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JEROME LARTIGAU
MCU CNAM PARIS
organisations
Fiche de synthèse sur la leçon introductive de la théorie des
organisations. De l’école classique au management moderne, l’histoire
des grands courants de pensée de l’organisation.
THEORIE DES ORGANISATIONS
INTRODUCTION
La Théorie Des Organisations est née avec la deuxième révolution industrielle. La concentration de personnes en
milieu industriel et l'impératif de productivité amèneront logiquement le questionnement sur l'efficacité de
l'organisation… avant que l'on parle de son efficience. Plusieurs théories des organisations vont se succéder à la
fois pour répondre à l'évolution des métiers mais aussi à l'échec ou l'inadéquation des organisations du travail
en vigueur. Les théories des organisations rejoignent en grande partie l'organisation scientifique du travail (OST)
qui débouchera, pour sa part, vers l'analyse de processus et l'automatique.
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L'ECOLE CLASSIQUE
Le chef de file de l'école classique est F.W. Taylor (1911). Taylor dans ses "Principes de la direction scientifique"
propose une division horizontale du travail (segmentation des tâches en tâches élémentaires), et une division
verticale du travail (segmentation des compétences). À ces divisions se surajoutent deux points essentiels : le
premier est un système de contrôle du travail, le second un salaire au rendement.
Henry Ford sera le premier à appliquer le taylorisme à l'échelle industrielle. Le fordisme repose sur trois
principes : 2
le premier est celui de la standardisation des biens de production ("tout le monde peut avoir la ford T
de la couleur qu'il désire à condition qu'elle soit noire");
le second est celui du travail à la chaîne;
le troisième est celui de l'intéressement financier de
l'ouvrier ("five dollars a day") c'est-à-dire 5 fois plus que
le salaire moyen d'un ouvrier de l'époque.
MAX WEBER
Last but not least, Max Weber. Il est le premier à avoir analysé le rôle du leader dans une organisation et
comment et pourquoi son autorité est reconnue et légitimée par tous. Son œuvre s'articule autour de trois
grands axes complémentaires. Le premier est philosophique et s'interroge sur le devenir d'une société
européenne en proie aux éclatements sociologiques par la montée de l'individualisme et de la rationalité
individuelle. Selon lui, innovation et créativité ne peuvent naître que de la déviance et de l'irrationalité. D'où le
danger. Son deuxième axe de réflexion le conduit à une théorie des sciences humaines à partir d'une étude des
conditions scientifiques des faits humains. C'est à partir de là qu'il élabore ses fameux idéaux-types qui ne sont
au final que des accentuations par la pensée d'observations de faits réels mais qui ne se rencontrent pas dans la
réalité. Enfin, troisième et dernier axe, sociologique celui-là. Weber est considéré comme le père de la sociologie
compréhensive. Cette sociologie cherche à comprendre la réalité sociale par la compréhension que les personnes
donnent à leurs actes. "Il n'est pas besoin d'être César pour comprendre César". Le point de départ de la réflexion
sociologique wébérienne est le fondement de l'autorité et du pouvoir dans les organisations. Il définit trois
idéaux-types que sont l'autorité rationnelle-légale (qui le conduira à une théorie de la bureaucratie), une autorité
traditionnelle et une autorité charismatique. Une bureaucratie performante est composée d'agents
personnellement libres qui se soumettent donc librement à une autorité :
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les candidats sont sélectionnés sur la base de leurs qualifications techniques;
ils sont rémunérés par un salaire fixe et ont droit à une retraite;
la promotion dépend de l'ancienneté et du jugement des supérieurs;
enfin chaque agent est soumis à une discipline et à un contrôle strict et systématique de son travail.
L'œuvre de Weber vient parachever l'idée dominante de la dépersonnalisation des relations de travail en vue de
renforcer l'équité dans les organisations.
06 mars 2014
LE MOUVEMENT DES RELATIONS HUMAINES
Le mouvement des relations humaines va s'inscrire en faux contre cette dépersonnalisation des relations au
travail et va mettre l'accent sur l'humanisation des relations de travail.
