Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
ou &
m d
is es
au te
SANS
dr rrit PLANS
oi oi
t d re COULOIRS
'a s à
ut
eu Ma
r rn
e -la
-
Pierre Parquet
Va
Charlotte Belval
llé
e
e
llé
Va
-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
Plans sans couloirs
au te
is es
Introduction 7
Quoi ?
réflexions diagrammatiques
8
e
llé
Va
-
Collection de plans
-la
11
Mise en grille
e
13
r rn
Répétition 17
eu Ma
Conglomération 19
'a s à
Tradition de plans 25
t d re
ut
Architecture contemporaine et tradition 25
oi oi
dr rrit
Un modèle classique 29
au te
L’anti-type 33
is es
m d
ou &
t s ille
Pourquoi 38
en la v
Possibilités d’usages
te
45
i
ch
Structure 45
ar
Usages 47
d'
Effets d’espaces
e
57
ol
Paysage intérieur 59
Potentiels libérés 67
Conclusion 71
Bibliographie 73
5
Introduction
Ce travail de mémoire a débuté par l’attrait des figu-
res géométriques simples et parfaites des plans sans couloirs.
S’intéresser au plan sans couloir, c’est d’abord s’interroger sur
le plan. Nous avons collectionné des projets contemporains qui
mettent en jeu une organisation particulière, sans couloirs.
e
llé
Puis nous avons redessiné ces plans en des diagram-
Va
mes qui ont donné une lecture spécifique de ces projets. Cette
-
-la
collection de figures s’est alors transformée en collection de
principes similaires et différents à la fois, qui nous a d’autant
e
r rn
plus passionné à rechercher les motivations des architectes à
eu Ma
travailler sur ce type de plan.
'a s à
Chaque plan, aussi schématique qu’il soit, renferme une
complexité qui dépasse sa simple représentation. Une recher-
t d re
ut
che sur les modèles classiques d’enfilades de pièces a donné
oi oi
dr rrit
une épaisseur à notre réflexion en rattachant ces projets à une
au te
« Ceci n’est pas arrivé par accident. Ceci, aussi, était un prin-
ct
cipe. Et peut-être que la raison pour laquelle il n’a pas été mis
te
été problématisé. »1
ar
d'
1
Robin Evans, « Figures, Doors and Passages », Translation from Drawing to Building
and Others Essays, Londres, Architectural Association, 1997, p. 70.
7
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
Quoi ?
um e
en la v
réflexions diagrammatiques
t s ille
ou &
m d
is es
au te
dr rrit
oi oi
t d re
'a s à
ut
eu Ma
r rn
e -la
- Va
8
llé
e
e
llé
Va
« S’il y a une idée qui décrit le mieux l’esprit de ses structures,
-
-la
ce serait de dire qu’il s’agit d’une ‘‘architecture diagrammati-
que’’. »2
e
r rn
eu Ma
« Cette recherche de clarté les mène à considérer leurs projets
'a s à
en tant que simples schémas dans lesquels ils tracent seule-
ment des lignes, sans épaisseur et sans anticipation de matière
t d re
ut
; lignes qui décrivent les espaces et définissent le plan géné-
oi oi
dr rrit
ral. »3
au te
is es
par famille, pour voir qu’ils ne sont pas forcément régit pas la
i
ch
2
Toyo Ito, « Diagram Architecture », El Croquis, n°121-122 (« Sanaa 1998-2004 »),
2004, p. 331.
3
Juan Antonio Cortés, « Architectural Topology, an inquiry into the nature of contempo-
rary space », El Croquis, n°139 (« Sanaa 2004-2008 »), 2008, p. 33.
9
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
ou &
m d
is es
au te
dr rrit
oi oi
t d re
'a s à
ut
eu Ma
r rn
e -la
- Va
llé
10
e
Collection de plans
e
llé
jets sont difficilement reconnaissables à première vue et leurs
Va
programmes ne sont pas perceptibles. Pourtant, la collection
-
-la
regroupe aussi bien des équipements publics (musées, bâti-
ments institutionnels) que des logements (collectifs ou indivi-
e
r rn
duels). Il existe alors une similitude entre des projets ayant des
eu Ma
programmes très différents. On peut déjà supposer que le plan
'a s à
sans couloir dépasse une conception qui serait uniquement pro-
grammatique. Yuko Hasegawa écrit à propos de cette neutralité
t d re
ut
programmatique : « Si l’un des bâtiments de Sejima et Nishi-
oi oi
dr rrit
zawa est découvert dans 2000 ans, il sera difficile d’analyser
au te
que le contraire.
t s ille
4
Yuko Hasegawa, « Spaces that obliterates and erases programs », El Croquis, n°99
(Sanaa 1995-2000 ), p. 21.
5
Cristina Díaz Moreno et Efrén García Grinda, « A conversation with Kazuyo Sejima et
Ryue Nishizawa », El Croquis, n°139 (« Sanaa 2004-2008 »), p. 16.
11
e
llé
Va-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
vement se propage de pièce en pièce. Les pièces ne sont plus
Va
mises à distances, mais sont juxtaposées dans le périmètre to-
-
tal du bâtiment.
