MARCHE DE CHANGES
SOMMAIRE
OPERATIONS DE CHANGES
COUVERTURE DU RISQUE
Comment se protéger contre le risque de change
Relations fondamentales
OPERATIONS DE CHANGE
Le marché des changes est lieu où se négocient (s’achètent et se vendent) les devises. Il assure la
confrontation de l’offre et de la demande de devises, et donc la détermination du prix d’une devise
dans l’autre : le cours de change. Il n’y a pas transfert d’espèces sur le marché des changes. Toutes
les transactions y sont enregistrées par des jeux d’écriture.
Le marché des changes ne connaît pas de frontières. Les transactions sur une devise se font aussi
bien et en même temps à Paris, à New York ou à Londres. Si donc le marché assure bien la
confrontation de l’offre et de la demande, les offreurs et les demandeurs ne s’y rencontrent pas
physiquement. Ils sont réunis par un réseau ultramoderne de télécommunications, téléphone,
télex…, complété par des moyens informatiques qui permettent d’effectuer et d’enregistrer
rapidement les transactions. De la sorte, tout opérateur peut, à tout moment, connaître les cours
proposés par les autres opérateurs, aussi bien sur propre place que sur les places financière
étrangères.
L’exportateur, par exemple, qui souhaite vendre les devises provenant du paiement d’un client
étranger, va les céder à sa banque. Il n’accède pas directement au marché des changes. La banque à
laquelle il s’adresse, si elle ne trouve pas la contrepartie, c’est-à-dire un acheteur de devises, auprès
de sa clientèle va la rechercher sur la marché, c’est-à-dire auprès d’une banque. Cette autre banque
peut être en France, ou dans tout autre pays. Le marché des changes est donc à la fois interbancaire
et international.
Le règlement des opérations internationales pose le problème de la monnaie, chaque partie utilisant
une monnaie différente. Le vendeur sera réglé dans la monnaie de l’acheteur et il devra la changer
pour retrouver la contrepartie dans sa monnaie nationale.
Pour pouvoir transférer les fonds à l’étranger, il faut procéder en deux temps :
1- acheter de la monnaie étrangère, cette monnaie sera payée avec de la monnaie locale ou par
application de devises reçues ;
2- transférer cette monnaie étrangère dans le pays où le règlement doit avoir lieu.
Résidents ou non-résidents
Résidents : les personnes physiques ayant leur principal centre d’intérêt en France ; un seul des
critères suivants suffit : domicile principal, activité principale, personne séjournant plus de 6 mois
par an ; les fonctionnaire et autres agents publics français en poste à l’étranger et les personnes
morales françaises ou étrangères pour leurs établissements en France.
Non-résidents : les personnes physiques ayant leur principal centre d’intérêt à l’étranger ; les
fonctionnaires et autres agents publics étrangers en poste en France et les personnes morales
françaises ou étrangères pour leurs établissements à l’étranger. les personnes physique de
nationalité française, à l’exception des fonctionnaires et autres agents publics en poste à l’étranger
qui acquièrent la qualité de non-résident dès leur installation à l’étranger.
Si un français veut régler des marchandises achetées en Italie, il devra se procurer des lires. Pour
acheter ces lires il les paiera avec des francs. Le prix auquel il achètera la lire sera appelé le cours de
la monnaie. Pour se procurer des lires, il s’adressera à son banquier. Pour que l’opération se réalise,
Le résident est soumis à toutes les prescriptions du contrôle des changes pour l’ensemble de ses
biens, qu’ils soient situés en France ou à l’étranger. Le non-résident est astreint au contrôle des
changes uniquement pour les opérations qu’il effectue sur des biens situés en France.
Exemple : Une société canadienne qui importe des marchandises suisses doit habituellement acheter
des francs suisses (FS) pour payer son achat. Par ailleurs, cette société peut exporter en Allemagne et
recevoir des marks qu’elle devra ensuite vendre pour obtenir des dollars canadiens. L’entreprise doit
utiliser le marché des changes pour ces deux types de transactions.
Avoirs et comptes en France ou à l’étranger : Les résidents peuvent constituer et détenir tous
avoirs à l’étranger, quelle qu’en soit la forme, ainsi que conserver en France des avoirs en devises
sans limitation de montant ni de durée. Parallèlement à leurs comptes ordinaires en francs, les
résidents peuvent ouvrir en France ou à l’étranger des comptes en devises (un compte joint entre un
résident et un non-résident est assimilé à un compte résident). Temps que leurs déclaration de
revenus ou de résultat, les références des comptes ouverts, utilisés ou clos à l’étranger. Les comptes
en devises ouverts en France peuvent être rémunérés.
