Faculté de technologie
Département de Génie Mécanique
Thème
Détection des Défauts d’Engrenages en
Utilisant des Indicateurs Statistiques
Réalisé par : Mr Abdenour OUABA
mes chers et valeureux parents pour leurs soutiens. Je souhaite adresser mes
remerciements les plus sincères aux personnes qui m’ont apporté leur aide et qui
mémoire, sont toujours montrés à mon écoute et très disponible tout au long de la
leurs aides et leurs conseils en consacrant leurs temps pour que ce projet de fin
Je tiens à exprimer toute ma gratitude à qui ont donné aussi de leur temps
encore à exprimer mes sincères remerciements à tous les professeurs qui me ont
enseigné et qui par leurs compétences m’ont soutenu dans la poursuite de mes
études. Enfin, je remercie toute personne qui a participé de près ou de loin pour
sacrifies et tous les efforts qu’ils ont fait pour mon éducation ainsi que
ma formation.
Je le dédie également à:
A mes chers frères ainsi que leurs femmes et mes chères sœurs pour
leur affection, compréhension et patience,
O.ABDENOUR
Tables des matières
Remerciements
Dédicaces
Liste des figures
Sommaire
Introduction générale
Les transmissions de puissance par engrenages ont depuis longtemps été largement utilisées du
fait de leur rendement élevé et de leur grande précision, mais aussi pour leur faible encombrement et
leur faible rapport poids/puissance transmise. Dans les nombreuses machines, telles que les machines-
outils, les véhicules, les appareils de levage, les installations de puissance des navires, etc..., les
engrenages font partie des mécanismes principaux et auxiliaires. Les engrenages sont utilisés comme
moyen de transmission de puissance dans les boites de vitesses et d’avances où ils réalisent les
vitesses, les couples et les sens de rotation des éléments de machines. Ces transmissions peuvent être
simples ou composées.
La partie essentielle qui réalise le mouvement est le flanc de la dent qui est soumis à différentes
sollicitations donc sujet à différentes avaries. Des statistiques ont montré que dans les systèmes
mécaniques, la denture concentre la majorité des défaillances (60%).
Lorsque les inconvénients fonctionnels sont importants, les calculs incorrects ou le régime normal
d’exploitation compromis, les dents d’un engrenage sont susceptibles de détériorations (usure,
écaillage, fissure, rupture, …). Ces défauts entraînent une défaillance dans le fonctionnement des
machines tournantes, d’où la nécessité de les soumettre à une surveillance conditionnelle continue.
Dans le cas du comportement des machines tournantes, à engrenages et roulements, est de nos
jours principalement suivi par analyse vibratoire, vu son efficacité, prend actuellement une place très
importante dans le cadre de la mise en place d’une maintenance conditionnelle. Elle permet de suivre
l'état de la machine tournante en fonctionnement afin d'éviter les arrêts indésirables. A ce propos
plusieurs indicateurs de détection ont été utilisés comme mesure globale du niveau vibratoire tels que
la valeur crête, l’énergie, le RMS (la valeur efficace), la valeur moyenne, et autres. Des indicateurs
plus spécifiques aux défauts induisant des chocs, à l’image de ceux des roulements et des engrenages,
sont également utilisés, notamment le kurtosis et le facteur de crête. Ces indicateurs, étant sensibles
à la forme du signal, peuvent détecter la présence du défaut car ils augmentent avec la propagation
de la longueur de la fissure.
Enfin, L’organisation des différents chapitres traduit la démarche que nous avons suivie :
1
Introduction générale
Le chapitre I présente des notions générales sur la transmission par engrenage cylindrique à
denture droite, les propriétés géométriques et les principaux défauts survenant sur les dents des
engrenages.
Le chapitre II présente la surveillance des engrenages par l'analyse vibratoire dont l'état de
fonctionnement de la machine en diagnostiquant de manière précoce l'apparition des défauts par un
prélèvement d'un signal. Qui est fondé sur les déférentes méthodes d’analyse, et l’interprétation d'un
spectre par la technique d'analyse spectrale, qui consiste à trouver l'origine cinématique des
composantes ou familles de composantes dans les engrenages émergeant sous l'influence de différents
défauts.
Le chapitre III traite l’analyse des paramètres adéquats des indicateurs non linéaires utilisés
comme outils de diagnostic pour la surveillance l’état de santé d’une machine. Des méthodes de
traitement de signal basé sur l'entropie approximative (ApEn), échantillon entropie (SampEn), et
Lempel-Ziv Complexité (LZC).
Le chapitre IV présente un cas d’étude réelle, celui de test de fatigue du banc CETIM (Centre
technique des Industries Mécanique), une comparaison entre ApEn, SampEn et LZC pour évaluer leur
efficacité par rapport aux indicateurs classiques.
2
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
Chapitre I
1. Introduction
Les engrenages sont largement utilisés dans les machines, ont pour fonctions de transmettre une
puissance d’un arbre en rotation à un autre arbre tournant à une vitesse généralement différente, ils
sont souvent liés à un changement de vitesse et de couple. Ce sont des types de transmission de
mouvement circulaire par frottement à contact direct (friction) [1].
Un engrenage est souvent composé d'un pignon (c'est ainsi que l'on nomme la seule roue dentée
ou la roue dentée la plus petite) et d'une roue, une crémaillère, une vis sans fin…
Le rapport de transmission : est un rapport entre le nombre de dents de l'entrée (Roue menant) et
le nombre de dents de la sortie de l'engrenage (Roue menée). Si ce rapport est supérieur à ‘1’ on parle
de « Multiplicateur », s’il est inférieur à ‘1’ on parle de « Réducteur ».
2. Définition
Un engrenage est composé de l’ensemble de deux roues dentées engrenant l’une avec l’autre,
permettant de transmettre de la puissance entre deux arbres rapproches avec un rapport de vitesse
constant.
2.1. Avantages :
transmission des plus petites aux plus grandes puissances, cela nous amène à réduire les
dimensions et la masse.
rapport constant des vitesses indépendamment de la charge.
disposition quelconque des axes des roues, toutes fois les axes parallèles présentent la
meilleure solution.
sécurité de service et de vie élevée.
entretien restreint.
2.2. Inconvénients
niveau sonore gênant.
3
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
transmission rigide entre les arbres et amortissement peu efficace des à-coups à part dans les
vis sans fin.
interchangeabilité limitée.
