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Langue française

La variation, plus qu'une écume


Françoise Gadet

Abstract
Françoise Gadet : La variation, plus qu'une écume
This paper tries to establish what "syntactic variation" means, first by opposing it to "phonological variation", then by exploring
some phenomena of spoken French usually regarded as being syntactic variation, and finally by asking two questions: 1) can
we have, on the syntactic level, "two ways of saying the same thing" ?, and 2) is the sociolinguistic involvement going to be of
the same nature ?

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Gadet Françoise. La variation, plus qu'une écume. In: Langue française, n°115, 1997. La variation en syntaxe. pp. 5-18;

doi : 10.3406/lfr.1997.6218

http://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1997_num_115_1_6218

Document généré le 13/06/2016


Françoise GADET
Université de Paris X

LA VARIATION,PLUS QU'UNE ECUME

Un des problèmes actuels de la socio linguistique est que, recourant à un mot déjà très
polysémique en linguistique, variation, elle accentue cette polysémie en l'employant à
désigner trois phénomènes : la « variation » linguistique (identifiée aux niveaux
phonologique, syntaxique, lexical, discursif) ; la « variation » extra-linguistique (étudiée dans
les dimensions diachronique, diatopique, diastratique ou diaphasique) ; et la «
variation » inhérente (dont Labov fait une propriété des langues).
Une telle ambiguïté me semble peu propice à la réflexion, et nous allons choisir le
champ de la syntaxe pour chercher à clarifier la notion.

1. La conception variationniste

1.1 . De la phonologie à la syntaxe

Le sociolinguiste William Labov, en nommant son cadre théorique « variationniste » ,


donne « la variation » comme un moyen pour saisir une propriété des langues, qui offrent
« différentes façons de dire la même chose ». Sa démarche quantitative vise à établir que
la variation « libre » du structuralisme praguois est en fait contrainte : la « variation »
sera saisie à travers des « variables » , elles-mêmes complexes de « variantes » , en «
covariation » selon des dimensions linguistiques et/ou extra-linguistiques 1.
Dans ses premiers textes, Labov cherchait les propriétés qu'une unité devait posséder
pour qu'elle puisse être traitée comme une variable : a) avoir une fréquence élevée,
b) être à l'abri de toute maîtrise consciente du locuteur, c) faire partie d'une structure
plus large, d) être quantifiable sur une échelle linéaire (ex. 1972, p. 8). Ces propriétés
privilégient le plan phonologique, et découlent d'une même cause, l'arbitraire. Si
différentes réalisations d'une variable phonologique peuvent constituer un marqueur social,
c'est qu'un phonème n'est pas porteur de sens.
Certains résultats ont été obtenus par cette approche, et on s'est bientôt demandé, en
un débat qui n'est pas sans rappeler des réflexions structuralistes sur les niveaux
d'analyse, ce qu'il en était aux autres plans de la langue. Mais au fil des ans, les travaux

1. Ce schéma laisse entendre, plutôt qu'une référence à la linguistique évoquée dans


l'introduction de ce numéro, un emprunt à la sociologie, notamment celle de Paul Lazarsfeld.
variationnistes en syntaxe restent minoritaires, portent surtout sur des phénomènes
proches de la morphologie, et ne font qu'effleurer les questions de sens et de discours 2.
Il y a donc lieu de se demander si tous les domaines de la langue manifestent de la
variabilité, et si le concept de variation constitue toujours un bon moyen pour la saisir.

1 .2. Quelques exemples de variation

Sans décider d'abord de l'intérêt de cette notion, nous allons voir que la variation se
ramène, à tous les niveaux, à quelques types, quelques fonctions et quelques conditions
d'emplois (Berrendonner 1988).

1.2.1. La variation en phonologie


On distinguera entre plusieurs sortes de variables :
1) une alternative de présence/absence (souvent présence = norme et absence =
non-standard, mais il n'y a pas là obligation). Tel est le cas du [r] final postconsonantique,
dont la chute est réglée par quelques contraintes ;
2) la manifestation linguistique est aussi une alternative de présence/absence, mais
les valeurs sont au nombre de trois : obligatoire, impossible, facultatif. C'est en cette
dernière rubrique que se manifeste la variation. Un exemple est le e muet, lui aussi réglé
par des contraintes ; ou la liaison, au conditionnement à la fois phonologique et
grammatical ;
3) les voyelles présentent un continuum à l'intérieur duquel seules la perception et la
transcription imposent un découpage, avec le risque constant de tirer vers les extrêmes
(Hudson 1980).
Si certaines catégories posent ainsi crucialement le problème des réalisations
intermédiaires (discret / continu), il n'en est pas qui ne soient concernées, ce qui est saisi en
présence/absence connaissant de fait des réalisations intermédiaires.

