La chimie organique est une chimie des composés contenant du carbone, ils présentent un
nombre très limité d’éléments autre que le carbone, on trouve en particulier l’hydrogène (H),
l’oxygène (O), l’azote (N), le phosphore (P), le soufre (S) et les halogènes (F, Cl, Br, I).
Tous ces composés peuvent être naturels ou synthétiques (issus de la synthèse organique dans
les laboratoires) et par conséquent on doit leur attribuer des noms. Ce nom doit être unique c’est-
à-dire partout dans le monde, une molécule aura le même nom. Il est donc important de connaitre
les règles adoptées par l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée (U.I.C.P.A), cette
nomenclature universelle est un grand outil pour le chimiste.
En général le nom systématique d’un composé organique comporte trois parties :
La partie Préfixe (P) regroupe tous les substituants classés par ordre alphabétique et portant
chacun l’indice de son emplacement.
La partie Unité Structurale Fondamentale (USF) indique le nombre d’atomes de carbone dans
la chaîne principale la plus longue et qui contient le groupement fonctionnel (Suffixe).
La partie Suffixe (S) désigne la fonction principale présente sur l’Unité Structurelle
Fondamentale.
2
I- NOMENCLATURE DES ALCANES
Ce sont des hydrocarbures saturés de formule moléculaire (ou formule brute) CnH2n+2, dans
cette famille le suffixe est «ane». Toutes les liaisons sont simples et chaque carbone est lié 4 fois
à d'autres atomes de carbone ou d'hydrogène. Ils sont deux types : les alcanes linéaires et les
alcanes ramifiés.
La molécule la plus simple est constituée d'un atome de carbone lié à 4 atomes d'hydrogène.
Le nom de ce composé (CH4) est obtenu en prenant l’USF du nom pour un atome de carbone
(méth) et le nom de la famille (-ane) pour donner méthane.
1 CH4 méthane
2 C2H6 éthane
3 C3H8 propane
4 C4H10 butane
5 C5H12 pentane
6 C6H14 hexane
7 C7H16 heptane
8 C8H18 octane
9 C9H20 nonane
10 C10H22 décane
2- Alcanes ramifiés :
Ce sont des alcanes dans lesquels il y a une ramification. Etant donné que l'atome de carbone
échange quatre liaisons avec les autres atomes, il est possible, qu'il existe dans la chaîne
carbonée, un atome de carbone lié au moins à 3 autres atomes de carbone. Un tel alcane est dit
ramifié.
- Carbone est dit primaire (I), s’il est lié à un seul autre atome de carbone, dans ce cas il est
évident qu'il se trouve en bout de chaîne.
- Carbone secondaire (II), est un atome de carbone lié à deux autres atomes de carbone.
- Carbone tertiaire (III), lorsque un atome de carbone est lié à trois autres atomes de carbone.
3
- Carbone quaternaire (VI), se trouve entouré par quatre atomes de carbone.
b- Notion de radical :
Un radical alkyle dérive de l’alcane correspondant par enlèvement d'un atome d'hydrogène Le
nom d’un tel groupement est obtenu en remplaçant la terminaison ane de l'alcane correspondant
par yle.
c- Nomenclature :
La possibilité d'avoir le même nombre et le même type d'atomes liés de manière différente est
appelée isomérie : des isomères sont des composés qui ont la même formule moléculaire mais
des arrangements atomiques différents. L'isomère A qui a 4 atomes de C est donc le butane.
L'isomère B a 3 atomes de carbone dans sa chaîne et un quatrième atome de carbone relié à celui
du milieu. Pour appeler ce composé, la nomenclature UICPA impose les règles suivantes :
1. Déterminer la chaîne la plus longue dite chaîne principale qui fournit le nom de l'alcane de
base, pour B propane car trois atomes de carbone.
2. Numéroter cette chaîne à partir d'une extrémité de telle façon que l'indice i du carbone
porteur de la ramification soit minimal (En cas d'identité d'indice, dans les deux sens de
parcours de la chaîne, on compare la seconde ramification; etc).
3. Nommer la ramification
o en utilisant le nom de la racine de la plus longue chaîne carbonée dans la ramification
(pour B méth car un seul carbone) et en ajoutant -i-yl où i est l'indice de position.
En général si plusieurs radicaux ramificateurs sont présents, la chaine principale est la plus
longue et la plus ramifiée, elle est numérotée de telle sorte à donner les indices les plus bas aux
4
radicaux ramificateurs, ces derniers sont énoncés dans l'ordre alphabétique portant chacun
l’indice de son emplacement et sont séparés par des tirets, le dernier étant accolé au nom de la
chaîne principale.
Bien que non autorisées par la nomenclature, on rencontre fréquemment les abréviations iPr et
tBu respectivement pour les groupes isopropyle et tert-butyle (prononcé : tertiobutyle). En
nomenclature officielle le groupe isopropyle a pour nom le (1-méthyléthyl) ; d’où la règle la plus
générale : quand un substituant situé en position i porte lui aussi des substituants, alors on
numérote la chaîne de ce substituant à partir du premier carbone lié à USF. Le nom d’un tel
substituant est mis entre crochet précédé d’un tiret et de son indice i. Son classement par ordre
alphabétique dépend de la première lettre après le crochet.
Il faut rappeler que les termes triviaux isopropyle, isobutyle, secbutyle et tertbutyle sont
adoptés par l’UICPA.
5
3- Cycloalkanes :
Les cycloalcanes dérivent des alcanes correspondant en ajoutant le terme «cyclo». Ils ont la
formule moléculaire : CnH2n ayant une insaturation due à la présence du cycle.
Si la chaîne carbonée du cycle est la chaîne principale, alors pour les nommer on utilise le
préfixe cyclo suivi du nom de l'alcane linéaire de même nombre d’atome de C.
Quand la chaîne carbonée du cycle n'est pas la chaîne principale, le cycle forme une
ramification. Le radical correspondant est appelé cycloalkyle. Il est évident qu’il faut le classer
par ordre alphabétique dans la partie Préfixe précédé d’un tiret et de son indice d’emplacement.