4
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
L’intersection d’un flanc avec le plan qui est perpendiculaire à l’axe de la roue s’appelle profil
de la denture [3]. Le profil droit et le profil gauche d’une dent sont (symétriques).
La denture est limitée par deux cylindres.
Le cercle extérieur s’appelle cylindre de tête.
Le cylindre intérieur s’appelle cylindre de pied.
L’intersection de ces cylindres avec le plan qui est perpendiculaire à l’axe de la roue donne deux
cercles dits cercle de tête et cercle de pied. Les rayons des circonférences de tête et de pied sont
désignés respectivement par 𝑟𝑎 et 𝑟𝑓 .
La surface d’une dent reposant sur le cylindre de tête est dite sommet de la dent.
L’espace limité par les cylindres de tête, de pied et les flancs des deux dents voisines s’appelle «
évidement ».
La distance entre la circonférence de tête et celle de pied est la hauteur de la dent h. Le cylindre
primitif divise toute dent en deux parties « tête et pied »
Considérons les éléments géométriques mesurés suivant le cercle primitif de taillage.
Ce sont le pas d’engrènement « P » [4], l’épaisseur de la dent « S »et l’intervalle « e ». La notion du
cercle primitif de taillage est nécessaire, quand on exécute la roue.
5
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
On appelle cercle primitif de taillage un cercle imaginaire dans lequel le pas est égal à celui
de l’outil crémaillère. On le note par la lettre r. Le cercle primitif de taillage et la circonférence
primitive de fonctionnement (𝑟𝑤 ) peuvent coïncider (roues à denture normale) ou ne pas coïncider
(roues à denture corrigée).
La longueur de l’arc du cercle primitif de taillage comprise entre deux profils homologues du
même côté des dents voisines s’appelle « pas d’engrènement ».
L’épaisseur de la dent, c’est la distance mesurée sur le cercle de taillage entre deux profils
d’une dent. L’intervalle de la denture, c’est la distance mesurée sur le cercle primitif de taillage entre
les profils de deux dents voisines qui limitent un évidement on a :
𝑃 =𝑆+𝑒 (I.1)
Il est clair que le pas sur la circonférence primitive de fonctionnement est égal à :
𝑃𝑤 = 𝑆𝑤 + 𝑒𝑤 (I.2)
Le cercle primitif de taillage partage la dent en deux parties : saillie ha (hauteur de tête) et
creux ℎ𝑓 (hauteur de pied). On a :
ℎ = ℎ𝑎 + ℎ𝑓 (I.3)
La saillie ou la hauteur de tête est la distance entre le cercle primitif et la circonférence de tête
:
ℎ𝑎 = 𝑟𝑎 − 𝑟𝑤 (I.4)
ℎ𝑓 = 𝑟𝑤 − 𝑟𝑓 (I.5)
𝑃1 = 𝑀1 . 𝜔1 (I.6)
2𝜋𝑁
Avec ∶ 𝜔1 est la vitesse angulaire et 𝜔1 = ; 𝑁 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑟𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 (𝑡𝑟/𝑚𝑛)
60
6
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
La figure I.3 présente un engrenage entre la roue et le pignon [5]. L’action de la denture du pignon
sur la roue se traduit par une force 𝐹𝑛 dirigée suivant la normale commune aux dentures en leur point
de contact.
𝐹𝑛 a comme support la ligne d’action et elle se décompose en une force tangentielle 𝐹𝑡 et une force
radiale Fr.
Soit le couple moteur 𝐶𝑚 et le rayon de base 𝑟𝑏1, alors on a :
Cm
𝐹𝑛 = (I. 7)
rb1
𝐹𝑡 = 𝐹𝑛 . cos ∝ (I. 8)
𝐹𝑟 = 𝐹𝑛 . sin 𝛼 = 𝐹𝑡 . tan 𝛼 (I. 9)
La force tangentielle (𝐹𝑡 ), peut être détermine, en connaissant la puissance transmise (𝑃1 ) et
la vitesse tangentielle (𝑉𝑡 ).
P1
Nous avons donc : 𝐹𝑡 = (I. 10)
Vt
7
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
déformation locale variable dans le temps pour chaque point de contact d’un couple de dents en prise
et donc, une variation de la raideur d’engrènement.
Figure I.4 : Efforts sur les dents d’engrenage selon le type de denture.
C’est l’une des excitations internes les plus importantes qui est à l’origine du bruit rayonné
par un engrenage.
a) Début d’engrènement
Le contact A matérialise le début de l’engrènement, c’est le point d’intersection de la droite de l’action
avec le cercle de tête de pignon mené 1, (voir figure I.6).
9
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
d) Fin de l’engrènement
Le point B matérialise la fin de l’engrènement qui est le point d’intersection de la droite d’action
avec le cercle de tête de la roue menant, voir figure (I.9).
10
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
11
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
On distingue classiquement :
L’erreur de transmission statique ou quasi-statique sans charge ou erreur cinématique.
L’erreur de transmission statique ou quasi-statique sous charge.
L’erreur de transmission dynamique.
8. Défauts des engrenages
On distingue principalement deux catégories de défauts. Les défauts affectant toutes les dents :
usure, piqûres…, et ceux localisés sur des dents particulières : fissuration, écaillage. Les défauts
localisés sur des dents particulières conduisent rapidement à la rupture de celles-ci, contrairement aux
défauts tels que l’usure normale [7, 12]. Les engrenages peuvent avoir diverses utilités comme la
réduction (ou la variation) de vitesse de rotation entre deux arbres avec une réduction (ou
12
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
augmentation) du couple moteur. Mais les engrenages constituent la principale source de vibrations
dans une boîte saine. Les sources d’excitation proviennent principalement de l’impact entre les dents
des deux roues lorsqu’elles engrènent et de la variation de la rigidité de la denture due au déplacement
du point de tangence entre les profils des deux dents.
13
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
Ces grandeurs sont l’erreur de pas individuelle et l’erreur de pas cumulée [9].
14
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
glissement en chaque point des surfaces de contact, ainsi qu’à la présence plus ou moins grande
d’éléments abrasifs dans le lubrifiant.
L’usure normale, progresse lentement, elle est inversement proportionnelle à la dureté superficielle
de la denture.
L’usure anormale se produit lorsque le lubrifiant est souillé de particules abrasives (Figure I.13) ou
lorsque le lubrifiant est corrosif. Elle conduit à un mauvais fonctionnement de l’engrenage.
