XU LIGION (DEFINITION)
“ DROFT INTERNATIONAL,
< pus de dfiition juridique dela religion
vce parle droit international. Une opinion
7 feéquente, surtost on Europe, considere
js toute definition juridique de Ta religion
“ovtirait & limiter Ia Bete de religion en
<0 ssunt ee qui ne constitue pas une religion
\ seuteelt religieuse des Etats eur interdi-
«le Fer euxemémes les cadees d'une réalité
“leur serait extérieure. Ainsi, les idées de
‘sé de Hert de religion et de bs nee
ite reigicuses constitueraient an obstacle
ust pour qui soit possible en deot, de
ver ce qui constitue une religion et ce qu
ostitue pas ene,
“si ne pas vouloie din a religion &
“fun systéme qui se veut non religieux,
cir le systeme juridique moderne, corres:
vol ortes 8 une idée juste, I a cependant
“ite positon une contradiction logique.
sent mettre en oeuvre en droit la liverté
‘gion sans définir ce quest une religion
sent déterminer par eapport& qui Eat
‘re neue sion ne peut pas présiser le
sop religieux? Les instroments siodernes
section des Hbertés au plan international
semis de contourner Ie probleme en prot
sor um ped degli les convictions eeli-
‘roses et les convictions d'une autze nature,
+ snunément appeltes convictions «philoso:
Phigues». ins, le besoin de définir ce quest
“ume religion se trouve sensiblement Limit.
Te a déia &té le procédé utilisé pur la Décla-
ration frangaise des droits de Thomme de
1789 (art, 10) qui consacre de fagon générale
la liberté des «opinions, méme relgicuses»,
a méme démarche, sous une forme quelque
peu differente, a st& suivie per la Déclara-
tion universelle des droits de Phomme, per le
Pacte international relatif aux dzoits civil et
politiques (PIDCP) et par la Convention euro-
péenne des droits de Vhomme, lesguels pro-
gent de manitre indifferencige aussi bien fa
Liberté de steligion», la tiberté de «conscience»
tla lberté de «conviction», Dans ces textes,
ls religion apparait comme une sconwie~
tion» parmi Pautres, toutes les convictions
stant protégées dans des conditions égales, Le
terme allemand wiiisé pour taduire celui de
conviction» dans Fate 9 de la Conven~
tion européenne des droits de homme mérite
ere cité, cari est tressignificatif: on parle de
Weltonschauoing, de «vision du monde». Toutes
tes visions da monde sont protégées (sous un
certain nombre de réserves), I nest donc pas
nécessure de dni quale wsions du monde
particuiéres sont des religions.
Dans son observation générale u* 22 datant
de 1985, le Comité des droits de "homme des
Notions nies se prononce sur la lberté de
ppensée, de conscience et de religion, mais nea
donne pas une vraie définition: i précise que
article 18 du Pacte international reltif asx
E
f
[
iSere ee erate veer LES OE
Aroits civil et politiques protege lesconvictions
theists, non théistes et athées, ainsi que le droit
de ne professer aucune religion ow eroyance.
H ajoute que les termes «convictions et «rei.
lon» doivent étre interprétés au sens large.
article 18 nest pas limite dans son application
aus religions traditionnelles ou six religions
et croyances comportant des caractérstiques
ou des pratiques institutionnelles analogues &
celles des religions traditionnelles, La portée
donnée a article 1851 est ambitieuse et pro-
fonde: elle englobe la liberté de pensée dans
‘ous les domaines, les convictions personnelles
et Tadhésion a une religion ou une croyance,
‘anifestée individuellement ou en comm.
santé avec d'autres. Tout ceci laisse intacte la
question de la definition juridique de la reli-
give.
U suffit de s'imterroger sur le degré dinten-
sit d'une opinion pour déterminer & partie
de quand elle devient une conviction: dés lors
guile présente un caractére global et fonda-
‘mental, une opinion peut étreregardée comme
lune conviction égale une croyance religieuse,
Telleestla démarche suivie para jurisprudence
ameéricaine,
en résulte que la jurisprudence internatio-
sale va 'interroger sur la realite, fe sérieux et
Ja profondeur dune conviction pour lui recon-
alive la protection prévue par les déclarations
de droit, Le autorités publiques peavent exiger
que celui qui fait état d'un sentiment reigienx
fasse un travail d’élaboration 4 ce sujet, Il faut
que la personne puisse décrite et identifier sa
eroyance: une conviction insuffsarmment éla-
borée et incuffsamment dacusneulée ne sera
pasreconnuecomme elle. Cestce quiesterrivé
a eligion Wicca, Ainsi la Coramission euro
péenne des droits de homme a-tellerefust de
oir une violation de Faticle 9 dans une affaire
of Uadministration d'une prison n'a pas voula
considérer Pappartenance d'un déten alla reli-
‘gion Wices, alors qu'il état pas en mesure de
slonner des precisions sur les crttres de cette
religion (dec. 4 oct. 1977, X. . Royaune-Uni).