1.2.2. La variation en morphologie


1) Certains cas sont comparables à la phonologie (présence/absence), comme le ne de
négation. Les contraintes sont nombreuses : phoniques, syntaxiques, ou discursives
(thème de conversation). Mais la variation ne met sans doute pas en jeu de différence de
sens ;
2) Dans les alternances, j'oppose variantes locales et variantes à effet sur le système :
(1) ouais / les meufs des fois y'en a ils le prennent bien et e(llee) rigolent avec nous
quoi / mais d'autres ou elles disent rien ou [askas] 3
On a en (1) quatre formes du pronom sujet féminin pluriel : 1) neutralisation du genre,
2) chute du [1] devant un mot commençant par une consonne, 3) prononciation standard

2 . Je ne reviens pas sur les débats qui ont eu lieu dès les premières incursions variationnistes
dans le champ de la syntaxe, évalués par exemple dans Romaine 1984.
3. Sauf autre indication, les exemples proviennent d'enregistrement effectués en banlieue
parisienne auprès d'adolescents en difficulté scolaire.
(devant consonne), 4) chute du [1] cumulée à une modification de la voyelle (devant
consonne). Si trois d'entre elles sont des alternances phonologiques, la première a des
incidences sur le système grammatical (genre dans l'anaphore au pluriel), et peut-être sur
l'organisation du sens ;
3) Une alternance peut sur-différencier, ou au contraire ne pas distinguer
formellement :
(2) il faut qu'il paye la casse (prononcé avec [j] en finale)
(3) ça m'est égal qu'ils [krwaj] une chose pareille
(4) ça m'étonnerait que les Français ils le font
En (2), la prononciation de [j] n'est pas très stigmatisée, et s'entend aussi à l'indicatif ; en
(3), la prononciation distingue le subjonctif de l'indicatif (aussi croivent) ; en (4), font est
soit indicatif, soit indifférencié. La distinction formelle est-elle signe d'une distinction
sémantique, alors que la plupart des verbes ne marquent pas la distinction ? Et l'absence
de distinction formelle signifie-t-elle absence de distinction sémantique ?
4) Dans un sous-système, un élément supplémentaire a pour effet de redistribuer les
sens, comme le montre le surcomposé en indépendante. Selon que le locuteur l'utilise ou
non, la signification dans le champ des temps du passé se modifie. Les Parisiens
n'entendent ici qu'un passé, et perdent la valeur aspectuelle « reculé dans le passé », qu'ils ne
peuvent rendre que par des moyens autres que le temps verbal :
(5) ce type d'article / je l'ai eu fait / mais je le fais plus depuis longtemps
En morphologie, ce que nous observons va donc de l'alternance formelle
(présence / absence, ou a / b) à l'effet de réorganisation. Ceci couvre la plupart des cas
étudiés (Blanche-Benveniste ici même) : alternance entre deux auxiliaires, entre deux
futurs, entre pronoms (on et lu, on et nous, on et ils)... Avec une prégnance telle de
l'alternance que l'on tendra à en faire un modèle pour la syntaxe, comme dans la
suppression de que :
(6) c'est maintenant tu l'entends ? / ça fait longtemps elle est sortie

7 .2.3. La variation en syntaxe


Ici, « alternance » ne signifie sûrement pas la même chose selon qu'il s'agit de phrases
ou de segments plus courts, dans un certain contexte.
Nous ne prendrons d'abord qu'un exemple du premier cas, avec les interrogatives
aux nombreuses structures « en concurrence » : tout locuteur a l'usage potentiel d'une
partie d'entre elles, et comprend la plupart :
(7) quand venez-vous ?
(8) quand est-ce que vous venez ?
(9) vous venez quand ?
(10) quand vous venez ?
(11) quand que vous venez ?
(12) quand que c'est que vous venez ?
(13) quand c'est que vous venez ?
(14) quand c'est que c'est que vous venez ?
(15) quand que c'est que c'est que vous venez ?
(16) vous venez quand est-ce ?
(17) vous venez quand ça ?
(18) c'est quand que vous venez ?
(19) c'est quand est-ce que vous venez ?
(20) c'est quand que c'est que vous venez ?
Pourquoi un tel « fourmillement » ? L'hypothèse de la sociolinguistique sera d'opposer
les formes par niveaux de langue (où la même chose se dit sur un autre registre), ou les
usages sociaux. Or il y a d'autres hypothèses, comme les nuances sémantiques ou
pragmatiques (même s'il est difficile de repérer des nuances stables), ou la recherche de
contraintes syntaxiques, inhibée par le recours trop rapide à l'étiquetage de niveau de
langue :
(21) — la fête des mères c'est le 2 juin
— et c'est quand la fête des filles ? (publicité, métro)
Variante relâchée ? Mais comment dire la même chose en standard ?
Un exemple (construit) de Lentin nous permettra de conclure ce point : elle compare
des réponses de jeunes enfants à la question (22) :
(22) tu mets tes sandales ce matin ?
(23) i pleut / j' mets pas mes sandales
(24) i pleut / eh ben j'mets pas mes sandales
(25) i pleut / alors j' mets pas mes sandales
(26) j' mets pas mes sandales pasqu'i pleut
Elle constate bien sûr les différences de valorisation sociale de ces séquences, mais surtout
elle s'interroge sur les relations cognitives instituées : « Dans l'étal actuel des
connais ances sur le développement cognitif de l'enfant, il n'est pas possible de déterminer s'il existe
une opération mentale différente dans les réalisations verbales ci-dessus » (p. 85).

