STRATÉGIE DE FIDÉLISATION
France
Deuxième édition
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« La base de données est plus qu’un simple fichier, elle est le dépositaire des
goûts spécifiques des clients. Lorsqu’une société répond plus vite aux atten-
tes d’un client, elle a toutes les chances de le fidéliser pour une longue
période et d’en faire un actif ayant de la valeur. Les directeurs du marketing
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arrivent à cibler les clients avec de plus en plus de précision, ce qui leur per-
met d’exploiter de plus petites niches même à l’échelle internationale »
observe David Schmittlein, professeur à la Wharton School de l’université
de Pennsylvanie.
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Graphique 6 :
Étapes du modèle CRISP-DM
Conditions et Compréhension
objectifs du projet des données
Préparation
des données
Déploiement Données
Modélisation
Évaluation
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Le cas Aviva
Pour cela, il est indispensable d’entretenir l’efficacité de la base. Aviva,
issue de la fusion de plusieurs compagnies d’assurance dont Abeille,
Norwich Union et Victoire, s’est retrouvée dotée d’une extraordinaire
somme de données. Plus de 2 millions de noms. Pourtant ce qui fait la
richesse de cette base, ce n’est pas son volume, mais sa gestion
attentive : dédoublonnage systématique, gestion des déménagements,
enrichissement par recherche complémentaire des informations
manquantes comme le numéro de téléphone par exemple, qualification
des NPAI1 prise en compte des réexpéditions postales... Aucun traite-
ment, aucune exploitation n’a encore été fait(e), mais une telle valorisa-
tion de la base de données permet déjà un datamining des plus efficaces.
Le secret de la pyramide
De nombreux auteurs ont pris un malin plaisir à détourner l’esprit
fondamental de la Charte des Droits de l’Homme en clamant haut et fort
que les consommateurs ne naissaient pas tous égaux. On savait qu’il
était difficile de demander au commerçant d’être philanthrope. On
apprenait qu’il n’était pas humaniste !
« Les entreprises ont pris conscience que les clients ne sont pas tous égaux.
En période de crise, la répartition doit être sélective. La fidélisation passe
par une meilleure connaissance du client, afin de répartir au mieux les
investissements sur tel ou tel type de clientèle. Il ne peut y avoir de fidélisa-
tion que dans la perspective d’une relation individualisée. Un programme
de fidélisation qui se borne à attribuer des points ou toute autre gratifica-
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Une telle opportunité n’est pas donnée à tous ceux qui ambitionnent de
devenir maître d’œuvre d’une telle construction. Si tous disposent a priori
des pierres s’assemblant naturellement pour former le premier étage, rares
sont ceux qui disposent de la vision prospective leur permettant de conce-
voir les plans des étages supérieurs. À l’image des mythiques rives du Nil,
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innombrables sont les pyramides qui virent le jour, mais rares sont celles
qui purent être achevées jusqu’à la pose du pyramidion, et parmi ces
raretés, exceptionnelles sont celles qui résistèrent à l’érosion du temps.
Pharaons modernes, consultez bien les augures. Veillez bien à ce que le
scribe à votre service soit exhaustif et rigoureux dans la tenue et l’archi-
vage de l’histoire de chacune des pierres de votre pyramide. Assurez-vous
bien également de sélectionner avec soin l’architecte maître d’œuvre de
cette pyramide. Non seulement pour qu’il mène sa mission à son terme,
mais qu’il parvienne à en faire le puissant et lucratif dispositif au service
de Pharaon, sur lequel le temps n’aura de prise. On dit que pour cela,
d’aucuns princes du Nil n’hésitent pas à enfermer leur architecte à l’inté-
rieur de la pyramide, une fois l’ouvrage achevé, pour s’assurer la plus
dévouée et la plus efficace maintenance. Mais rien ne permet de le
confirmer à ce jour…
Cette analyse des clients permet à l’entreprise de faire varier ses investis-
sements en fonction de ce qu’elle peut attendre de ces clients. Un marke-
ting personnalisé (one-to-one) est toujours coûteux, mais ce coût est
supportable s’il est compensé par une exclusivité des clients en faveur de
l’entreprise. En 2002, dans la Harvard Business Review, Werner Reinartz
et V. Kumar insistaient sur ce management différencié de la fidélisation
client. L’étude de la clientèle est fondamentale pour savoir où stratégi-
quement investir. L’enseigne Micromania, spécialisée dans la vente de
consoles et de jeux vidéo en France, dispose d’une base de données
clients de plus de 2,3 millions de noms. Mais seuls 800 000 sont réelle-
ment actifs et sur ces 800 000, 80 000 sont considérés comme excel-
lents (35 % du chiffre d’affaires) et 80 000 autres considérés comme très
bons (20 % du chiffre d’affaires). Micromania, qui a arrêté la VAD
(vente à distance), publie cependant un catalogue papier. Mais celui-ci
n’est adressé qu’à ces 160 000 clients qui représentent plus de la moitié
de l’activité. Ils sont servis avec la plus grande attention, car une telle
attention peut être rentabilisée.