Cl I Br
2-bromo-6-chloro-4-iodo-3,5-diméthylheptane
b) Les Ethers-Oxydes :
Le nom systématique de cette famille de composés est : alkoxyalcane: La plus courte des
deux chaînes carbonées, forme le préfixe alkoxy, La plus longue de deux chaînes donne le nom
de l'alcane.
6
II- HYDROCARBURES INSATURES :
Les hydrocarbures insaturés linéaires possèdent une double ou une triple liaison carbone-
carbone. Dans chacun des cas, le groupe est appelé en changeant le suffixe ane en ène pour la
double liaison et en yne pour la triple liaison.
1- Les alcènes.
Ce sont des hydrocarbures éthyléniques (ayant une double liaison carbone carbone dans leur
chaine) de formule moléculaire CnH2n. Ces composés sont nommés de telle sorte à donner
l’indice le plus bas à la double liaison.
CH2=CH-CH2-CH3 but-1-ène.
CH3-CH=CH-CH3 but-2-ène
S’il y a plusieurs doubles liaisons, le composé est nommé de manière à donner l’indice le plus
bas à l’ensemble des doubles liaisons. On ajoutera la lettre «a» à l’USF et le nom sera : alca-
x,y,z,……-polyène.
CH2=CH-CH=CH-CH2-CH2-CH=CH2 octa-1,3,7-triène.
2- Les alcynes.
Ce sont des hydrocarbures acétyléniques (ayant une triple liaison carbone carbone dans leur
chaine) de formule moléculaire CnH2n-2.
Les règles exposées pour nommer les composés éthyléniques sont appliquées pour les alcynes.
Lorsque des doubles et des triples liaisons se trouvent simultanément dans la même molécule,
la chaîne principale est numérotée de manière à donner les indices les plus petits à l’ensemble des
liaisons multiples et en cas de choix aux doubles liaisons. Le suffixe est : «p-én-q-yne».
CH3-CH=CH-CCH pent-3-én-1-yne.
HCC-CH=CH-CH=CH2 hexa-1,3-dién-5-yne.
7
III- COMPOSE COMPORTANT UNE OU PLUSIEURS FONCTIONS :
Acide carboxylique > Acide sulfonique > Anhydride > Ester > Halogénure d’acide > Amide
-CO2H -SO3H -CO-O-CO- -CO2R -CO-X -CO-NH2
Nitrile > Aldéhyde > Cétone > Alcool > Amine > Ether
-CN -CHO C-CO-C -OH -NH2 -C-O-C-
NB : Pour tout ce qui va suivre la fonction est annoncée sous forme de suffixe lorsqu’elle est
principale et de préfixe si elle est secondaire.
1- Amines
Suffixe : amine
Préfixe : i-amino
Ou « i » est l’indice de position de cette fonction amine secondaire. Dans cette famille on
distingue trois types d’amine :
- Amines primaires
- Amines secondaires
La chaîne la plus longue contenant le groupe -NH donne la racine du nom (alkanamine) qui est
précédé du nom du substituant l'indice N suivi d'un tiret. L'indice N est considéré avoir un poids
plus bas qu'un indice numérique, il est donc placé en tête.
8
- Amines tertiaires
Lorsque qu'une amine tertiaire a deux substituants identiques, son nom est obtenue en faisant
précéder le nom de l'amine non substituée du nom du substituant, précédé du préfixe N,N-di et
suivi d'un tiret. Si les substituants sont différents, son nom est obtenu en faisant précéder le nom
de l'amine non substituée du nom des substituants, précédé de l'indice N- cités dans l'ordre
alphabétique, séparés par un espace le dernier étant suivi d'un tiret.
2- Alcools :
On appelle alcool tout composé dont le groupement -OH est le groupe principal, à condition
que ce dernier ne soit pas porté par un atome de carbone appartenant au cycle d'un composé
aromatique.
Suffixe : ol
Préfixe : j-hydroxy
Les alcools sont nommés en ajoutant le suffixe (-ol) au nom du composé fondamental obtenu
en remplaçant formellement -OH par H. Si un seul groupe -OH est présent, le numéro de l'atome
de carbone qui le porte est indiqué, entre tirets, avant le suffixe ol. Si plusieurs groupes -OH sont
présents, les numéros des atomes de carbone qui les portent sont indiqués, dans l'ordre croissant,
séparés par une virgule, l'ensemble étant mis entre tirets, avant le préfixe multiplicatif précédent
le suffixe ol:
3- Cétones :
Les composés contenant un atome d’oxygène doublement lié à un atome de carbone (appelé
aussi groupe carbonyle), ce dernier étant lié à deux atomes de carbone, sont appelés cétones.
Suffixe one
Préfixe i-oxo
9
4- Aldéhydes :
Les composés dont le groupe principal est le groupe -CHO sont appelés aldéhydes.
Suffixe : al ou carbaldéhyde
Dans le cas des composés acyclique, la chaîne principale est choisie de telle façon qu’elle
contienne le groupe -CHO, l'atome de carbone du groupe -CHO porte toujours le numéro 1 qui
est omis de l’appellation puisque l’aldéhyde ne peut être qu’en bout de chaine.
Lorsque le groupe -CHO est porté par un cycle, le nom de l’aldéhyde est obtenu en ajoutant la
terminaison carbaldéhyde, il est à noter que la numérotation commence à partir du carbone voisin
de l’aldéhyde.
5- Nitriles:
Préfixe: i-cyano
6- Amides
Préfixe: j-carbamoyl
10
Dans la famille des amides, le groupement fonctionnel est toujours en fin de chaine carbonée
donc en position 1. Comme pour les aldéhydes, l'indice 1 est omis.
Lorsqu' une fonction amide est monosubstituée sur l’atome d’azote N (on parle alors d'amides
secondaires), son nom est obtenu en faisant précéder le nom de l'amide non substituée par le
nom du substituant précédé du préfixe N suivi d'un tiret.
