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Benjamin Dubrion
2010/9 - n° 39
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pages 31 à 51
ISSN 1768-5958
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Gestion des ressources humaines et
responsabilité sociale des entreprises :
éclairer des évolutions nouvelles à la lumière
de questionnements anciens
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par Benjamin Dubrion3
Résumé
L’objet de cet article est d’interroger les pratiques récentes croisant GRH
et RSE. Nous montrons d’abord que les questionnements actuels autour
de la « gestion responsable des ressources humaines » ne sont pas
fondamentalement nouveaux, faisant écho aux interrogations menées il y a
plus d’un siècle par certains auteurs américains. C’est alors à la lumière de
ces interrogations que nous éclairons dans un deuxième temps la logique
des pratiques actuelles de RSE instaurées en direction des salariés.
Abstract
The aim of this paper is to question the recent practices combining human
resource management and corporate social responsibility. Firstly, we show
that the current debates about “responsible human resource management”
are not basically new, echoing the questions asked more than one century
ago by certain American authors. Then, in the light of these questions, we
try to shed light on the current practices of corporate social responsibility
instituted toward employees.
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pratiques des entreprises croisant GRH et RSE est tel que certains auteurs parlent
aujourd’hui de pratiques de « gestion responsable des ressources humaines »
ou « responsabilité sociale de l’entreprise envers ses employés » (Ramboarisata
et alii, 2008, p. 226) consistant, pour les entreprises, à « se préoccuper des
attentes de leurs salariés et des enjeux les concernant (par exemple, la santé
et la sécurité, le développement professionnel, la diversité de la main d’œuvre,
etc) » (ibid.). Dans cette optique, il s’agit de partir de la RSE pour voir comment
celle-ci peut, du point de vue des idées qu’elle porte, permettre de repenser la
conceptualisation de la GRH et, du point de vue des pratiques, favoriser la mise
en œuvre d’outils ou de dispositifs servant les intérêts de l’entreprise et pouvant
dépasser la fonction instrumentale de la GRH pour mieux répondre aux attentes
des salariés.
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être portée aux intérêts légitimes du capital et du travail » (Dauten, 1958, p. 5-6).
Or, plus de 50 ans après cette annonce, il semble bien que les ambitions sociales
de l’AOM sont loin d’avoir été réalisées. C’est ce que montrent Walsh et alii
(2003), soulignant que les études menées par les chercheurs mettent dans leur
grande majorité l’accent sur la seule performance économique des entreprises,
la dimension sociale n’étant vue que comme secondaire. Ils appellent alors
les chercheurs à réintégrer le bien-être social dans leurs analyses (bringing
social welfare back in) pour mettre fin à la l’idée selon laquelle « le champ [du
management en tant que discipline académique] serait dominé par une impulsion
à servir les intérêts du capital […], une simplification excessive qui paraît toutefois
valide sous certains angles » (Walsh et alii, 2003, p. 861). Le développement de
la littérature sur la RSE ces vingt dernières années constitue alors selon eux un
moyen pour revenir aux aspirations initiales de l’AOM.
Notre analyse des liens entre GRH et RSE sera ainsi traversée par la question
du conflit au sein de la relation d’emploi et des moyens de résoudre les
problèmes posés par celui-ci. Dans ce travail, nous procéderons en deux temps.
D’abord, nous présenterons le cadre d’analyse des débats qui ont eu lieu au
début du XXème siècle sur les labor problems dans la mesure où comme nous
le verrons, les questions posées par plusieurs auteurs à l’époque font écho à
celles abordées aujourd’hui autour de la RSE. C’est à la lumière de ce cadre que
nous questionnerons alors, dans un deuxième temps, la logique des pratiques
actuelles de RSE instaurées en direction des salariés.
Les débats qui ont eu lieu dès la fin du XIXème sur les modalités d’encadrement
de la relation d’emploi ont largement été portés par des auteurs associés au
courant institutionnaliste américain. Au croisement de plusieurs champs
disciplinaires – notamment l’économie, l’histoire et le droit –, ce courant, qualifié
aussi très souvent d’« ancien »5 institutionnalisme, a surtout été représenté par
Thorstein Veblen et John Roger Commons. En réaction à la pensée économique
classique, il se focalise sur l’analyse des institutions comme éléments orientant
les comportements des individus et participant de la dynamique du capitalisme.