‘Ains, la foi mal dégrossie dy xcharbonanier»
visqued'étre plus mal tratée que ie conslehsss
simulée de 'iotllectuel. :
Si Ia directive communautaire 20000740
portant création dun eae général en favo
dle Pégalité de traitement en matitre deinpis <7
ede tail interdit notemment a distin
tion fondée sur la religion, elle ne four ce
son pls aucune definition dea tligon.
Malgeé la volonté de neutalité par tapport ay
content des convictions reigeuses, le syste
de protection intemational a autent de iPS
cultéque essysttmes natinatex ne yas pore
lun jugement de valeur sur les convict
Philosophigues ou seligiuses invoquees: ler
roupements qualifis de sectes, bien que tie
efinis, peuvent faire objet de politiques de
-prévention» dela part des Etats les religie
sai pronent a domination de VEtat parle
sagas sont considtées comme non come
tiles avec les objects lune socité démociae
tigue congue comme fe fondement nécesae
dela protection des drois de homme. Ces re
trictions tendent cependant moins une clef
nition restrictive deta notion de religion u's
une restriction de aiberté de religion pout ds
saisons ttées de ordre pubic ou de la proto
tion dla société démocratique.
Ainsi, le doit international est ui sw!
confronté au fit que toutes les convictions
anime profondes ot elaborées ne sont pay
dignes dere protégées:indirecerent, sees
les convictions compatibles avec la dignié
humaine sont susceptibles de bénficier da ss-
tee international de protection.
ean Marie Woe
'S TA.GUNN, «The Compenyaf Rligon anche De
nition af eliion in teraionLiws Harare Hina
‘ans Jury) 2003, ol 16, 9.188.218,
@ Drorr Feancais
Les travaux juridiques sur une possible défini
tion juridique dela pratique religieuse sont pew
oqus, par principe i afen profess ni sven
oat ateaner (RDC 19%, p62), 04
score Patrice Roland qui estime que «le fait
“qualifier une ctoyance de religion per un
"1 laique contredit le principe de neutralité»
douté de dat feangis des religions, w° 406),
Nery Rambaud d'apr% lequel «depuis I oi
Se Sparaton, il nest plus possible de définic
lement ce quest un ministre du cule, ce
it ane ateinte au principe de separation»
> principe de separa des cute er de PEtat
eve publiecompar, p82), Robert Charvin
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:
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«ean Faeques Sueur qui affrment que «ltat
RELIGION (DEFINITION)
républicain ne fournit et rentend fournir
aucune défnition de fa religion» (Droits de
Phomme et ibertés de ke personne, p. 173),
est duillents exact, comme le relevait le
pute Delaneau, rapporteur de la loi du 2 je
vier 1978 sur le régime de sécurité sociale des
cultes «qu'il existe aucune définition légale
du culte ou du ministre du culte» (JOAN CR,
a législation frangase ne
n dela religion, du culte
‘ucdes institutions définies comme cultulles.
cst vrai aussi qu'il existe de fortes justifications
a cette éserve, Comme Fexpriment es anteurs
ctés précédemment, 4 vouloir define la eli-
‘08, on risque de procéder & une défnition es
religions supposées étre bonnes ct par voie de
conséquence A refuser de reconnaitee comme
religieuses les convictions considérées négati-
verient, Les discussions relatives aux «sectes
font montré que voulbir opposer des concep-
tons qui seraientreligieuses 2 d'autres quinele
seraient pas, conduit plus ou moins nécessaire-
ment 3 des discriminations et & des jagements
de valeur entrant en conflt avec le principe de
neutralitéreligieuse de Etat.
Les religions: des convictions
ou des croyances parmi dautres?
