LE TROU NOIR
PLANÈTE À DÉCOUVRIR
CENTRAL
FACE AUX
FORMATIONS
EXTRASOLAIRE
DANS UN COUPLE NGC 4565
STELLAIRES D'ÉTOILES L'AUTRE VOIE LACTÉE
DÉTECTER
LA TOILE
COSMIQUE
BELGIQUE / LUXEMBOURG : 6,80 € - SUISSE : 10,90 CHF
LES TECHNIQUES
QUI RÉVÈLENT LES PARTIES
CACHÉES DE NOTRE UNIVERS
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SOMMAIRE 115
12 32
4
ÉDITORIAL
par Janet Borg 2
ACTUALITÉS
Des vents au secours des disques ! – Le trou noir central
régule la formation des étoiles. – Antarctique : un intérêt tout
particulier. – Trappist-1, des nouvelles du système
exoplanétaire. – Une fausse étoile, dans notre vrai ciel.
par Janet Borg, Suzy Collin-Zahn, Roger Ferlet, 18
Fabrice Mottez et Marie-Claude Paskoff 4
SPATIAL
SPACEX : SUCCÈS HISTORIQUE OBSERVER LE CIEL
POUR LE HEAVY
par Jean-Pierre Martin 12 LA GALAXIE
NGC 4565
ZOOM par Gilles Sautot 50
DÉTECTION DE LA UNE EXOPLANÈTE DANS UN COUPLE
TOILE COSMIQUE par André Debackère 54
par Florence Durret et Florian Sarron 18 LUTTER CONTRE LA POLLUTION LUMINEUSE :
LA COMMUNE DE CASTRIES
HISTOIRE par Dominique Carrière 58
LA MACHINE DE BÉZIAU AUSSI
par Jean-Claude Merlin 26 Un cadran tout simple pour décorer sa maison par M.-
C. Paskoff (36) – Les portraits célestes (42) – Éphémérides
LICK OBSERVATORY : UN TRÈS GRAND d’avril 2018 (44) – Le Lion, constellation du mois par
G. Sautot (48) – Bibliothèque (64) – Appel à contributions
SOUS LE CIEL DE CALIFORNIE SF2A (66) – Agenda (67) – Courrier des lecteurs (70) –
par Jean-Louis Agati et Pierre Durand 32 Éclairage par Fabrice Mottez (71)
ANNONCEURS
nous offre « l’objet du mois » permettant de
mieux cerner la ronde des étoiles et des Astro-shop (9) – MNHM (IV)
N° 115 / AVRIL 2018 SOCIÉTÉ ASTRONOMIQUE DE FRANCE
l’année. D'ÉTOILES
FORMATIONS
STELLAIRES L'AUTRE VOIE LACTÉE Toutes les communications relatives à la rédaction de l’Astronomie doivent
être adressées au Rédacteur en chef de l’Astronomie, au siège de l’association.
Amitiés étoilées.
DÉTECTER Toutes les illustrations et figures non créditées ont été fournies par les auteurs.
Tous droits réservés. La Société Astronomique de France décline toute respon-
LA TOILE
sabilité en ce qui concerne la publicité commerciale, ainsi que les offres de
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14 décembre 1966)
Janet Borg
COSMIQUE
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-
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LES TECHNIQUES part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illus-
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senter auprès des utilisateurs.
DE L'OMBRE À LA LUMIÈRE
Un dense et sombre nuage de poussière cosmique, baptisé Lupus 3, serpente au travers de cette
image à grand champ dans laquelle les taches brillantes sont d’intenses points de lumière émise
par de jeunes étoiles. Lupus 3 est une région de formation d’étoiles à partir de l’effondrement
d’une masse de gaz et de poussières. Cette image est composée de clichés acquis par le télescope
de sondage du VLT et le télescope MPG/ESO de 2,2 mètres.
crédit: ESO/R. Colombari
O
n observe des disques d’accrétion autour
des étoiles jeunes en formation (on les ap-
pelle alors « disques protoplanétaires »);
dans les couples d’étoiles composés d’une
étoile normale ou géante et d’une compacte – naine
blanche, étoile à neutrons ou trou noir–, l’étoile com-
pacte attire (« accrète ») alors l’enveloppe de l’autre
étoile; et autour des trous noirs supermassifs situés
dans les cœurs des galaxies lorsqu’un nuage de gaz
passe dans leur voisinage et qu’ils deviennent alors des
« noyaux actifs de galaxies » ou des « quasars ».
Pourquoi se forme-t-il un « disque d’accrétion » ?
Parce qu’il existe une loi de la nature que l’on nomme
« la conservation du moment angulaire1 », empêchant
qu’un flot de gaz se précipite directement sur un objet
qui l’attire, sauf si sa vitesse initiale est dirigée exacte-
ment vers lui, ce qui n’a qu’une très faible chance de se
produire. Le flot, attiré par l’objet massif central, s’en-
roule autour de lui et forme un disque en rotation dont
la vitesse est donnée par la loi de Kepler sous l’influence
de la masse centrale. Le moment angulaire, égal au pro-
duit de la vitesse de rotation Vrot par le rayon R et la 1. Cette figure montre l’exemple de décroissance en luminosité d’une éruption
masse M de l’objet (éventuellement une masse donnée survenue en 2001-2002 dans la binaire XTE J1550-564, qui contient un trou noir
de gaz), diminue en fonction de la distance2, ce qui est d’environ 10 masses solaires. L’insert donne la courbe de lumière en unités non
en principe impossible. Tout en resterait donc là et il n’y logarithmiques. Le paramètre α trouvé est de 1 pour cet événement, et pour
aurait aucune accrétion s’il n’existait ce que l’on nomme comparaison, les courbes en traits et points-traits correspondent respectivement à
α = 0,5 et 0,7, montrant combien la viscosité influe sur la forme de la courbe de
la « viscosité », qui permet à la matière de se rapprocher lumière. (B. E. Tetarenko et al., arXiv:1801.07203v1)
L
’influence du trou noir central se manifesterait par une
rétroaction, en l’absence de laquelle les simulations
numériques ne parviennent en effet à reproduire ni
les propriétés ni la densité actuelles (nombre par unité
de volume) des galaxies massives. On sait qu’un trou noir « su-
permassif » de plusieurs millions à plusieurs milliards de fois
1. Masse du trou noir en fonction de la dispersion de vitesse pour
la masse du Soleil est présent au centre de toutes les galaxies chaque galaxie. La droite donne la masse d’un trou noir moyen pour
massives actuelles et, grâce à l’observation des quasars, on sait une dispersion de vitesse donnée. Les galaxies (en rouge) se trouvant
qu’il l’était également dans le passé. Or, on observe une telle au-dessus de la droite ont des trous noirs plus massifs que la moyenne
rétroaction dans les galaxies actuelles ayant un trou noir su- pour une dispersion de vitesse donnée (« surmassifs »), et celles (en
bleu) se trouvant au-dessous ont des trous noirs moins massifs que la
permassif en activité (les galaxies à « noyau actif ») : on pense moyenne (« sous-massifs »). Les galaxies en orange sont « standard ».
qu’elle est due aux vents ou aux jets émis par l’environnement Crédit Ignacio Martín-Navarro et al., arXiv:1801.00807v1
immédiat du trou noir. En effet, du gaz froid et des poussières
sont indispensables pour former des étoiles. Or, l’énergie et
les particules émises par le noyau actif chauffent le gaz inter- laire dans les galaxies massives depuis leur naissance dépend de
stellaire, réduisant ainsi la formation stellaire. la masse de leur trou noir central (Ignacio Martín-Navarro, Jean
Une équipe conduite par un astronome nord-américain vient P. Brodie, Aaron J. Romanowsky, Tomás Ruiz-Lara & Glenn Van de
de publier un article montrant que l’histoire de la formation stel- Ven, Nature, janvier 2018 et arXiv:1801.00807v1).
Les auteurs ont utilisé les données du relevé laire ». Ils ont utilisé dans ce but des codes Les auteurs font l’hypothèse que les ga-
de spectres HETMGS (Hobby-Eberly Telescope de synthèse décomposant le spectre ob- laxies à trous noirs surmassifs ont formé beau-
Massive Galaxy Survey) contenant 74 galaxies servé d’une galaxie en une série temporelle coup d’étoiles au début de leur vie, en même
dont la masse du trou noir avait été mesurée de modèles de populations stellaires. C’est temps que le trou noir grossissait. Puis celui-ci
directement par diverses méthodes (expli- une technique éprouvée, permettant de re- est devenu rapidement capable d’arrêter la
quées par exemple dans l’article sur les ga- constituer toute l’histoire du taux de forma- formation d’étoiles. Cette hypothèse paraît
laxies actives du numéro de juillet-août 2016). tion stellaire au cours du temps. Il faut noter justifiée, car nous savons que l’énergie fournie
Ils ont d’abord porté sur un graphique la que dans cette étude, les deux paramètres pas un trou noir est proportionnelle à sa
masse du trou noir en fonction de la « disper- en jeu, les populations stellaires et la masse masse. On peut donc facilement comprendre
sion de vitesse1 » dans chaque galaxie: cette des trous noirs, sont déterminés par des mé- que les trous noirs surmassifs ont eu une in-
dernière est très bien corrélée avec la masse thodes totalement différentes. Donc, si l’on fluence plus forte que les autres sur le taux de
du trou noir, ce qui permet de tracer une ligne trouve une relation entre les deux paramè- formation stellaire dans le passé. Il est cepen-
correspondant à la meilleure relation entre les tres, elle doit être réelle. dant surprenant de trouver que les masses
deux paramètres. On peut alors séparer les ga- des trous noirs et la formation stellaire étaient
Les résultats sont résumés sur les figures 2.
laxies se trouvant au-dessus de la ligne, pos- déjà reliées il y a dix milliards d’années. Cela si-
Elles montrent comment les masses stel-
sédant un trou noir plus massif que la gnifie que cette relation ne peut être due à
laires ont évolué dans les galaxies contenant
moyenne, que j’appellerai « surmassif », de deux processus indépendants se produisant
des trous noirs surmassifs ou sous-massifs.
celles se trouvant au-dessous de la ligne dont au cours de l’évolution de l’Univers, comme
Les galaxies ayant des trous noirs surmassifs
le trou noir est moins massif que la moyenne, certains scénarios cosmologiques le propo-
ont traversé une formation stellaire intense
que j’appellerai « sous-massif » (figure 1). Na- sent. Ces résultats ont une grande importance
au début de la vie de l’Univers il y a dix mil-
turellement, cette séparation implique que la en offrant des évidences observationnelles
liards d’années, atteignant leur masse finale
dispersion des valeurs autour de la moyenne pour des hypothèses jusqu’à maintenant non
environ quatre milliards d’années avant les
est due essentiellement à des différences vérifiées concernant la formation et l’évolution
galaxies contenant des trous noirs sous-
réelles de masses, et non à des erreurs de me- des galaxies massives.
massifs. Le taux de formation stellaire récent
sures. Nous ferons crédit aux auteurs sur ce S. C.-Z.
correspondant aux derniers 700 millions ■
point, qu’ils discutent longuement.
d’années, par contre, est inversement corrélé
Par ailleurs, à partir des spectres optiques
avec les masses des trous noirs, c’est-à-dire 1. La dispersion des vitesses, notée Δs, est l'amplitude des vi-
de ces galaxies, les auteurs ont déterminé les
que les populations stellaires jeunes sont tesses autour de la vitesse moyenne d'un groupe d'objets,
masses et les types d’étoiles présents : c’est
plus importantes dans les galaxies à trous comme les régions internes d’une galaxie. Elle permet d’en
ce que l’on nomme leur « population stel-
noirs sous-massifs. mesurer la masse.
