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1
Introduction :
Afin de faire face à l’abus des professionnels et des commerçants, des lois et
règlements été édictés et élaborés spécifiquement Pour protéger les droits des
consommateurs, ces droits et règlements sont « droit de la consommation ».
1
Halima Talbi : Réflexion sur le droit de la consommation revue maghrébine de droit n°05_1997 p : 123
2
Guy Raymond - droit de la consommation. ED LEXISNEXIS. 2011. P : 29.
2
la consommation se fond sur l’existence d’un professionnel et un
consommateur.
3
Article 2 directive 97/7 parlement européen et du conseil 20 mai 1997.
3
n°24-09 relative à la sécurité des produits et des services 17 aout 2011 , la n°28-
07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires du 11 février 2010
Loi 31-08 avait été élaborée en 2000 par Gouvernement Abderrahmane el-
Youssoufi après 11 ans et plusieurs tournements législatives cette loi vient d’être
adoptée par le parlement et publiée au bulletin officiel n°5932 du 7/4/2011, elle
s’agit d’une loi qui comporte 206 articles et 10 titres à différentes questions,
notamment le droit du consommateur à l'information, la protection du
consommateur contre les clauses abusives insérées dans les contrats d'adhésion.
Ainsi qu'un titre autour de la réglementation de certaines pratiques
commerciales, comme la publicité, le démarchage. Un titre sur les associations
de consommateurs, un autre sur les sanctions pénales
C’est une loi qui vise à assurer une information loyale au consommateur,
renforcer les intérêts économiques du consommateur, et de renforcer le
mouvement associatif.
L’entrée en vigueur de la présente loi 31-08 a créé un large débat entre des
opposants et les partisans de la nouvelle loi, ce débat s’articule sur les apports,
aussi bien sur les lacunes et adaptabilité de la loi à la réalité économique et
sociale du Maroc.
A ce niveau on peut poser les problématiques suivantes Quelles sont donc les
apports et les lacunes de la loi 31-08 ? Quel impact de la loi 31-08 sur le
consommateur marocain ?
Pour traiter le sujet nous allons aborder en première partie une étude
analytique de la loi 31-08 ainsi que ses mesures protectionnistes et ses
insuffisances en deuxième partie.
4
Partie 1 : Etude analytique de la loi 31-08 :
Le consommateur comme étant la partie faible dans les contrats de
consommation, la loi 31-08 a apportée des dispositions qui visent à protéger le
consommateur, à travers la consécration d’un certain nombre de droits et
obligation pour orienter le consentement du consommateur (chapitre 1) et
donner une liberté de choix au consommateur (chapitre 2)
L’obligation d’information est une obligation morale qui qui pèse sur la partie
en position de force, afin d’éclairer l’autre partie sur les éléments fondamentaux
constituant l’acte qu’il va entamer5,
4
M. Fabre-Magnan, Thèse De Doctorat sous thème : L’obligation d’information dans les contrats. LGDJ. 1992
n° 47 /p : 17.
5
SYLVAIN LAUBOUE Adongon. Thèse De Doctorat sous thème « Le cybercommerçant », Université de
bordeaux, 2015, P. 42
5
clauses du contrat, Le législateur marocain à travers la loi 31-08 distingue entre
obligation générale d’information et obligation particulière
6
Le décret d’application n°2.12.503 (publié au bulletin officiel n°6192 du 3 Octobre 2013)sur la loi 31-08
dispose que toute information sur les prix de produits ou de services doit faire apparaître, quel que soit le support
utilisé, la somme totale toutes taxes comprises qui devra être effectivement payée par le consommateur,
exprimée en dirhams, ainsi que le coût de tous les services à payer obligatoirement en supplément par le
consommateur.
7
Abderrahmane Hamouche, « protection des consommateurs dans les contrats de consommation à distance » P
62
6
Paragraphe 2 : Obligation particulière d’information :
C’est une obligation liée aux délais de livraison prévue aux Articles 12 et 13 et
14.
Selon article 12 que dans les opérations de vente lorsque le prix dépasse un seuil
8
et que la livraison des produits ou des biens ou l’exécution de la prestation
n’est pas immédiate le fournisseur est tenu de préciser dans le contrat et par écrit
, la date limite à laquelle il s’engage à livrer les produits, ou les biens ou à
exécuter la prestation au niveau du contrat, de la facture, du ticket de caisse, de
la quittance ou de tout autre document délivré au consommateur, le fait de ne
pas respecter le délai prévu et mentionné dans le contrat, pour des raisons qui ne
sont pas dû à un cas de force majeure, le consommateur garde tout droit
d’intenter une action en justice , et peut même résoudre et résilier de plein droit
l’engagement, le liant avec le fournisseur et qui porte sur le bien non livré ou la
prestation non exécutée.