Opérations de change : Les résidents peuvent procéder librement à toutes opérations de change, au
comptant ou à, terme, tant en France (avec les organismes bancaire, d’autres résidents ou des non-
résidents) qu’à l’étranger. Sont notamment possibles : les achats et ventes de devises, les couverture
à termes, les swaps de devises, les options de changes et les compensations de créances. En dehors
des établissements de crédit, habilités de plein droit à effectuer ces opérations, les commerçants
peuvent ouvrir un bureau de change manuel sous certaines conditions.
Mouvements de fonds entre la France et l’étranger : Les règlements effectués sous quelque
forme que ce soit par les résidents en faveur de non-résidents sont entièrement libres, ainsi que les
encaissements en provenance de l’étranger. Ces mouvements de fonds font l’objet de déclarations
statistiques adressées mensuellement à la banque de France. Les exportations ou importations de
sommes, titres ou valeurs par envois postaux effectués par des résidents autres que les organismes
bancaires ou par des non-résidents séjournant en France, doivent être déclarées à l’administration
des douanes lorsque la valeur de l’expédition est supérieure à 10 000 F.
Voyages à l’étranger : Les voyageurs résidents peuvent librement importer ou exporter, tant pour
leur propre compte que pour celui d’autrui, en francs ou en devises, toutes sommes, titres ou
valeurs. Toutefois, à partir de 50 000 F ou contre-valeur, ils doivent en faire la déclaration au bureau
de douane frontalier. Tout défaut de déclaration constitue une infraction douanière qui entraîne, sauf
transaction, une amende comprise entre le montant sur lequel a porté l’infraction et le double de
celui-ci, une peine d’emprisonnement de un à cinq ans et la confiscation du corps du délit.
Emprunts et prêts : Les résidents ont la possibilité d’emprunter en devises auprès d’autres
résidents, qu’il s’agisse ou non d’organismes bancaires. Les résidents peuvent librement consentir
aux non-résidents tous prêts tant en francs qu’en devises. Les résidents peuvent librement accorder
une garantie ou une contre-garantie à l’étranger ou en France au profit de non-résidents, quelle
Voyages en France : Les voyageurs non-résidents peuvent librement importer ou exporter, tant
pour leur propre compte que celui d’autrui, en francs ou en devises, toutes sommes, titres ou
valeurs. Toutefois, à partir de 50 000 F ou contre-valeur, ils doivent en faire la déclaration au bureau
de douane frontalier. Tout défaut de déclaration consiste une infraction douanière entraînant, sauf
transaction, une amende égale au minimum au, montant et au maximum au double de la somme sur
laquelle a porté l’infraction, une peine d’emprisonnement de un à cinq ans et la confiscation du
corps au délit.
Transactions en France sur titres et or : L’admission aux négociations d’un marché réglementé,
l’émission avec ou sans appel public à l’épargne, le placement ou la vente en France des titres sont
selon le cas libres ou soumis à l’autorisation préalable du ministre chargé de l’Economie. Les non-
résidents peuvent librement acheter et vendre des titres sur le marché français ; les revenus perçus
sont soumis en France à un prélèvement dont la restitution peut être prévue dans le cadre des
conventions fiscales internationales. Les transactions sur or monétaire sont libre. L’or monétaire est
considéré comme une marchandises et son importation ou son exportation doit par conséquent faire
l’objet d’une déclaration en douane.
Emprunts et prêts : Les non-résidents peuvent librement contacter des emprunts auprès des
résidents, tant en francs qu’en devises. Les non-résidents peuvent librement consentir des prêts aux
résidents dès lors que ces prêts n’ont pas le caractère d’investissements directs étrangers en France.
Quelles qu’en soit la forme (caution, hypothèque, nantissement, lettre d’intention…), les garanties
ou contre-garanties peuvent être données librement par un non-résident au profit de résidents. Les
non-résidents peuvent également être garantis ou contre-garantis librement par les résidents.
Investissements en France : Demeurant dans tous les cas soumis à autorisation préalable de la
Direction du Trésor et ce, quelle que soit l’origine de l’investisseur, les investissements dans des
activités participant à l’exercice de l’autorité publique, mettant en cause l’ordre, la santé ou la
sécurité publique ou réalisés dans les activités de production ou de commerce d’armes, munitions
ou matériel de guerre, ou ayant pour effet de faire échec à l’application des lois et réglementations
françaises. Les investissements étrangers en France doivent faire l’objet d’un déclaration préalable
et peuvent être soumis à autorisation (sauf pour les investisseurs ressortissants de la CEE).