Figure I.13 : L’usure des engrenages a) usure par interférence b) usure abrasive [10].
15
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
Le grippage
Le grippage (voir figure I.16), est la conséquence directe de la destruction brutale du film d’huile
sous l’effet de la température résultant d’un frottement sous charge. Le grippage est favorisé
essentiellement par des vitesses élevées, de gros modules, un faible nombre de dents en contact. La
probabilité de grippage est influencée par l’état physico-chimique du lubrifiant et par les conditions
de mise en service.
16
Chapitre I : Anomalies rencontrées sur les engrenages
La fissuration
Elle progresse à chaque mise en charge à partir d’un point initial situé presque toujours au pied
de la dent. Elle apparaît surtout sur des aciers fins durcis par traitement thermique. Ces aciers fins
sont très sensibles aux concentrations de contraintes. L’apparition de ces fissures est la conséquence
d’une contrainte au pied de la dent qui dépasse la limite de fatigue du matériau. Ces fissures sont en
général situées du côté de la dent sollicitée en traction.
𝑭𝒆 = 𝑭𝟏 𝒁𝟏 = 𝑭𝟐 𝒁𝟐 (I.11)
Avec :
Fe : Fréquence d’engrènement
F1 et F2 : fréquences de rotations des roues 1 et 2
Z1 et Z2 : Nombre des dents des roues 1 et 2.
11. Conclusion
Ce chapitre a été entièrement attribué à la description générale des transmissions par engrenage
tels que les différents types des d’engrenage et leurs avaries. Ils sont, en effet, directement
responsables des régimes de fonctionnement critiques ou les vibrations d’engrènement augmente
considérablement et aussi conduisent rapidement à la rupture des dents.
Les sollicitations provoquées par le contact induisent des champs de contraintes, de températures,
de pressions et des frottements, qui, peuvent être à l’origine d’avaries superficielles et détériorations
des engrenages.
17
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
Chapitre II
1. Introduction
Le diagnostic de l’état d’une machine n’est possible que si l’on connait les symptômes
vibratoires associés à chaque défaut susceptible d’affecter la machine considérée, c’est à dire si l’on
connait les images vibratoires induites par ces défauts, et l'utilisation de ces vibrations fait intervenir
une phase d'analyse du signal vibratoire recueilli sur la machine à surveiller.
En effet, l’analyse des signaux vibratoires a été largement utilisée dans le diagnostic des
transmissions à engrenages. Ceci peut être dû à une meilleure compréhension des mécanismes de
vibrations des engrenages. En outre, tout changement dans le signal de vibration peut être facilement
attribué aux caractéristiques dynamiques de l’engrenage et de son défaut.
Le Principe est basé sur l'analyse du comportement vibratoire des machines en fonctionnement
pour établir un diagnostic sur leur état de marche. En effet, Les vibrations reflètent fidèlement
l'ensemble des efforts dynamiques engendrés par les pièces en mouvement.
a) Signaux harmoniques
Une vibration harmonique est une vibration dont le diagramme amplitude-temps est représenté par
une sinusoïde (Figure II.1). Le meilleur exemple d’une vibration harmonique est celle générée par le
balourd d’un rotor en mouvement.
Si l'on décrit mathématiquement un signal sinusoïdal, nous obtenons :
Avec : X : amplitude.
18
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
19
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
Figure II.3 : Exemples d'un signal transitoire et d'un signal aléatoire [15]
20
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
1
𝑓= (Hz) (II.3)
𝑇
𝜑 : La phase à l'instant t = 0.
21
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
22
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
- Par une surveillance, le but est de suivre l’évolution d’une machine par comparaison des relevés
successifs de ses vibrations. Une tendance à la hausse de certains indicateurs par rapport à des
valeurs de référence, constituant la signature, alerte généralement le technicien sur un
dysfonctionnement probable. Idéalement, la signature est établie à partir d’une première
campagne de mesures sur la machine neuve ou révisée :
23
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
Figure II.8 : choix des grandeurs physiques à mesurer en fonction de la nature des défauts
recherchés [19].
- La mesure en mode vitesse permet d’observer correctement des phénomènes dont la fréquence
n’est pas trop élevée (passage de pale d’un ventilateur ou d’une pompe, engrènement sur
réducteur, défauts de roulements dans le cas d’écaillage localisés,..) et bien évidemment les
défauts traditionnels des lignes d’arbres (déséquilibre, désalignement, déformation, instabilité,
frottement,…)
24
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
5. Techniques de détection :
L’apparition des défauts d’engrenage dans un système mécanique est un phénomène
inévitable. Cependant, plusieurs études ont été faites afin de réduire la présence de ces défauts,
d’augmenter le temps de fonctionnement de l’engrenage en état sain et d’améliorer les performances
des trains d’engrenage. Ces études nécessitent la connaissance des caractéristiques des défauts qui
peuvent être collectées par plusieurs techniques de détection.
Pour chacune des trois grandeurs de mesure, quatre valeurs peuvent être déterminées :
Acc = 2 . Ac (II.5)
Valeur crête :
C’est la valeur instantanée définie par la plus grande valeur positive atteinte.
Ac = Acc /2 (II.6)
Valeur efficace :
Cette valeur constante sera souvent utilisée car il existe une relation directe entre l’énergie contenue
dans le signal vibratoire et la valeur efficace de ce signal. Elle est définie de la façon suivant :
Ac √2
Aeff = (II.7)
2
25
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
Figure II.9 : Valeur crête / crête, crête, moyenne et efficace d’une vibration sinusoïdale. [26]
Pour un signal de vibration complexe, il n y a pas de relation simple entre la valeur de crête et la
valeur efficace. Par contre on peut dire que :
1 +∞
Aeff = √T ∫0 A2 (t). dt (II.8)
Valeur moyenne :
Cette valeur constante qui correspond à la moyenne du signal sur une période.
1 T
𝐴𝑀𝑂𝑌 (𝑡) = ∫ |𝐴(𝑡)|. 𝑑𝑡 (II.9)
T 0
Remarque :
La grandeur déplacement x(t) est utilisée pour détecter des vibrations à basse fréquence
(ω = 2πf, Petite).
La grandeur accélération a(t) est utilisée pour détecter des vibrations à haute fréquence
( 𝜔 = 2𝜋𝑓, Grande).