En ce qui concerne l’étude de la relation d’emploi, les travaux de Commons
5. On parle d’« ancien » institutionnalisme, en opposition aux néo-institutionalismes que l’on peut repérer aujourd’hui en économie
à la suite des travaux de Williamson, et en sociologie à la suite des travaux de Meyer et Royan. Pour une synthèse sur l’ancien
institutionnalisme américain et son évolution, voir Hodgson (2004).
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Lester, Myers et Reynolds – qui a culminé dans les années 1950 (Kaufman, 1993).
C’est d’ailleurs dans la lignée des débats initiaux sur les labor problems que l’on
peut situer les complémentarités et oppositions qui existent aujourd’hui entre les
champs de la gestion des ressources humaines et des relations industrielles6.
Retracer dans notre travail le contexte et les débats qui ont eu lieu il y a un
siècle sur les labor problems repose sur un postulat : le recours à l’histoire – en
particulier ici des idées – peut être bénéfique pour mieux comprendre et donner un
sens à certaines transformations actuelles. En effet, les relations qu’entretiennent
aujourd’hui GRH et RSE ne sont pas sans rappeler des discussions anciennes
sur certaines transformations rencontrées aux Etats-Unis à partir de la fin du
XIXème siècle. D’une part, la période qualifiée aux Etats-Unis de Progressive Era
– s’étalant de la fin des années 1880 à la fin des années 1920 – est importante
à cet égard. C’est en effet à la fin de celle-ci que plusieurs grands patrons
américains ont proposé des pistes visant à prendre en compte l’intérêt général
dans la conduite des affaires économiques (Heald, 1961). D’autre part, c’est tout
au long de cette période que s’est développée l’idée de responsabilité sociale
des entreprises envers les salariés, idée largement avancée par les auteurs du
courant économique institutionnaliste américain étudiant la relation d’emploi7.
Ainsi, si on considère généralement l’ouvrage de l’économiste H. R. Bowen
(1953), Social Responsabilities of the Businessman, comme le travail séminal
sur la RSE, il semble que la question de la responsabilité sociale des entreprises
à l’égard des travailleurs soit bien antérieure aux années 1950, comme nous
allons le montrer maintenant.
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Contre cette affirmation qu’il dénonce comme aboutissant à une véritable
« économie de l’irresponsabilité » (p. 218), Clark cherche à identifier les causes
des changements en cours et s’interroge sur la capacité de l’Etat, via le droit, à
réguler à lui seul les situations dans lesquelles les entreprises font prévaloir leurs
intérêts propres aux dépens de la société.
Notons par ailleurs que la responsabilité sociale des entreprises sur laquelle
Clark se focalise est éminemment plus restrictive que celle que l’on rencontre
aujourd’hui dans la littérature. Son approche, tout comme celle de nombreux
auteurs de l’époque, reste principalement limitée à la responsabilité sociale des
entreprises vis-à-vis de leurs salariés. C’est donc la question de la relation entre
employeurs et employés qui est au centre de ses interrogations. Ceci apparaît
clairement à travers les exemples qu’il donne pour illustrer les évolutions en cours,
au niveau sociétal mais aussi interne aux firmes en matière de responsabilité des
entreprises. Au premier niveau, il mentionne la responsabilité de ces dernières
par rapport aux accidents du travail, aux retraites et au chômage. Au niveau de
l’encadrement de la relation d’emploi interne aux entreprises, il fait référence aux
pratiques de gestion des salariés, et en particulier aux pratiques d’embauche, de
promotion, de rémunération/sanction et de licenciement. Celles-ci étaient selon lui
auparavant largement arbitraires, brutales, et aux seules mains de contremaîtres
autocrates. Il constate qu’elles sont de plus en plus mises en œuvre par des
spécialistes qui, dans leurs décisions de gestion, sont amenés à traiter avec des
syndicats. Ces problèmes sont aussi abordés par Commons (1919) qui s’interroge
plus généralement sur le sens des nouvelles pratiques de gestion des salariés
portées notamment par le développement du « management scientifique ».
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ce que les auteurs appelaient à la fin du XIXème siècle les labor problems. C’est
le cadre d’analyse de ces problèmes que nous allons maintenant présenter dans
la mesure où il éclaire, comme nous le verrons, le sens des pratiques actuelles
de RSE mises en œuvre à l’intention des salariés.
