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M1 : Introduction générale au Droit :

1.1 – notion du droit :


- Finalité spécifique de la règle de droit :

Finalité du Droit Le droit organise la vie en société Le droit permet une liberté d’action
Le droit subjectif : des prérogatives dont
Le droit objectif : l’ensemble de
dispose l’individu et qu’il peut exercer
règles et principes, impositions
Type de Droit sous la protection de l’État, elles sont
abstraites et obligatoires qui
souvent assorties d’obligations
régissent la vie des sociétés.
spécifiques.
- assurer la sécurité des relations - La teneur des droits : pouvoir
entre les personnes. exprimer des droits en raison des
- Permettre le respect des intérêts obligations légales.
Fonctions ou
et propriétés des personnes - La preuve des droits : la
objectifs
- Délimiter les comportements reconnaissance des droits.
sociaux (interdictions et sanctions) - La défense des droits : la
revendication des droits.
Normatif : une prescription à faire, - Les droits patrimoniaux : ce sont des
ne pas faire ou donner droits susceptibles d’évaluation
Générale et abstrait : La règle de pécuniaire. Ils sont cessibles,
droit est générale et s'applique pour saisissables et transmissibles.
tout le monde. Elle est aussi 1. Les droits personnels ou droits de
abstraite car elle ne vise pas les créance
individus mais les situations dans 2. Les droits réels : ils portent
lesquelles elles se trouvent. directement sur les choses.
Obligatoire : Nul ne peut déroger à (le droit de propriété...)
la règle de droit dès lors qu'il entre 3. Les droits intellectuels : Les droits
dans son application. intellectuels portent d’une façon
Coercitif : une règle de droit non générale sur les créations de l’esprit.
respecter donne lieu a des - Les droits extrapatrimoniaux : elles
sanctions. sont liés à la personne aucun de ces
droits n’a de valeur monétaire, ils sont
tous incessibles, insaisissables et
Caractère intransmissibles.
1. Les droits relevant des libertés
publiques : Les droits individuels (les
droits politiques, comme le droit de vote
et le droit d’éligibilité, les grandes
libertés publiques telles qu’elles sont
énoncées dans la Déclaration des droits
de l’homme et du citoyen de 1789 :
liberté d’opinion, liberté religieuse,
liberté d’expression…) et les droits
collectifs (le droit syndical, le droit de
grève …)
2. Les droits de la personnalité : Ce
sont les attributs que la loi reconnaît à
tout être humain (le droit à la vie, c’est-
à-dire le droit à l’honneur et à la dignité,
le droit au respect de la vie privée)
- Branches du droit :

Droit national
Ensemble des règles en vigueur dans un état
Droit public Droit privé
Relatif à l'organisation et au fonctionnement Régit les rapports des particuliers entre eux
des pouvoirs publics et leurs rapports avec les
particuliers
Droit A pour objet l'organisation Droit civil Réglemente les relations entre
constitutionnel de l'État et le particuliers
fonctionnement des
institutions politiques = droit commun
Droit Réglemente l'organisation Droit Ensemble des règles qui
administratif des collectivités publiques commercial s'appliquent aux commerçants et
(département, commune) aux opérations commerciales
et des services publics ainsi
que leurs rapports avec les
particuliers Droit social Régit les rapports entre assurés et
organismes de Sécurité sociale
Droit fiscal Réglemente la Droit du Régit les rapports individuels et
participation financière travail collectifs de travail entre
des particuliers aux employeurs et salariés
dépenses publiques
Droit pénal Ensemble des règles de Droit rural Ensemble des règles qui régissent
droit ayant pour but la la propriété agricole et
sanction des infractions. l'exploitation des terres
Organise le droit de punir
Droit international
Ensemble des règles régissant les relations juridiques dans lesquelles interviennent un élément
étranger
Droit international public Droit international privé
Régit les relations entre États, les instances Régit les relations entre personnes privées
internationales, les rapports appartenant à différents États
États/Institutions
- Les sources du droit :

*) Les sources formelles du droit :

- la constitution française : Loi fondamentale, la constitution qui régit actuellement la France est
celle de 1958 (constitution de la Ve République). Elle est composée du préambule de la
constitution de 1946 (inspiré de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789), du
texte constitutionnel proprement dit et des décisions du Conseil constitutionnel. Elle organise le
fonctionnement des institutions, la répartition des pouvoirs et affirme les grands libertés et
principes qui fondent le système juridique. La constitution ne peut être révisée que par
référendum ou par décision du parlement en congrès exceptionnel.

- la loi : Elle est constituée de l’ensemble des textes législatifs. On distingue plusieurs sortes de lois
: lois constitutionnelles (qui modifient la constitution), lois organiques (qui précisent et appliquent
des articles de la constitution), lois ordinaires adoptées à l’issue de la navette parlementaire). La loi
doit être votée dans les m&mes termes par le Sénat et l’Assemblée national ensuite promulguée
par le président de la république. Elle s’applique le jour après sa publication dans le journal officiel.
- les ordonnances : Après avis favorable du Conseil d’Etat et avec l’assentiment du président de la
République, l’ordonnance est adoptée en Conseil des ministres et à force de loi. Selon l’Article 38
de la constitution : « Le Gouvernement peut, pour l'exécution de son programme, demander au
Parlement l'autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont
normalement du domaine de la loi.»

- Décret d’application : Sa rédaction et sa promulgation reviennent au pouvoir exécutif : les


décrets sont signés par le président de la République et le Premier ministre (ils sont souvent les «
décrets d’application » d’une loi).

-Arrêtés : Il peut être ministériel, préfectoral ou municipal dans l’ordre hiérarchique. C’est une
décision d’ordre pratique. Selon sa source, il s’applique à un territoire géographiquement délimité.

- les traités internationaux : une fois ratifiés par le Parlement ou par voie référendaire, ils ont une
force obligatoire supérieure à une loi et à la constitution.

- les sources communautaires : sont à l’ origine des institutions telles que «Commission
européenne, Conseil des ministres de l’UE, Le Parlement européen, Le Conseil européen». Il existe
différents type de sources communautaires : Traités fondateurs, Chartes, Règlements, Directives,
Décisions, Recommandations et avis.

**) Les sources informelles du droit :

- la jurisprudence : Ce sont des textes émanant des cours de justice sur lesquels s’appuient les
magistrats pour régler certains litiges. Ces textes peuvent être une interprétation de la loi ou une
réponse donnée à une situation caractérisée par le vide juridique.

- la doctrine : C’est un ensemble d’analyses et d’études de concepts juridiques, de cas concrets ou


de faits de société qui peuvent aider le magistrat dans sa prise de décision.

- conventions et accords collectifs :

- la coutume : Il s’agit d’un ensemble d’habitudes et de réactions à des situations pratiques nées en
dehors de la justice mais faisant l’objet d’un large consensus au sein des autorités judiciaires qui les
ont avalisées et éventuellement généralisées au fil du temps.

la hiérarchie
des sources en
France :
1.2- le règlement des litiges :

- les différentes juridictions (compétence matériel) :

Premier Jugement
Juridictions civiles Juridictions spécialisées Juridictions pénales
Tribunal de grande instance : Conseil de prud'hommes : Cour d'assises : Crimes
Litiges de plus de 10000 euros Litiges entre salariés ou (infractions les plus graves)
et litiges divorce, autorité apprentis et employeurs passibles de la réclusion jusqu'à
parentale, succession, filiation, portant sur le respect des la perpétuité
immobilier, état civil. contrats de travail ou
d'apprentissage
Tribunal d'instance : Litiges de Tribunal de commerce : Litiges Tribunal correctionnel : Délits
moins de 10000 euros et entre commerçants ou sociétés passibles d'emprisonnement
litiges de crédit à la commerciales jusqu'à 10 ans et d'autres
consommation peines (amendes, peines
complémentaires, travail
d'intérêt général)
Juge de proximité : Petits Tribunal de police :
litiges jusqu'à 4000 euros Contraventions de cinquième
(consommation, conflit de classe passible d'amendes. Il
voisinage, injonctions de payer statue à un juge unique et siège
et de faire...) au tribunal d'instance
Juge de proximité : En matière
pénale, les juges de proximité
sont compétents pour les
quatre premières classes de
contraventions.
Appel
Cour d'appel : Lorsqu'une ou plusieurs personnes ne sont pas satisfaites du premier jugement,
elles peuvent faire appel. La Cour d'appel réexamine alors l'affaire.
Pourvoi (cassation)
Cour de cassation : Cette juridiction ne juge pas l'affaire une troisième fois. Elle vérifie que les lois
ont été correctement appliquées par les tribunaux et les cours d'appel. Il y a une Cour de
cassation (a Paris) pour toute la République car son rôle est de faire en sorte que la loi soit
appliquée de la même manière sur tout le territoire.