La grandeur vitesse v(t) est utilisée pour détecter des phénomènes se situant dans une large
gamme de fréquence ( 𝜔 = 2𝜋𝑓, Moyenne).
26
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
27
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
a) Transformée de Fourier :
La transformée de Fourier est une opération mathématique qui décompose un signal
temporel en ses fréquences constituantes. La transformée de Fourier d’un signal temporel x(t) est
définie par :
∞
𝑋(𝑓) = ∫−∞ 𝑥(𝑡) 𝑒 −2𝜋𝑖𝑓𝑡 𝑑𝑡 (II.12)
En supposant que ce signal est à énergie finie, il possède une transformée de Fourier discrète
définie par :
𝑋(𝑓) = ∑∞
−∞ 𝑥(𝑘) 𝑒
−2𝜋𝑖𝑘𝑓
(II.13)
La transformée de Fourier représente l’outil de base pour l’analyse spectrale. Ses propriétés
sont parfaitement connues. Elle est appliquée en premier temps au cas de signaux déterministes
continus. Ensuite, la théorie a été étendue à des processus aléatoires stationnaires, échantillonnés.
Enfin, des algorithmes rapides du calcul de la transformée de Fourier ont été élaborés rendant cette
méthode particulièrement intéressante et utilisée dans plusieurs applications. Ses avantages tiennent
à sa robustesse et à sa résistance au bruit.
28
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
b) Méthode de Capon :
La méthode de Capon consiste à estimer la densité spectrale de puissance d’un signal à
chaque fréquence. Pour présenter la méthode, le signal x(n) est filtré pour obtenir un signal y(n):
p
y(n) = ∑k=0 ak . x(n − k) (II.14)
Étant défini dans [21], les coefficients ak du filtre d’ordre p sont optimisés afin de recueillir
sans distorsion la contribution du signal à la fréquence vouluefi et de minimiser la contribution des
autres fréquences. Donc, si le signal contient une composante à la fréquence fi , elle sera rehaussée
par rapport au reste des fréquences.
Les coefficients ak doivent vérifier donc la contrainte linéaire suivante :
∑pk=0 ak e−j2πkfi = 1 (II.15)
Soient,
HiT = [ ai0 , … … , aip ]
Ei = [1,e−j2πfi , ……,e−j2πpfi ]
1
p(fi ) ≈ (II.16)
EH
i R
−1 E
i
29
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
dérivant de la puissance ou de l’amplitude crête du signal. L’indicateur le plus courant est sans doute
la valeur efficace ou couramment appelée RMS (Root Mean Square). Elle est donnée par [13] :
Ne 1
Vefficace = VRMS = √N ∑n=1[x(n)]2 (II.17)
e
Notons également l’utilisation des indicateurs crêtes qui sont issus des valeurs crêtes du
signal temporel mesuré, il est possible de distinguer principalement entre :
Le facteur de crête qui est défini comme étant le rapport entre la valeur crête et la valeur
efficace, il est signe d’une éventuelle dégradation si sa valeur dépasse six.
sup|x(n)|
Facteur de crête = (II. 18)
1
√ ∑N e 2
Ne n=1[x(n)]
Le kurtosis qui représente le rapport entre le moment statistique d’ordre quatre et le moment
statistique d’ordre deux au carrée. Pour une distribution gaussienne le kurtosis est égale à 3
(cas d’un roulement ou d’un engrenage saint). Lorsque le signal devient non gaussien
(présence d’évènements dus au défaut) le kurtosis devient supérieur à 3.
1 Ne
M4 ∑ (x(n)−x̅)4
Ne n=1
Kurtosis = = 1 Ne (II.19)
M22 [ ∑n=1 (x(n)−x̅)2 ]2
Ne
6.3. Le cepstre :
Le cepstre se définit comme la transformée de Fourier inverse du logarithme décimal de la
transformée de Fourier [23] :
Il a pour but d‘identifier et de quantifier toutes les structures périodiques contenues dans le
spectre. Il permet de définir des indicateurs adaptés à la détection précoce des défauts induisant à des
stades plus ou moins avancés.
30
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
Le cepstre est caractérisé par les amplitudes des composantes dont les fréquences
correspondent aux périodes de répétition des chocs induits par les défauts de la machine surveillée. Il
est largement utilisé pour la détection des défauts d‘engrenage et dans une moindre mesure pour les
défauts de roulements [19].
31
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
Figure II.12 : Spectre d’un défaut d’engrènement. a) d’un engrenage présentant une dent détériorée,
b) l’ensemble de denture détériorée.
32
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
Figure II.13 : spectre réel d’une dent détériorée sur un engrenage. La fréquence de rotation du
pignon est de 8,9 Hz. [2]
33
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
est beaucoup plus significative de la dégradation que la seule présence (normale) de cette fréquence
dans le spectre.
Figure II.14 : Comparaison des effets des défauts localisés et réparties des engrenages dans les
domaines temporel et fréquentiel [22].
34
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
Figure II.15 : spectre réel d’un engrènement en fond de denture sur un réducteur (La fréquence
d’engrènement calculée est Fe= 249,48 Hz) [2].
Figure II.16 : image vibratoire théorique d’un engrenage présentant une dent détériorée.
35
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
La figure II.19 montre le spectre d’un engrenage ou l’engrènement (Fe = 199,6 Hz) est modulée par
la fréquence de rotation du de la roue tournante a 9 Hz
36
Chapitre II : Surveillance des engrenages par analyse vibratoire
8. Conclusion :
Le but de ce chapitre est de définir les modes et les natures de vibration. Ainsi que des indicateurs
sensibles et capables de détecter un défaut d’engrenages dans différentes configurations. A partir des
modèles mathématiques simulant des engrenages défectueux, afin de comprendre l’évolution de la
sensibilité de plusieurs indicateurs scalaires en fonction des paramètres intervenants.
37
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
Chapitre III
1. Introduction
Les systèmes réducteurs sont souvent caractérisés par des comportements non stationnaires et
non linéaires des signaux de vibration, en raison de certains phénomènes instantanés, comme la
variation de vitesse, les jeux, effet du frottement ou le glissement, qui peuvent se produire. L'usure
est probablement l’une des variations.
