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Source des incertitudes

Principales sources d’incertitudes liées aux changements climatiques Quantifier et comprendre de la


façon la plus précise possible les changements climatiques aux échelles globale et régionale est un des
problèmes majeurs dans le débat actuel sur le changement global. Les projections climatiques restent
en effet entachées d’incertitudes qui tiennent à la fois aux caractéristiques des systèmes naturels, qui
ne sont pas entièrement prévisibles, et aux choix socio-économiques qui seront faits dans les années
à venir (Le Treut, 2003). On distingue ainsi quatre grandes sources d’incertitude (Terray et Braconnot,
2008 ; Magnan et al., 2009) :

1. les émissions de gaz à effet de serre et d’aérosols reposant sur des considérations socioéconomiques
et donc dépendant des comportements futurs des sociétés et leurs avancées en termes d’innovation
dans divers domaines à empreintes sur le climat (énergie, industrie, agriculture, transport, … etc.)
constituent la première et la plus grande source d'incertitude liée aux changements climatiques futurs.

2. Si La communauté scientifique s’est attachée à prendre en compte de plus en plus de processus


physiques régissant la circulation océano-atmosphérique et les interactions des différentes
composantes du système climatique et à augmenter la résolution spatiale des modèles, ceux-ci restent
limités par la performance informatique et par le degré de compréhension des phénomènes physico-
chimiques. La deuxième source d’incertitude est ainsi liée à la modélisation du climat et elle est
inhérente à ce qui n'est pas représenté dans le modèle, soit parce que trop complexe (même si un
comportement peut être modélisé, ses effets peuvent ne pas l'être), soit parce que mal connu, et aux
simplifications introduites par les paramétrisations physiques.

3. Vu les résolutions que permettent les MCGOA et celles nécessaires pour aborder les échelles
régionales et locales et les impacts du changement climatique, la réduction spatiale ou descente
d’échelle est une étape incontournable. Elle constitue cependant une source supplémentaire
d’incertitudes liée notamment aux difficultés de la prise en compte des processus locaux et de leurs
interactions (sols, végétation, hydrologie, …). Les limitations et points forts des différentes méthodes
de réduction d’échelle ont été évoquées au chapitre 2.

4. Une quatrième source relève des difficultés de prévision sur le long terme de la variabilité climatique
naturelle et de sa prédominance à plus court terme sur le signal du changement climatique. Cette
variabilité peut être attribuée, par exemple, à la façon dont les transferts de chaleur s’opèrent autour
du globe. Elle comprend des changements épisodiques de la circulation océanique et atmosphérique
tels que le phénomène El Niño-Oscillation australe (ENSO) et l’oscillation nord-atlantique (ONA).

Toutes ces sources d’incertitudes existant à tous les niveaux du processus d’évaluation des
changements climatiques futurs ne doivent pas pour autant conduire à l’inaction, mais plutôt à les
prendre en considération et à essayer de les évaluer.

Différents moyens permettent en effet de balayer les marges d’incertitudes. A titre d’exemples, les
incertitudes aux émissions de GES sont parcourues par l’utilisation de différents scénarios et celles
relatives à la modélisation sont réduites à travers l’utilisation de différents modèles climatiques. 64
Concernant les modèles climatiques, rappelons qu’au moins quatre éléments permettent de leur
accorder un crédit certain (Randall et al., 2007). Le premier élément est que ces modèles numériques
sont fondés sur des lois physiques établies (comme la conservation de la masse et de l’énergie) et sur
une profusion d’observations. Le second tient dans l’excellente capacité des modèles à simuler des
aspects importants du climat actuel. Le troisième élément de confiance réside dans l’aptitude de ces
modèles à simuler les climats et les changements climatiques passés. Enfin, la complexification
graduelle des modèles ne contredit pas les résultats obtenus avec des modèles plus simples. Au cours
de plusieurs décennies de développement, les modèles ont systématiquement et sans ambiguïté
montré qu’une augmentation des émissions de gaz à effet de serre s’accompagnait d’un
réchauffement significatif à l’échelle du globe (Magnan et al., 2009).

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