2.3. Premier bilan d'une approche de la syntaxe en termes de variation

Le stock des questions syntaxiques traitées apparaît limité, avec une certaine
circularité : seules certaines structures sont prises en compte comme variables, celles qui
justement ont des caractéristiques formelles qui épousent la conception de la langue en
termes de variation. D'où la prédominance d'études mettant en jeu des alternances,
surtout entre forme de prestige et forme non standard.
De fait, il n'y a pas de méthode routinière pour repérer ce qui varie (et spécialement
les variantes non standard), sauf écouter la langue dans des situations variées. Certes
(Valli 1995), les grammairiens sont parfois de bons indicateurs, par les points d'instabilité

8
où portent leurs critiques 4. Mais cela ne suffit pas (Berrendonner 1988 pour d'autres
exemples), car ils n'entendent en général rien à l'oral, et parlent surtout de variantes
connues dans des questions répertoriées. Voici d'ailleurs, pour la négation, des faits qui à
ma connaissance ne sont pas donnés comme variation :
(27) je réussirai jamais à attraper le train de 6 h
(28) j'ai jamais dit ça
(29) je pense que vous n'avez pas compris l'importance...
(29') je ne pense pas que vous ayiez compris... (reformulation de (29) dans la
rédaction d'une lettre)
En (27) et (28), jamais ne fait que renforcer la négation -.jamais, variante d'insistance de
pas ? En (29'), la montée de la négation est plutôt une atténuation, faisant assumer la
négation par l'énonciateur (au-delà de l'alternance).
De même, bien qu'elle diversifie les types d'énoncés, la nominalisation n'est pas
étudiée au titre de la variation. Sans doute pour des raisons de deux ordres. Syntaxiques,
car on ne sait à quoi l'opposer — et il s'agit d'une organisation différente (voir (30) et
(30')). Et sociolinguistiques, car son rôle se manifeste dans la distinction oral / écrit
(Chafe 1982, Halliday 1985, Biber 1988) et dans la définition des genres discursifs, peu
dans la caractérisation sociale des locuteurs qui constitue l'objectif primordial de Labov,
selon une conception plutôt étroite de la sociolinguistique :
(30) la surpopulation carcérale
(30') il y a trop de monde dans les prisons
On est aujourd'hui loin d'être capables de faire le tour des variantes existantes. Mais
ce n'est pas la démarche variationniste qui permettra d'apprendre du nouveau, et qui
mettra sur la piste de phénomènes autres que déjà connus.

2. La variation en syntaxe

La possibilité d'un traitement variationniste de la syntaxe sur le mode de la


phonologie a surtout tourné autour de trois questions : 1) l'affirmation de « l'identité
sémantique au niveau référentiel » (à partir de 1978, Labov définit les variantes syntaxiques
comme « différentes façons de dire la même chose du point de vue de la valeur de
vérité ») ; 2) la saisie de la dimension de variation dans l'outil méthodologique qu'est la
variable, et son traitement par des règles variables ; 3) l'investissement extra-Linguistique
de la variation : la variation syntaxique est-elle socialement révélatrice comme l'est la
variation phonologique ?
Sans parler du tout des règles, nous reviendrons plus loin sur l'investissement. Aussi
est-ce du sens que nous allons maintenant parler.

4. « A travers les écarts mentionnés, seules les 'parties fragiles de la langue' seraient
attaquées, celles qui sont d'un maniement délicat, celles où la langue au cours de son histoire, a
hésité, celles où les grammairiens ont multiplié les prescriptions » (Valli 1995, p. 97).
2. 1 . Différente façon de dire la même chose ?