Le soni de ne pas procéder & une distinction
entre le religieux et le non-eligienx a condul
‘beaucoup de textes & consacrerialiberté de rei-
sion en intégrantcelle-ci dans un cadre concep-
tue plus vaste, de sorte a Eviter de préciser ce
qui est spécifiquement religieux. Tel a di été
1c procédé utilisé par la Déelaration frangaise
des droits de Phomme de 1789 art 10). La reli-
gion est une opinion parm d'autres. De méme,
Particle 1 de la Constitation frangaiseafirme le
respect de «toutes les eroyances»quellessoient
religienses ow non. La liberté de conscience
consacrée par article | de fa oi du 9 décembre
1905 concerne les convictions religieuses comme
Jes convictions d'une autre natureMELIGION (DEFINITION)
Neécessite d'une définition juridique
dela religion
Mais cette abstention, voire ce refus de défi.
tion de la teligiog, notamment sur le terrain
juridique, mérite d’érediscutée pout plusieurs
‘8isons, Ne pas définir le religieux au plan jari-
ique, est indirectement lui cefuser un statat
particulier et done une protection spécifigue
Iafest pas rare que Ja conception de Pindiffé-
rence del'Stat a] ard des opinions relgieuses
ait &é comprise comme une indifference &
egard dela ibert religicuse,
En devsitme lieu, défnir ce qui est religieux ct
‘quaiterjaridiquement le religieux sont deux
choses tout a fait difirentes, La définition
‘juridiques dela religion na pas pour objet de
caractriser la nature profonde de la démarl
scligieuse, mais seulement de priser la por
des ges juriciques quise rapportenta activité
religieuse. Lorsque le joiste donne une défni-
tion du religieux, im evidemment pas lente
bjectif que Tauteur d'un dictionnaic, le cher
cheur en sciences sociales ou le philosophe. Le
pilosophe recherche le sens d'us. mat, le socio-
logue fa signification sociale d'un phénomene
Le juriste, quant & In, ne chesche gu’s déinirle
champ application d'une rege. Méme dans des
régimes dts de separation, ily a de nombreux
textes ou de nombreuses régles jucspruden-
tiles qui foat rééence la notion de religion
fa de culte, Dis lors que ces régles juridiques
uulisent ces conecpts, il faut nécesairement lear
donaer une défintion juridique pour connaltre
deur portée et lear champ d application
‘Teleste cas en particulier de loi de 1905 qui,
Adjien des éganls, peut apparatiz comme para
dosale puisgue, tout en affrmant a non-secon-
naissance des cultes, elle organise un régime
Iegislatif spécial poor les cultes. Ce régime
particulier comporie des r8gles importantes
telles que [interdiction de subventionner les
culies, Texistence de catégories dassaciations
spécifiques pour Vexezcice du cult, le régime
Gexercice public du culte, des regis propres
sux ministres du cute, le concept d'éifice ser
vant a Texercice du eulte, etc Il serait contra
|
dictoire de fixer de telles rbgles juridiques
ntiisant le concept de culte tout en sinter
‘sant de définirjuridiquement cequestun cutie
En dehons de la lo de 1905, d'autres testes sis
egles juridiques se éférent aux nations dle rl
gion oo de culte: de nombreuses dispositicnss
visent & inteadite des discriminations fonoe
sur la religion, dautres concernent Yabsttage
rituel, certaines instituent un régime partici
lier de sécurité sociale pour les ministres ss
culte, d'autres encore organisent un réghine
particulier pour les congregations religiewscs
‘ou relativisent Passujettissement des ministre:
iu culte au droit du travail, exe Le Cade le bi
santé publique lui-méme prevoit un pecioesse
e protection autour des éitiees caltues ttt
sux débits de boissons (art, L. 3335-1)!
Lapport du Conseil Etats une défnition
restrictive de Vassociation cultuelle
Pout le droit public, le principal apport ea
celui da Conseil é'Etat, contronté ala nécenioe
de préciser le champ application du convige
juridique Cassociation cultuelle et don de
ealte, Dans un avis rendu le 24 octobre 19
Ass. locale pour fe culte des wémains de feo
de Riom, te Conseil d’Etat a doané de cess
la definition suivante: ecélébration de cérén
nes organiséesen vue de Taccomplissemet
Ges personnes réunies par une méme croy
taligieuse de certains rites ou certaine
tiques.o Cette définition permet de clarifier by
istioction ent celigion et cute: le culte ys)
Ja mise on cruvee dune croyance religiewse pus
des cérémonies, rites et pratigues collectives.
