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11.1 Introduction
La définition courante d’une obligation est « tout devoir qui pèse sur une personne ».
L’obligation peut être morale ou juridique. L’obligation morale découle de la conscience/remplir
un devoir moral.
L’obligation juridique est soit naturelle ou civile. Une obligation naturelle est définie comme suit
‘dans le for de l’honneur et de la conscience, oblige celui qui l’a contractée à l’accomplissement
de ce qui y est contenu’. Elle ressemble à une obligation morale. La différence est que la loi
rattache certains effets juridiques à l’exécution du devoir moral dans le cas d’une obligation
naturelle. Ex. quelqu’un qui paye volontairement une dette qu’il a contractée.
Articles 205 du Code civil mauricien (Ccm) : Les enfants doivent des aliments à leurs père et
mère, et autres ascendants qui sont dans le besoin.
Article 203 du Ccm: Les époux contractent ensemble, par le seul fait du mariage, l’obligation de
nourrir, entretenir et élever leurs enfants.
Article 212 du Ccm: Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance.
Au niveau juridique, l’obligation se définit comme le lien de droit par lequel une ou plusieurs
personnes (créanciers) peuvent exiger d’une ou plusieurs autres personnes (débiteurs) l’exécution
d’une prestation de faire, de ne pas faire ou de donner.
Ex.s :
Ex. dans un contrat de vente, le vendeur est le créancier du prix et l’acheteur le débiteur du prix.
S’il ne paye pas, son exécution forcée peut être exigée en justice.
L’obligation juridique se compose d’acte et de fait juridique. C’est là, la source des obligations.
L’acte juridique est une manifestation intentionnelle de volonté ayant pour objet de créer,
modifier, transmettre ou éteindre un droit et est donc des effets de droit relatif à des obligations.
Ex. dans un contrat de vente d’une table, l’acheteur s’engage à payer et le vendeur de livrer la
chose.
Le fait juridique est une situation qui génère des obligations sans accord préalable.
Ex. une voiture qui heurte un piéton. Le chauffeur devra verser des dommages-intérêts à la
victime s’il est fautif.
En vertu de l’article 1370 du Ccm, “certains engagements se forment sans qu'il intervienne
aucune convention, ni de la part de celui qui s'oblige, ni de la part de celui envers lequel il est
obligé.
Les uns résultent de l'autorité seule de la loi; les autres naissent d'un fait personnel à celui qui
se trouve obligé.
Les premiers sont les engagements formé involontairement, tels que ceux entre propriétaires
voisins, ou ceux des tuteurs et des autres administrateurs qui ne peuvent refuser la fonction qui
leur est déférée.
Les engagements qui naissent d'un fait personnel à celui qui se trouve obligé, résultent ou des
quasi-contrats, ou des délits ou quasi-délits; ils font la matière du présent titre”.
i) la liberté contractuelle ;
ii) le consensualisme ;
L’autonomie de la volonté implique que toute personne est généralement libre de contracter ou
de ne pas s’engager par contrat. Ainsi, les relations contractuelles sont laissées aux parties qui
édictent leurs règles et le législateur intervient le moins possible.
Toutefois, ce principe connait des exceptions. A titre d’exemple, l’article 6 du Ccm
prévoit qu’on ne peut déroger par des conventions particulières aux lois qui intéressent l’ordre
public et les bonnes mœurs. De même, la loi aussi peut imposer que l’on contracte certains
contrats, ex. obligation de prendre une police d’assurance pour faire circuler un véhicule. La
liberté contractuelle n’est donc pas absolue.
La volonté suffit à engager une personne et le contrat est complet par le seul échange du
consentement. Cependant, la loi peut prévoir un certain formalisme tel un écrit, un acte
authentique-notarié dans certaines situations ex. un acte de vente doit se faire devant le notaire.
Cette formalité est requise pour protéger les intérêts de tout un chacun et aussi faciliter la preuve
des contrats conclus.
Aux termes de l’article 1134 du Ccm, les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel, ou pour
les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi.