8
Article 28 du décret 2.12.503 le seuil du prix ou tarif est fixé à 3000DH
9
Farid el bacha, journal l’économiste Edition N°:3533 Le 19/05/2011 consulté le 08-04-2019
7
Afin de lutter contre ces clauses abusives la loi 31-08 et dans le cadre du TITRE
III de la loi six articles ont été élaborés pour protéger le consommateur contre
ces clauses.
Contrairement au législateur français qui adopte une liste qui énonce un certain
nombre de clauses abusives appelée « liste noire » 11. La liste noire énumère les
10
Par exemple le cas du crédit lié ou affecté Il s'agit d'un crédit à la consommation, destiné à financer
exclusivement l'achat d'un bien, il dépend de l’achat de ce bien.
11
Jean Calais-Auloy : droit de la consommation. Ed Dalloz. 2006. Page : 213.
8
clauses qui sont présumées abusives de manière irréfragable, c'est-à-dire que le
professionnel ne peut pas prouver l'absence de caractère abusif de la clause, par
la preuve de l'absence de déséquilibre au détriment du consommateur 12.
Le législateur marocain a opté pour une liste dite « liste grise » comprend les
clauses qui sont présumées abusives, le professionnel pouvant prouver qu'une
clause ne crée pas de déséquilibre significatif, au détriment du consommateur et
qu'elle n'est donc pas abusive, et selon l’article 19 de la loi 31-08 Sont nulles et
de nul effet les clauses abusives contenues dans les contrats conclus entre
fournisseur et consommateur.
Les règles relatives aux clauses abusives sont des règles d’ordre public (art 20)
ce qui implique une obligation pour les fournisseurs d’être honnête d’une façon
à ne pas insérer ces clauses puisque le consommateur a besoin du contrat mais
ne veut pas se voir imposer des clauses abusives. On peut dire que le législateur
à travers ces articles a essayé de limiter les abus des fournisseurs, qui visent à
insérer des clauses abusives pour servir leurs propres intérêts sans respecter un
principe fondamental, c’est la volonté du consommateur, ce dernier ignore dans
certain cas ces propres droits et se trouve dépourvu des acquis et mécanismes
nécessaires pour déceler et identifier ces clauses.
Dans ce sens les juridictions marocaines ont rendus des jugements dans le cadre
de la protection des consommateurs contre les clauses abusives, à titre
d’exemple un jugement rendus par le tribunal de commerce de Fès le 1/10 /2015
n° 1678.
12
http://www.chabasassocies-avocats.com consulté le 02-04-2019
9
Section 1 : la règlementation et l’interdiction de certaines pratiques
commerciales :
La loi 31-08 a consacrée le TITRE IV l’article 21 à l’article 64 pour traiter les
pratiques commerciales qui sont au nombre de neuf à savoir : la publicité – Les
contrats conclus à distance – Démarchage - Ventes en solde - Ventes et
prestations avec primes - Refus et subordination de vente ou de prestation
de service - Ventes ou prestations de service " à la boule de neige " ou
pyramidale - Abus de faiblesse ou d'ignorance - Loteries publicitaires.
La première chose qu’on remarque que la loi n’a pas définie le terme « pratique
commerciale ».
13
Guy Raymond – droit de la consommation. Dalloz. 2eme Edition 2011. P : 106.
14
Guy Herver – le commerce électronique « vendre en ligne et optimiser ses achats » ED Gualino 2011. P : 34
10
« Opérateur de technique de communication » toute personne physique ou
morale relevant du secteur public ou privé dont l'activité professionnelle est
basée sur la mise à la disposition du fournisseur d'une ou plusieurs techniques de
communication à distance.
- Comme dans le cas des autres contrats , dans le cadre du contrat conclu à
distance le fournisseur est tenu d’une obligation d’information, l’offre à
distance doit comporter les informations prévues à l’article 29 de la loi 31-08
tels que « L'identification des principales caractéristiques du produit,
bien ou service objet de l'offre - Le nom et la dénomination sociale du
fournisseur, les coordonnées téléphoniques qui permettent de
communiquer effectivement avec lui, son adresse électronique et
physique et s'il s'agit d'une personne morale, son siège social et, s'il s'agit
d'une personne autre que le fournisseur, l'adresse de l'établissement
responsable de l'offre ».