La eociolinguistique rencontre ici des questions sémantiques délicates. Si l'on peut


admettre la similitude de contenu pour certaines alternances, il n'en va pas de même
lorsque les variations affectent plus d'un item, comme les détachements qui impliquent des
changements d'ordre des mots. Une phrase peut-elle avoir la même signification, avec ou
sans clivage, emphase, ou mise en relief, difficiles à évaluer sans considérer
l'environnement discursif large ? En élargissant la définition de la variation, on met en péril son
intérêt.
Lorsqu'il renonce à distinguer entre sens et référence, le variationnisme rend la
forme secondaire dans la signification : il y a d'abord quelque chose à dire, puis choix de
la façon de le dire 5, ce qui sauve le principe idéaliste et généreux selon lequel tout le
monde est susceptible de dire la même chose, donc aussi de se comprendre de façon exacte,
la bonne réception d'un message étant de saisir ce que le locuteur a voulu dire vraiment.
L'hypothèse conduit très loin, quand différentes structures sont données comme des
variantes d'une même variable sous-jacente.
Blanche-Benveniste 1977 insiste au contraire sur le sens, au sens frégéen de «
donation de la référence » :« II me semble satisfaisant de penser que les locuteurs, à l'intérieur
d'un même système, puissent différer entre eux par de subtils décalages qui rendent un
seul et même verbe malléable et incertain » (p. 143) 6. Traiter l'alternance entre formes
comme des variantes de surface avec invariance sémantique, c'est leur supposer une même
place dans des systèmes comparables. Or, son travail sur les surcomposés l'incite à poser
des configurations différentes.
Cependant, la marge de manœuvre est étroite, car on connaît d'autre part la manie
grammairienne d'assigner un sens à toute variation de forme (une forme = un sens) 7.
Ainsi, les grammairiens distinguent le sens de (31) et (31'). Mais les locuteurs ne semblent
tomber d'accord, ni sur quoi signifie quoi, ni même sur la nature de la nuance :
(31 ) il continue à fumer
(31 ') il continue de fumer
J'ai soumis ces deux phrases à un test, réalisé par écrit avec un groupe d'étudiants de
licence. On leur demandait si le sens était le même, et si non, en quoi il différait. Les
réponses m'obligent à distinguer 8 cas : 14 réponses voient la différence comme action
ponctuelle en (31), et habitude en (31') ; 8 disent le contraire ; 3 disent que le sens diffère,
sans préciser ; 7 voient la distinction dans le trait [+ ou — humain] du sujet (humain ou
source de chaleur), mais sans accord sur la séquence correspondant à chaque sens ; 1

5. De ce point de vue, elle est tout à fait traditionnelle pour les aspects sémantiques, et on
peut lui appliquer les mêmes critiques qu'à la notion scolaire de « niveaux de langue ».
6. Il est possible que la prise en compte de la syntaxe dans la production du sens implique de
sortir du cadre étroit de la théorie de la référence, et donc de la distinction entre sens et référence.
7. Berrendonner parle à ce sujet de « sémiotisation arbitraire », dont il cite un bel exemple
sur l'interrogation : « Si ta maman entre dans la cuisine quand tu es assis devant la table et
feuillettes un livre, elle te demandera, paisiblement, Que fais-tu ? En revanche, si juché sur un
tabouret, tu es en train de farfouiller dans les pots de confiture au haut de l'armoire, elle
t'apostrophera par un brutal Qu'est-ce que tu fais ? » (1988, p. 56).

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distingue entre action générale ou spécifique (fumer I fumer la pipe) ; 2 suggèrent une
distinction de niveau de langue, sans spécifier ; 2 affirment que l'une des deux est
agrammaticale, sans accord ; enfin, 19 réponses (la classe la plus importante) disent que
le sens est le même.
Je ne perds pas de vue la fréquente distorsion entre ce que les locuteurs font
vraiment, et ce qu'ils croient (ou disent) qu'ils font. Et je ne prête pas plus d'importance
qu'il n'y a lieu à cette expérience, qui m'amène seulement à penser que les locuteurs se
satisfont de beaucoup de flou dans la communication.
Il faudrait sans doute être moins ambitieux sur les questions de sens, reconnaître les
dimensions du flou et du vague, et parler, plutôt que de « dire la même chose », de « dire
des choses proches à propos d'un même réfèrent ».