- Les principes de l’organisation judiciaire :

*) La séparation des pouvoirs : C'est à la justice seule qu'appartient de trancher, en toute


neutralité, les conflits entre les personnes et de sanctionner les comportements interdits
(infractions). Pour assurer l'impartialité nécessaire à ses missions, la constitution affirme
l'indépendance de l'autorité judiciaire par rapport au pouvoir exécutif (Gouvernement) et du
pouvoir législatif (Parlement).
**) La justice « un monopole d’Etat » : la Justice remplit une mission fondamentale de l'État qu’il
ne saurait ni concéder ni aliéner. Nul ne peut se faire justice lui même. La Justice est un service
public, elle est rendue au nom du peuple français. Gardienne des libertés individuelles et de l'État
de droit, elle veille à l’application de la Loi et garantit le respect des droits de chacun.

***) L’accès au droit et à la justice : l’accès à la justice est un droit fondamental, Toute
personne, quel que soient sa nationalité, son âge, son sexe, sa culture, son niveau ou son lieu de
vie…, a le droit : - a la gratuité de la justice ( les frais inhérents sont pris en charge par le perdant
du procès, la loi a prévu une aide aux personnes a revenus modeste ) – de faire entendre sa
cause et de faire examiner son affaire par un juge indépendant et impartial ainsi que de se faire
assister ou/et représenter par le défenseur de son choix.

****) Autre principes : L'indépendance et la neutralité du juge … La fixité et la permanence de la


justice … L'appel et le double degré de juridiction … Le contrôle de l'application du droit … La
publicité des décisions de justice … La motivation des décisions de justice … Le droit à un procès
équitable.

- La compétence territoriale :

Article Enoncé Règle territoriale


La règle En règle générale la juridiction
La juridiction territorialement compétente
générale : à saisir est celle du lieu ou
est, sauf disposition contraire, celle du lieu
Article 42 du CPC demeure le Défendeur.
où demeure le défendeur. S'il y a plusieurs
défendeurs, le demandeur saisit, à son
choix, la juridiction du lieu où demeure l'un
d'eux. Si le défendeur n'a ni domicile ni
résidence connus, le demandeur peut saisir
la juridiction du lieu où il demeure ou celle
de son choix s'il demeure à l'étranger.
Article 44 du CPC En matière réelle immobilière, la juridiction Si le litige porte sur un
du lieu où est situé l'immeuble est seule immeuble c’est le tribunal du
compétente. lieu ou est situé celui-ci.
Article 46 du CPC En matière contractuelle :
Le demandeur peut saisir à son choix, outre
En matière délictuelle :
la juridiction du lieu où demeure le
défendeur :
- en matière contractuelle, la juridiction du
lieu de la livraison effective de la chose ou
du lieu de l'exécution de la prestation de
service ;
- en matière délictuelle, la juridiction du lieu
du fait dommageable ou celle dans le ressort
de laquelle le dommage a été subi ;
- en matière mixte (art 44) …
Article R.517-1
Le conseil de prud'hommes territorialement
du Code de
compétent pour connaître d'un litige est
travail
celui dans le ressort duquel est situé
l'établissement ou est effectué le travail …
autre cas : domicile du salarié.
Le salarié peut toujours saisir le conseil de
prud'hommes du lieu où l'engagement a été
contracté ou celui du lieu où l'employeur est
établi.
Toute clause qui directement ou
indirectement déroge aux dispositions qui
précèdent est réputée non écrite.
Article 48 du CPC Toute clause qui, directement ou
indirectement, déroge aux règles de
compétence territoriale est réputée non
écrite à moins qu'elle n'ait été convenue
entre des personnes ayant toutes contracté
en qualité de commerçant et qu'elle n'ait
été spécifiée de façon très apparente dans
l'engagement de la partie à qui elle est
opposée.
Article R114-1 du Règle général (domicile de
...
Code des l’assuré)
assurances Sauf :
En matière d’immeuble ou
meuble par nature : le tribunal
de la situation des objets
assurés.
En matière d’assurance contre
accident : le lieu ou s’est
produit l’effet dommageable.

Article 1070 du … Dans les affaires familiales :


CPC Le juge du lieu ou se trouve la
résidence de la famille (en cas
de divorce le lieu ou réside le
parent chargé des enfants
mineures, ou parent
défendeur)
Le lieu ou réside l’époux
créancier en cas de litige pour
‘pensions, contributions.. .’
*CPC = Code de procédure civile

- Les voies de recours extrajudiciaires :

*) La négociation :

**) L’arbitrage :
***) La médiation :

M2: Droit civil :

2.1 – La personnalité juridique :

Les sujets de ces droits subjectifs sont les personnes physiques ou morales auxquels la loi reconnait
l’aptitude d’avoir des rapports juridiques à condition d’avoir la personnalité et la capacité juridique

1. La personnalité juridique : L’aptitude à être titulaire de droits et d’obligations. Le droit l’accorde


aux personnes juridiques, c'est-à-dire aux personnes physiques (êtres humains) et aux personnes
morales (groupement d’individus tels que les sociétés ou les associations)

1.1. Les personnes physiques : Les individus qui par leur seule naissance, sont sujets de droit. Ils
jouissent dès leur naissance de droits subjectifs qui constituent les attributs de la personne.
Début de la L’enfant nait vivant et viable
personnalité La naissance constatée par un officier d’état civil et enregistrée dans le
juridique registre des naissances
Exceptionnellement (décès du père …) l’enfant possède la personnalité
juridique dès sa conception
Fin de la La fin = Décès de l’individu
personnalité L’absence = Disparition volontaire ou involontaire d’un individu de son
juridique domicile sans donner de nouvelles
La présomption d’absence est constatée dès l’absence sans nouvelles
Un juge des tutelles peu être saisi pour établir un constat légal et pour
organiser la gestion des biens de l’absent
Si l’absence se prolonge, on passe de l’absence présumée à l’absence
déclarée, l’individu est alors considéré comme décédé, et l’éventuel régime
matrimonial est rompu. Cependant si l’absence réapparaît, une annulation
du jugement lui permettra de reprendre ses biens, mais ne fera pas rétablir
le contrat matrimonial
La disparition = Dans le cas où le décès est très probable (catastrophe
naturelle, naufrage …), l’individu est considéré comme décédé (effets d’acte
de décès)
Identification des Le nom : Nom patronymique, nom d’usage, prénom (Etat civil)
Personnes Domicile légal : lieu de son principal établissement
physiques Nationalité : le lien de rattachement d’un individu à un pays, pour la
nationalité française, elle peut être obtenue par filiation (naissance en
France …), par acte volontaire auprès d’un TGI en cas de mariage avec un(e)
français (e) ou en cas de naturalisation
Patrimoine : ensemble des droits et obligations d’une personne ayant une
valeur pécuniaire

1.2. Personnes morales : Groupement de personnes auquel le législateur accorde une personnalité
juridique. Elles exercent leur droit par l’intermédiaire de leur représentant.
Catégorie De droit public (collectivités publiques, établissements publics, sociétés
nationalisées. De droit privé (à but non lucratif comme les associations les
syndicats les congrégations religieuses, et à but lucratif les sociétés
commerciales, les sociétés civiles)
Existence Par la déclaration d’existence aux autorités publiques
Les associations : lors de la déclaration à la préfecture
Les syndicats : lors de la déclaration à la mairie
Les sociétés : Lors de l’enregistrement au registre du commerce et des
sociétés.
La fin : déclaration de dissolution
Identification Nom
Domicile : siège social et centre de l’activité juridique financière et
administrative de la personne
morale. Cependant le principe de l’unité du domicile ne s’applique pas à
l’égard des personnes
morales.
Nationalité : dépend du lieu d’implantation du siège social
Patrimoine : patrimoine social différent de celui des associés
2. La capacité juridique : L’aptitude d’une personne à manifester les diverses prérogatives et
charges inhérentes à sa personnalité. Elle constitue la projection dynamique de la personnalité
juridique.

*) Capacité de jouissance : Pouvoir acquérir certains droits, assumer certaines obligations. Les
incapables sont : les mineurs, les déments, les faibles d’esprit et les prodigues : n’ont pas des
facultés mentales saines pour pouvoir apprécier véritablement la portée de leurs engagements.