Lorsqu'une amide primaire est di substituée sur l'atome d'azote par deux substituants
identiques (on parle alors d'amides tertiaire), son nom est obtenu en faisant précéder le nom de
l'amide non substituée par le nom du substituant précédé du préfixe «N,N-di» suivi d' un tiret .
Lorsqu'une amide primaire est disubstituée sur l’atome d’azote par deux substituants
différents, son nom est obtenu en faisant précéder le nom de l’amide non substituée du nom des
substituants précédé du préfixe N- cités dans l'ordre alphabétique, séparés par un espace, le
dernier étant suivi d' un tiret.
Pour ce qui est des amides exocycliques la nomenclature carboxamide est adoptée comme
pour les aldéhydes et les nitriles.
11
7- Esters :
Produit d’une réaction d’un acide avec un alcool, l’ester a pour groupe fonctionnel le –CO2R
avec R différent de H.
Préfixe : R-oxycarbonyl
O O O
O
O O O O
éthanoate d'éthyle ou 3,4-dif ormylbutanoate de méthyle ou cyclopentane carboxylate
acétate d'éthyle 3-formyl-5-oxopentanoate de méthyle de méthyle
8- Acides carboxyliques
Les composés dont le groupe principal est -COOH sont appelés acides carboxyliques.
Préfixe : i-carboxy
La chaîne principale de l’hydrocarbure est choisie de telle façon qu’elle contienne le groupe
-COOH, puis d’après les critères habituels, l’atome de carbone du groupe -COOH porte toujours
le numéro 1; comme pour les aldéhydes et les amides l’indice 1 est omis.
O O O O
H OH OH OH OH
acide méthanoique ou acide éthanoique ou acide but-2-ènoique acide cyclopentane
acide formique acide acétique carboxylique
12
IV- COMPOSES BENZENIQUES:
Le benzène de formule moléculaire C6H6 est considéré comme étant la molécule parentale de
base de ces composés, il est caractérisé par la présence de trois doubles liaisons à l’intérieur d’un
cycle à six atomes de carbone. Les doubles liaisons sont dites indiscernables ou délocalisées.
Plusieurs dérivés benzéniques monosubstitués sont connus par des noms triviaux mais d’une
manière générale la nomenclature de ces composés se fait en additionnant le nom du substituant
comme préfixe au mot benzène.
13
3- Dérivés benzéniques polysubstitués :
Lorsqu’il faut nommer les dérivés benzéniques polysubstitués, il faut numéroter les six
carbones du cycle, en général à partir du carbone fonctionnel, de telle sorte à donner les indices
les plus bas aux substituants.
14
Chapitre 2 : STEREO-ISOMERIE ET ANALYSE
CONFORMATIONNELLE
I- ISOMERIE
Deux isomères sont deux composés qui ont la même formule moléculaire mais dont les
molécules sont différentes.
Isomérie de constitution
Les isomères de constitution sont des isomères dont les molécules diffèrent par l'ordre ou la
nature des liaisons qui relient les atomes entre eux. Avant de définir les types d’isomérie de
constitution, il faut définir le degré d’insaturation qui est appelé aussi nombre de cycle et de
liaisons multiples.
Pour la formule moléculaire la plus générale CnHxXyNzOt ou :
n : nombre d’atomes de carbones.
x : nombre des hydrogènes
y : nombre des halogènes
z : nombre d’atomes d’azote.
t : nombre d’atomes d’oxygène.
D.I = n - (x+y) /2 + z /2 + 1
L’isomérie de constitution regroupe trois types d’isomérie :
1- Isomérie de fonction :
Si on considère les molécules qui ont la formule moléculaire C3H6O dont le degré
d’insaturation est 1, cette insaturation peut être soit un cycle soit une double liaison. Cette
dernière peut s’écrire soit sous forme de C=C soit sous forme C=O (carbonyle). Si on prend les
isomères ayant pour fonction principale le carbonyle, ils sont de deux types :
La propanone est une molécule ayant une fonction cétone, le propanal est une molécule ayant
une fonction aldéhyde. Ce sont des isomères de fonction, ils diffèrent par la fonction chimique.
2- Isomérie de position :
Si on prend l’exemple de C3H8O, (D.I= 0). De cette formule moléculaire on peut générer deux
alcools :
15
Ces deux alcools diffèrent par la position de la fonction chimique, ce sont deux isomères de
position.
NB : H3C-O-CH2-CH3 (méthoxyéthane) est un isomère de fonction.
3- Isomères de chaîne :
Le plus simple des exemples est les deux composés ayant la formule moléculaire C4H10, il
s’agit du butane et du 2-méthylpropane :
CH3
CH2 CH3
H3C CH2 CH
H3C CH3
La disposition des carbones de la chaîne carbonée est différente d’où l’isomérie de chaine, ils
n’ont pas la même USF.
En Chimie Organique, bien souvent les atomes de carbone sont au centre d'un tétraèdre, il
convient donc de mettre au point des techniques de représentation de ces molécules.
1- Représentation en perspective :
Le carbone hybridé en sp3 occupe le centre d’un tétraèdre régulier, parmi les 4 liaisons de ce
carbone, deux sont situées dans le plan de la figure (représentées par un trait), une est située vers
l'avant (représentée par un triangle plein), et une dernière située vers l'arrière (représenté par un
triangle hachuré). Les angles sont tous égaux à 109,28°.
2- Représentation de Newman :
La molécule est visualisée selon l'axe d'une liaison Carbone–Carbone
Le carbone de devant est représenté par un point et le carbone de derrière par un rond,
autrement dit les liaisons du premier carbone partent du centre du cercle, et celle du second
partent de l’extérieur du cercle.
16
2- Représentation de Fischer : Cette représentation sera étudiée plus loin (chapitre IV).
III- STEREOISOMERIE :
1- Définition :
On appelle stéréoisomères, des composés ayant même formule développée plane mais des
agencements différents dans l'espace.
