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REPUBLIQUE TUNISIENNE
MINISTERE DE L’INTERIEUR ET DU DEVELOPPEMENT LOCAL
MUNICIPALITES DU GRAND SFAX
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT
DU GRAND SFAX PHASE II
(SDGS2)
ETUDE DES ZONES URBAINES POPULAIRES
RAPPORT DE
SYNTHESE
Étude réalisée par le Bureau d’études Architecture et
Innovation
INTRODUCTION GENERALE
Contexte et cadre d’étude
L’implantation des quartiers populaires en zones depuis les années 20 dans le Grand
Sfax, nous offre l’image d’une spécialisation ségrégative sociale de l’espace. Si la première
génération de ces quartiers était circonscrite dans la zone péricentrale d’où leur appellation
locale de R'bat ou faubourgs, d'autres générations se sont développées depuis. Elles ont
touché tout l'espace urbain, suburbain et périurbain. Espaces d'accueil mais aussi de refuge
pour une population démunie, rurale dans sa majorité, ces quartiers vivent très souvent en
marge de la vie urbaine. La qualité de la vie dans ces quartiers est déjà au départ détériorée, ce
à cause de leur implantation sur des sites très souvent non urbanisables, fragiles et à nuisance.
Leur carence en équipement et infrastructure de base, a facilité l'installation de mécanismes
d'exclusion. Cette situation va en s'empirant au fur et à mesure de leur densification. Des
difficultés et des contraintes multiples se sont opposées à une intervention efficiente
permettant d'améliorer le cadre de vie de leurs habitants, et d'amoindrir leur marginalité au
sein de l'espace urbain. Pourtant, ces zones d'habitat fournissent à la ville une main d'œuvre
d’exécution, nécessaire à sa croissance économique. Leur insertion dans la ville représente
une forme de régulation sociale puisqu'elle contribue à un développement urbain
métropolitain harmonieux et équilibré.
L’étude décidée dans le cadre d’une démarche conséquente de la Stratégie de
Développement du Grand Sfax 2016, la SDGS 2, initiée par les 7 communes, projette de
restreindre le disfonctionnement urbain dans le Grand Sfax englobant les 6 délégations, ce
afin d’engager l’agglomération sfaxienne dans un processus de développement capable de la
hisser au rang de métropole méditerranéenne. Cela implique la régulation des contradictions
sociales entre quartiers aisés et quartiers populaires au sein de la ville ; d'où la nécessité de
dépasser le niveau de réhabilitation/viabilisation des quartiers malaisés, pour viser un objectif
plus concluant qui est celui de l’intégration urbaine. C'est en instaurant une meilleure
articulation de ces quartiers avec la ville, que cet objectif serait réalisé.
L'intégration visée n'est pas seulement socio-spatiale et économique, elle est aussi
identitaire. En effet, afin que le quartier ne soit pas un lieu d'exclusion, son adoption par ses
habitants, est une étape nécessaire vers un sentiment d'appartenance à la ville qui l'a généré,
compte tenu que l'appartenance est aussi bien fonctionnelle qu'affective. La ville ne serait
donc pas uniquement un espace d’usage pour les habitants des quartiers, elle devrait être aussi
un territoire auquel ils commencent progressivement à s’identifier. C'est pourquoi seul à
travers la participation des habitants dans la restructuration et la revalorisation du cadre de
vie de leur quartier, que le processus d'intégration peut œuvrer ; c'est cette empreinte qu'ils
peuvent mettre dans leur espace de vie qui engagerait d'abord son appropriation, ensuite la
communion avec la ville.
populaires récents de formation spontanée surtout dans les secteurs ruraux des délégations du
Grand Sfax, ils ne sont pas encore stabilisés, et leur étalement est encore très dynamique.
Cette délimitation permet aussi de prospecter les friches d’attente en vue de l’étalement du
quartier.
Deuxième section : la finalité de cette section est de dégager une typologie selon une
échelle de priorité d’intervention. Une dizaine de quartiers prioritaires seront retenus, comme
support d’étude de la deuxième phase en se basant sur les différentes caractéristiques spatiales
démographiques et socioéconomiques des quartiers repérés.
Deuxième phase :
La finalité de cette phase consiste au choix de trois quartiers nécessitant une
intervention d'urgence à travers l’élaboration de plans d’action appropriés. Ce choix est
tributaire de l’étude approfondie des dix quartiers prioritaires. L’enquête par questionnaire est
l’outil de base de cette phase.
Troisième phase :
La finalité de cette phase est d’élaborer des plans d’action pour instaurer au sein des
quartiers élus des mécanismes d’intégration efficients. Cette phase est opérationnelle, elle
devrait amorcer des processus d’intégration adaptés. Cette opération se base sur une
réflexion en rapport avec les mécanismes d'intégration des quartiers populaires dans la ville,
sachant que l'insertion des quartiers démunis dans la ville est aussi bien urbaine que sociale.
Il s’agit aussi de prendre en compte dans cette opération les caractéristiques du profil type du
résident des quartiers populaires, connu pour être celui d’un rural migrant qui fut au cours de
son itinéraire migratoire, ballotté entre différentes zones géographiques, et entre le monde
rural et le monde urbain.
Première Phase
Cette phase a pour objet de réaliser en une première section le diagnostic exhaustif du
phénomène des zones urbaines populaires du Grand Sfax, et d’élire dans une deuxième
section 10 quartiers prioritaires.
Première section
Cette section qui représente la base de toute l’étude fut très laborieuse, puisque l’espace
qui la concerne, celui du Grand Sfax, est étalé sur plus de 50 000 ha, et le phénomène à
étudier est très dynamique et n’est pas totalement répertorié par l’administration concernée.
Avant de commencer le diagnostic, le lexique utilisé fut défini et une définition du
quartier populaire fut adoptée. Cette définition est d’ordre spatial/urbanistique, social, et
paysager. Elle a pris en compte aussi le type d’usage de l’espace et celui des pratiques
sociales caractéristiques du quartier populaire, et notamment le vécu communautaire.
Sfax El- Sfax El- Sakiet Ezzit Sakiet Sfax El- Thyna
Madina Gharbya Eddeyer Janoubya
Hay‐Elkhayri Merkez Essedra Merkez Gremda Thyna
Chaker Essebii
Communal Communal Communal Communal Communal Communal
Non communal
Erbadh Hay El‐Habib Chihia Merkez El‐khazzanet Sidi Abid
Kaanich
Communal Communal Communal Communal Non Communal
communal Non communal
15 Novembre Sokra Sidi Salah Sidi Mansour El‐Aouebed El‐Hajib
Communal Communal Non communal Communal Non Non communal
Communal
Aïn Oued Ermal Hay Bourguiba Ayoun Elmeil
Cheikhrouhou
Communal Communal Communal Non
communal
Ettaouidhi El‐Houda Saltanya
Communal Communal Communal
Mohamed Ali Hay‐Elbahri ElB’derna
Communal Communal Non
communal
6 secteurs 6 secteurs 3 secteurs 6 secteurs 4 secteurs 3 secteurs
communaux communaux 2 communaux 5 communaux 1 communal 1 non communal
1 non communal 1 non 3 non 2 communal et non
communal communaux communal
Total : 28 secteurs
20 secteurs communaux, 6 secteurs non communaux, 2 secteurs de la délégation de Thyna qui englobent
en même temps un espace communal et un autre espace non communal
Tous les outils d’investigations utilisés ont permis d’établir un inventaire exhaustif des
quartiers populaires du Grand Sfax par délégations et secteurs. Les délégations ont été
classées selon le nombre de quartiers correspondants afin d’évaluer l’importance du
phénomène aussi bien dans le Grand Sfax dans sa totalité, qu’à l’intérieur des délégations.
Tableau 2 : Inventaire des quartiers populaires dans le Grand Sfax par délégation
Délégation/Secteur Quartier Délégation/Secteur Quartier
SAKIET EDDEYER SFAX EL-GHARBYA
El-B’derna Hay El-B’derna Merkez Chaker Merkez Chaker nord
Hay Essaadi Merkez Chaker sud
Sidi Mansour Hay Sidi Mansour Hay El-Firma
Hay Enadhour Hay El-Habib Hay El-Habib
Hay Bourguiba Hay Bourguiba R’bat Bir El-Kharouba
Hay El-Mansour Hay El-Baladi
Hay Cimer Sokra Hay Syphax
Hay El-Baraka Oued Ermal Hay Oued Ermal
Hay Chaker Hay Bouromména
Hay Essalèma 1, 2 Hay Bir Essakouma
Saltanya Hay El-khalij Hay Ejabéna
Hay El-Hana 1 El-Houda Hay Bir Lahlou
Hay El-Hana 2 Hay El-Aguerba
Hay El-Awayed Hay Ennour
Merkez Kaanich Hay El-Ons Hay El-Bahri1
El-Haffara (El-Mraaya) Hay El-Bahri Hay El-Bahri 2
El-Haffara (El-Amal) Hay El-Bahri 3
7 Novembre Hay El-Amal
Merkez Essebii Ennour Hay Cimer
El-Maazoun Sous total : 6 secteurs 19 quartiers
18 Janvier
Sous total: 6 secteurs 20 quartiers
Délégation/Secteur Quartier Délégation/Secteur Quartier
SFAX EL-MADINA Sfax El-JANOUBYA
Hay El-Khayri Nkhili El Khazzanet Hay El-Khazzanet
Erbadh R’bat El-Gouabsya- Hay El-karama
Bouret Ejjaraya
Zenket Ben Saïd Zenket Ejezar
15 Novembre Bouret El-Adhar Sidi Khlifa- El-Awayet
Zenket Enakhla Zenket Ejabéna
Aïn Cheikhrouhou Zenket El-Fourati Ayoun Elmeil Hay Ayoun El-Meil
Zenket Sellami Hay Edebba-Afran Ejjir
Zenket El- Hachicha Hay Ouerguemma –
Arafet El-Gueblya
Bouret Mzid Hay Arafet Edhahrawya
Ettawidhi Ettawidhi-El-Amen-KJ. El-Aouebed Zenket El-Féris
qui nous permet de les compter un seul quartier au lieu de deux. Par conséquent, la délégation
de Thyna ne compte que 12 quartiers au lieu de 13.
Les 6 délégations ne se sont pas concernées au même degré par l’habitat populaire.
Tableau 3 : Classement des délégations suivant le nombre des quartiers populaires
Délégation Sakiet Sfax El- Sfax El- Sfax El- Thyna Sakiet
Eddeyer Gharbya Madina Janoubya Ezzit
Nombre de quartiers 20 19 15 11 12 4
%/ Grand Sfax 24,7% 23,4% 18,5% 13,6% 14,8% 5%
- la délégation de Sakiet Ezzit est celle qui compte le moins de quartiers : 4 seulement
(5%), alors que la délégation de Sakiet Eddeyer compte 20 quartiers (24,7%),
- c’est le secteur de Sidi Abid de la délégation de Thyna qui compte le plus de quartiers
(8quartiers),
- le phénomène étudié n’est pas en corrélation avec l’espace non communal, puisque El-
Madina et El-Gharbya, les deux délégations totalement communales comptent ensemble, 34
quartiers, c'est-à-dire un peu moins que la moitié du total des quartiers.