Un contractant ne peut se délier unilatéralement de cet engagement. Ex. dans un contrat de vente,
l’acheteur décide de ne plus payer ou le vendeur de ne plus livrer la marchandise sans faire
savoir l’autre partie.
Une exécution de bonne foi : faire preuve de loyauté et de coopération - respecter le contrat. Du
débiteur, cela demande une exécution conforme à son obligation, et du créancier de ne pas rendre
plus difficile l’exécution.
Selon l’article 1165 du Ccm, les conventions n’ont d’effet qu’entre les parties contractantes,
elles ne nuisent point au tiers, et elles ne lui profitent que dans le cas prévu par l'article 1121.
Seul celui qui a manifesté son intention de s’engager est lié par ce contrat. Les parties
contractantes sont en principe les seules à subir les effets de la convention : soit elles recueillent
les bénéfices ou supportent la charge. Le contrat ne nuit ni ne profite au tiers. Cela découle du
principe d’un accord de volonté.
Il est précisé aussi à l’article 1119 du Ccm qu’ « on ne peut, en général, s’engager, ni stipuler en
son propre nom que pour soi-même. »
Ex. le bénéficiaire d’une assurance vie (le stipulant - souscripteur du contrat d’assurance
et s’engage à verser des primes, en contrepartie l’assureur promet de payer, au décès de l’assuré,
une somme à un tiers bénéficiaire).
11.2 Le contrat
L’article 1101 du Ccm définit le contrat comme est une convention par laquelle une ou plusieurs
personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou ne pas faire quelque
chose.
2. Les personnes s’engagent pour un échange de prestation. Il n’est donc pas unilatéral (ex.
testament)
Article 1103 du Ccm - Il est unilatéral lorsqu’une ou plusieurs personnes sont obligées
envers une ou plusieurs autres, sans que de la part de ces dernières il y ait d'engagement.
Article 1104 du Ccm - Il est commutatif lorsque chacune des parties s'engage à donner
ou à faire une chose qui est regardée comme l’équivalent de ce qu'on lui donne, ou de ce qu'on
fait pour elle.
Lorsque l’équivalent consiste dans la chance de gain ou de perte pour chacune des
parties, d'après un évènement incertain le contrat est aléatoire.
Article 1105 du Ccm - Le contrat de bienfaisance est celui dans lequel l'une des parties
procure à l'autre un avantage purement gratuit.
Article 1106 du Ccm - Le contrat à titre onéreux est celui qui assujettit chacune des
parties à donner ou à faire quelque chose.
Article 1107 du Ccm - Les contrats, soit qu'ils aient une dénomination propre, soit qu'ils
n'en aient pas, sont soumis à des règles générales, qui sont l'objet du présent titre.
Les règles particulières à certains contrats sont établies sous les titres relatifs à chacun d’eux,
et les règles particulières aux transactions commerciales sont établies par les lois relatives au
commerce.
Importance de la distinction:
Les obligations sont interdépendantes - si l’un ne fait pas, l’autre peut refuser d’exécuter son
obligation.
Au niveau de la preuve: autant d’originaux que de parties pour le premier et seulement pour le
créancier.
L’article 1108 du Ccm prévoit que « Quatre conditions sont essentielles pour la validité d'une
convention:
le consentement de la partie qui s'oblige;
sa capacité de contracter;
un objet certain qui forme la matière de l'engagement;
une cause licite dans l'obligation. »
Ce sont là les conditions essentielles pour la validité d’un contrat : consentement, capacité, objet
et cause.
Aux termes de l’article 1109 du Ccm, « il n'y a point de consentement valable si le consentement
n'a été donné que par erreur, ou s'il a été extorqué par violence ou surpris par dol ».
(i) L’offre
Caractères de l’offre :
1. Précise = avoir les conditions essentielles du contrat. Ex. le prix, la livraison, les
garanties.
2. Ferme = le pollicitant doit avoir l’intention de s’engager. Cependant, il peut y
avoir certaines réserves, ex. vente jusqu'à rupture du stock.
3. Non-équivoque = si c’est équivoque, ce ne sera qu’une invitation à entrer en
pourparlers.
