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L’Energie Photovoltaique

Introduction

Les cellules solaires photovoltaïques sont des semi-conducteurs capables de


convertir directement la lumière en électricité. Cette conversion est appelée
effet photovoltaïque.

L’utilisation des cellules solaires débute dans les années 40 dans le domaine
spatial. Les recherches d’après guerre ont permis d’améliorer leur performance
et leur taille mais il faudra attendre les crises énergétiques des années soixante
dix pour que les gouvernements et les industriels investissent dans la technologie
photovoltaïque et ses applications terrestres.

Les modules photovoltaïques modernes, composés de cellules interconnectés, ont


largement prouvé leur efficacité et leur haute fiabilité. Leur champ d’application
ne cesse de s’élargir, du pompage à l’éclairage, en passant par toutes les
applications électroniques.

Panorama des techniques

La cellule photovoltaïque est composée d’un matériau semi-conducteur qui


absorbe l’énergie lumineuse et la transforme directement en courant électrique.
Le principe de fonctionnement de cette cellule fait appel aux propriétés du
rayonnement et à celles des semi-conducteurs.

La cellule photovoltaïque ne produit qu’une très faible puissance électrique de


l’ordre de 1 à 3 W avec une tension de moins d’un volt. Pour produire plus de
puissance, les cellules sont assemblées pour former un module photovoltaïque.
Les connexions en série de plusieurs cellules augmentent la tension pour un même
courant, tandis que la mise en parallèle accroît le courant en conservant la
tension. La plupart des modules commercialisés sont composés de 36 cellules en
silicium cristallin, connectées en série pour des applications en 12 V. Le courant
de sortie, et donc la puissance, sera proportionnelle à la surface du module.

L’interconnexion de modules entre eux (en série ou en parallèle) pour obtenir une
puissance encore plus grande, définit la notion de champ photovoltaïque. Le
générateur photovoltaïque se compose d’un champ de modules et d’un ensemble
de composants qui adapte l’électricité produite par les modules aux
spécifications des récepteurs. Cet ensemble comprend tous les équipements
entre le champ de modules et la charge finale. A savoir la structure régide pour
poser les modules, le câblage, la batterie en cas de stockage et son régulateur de
charge et l’onduleur lorsque les appareils fonctionnent en courant alternatif.

Le système photovoltaïque est l’ensemble du générateur photovoltaïque et des


équipements de consommation (charge).

Générateur photovoltaïque

Quelle que soit la filière de fabrication du photovoltaïque (silicium cristallin,


couches minces, couches minces polycristalline,…), la cellule solaire finie est
mesurée à l’aide d’un appareil simulant le spectre solaire. Les paramètres
importants (voir encadré ci-dessous) caractérisant une cellule solaire
photovoltaïque sont alors déterminés. Les cellules mesurées sont classées
suivant leur courant Icc et leur rendement (). Celles d’une même classe seront
soudées entre elles (en série ou en parallèle) pour former le module
photovoltaïque. Les paramètres caractérisant le module sont les mêmes que ceux
de la cellule individuelle mais le simulateur utilisé diffère par le fait que son
rayonnement est uniforme sur une large surface.
Le rendement du module est le rendement d’une cellule diminué par les pertes
dues aux connexions des cellules entre elles, à la transparence des matériaux
d’encapsulation, et éventuellement à la chute de tension dans la diode « anti-
retour » lorsqu’il faut protéger la batterie d’une éventuelle décharge nocturne.

module = cellule x connexion x encapsulation x diode

A titre d’exemple, le rendement d’un module composé de cellules au silicium


polycristallin d’un rendement de 10 % vaut approximativement :

module = 0,1 x 0,99 x 0,97 x 0,96 = 9,23 %

Le rendement global défini comme le rapport de l'énergie électrique produite et


de l'énergie lumineuse incidente, pouvant atteindre 30 % en laboratoire, varie en
pratique de 10 à 15 % selon le type de cellule. Sa limite théorique est liée au
principe même de génération du photocourant puisque seuls y participent les
photons absorbés d'énergie hV supérieure ou égale à la largeur de la bande
interdite.

On peut cependant l'optimiser en réalisant des cellules à jonctions multiples dont


le rendement peut atteindre 37%, en superposant des couches de semi-
conducteurs différents, dont la largeur de bande interdite est de plus en plus
petite à mesure que l'on pénètre dans le matériau. Ainsi les photons de faible
énergie traversent les premières couches mais finissent par être absorbés (par
une couche de faible largeur de bande interdite).

D'autre part, la position de la zone de champ dans la cellule (profondeur de la


jonction) va déterminer le domaine de longueur d'onde dans lequel la cellule sera
la plus performante car ce sont les paires électron-trou générées près de la zone
de champ qui auront la plus grande probabilité d'être collectées. Ainsi plus la
jonction est proche de la surface, plus la cellule est efficace pour convertir les
faibles longueurs d'onde.