**) Capacité d’exercice : L’aptitude d’une personne à exercer elle-même les droits dont elle est
titulaire. Les personnes morales sont par nature frappées d’incapacité d’exercice, en raison de leur
caractère abstrait. Elles doivent agir par L’intermédiaire des personnes physiques ayant le pouvoir
de les représenter. Ces pouvoirs résultent de lois, ou d’acte de constitution ou statuts.

2.2 – La diversité des droits subjectifs :

1. Les sources des droits subjectifs : Les droits subjectifs émanent de deux sources : les faits et les
actes juridiques.

*) Les faits juridiques : Ce sont des évènements qui créent des effets de droit, ils peuvent être
volontaire (vol) ou involontaire (accident de voiture). Ils peuvent influer sur la création, la
transmission ou l’extinction des droits.
**) Les actes juridiques : traduisent des manifestations de volonté d’une ou de plusieurs personnes
afin de créer ou de modifier une situation juridique. Peuvent être unilatéraux ou conventionnels.

2. La preuve des droits subjectifs

3.1. La charge de la preuve : La charge de la preuve pèse d’abord sur le demandeur (la personne
qui demande l’exécution d’une obligation) L’art. 1315 du Code civil prévoit « Celui qui réclame
l’exécution d’une obligation doit la prouver ». Et si pour se soustraire aux conséquences des
preuves apportées par le demandeur, le défendeur fait à son tour valoir une allégation, il doit en
établir le bien fondé. L’art 1315 alinéas 2 du Code civil prévoit « Réciproquement, celui qui se
prétend libérer doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation »

Remarque : Dans certains cas, la loi dispense le demandeur d’apporter la preuve de ses
affirmations. Ce sont les présomptions légales, deux types existent :
- Présomptions simples : ont pour effet de renverser la charge de la preuve, le défendeur peut
prouver l’inexactitude de la prétention apportée par le demandeur. (présomption de paternité
légitime)
- Présomptions irréfragables : dispensent le demandeur de faire la preuve de sa prétention et
interdisent à son adversaire de prouver le contraire (cas d’une faute présumée)

3.2. Les modes de preuves :

a. L’écrit ou la preuve littérale :


- Les actes authentiques rédigés par un officier ministériel : huissier ou notaire
- Les actes sous-seing privé signés par les parties elles mêmes : autant d’exemplaire que de
signataires
- Autres documents : considérés comme des indices ou des commencements de preuves.
b. Autres moyens de preuves :

Témoins ou preuves testimoniales


- Aveu : peut être judiciaire : devant un juge (grande valeur probante), ou extrajudiciaire : pas
devant un juge, doit être prouvé par écrit ou par témoignages
- Serment : donné par l’expression suivante « au nom de Dieu, je jure de dire la vérité et rien que la
vérité ». Peu être décisoire : L’une des parties demande à l’autre de prêter serment sur l’exactitude
de sa prétention, si elle refuse ceci constitue un aveu judiciaire elle perd le procès, sinon elle gagne
le procès. Ou supplétoire : demandé par le juge (grande valeur probante)
- Présomptions de faits : L’art 1349 du Code civil « Les présomptions sont des conséquences que la
loi ou le Magistrat tire d’un fait connu à un fait inconnu ». Les présomptions du fait de l’homme
(juges) sont un mode de preuves, contrairement aux présomptions légales (se référant à un texte
de loi)

c. Les systèmes de preuves : Deux systèmes coexistent en France

- Système de preuve libre : Preuve apportée par tous les moyens, et un large pouvoir
d’appréciation
- Système de preuve légale : La loi impose un procédé de preuve, et laisse au juge un pouvoir
d’appréciation limité

Système de preuve libre Système de preuve légale


Moins de 1500 € la preuve d’un acte juridique Au-delà de 1500 € la preuve d’un acte
peut se faire par tous les moyens (la juridique civil doit se faire par écrit
comptabilité, et les commerçants connaissant le (authentique ou sous-seing privé)
droit applicables en la matière)
La preuve d’un fait juridique peut se faire par
tous les moyens mais seul l’aveu est
considéré comme une preuve parfaite

3.3. L’évolution des modes de preuves :


Le support écrit est de plus en plus inadapté aux évolutions technologiques et à la
dématérialisation des échanges
Les enregistrements informatisés sont facilement modifiables et falsifiables
L’identification (signature) est facilement modifiable et falsifiable
Signature électronique : preuve parfaite, le reste : commencement de preuves (télécopie)

2.3 – Les contrats :


Selon l’article 1101 du Code civil : « Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs
personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque
chose ». La liberté contractuelle est exprimée dans l’article 4 de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen de 1789

1. Les conditions de validité d’un contrat :

L’art 1108 du Code civil énumère quatre conditions essentielles pour la validité d’un contrat
- La capacité de s’obliger
- Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de l’obligation
- Un objet certain pouvant former objet d’obligation
- Une cause licite pour s’obliger

1.1. La capacité
Les personnes privés de la capacité de contracter sont appelés les incapables, ils sont privés de la
capacité d’exercice.
- Les incapables mineurs : L’art 371-1 du Code civil indique que les enfants restent sous l’autorité
des parents jusqu’à la majorité ou l’émancipation
- Les incapables majeurs : Personne en état de démence (perte de raison continue ou
intermittente), ou de prodigalité (dilapidation du patrimoine par des dépenses considérées futiles
par les personnes raisonnables) Pour être engagées dans les liens d’un contrat, ces personnes
doivent :
- Etre représentées : cas du mineur représenté par ses parents/ tuteur
- Etre assistées : Cas du mineur émancipé, et des incapables majeurs (contrôlés et conseillés par un
curateur)
A défaut de cette assistance, on estime que le consentement de l’incapable a été vicié et
l’engagement peut être annulé.

1.2. Le consentement : exprime l’accord de volonté formulé librement par les contractants. La
formation du consentement requière deux démarches successives : l’offre et l’acceptation
- L’offre est faite par l’un des contractants, peut être écrite, verbale ou par signe
- L’acceptation marque l’accord de volonté du contractant ayant reçu une offre, et permet de
conclure un contrat : écrite, verbale, par signe
Pour être valable, un contrat ne doit comportement aucun vice du consentement :
- L’erreur : fausse représentation d’un élément du contrat par l’une des parties (Erreur sur la
personne, erreur sur l’objet)
- Le dol : Manœuvre pour induire le cocontractant en erreur dans l’intention de nuire et qui fausse
le consentement
- La violence : Contrainte physique ou morale exercée sur l’une des parties pour l’amener à
contracter, elle empêche le consentement d’être libre, alors que les deux autres l’empêchent
d’être parfaitement éclairé

1.3. L’objet : la réponse à la question : Sur quoi porte le contrat ? L’objet doit être :
- Licite : Art 6 et 1128 du Code civil précisent que l’objet doit être conforme à l’ordre public et aux
bonnes moeurs. Il doit être légal
- Possible : Pour être exécuté
- Déterminé : Doit être suffisamment précis sinon il y a là vice du consentement

1.4. La cause : la raison ou le motif qui pousse les parties à contracter, elle doit être licite et
conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs
2. Classification des contrats
Selon la réglementation Le mode de formation Le contrat lui-même
Nommé : usuel, Innommé : non D’adhésion : De gré à gré : Synallagmatique : bilatéral
porte un nom réglementé, l’une des accord et
et réglementé opération parties fixe les conditions
particulière conditions négociés
d’avance librement
Civil : Commercial Administr Consensuel Solennel/fo Contrat Commutatif Aléatoire :
entre : opération atif: : Seul rmel : réel : + la : contre contre partie
deux à caractère Etat/pers consentem formalité remise partie fixée non
personnes commercial onnes ent des spéciale / matérielle évaluable
privées morale de parties, interventio de la chose
droit sans n de Instantané : A exécution
public formalité notaire … Moment successive :
impliquée précis Durée inédit.

3. La nullité du contrat : Selon la gravité du défaut qui affecte le contrat, on oppose la nullité
relative à la nullité absolue :

- La nullité absolue : Protection de l’intérêt général, le maintien de l’ordre public, elle sanctionne
tout défaut relatif au consentement, l’objet, la cause ou la forme.

- Nullité relative : Protection de l’intérêt individuel et privé. Elle sanctionne tous les vices du
consentement, ainsi que les incapacités d’exercice.