ANTARCTIQUE
données sur la formation et l’évolution du Système
solaire. Les UCAMM, identifiées à partir des collectes
du début du XIXe siècle, ne représentent qu’une fai-
ble fraction du flux de micrométéorites; par leurs
propriétés, on peut les comparer à certaines pous-
L
ceaux IR fournis par le synchrotron SOLEIL a permis
es poussières interplanétaires représentent tion, tant chimique qu’isotopique. Depuis le déve- de faire une première étude systématique, à très
le principal flux de matière extraterrestre ar- loppement des missions spatiales en direction de haute résolution spatiale, de huit UCAMM de taille
rivant sur notre planète, sous forme de mi- noyaux cométaires (Giotto/Vega, Stardust, Rosetta), inférieure à 100 microns (figure 1). Ces mesures sont
crométéorites, de tailles allant jusqu'à la comparaison avec des grains cométaires analysés complétées, pour cinq d’entre elles, par une analyse
quelques centaines de microns. Ces poussières sont lors de ces missions spatiales permet de conforter élémentaire des éléments légers présents (N, C, O et
d’origine cométaire ou astéroïdale. Depuis la fin du nos connaissances sur ces micrométéorites. En par- Si en particulier). La spectroscopie IR est particuliè-
XXe siècle, des expéditions en Antarctique se pour- ticulier, le retour de la mission Rosetta représente rement adaptée à l’identification des liaisons chi-
suivent régulièrement afin de les collecter en vue une considérable source de comparaison, grâce en miques présentes dans l’échantillon. En fait, la
d’une analyse future en laboratoire. Plusieurs nations, particulier aux analyses des particules de l’expé- méthode utilisée se base sur une technique mathé-
telles la France, l’Italie, le Japon ou encore les États- rience COSIMA, collectées dans la coma de la co- matique (la transformation de Fourier), qui, au lieu
Unis, sont impliquées dans ce type de travail. Ce n’est mète 67P/Churyumov-Gerasimenko. de donner directement la longueur d’onde λ (wave-
que dans les zones polaires qu’il est possible de re- En s’appuyant sur ces comparaisons, et aussi sur length en anglais, en μm) caractéristique de la liaison
cueillir des particules qui n’ont pas (ou peu) subi d’al- nos connaissances du matériau analysé dans cer- chimique, permet de déterminer ce qu’on appelle
tération, en particulier thermique, à leur entrée dans taines des météorites originaires de corps primitifs le nombre d’onde σ (wavenumber en anglais), équi-
l’atmosphère. du Système solaire (les chondrites carbonées), les valent à une fréquence et exprimé en cm–1 (figure 2).
La collection française Concordia/CSNSM chercheurs ont constaté qu’une classe de micromé- Les spectres obtenus sont ensuite décomposés en
contient des milliers de micrométéorites, collectées téorites antarctiques de la collection Concordia/ leurs différentes contributions, indiquées de couleurs
dans l’Antarctique, au voisinage de la station CSNSM, celle des micrométéorites ultracarbonées différentes. Dans la région 1100-900 cm–1, c’est l’ab-
Concordia [1] (Dôme C) depuis les premières cam- ou UCAMM (pour UltraCarbonaceous Antarctic Mi- sorption des silicates présents dans les échantillons
pagnes de 1999. Depuis les premières collectes, les croMeteorites), présente un intérêt tout particulier (forstérite et enstatite) qui domine et qui masque les
techniques de récupération se sont considérable- car ces poussières sont très probablement origi- contributions organiques; sinon, les spectres sont
ment améliorées, que ce soit la sélection des lieux naires de la ceinture de Kuiper ou du nuage d’Oort, dominés par la contribution de la matière organique.
de collecte ou les techniques de filtration et de ré- réservoirs de comètes situés dans les régions ex- En particulier, dans la région 3600-3000 cm–1, on dis-
cupération des particules, et il est devenu possible ternes du Système solaire. Ces comètes sont peu tingue des contributions à la fois des radicaux OH et
de bien connaître leur structure et leur composi- échantillonnées dans les autres collections de ma- NH.
TRAPPIST-1
DES NOUVELLES DU SYSTÈME EXOPLANÉTAIRE NASA/JPL-Caltech
S
ituée à 40 années-lumière de la Terre, l'étoile naine de Liège, et après l'utilisation de méthodes très complexes
ultra-froide TRAPPIST-1 – température de surface d'analyse de données et de modélisation, l'équipe a pu en
~ 2550K, à la limite entre les naines rouges et les effet estimer la masse des planètes1 (toutes de l’ordre de la
naines brunes – possède un système planétaire re- masse de la Terre) et, connaissant leurs tailles grâce aux tran-
marquable: 7 planètes plus ou moins de la taille de la Terre, sits, déterminer leurs densités et les combiner ensuite avec
découvertes en 2016 par la méthode du transit (diminution des modèles de leurs compositions. Ainsi, TRAPPIST-1b et
de la luminosité de l'étoile quand une planète passe devant, c, les planètes les plus proches de l'étoile, ont probablement
vu de la Terre) à l'aide du télescope belge TRAPPIST (the un cœur rocheux entouré d'une atmosphère beaucoup
TRAnsiting Planets and Planetesimals Small Telescope) ins- plus épaisse que celle de la Terre. TRAPPIST-1d est la plus lé-
tallé sur deux sites : le site TRAPPIST-Sud à l’observatoire de gère, 30 % de la masse de la Terre. Avec une densité sem-
l’Eso à La Silla, au Chili, et le site TRAPPIST-Nord à l’observa- blable à celle de la Terre (5,5 g/cm3), TRAPPIST-1e pourrait
toire de l'Oukaïmeden, au Maroc (avec des observations avoir un cœur dense de fer. Concernant la taille, la densité
complémentaires d'autres télescopes basés aux Canaries, à et la quantité de rayonnement reçu de son étoile, c’est la
Hawaï et en Afrique du Sud). planète qui ressemble le plus à la Terre. Les 3 dernières pla-
nètes sont assez loin pour que leur eau soit sous forme de
Dans un travail à paraître dans Astronomy & Astrophysics, glace. Il semble que TRAPPIST-1e puisse maintenir son eau
une équipe internationale, conduite par des astronomes liquide. ■ Roget Ferlet
suisses et comprenant des Français, montre que les 7 pla- Institut d’astrophysique de Paris
nètes TRAPPIST-1b, c, d, e, f, g et h (dans l'ordre croissant des
distances à l'étoile centrale) sont toutes rocheuses et 1. Les 7 planètes TRAPPIST-1 sont suffisamment proches les unes
contiennent des quantités significatives d'eau. À partir de des autres pour qu'elles interagissent gravitationnellement, ce qui
nouvelles observations à la fois du sol et de l'espace, dont induit de très légers décalages des temps de transit à chaque
celles du nouvel équipement SPECULOOS (Search for Pla- orbite. Ces décalages dépendent des masses des planètes, de
nets EClipsing ULtra-cOOl Stars) mis en service à l'observa- leurs distances et d'autres paramètres orbitaux. En modélisant les
toire Paranal de l’Eso, sous la responsabilité de l’université orbites jusqu'à ce que les transits calculés correspondent
exactement aux valeurs observées, on en déduit les masses.
Depuis deux mois, une nouvelle Dès l’annonce de l’existence de Humanity Star, un grand
nombre d’astronomes professionnels ont réagi.
fausse étoile est apparue dans Quelques commentateurs l'ont déjà qualifiée de graffiti
spatial sans intérêt. La Station spatiale, que l’on peut voir
le ciel. De quoi s’agit-il? passer aussi bien est, elle, un vrai lien pour l’humanité.
Elle accueille en effet dans l’espace des astronautes de tous pays et pro-
D’un satellite artificiel, bien évidemment, qui porte le
duit de la science et de la technologie. Chaque personne qui lève les
nom grandiloquent de Humanity Star. Il a été lancé le
yeux le soir peut voir passer des dizaines d'autres satellites; Humanity
21 janvier 2018 par la société Rocket Lab, start-up aé-
Star n’en est qu’un de plus, nettement moins brillant, par exemple, que
rospatiale néozélandaise. Cette start-up, qui a mis au
les flashs des satellites Iridium qui, eux, ont une utilité. Donc il y a une
point le lanceur « Electron », est spécialisée dans les lan-
autre raison, qui est à l’évidence publicitaire, émanant d’une société pri-
cements de microsatellites, comme les Cubesats. Cette fois-ci, c’est une
vée. Quand les États faisaient leur propagande avec le spatial, elle était
grosse boule d’un mètre de diamètre équipée de 65 panneaux réflé-
de bien meilleure qualité: avec Humanity Star, pas d’aventure humaine
chissants qui a été placée sur une orbite à environ 400 km de la Terre.
(contrairement à Gagarine ou Apollo 11), pas de production de science
Elle se déplace en tournant sur elle-même et en renvoyant la lumière
et d’images, pas de service rendu à la société (téléphonie, Internet,
du Soleil. L’objet poursuivra sa route durant plusieurs mois puis retom-
météo…). Il s’agit donc d’un simple point de plus dans le ciel, avec l’ir-
bera dans l’atmosphère où il se disloquera. En attendant, cette « étoile »
ruption du nom d’une société privée qui lui est associé. Il y a eu à partir
éphémère est facilement observable et devrait être visible en France,
des années 1970 de vrais satellites géodésiques couverts de miroirs
après le 25 février. On peut suivre sa position sur le site http://www.the-
conçus pour l’étude de la gravitation terrestre et du mouvement des
humanitystar.com/
plaques tectoniques. Le premier fut Lageos 1, lancé en 1976 par la Nasa.
Peter Beck, fondateur de Rocket Lab, est à l’origine de ce projet qu’il qua-
Notons que sur le site Web du satellite Humanity Star, on trouve un lien
lifie de « cadeau » offert à l’humanité. Il souhaite que cette étoile attire
éducationnel réduit à la conception d’une maquette en papier alumi-
les regards des hommes vers le ciel. Du fait que Humanity Star est visible
nium du satellite, accompagnée d’explications très pauvres : on ne dit
en même temps par des milliards d’êtres humains, elle constitue un lien
pas ce qu’est une orbite géodésique, comment varie la magnitude, etc.
très fort entre tous les Terriens, un trait d’union entre les hommes.
Humanity Star est un projet inutile et décevant. Souhaitons que l'en-
Bien entendu, l’objectif publicitaire de ce satellite n’est pas passé ina-
treprise qui l'a lancé ne soit pas suivie par d'autres compagnies dans
perçu et sa mise en orbite a provoqué de vives réactions de désap-
sa transformation du ciel étoilé en support publicitaire.
probation. ■ Marie-Claude Paskoff
■ Fabrice Mottez
SPACEX
SUCCÈS HISTORIQUE
POUR LE HEAVY
Pour la première fois depuis la conquête de la
Lune, une entreprise privée, SpaceX d'Elon Musk,
se lance dans le défi de la construction d'un
super-lanceur lourd devant permettre, à terme,
d'atteindre la Lune ou Mars.
V
en orbite autour du Soleil depuis quelques se- La genèse du projet
maines ! Certains pensaient à un gag ou tout du Comme l’ont écrit les journaux, le Falcon Heavy est la plus
moins à un coup de pub (c’en était un aussi), mais puissante fusée du monde actuellement, mais pas la plus
ce fut surtout un incroyable exploit technique ! Le puissante qui ait jamais existé et qui reste la Saturn V de
dernier coup de maître de l’homme d’affaires Elon Musk Wernher von Braun.