Le sulte et done ane notion plus stricte uc bs
religion: il coreespond a Ja dimension stuclie
de Vactivite religieuse (accomplissement de cer
tines pratiqnes| etl precise le caractére neues
saicement collectf de certe activité rtuelle. #
souligne aussi que celleci doit ete fondée vr
une croyance religieuse, mais le Conseil ta)
nedonne aucune déinition de ce qui constitie
unt croyance teligieuse,
1a jurisprudence nous donne certes queliuis
indices complémentaises sur ce quion peut
cntendre par croyance religieuse, mais Ie juge
administratif sest bien gardé dentter dans
les détails: dans Verrét du Ld mai 1982, As.
“ntemnationate pour ta conscience de Krishna, Je
Conseil ’Btat a considéré que les cérémonies
en Phonneur de Krishna relevent de a Hiberté
iv culte, Dans Larnét asx. Siva Soupramanien
i Saint Louis (8 oct. 1982), il considére quune
sssociation qui «pratique Vhiodosismes et
odtudie la religion hindoues exetce le culte
hrindou et constitue donc une association
coltuelle, Dans un ars8t du 25 novembre 1994,
Ass eultucleisalite Chvare Shalom Ve-Teaek,
estime que ce groupement rest pas un «orga
nisie religiowe>, du fait qu'il organise pas
de célebrations et ne dispense aucun enseigne-
‘nent, Ce dernier aret laisse penser que, pour
le juge administeatf, le religieux inclut Pen~
scignement religieux, mais que ce dernier ne
‘ait pas parte du culte au sens strict. Dans une
pStiode plus récente d'autres démarches ont été
‘econmues comme religiuses I en est ainsi des
‘modaltés d'inbumation, La cour administra-
tive dappel de Nantes eveit estimé que le choi
de conservation des corps ne releve pas dt
champ d'spplication de article dela Conven-
tion européenne des droits cle "homme 27 juin
1002, Gonsorts Martinot). Cette opinion a été
consttue sans doute une religion en estinant
ue la jurisprudence du Conseil Etat regard
«comme un eulte ou comme one religion toute
atigue ou tout rite qui rassemble des ies
autour dune mente croyance dans une divinité
‘onune puissance suraatueles,
Ces léments de défnition parsissent pou sats- |
‘hisants dans la mesure ot Fon sereferePidée |
de divine. En ee, le divin est propre Acer.
taines religions et Ton peut consider ql ya
des religions sans divint, Une telle approche
appurttajourd hu comme erchaique e radi
mentaire, surtout en comparaison avec ls tr
vu dela doctrine améicsine ou européenne,
Inversement,siTon se stisfait une eroyance,
auelle quelle soit, la definition paratt trop
vague,
1a paumeté des definitions jaridiques de a
religion dans Ia doctrine francaise ilkste Je
manque dapprofondisement de ce thime en |
droit Frangas. |
Jean bovie Woking
18 FR. CHARUIN ot JJ, SUELR, Gots de home ot
Spares de cers Pari, Uae, 604, D, LAPOUR.
NEN, =Secie wt lactes, RO BUD uO, pISET =
E:MESBNER, PH. PRELOT, Jl. WOEMBLING ts,
Tat oe rot hangs des reine, Pais ise, 2008
~T ABALID te ricpe a separation des sleet
e Fat en arat pubis comeer. Pais, LGD, 2004. —
3: ROBERT, +L ther rlgieae, ACG, 1958. £20-
84a, - P. ROLLANO, «Gust ee gun cue aux yeux
9 a Papua ASSP, 2008, n° 120, p. S168, ~
Je, WOEHRLING,«Pauton conner une cin ut
‘ique dele region» ila de ae an France
(DVO) Pals, Aesctme oes eelences mals et sot.
ues, 2007,
REPUBLIQUE TCHEQUE
Contexte historique
‘Au cours du ix sidcle dans Pimpire gerd
moraveet sur feterritgire deTactuelle Tele
tune colonie de Slaves occidentaux se tovis is
vers le christianisme sous influence des si
sions irlandaise, frengue et greco-slave, Pay lp
suite, le royaume tcheque (Bohéme) nows vss
bre union avec le Saint-Empire romain serie
nique. A partir dele Reforme hussit, av debe