3.1. Le régime de la nullité


a. Les personnes aptes à invoquer la nullité
- La nullité absolue peut être invoquée par tout intéressé
- La nullité relative peut être demandée par la personne que la loi a voulu protéger,
éventuellement son héritier ou représentant.

b. Les obstacles à l’exercice du droit d’invoquer la nullité


- La confirmation : L’acte par lequel celui qui pourrait soulever la nullité y renonce (nullité relative)
- La prescription : l’écoulement d’un certain laps de temps qui a pour effet de faire perdre ou
acquérir un droit ( 5 ans pour la nullité relative, et 30 ans pour la nullité absolue, à partir du jour de
la formation du contrat, pour les vices du consentement, le jour de la découverte du dol/erreur,
pour la violence : le jour où elle a cessé, et concernant l’incapacité, c’est à partir du jour où elle a
cessé.

3.2. Les effets de la nullité : le contrat annulé est censé n’avoir jamais été conclu
a. L’étendu de l’annulation : L’annulation concerne aussi bien la personne que l’acte lui-même,
remarque cependant concernant la nullité partielle : une partie seulement du contrat est
irrégulière, il s’agira alors de la rectifier.

b. La rétroactivité de l’annulation : Les conséquences passées d’un contrat annulé doivent être
détruites. Cependant :
- Restitution impossible dans certains contrats à exécution successive : l’annulation ne produira
d’effets que pour l’avenir
- Restitution écartée dans les contrats immoraux : L’objectif est de dissuader certaines personnes
d’agir en justice alors qu’elles se sont mises elles mêmes hors la loi.
4. Les effets du contrat :
4.1. L’exécution des contrats :
a. Force obligatoire : Selon l’art 1134 du Code civil, tout contrat valablement conclu produit des
effets juridiques : il s’impose aux parties qui doivent l’exécuter sous peine de sanctions. Les
contrats s’imposent aux parties (ne peuvent être révoqués que par leur consentement mutuel ou
par la loi sauf contrat de travail et de bail), au juge (l’applique et ne peut le modifier), au législateur
(ne peut prévoir de loi portant atteinte à la force obligatoire des contrats)
b. Effet relatif : Selon l’art 1165 du Code civil, le contrat ne concerne pas les personnes qui lui sont
étrangères sauf contrats à l’intention des tiers (assurance-vie), les conventions collectives, les
héritiers
4.2. L’inexécution des contrats : Quand une des parties refuse de se soumettre à ses obligations
a. L’exécution forcée : Acte exutoire (notarié ou jugement) pour le créancier, lettre recommandée
avec accusé de réception pour le débiteur, l’obligation est : faire, donner, ne pas faire …
b. Résolution et résiliation : On passe à l’anéantissement si l’une des parties refuse de se
soumettre à ses obligations
- Pour les contrats synallagmatiques à exécution instantanée, on parle de résolution :
anéantissement rétroactif du contrat : les parties sont remises dans l’état initial avant la conclusion
du contrat
- Pour les contrats synallagmatiques à exécution successive, on parle de résiliation : seules les
prestations à venir sont annulées (les autres ne pouvant être rendues)
c. Mise en œuvre de la responsabilité contractuelle : Obtention de dommages-intérêts
compensatoires. Quand l’exécution forcée n’est pas possible, le contractant lésé peut engager la
responsabilité civile contractuelle du débiteur : Il recevra alors une réparation du préjudice par
équivalent (dommages-intérêts)

2.4 - La responsabilité :

Le droit de la responsabilité détermine les conditions des lesquelles une personne peut être
obligée à réparer le dommage causé à autrui. La responsabilité est donc l’obligation de répondre
de ses actes.
1. Types de responsabilité : civile/pénale, contractuelle/délictuelle

1.1. Responsabilité civile et responsabilité pénale


- La responsabilité pénale à pour objectif de sanctionner les infractions à la loi (contravention,
délit, crime), la mise en œuvre de cette responsabilité que ce soit pour les personnes physiques ou
les personnes morales nécessite la réunion de trois éléments, un élément légal (infraction prévue
par la loi), un élément matériel (la réalisation de l’infraction), et un élément moral (l’intention de
nuire) mais ce dernier élément n’est pas exigé pour toutes les infractions (homicide involontaire).
Le peines infligées aux personnes physiques peuvent être l’emprisonnement, l’amende, ou le
travail d’intérêt général, la répression est assurée par un tribunal de l’ordre répressif, pour les
personnes morales, dissolution, interdiction d’exercer une activité, confiscation des biens …

- La responsabilité civile vise à réparer les dommages causés à autrui, qu’il y ait ou non infraction

1.2. Responsabilité contractuelle et responsabilité délictuelle

- Responsabilité contractuelle : consiste à réparer le dommage causé à l’autre partie du contrat du


fait de l’inexécution totale ou partielle des obligations
- Responsabilité délictuelle (avec intension de nuire) ou quasi-délictuelle (sans intension de nuire)
consiste à réparer le dommage causé à un tiers.
2. Responsabilité contractuelle
Rappel : L’art 1134 du Code civil énonce que « Les conventions légales formées tiennent lieu de loi
à ceux qui les ont fait » En cas de défaillance, la responsabilité civile contractuelle des parties est
engagée

2.1. La mise en œuvre de la responsabilité contractuelle :


Pour que la responsabilité contractuelle soit mise en œuvre, 3 éléments doivent être réunis :

a. La faute ou l’inexécution fautive : l’inexécution d’une obligation résultat du contrat : inexécution


totale ou partielle, exécution défectueuse ou tardive
Si obligation inexécutée = obligation de résultat alors : l’inexécution = Faute présumée, le
créancier devra montrer que le résultat n’a pas été atteint
Si obligation inexécutée = obligation de moyens alors : le créancier devra prouver la négligence
dans l’exécution Cependant dans les cas suivants, le contractant est exonéré de sa responsabilité :
Cas fortuit/force majeure : évènement extérieur à la personne, fait de la nature, du prince, ou
social
Fait d’un tiers : Acte émanent d’une personne autre que le défendeur et présentant un caractère
imprévisible
La faute de la victime : imprudence, volonté de nuire

b. Le préjudice (dommage) : peut être matériel (Art 1149 le créancier peut réclamer des
dommages-intérêts non seulement pour la perte qu’il a subie mais pour le gain dont il a été privé
en raison de l’inexécution du contrat), peut être moral, ou corporel : atteinte à l’intégrité physique
d’une personne et là encore on retrouve trois types de préjudices (le préjudice de la douleur, celui
de l’esthétique et celui de l’agrément : perte d’un loisir)

c. Lien de causalité entre la faute et le dommage : mettre en relation le fait générateur (la faute) et
le dommage, le premier doit avoir été la cause génératrice du second, et c’est au créancier de
démontrer ce lien

2.2.La réparation du dommage et les sanctions

a. La mise en demeure : Le créancier doit mettre son débiteur en demeure d’exécuter son
obligation, elle résulte généralement d’un acte d’huissier appelé sommation, mais entre
commerçants, une lettre recommandée suffit

b. La condamnation à des dommages-intérêts : Quand un contractant refuse d’exécuter son


obligation, l’autre partie peut soit demander au tribunal l’exécution forcée, soit demander la
résolution du contrat, et dans les deux cas, elle peut obtenir des dommages-intérêts
correspondant au préjudice causé (compensatoires, et moratoires : retard). Par ailleurs et au
préalable, les contractants peuvent aménager des clauses limitatives ou exonératoires de
responsabilité.

3. La responsabilité civile délictuelle ou quasi-délictuelle

La responsabilité civile délictuelle est engagée lorsque l’origine du préjudice est un fait juridique
intentionnel (art 1382 « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige
celui par qui la faute duquel il est arrivé à le réparer ») elle est quasi-délictuelle lorsque ce fait est
non intentionnel (art. 1383 « Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non seulement par
son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence »)
3.1. La mise en œuvre de la responsabilité civile : La responsabilité n’est engagée que si la victime
prouve l’existence d’un fait générateur, d’un dommage, et d’un lien de causalité entre les deux

a. La faute ou le fait générateur : peut être fondé sur la théorie de la faute, ou la théorie du risque :
Faute : par commission ou pas omission : abstention d’action
Risque : Faire peser sur celui qui exerce une activité faisant courir un risque à autrui une
obligation de réparer les dommages qu’il cause

b. Le dommage : Qu’il soit matériel, corporel ou moral, il doit être certain, et personnel (la victime
seule demande la réparation)

c. Le lien de causalité : Le dommage doit directement être causé par la faute, l’autre du dommage
peut cependant s’exonérer de sa responsabilité dans les trois cas suivants : Force majeure, faute
de la victime, et fait d’un tiers

3.2. Réparation du dommage : la réparation a généralement lieu sous forme de dommages-


intérêts. Quand le responsable est assuré, la victime possède une action directe contre la
compagnie d’assurance