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1.2.1. L’étude des labor problems
Dans l’histoire des entreprises, la fin du XIXème siècle est marquée aux Etats-
Unis par un développement industriel sans précédent, porté d’une part par la
constitution de vastes firmes dominant certains secteurs clés de l’économie, et
d’autre part par une vague de fusions très importante. Les grosses firmes ont
un pouvoir tel que, se sentant menacé, le pouvoir politique va chercher à limiter
leur concentration (cf. le Sherman Anti-Trust Act, 1890). C’est dans ce contexte
que le syndicalisme va fortement se développer aux Etats-Unis, dénonçant
le développement de conditions de travail exécrables et la responsabilité des
entreprises à cet égard.
Dans le monde universitaire, des études et enquêtes vont alors être menées pour
rendre compte de ces situations et voir comment elles peuvent être solutionnées,
dans le cadre de ce que les auteurs appellent le ou les labor problems (Barns,
1886). L’étude des labor problems repose sur le postulat d’existence d’un
« sinistre antagonisme » (Waterworth, 1886, p. 17) entre capital et travail, l’enjeu
étant de trouver les moyens/dispositifs visant à résoudre le conflit d’intérêt
supposé inhérent au capitalisme entre employés et employeurs, et améliorer
les conditions dans lesquelles la grande majorité des travailleurs exercent. Des
cours sur les labor problems sont ainsi instaurés dès la fin du XIXème siècle dans
plusieurs universités américaines (Kaufman, 2000), donnant lieu à la publication
de différents ouvrages. La référence incontournable sur la question est le manuel
de Adams et Sumner (1905)9. Perçu au début du siècle comme « l’une des plus
importantes contributions récentes à la littérature économique américaine »
(Seager, 1905, p. 565), cet ouvrage définit les labor problems comme « le
problème d’amélioration des conditions d’emploi de la classe salariale » (Adams
et Sumner, 1905, p. 3) qui prend sa source dans trois « institutions » : (1) le
système salarial lui-même, qui fait de chaque travailleur un « marchand » de ses
propres compétences ; (2) le système de la manufacture (factory system), qui
est directement responsable du développement des labor problems ; et (3) la
permanence ou l’invariabilité du statut de salarié, qui fait qu’un « salarié restera
toujours un salarié » (p. 5) et qu’il est quasiment impossible pour lui de sortir de
cette situation (ibid., p. 3-6).
9. Mc Nulty (1980) compare l’importance qu’a eu, au début du XXème siècle, l’ouvrage de Adams et Sumner Labor Problems : A Text
Book, à celle de l’ouvrage de référence de Samuelson en économie générale : « Aucun manuel dans le champ d’étude du travail n’a
eu d’impact aussi fort que celui de Adams et Sumner. Le manuel de Adams et Sumner a été à l’étude du travail au cours des années
1920 ce que celui de Samuelson a été depuis les années 1950 à l’introduction à l’économie. Beaucoup ont cherché à faire de même,
mais aucun n’est parvenu à le remplacer » (p. 151).
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traitement des travailleurs qu’elles emploient est pleinement posé.
La liste des labor problems identifiés par les auteurs du début du siècle est
toujours sensiblement la même, mais présentée de différentes manières dans les
ouvrages traitant de la question (Adams et Sumner, 1905 ; Watkins, 1922). Adams
et Sumner (1905) identifient quatre grands labor problems, très peu éloignés des
thématiques que cherchent justement à traiter les pratiques actuelles de GRH
dites responsables : (1) le problème du travail des femmes et des discriminations
qu’elles peuvent rencontrer relativement aux hommes, ainsi que le travail des
enfants, (2) le problème de la discrimination au travail des personnes immigrées,
(3) le problème de l’exploitation (sweating system) de la main d’œuvre et enfin,
(4) celui de la précarité de l’emploi et du chômage. Ces quatre problèmes sont
analysés séparément dans les quatre chapitres de la première partie de l’ouvrage,
la seconde partie traitant des solutions à ces problèmes.
1.2.2. Quelles solutions aux labor problems ?
La résolution des labor problems fera l’objet de nombreux débats jusque dans
les années 1930. Parmi les contributeurs à ces débats, un groupe d’économistes
institutionnalistes, réunis autour de J. R. Commons à l’Université du Wisconsin,
a joué un rôle fondamental à deux niveaux : au niveau de l’analyse empirique
des labor problems d’une part – de nombreuses enquêtes de terrain ayant été
menées (cf. par ex. Commons, 1921) –, et au niveau des propositions politiques
de leur résolution d’autre part – Commons ayant fait partie de nombreuses
commissions d’experts et de groupes rédacteurs de lois sur le travail. A côté des
universitaires, des praticiens du monde de l’entreprise participaient eux aussi aux
débats. Il pouvait s’agir de consultants en « administration du personnel » comme
Tead et Metcalf (1920) ou d’ingénieurs de production, comme par exemple Taylor
(1895)10.
