Vous êtes sur la page 1sur 10

Chapitre II Coagulation- Floculation

II.1 Les particules colloïdales:


Les particules présentes dans l’eau sont classées en fonction de leur taille, en trois catégories : (fig.1)
les matières en suspension (MES), les matières colloïdales et les matières dissoutes

Figure 1 : Nature et gamme de taille des particules colloïdales dans l’environnement


La turbidité et la couleur d’une eau de surface sont causées essentiellement par la présence des
particules colloïdales qui peuvent séjourner dans l’eau durant de très longues périodes.
Compte-tenu de leur faible taille, de leur densité proche de celle de l’eau et des forces de répulsions
entre particules, les colloïdes sont très stables et donc peu aptes à une décantation naturelle. Leur
élimination, dans des délais raisonnables est faisable à l'aide du procédé de coagulation-floculation.
Par ailleurs, les particules colloïdales ont une surface spécifique (rapport surface/volume) importante
(> 10 m2/g) et peuvent donc adsorber diverses impuretés. Elles présentent donc un danger potentiel
pour la sante.
II.1.1 Origine des colloïdes :
Elles proviennent essentiellement de l’érosion des sols, la dissolution des substances minérales et de la
décomposition des matières organiques. A cet apport naturel, s'ajoutent les eaux d'égouts domestiques,
industriels ou agricoles.
II.1.2 Structure des colloïdes :
Les colloïdes sont classés, arbitrairement, en deux groupes :
les colloïdes hydrophiles : ils proviennent de substances solubles ayant une affinité pour l'eau, et qui
adsorbent une couche d'eau liée, protectrice. Dans ce groupe se trouvent les protéines, les sucres et,
d'une façon générale, les produits organiques responsables de la coloration des eaux.
les colloïdes hydrophobes : généralement plus gros et n'ont pas de couche protectrice.
Ils proviennent de substances peu ou pas soluble tels que les métaux, leurs oxydes et leurs hydroxydes.
Plus généralement, ce sont des produits minéraux responsables de la turbidité.
II.2 Théorie de la double couche :
Dans une eau naturelle, les particules colloïdales possèdent une charge électrique, généralement
négative. Ces particules vont se repousser et n'auront pas tendance à former des agrégats plus gros et
donc plus facile à éliminer. Elles demeurent donc stables.
Il se crée au voisinage de la surface des particules colloïdales, un arrangement ionique spécifique. Cet
environnement ionique est décrit par la théorie de la double couche. En effet, les ions positifs présents

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 1


Chapitre II Coagulation- Floculation

dans l'eau neutralisent la charge à la surface de la particule et forment une couche liée (théorie de
Helmholtz) appelée couche de Stern. Cette couche se déplace avec la particule et attire à son tour des
ions négatifs accompagnés d’une faible quantité de cations inégalement répartie et formant la couche
diffuse (théorie de Gouy-Chapman).
Cette dernière ne se déplace pas avec la particule d'où l'inégalité dans la densité et la répartition des ions
la composant (fig. 2).

Fig.2: Théorie de la double couche


Il existe entre ces deux couches un potentiel électrostatique ou de NERNST, qui varie en fonction de la
distance par rapport à la surface du colloïde.
Dans la couche de Stern, le potentiel de NERNST décroît linéairement car les cations constitutifs sont
empilés uniformément. En revanche, dans la couche de GOUY, le potentiel électrostatique varie de
manière non linéaire, étant donné que la répartition ionique résulte d'un mélange aléatoire de cations et
d'anions (Figure3).

Figure 3 : Variation du potentiel de Nerst en fonction de la distance de la particule


Le plan séparant la couche fixe de la couche diffuse est appelé plan de cisaillement ou plan de Stern.
La valeur du potentiel à la surface de la couche de NERNST est appelé potentiel zêta.
Les particules de potentiel zêta négatif se repoussent très fortement. C'est pourquoi, les colloïdes sont très
stables et toute agglomération est inhibée.
Le potentiel Zéta :
Au niveau du plan de cisaillement, il existe une différence de potentiel, appelée Potentiel Zeta.
Le potentiel Zéta est important car il définit le comportement électrocinétique des particules et par voie
de conséquence leur stabilité dans la solution.