Modalités de l’offre - Elle doit être expresse : écrite ou orale (ex. lettre, catalogue) ou tacite (qui
résulte d’un comportement - ex. taxi qui attend, mettre un produit sur une étagère) et est destinée
à une personne déterminée ou le public en général (ex. annonce dans les journaux).
(ii) L’acceptation
C’est la manifestation de volonté par laquelle une personne donne son accord à l’offre qui lui est
faite.
Caractères :
1. Pure et simple, c’est-à-dire accepte les conditions de l’offre. Si l’acceptant émet des réserves,
ce sera une contre-proposition ou une nouvelle offre.
2. Expresse
3. Tacite mais sans équivoque (ex. quand on monte dans l’autobus, on accepte
tacitement le contrat de transport).
Le silence
Contrairement à l’adage ‘qui ne dit mot consent’, le silence en droit ne vaut pas acceptation.
C’est la règle.
Toutefois, il y a des exceptions.
Les parties sont libres de choisir le lieu et le moment. Cependant, en cas de silence des
conventions, il est important de savoir comment résoudre ce dilemme. Parce qu’il faut savoir
sous quel régime juridique soumettre le contrat pour s’assurer de la validité de sa formation, son
exécution et les recours en cas de non-exécution.
Quand les parties sont présentes, il n’y a pas de soucis, c’est au moment et à l’instant qu’il y a
l’échange de consentement.
Que se passe-t-il quand la rencontre de volonté ne se fait pas au même endroit? Ex. par téléphone
(problème de lieu seulement) ou lettre (de lieu et moment) ou email
Ex.
01.09.16 - Une société américaine fait une offre à une société mauricienne.
15.10.16 – La lettre est reçue par la société mauricienne.
17.10.16 - La société mauricienne accepte.
31.10.16 - La société américaine reçoit la lettre
Deux théories:
La théorie de l’émission - le moment où l’acceptant met son acceptation à la poste parce que
c’est à ce moment précis que les deux volontés se concordent. Donc, on prend la date du
cachet/tampon.
La théorie de la réception - quand l’offrant prend connaissance de la lettre.
La deuxième théorie est la plus prisée mais chaque litige est déterminé au cas par cas.
L’article 1109 du Ccm énumère les trois vices du consentement: le dol, l’erreur et la violence.
Ces vices entrainent la nullité du contrat parce que le consentement doit être libre et éclairé. Et le
vice est une atteinte à l’intégrité du consentement.
Commettre une erreur, c’est croire vrai ce qui est faux ou faux ce qui est vrai. L’erreur consiste à
croire à l’existence d’un ou de plusieurs éléments de l’acte qui en réalité n’existe pas. La
condition indispensable est qu’il faut que l’erreur soit déterminante sur le consentement.
Erreur sur la substance ou les qualités substantielles du contrat, un élément qui a une influence
déterminante qui porte sur la qualité de l’objet (ex. l’authenticité d’un tableau, la puissance d’un
moteur, les fonctions d’un ordinateur) ou l’aptitude de l’objet à réaliser le but recherché (ex.
vedette qui navigue que dans le lagon, terrain inondable qui est acheté pour construire).
Article 1110 alinéa 2 du Ccm - accepte une erreur sur la personne si c’est la cause principale de
la convention. Seul dans ces cas peut-on évoquer une erreur sur la personne. En règle générale,
ce n’est pas possible. Ex. dans un contrat intuitu personae.
Les qualités substantielles doivent avoir été convenues entre les parties. Il n’y a pas d’erreur si
c’est sur une qualité accessoire, une simple valeur économique, ou des motifs pas reconnus par
l’autre partie contractante.
1112. Il y a violence lorsqu'elle est de nature à faire impression sur une personne
raisonnable, et qu'elle peut lui inspirer la crainte d'exposer sa personne ou sa fortune à un mal
considérable et présent.
On a égard, en cette matière, à l'âge, au sexe et à la condition des personnes.