Les solutions aux labor problems sont nombreuses et discutées. Adams et Sumner
(1905) en repèrent sept (la possibilité de grèves et boycotts, le syndicalisation
des travailleurs et des employeurs, l’intervention d’agences privées ou publiques
de conciliation comme des tribunaux spécifiques, les méthodes de partage du
profit, la mise en place de coopératives, la formation des travailleurs et la loi).
Les débats ayant eu lieu au début du siècle font émerger un consensus à la fin
10. Dans l’un de ses premiers articles, justement intitulé « A Piece Rate System, Being a Step toward Partial Solution of the Labor
Problem », Taylor (1895) cherche à montrer en quoi le système de paiement à la pièce peut apparaître comme un dispositif spécifique,
internes aux entreprises, de résolution partielle des labor problems.
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des années 1920, consensus portant sur trois grandes catégories de solutions
(Kaufman, 2000). La première catégorie défend la nécessité du syndicalisme et
de la négociation collective. Dans cette voie, qui repose sur la reconnaissance
de l’inégalité de pouvoir de négociation entre employeur et employé, les salariés
doivent s’unir pour négocier collectivement leur salaire et conditions de travail.
La seconde approche défend l’idée que c’est à l’Etat d’intervenir, par des lois
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protectrices des travailleurs et par l’instauration d’un système de protection sociale.
Enfin, la dernière perspective tend à évacuer l’importance donnée aux syndicats
et à l’Etat au profit de la mise en place discrétionnaire, par l’employeur, de règles
spécifiques de gestion des salariés et de méthodes de travail particulières. C’est
dans la lignée de cette approche que vont se constituer progressivement les
services d’« administration du personnel » et que va s’autonomiser du point de
vue académique la « gestion des ressources humaines » – « administration du
personnel » à l’époque – comme discipline à part entière.
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syndicats, de la négociation collective et de l’intervention de l’Etat, évacuant le
rôle des solutions managériales (Kaufman, 2003).
Les débats sur la résolution des labor problems nous semblent pouvoir être
mobilisés pour éclairer les interrogations suscitées par le développement actuel
de pratiques RH présentées comme « socialement responsables ». Cet éclairage
sera fait ici en deux temps. Nous nous focaliserons d’abord sur la question du
conflit d’intérêt existant entre les membres de la relation d’emploi. Nous limiterons
alors notre raisonnement à la question de la réconciliation possible des intérêts
des seuls employeurs et salarié qui pourrait être permises par les pratiques de
gestion responsable des ressources humaines. Puis, dans un second temps,
l’intégration des effets de la prise en compte d’autres parties prenantes sera
développée dans une optique non exclusivement centrée sur les relations entre
employeur et employé. C’est alors la question du caractère régulatoire de la RSE
qui sera posé, à partir de l’opposition entre solutions internalistes et solutions
externalistes traversant les débats sur les labors problems.
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conflictuels »12, ajoutant plus loin que « contrairement à une idée assez répandue,
la maximisation de la richesse de l’actionnaire n’est pas contradictoire avec la
satisfaction des autres partenaires, les salariés notamment » (p. 2481).
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les conflits opposant, selon leurs termes, les intérêts du capital à ceux du travail,
ou les intérêts des dirigeants – au service des actionnaires – à ceux des salariés,
l’économique doit primer sur le social au moins au départ. C’est en effet une
question de viabilité pour l’entreprise. Mais par la suite, les politiques de RSE
vont permettre de réconcilier ces oppositions. Franck Riboud, PDG de Danone,
note à cet égard : « Moi, je ne veux pas devenir l’abbé Pierre ou une ONG […]. Je
ne fais pas d’humanitaire, je ne fais pas de charité, je ne suis pas Saint Franck »
(ibid., p. 121). Mais il souligne que « parce que l’entreprise est basiquement
l’endroit où ils [les salariés] passent le plus de temps dans leur vie, je trouve
normal de se donner pour mission leur épanouissement dans l’entreprise »
(p. 112). Les pratiques de RSE envers les salariés s’avèrent selon lui répondre
en partie à cet objectif, dans un sens qui, pour reprendre une de ses expressions,
« est à l’opposé de la lutte des classes » (ibid., p. 118).