-la
D’autre part, cette collection fait apparaître que ce type de
e
r rn
plan n’est pas caractéristique d’un seul pays ou d’une seule
eu Ma
région. Elle regroupe aussi bien des architectes japonais, suis-
ses, chiliens, espagnols que français. Mais ces architectes ne
'a s à
questionnent pas forcément le plan sans couloir pour la même
t d re
ut
raison.
oi oi
dr rrit
Même si les projets de cette collection posent tous la
question de l’équivalence des parties, ils sont pourtant très dif-
au te
pétition, conglomération.
um e
oc d
D ure
Mise en grille
ct
te
i
ch
6
Jacques Lucan (dir.), Matière d’art-A Matter of Art. Architecture contemporaine en
Suisse, Bâle, Birkhäuser, 2001, p. 128.
7
Adrien Besson, « Architecture et indétermination », matières, n°8, 2006, p. 62.
13
e
llé
Va-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
tuantes à chaque modification de la position d’une porte.
Va
Un deuxième projet découle d’une même logique. En
-
effet, le projet de l’agence Berger Berger et Building Building,
-la
pour le concours du Centre Pompidou Mobile en 2009, est un
e
r rn
carré divisé en une grille de six par six, qui met en place « 36
eu Ma
antichambres », définissant un projet sans centre ni hiérarchie.
Cela crée un espace neutre où chaque pièce garde sa propre
'a s à
intégrité en restant liée au tout.
t d re
ut
La Maison Auriol d’Eric Lapierre, conçue en 2010, est
oi oi
dr rrit
un rectangle divisé en une grille de quatre par quatre, définis-
au te
15
e
llé
Va-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
Va
Répétition
-
e -la
r rn
La deuxième famille regroupe quatre plans de la col-
eu Ma
lection qui sont organisés par la répétition d’un élément. Cette
répétition est créée par l’assemblage d’un module de base ou
'a s à
par l’exécution d’une même opération plusieurs fois sur toute
t d re
ut
la surface du plan. « Il s’agit d’une exploration de voies inter-
oi oi
dr rrit
médiaires entre des systèmes générés par la division, dans la-
au te
parties du plan.
en la v
pées dans leur largeur pour créer des pièces de tailles diffé-
rentes. Ces pièces restent cependant équivalentes, puisqu’el-
ct
te
8
Cristina Díaz Moreno et Efrén García Grinda, « Soft capacities and discipline : usage»,
El Croquis, n°115-116 (« Mansilla + Tuñón 2001-2003 »), p. 6.
17
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
18
e
tous les logements et leurs pièces sont équivalents mais peu-
vent prendre des dispositifs d’organisation différents.
Diener et Diener utilisent un processus comparable pour
leur immeuble de logements à Java construit en 2001. Les ar-
chitectes ont conçu, dans un bâtiment rectangulaire à cour, une
structure organisée par huit bandes longitudinales découpées
en pièces semblables. On ne peut pas définir les limites des ap-
e
llé
partements sur le diagramme. Le processus de répétition s’af-
Va
franchit alors d’une considération purement programmatique et
-
permet de mettre en avant une organisation spatiale neutre.
-la
Le MUSAC de Mansilla et Tuñón, livré en 2004 à Léon,
r rn
peut être aussi assimilé à une opération de répétition. Il s’agit de
eu Ma
la répétition d’un module composé d’un carré et d’un losange.
Le musée est alors constitué d’une série de pièces autonomes
'a s à
définies par ce module, interconnectées par de nombreuses
t d re
ut
ouvertures. Il y a donc une relation entre toutes les pièces, qui
oi oi
dr rrit
gardent en même temps leur intégrité.
au te
Conglomération
ct
te
i
ch
19
e
llé
Va-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
chitectes Brauen et Wälchli, est également une conglomération
Va
de pièces en spirale autour d’une cour. On ne trouve aucune
-
répétition ni de règle ni de module. Comme pour le projet pré-
-la
cédent, il existe une interdépendance entre les pièces qui sont
e
r rn
insérées entre le carré de la cour intérieure et celui du périmètre
eu Ma
du bâtiment.
La Casa Parr de Pezo von Ellrichshausen, construite
'a s à
en 2008, est un pavage de pièces dans un rectangle. Chaque
t d re
ut
pièce a une dimension particulière. Il n’y a pas de ligne qui or-
oi oi
dr rrit
ganisent l’ensemble du plan. Toutes les pièces gardent une cer-
taine autonomie tout en étant fortement liées aux autres.
au te
par Sanaa, « son plan est inscrit dans une forme banale : le
m d
ou &
le tout.
i
ch
9
Jacques Lucan (dir.), Matière d’art-A Matter of Art. Architecture contemporaine en
Suisse, Bâle, 2001, p. 108.
10
Cedric Schärer, « Plan neutre », matières, n°6, 2003, p. 96.
11
Sou Fujimoto donne ce sous-titre au plan de ce projet dans : Sou Fujimoto, Primitive
Future, Tokyo, Contemporary Architect’s Concept, Series 1, 2008, 143p.
21
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
22
e
modification d’une pièce entraîne la modification de la figure
générale.