11
Cette obligation d’information acquière un aspect spécial et important dans les
contrats de consommation conclus à distance, et ce, à cause de la particularité
même de ces contrats qui sont conclus sans la présence physique des parties.
C’est-à-dire le professionnel et le cyberconsommateur 15, donc l’obligation de
l’information dans le cadre des contrats à distance porte sur l’objet du contrat et
vise aussi l’identification du cybercommerçant, l’identification du
cybercommerçant joue un rôle important dans l’instauration d’une confiance
entre les acteurs du commerce électronique, contrairement au commerce
traditionnel où il y a une connaissance du commerçant qui se présente lui-même
à l’acheteur.
15
Virginie Geslak- mémoire de master « La protection du consommateur et le contrat en ligne » / UNIVERSITÉ
DE MONTPELLIER I p : 14 Année Universitaire : 2010-2011.
12
justifier, ni à payer des pénalités, à l'exception, le cas échéant, des frais de
retour.
1. La publicité comparative :
16
BELIMANE Yamina : Le droit et la publicité commerciale, Thèse pour l'obtention du diplôme de doctorat es-
science Option : Droit des affaires. Université Mentouri, Constantine. Page 16.
13
commercial ou de l'enseigne d'autrui, c’est une forme de publicité dans laquelle
un produit est mis en comparaison avec un produit de la concurrence, la loi 31-
08 vise par la réglementation de la publicité comparative de garantir une
concurrence saine entre professionnels pour cela la publicité comparative doit
être loyale et véridique.
Objective : la comparaison doit porter sur des qualités des produits qui ne
souffrent pas d’appréciation subjective , elle ne peut faire appel à des
personnalités qui viendront exprimer leur opinion personnelle relativement à
telle ou telle marque, produit, service.
Elle n'est autorisée que si elle est loyale, véridique et qu'elle n'est pas de nature à
induire en erreur le consommateur.
La publicité comparative qui porte sur des caractéristiques ne peut porter que
sur des caractéristiques essentielles, significatives, pertinentes et vérifiables de
biens ou services de même nature et disponibles sur le marché.
Lorsque la comparaison porte sur les prix, elle doit concerner des produits ou
services identiques, vendus dans les mêmes conditions et indiquer la durée
pendant laquelle sont maintenus les prix mentionnés comme siens par
l'annonceur.
Enfin on peut dire que la publicité comparative n'est pas interdite, mais elle est
strictement encadrée.
14
Donc la publicité mensongère consiste pour un commerçant ou un Industriel à
diffuser des informations inexactes ou propres à tromper le public sur les
produits ou les services qu’il met en vente, sur les engagements qu’il prend à
l’égard de la clientèle, sur les aptitudes et les qualités qu’il possède 17.
Démarchage :
17
Michel Pédamon ; LES LIMITES DES PRATIQUES PUBLICITAIRES. . Page 4. Document publié sur
https://www.leslibraires.ca
18
Article 24 de la loi 31-08.
19
droit-finances.commentcamarche.com consulté le 04-04-2019
15
détachable destiné à faciliter l'exercice de la faculté de rétractation, ce contrat
doit comporter les mentions prévues à l’article 48 ces mentions sont relatives à
« l’identité du fournisseur, conditions d’exécution du contrat , informations
relatives au délai de rétractation et aux modalités de paiements » ce contrat
ne doit comporter aucune clause attributive de compétence, ni clause par
laquelle le consommateur abandonne son droit de se rétracter.
Ventes et prestations avec primes : La vente ou prestation avec prime est une
technique de promotion commerciale consistant, pour tout achat de produits ou
20
Article L310-3du Code de commerce français
16
de services, à offrir gratuitement un autre objet, produit ou service 21, selon
article 56 « Il est interdit de vendre ou d'offrir à la vente des produits
ou des biens, d'assurer ou d'offrir une prestation de service au
consommateur donnant droit, à titre gratuit, immédiatement ou à
terme, à une prime consistant en produits, biens ou services sauf
s'ils sont identiques à ceux qui font l'objet de la vente ou de la
prestation. Cette disposition ne s'applique pas aux menus objets ou
services de faible va leur ni aux échantillons. La valeur de ces objets,
services ou échantillons est déterminée par voie réglementaire. Ne
sont pas considérés comme primes:
- subordonner la vente d'un produit ou d'un bien à l'achat d'une quantité imposée
ou à l'achat concomitant d'un autre produit ou d'un autre bien ou d'un autre
service.