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 2


Chapitre II Coagulation- Floculation

Lorsqu'un champ électrique est appliqué (électrophorèse), les particules ayant un potentiel Zeta négatif se
déplacent en direction de l'électrode positive.
Le potentiel Zêta est défini par l’équation :
Z : potentiel zêta (mV) 4U
µ : Viscosité dynamique du liquide (kg.m-1.s-1) ; Z 
U : mobilité de la particule (m.s-1) =V/E D
D : Constante diélectrique du milieu.
Le potentiel électrostatique est influencé par la force ionique I de l’eau.
I : Force ionique. 1
Ci : Concentration de l’ion i (mole/l). I  C i  Zi2
Zi : Valence de l’ion i. 2
L’augmentation de la force ionique du milieu, en rajoutant le coagulant, entraine:
- La compression de la double couche ;
- La réduction des forces de répulsion qui peuvent être vaincues par les forces de Van der waals
L’épaisseur  du nuage ionique qui entoure et protège les particules est donnée par la formule de
Debye- Huckel (en nm et à 25°C) : 0,31

 CZ 2
Où C : la concentration molaire de chaque espèce ;
Z : la valence de sa valence.
L'objectif de la coagulation est de réduire à zéro le potentiel zêta. Cela permet de déstabiliser les
particules et de favoriser leurs agglomérations. Plus la charge du cation, est élevée, plus la coagulation
sera meilleure.

II. 3 Coagulation-Floculation :
La coagulation et la floculation sont des traitements qui visent à optimiser l’élimination des particules
en suspension par les procédés de décantation et de filtration. Ces traitements favorisent l’agrégation
des particules colloïdales en larges et denses agrégats. Ils se déroulent en deux étapes principales :
la déstabilisation des particules (coagulation)
la collision des particules déstabilisées pour former des agrégats volumineux (floculation).
II. 3.1 Coagulation : (coagular signifie agglomérer)
Le but de la coagulation est de déstabiliser les particules colloïdales. Cela permet aux
particules de s'agglomérer et de décanter plus rapidement.
Quatre mécanismes sont proposés pour expliquer la déstabilisation des particules et leur agglomération:
 Compression de la double couche;
 Adsorption et neutralisation des charges;
 Emprisonnement des particules dans un précipité;
 Adsorption et pontage entre les particules.

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 3


Chapitre II Coagulation- Floculation

Compression de la double couche


L'augmentation de la force ionique de l'eau réduit le volume et l'épaisseur de la couche diffuse. Les
forces de répulsion sont considérablement réduites et peuvent être vaincues par les forces de Van der
waals.
Les concentrations nécessaires des ions Na+, Ca2+ et Al3+ varient approximativement dans des rapports
de 1: 1O-2: 10-3 respectivement à cause de leur valence différente.
Adsorption et neutralisation des charges
Ce mécanisme repose sur l'ajout suffisant de cations afin de neutraliser la charge négative des particules
stables par adsorption des cations à leur surface. Par contre, la surdose de coagulant, peut résulter en
une adsorption trop importante de cations et inverser la charge des particules qui devient alors positive.
Les particules seraient ainsi restabilisées.
Emprisonnement des particules dans un précipité : (sweep coagulation)
Lorsque des quantités suffisantes de coagulant comme Al2(SO4)3, ou le FeCl3, sont ajoutées, ils forment
un précipité possédant généralement une charge positive. Le pH de l'eau doit se situer dans une plage ou
la solubilité des sels est minimale. Le précipité formé, appelé floc, entre en contact avec les particules
de charge négative et les emprisonne. Les particules sont ensuite entraînées lors de la décantation
(figure 4).

Figure 4 : Emprisonnement des particules dans les flocs pendant la décantation


Adsorption et pontage entre les particules
Ce mécanisme implique l'utilisation de polymères cationiques, anioniques ou non ioniques ayant une
masse moléculaire élevée et une structure longitudinale. Un polymère en présence d'un colloïde
l'adsorbe à une de ses extrémités à l'aide d'un de ces groupes fonctionnels. Les autres extrémités
demeurent libres et peuvent adsorber, à leur tour un autre colloïde. Ce mécanisme permet donc
l'agglomération des particules par "pontage" des polymères. La figure 5 décrit le processus.
Par contre, une concentration de polymères trop élevée peut restabiliser les colloïdes. Les polymères
verront alors chacune de leurs extrémités être adsorbées par la même particule, d'où une restabilisation.