• La majorité des quartiers est regroupée en zones
La localisation de la majorité des quartiers nous renvoie à une logique de regroupement
en zones, affirmant que le phénomène est bien lié à l’espace d’implantation, site et
environnement social à considérer. Seuls quelques quartiers sont isolés et ne font pas la règle.
En effet, la localisation et la délimitation des quartiers populaires du Grand Sfax sur une
cartographie d’image satellitaire nous a révélé qu’il ne s’agit pas d’implantations isolées, mais
plutôt d’un phénomène structuré en zones d’habitat populaire, suivant une logique urbaine
bien déterminée. En fait la dynamique de l’habitat populaire à Sfax ou ailleurs, a toujours obéi
à la loi du groupement ; le niveau de groupement se fait suivant la force d’appel de ces zones.
L’habitat populaire à Sfax, qu’il soit concerté ou spontané, a toujours choisi à chaque
nouvelle période socioéconomique, ou à chaque événement urbain crucial, une zone
d’occupation pour migrer par la suite vers une nouvelle destination suivant plusieurs
déterminants. Cependant, il y a lieu de constater que le déterminant en rapport avec la valeur
foncière est plus que révélateur. En fait, cette valeur est fixée suivant certains critères dont
l’habitat populaire lui-même. C’est ainsi que certaines zones du Grand Sfax furent
condamnées depuis les années 20 ou encore les années 70 à ne recevoir que de l’habitat
populaire, et cette réalité est inéluctable.
Ainsi 16 zones groupent la majorité des quartiers populaires.
Tableau 9 : Typologie de formation des quartiers populaires dans l’espace non communal
Figure 4 : Les quartiers populaires dans Figure 5: Les quartiers populaires dans l’espace
l’espace communal et non communal communal programmé et non communal
- Les quartiers sont situés aussi bien dans l’espace urbain que suburbain et périurbain
- La typologie des quartiers populaires reflète la richesse du phénomène de l’habitat
populaire quant à la stratégie de l’administration et à celle du Tunisien déshérité à produire le
logement. Nous distinguons, espace communal et espace non communal confondus, que 3
modes se partagent le phénomène de l’habitat populaire dans le Grand Sfax :
Cette variété des modes de formation est certes en corrélation avec les événements
urbains qu’a connus la ville de Sfax et l’histoire même de l’habitat en Tunisie et plus
précisément à Sfax.
2- Historique de formation des quartiers populaires du Grand Sfax
Le tableau qui suit et la carte d’évolution spatiale de l’habitat spontané dans le grand
Sfax peuvent nous explique cette richesse de la typologie.
Total 81
quartiers populaires non encore intégrés peut nuire à leur bon fonctionnement et à leur valeur
intrinsèque.
2- Les sites
a- Site à risque d’inondation
En apparence le cadre naturel de la plaine de Sfax, en particulier le Grand Sfax
(Topographie basse, réseau hydrographique peu développé, pluie indigente et des pentes
faible), ne représente pas, pour certains, de contraintes majeures pour l’étalement latéral de
l’habitat. En fait, ces caractéristiques cachent d’autres qui ne se manifestent
qu’occasionnellement à la suite des pluies exceptionnelles pendant lesquelles les petits oueds,
négligeable en temps ordinaire, s‘élargissent beaucoup et deviennent plus agressifs à grand
risque d’inondation. En effet, les espaces les plus touchés étaient ceux dont la valeur foncière
est dépréciée et dans lesquels on avait le plus souvent sous-estimé la violence des oueds et
multiplié les constructions. Ceci concerne à la fois les quartiers populaires spontanés et
programmés. Malgré cela, la densification rapide des espaces à risque a continué avec un
rythme plus rapide qu’avant et ce en rapport, certainement, avec le sentiment de sécurité
exagéré par la population à la suite de la construction des ouvrages de protection. L’examen
très rapide de la carte de l’évolution historique des quartiers dans les années 80 confirme ce
nous avons signalé.
b- Site à proximité des sources de pollution et de nuisance dans le Grand Sfax
Les formes de dégradation de l’environnement de Sfax sont variées et se trouvent en
partie au voisinage des quartiers populaires :
- la pollution atmosphérique :
C’est le phénomène caractéristique de la ville de Sfax. Cette situation est en rapport,
essentiellement, avec l’implantation des industries polluantes sur :
• Le littoral Nord de Sfax (ancienne NPK) et dont l’impact était négatif à la fois
sur le littoral et sur la population des quartiers des zones Ettawidhi-Hay B-El-Amen-Karkenah
Jdida et Hay Bourguiba.
• Le littoral Sud de Sfax qui représente l’actuelle source de pollution due
essentiellement au dégagement des rejets gazeux des cheminés de la SIAPE dont les
principaux produits chimiques polluantes correspondent à des micropoussières de Plomb, de
souffre, de phosphate et de fluor. La présence de ces produits est d’autant plus importante
avec la présence de l’ancienne décharge publique et les bassins des margines. Cette situation
est très préoccupante dans la mesure où un grand nombre de quartiers, notamment les
quartiers de la délégation de Thyna, se trouvent en contact direct avec ces sources polluantes.
La pollution de l’air, dans le Grand Sfax, prend aussi, une autre forme qui devient
gênante pour la population de certains quartiers. Il s’agit en fait des mauvaises odeurs
dégagées par les poulaillers et les fermes. A proximité des quartiers de la zone Essebii, dans
les quartiers d’El Khadhra et El Wafa, etc.
- La pollution Sonore
Un grand nombre de quartiers populaires se trouve dans des zones à nuisance sonore
notamment ceux qui se trouvent à proximité de la voie ferrée et surtout de l’aéroport. Cette
nuisance est appelée à s’accentuer avec l’agrandissement de l'aéroport et le développement de
ses activités en 2008.
- La pollution hydrique
Elle caractérise à la fois :
• Les lits des oueds qui se transforment en des bassins réceptacles des déchets
solides et liquides dégageant ainsi des odeurs nauséabondes. Cette pollution est perceptible
le long du lit El-Maou mais surtout le long de oued Ezzit qui est aménagé en canal.
• Les terres humides : il arrive que la nappe phréatique affleure et qu’elle soit
contaminée par les déchets liquides des industries polluantes, par les puits perdus…Ces
endroits deviennent surtout en été, des sources pour le développement des insectes.
- La ligne à haute tension qui traverse Hay Ouerghemma- Afran-Ejjir, constitue pour
la population locale, un risque et une source de nuisance inquiétante.
Souvent ces risques et sources de nuisances se trouvent conjugués dans le même
espace à l’exemple de la zone de l’aéroport, ils peuvent aussi nuire au développement des
Grands projets urbains.
Figure 8 : vue satellitaire des quartiers de la zone Aéroport Sud et Sud Est et les principales sources de
pollutions et de nuisance environnantes
3- Les paysages
a- Les caractères communs des paysages :
Il existe en fait une constante qui rassemble les quartiers populaires sfaxiens. En effet,
quelque soit l’appartenance du quartier à une typologie ou à une autre, le caractère paysager
qui domine est celui qui résulte du faible niveau d’investissement accordé à l’acquisition du
logement, que ce soit au niveau du bâti, ou à celui de l’espace de son implantation.
Cependant, que le quartier soit isolé ou en zone, le paysage qu’il reflète est celui d’une
réelle rupture par rapport à son environnement socio-spatial. Cette rupture est perceptible à
travers :
- Un désordre urbain voire un chaos urbain
- Un tissu généralement en bandes et pas très bien aéré ou/et ensoleillé
- La petite taille du parcellaire et celle du logement
- L’état général des constructions est dominé par la simplicité et la vétusté du bâti
surtout dans les anciens quartiers.
Tableau 11 : Les opérations d’intervention dans les quartiers populaires du Grand Sfax
(avant et depuis la création de l’ARRU)
Figure 10 : Les aménagements dans les quartiers populaires dans le Grand Sfax
Deuxième section
Procédure d’éligibilité
La procédure d’éligibilité des quartiers s’est faite à partir de requêtes auprès du SIG-
quartiers populaires que nous avons élaboré sous ARC VEW. Ces requêtes on été basées sur
des critères quantitatifs et qualitatifs fixés au préalable. Nous avons achevé la procédure
d’éligibilité par un le tri d’exactement 10 quartiers à partir du classement des quartiers
obtenus à partir de l’avant dernière requête.
I- Critères et procédures d’éligibilité
Qu’ils soient quantitatifs ou qualitatifs, les critères d’éligibilité ont été établis suivant la
politique de réhabilitation engagée par le Ministère de l’Aménagement et de l’Habitat,
représenté par l’ARRU, et ses exigences. Nous avons établi et utilisé progressivement 6
requêtes, 4 critères d’exclusion, 1 critère d’éligibilité, et 1 dernier critère de classement.
Critères d’exclusion
Sont exclus les quartiers ayant bénéficié d’une grande opération de réhabilitation
(Type présidentiel), opération achevée, en cours.
Seront exclus les quartiers ayant une superficie inférieure à 2 ha
Sont exclus les quartiers ayant une densité logement/ha inférieure à 25.
Sont exclus les quartiers ayant un programme de grande opération de
réhabilitation pour 2012/2013.
Critère d’éligibilité
Sont retenus les quartiers souffrant d’un risque soit à cause de leur site inondable
ou à cause de la proximité d’au moins d’une source de nuisance
Critère de classement
Sont retenus, les 10 premiers quartiers obtenus d’une liste de classement acquise à
partir d’une requête basée sur l’importance de la superficie.
Tableau 12: Les quartiers populaires du Grand Sfax retenus après application des critères
d’exclusion et d’éligibilté
Superficie
Quartier en ha Délégation Zone Secteur
1- Ouerghemma_Arafet 52,146 Zone Ouerghemma - Arafet El
El Gueblya Sfax El-Janoubya Gueblya Ayoun El-Meil
Zone aéroport Nord et Nord-
48,970
2-El-Khadhra_El Wafa Thyna ouest El-Hajib
3-Ettawidhi-El-Amen- Zone Echichma-Haffara-
35,539
Karkenah Jdida Sfax El-Madina Ettawidhi Ettawidhi
30,284
4-El-Aguerba 1 et 2 Thyna Zone a aéroport sud et sud-est El-Hajib, Sidi Abid
Pour sélectionner les dix quartiers qui feront l’objet de l’étude dans la deuxième phase
de ce projet nous avons classé les 12 quartiers selon leurs superficies et nous avons retenu les
dix premiers.