3.3. Les différents régimes de responsabilités :


a. La responsabilité du fait personnel (art 1382 et 1383)
b. La responsabilité du fait des choses et des animaux (art. 1384 et 1385)
c. La responsabilité du fait d’autrui : la responsabilité des parents du fait de leurs enfants mineurs,
la responsabilité des commettants du fait de leurs préposés, responsabilité des artisans du fait de
leurs apprentis
M3 : Droit de l’entreprise :

3.1 – L’entreprise et le droit :


- La notion juridique de l’entreprise :

Définition de l’entreprise
Le droit ne reconnait pas la notion d’entreprise, mais reconnait celle de l’entrepreneur.
L’entreprise peut toutefois être définie par une structure économique et sociale comprenant une
ou plusieurs personnes et travaillant de manière organisée pour fournir des biens ou des services à
des clients dans un environnement concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel (le monopole)
Quoiqu’économique, la notion d’entreprise gagne du terrain dans les champs juridiques
notamment grâce aux évolutions juridiques (jurisprudence) Les critères juridiques pour définir
l’entreprise selon la jurisprudence (Cour de cassation) :
Nature économique de l’activité exercée
Présence d’une organisation propre
L’affectation de moyens de production
Définition du dictionnaire du droit privé : Structure publique ou privée sous laquelle est exercée
une activité économique en utilisant un personnel, des locaux et un équipement approprié Contrat
d’entreprise, Code civil « louage d’ouvrage et d’industrie »

2. Evolution de la notion d’entreprise dans le droit


Le problème réside dans la possession de la personnalité juridique. En effet, l’entreprise n’étant
pas une personne juridique (physique/morale), et selon le principe de l’unicité du patrimoine : un
patrimoine n’appartient qu’à une personne juridique ; une personne juridique n’a qu’un
patrimoine et un seul, l’entreprise ne peut avoir de patrimoine et doit donc opter pour une forme
juridique propre afin d’avoir la personnalité juridique et d’exister en tant que sujet de droit. Le
législateur propose aux entreprises un certain nombre de statuts juridiques pour exercer leurs
activités : commerçant, sociétés commerciales … Dans les différentes branches du droit, des règles
de droit applicables à toute entreprise quel qu’en soit le statut juridique sont apparues.

3. Les libertés économiques de l’entreprise


Conférées au niveau international, communautaire et national doivent être encadrées par des
dispositions d’ordre public afin de protéger les salariés et consommateurs et maintenir l’intérêt
général intact. Au niveau international, on parle de la liberté d’échange prônée par l’OMC et qui
garantit la non-discrimination des échanges entre Etats et qui réduit les droits de douane. Au
niveau communautaire, la construction d’une union économique par le biais de la libre circulation
des personnes, des marchandises et des capitaux dans les Etats-membres. Au niveau national, on a
4 grandes libertés garanties par la constitution : liberté d’entreprendre, liberté de contracter,
liberté de la concurrence, le droit de propriété (Dès le XIXe siècle, pour ce qui est des libertés
sociales et droits sociaux XXe)

4. Le rapport avec l’ordre public


L’ordre public étant l’ensemble des règles de droit impératives qui s’imposent à tous, et auxquelles
nul ne peut déroger par contrat, il peut ou protéger les intérêts généraux de la collectivité en
assurant la stabilité des grands équilibres (Emploi, stabilité des prix) = de direction. Ou protéger les
intérêts individuels des contractants, en réduisant les inégalités entre les parties (salarié,
employeur…) il est alors nommé de protection. En cas de violation de cet ordre public économique,
les acteurs peuvent être condamnés à des sanctions civiles ou pénales telles que :
Annulation des clauses ou des contrats illicites, cessation des agissements illicites, versement de
dommages et intérêts, publication judiciaire du jugement (en cas de publicité mensongère par ex)
l’emprisonnement (pour abus de biens sociaux pour délit d’initié, pour pratique discriminatoire à
L’embauche)

5. Les différents types de sociétés

Type de Explication Nombre Montant Régime


société d’associés en capital fiscal
L'Auto Créé en 2009, le statut d'auto entrepreneur est Un seul capital IR
Entrepreneur destiné aux personnes souhaitant tester leur associé social est
projet d'entreprise ou aux personnes librement
souhaitant développer une activité fixé
complémentaire (salarié ou retraité). Ce statut
est destiné à des activités générant un chiffre
d'affaires limité (de 32 à 81 K€ HT). Les
obligations administratives et comptables sont
réduites et simplifiées.

L'Entreprise L'Entreprise Individuelle, est une forme Un seul capital IR


individuelle juridique souple où le dirigeant dispose des associé social est
pleins pouvoirs pour diriger seul son entreprise librement
avec des règles de gestion simplifiées. Son fixé
entreprise et lui-même sont alors confondus en
une seule entité et il dépend, à titre personnel,
du régime social des indépendants (RSI). En
contrepartie, il est responsable des
éventuelles dettes de l’entreprise sur ses biens
personnels (sauf déclaration d’insaisissabilité
au notaire)
L'EIRL L'Entreprise Individuelle à Responsabilité Un seul capital
Limitée (EIRL) est une entreprise individuelle associé social est
mais au fonctionnement proche de celui de librement
l’EURL. L'intérêt de ce statut est de protéger fixé
ses biens personnels.

La SARL Avec le statut de SARL, Société à de 2 à 100 capital IR/IS


Responsabilité Limitée, l’entreprise une « associés social est
personne morale », possédant son propre librement
patrimoine. En cas de problème, les biens fixé
personnels du chef d’entreprise sont à
l’abri des créanciers professionnels.
Ce choix implique certaines formalités : choix
d’une dénomination sociale, d’un siège social,
dépôt d’un capital…

L’EURL L'EURL, Entreprise Unipersonnelle à Un seul capital IR


Responsabilité Limitée, est une SARL à associé associé social est
unique. A ce titre, elle est soumise aux mêmes librement
règles que la SARL mais avec un peu plus de fixé
souplesse.
Le montant du capital social est librement
déterminé par l'associé unique
SA La SA est dirigée par un Conseil Le capital 7 associés IS
d'administration, comprenant 3 à 18 minimal minimum
membres, obligatoirement actionnaires. Le est de 37 - pas de
Président est désigné par le Conseil 000 euros maximum
d'administration
parmi ses membres. Un directeur général peut
également être nommé pour représenter la
société
et assurer sa gestion courante. La
responsabilité des associés est limitée au
montant de leurs
apports.
Autres SAS : Société par actions simplifiée.
SASU : Société par actions simplifiée
unipersonnelle.
SNC : Société en nom collectif.
- L’environnement juridique de l’entreprise :

3.2 – La protection de l’entreprise :


- Le mécanisme de propriété industriel : le brevet, la marque

La notion de propriété industrielle : Concerne les brevets, marques, dessins, et modèles, les
dénominations sociales, les noms commerciaux et les enseignes, les appellations d’origine et
indications géographiques etc. La protection des droits de propriétés industrielles est essentielle
pour l’innovation, l’emploi, la concurrence et la croissance économique.
La marque

«La marque de fabrique, de commerce ou de service est un signe susceptible de représentation


graphique servant à distinguer les produits ou services d'une personne physique ou morale. » Art.
L711-1 du CPI

sujet Article Contenu


La protection les articles L712- pour être protéger la marque doit faire objet d’un
de la marque 1,-3,-4 du CPI enregistrement au sein de l’INPI, l’enregistrement produit
ses effet 10 ans a compté de la date du dépôt
(renouvellement indéfini).Dans le délai de deux mois toute
personne intéressée peut formuler des observations, ou
une opposition à la demande d'enregistrement (dans un
délai maximum de 6 mois après l’expiration du délai
précédent) auprès du directeur de l'INPI. La demande
d’enregistrement peut être donc rejeté si les éléments de
l’opposition son fondées.
Rmq : Le renouvellement de l’enregistrement doit faire
l’objet d’une demande. Pour que la protection soit de
nouveau accordée, le signe ne doit pas avoir été modifié, ni
la liste des produits ou services étendue. Dans le cas
contraire, il faut procéder à un nouveau dépôt.
Les catégories article L711-1
a) Les dénominations sous toutes les formes (mots,
de marques
assemblages de mots, lettres, chiffres …)
protégées
b) Les signes sonores (sons, phrases musicales …)
c) Les signes figuratifs (dessins, étiquettes, cachets, lisières,
reliefs, hologrammes, logos, images de synthèse …) les
formes notamment celles du produit ou de son
conditionnement ou celles caractérisant un service.
Conditions de les articles L712- Distinctif sont : les signes ou dénominations qui
la protection de 2,-3,-4 du CPI correspondent exclusivement a la désignation nécessaire, a
marque une caractéristique, ou qui sont constitués exclusivement
par la forme imposée par la nature ou la fonction du
produit ou du service.
Disponible: Il faut vérifier que ces éventuelles antériorités
(les marques déjà enregistrer) ne sont pas identiques à la
future marque, et que même si un droit antérieur existe, il
ne doit pas désigner des produits ou services identiques ou
similaires.
Licite : Les signes illicites sont :
- Des signes contraires à l’ordre public et aux bonnes
mœurs ou interdits par une loi ou par la Convention
d’Union de Paris (Signes choquants, incitation à la violence
et à la haine raciale, drapeaux de pays, sigles
d’appartenance à une organisation internationale …)
- Des signes déceptifs ou trompeurs : marque de nature à
tromper le public

Les brevets
Le brevet est un titre de propriété industrielle qui confère à son propriétaire un droit exclusif
d’exploitation sur une invention, pour une durée de 20 ans maximum, sans renouvellement.
L’invention peut être un produit (objet matériel), ou un procédé (moyen de fabrication)
permettant d’obtenir un produit, un service ou un effet technique particulier.