Le contrôle des changes est l’ensemble des réglementations limitant ou interdisant les mouvements
de capitaux avec l’étranger. La réglementation émane du ministère des Finances et de la banque
centrale européenne. La mise en place d’intermédiaires agrées (banques) se fait sous contrôle de
l’administration des douanes. Pour éviter les fortes tensions sur la monnaie, les pouvoirs publics
peuvent exercer sur les sorties et entrées de capitaux des contraintes sont appelées dans leur
ensemble le « contrôle des changes ». Sans entrer dans le détail de modalité technique complexe et
fluctuantes, on peut dire que l’on agit dans plusieurs directions et par exemple dans les domaines
suivants :
- incitations auprès des exportateurs pour qu’ils cèdent rapidement les devises reçues de leurs
ventes ;
- justification des paiements pour les importateurs ;
- réglementation plus ou moins stricte des investissements effectués par les français à l’étranger
(immobilier, valeurs mobilières, etc.) ;
- réglementation éventuelle de l’achat des devises pour le tourisme. Actuellement, le contrôle des
changes a pratiquement disparu.
La réglementation des changes franc ne s’applique que dans la Zone franc. Celle-ci comprend tout
d’abord les « territoires » composant la République française elle-même, à savoir la France
métropolitaine, les quatre « départements d’outre-mer » (Martinique, Guadeloupe, Guyane,
Réunion) et six des sept « territoires d’outre-mer » (Saint-Pierre-et-Miquelon, l’archipel des
Comores, la Nouvelle-Calédonie et ses dépendances, la Polynésie française, Wallis et Futuna et les
territoires de la France australe) – à la seule exception de la côte des Somalis. Les personnes
touchées par la réglementation sont divisées en deux catégories : les résidents et les non-résidents.
1° L’Office des changes, organisme d’Etat, est chargé de délivrer des autorisations d’acquisition de
devises étrangères et toutes les autorisations prévues par les opérations de change. C’est lui qui
assure l’application de la réglementation des changes. Il dispose à ce titre d’un pouvoir
réglementaire qu’il exerce sous forme d’avis publiés au Journal officiel, ou bien d’instructions aux
intermédiaires agrées.
2° Les intermédiaires agrées sont toutes les banques qui ont été agréées en vue de :
délivrer certaines autorisations à la place de l’Office des changes ;
servir d’intermédiaires entre les usagers et l’Office des changes pour les opérations de change.
L’entremise des intermédiaires agréées est obligatoire.
3° Le fonds de stabilisation des changes, géré par la banque de France, est la caisse centralisatrice
des devises étrangères.
Les résidents sont tenus de céder, sur le marché des changes, les devises provenant de l’exportation
de marchandises à l’étranger, de la rémunération de services rendus à l’étranger, et, d’une manière
générale, de tous revenus touchés à l’étranger. Cette obligation de cession ne comporte que deux
exceptions :
- les ressources ayant un caractère de capital ne sont pas cessibles (héritage d’avoir liquides, vente
d’une valeur mobilière, vente d’un immeuble, etc.).
D $
Q $
La demande de monnaie étrangère est à mettre au débit de la balance des paiements. Alors que
l’offre de monnaie étrangère est à mettre au crédit de la balance des paiements. Notons que les prix
p
FS
p
exprimés dans une monnaie étrangère (par exemple, en dollars) se déduit comme suit: $ e
e1
+ 2 ,5 %
e0
- 2 ,5 %
D D M
Q D M
S’il y a un excès de demande de DM, les banques centrales doivent fournir des DM. La BNF
devra vendre des DM pour des FF, c'est-à-dire elle va avoir une politique monétaire restrictive.
Imaginons un choc exogène comme une augmentation des exportations ( X) entraînant un excès
d’offre de DM (demande de FF). Alors il y a un déplacement de l’offre de DM (ODM à O’DM)
entraînant une baisse du taux de change ‘e’.
e F F /D M
O D M
O 'D M
E 0
e0
e1
E 1 D D M
Q D M
q0 q1
En régime de change fixe, s’il y a un excès d’offre d’une devise étrangère, la banque centrale doit
acheter de la monnaie étrangère (vendre de la monnaie nationale) afin de combler cet excès d’offre.
Ce faisant, la banque centrale augmente ces réserves en monnaies étrangères (ici DM) soit RDM>0.
Par contre, s’il y a un excès de demande de devises étrangères, il y aura une hausse du taux de
change ‘e’ et la banque centrale devra acheter de la monnaie nationale et vendre de la monnaie
étrangère soit RDM<0.
PRINCIPES DE BASE
Une transaction de change est une transaction qui permet aux liquidités de circuler entre des dépôts
bancaires libellés dans des devises différentes.
Les derniers indicateurs de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) montrent qu'en
moyenne et sur une journée de 24 heures, près de $1mille milliards changent de main sur les
marchés internationaux des changes.