Tableau 12 : Les 10 quartiers populaires classés premiers pour la deuxième phase
Superficie
Quartier Délégation Zone Secteur
en ha
1-Ouerghemma-Arafet Sfax El- Zone Ouerghemma-
52,146 Ayoun El-Meil
El Gueblya Janoubya Arafet El Gueblya
Zone aéroport Nord et
2- El-Khadhra-El Wafa 48,970 Thyna El-Hajib
Nord-ouest
3- Ettawidhi-ElAmen- Zone Echichma-Haffara-
35,539 Sfax El-Madina Ettawidhi
Karkenah Jdida Ettawidhi
Zone aéroport sud et sud- El-Hajib-Sidi
4- El-Aguerba 1 et 2 30,284 Thyna
est Abid
5- 7 Novembre- Ben Zone aéroport sud et sud-
25,189 Thyna Sidi Abid
Saïda est
Zone aéroport sud et sud-
6- Ennasr2 9,685 Thyna Sidi Abid
est
Zone Oued Ermal-Bir El-
7- Oued Ermel 9,592 Sfax El-Gharbya Oued Ermel
Kharouba
Zone Oued Ermal-Bir El-
8- Bir El-Kharouba 5,488 Sfax El-Gharbya Hay Habib
Kharouba
9-CIMER-Nord 5,126 Sakiet Eddeyer Zone Hay Bourguiba Hay Bourguiba
Deuxième Phase
Introduction : Rappel du contenu de la deuxième phase
L’objectif de cette phase qui consiste en la prospection des 10 quartiers élus en première
phase, est d’avoir un maximum d’éclairage sur chaque quartier, et de porter un regard nuancé
et lucide sur ce qui se vit dans ces quartiers. Notre dessein est celui de connaître l’expérience
de la vie en quartier avec ses désagréments mais aussi avec ses satisfactions connues surtout
chez les migrants qui ont décidé de s’insérer au fil des années dans la société sfaxienne. Les
habitants des 10 quartiers concernés seront conviés à prendre part aux dispositions qui les
intéressent, afin que la politique de la ville coïncide avec leurs attentes.
Cette deuxième phase comprend d’abord une analyse approfondie des 10 quartiers
prioritaires retenus en première phase, ensuite le choix de trois quartiers nécessitant une
intervention d'urgence à travers l’élaboration de plans d’action pour une réhabilitation ciblée,
qui sera l’objet de la troisième phase.
Nous proposons dans cette deuxième phase de l’étude, de creuser d’avantage dans ce
type d’espace, celui du quartier populaire, afin de mieux le connaître, et d’en dégager les
particularités des pratiques sociales qui l’intéressent. Ainsi, nous tenterons à travers une
enquête ménage de :
- déterminer les aspects spécifiques de chaque quartier,
- évaluer le niveau d’équipement et des différentes infrastructures du quartier,
- comprendre la dynamique de son fonctionnement,
- évaluer les indicateurs de niveau de vie des résidents des quartiers, et les comparer
avec ceux du reste de la ville,
- Acquérir l’information propre aux ménages et chefs de ménage des quartiers.
- Connaître les itinéraires résidentiels des habitants, pour appréhender leurs différences
socio-spatiales et culturelles, et avec la ville, et en étudier les impacts relationnels sur
la vie communautaire du quartier.
- Evaluer les indicateurs de niveau de vie dans les quartiers, et les comparer avec ceux
du reste de la ville pour discerner les écarts éventuels.
- Saisir et comprendre les mécanismes de fonctionnement interne des quartiers et avec la
ville. Les problèmes d'assimilation et d'appartenance à la ville seront alors mis en
exergue.
- Aborder la question de vie quotidienne en rapport avec l’existence ou non d’une vie
associative, le transport, le voisinage, etc.
- Comprendre les dynamiques sociales qui structurent le quartier
- Saisir les compétences et potentialités économiques au sein des quartiers
- Estimer le degré d’intégration des habitants des quartiers au sein du quartier et dans la
ville.
- Ecouter les espérances et attentes des habitants des quartiers pour dans le but de les
allier à toute intervention les concernant, et évaluer leur rattachement identitaire à
cette dernière station de résidence qu'est le quartier et à la ville d’accueil.
La question méthodologique de l’enquête ménage fut abordée. Le plan d'échantillonnage
est fixé, il a déterminé la population cible, la population observée, l’établissement de la base
Bureau d’étude : Architecture et Innovation Décembre 2010
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Etude des Zones Urbaines Populaires dans le Grand Sfax
1
Cette technique est largement expliquée dans l’ouvrage de Lucien Godin, cofondateur du Groupe Huit, « La
préparation des projets urbains d’aménagement » Banque Mondiale, Washington, D.C., Etats Unis d’Amérique,
1987.
Bureau d’étude : Architecture et Innovation Décembre 2010
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Etude des Zones Urbaines Populaires dans le Grand Sfax
Analyse statistique
Le logiciel SPSS permet plusieurs méthodes d’analyses comme :
- calculer les fréquences de toutes les variables.
- réaliser des corrélations entre 2 et 3 variables à partir des méthodes des tableaux croisés ou
l’analyse des correspondances.
- grouper les principaux critères dans un tableau de synthèse pour les dix quartiers et les
intégrer dans la base de données déjà réalisée sous Arc View (SIG). Ceci a permis, outre la
réalisation des requêtes, une lecture comparative entre les différents quartiers.
- engager l’opération d’éligibilité des trois quartiers, objectif, de cette deuxième phase.
I- Le questionnaire2
Deux questionnaires ont été utilisés suivant que le quartier est programmé ou
autoproduit ; toutefois les deux se rencontrent dans la majorité des questions sauf dans celles
concernant l’acquisition du logement. Globalement chacun des 2 questionnaires comporte
plus de 94 variables regroupées à l’intérieur 7 thèmes :
1- Profil du chef de ménage et du ménage :
2- Sources de revenus dans le ménage : chef de ménage, et autres membres du
ménage
3- Informations logements
4- Articulations du quartier :
5- La vie dans le quartier
6- L’identification au quartier et à la ville
7- Conscience environnementale et besoins du quartier
2
Consulter les deux jeux du questionnaire en annexe.
Bureau d’étude : Architecture et Innovation Décembre 2010
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Etude des Zones Urbaines Populaires dans le Grand Sfax
Commerces Oui
Boucher Non
Taxiphone Non
Infrastructures
Branchement SONEDE (%) 100%
Branchement STEG (%) 100%
Branchement ONAS (%) 71.6%
Branchement GAZ (%) 0%
Eclairage public (nombre de poteaux) Défectueux
Voies goudronnées Revêtement auto bloquant
Evacuation des eaux pluviales (bonne, moyenne, mauvaise) Mauvaise
Informations
Les ménages
Nombre de ménages 441
Taille du ménage 4.5
Origine géographique. du chef de ménage (gouvernorat, De 8 gouvernorats et 23 délégations (75% du
urbain ou rural) gouvernorat de Sfax) ,84.1% d’origine rurale
Rapport avec les voisins Bon à 100%
Revenus du chef de ménage 300D
Chômage du chef de ménage 10.6%
Chômage d’autres membres du ménage 15%
Les logements
Typologie 72.4% type Dar
Etat du bâti Vétuste
Taille moyenne du logement <150m²
Niveau d’intégration
Accessibilité, enclavement Accessibilité moyenne
Eloignement /centre le plus proche (en km) (principal. ou 3 km du centre principal, Sfax
secondaire)
Eloignement par rapport au transport en commun 100 m
(km/station)
Couvert par un PAU (oui ou non) Oui
Ayant reçu un programme de réhabilitation (si oui, général Réhabilitation légère
ou partiel, type et date)
Impact du quartier sur son environnement
Friches d’attentes (si oui, estimer la superficie) Non
Dépréciation de l’environnement, grands équipements ou Dépréciation du foncier de la zone
autres
Doléances des habitants
Equipements Non
Equipements culturels et de loisirs Oui
Pollution Oui
Infrastructures Non
Sécurité Non
Les quartiers autoproduits : Le quartier Ouerghemma (El-Horrya), Arafet El-
Guiblya
Ouerghemma-Arafet El-Guiblya est un quartier suburbain à deux entités voisines, qui
montre les signes d’une stabilisation en cours, quoi que dans l’entité de Arafet El-Guiblya, la
croissance du quartier est encore active. Le quartier connaît ces dernières années une
élévation du niveau de vie de ses résidents, qui eut des répercussions sur la morphologie du
bâti et la typologie des logements. Ainsi, les types villa et étage sont-ils de plus en plus
présents dans le quartier. Cependant, comme l’espace quartier est encore classé non
communal, toute mutation et toute dynamique se fait avec beaucoup d’anarchie que l’on peut
discerner surtout dans la voierie sinueuse, étroite par endroit et non hiérarchisée.
Bien qu’il soit produit dans un espace non communal, le quartier est raccordé
actuellement au réseau ONAS et gaz de ville, son intégration à la commune de Gremda serait
ainsi plus aisée.
Informations
Les ménages
Nombre de ménages 271
Taille du ménage 4.63
Origine géographique du chef de ménage 7 gouvernorats ,22 délégations (15.4% du grand
Sfax), 81.5% d’origine rurale
Rapport avec les voisins Bon à 87%
Revenus du chef de ménage 81.7%> 250D dont 42.9% >350D
Chômage du chef de ménage 5.6%
Chômage d’autres membres du ménage 44.4%
Les logements
Typologie 40.7% Dar et 55.5% villa ou ébauche de villa
Etat du bâti Moyen
Taille moyenne du logement 150m²
Niveau d’intégration
Accessibilité, enclavement Moyenne, car enclavée du côté de la voie ferrée
Eloignement /centre le plus proche (en km) (principal. ou 6 km du centre principal Sfax, 1,5 km du centre
secondaire) secondaire de Thyna
Eloignement par rapport au transport en commun 400 m
(km/station)
Couvert par un PAU (oui ou non) Oui
Ayant reçu un programme de réhabilitation (si oui, général Non
ou partiel, type et date)
Impact du quartier sur son environnement
Friches d’attentes Oui
Dépréciation de l’environnement, grands équipements ou Oui, la proximité du grand projet
autres d’aménagement du littoral sud de Sfax : SMAP
III
Doléances des habitants
Equipements Oui
Equipements culturels et de loisirs Oui
Pollution Oui
Infrastructures Non
Sécurité Non
Autres Informations
Les ménages
Nombre de ménages 702
Taille du ménage 5.13
Origine géographique du chef de ménage 10 gouvernorats ,28 délégations (14% du grand
Sfax), 84.3% d’origine rurale
Rapport avec les voisins Bon à 98.6%
Revenus du chef de ménage 75.9%> 250D dont 41.4% >350D
Chômage du chef de ménage 11.6%
Chômage d’autres membres du ménage 30%
Les logements
Typologie 54.3% Dar, 27.1% ébauche de villa, 12.9% villa
et 5.7% étage de villa
Etat du bâti Mauvais
Taille moyenne du logement 150m² et +
Niveau d’intégration
Accessibilité, enclavement (distance/voie principale) Enclavement avec surtout le voisinage de
l’aéroport, et l’insuffisance de voies goudronnées
Eloignement /centre le plus proche (en km) (principal. Ou 6 km du centre de Sfax
secondaire)
Eloignement par rapport au transport en commun 0,5 km
(km/station)
Couvert par un PAU (oui ou non) Non
Ayant reçu un programme de réhabilitation (si oui, général Non
ou partiel, type et date)
Impact du quartier sur son environnement
Friches d’attentes (si oui, estimer la superficie) Oui
Dépréciation de l’environnement, grands équipements ou Oui, existence d’un aéroport international
autres mitoyen au quartier
Doléances des habitants
Equipements Oui
Equipements culturels et de loisirs Oui
Pollution Oui
Infrastructures Non
Sécurité Non
Les quartiers autoproduits : Le quartier El Khadhra-El Wafa
El Khadhra-El Wafa est un quartier périurbain à deux entités voisines, si la première
montre des signes de stabilisation, par une élévation du niveau de vie, par aussi le passage
d’une morphologie de l’habitat à l’image des anciens r’bat vers une autre qui rappelle celle du
quartier urbain aisé, la deuxième est en plein développement sur un espace inondable, laissé
en friche par ses propriétaires, tout en manquant d’infrastructure de base. Cependant, comme
l’espace quartier est encore classé non communal, toute mutation et toute dynamique se fait
avec beaucoup d’anarchie que l’on peut discerner surtout dans la voierie sinueuse, étroite et
non hiérarchisée. Aussi, les deux entités du quartier manquent-elles d’équipement culturel,
médical et sécuritaire.
