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Dr.

SOUALMI Module de PHYSIOLOGIE Année Universitaire : 2018-2019

La Miction
I. Généralités :
 La miction représente le processus par lequel la vessie se vide lorsqu’elle est pleine.
 Il s’agit d’un acte reflexe mais qui est également soumis au contrôle de la volonté.
II. Rappel anatomo-fonctionnel :
1/ La vessie :
 C’est un réservoir ou est stockée l’urine produite par les reins. Sa capacité est d’environ 400 ml.
 Située dans le petit bassin (dans le pelvis) derrière la symphyse pubienne.
 Elle est constituée d’un corps et d’un col lequel se continue par l’urètre.
 Sa cavité présente trois orifices dessinant un triangle à sa partie infero-postérieure : c’est le trigone.
 Les deux méats urétéraux forment l’angle supérieur et l’orifice urétral l’angle inférieur de ce trigone.
2/ La paroi de la vessie :
Elle est de structure musculo-membraneuse. Sa tunique moyenne de nature musculaire lisse constitue :
 Le Detrusor lequel a un rôle important dans le processus de la miction par sa contraction.
3/ Les sphincters : Deux sphincters sont à décrire :
a. Le sphincter interne :
Fait de muscle lisse. Il fait partie du muscle Detrusor (épaississement de sa couche moyenne).
Il est situé à la fin du col vésical à l’origine de la vessie et présente à l’état basal un tonus propre lequel
intervient dans la continence urinaire passive involontaire.
b. Le sphincter externe :
Sa structure est faite de muscle strié, situé sous la prostate et appartient au plan musculaire moyen du périnée
Il intervient dans la continence urinaire active et volontaire.
4/ Innervation de la vessie : Elle est assurée par le système nerveux autonome (SNV). On distingue :
a. La voie sympathique :
 Représentée par les nerfs hypogastriques nés des segments médullaires lombaires L1 et L2.
 Les fibres efférentes se distribuent au corps de la vessie et au sphincter interne.
 La stimulation sympathique entraîne : un relâchement de la paroi vésicale (joue un rôle minime dans la miction) et
une contraction du sphincter lisse interne (responsable de la continence passive involontaire).
b. La voie parasympathique :
o Représentée par les nerfs pelviens nés des segments médullaires sacrés
S2 et S3.
o Les fibres efférentes se distribuent au corps de la vessie essentiellement
o La stimulation parasympathique détermine : une contraction du
muscle Détrusor favorisant la vidange de la vessie.
c. Les nerfs honteux internes :
 Issues des segments médullaires sacrés S1 et S2.
 Ils assurent l’innervation du sphincter strié dont la contraction assure
la continence urinaire entre les mictions et dont le relâchement
pendant la miction facilite l’évacuation de la vessie.
d. Récepteurs vésicaux :
 La paroi de la vessie contient des récepteurs sensibles à la distension de la paroi vésicale (mécanorécepteurs à type
de tensiorécepteurs), secondaire à l’augmentation de la pression à l’intérieur de la vessie consécutive à son
remplissage. Les fibres afférentes sont véhiculées par les nerfs pelviens (du système parasympathique).
 D’autres fibres afférentes véhiculant la sensibilité douloureuse suivent le trajet des nerfs hypogastriques (du
système sympathique).

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III. Le tonus vésical : Cystogramme :
L’étude des variations de la pression intra vésicale lors du remplissage constitue le cystogramme.
a. lorsque la vessie est vide : la pression intra vésicale est à peu près nulle.
b. si on réalise un remplissage progressif de la vessie (sérum
physiologique), on observe les phénomènes suivants :
- La pression ne s’élève que faiblement (atteint environ 10-15
cm d’H2O) et ce jusqu’au remplissage d’un volume d’environ 400
ml (300 - 500 ml) : Cette pression enregistrée est due
uniquement au tonus vésical de base.
- Au-delà de ce volume de remplissage : La pression s’élève plus
ou moins rapidement suite à l’apparition d’ondes de contraction
entraînant des élévations de pression. Ces ondes sont d’abord de
faible amplitude et ne déterminent aucune sensation particulière.
- Si le volume vésical continue à augmenter davantage (ex : atteint 700 ml) : les contractions (dites contractions
mictionnelles) deviennent intenses et douloureuses et provoquent des augmentations de pression qui peut
atteindre la valeur de 100 cm d’H2O ou même plus avec une sensation intolérable exigeant du sujet de vider
expressément sa vessie (besoin impérieux d’uriner).
IV. Le mécanisme de la miction :
a) L’envie d’uriner : Apparaît lorsque la vessie est pleine avec un volume d’environ 300-400 ml. La pression
atteinte est alors de 20 cm d’H2O. La distension de la paroi vésicale qui en résulte détermine une stimulation des
tensio-récepteurs de la paroi vésicale sensible à l’étirement.
Ces derniers envoient des influx afférents à la moelle (étage médullaire sacré) et de là les influx sont transmis au
cerveau ou naît en ce moment le désir (l’envie) d’uriner. D’uriner : prise de conscience du besoin d’uriner.
b) Si l’envie d’uriner ne peut pas être satisfaite :
Sous l’effet de la volonté, ces contractions peuvent être inhibées par des influx provenant du cortex cérébral et la
miction sera ainsi volontairement retardée pendant un certain temps aidée en cela par l’action du sphincter externe
qui demeure fermé grâce à sa contraction (sous contrôle de la volonté)
Ce résultat n’est cependant que temporaire et au bout de d’un certain temps les contractions réapparaissent encore
plus intenses et la pression intra vésicale s’élève très fortement pouvant atteindre 100 cm d’H2O ou même plus avec
une sensation de plénitude vésicale (vessie pleine) douloureuse et une envie impérieuse (urgente) de vider la vessie.
c) Si l’envie d’uriner peut être satisfaite :
- Les influx inhibiteurs d’origine corticale disparaissent et grâce à l’action du système parasympathique il se
produit une contraction du muscle Détrusor avec forte élévation de la pression intra vésicale.
- Simultanément, le sphincter interne de la vessie se relâche permettant l’ouverture du col vésical et le sphincter
externe est volontairement relâché permettant l’écoulement de l’urine dans l’urètre amorçant ainsi le processus
de la miction.
- Au début, le jet des urines s’écoule sous forte pression.
- Au fur et à mesure que la vessie se vide de son contenu urinaire, et la pression dans celle-ci baisse.
- Afin d’assurer une vidange complète de la vessie, des muscles accessoires interviennent.
- Aussi : le périnée est relâché, les muscles de la paroi abdominale sont contractés, le diaphragme est abaissé, la
respiration suspendu (apnée) et la glotte fermée. L’augmentation de pression abdominale qui en résulte comprime
la vessie entraînant une augmentation de la pression intra vésicale et la vidange de celle-ci se poursuit (débit
urinaire normal : 20-30 ml/sec).
- NB : La miction normale assure la vidange complète de la vessie.
d) Dispositif anti-reflux :
Le reflux de l’urine de la vessie vers les uretères (reflux vésico-urétéral) au cours
de la miction est rendu impossible grâce au mécanisme suivant :
La portion terminale des deux uretères décrit un trajet relativement long et oblique
dans l’épaisseur de la paroi vésicale (portion intra-murale).
Celle-ci est donc enserrée par les fibres musculaires lisses du Détrusor de sorte que
la pression intra-vésicale élevée lors de la miction la comprime fortement et
empêche tout reflux de l’urine de la vessie vers les uretères.

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