Figure 5: Adsorption et pontage à l'aide de polymères


Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 4
Chapitre II Coagulation- Floculation

II.3.1.1 Coagulants utilisés


L'efficacité de la clarification dépend d'abord du coagulant utilisé. Les coagulants les plus fréquemment
utilisés pour déstabiliser les particules et produire des flocs sont les sels d'aluminium ou de fer (Tab.1)
Tableau1 : les coagulants fréquemment utilisés

Les coagulants les plus utilisés dans le traitement des eaux sont Al2(SO4)3 nH2O et le chlorure ferrique.
(FeCl3 nH2O) ; néanmoins ces dernières années des polymères à base d’Al ont été développés tels que
 PolyAluminium Chloride (PAC): Aln(OH)m Cl3n-m et leurs dérivés
 PolyAluminium Sulphate Chloride (PACS): Al n(OH)m(SO4)3 Cl3n-m-2x
 Polyaluminosulfate (PAS),
 Polyaluminosulfate silicate (PASS)
Ces coagulants sont utilisés en eau froide ou lorsque l’alcalinité est faible.
Le PAC offre une plage de pH d'utilisation plus large et une dose requise plus faible; mais l'utilisation
de l'alun est souvent retenue car il est moins cher que le PAC.
II.3.1.2. Sulfate d’Aluminium
le sulfate d'aluminium est un sel basique hydraté qui s’hydrolyse en libérant plusieurs radicaux
hydroxyalumineux monomères ou polymères.
L’efficacité du coagulant dépend de son degré d’hydrolyse qui est à son tour dépend de plusieurs
paramètres (nature du coagulant, pH, temps de réaction, température, l’agitation, etc ....)
Réaction d’hydrolyse et les espèces formées :
La réaction d’hydrolyse commence aussitôt après avoir mis le sulfate d’aluminium dans l’eau.
Elle permet la formation des radicaux hydroxy-alumineux (monomères) qui à leur tour forment le
précipité Al(OH)3 ou des espèces polycationiques.
Les espèces polycationiques agissent sur les particules colloïdales par compression, adsorption et
neutralisation ce qui permet la formation de flocs.
La formation de précipités Al(OH)3, voie principale en coagulation, implique des doses élevées d'alun
et favorise l'emprisonnement des particules dans un précipité.
Al3+ + 1H2O Al(OH)2+ + 1H+
Al3+ + 2H2O Al(OH)2+ + 2H+
Al3+ + 3H2O Al(OH)3 + 3H+
Al3+ + 4H2O Al(OH)4 - + 4H+
2Al3+ + 2H2O Al2(OH)24+ + 2H+
3Al3+ + 4H2O Al3(OH)45+ + 4H+
13Al3+ + 28H2O Al13 O4 (OH)247+ + 32H+
Au fur et à mesure que les réactions d’hydrolyse s’enchaînent, la masse moléculaire des sels
d’aluminium ainsi formés augmente.

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 5


Chapitre II Coagulation- Floculation

Les espèces hydrolysées d’Aluminium existent sous les formes suivantes :


- quatre monomères d’Aluminium (Al3+, Al OH2+, Al( OH)2+, Al( OH)-4 ) ;
- trois polymères d’Aluminium (Al2 (OH)24+, Al3( OH)45+, Al13O4(OH)247+);
- un précipité solide d’Aluminium (Al (OH)3(s)).
Les précipités à base de fer sont formés de la même façon. Le fer s’hydrolyse selon la réaction suivante:
FeCl3 +3H2O Fe(OH)3 + 3HCl
En fonction du pH et de la concentration du coagulant, la coagulation est obtenue par adsorption,
déstabilisation ou par emprisonnement.
I.3.1.3. Paramètres affectant la coagulation
Le processus de coagulation est complexe et peut être influencé par plusieurs facteurs. Nous nous
limiterons à la température, le pH et l'alcalinité. Toutefois, il convient de préciser que d'autres
paramètres tels que la dose du coagulant, la concentration des particules colloïdales, la couleur, la
présence d'anions et cations, l'intensité du mélange et le potentiel Zéta sont importants.
Effets de la température
Une diminution de la température entraine :
- La diminution de la solubilité des coagulants ;
- l'augmentation de la viscosité de l'eau, ce qui freine la décantation des flocs.
Les solutions proposées sont :
- Ajuster le pH en eau froide afin que la solubilité des coagulants soit minimale ;
- Augmenter l'intensité du mélange afin que le coagulant soit mieux dispersé et qu'un floc de meilleure
qualité soit obtenu.
Effets du pH
Le pH est l’un des paramètres qui affecte le plus la coagulation-floculation. Son contrôle est donc
recommandé. Selon les caractéristiques d'une eau, il existe un pH optimal qui correspond à la forme
solide de Al(OH)3 et Fe(OH)3 (solubilité minimale), c’est le PH iso électrique.
Les zones de prédominance des hydroxydes de fer et d'aluminium sont présentées dans le tableau
suivant :
Forme prédominante pH
Al(OH)3 5,8 à 7,2
Fe(OH)3 5,5 à 8,3