Les pièces de ces plans restent autonomes puisqu’el-
les sont clairement identifiables. Mais leurs contingences les
lient très fortement, c’est-à-dire que la communication directe
de pièce en pièce augmente l’interdépendance des parties en-
tre elles et accentue l’unité de l’ensemble. De plus, pour Cedric
e
llé
Schärer, les plans conglomérés sont dans un « état suspendu
Va
(...) susceptible d’être défait et refait autrement »12.
-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
te
i
ch
ar
d'
e
ol
Ec
12
Cedric Schärer, « Plan neutre », op.cit., p. 97.
23
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
24
e
Tradition de plans
e
llé
filade de pièces. Faire des plans sans couloirs doit alors ques-
Va
tionner les architectes contemporains sur la position à prendre
-
-la
face à cet héritage.
e
r rn
eu Ma
Architecture contemporaine et tradition
'a s à
t d re
ut
Pour Herzog et De Meuron, la notion de tradition se
oi oi
dr rrit
pose pour tout projet contemporain : « Mais aujourd’hui, faire un
au te
13
Alejandro Zaera, « Continuities », El Croquis, n°60 (« Herzog et De Meuron 1983-
1993 »), 1993, p. 16.
14
Dans la conférence de Jacques Herzog, « The hidden Geometry of Nature » retrans-
crise dans Herzog et De Meuron 1978-1988. The complete works, Volume 1, Birkhäu-
ser, 1997, pp. 207-211.
15
Ibidem.
25
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
26
e
cette tradition et de s’y référer sur certains points.
Ils illustrent ce lien avec la tradition dans leur travail sur
la Maison Tavole, construite en 1988. Le plan de ce projet est
un rectangle composé de quatre pièces autonomes, identiques
deux à deux, formant un tout. Ce plan sans couloir est constitué
de pièces équivalentes, et met donc en jeu les même probléma-
tiques que celles soulevées dans la mise en grille.
e
llé
Ce projet s’inscrit explicitement dans la continuité d’un
Va
travail d’analyse du plan des maisons suisses traditionnelles,
-
que Herzog et De Meuron résument ainsi : « Si nous regardons
e -la
de plus près la vieille maison traditionnelle, les oppositions sont
r rn
encore plus claires. La tradition oubliée fonctionne comme l’uto-
eu Ma
pie lointaine d’une culture complète et intégrée. Le plan d’étage
'a s à
semble simple et clair : une division d’un modèle normalisé
géométrique. Si je regarde d’un peu plus près, je ne perçois
t d re
ut
oi oi
plus cette division comme une division ou une subdivision, mais
dr rrit
plutôt comme un tout constitué d’éléments autonomes. Je le
au te
Ibidem.
16
Cristina Díaz Moreno et Efrén García Grinda, « A conversation with Kazuyo Sejima et
17
28
e
Sejima ne parle pas explicitement de l’influence de cet héritage
dans son travail mais elle affirme que « peut-être, ce type de
réflexion se pose parce que nous avons grandi au Japon, il peut
y avoir une certaine influence sur nous en ce qui concerne la
façon dont nous faisons l’espace. »18
e
llé
Un modèle classique
- Va
-la
Au-delà de la posture que les architectes contempo-
e
r rn
rains tiennent face à la tradition, on ne peut nier que le plan
eu Ma
sans couloir a été un modèle important dans la composition des
plans de l’architecture classique.
'a s à
Par exemple, le Palazzo Antonini de Palladio est une résidence
t d re
ut
urbaine située à Udine en Italie, construit en 1556. Le plan de
oi oi
dr rrit
ce palais est un carré divisé en une grille irrégulière de trois par
trois. La pièce centrale est la seule à être de nouveau divisée
au te
18
Ibidem.
19
Christian Moley, « Dégager les potentialités des espaces de l’appartement », Regard
sur l’immeuble privé. Architecture d’un habitat 1880-1970, Paris, Le moniteur, 1999, p.
143.
29
e
llé
Va-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
ces indifférenciées et équivalentes. Moley dégage alors leurs
Va
qualités en expliquant le fait que « les potentialités de choix
-
-la
et de permutations d’affectations que recèlent le plan ancien
e
ne relèvent pas que d’une simple exploitation de la combina-
r rn
toire offerte par une grille de pièces, mais renvoient aussi à
eu Ma
des différences d’usage. »21 Il souligne donc la particularité des
'a s à
ces plans qui est « de ne pas imposer d’emblée, par une dif-
férenciation des pièces ne tenant qu’à leur taille respective, la
t d re
ut
lecture d’une unique répartition fonctionnelle. »22 Ils permettent
oi oi
dr rrit
avant tout des usages variés par notamment une réflexion sur
la flexibilité. Moley dit que « si le plan en grille conduit de par
au te
is es
20
Ibidem, p. 146.
21
Ibidem, p. 148.
22
Ibidem, p. 212.
23
Ibidem.
24
Ibidem.
25
Ibidem.
31
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
32
e
Pour Moley, une différenciation des pièces existe et il nous dit
justement que « le plan composé de grille de pièces plutôt uni-
dimensionnelle ne doit pas laisser une idée d’un espace com-
plètement neutre »26.
