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MONETARISME ET THEORIE DU
DESEQUILIBRE
MOHAMED SBAOUNI
Résumé TEC
Chapitre 2
Néo-libéralisme : Monétarisme et théorie du déséquilibre
Nous allons voir quatre points dans ce chapitre :
Les critiques de la théorie keynésienne au niveau :
1- De la fonction de consommation et de la préférence pour la liquidité
2- Le monétarisme ; du problème de l’arbitrage entre chômage et inflation (question de l’intervention de
l’Etat produisant stagflation) Et la nouvelle macroéconomie via
3- La théorie des anticipations rationnelles (la nouvelle Economie classique) ou la nouvelle
macroéconomie
4- La théorie du déséquilibre : développement de la nouvelle macroéconomie par la tentative de concilier
les approches keynésiennes et walrasienne
I. Critique de la fonction de consommation et de la préférence pour la liquidité :
a) L’hypothèse du revenu relatif et l’effet de démonstration (J. Duesemberry)
Keynes fonde sa fonction de consommation sur le revenu courant (absolu) c-à-d le revenu touché aujourd’hui, il
n’a pas fait attention aux autres éléments Or, pour Duesemberry ; la consommation ne dépend pas du revenu
courant ou bien absolu, c’est le revenu relatif qui détermine la fonction de consommation des agents
L’hypothèse du revenu relatif indique que les gens du classes inférieures ont une tendance à consommer une
partie importante de leurs revenus que les classes supérieures
Pour lui, la consommation est aussi fonction du groupe social supérieur, un individu consomme en fonction du
modèle de consommation du groupe supérieur, on parle ici de l’effet de démonstration ou bien la consommation
ostentatoire ; les individus et après avoir consommer en fonction de leurs besoins vitaux ils passent à un niveau
de consommation symbolique, des apparences.
b) l’hypothèse de cycle de vie (R.Harrod et F.madigliani)
Le niveau de consommation dépend de l’âge, qui détermine le montant du revenu ou de la richesse disponible
pour la consommation, cela veut dire que les gens ne consomment pas en fonction du revenu courant, mais en
fonction de leurs revenus attendus et le patrimoine (la richesse qu’on a à un moment donné, les avoirs et les
dettes)
Au début de leurs vie active, les individus dépensent en fonction de leurs revenus futures, de ce fait ils
dépensent plus qu'ils ne gagnent parce qu'ils emprunts
À l’Age de la retraite, ils ne peuvent plus compter que sur l'épargne accumulée, par conséquent; pour l'ensemble
de la nation, la consommation dépend du revenu attendu Y qui regroupe le revenu courant et le revenu du
patrimoine
c) le revenu permanant de M. Friedman
Friedman rejette la loi de Keynes selon laquelle :
en LP la propension à la consommation baisse lorsque le revenu augmente +R = - C = + Epargne Pour lui cette
idée justifie l’intervention de l’Etat, pour compenser l’effet dépressif associé à cette loi
Les néoclassiques ont raisonné à CT, Keynes aussi, mais ce sont complétement différents : pour les
néoclassiques le CT est instantané, synchronique alors que pour Keynes le CT est diachronique (terme
d’années) Pour Friedman, la tendance à consommer augmente à LT à cause de la baisse de la variation du
revenu, parce que Keynes raisonne en fonction du revenu courant, alors que Friedman raisonne en fonction du
revenu permanant (le revenu touché par l’individu durant toute sa vie) Pour lui, et dans le même concept, si la
propension à consommer n’est pas stable à CT, c’est en fonction de la variation du revenu. Par contre, sur le LT,
les individus fonts de plans, ils adaptent leur consommation en raison des revenus qu’ils escomptent au cours de
leur vie. En conséquent, il existe un rapport stable entre la consommation permanente et le revenu permanent
Revenu permanent : somme des revenus passés, présents et futures
Ce revenu est considéré comme une fiction théorique, il n’existe pas mais peut être calculer ; il représente la
richesse de l’individu dont la base et le capital humain
II. le monétarisme ; Problème de l’arbitrage entre chômage/inflation
Milton Friedman (1912-2006) ; le monétarisme s’est développé dans les années 1970 dans un contexte
inflationniste. Il a critiqué la politique keynésienne basée sur l’augmentation de la demande effective
Lorsqu’on oublie la consommation transitoire, on augmente la demande globale uniquement en fonction de la
consommation courante ; cela veut dire qu’on augmente la demande au-delà de ce qu’il fallait, alors la politique
keynésienne est une politique inflationniste, parce qu’elle augmente la masse monétaire d’une manière
artificielle.