(lire encadré) est d’avoir développé une fusée superpuis- Ce lanceur est plus puissant que le plus puissant lanceur
sante, le Falcon Heavy, emportant comme charge utile – actuel, la fusée Delta IV Heavy d’ULA (United Launch Al-
Musk pariait peu sur la réussite de ce lancement – sa voiture liance : association de Lockheed Martin et Boeing) qui
électrique personnelle, un roadster Tesla rouge avec un peut mettre jusqu’à 25 t en orbite basse, alors que le Falcon
mannequin astronaute baptisé Starman aux commandes. Heavy peut y propulser 64 t ! SpaceX annonce un coût de
Cela devait marquer les esprits. Mais la véritable obses- l’ordre de 90 millions de dollars par lancement, trois fois
sion d’Elon Musk est la conquête de Mars, qu’il considère moins que son rival.
comme une planète d’accueil pour les Terriens. Il avait pro- L’intelligence de Musk a été de louer à la Nasa le my-
mis d’effectuer cet essai en 2018, et il l’a fait. thique pas de tir des fusées Apollo et notamment Apollo 11,
le pad 39 A de cap Canaveral. Il l’a pour vingt ans et pour
tous ses lancements !
STARMAN PARTI
POUR UN LONG VOYAGE
AU VOLANT DU
ROADSTER DE TESLA :
UNE PREMIÈRE !
➌
Progressivement, 20 000 personnes vont travailler pour sa
société et, après quelques débuts difficiles, la Nasa lui confie
des missions de ravitaillement de l’ISS avec sa capsule
Dragon. Son concept : tout doit être récupérable ! Et ça
marche, boosters, étage principal, capsule sont récupérés en
direct de façon spectaculaire. Sa philosophie : tout doit être
fabriqué par SpaceX ! (Nous avons évoqué SpaceX dans le
numéro de juillet 2014 de l’Astronomie.)
«L’INTELLIGENCE DE MUSK
A ÉTÉ DE LOUER À LA NASA
LE MYTHIQUE PAS DE TIR
DES FUSÉES APOLLO.» ➋
➊
14 L’ASTRONOMIE – Avril 2018 vol.132 | 115 | 14
Le Falcon Heavy
Le Falcon Heavy est constituée d’un ensemble
premier étage Falcon 9 et de deux boosters Fal-
con 9, le tout comportant donc 9 x 3 = 27 mo-
teurs Merlin 1D qui vont fonctionner en même
spacex
temps pour fournir l’énorme poussée néces-
saire au décollage. Signalons que c’est un ex-
ploit, quand on pense à l’énorme fusée N1
soviétique qui devait concurrencer Saturn V et
qui n’a jamais été capable de synchroniser ses
COMPARAISON SATURN V / FALCON HEAVY 30 moteurs. Elle a toujours explosé !
Ainsi, ce mardi 6 février 2018, après un léger
retard, le lanceur décolle du pas de tir (per-
Saturn V Falcon Heavy
sonne n’en a parlé en France ou si peu, car nous
Hauteur 110 m 70 m étions englués dans une tempête de neige).
Masse 3 Mt 1,4 Mt Lancement parfait, on reste en orbite pendant
quelques tours autour de la Terre, puis départ
Nombre d’étages 3 2 en principe pour… Mars. Le décollage pouvait
Nombre de moteurs 5 (1er étage) Rocketdyne F1 27 (1er étage) Merlin 1D être suivi en direct sur Internet, ainsi que la sé-
5 (2e étage) Rocketdyne J2 1 (2e étage) Merlin 1D paration des étages et le retour sur Terre des
deux boosters pour récupération (voir liens en
1 (3e étage) Rocketdyne J2 fin d’article). Quel succès !
Poussée 1er étage 34 000 kN (~ 3,5 kt) 23 000 kN (~ 2,4 kt)
➊
Les 9 x 3 = 27 moteurs-
➌
fusées Merlin 1D.
Brûlent de l’oxygène Le corps principal
liquide (LOX) et du kérosène et ses deux
(RP-1). Chaque moteur a une boosters. Tous des
poussée de l’ordre de 86 t Falcon 9 avec 27 Merlin 1D
(845 kN). Développé par en tout. Réservoirs en
SpaceX. alliage Al-Li léger et solide.
Après utilisation des deux
boosters, le corps principal
continue sa course ; les
➋
Les atterrisseurs qui se boosters rentrent sur Terre
déploient pour à cap Canaveral ; l’étage
l’atterrissage des principal plus tard, sur une
fusées Falcon 9. barge en mer.
➍
Les ailerons de
freinage hypersoniques
(grid fins en anglais)
qui sont utilisés pour la rentrée
➎
atmosphérique comme La coiffe
éléments de guidage pour la protégeant la
récupération. Ils sont associés à charge utile.
de petits propulseurs (les RCS)
pour pilotage. Ils assurent un
atterrissage de précision aussi
bien au sol qu’en mer.
LA PARFAITE
SYNCHRONISATION
DES DEUX BOOSTERS,
QUI SE SONT POSÉS
ENSEMBLE ,COMME
PRÉVU, À CAP
CANAVERAL.
© JHUAPL
Après deux minutes, les deux boosters sur la bonne orbite, et une fois en orbite man au volant de la Tesla. La voiture est
se sont arrêtés et se sont séparés ; ils ont et la coiffe ouverte, la Tesla devait être bardée de différentes caméras qui re-
pris le chemin de la Terre où ils se sont placée sur une trajectoire en direction de transmettent les images. Elle transporte-
posés ensemble au même moment, Mars, mais il semble que la poussée ait rait aussi des DVD de notre planète ainsi
comme prévu, sur la zone d’atterrissage été trop forte et que la voiture volerait en que la trilogie d’Asimov Fondation et les
à cap Canaveral. Là aussi, un beau suc- direction de… la ceinture d’astéroïdes, noms de quelques milliers d’employés de
cès ! SpaceX a déjà réussi à récupérer 21 mais sans jamais pouvoir l’atteindre ! Le SpaceX.
de ses étages Falcon 9. roadster va quand même s’approcher de En mars, elle était toujours en orbite
Seule ombre au tableau, le premier Cérès et passera même près de Mars en autour de la Terre, ce qui nous donnait à
étage ne s’est pas posé correctement sur juin 2018, mais très loin. Il repassera voir des images auxquelles on n’a pas été
la barge en mer, mais à seulement 100 m aussi de nombreuses fois près de la Terre. habitués.
de la cible, par manque de carburant. Néanmoins, l’opération de communi-
En plus de viser Mars (encadré), Elon
Le deuxième étage (un moteur Mer- cation s’est bien déroulée puisque l’on
Musk ne s’arrête pas là, il veut lancer une
lin 1D modifié) propulse la charge utile peut voir en direct les aventures de Star-
myriade de petits satellites (4 000 !) afin
DÉTECTION DE LA
TOILE COSMIQUE
O
n peut voir une sorte de « bon- magnitude. D’autres
homme » sur la figure 1 (qui bien étaient ciblés sur une
sûr n’en est pas un !). Le « corps » et petite région du ciel,
la « tête » correspondent au célèbre mais atteignaient des ga-
amas de galaxies Coma, avec une laxies beaucoup plus faibles, et
grande concentration de galaxies dans la même donc souvent plus lointaines. Tous ces grands re-
direction, s’éloignant de nous avec des vitesses levés ont confirmé que les galaxies se distri-
entre 4 000 et 9 000 km/s environ. Il existe donc buaient le long de filaments ou de feuillets.
une dispersion de vitesses des galaxies dans les
amas, d’autant plus grande que l’amas est massif. En prenant en compte l’interaction gravita-
Les longs « bras du bonhomme » signalent l’exis- tionnelle et l’expansion de l’Univers, les simula-
tence d’un très long filament de galaxies. tions numériques de formation des grandes
structures, ou simulations à N-corps, montrent,
De nombreux grands relevés spectroscopiques elles aussi, que la matière ne se distribue pas de
ont ensuite été effectués, portant sur l’observation manière homogène. Les amas de galaxies sont si-
de dizaines de milliers de galaxies. Certains re- tués à l’intersection de deux ou plusieurs fila-
levés couvraient une zone importante du ciel, ments. Ils apparaissent comme des zones très
mais n’allaient pas très profondément en brillantes sur la figure 2.
LA DÉTECTION DE LA TOILE
COSMIQUE EN IMAGERIE AUTOUR
DES AMAS DE GALAXIES
La spectroscopie, qui a permis de décou-
vrir la structure filamentaire de l’Univers,
exige de très nombreuses heures de
temps de télescope, ce qui est évidem-
ment très coûteux et ne permet pas de
1. Diagramme dit couvrir de grandes zones du ciel avec une
« en cône » montrant profondeur suffisante pour atteindre des
que la distribution des
objets lointains. L’imagerie est beaucoup
galaxies dans l’Univers n’est pas
homogène. Chaque point correspond moins gourmande en temps de télescope,
à une galaxie. La position des galaxies est mais en raison des effets de projection
graduée en ascension droite le long du cercle, sur le plan du ciel, il est difficile de détec-
et la vitesse de récession est représentée ter directement les filaments de galaxies
radialement le long du cercle (de Lapparent,
sur des images, car leur contraste par rap-
Geller & Huchra, 1986, ApJL 302, L1).
port à l’ensemble des galaxies est faible.
3. TESSELLATION
Une tessellation (ou pavage)
est une partition de l'espace
par un ensemble fini d'élé-
ments (les tuiles). Ce pavage
peut être régulier ou non.
Un exemple simple en deux
dimensions serait le carre-
lage que vous avez dans
votre cuisine. Il s'agit d'une
tessellation de votre cuisine
avec un motif donné, chaque
carreau étant une tuile.
La tessellation de Delaunay
s'obtient à partir d'une dis-
tribution discrète de points.
En deux dimensions, ces
points sont reliés entre eux
en formant des triangles de
taille variable. Chaque trian-
gle représente une tuile du
pavage (voir figure).
MACHINE
LA
DE BEZIAU
I
nstallé depuis l’automne 2016 à Angers, j’ai souhaité consacrer du temps à un travail de recherche centré
sur un sujet historique en relation avec l’astronomie locale. M. François Comte, conservateur en chef des
collections archéologiques et historiques au musée des Beaux-Arts d’Angers, m’a suggéré de m’intéresser
à la « machine de Béziau ». Il m’a présenté cette machine stockée dans les réserves des musées d’Angers.
En liaison avec le muséum des Sciences naturelles, l’une des finalités de ce travail a été dès le départ de
fournir un argumentaire pour la remise en état de cette machine avec l’objectif de la présenter au public.
Il s’agit en fait d’un planétaire qui, en plus des phénomènes et mouvements habituels, montre le bascule-
ment complet de l’axe de la Terre selon la théorie développée par Pierre Béziau.
QUI ÉTAIT PIERRE BÉZIAU ? Pierre Béziau (1861-1947) était un autodidacte angevin passionné
d’astronomie et curieux de comprendre les phénomènes de la na-
ture. Insatisfait et critique vis-à-vis des théories de la mécanique céleste alors établies, il élabora à
partir de la fin du XIXe siècle une théorie sur les mouvements de la Terre dans laquelle il décrivait un
mouvement en latitude qui faisait basculer totalement notre planète en plusieurs millions d’années.
Soucieux de communiquer ses idées au public et de convaincre autrement qu’avec des équations ma-
thématiques, il construisit un planétaire qui illustrait ses idées (figure 2). Il consacra cinquante ans
de sa vie à développer sa théorie et à rechercher des preuves dans les observations géologiques.