Informations
Les ménages
Nombre de ménages 1052
Taille du ménage 4.94
Origine géographique du chef de ménage 27 délégations (12 du grand Sfax)
Rapport avec les voisins Bon à 96.2%
Revenus du chef de ménage 46.2%>350D
Chômage du chef de ménage 9.7%
Chômage d’autres membres du ménage 18%
Les logements
Typologie 58.1% Dar, 25.7% ébauche de villa, et 16.2%
villa
Etat du bâti Moyen
Taille moyenne du logement 150m²
Niveau d’intégration
Accessibilité, enclavement (distance/voie principale) El-Khadhra est moins enclavée que El-Wafa,
Dans lequel seule une voie sur la route
secondaire de Sidi Abid, non éclairée
goudronnée en 2009 et endommagée par les
pluies automnales de la même année, permet
d’accéder au quartier.
Eloignement /centre le plus proche (en km) (principal. ou 9 km de Sfax, centre principal
secondaire)
Eloignement par rapport au transport en commun 600m
(km/station)
Couvert par un PAU (oui ou non) Non
Ayant reçu un programme de réhabilitation (si oui, général Légère opération de voierie
ou partiel, type et date)
Impact du quartier sur son environnement
Friches d’attentes Oui
Dépréciation de l’environnement, grands équipements ou - L’agriculture urbaine intensive utilisant dans
autres les espaces résiduels, ce qui reste de la nappe
phréatique, fut définitivement abandonnée.
La proximité d’un aéroport international
Doléances des habitants
Equipements Non
Equipements culturels et de loisirs Oui
Inondation Oui
Infrastructures Non
Sécurité Oui
comporte des risques lorsqu’on manque d’éclairage public, et quand l’extension du quartier
est encore dynamique avec l’existence d’espaces en friche d’attente faisant fonction de
dépotoir de toutes sortes d’ordures : ménagère, agricoles, industrielles, des restes de
construction, bref, le tout donne lieu à un paysage et à un environnement, les deux répulsifs.
Ce sentiment, n’est pas modéré par l’existence de tissus associatif, ni d’équipements socio-
collectifs.
Fiche quartier Hay 7 novembre - Hay Ben Saïda
Délégation : Thyna
Communal, non communal Non communal
Date présumée de création ou de formation Formation : années 80 et surtout 90
Quartier dans une zone populaire (indiquer la zone) Zone aéroport sud et sud-est
Quartier isolé Non
Caractéristiques générales
Localisation (urbain, suburbain, périurbain,) suburbain
Qualité de localisation : urbanisable, à risque, à nuisance A risque, à nuisance
Typologie (r’bat, ancienne cité rurale, Zenk-r’bat quartier
spontané, quartier programmé) Quartier spontané
Superficie en ha 25,189 ha
Nombre d’habitants 3525
Densité (hab. /ha) 140
Nombre de logements 830
Densité (log. /ha) 33
Les logements en construction, en cours de densification 30%
(%)
Paysage (description) - Le paysage urbain n’est pas continu car
entrecoupé du résiduel de l’ancien paysage rural,
comme les tabias ou haies qui persistent encore,
rappelant l’ancien paysage rural.
- Les chantiers de construction tapissent le
quartier. L’étalement a entraîné l’existence d’une
grande promiscuité souvent gênante.
- Il existe une grande disparité dans le quartier
entre des zones d’habitat dense et d’autres
laissées en friche d’attente.
Nature du tissu Non structuré
Taille moyenne du parcellaire Entre 200 et 400m²
Equipements
Equipements publics
Jardin d’enfant Non
Ecole de base Non
Centre de santé de base Non
Centre de sécurité nationale (Police ou de Garde Nationale) Non
Centre de PTT Non
Mosquée Non
Maison de jeunes Non
Espace de jeux Oui
Maison de la culture Non
Stade de quartier Non
Equipements et services privés
Boulangerie Non
Commerces Oui
Boucher Non
Taxiphone Oui
Infrastructures
Branchement SONEDE (%) 80 %
Branchement STEG (%) 90%
Branchement ONAS (%) 18.7%
Eclairage public (nombre de poteaux) Non
Voies goudronnées (en km) 0.5km
Evacuation des eaux pluviales (bonne, moyenne, mauvaise) Mauvaise
Informations
Les ménages
Nombre de ménages 750
Taille du ménage 4.97
Origine géographique du chef de ménage 7 gouvernorats ,29 délégations (1.6% du grand
Sfax), 97.3% d’origine rurale
Rapport avec les voisins Bon à 74.7%
Revenus du chef de ménage 88.4> 250D dont 44.9%>350D
Chômage du chef de ménage 6.7%
Chômage d’autres membres du ménage 26.7%
Les logements
Typologie 44% Dar, 50.6% ébauche de villa et villa
Etat du bâti Moyen
Taille moyenne du logement <150m²
Niveau d’intégration
Accessibilité, enclavement Quartier enclavé par son implantation dans une
zone non aménagée et dont l’accessibilité est
mauvaise. Du côté sud, passage par oued El
Maou, au nord, faire un grand détour par la voie
de Sidi Abid
Eloignement /centre le plus proche (en km) (principal. ou Entre 5,5 et 6,5 km du centre principal, 2 km du
secondaire) secondaire
Eloignement par rapport au transport en commun 1,5km
(km/station)
Couvert par un PAU (oui ou non) Non
Ayant reçu un programme de réhabilitation (si oui, général Non
ou partiel, type et date)
Impact du quartier sur son environnement
Friches d’attentes Oui
Dépréciation de l’environnement, grands équipements ou Oui, existence d’un aéroport international,
autres Proximité d’un grand projet d’aménagement des
côtes sud de Sfax : SMAP III
Doléances des habitants
Equipements Oui
Equipements culturels et de loisirs Oui
Pollution Oui
Infrastructures Non
Sécurité Oui
Les quartiers programmés : Le quartier Ettawidhi-Kerkenahjdida-Elamène
formation, l’image du quartier/cité rurale s’est estompée progressivement pour donner lieu à
un espace d’habitat urbain populaire densifié par de multiples extensions illicites.
Actuellement, le quartier ainsi transformé et spatialement intégré dans l’espace urbain,
correspond mieux aux attentes d’une population qui n’a cessé de progresser dans l’urbanité.
Un problème cependant mérite d’être rapidement résolu, c’est la peur des habitants du
quartier d’être à chaque grande pluie, immergés dans les flots.
Fiche quartier : Ettawidhi- Kerkenah Jdida -Hay El-Amene
Délégation : Sfax El-Madina
Communal, non communal Communal
Date présumée de création ou de formation Fin 1960
Quartier dans une zone populaire (indiquer la zone) Zone Echichma-Haffara-Ettawidhi
Infrastructures
Branchement SONEDE (%) 100%
Branchement STEG (%) 100%
Branchement ONAS (%) 99.4%
Branchement GAZ (%) 24.6 %
Eclairage public Insuffisant
Voies goudronnées Les voies sont goudronnées en partie mais en
mauvaise état
Evacuation des eaux pluviales (bonne, moyenne, mauvaise) Très mauvaise
Informations
Les ménages
Nombre de ménages 1670
Taille du ménage 4.7
Origine géographique du chef de ménage 9 gouvernorats ,30 délégations (43.7% du grand
Sfax), 58.7% d’origine rurale
Rapport avec les voisins Bon à 99.6%
Revenus du chef de ménage 73.3%>350D
Chômage du chef de ménage 8.1%
Chômage d’autres membres du ménage 24.5%
Les logements
Typologie 30.5% Dar, 33% villa et 36.5% étage de villa
Etat du bâti Moyen
Taille moyenne du logement Presque égale à la taille des parcelles
Niveau d’intégration
Accessibilité, enclavement Bonne
Eloignement /centre le plus proche (en km) (principal. ou Entre 3 et 4 km du centre principal
secondaire)
Eloignement par rapport au transport en commun 100m
(km/station)
Couvert par un PAU (oui ou non) Oui
Ayant reçu un programme de réhabilitation (si oui, général Non
ou partiel, type et date)
Impact du quartier sur son environnement
Friches d’attentes (si oui, estimer la superficie) Non
Dépréciation de l’environnement, grands équipements ou Dépréciation de la valeur intrinsèque du projet
autres Taparura dans sa partie centrale
Doléances des habitants
Equipements Non
Equipements culturels et de loisirs Oui
Pollution et inondation Oui
Infrastructures Non
Sécurité Oui
propre modèle en modifiant sa conception initiale. Le quartier se trouva alors défiguré, avant
même que ses infrastructures ne soient complètement mises en place.
Fiche quartier : CIMER NORD
Délégation : Sakiet Eddeyer
Communal, non communal Communal
Date présumée de création ou de formation 1978
Informations
Les ménages
Nombre de ménages 183
Taille du ménage 4.56
Origine géographique du chef de ménage 5 gouvernorats ,16 délégations (52.5% du
grand Sfax), 41.3% d’origine rurale
Rapport avec les voisins Bon à 100%
Revenus du chef de ménage 71.1%>350D
Chômage du chef de ménage 0%
Chômage d’autres membres du ménage 10.9%
Les logements
Niveau d’intégration
d’habiter le quartier. Pour les quartiers dont les chefs de ménage n’ont pas réalisé cette
initiation à la vie urbaine, leur fonctionnement urbain en est altéré ; à Ennasr 2, ils ne sont que
41.1%.
Concernant leur âge, l’enquête a révélé les taux très élevés des 40/60ans, surtout dans
les quartiers autoproduits récents, à Ennasr 2 il est de 77.4%. Il existe en fait une corrélation
entre ces taux élevés et l’itinéraire souvent long suivi par les chefs de ménage avant de loger
dans le quartier.
Une autre caractéristique concerne les chefs de ménage, c’est leur bas niveau d’études.
C’est ainsi que l’analphabétisme auprès des chefs de ménage est important, il va de 6.7% à
Essalèma à 17.3% à Ennasr 2. C’est aussi le niveau primaire qui prédomine à Ben Saïda-7
Novembre le taux est de 66.7%. Le bas niveau d’études s’est répercuté sur l’emploi.