L’anti-type
e
llé
- Va
Christian Moley analyse aussi des plans distribués à
-la
partir d’un couloir central. Alors que l’enfilade de pièces rend
e
r rn
interdépendante toutes les parties du plan, le couloir est « un
eu Ma
instrument d’aise » qui rend autonome les pièces les unes par
rapport aux autres. Aujourd’hui, cette distribution par couloir
'a s à
est communément admise. Robin Evans tente dans un essai27
t d re
ut
d’établir une histoire du remplacement de l’enfilade de pièces
oi oi
dr rrit
par un couloir de distribution.
Evans explique que la « matrice de pièces communi-
au te
fert par l’addition d’une pièce à une autre, la villa a été, en terme
ar
34
e
Il donne ensuite l’exemple de la Coleshill House de Sir
Roger Pratt construite en 1667. Un couloir s’étend sur toute
la longueur du bâtiment, chaque pièce a une porte qui donne
sur celui-ci. Il rapporte les propos de Pratt sur ce projet : « ‘‘la
voie commune, à travers toute la longueur de la maison’’ devait
empêcher ‘‘les pièces de services d’importuner les autres par
le passage continuel à travers elles’’ et, dans le reste de la mai-
e
llé
son, pour s’assurer que ‘‘les serviteurs ordinaires ne puissent
Va
jamais apparaître publiquement dans leurs allées et venues’’.»29
-
Le couloir permet alors de ne plus mélanger les espaces de
-la
vie avec les espaces de services et les maîtres avec les servi-
e
r rn
teurs.
eu Ma
Le pouvoir de ségrégation du couloir ne peut pas être
facilement remis en cause, mais son fonctionnalisme, repose
'a s à
sur plusieurs contradictions. En voulant rendre les pièces indé-
t d re
ut
pendantes, il tend à intégrer plus de flexibilité. Pourtant, comme
oi oi
dr rrit
le dit Christian Moley « d’un côté il est un instrument d’aise »,
mais « d’un autre côté, il est gaspilleur d’espace, trop rigide ».
au te
29
Ibidem, p. 71.
30
Ibidem, p. 78.
31
Ibidem, p. 79.
35
e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
de pièce en pièce.
Va
-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
te
i
ch
ar
d'
e
ol
Ec
37
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
Pourquoi
ou &
m d
is es
au te
dr rrit
oi oi
t d re
'a s à
ut
eu Ma
r rn
e
les architectes contemporains font-ils des plans sans couloirs ?
-la
- Va
llé
38
e
e
llé
Va
-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
pièces.
i
ch
39
e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
misérable à mes combinaisons architecturales. Pourquoi la sal-
llé
le de bain est-elle grande comme la cuisine, et la chambre des
Va
parents grande comme le salon ? Quels sont les facteurs com-
-
-la
muns de forme, de disposition, d’éclairage, de superficie entre
e
une salle à manger et une chambre à coucher ? Nous sommes
r rn
dans l’arbitraire, dans l’à peu près, dans le gaspillage de cube
eu Ma
de bâtisse. (…) J’inscris avec conviction sur cette épure : gas-
'a s à
pillage, inefficience, paralysie. »32 Le Corbusier définit donc ce
plan comme étant paralysé, par opposition au plan libre com-
t d re
ut
posé de « planchers éclairés ». Le schéma du « plan paralysé »
oi oi
dr rrit
selon Le Corbusier, semble correspondre au plan sans couloir
au te
tel que nous le définissons. Mais pour lui, ce type de plan n’ap-
is es
32
Le Corbusier, Précisions sur un état présent de l’architecture et de l’urbanisme
(1930), Editions Altamira, Paris, 1994, p. 43.
33
Texte de présentation de la maison dans 2G, n°22 (« Ábalos et Herreros), p. 48.
34
Juan Antonio Cortés, « Architectural Topology, an inquiry into the nature of contempo-
rary space », El Croquis, n°139, op.cit., p. 57.
41
e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
À gauche, les qualités de la pièce : Louis Kahn, Maison Fisher, Pennsylvanie, 1967.
À droite, les qualités de l’espace ouvert : Mies Van Der Rohe, Maison de campagne, 1923.
42
Les plans de la collection sont composés de pièces.
Louis Kahn définit la pièce comme étant « le commencement
de l’architecture. C’est le lieu de l’esprit. On est dans la pièce,
avec ses dimensions, sa structure, la lumière qui lui donne son
caractère, son aura spirituelle, et on prend conscience que tout
ce que l’homme propose et fait devient vie. La structure de la
pièce doit être évidente dans la pièce même. »35 Selon cette
e
llé
définition, le plan sans couloir a comme élément structurel de
Va
base une pièce autonome et structurée.
-
Mais l’analyse des familles de plans nous a également
e -la
montré que toutes ces pièces étaient fortement liées et inter-
r rn
dépendantes entre elles. Mies Van Der Rohe dit à propos de la
eu Ma
Maison de Campagne en brique : « (…) j’ai abandonné le prin-
'a s à
cipe habituel de fermeture de l’espace : à la place de pièces dis-
tinctes j’ai recherché une suite d’effets d’espace. La paroi perd
t d re
ut
oi oi
ici son caractère de fermeture et ne sert plus qu’à l’articulation
dr rrit
de l’organisme de la maison. »36 Cette intention de créer des
successions d’espaces, se retrouve dans celle des architectes
au te
35
Louis I. Kahn, Silence et lumière, Choix de conférences et d’entretiens 1955-1974,
traduit par Mathilde Bellaigue et Christian Devilliers, Éditions du Linteau, Paris, 1996,
p. 229.