Effets de l'alcalinité
L'alcalinité naturelle de l'eau réagit avec l'alun pour former le précipité Al(OH)3 :
Al2(SO4)3,18H2O + 6HCO3- Al(OH)3+3SO42- +18H2O + 6CO2
Mais la perte d'alcalinité se traduit par une chute de pH. Cette acidification peut donc perturber la
formation du précipité d'hydroxyde et il est parfois nécessaire d'ajouter de la soude, de la chaux ou du
calcaire pour rester dans la zone de pH optimal.
Vitesses et temps d’agitation
Lors de l’introduction du coagulant dans l’eau, on procède à une agitation rapide pour la dispersion et
l’homogénéisation de la solution. Mais une agitation intense empêche l’agrégation des particules, tandis
qu’une agitation prolongée, permet l’effraction des liaisons entre coagulant et la surface des particules.

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 6


Chapitre II Coagulation- Floculation

Détermination du pH optimal et de la dose de coagulant optimale :


Le pH optimal et la dose de coagulant optimale, peuvent être déterminés expérimentalement grâce à
l’essai de JARTEST.
Détermination du pH optimal
 Remplir les béchers avec l’eau à traiter;
 Ajuster le pH de chaque bécher à une valeur prédéterminée (pH= 5.0; 5.5; 6.0; 6.5; 7.0; 7.5)
 Ajouter la même concentration de coagulant dans chaque bécher.
Nous agitons à 150 tr/min, durant 1 minute et à 40 tr/min, durant 20 minutes. Ensuite nous laissons
décanter pendant 30 minutes, puis nous mesurons la turbidité résiduelle dans chaque bécher.
Le pH optimal correspond à la turbidité résiduelle minimale.
Détermination de la dose de coagulant optimale
 Remplir les béchers avec l’eau à traiter;
 Ajuster le pH de la solution au pH optimal.
 Ajouter différentes concentrations de coagulant ([coag.] = 5; 10; 12; 15; 20; 30 mg/l)
Nous répétons la même procédure expérimentale.
La dose de coagulant correspond à la turbidité résiduelle minimale.
II. 3.2 Floculation :
La floculation est le processus qui favorise les contacts entre les particules colloïdales déstabilisées et
leur agglomération. Deux mécanismes assurent la mobilité des particules : le mouvement brownien
(floculation péricinétique); et le brassage mécanique (floculation orthocinétique).
II. 3.2.1 Floculation péricinétique (ou Microfloculation) :
Durant ce type de floculation, les particules colloïdales entrent en contact, sous l’effet du mouvement
brownien (mouvement aléatoire des molécules d’eau, soumises à un gradient thermique) et tendent à
s'agglutiner les unes aux autres ; c’est la floculation péricinétique.
Le nombre total de particules varie selon l'équation suivante :

Où dN/dt = le taux de variation du nombre de particules dans un volume unitaire


N = nombre de particules par m3
 = Fraction du nombre de choc productif de flocs ( = Nbre de collisions effectives/ Nbre de
collisions totales)
k = constante de Boltzmann (1,38 x IO-23 J.K-1)
θ = température (K)
η = viscosité dynamique de l'eau (Pa.s)
Le taux de variation du nombre de particules, lors de la floculation péricinétique est important lorsque la
taille des particules est inférieure à 1 µm. Au-delà de cette taille, d'autres mécanismes doivent être
utilisés afin d'assurer un taux d'agrégation plus raisonnable.
II. 3.2.2 Floculation orthocinétique (ou Macrofloculation) :
Processus d’agrégation des particules dont le diamètre est > 1µm.
Ce type de floculation est fonction de l'énergie dissipée dans le fluide. Elle est donc causée par le
brassage de l'eau qui permet d'augmenter les chances de contacts entre les particules. La vitesse du
fluide varie dans l'espace et dans le temps et est caractérisée par le gradient de vitesse, G.
L'efficacité du processus, lorsque le régime est turbulent, est exprimée selon l'équation de
Smoluchowski :

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 7


Chapitre II Coagulation- Floculation

où G = gradient de vitesse (s-1)


d = diamètre des particules (m)
dN/dt = taux de floculation (ou taux de décroissance du nombre de flocons dû au brassage)
Le gradient de vitesse est défini par l’équation suivante :

