


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Etude de cas
I. Diagnostique
1) Initiation

Le bureau d’étude MAHARAT ingénierie a été mené à faire une étude d’expertise
géotechnique pour le glissement survenu au PK 30+200 (Route nationale RN16,
section Tanger — Ksar Sghir). Une étude a été préalablement faite par le bureau
d’études CID. En se basant sur le rapport de la CID, des données du laboratoire LPEE,
des levés topographiques, on est mené à étudier ce glissement et proposer des
solutions.

2) Problématique

Au PK 30+200 de la route nationale RN16, nous remarquons tout d’abord que la


couche bitumineuse est très épaisse (cela est dû aux travaux de renforcement

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

préalablement faite). Au niveau de la chaussée, on remarque des fissurations et des


tassements dus au glissement du terrain.

Figure 24 : Excès en couche bitumineuse

Figure 25 : Apparence des fissurations

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Figure 26 : Direction du glissement

II. Sondages
Le Laboratoire Public d'Essais et d'Etudes LPEE a effectué trois sondages carottés
pressiométriques afin d’étudier les différents types de couches du sous-sol ainsi que
leur caractéristiques (Pression de fluage Pf, Pression limite Pl, Module pressiométrique
Em).
Les sondages sont implantés sur le sol comme indiqué dans la vue en plan dans
l’annexe 1.
Les résultats de sondages sont montrés dans l’annexe 2.

Malgré que ces sondages ne soient pas suffisants pour permettre de réaliser un
modèle géotechnique plus exacte, on peut en conclure que les sondages SP1 et SP2,
(implantés dans le glissement) montrent d’une façon générale que le terrain est
constitué du bas vers le haut par :
• Un substratum, composé de pélite saine et de grès fracturé à sain, est rencontré
aux environs de 11,50m de profondeur.
• Une argile pélitique verdâtre à grisâtre à l’état compacte à partir de 6,50 et 8m
de profondeur.
• Une argile de couleur beige-verdâtre de consistance molle, pratiquement à partir
du terrain naturel.

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Le sondage SP3 permet de repérer que la couche de forme est aussi en excès (4m),
c’est à cause des travaux d’entretien qui causeront surement l’évolution du glissement.
Pour analyser les résultats pressiométriques on a adopté une nouvelle classification
des couches en fonction du rapport EM / Pl en se basant sur le tableau 4.

Figure 27 : Valeurs du coefficient rhéologique (a) du sol


L. Ménard (G. Philipponnat 2003, p.192)

A partir de ce tableau et des données des sondages SCP1 et SCP2, on va calculer la


moyenne géométrique des pressions limites Plgéo et la moyenne harmonique des
modules pressiométriques Emharmo, pour en déduire Em/Pl et le type de consolidation.
Les résultats sont regroupés dans les tableaux suivants :
Type Pl Plgeo Em Emharmo Em/Pl Consolidation
Argile molle 0.49 0.44384396 5.7 4.08576 9.20539729 Normallement consolidé/Normallement serré
0.44 2.8
0.4 4.2
0.45 4.8
Argile cons. 0.9 0.93977209 11.8 12.5617706 13.3668266 Normallement consolidé/Normallement serré SCP 1
1.06 13.5
0.87 12.5
Substratum 8.34 8.32749287 295.3 258.939954 31.0945873 Surconsolidé très serré
8.33 222.7
8.33 278.8
8.31 251

Type Pl Plgeo Em Emharmo Em/Pl Consolidation


Argile molle 0.15 0.36766817 1.4 2.78949343 7.58698656 Sous consolidé, altéré et remanié ou lâche
0.32 3.6
0.47 2.8
0.81 11.8
Argile cons. 1.72 1.34922864 25.8 16.1901778 11.9995806 Normallement consolidé/Normallement serré SCP 2
1.2 13.5
1.19 13.8
Substratum 5.96 4.32319135 116.1 75.1993826 17.3944146 Surconsolidé très serré
5.94 129.9
3.9 86
2.53 39.6

Figure 28 : Tableau regroupant les résultats issus des


sondages SCP1 et SCP2

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

III. Modèle géotechnique


A partir des sondages carottés pressiométriques on tire le modèle géotechnique
affiché dans l’annexe 3.

IV. Etat actuel


En modélisant la situation actuel (avant solutions) on s’est remédié au logiciel Talren v5
pour étudier l’état de glissement.

1) Géométrie
La première étape consiste à dessiner le modèle géotechnique sur le logiciel.
Après avoir dessiné ce dernier sur Autocad, on exporte les points vers Talren
par l’intermédiaire d’Excel et on dessine les segments.