Afin d'utiliser au mieux le rayonnement solaire, on augmente artificiellement la


surface de captation par l'opération de texturisation qui consiste en une attaque
chimique de la surface du silicium. Cette attaque est sélective en ce qui concerne
les plans cristallographiques du matériau et conduit alors à la création de
pyramides de quelques microns de hauteur, permettant le piégeage optique de la
lumière ( ce traitement ne peut être appliqué qu'à des substrats monocristallins).
Associée au dépôt d'une couche anti-reflet (qui donne sa couleur bleue à la
cellule) cette texturisation permet de réduire le coefficient de réflexivité de
surface à quelques % pour toutes les longueurs d'onde considérées.

Outre le rendement, d'autres aspects technologiques doivent être améliorés. Les


recherches portent essentiellement sur les procédés de fabrication des cellules
actuellement trop gourmandes en énergie et nécessitant l'emploi de produits
chimiques polluants, ce qui limite pour l'instant l'intérêt écologique de la
production photovoltaïque d'électricité, cependant non négligeable puisqu'elle ne
conduit pas à l'émission de gaz à effet de serre.

Equipements et installation

Les performances des systèmes photovoltaïques dépendent des caractéristiques


du site (ensoleillement, température ambiante, obstacles géographiques,
empoussièrement, …), du rendement des modules mais aussi des caractéristiques
des autres équipements utilisés (régulateur, onduleur, batterie, …). C’est
pourquoi nous allons décrire les différents composants d’un système
photovoltaïque et donner quelques consignes pour l’installation.

Modules

Le module photovoltaïque est un ensemble de cellules interconnectées entre elles


pour obtenir le courant et la tension souhaités.
Le module standard commercialisé, connectant 36 cellules cristallines en série
pour des applications en 12 V, a généralement une tension à vide supérieure à 20
V et le point optimale de fonctionnement est au voisinage de 16 V à 25 °C. Mais la
température du module sous rayonnement est souvent supérieure à 40 °C, et les
performances des cellules sont réduites. On compte en général par cellule une
baisse de 2 mV/°C, soit 72 mV/°C pour les modules de 36 cellules. La tension du
module tombe alors au alentours de 14 V ce qui est idéal pour la charge d’une
batterie.

La durée de vie des modules cristallins commercialisés est de l’ordre d’une


quinzaine d’années. L’objectif à long terme est d’obtenir une durée de vie de
trente ans.

L’installation des modules peut se faire sur un toit si son orientation et son
inclinaison sont bonnes, où à même le sol pour peu que l’endroit soit bien dégagé.
On les place habituellement avec la pente vers l’équateur (sud dans l’hémisphère
nord). L’inclinaison des panneaux n’est pas critique, on la prend en général égale à
la latitude avec une tolérance de  15 °.

L’interconnexion des modules entre eux se fait selon les mêmes principes que les
connexions des cellules formant un module. On monte d’abord les chaînes de
modules en série pour atteindre la tension finale souhaitée ensuite ces chaînes
sont connectées en parallèle pour augmenter le courant. Dans la mise en série, il
est important de regrouper des modules de même courant de sortie pour éviter
le «mismach », sinon le courant final de la chaîne est réduit au courant le plus
faible d’un des modules. Le champ de module est dimensionné pour fonctionner le
plus prêt possible de la puissance optimale de sortie.

Batterie

La batterie est souvent intégrée au générateur photovoltaïque. Elle permet le


stockage de l’électricité solaire pour les systèmes isolés et sert de conditionneur
de puissance. En effet, le courant des modules varie avec l’ensoleillement. La
batterie accepte cette charge variable et restitue le courant dont la charge
électrique a besoin avec une tension relativement stable. C’est la tension de la
batterie qui fixera la tension du module. La batterie peut permettre également
de restituer la nuit le courant accumulé durant la journée.

Cependant la batterie réduit l’efficacité du système photovoltaïque car son


rendement énergétique est faible. Son prix est élevé et sa durée de vie peut
atteindre 10 à 15 ans si elle est construite de manière adéquate et entretenue
régulièrement.

La capacité nominale (C ) d’une batterie doit s’exprimer en Ampère-heure (A-h)


au régime de C/10, c’est-à-dire la capacité pour un temps de décharge de 10
heures. Ainsi une batterie de 100 A-h fournira idéalement un courant de 10 A
pendant 10 heures. Cependant, la capacité réellement disponible est en générale
inférieure à 80 % de la capacité nominale. Elle doit être adaptée à la
consommation journalière et assurer une autonomie de plusieurs jours.

Régulateur

La plupart des batteries doivent être protégées des surcharges et des


décharges excessives qui peuvent causer une perte d’électrolyte et endommager
les plaques. C’est le rôle du régulateur qui maintient la tension de sortie entre
deux seuils et permet ainsi une plus longue durée de vie du système
photovoltaïque. Le régulateur est caractérisé par un courant maximum de charge
(panneaux solaires), un courant maximum de décharge (équipements
consommateurs) et par la tension nominale. Son fonctionnement est le suivant :

Si la batterie est chargée au maximum (13,8 V pour une tension nominale


de 12 V), le régulateur met les modules hors circuit afin de ne pas altérer
la batterie. Lorsque la tension retombe en dessous du seuil, le panneau
solaire se mettra automatiquement à recharger la batterie.
Si la batterie se décharge trop profondément, le régulateur interrompt la
consommation à 11,4 V pour éviter une sulfatation des plaques en dessous
de 11,0 V. La consommation sera réenclenchée lorsque la recharge de la
batterie atteint environ 12,6 V, pour ne pas démarrer avec une batterie
trop peu chargée.