Ces variations instantanées peuvent être considérées comme les premières étapes de la dégradation
des engrenages. A ce stade, une modification des caractéristiques de réponses dynamiques des
signaux de vibrations, ne peut être pas observée. Cependant, dans les premiers stades du
développement de défaut, les principales fréquences ont des faibles amplitudes et peuvent être
masqués par d'autres sources de vibrations ou cachées dans le bruit de fond. Les paramètres
statistiques tels que, le RMS, Kurtosis, facteur de crête, … ont été calculés pour détecter l'existence
et la croissance des défaillances. Un inconvénient commun de ces paramètres est qu'ils sont sensibles
à des interférences dues aux signaux non désirés et le bruit [27].
Les indicateurs classiques donc ne peuvent pas suivre ces variations. Pour cela d’autres méthodes ont
été utilisées qui peuvent donner une perception dans le comportement dynamique de la machine. Par
conséquent, les techniques d’estimation non linéaire peuvent être des outils alternatifs à l'extraction
des caractéristiques liées aux défauts cachés dans les signaux mesurés.
Parmi ces indicateurs on trouve la mesure de la complexité d’un signal. La complexité d’un signal
indique le degré d’irrégularité de ce dernier. Elle peut être décrite en utilisant les méthodes suivantes
telles que Sample Entropy (SampEn), Approximate Entropy (ApEn) et Lempel-Ziv Complexity (LZC)
[27].
Ce chapitre présente une comparaison entre ApEn, SampEn et LZC pour évaluer leur efficacité par
rapport aux indicateurs classiques. Et une étude préalable est nécessaire pour la sélection des
paramètres (m, k et N) avant de pouvoir les appliquer sur des signaux réels. Le choix repose sur la
convergence et la reproductibilité des résultats.
2. Fondements théoriques
En considérant un signal 𝑆(𝑖), 𝑖 = 0, … , 𝑁, sa « régularité » peut être estimée par l’indicateur ApEn
dans un espace multi-dimensions dont une série de vecteurs est construite et exprimée par :
Chaque vecteur est composé successivement de m points discrets de données du signal 𝑆(𝑖). La
distance entre deux vecteur 𝑋(𝑖) et 𝑋(𝑗) est définie comme étant le maximum des distances, calculé
entre leurs éléments respectifs :
1 1, 𝑥 ≥ 0
𝐶𝑖𝑚 (𝑟) = ∑ 𝛩{𝑟 − 𝑑(𝑋(𝑖), 𝑋(𝑗))}, 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝛩{𝑥} = { (III. 3)
𝑁 − (𝑚 − 1) 0, 𝑥 < 0
𝑗≠𝑖
Le symbole r représente une valeur prédéterminée de la tolérance où 𝑘 est une constante positive
(𝑘 > 0) et 𝑠𝑡𝑑𝑠 est l’écart type du signal 𝑆(𝑖).
𝑟 = 𝑘 × 𝑠𝑡𝑑𝑠 (III. 4)
Équation. (III. 5). Indique la similarité entre les vecteurs reconstruits dans le signale, lorsque la
dimension des vecteurs a augmenté de m à m + 1. Ceci affecte la régularité de signal en cours
d'analyse et, ainsi que la valeur ApEn associée.
Alors, un signal de taille N est utilisé pour le calcul de sa valeur ApEn, qui est donnée par :
avec :
𝑁−𝑚+1
1
∅ 𝑚 (𝑟)
= ∑ 𝑙𝑛[𝐶𝑖𝑚 (𝑟)] (III. 6)
𝑁−𝑚+1
𝑖=1
39
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
𝑖 =1à𝑁−𝑚+1
où 𝑚 est la taille de la séquence à comparer.
La distance entre chaque vecteur est définie comme suit :
0≤𝑘 ≤𝑚−1
1
𝐴𝑚
𝑖 (𝑟) = 𝑤 𝑚+1 (𝑖) (III. 10)
𝑁−𝑚+1
𝑁−𝑚
1
𝐵 𝑚 (𝑟) = ∑ 𝐵𝑖𝑚 (𝑟) (III. 11)
𝑁−𝑚+1
𝑖=1
𝑁−𝑚
1
𝐴𝑚 (𝑟)
= ∑ 𝐴𝑚
𝑖 (𝑟) (III. 12)
𝑁−𝑚+1
𝑖=1
où 𝐵 𝑚 (𝑟) représente la probabilité pour que deux séquences se correspondent pour les m points,
tandis que 𝐴𝑚 (𝑟) est la probabilité pour que deux séquences se correspondent pour : les m+1 points.
Le SampEn est défini par :
𝐴𝑚 (𝑟)
𝑆𝑎𝑚𝑝𝑙𝑒 𝐸𝑛𝑡𝑟𝑜𝑝𝑦 = −𝑙𝑛 [ 𝑚 ] (III. 13)
𝐵 (𝑟 )
40
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
L’indicateur LZC est introduit pour analyser des signaux de vibration et d’approfondir sur leur
efficacité pour l'évaluation de la détection des défauts et de la gravité des défauts engrenages.
La LZC normalisé (𝐶(𝑛)) est utilisée pour obtenir une mesure indépendante de la taille du signal
étudié.
41
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
𝑐(𝑛)
𝐶(𝑛) = (III. 14)
𝑏(𝑛)
𝑁
𝑏(𝑛) = (III. 15)
𝑙𝑜𝑔2 (𝑁)
42
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
Le tableau III.1 donne des paramètres de simulation du modèle décrit dans l'équation (III.16).
Les deux premiers pics d’amplitude sur la figure III. 3 correspondent respectivement à la fréquence
de rotation de la roue et celle du pignon, zoomé et illustré sur la figure III. 4.
Simulation du signal
3
1
Amplitude
-1
-2
-3
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Temps [s]
spectre du signal
1.8
1.6
1.4
1.2
Amplitude
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
fréquence [Hz]
43
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
spectre du signal
0.3
0.25
0.2
Amplitude
0.15
0.1
0.05
0
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
fréquence [Hz]
Selon l’algorithme, une variation de la valeur d’ApEn qui dépend des valeurs de m et de k. Pour
m=1, ApEn a une convergence médiocre. Avec une grande valeur de m, la convergence est plus
rapide et plus appropriée.
Sur la Figure III.5, on peut voir, lorsque m = 1, ApEn a la plus faible propriété de convergence
(Une grande fluctuation). Mais avec m croissante (plus de 2), la propriété de convergence devient
meilleur pour k supérieur à 0,4.