2.2. L'exemple de la relative en français

La relative obéit au deuxième type de définition d'une variable syntaxique donnée en


1.2.3. , avec un système complexe : deux séries standard, en qui et en lequel, et plusieurs
formes non standard (Gadet 1995) :
(32) c'est les médias qu'ils ont un peu imposé cette réputation
Cette structure, ici révélée par la liaison, est plus rare au singulier, au féminin et avec
ça. Ces relatives résomptives, caractérisées par un pronom, un possessif, ou une «
préposition orpheline », n'apparaissent pas qu'en sujet :
(33) les gens qu'on les remet pas à leur place / ils se prennent des ailes
(34) la cheminée que j'aime y faire du feu
(35) elle a un nounours qu'elle peut pas dormir sans
(36) une mère qu'on exécute son fils sous ses yeux / elle dormira plus
II existe aussi des relatives réduites, où que est pure « mise en relation » : en (38), le
lien est reconstructible par la valence du verbe (parler à quelqu'un de quelque chose : à
SN étant rempli par te, seul de SN est disponible). (39) permet aussi, par la structure du
SN, une reconstruction univoque :
(37) c'est celui là que je t'ai parlé quand je t'ai eu au téléphone
(38) le môme que j'ai la charge le mercredi / il est mignon comme tout

2.2.1. Relatives et détachements


On peut rapprocher relatives et détachements, car en français ordinaire que est
souvent supprimé, même ailleurs qu'en relative :
(39) moi j'accepterais pas mon petit frère il fume
(40) ça fait dix huit ans j'habite ici / quand même
Cette relation peut se vérifier en manipulant les exemples : une relative à laquelle on retire
que est un détachement, et un détachement auquel on ajoute que donne une relative. Les

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locuteurs sont donc familiers de l'interchangeabilité entre structures avec et sans que,
grâce à quoi ces relatives sont peu saillantes et peu stigmatisées 8 :
(41) c'est une histoire je m'en rappelle même plus

2.2.2. Le sens des relatives


Beaucoup de structures standard présentent des difficultés d'utilisation qui peuvent
expliquer leur rareté, leur fréquent emploi figé (la façon dont, le X dont je parle), les
stratégies d'évitement auxquelles elles donnent lieu, et la fréquence des fautes, même à
l'écrit :
(42) le seul phénomène qui puisse être pertinent, ce sont les phénomènes de
détachement dont le SN détaché ait une fonction sujet (copie d'étudiant de licence)
Parmi les relativisations, résomptives et réduites paraissent plus faciles à utiliser que
les standards : les résomptives parce qu'elles suivent l'ordre des mots de la phrase simple
et complètent les clitiques par les prépositions orphelines et les possessifs ; et les réduites
qui, à travers que, prennent la forme d'un commentaire sur un nom. Mais aux raisons
syntaxiques de leur maintien s'ajoutent des raisons pragmatiques et énonciatives.
La fréquence des résomptives n'est pas négligeable. Pour les sujets, elles sont si
fréquentes qu'il ne semble pas y avoir besoin de facteurs favorisants. Mais pour les autres
formes, on note quelques usages préférentiels, comme derrière une incise (surtout si elle
est lourde) :
(43) c'est des choses que / qu'on soit de droite ou de gauche / on aime les lire
Quant aux réduites, il est vrai qu'elles sont souvent peu compréhensibles hors
contexte. Mais elles ne sont jamais employées hors contexte : elles sont liées à des
conditions d'énonciation orale ; d'où leur fréquence avec des présentatifs comme c'est ou
il y a, ou des déictiques, qui ancrent dans la situation immédiate. Deulofeu (1981) formule
à ce propos une hypothèse énonciative : un locuteur peut ne pas chercher toujours la
précision dans la communication. Une relation syntaxique sous-spécifiée peut suffire,
comme en (44), adapté pour formuler le rapport entre certains types de feu et une action
auprès des pompiers, et où l'explicite est superflu :
(44) les feux qu'il faut appeler les pompiers tout de suite (Deulofeu 1981, par
opposition aux feux que l'on peut éteindre soi-même)
La cohabitation d'organisations allant du syntaxiquement explicite au discursive-
ment vague permet une hypothèse sur la fonction sociale de la variation, si l'on admet
qu'on ne dit alors pas tout à fait la même chose. On peut comparer ce fonctionnement aux
actes de langage, où le même effet peut être réalisé avec des formes tout à fait distinctes :
(45) il fait vraiment trop chaud ici
(45') ça vous ennuierait d'ouvrir la fenêtre ?

8. Il faudrait parler aussi de que « passe-partout », aux formes proches des relatives
réduites, mais sans reconstruction possible. Instaurant une relation vague entre un thème et un
rhème, elles renvoyent à une interprétation en situation, d'où l'hypothétique est exclu.

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Ce sont de telles observations qui ont pu faire dire que le sociolinguiste « ne peut pas ne pas
être fonctionnaliste » (Berruto 1995).