Pour la connexion du système : lors de l’installation du générateur photovoltaïque,


il est impératif de connecter d’abord la batterie aux bornes du régulateur
prévues à cet effet, en respectant bien les polarités. Ensuite, la connexion des
panneaux solaires et enfin les appareils de consommation. Le démontage suit la
séquence inverse : appareils, modules puis la batterie.

Onduleur

L’onduleur est un dispositif électronique permettant de convertir le courant


continu (et la tension) en courant alternatif avec la fréquence souhaitée. Suivant
la qualité et le prix des onduleurs, le signal généré est une onde carrée,
trapézoïdale ou sinusoïdale. Le dimensionnement d’un onduleur se base sur la
somme des puissances maximales de chaque équipement à connecter au courant
alternatif. La puissance apparente de l’onduleur s’exprime en volt-ampères (VA)
et sera supérieure à cette somme pour tenir compte des éventuels courants de
pointe élevés (moteurs de frigo, pompe, TV, …) et de facteur de puissance des
appareils. Il est important de connaître les rendements de l’onduleur à
différents niveaux de consommation (100%, 50%, 10%, …), et les pertes à vide
d’un onduleur. Un bon onduleur aura un rendement élevé (supérieur à 90%) pour
une large plage de puissance (de 10 à 100% de la puissance maximum), car il est
rare que l’ensemble des appareils soit utilisé simultanément. Le rendement de
l’onduleur sera meilleur que la tension continue à l’entrée est élevée. Les pertes à
vide correspondent à la puissance dissipée par l’électronique de l’onduleur
lorsqu’aucune puissance n’est consommée. Si l’onduleur est en attente pendant
plusieurs heures par jour, l’auto-consommation à la batterie est loin d’être
négligeable et doit être considérée dans le dimensionnement du générateur
photovoltaïque.

Applications

Pour terminer, examinons, à travers les différents types d'applications, les


avantages et les inconvénients de la filière photovoltaïque.

Le principal inconvénient est lié à l'intermittence de l'ensoleillement. Ainsi


l'alimentation des équipements urbains tels que horodateurs, lampadaires, ou
l'utilisation par des particuliers non reliés au réseau, nécessitent le stockage de
l'électricité, dans des batteries électrochimiques le plus souvent, ce qui pose des
problèmes de poids, d'encombrement et de coût.

On pallie à cet inconvénient en reliant le générateur au réseau : ainsi lorsque la


production est supérieure à la consommation, le surplus est injecté dans le
réseau; inversement, quand la production est insuffisante, le réseau fournit
l'appoint nécessaire.
Grâce à leur fiabilité et leur autonomie, les systèmes photovoltaïques offrent
une réponse particulièrement bien adaptée aux applications en sites isolés.
D'autre part, dans les applications professionnelles destinées par exemple à
l'alimentation de réémetteurs télé en région montagneuse ou de dispositifs de
sécurité routière, ils évitent le prolongement souvent coûteux d'une ligne
électrique.
Par ailleurs, plus qu'une alternative technologique, l'énergie solaire
photovoltaïque constitue bien souvent la seule possibilité d'électrification pour
les 2 milliards de personnes non encore raccordées au réseau. Ils permettent
alors d'éviter l'installation de groupes électrogènes qui posent des problèmes de
fiabilité et d'approvisionnement en carburant.
Un inconvénient majeur de la filière photovoltaïque reste néanmoins le coût
encore important des installations. Or, c'est bien le prix du kilowattheure qui
sera le facteur prépondérant pour la plupart des applications terrestres; ce coût
pouvant être diminué par l'effet des grandes séries. Dans des conditions
d'éclairement normalisées, un watt photovoltaïque coûte actuellement entre
trois et quatre dollars.
De fait, à l'heure actuelle, c'est probablement dans le secteur spatial, où le
problème du coût est secondaire, que le photovoltaïque est le plus adapté à la
problématique et le plus compétitif d'autant que le rapport poids/rendement a
été amélioré grâce à la réalisation de cellules ultra-minces et à l'utilisation de
nouveaux matériaux.

En conclusion, on peut dire que la filière photovoltaïque d'utilisation de l'énergie


solaire entre dans sa phase de maturité. Les chercheurs visent à améliorer le
rendement des cellules photovoltaïque et à abaisser leur coût de production afin
d'étendre leurs applications au delà des spécificités liées à l'isolement des sites
et au domaine spatial, et de les rendre compétitives par rapport aux sources
traditionnelles d'énergie.

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