21
Yves Picod Code de la consommation commenté – Ed DALLOZ 15eme Edition 2010 P : 345
17
pourra les obtenir à un meilleur prix ou gratuitement s’il recrute de nouveaux
acheteurs qui eux même bénéficient des mêmes avantages en recrutant à
nouveau d’autres acheteurs et ainsi de suite 22, elle s’agit d’une pratique illicite
l’article 58 dispose :
Sont interdits :
1- la vente pratiquée par le procédé dit " de la boule de neige " ou tous autres
procédés analogues, consistant en particulier à offrir des produits, biens ou
services à un consommateur en lui faisant espérer l'obtention de ces produits,
biens ou services à titre gratuit ou à un prix inférieur à leur valeur réelle et en
subordonnant les ventes au placement de bons ou de tickets à des tiers ou à la
collecte d'adhésions ou inscriptions .
22
Yves Picod Code de la consommation commenté – Ed DALLOZ 15eme Edition 2010.P : 191.
23
http://www.khidmat-almostahlik.ma consulté le 07-04-2019
18
l'ignorance d'une personne pour lui faire souscrire, par le moyen de
visites à domicile, des engagements au comptant ou à crédit sous
quelque forme que ce soit sera puni d'un emprisonnement de trois
ans et d'une amende de 375 000 euros ou de l'une de ces deux peines
seulement, lorsque les circonstances montrent que cette personne
n'était pas en mesure d'apprécier la portée des engagements qu'elle
prenait ou de déceler les ruses ou artifices déployés pour la
convaincre à y souscrire, ou font apparaître qu'elle a été soumise à
une contrainte. »
Le fournisseur doit25 :
24
Nadia Mossadeq – le cadre juridique des loteries publicitaires. P : 4 - document publié sur
platform.almanhal.com.
25
http://www.khidmat-almostahlik.ma
19
mettre à la disposition des consommateurs un bulletin de participation
distinct
1- Dans les opérations de démarchage et contrat conclu à distance dans ces deux
opérations le droit de rétractation signifie la possibilité pour le consommateur
de revenir sur son engagement d’achat, sans donner de raison et sans frais
(sauf les éventuels frais de renvoi).
Selon l’article 49 prévoit que dans un délai maximum de sept jours à compter de
la commande ou de l'engagement d'achat, le consommateur a la faculté de se
rétracter par l'envoi du formulaire détachable au contrat par n'importe quel
moyen justifiant la réception.
26
Philippe Malaurie et Laurent aynes - les obligations ED defrénois 2007 P :285
20
Et selon l’article 37 lorsque le droit de rétractation est exercé, le fournisseur est
tenu de rembourser, sans délai, au consommateur le montant total payé et au
plus tard dans les 15 jours suivant la date à laquelle ce droit a été exercé
A la fin on peut dire que le droit de rétractation n’existe pas pour les achats
effectués en magasin.
Il faut noter que durant cette période de sept jours, aucun paiement ne peut
être fait par le prêteur à l’emprunteur le contrat de crédit ne produit ses effets
qu’après sa conclusion conformément aux articles 87 et 86.
21
Partie 2 : les mesures protectionniste et les
insuffisances de la loi 31-08 :
La loi 31-08 est dans le souci de préserver les intérêts économiques des
consommateurs a édictée des mesures protectionnistes qui visent essentiellement
à préserver les intérêts et les droits du consommateur (chapitre 1) ainsi la loi
31-08 connait des lacunes et des insuffisances (chapitre 2)
Prêteur : toute personne qui consent, à titre habituel, un crédit, dans le cadre de
l'exercice de ses activités commerciales ou professionnelles.
27
RELATIVEAUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT ETORGANISMES ASSIMILES du 24 décembre 2014
28
Circulaire n°18/G/13 du 19 Aout 2013 de Bank Al-Maghreb
22
Opération de crédit : toute opération par laquelle le prêteur consent à
l'emprunteur un délai pour rembourser le prêt ou payer le prix de la vente ou de
la prestation de services après livraison du bien ou exécution de cette prestation.