2.2.3. S'agit-il d'une variation ?


Est-ce la même chose qui se dit dans ces constructions concurrentes, avec un matériau
langagier organisé différemment ? On considère souvent ces différentes formes comme des
variantes, que ce soit en sociolinguistique ou en grammaire (variation stylistique ou
perspective fonctionnaliste). Qu'il s'agisse bien d'un système, le montre l'existence d'un
autre type de relatives qui sature le modèle, les pléonastiques, avec à la fois pronom relatif
et élément résomptif :
(46) le train de 4 heures / c'est un train où il y a jamais personne dedans
Mais que ce système soit souvent débordé, on en citera un exemple qui ne relève à
proprement parler d'aucun type, mais où il s'agit bien de relative :
(47) j'ai touché la voiture où la personne était dedans c'est la personne qui va
chanter maintenant
Contraintes grammaticales, fonctions, stratégies des locuteurs, tout conduit à
renoncer à parler de variantes. Aussi la situation de production : les pléonastiques sont plus
nombreuses dans des situations d'hypercorrection, et résomptives et réduites hors
surveillance sociale. En ce sens, elles ne sont pas substituables, même si elles le sont hors
contexte ; et il faut diversifier les situations de recueil plutôt que privilégier l'interview,
aussi détendue soit-elle.

2.3. Syntaxe, discours et signification

Influence discrète du structuralisme, la variable comme possibilité de choix parmi


différentes variantes constitue le nœud même de la conception variationniste. L'« homo-
logie des niveaux » (considérer la syntaxe en droite ligne de la phonologie) est
surdéterminée par la sélection de l'objet, la variable, qui engage à distinguer parmi les faits
linguistiques entre catégoriques ou invariants (hors objet de la sociolinguistique) et
variables (son objet proprement dit). Elle suppose d'interpréter la variation comme
optionnalité, l'optionnalité permettant un éventuel investissement extra-linguistique. La
variable est donc indissolublement liée à la possibilité d'équivalence sémantique. D'où le
goût pour les alternances : c'est pour se conformer à une certaine conception de la langue
exprimée dans un modèle sociolinguistique que l'on a privilégié le travail sur ce type de
structures syntaxiques. Ce n'est jamais un point de vue de syntaxe qui dicte la démarche,
mais la sociolinguistique conçue comme co-variation entre linguistique et social.
Devant ce blocage, deux types d'attitudes sont possibles. Négliger les problèmes
sémantiques et se limiter aux questions proches de la morphologie, ou affronter la relation
entre syntaxe, sémantique, discours et pragmatique ; ce qui implique d'élargir la socio-
linguistique aux genres discursifs, autrement que dans la conception elle aussi étroite de la
variation de niveaux de langue, et s'occuper de discours dans leur ensemble (voir Biber
1988).

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3. Variabilité en langue et en discours
Une leçon du variationnisme a été d'inciter à travailler sur des énoncés effectivement
produits par des locuteurs réels dans des situations spécifiques. C'est cette orientation que
nous allons maintenant commenter, en tenant compte de ce que Halliday appelle les plans
textuel et interpersonnel (Halliday 1985, Hasan 1989).

3.1. Standardisation et rôle de Vécrit


On a vu qu'un point en débat (2.1.) concernait la comparabilité (et l'éventuelle
équivalence sémantique) entre les significations mises en place par des locuteurs de
différentes classes sociales : il faut donc s'interroger sur l'origine du caractère non
standard des formes non standard 9. C'est ce que fait Cheshire (à paraître), en supposant
qu'une forme de langue ne surgit pas non standard (elle le devient), et en exploitant une
notion qu'elle reprend à Chafe 1982 : l'implication de la part de l'énonciateur (par
opposition à la distance).
Si, parmi les contextes où se rencontre une forme, certains mettent en jeu
l'implication du locuteur, ils seront à ce titre dévolus à des emplois entre familiers, plutôt
ordinaires, et évidemment oraux. Ils peuvent alors acquérir valeur de marqueur social,
plus ou moins stigmatisé. Au contraire, un contexte adapté à l'argumentation explicite en
langue écrite se trouvera ipso facto valorisé et réputé standard. Ce serait donc, à
l'encontre de l'hypothèse de Bell 1984, de leurs emplois fonctionnels que certaines formes
prendraient leur valeur diastratique, et non parce qu'une forme est standard qu'on
l'utilise dans une situation standard.
Mais la différence des modes de standardisation qu'ont connus les formes doit jouer
un rôle ; faute d'en tenir compte, on risque de produire un artefact quant à l'importance
des variations à chaque niveau. La morphologie (où l'on considère souvent qu'en dehors
de la forme standard, il n'y a que des fautes) et la phonologie (de façon tardive mais
efficace) ont été, en français, plus fortement standardisées, avec pour effet de tendre à
inhiber la variation. En français, mais pas qu'en français.
Quant à la syntaxe, on sait à quel point l'écrit est codifié. Pour l'oral, c'est surtout
par désintérêt et ignorance que sa variabilité a pu échapper à la standardisation ; la
codification a été historiquement moins consistante, et même inexistante sur un certain
nombre de phénomènes non repérés. Et encore de nos jours, la syntaxe de l'oral n'est pas
suffisamment bien explorée pour que l'on puisse faire une liste des variations possibles.