36
Ludwig Mies Van Der Rohe, manuscrit de conférence, 1924, dans Fritz Neumeyer,
Mies Van Der Rohe – Réflexions sur l’art de bâtir, Le Moniteur, Paris, 1996, p. 251.
43
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
ou &
m d
is es
au te
dr rrit
oi oi
44
e
Possibilités d’usages
Structure
e
llé
par la présence de la structure sur toutes les parties composant
Va
le bâtiment. En effet, la capacité des plans sans couloirs à pou-
-
-la
voir être dessinés selon un schéma diagrammatique est due au
fait que les quatre parois de chaque pièce sont structurelles. Il
e
r rn
n’y a plus de distinction entre la structure principale du bâtiment
eu Ma
et sa partition. La division qui existe sur le diagramme est alors
'a s à
celle qui existe en réalité.
Selon Sejima, « un bâtiment est finalement l’équivalent
t d re
ut
oi oi
du schéma de l’espace utilisé pour décrire abstraitement les
dr rrit
activités banales présupposées par la structure.»37 Sejima ex-
au te
une chose que nous essayons de faire est que, si nous avons
te
37
Toyo Ito, « Diagram Architecture », El Croquis, n°121-122, op.cit., p. 331.
38
Alejandro Zaera, « A conversation », El Croquis, n°99 (Sanaa 1995-2000), p. 14.
39
Ibidem, p. 16.
45
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
ou &
46
e
En faisant des plans sans couloirs, ces architectes
pensent la structure de manière à rendre chaque élément du
plan structurel, au lieu de dissocier le système constructif de la
partition. Roger Diener, lors d’une conférence40, explique que
le bâtiment de logements de Java est avant tout un projet de
structure : « ce n’est pas l’organisation des appartements qui
détermine le plan, mais le volume structurel : les appartements
e
llé
sont construits à l’intérieur d’une structure existante. »41 C’est
Va
le programme qui s’insère dans la structure et non lui qui dicte
-
-la
la conception du plan : « l’appartement ne détermine pas les
e
dimensions de l’espace, l’appartement va chercher aussi loin
r rn
que possible, jusqu’au prochain appartement. »42
eu Ma
Quand les plans sont dessinés selon le programme,
ceux-ci sont dimensionnés sur mesure mais ne permettent
'a s à
aucune évolution. Le plan sans couloir inverse alors cette logi-
t d re
ut
que en donnant la possibilité à plusieurs usages de venir s’in-
oi oi
dr rrit
sérer dans le bâtiment. On trouve alors une certaine flexibilité,
non pas dans le réaménagement permanent des cloisons qui
au te
Usages
i
ch
ar
d'
40
Conférence de Roger Diener au Centre Culturel Suisse à Paris, le 23 novembre 2010.
41
Propos relevés par les auteurs lors de cette conférence.
42
Ibidem.
43
Alejandro Zaera, « A conversation », El Croquis, n°99, op.cit., p. 14.
47
e
llé
Va-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
face, mais par une redéfinition de l’organisation d’affectation de
Va
celui-ci.
-
-la
Ainsi pour la Casa Mora : « le système de même que
e
les formes de la maison sont en mesure de générer un nombre
r rn
infini de solutions avec de légères modifications. Nous pour-
eu Ma
rions construire une colonie de Casa Mora, toutes semblables
et toutes différentes à la fois. »45 Les diagrammes de la collec-
'a s à
tion incluent alors plusieurs possibilités d’usages, c’est-à-dire
t d re
ut
plusieurs combinaisons valables à l’intérieur d’un seul et même
oi oi
dr rrit
plan. Les architectes montrent, par des suites de schémas, que
leurs projets ont une capacité à prendre différentes organisa-
au te
autour. »46 Le plan sans couloir tel qu’il est organisé au final est
oc d
D ure
44
Christian Moley, « Dégager les potentialités des espaces de l’appartement », Regard
sur l’immeuble privé. Architecture d’un habitat 1880-1970, op.cit., p. 143.
45
Antonio Moll Moliner, « La Casa Rhizoma : habitar en el siglo XXI. Reflexiones sobre
une obra de Iñaki Ábalos », Pasajes de Architectura y critica, n°104, 2009, p. 32-36.
46
Ibidem.
47
Note de présentation du projet relevée sur le site internet de Building Building.
49
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
50
e
tiplicité de scénarios, générés par une infinité d’ambiances. »48
Ce n’est pas une flexibilité modulaire qui est introduite, mais une
variabilité des possibilités. Comme il y a une multitude de plans
possibles dans l’élaboration d’un plan sans couloir, il y a aussi
une multitude d’organisation d’usages et celui qui prend place
dans le plan n’est au final qu’un choix arbitraire. De même, les
versions présentées par les architectes ne constituent pas des
e
llé
collections exhaustives, mais une liste arrêtée de possibilités.