1113. La violence est une cause de nullité du contrat, non seulement lorsqu'elle a été
exercée sur la partie contractante, mais encore lorsqu'elle l'a été sur son époux ou sur son
épouse, sur ses descendants ou ses ascendants.
1114. La seule crainte révérencielle envers le père, la mère, ou autre ascendant, sans
qu'il y ait eu de violence exercée, ne suffit point pour annuler le contrat.
1115. Un contrat ne peut plus être attaqué pour cause de violence, si, depuis que la
violence a cessé, ce contrat a été approuvé, soit expressément, soit tacitement, soit en laissant
passer le temps de la restitution fixé par la loi.
La violence est la contrainte exercée sur la volonté d’une personne pour l’amener à
contracter.
Caractéristiques :
a. Sur le cocontractant ou sa famille
b. Ou ces possessions ou sa réputation
c. Par le cocontractant ou un tiers
d. Menace, force, contrainte, violence physique ou morale.
e. Au moment de la conclusion du contrat
f. Déterminante c’est-à-dire être suffisamment grave pour faire impression sur une
personne raisonnable. L’appréciation sera faite en tenant compte de l’âge etc.
g. Menace doit être injuste et illégitime qui fait que la crainte révérencielle est
exclue (sauf violence). Une menace d’aller en cour est légitime sauf si on abuse du droit.
La capacité c’est l’aptitude d’une personne à être un sujet de droit et d’obligation, à acquérir des
droits et à les exercer. Découle de la liberté contractuelle.
Article 1123 du Ccm : Toute personne peut contracter, si elle n'est pas déclarée incapable par la
loi.
Sont incapables de contracter, dans la mesure définie par la loi:
les mineurs non émancipés par mariage;
les majeurs en tutelle ou en curatelle;
généralement tous ceux à qui la loi a interdit certains contrats.
a. mineur (moins de 16 ans)- article 488 du Ccm: La majorité est fixée à dix-huit
ans accomplis; à cet âge, on est capable de tous les actes de la vie civile.
b. mineur non émancipe par mariage (16-18 ans)
c. majeur en tutelle
Article 494 du Ccm : Le majeur qui est dans un état habituel d’imbécilité, de démence ou
de fureur doit être placé sous un régime de tutelle, même lorsque cet état présente des intervalles
lucides.
C’est une altération de ses facultés personnelles qui le met dans l’impossibilité de pourvoir seul à
ces intérêts.
d. majeur en curatelle
Article 511 du Ccm: Le majeur qui, par sa prodigalité, son intempérance ou son oisiveté,
s’expose à tomber dans le besoin ou compromet l’exécution de ses obligations familiales, peut
être placé sous un régime de curatelle lorsqu’il est nécessaire de le conseiller ou le contrôler
dans les actes de la vie civile.
Article 1595 du Ccm : Le contrat de vente ne peut avoir lieu entre époux que dans les
trois cas suivants:
1. celui où l'un des deux époux cède des biens à l'autre, séparé judiciairement d'avec
lui, en paiement de ses droits;
2. celui où la cession que le mari fait à sa femme, même non séparée, a une cause
légitime telle que le remploi de ses immeubles aliénés, ou de deniers à elle appartenant, si ces
immeubles ou deniers ne tombent pas en communauté;
3. celui où la femme cède des biens à son mari en paiement d'une somme qu'elle lui
aurait promise en dot, et lorsqu'il y a exclusion de communauté;
iii) Les tuteurs ne peuvent se rendre acquéreurs des biens de ceux dont ils ont à tutelle
(article 1596 du Ccm)
iv) Un mandataire ne peut acheter les biens dont il a été chargé de vendre (article
1596)
v) les administrateurs, de ceux des communes ou des établissements publics confiés
à leurs soins (article 1596 du Ccm)
vi) Les officiers publics, des biens nationaux dont les ventes seront par leur ministère
(article 1596 du Ccm)
Ex. vente à l’encan = les officiers publics ne peuvent acheter les biens nationaux dans les
ventes se font par leur ministères.
vii) Article 1597 du Ccm :
Les juges, leurs suppléants, les commissaires du Gouvernement, leurs substituts, les
greffiers, huissiers, avoués, défenseurs officieux et notaires ne peuvent devenir cessionnaires des
procès, droits et actions litigieux qui sont de la compétence du tribunal dans le ressort duquel ils
exercent leurs fonctions.