44
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
La relation entre l’ApEn, SampEn, la complexité LZC et la taille des données est illustrée sur les
Figure III.7, Figure III.8 et Figure III.9. Six signaux sont simulés avec différentes fréquences
d’échantillonnage ; 4, 8, 12, 16, 20 et 24 kHz, respectivement. On voie dans les trois cas (ApEn,
SampEn et LZC), que, lorsque la taille est supérieure à 5000 points, les valeurs des trois opérateurs
restent figées sans variation significative pour les six signaux.
45
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
46
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
Figure III.9 : Les valeurs de LZC pour différents paramètres (taille et fréquence d’échantillonnage)
Cependant, la fréquence d'échantillonnage et la taille des données sont liées. Pour une meilleure
détection des modulations, Il nous faut donc prendre en considération des composants qui définissant
le signal. La fréquence d'échantillonnage doit être 2 fois plus la haute fréquence présentée dans le
signal. Dans notre cas, la fréquence d'échantillonnage doit être supérieure à deux fois de la troisième
fréquence d'engrènement (900 Hz).
c. Influence du bruit
Il est connu qu’un bruit blanc contient des composantes fréquentielles en abondance comparé
avec d’autres types de signaux. Par conséquent, si un signal est contaminé par un bruit blanc, le calcul
des valeurs de l’ApEn et SampEn le sera aussi. En utilisant le signal de simulation, les valeurs de
l’ApEn, SampEn, RMS et le Kurtosis sont calculées et listées sur le Tableau III.2.
Ce résultat de simulation confirme que les valeurs de l’ApEn et SampEn sont sensibles au bruit
que le RMS et Kurtosis, ils fournissent une mesure quantitative pour la caractérisation de la sévérité
de la dégradation et par cela, elle représente la détérioration de l’état de la machine. En effet, à partir
du Tableau III.2, il est évident que l’ApEn est très sensible aux bruits forts, pourtant elle n’est pas
affectée par les bruits de niveau bas. En contrepartie, nous pouvons voir que le SampEn est plus
sensible au niveau du bruit que l’ApEn.
47
Chapitre III : Indicateurs non linéaires comme outil de diagnostic
Mourad Kedadouche et al [27] ont utilisés le signal de simulation, les valeurs de l’ApEn et
SampEn correspondantes aux différents rapports signal sur bruit (SNR) sont calculées et listées sur
le Tableau III.3. Les valeurs de l’ApEn et SampEn augmentent à mesure que le SNR diminue, ce qui
correspond à une dégradation de la qualité des données. Ceci est analogue à une détérioration de la
machine où le défaut apparait et se propage via la structure.
Un état de fonctionnement du système de la machine se détériore en raison de l’apparition et / ou
propagation des défauts. Le nombre des composants de fréquence contenues dans le signal
augmentent et la diminution de SNR, ce qui entraîne une diminution de sa régularité.
Tableau III.3 : ApEn et SampEn pour différentes valeurs de SNR du signal simulé
4. conclusion
Ce chapitre décrit des nouveaux indicateurs non linéaires basée sur l’entropie et la complexité
des signaux vibratoires, qui sont démontré par la suite l’efficacité de ces techniques à détecter le
défaut de façon plus précoce que les indicateurs statiques classiques.
En outre, ces indicateurs sont des outils de détection des changements dans un signal. Lors de
l’apparition d’un défaut, il est précédé toujours par des changements de la structure. Quand la machine
présente un défaut, la signature vibratoire change, ce qui veut dire que le contenu fréquentiel change
aussi. Du coup nous pouvons utiliser ces indicateurs pour caractériser et distinguer entre un état sain
et un état défectueux. De plus, la détection à un stade précoce d’un défaut permet de suivre son
évolution par l’intermédiaire de ces indicateurs et éviter le cas de dégradation totale en arrêtant la
machine avant de provoquer des dégâts importants.
48
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
Chapitre IV
Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à
engrenages
1. Introduction
Le banc d’essai du CETIM est un réducteur de vitesse composé d’un pignon de 20 dents et d’une
roue de 21 dents comme le montre la Figure IV.1. Fonctionnant en continu jusqu'à sa destruction. La
fréquence d'échantillonnage est égale à 20 kHz. La vitesse de rotation de l’arbre est de 1 000 tr/min.
49
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
le Tableau IV.1. Donne les détails des paramètres du système réducteur. La Figure IV.2 montre une
roue sans défaut et une roue avec un défaut d’écaillage.
Figure IV.2 : Photos d’une roue du banc du CETIM ; (A) sans défaut, et (B) avec défaut.
50
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
banc est arrêté pour expertiser l’état des dentures des roues. Les essais du réducteur s’étalent sur 13
jours mais les enregistrements des signaux ont commencé le deuxième jour, donc nous avons en
tout 12 signaux (12 jours).
Tableau IV.2 donne une description de l'état de la roue à chaque 24 h. Figure IV. 3 présente une
certaine image de l'écaillage observé dans les jours 11 et 12. L’évolution de l’accélération des
vibrations avec l’apparition et agrandissement de l’usure pour les jours 1, 5, 8, 9, 10 et 12 sont
présentés dans Figure IV.4.
51
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
Jour Observation
1 Premier jour d’acquisition, pas d’anomalie
2 Pas d’anomalie
3 // //
4 // //
5 // //
6 Écaillage sur le profil de la dent 1/2
7 Pas d’évolution
La dent 1/2 : pas d’évolution
8
La dent 15/16 : début d’écaillage
9 Évolution de l’écaillage de la dent 15/16
10 // //
11 // //
12 Écaillage sur toute la longueur de la dent 15/16
Tableau IV.2 : description de réducteur sur le test de fatigue a CETIM pendant 12 jours
𝑁
1
𝑅𝑀𝑆 = √ ∑(𝑥𝑖 − 𝑥̅ )2 (IV. 1)
𝑁
𝑖=1
𝑃𝑒𝑎𝑘
𝐶𝐹 = (IV. 3)
𝑅𝑀𝑆
1 𝑁
∑𝑖=1(𝑥𝑖 − 𝑥̅ )4
𝐾𝑢𝑟𝑡𝑜𝑠𝑖𝑠 = 𝑁 (IV. 5)
𝑅𝑀𝑆 4
52
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
1 𝑁
∑𝑖=1(𝑥𝑖 − 𝑥̅ )3
𝑆𝑘𝑒𝑤𝑛𝑒𝑠𝑠 = 𝑁 (IV. 6)
3
1 𝑁 2
(𝑁 ∑𝑖=1(𝑥𝑖 − 𝑥̅ )2 )
Accélération(mm/s²)
Accélération(mm/s²)
0.2 Jour 1 0.2 Jour 5
0 0
-0.2 -0.2
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3
Temps [s] Temps [s]
Jour 9
Accélération(mm/s²)
Accélération(mm/s²)
0.2 Jour 8 0.2
0 0
-0.2 -0.2
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3
Temps [s] Temps [s]
Accélération(mm/s²)
Accélération(mm/s²)
Jour 10 Jour 12
0.2 0.2
0 0
-0.2 -0.2
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3
Temps [s] Temps [s]
Le RMS, Kurtosis, ApEn et la complexité LZC des signaux expérimentaux enregistrés durant les 12
jours ont été considérés et calculés. Et ce grâce au logiciel Matlab, nous avons pu obtenir les résultats
inscrits dans le Tableau IV.3.