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Graphique 7 :
Pyramide de la fidélité
Clients/
Marketing ☞ consommateurs
personnalisé exclusifs
Marketing ☞ Clients/consommateurs
concentré réguliers
Marketing ☞ Clients/consommateurs
différencié occasionnels
Marketing ☞ Clients/consommateurs
indifférencié exceptionnels
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migration des systèmes vers Internet ainsi que la baisse des coûts des
outils informatiques fixes et nomades, expliquent en partie cette évolu-
tion. De là à dire que le géomarketing se banalise, il n’y a qu’un pas. En
fait, la baisse des coûts, y compris au niveau des logiciels, rend cette
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1 : Fiabilité
Une fiabilité incontestable du système informatique et du système de
gestion retenus est un élément fondamental. La fiabilité est une assu-
rance partielle contre l’usure technologique du temps. Il importe de
bien mesurer ici l’intérêt d’une innovation révolutionnaire par rapport à
un système testé et reconnu pour sa fiabilité. C’est une nouvelle fois
l’éternelle question de savoir s’il est préférable d’être le premier entrant
ou d’être le meilleur, qui est posée.
2 : Coût
Le coût doit être compatible avec les besoins et les moyens de l’entre-
prise. En plus de l’acquisition du système, il convient de considérer
qu’une base de données comporte un coût d’entretien très important (15
à 20 % des investissements initiaux), pour demeurer exploitable dans
les meilleures conditions. Aujourd’hui, la baisse du prix des matériels et
des logiciels permet à n’importe quelle entreprise d’accéder à cet outil à
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mise en place d’une base de données doit toujours être faite dans
l’optique de réduire les coûts et non l’inverse. D’où l’impérieuse néces-
site de calculer le plus précisément possible le ROI avant tout investis-
sement. Spécialiste de l’IMC (Integrated Marketing Communications) Don
Schultz et ses associés de Targetbase Marketing déterminent l’investis-
sement et donc la nature de la base de données utile par rapport à la
valeur du client visé. Quant à l’externalisation, elle peut être une solu-
tion efficace si le partenaire est bien choisi. Mais il ne faut pas
commettre l’erreur de croire que le choix de l’externalisation répond à
des critères financiers favorables. Le coût est souvent plus élevé qu’une
gestion en interne. Ce choix doit correspondre à une recherche de
compétence. DHL a fait ce choix chez Soft Computing.
3 : Logiciel
Les caractéristiques techniques du logiciel doivent être adaptées aux
besoins (ergonomie, rapidité, souplesse, importation/exportation de
données, tris, analyses statistiques, interprétations ) de l’entreprise. En
revanche ses capacités doivent systématiquement être très supérieures
aux besoins présents de l’entreprise. Le nombre et la nature des données
enregistrées ne cesseront de croître, surtout si l’entreprise ambitionne la
création d’un historique de consommation de ses clients. Or, le trans-
port d’une base ou d’un système à un autre comporte toujours des
risques importants. En d’autres termes, applications en sciences de
gestion doivent toujours primer sur les simples applications informati-
ques. Les applications logicielles les plus performantes sont aujourd’hui
capables d’auto-apprentissage. En d’autres termes, le logiciel est capable
de nourrir en partie la base, en fonction de ce qu’il a compris de l’utili-
sation qui en est faite, de l’arborescence des choix et requêtes qui sont
réalisés, des croisements réalisés avec l’historique.
4 : Codification
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5 : Compatibilité
À l’ère de l’EDI tout puissant, il est plus que souhaitable de bénéficier
d’une compatibilité totale avec les standards utilisés par les partenaires
de l’entreprise (avec les clients distributeurs notamment pour permettre
une remontée – automatique – d’informations, voire un échange de
données informatiques).
6 : Accessibilité
L’accessibilité du système informatique doit s’entendre ici sur le plan
technique. L’ensemble des personnels utilisateurs doit pouvoir exploiter
les ressources du système. Ce qui suppose un système relationnel convi-
vial, exploitable par tout autre individu que l’ingénieur informaticien,
et une formation réelle de tous les utilisateurs potentiels. Plus cette
accessibilité sera généralisée à l’ensemble des utilisateurs potentiels,
plus l’exploitation des enseignements de l’analyse de la base sera rapide.