Va
Les pièces prennent des dimensions similaires qui
-
conditionnent l’apparition de nouveaux types d’usages. Ainsi
-la
dans le projet de la House A de Nishizawa, la proportion de
e
r rn
toutes les pièces est semblable et donc non spécifique à une
eu Ma
fonction. On remarque sur le plan, que la ‘‘bathroom’’, salle de
bain, n’est plus définie comme telle mais comme un ‘’bath li-
'a s à
ving’’, salon de bain. La salle de bain est alors surdimension-
t d re
ut
née, ce qui permet l’apparition de nouveaux usages. Sejima et
oi oi
dr rrit
Nishizawa parlent d’un nouveau potentiel : « Nous essayons
au te
48
Ibidem.
49
Cristina Díaz Moreno et Efrén García Grinda, « Liquid playgrounds. Fragments from a
conversation », El Croquis, n°121-122 (« Sanaa 1998-2004 »), 2004, p. 22.
51
Maison 01
e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
01
ut
oi oi
dr rrit
au te
Maison 09
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
09
e
ol
Ec
Schémas d’Eric Lapierre de deux des dix « maisons dans la maison », Maison Auriol, 2010.
De haut en bas : Maison 01, la « maison publique » en croix et Maison 09, la « maison des
parents » en spirale.
52
dissimulé (…). »50 Le plan sans couloir permet d’aller d’usages
en usages de plusieurs manières dans un même plan et donc
de rendre paradoxalement hétérogène un plan qui est très ho-
mogène dans sa conception.
Eric Lapierre introduit même l’idée qu’il y a « plusieurs
maisons dans la maison » par une « superposition d’intention
et de maisons toutes agglomérées dans le même périmètre »51.
e
llé
Les schémas qu’il a réalisés pour la Maison Auriol montrent
Va
cette superposition de parcours et d’expérience qu’apporte la
-
position du programme dans les différentes pièces. Ils permet-
-la
tent de distinguer à l’intérieur de ce plan, composé de seize
e
r rn
pièces identiques, dix maisons. Ainsi, le schéma en croix de la
eu Ma
« maison publique » s’additionne alors à celui en spiral de la
« maison des parents » et ainsi de suite jusqu’à redécouvrir la
'a s à
maison tout entière.
t d re
ut
Thomas Raynaud au sujet du Centre Pompidou Mobile
oi oi
dr rrit
dit que ce projet est « la mise en abîme du musée, il y a autant
au te
50
Florian Beigel, Philip Christou, « Teasing modernity », 2G (« Ábalos&Herreros »),
2002, p. 11.
51
Propos relevés par les auteurs lors d’un entretien avec Eric Lapierre.
52
Note de présentation du projet relevée sur le site internet de Building Building.
53
Antonio Moll Moliner, « La Casa Rhizoma : habitar en el siglo XXI. Reflexiones sobre
une obra de Iñaki Ábalos », op.cit., p. 32-36.
54
Florian Beigel, Philip Christou, « Teasing modernity », op.cit., p. 12.
53
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
ou &
m d
is es
54
e
quer par elles, ce qui signifie qu’il y a mille et un visage d’ex-
pliquer toute l’architecture. Alors j’espère que chaque fois que
quelqu’un entre dans l’espace, il éprouve quelque chose de dif-
férent. C’est le rassemblement de toutes ces expériences qui
fait réellement le bâtiment. »55
Le plan sans couloir a une capacité, par sa simplicité
diagrammatique et son homogénéité, à rendre identifiable tous
e
llé
les parcours et toute la complexité qui le constitue. Au-delà de
Va
la flexibilité d’usage qu’il apporte, son apparente simplicité ar-
-
-la
chaïque offre une richesse intérieure continuellement renouve-
lée.
e
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
te
i
ch
ar
d'
e
ol
Ec
55
Alejandro Zaera, « A conversation », El Croquis, n°99, op.cit., p. 16.
55
e
llé
-Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
ite
ch
ar
e
llé
sans couloir était contrebalancée par une complexité interne
Va
d’organisation, qui donne une certaine hétérogénéité à cet es-
-
-la
pace homogène. Il y a alors une différence entre toutes ses
parties, ce qui enrichit l’expérience du bâtiment.
e
r rn
Sejima et Nishizawa expliquent que dans le Stadstheat-
eu Ma
ter d’Almere, « tous les espaces sont contigus entre eux direc-
'a s à
tement et non pas à travers des couloirs, les murs des pièces
t d re
ont une relation intense avec les pièces d’à côté. Se déplacer
ut
à travers le bâtiment signifie passer directement d’un espace à
oi oi
dr rrit
un autre »56.
au te
56
Texte de présentation du projet, El Croquis, n°99, op.cit.
57
Juan Antonio Cortés, « Architectural Topology, an inquiry into the nature of contempo-
rary space », El Croquis, n°139, op.cit., p. 43.
58
Sou Fujimoto, « Architecture of parts », JA, 2001, n°43, p. 10-11.
57
e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
SANAA, Glass Pavillion at the Toledo Museum of Art, Ohio, USA,at2001-2006, Diagrammes.
SANAA,
dr rrit Glass Pavillon the Toledo Museum of Art, Ohio, USA, 2001-2006
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
Sanaa, Glass Pavillon at the Toledo Museum of Art, Ohio, USA, 2006.