L’évolution des descripteurs (RMS et Kurtosis) sont montrées dans les Figures IV.5 et IV.6. On
peut voir que ces indicateurs augmentent considérablement après le 10ème jour. Après le 10ème jour,
le signal devient impulsif.
53
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
54
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
Les mêmes observations ont été observées pour la valeur de crête (26%), le K_facteur (35%) et
Skewness (20%). Cela est dû à l'évolution de l'écaillage sur la dent 15/16 observées dans le 9ème
jour. Le grippage visuel a été observé dans le 7ème jour. Les indicateurs temporels classiques ne sont
en mesure de détecter la détérioration après le 9éme jour. En conséquence, les descripteurs temporels
classiques sont inefficaces pour la détection précoce des défauts d'engrenages.
Les valeurs de l’ApEn sont tracées sur la Figure IV.7. La méthode ApEn ne présente pas une
augmentation significative, sauf au 11ème jour. Ainsi, les caractéristiques de l’ApEn semblent avoir
des performances équivalentes comme le Kurtosis classique. Après le 10ème jour, l’ApEn diminue
de manière significative. Cela est dû au fait que le signal devient impulsif et le bruit devient plus
élevé. Le SampEn présente la même évolution que l’ApEn.
55
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
Le LZC pour tous les signaux est représentée sur la Figure IV.8. Le LZC montre une
augmentation significative après le jour 4, révélant une anomalie claire en raison de l’usure sur la
dent. Le Tableau IV.2 montre que l'écaillage a été clairement observé au 7ème jour. Cela veut dire que
le début du processus de dégradation est forcément initié avant le jour 7. En effet, lorsque le défaut
apparait et devient plus grave, plus d’impacts seront générés lorsque la dent défectueuse touche les
dents de l’autre roue, provoquant ainsi de plus importantes vibrations liées au défaut de sorte que
plusieurs composantes fréquentielles s’ajouteront au contenu fréquentiel. Une augmentation de
l'amplitude a été observée au jour 4 par rapport au jour 3. D’où, ce jour présent le début de la
dégradation due à l'usure. D'après les mesures LZC, le début de l'écaillage a été effectivement
déclenché au jour 4. Cette ouverture est caractérisée par la croissance des composantes de fréquences
en relation avec la fréquence d’engrènement. Par conséquent, ces résultats montrent que la mesure
LZC est meilleure que l'approximate entropy et sample entropy pour la détection précoce des défauts
d'engrenages.
56
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
La Figure IV.9 présente à la fois kurtosis et LZC de tous les jours. Kurtosis est rapporté dans
l’axe des abscisses et LZC sur l’axe des ordonnées. On peut voir que cette démarche divise les douze
jours dans quatre régions. La première région comprend les quatre premiers jours (1er jour, 2ème,
3ème et 4ème jour), où le défaut n’a pas été encore apparu. La seconde regroupe les jours 5, 6 et 7,
dont ils présentent le changement dans les caractéristiques du signal (l’apparition du premier défaut
sans évolution). La troisième regroupe les jours 9 et 10 (évolution du deuxième défaut). La troisième
région est séparée de la seconde par le 8ème jour (le jour de l’apparition du deuxième défaut).
La dernière zone est marquée par une augmentation de kurtosis et LZC reste au même niveau
que la troisième région (sans évolution). A ce stade, le signal devient impulsif et l'engrenage est
endommagé. Avec l'utilisation de cette représentation, on peut facilement distinguer les différentes
étapes du processus de la dégradation. Cette représentation donne à la fois des informations sur
l'impulsivité du signal et sur l'effet du nombre de composantes de fréquences et de bruit dans le signal.
Par conséquent, cette représentation combinant le Kurtosis et LZC est un outil efficace pour la
détection précoce des défauts.
57
Chapitre IV : Étude de cas : Test de fatigue dans un réducteur à engrenages
Figure IV.9 : Les valeurs de LZC en fonction du Kurtosis durant les 12 jours
4. Conclusion
Le fait que les signaux vibratoires ne sont pas stationnaires, l’application des méthodes d’ApEn,
SampEn et LZC sur les vibrations mécaniques nous a permis de mieux détecter et caractériser le type
de défaut d’engrenage. Grâce à ces indicateurs et/ou la méthode (Kurtosis, LZC) on a pu localiser et
identifier le défaut dans le réducteur d’une manière plus précoce que les indicateurs classiques, cette
méthode est l’une des plus efficaces dont l’évaluation de l’état de l’engrenage dans le traitement du
signal, et dans l’analyse vibratoire des machines tournantes.
La représentation dans un plan (kurtosis, LZC) est proposée comme un nouvel outil pour surveiller
efficacement les défauts d'engrenages. Bien que les résultats expérimentaux semblent prometteurs, la
méthodologie de vibration proposée doit être testée sur d'autre banc d'essai également. Cette
recherche est donc se voit être utiliser pour l’analyse des signaux de vibration enregistrés à partir de
différents types de défauts et à différents types d'engins, pour valider systématiquement l'efficacité
de cette technique.