17
Selon les différentes positions des groupements, on parle de conformations. Ces
conformations sont comme des clichés de la molécule à des instants particuliers; les atomes étant
en perpétuelle rotation.
Les conformations 1, 3 et 5 sont des conformations éclipsées.
Les conformations 2, 4 et 6 sont des conformations décalées.
- Conformations de l’éthane :
18
On montre qu’il y a 5 molécules sur 1000 en conformation éclipsée (vis-à-vis).
(Les mêmes conformations pour = 0°, 120°, 240° et = 60°, 180°, 300°, ces trois dernières
étant des conformations décalées). Ceci grâce à la relation de BOLTZMANN :
- Conformations du butane.
IV III II I
Partant du conformère décalé I dans lequel les groupes méthyles sont les plus possibles
éloignés l’un de l’autre. Cet arrangement est appelé Anti, est le plus stable parce que
l’encombrement stérique y est minimal. La rotation de 60° autour de la liaison C2-C3, conduit à
une conformation éclipsée II avec deux interactions CH3-H. Ce rotamère est de 16 kJmol-1 plus
énergétique que son précurseur anti. Une rotation supplémentaire mène à une nouvelle structure
décalée dite gauche III, dans laquelle les deux groupes méthyles sont plus proches qu’ils ne
l’étaient dans la conformation anti. En raison de l’encombrement stérique, le conformère gauche
est plus énergétique que le conformère anti : la différence est de l’ordre de 3.8 kJmol-1. En
tournant encore on arrive à un nouvel arrangement dans lequel les deux méthyles sont éclipsés
IV. Ce rotamère est le plus énergétique de tous, se situant 19 kJmol-1 plus haut dans l’échelle
d’énergie que la structure la plus stable, à savoir anti. Une nouvelle rotation produit un autre
conformère gauche. L’énergétique de rotation est résumée dans le diagramme d’énergie
potentielle suivant :
19
Le conformère anti, le plus stable, est le plus abondant dans la solution (environ 72% à 25°C).
Son isomère conformationnel de type gauche, moins stable, ne représente que 28%.
Cas particulier :
Dans certains cas, la conformation décalée gauche est plus stable que la conformation décalée
anti, ceci grâce à l’établissement de liaison hydrogène. Cette dernière est de nature électrostatique
entre un hydrogène fixé sur un atome électronégatif (O, N, S ….) et un autre atome électronégatif
(O, N, S, Cl, Br,…..).
Exemples :
- éthane-1,2-diol :
H O H OH
O H H H
H H H
H
H OH
conformation décalée gauche
plus stable car établissement conformation décalée anti
de liaison hydrogène
- 2-bromoéthan-1-ol :
20
4- Etude conformationnelle des composés cycliques (cas du cyclohexane) :
- tracer 2 segments de droite parallèles. L'extrémité d'un des segments de droite doit
arriver au même niveau que l'intersection
Même "niveau"
Parallèle
- tracer les liaisons des atomes d'hydrogène parallèlement à la deuxième liaison à partir
du carbone qui porte cet atome d'hydrogène
2
Ainsi de
1 suite
Atome de Carbone
qui porte l'atome
d'hydrogène dont on doit 1 2
Cyclohexane conformation
tracer la liaison
chaise
Il est indispensable de savoir que les hydrogènes qui ont été dessinés verticalement sont les
atomes d'hydrogène en position dite axiale. Par contre les autres sont en position équatoriale.
21
Position axiale
Position équatoriale
Perspective Newman
encombrement
axial équatorial
22
Il est intéressant de noter que :
- dans la conformation bateau, il existe un encombrement stérique entre les deux positions
axiales extrêmes. Ainsi, la conformation bateau est défavorisée (moins stable) par rapport à
la conformation chaise.
- les positions axiales sur la conformation chaise deviennent après basculement en
conformation bateau puis en l'autre conformation chaise des positions équatoriales (et
inversement : les positions équatoriales deviennent des positions axiales).
23
Chapitre 3 : CONFIGURATION
La constitution d'une entité moléculaire précise la nature et les modes d'union des atomes
formant cette entité, en incluant la multiplicité des liaisons sans tenir compte de leur disposition
dans l'espace.
La configuration d'une entité moléculaire est la disposition spatiale des atomes ou des groupes
d'atomes de cette entité. Ce terme est propre aux stéréo-isomères dont l'isomérie n'est pas due à
des différences de conformations.
- Un carbone est dit asymétrique, centre chiral, ou stéréo-centre lorsque ses quatre
substituants sont différents.
- Un groupe d'atomes constitué d'une double liaison avec ses substituants peut donner
naissance à une isomérie géométrique E et Z.
Un grand nombre de molécules (celles qui possèdent des carbones asymétriques ou celles qui
ont une double liaison) se présentent sous une configuration donnée. La détermination de cette
configuration nécessite la connaissance de la règle séquentielle de CAHN, INGOLD ET
PRELOG.
Les atomes des substituants portés par le carbone asymétrique (dans l’isomérie optique)
ou le carbone éthylénique (dans l’isomérie géométrique) sont classés entre eux selon leur degré
d’éloignement par rapport à ces carbones et selon une séquence de priorité.
Règle I :
La séquence de priorité se fond sur le numéro atomique du premier atome rencontré sur le
substituant envisagé. L’atome de numéro atomique supérieur est alors prioritaire par rapport à
celui de numéro atomique inférieur. En cas d’isotopes, celui qui a la masse atomique la plus
élevée, est prioritaire.
Ainsi dans les substituants suivants comprenant un ou plusieurs atomes on aura la séquence
suivante de priorité décroissante.
Les atomes soulignés ont été les seuls considérés pour déterminer l’ordre de priorité.
24
Règle II :
Quand les atomes directement liés au carbone asymétrique ou éthylénique sont identiques, on
compare les atomes situés au degré d’éloignement immédiatement supérieur et on applique la
règle I.