Fils de cultivateurs, Béziau s’inscrit dès l’âge de 15 ans à la SESA (Société d’études scientifiques de l’An-
jou) puis s’installe à Paris à 19 ans. Il va alors y mener de front ses activités professionnelles – il est éco-
nome à la Compagnie générale des omnibus de Paris – et ses recherches en astronomie. Il est membre
de la SAF à partir de 1896 (adhérent no 1240). Il rencontre Flammarion, celui-ci s’intéresse à ses travaux
et l’encourage dans ses recherches originales et indépendantes. Après son retour en Maine-et-Loire en
1931, Béziau fit don de sa machine au Musée paléontologique d’Angers. En 1945, il apporta son soutien
à la création de la Société astronomique Flammarion d’Angers, dont Mme Gabrielle-Camille Flammarion
était la présidente d’honneur.
Y. Beletsky (LCO)/ESO
centre des mouvements. Ce n’est pas mouvement de la Terre sur ces bases. On d’une manière simple et didactique les
idiot parce que de toute manière on va peut déplorer que Pierre Béziau n’ait pas phénomènes naturels et une vision épu-
définir la position des objets célestes, rencontré un mentor qui aurait pu lui rée de la nature démontre à la fois une
Soleil, Lune, étoiles, planètes… par rap- apporter une meilleure formation en grande ingéniosité et un don pour la
port à un système de coordonnées mécanique céleste. communication. À une époque où les
rattaché à la Terre, les coordonnées mathématiques prenaient le pas sur une
équatoriales qui, comme leur nom l’in- CONCLUSION description accessible de l’Univers, il a
dique, se rapportent à l’équateur. Quand ET PERSPECTIVES réussi à séduire en offrant à l’esprit du
on parle d’obliquité dans ce contexte, il Je ne peux pas m’empêcher d’être admi- profane une approche cosmographique
s’agit donc de l’obliquité de l’écliptique ratif devant l’œuvre et la personnalité de purement visuelle. Il suffisait de tourner
par rapport à l’équateur : on considère Pierre Béziau. Je connais les points fai- la manivelle de sa machine pour faire
que c’est le Soleil qui décrit autour de la bles de l’homme, la faiblesse de sa mé- agir et comprendre les forces de la na-
Terre une orbite inclinée de 23° 27' par thodologie scientifique, les insuffisances ture. La restauration et la mise en valeur
rapport au plan de l’équateur céleste. de sa formation et les libertés qu’il a de la machine astronomique de Béziau
Pour le calcul et la représentation de la prises avec l’interprétation de la théorie dans le cadre du muséum des Sciences
position des objets par rapport à l’équa- de la gravitation de Newton, et même la naturelles d’Angers seront l’occasion
teur, on fait donc comme si c’était l’éclip- légèreté dont il a fait preuve vis-à-vis des d’un hommage mérité à cet Angevin
tique qui bouge et pas l’axe de la Terre. travaux de d’Alembert et de Laplace. éminent. ■
C’est une commodité de calcul qui n’a Mais nous devons reconnaître son intui-
pas la prétention de se substituer à la tion et le bien-fondé de son questionne- ■ Célestin Port, Dictionnaire historique,
réalité, mais cela n’a pas toujours été géographique et biographique du Maine-et-Loire,
ment. D’une part, il a mis en évidence
clairement explicité dans les traités de 2e édition, tome I, 1965, p. 362.
des ambiguïtés et des incohérences dans ■ « Nécrologie de Pierre Béziau », Bulletin de la
mécanique céleste. Particulièrement les publications scientifiques et, d’autre Société astronomique Flammarion d’Angers,
agacé par cette ambiguïté et après avoir part, il proposait une approche pluridis- année 1947, p. 53-54.
semble-t-il détecté une erreur de signe ciplinaire qui est celle qui a été suivie ■ Pierre Béziau, La Triple Rotation des planètes.
dans une équation écrite par Laplace, dans la deuxième moitié du XXe siècle Conférence scientifique faite à l’Atelier, le 26 avril
Béziau en a profité non seulement pour pour aboutir à la consolidation de la 1904, GODF, Loge Les Inséparables du Progrès,
remettre en question l’amplitude de va- Paris.
théorie astronomique du climat.
riation de l’inclinaison, mais aussi pour ■ Office national de la propriété industrielle.
Indépendamment des idées que Pierre Brevet d’invention no 344270. Dispositif montrant
rejeter massivement la théorie de La- Béziau a voulu exprimer, le fait de trois rotations simultanées de la Terre sur elle-
place. Il a élaboré sa théorie du troisième construire une machine qui présente même. M. Pierre Béziau (1904).
LICK
OBSERVATORY
UN TRÈS GRAND SOUS
LE CIEL DE CALIFORNIE
Le prestigieux observatoire californien nous a ouvert ses portes.
Une belle occasion de revenir sur ce haut lieu de l histoire de l astronomie.
L’année 1876 est aussi celle du décès de ● La lunette de 12 pouces (30 cm) d’Al-
J. Lick ; celui-ci s’éteint le 1er octobre, à van Clark installée en 1881. ● L’équatorial
l’âge de 80 ans. Les formalités administra-
tives qui en ont résulté ont retardé
À la date de sa de 6 pouces et demi (16 cm). ● Le cher-
cheur de comètes de 4 pouces (10 cm)
jusqu'en 1879 le début des travaux. Du- mise en service, d'Alvan Clark et fils. ● Le photohélio-
rant l'été de la même année (1879), Sher-
burne Wesley Burnham se consacre à des
le 3 janvier 1888, graphe d’Alvan Clark et fils. ● Le cercle
méridien de six pouces (15 cm) ● L’ins-
observations régulières à l'aide d'une lu- la lunette de trument des passages de 4 pouces
nette de 16 cm. Il constate que la situa- (10 cm).
tion du mont Hamilton est préférable à 91 cm (36") est Les observations régulières commencent
celle des autres observatoires. la plus grande dès 1881 (bien avant la mise en service de
La réalisation de la plateforme au som-
met du mont Hamilton a nécessité l’enlè- du monde. la grande lunette en 1888). Parmi celles-
ci, on peut citer : ● en 1881, le passage de
vement de 10 m de rochers, ce qui Mercure à l’équatorial de 30 cm et avec
représente 40 000 tonnes à déplacer. l’instrument méridien de 10 cm ; ● en
1882, le passage de Vénus. Aux instru-
En 1887, la dépouille de Lick est trans- LES INSTRUMENTS ments déjà installés, on ajoute un photo-
férée dans le socle du pilier de la future
grande lunette astronomique. On peut y
EN SERVICE EN 1888 héliographe ; ● en 1885, le 16 mars, des
● Le grand équatorial de 36 pouces photographies de l’éclipse de Soleil.
voir une tablette en laiton portant l’inscrip-
(91 cm). Le polissage de l'objectif, dont la
tion : « Here lies the body of James Lick » L’observatoire a été inauguré le 1er juin
focale est de 17,60 m, est dû à l'entreprise
(« Ici repose James Lick »). 1888 et remis aux régents de l’université
Alvan Clark & fils. Les verres, flint et
J. Lick désirait que la dotation du nou- de Californie. À la date de sa mise en ser-
crown, sont l'œuvre de l'entreprise Feil de
vel observatoire soit consacrée au déve- vice, le 3 janvier 1888, la lunette de 91 cm
Paris. La réalisation du verre crown s'est
loppement des sciences. (36") est la plus grande du monde. Elle n'a
avérée difficile : presque une vingtaine de
Son vœu a été respecté : les 3/5 de la été dépassée qu'en 1897 par la lunette de
coulées ont été nécessaires avant d'obtenir
somme allouée ont servi à la construction l’observatoire Yerkes. La construction du
un bloc de verre ayant la forme, la taille et
de l’observatoire et les 2/5 restants à son télescope Shane à la fin des années 1950 a
les qualités requises. Le prix de l'objectif
fonctionnement et à l’avancement des marqué la fin de l’époque des grands ré-
seul représente à peu près la moitié du
sciences. fracteurs à Lick.
prix de l'instrument.
Le télescope Shane
Installé dans une coupole de 20 m de dia-
mètre, à l’autre extrémité du sommet, il est
pourvu d’un miroir de 120 pouces (3 m). Le
bâtiment était en pleine activité au moment
de notre visite. En bas, les techniciens s’oc-
cupaient à mettre en œuvre les dispositifs
prévus pour la nuit suivante. Nous avons
compris qu’un évènement important venait
de se produire (l’annonce de la fusion
d’étoiles à neutrons). De la passerelle, la vi-
sion de cet ensemble montre que nous
sommes dans la catégorie des gros téles-
copes ; il fut le second par sa taille après Pa-
lomar, au début des années 1960. Ses
dispositifs optiques, que l’on voit disposés
au pied de la monture, en font un instru-
ment polyvalent (voir encadré 3).
Les détecteurs focaux sont mis à jour au
cours du temps et adaptés en fonction des
projets de recherche. Le dispositif d’optique
adaptative utilisant un laser est opérationnel
mais, pour son utilisation, il nécessite des
autorisations de l’US Army (risques pour les
satellites). Dans ce domaine, l’observatoire
dispose d’une longue expérience puisque les
premiers essais (les astronomues de Lick fu-
rent des précurseurs) datent de1996.
La partie inférieure de la coupole, juste
sous le plancher, accueille en outre une
grande cuve à vide qui permet de réalumi-
ner sur place le miroir principal tous les
quatre ou cinq ans. Il suffit de descendre les
six tonnes du miroir en position verticale
pour l’installer dans la cloche à vide.
I
l s’agit d’un cadran vertical décli- solaire » paru dans l’Astronomie no 63, de localisation (fig. 1) ; ● détermination avec
nant, ce qui signifie un cadran ins- juillet-août 2013. un GPS de la latitude du lieu (44,8° N) et de
tallé sur un mur vertical dont Comme pour tout cadran solaire, les sa longitude (0,77° E); ● détermination de
l’orientation n’est pas « plein sud ». La éléments de base à prévoir sont : le support la déclinaison du mur: D = 11° E (fig. 2); ●
« déclinaison gnomonique » est pré- (la table) qui sera disposé verticalement et choix du matériau pour la table (une pierre
cisément l’angle entre la normale (perpendi- sur lequel seront gravées les lignes utiles calcaire dure, parfaitement lisse et homo-
culaire) au mur et le méridien local ainsi qu’une devise, et le style, tige qui sera gène, utilisable pour des carrelages) et
(c’est-à-dire le plan vertical local passant par fixée sur la table et dont l’ombre indiquera choix des dimensions du cadran (fig. 3); ●
les pôles N et S). Si un mur est orienté « plein l’heure solaire. choix de la forme du style (fig. 3) et sa fabri-
sud », sa déclinaison est égale à 0. Pour réaliser ce cadran, j’ai été très aidée cation dans un matériau très résistant et
Mon objectif pour ce cadran est qu’il in- par Serge Malassinet, membre de la com- inoxydable ; ● calcul des lignes horaires
dique l’heure solaire locale le plus exacte- mission des Cadrans solaires (CCS) de la (c’est-à-dire de leurs positionnements res-
ment possible, et aussi certains moments Société astronomique de France et lui- pectifs) à l’aide du logiciel Shadows1 créé par
astronomiques de l’année comme les sols- même constructeur de cadrans très origi- François Blateyron, membre lui aussi de la
tices et les équinoxes. naux (cf. l’Astronomie no 58, février 2013). CCS; ● dessin sur calque en grandeur na-
Pour compléter cet article, on pourra lire Voici tout d’abord, dans l’ordre chronolo- ture des lignes horaires ainsi que de la devise
avec profit l’excellent article de Denys Sa- gique, les différentes étapes pour la réalisa- (fig. 4) ; ● gravure sur la table des lignes ho-
main « Réalisez vous-même votre cadran tion de mon cadran : ● choix de la raires qui doivent converger vers le pied du
PRINCIPE THÉORIQUE DU
(droite) (fig. 5); ● gravure de la devise; ●
fixation du style sur la table de façon à ce
que l’arête du style soit orientée exacte-
D
Le cadran sera posé sur la petite margelle, et de fait masquera les deux
entrées de pigeons qui n’ont jamais été occupées! Il se trouvera ainsi à une
hauteur d’environ 2,80 m et ne sera pas gêné par l’ombre du rebord de la
toiture. – La détermination de la déclinaison du mur (D) peut être faite de
différentes façons. J’ai utilisé la méthode dite « de l’hyperbole » décrite ici.