Article 1126 du Ccm: Tout contrat a pour objet une chose qu'une partie s'oblige donner, ou
qu'une partie s'oblige à faire ou à ne pas faire.
Donc, l’objet du contrat est une obligation de donner, de faire ou de ne pas faire quelque chose.
Ex. dans un contrat de bail, l’obligation est de payer le loyer et livrer le terrain ou dans un contrat
de vente, l’obligation est de payer le prix et donner la chose.
Article 1127 du Ccm: Le simple usage ou la simple possession d'une chose peut être comme la
chose même, l'objet du contrat.
Ainsi, l’objet peut être fictif (comme le contrat de bail - remettre la détention de la chose) ou réel
(livraison de la chose - contrat de vente).
Caractères de l’objet :
a. La prestation doit être possible. L’objet doit exister.
En principe, l’objet doit être là au moment de la conclusion du contrat. Le contrat est nul si au
moment de la conclusion du contrat :
Des choses futures peuvent faire l’objet du contrat (article 1130 du Ccm). Ex. un architecte qui
construit une maison, un peintre qui fait un tableau.
b. Le cocontractant a le droit sur la chose, c’est-à-dire par ex. appartenir à celui qui le
transfère. Article 1599 du Ccm - on ne peut vendre la chose d’autrui.
c. L’objet doit être déterminé ou du moins déterminable.
Article 1129 du Ccm :
Il faut que l'obligation ait pour objet une chose au moins déterminée quant à son espèce.
La quotité de la chose peut être incertaine, pourvu qu'elle puisse être déterminée.
Quand il s’agit de corps certain (un tableau authentique ou un cheval bien précis), il est
déterminé. Si c’est une chose de genre (qui peut être remplacé, ex. le riz), il doit être
déterminable (par quantité et qualité).
Mais les critères sont expressément prévus par la loi. L’article 1108 du Ccm invoque la licéité de
la cause.
Article 1131 du Ccm: L'obligation sans cause, ou sur une fausse cause, ou sur une cause illicite,
ne peut avoir aucun effet.
Article 1132 du Ccm: La convention n'est pas moins valable quoique la cause n'en soit pas
exprimée.
Article 1133 du Ccm: La cause est illicite quand elle est prohibée par la loi, quand elle est
contraire aux bonnes mœurs ou à l'ordre public.
La cause n’a pas besoin d’être exprimé mais il faut qu’il y ait une cause. Une fausse cause est
soit une cause erronée ou une cause simulée. La cause erronée est quand on croyait à l’existence
d’une chose qui n’existait pas. Ex. quand on donne des dommages et intérêts pensant que nous
sommes l’auteur d’une faute.
La cause simulée est quand la cause mentionnée cache la vraie cause. Ex. une donation déguisée
en une vente.
Théorie moderne de la cause = recherche la cause de l’obligation (abstraite) mais aussi la cause
du contrat (concrète). La première permettra de constater l’existence du contrat et la seconde
constate la licéité du contrat. La cause du contrat s’apprécie concrètement - c’est le mobile, la
cause impulsive et déterminante.
Ex. dans un contrat à titre gratuit- une donation- donner quelque chose à autrui + le donne à sa
fille parce qu’elle est dans le besoin.
Contrat de vente d’une maison - livrer et payer le prix + si pour y installer sa famille ou une
maison de prostitution (illicite).
Critère primordial - la licéité : ne doit pas être contraire à l’ordre public et les bonnes mœurs.
Cause illicite et immorale = contrats annulés ayant trait à l’exploitation de débauche, maison de
jeux clandestine
Le deuxième article relatif à la nullité est 1304 qui dispose « dans tous les cas où l'action en
nullité ou en rescision d'une convention n'est pas limitée à un moindre temps par une loi
particulière, cette action dure cinq ans.