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Figure 29 : Dessin des points et segments du profil


géotechnique sur le logiciel Talren v5

2) Caractéristiques des sols

L’étape suivante est de définir les différents types de couches de sol ainsi que leurs
caractéristiques (cohésion effective c’, angle de frottement φ, poids volumique γ). Pour
notre cas, on a trois types de couches :

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Figure 30 : Caractéristiques du sol Talren v5

Couche Poids volumique γ Cohésion effective c’ Angle de frottement φ


(kN/m3) (kPa) (°)
Remblai 20 0 27
Argile molle 18 5 16
Argile consistante 18 5 18

Figure 31 : Les différents types de couches et leurs


caractéristiques

3) Surcharges

Le trafic applique une charge sur la chaussée qu’on prend q=20 kN.

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

Figure 32 : Définition des surcharges : Charge de trafic

4) Phase « Etat actuel »


Comme on a intérêt à calculer le facteur de sécurité pour l’état actuel, on définit
le jeu de coefficients de sécurité à Traditionnel/Situation définitive, et on choisit
la méthode de calcul de Bichop. On définit aussi la nappe phréatique au niveau
du terrain (le cas le plus défavorable).

Figure 33 : Définition de la situation actuelle

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

5) Calcul et résultats

Pour la situation actuelle de glissement, on a trouvé un facteur de sécurité 𝐹 ≈ 0,9.

L’état actuel de glissement et le calcul par le logiciel Talren v5 est montré dans
l’annexe 4.

V. Solution
1) Solution proposée
La solution suivante est celle proposée par le bureau d’étude MAHARAT ingénierie
pour le traitement de ce glissement.

Le profil type de la solution est montré dans l’annexe 5.

La solution consiste à :

1) Purger totalement ou partiellement la couche d’argile molle, la cause principale


de glissement.
2) Intégrer une déviation provisoire pour assurer la traficabilité pendant la phase
des travaux.
3) Assurer la stabilité à court terme (voire à long terme) des terrains à l’amont de la
route pour ne pas provoquer des glissements à l’amont.
4) Assurer la stabilité des terrains avale, pour éviter que des glissements de pied de
versant ne viennent dans leur progression perturber la stabilité de la route.

Pour cela, les solutions proposées par le bureau d’ingénierie MAHARAT sont les
suivantes :

1) Une purge partielle de 6m pour la couche d’argile molle.


2) Deux rangées de pieux jointifs d’1m de diamètre et 15m de profondeur,
espacées par 1,5m.
3) Système de drainage constitué par :
- Un fossé étalé sur une tranché drainante, limitée par un géotextile
- Tranchées transversales de 3m de profondeur et 1m de largeur, associées à des
drains de 32cm de diamètre afin d’assurer le drainage des eaux vers la bèche
en aval.

Les calculs de stabilité de la solution de confortement ont été menés par le logiciel
Talren v5, en phase provisoire avec la combinaison traditionnel/situation provisoire,
en admettant un coefficient de sécurité à court terme de 1,3 ; et en phase définitive

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

avec la combinaison Clouterre fondamental/courant, en assurant un coefficient de


sécurité supérieur ou égale à 1,00 qui tient en compte les pondérations suivantes :
- Frottement (tanφ') : Γφ=1,2 ;
- Cohésion effective C' : Γc’=1,5 ;
- Cohésion non drainée cu : Γcu=1,3 ;
- Acier clous (σe) : Γaclou=1,15 ;
- Clous qs tiré de l’abaque : Γqscl ab=1,8 ;
- Pression limite pl : Γpl=1,9.

Les facteurs de sécurité obtenus sont supérieurs aux valeurs requises.

2) Phasage des travaux


- Phase 1 : Construction de la déviation de 6m de largeur.
- Phase 2 : Terrassement de 6m de profondeur environ par rapport à la ligne rouge
selon une pente de 3H/2V et la mise en place de la bèche avec un matériau GNT B 5
d’une épaisseur de 3m et d’une largeur à la base de 7m juste après ces terrassements.
- Phase 3 : Réalisation des pieux sur la plateforme GNT B5 en deux rangées
assemblées par une semelle de liaison conformément au profil type donné
précédemment.
- Phase 6 : Mise en place d’un remblai en matériaux granulaires avec une pente de
3H/2V.
- Phase 7 : Réalisation d’une tranchée drainante à l’amont sous la déviation, après la
mise en service de la route.

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

ANNEXES

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

ANNEXE 1
Tracé en plan avec implantation des sondages

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

ANNEXE 2

Coupes des sondages SCP1, SCP 2 et SCP 3

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

ANNEXE 3

Modèle géotechnique

Rapport stage d’été (18 Juillet 2017 – 18 Août 2017)


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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

ANNEXE 4

Etat actuel du glissement

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

ANNEXE 5

Profil type et vue en plan de la solution proposée

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Etude de stabilité d’un glissement survenu au niveau du PK 30+200

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