Au cours d’une journée ensoleillée, on marque sur une feuille de papier
posée sur une planchette rigoureusement horizontale et dont un bord est
accolé au mur les positions de l’ombre de la tête d’une tige verticale fixée en
A sur la planchette. L’ensemble des points-ombres dessine une hyperbole
dont le sommet correspond au midi solaire, quand le Soleil traverse le A
méridien local. Pour chaque point-ombre on trace un demi-cercle centré en
A. L’hyperbole coupe chaque cercle en 2 points limitant une corde dont la
médiatrice passe par A. Toutes ces médiatrices ont donc une direction
commune qui est la trace du méridien local. On en déduit l’angle D entre la
normale au mur et la ligne méridienne. 쐇 쐇
쐋
Les plans pour le cadran. (Schéma de gauche) La table sera rectangulaire, avec des coins biseautés. On remarque sur
le plan de la table les deux trous qui serviront à la pose du style selon la bonne orientation. – (Schéma de droite) Le
style sera en laiton, avec un œilleton. La tache lumineuse ainsi obtenue sera l’indicateur pour l’observation. La pose du
style sur la table est une opération délicate car c’est de sa bonne position que dépend la justesse du cadran.
쐏 쐄
Le tracé grandeur nature sur un papier calque des lignes horaires et de la devise. –
Laurent Radic, artisan sculpteur en
Dordogne, est le graveur. Dans le sillon en forme de V, on applique une peinture pour colorer le sillon et le rendre ainsi plus
visible de loin. Un produit hydrofuge sera appliqué sur toute la table pour qu’elle résiste aux intempéries.
La fixation de la table sur le mur est réalisée par deux spécialistes. La verticalité de la table doit être parfaite et la ligne horaire
XII verticale. Il faut aussi prévoir la possibilité de déposer la table si nécessaire pour éventuellement la nettoyer ou repeindre les
lignes. – Le jour fixé pour l’inauguration (le 15 juillet 2017), le Soleil est de la fête et chacun peut apprécier la nouvelle
horloge. Les lignes horaires sont coupées par une droite, la ligne équinoxiale, et une branche d’hyperbole, la ligne du solstice
d’été. L’heure solaire lue ici est 11h 15min. Pour connaître l’heure légale, une fiche est proposée aux visiteurs (voir encadré ci-
dessous). Les corrections à faire ici sont: pour la date, + 6 minutes; pour le lieu, - 3,1 minutes (longitude: 0, 77° Est); pour la
saison, + 2 h. D’où l’heure légale: environ 13h 18min.
1 – Shadows est un logiciel créé par François Blateyron qui permet à toute personne, sans aucune connaissance de la gnomonique, de réaliser en quelques clics un cadran
solaire personnalisé pour son habitation. www.shadowspro.com
2 – Cette orientation doit tenir compte d’une part de l’angle entre l’arête du style et sa projection orthogonale sur la table, et d’autre part de l’angle entre la ligne sous-
stylaire et la verticale. On trouvera dans l’article de Denys Samain les détails des calculs nécessaires à la pose correcte du style.
1
Patrick Cholvy – (Drôme) -
OU4 Nébuleuses du Calamar géant
(Céphée). Camera CCD QSI640 WSG8 avec
filtres SII OIII et Ha. Lunette Takahashi TOA130 F/5.8
sur monture EM-200. 19H30 de pose en OIII, 6H00 en
en Ha et 6H00 en SII. Traitement par PixInsight et
Photoshop. cholvy.patrick@neuf.fr
2
Albéric de Bonnevie – (Cher) -
De Copernic à Eratosthène. Caméra
couleur ZWO ASI 385 avec Barlow x3 et filtre
IRUv Cut. Télescope Newton Orion Optics 300mm
F/5.3 sur monture EQ-6. Traitement de 6500
images avec Iris et Photoshop.
debonnevie@yahoo.fr
O E
Horizon nord
Dimanche 1er
Dimanche 8
Mercure est en conjonction inférieure avec
le Soleil à 18 h. la Lune atteint son apogée à 6 h ; elle se
trouve alors à 404 144 km de la Terre.
Lundi 2
Jeudi 12
À 12 h, Mars est en conjonction avec
Saturne, à 1° 16' au sud. Les deux Vénus passe par son nœud
planètes sont visibles le matin. ascendant à 3 h.
Vendredi 13
Mercure passe par son nœud descendant
à 2 h.
Samedi 14
➊ Mercure est stationnaire en ascension
droite à 4 h. Les étoiles filantes Lyrides
Dimanche 8: Dernier Quartier à 7 h 18
PHASES DE LA LUNE
Mars (Ma) et Saturne (S) dans le ciel sont observables jusqu’au 30, avec leur
Lever : 1 h 32 m matinal. La hauteur de chaque dessin maximum d’activité le 22. Rapides et
Coucher : 10 h 30 m correspond à 10°. brillantes, elles semblent émaner de 104
d’Hercule (le radiant de l’essaim). Les
Lundi 16: Nouvelle Lune à 1 h 57 Jeudi 5 Lyrides sont associées à la comète
Coucher : 17 h 59 m (le 15)
Mercure se rapproche de la Terre ; à 4 h il C/1861 G1 Thatcher.
Lever : 5 h 37 m
s’en trouve distant de 88 millions de
kilomètres. C’est sa plus grande proximité Mardi 17
Dimanche 22: Premier Quartier à 21 h 46
de l’année. À 11 h, Saturne atteint son aphélie, à
Lever : 10 h 04 m
Coucher : 1 h 44 m (le 23) 10,0656 UA (1 506 millions de kilomètres)
Samedi 7 du Soleil. Le passage au périhélie aura
Lundi 30: Pleine Lune à 0 h 58 La Lune se trouve à 2° au nord de lieu le 28 novembre 2032. Un peu plus
Lever : 18 h 24 m (le 29) Saturne à 13 h, et à 3° au nord de Mars à tard, Saturne est stationnaire en ascension
Coucher : 5 h 12 m 18 h. Observer les trois astres les 7 et droite à 24 h. À 20 h, la Lune passe à 6° au
8 avril au matin. sud de Vénus.
Zénith
Les données concernant les
conjonctions entre la Lune et les
planètes sont géocentriques. Les
occultations d’étoiles par la Lune
sont données pour Paris.
E O
Horizon sud
Mercredi 25
Lune
Saturne Maximum, à quelques jours près, de
l’étoile variable de type Mira : U d’Orion,
dont la valeur du maximum est comprise
Saturne
entre les magnitudes 5,9 et 7,4, selon les
Mars Lune observations de l’AFOEV (Association
Mars française des observateurs d’étoiles
variables).
1/04 11/04 21/04 30/04 1/04 16/04 30/04 1/04 16/04 30/04
ÉE
EST EXPRIM
À LA TERRE
LA DISTANCE OM IQUES (UA).
ASTRON
EN UNITÉS
7 870 KM.
1 UA = 149 59 NT
ÈT RE S AP PARENTS SO
LES DIAM (").
EN SE CONDES D'ARC
INDIQUÉS
1/04 30/04 30/04 16/04 16/04
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Quant aux deux étoiles les plus à l'est du corps Le Lion est une constellation zodiacale qui, avec ciel le roi des animaux. Une autre, plus
de la casserole, Megrez et Phecda, elles le Scorpion, le Taureau et le Verseau, marquait populaire, prétend que ce lion est celui qui a été
pointent vers le sud, vers l'étoile Régulus, la déjà chez les Sumériens, vers 3200 av. J.-C., les tué par Héraclès (Hercule), à Némée, lors du
plus brillante du Lion. Autre particularité bien points de solstice et d’équinoxe. Le Lion était premier de ses travaux. Selon la légende, il
pratique: le Lion ressemble assez bien au nom connu et appelé comme tel par les Égyptiens dès s’agit du seul animal qu’Héraclès ait tué sans
qu'il porte, même si l'ensemble des étoiles qui le Nouvel Empire (entre 1500 et 1000 av. J.-C.). arme, en l’étouffant. Héraclès est souvent
le constituent peuvent tout autant dessiner un Plusieurs légendes se croisent pour expliquer représenté habillé d’une peau de bête, celle-là
chien, un cheval… la figure pouvant finalement l’origine de cette constellation dans le ciel. L’une même prélevée sur le corps du lion de Némée.
être assimilée à tout mammifère à quatre des premières avance que cette présence est Ce lion, une fois mort, a été immortalisé en
pattes… simplement la volonté de Zeus de placer dans le prenant place dans le ciel.
OBJETS INTÉRESSANTS
Note par instrument
Coordonnées
Objet Cat. Mag. d’observation
α δ J L T D
Catégorie des objets astronomiques décrits: étoile double ou multiple = ED ; amas
ouvert= AO; nébuleuse planétaire = NP ; galaxie = G.
Types d’instrument d’observation: jumelles 10 x 50 = J; télescope ou lunette d’ouverture de
70 à 80 mm = L; télescope de 100 à 120 mm d’ouverture = T; télescope de 250 à 400 mm
= D. Pour chaque instrument, note de 0 à 5, la note sur 5 indiquant la meilleure adaptation.
LA GALAXIE
NGC 4565
Embarquez pour un voyage en direction de la Chevelure de Bérénice:
terminus à la galaxie de l'Aiguille, à 40 millions d'années-lumière...
ESO
e ciel de printemps est une fenêtre idéale pour plonger laxie la plus brillante et la plus célèbre de Coma Berenices,
L
dans les profondeurs de l'Univers à la recherche des le nom latin de la Chevelure de Bérénice. Mais la constel-
plus belles galaxies du ciel. Si la Grande Ourse, Le Lion lation possède aussi un grand nombre de galaxies trop fai-
et la Vierge, les plus connues des constellations de prin- bles pour avoir été vues par le célèbre Charles Messier
temps, offrent un beau festival d’objets extragalactiques, (1730-1817). Elles vont apparaître dans le New General Ca-
d’autres constellations plus discrètes ne sont pas en reste; talog (NGC) de Dreyer en 1888. Parmi elles, NGC 4565,
ainsi, prenons les Chiens de chasse ou la Chevelure de Bé- une splendide galaxie spirale vue par la tranche.
rénice et faisons connaissance avec l’une des plus belles ga- Cette galaxie a été observée pour la première fois en
laxies de la Chevelure de Bérénice, NGC 4565. 1785 par William Herschel (1738-1822), un contemporain
La Chevelure de Bérénice contient de nombreuses ga- de Messier et un grand observateur. Sa distance est esti-
laxies. Les astronomes ont constaté que cette constella- mée à 43 millions d'années-lumière (±12 millions d’a.-l.).
tion héberge une petite partie des galaxies rattachées à
l'amas de la Vierge, mais qu'elle a aussi un amas propre,
appelé l’amas Coma. On dénombre pas moins de 8 objets
Messier dans la Chevelure: sept galaxies (M64, M85, M88,
M91, M98, M99 et M100) ainsi qu’un amas globulaire
(M53). M64, la Black Eye Nebula, est probablement la ga-
NGC 4565 capturée par Nicolas Biver le
27/12/2016 dans un T407 F/D=4 ; 52 poses entre
1/2 sec et 1/4 de sec pour une pose totale de
18,7 secondes à 40 000 ISO au foyer avec un
boitier Sony Alpha7. Ce temps très court est
imposé par un instrument.... sans suivi !
vol.132 | 115 | 53
Avril 2018 – L’ASTRONOMIE 53
OBSERVER LE CIEL | André Debackère | commission des Étoiles doubles de la SAF
ÉTOILES DOUBLES
UNE EXOPLANÈTE
DANS UN COUPLE
Les planètes extrasolaires peuvent parfois se nicher dans des
couples stellaires. André Debackère, astronome amateur,
membre de la commission des Étoiles doubles de la SAF, a
publié la découverte d un couple céleste: DBR 89
(04107+2424) en 2016. Or, le satellite américain Kepler a
repéré la présence d une exoplanète autour de l étoile principale
de ce couple. Quel est alors le statut gravitationnel pour cette
paire? Est-elle dans un couple physique ou plus banalement
attachée à l une des étoiles d un couple optique? Dans ce cas
alors, il n y aurait plus d originalité à présenter cette affaire.
