CONSO
» Fait maison ou
industriel? Incurvé
ou allongé ? Pour le consommateur, I‘infor-
mation n’est pas toujours au rendez-vous
mais la gourmandise, Si! texte Jean-Paul Frétillet
Gk ) Beurre ou margarine? Un faux débat
Incurvé, le croissant a
jou- les régle de Tart, un croissant Laurent Bisson. Comme pour
langé avecde lamargarine. est une source de plaisir, quil le pain, ‘artisan ou industriel
Allongé, cest quia été fabri- soit au beurre ou a la m: peut, pour corriger les défauts,
‘qué avec du beurre. Ce signe rine.» (La margarine est une matiére premiére, allon-
distinctif reléve de la seule tra-_graisse a base Uhhuile végétale _ gerla durée de vie du produit
dition et rest pas toujours res-hydrogénée, contenant des ou ajouter des aditfs: conser-
pecté, Reste la mention «pur _graisses trans.) Le beurre peut —_vateurs, exhausteurs de goat,
beurre» en vitrine ousurlem- étre congelé ou frais, issu d’un ete. Si étonnant que cela pa-
ballage, sil s'agit de viennoise- terroir reconnu ou non, nanti _raisse, jusqu’en décembre 2013, oe
rie industrielle Selon Laurent d'une AOP (appellation d'ori- aucun texte officiel ne rége- =
Bisson, artisan boulanger dans _ gine protégée) ounon. «Le mentait la viennoiserie. Lir- Du pain
la banlicue d’Auxerre, tout est. godt du beurre est la clé d’ ruption d'un «fait maison> a
affaire de goat: «Elaboré dans bonne viennoiserie>, ins obligé la confédération de la et des ceufs
is boulangerie a rédi-
ger un code des
usages qui, terme,
devrait aboutir &
une définition pré-
cise du «croissant
‘Le musée Salvador Dalf
de Fiqueres, en Espagne,
est coifé dceuts géants
et arbore sur sa facade
‘cre des alignements de
3 maison» petits pains catalans qui
a voquent nos croissants
] Promiére phase: ptr ces deux motifs sont
i romre phase: pti récurents dans feuvre
y fate, ours ern ttt pléthorique du peinre.
a sa, uls et levure, -Professionnelle qui garantitau £4
consommateur un croissant fa- Zien sue
briqué sur le lieu de vente. En
effet, & ce jour, on estime que
seuls deux boulangers sur dix
(Woire moins) fabriquent leurs
croissants. Les autres les ache-
{ent surgelés & un industriel de
Ja viennoiserie, Jean-Luc Pou-
jauran, boulanger a
Paris, estime que le
client fait difficile-
ment 2 Vel la ditté-
rence entre croissant
artisanal et industriel.
«En bouche, il doit tre
ctoustilant et moelleux
a ceeur, et révéler un
délicieux goat de
beurre.» Le boulanger
Laurent Bisson ajoute
que «certainsindustriels
Parviennent presque i g
7 ened
5 Un tour de main qui
ne fait plus qu'un seul pli
L2gusttessattrcetemps entre dansunechambre3 20°C
commie souvent. Une fois la pendant 2 heures Sous faction
pite pete, ilfautlalaisserlever es levures, le croissant achive
Pendant 24 heures 84°C. Plis sa pousse. La cuisson das on
ce temps est respecté, plus la four a chaleur ventilée conclut
fermente et développe des _ la fabrication. Les boulangers
aromes. Vint tape delapite qui achetent des viennotsrice
feuilletéeet du stourage>,cest-surgeléesse contentent ours
‘dire Fincorporationdu beurre uncarton se charge (eentucl,
‘ou de la margarine a raison de _lement) de la pousse et de lacuis-
1 kg de matitre grasse pour son, Un croiseant maisowsoote
306 kg de pate levee. De quoi environ 6Ocentimesa prod,
fournir environ 50 croissants. unerossantachets ches Fines
Leboulanger éialelapitectap- tie entre I7 e125 centines
plique une premiere Gouche de
beurre. Il ple la pate en rame-
nant les deux exttemités verse
centre, Cest ce quom appellee
premier tour. La pate Fepose
Une trentaine de minutes. On
proctde au deuxidme tour ete.