Sont exclus selon l’article 75 les crédits immobiliers et les prêts qui sont
consentis pour une durée totale inférieure ou égale à trois mois ainsi les prêts qui
sont destinés à financer les besoins d'une activité professionnelle, ainsi que les
prêts aux personnes morales de droit public.
Crédit gratuit : selon article 100 le crédit gratuit est tout crédit remboursable
sans paiement d'intérêts
29
https://www.lcl.com consulté le 03-05-2019
23
c) les dépenses relatives à leur construction, leur réparation, leur amélioration
ou leur entretien.
Donc le crédit immobilier est un crédit à long terme obtenu auprès d'un
établissement de crédit et qui est destiné à financer tout ou partie d'un achat
immobilier, d'une opération de construction immobilière, ou des travaux pour un
bien immobilier30
30
Daniel Mainguy - Contrats spéciaux Edition Dalloz (2014) P : 237
31
www.mataf.net/fr/edu/glossaire/remboursement-anticipe consulté le 10-04-2019
24
- Délai de grâce : un droit et privilège prévu à l’article 149, on entend par
délai de grâce l’ajournement du terme d’une dette ou l’échelonnement des
créances qu’un créancier ou un juge peut accorder en prenant en
considération la situation du débiteur 32
Selon l’article 149 l'exécution des obligations du débiteur peut être,
notamment en cas de licenciement ou de situation sociale imprévisible,
suspendue par ordonnance du président du tribunal compétent. L'ordonnance
peut décider que, durant le délai de grâce, les sommes dues ne produiront
point intérêt. En outre, le juge peut déterminer dans son ordonnance les
modalités de paiement des sommes qui seront exigibles au terme du délai de
suspension, sans que le dernier versement puisse excéder de plus de deux ans
le terme initialement prévu pour le remboursement du prêt ; il peut cependant
surseoir à statuer sur ces modalités jusqu'au terme du délai de suspension.
Le délai de deux ans est une règle d’ordre public à ne pas déroger
conformément à l’article 151, ainsi le législateur marocain a attribuer la
compétence d’octroyer ce délai seulement au président du tribunal
32
Raymond Guillien et Jean Vincent -Lexique des termes juridiques ED DALLOZ 16eme 2007 P :186
33
Loi n°75-00 du 23 juillet 2002 modifiant et complétant le dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15
novembre 1958) réglementant le droit d'association.
25
Les associations ont un rôle primordial que doivent jouer, les associations de
protection du consommateur dans la promotion du mouvement consumériste
national. En tant qu’acteur travaillant au plus près des citoyens, leur action en
matière de sensibilisation des consommateurs, de défense de leurs droits et de
règlement des litiges qui peuvent les opposer aux fournisseurs des biens et
services est essentielle 34, selon l’article 152 de la loi 31-08 « Les associations
de protection du consommateur assurent l'information, la défense et la
promotion des intérêts du consommateur, et concourent au respect des
dispositions de la loi 31-08. »
Parmi les rôles les plus importants qu’assurent les associations de la protection
des consommateurs c’est d’ester en justice pour défendre les droits des
consommateurs lésés, pour jouer ce rôle les associations de la protection des
consommateurs doivent être reconnues d'utilité publique. Selon article 155 ces
associations reconnues d’utilité publique doivent se constituer en une Fédération
nationale de protection du consommateur , la Fédération nationale de protection
du consommateur acquiert de plein droit la reconnaissance d'utilité publique, la
Fédération nationale et les associations de protection du consommateur
reconnues d'utilité publique peuvent former des actions en justice, intervenir
dans les actions en cours, se constituer partie civile devant le juge d'instruction
pour la défense des intérêts du consommateur, d’après cette condition les
associations de protection des consommateurs ne peuvent se porter partie
civile et ester en justice que s’elles sont reconnues d'utilités publiques, on
peut dire donc la loi 31-08 a limitée le rôle de ces associations à un simple rôle
de sensibilisation35.
34
http://www.mcinet.gov.ma consulté le 05-04-2019
35
https://www.huffpostmaghreb.com consulté le 06-04-2019
36
Publié au bulletin officiel n°6192 du 3 Octobre 2013 (26 Kaada 1434).