Telle est la démarche de recherche entreprise par André
Debackère. Grâce à ses facilités pour accéder à de grands
télescopes par l observation à distance, il a pu mesurer
précisément les caractéristiques de la paire d étoiles, exploiter
astrophysiquement ses données et ainsi lever l ambiguïté.
Voici les éléments de sa démarche et les résultats obtenus. Cet
article paraîtra en version détaillée dans Observations &
Travaux no 85, la revue technique de la SAF.
Pierre Durand
M
j’ai été conduit à m’intéresser à la détermination de la
J’ai découvert récemment l’étoile double
distance à l’observateur des étoiles observées. La
DBR 89 de séparation 4,3’’ à l’occasion
méthode a pour objectif d’essayer d’apporter une
d’observations avec le Faulkes Telescope
réponse à la question suivante : le couple observé est-
North (FTN) situé au sommet de
il un couple physique ou un couple optique ? Si les distances des
l’Haleakala, à Hawaii. Cette étoile (EPIC-
composantes à l’observateur sont très différentes, le couple est
211089792), répertoriée DBR 89 dans le
optique ; sinon il est probable qu’il s’agisse d’un couple physique
WDS (The Washington Visual Double Star
dont les composantes sont assez proches pour être liées par la
Catalog Mason+ 2001-2014) est
gravitation. Bien entendu, ce critère n’est pas suffisant à lui seul
particulièrement bien étudiée depuis la
pour trancher ; il faut le compléter avec d’autres éléments
détection d’une nouvelle exoplanète par
lorsqu’ils sont connus : la parallaxe trigonométrique, les
l'observatoire Super-WASP puis par la
mouvements propres, les vitesses radiales. Telles sont les
mission spatiale Kepler K2 au cours de sa
recherches que j’ai entreprises.
quatrième campagne : un Jupiter chaud
(EPIC-211089792b). Les résultats sont
publiés dans l’article d’Alexandre Santerne
(Laboratoire d’astronomie de Marseille)
dans The Astrophysical Journal, vol. 824,
no 1, 2016.
Or, il se trouve que les données
enregistrées par la mission K2 ne
permettent pas de résoudre les deux
composantes. Il y a contamination de la
lumière de l’étoile principale par l’étoile
secondaire. Il fallait donc étudier ce couple
avec des moyens appropriés pour estimer
cette contamination lumineuse. Un appel
aux observations a donc été lancé par
Alexandre Santerne au début de
janvier 2016. J’ai participé à ce travail en
fournissant des images dans les bandes B,
V et R de la cible, obtenues le 8 janvier
2016 avec le FTN.
Des images en B et V ont à nouveau été
enregistrées le 19 janvier 2017 avec le FTN
et le FTS (Faulkes Telescope South) ainsi
que les 2 et 3 février 2017 avec le FTN, et
j’ai commencé une recherche de données
d’archives afin de tenter de lever
1. Dans Aladin, champ de DBR 89, étoiles de calibrage l’incertitude sur le statut de ce couple.
pour l’astrométrie et étoiles de référence pour la photométrie.
Les calculs donnent les résultats suivants : Les paramètres principaux de ce modèle sont la distance et
Composante A Composante B l'extinction (en supposant qu'on connaît bien les propriétés
M = 5,4 ± 0,3 M = 7,4 ± 0,3 stellaires, notamment la température effective Teff). Le
m = 11,890 ± 0,067 m = 14,060 ± 0,099 modèle fournit une distance avec une précision de 3 pc parce
d = 199 pc ± 28 pc d = 215 pc ± 28 pc
qu’il exploite les informations fournies par plusieurs bandes et
Bien que notable, la barre d’erreur reste compatible avec une non par une seule bande comme c’est le cas dans cet article.
même distance au Soleil de ces deux étoiles. Si l’on considère
que pour une distance de 0,3 pc entre deux corps stellaires, la
force de gravité est encore suffisante pour maintenir un lien
Conclusion
Les différentes méthodes utilisées ici montrent qu’il
physique impliquant un mouvement orbital, nous pouvons s’agit probablement d'un couple physique, ce que
accepter la conclusion de la binarité (valeur indiquée par confirme l‘article d’Alexandre Santerne. DBR 89 serait
Frédéric Arenou). donc une binaire orbitale à longue période (plusieurs
De son côté, Alexandre Santerne, à partir d’observations siècles) située entre les Pléiades et les Hyades.
nouvelles, a obtenu des valeurs récentes des distances de ces L’exoplanète K2-29b découverte par transit au moyen
deux étoiles. du satellite Kepler orbite autour de DBR 89 A (l’étoile
La différence entre les distances des composantes obtenues ici principale). C’est une planète du type « Jupiter
et les résultats d’Alexandre Santerne s’explique par la prise en chaud » : masse de 0,73 J (où J est la masse de Jupiter),
T = 1 171 K, qui orbite en 3,25 jours autour de son
compte, pour effectuer le calcul de distance, de toutes les
étoile à 0,04 UA. L’autre étoile peut-elle avoir une
magnitudes disponibles (du bleu à l’infrarouge thermique en influence gravitationnelle sur l’exoplanète ? D’autres
passant par le proche infrarouge). Avec ces données, un observations seront nécessaires pour conclure. ■
modèle de distribution spectrale d'énergie (SED) a été ajusté.
RÉFÉRENCES NOTES
1. Loi de Pogson: log d = (mV-AV-M+5)/5
Faulkes Telescopes project : où d est la distance de l’étoile en parsec, mv la magnitude visuelle, M la magnitude absolue,
https://lco.global/observatory/2m/faulkes-telescope-south/ AV, une correction dépendant de la bande spectrale étudiée et du type de l’étoile.
● WDS : http://www.usno.navy.mil/USNO/astrometry/optical-IR-
prod/wds/WDS 2. Correction de l’extinction interstellaire E(B-V)
● Mission Kepler 2 : http://keplerscience.arc.nasa.gov/objec- E(B-V) = (B-V)mesuré – (B-V)corrigé
tives.html
● CDS: http://cdsweb.u-strasbg.fr/index-fr.gml
L’extinction dépend de la longueur d’onde λ, elle est plus forte dans le ble,u ce qui a pour
● Article d’Alexandre Santerne :
conséquence que les objets paraissent plus rouges qu’ils ne le sont en réalité.
https://arxiv.org/pdf/1601.07680.pdf mcorrigée = mréelle – A où “A” est l’extinction mesurée en magnitude.
● Cahiers Clairaut n° 121 :
Aλ = Rλ x E(B-V) d’après Les Cahiers Clairaut, printemps 2008 n° 121 page 4, les valeurs suivantes sont communément
http://clea-astro.eu/archives/cahiers-clairaut/CLEA_CahiersClai- admises:
raut_121_02.pdf Pour le bleu AB = 4,315 x E(B-V)
Pour le vert AV = 3,315 x E(B-V)
LOGICIELS UTILISÉS Pour le rouge AR = 2,673 x E(B-V)
Astrometrica http://www.astrometrica.at/
Reduc http://www.astrosurf.com/hfosaf/fr/tdownload.htm#reduc Dans notre cas, E(B-V) = 0,19
Subaru Image Processor Makali’i https://makalii.mtk.nao.ac.jp/ (voir l’article d’Alexandre Santerne Table 2 page 7 où E(B-V) [mag] = 0,19 ± 0,02)
Nous avons donc :
REMERCIEMENTS AB = 0,81985
Cette recherche a utilisé l’outil d’accès au catalogue VizieR, CDS, Stras- AV = 0,62985
bourg, France. La description originale du service VizieR a été publiée AR = 0,5078
dans A&AS143,23. avec une incertitude de Aλ x 0,02.
C
ependant, dès 1976 à Grenoble, une
L'expression « pollution lumineuse » résolution des membres de l’Union
désigne à la fois l'excès de lumière astronomique internationale demandait
aux autorités civiles d’agir afin de
artificielle et ses effets nuisibles sur protéger les sites d’observation du ciel, existants
l'homme et sur les écosystèmes1. Depuis ou en projet, contre l’illumination du ciel.
La lumière artificielle a des effets sur la santé,
cinquante ans, la quantité de lumière la biodiversité, les émissions de gaz à effet de
émise la nuit n'a cessé d'augmenter: serre, les ressources de notre planète, les budgets des
collectivités… Une prise de conscience collective est
pour l'ADEME*, en 2014, il y avait en France urgente. Le besoin d’éclairer les voies publiques dès
11 millions de points lumineux, soit +89 % l’arrivée de la nuit restera toujours bien sûr une nécessité;
mais les professionnels, élus locaux et citoyens ont le
entre 1992 et 2012. Selon le Nouvel Atlas devoir d’agir encore davantage afin de progresser dans la
maîtrise des émissions de lumière artificielle et installer
mondial de la pollution lumineuse, plus de finalement un éclairage plus sobre, plus juste, mieux
80 % de l'humanité vit la nuit sous un ciel adapté aux besoins.
Astronome amateur adhérent de la Société astronomique
inondé de lumière artificielle2 et les images de France et, plus récemment, correspondant de l’ANPCEN
des satellites de 2017 constatent toujours la (Association nationale pour la protection du ciel et de
l’environnement nocturne)3 pour les départements de
progression de l'éclairement de la Terre. l’Hérault et du Gard, nous avons entrepris, dans le cadre de
* Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie l’éclairage urbain public, de sensibiliser les élus et les
citoyens de notre commune de Castries (34160),
6 051 habitants, aux enjeux de la lutte contre la pollution
LA POLLUTION
LUMINEUSE
LA COMMUNE DE CASTRIES
DIAGNOSTIC
BOULE B 241 (18,6 %) 12,9 (7-23)
Les modèles de luminaires
Sept modèles différents de luminaires sont
installés à Castries, soit 1 289 points
lumineux sur 173 voies publiques
(tableau 1). On reconnaît le modèle de
lanterne L1, la boule, la lanterne décorative
ancienne, la lanterne L2 et le luminaire
installé sur un support incliné, pourvu d’une LANTERNE DÉCORATIVE 41 (3,1 %) 20,8 (10-32)
vasque convexe. Ces cinq luminaires
émettent de la lumière vers le haut et sont (ANCIENNE)
qualifiés, pour cette raison, de « modèles
polluants ». Ce sont 824luminaires, soit 64%
des équipements de la commune.