58
exemple Nishizawa, pour la Moryama House construite à To-
kyo en 2007, rend chaque pièce indépendante, c’est-à-dire que
chacune devient un bâtiment. Loin de les rendre hermétiques
les unes par rapport aux autres, cette démarche augmente les
vues et les relations entre elles.
La problématique de la limite et de l’interaction entre
les espaces se retrouvent dans de nombreux projets de Sanaa.
e
llé
À Toledo, ils doublent les parois de chaque pièce pour créer
Va
une substance de l’entre-deux, qui amplifie la relation entre les
-
espaces. Sejima affirme que : « en regardant le Stadstheater
e -la
à Almere, le pavillon de verre au Musée d’Art de Toledo ou le
r rn
Musée d’Art à Kanazawa, nous pouvons voir que ce qui régit
eu Ma
l’ensemble est un ordre relationnel, la façon dont chaque partie
est reliée avec les parties environnantes. »59
'a s à
Tous ces projets, même s’ils prennent des formes différentes,
t d re
ut
posent la question de la relation entre les parties.
oi oi
dr rrit
au te
is es
Paysage Intérieur
m d
ou &
t s ille
59
Cristina Díaz Moreno et Efrén García Grinda, « Ocean of Air », El Croquis, n°121-122
(« Sanaa 1998-2004 »), 2004, p. 373.
60
Cristina Díaz Moreno et Efrén García Grinda, « Ocean of Air », El Croquis, n°121-
122, op.cit., p. 375.
59
e
llé
Va-
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
structurelles, orthogonales, et le parcours libre, interagissent.
Va
Ces architectes contemporains, en travaillant sur le
-
plan sans couloir, s’intéressent aux différents cheminements et
-la
cherchent à augmenter la capacité des individus de s’y prome-
e
r rn
ner librement. Cette intention serait l’inverse de ce que produit
eu Ma
le couloir, qui dirige le mouvement et la distribution. Ils n’ont pas
la volonté de générer un simple flux spatial, mais propose, en
'a s à
créant des multitudes de relations entre les différentes pièces,
t d re
ut
une expérience spatiale pour les usagers.
oi oi
dr rrit
Sanaa explique cette proposition comme une volonté
au te
cité découle de l’accent mis sur ces relations entre les zones
ou &
l’intérieur du bâtiment. »62
en la v
61
Antonio Moll Moliner, « La Casa Rhizoma : habitar en el siglo XXI. Reflexiones sobre
une obra de Iñaki Ábalos », op.cit., p. 32-36.
62
Texte de présentation du projet Stadstheater à Almere, El Croquis, n°99, op.cit.
63
Adrien Besson, « Architecture et indétermination », matières, n°8, 2006, p. 65.
61
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
ou &
62
e
côte à côte que les usagers découvrent les uns après les
autres.
Ce paysage intérieur devient alors un réel « paysage
construit » que l’on parcoure, comme le dit64 Eric Lapierre au
sujet de la Maison Auriol. Il recherche une certaine « profon-
deur du plan et de l’espace » obtenue notamment par la capa-
cité du plan sans couloir à offrir des points de fuites multiples.
e
llé
Cette profondeur de plan est possible grâce à la succession de
Va
pièces qui sont percées. Eric Lapierre image cette profondeur
-
par l’idée d’une succession de « tableaux » à la fois sur l’inté-
-la
rieur et sur l’extérieur, où la fenêtre par un effet de perception
e
r rn
devient elle-même une pièce.
eu Ma
Sejima explique le mécanisme visuel que l’on trouve
'a s à
dans House in a Plum Grove : « J’avais besoin d’une autre
épaisseur, alors j’ai décidé d’utiliser des plaques minces en
t d re
ut
oi oi
acier qui pourrait également agir en tant que structure. Comme
dr rrit
le mur perd de son épaisseur, les points de vue à travers les
au te
e
llé
et le ressenti d’une profondeur totale, où l’intérieur du bâtiment
Va
et l’extérieur sont en continuité. De même, ce paysage renforce
-
l’idée d’un continuum de parties construit par les successions
-la
de pièces.
e
r rn
Le plan sans couloir permet la perception d’une certai-
eu Ma
ne profondeur, créant des limites floues mais continues entre
l’intérieur et l’extérieur, aussi bien de la pièce que du bâtiment.
'a s à
Le paysage intérieur ainsi ressenti, place l’individu en relation
t d re
ut
direct avec l’espace construit. Le plan sans couloir, en plus de
oi oi
dr rrit
favoriser les relations entre les pièces, favoriserait l’interaction
entre les personnes.
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
te
i
ch
ar
d'
e
ol
Ec
65
Ec
ol
e
d'
ar
ch
i
te
ct
D ure
66
e
Supers
Potentiels libérés
e
llé
qui se situe dans une pièce, a aussi la sensation d’être dans
Va
l’espace du bâtiment tout entier. En effet, il y a une spécificité
-
-la
locale donnée au lieu où se trouve l’individu - la pièce - et une
expérience globale - à travers la relation entre les parties - de
e
r rn
tous les autres lieux du bâtiment.
eu Ma
Sejima explique pour House in a Plum Grove que
'a s à
« Les nombreux espaces et ouvertures offrent une liberté pour
t d re
les habitants de créer de nouvelles relations entre les pièces et
ut
oi oi
les fonctions, et de ressentir une souplesse de l’intimité tout en
dr rrit
étant connecté »67. Elle suggère donc l’idée que par ces espa-
au te
bâtiment.