L’EFFET HAWTHORNE
Premier de la liste George Elton Mayo. Il montrera dans une étude qui fera date l'impact sur la productivité de la
préoccupation des conditions de travail des ouvriers : l'effet Hawthorne du nom de l'atelier de la Western Electric
où il mena son étude. Rapidement : enquête auprès des ouvriers qui se plaignent de la pauvreté de l'illumination
de l'atelier. Leur cause est entendue, on met de la lumière et les ouvriers travaillent mieux. Pas de quoi écrire
aux parents, sauf que. Il réitère l'expérience dans l'atelier Hawthorne et promet que l'on va changer les loupiotes
sans que rien ne soit fait. Même gain de productivité. Il en conclue logiquement que de s'intéresser à autrui et 4
conduire un dialogue avec les équipes est gage de maintien et/ou d'accroissement de productivité.
LE LEADERSHIP
Dans la lignée, Kurt Lewin s'interrogera sur le leadership et la dynamique des groupes. Son expérience princeps
portera sur des enfants (plus spontanés et donc plus proches selon lui de l'état de "nature"). Trois groupes seront
individualisés, chacun d'eux ayant à accomplir une série de tâches. Chaque groupe est constitué autour d'un
leadership : un premier de type autoritaire, un second de type démocratique et un troisième de type laisser-faire.
Le groupe au rendement le plus élevé est celui du leadership autoritaire mais au prix d'une détérioration du
climat de confiance avec des réactions agressives. Le plus équilibré en termes de rentabilité et de climat "social"
est le type démocratique. Le type laisser-faire étant à la ramasse. Poursuivant son étude en l'élargissant du
leadership démocratique, K. Lewin mettra en évidence la dynamique d'un groupe. Une discussion dans un groupe
peut amener à un affrontement de point de vue opposés mais avec au final une adhésion plus forte des
participants à l'autorité qu'une attitude passive des participants qui subissent l'autorité. C'est la célèbre
expérience des ménagères américaines.
Rensis Likert poursuivra les travaux de Mayo et Lewis en mettant en évidence que chacun amène soi au travail
et que l'intégration des valeurs personnelles de chaque individu au sein de l'organisation (principe des relations
intégrées) améliore l'efficacité au travail. Il propose l'idée d'un management participatif par groupes de travail.
Abraham H. Maslow publiera en 1954 un ouvrage sur la motivation au travail qui fera référence. Dans le
prolongement de Mayo, il met l'accent sur la satisfaction des besoins de l'homme. Selon lui, la coopération et
l'implication de l'homme dans l'organisation seront d'autant plus fortes qu'il trouvera en elle une occasion de
réalisation de soi et d'épanouissement personnel. Son analyse débouche sur la fameuse "pyramide des besoins" :
besoins physiologiques, besoin de sécurité, besoins d'appartenance et d'affection, besoins d'estime et de
prestige, besoins de réalisation et d'accomplissement. La satisfaction d'un besoin inférieur est un préalable à
l'expression d'un besoin supérieur. Et aucun de ces besoins n'est un but en soi : dès qu'il est satisfait il cesse
d'être important.
LA THEORIE X ET LA THEORIE Y
Douglas Mc Gregor partira du principe qu'il n'existe pas de théorie satisfaisante de la fonction de management
et va plus loin que Maslow en élaborant une véritable théorie de la façon dont conduire les hommes. Mc Gregor
formule l'idée que les dirigeants font des hypothèses implicites sur la nature humaine au travail. Il oppose deux
conceptions de l'homme au travail qu'il appelle la théorie X et la théorie Y. Pour faire court, la théorie X considère
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que l'homme déteste le travail et qu'il faut le contrôler en permanence, la théorie Y, au contraire, que l'homme
cherche à se réaliser dans le travail et que les capacités intellectuelles et créatrices des hommes sont très
largement sous-utilisées au travail.
Frederick Herzberg a pour idée principale que les circonstances qui conduisent à la satisfaction et à la motivation
des hommes au travail ne sont pas de même nature que celles qui conduisent à l'insatisfaction et au
mécontentement. Il élabore une théorie dite des deux facteurs. Les facteurs de satisfaction sont pour Herzberg
exclusivement intrinsèques au travail lui-même : réalisation de soi, reconnaissance, intérêt du contenu du travail,
responsabilités... Les facteurs de mécontentement sont extrinsèques au travail lui-même et concernent la
politique du personnel, la politique de l'entreprise, le système de supervision, le salaire et les conditions de travail.
