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Séquence 5 :
Autour de la peine de mort
de « Peu avant la guerre de 1914, » jusque « loin de réparer l’offense faite au corps social, ajoute
une nouvelle souillure à la première. »
Eléments d’introduction :
I - Un souvenir d’enfance
a) un horrible crime
Le crime était « particulièrement révoltant » (l. 1). Le meurtrier a assassiné toute une
famille de fermiers, il s’agissait donc de personnes ordinaires, qui vivaient modestement, et
les a volés, ce qui a « aggravé son cas » (l. 3). Les meurtres du condamné ne sont pas passés
sous silence, le champ lexical du crime est bien présent : « assassin » (l. 1),, « crime », (l. 1 et
19), « massacré »(l. 2), « tué », « sang » (l. 3), « victimes », « affaire » (l. 4), « meurtre » (l. 6
et 19). Bien que cet essai d’Albert Camus entend argumenter contre la peine de mort, le crime
commis n’est pas occulté, il ne s’agit pas de taire les horreurs commises par les accusés.
b) en vérité, de l’indignation
Selon Camus, tuer un assassin c’est commettre « un nouveau mettre » (l. 19) alors que
la justice entend pourtant réparer la faute commise en condamnant à mort l’assassin. Cette
contradiction est mise en avant par l’antithèse : « douce »/« montre » (l. 5) ou encore
« suprême »/« honnête » (l. 16). Pour Camus, la peine capitale ne répare pas, elle n’est qu’un
autre crime qui s’ajoute au premier : sa thèse est développée tout au long du dernier
paragraphe où le présent de vérité générale est largement employé : « il faut », « est » (l. 14),
« donne » (l. 16), « paraît » (l. 17), « éclate » (l. 18) et enfin, « ajoute » (l. 20), cette idée est
selon lui une thèse qui devrait être admise par tous afin que la peine de mort soit abolie.
Ouverture possible : la lecture analytique n°2!!!
Corpus :
Document A : Maurice Barrès, discours à la Chambre du 3 juillet 1908 (extrait)
Document B : Aristide Briand, discours à la Chambre du 11 novembre 1908 (extrait)
Document C : couverture du Petit Journal, 19 juillet 1908
Document D : extrait de La vie de David Gale, un film de Alan Parker, avec Kevin
Spacey et Kate Winslet, 2002
de « Pour ma part, je demande que l’on continue à nous débarrasser de ces dégradés, de
ces dégénérés, » jusque « …C'est par amour de la santé sociale que je vote Ie maintien et
l'application de la peine de mort. »
Objectifs :
- définir l’argumentation directe
- connaître sa finalité et ses enjeux
Supports :
- Document A : Extrait du Supplément au voyage de Bougainville, Diderot.
- Document B : Document C : Emile Zola, « J’accuse », L’aurore, 13 janvier 1898.
- Document C : La Rochefoucault, Maximes et Réflexions morales, 1664
- Document D : extrait de la Préface de la deuxième édition de Thérèse Raquin, Emile Zola
- Document E : « De l’horrible danger de la lecture », Voltaire
- Document F: Aristide Briand, Discours à la Chambre du 11 novembre 1908, (séance 2,
document B)
- Document G : Camus, Réflexion sur la guillotine (texte de la séance 1)
Document A : Extrait du Supplément au voyage de Bougainville, Diderot
de « A. En attendant, que faites-vous ? » jusqu’à « Il fait comme tout le monde : il se dissipe
après s’être appliqué, et s’applique après s’être dissipé. »
de « Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. » jusqu’à
« L’âme est parfaitement absente, j’en conviens aisément, puisque je l’ai voulu ainsi. »
Document A B C D E F G
Remarque
s sur
l’argumen
tation en
oeuvre
dans le
support
Identific
ation du
genre
Séance 4 : le discours de Badinter
Problématiques possibles :
- comment fonctionne l’argumentation de ce discours?
- en quoi ce discours se révèle-t-il profondément humaniste?
- comment Badinter parvient-il à convaincre l’assemblée?
I - Un discours argumentatif
Badinter s'oppose par contre à « ceux qui veulent une justice qui tue », en prenant soin
d'utiliser la troisième personne pour désengager l'assemblée de cette position, signifiant
ainsi : ceux-là sont autres, ils ne font pas partie de notre assemblée.
Ils sont dans l'erreur, ce qui est également suggéré dans la phrase : « Cette société
croit, en dépit de l'expérience des siècles, faire disparaître le crime avec le criminel » Dans
ce passage, Badinter montre la confusion qui est faite entre les personnes (les criminels) et
les actes transgressifs que sont les crimes : si les premiers peuvent disparaître, les seconds
existeront toujours, ce qui est souligné par « l'expérience des siècles ».
Robert Badinter, de plus, dévalorise la position adverse en utilisant des pronoms
démonstratifs à valeur dépréciative : « ceux qui », « ceux-là ». Ces démonstratifs sont repris
sous forme de déterminants « cette justice » pour désigner la justice telle que l'envisagent
les opposants : les compléments du nom « d'élimination », « d'angoisse et de mort » mettent
en valeur des principes qui s'opposent.
II - Une thèse abolitionniste
a) des alternatives
« Il s’agit bien, en définitive, dans l’abolition, d’un choix fondamental » : c’est ainsi que
Badinter pose le problème de l’abolition : c’est une vision manichéenne.
Badinter utilise des alternatives à deux reprises :, « l’une et l’autre affirmations me
paraissent également erronées » , il renvoie ainsi dos à dos de conceptions, la première étant
celle qui consiste à croire qu’il existe des « hommes totalement coupables », la seconde, « qu’il
peut y avoir une justice sûre de son infaillibilité ».
Ensuite, « Le choix qui s’offre à vos consciences est donc clair : ou notre société
refuse une justice qui tue (…) et c’est le choix de l’abolition ; ou cette société croit, en dépit
de l’expérience des siècles, faire disparaître le crime avec le criminel, et c’est l’élimination. ».
Toujours un choix manichéen marqué par les mots « choix » et les conjonctions de
coordination « ou » qui introduise l’alternative. C’est l’idée qu’il n’y a pas de compromis
possible.
Pour Badinter, il n’y a pas « des hommes totalement coupables, c’est-à-dire des
hommes totalement responsables de leurs actes », la répétition de l’adverbe « totalement »
fait écho à la peine « capitale », la peine « totale », qui est entière, qui n’est pas dans la demi-
mesure…
« Parce qu’aucun homme n’est totalement responsable, parce qu’aucune justice ne peut
être absolument infaillible » on retrouve l’adverbe « totalement » dans ce parallélisme de
construction qui vise à amoindrir la culpabilité de « l’Homme », et à amoindrir le rôle suprême
de la justice.
Selon Badinter l’homme quel que soit l’acte qu’il a pu commettre n’est pas entièrement
mauvais. De même, il serait une erreur de croire que la Justice est complètement « bonne »,
infaillible, justement parce qu’elle est donnée par des hommes. On aperçoit donc une
conception « relative » de l’homme, qui n’est ni tout à fait bon, ni tout à fait mauvais. En tous
les cas, il est imparfait.
Ce roman vous semble-t-il efficace pour lutter contre la peine de mort? Pourquoi?
Quels sont les passages qui vous ont semblé les plus pertinents/convaincants? Pourquoi?
Nous n’avons pas d’informations sur le crime qui a été commis par le condamné, cela vous a-t-il
gêné? est-ce mieux ainsi, pourquoi?
Séance au CDI
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