Concernant l’emploi, nous avons remarqué que le taux de chômage est relativement
bas pour des espaces d’habitat populaires. En fait, il s’agit d’une constante dans ces espaces,
car la perception et la notion même du chômage sont différentes des normes fixées à l’échelle
nationale et internationale. Car, compte tenu de la précarité de leur situation financière, les
chefs de ménage ne se permettent pas d’accepter l’arrêt de l’activité, et l’emploi devient une
affaire de débrouille. C’est ainsi qu’on enregistre à Ennasr 2 un taux de chômage très bas égal
à 5.6%, le même que celui du quartier CIMER Nord, à Essalèma il s’agit de 0%. En 2004, le
taux enregistré au niveau national est de 13.9%, celui du gouvernorat de Sfax de 11.2%.
Cependant, nous retrouvons l’écho d’un chômage « déguisé » dans l’emploi informel. C’est
ainsi que l’emploi journalier occupe très souvent la majorité des chefs de ménage sans
distinction de leurs niveaux d’études : à Ennasr 2, le taux est de 57.4%. Quant aux secteurs
d’emploi, trois secteurs sont prépondérants et à notre avis corrélés avec le niveau d’études. Ce
sont les secteurs du bâtiment, de l’industrie en tant qu’ouvrier, et celui du petit projet privé
dont la nature se résume au petit commerce de détail des produits alimentaires de base, ou les
services de réparation, ou encore le taxiphone, le tout est pratiqué dans le quartier ou dans le
centre secondaire le plus proche.
La moyenne des revenus de ménage, étant pourtant supérieure au SMIG, ne pourraient
couvrir toutes les dépenses des ménages, sachant que celles allouées à l’habitat, que ce soit en
location ou en cours de construction demeurent assez lourdes, d’autant plus que les logements
dans les quartiers récents n’ont de populaire que l’espace d’implantation. Nous comprenons
ainsi pourquoi les ménages n’ayant pas un appoint d’aide familiale, sont obligés de sacrifier le
plus souvent les dépenses alimentaires et vestimentaires en termes de qualité.
Cependant généralement dans les quartiers populaires, tous les membres du même
ménage s’investissent pour s’entraider à couvrir les différentes dépenses. Dans nos
échantillons, les chefs de ménage affirment qu’ils comptent sur le travail de leurs enfants, et
celui de l’épouse.
Ainsi présenté, le profil du chef de ménage nous renvoie à une caractéristique
importante qui intervient dans l’équilibre du ménage, c’est celle de la précarité. Cette
caractéristique s’impose, d’autant plus que nous sommes en présence d’agglomérations de
migration, surtout les plus récentes d’entre elles, au sein desquelles la fragilité domine. Cette
fragilité résulte de : une identité tronquée, un emploi dans l’informel, si ce n’est du chômage,
des quartiers populaires et pour la totalité des membres des ménages, c’est un moyen
d’apprentissage de la vie urbaine.
Quant à la vie communautaire dans les espaces populaires, elle commence par les
rapports de voisinage, et correspond à l’essence même de la vie de quartier. Moins cette vie
est développée, plus les tensions entre voisins proches et lointains augmentent, et le quartier
devient invivable. Au sein des quartiers étudiés, logiquement la richesse culturelle qui résulte
du brassage entre des ménages venus de différents espaces tunisiens, aurait créé une vie
culturelle intense, qui profitera à la vie communautaire. Cependant à défaut de structures et
catalyseurs de groupement et de tissu associatif, la vie de quartier est restée indigente et cache
des appréhensions d’un voisinage que l’on ne connaît pas assez, voire que l’on évite. Dans les
quartiers récents autoproduits, cette appréhension se manifeste matériellement par l’existence
d’espaces très étroits d’évitement entre les logements, ce qui représente par là même, un signe
de marquage du territoire du ménage. En fait, dans des quartiers spontanés, les lotisseurs
privés n’ont pas de projet de quartier dans lequel il y a un équilibre entre logement et
équipements publics, entre l’habiter et le récréatif, ce qui explique l’inexistence d’espace
public élémentaire aménagé pour les rencontres ; là n’est pas le cas des quartiers programmés.
La richesse de la vie de quartier est une voie vers son adoption par ses résidents.
Généralement cette étape est suivie par une deuxième dont la finalité est l’intégration à la ville
d’accueil. En effet, une fois installé dans un nouveau territoire, le migrant entame le
cheminement vers une nouvelle identité, celle de son nouveau lieu de résidence. Cette quête
identitaire, nécessite du temps et dépend de l’évolution du quartier et de ses rapports avec la
ville. Elle commence déjà par la réduction des visites vers le lieu d’origine, pour se consolider
progressivement par les interactions avec les différents espaces de la ville, les centres en
premier lieu. C’est ce que nous avons observé dans les quartiers étudiés qui sont en relation
étroite avec les centres secondaires les plus proches surtout. Cette interaction se réalise à
travers la mobilité des chefs de ménage pour des motifs autres que l’emploi, et contribue à
l’intégration des habitants du quartier à la ville.
Nous concluons que les habitants des 10 quartiers ont entamé certes le processus
d’intégration à la ville, mais à un rythme très lent, à cause de la précarité de leur situation
économique, mais surtout à cause de l’insuffisance voire de la défaillance des infrastructures,
celle aussi des différents services urbains et des équipements socio-collectifs. Même situés
dans l’espace communal, les habitants des quartiers d’Ennasr2, de Bir Elkharouba et d’oued
Ermal, ont exprimé un sentiment de frustration à cause d’un traitement ségrégatif par rapport
aux quartiers aisés, quant aux différents services urbains.
Si les 10 quartiers se ressemblent comme nous l’avons globalement montré sur
plusieurs plans, une distinction de base les partage. Mis à part leur typologie de formation,
l’étude approfondie de ces 10 quartiers nous a révélé leur appartenance à 2 groupes suivant le
degré de leur stabilisation. Si les quartiers stabilisés sont bloqués dans leur étalement, ceux
non stabilisés sont connus par un développement encore actif.
Les quartiers stabilisés : ce sont Oued Ermal, Bir El-Kharrouba, CIMER Nord,
Essalèma 1 et 2 et Ettawidhi Kerkenah Jdida- Elamène, dont le contenu de départ ne cesse de
changer altérant le relationnel qui est en restauration permanente. Ces quartiers n’ont pas
profité de leur situation communale. A Oued Ermal et Bir El-Kharrouba, les propriétaires ne
Bureau d’étude : Architecture et Innovation Décembre 2010
59
Etude des Zones Urbaines Populaires dans le Grand Sfax
se sont pas investis dans la rénovation et la réhabilitation de leurs logements, cela explique la
vétusté de leur bâti et la détérioration de l’ensemble du quartier, et le paysage qu’ils
présentent est désolant pour des quartiers dans un espace communal, ayant une bonne
situation et une bonne accessibilité. A Ettawidhi Kerkenah Jdida- Elamène, le quartier est
aussi stabilisé, mais son paysage affiche un chaos résultant des densifications anarchiques, qui
procurent cependant aux habitants beaucoup de satisfactions surtout avec la bonne
accessibilité et la proximité de la ville. Cependant la haute fréquence d’inondation dont la
solution est technique, gêne tous les habitants. Les quartiers CIMER Nord et Essalèma 1 et 2
furent programmés selon des choix qui ne correspondaient pas aux aspirations des habitants
actuels, cela explique la mutation de ces quartiers du programmé vers le spontané ; le paysage
de tunnel qu’ils présentent n’est pas de toute quiétude.
Le deuxième type de quartiers concerne les non stabilisés à savoir : Ennasr2, Ben
Saïda-7 Novembre, Erryadh et El Khadhra-El Wafa, et Ouerghemma-Arafet El Gueblya qui
est en cours de stabilisation. Ce type groupe un quartier spontané dans l’espace communal,
Ennasr 2, et des quartiers spontanés créés dans l’espace non communal. Les deux sont encore
en phase de développement à cause de l’existence de friches d’attente voisines. L’étalement
encore dynamique de ces quartiers sur ces espaces, risque de condamner toute tentative future
de programmation d’équipements socio-collectifs. Actuellement, ces espaces en friche font
fonction de dépotoirs de toutes sortes d’ordures : ménagère, agricoles, industrielles, des restes
de construction, bref, le tout donne lieu à un paysage et à un environnement les deux répulsifs.
Dans la délégation de Thyna et précisément autour des deux zones populaires, il est
primordial de bien gérer le développement spontané et anarchique de l’habitat populaire. Dans
le cas contraire, on risque de voir se développer une ville populaire spontanée accolée à la
ville de Sfax, dans laquelle il y aurait une forte concentration de la pauvreté. Le
développement de cette ville populaire sans aucun équipement ni infrastructures à l’image de
Hay Ettadhamen à Tunis lors de sa formation, condamnerait une fois pour toute, l’accès de
Sfax au statut de métropole méditerranéenne. C’est pourquoi, l’éligibilité des 3 quartiers,
matière de la troisième phase, doit se réaliser essentiellement dans une vision globale de la
ville.
II- L’éligibilité des 3 quartiers : 2 méthodes, même résultat
L’un des objectifs à atteindre dans la deuxième phase de ce projet est l’élection de trois
quartiers, objet la troisième phase opérationnelle. Nous nous sommes basés sur les résultats de
l’enquête ménage qui a alimenté le SIG (Tableau).
Deux méthodes ont été adoptées :
9 Première méthode : réalisation de quatre requêtes auprès du SIG suivant des
critères quantitatifs et qualitatifs.
9 Deuxième méthode : Méthode de notation par pondération.
1- Analyse des requêtes
L’opération qui vise à retenir les trois quartiers nous est parue relativement délicate car
les 10 quartiers se ressemblent sur plusieurs critères. C’est pourquoi nous avons choisi 8
critères uniquement qui nous paraissent capables de départager les quartiers, mais qui
convergent vers la question de l’intégration du quartier.
Hay Ettawidhi
Ben Saïda El- Hay El- Hay Hay R'bat Bir Hay
Hay Ouerghemma El-
N1 –7 Khadhra- Aguerba CIMER Oued El- Essalèma
Ennasr2 –Arafet El Amène
Novembre El-Wafa 1 et 2 Nord Ermal Kharrouba 1, 2
Gueblya KJ
Niveau d’études
57,7 66,7 52,4 47,1 54,3 40,0 42,0 49,4 46,6 53,3
primaire
Chef de ménage
81,5 97,3 89,5 84,3 88,6 26,7 62,5 27,6 58,0 41,3
d’origine rurale
Nombre de risques
3 4 2 3 1 1 1 1 2 2
et de nuisances
Résidu agricole Non Oui Oui Oui Oui Non Non Non Non Non
Accessibilité Bonne Moyenne Moyenne Moyenne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne
Superficie des
19,20 43,71 279,60 85,70 72,41 0,26 0,00 1,54 0,00 3,18
friches d’attente
Sécurité Non Oui Oui Oui Oui Non Non Non Oui Non
Revenus du chef
55,1 55,1 53,8 58,6 32,0 31,2 24,2 33,3 26,7 28,9
de ménage
Pour une meilleure fiabilité lors de la réalisation de cette opération, et dans une
première étape, les variables choisies et obtenues à partir de l’enquête, ont été intégrées dans
le SIG initial de la première phase. Dans une deuxième étape, nous avons utilisé les
compétences du SIG qui permettent d’entreprendre des requêtes.