Ex 1 :
CH3 CH3
C CH3 CH CH2-(CH2)4-CH3 CH2-CH3 CH3
CH3 CH3
Ex 2 :
OH
NH2 OH
CH2-OH CH2-CH3
CH2F CH CH
CH
OH CBr3 CH3
CH3 CH2Br
C CH3 CH
CH3 CH2Br
Règle III :
Les liaisons multiples sont considérées comme autant de liaisons simples et chaque atome
engagé dans une liaison multiple sera écrit autant de fois qu’il porte de liaisons.
O O C 000
N C 000
00
N
C 000
C H
H
CH CH2 est considéré comme C C 000
H
C3
C H C
. . .. .
H
C C2 000
2 3 H
C 2 3 C5
H
est considéré comme C .. . ..
4
1 4 C1 C6
1 C 000
6 5 H
H
6 5
C C 000
H C
Les atomes entre crochets interviennent mais sont considérés comme porteurs d’atomes
fantômes de numéro atomique nul.
25
Ex 1 :
CH2-CH3 CH3
CH CH CH2 CH
CH3
CH3
Ex 2 :
NH2 CH3
Ex 3 :
CH3
C6 H 5 C CH3
CH3
Cl Cl Cl
H
C C C C
H H Cl H
Z (cis) E (trans)
Eb. = 60°.3 Eb. = 47°.5
26
- Un exemple classique montrant la différence de propriétés chimiques est celui des
acides maléiques et fumariques.
HO OH
O
O=C C=O O=C C=O
C C C C
( 140° C )
H H H H
acide maleïque anhydride maleïque
( F = 130° C )
HO
O=C H
C C rien
( 140° C )
H C=O
OH
acide fumarique
( F = 260° C )
Le E ou l’acide fumarique (F = 260°C) ne donne pas de réaction dans les mêmes conditions.
CHO CHO
CHO CHO
H CH2OH HOH2C H
HO OH H CH2OH HO CH2OH
HO H
A B
A B
La répartition spatiale des substituants est différente entre les deux carbones asymétriques ci-
dessus. On parle donc de configurations.
Suivant les règles séquentielles (Cahn-Ingold et Prelog), nous pouvons déterminer ce qui est
appelé la "configuration absolue" du carbone asymétrique de la façon suivante :
27
Classement des différents substituants par ordre de priorité
A B
2 2
CHO CHO
4H 3 3
CH2OH HOH2C H 4
HO OH
1 1
Puis, pour déterminer la configuration absolue, il faut placer un atome possédant un numéro
pair (ici H, N°4) derrière le plan formé par les trois autres atomes et regarder suivant l'axe de ce
numéro pair. Il suffit alors d'observer le sens de rotation des 3 autres atomes : sens des aiguilles
d'une montre configuration absolue R (origine latine de Rectus signifiant droite) et sens inverse
des aiguilles d'une montre configuration absolue S (origine latine de Sinister signifiant gauche).
A B
A B
2 2
2 2 CHO CHO
CHO Oeil CHO
4 4 3 3
H 3 3 H HO CH2OH HOH2C OH
CH2OH HOH2C
HO OH 1 1
1 1
configuration absolue configuration absolue
R S
Les deux composés ci-dessus sont donc des stéréoisomères de configuration opposée.
28
Chapitre 4 : ISOMERIE OPTIQUE
I- ACTIVITE OPTIQUE :
On dit qu'un composé est doué de pouvoir rotatoire, ou encore optiquement actif lorsque,
traversé par un rayon de lumière polarisée plane, il provoque une rotation du plan de polarisation
de ce rayon. L’appareil qui permet cette mesure est appelé polarimètre :
1 2 3 4 5 6 7 8
29
Une source (1) émet une radiation monochromatique non polarisée où toutes les ondes vibrent
dans un plan quelconque (2). Après traversée du prisme polariseur (3), la lumière est polarisée :
seules ont été transmises les ondes vibrant dans un plan parallèle, les autres ayant été éliminées
(4). Ce rayon de lumière traverse alors un tube (5) contenant une solution de produit à analyser,
puis est "analysé" par un prisme analyseur (7). Si le plan de polarisation (6) a tourné d'un angle ,
la substance est dite optiquement active.
La mesure de l'angle de rotation permet de définir le pouvoir rotatoire spécifique,
caractéristique d'une substance optiquement active, à une température donnée et pour une
longueur d'onde donnée.
: en degré
t t
= lc = l : épasseur en dm
lc
c : concentration en g/ml
*
Si la déviation est à droite (pour l'observateur), la substance est dextrogyre et le pouvoir
rotatoire est compté positivement. Lorsque la déviation est à gauche, la substance est lévogyre et
le pouvoir rotatoire est compté négativement.
Une substance optiquement active est une substance chirale.
- Condition pratique
Pour qu'une molécule soit chirale, il faut qu'elle n'ait :
- ni plan de symétrie
- ni centre de symétrie
C'est-à-dire non superposable à son image par rapport à un plan.
30
Exemples :
CO2H Cl
H3C H Cl H
NH2 H
Butan-2-ol Dichlorométhane
Molécule chiral Molécule achiral
Le plan contenant les deux liaisons C-Cl est un plan de symétrie, donc la molécule du
dichlorométhane est achirale.
La molécule du 2,3-dichlorobutane sous la conformation présente un centre de symétrie :
Cl H
H3C
. CH3
H Cl
Molécule achirale
2- Enatiomérie et diastéréoisomérie :
- Définition :
Deux structures symétriques l'une de l'autre par rapport à un plan et non superposables sont
dites énantiomères (du nom grec énantio : opposé) ou inverses optiques.
Exemple :
COOH HOOC
H H
H3C CH3
NH2 H2N
miroir
Les deux structures ne sont pas superposables ; elles sont énantiomères.
Deux énantiomères ont les mêmes propriétés chimiques et physiques sauf leur action sur la
lumière polarisée. Un mélange de deux énantiomères en quantité équimolaire est appelé mélange
racémique son pouvoir rotatoire est nul (mélange inactif par compensation) (-+ =0).