26
- Disposer des moyens humains, matériels et financiers leurs permettant
d’assurer l’information la défense et la promotion des intérêts des
consommateurs
- Justifier à la date de la demande de l’autorisation d’ester en justice de
deux années au moins d’existence à compter de sa déclaration aux
autorités
- Justifier pendant les deux dernières années, d’une activité effective en vue
de la défense des intérêts des consommateurs, appréciée notamment en
fonction des activités réalisées en matière d’information et de
sensibilisation et de la mise en place d’un guichet consommateur pour
orienter et assister les consommateurs
- Justifier d’un accord avec avocat ou un cabinet d’avocats pour assurer sa
représentation devant la justice
- Disposer dans leurs statuts des règles de bonne gouvernance garantissant à
tous les membres de l’association leur participation à la détermination de
ses orientations de ses activités ainsi qu’à son contrôle
37
Bulletin officiel numéro 6670 publié le 3 mai 2018
38
Abdelhafid chentouf article de presse publié sur https://www.challenge.ma le 24 mai 2018
27
D’autres obstacles pour les associations de la protection des consommateurs à
savoir les dispositions de l’article 156 de la loi 31-08 qui prévoit la création du
Fonds national pour la protection du consommateur en vue de financer les
activités et les projets visant à la protection du consommateur, à développer la
culture consumériste et à soutenir les associations de protection du
consommateur, il s’agit d’un article qui n’a pas été activé puisque le fonds
national pour la protection du consommateur n’a toujours pas vu le jour, chose
qui pose la problématique de l’application de la loi 31-08, Aussi pour les
articles 204 et 205 qui prévoient la création conseil consultatif supérieur de la
consommation qui n’a pas été créé.
28
Ces décrets et arrêtés ont pour objet de compléter la loi 31-08 soit à travers la
réglementation ou bien par le fait d’apporter des définitions, mais le problème
qui se pose c’est le retard pour la promulgation et la mise en œuvre de ces
règlements, chose qui rend la loi inapplicable puisque de nombreuses
dispositions doivent être précisées pour être appliquées, à titre d’exemple les
modalités de dépôt et d’instruction des demandes d’instruction spéciale pour
ester en justice pour les associations de protection du consommateur arrêté
numéro 895.18 du 22 mars 2018, donc il y a un retard entre la promulgation de
la loi et la mise en œuvre des décrets et des arrêtés
29
notamment de proposer et de donner son avis sur les mesures destinées à
promouvoir la culture consumériste et à augmenter le niveau de protection du
consommateur.
- émettre des avis consultatifs sur les questions d'ordre général ou spécial se
rapportant à la défense, à la protection, au respect et au renforcement des droits
du consommateur
39
http://www.sgg.gov.ma/portals/0/AvantProjet/10/projet_dec_CCSC_Fr.pdf
30
Conclusion :
Donc la loi 31-08 est une loi qui a apportée des dispositions qui visent la
protection du consommateur à travers la consécration d’un certain nombre de
droits, la plupart des ce dispositions sont d’ordre public chose qui impose aux
fournisseurs de respecter les droits des consommateurs, la loi a introduit aussi
des notions juridiques nouvelles en droit marocain, mais cela n’empêche pas de
dire que c’est une qui connait des lacunes.
Face à ces lacunes on peut poser la question est ce que le législateur marocain
va apporter des modifications et des amendements à la loi 31-08 ?
31
BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages :
Règlements et lois :
La loi 31-08.
Décret 2.12.503 d’application de la loi 31-08.
Code de la consommation français
dahir des contrats et obligations
Loi n° 77-03 sur la communication audiovisuelle
32
Thèses et mémoires
BELIMANE Yamina : Le droit et la publicité commerciale, Thèse
pour l'obtention du diplôme de doctorat science Option : Droit
des affaires. Université Mentouri. Année 2009
M. Fabre-Magnan, Thèse De Doctorat sous thème :
L’obligation d’information dans les contrats. LGDJ. 1992.
33
TABLE DES MATIERES :
Introduction : ______________________________________________________________ 2
Partie 1 : étude analytique de la loi 31-08 : _______________________________________ 5
Chapitre 1 : droit à la protection du consommateur : __________________________________ 5
Section 1 : consécration d’une obligation d’information :_____________________________________ 5
Paragraphe 1 : Obligation générale d’information :_______________________________________ 6
Paragraphe 2 : Obligation particulière d’information : ____________________________________ 7
Section 2 : l’interdiction les clauses abusives, une nouveauté en droit marocain __________________ 7
Conclusion : _______________________________________________________________ 31
BIBLIOGRAPHIE : ___________________________________________________________ 32
34