le lecteur et à le confirmer dans la croyance que le zen, et en général
toutes les doctrines extrême-orientales, sont des choses fondamentalement mystérieuses, ésotériques et parfaitement impénétrables à notre esprit cartésien. S'il peut suffire, en somme, à un lecteur simplement curieux, ce petit ouvrage risque fort de décevoir celui qui veut s'informer plus sérieusement. André Bareau.
Louis Gardet. — La mystique, Paris, Presses Universitaires de
France, 1970, 128 p., (coll. « Que sais-je ? »). — Hilda Graef. — Histoire de la mystique, traduit de l'anglais par G. Maximilien et E. Marguerite, Paris, Editions du Seuil, 1972, 316 p., coll. « Livre de vie ». — Deux livres sur la mystique, tous deux d'inspiration catholique, mais assez différents quant au contenu. Le premier est d'un théologien, spécialiste bien connu de la mystique musulmane ; les perspectives sont essentiellement comparatistes : mystiques indienne et bouddhiste (sur lesquelles M. Gardet est bien informé aussi), mystique chrétienne, mystiques juive et musulmane. Dans l'interprétation, on retrouve une idée chère à l'auteur, disciple de Maritain : la distinction qu'il fait entre « mystique naturelle » (caractérisée par Г « enstase ») et la « mystique surnaturelle » (caractérisée par Г « extase », entendue comme sortie de soi vers un Dieu transcendant). Mises à part les vingt premières pages, consacrées à la « mystique non chrétienne », le livre de Mme H. Graef traite uniquement de la mystique chrétienne, qu'elle suit dans son développement historique, depuis le Nouveau Testament jusqu'à nos jours ; le livre repose sur de vastes lectures, les analyses des doctrines sont dans l'ensemble pénétrantes ; l'auteur prend en considération, non seulement la mystique occidentale catholique, mais aussi la mystique orientale orthodoxe ; elle ne dit rien de la mystique d'expression syriaque, plus difficilement accessible pour elle ; elle aurait pu cependant lire en anglais, donc dans sa langue, non seulement les textes traduits par Mingana, mais aussi le Livre de Hiérolhée, traduit par Marsh, et surtout, traduite par Wensinck, l'œuvre ď Isaac de Ninive, importante non seulement comme témoin de la mystique nestorienne, mais aussi pour l'histoire de la mystique orthodoxe, en raison de la profonde influence qu'a exercée la version grecque qui en fut faite au ixe siècle. A. Guillaumon't.
J. Waardenburg. — Classical Approaches to the Study of
Religion, vol. I : Introduction and Anthology, La Haye-Paris, Mouton, 1973, xiv + 742 p. Prix : 50 florins. — Après 78 pages d'introduction qui ont pour objet de raconter comment sont nées les études scientifiques dans le domaine de l'histoire de la religion, le livre se présente comme une anthologie de 41 auteurs, tous décédés, mais certains depuis peu, et qui peuvent être considérés comme des pionniers, voire