Enfin, et c'est peut-être l'intérêt essentiel de cette notion de pouvoir rotatoire, c'est que deux
énantiomères peuvent avoir des propriétés biologiques et pharmaceutiques différentes : par
exemple, un seul stéréoisomère de la chloromycétine (chloramphénicol) possède une activité
antibiotique; d’où l'intérêt économiquement parlant de cette notion.
31
* *
O2N CH(OH) CH CH2OH
NH CO CHCl2
chlorocétine (chloramphénicol) : antobiotique
Seul le stéréoisoère (R,R) est actif :
X X X
X
C C C C C C
Y
Y Y
Y
miroir
Cas des composés spiraniques :
Les composés bicycliques comportant un seul atome de carbone commun constituent la
famille des spiranes. Les deux cycles de ces dérivés ne sont plans dans un même plan, il en
résulte que si chaque cycle est substitué de façon qu'il n'y ait pas de plan de symétrie la substance
existe sous deux formes inverses optiques.
32
-------------
H CH2 CH2 H H CH2 CH2 H
C C C C C C
H2N NH2 CH2
CH2 CH2 H2N CH2 NH2
spiranes
deux cycles dans deux plans différents
pas de plan de symétrie
non superposables (inverses optiques)
elles sont optiquement actives
Par convention:
- La chaîne carbonée la plus longue se place verticalement.
- La fonction principale (ou groupe le plus oxydé) ou d'indice le plus bas selon la
nomenclature systématique doit être en haut.
- Les liaisons verticales sont en arrière.
- Le carbone ou les carbones asymétriques dans le plan.
- Les autres substituants sont horizontaux et sont en avant.
Lorsque le plus petit substituant est placé horizontalement sur la projection de Fischer, la
configuration absolue est l'inverse de celle qu'on lit.
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Molécules contenant plusieurs atomes de carbones asymétriques :
OH HO H H
OHC CHO OHC CHO
H H OH HO
S R R S
S R S R
H H H H
HOH2 C CH2 OH HOH2 C CH2 OH
OH HO OH HO
II III IV
I
H HO H
HO
HO HH H HO OH H H OH HO HO H
I II III IV
III IV
E
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- Cas de molécules symétriquement substituées
Lorsqu'une molécule symétriquement substituée possède n atomes de carbone asymétriques, le
nombre maximum de stéréoisomères est 2n-1 groupés en 2n-1 couples de diastéréoisomères.
Cas du butane-1,2,3,4-tetraol :
CH2OH CH2OH
HO H H OH
R S
-----------------------------------------------------
HO S H H R OH
plan de symétrie
CH2OH CH2OH
CH2OH CH2OH
H OH HO H
S R
S R
HO H H OH
CH2OH CH2OH
35
CHO CHO
H OH HO H
CH2OH CH2OH
HO H H OH HO H H OH
CH2OH CH2OH CH2OH CH2OH
L D L D
Erythrose Thréose
Dans le cas des oses l'appartenance à la série est déterminée par la position du OH sur le
carbone asymétrique de numéro le plus élevé.
Dans le cas des -aminoacides, l'appartenance à la série est déterminée par la position de NH2
sur le carbone asymétrique porteur du COOH :
36
Chapitre 5 : LES EFFETS ELECTRONIQUES : EFFET
INDUCTIF ET EFFET MESOMERE
I- RESONANCE :
Lorsqu’on considère les molécules et les ions de point de vue formule électronique, on
distingue :
- Des molécules et des ions pour lesquels on ne peut écrire qu’une seule formule
électronique, exemples :
- Des molécules et des ions pour lesquels on peut écrire plusieurs formules électroniques
appelées formes limites, sans modifier la répartition des atomes. Ces molécules et ions
présentent le phénomène de résonance, exemples :
Dans la forme A, deux types de liaisons N-O, une double en principe plus courte et une simple
plus longue, l’expérience montre que les liaisons N-O ont la même longueur et l’excédent de
densité électronique est réparti entre les deux atomes d’oxygènes.
Il a été montré expérimentalement que les longueurs des trois liaisons C-O sont identiques.
Le terme résonance s’applique lorsqu’il y a possibilité de conjugaison d’un système. On
distingue quatre types de conjugaisons
1- Système de type
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Cas du buta-1,3-diene :
Dans le cas du buta-1,3-diene, les deux doubles liaisons ne sont séparées que par une seule
liaison simple, cette dernière est courte et les premières plus longues que prévu.
Comment peut-on expliquer l’allongement de la double liaison et le rétrécissement de la
simple liaison?, pour expliquer ce fait, on admet que les électrons se délocalisent le long de la
chaîne carbonée diminuant ainsi la densité électronique entre les carbones C1-C2 et C3-C4 et
augmentant celle entre C2-C3, les doubles liaisons ne sont plus tout à fait doubles alors que la
simple liaison acquiert un caractère de double liaison. On exprime ceci par les trois formes
limites suivantes :
Cette délocalisation n’est possible que grâce à la symétrie des orbitales atomiques 2pz. Leurs
axes sont parallèles ce qui confère à la molécule une certaine planéité.
Cas du benzène :
De formule C6H6, le benzène possède trois doubles liaisons alternées par trois simples liaisons
à l’intérieur d’un cycle :
Cette forme ne traduit pas exactement la structure réelle du benzène puisqu’elle montre
l’existence de trois doubles liaisons (1,34 A°) et de trois liaisons simples (1,54 A°). L’expérience
montre que les six liaisons C-C sont identiques et que les longueurs réelles sont de 1,42 A°. Le
benzène peut être représenté comme un hybride de résonance entre les formes limites suivantes
dans lesquelles les 6 électrons sont délocalisés sur le squelette carboné.
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Ce même type de conjugaison est observé dans les aldéhydes ou cétones -insaturés.