A partir de ces 8 critères, nous avons réalisé quatre requêtes dont les résultats seront
jugés par les instances locales concernées.
a- La première requête : critères quantitatifs
Dans cette requête le choix des critères vise la sous intégration du chef du ménage.
- Le premier critère, relatif au Niveau d’études primaire, aura à sélectionner les
quartiers dont le taux des chefs du ménage ayant un niveau d’étude primaire, est supérieur à
50% ; sachant que ce taux représente la moyenne des pourcentages des dix quartiers. La
requête a retenue 5 quartiers (sélectionnés en jaune dans la carte et le tableau ci-dessous)
parmi 10 quartiers, ce sont : Ouerghemma-Arafet El- Gueblya, Essalèma 1 et 2, El-Khadhra-
El-Wafa, Ben Saida -7 Novembre et Ennasr2.
- Le deuxième critère aura à retenir les quartiers dont plus de 70 % (moyenne des 10
quartiers) des chefs de ménage sont d’anciens ruraux. La requête a retenu 4 quartiers qui
sont : Ouerghemma-Arafet El-Gueblya, El-Khadhra- El-Wafa, Ben Saida -7 Novembre et
Ennasr2.
b- La deuxième requête ; critères quantitatifs et qualitatifs
Dans cette requête, les critères choisis visent la sous intégration du quartier de point de
vue du nombre des risques et nuisances, de l’importance du résidu agricole et du niveau
d’accessibilité.
- Le premier critère, est relatif au nombre de risques et nuisances.
La requête a retenu 6 quartiers dont le nombre de risques est supérieur ou égal à 2. Ces
quartiers sont Ettawidhi-El-Amen-KJ, Essalèma 1et 2, El-Khadhra- El-Wafa, Ben Saida-7
Novembre, El-Aguerba 1 et 2 et Ennasr2
2/ Profil des ménages(5) : L’étude de ce paramètre a tenu compte du taux de ruralité des
chefs de ménage, de leur niveau d’enseignement, de leur profils professionnels ainsi que de la
valeur de leurs revenus mensuels. Plus le profil se rapproche de l’urbanité, d’un niveau
d’étude élevé, d’un niveau de vie satisfaisant, moins le quartier a de points.
3/ La population(20) : L’étude de ce paramètre a tenu compte du nombre des habitants dans
le quartier ainsi que la densité des habitants par hectare. Chacun de ces deux paramètres est
noté sur 10 points et le nombre de points sera donné selon le rang (ordre décroissant) de telle
sorte que le premier aura 10 points et le dernier 1points.
4/ La sécurité(10) : Ce paramètre est noté sur 10 points de telle sorte que le quartier qui vit
l’insécurité aura plus de points que les autres et vis versa. Notons toutefois que les points sont
attribués selon l’enquête et selon les visites du terrain. (Tableau)
5/ Etalement(10) : Dans l’étude de ce critère, les 10 quartiers ont été classés par ordre
décroissant. Le quartier qui a le plus de terrains en friche aura le plus grand nombre de points,
et vis versa.
El-Aguerba 1 et 2 85.7 9
7Novembre_BenSaida 43.71 7
Ennasr2 19.74 6
Essalèma 1 et 2 3.18 5
CIMER-Nord 0.26 3
Oued Errmal 0 2
Ettawidhi_ElAmen_K-Jdida 0 1
6/ Situation(10) : Dans l’étude de ce critère, nous nous basons essentiellement sur la situation
géographique des quartiers par rapport aux grands projets réalisés, en cours de réalisation ou
programmés. Ces projets correspondent à l’Aéroport, Taparura et le SMAP III.
8/ Infrastructure (5): Dans l’étude de l’infrastructure, nous avons tenu compte de cinq types
à savoir l’éclairage public, l’ONAS, le Gaz, la voirie et l’évacuation des eaux pluviales. Nous
n’avons pas considéré le branchement à la SONEDE puisque tous les quartiers ont bénéficié
de cette infrastructure.
Eclairag Evacuation des Total Nombre de
ONAS GAZ Voirie
e public eaux pluviales d’équipement points (5)
El-Khadhra_El Wafa X X 1 4
El-Aguerba 1 et 2 X X X 2 3
7Novembre_BenSaida 0 5
Ennasr2 X X 2 3
CIMER-Nord X X X 3 2
Essalèma 1 et 2 X X X 3 2
Bir El-Kharrouba X X X X 4 1
Oued Errmel X X X 3 2
Ettawidhi_ElAmen_K X 4 1
X X X
-Jdida
Ouerghemma_Arafet 3 2
X X X
El Gueblya
9/ Etat du bâti (5) : Lors de l’étude de ce critère, on a tenu compte du degré de vétusté du
bâti. Plus le quartier est vétuste, plus il a de points, et vis versa.
10/ Accessibilité (5) : Les quartiers situés à même d’une route classée sont considérés comme
ayant une bonne accessibilité d’où l’attribution du chiffre 1. Les quartiers dont l’accessibilité
n’est pas aisée ni directe ont bénéficié de 4 points.
La pondération de ces notes a donné le tableau approprié. Les quartiers ont été classés de 1 à
10 selon la note pondérée obtenue.
Les trois premiers quartiers correspondent aux résultats des 2ème et 3ème requêtes déjà obtenus
par le SIG sous ARC View.
Les résultats suivant les deux méthodes sont les quartiers de Ben Saida – 7Novembre,
El Khadhra El Wafa et El Aguerba 1 et 2. Et lors de la réunion de la commission technique de
la SDGS II, il a été convenu de travailler par zones, les zones auxquelles appartiennent les
quartiers élus. Et vu que les quartiers Ben Saida – 7Novembre et El Aguerba 1 et 2
appartiennent à la même zone, il a été convenu d’élire également le quartier CIMER Nord qui
est classé quatrième. Par suite, les 3 zones concernées par la 3ème phase sont les suivants :
9 La zone Aéroport Sud et Sud-Est
9 La zone Aéroport Nord et Nord Ouest
9 La zone Hay Bourguiba
Troisième phase
Introduction : finalité de la troisième phase
La troisième phase est opérationnelle ayant pour objectif de proposer 3 plans d’actions
qui permettent d’établir des mécanismes d’intégration des quartiers dans la ville, lesquels
plans serviront de modèles opérationnels d’intervention pouvant être adoptés par la ville afin
d’assimiler les quartiers populaires dans la ville.
Cette phase présentera aussi une stratégique globale orientée vers les espaces
convoités par la demande de logement issue de couches sociales les plus démunies ; cette
stratégie aura pour mission d’une part, de limiter le mitage provoqué par la prolifération de
l’habitat spontané, et d’autre part de prendre en considération le droit des migrants à la ville.
Nous avons aussi tenu compte de la situation des quartiers élus à proximité
d’équipements stratégiques et de zones d’aménagement urbain en cours de réalisation ou
projetées3, ce dans un souci d’atteindre l’image d’une ville future métropole méditerranéenne,
cohérente et égalitaire.
Concernant les stratégies d’intégration des 3 zones populaires du Grand Sfax, il est
primordial d’intervenir parallèlement au niveau des deux types d’intégration : l’urbaine et la
sociale ; Car il ne suffit pas d'améliorer la qualité de vie dans les quartiers par une action de
réhabilitation qui est en soit une intervention d’intégration urbaine non négligeable, mais il
3
Pour CIMER c’est le projet Taparura en cours, et pour les quartiers de l’aéroport, ce sont l’aéroport lui-même
et les projets SMAP III avec la plate forme logistique.
Bureau d’étude : Architecture et Innovation Décembre 2010
66
Etude des Zones Urbaines Populaires dans le Grand Sfax
faut aussi penser simultanément à une opération de promotion sociale. Cette dernière
opération est réalisable à travers le lancement des projets d’emploi orientés surtout vers les
jeunes et la femme, la réduction des difficultés d’insertion dans les structures de l’emploi par
l’apprentissage professionnel et la proposition de programmes culturels qui contribuent à
l’acquisition de l’urbanité auprès d’une population anciennement rurale. L’introduction d’une
mixité sociale dans les zones populaires en développement permet aussi de bien faire reculer
le sentiment d’exclusion urbaine et d’atténuer le risque de «ghettoïsation ».
Une typologie de niveau d’intégration aussi bien urbaine que sociale a été détectée à
partir des deux phases de l’étude, à savoir que le quartier situé dans l’espace communal et
dont le développement est stabilisé, est relativement mieux intégré que le quartier situé dans
l’espace non communal et non encore stabilisé. Les 3 zones présentent justement cette
disparité entre celle de Hay Bourguiba stabilisée, et celles de l’aéroport qui sont encore en
phase de développement et de structuration.
Les options stratégiques des plans d’action intégrateurs
Il s’agit de rappeler que ces options stratégiques auront pour tâche d’identifier les
actions capables d’amorcer dans les zones populaires, des processus cumulatifs positifs et
itératifs assurant progressivement leur intégration urbaine et sociale ; le sentiment
d’appartenance à la ville qui en découlera, aura à consolider la cohésion sociale.
Ces options sont tributaires de question d’approches et de caractéristiques des zones
populaires, qui imposent des stratégies d’intégration différentes :
Question d’approches
Il était primordial de conduire les différentes actions d’intégration suivant une approche
fixée au préalable. Deux approches sont à étayer, l’approche zone et l’approche quartier
durable:
I- L’approche zone
L’approche zone se justifie par le fait que l’implantation des quartiers populaires
obéit généralement à la loi du groupement spatial de l’habitat populaire d’une manière
continue ou discontinue ce, quelque soit le type de quartier programmé ou spontané. Ce
groupement se fait suivant la force d’appel de ces zones.
Ce choix nous est aussi dicté par le fait que le quartier populaire en zone, ne
fonctionne pas isolé et que toute opération d’intervention efficiente se doit d’agir sur toute la
zone plutôt que sur le quartier uniquement.
Les quartiers élus en deuxième phase sont les trois premiers de la liste suivante :
II- Les déterminants exogènes : ce sont ceux en rapport avec l’environnement urbain
et écologique
1- Les caractéristiques du voisinage urbain.
2- Les problèmes environnementaux.
3- L’existence ou non de friches d’attente.
Les orientations des plans d’action
Pour les différentes zones nous proposons :
i- Pour la zone Hay Bourguiba : une stratégie d’intégration urbaine et sociale
ii- Pour les deux zones populaires de l’aéroport : une stratégie d’intégration urbaine
et sociale avec un volet préventif lié à l’existence de friches interzones convoitées par
l’habitat spontané populaire
iii- Pour la totalité de l’ensemble urbain de l’aéroport : une stratégie de
réévaluation de l’aéroport avec un volet préventif contre la formation d’une ville anarchique
des pauvres dans la ville structurée
Ces différentes stratégies obéissent à des orientations générales et autres spécifiques.