D ure
67
Juan Antonio Cortés, « Architectural Topology, an inquiry into the nature of contempo-
rary space », El Croquis, n°139, op.cit., p. 43.
68
Antonio Moll Moliner, « La Casa Rhizoma : habitar en el siglo XXI. Reflexiones sobre
une obra de Iñaki Ábalos », op.cit., p. 32-36.
67
e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec
e
llé
ces déconnectées, et un espace de circulation inhabité (…),
Va
rendant difficile de justifier d’entrer dans n’importe quelle pièce
-
où vous n’aviez rien à faire. Avec cela est venu une définition
e -la
manifestement moderne de l’intimité, pas comme une réponse
r rn
à un problème éternel de commodité, mais très probablement
eu Ma
comme une façon de favoriser une psychologie naissante dans
'a s à
laquelle le Moi a été, pour la première fois, considéré pour n’être
pas seulement un risque dans la présence des autres, mais en
t d re
ut
réalité défiguré par eux. »69 Pour Evans, il y a donc un lien entre
oi oi
dr rrit
l’indépendance de la pièce, favorisée par le couloir, et le renfer-
mement sur soi.
au te
tire les gens vers les autres; une architecture qui a reconnu
i
ch
bâtiment »70.
e
ol
69
Robin Evans, « Figures, Doors and Passages », Translation from Drawing to Building
and Others Essays, op.cit., p. 75.
70
Ibidem, p. 90.
69
Conclusion
Ce nouvel espace est composé de pièces indépendan-
tes, mais est aussi un réseau de pièces ouvertes les unes sur
les autres. Le plan sans couloir est un monde des possibles, un
paysage intérieur dont la « substance » continue est composée
d’un assemblage de pièce kahnienne. L’imaginaire de la Mai-
e
llé
son Fisher rencontre celui de la Maison de Campagne de Mies
Va
Van der Rohe. C’est un continuum de parties qui fait collaborer
-
-la
l’identité de chaque pièce pour créer un « paysage construit ».
e
Le plan sans couloir produit une architecture qui permet
r rn
des possibilités d’usages multiples, qui forme une complexité
eu Ma
interne, et qui par la relation entre ses parties, propose des ef-
'a s à
fets d’espaces qui jouent avec les sensations et travaillent sur
l’atmosphère d’un lieu.
t d re
ut
Au-delà d’être un simple jeu géométrique, le plan sans
oi oi
dr rrit
couloir « nous met sur la pointe des pieds, attendant à n’importe
au te
leurs préoccupations.
L’architecture contemporaine est à la recherche d’une
ct
te
ses et fortuites.
e
ol
e
llé
BARTHES Roland, L’empire des signes, Éditions du Seuil, Pa-
Va
ris , 2007, 160p.
-
e -la
CHAROLLAIS Isabelle, MARCHAND Bruno, Architecture de
r rn
la raison, Presses polytechniques et universitaires romandes,
eu Ma
Lausanne, 1991, 239p.
'a s à
COOK John, KLOTZ Heinrich, Questions aux architectes, Édi-
t d re
ut
oi oi
tions Mardaga, Liège, 1974, 459p.
dr rrit
au te
294p.
ou &
t s ille
170p.
ct
te
1996, 304p.
ar
d'
43.
e
llé
Liège, 1991, 200p.
Va
-
NISHIZAWA Ryue, Studies by the office of Ryue Nishizawa,
-la
Japan, Contemporary Architect’s Concept Series 4, INAX pu-
e
r rn
blishing, 2009, 109 p.
eu Ma
SCULLY Vincent, Modern Architecture and Other Essays, Prin-
'a s à
ceton University Press, Princeton, 2003, 400p.
t d re
ut
oi oi
VENTURI Robert, De l’ambiguïté en Architecture, Dunod,
dr rrit
Paris, 1999, 144p.
au te
is es
m d
articles
ou &
t s ille
74
GRINDA Efrén García, MORENO Díaz Cristina, « Liquid
playgrounds. Fragments from a conversation », El Croquis,
n°121-122 (« Sanaa 1998-2004 »), 2004, p. 9 à 25.
e
llé
Va
GRINDA Efrén García, MORENO Díaz Cristina, « Soft capaci-
ties and discipline : usage », El Croquis, n°115-116 (« Mansilla
-
-la
+ Tuñón 2001-2003 »), p. 6 à 21.
e
r rn
eu Ma
HASEGAWA Yuko, « Spaces that obliterates and erases pro-
grams », El Croquis, n°99 (« Sanaa 1995-2000 » ), p. 21 à 25.
'a s à
t d re
HERZOG Jacques, « The hidden Geometry of Nature » re-
ut
oi oi
transcrise dans Herzog et De Meuron 1978-1988. The com-
dr rrit
plete works, Volume 1, Birkhäuser, 1997, p. 207 à 211.
au te
is es
32 à 36.
i
ch
ar
à 98.
e
ol
Ec
75