Les électrons n peuvent se délocaliser lorsqu’ils appartiennent à un atome (le plus souvent un
hétéroatome : halogènes, oxygène, soufre, etc…..) directement lié à un carbone sp2 ceci permet
d’écrire de nouvelles formes limites, exemples :
L’anion phénate :
39
II- EFFET MESOMERE :
On parle d’effet mésomère, l’effet résultant de la délocalisation des électrons ou n au sein
d’une molécule :
CH H2C CH
H2C
(1) C O C O
H H
CH3 CH3
CH3 CH3
Dans l’exemple (1) le carbonyle se comporte comme un groupement attracteur d’électrons par
effet mésomère, on dit qu’il exerce un effet mésomère attractif (-M).
Dans l’exemple (2) l’azote se comporte comme un groupement donneur par effet mésomère,
on dit qu’il exerce un effet mésomère répulsif (+M).
1- Groupement donneurs par effet mésomère :
Ce sont essentiellement des groupes saturés possédant un atome porteur de doublet libre n :
L’effet est considérablement augmenté lorsque l’atome accepteur présente une charge
positive :
40
L’effet est diminué quand il est compensé par une conjugaison avec un groupe donneur :
C Cl C Na
Il apparait en général, des charges partielles - sur l’élément le plus électronégatif et + sur
l’élément le moins électronégatif. Un autre exemple est le 1,1,1-trichloroéthane :
La liaison C-C est polarisée, les atomes de carbone mis en jeu sont substitués différemment.
Remarque : Pour les alcynes vrais la liaison C-H est polarisée selon :
Ce fait peut être interprété en admettant que l’électronégativité d’un atome engagé dans une
liaison chimique dépend de son état d’hybridation et croit de sp3 à sp :
C sp3 sp2 sp
Electronégativité 2,48 2,75 3,29
41
- Polarisabilité, phénomène dynamique :
La répartition initiale de la densité électronique entre deux atomes peut être modifiée par un
champ électrique local dû à l’approche d’un réactif. Toutes les liaisons ne répondant pas, de la
même façon à l’action du réactif, sont plus au moins polarisables.
Quelques polarisabilités de liaisons :
Liaison C-F C-Cl C-Br C-I Cl-H Br-H
Polarisabilité () 0,62 2,56 3,63 5,65 2,6 3,5
Les électrons de la couche externe des atomes de numéro atomique élevé possèdent une valeur
élevée d’énergie, ils sont peu retenus par le noyau et échappent donc à son champ électrique. La
modification de la densité électronique formée par ces électrons est facile, ils donnent des liaisons
polarisables. En revanche, les atomes de numéro atomique faible possèdent des électrons très
retenus par le noyau, la liaison constituée par de tels électrons est peu polarisable.
Dans le cas d’une double ou triple liaison, les électrons possèdent un niveau énergétique plus
élevé, ils échappent donc plus facilement au champ électrique des noyaux constituant la
molécule, ils sont donc plus polarisables.
2- Effet Inductif :
L’effet inductif se base essentiellement sur l’électronégativité de l’élément lié au carbone.
Soit un atome plus électronégatif que le carbone fixé sur l’extrémité d’une chaine carbonée :
Cl est plus électronégatif que C, il a tendance à attirer vers lui le nuage électronique, la liaison
C-Cl devient polarisée donc il se produit un transfert de charge partielle du C vers Cl.
42
L’effet inductif (-I) est plus intense lorsque l’élément plus électronégatif, porte une charge
positive :
Les groupes alkyles ont des effets (+I) d’autant plus grand que le radical est plus volumineux :
- Tous les groupes attracteurs par effet mésomères sont attracteurs par effet inductif, donc ils
ont des effets (-M) et (-I) :
- Quand il y a compétition entre l’effet mésomère et l’effet inductif, c’est l’effet mésomère qui
l’emporte car tout simplement l’effet mésomère met en jeu un électron alors que l’effet
inductif met en jeu une charge partielle inférieure à un électron, exemple :
Cl étant attracteur par effet inductif mais donneur par effet mésomère, ce carbocation est
stabilisé par effet mésomère donneur du Cl.
43
IV- CONSEQUENCES DE L’EFFET INDUCTIF ET DE L’EFFET MESOMERE SUR LA
FORCE DES ACIDES ET DES BASES :
1- Les acides :
La force d’un acide est déterminée par son pKa relatif à l’équilibre suivant :
Un acide est d’autant plus fort que sa base conjuguée est faible.
Si le Ka augmente (pKa diminue), l’acidité augmente et inversement si le Ka diminue (pKa
augmente), l’acidité diminue.
En fait, l’acidité est liée à la force de la liaison –O-H dans R-CO2H, si la liaison –O-H est
affaiblit l’acide est fort, si au contraire elle est renforcée, l’acidité est faible. Exemples :
- L’acide chloroacétique :
-Cl est un groupement attracteur par effet inductif, ça présence va affaiblir la liaison –O-H
donc l’acidité augmente, autrement dit, l’effet inductif du -Cl augmente le caractère ionique de la
liaison –O-H, favorisant le départ de H+. Ou bien l’effet inductif du –Cl stabilise l’ion
carboxylate (base conjuguée) en réduisant la densité électronique qui s’accumule sur l’oxygène.
- L’acide acétique :
44
2- Les bases :
Une base sera d’autant plus forte, qu’elle sera soumise à des effets donneurs d’électrons qui
augmenteront la densité électronique autour de l’atome basique et inversement une base sera
d’autant plus faible que des effets accepteurs interviendront avec intensité.
Exemples :
La présence de neuf atomes de fluor (groupement attracteur par effet inductif) va diminuer le
caractère basique de l’azote.
Le caractère basique provient du doublet libre sur l’azote, plus ce doublet libre est disponible
plus la base est forte.
Dans l’ammoniac le doublet libre est disponible, alors que celui de l’aniline, il rentre en
conjugaison avec les six électrons du cycle benzénique. Quant à celui du p-nitroaniline, en plus
de cette conjugaison avec le cycle il se trouve complétement pris par le groupe -NO2 qui est
attracteur par effet mésomère.