1- Les orientations générales
a- La restructuration du tissu urbain des trois zones.
b- L’insertion urbaine des quartiers dans la ville se fera à travers le renforcement ou la
mise en place des infrastructures et notamment la voierie et l’éclairage public.
c- L’intégration socio-économique à la ville à travers les équipements de différents
niveaux.
d- L’insertion des jeunes chômeurs et des personnes adultes hommes ou femmes
sans qualification professionnelle, à travers la création d’un centre intégré d’apprentissage et
de mise à niveau professionnel, accompagné d’un espace de petits métiers.
e- Il est aussi nécessaire d’asseoir des structures de sécurité adéquate, ce qui est l’une
des doléances exprimées par les habitants des quartiers.
f- Il est primordial de créer des centres de lutte contre l’analphabétisme.
g- L’intégration des enfants handicapés à travers la proposition de création d’un centre
de prise en charge et d’insertion de l’enfant handicapé.
h- L’amélioration du paysage urbain à travers la gestion des ordures ménagères :
i- Intégration identitaire intra-quartier à travers l’adressage des zones et la valorisation
du patrimoine immatériel relatif aux régions d’origine des habitants des quartiers.
2- Les orientations spécifiques
Ces orientations sont tributaires des caractéristiques de chacune des 3 zones. 3 plans
d’action intégrateurs ont été étayés et planifiés, ils se basent sur un nombre relatif d’activités
qui comportent un nombre relatif de projets. Des fiches activités et des fiches projets sont
proposées, avec le phasage d’exécution des projets et la définition des acteurs de chaque
activité (le responsable principal et les partenaires). Une estimation du coût par projet et du
coût total de l’activité est présentée.
Pour l’ensemble urbain de l’aéroport, le plan d’action qui le concerne présente
différentes activités et projets sans indication ni des acteurs de chaque activité ni d’estimation
budgétaire aussi.
Bureau d’étude : Architecture et Innovation Décembre 2010
70
Etude des Zones Urbaines Populaires dans le Grand Sfax
FICHE ACTIVITE 1
INTITULE DE L’ACTIVITE Activité urbaine, la mise à niveau de l’infrastructure
urbaine
LES ACTEURS DE L’ACTIVITE
INDICATEURS D'EXECUTION
9 L’information de l’Observatoire de développement durable du Grand Sfax
9 Suivi et évaluation de la mise à niveau et de l’exécution de l’infrastructure urbaine
9 Estimation du niveau d'approbation de la population concernée
INDICATEURS D'IMPACT
9 Renchérissement de la valeur immobilière
9 Reclassement des logements dans l’assiette fiscale communale (taxe locative)
9 Régression du nombre de délits dans la zone
9 Le renforcement du tissu associatif par le nombre d’associations nouvellement créées.
PROJETS D’ACCOMPAGNEMENT
9 Aménagement de la route non classée Habbana 1 et exécution du projet de la route Habbana 2
9 Une ligne de transport en commun sur la route Habbana 1
9 Exécution de la ligne métro sur la route Habbana en site propre
FICHE ACTIVITE 2
Intitulé Coût
INDICATEURS D'EXECUTION
9 L’information de l’Observatoire de développement durable du Grand Sfax
9 Suivi et évaluation de la mise à niveau des services publics
9 Estimation du niveau d'approbation de la population concernée
9 Nombre d’affiliés au centre de santé de base de la zone
9 Nombre d’adhérents dans la bibliothèque, la maison de jeunes et la maison de culture
9 Le nombre d’élèves inscrits à l’école primaire
9 Régression du nombre de délits dans la zone
INDICATEURS D'IMPACT
9 Participation à la promotion sociale des habitants, des jeunes surtout.
9 Renforcement des structures associatives
9 Augmentation des charges du ménage
PROJETS D’ACCOMPAGNEMENT
9 Le recalibrage du canal d’Oued Ezzit
9 Un écran vert le long de la voie qui longe le canal de Oued Ezzit
9 Passerelles piétonnes de connexion au dessus du canal de oued Ezzit
9 Poste de police
9 Poste de protection civile
9 Ecole primaire à exécuter par le ministère de l’éducation
9 Centre de santé de base à exécuter par le ministère de la santé publique.
FICHE ACTIVITE 3
Intitulé Coût
INDICATEURS D'EXECUTION
9 L’information de l’Observatoire de développement durable du Grand Sfax
9 Suivi et évaluation du niveau d’exécution des composantes de l’action
9 Estimation du niveau d'approbation de la population concernée
9 Nombre d’artisans implantés dans le centre
9 Nombre d’inscrits dans le centre de lutte contre l’analphabétisme
9 Nombre d’enfants handicapés dans le centre
INDICATEURS D'IMPACT
9 Régression du chômage dans la zone
9 Amélioration du revenu des ménages
9 Identification des logements
9 Sentiment d’appartenance au quartier et à la ville
PROJETS D’ACCOMPAGNEMENT
9 Faciliter l’accès des jeunes chômeurs aux microcrédits
9 Créer un centre de prise en charge des enfants handicapés.
9 Choisir les intervenants dans le centre de promotion des petits métiers et des métiers
artisanaux et les faire participer dans la programmation.
9 Créer un centre de lutte contre l’analphabétisme à l’exemple de l’UTAIM.
Activité Nature des projets Fin XI Plan XII Plan XIII Plan
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
4 L’adressage
Plan d’action d’intégration urbaine et sociale de la zone Aéroport Sud et Sud Est
Trois activités sont proposées :
1- Activité 1 : Activité urbaine, la mise à niveau de l’infrastructure urbaine
5 projets sont proposés et dont l’objet est de pourvoir la zone en réseaux multiples qui
agiront contre son « exclusion » urbaine :
a- Mise à niveau, calibrage, hiérarchisation et aménagement de l’infrastructure viaire
intra quartier.
b- Mise à niveau et exécution de l’éclairage public
c- Mise à niveau et renforcement du réseau d’assainissement des eaux usées.
d- Création d’un réseau d’assainissement des eaux pluviales prenant en considération le
bas niveau topographique de la zone.
e- Intégration du réseau de gaz naturel
2- Activité 2 : Activité urbaine et sociale, la création d’équipements de proximité
5 projets proposés contribueront à la stabilisation et la cohésion des différentes
composantes de la zone :
a- Un centre de soins et de santé de base
b- La création d’un centre sportif, culturel et de loisir regroupant un jardin d’enfants,
un club d'enfants avec un terrain de quartier et des aires de jeux pour adolescents et enfants.
c- La mise en place d’une école primaire
d- La dotation de la zone d’équipements de sécurité à l’instar d’un poste de police.
e- L’adressage de la zone.
3- Activité 3 : Activité urbaine préventive
2 projets qui auront à limiter les « effets pervers » de tout aménagement de
quartier populaire.
Généralement, à la suite de l’aménagement d’une agglomération populaire spontanée, le
foncier s’y renchérit et la demande d’habitat émanant des couches sociales démunies, préfère
migrer en dehors de l’espace aménagé tout en le voisinant, afin de profiter de ses équipements
et infrastructures. Nous assisterons alors à la reproduction itérative du quartier populaire sur
les terrains nus ou en friche et même aux dépends des terrains occupés encore par une
agriculture urbaine productive et bienfaisante pour l’environnement souffrant encore de la
pollution industrielle en attendant l’échéance de 20114.C’est pourquoi la démarche
prospective nécessite :
a- L’aménagement des terrains nus et en friche. Dans cette zone, la surface de ces
terrains est estimée à 120ha (Calcul fait à partir du logiciel Arc View). Sur la base d’un coût
unitaire de 15D/m², cet aménagement serait exécuté avec un budget de 18.000.000 Dt.
b- Le maintien et le renforcement d’exploitation de terrains en agriculture urbaine.
