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12. Maladies de la langue Glossite losangique médiane La glosste losangique médiane est une anomalie congénitale de Ia langue qui est attribuée a la persistance du tuberculum impar. Elle se présente comme une surface dépapillée située sur la face orsale de la langue. Des études récentes ont ineri- ‘miné le Candida albicans dans la physiopathologie de cette affection, Cliniquement, il s‘agit d'une lesion de forme losangique ou ovalaire, son axe suit la ligne méiane et elle est situge en avant du V lingual. I existe deux formes cliniques : une plaque rouge, lisse, bien limitée, dépapiliée, lexérement déprimée par rapport la mugueuse normale adja~ cente (Fig. 129), ou une surface mamelonnée, ferme, rougeatre, présentant une zone dépapilée et lisse (Fig. 130), La glossite losangique médiane est asymptomatique, mais une colonisation secondaire par le Candida albicans peut provoquer une inflammation respon- sable de signes subjectis. Le diagnostic différentiel comprend Ia glosste syphi- litique, la glossite candidosique, Ia langue géogra- phique, le kyste du canal thyréoglosse, le lymphan- siome et les lésions cancéreuses, Examens de laboratoire. La biopsie pour examen anatomo-pathologique peut étreindiquée pour ras- surer le sujet eancérophobe, Traitement. I n'y a pas de traitement de cette anomalie; en cas infection parle Candida albicans oon prescrira dela nystatine ou du clotrimazole Langue géographique La langue géographique ou glossite migrattice béni- ‘gne est une affection dont la cause et la pathogénie sont inconnues; Forigine gnotypique est générale ment admise. Elle atteint 1d 2% de la population, apparait a tout age et est légérement plus fréquente chez les femmes. La langue géographique est sou- vent associée a la langue lissurée. Elle est caractéri- sée par des aires multiples rougedtres non doulou- reuses, a contours circings, bordées par un lséré blanchatre et saillant (Fig. 131). Ces lésions sont variables en taille, de quelques millimétres a plue rs centimetres et elles sont dues di une desquai tion des papilles filiformes, tandis que les papilles fongiformes restent intactes et proéminentes. Ces lesions se modifient d'un jour a autre, guérissant complétement un endroit et apparaissant un autre La langue géographique est une affection bénigne aqui persiste pendant des semaines, des mois, voire ddes années, et qui est généralement limitée ala surface dorsale de la langue. Rarement, les lésions peuvent s’étendre aux bords de la langue ou a la face ventrale. Des lésions identiques ont été déerites dans autres parties de la cavité buccale ; levres, mu queuse jugale, gencive, et sont appelées stomatite séographigue ov exfoliatio areata linguae et muco- sae oris (Fig. 132). Le diagnostic diférentiel comprend les Ksions bucca- les du psioriasis, le syndrome de Reiter, la glossite & plasmocytes, les plaques muqueuses de 1a syphilis secondaire, le lichen plan, la leueoplasie, la candi- dose et les réactions allergiques. Traitement. Il n'y a pas de traitement, mais il faut rascurer les patients. Fig. 128. Glossite losangique médiane, Fig. 130, Glossite losangique rmediane, Fig. 131. Langue gbographique. 12, Maladies de la langue 81 82 _ 12, Maladies de la langue Langue fissurée La langue fissurée ou langue scrotale est une anomia- lie congénitale dont la cause et la physiopathologic sont inconnues. Cependant, des travaux révents tendent & prouver que la langue fissurée et la langue séographique ont une transmission génotypique commune. Cliniquement, la langue fissurée est ca- ractérisée par la présence de multiples fissures ou sillons sur sa face dorsale, realisant un aspect scrotal (Fig. 133). Ces fissures varient en profondeur, en taille et en nombre et ont généralement une distribu- tion symétrique. La langue fissurée est normalement ‘asymptomatique mais Paccumulation, dans les sil- lons profonds, de débris alimentaires, de micro- organismes et de mycoses peut étre la cause d'une invitation locale. La langue fissurée atteint 0,5 & 5 % de la population. Elle peut coexister avec la langue géographique et cst un des critéres cliniques du syndrome de Mel- kersson-Rosenthal. Elle est également associge au syndrome de Down. Le diagnostic différentiel comprend {a glossite du syndrome de Gougerot-Sjégren, la glossite syphili- tique interstitiele. -Aucun traitement n'est indiqué. Fig. 182, Stomatite géographique lesions muqueuses do la levee supérieure Langue villeusé ou chevelue La langue villeuse ou chevelue est une Iésion relati- ‘vement fréquente qui est due & une hypertrophie et 4 une élongation des papilles fliformes. L’origine est jinconnue ; cependant, des facteurs favorisants ont @é mis en cause : Tantibjothérapic, les agents oxydants, le métronidazole, le tabac, les rayons, le stress une hygiéne buccale insuffisante et le Candida albicans, Cliniquement, elle est caractérisée par rhy- pertrophie et l'élongation des papilles filiformes de la face dorsale de la langue qui prennent un aspect, chevelu. La couleur varie du blanejaundtre au marron et au noir quand les papilles allongées sont colonisées par des bactéries produisant des pigments (Fig. 134, 135). La lésion est habituellement asymptomatique mais la longueur excessive des papilles peut provo- quer une géne réelle. Bien que de nature bénigne, elle peut étre la cause de troubles psychologiques en raison du préjudice esthétique qu'elle entraine. ‘Traitement, Dans les formes diserétes, un brossage du dos de la langue favorise la desquamation et réduit la longueur des papilles. La nystatine est utilise quand le Candida albicans est présent. En cas de chevelu trés important des papilles, des