3.2. L'interaction
Tous les phénomènes ne sont pas susceptibles de varier ; et, à côté des alternances,
certaines zones constituent de meilleurs candidats. Ainsi, en français, les pronoms
(personnels, relatifs, interrogatifs) donnent toujours lieu à variation, comme zones
d'organisation synthétique dans une langue analytique.

9. C'est sans doute aussi ce que vise Hasan 1989, avec l'expression « variation sémantique ».
Son étude pose des éléments sémantiques de plus haut niveau, afin d'étudier les différents modes
d'organisation des discours que les mères adressent à leurs jeunes enfants dans les interactions
quotidiennes.

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Mais hors des raisons syntaxiques, certaines variations, comme les interrogatives,
peuvent être reliées à la dimension pragmatique. Mis à part les contraintes syntaxiques et
les variations sociales et fonctionnelles, il reste encore plusieurs formes « en
concurrence », à propos desquelles on peut évoquer le rôle dans l'interaction : l'interrogation
constituant un point d'enjeu dans les rapports inter-personnels, elle requiert souplesse et
variété de formes. D'ailleurs la négation, elle aussi très présente dans l'interaction (avant
d'arrêter une solution entre interlocuteurs, on commence souvent par écarter, au moyen
de négations, les solutions rivales), constitue aussi un lieu de variation privilégié 10
(Cheshire à paraître pour l'anglais).
Cette sensibilité de la syntaxe à la pragmatique permet en partie de prédire ce que l'on
obtiendra, selon la situation : il n'y a pas à attendre beaucoup de questions dans les
réponses à une interview (dans une demande de renseignements, oui), mais on trouvera
des futurs dans l'exposé de projets d'avenirs, des négations dans une justification...
Selon Bell 1984, le stylistique est un miroir du social, et un locuteur adapte son style
en réponse à son interlocuteur, ou à l'image qu'il se fait de lui. L'étude de la souplesse
stylistique nous permet sans doute mieux de comprendre la nature du langage comme
phénomène social, que ne l'avait fait la mise en corrélation de phénomènes linguistiques à
des catégories sociales prédéterminées.

3.3. Le texte

L'observation du changement a permis depuis longtemps de savoir que certains


environnements sont plus sensibles que d'autres à l'innovation. On peut parler
d'instabilité, de positions vulnérables qui sont saturées les premières, mais il reste à établir leurs
propriétés.
Pour la syntaxe, Cheshire 1996 avance la notion de saillance (ou proéminence).
Certaines positions s'avèrent, d'un point de vue psychologique mais aussi phonologique,
plus proéminentes que d'autres (en particulier parce qu'elles peuvent traduire, par la
mise en premier plan, l'implication du locuteur) : ainsi avant tout de la position en tête de
phrase, qui prend dès lors une signification syntaxique et pragmatique.
On peut à ce propos évoquer le passif : si le sens de l'actif et du passif est
grossièrement le même, il n'est pas indifférent de savoir quel est l'élément en position de sujet
grammatical (effet de mise en premier plan). D'autant plus que les passifs, rares à l'oral en
français, se caractérisent souvent par l'effacement du complément d'agent.
Un autre aspect du déroulement du discours s'exprime dans la notion de « cohérence
discursive », en particulier par la différence entre ce qui est donné comme nouveau ou
déjà connu. Cohérence aussi dans le rôle de « l'effet de série » : si la première occurrence

10. On retrouve ainsi la question de l'intérêt d'une variable. Je pense que ne n'en a guère :
d'une part l'omission est tellement courante qu'elle en devient neutre, d'autre part ne est trop
saillant pour ne pas constituer un stéréotype. Il y a sûrement des choses plus intéressantes à
étudier dans la négation.

15
d'une variable est libre (éventuellement socialement déterminée), celles qui suivent dans
un même discours tendent souvent à se conformer à cette première forme ; on parlera
d'entraînement par parallélisme formel ".
C'est aussi de la cohérence que relève la thématisation, à propos de laquelle voici un
exemple emprunté à Romaine 1984, et adapté au français :
(48) parce qu'il faisait froid j'ai fermé la porte
(49) j'ai fermé la porte parce qu'il faisait froid
(50) comme il faisait froid j'ai fermé la porte
(51)* j'ai fermé la porte comme il faisait froid
La différence dans l'ordre des mots peut s'interpréter comme une répartition entre
premier plan et arrière-fond.
Cet exemple invite à s'intéresser à l'émergence ou à la perte de significations dans une
langue, en particulier dans les liens entre séquences : sauf à penser que tout ce qu'une
langue permettra un jour d'exprimer est recelé dès ses premières formes, il faut étudier
comment la grammaticalisation fait surgir de nouvelles significations (l'ensemble des
conjonctions du français n'a pas été transmis depuis le latin) 12.