L’idée selon laquelle les pratiques de RSE à l’égard des salariés auraient tendance
à réconcilier les intérêts de l’entreprise et de ses travailleurs et à faire émerger
des solutions profitables à tous n’est pas neutre. L’opposition vue précédemment
entre les types de solutions aux labor problems débattues au début du XXème
siècle en témoigne. Appliquée à la question de la relation d’emploi, l’idée d’une
réconciliation possible des intérêts des employeurs et des employés tend à
amoindrir, sinon à occulter, l’existence de conflits entre les membres de cette
relation. Elle fait bien écho à la remarque précédente du PDG de Danone sur
l’existence d’une lutte des classes, mais entre en contradiction avec celle d’un
syndicaliste avançant au sujet de la RSE : « pour nous, la responsabilité, c’est de
reconnaître que le conflit est naturel » (Barthélémy et Douënel, 2008, p. 271). Par
ailleurs, cette croyance n’est pas dénuée d’idéologie. D’un point de vue historique,
l’expansion importante de la thématique RSE depuis la seconde guerre mondiale
n’est pas indépendante de valeurs idéologiques portées par certains hommes
d’affaires et relayées au sein d’écoles et d’instituts de formation au management
(Spector, 2008). Ces éléments expliquent en partie le développement, surtout
dans la littérature gestionnaire anglo-saxone, de travaux visant à tester les
liens existant entre les politiques de RSE et les performances économiques des
entreprises, afin de justifier l’intérêt de telles pratiques pour ces dernières, mais
aussi pour les salariés eux-mêmes.
En effet, montrer que les politiques de RSE peuvent avoir un impact positif sur
la profitabilité de firmes permettrait de mieux asseoir leur rôle et validerait les
�������������������
. Nous
����������������
soulignons.
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Il existe aujourd’hui un nombre très conséquent de travaux visant à tester la
nature des liens existant entre RSE et profitabilité. Gond et Igalens (2008)
évaluent à plus de 160 leur nombre et soulignent que sur les études menées
entre 1972 et 2002, environ une étude sur deux montre une relation causale
positive entre la corporate social performance et la financial performance. Par
son ambivalence, ce résultat éclaire peu la capacité des études à montrer
effectivement que les politiques RH dites responsables ont un effet positif sur
les performances économiques des firmes. Ceci est d’autant plus vrai que dans
leur manière de « mesurer la RSE », les études le font très différemment entre
elles – ce qui rend difficile leur comparaison –, mais surtout, elles ne se focalisent
pas sur la seule dimension RH, bien au contraire. Elles semblent plutôt privilégier
des critères sociétaux et environnementaux, justement aux dépens des critères
RH. Ainsi que le notent Allouche et alii (2005, p. 187), « ce qui devrait faire l’objet
initial sinon principal des préoccupations en termes de Responsabilité Sociale
des Entreprises [à savoir la prise en compte de critères RH] est pour ainsi dire
laissé hors du champ de la mesure et le screening des investisseurs socialement
responsables est détournée vers le reste : critères moraux d’exclusion, critères
environnementaux, critères sociétaux, etc ! ».
Dans ce cadre, les perspectives qui consistent à présenter les pratiques de RSE à
l’égard des salariés comme des moyens efficaces d’atténuer l’opposition d’intérêt
existant entre les membres de la relation d’emploi paraissent discutables. Si
certains travaux récents ne valident qu’en partie l’existence d’un véritable business
case pour la RSE, la question selon laquelle ils ne font finalement qu’apporter un
« vernis scientifique » à des problèmes qui sont d’abord et avant tout politiques
reste posée. Cette question, que nous allons plus amplement aborder, entre en
résonance forte avec les débats ayant eu lieu au début du XXème siècle sur
les labor problems. En effet, les membres de la Personnel Management School
avaient tendance à rejeter les solutions politiques, au profit de celles présentées
comme scientifiques. Cette problématique ressurgit et est amplifiée lorsque
l’on dépasse le niveau d’analyse des seuls intérêts des employeurs et salariés
pour intégrer d’autres parties prenantes et poser la question plus générale de
la dimension régulatoire de la RSE. C’est ce qu’il nous faut voir maintenant,
notamment à la lumière du cadre théorique contemporain proposé par Tsoukas
(1999).