agents, Kératolytiques en applications locales sont utilsés olution aleoolique d'acide salicylique, solution alcootique de podophylline, acide trichloracétiqu). F 12. Maladies dela langue 83. . Fig. 188. Langue fisurse, Fig. 134, Langue chevelue. Fig. 185. Langue chevelue noire 84 12. Maladies de la langue Glossite a plasmocytes La glossite 4 plasmocytes est une affection rare caractérisée par un érythéme de la langue diffus ou localisé avec, a Yexamen histologique, une infiltra- tion par les plasmocytes (Fig. 136) Lorigine de cette affection est inconnue ; plu- sieurs facteurs favorisant ont été incriminés ; réac- tions allergiques, troubles endocriniens et le Candida albicans. La glossite a plasmocytes peut évoluer sur une période assez longue et s‘accompagner de sensation de bralure. Des lésions similaires peuvent apparaitre égale- ment sur les gencives, les Kevres ou la muqueuse buocale Le diagnostic differentiel comprend ta langue géo- graphique, les réactions allergiques et la candidose. Examen de laboratoire, L’cxamen _anatomo- pathologique est indispensable au diagnostic. Le traitement est symptomatique ; anti-histamini- ques et nystatine peuvent étre utiles. Glossodynie ’ La glossodynie n'est pas une maladie spécifique mais un symptdme : sensation de brilure de la langue. Durant ces derniéres décennics la glossody- nie est devenue une manifestation trés fréquente, particuligrement chez les femmes de plus de 50 ans. Dans la grande majorité des cas, la glossodynie est expression d'un trouble psychologique sans aucune anomalie clinique. Les autres principales causes sont la candidose, une anémie ferriprive, une anémie pemicieuse, une langue géographique, un lichen plan, une xérostomie, un diabéte sueré, une hyper tension artérielle, une réaction allergique, et. Dans le cas «une glossodynie psychologique, la langue est habituellement normale elle peut éven- tuellement présenter au niveau de sa pointe un érythéme léger avec une discréte hypertrophie des papilles fongiformes (Fig. 137). Les patients se plaignent d'une sensation de bralure ou de déman- geaisons généralement localisées @ la pointe ou sur les bords de la langue. Des symptdmes identiques peuvent apparaitre en toute autre partie de la cavite buceale. Ces troubles sont en régle associés & une cancérophobie, ils évoluent avec des périodes de remission et d'exacerbation et durent pendant des années. ‘Traitement. II n’existe pas de traitement spécifique. Les antidépresseurs ont été utilisés avec suceés. Dans les cas graves les patients doivent etre traités en psychiattie, Langue festonnée La langue festonnée présente sur ses bords des empreintes peu. profondes qui correspondent au relief des dents (Fig. 138), La muqueuse est normale mais elle peut également étre rouge s'il existe une pression trop importante ou une friction intense contre les dents Cette particularité de la langue est observée plus volomtiers chez les sujets qui ont Mhabitude d’exercer tune pression de leur langue contre l'arcade dentaire, (ou quand il existe des malpositions dentaires. Le myxeedéme, racromézalie, Pamylose et lal doprotéinose (ou. hyalinose cutanéo-muqueuse ou syndrome d’Urbach-White) sont des maladies qui peuvent s‘accompagner d'une macroglossie et, par conséquent, d'une langue festonnée. Bar REG? PRR REWER Fig. 136. Glossite 8 plasmocytes, Fig. 137. Glossodynio : brytheme Jeger et ciscrte Glongation des papilles fongiformes dela pointe de la langue Fig. 138. Langue testonnée, 12. Maladies de la langue 85 86 12. Maladies de la langue Hypertrophie des papilles foliées Les papilles folies sont situées sur les bords pos- téro-latéraux de Ia langue. Elles peuvent étre rudi- ‘mentaires ou a inverse se présenter sous forme de ‘gros nodules en relief Elles peuvent sinflammer et grossir sous Veffet une irritation chronique ow d'une infection (Fig, 12). Le patient peut se plaindre d'une sensation de briilure et ressent souvent avec angoisse les papilles hhypertrophiges, craignant un cancer. ‘Traitement. Calmer les craintes du patient. Hypertrophie des papilles caliciformes Les papilescaliciformes s situent & la partie poste rieure de la face dorsale dela langue. Au nombre de 8 12 elles sont disposées en forme de V. Leur hypertrophie les transforme en nodules rouges, bien cireonsents (Fig. 140), qui peavent pour le patient faire craindre un cancer. Traitement, Aucun traitement n'est nécessaire, hor- mis rassurer Ie patient. Fig. 139. Hypertophie des papilles folides Hypertrophie des papilles fongiformes Les papillesfonsiformes se présentent sous forme de petits nodules rouges multiples sur la partie anté- rieure de la face dorsale de la langue. Elles peuvent subir une inflammation et grossir, oceasionnant une sensation de briilure ou de Kegére douleur surtout a la pointe de la langue. Ceci peut se produire chez les 10s fumeurs, aprés ingestion d’alcool, de nourriture chaude, d’épices, par friction mécanique, au contact de surfaces dentaires rugeuses, ete. (Fig. 141). Le traitement consiste en Létimination du facteur causal. Varices sublinguales Les varicosités sublinguales sont fréquentes aprés 60 ans. Cliniquement, ces veines de la face ventrale cet des bords latéraux dela langue prennent un aspect tortueux avec des renflements pseudonodulaires (Fig. 142). Les varices sublinguales sont sans gravité, habituellement découvertes de fagon fortuite par le patient. ‘Traitement. Aucun traitement n’est nécessaire, hor mis rassurer le patient 12. Maladies dela langue __87 = Fig. 140. Hyperrophie des papilles calicitormes, rok a Fig. 141. Hypertrophie des papilles fungitormes. ce Fig. 142. Varies sublinguales,

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