3.4. Variation syntaxique et investissement sociolinguistique

On a pu dire qu'il y avait moins de variation en syntaxe qu'en phonologie (Hudson


1980), et les travaux syntaxiques signalent moins d'investissement sociolinguistique que
les travaux en phonologie 13.
La variation phonologique apparaît gouvernée par des processus « naturels », à
l'œuvre dans toutes les langues : pour Kroch 1978, le propre des variantes de prestige est
de bloquer de tels processus, alors qu'ils jouent à plein dans les discours non surveillés,
comme d'ailleurs dans le discours rapide étudié par Zwicky 1972. Ainsi des assimilations
ou des simplifications consonantiques, phénomènes très répandus dont le français donne
de bons exemples.
Alors que la fréquence des occurrences est décisive en phonologie (plus une forme est
utilisée, plus elle est soumise à cette régulation naturelle), en syntaxe, elle est toujours plus
faible, et jouera donc un moindre rôle : ce n'est pas sa fréquence qui rendra une forme
syntaxique saillante. La variation syntaxique obéirait donc davantage à des
conditionnements d'un autre ordre, que Cheshire 1996 propose d'appeler cognitifs.

11. Ce type d'effet a été mis en lumière par les conversationnalistes américains, qui relèvent
la convergence à différents niveaux (de la phonologie au discours) comme effet de l'effort de
coopération entre locuteurs pour construire la conversation.
12. Sankoff & Brown 1976 retrace la façon dont le Tok Pisin se grammaticalise peu à peu :
d'abord une forme juxtaposée avec adverbe, puis une forme à valeur de démonstratif, jusqu'à la
fixation de la relative en même temps que d'autres structures de « bracketing ».
13. Peut-être aussi l'idée qu'il y a plus de variation en phonologie qu'en syntaxe est-elle un
effet de la confusion entre variation et investissement extra-linguistique... donc encore de
l'ambiguïté du terme variation.

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Étant donné ces différences de fonctionnement et de sensibilité, la variabilité
syntaxique va-t-elle refléter les mêmes phénomènes que la dimension phonologique ? Est-ce que
ce seront les mêmes types d'aspects sociolinguistiques qui s'exprimeront dans chaque
dimension ?
Hudson 1980 a un argument inattendu de ce point de vue (p. 189). Pour lui, il faut
traiter les différents niveaux linguistiques de la même manière (plaidoyer pour l'homolo-
gie), faute de quoi on aura du mal à montrer que la variation y reflète le même phénomène
sociolinguietique. Mais comment sait-il qu'il s'agit du même phénomène sociolinguisti-
que ? Armstrong (à paraître) fait l'hypothèse inverse, qui me semble plus intéressante : les
locuteurs « signaleraient » des aspects différents de leur identité sociale par
l'intermédiaire de différents niveaux. A la phonologie, mise en place plus tôt chez l'enfant, les
aspects plus impersonnels et plus permanents de l'identité sociale (origine régionale, sexe,
âge, classe sociale) ; à la syntaxe, les aspects plus personnels.
Cheshire 1996 va dans la même direction qu'Armstrong, en supposant que les
phénomènes de variation syntaxique seraient conditionnés surtout par des facteurs
linguistiques ou situationnels, guère par des facteurs sociaux, dans la mesure où leur
moindre fréquence les rend moins saillants pour un investissement social.

Conclusion

Pour comprendre la nature et l'usage de la variation syntaxique (quel usage


quotidien en font les locuteurs), il faut mieux explorer la structure syntaxique et discursive de
la langue telle qu'elle est vraiment parlée, dont on a pour le moment une connaissance
insuffisante. Si la variation est bien une propriété des langues naturelles, une description
minutieuse de la langue effectivement parlée ne manquera pas de la rencontrer, sur
différents plans.
Quant au terme même de variation, étant donné les observations effectuées, on sera
conduit soit à y renoncer (si l'on considère que ce que l'on a vu en syntaxe rend suspect ce
qui a été établi pour la phonologie), soit à le limiter à la phonologie et à quelques niveaux
au fonctionnement proche. Je ne vois en tous cas pas ce qu'on gagnerait à l'élargir de façon
telle qu'il puisse englober toute la syntaxe.
Les implications pour la sociolinguistique sont de considérer que la variation ne suffit
pas pour saisir effectivement les lieux d'interface entre le linguistique et le social, ce qui
conduirait paradoxalement à ne conserver qu'un emploi spécifiquement linguistique de la
notion.

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