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grandes évolutions de la littérature portant sur la relation d’emploi depuis les
années 1960, Mitchell (2001) a récemment montré en quoi ces deux vues sont
d’une actualité forte pour rendre compte des oppositions structurantes entre
différents champs d’analyse, en particulier l’étude des relations industrielles et la
GRH. Cet auteur définit alors l’approche internaliste comme celle qui « décrit les
problèmes de la relation d’emploi ainsi que ses solutions comme des éléments
générés à l’intérieur de l’organisation », en opposition à l’approche externaliste
qui « tend au contraire à se focaliser sur les forces externes – les marchés, la
politique gouvernementale, les normes sociales – comme éléments de départ,
[…] les solutions envisagées relev[ant] des domaines de la politique de régulation
publique » (Mitchell, 2001, p. 376).
Cette distinction peut être utilisée pour situer les pratiques de RSE mises en
place en direction des salariés dans un cadre plus large que celui de l’étude du
conflit d’intérêt entre employeur et salarié vu précédemment. Nous soulevons
donc plutôt ici la question du caractère régulatoire de la RSE dans un contexte
qui a beaucoup évolué ces quarante dernières années. En effet, le délitement du
« compromis fordiste » s’est réalisé sous l’effet de plusieurs éléments qu’il nous
faut présenter ici pour mieux contextualiser le problème. Trois transformations
importantes peuvent être mises en avant.
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Enfin, la période récente est marquée par la montée d’acteurs aux pouvoirs
d’influence non négligeables sur le comportement des firmes dans un contexte
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au sein duquel la mondialisation a justement atténué le rôle des Etats et
des partenaires sociaux par rapport à la période fordiste. La montée des
« nouveaux mouvements sociaux » (Gendron, 2006) – les organisations non
gouvernementales (ONG) – et leur capacité à modifier certaines pratiques des
entreprises grâce à des actions médiatiques fortes pose justement la question
des formes de régulations portées par la RSE.
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pratiques de gestion responsable des ressources humaines, et ceci à au moins
deux niveaux.
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(bound to be indeterminate) […]. L’incertitude, la fragilité et l’imprévisibilité sont des
caractéristiques inhérentes aux sociétés basées sur la connaissance » (Tsoukas,
1999, p. 522). Dès lors, il serait erroné de penser que les mouvements portés par
la société civile auraient toujours la capacité de contraindre les firmes à adopter
telles ou telles politiques, même portés par des campagnes de communication
bien ciblées en direction de l’opinion publique. Par ailleurs, comme le souligne
Banerjee (2008), même si les ONG peuvent jouer un contrepoids, leur position
reste ambiguë dans la mesure où elles s’appuient souvent sur des principes
construits par des institutions internationales voire des Etats qui ne sont eux-
mêmes pas forcément favorables à un véritable encadrement juridique des
pratiques des entreprises.
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privées pour généraliser les normes à tous les acteurs. Nous ne sommes donc
pas ici, en tout cas à première vue, dans une situation dans laquelle les firmes
chercheraient à contourner l’action publique. Ce sont plutôt les Etats eux-mêmes
qui avalisent les normes promues initialement dans un cadre privé.
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là où il en manquait. Il reste que la pertinence de cette forme de régulation peut
être discutable lorsqu’elle est portée au départ par les seules entreprises. Ce
cadre régulatoire paraît alors fragile. Il entretient l’incertitude dans la mesure où
personne ne sait réellement où l’on va, aucune direction politique n’étant tracé dès
le départ par les autorités publiques. Ainsi que le souligne Cochoy (2007, p. 101),
la RSE apparaît alors « comme un étrange jeu de rôles et de masques, où les
acteurs privés et publics se miment les uns les autres […] sans qu’il soit possible,
à ce stade, de savoir s’il s’agit d’un jeu de dupes ou d’une expérimentation
collective porteuse à terme d’un nouvel ordre juridique et économique mondial ».
Comme le défend Tsoukas (1999), rien n’est joué d’avance.