Les conditions Articles L611-11, a. L’invention doit être nouvelle :


de brevetabilité -14, -15 du CPI L’invention est nouvelle quand elle n’est pas comprise dans
l’état de la technique (l’ensemble des informations rendues
accessibles au public avant la date de dépôt de la demande
de brevet)
b. L’invention doit impliquer une activité inventive :
L’invention ne doit pas écouler de manière évidente de
l’état de la technique. Le caractère inventif est recherché
par comparaison entre l’invention et ce qui existe déjà dans
le domaine technique concerné.
c. L’invention doit être susceptible d’application
industrielle :
L’invention doit pouvoir être susceptible d’utilisation dans
une ou plusieurs industries
1. Conditions de brevetabilité
permet la protection de l’invention
* Le brevet d’invention (Art 611-1 de la loi du 1 juil 1992 « toute invention peut faire l’objet d’un titre de
propriété industrielle… » (document1)
* Les dessins et modèles (défini comme une figure à deux dimensions sur tout type de support.) Document 2
* La marque (confondue ou non avec le nom commercial et l’enseigne constitue un signe distinctif
permettant de rallier la clientèle) Document 3.
* La propriété littéraire et artistique (caractéristiques de la loi Hadopi)

- La propriété commerciale :

La « propriété commerciale » désigne le droit du locataire, au terme du bail, d’obtenir son


renouvellement, ou, à défaut, le paiement d’une indemnité d’éviction. En effet, la stabilité est
essentielle pour un commerce, la clientèle constituant généralement l’élément principal du fonds
de commerce.

Ainsi, au terme du bail, le locataire peut prétendre au renouvellement de celui-ci. Pour cela, il
doit :
être titulaire d’un bail soumis au statut des baux commerciaux,
être inscrit au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers, au moment où
il demande le renouvellement, ou lorsque le bailleur lui délivre congé, pour le local en cause,
exploiter effectivement le fonds de commerce au moment de la demande et dans les 3 années
précédentes,
respecter les clauses du bail.

Dès lors que ces conditions sont remplies, le bailleur devra verser au locataire une indemnité
d’éviction :
s’il donne congé en refusant le renouvellement du bail,
ou s’il refuse une demande de renouvellement formée par le locataire.

L’indemnité est égale au montant du préjudice causé au locataire. Elle comprend notamment :
la valeur marchande du fonds de commerce, déterminée suivant les usages de la profession,
les frais normaux de déménagement et de réinstallation du fonds,
les frais et droits de mutation à payer pour un fonds de même valeur. Le bailleur peut toutefois
établir que le préjudice du locataire est d’un montant inférieur.

Bon à savoir : Le bailleur n’est pas tenu de verser une indemnité d’éviction s’il est établi que :
l’immeuble est insalubre et doit être totalement ou partiellement démoli,
l’immeuble ne peut plus être occupé sans danger en raison de son état.

- L’action en concurrence déloyal :


Le principe Une entreprise constate que son chiffre d’affaires chute brusquement, certains clients
importants rompent brutalement les accords qui les liaient à elle de longue date,
plusieurs salariés viennent de démissionner après plusieurs années de collaboration
fructueuse. Cette entreprise s’interroge sur les causes de ces événements, elle pense
que c’est un ensemble d’irrégularités qui en sont l’origine. L’entreprise doit établir qu’il
s’agit en effet d’irrégularités, et qu’enfin elles sont de celles que le droit qualifie
« manœuvres de concurrence déloyale ».
Les preuves
Pour mettre un terme à ces comportements déloyaux, l’entreprise doit établir la
preuve de trois éléments : la faute, le préjudice enfin le lien de causalité entre la faute
et le préjudice.

Dans ce cadre, elle fait appel à un détective qui va mettre en œuvre une enquête
préalable à la procédure. L’avocat, muni du rapport de l’enquêteur, rédigera et
soutiendra une requête afin d’obtenir une ordonnance autorisant des investigations
directes chez le concurrent avec l’intervention d’un huissier, d’un expert et de la force
publique.

La procédure Les comportements déloyaux sont classés par la jurisprudence en quatre catégories :
Le dénigrement, la confusion, ladésorganisation de l’entreprise, leparasitisme.
Les constatations d’huissier fixent la preuve. L’avocat analyse avec son client les
pièces réunies, qualifie la faute et évalue le préjudice dont il sera demandé réparation.
Important à Elle est punissable sur le fondement de l'article 1382 du code civil français
savoir : (responsabilité délictuelle) et expose au paiement de dommages et intérêts pour réparer
le préjudice subi.

En principe, les trois conditions de mise en œuvre de la responsabilité délictuelle doivent


être réunies :

 la faute (dénigrement, désorganisation, imitation, parasitisme)


 le préjudice (nuire a l'image d'une entreprise, diminution du chiffre d'affaires)
 le lien de causalité (clause de non-concurrence, débauchage illicite)
Cependant, certaines juridictions ont sanctionné des pratiques déloyales en recourant à
la notion de trouble commercial, créant une présomption simple de préjudice dès lors
que le comportement déloyal était avéré (D. 1994, somm. 250, note Serra).

Le domaine de l'action en concurrence déloyale s'est considérablement étendu au fil du


temps : visant à l'origine les abus pratiqués entre concurrents, il s'est étendu jusqu'à
viser les pratiques d'entreprises évoluant sur des marchés distincts.
Document 1 Concurrence déloyale
Depuis la loi Le Chapelier du 14 juin 1791, le principe de libre concurrence n'a cessé de s'affirmer dans les rapports
commerciaux. Toutefois, la liberté de concurrence n'autorise pas les entreprises à user de procédés déloyaux pour nuire à un
concurrent afin de détourner sa clientèle. La libre concurrence suppose que les différents acteurs économiques aient la possibilité
d'entrer librement sur le marché. Une certaine déontologie des affaires est ainsi apparue. Malgré l'autorégulation, les tribunaux sont
fréquemment amenés à sanctionner des comportements déloyaux, préjudiciables par nature aux acteurs économiques.

L'objectif de l'action en concurrence déloyale est de prévenir et sanctionner l'utilisation de procédés déloyaux dans la concurrence.

L'action en concurrence déloyale est une action de responsabilité civile fondée sur le régime général de responsabilité du droit
français (articles 1382 et 1383 du code civil). Elle permet à son titulaire de demander réparation à autrui pour le préjudice qu'il lui
a causé. Le succès d'une action en concurrence déloyale est subordonné à trois conditions : le demandeur doit rapporter la preuve
d'une faute, d'un préjudice et d'un lien de causalité entre ces deux éléments.

Appliquée à la propriété industrielle, la concurrence déloyale est souvent caractérisée par des manœuvres traduisant une volonté
de se placer dans le sillage d'une marque reconnue. La concurrence déloyale se manifeste aussi par le dénigrement des
prestations proposées par un concurrent.

La faute peut être caractérisée par des actes traduisant l'intention de détourner la clientèle : en matière de marque, l'auteur de la
faute commercialisera par exemple un produit au conditionnement identique ou similaire au leader du marché.

Le préjudice se trouve souvent caractérisé par une perte financière (perte d'un marché, réduction significative des ventes, atteinte
à l'image de la marque...).

L'exigence d'un lien de causalité suppose que le préjudice subi trouve son origine dans le comportement fautif.

En rapportant la preuve de ces différents éléments, le demandeur obtient des dommages et intérêts destinés à réparer l'ensemble
du préjudice subi.