Ce travail aboutira en France par l'ANACT (Agence pour l'Amélioration des Conditions de Travail).
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Chris Argyris identifie dans ses recherches trois valeurs de base qui affectent les groupes de travail : les seuls
rapports humains intéressants sont ceux qui ont pour résultat l'accomplissement des objectifs de l'organisation;
il faut augmenter la rationalité cognitive et donc minimiser les sentiments et les émotions; les rapports humains
sont plus utiles lorsqu'ils sont orientés par un système de direction, de coercition et de contrôle unilatéraux, ainsi
que par des primes et des amendes. À partir de ce diagnostic, Argyris développe une véritable critique de
l'entreprise et défend d'une part le concept de succès psychologique et d'autre part la théorie de l'apprentissage
organisationnel. Une entreprise efficace doit permettre à ses employés d'atteindre le succès psychologique c'est-
à-dire de s'épanouir et de progresser dans leurs métiers en développant leurs connaissances et en tissant des
relations interpersonnelles au sein de l'entreprise. Les employés doivent être associés aux décisions, doivent être
impliqués dans la vie de l'entreprise et avoir les moyens d'infléchir son fonctionnement. Par ailleurs, une
entreprise efficace doit développer ses capacités d'adaptation en développant ses capacités d'apprentissage. Ces
capacités d'apprentissage reposent sur une formalisation des connaissances : l'entreprise doit apprendre à
apprendre en sachant comment elle apprend.
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LES THEORIES MANAGERIALES DES ORGANISATIONS
Les organisations sont influencées par leur environnement socio-économique. Un tel constat a été le point de
départ de très nombreuses recherches dont certaines ont eu l'ambition de créer une véritable science des
organisations, reliant un état des structures de l'organisation avec un état de l'environnement. C'est la naissance
de l'école de la contingence. La contingence se définit comme une situation spécifique et évolutive qui conduit
à rejeter des prescriptions uniques et standards.
T. Burns et G. Stalker suggèrent de distinguer deux types d'entreprise. Les structures mécanistes, dont
l'organisation est de type bureaucratique : elles sont complexes, formalisées et centralisées. Elles réalisent des
tâches de routine et d'exécution, ont recours massivement à la programmation des comportements et sont peu 6
adaptées à des situations qui ne leur sont pas familières. À l'inverse, les structures organiques sont plus flexibles
et adaptatives que les précédentes. Les communications latérales sont essentielles, l'influence et le système
d'autorité sont davantage basés sur l'expertise et les connaissances plutôt que sur l'autorité de la position
hiérarchique.
P. Lawrence et J. Lorsch ont créé les fondements de la théorie de la contingence structurelle. Ils cherchent à
démontrer que plus l'environnement de l'entreprise est instable, plus la structure se différencie en sous-
systèmes relativement autonomes et que plus les unités sont différenciées plus il y a besoin d'intégration pour
coordonner les actions. Le besoin d'intégration est important pour les structures organiques : maillage de
structures matricielles orientées projet sous la direction d'un chef de projet.
J. Woodward étudiera pour sa part l'impact de la technologie sur le degré de différenciation et d'intégration des
entreprises et que le caractère unitaire ou de petites séries, en grande série ou processus continu de production
fait appel à des organisations différentes. Enfin A. Chandler déterminera que ce sont les stratégies de
l'organisation qui détermine sa structure et met l'accent sur le pilote stratégique comme fondateur de la
structure de l'organisation.
La théorie sociotechnique de l'entreprise est née de la rencontre de trois courants de pensée : la psychologie
industrielle, la sociologie du travail et les sciences de l'ingénieur. Les recherches de F. Emery et de E. Trist, au
Tavistok Institute de Londres envisagent l'entreprise comme un système ouvert, composée d'un système social
et d'un système technique dont l'efficacité dépend de l'optimisation conjointe de ces deux dimensions. Ils
mettent l'accent sur le rôle des groupes restreints, des équipes de travail et préfigurent le management par
projet. Les travaux du Tavistok Institute sont à l'origine des nombreuses expériences industrielles d'organisation
du travail en groupes semi-autonomes : groupe Volvo : management à la suédoise.