45
Chapitre 5 : REACTIONS EN CHIMIE ORGANIQUES
I- INTRODUCTION :
La réaction organique c’est la transformation d’une molécule organique en une autre, elle peut
s’effectuer sous l’influence d’une espèce chimique organique ou minérale, ou bien sous
l’influence d’un agent physique. La molécule organique qui subit la transformation est appelée
substrat, celle qui est responsable de la transformation est appelée réactif.
Exemples :
46
2- Réaction d’Elimination :
Une molécule perd un atome ou groupe d’atomes, il en résulte généralement une insaturation.
Exemple :
3- Réaction d’addition :
Une molécule se scinde en deux fragments qui se fixent sur une autre molécule insaturée,
exemples :
4- Réaction de transposition :
Il se produit un réarrangement des atomes dans la même molécule, exemple
1- Rupture homolytique
La coupure homolytique d’une liaison comporte le partage symétrique du doublet commun de
la covalence :
Cette rupture conduit à la formation de deux entités chimiques appelés radicaux libres qui sont
des atomes ou groupes d’atomes possédant un électron impair, sans charge électrique.
2- Rupture hétérolytique :
Lors d’une coupure de liaison, l’un des fragments emporte le doublet de liaison, une lacune
apparait sur l’autre. Les deux fragments sont chargés électriquement, deux cas peuvent se
présenter :
- L’entité intermédiaire portant l’atome de carbone, emporte le doublet et donc le carbone sera
chargé négativement, on parle de carbanion ;
C Z C + Z
- L’entité intermédiaire portant l’atome de carbone, cède le doublet de liaison et donc une
charge positive sera sur le carbone, c’est un carbocation ou ion carbonium :
47
La nature des entités intermédiaires conduit à un second mode de classement des réactions, les
réactions radicalaires et les réactions ioniques.
La rupture homolytique se fait en général, de telle sorte à produire des radicaux stables.
L’ordre de stabilité dépond des effets électroniques, un effet (+I) ou bien une conjugaison tendent
à stabiliser un radical, ainsi :
Les réactions radicalaires sont souvent des réactions en chaines comportant trois phases, une
première, généralement lente, au cours de laquelle se forment les radicaux libres initiateurs de la
réaction. La deuxième, appelée phase de propagation, au cours de laquelle la réaction s’étend très
rapidement à un grand nombre de molécules. Enfin, la phase d’arrêt, dans laquelle la réaction
s’arrête par suite de la disparition de tous les radicaux libres.
V- REACTIONS HETEROLYTIQUES :
Lors de la rupture hétérolytique d’une liaison , Le doublet reste constitué, la paire d’électrons
est alors fixée sur l’un des atomes. L’autre se trouve avec une orbitale vacante :
48
- Réactifs nucléophiles, sont riches en électrons. Ils cherchent les sites de faible densité
électronique pour établir une nouvelle liaison. (exemples : C- ; -NH2 ; R-O- etc…).
1- Carbocation :
La structure du carbocation peut être déduite par analogie avec le triméthylborane, les deux
sont isoélectriques et hybridés en sp2 :
49
b- Stabilité :
Tout groupement donneur par effet (+I) ou (+M), stabilise un carbocation :
2- Carbanion :
Les carbanions peuvent être comparés à l’ammoniac car ils sont isoélectroniques, ils sont
hybridés en sp3 :
b- Stabilité :
Tout groupement attracteur par effet (-I) ou (-M) stabilise un carbanion :
50
3- Radicaux libres :
Les radicaux libres sont des entités non chargées, ils sont issus d’une rupture homolytique
d’une liaison. Ils peuvent être soit plan (hybridation sp2) soit pyramidaux (hybridation sp3), tout
dépond des substituants liés au carbone radical libre. Cependant, ils sont très réactifs, ils
réagissent le plus souvent par dimérisation ou par dismutation. De point de vue stabilité, ils sont
stabilisés par effets donneurs (+I) ou (+M) :
4- carbènes :
Ce sont des entités non chargées dans lesquelles le carbone a une paire d’électrons libre. Il
existe deux structures possibles des carbènes, une ou les deux électrons sont dans la même
orbitale (appelée état singulet) l’autre ou les deux électrons sont dans deux orbitales différentes
(appelée état triplet) :
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TABLES DES MATIERES
Introduction générale ........................................................................................................................ 1
52
Chapitre 2: STEREO-ISOMERIE ET ANALYSE
CONFORMATIONNELLE
I- ISOMERIE ................................................................................................................................. 15
1) DEFINITION ............................................................................................................................ 15
2) ISOMERIE DE CONSTITUTION ................................................................................................... 15
1- Isomérie de fonction ......................................................................................................... 15
2- Isomérie de position ......................................................................................................... 15
3- Isomèrie de chaîne ............................................................................................................ 16
II- REPRESENTATION DES MOLECULES DANS L'ESPACE ............................................... 16
1- REPRESENTATION EN PERSPECTIVE ........................................................................................ 16
2- REPRESENTATION DE NEWMAN .............................................................................................. 16
III- STEREOISOMERIE................................................................................................................ 17
1- DEFINITION ............................................................................................................................ 17
2- NOTION D'ISOMERES DE CONFORMATION................................................................................ 17
3- ETUDE CONFORMATIONNELLE DES COMPOSES ACYCLIQUES (ETHANE, BUTANE) .................... 18
- Conformations de l’éthane. ................................................................................................ 18
- Conformations du butane. .................................................................................................. 19
4) ETUDE CONFORMATIONNELLE DES COMPOSES CYCLIQUES (CAS DU CYCLOHEXANE) ............. 21
Chapitre 3 : CONFIGURATION
I) REGLES SEQUENTIELLES DE CAHN, INGOLD ET PRELOG ......................................... 24
II) APPLICATIONS DE LA REGLE CIP ..................................................................................... 26
1- DETERMINATION DES CONFIGURATIONS (E/Z) ....................................................................... 26
2- DETERMINATION DE LA CONFIGURATION R/S DU CARBONE ASYMETRIQUE) .......................... 27
54