4
Date de la délocalisation programmée de la SIAPE vers la zone industrielle de la Skhira
Bureau d’étude : Architecture et Innovation Décembre 2010
79
Etude des Zones Urbaines Populaires dans le Grand Sfax
FICHE ACTIVITE 1
Projet intercommunal
INDICATEURS D'EXECUTION
9 L’information de l’Observatoire de développement durable du Grand Sfax
9 Suivi et évaluation de la mise à niveau et de l’exécution de l’infrastructure urbaine
9 Estimation du niveau d'approbation de la population concernée
9 Désenclavement de la zone
INDICATEURS D'IMPACT
9 Contribution à la promotion sociale des habitants
9 Renchérissement de la valeur immobilière
9 Reclassement des logements dans l’assiette fiscale communale (taxe locative)
9 Amélioration des relations de voisinage
9 Rapprochement des habitants par rapport à la ville
9 Régression du sentiment d’exclusion et de ségrégation sociale
9 Régression du nombre de délits dans la zone
PROJETS D’ACCOMPAGNEMENT
9 Aménagement en amont de l’oued Dabbèb, affluent d’oued El Maou en vue de limiter les
risques d’inondation
9 Une ligne de transport en commun sur la route séparant El Aguerba 1 et 2 et Ben Saida
7Novembre
FICHE ACTIVITE 2
Projet intercommunal
Intitulé Coût
INDICATEURS D'EXECUTION
9 L’information de l’Observatoire de développement durable du Grand Sfax
9 Suivi et évaluation de la mise à niveau des services publics
9 Estimation du niveau d'approbation de la population concernée
9 Nombre d’affiliés au centre de santé de base et de soins
9 Nombre d’adhérents dans le jardin d’enfants et du club d’enfants
9 Le nombre d’élèves inscrits à l’école primaire
INDICATEURS D'IMPACT
9 Renforcement du tissu associatif dans la zone
9 Régression du nombre de délits dans la zone
9 Identification des logements
9 Sentiment d’appartenance au quartier et à la ville
PROJETS D’ACCOMPAGNEMENT
9 L’aménagement préventif des terrains nus et en friche dans la zone
9 Centre de santé et base et de soin
9 Une école primaire
9 Un poste de police
FICHE ACTIVITE 3
Projet intercommunal
INTITULE DE L’ACTIVITE Activité urbaine préventive dans la zone
Aéroport Sud et Sud Est
LES ACTEURS DE L’ACTIVITE
Intitulé Coût
Activité Nature des projets Fin XI Plan XII Plan XIII Plan
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
FICHE ACTIVITE 1
INTITULE DE L’ACTIVITE Activité urbaine, la mise à niveau de l’infrastructure
urbaine de la zone Nord et Nord Ouest
LES ACTEURS DE L’ACTIVITE
Responsable Principal La commune de Thyna
Partenaires Partenaire 1 : Ministère de l’intérieur et du développement
local
Partenaire 2 : Ministère de l’équipement, de l’habitat et de
l'aménagement du territoire
Partenaire 3 : Ministère de l’environnement et du
développement durable
Partenaire 4 : L’Agence de Réhabilitation et de
Rénovation Urbaine ARRU
Partenaire 5: La Direction du Développement Régional,
Commissariat Général du Développement Régional (CGDR)
Partenaire 6 : Office National d’ASsainissement
Partenaire 7 : Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz
Partenaire 8: Ministère des technologies de la
télécommunication
Partenaire 9 : Tissu associatif existant dans les quartiers
(Comités de quartier, la section locale de l’UNFT, la
section locale de l’UTM, la représentation locale de
l’association du travail bénévole)
DETAIL BUDGETAIRE PAR PROJET
Intitulé Coût
PROJET 1 : Assainissement des eaux usées 1.015.000Dt
PROJET 2 : L’infrastructure viaire. 5.841.000Dt
PROJET 3 : Assainissement des eaux pluviales 5.310.000Dt
PROJET 4 : Rénovation de l’éclairage public 1.080.000Dt
Gaz naturel Action à exécuter à
PROJET 5 : la charge de la
STEG
COUT TOTAL DE L’ACTIVITE 13.246.000Dt
INDICATEURS D'EXECUTION
9 L’information de l’Observatoire de développement durable du Grand Sfax
9 Suivi et évaluation de la mise à niveau et de l’exécution de l’infrastructure urbaine
9 Estimation du niveau d'approbation de la population concernée
9 Désenclavement de la zone
INDICATEURS D'IMPACT
9 Contribution à la promotion sociale de la zone
9 Renchérissement de la valeur immobilière
9 Reclassement des logements dans l’assiette fiscale communale (taxe locative)
9 Amélioration des relations de voisinage
9 Rapprochement des habitants par rapport à la ville
9 Régression du sentiment d’exclusion et de ségrégation sociale
9 Régression du nombre de délits dans la zone
PROJETS D’ACCOMPAGNEMENT
9 Aménagement en amont de l’affluent d’oued Agareb en vue de limiter les risques d’inondation
FICHE ACTIVITE 2
Intitulé Coût
INDICATEURS D'EXECUTION
9 L’information de l’Observatoire de développement durable du Grand Sfax
9 Suivi et évaluation de la mise à niveau des services publics
9 Estimation du niveau d'approbation de la population concernée
9 Nombre d’affiliés au PMI
9 Nombre d’adhérents dans le jardin d’enfants et du club d’enfants
9 Le nombre d’élèves inscrits à l’école primaire
INDICATEURS D'IMPACT
9 Renforcement du tissu associatif
9 Régression du nombre de délits dans la zone
9 Identification des logements
9 Sentiment d’appartenance au quartier et à la ville
PROJETS D’ACCOMPAGNEMENT
9 L’aménagement préventif des terrains nus et en friche dans la zone
9 Centre de santé et base et de soin
9 Une école primaire
9 Un poste de police
FICHE ACTIVITE 3
Projet intercommunal
Intitulé Coût
INDICATEURS D'EXECUTION
9 L’information de l’Observatoire de développement durable du Grand Sfax
9 Suivi de l’opération d’aménagement
9 Suivi et évaluation de la commercialisation des terrains viabilisés
INDICATEURS D'IMPACT
9 Maitrise foncière
9 Structuration de l’urbanisation future
9 Amélioration du paysage urbain et environnemental
PROJETS D’ACCOMPAGNEMENT
9 Insertion des terrains en friche dans une action plus globale de l’ensemble urbain de
l’aéroport
9 Contrôle de la qualité et débit de l’eau dans les zones agricoles urbaines
Activité Nature des projets Fin XI Plan XII Plan XIII Plan
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
5
- Date présumée de la délocalisation de la SIAPE vers la zone Skhira, à 80 km du centre de Sfax.
Bureau d’étude : Architecture et Innovation Décembre 2010
96
Etude des Zones Urbaines Populaires dans le Grand Sfax
Dans les deux modèles, il est primordial de créer des structures de suivi qui assureront
l’interaction entre les différents acteurs locaux et régionaux, afin d’éviter toute rupture ou tout
dérapage du processus d’insertion dans le système ville.
I- Le modèle du plan d’action d’intégration du quartier populaire programmé
dans la ville légale
Ce modèle nécessite une mise à niveau interne et circonscrite du quartier suivant les
normes urbaines et sociales de la ville, d’une part en termes d’infrastructures et
d’équipements, et d’autre part en termes d’activités socioéconomiques.
Cette mise à niveau aura à insérer le quartier progressivement dans la ville, tout en
valorisant son apport social et économique. La démarche durable s’impose pour parvenir à la
reproduction de cet apport, à chaque rupture du système qui gère le fonctionnement du
quartier avec la ville.
Cette intégration réalisée par la mise à niveau localisée, ne peut perdurer que si
l’environnement urbain est valorisant, dans le cas contraire, les outils de l’intégration seront
dilués. Il serait alors nécessaire d’amorcer de nouveaux processus d’intégration là où il est
défaillant. L’entrée dans le système ville serait alors garantie.
II- Le modèle du plan d’action d’intégration du quartier populaire produit à la
marge de la ville légale
Ce modèle impose la conduction d’une opération de requalification urbaine de tout
l’environnement proche et lointain du quartier. Cette opération aura un effet d’entraînement
sur le quartier en l’insérant dans un nouveau fonctionnement qui aura à le conduire
progressivement d’une logique rurale vers la logique urbaine facilitant l’insertion dans le
système ville.
Ce nouveau fonctionnement devrait être soutenu par la promotion urbaine, sociale et
identitaire circonscrite du quartier. Il s’agit ainsi de promouvoir parallèlement deux
activités qui permettent au quartier d’évoluer à l’intérieur d’un processus reproductible allant
de la marginalité vers une insertion dans la ville :
- Une activité de promotion urbaine, sociale et identitaire localisée dans le quartier
et dont les effets sont à courts termes.
- Une activité de requalification urbaine, sociale et environnementale globalisante
intéressant l’espace de support du quartier et dont les effets sont à moyen et à
long terme.
Ces deux activités peuvent être chronologiquement séparées ou simultanées.
Il est aussi à noter que le processus d’intégration est sensible à tout ce qui change
positivement ou négativement au voisinage de l’espace en question.
Au cours de la réalisation des deux activités, la démarche durable est à suivre car elle
est seule garante de la quiétude sociale et de la préservation de l’environnement et de ses
ressources.
Conclusion générale
Cette étude exhaustive des zones populaires de l’agglomération sfaxienne décidée par
les 7 communes du Grand Sfax dans le cadre de la SDGS II, a pour finalité d’engager la ville
de Sfax dans un processus de développement intégré, égalitaire et durable, capable de la
hisser au rang d’une métropole méditerranéenne de compétence et donc de compétitivité.
Cette approche holistique du développement a nécessité d’une part une étude qui
apporterait des réponses au problème de la prolifération des quartiers populaires depuis les
années 20 du siècle dernier, et d’autre part et par rapport à l’analyse de ce phénomène, à
conjuguer les projets d’intégration de type global. Ces projets devraient s'inscrire dans une
vision qui favoriserait des effets à long terme au bénéfice de la population concernée, suivant
une approche participative qui prend en compte les structures sociales existantes et la culture
partagée par cette population.
Cette étude a nécessité l’adoption des trois phases suivantes :
• La réalisation d’un inventaire des zones et quartiers populaires du Grand Sfax dans le
but de maîtriser la totalité du phénomène.
• L’identification de 10 zones populaires les plus en difficulté.
• La proposition des mécanismes d'intégration de type modélisant concernant trois
zones prioritaires parmi les 10 zones en difficulté.
Afin de réussir cette étude, l’adoption d’une approche multi source était d’une nécessité
à ne pas contourner. Elle est conséquente aux caractéristiques mêmes des zones populaires
dans l’agglomération sfaxienne. Il s’agit en effet d’un phénomène connu par son ancienneté et
sa continuité, par sa grande dispersion sur un espace égal à 50.000ha et par la richesse de sa
typologie de formation.
La proposition en troisième phase de trois plans d’action pour les 3 zones élues,
représente l’objectif de toute l’étude, qui est de proposer à travers ces plans, des mécanismes
pour l’intégration de ces zones dans la ville. Cette intégration devrait permettre d’associer les
habitants des quartiers populaires au développement de l’ensemble de l’agglomération, et
réguler ainsi les contradictions sociales entre quartiers aisés et quartiers populaires au sein de
la ville. Cette intégration permettra de restreindre le disfonctionnement urbain à l’intérieur du
Grand Sfax.
Pour réaliser ce dessein, il a fallu passer par un volet théorique qui avait à définir ce
qu’est l’intégration urbaine ou/et sociale, et comment pouvoir amorcer un processus
d’intégration. Toujours dans le même cadre, et pour le même objet, il était nécessaire de
choisir l’approche ou les approches à adopter, et suivre une ou des démarches appropriées à
chacune des situations. Pour une telle tâche, plusieurs approches et démarches se sont
imposées, car on se trouve bien dans un domaine complexe qui est la ville, dans laquelle des
entrelacs sont nécessaires à faire et à parfaire, entre l’Homme et la Nature maîtrisée et
largement entropisée ; nous nous sommes trouvés ainsi dans le domaine des interactions.
Les options que nous avons proposées font partie du domaine systémique, car la ville
est un système, et s’intégrer ou intégrer son système équivaut à tourner avec ou dans son
sillage. La question qui s’est posée à nous, est comment intégrer la ville et s’intégrer dans ses
normes? Fort heureusement toutes les villes sont ouvertes et leurs capacités d’intégration sont
illimitées. Nous parlons ici non pas de l’ouverture matérielle qui existe bien actuellement,
mais plutôt de l’ouverture à travers son fonctionnement, le modèle et les normes qu’elle
représente. Donc, programmer l’intégration des zones populaires, c’est réussir à normaliser
les fonctionnalités de ces zones suivant le modèle de la ville en question, c’est arriver à faire
partie de ses combinaisons et de ses mécanismes.
C’est pourquoi l’intégration des trois zones populaires devrait passer nécessairement
par deux phases séparées ou simultanées, la première intéresse le domaine de la zone, la
deuxième concerne le domaine environnant qui, dans certains cas est seul garant de l’entrée
de la zone dans le système ville.
C’est l’approche quartier durable qui a été adoptée. Il fallait en effet conduire dans le
quartier populaire un processus d’intégration durable suivant des démarches fonctionnant
d’une manière parallèle : il s’agit d’une démarche territoriale prospective, d’une démarche
participative, de gouvernance, sociale, égalitaire, de mixité sociale et enfin d’une démarche
environnementale et culturelle.
Il est à signaler que l’importance des plans d’action proposés, réside non seulement
dans leur force de proposer un ensemble de projets porteurs d’une vision globale de
l’intégration de chacune des zones urbaines populaires élues, mais aussi dans leur
caractère modélisant. En fait, il s’agit de proposer des mécanismes capables de produire un
processus d’intégration, plutôt que des actions à projets ponctuels sans aucune interaction
les uns par rapport aux autres.
Deux types résument en fait la production du quartier populaire à Sfax et en Tunisie, le
programmé et le spontané, à ces deux types correspondent deux modèles d’intégration tout en
tenant compte des spécificités de chacun des quartiers dans l’application du modèle.