58
Conclusion Générale
Conclusion générale
Aujourd’hui, la surveillance par l’analyse vibratoire est mieux connue, mieux appliquée, et
connaît un nouvel essor, elle s’implante de plus en plus dans des secteurs industriels, et cela grâce au
développement des techniques modernes du traitement du signal. Outre, les possibilités offertes par
ces techniques au niveau du diagnostic de l’état de la machine tournante, elles permettent aussi de
définir des indicateurs de surveillance très sensibles pour la détection et le suivi d’un certain nombre
de défauts. Ces indicateurs permettent la mise en évidence d’un défaut à un stade précoce, le suivi de
l’évolution des défauts en temps réel par ordinateur tels que le jeu d’accouplement, fissure, écaillage
des dents d’engrenage…etc., qui sont inaccessibles aux indicateurs classiques de la surveillance
vibratoire.
La surveillance des engrenages par l’analyse vibratoire est parmi les préoccupations les plus
primordiales pour les chercheurs ainsi que les industriels et ce pour l’apport qu’elle fournit de façon
continue. Le contrôle des engrenages et leur surveillance se fait par l’acquisition d’un signal
quelconque, qui par la suite, sera comparé à un seuil de la valeur d’un indicateur issue d’un traitement
extrêmement simple du même signal vibratoire. Cette surveillance est essentiellement destinée à
permettre l'arrêt d'une machine avant qu’elle ne subisse des dégradations importantes.
Notre travail a été consacré, à la détection précoce de défauts dans des engrenages par analyse
des signaux vibratoire. En particulier, nous nous sommes intéressés à la détection de l'écaillage dans
le réducteur à engrenage. L'importance de ce type d'éléments mécaniques dans l'industrie, et la gravité
de ce défaut, qui conduit rapidement à la rupture de l'engrenage entraînant ainsi des conséquences
fâcheuses (coût de maintenance, sécurité, .. .), justifie le besoin d'une détection précoce. Les
techniques utilisées actuellement, basées sur l'analyse de Fourier et l'emploi de descripteurs de
signaux telles les valeurs RMS, Kurtosis, . . . ne sont pas efficaces. Donc des méthodes de traitement
du signal ont été testé, plus performantes pour détecter ce type de défauts, caractérisés à l'état précoce,
par des non-stationnarités et la non-linéarité des signaux de vibrations locales lors de l'engrènement
des dents. Elle est basée sur l'analyse de la régularité du signal, provoqué par l'état de développement
de défaut, qui conduit à la complexité (aléatoire) change en raison d'une variation de la pression de
contact entre deux parties d'accouplement.
59
Conclusion Générale
Dans cette étude, on a pu identifier le défaut spécifique de la dent d’engrenage à l’aide des
techniques de traitement de signal. Grâce aux deux nouveaux indicateurs (ApEn et LZC), on peut
suivre l’évolution d’un défaut dans une machine. La représentation sur deux plans (Kurtosis & LZC)
permet d’identifier le défaut dans le réducteur d’une manière plus précoce que les indicateurs
classiques. Cette méthode est l’une des plus efficaces dont l’évaluation de l’état de l’engrenage dans
le traitement du signal, et dans l’analyse vibratoire des machines tournantes.
Par conséquent, si on arrive bien à contrôler les engrenages on pourra bien éviter certains
problèmes, ainsi de décider du moment opportun pour intervenir sans être pris de court par une panne,
ce qui nous fait gagner du temps et de l’argent.
60
Références bibliographiques
Référence bibliographiques
[1] B.Vauban – Les engrenages et les trains des engrenages – Document pédagogique - B.Vauban.
2006, pp1, 6-7
[3] Oré § Rédon – Cours de construction /les engrenages – Document pédagogique. Pp 2,3
[4] A.Mekhalfa – Modélisation numérique du comportement dynamique non linéaire d'un engrenage
induit par la présence de la propagation des fissures de fatigue – Thèse doctorat, Université d'Annaba,
2009. pp 12-18,
[5] G.Henriot – Conception fabrication mise en oeuvre – 7ème édition, DUNOD, Paris 1999
[6] Document pédagogique – S.I.I. Étude des systèmes –les transmetteurs de puissance les
engrenages. pp6
[7] PFEIFFER F., PRESTL W., 1992, "Hammering in Gears". 3ème congrès mondial des
engrenages et des transmissions, Paris, p. 93 1-945.
[8] G.Henriot, Traité théorique et pratique des engrenages, Tome1, Dunod, Paris, 1979.
[10] F. Christophe, Défaillance des engrenages la comprendre pour mieux l’éviter, fluides et
transmissions, n° 99, Avril 2007.
[11] E. Rigaud, Interactions dynamiques entre denture, lignes d'arbres, roulements et carter dans les
transmissions par engrenages, thèse de Doctorat, INSA de Lyon, 1998.
61
Références bibliographiques
[14] C.Breneur – Elément de maintenance préventive de machines tournantes dans le cas de défauts
combinés d'engrenages et roulements – Thèse doctorat, INSA- Lyon,
2002
[16] M.Sid Ahmed et C.Capdussus – Toothed gearing vibrations analysis: cepstrum, correlation,
spectrum – 1992, Volume 8 N°5, pp 365-372
[17] Document vibration généralité. Document technique Brüel & Kjaer vibro, 2001.
[20] Omar DJEBILI, Contribution à la maintenance prédictive par analyse vibratoire des composants
mécaniques tournants. Application aux butées à billes soumises à la fatigue de contact de roulement,
thèse de doctorat, 2013.
[22] R. B. Randall, J. Antoni, Rolling element bearing diagnostics- A tutorial, Mechanical Systems
and Signal Processing Vol. 25, pp. 485–520, 2011.
[23] Wang, W., Wong, A. K. “Autoregressive Model-based gear fault diagnosis,” J. Vib.Acoustics,
Vol. 124, pp. 172–179, Apr. 2002.
[24] SABOT J. et PERRET-LIAUET J., "Excitation dynamique d'un carter de boîte de vitesses par
l'erreur de transmission", 3èmeCongré Mondial des engrenages et des transmissions, Fév. 1992, Paris,
pp. 829-840.
[25] C. Capdessus, M. Sidahmed, Analyse des vibrations d’un engrenage cepstre, corrélation,
spectre, traitement du signal, Vol. 8, n° 5, pp. 365-371, 1992.
[26] SLIMANE Abdelkader, Prédiction des Anomalies d’un Équipement Industriel par Analyse
Spectrale, Cas d’Engrenages
62
Références bibliographiques
[27] Mourad Kedadouche et all, Nonlinear Parameters for Monitoring Gear: Comparison Between
Lempel-Ziv, Approximate Entropy, and Sample Entropy Complexity, Volume 2015, Article ID
959380, 12 pages.
63