En instaurant l'action en contrefaçon comme mode de défense des titres de propriété industrielle, la loi du 11 mars 1957 a souligné
la singularité de chacune de ces deux actions et leur indépendance. La jurisprudence commentée sur PI France démontre la
complémentarité de ces deux actions.
Document 2
Les points clés en concurrence déloyale
http://www.concurrence-deloyale.info/points-clefs.html
Cybersquatting
http://www.legavox.fr/blog/maitre-haddad-sabine/accaparer-domaine-pour-detourner-marque-3699.htm
Document 3 : les couleurs et le droit
http://clairebouchenard.canalblog.com/archives/droit_des_marques_et_concurrence_deloyale/index.html
22 janvier 2008
LES COULEURS ET LE DROIT
Le droit des marques
Le droit des marques peut permettre la protection d’une teinte de couleur particulière ou d’une combinaison
de couleurs aux nuances spécifiques.
Cette combinaison de couleurs doit avoir fait l’objet d’un dépôt particulier ou constituer un élément
détachable et essentiel de la marque complexe déposée, exerçant partie de sa fonction attractive (TGI Paris
10/03/99 : protection de la teinte de couleur de la marque complexe déposée par KENZO consistant en un
décor végétal gaufré de couleur vert jade céladon).
La protection ne peut en outre s’appliquer qu’à la combinaison déposée, c’est-à-dire à l’agencement
particulier des couleurs entre elles: « L’utilisation d’un signe proche pour désigner la marque et l’utilisation
des trois mêmes couleurs disposées de façon ressemblante confère une allure générale proche qui entraîne
une confusion » (CA Paris, 01/06/92, Marque Evian et étiquettes Vivian pour une eau minérale).
Enfin, la protection suppose que la teinte ou la combinaison revendiquée présente un caractère suffisamment
distinctif par rapport aux produits auxquels elle s’applique (caractère usuel ou non).
Le droit d’auteur
Le droit d’auteur ne peut protéger que des œuvres de l’esprit déterminées, c’est-à-dire des formes. Une
combinaison de couleur ne peut donc pas, en soi, être protégée sur le fondement du droit d’auteur.
La reprise d’une combinaison de couleur peut cependant constituer un élément permettant d’établir la
contrefaçon d’une forme dès lors que les autres éléments caractéristiques de cette forme sont également
repris.
Ainsi, l’imitation du graphisme d’un logo, c’est-à-dire de son dessin, de la typographie de ses éléments
dénominatifs, des couleurs utilisées et de l’agencement général de toutes ces composantes, peut constituer
une contrefaçon de droit d’auteur.
A propos d’un conditionnement, il a été jugé que « sur les conditionnements incriminés, la tête de bœuf comme
celle de la volaille est blanche marquée de noir, reprenant l’essentiel des animaux de Maggi. Que ces têtes
s’inscrivent sur un fond de forme rectangulaire jaune, une ligne blanche séparant ce fond à un tiers de la base et
arrivant sur l’emballage du bouillon de volaille exactement au niveau de la barbe, comme sur la marque Maggi. Que
la société Gallina Blanca utilise la couleur rouge pour ses mentions « Pot-au-feu », « Bouillon de volaille » (…), ce
qui laisse dans l’esprit du consommateur une association des couleurs rouge et jaune. Qu’ainsi le consommateur
qui ne verra pas en même temps les marques « Maggi » et les produits Gallina Blanca, surpris par le même ensemble
de couleurs, le trait blanc au même niveau, la tête de l’animal cernée de noir, est susceptible de commettre une
confusion préjudiciable à la société Maggi » (TGI Paris, 07/05/93).
La concurrence déloyale
La reprise d’une couleur ou combinaison de couleurs, n’étant pas usuelle ou banale pour désigner le type de
produits en cause, peut constituer un acte de concurrence déloyale dès lors qu’une telle reprise génère un
risque de confusion.
« Le blister utilisé par la SARPP pour présenter en grandes surfaces le produit Sucrandel est collé sur un
carton dont la couleur, d’une manière générale, et le dessin évoquent le carton utilisé par la société Searle
pour présenter Canderel » et constitue un acte de concurrence déloyale (TGI Paris, 21/06/90).
« Est distinctive pour la commercialisation d’un produit alimentaire, notamment une gelée, une étiquette
caractérisée par une combinaison de couleurs et de signes, à savoir : l’emploi du jaune pour le fond, du
rouge pour les lettres, ces couleurs apparaissant dans des nuances lumineuses, la position du logotype «
gelée » dans le haut de l’étiquette, la grandeur des lettres constitutives de ce logotype, enfin la présence
d’une barre rouge transversale séparant l’étiquette en deux parties. Constitue un acte de concurrence
déloyale le fait par un commerçant d’utiliser une étiquette qui, malgré quelques différences, présente une
opposition de couleurs et un arrangement des signes conduisant au même aspect d’ensemble, notamment un
rouge identique pour les lettres et un fond jaune identique » (CA Paris, 08/11/84).
Il a été jugé que la combinaison de couleurs rouge et jaune ainsi que l’apposition d’une bande sur le coté
gauche des sachets était courante dans le conditionnement des épices et que la société Ducros ne démontrant
pas avoir été la première à mettre sur la marché ce type d’emballages, elle ne pouvait faire grief à la société
Suproc d’employer ces couleurs et cette bande (CA Paris, 26/10/93).
Le parasitisme
Ce grief peut être retenu même en l’absence d’un risque de confusion dès lors qu’il est constaté qu’une
entreprise se place dans le sillage d’une autre et profite ainsi indûment des efforts commerciaux développés
par une entreprise tierce.
« Considérant que Lactel en abandonnant courant 1994 son conditionnement à dominante bleue au profit de
la seule couleur rose fuchsia et en lançant dans le même temps la bouteille de 50 cl de lait de croissance
avec un bouchon rose fuchsia et une étiquette où prédomine cette couleur (…) et en faisant éditer des
encarts publicitaires également à fond rose a manifestement cherché à se placer dans le sillage d’un
concurrent très bien implanté sur le marché du lait de croissance et à tirer profit des investissements
réalisés par Cedilac afin que la clientèle associe cette couleur à son produit » (CA Paris, 25/11/98).

- Les pratiques anticoncurrentielles : ententes, abus de position dominante

Voir : pdf

Le contrôle des concentrations (notion, contrôle)


La répression des ententes et abus de domination (position dominante, dépendance
économique)
Pratiques abusives (discriminatoires, puissance, ruptures brutales, conditions de paiement)
Prix abusivement bas (L'article L 420-5 du Code de Commerce) Document3
Revente à perte (Les articles L 442-2 et suivants du Code de Commerce) Document 4
Ventes avec primes
Taxes européennes anti dumping (règlement CE 1225/2009)
La direction de la concurrence (texte 2012)

- Les pratiques restrictives :


-
3.3 – le cadre juridique des relations individuelles de travail :
- Le contrat de travail :
- La formation du contrat de travail :
- La modification du contrat de travail :
- La rupture du contrat de travail :
3.4 – Le droit de la consommation :
- La notion de consommation :

Il n’existe pas de définition légale du consommateur, mais une définition jurisprudentielle. Le


consommateur achète un bien ou un service pour satisfaire un besoin. C’est celui qui passe un
contrat sans rapport direct avec son activité professionnelle. (Exemple : la différence entre un
particulier louant une voiture pour ses vacances ou un professionnel pour son activité). Les
personnes morales ne sont pas prises en compte dans la notion de consommateur, le
consommateur est donc une personne physique.
Ainsi Le droit de la consommation vise à : protéger le consommateur et à promouvoir le
développement de la Consommation, celui-ci est tiré a la fois du de la consommation (loi du 26
juillet 1993) ainsi que des travaux de jurisprudence.