Les modèles luminaire correct et lanterne
décorative moderne, de conception récente,
émettent de la lumière au-dessous de
l’horizontale et sont qualifiés de « luminaires
corrects ». La source lumineuse est encastrée LANTERNE L2 78 (6,0 %) 21,7 (10-39)
dans le caisson du luminaire et protégée
d’une lame de verre horizontale. Ce sont
465 luminaires, soit 36 % des points
lumineux de la commune.
VASQUE ONVEXE
ORIENTÉ > HORIZONTALE 429 (33,2 %) 56,2 (10-131)
Tableau 3.
Les étiquettes
environnementales de
l’ANPCEN, un outil
simple pour évaluer la
qualité d’un éclairage
public.
L’ANPCEN a conçu des
étiquettes à utiliser de
manière conjointe, afin de
permettre à chaque commune
ou intercommunalité de
savoir où elle se situe. Elles
permettent de partager l’état
initial, puis l’objectif et enfin
les résultats avec les
communes,
intercommunalités, ou avec
les habitants, de manière
pédagogique, à partir d’un
type d’outil que tous les
citoyens connaissent.
Chacune d’elles donne une
indication pour agir sur un
des aspects des nuisances
lumineuses à prévenir,
limiter, supprimer. Elles ne
sont pas dissociables, la
municipalité, les communes
et les intercommunalités
s’engagent conjointement sur
la quantité de lumière émise
dans l’environnement
(puissance lumineuse au km),
sur la maîtrise de son
orientation, sur les choix de
température de couleur de
lampes et sur la
consommation d’énergie par
kilomètre et par an.
diminution de production des parcelles pendant cinq heures par nuit. 2013… mais nous devons nous interroger:
éclairées la nuit, et les interactions combien de personnes regardent nos
multiples, impact qui s’ajoute à celui des Stratégies de l’extinction monuments après 23 heures ?
pesticides, de la destruction des habitats, « L’expérience de l’extinction doit être Les impacts multiples de la pollution
de la culture intensive… proposée pour 6 ou 12 mois, avec le lumineuse restent trop méconnus de nos
concours des forces de gendarmerie et de concitoyens. C’est le constat que nous
● Préserver le ciel nocturne. La police », recommande Michel Deromme, faisons lors des réunions avec les élus.
pollution lumineuse empêche 60 % des correspondant de l’ANPCEN. Elle peut être En conclusion, nous citerons les propos
Européens et près de 80 % des Nord- partielle. Dans ce cas, on éteindra les d’Anne-Marie Ducroux, présidente de
Américains de voir la Voie lactée. Divers points lumineux des quartiers résidentiels l’ANPCEN: « Reconcevoir l’éclairage et
labels existent pour améliorer la qualité tout en gardant l'éclairement de la voie appréhender autrement la quantité
du ciel nocturne. Le sigle RICE ou Réserve principale de la commune. L’esplanade croissante de lumière artificielle et certains
internationale de ciel étoilé est décerné d’un centre-ville pourra rester dans la effets négatifs sont une nécessité pour
par l’IDA (International Dark-Sky lumière toute la nuit afin de maintenir répondre aux enjeux du XXIe siècle. »
Association) autour de grands l’efficacité du système de L’auteur remercie Jean-Luc Colas et Michel
observatoires. vidéosurveillance. Deromme, correspondants et
L’ANPCEN organise, depuis 2009, le Les postes de commande de l’éclairage administrateurs de l’ANPCEN, pour leurs
label national « Villes et villages des quartiers seront équipés d'horloges conseils avisés.
étoilés » qui valorise les communes qui
s’engagent dans une démarche de ANNÉE 2014 2015
progrès vis-à-vis de l’environnement
nocturne avec une approche globale des Atteintes aux biens 107 72 (–32 %)
impacts de la lumière; plus de 570
communes ont déjà été labellisées.
Atteintes aux personnes 33 12 (–63 %)
Dégradations 11 3 (–72 %)
Quid de la sécurité urbaine ? Économie budgétaire 15 846 euros
Un sentiment d’insécurité apparaît
souvent chez les personnes informées du
projet d’extinction des équipements inoffensives que ça… et les alertes ANPCEN sur les
BIBLIOGRAPHIE LED :
communaux. Pourtant, l’Observatoire
1. « Éclairage du XXIe siècle et biodiversité », https://www.anpcen.fr/index.php5?id_rub=11&id
national de la délinquance et des
ANPCEN – MEB juillet 2015 : _ss_rub=197&id_actudetail=132 et
ripostes pénales (ONDRP) constate que https://www.anpcen.fr/index.php5?id_rub=11&id
https://www.anpcen.fr/?id_rub=&id_ss_rub=127&
l’éclairage public n’a aucune incidence id_actudetail=120 _ss_rub=197&id_actudetail=53
sur la baisse de la criminalité et de la 2. X. Demeersman, Nouvel Atlas de la pollution 6. Guide « 30 questions – Concevoir et utiliser
violence puisque 80 % des vols et lumineuse, Cosmographe, 14 juin 2016. l’éclairage en préservant l’environnement
agressions ont lieu entre 8 heures et 3. Publications, alertes, actualités : www anpcen.fr nocturne », publication ANPCEN-Courrier des
18 heures. 4. Astrolab. Guide technique et réglementaire sur maires, 2017.
« Contrairement aux idées reçues, l’éclairage extérieur. Révision 2006. https://www.anpcen.fr/index.php5?id_rub=&id_ss
l'absence de lumière ne favorise pas la 5. Actualité Inserm 2017. Les LED, pas si _rub=127&id_actudetail=170
Ouvrage collectif
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LES MARÉES
mènes naturels qui nous entourent, qu'aux spécia- vénients mais aussi des avantages que nous procu-
listes soucieux de comprendre le rôle des forces rent les marées, et quelques mots sur les marées en
d'interaction entre nos trois corps célestes les mieux Méditerranée pas aussi négligeables que l'on pour-
Qui n'a jamais rêvé devant un paysage maritime? connus et leurs interactions multiples secondaires rait le croire, l'auteur mentionne une particularité
Qui ne s'est pas étonné de voir la mer bouger, sub- plus difficiles à saisir qu'on ne pourrait croire. étonnante qui concerne les endroits du monde où
merger des étendues où il marchait quelques ins- L'ouvrage commence par un court historique des il n'y a aucune marée, les points dits amphidro-
tants plus tôt ou découvrir des espaces tentatives d'explications depuis l’Antiquité: les An- miques.
insoupçonnés qui, en quelques heures, seront de ciens, chez les Grecs et les Latins depuis le IIe siècle Mais ce n’est pas tout; et là se trouve la surprise
nouveau recouverts? avant J.-C., avaient déjà établi la corrélation entre la pour qui pensait connaître un tant soit peu le phé-
Face à la mer (la Manche, l'Océan) et devant ces périodicité du phénomène et le mouvement de la nomène des marées: en effet, si l'on tient compte
mouvements mystérieux, incessants, déroutants, Lune, mais au Moyen Âge, si l'on excepte quelques des seules forces d'attraction, la dénivellation
car toujours différents malgré leur répétition régu- auteurs isolés, ces connaissances restèrent dans un constatée ne devrait être que de 35 cm pour la Lune
lière, nous nous sommes certainement tous de- oubli presque total. Au XVIIe siècle, même Galilée et 16 pour le Soleil, alors que l'on observe des écarts
mandé, et souvent dès l'enfance, quelles pouvaient niait l'influence de la Lune et du Soleil. Seul Kepler de niveaux des mers jusqu'à 17 m. Alors pourquoi?
être les causes de ce phénomène familier et pour- avait pressenti et tenté une explication des marées La réponse, avec beaucoup d'autres, est dans ce livre
tant passionnant que celui des marées? par des forces liées aux deux astres. Newton n'était passionnant, accessible à tous, et indispensable à
Ce fut sans doute avec celui des éclipses le premier pas loin. Ce sera finalement Laplace, fin XVIIIe et XIXe, qui désire approfondir sa connaissance du phéno-
des phénomènes astronomiques auquel très tôt qui donnera la clé par l'introduction de la notion mène si familier que sont les marées.
l'homme près des océans fut confronté, sans long- d'ondes. ■ Denys Samain
temps en saisir la cause première. Bien sûr, chacun
sait maintenant que c'est la Lune la principale res- Tout est présenté en détail avec seulement deux par Odile Guérin
ponsable de ces mouvements, de grande ampleur ou trois pages de calculs et relations nécessaires Éditions Ouest-France, 2017
dans certaines régions du globe. Mais pourquoi pour poser les bases des forces en présence et éta- 168 p., 21 x 14
deux marées par jour alors que la Lune ne repasse blir leur résultante. Les non-familiers des mathéma- ISBN 978-2-7373-7383-1
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qu'une seule fois au-dessus d'un même point? tiques pourront survoler ces calculs, où l'auteur
L'auteur, Odile Guérin, est géologue et géomorpho- explicite à l'aide de quelques formules l'intensité de
logue de formation universitaire, spécialisée dans ces forces, pour ne se souvenir finalement que du
l'étude des littoraux. Elle a, entre autres, été confé- résultat: la résultante de ces forces de marée décroît
rencière au Planétarium de Bretagne à Pleumeur- comme l'inverse du cube de la distance. Les résul-
Bodou et elle a écrit déjà plusieurs livres de tats et conséquences physiques de ces calculs sont
vulgarisation depuis une vingtaine d'années, sur le ensuite abondamment décrits et expliqués de
mécanisme des marées bien sûr mais aussi, plus façon simple et compréhensible pour tout un cha-
inattendu, sur les planètes extrasolaires. cun.
L’auteur passe en revue tous les rythmes, et ils sont
Extrêmement complet malgré sa taille modeste, ce nombreux, qui gouvernent ces mouvements des
livre, très didactique, est abondamment illustré: océans, au fil des saisons, depuis les deux mouve-
images, photos, schémas, cartes. Il s'adresse aussi ments journaliers jusqu'aux inégalités liées au saros
bien aux amateurs, simples curieux des phéno- (rythme de 18 ans). Après la description des incon-
ASTRONOMIES DU PASSÉ
De Stonehenge aux pyramides mayas
Stonehenge, la Grande Pyramide, le calendrier Ensuite l’auteur insiste sur l’importance du
maya, des sujets qui passionnent le grand public Groupe des Sept (chapitre 3) : « Les 7 planètes »,
par leurs mystères. D'innombrables documents les 7 étoiles de la Grande Ourse, les Pléiades.
paraissent régulièrement pour proposer des Le chapitre 5 n'oublie pas les mythes
explications qui relèvent plus du complotisme modernes : par ex. les canaux martiens.
que de la science (théorie des anciens Partie 2 : Le savoir des Anciens. Cette partie
astronautes, savoir hérité des Atlantes). Rares nous fait voyager dans le temps et un peu
sont les scientifiques qui publient des ouvrages partout dans le monde. Le chapitre 1 s'intéresse
sur le thème de l'archéoastronomie à la fois à l’astronomie mégalithique (Carnac,
rigoureux, clairs et accessibles. Encore plus rares Newgrange, Stonehenge). Le chapitre 2 aborde
sont les ouvrages en langue française. Il faut l’astronomie égyptienne : les constellations, les
donc saluer le travail remarquable de Yaël Nazé temples, les pyramides. Les astronomies
qui s'efforce de faire le point des connaissances mésopotamienne et indienne sont traitées dans
scientifiques actuelles sur un passé lointain le chapitre 3 : « Le calendrier, les constellations,
encore énigmatique par bien des aspects. les observatoires indiens ». L'astronomie
L'auteur, astronome, en poste à l'Institut asiatique est le thème du chapitre 4 : la Chine et
d'astrophysique et de géophysique de ses observations remarquables d'éclipses, de
l'université de Liège, a d'ailleurs reçu le prix Jean- comètes, ses cartes célestes ; sans oublier Angkor rescousse », explique l’importance de l’héritage
Perrin 2017 de popularisation de la science. Vat, le Japon ou la Corée. Un chapitre 5 rappelle des Anciens pour l’astronomie moderne :
En 2009, Yaël Nazé publiait chez Belin l’importance de l’astronomie grecque : mentions d’éclipses mettant en évidence le
L'Astronomie des Anciens, qui lui valut le prix Ératosthène et la mesure de la Terre, les calculs ralentissement de la rotation de la Terre,
Jean-Rostand 2009. En ce début d'année 2018, d’Aristarque, le catalogue d’étoiles d’Hipparque, catalogues d’étoiles, variation de la couleur de
son éditeur a eu la bonne idée de rééditer cet les modèles d’Univers, le mécanisme Sirius, supernovae.
ouvrage sous le titre Astronomies du passé. De d’Anticythère. Le chapitre 6 n'oublie pas le rôle Un rappel d’astronomie bien utile à la
Stonehenge aux pyramides mayas. majeur de l’islam médiéval : le calendrier compréhension des thèmes abordés est annexé.
