La peine légale [hadd] n’est imposée que si le coupable est une personne
saine et responsable [mukallaf], consciente de l’interdiction qu’il a
transgressé. Il n'est infligé par personne autre que l'autorité au pouvoir [Imam]
ou son adjoint, sauf dans le cas du maître envers son esclave, car il a le droit
d'infliger à son esclave la peine de flagellation, exclusivement, à cause de la
parole du Messager d'Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) :
Le maître n'a pas le droit d’appliquer à son esclave une amputation pour vol,
ni à le tuer pour apostasie [de l'Islam], ni à flageller son mukatab [esclave à
qui il a promis d'être émancipé à un prix convenu], ni à flageller son esclave
femme qui est mariée. En matière de flagellation, la peine infligée à l'esclave
équivaut à la moitié de la peine infligée à l'homme libre. Si quelqu'un avoue
une infraction punissable, mais retire ensuite ses aveux, la peine est annulée.
SECTION (FASL) :
La flagellation doit être administrée avec un fouet qui n'est ni flambant neuf
ni usé ou effiloché. La personne fouettée ne doit pas être étendue, ni
attachée, ni dénudée. Son visage, sa tête et ses parties intimes doivent être
protégés. Un homme doit être battu debout et une femme assise. Les
vêtements d'une femme doivent être bien ajustés et ses mains doivent être
tenues. Dans le cas d'une personne malade dont on peut s'attendre à un
rétablissement, la flagellation devrait être différée jusqu'à sa guérison, en
raison de la parole suivante d’Ali (Radiya Allahu ‘anhu), qui a dit : ‘Une
esclave du messager d'Allah (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) fut coupable de
zina (fornication), alors il m'a ordonné de la fouetter. Comme il est apparu
qu’elle était au début de sa grossesse, j'avais donc peur de la tuer si je l'aurais
flagellé, j'ai mentionné cela au Prophète (Salla Allahu ‘alayhi wa salam) et il a
dit : ‘Tu as bien fait !’
Si l'on ne s'attend pas à ce que l'invalide récupère (sa santé) et que le fouet
soit considéré comme trop dangereux pour lui, il devrait être fouetté une
seule fois, avec un paquet contenant autant de bâtons que le nombre de
fouets prescrit pour son infraction.
SECTION (FASL) :
Si plusieurs peines sont dues envers Allah ta’ala, y compris une exécution, le
coupable est mis à mort et les autres peines sont supprimées. S'il a commis
une fornication ou un vol à plusieurs reprises, mais n'a pas été puni, une peine
unique devrait être appliquée. Si plusieurs sanctions différentes sont
encourues, du type dans lequel l'exécution létale n'est pas incluse, elles
doivent toutes être appliquées par ordre de gravité, en commençant par la
plus légère. Les sanctions juridiques sont évitées par des incertitudes, elles ne
seraient donc pas appliquées dans les cas suivants :
• Si un homme se livrait à la fornication avec une esclave dont il était
propriétaire d'une part, même petite (la part), ou à laquelle son fils avait une
part (également).
• S'il a consommé un mariage sujet à contestation ou s'il l'a fait par la
contrainte.
• S'il a volé des biens dans lesquels lui ou son fils avaient une créance
légitime, à condition que le montant utilisé soit inférieur au patrimoine total de
son débiteur qui n'a pas pu lui rembourser son dû.
SECTION (FASL) :
« Prenez de moi qu'Allah a prescrit un moyen de les traiter : pour le vierge [qui
a forniqué] avec la vierge, [la peine est] cent coups de fouets et l'exil
pendant un an et pour le non-vierge [qui fornique] avec la non-vierge, [la
peine est] la lapidation. » [Rapporté par Muslim]
SOUS-CHAPITRE : LA PEINE POUR LA CALOMNIE (HADD AL-
QADHF
« Personne ne devrait être fouetté avec plus de dix coups, sauf s’il encourt
l'une des peines prévues par Allah. » [Rapporté par Al-Bukhary et Muslim]
Ce sont les brigands qui retiennent les gens dans le désert, dans le but
délibéré de s'emparer de leurs biens. Si l'un d'entre eux commet un meurtre et
saisit également des biens, il devrait être tué et crucifié, de sorte qu'il
devienne notoire, puis remis à sa famille. Si l'un d'entre eux commet un
meurtre mais ne saisit pas de biens, il devrait être tué mais pas crucifié. Si l'un
d'entre eux s'empare d'un bien mais ne commet pas de meurtre, sa main
droite et son pied gauche devraient être amputés à la même occasion et les
deux devraient être cautérisés. L'amputation ne doit pas être infligée, sauf à
celui qui s'empare de l'équivalent (du montant) de celui pour lequel le voleur
est amputé. Si quelqu'un fait peur aux gens, mais ne commet pas de meurtre
et ne saisit pas de bien, il devrait être exilé du territoire. Si quelqu'un se repent
avant d'être capturé de force, les peines d'Allah ta’ala cessent de lui être
infligées et il doit satisfaire aux revendications légitimes de l'être humain, à
moins qu'il n'en soit exempté.
SECTION (FASL) :
L'apostat ne devrait pas être tué avant d'avoir été invité trois fois à se repentir.
S'il se repent [il est épargné], sinon, il est tué par l'épée. Si quelqu'un nie
l'existence d'Allah ou lui attribue un partenaire ou une épouse ou un fils ou s'il
accuse Allah ta’ala de mentir ou de le blasphémer ou s'il traite Son Messager
de menteur ou l'insulte ou s'il nie un prophète ou nie le Livre d'Allah ou quoi
que ce soit de celui-ci ou nie l'un des piliers fondamentaux de l'Islam ou s'il
déclare autorisé une chose déclarée interdite par le consensus de l'opinion
juridique, il est coupable d'apostasie - à moins qu'il ne soit pas au courant des
devoirs religieux et des interdictions, auquel cas il doit en être informé, et s’il
n’accepte pas, il est coupable de mécréance.
L'islam du garçon qui atteint l’âge de raison est considéré comme valide. S'il
apostasie, il ne doit pas être tué avant d'avoir été invité à se repentir, trois fois
après son adolescence. Si l'apostasie de quelqu'un est établie, mais qu'il
professe l'Islam, il est accepté de lui. Dans sa profession de l’Islam, il lui suffit
de témoigner qu'il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah et que Muhammad est le
messager d'Allah, à moins que sa mécréance ne prenne la forme d'une
négation d'un prophète ou d'un livre, ou d'un devoir religieux obligatoire ou
de quelque chose de semblable ou s’il est convaincu que Muhammad (Salla
Allahu ‘alayhi wa salam) a été envoyé aux Arabes exclusivement, auquel cas
il n'est pas accepté de lui jusqu'à ce qu'il affirme ce qui l'a nié.
Si deux époux apostasient et s'installent dans une terre de guerre [dar al-harb]
et sont faits prisonniers, leur esclavage n'est pas permis, ni l'esclavage de leur
enfant qui est né avant leur apostasie, mais l'esclavage du reste de leurs
enfants est permis.
VERSION ORIGINALE :