1. Les recours des consommateurs :

Sur le plan Le consommateur peut faire appel à la Direction départementale de la concurrence,


pénal : de la consommation et de la répression des fraudes, si le silence a été délibérément
gardé.
Pour tromperie sur les qualités substantielles de la chose vendue
Au regard de l’article 121-1 du code de la consommation (publicité mensongère)
Abus frauduleux de l’état d’ignorance de l’acheteur (art. 313-4 du nouveau Code
pénal ayant pour objet de réprimer les agissements proches de l’escroquerie au
préjudice de victimes particulièrement vulnérables pour les obliger à un acte qui leur
est préjudiciable)
Abus de faiblesse dans les conditions précisées par l’art. 122-8 du Code de la
consommation
Sur le plan si le ministère public avait déjà engagé une procédure contre le ou les auteurs des
civil : infractions, le consommateur peut mener une procédure civile, afin d’obtenir des
dommages-intérêts à la hauteur du préjudice subi et d’annuler la vente si le silence
a été délibérément gardé
Art. 1110 du Code civil, le silence volontairement gardé par le vendeur sur les
caractéristiques du P/S que l’acheteur avait intérêt à connaitre
Art. 1116 du Code civil, des ruses ou des manœuvres utilisées par le vendeur pour
induire en erreur l’acheteur et l’amener à contracter
Art. 1111 du Code civil, la pression exercée sur le consommateur par le vendeur
pour le contraindre à signer le contrat

b. En dehors de tout vice du consentement


Art. L-111-1 du Code de la consommation : Obligation générale d’information
Art. 1382 du Code civil : oblige tout professionnel à réparer le préjudice qu’il cause
à un acheteur si ce dernier subi un dommage du fait du manquement du
professionnel à son obligation de renseignement (Cass. Civ. 1ère, 8 Avril 1986)
Art. L-111-2 : « Le professionnel vendeur de biens meubles doit, en outre, indiquer
au consommateur la période pendant laquelle il est prévisible que les pièces
indispensables à l’utilisation du bien seront disponibles sur le marché. Cette période
est obligatoirement portée à la connaissance du professionnel par le fabriquant ou
l’importateur ». (Pas d’obligation service après-vente/garantie
conventionnelle/fournir la pièce)

Manquement Art. 1142 du Code civil : Responsabilité contractuelle + D&G si le professionnel ne


peut fournir au consommateur les pièces nécessaires alors qu’il l’a informé de cette disponibilité
Remarque : Art. L-111-3 : « les dispositions des deux articles précédents s’appliquent sans préjudice
des dispositions plus favorables aux consommateurs qui soumettent certaines activités à des règles
particulières en ce qui concerne l’information du consommateur »

- L’information du consommateur Obligation d’information : D’après la directive européenne du 5


avril 1993, le consommateur est défini par « toute personne physique qui, dans les opérations de
vente ou de prestations de service, agit à des fins qui n’entrent pas dans le cadre de son activité
professionnelle »

Obligation générale d’information : Art L111-1 : « Tout professionnel vendeur de biens ou


prestataire de services doit, avant la conclusion d’un contrat, mettre le consommateur en mesure
de connaître les caractéristiques essentielles du bien ou du service »
Le premier objectif du droit de la consommation est d’assurer une bonne information du
consommateur (L 111-1 du code de la consommation « tout professionnel vendeur de biens ou de
services, doit avant la conclusion du contrat, mettre le consommateur en mesure de connaître les
caractéristiques essentielles du bien ou du service ») (L 113-3 de code de la consommation « tout
vendeur de produit ou tout prestataire de service doit, par voie de marquage, d’étiquetage,
d’affichage ou par tout autre procédé approprié, informer le consommateur sur les prix et les
conditions de vente... ».
L’information obligatoire :
(Sinon : nullité du contrat+sanctions pénales possibles)
Publicités ou Réglementation spéciale :
documents Crédit à la consommation : L-311-4 ; crédit gratuit : L-311-5 ; crédit immobilité :
publicitaires L-312-4
Etablissements de crédit : conditions des opérations de Bq : Art 7 du décret du
24 juillet 1984
Agence matrimoniale : loi du 23 juin 1989
Pubs commerciales sur/hors lieux de vente « annonce de rabais »
Boissons alcooliques, tabac : loi du 9 juillet 1976 lutte contre le tabagisme,
médicaments : L-551
du Code de la santé publique, armes à feu : loi du 12 juillet 1985, certains
services
juridiques/financiers
Etiquetage Mentions obligatoires : L-113-3 du Code de la consommation + loi du 1er aout
1905 sur les
fraudes et falsifications + loi du 21 juillet 1983 sur la sécurité des
consommateurs
Rédigée en français : loi du 4 aout 1994 sous peine d’une amende de 5000 F sauf
traduction
Documents Remise de documents énumérant les caractéristiques essentielles du contrat
précontractuels proposé avant sa
conclusion :
Assurances (prix+garanties+projet de contrat) Etablissement de crédit
(conditions d’utilisation+
prix + engagements) Vendeurs automobiles (caractéristiques techniques+prix+
date livraison)
Agences de voyages (contenu) E/ses des pompes funèbres (devis+bons de
commande
conformes au décret du 9 mai 1995 relatif au règlement national des pompes
funèbres)

Remarque :
1. L121-18 du Code de la C : obligations d’identification par fourniture des éléments suivants :
Nom de l’entreprise-Coordonnées téléphoniques-Adresse du siège-Adresse de l’établissement (si
différente du siège)
2. Art 4 de la directive sur la vente à distance : avant la conclusion du contrat : Identité du FRS + si
paiement anticipé : son adresse

- La protection du consommateur dans le cadre contractuel :


Protection du Obligation L’information sur les prix.
consommateur d’information L’information sur les conditions de vente
lors de la L’information sur les caractéristiques et la qualité des produits
formation du vendus
contrat L’information sur la sécurité du produit
L’obligation de conseil du professionnel
L’information sur la tacite reconduction
Obligation de ne Fraude : acte délibéré du vendeur constituant un délit :
pas 1. Tromperie : induire délibérément le consommateur en
tromper erreur
2. Falsification : modification volontaire d’un Produit ou d’un
document de manière à induire le consommateur en erreur.
Publicité :
1. La pub mensongère consiste : délivrer une information
fausse ou de nature à induire en erreur le consommateur
2. Pub humour (exagération du P/S)/ dès lors que le
consommateur moyen établit l’exagération
3. Pub comparative (Loi Neiertz 18/01/1992) :
Ob. de ne pas Techniques de vente interdites :
forcer Vente forcée : envoi du produit + consommateur non tenu à
la vente restituer le P + l’en/se doit elle même reprendre le P
(Protection Vente subordonnée/liée : conditionner la vente d’un Produit à
du consommateur un Autre P/S
par l’interdiction Vente à la boule de neige/ pyramidale : Faire participer les
de consommateurs à la vente, en leur donnant un avantage à
certaines condition qu’ils recrutent d’autres adhérents et ainsi de suite
techniques
de Pratiques réglementées :
vente/réglementat Vente à distance : délai max : 30 jours Code C + s’il ne peut
io respecter le délai : information + remboursement
n des pratiques Information devant figurer sur l’offre quel que soit le support :
commerciales Auteur de l’offre/Nature/ durée /délai livraison/Droit de
pouvant altérer le rétractation
consentement Informations complémentaires (sur support durable) :
Détails droit de rétractation/Confirmation
information/Modalité de paiement/Adresse pour
réclamations/Facilité de renonciation (Droit de rétractation : 14
jours à compter de la réception)/ Droit de renonciation (Retour
objet + frais de retour à la charge de l’acheteur)
Le démarchage : l'’article L 121-21 du code de la
consommation définit le démarchage comme une pratique
faite « au domicile d’une personne physique, à sa résidence ou
à son lieu de travail, même à sa demande, afin de lui proposer
l’achat, la vente, la location, la location-vente ou la location
avec option d’achat de biens ou la fourniture de services ».
Vente avec primes : la prime est licite si : Identique au P/S
principal/Nécessaire à l’utilisation du P vendu/De faible valeur
Loterie publicitaire : licite si : Aucune obligation d’achat/Sans
ambigüité/ Transparence.
Possibilité de Délit de refus de vente Art L122 du Code de C « il est interdit
réfléchir et de se de refuser à un consommateur la vente d’un produit ou la
rétracter prestation d’un service, sauf motif légitime … » Ex : pression
pour choisir autre produit, discrimination, refus de
communiquer les tarifs Refus justifié : réglementation stricte
(armes/médocs) rupture de stock, caractère anomal de la
demande (Quantité inhabituelle), mauvaise foi de l’acheteur
(non respect des délais de paiement)
types de contrats avec droit de rétractation : La vente à
domicile, La vente à distance, La vente à crédit.
Protection lors Clause abusive
de l’exécution Obligation de
du contrat conformité et de
sécurité

La répression de l’abus de faiblesse :

- Les associations de consommateurs :

Les associations de consommateurs constituent un puissant contrepoids vis à vis des entreprises.
Elles comparent les offres sur le marché et disposent d’organes de presse pour diffuser leurs
résultats. Elles peuvent aider juridiquement le consommateur et agir en justice par voie principale.
Les associations sont présentes dans de nombreuses instances : conseil de la concurrence, conseil
national de la consommation, commissions de surendettement....

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