La base de données et son système de gestion n’ont d’intérêt que s’ils
sont utilisés. Mais le point de l’accessibilité est souvent négligé, d’où des
conséquences commerciales et financières parfois très lourdes.
Aujourd’hui encore, on se souvient à la SNCF des débuts délicats d’un
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7 : Mise à jour
La mise à jour des informations stockées doit être simple et rapide (voire
automatique lorsque les liens EDI en place le permettent). Une base de
données n’a d’intérêt que si elle est mise à jour en permanence avec de
nouvelles informations, car la vie du produit et le suivi des marchés sont
désormais liés à l’évolution de l’information que la base sera en mesure
de dispenser aux responsables marketing. Cet élément est capital dans
l’optique de la fidélisation, car l’entreprise doit pouvoir disposer d’outils
lui permettant si possible de détecter le consommateur/client sur le
point de partir. La codification différant d’une zone commerciale à une
autre, il peut être parfois nécessaire de procéder à des contrôles et/ou des
mises à jour. Avec plusieurs milliers de voies créées ou renommées
chaque année en France, les opportunités de NPAI (N’habite plus à
l’adresse indiquée) sont multiples, sans évoquer le cas des déménage-
ments des clients.
8 : Protection
Une protection maximum doit être assurée contre le piratage. D’aucuns
ont pu dire que l’information serait la source et le symbole du pouvoir
absolu au XXIe siècle. Nous sommes entrés dans ce XXIe siècle, ce n’est
plus une idée, une supposition, mais un fait, un constat. Orientant de
nombreuses actions marketing, ces données doivent donc être protégées
d’un accès parasite de la concurrence et de pirates. Dans ce but, il est
donc notamment préférable de privilégier le plus tôt possible une
gestion à l’interne de la base de données, plutôt que de recourir à une
sous-traitance spécialisée a priori plus compétente et plus efficace au
départ. Bien que comportant plus de 9 millions de clients, la base de
données de Cofinoga est gérée en interne.
9 : Évolutivité
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10 : Légalité
La tentation est grande de gorger ces mégabases de toute l’information
publique et/ou privée possible sur le consommateur, afin de parvenir au
datawarehousing le plus exhaustif possible. Cependant, une base de
données doit être conforme aux dispositions légales. Sur ce point, la
législation est encore aujourd’hui très différente suivant les pays. En
France, les modalités de stockage d’information doivent bénéficier de
l’approbation de la CNIL (Commission Nationale Informatique et
Libertés) et notamment permettre un droit d’accès au consommateur
concerné. Dans la mesure du possible, la base de données doit également
se conformer aux orientations professionnelles et consuméristes. Un
non-respect pourrait entraîner des effets boomerang, allant jusqu’à
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C’est le compte rendu d’un vrai dialogue avec le consommateur qui doit
être enregistré. C’est le résultat de l’ensemble des études menées qui
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Le cas Agea :
Jean-Claude Lechanoine, président de Agea (ex-FNGSA - Fédération
nationale des syndicats d’agents généraux d’assurances) déclarait
qu’en France en matière d’assurance « l’organisation par mode de
distribution est périmé. » Implicitement, cela signifiait très clairement
que les compagnies devaient désormais privilégier une orientation
client. En effet, le secteur a subi de profondes mutations, en ce sens
où sur le plan des produits, le marché de l’assurance-vie a considéra-
blement évolué et sur le plan de l’environnement, la réorganisation
structurelle due à différents rapprochements s’est accompagnée
d’une intensification de la concurrence avec l’arrivée de nouveaux
acteurs (vépécistes, banques, grands distributeurs… ). Et Jean-Claude
Lechanoine de faire le constat suivant : « La majorité de nos clients
n’ont en effet qu’un seul contrat ! À l’inverse de la bancassurance, le
marketing est encore très peu développé dans l’assurance tradition-
nelle alors qu’il s’agit d’un élément majeur de notre développement
[…] Il faut maintenant partir des marchés et proposer à l’assuré une
offre globale de contrats et un ensemble de services rapides et effi-
caces tels que la réparation en nature ou la téléassistance, et le
conseil. »
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Pour aller plus loin et approfondir les thèmes et sujets traités dans cette
section, le lecteur pourra notamment se reporter aux ouvrages proposés
ci-après.
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donc utiles pour affecter des codes à chaque client et suivre dans le
temps les évolutions des effectifs par codes.
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