Il consiste d’abord à une réhabilitation de l’ancienne théorie quantitative de la monnaie (il existe un lien entre
la quantité de monnaie en circulation et le niveau général des prix) L’équation de la TQM illustre ce
phénomène. Elle se présente de la manière suivante : M. v = p. T
M désigne la masse monétaire ;
V, la vitesse de circulation de la monnaie ;
P, le niveau général des prix
Et T, les transactions économiques,
A Court Terme : Une variation positive de la quantité de monnaie entrainera une augmentation du niveau
général des prix
Une politique keynésienne visant à augmenter les liquidités pour favoriser la consommation ne peut être
qu’inflationniste
Pour construire son raisonnement, Friedman reprend la relation de Philips élaborée en 1958 (une courbe
décroissante entre le taux de chômage et le taux d’inflation) Et il considère qu’à long terme, cette relation n’est
plus vérifiée.
A court terme : l’inflation permet une baisse des salaires réels et donc augmentation des profits, car les salariés
sont victimes de l’illusion monétaire révélée par Keynes, et permet donc une hausse de la demande de travail de
la part des employeurs, donc une baisse de chômage (c’est l’illusion monétaire qui permet un arbitrage à CT
entre inflation/chômage
Explication :
A CT et à un moment donné, on a une augmentation des salaires, cela est suivie par l’illusion monétaire c-à-
d que les agents économiques considèrent que leurs pouvoirs d’achat sont augmentés, alors qu’ils ne sont
pas augmentés, le revenu augmente, les entrepreneurs vont augmenter leurs investissements ci qui
aboutit à une baisse de chômage. A LT plus les salaires sont augmentés plus les prix sont augmentés,
dans ce cas les salariés anticipent la hausse des prix, et demandent un ajustement de leurs salaires, ce qui
augmente le chômage
Le taux de chômage naturel, le seuil en-dessous duquel le chômage ne baissera jamais sans augmenter
l’inflation (le point d’interaction entre la stagnation et l’inflation, stagflation) Les politiques de lutte contre le
chômage l’acceptation d’un certain taux d’inflation devient donc à un certain moment « inutiles » voire
dangereuses
Ce concept fort controversé sur les plans théoriques et empirique (les estimations chiffrées sont loin d’être
convaincantes)
La courbe de Philips à LT entraine une augmentation du chômage et une augmentation de l’inflation.
III. La théorie des Anticipations Rationnelles (la Nouvelle Economie Classique) la Nouvelle
macroéconomie
A partir des années 70, le courant de la nouvelle économie classique considère que les agents ne font pas
d’erreurs comme le soutient la théorie des anticipations adaptives
Pour eux : la monnaies est neutre à CT et à LT Les agents vont adaptés leurs comportements, ils vont anticiper.
La politique monétaire ne peut avoir un effet réel, parce que les prévisions inflationnistes sont faites par des
agents économiques rationnels.