Le modèle décisionnel classique assimile la décision au raisonnement d'un acteur unique qui cherche à maximiser
ses fins avec les moyens dont il dispose. Dans cette perspective les objectifs sont clairement et précisément
définis, les préférences sont stables et exhaustives. Ce modèle suppose que le décideur a des préférences claires
et reste seul des à décider des objectifs à atteindre; qu'il dispose d'une information parfaite sur son
environnement et les conséquences de ses choix; que le coût de l'information est considéré comme négligeable;
la décision précède l'action.
06 mars 2014
H.A. Simon devant le caractère illusoire du modèle décisionnel classique va développer une théorie de la
rationalité limitée. Suivant la pensée de Simon, le décideur n'a pas une vision globale de l'environnement de
l'entreprise et ne peut pas traiter la totalité de l'information disponible; il ne cherche pas à maximiser les
conséquences de ses choix mais est plutôt en quête d'un niveau de satisfaction. Le décideur cherchera à
appliquer à un problème inconnu la solution d'un problème connu approchant et s'il n'y parvient pas, ce qu'il ne
fait pas en pratique, il cherchera une solution nouvelle.
C. Linblom propose un modèle de la décision qui selon lui est beaucoup plus employé que les modèles rationnels
précédents. Le modèle politique de Linblom est construit autour des intérêts propres de chaque acteur de
l'organisation. Ces acteurs contrôlent différentes ressources telles que l'autorité, le statut, les idées, les
informations, le temps, etc. Si ce modèle semble réaliste, parce qu'il privilégie des changements par petits pas, il
n'intègre pas les éléments qui dépassent les jeux et les stratégies d'acteurs : la culture de l'organisation, les
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valeurs communes, le projet et l'identité organisationnelle.
06 mars 2014
LES NOUVELLES THEORIES ECONOMIQUES DE L'ENTREPRISE
Dans la théorie économique l'entreprise a joué un rôle marginal jusqu'à une date récente. Longtemps la science
économique a considéré l'entreprise comme une boîte noire et l'a assimilé à un agent individuel dont le but était
l'utilisation optimale du capital technique et des hommes pour en tirer le meilleur profit. Berle et Means,
économistes vont considérer la firme comme un nœud de contrats. Le comportement de la firme peut s'analyser
en comprenant les rapports entre différents groupes aux intérêts propres : actionnaires, dirigeants, salariés, ou
encore fournisseurs de crédit. Cyert et March sont les premiers à poser la firme en tant qu'organisation complexe,
constituée de groupes aux intérêts divers qui se trouvent dans des rapports simultanés de conflits et de
coopération. Ils posent également l'idée novatrice que l'entreprise peut être appréhendée comme un lieu
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d'apprentissage collectif : la présence de routines organisationnelles soulage les membres de l'entreprise qui
peuvent alors consacrer leur attention au traitement des problèmes inattendus.
Inspirée par l'économie libérale, la théorie de l'agence repose sur l'idée qu'il y a au sein de la firme que des
rapports libres contractuels. La firme est envisagée comme un marché privé et le contrat de travail suivant cette
théorie est assimilé à un contrat commercial. On parle de relation d'agence dans une entreprise quand une
entreprise ou un une personne confie la gestion de ses intérêts à un tiers. La théorie de l'agence part du principe
qu'il peut y avoir divergence entre le principal et l'agent et que l'agent dispose de plus d'informations que le
principal. L'entreprise a donc une dimension contractuelle fondamentale ne serait-ce que parce que justement
elle a cette divergence d'intérêt à gérer : par exemple entre actionnaires et dirigeants de l'entreprise, managers
et employés.
06 mars 2014
de connaissances et de compétences spécifiques par les entreprises. La compétence foncière de l'entreprise est
fondée sur des routines, des savoir-faire organisationnels et technologiques tacites et non transférables en
général.
Se rapproche des théories évolutionnistes, la théorie de l'apprentissage organisationnel suggérée par G.B.