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lutions nouvelles à la lumière de questionnements
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pour montrer que les modalités institutionnelles d’encadrement de la relation
d’emploi – la reconnaissance des syndicats, le développement de la négociation
collective, l’instauration d’un droit social par l’Etat – allaient dans ce sens. Si la
RSE est souvent présentée comme un moyen de rendre le capitalisme meilleur,
les analyses des pratiques qui la soutiennent insistent assez peu sur les trois
éléments précédents et de manière générale, sur la dimension politique de la
RSE. Or, « les décisions des entreprises ne sont pas désintéressées (value-
free) ou apolitiques comme on pourrait le penser au départ ; dans la mesure
où elles affectent sérieusement la société, celle-ci devrait avoir son mot à dire
sur ce qui est décidé » (Tsoukas, 1999, p. 518). C’est dans ce cadre qu’à la
lumière de débats sur les labor problems, nous avons tenté d’éclairer ici les
questions relatives d’une part à la profondeur du conflit d’intérêt des membres de
la relation d’emploi, et d’autre part à l’opposition entre solutions « internalistes »
et « externalistes » aux problèmes posés par ce conflit.
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développer les compétences en négociation des équipes RH ». A cet effet, deux
pistes concrètes peuvent être tracées ici.
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dans le cadre des réflexions de l’Observatoire sur la RSE (Orse, 2009) constitue
une voie intéressante relativement aux réflexions menées dans notre article. De
manière générale, il s’agit de définir un agenda social à horizon semestriel, annuel
ou pluriannuel visant à faire travailler les DRH, les représentants syndicaux voire
les managers opérationnels sur les thèmes de négociation à venir et à repérer
en amont les questions les plus conflictuelles pour commencer à réfléchir à leurs
solutions. L’objectif est la construction d’un « diagnostic partagé » entre DRH et
représentants du personnel afin justement de faciliter la négociation.
Ceci nous conduit à une seconde recommandation en lien cette fois-ci avec
les compétences requises des équipes RH, mais pas seulement, en matière
de négociation sociale. Car en effet, l’une des conditions nécessaire au bon
déroulement des négociations sociales est justement que ceux qui y participent
disposent d’outils mais aussi de grilles de lecture plus théoriques visant à éclairer
les enjeux des processus de négociation. De ce point de vue, la mise en place
d’actions de formation à la négociation à l’intention des acteurs de la fonction
RH travaillant dans le champ des relations sociales doit être développée. Même
si relativement aux pays anglo-saxons, la formation à la négociation est encore
peu développée en France (Bourque et Thuderoz, 2002), les choses évoluent
depuis la deuxième moitié des années 2000, avec notamment la création de
formations universitaires diplômantes de troisième cycle en ressources humaines,
exclusivement dédiées à la négociation sociale. A notre sens, ces formations
diplômantes ne doivent pas concerner uniquement les acteurs de la fonction RH.
En effet, dans le contexte récent de modification des règles de représentativité des
représentants salariés – loi du 20 aout 2008 portant rénovation de la démocratie
sociale –, les DRH qui veulent s’assurer que le dialogue social se passe au mieux
auront tout intérêt à favoriser le développement de ce type de formation aux
représentants du personnel pour deux raisons au moins. Cela permettra d’une
part d’accompagner la reconversion professionnelle de responsables syndicaux,
et d’autre part de préparer ceux qui prendront leur place. Une telle démarche
touchant à la fois les acteurs – surtout des cadres – de la fonction RH et les
représentants du personnel devrait justement fournir aux parties négociatrices
des bases communes susceptibles d’être mobilisées pour traiter les conflits qui
les opposent. Les conflits relatifs à la relation d’emploi seront, nous semble-t-il,
d’autant mieux gérés que ceux qui sont censés les régler ont été formés à et ont
réfléchi en amont sur la manière de les traiter.
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lutions nouvelles à la lumière de questionnements
anciens
Pour finir, à l’intention des directions générales et en lien avec les arguments
que nous avons développés sur le caractère régulatoire de la RSE, il nous
paraît important de souligner que pour convaincre les salariés et plus largement
l’ensemble des parties prenantes que les décisions qui sont prises par les
directions sont justes et pertinentes, il faut en amont, autant que faire se peut,
communiquer largement sur les orientations futures stratégiques de l’entreprise
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mais surtout tenter de faire participer ces parties à la prise de décision. Ainsi
que nous avons essayé de le montrer dans cet article, la délibération collective
– c’est-à-dire la politique – nous semble être le meilleur moyen pour diminuer au
final le risque de voir certaines entreprises revenir sur leurs décisions sous la
pression d’acteurs percevant ces dernières comme trop unilatérales.
Bibliographie
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