"Plasilyade tours, pus lap
Sera feuilletée. Pour un ero
Sant, onarréte trois, explique
Laurent Bisson. La pate feuile.
téeest tranches en triangles qui
sontrouléssurcuxmémes, la Sa
main oud la machine, pour for
mere croissant A co sade, iis iets ponent,
checTindustchlaviennonseric $e5.rlgsants sans bowser
estsurgelée. Chez Tartisanelleeongdatear a
{ Le fait maison s'affiche en boutique AC) % cesta part
bl eens Bey VYe@ 4
d :
/des croissants
dans la viennoiserie
vendue par les boulan-
gers de France, 35%
Pour le pain au chocolat.
Les industries de la
boulangerie-patisserie
assurent 75% des
ventes de viennoiseries
et 32% du pain. Une
Grosse moitié de leur
production est vendue
a
égaler une qualité artisanale.
Celadevien encore pus ard de
faire la difference», Restaitaen UX grandes et
fe: foun conommateur.Ce moyennes surfaces, et
* sera fait avec la charte affichée
pour instant que dans une pe- 10% aux boulangers.
Loire
tique et, jel, tite centaine de boulangeries sur
Spice: Franses entreprises
dans le Gard. les 34.000 de France, °
ie boutangeri et patizeiecoNsO
Une viennoiserie
qui vient bien
de Vienne
Gerth tenses
}connu que la baguette,
le croissant est dorigine
autrichienne.
niarien d'un boulan-
{ger quand il débarque
Paris sous le régne de Louis
Philippe, vers
Homme d'affaires inspirg i
uvre une boulangerie
au e Richelieu qui
détonne, avec les boutiques
existantes, pare raffine-
‘ment de son décor et le
‘nombre des spécialités ven
dues d'origine viennoise.
Lune elles est en forme
de croissant et s'appelle le
ipfel, une gourmandise
base de pate briochée. La
légende raconte que c'est
en souvenir dune victoire
des Viennois cor
3 que ies
boulangers fagonnérent
tune patisserie
en forme de
croissant,
Le
kipfelestimité
dans tout
Paris.Lare-
cette évolue
avec intro
duction dela
pate feulletée, technique
perfectionnée parle patis
sier Antonin Caréme (1784-
1833). Dans le Temps re-
trouvé, de Marcel Proust,
Mme Verdurin se gave de
croissants tout en évoquant
"horreur de a querre de
1914. La viennoiserie est
‘encore le privilege du petit
déjeuner de élite. Au
x siécle, avec la margarine
meilleur marché que le
beurre, le croissant se po-
pularise. Dans
la société Danone
lance Danerolles, une
‘a cuire la maison.
Do you like my cronut ?
Gere innoytion de Fannge? Cromut» ae
Jen 2013, l'un des mats les plus recherches sur le Net.
Le cronut est une eréation de Dominique Ansel, un
patissier francais, ancien de chez Fauchon. installé &
New York. Depuis sa eréation en mai 2013, les Ameri
cains font la queue devant sa boutique pour déguster cet
hybride entre croissant et donut, beignet traditionnel aux
Etats-Unis. Vendue 5, cette viennoiserie feulletée est
frite dans Fhuile de pépins de raisin, roulée dans du
sucre d'érable et fourrée de creme. Les parfums évoluent
au gré des mois, Pour Not, e patissier avait imaginé
un cronut au chocolat, champagne et pépite d'or.
MRICHE EN s a
Seanemrerseic ett CALORIES
La multiplication bale itr ES
des croissants Lecroissant est i
lune bombe calo-
Lirepustion denote pitiserie rue: 280 cal
fait le bonheur des industriels
de la viennoiserie. 270 entreprises
livrent dans 3.500 points de vente
des produits dont plus de 80%
sont surgelés, Sassurant un chitfre
affaires de 750 millions d'euros.
Certains ont développé leurs
propres enseignes. tels Le Duff
(Brioche Dorée), Monts Fournil
pour un modéle de
709. Le croissant
4a margarine est
‘aussi calorique, et =
contient en plus " z
des graisses trans. S
Des industriels
tentent 'équil-
(La Mie Caline), Holder (Paul), es ae
Neuhauser (Pomme de Pain) et a brett
multipli¢ les points chauds et bou- sander _——_—__—_——_
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‘Ains Brioche Donde et Paul Fautre en dni srs auehie
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'500 magasins dans le monde. quantité de gras.
Les cousins étrangers du croissant
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