Richardson qui montre dans quelle mesure des apprentissages collectifs se réalisent et des compétences
collectives se constituent dans les entreprises.
Enfin M. Aoki ce qui distingue fondamentalement les entreprises est la structure des échanges d'information :
hiérarchique ou horizontale.
06 mars 2014
H. MINTZBERG ET LA STRUCTURATION DES ORGANISATIONS
Henry Mintzberg est l'auteur d'une œuvre considérable et une fois n'est pas coutume pédagogique. Selon lui, le
fonctionnement de toute organisation repose sur 6 briques de base : un sommet stratégique qui représente la
direction de l'entreprise et élabore la stratégie de l'entreprise; une ligne hiérarchique qui correspond à la ligne
d'autorité qui relie le sommet stratégique au centre opérationnel; le centre opérationnel est le centre de
production proprement dit; la technostructure correspond à la partie d'analyse, de conseil, composant en
quelque sorte le staff de l'entreprise avec une activité indirectement productive; le support logistique fournit
différents services à l'organisation : acheminement, entretien des locaux...; l'idéologie de l'organisation ou la 10
culture d'entreprise se nourrit des traditions, des normes et des croyances de l'entreprise; l'ajustement mutuel
correspond à la collaboration informelle de deux agents; la supervision directe est le contrôle de la répartition
et de l'exécution des tâches; la standardisation des procédés de travail est l'établissement de routines ou de
procédures élaborées par généralement la technostructure; la standardisation des résultats assure la
coordination du travail en spécifiant les résultats attendus de chaque type de travail; la standardisation des
qualifications et du savoir par le biais de la formation de celui qui exécute le travail; la standardisation des normes
impliquent que ce sont les normes qui contrôlent le travail. H. Mintzberg considère que ces mécanismes de base
sont le ciment qui tient toutes les pierres de l'édifice organisationnel.
Les travaux de recherche de H. Mintzberg sur les structures d'entreprise l'ont amené à définir plusieurs
paramètres de conception de l'organisation. La spécialisation du travail; la formalisation du comportement qui
est basée sur la standardisation des procédés de travail; la formation qui est la conception clé concernant les
organisations professionnelles : les agents sont formés préalablement à leurs tâches; l'endoctrinement qui est
basé sur la standardisation des normes; le regroupement en unités, par fonction ou par marché; la taille des
unités de travail; les systèmes de planification et de contrôle; la décentralisation qui concerne principalement la
diffusion du pouvoir de prise décision chez Mintzberg.
Au même titre que les paramètres de conception les facteurs de contingence influencent le choix final de la
structure de l'organisation. Ce sont : l'âge et la taille de la structure; le système technique requis; l'environnement
de la structure; le pouvoir.
Au final, les travaux de Mintzberg en matière de structure et de dynamique des organisations vont l'amener à
définir des configurations organisationnelles. La structure simple correspond typiquement à la petite entreprise
de type familial; la bureaucratie mécaniste qui correspond à l'industrie classique; la structure divisionnelle est
une coordination de divisions fondées sur le marché; la bureaucratie professionnelle correspond typiquement à
l'hôpital; l'organisation innovatrice ou adhocratie se rapproche de la structure orientée projet; l'organisation
missionnaire ou idéologique qui rejoint la standardisation par les normes; et enfin l'organisation politique qui
correspond chez Mintzberg à une organisation transitoire conçue pour répondre temporairement à une crise.
06 mars 2014
LES APPROCHES CONTEMPORAINES DES ORGANISATIONS
Après la Seconde Guerre Mondiale, les questions de la qualité du management mais aussi du pouvoir tel qu'il se
joue dans les organisations ont fait l'objet de travaux approfondis. Peu à peu l'analyse des jeux de pouvoir est
devenue la question centrale de la sociologie des organisations. March et Simon par leur théorie de la rationalité
limitée — les acteurs opèrent des choix à la recherche d'une satisfaction — et Crozier et Friedberg posent les
bases d'une réflexion nouvelle sur les organisations.
06 mars 2014
LES NOUVELLES APPROC HES SOCIOLOGIQUES DE L'ENTREPRISE
06 mars 2014
le développement de son potentiel humain. L'approche de l'entreprise par le potentiel humain repose sur le
concept innovant que toute organisation produit des dysfonctionnements sources de coûts cachés. Intégrer la
performance sociale et la performance économique est le mode de management proposé par cette école.