Où P = puissance réellement dissipée (W)


V = volume du bassin m3
µ = viscosité dynamique de l'eau (kg/m.s)
Le taux de collision est proportionnel à G
Le nombre de collision est proportionnel à G x t = G x V/Q
Dans un floculateur classique l’agitation est assurée par un ensemble de pales parallèles à l’axe de
rotation et qui tourne à vitesse constante.
La puissance dissipée dans le cas d’un floculateur à pales est:
P (w) = 1/2 Cd ρ. Ap.v3
Cd: coefficient de trainée (Cd =1.8 pour une pale plate)
Ap (m2): surface de la pale
v(m/s): vitesse relative de la pale par rapport au liquide =0.75vp
vp: vitesse de la pale
II. 3.2.3 Les floculants
Pour améliorer la floculation, on ajoute des adjuvants minéraux ou organiques, d’origine naturelle
(amidon, alginates, etc.) ou synthétique (polymères de synthèse).
Les adjuvants les plus utilisés sont la silice activée (floculant minéral) et les polyélectrolytes (floculants
organiques de synthèse).
Ils agissent par adsorption et pontage entre les particules colloïdales, en modifiant le comportement de
ces dernières : la rapidité de la formation des flocs, leurs dimensions, leur densité, leur vitesse de
sédimentation, etc.
Ils sont efficaces à faible concentration, mais d'un coût élevé, ce qui influe sur les frais d'exploitation.
On distingue 3 types de polyélectrolytes:
 les polyélectrolytes non ioniques à très longue chaîne
 les polyélectrolytes anioniques à longue chaîne
 les polyélectrolytes cationiques à chaîne plus courte
Ces macromolécules agissent par adsorption sur les colloïdes ou sur les microflocons et se relient entre
elles pour former des ponts.

Les polymères non ioniques


Les plus connus de ce groupe sont les polyacrylamides de masse moléculaire pouvant atteindre 30
millions. La formule générale du polyacrylamide est :

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 8


Chapitre II Coagulation- Floculation

Les polyélectrolytes anioniques


Ce sont des macromolécules de masse moléculaire élevée (environ 5 millions), portant sur leur chaîne
des groupements actifs chargés négativement .Il existe une gamme très importante à partir de structure
sulfonique, phosphonique ou carboxylique. Les plus courants sont les copolymères d’acrylamide et
d’acide acrylique avec des groupes amides partiellement ionisés sous l’action d’une base,

Les polyélectrolytes cationiques


Ce sont des macromolécules de masse moléculaire faible (250.000 à 1million), portant sur leur chaîne
des charges positives, le groupement actif étant le radical ammonium. Les plus connus sont les
chlorures de polyéthylénimine et de polyvinyle ammonium.
• [CH2CH2NH2+Cl-]n chlorure de polyéthylénimine.
• [CH2CHNH2+Cl-]n chlorure de polyvinylammonium.

• Eau de surface : utilisation de floculants anionique ou neutres (0,5 à 0,05 g/m3).


• Eau résiduelle : utilisation de floculants cationiques.
II. 3.2.4 Les différents types de floculateurs :
Floculateur à chicanes
Ce type de floculateur est constitué d’un long canal muni de chicanes disposées de façon à provoquer le
degré de turbulence voulu.
Normes de conception:
 Temps de séjour de l’eau: 15 à 40 mn
 Nombre de chicanes : 16 à 24
 Espacement des chicanes: 0.6 à 1m
 Vitesse linéaire de l’eau:
• parallèle aux chicanes: 0.15 à 0.20 m/s
• À l’extrémité des chicanes: 0.50 m/s
Floculateur à brassage mécanique
Ce type de floculateur est généralement constitué de 2 à 4 chambres chacune munie d’un agitateur à
pales dont la vitesse est réglable.
On calcule ces floculateurs pour:

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 9


Chapitre II Coagulation- Floculation

 Temps de séjour de l’eau: 20 à 40 mn


 Vitesse d’écoulement de 0.2 m/s
 Pour assurer un brassage intime de l’eau, on choisit des pales longues et étroites.
L’eau atteint un degré de brassage de 25% de la vitesse de la pale.

Floculateur à chicanes Floculateur à brassage mécanique

Traitement des eaux/ Dr. F. AMMOUR/ Hydraulique urbaine/ENSH Page 10

Vous aimerez peut-être aussi