Partie 1 : Les histoires des Anciens. Un islamique, les astrolabes, les observatoires, la Astronomies du passé, richement illustré, avec
premier chapitre, « Les deux luminaires », transmission des ouvrages grecs. On change de de nombreux schémas explicatifs, est un
rappelle le rôle majeur du Soleil et de la Lune continent avec l'astronomie américaine ouvrage de référence à conseiller fortement à
dans les anciens mythes. Avec l'opposition entre (chapitre 7) : « Les Précolombiens », le Caracol de qui s’intéresse aux connaissances
la luminosité intense du Soleil et la lueur Chichen Itza, le calendrier maya, les cycles de astronomiques des civilisations anciennes et à
blafarde de la Lune et les phénomènes Vénus et les tables d'éclipses des codex mayas ; l’astronomie en général. ■ Jean-Claude Berçu
effrayants comme les éclipses. Des tables des les « Peaux-Rouges » et les Medicine Wheels,
divinités lunaires et solaires dans le monde Chaco Canyon et le savoir des Indiens Anasazis ;
témoignent de l'importance de ces luminaires. les Incas et le Machu Picchu, les lignes de Nazca. par Yaël Nazé
Le chapitre 2, « Le ciel, notre maître à tous », Le chapitre 8, « Astronomies oubliées », nous Éditions Belin, 2018
évoque l'importance du ciel et des cosmogonies. emmène vers la Polynésie, l’île de Pâques et ses 18,50 cm x 24,50 cm - 240 p.
ISBN 978-2-410-01141-8
Puis « La Voie lactée, le chemin céleste », objet
du chapitre 3, précise comment les Anciens
moai, les Aborigènes d’Australie, l’Afrique
subsaharienne et les Dogons (connaissaient-ils Prix 25€
expliquaient cette traînée brillante dans le ciel. Sirius B ?). Enfin, le chapitre 9, « Nos ancêtres à la Cote SAF8507
RENCONTRE AVEC L’AUTEUR Le vendredi 15 juin prochain, nous aurons le plaisir d’accueillir
Alain Omont, directeur de recherches émérite au CNRS, qui nous
ALAIN OMONT présentera à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage une
aventure de l’astronomie du XXe siècle au siège de la Société
astronomique de France.
Vendredi 15 juin
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Avril 2018 – L’ASTRONOMIE 65
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* En 1920, André Danjon a énoncé une loi empirique, établissant que les variations de brillance et de couleur de la Lune lors d’une éclipse
dépendent de l’activité solaire : une éclipse sombre se produit dans les deux années qui suivent celle du nombre minimum de taches du cycle
solaire et une éclipse brillante arrive juste après le maximum. Cette loi a été immédiatement contestée par E. Walter Mauder, dans un article
publié dans le JBBA. La loi de Danjon n’a pas été confirmée par la suite.
AstroCiel
Le grand rassemblement d’astronomes INFOS ET INSCRIPTIONS
amateurs qui a lieu chaque été à Valdrôme http://saf-astronomie.fr/astrociel/
se déroulera du 4 au 19 août 2018
Fabrice MOTTEZ
LUTH – Observatoire de Paris-Meudon
Éclairage
DÉSORMAIS, DANS CHAQUE NUMÉRO,
CETTE DOUBLE PAGE VOUS APPORTERA UN
ÉCLAIRAGE SUR CERTAINS ARTICLES.
longtemps à travers le Système solaire. D'où viennent- dicaments, de colorants, de parfums…). Une telle com-
elles? Où ont-elles été formées? Leur composition chi- position suggère que ces poussières ont été formées à
mique, qui peut varier fortement d’une poussière à la surface de corps glacés dans des régions très éloi-
l’autre, aide à répondre à ces questions. Des travaux ré- gnées et très froides du Système solaire, telles certaines
cents ont porté sur des micrométéorites très riches en comètes. De plus, les molécules trouvées dans les mi-
carbone, car il y a de fortes présomptions pour qu’elles crométéorites très carbonées contiennent plus d'azote
soient originaires de comètes. Or, on a peu d’informa- et moins d'oxygène (par rapport au silicium) que dans
tions sur la composition chimique des poussières des les autres micrométéorites. Cette découverte renforce
comètes. Afin de savoir dans quelles sortes de molé- les modèles de formation du Système solaire indiquant
cules organiques se trouve le carbone des micrométéo- que, en ces temps lointains, la proportion d'atomes de
rites très carbonées, les scientifiques les ont soumises à carbone et d'azote par rapport au silicium et à l'oxygène
une analyse détaillée. Ils y ont découvert beaucoup de augmentait avec la distance au Soleil.
DE TOMBER
C ertaines étoiles sont entourées de matériaux (gaz, poussières, roches) qui tour-
nent autour d'elles. Bien souvent, une partie de cette matière se rapproche
de l'étoile et finit par y tomber. Cependant, cette chute n'a rien d'évident.
Par exemple la Terre et les autres planètes, qui se déplacent dans un milieu à peu
près vide, se déplacent autour du Soleil en conservant deux grandeurs: l'énergie,
et une sorte de quantité de rotation appelée « moment cinétique ». Or, pour
qu'un objet puisse se rapprocher de l'étoile, il doit perdre de ces deux quanti-
tés. Et pour cela, il doit en donner à autre chose. Mais à quoi ? Les planètes
tournent quasi indéfiniment autour du Soleil car elles ne peuvent pas céder
beaucoup de leur énergie ; en effet, il n'y a quasiment rien pour la recevoir. En
revanche, dans les disques de matière autour des étoiles, une partie finit par
tomber. Une partie de la matière cède de l'énergie à d'autre matière du même
disque. Parfois, cela est rendu possible par des collisions ; mais de nombreux
disques sont trop peu denses pour que les collisions soient fréquentes. D'autres
processus sont alors invoqués par les astrophysiciens. Dans tous les cas, la partie
qui a perdu de l'énergie peut tomber sur l'étoile tandis que l'autre s'éloigne, ou
chauffe.
VOIR LES
FILAMENTS
DE GALAXIES de leurs étoiles, et de voir comment
ces couleurs sont plus ou moins
« rougies », ce qui permet de connaî-
tre la distance. Mais cette étude de-
mande énormément de temps
d'observation et on ne peut pas pas-
ser plusieurs heures à analyser
chaque galaxie, sachant qu'il y en a
des milliards à observer. En effet, il
n'y a pas assez de télescopes ni d'as-
tronomes dans le monde pour faire
ce travail colossal. C'est pour cela
qu'on a fait à présent des cartes en
3D de seulement de toutes petites
parties du ciel (couvrant à peu près
le champ qu'on verrait à travers une
paire de jumelles). Heureusement,
pour des cartes plus grandes, on a
développé des méthodes plus ra-
pides. L'idée est de prendre des pho-
L
tos avec plusieurs filtres colorés en
’Univers comporte des mil- leur distance. On constate sur les rouge, en vert, en bleu, etc. Sur
liards de galaxies. On peut re- cartes 3D que les galaxies ne sont chaque photo, on peut voir des cen-
pérer leur position apparente plus du tout réparties uniformé- taines de galaxies. En comparant les
sur le ciel, et cela permet de ment. Elles sont regroupées sur d'im- photos d'une même région avec dif-
construire des cartes en 2D. On y voit menses surfaces aux formes férents filtres, on peut avoir une idée
des galaxies partout, comme si, en compliquées entourant de grandes de la couleur de chacune des ga-
regardant d'assez loin, leur réparti- zones vides, et c'est aux intersections laxies y figurant, et comment elles
tion était uniforme. Mais grâce à un de ces surfaces, qui sont de longs fi- sont décalées vers le rouge. On en
effet de rougissement de leur image, laments, que l'on en trouve le plus. déduit de manière approximative
on peut connaître leur distance et D’où le nom de « toile cosmique » leur distance. C’est un moyen moins
faire des cartes en 3D. En effet, plus donné à ces cartes. précis, mais beaucoup plus rapide,
les galaxies sont éloignées, plus elles de faire des cartes 3D de la réparti-
paraissent rouges. Ce phénomène Peut-on faire une carte en 3D de tion des galaxies dans l’Univers, car
bien compris est lié à deux effets : tout l'Univers visible ? Pas encore. En on traite des centaines de galaxies
l’effet Doppler (un objet en mouve- effet, la mesure précise du décalage avec un très petit nombre d’observa-
ment nous paraît plus rouge lorsqu’il vers le rouge des galaxies demande tions. On peut ainsi observer des ré-
s’éloigne) et la loi de Hubble carac- qu'on les observe une par une avec gions plus vastes que celles déjà
térisant le fait que l’Univers est en un spectrographe. Cet instrument étudiées avec des spectrographes. Et
expansion (plus des objets sont loin- permet d'analyser en détail leur là encore, on y voit que les galaxies
tains, plus ils s’éloignent vite de rayonnement, d’y reconnaître cer- se répartissent de préférence en for-
nous). En étudiant le rougissement taines combinaisons de couleurs mant de longs filaments, et qu'il y a
des galaxies, on peut donc estimer dues à des propriétés bien connues de grandes régions vides.
Pour chaque intervention, un tandem Nous remercions la SF2A qui a accepté de proposer
la gratuité de l’inscription pour les amateurs
amateur-professionnel est souhaité. aux journées.
La conclusion de l’atelier donnera lieu à un plan
d’actions à partager entre la SF2A – SAF pour la mise en
Merci d’adresser vos propositions de
place de nouveaux moyens pour soutenir l’évolution
contribution en les déposant sur le site web de
des projets et de nouvelles collaborations Pro-Am.
la SF2A ou au contact ci-dessous.
Thierry Midavaine :
thierrymidavaine@sfr.fr
Site web des journées de la SF2A
avec les renseignements pratiques :
http://2018.sf2a.eu/
MÉTÉORITES
Météorite Magnésia © M.N.H.N./Jean-Christophe Domenech — Désert d’Atacama © Evantias Chaudat — Ciel étoilé © Mikhail Kolesnikov/Shutterstock.com
I E L E T T E R R E
ENTRE C
EXPOSITION
18 OCTOBRE 2017
10 JUIN 2018
JARDIN DES PLANTES
GRANDE GALERIE
D E L’ É V O L U T I O N
3 6 R U E G E O F F R OY S T. - H I L A I R E
P A R I S 5e