L'approche des organisations par les dysfonctionnements proposent une régulation des écarts entre les résultats
attendus et les résultats réels par des actions de management social et de management économique
synchronisés portant simultanément sur les structures et les comportements afin d'améliorer la performance
globale.
LA THEORIE DE L'IMPLICATION
La centralité du travail dans notre société mais aussi le fait qu'il reste le principal lieu d'investissement des
personnes ont amenés les ressources humaines à réfléchir sur l'implication au travail. Une typologie de
l'implication : affective, calculée et normative a vu le jour dans les années 1990. L'implication au travail reflète
l'importance que revêt le travail dans l'opinion globale que l'individu se fait de lui-même. Au total, il semble
nécessaire d'avoir une adéquation entre les objectifs et les valeurs de l'organisation et de la personne. Manager
l'implication suppose de : maintenir la cohérence du projet organisationnel avec les actions mises en œuvre (dire
ce qu'on fait et faire ce qu'on dit); maintenir la réciprocité c'est-à-dire l'échange social entre l'entreprise et ses
salariés et le sentiment d'équité résultant de leurs contributions confrontées aux rétributions (rémunérations,
reconnaissance sociale, statut et qualification); développer l'appropriation c'est-à-dire la reconnaissance de soi
que les salariés ont dans les valeurs et les objectifs de leur organisation.
Le management des savoirs prend une importance de plus en plus considérable dans les entreprises. Les
knowledge workers sont les nouveaux chouchous des managers. Le management des savoirs s'articule autour
de : la mise en place de principes organisationnels fondés sur la responsabilité et l'autonomie des équipes de
travail; l'enrichissement d travail humain et le développement du potentiel humain par des actions de formation;
de nouvelles connaissances en gestion et une plus grande polyvalence, le développement du pilotage par la mise
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en place de tableaux de bord sociaux et d'instruments de gestion des compétences; la mise en place de dispositifs
de communication et l'amélioration de la qualité du dialogue professionnel par des entretiens d'évaluation.
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DE NOUVELLES APPROCHES DES ORGANISATIONS
Depuis quelques années on assiste à une crise des organisations fondées sur le modèle fordiste ou
bureaucratique. Cette crise de légitimité de la prescription a des répercussions importantes sur le travail humain
et les compétences désormais requises. Une organisation qualifiante vise le développement de l'employabilité
de tous les salariés et repose sur trois principes essentiels. D'une part, l'entreprise cherche à structurer son
organisation en mettant en œuvre les compétences de ceux qui œuvrent à l'inverse de l'attitude qui consiste à
ajuster les ressources humaines une fois les choix organisationnels arrêtés. D'autre part, le caractère formateur
des situations de travail et de gestion est privilégié. Enfin, l'organisation qualifiante se définit comme les
compétences collectives qu'il faut être à même de mobiliser pour atteindre les objectifs.
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LE NEO-INSTITUTIONNALISME
Ou le renouvellement de l'analyse des organisations. Parler d'institutionnalisation conduit à analyser les liens
entre institutions et organisations. La fameuse "cage de fer" de Weber à propos du processus de
bureaucratisation à l'œuvre. Meyers et Rowan montrent à quel point la conformité avec les forces
institutionnelles environnementales de l'organisation conduit à l'homogénéité des formes organisationnelles :
force iso morphique. Cet isomorphisme repose, dans l'analyse néo-institutionnelle, sur la recherche de légitimité
des acteurs des organisations. Conjointement, des travaux d'économistes comme D.C. North montrent que les
institutions peuvent avoir un impact positif sur la performance économique des firmes par une réduction des
coûts de transaction notamment.
La société hypermoderne est un concept émergent qui décrit une radicalisation de notre modernité. Exacerbation
de l'individualisme et de la compétition, et nécessité plus grande qu'antérieurement de la coopération. Notions
de déviance, d'éphémère, de dépassement de soi, de créativité dans un environnement instable. Accentuation
de la flexibilité, démarche de coaching : surinvestissement de soi. Thèses de Maffesoli.
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