Ils vont être conscients de l’illusion monétaire ; + MM = + Salaires = + Prix = Pas d’augmentation du
pouvoir d’achat = les agents ne vont pas augmenter leurs demandes
Par ce comportement, la théorie keynésienne ne fonctionne même plus à CT Pour les précurseurs de la nouvelle
macroéconomie (Lucas, wallace, Barro) les agents ont un modèle théorique qui leur permet de s’adapter sans
délai à toute politique économique ; grâce au développement de l’éducation et de l’information économique par
les masses médias, les individus ont acquis une maitrise de raisonnement économique ce qui leur permet de
prévoir les effets économiques Partant du théorème d’équivalence de Ricardo Barro considère que les individus
savent que pour financer un déficit budgétaire, par un emprunt public aujourd’hui ; demain se traduira par une
augmentation des impôts « les dettes d’aujourd’hui ce sont les impôts de demain »
Une telle conscience oblige chacun à construire une épargne en vue de payer ces impôts de demain, cela aboutit
à une baisse de la demande et par la fin on aura une stagnation.
Alors, l’effet expansionniste de la politique keynésienne du déficit budgétaire financé par l’emprunt se trouve
contrecarré (pas d’expansion mais une stagnation) Pour eux, pour neutraliser les effets de ces anticipations, le
gouvernement doit agir par surprise, à la condition que cette intervention sera inopinée et sans publicité.
IV. La Théorie de déséquilibre
Une nouvelle synthèse entre Keynes et Walras R. Clower (1960), R. Barro et H. Grossman (1971) pour les
américains Ch. de Boissieu, Ed Malinvaud(1977) pour les français
Les fondements essentiels de ce courant :
° L’hypothèse de l’information imparfaite
° des agents représentatifs (ménages représentatifs, entreprises représentatives)
° les échanges se font hors l’équilibre walrasien (en situation de déséquilibre) La notion du marché chez les NC
est abstraite, ici on parle d’un marché réel
° le déséquilibre est la règle, l’équilibre et l’exception
° les prix sont fixes à CT et non flexibles comme chez Walras
° l’ajustement se fait par les quantités et non pas les prix
° on parle alors de processus d’équilibre à prix fix
NB ; le court terme dans la théorie du déséquilibre ne semble pas au CT néoclassique, ici on introduit la
notion du temps (diachronique), et la monnaie n’est pas neutre car le fait d’introduire la notion du temps
veut dire que les agents se raisonnent en terme monétaire (temps réel, monnaie active)
La règle Du Coté Court
Comment se passe ce processus de déséquilibre à prix fixes ?
Chômage Keynésien l’insuffisance de la demande effective par rapport à l’offre (surproduction), il suffit de
relancer la demande effective par une intervention de l’Etat
Chômage Classique insuffisances des profits car les salaires sont très élevés, il suffit de réduire les salaires ou
bien le coût du travail pour baisser le chômage,
Surcapitalisation l’entreprise représentative a pour objet de décision de la rentabilité de l’investissement, plus
précisément la profitabilité (la différence entre le taux de profit actualisé et le taux d’intérêt)
Inflation Contenue la rigidité des prix à CT, une inflation n’est pas déclarée, les entreprises doivent investir
immédiatement pour répondre à la demande pour ne pas tomber dans ce problème.
- profitabilité = - capitalisation Et + P° des B/S
+ profitabilité = + investissements
Ce qui explique dans le cas de surcapitalisation
NB ; l’équilibre keynésien est un équilibre de sous-emploi et de plein emploi, alors que pour Walras il s’agit
de l’équilibre dans tous les marchés.
Dans la théorie du déséquilibre, l’économie peut connaitre plusieurs situations Une politique économique
néoclassique basée sur la liberté économique et Pas d’intervention de l’Etat Ou bien une politique keynésienne
qui nécessite l’intervention de l’Etat dans l’économie au but de relancer la demande effective
Ici, on peut se trouver avec plusieurs politiques en même temps, dans une économie mondialisée qui comprend
plusieurs secteurs et plusieurs branches on peut trouver un secteur qui contient un chômage keynésien, il faut
relancer la demande effective pour ce secteur, mais uniquement dans ce secteur
On parle d’une politique économique éclectique, pragmatique c-à-d appliquer plusieurs politiques économiques
en même temps, il faut abandonner les politiques globales et adopter des politiques sectoriels différenciées.
Mohamed Sbaouni
Bon Courage