Ce temps ne court dans le cas de violence que du jour où elle a cessé; dans le cas d'erreur ou de
dol, du jour où ils ont été découverts.
Le temps ne court, à l’égard des actes faits par un mineur, que du jour de la majorité ou de
l’émancipation par mariage; et à l’égard des actes faits par un majeur en tutelle ou en curatelle,
que du jour où il a eu connaissance, alors qu'il était en situation de les refaire valablement. Il ne
court contre les héritiers de l’incapable que du jour du décès, s'il n'a commencé à courir
auparavant ».
Force est de constater que l’annulation doit être prononcée par le juge ; au cas contraire l’acte
juridique subsistera même si l’une des conditions de validité du contrat n’a pas été respectée lors
de sa formation. Une distinction entre la nullité et d’autres notions avoisinantes telles la
résolution, l’inopposabilité, résiliation et caducité est pertinente.
a. Nullité absolue
C’est une infraction de portée générale: absence d’un élément constitutif (souvent quand l’objet
ou la cause est imparfait), atteinte à l’ordre public et/ou aux bonnes mœurs.
b. Nullité relative
C’est une nullité de protection (des contractants), quand il y a une infraction à des règles en
faveur des contractants. Souvent en cas de vice de consentement, ou un problème au niveau de la
capacité.
Effet de la nullité
En principe:
Pour le passée - un anéantissement rétroactif : les choses doivent être mise dans l’état quelles
étaient avant la conclusion du contrat. Les prestations sont restituées. Ex. rendre la chose et le
prix.
Exception:
Si le contrat est déclaré nul et que l’acheteur a déjà perçu certains fruits - s’il est de bonne
foi, les fruits sont siens. S’il est de mauvaise foi, il doit les restituer. (Article 549 du Ccm: Le
simple possesseur en fait les fruits siens que dans le cas où il possède de bonne foi. Dans le cas
contraire, il est tenu de restituer les produits avec la chose au propriétaire qui la revendique, si
les dits produits ne se retrouvent pas en nature, leur valeur est estimée à la date du
emboursement.)
Quand le débiteur n’exécute pas ses obligations contractuelles, le créancier peut agir en justice
pour le contraindre à exécuter. La responsabilité contractuelle (à distinguer de la responsabilité
délictuelle) peut être définie comme l’ensemble des règles relatives à l’obligation pour le
contractant (qui n’exécute pas correctement la prestation mise à sa charge par le contrat) de
réparer le préjudice que cette inexécution totale ou partielle causée à l’autre. Dans tous les cas où
le débiteur n’exécute pas son obligation qui n’est pas née du contrat, il engage sa responsabilité
délictuelle.
Ex.s obligation de livrer et de payer ; de louer et de payer le loyer (obligation bien précise) mais
aussi obligation de guérir.
i) Obligation de résultat
Le débiteur est condamné s’il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts, soit à raison de
l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, toutes les fois qu'il ne
justifie pas que l'inexécution provient d'une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore
qu'il n'y ait aucune mauvaise foi de sa part.
Le débiteur d’une obligation de résultat est de plein droit responsable en cas d’inexécution ou de
retard. Donc, le créancier ne prouve que cette inexécution. Le débiteur s’exonère en prouvant
une cause étrangère et sa bonne foi.
Ex. l’obligation d’un avocat - défendre son client. Il ne promet pas de gagner le procès, mais
s’engage à défendre le plus efficacement possible les intérêts de son client.
Ex. l’obligation du médecin - guérir le patient du mieux possible. Il ne promet pas de guérir de
toutes les maladies après ses soins mais de lui apporter tous les soins consciencieux et
nécessaires pour le guérir. Toutefois, pour l’analyse de sang, c’est obligation de résultat de
déterminer le groupe sanguin,
Le débiteur engage sa responsabilité contractuelle que s’il a commis une faute. Une faute que le
créancier doit prouver. Il doit ainsi prouver une inexécution et le fait que le débiteur n’était pas
diligent et prudent. La faute sera appréciée in abstracto- par rapport à un modèle abstrait,
l’homme normalement prudent et avisé.