Il est surprenant de voir que seuls 15% des changes sont liés au commerce transfrontalier de biens et
services. Près de 85% relèvent d'opérations bancaires d'ingénierie financière ou de spéculation.
Chaque état souverain émet et gère sa propre devise par le biais d'une banque centrale. La zone
Euro représente une exception. Cette nouvelle région monétaire est composée de 12 États membres.
La Banque Centrale Européenne, qui est politiquement indépendante, émet et gère l'Euro, la monnaie
transnationale de cette association.
Par exemple, des dollars détenus pour le compte d'une banque allemande sont connus sous le nom
d'Eurodollars, des yens détenus pour le compte d'une banque londonienne - en tant qu'actifs de la
banque londonienne - sont connus sous le nom d'Euroyen, etc.
Terminologie
Sur les marchés, les noms des devises sont réduits à 3 lettres pour répondre aux besoins des tableaux
sur écran. Ces noms ont été développés par l'Organisation internationale pour la standardisation et
sont appelés les codes ISO ou (SWIFT). Nous utiliserons cette convention tout au long de la
démonstration.
Les devises en violet sont l'"héritage" des unités monétaires nationales (UMN) qui représentent
maintenant les coupures locales d'une seule devise, l'Euro. Elles sont négociables en tant que UMN
jusqu'au 1.01.2002, date à laquelle l'Euro deviendra la seule coupure.
Le taux de change des NCU par rapport aux autres devises sera encore affiché au moment où les
marchés se traitent; mais les flux des fonds interbancaires sont essentiellement en Euro car la
cotation, la négociation et le règlement de tous les marchés de l' Union monétaire et économique
(UME), qu'il s'agisse des marchés des obligations ou des actions, sont à présent libellés seulement
en Euro.
L'activité de change est concentrée sur quatre devises "principales" traitées contre le dollar
américain, l'EUR, le JPY, la GBP et le CHF.
Cette concentration de liquidités en quelques paires de devises reflète l'importance des marchés de
produits financiers et physiques sous-jacents libellés dans ces devises.
L'USD est la devise dominante dans le monde, il représente près de 80% de l'ensemble des
transactions sur le marché international des changes. L'importance politique et économique des USA
fait du dollar la devise la plus traitée au monde.
L'USD est la valeur refuge la plus utilisée par les investisseurs globaux, en particulier pour les
raisons suivantes:
La devise est gérée avec prudence par la Réserve fédérale américaine - FED (US Federal
Reserve Bank);
Les contrats US sont garantis par un système juridique solide.
Le marché des bons du Trésor est toujours profond et liquide.
De plus, l'échelle, la diversité et la sophistication des instruments financiers disponibles sur les
marchés américains attirent les investisseurs étrangers dont les opportunités domestiques sont plus
limitées.
Les marchés monétaires US sont facilement utilisés à des fins d'emprunt et représentent un
investissement sûr pour les prêteurs;
Le marché des obligations du gouvernement est le marché le plus profond et le plus liquide
au monde;
Les actions et les obligations du secteur privé sont à l'origine d'un éventail on ne peut plus
vaste d'opportunités d'investissement;
Chaque marché est dédoublé par un marché de produits dérivés qui est profond et liquide et
qui offrent des outils de couverture efficaces et des opportunités spéculatives.
Le dollar US incite donc les banques centrales à détenir la majorité de leurs réserves de devises
étrangères en bons du Trésor américains; ce dernier est attractif pour toute sorte d'investisseurs
privés, allant de ceux dont la priorité absolue est la minimisation des risques et qui détiennent des
emprunts de l'État américain, jusqu'aux acteurs les plus spéculatifs qui sont à la recherche des
rendements élevés associés aux actions de croissance, obligations à rendement élevé, contrats à
terme et options.
L'Euro (EUR)
Avant l'avènement de l'Euro, le DEM représentait 25% des transactions sur le marché des changes
international, l'USD/DEM étant la paire la plus liquide et la plus traitée. L'Euro va se développer sur
cette base. L'Euro inclut non seulement le Franc français et 10 autres devises européennes, on attend
aussi de lui qu'il stimule la croissance des marchés obligataires et boursiers de l'UEM qui sont
libellés en Euro, et qui ont le potentiel pour rivaliser avec les marchés financiers US en termes de
profondeur et de liquidité.
La troisième monnaie la plus échangée au monde est surtout traitée contre le Dollar et l'Euro. Sa
liquidité est substantiellement réduite par rapport aux autres devises. Les Japonais ont besoin d'USD
pour réaliser des investissements, pour rembourser leur dette en USD et pour importer du pétrole, du
gaz et des marchandises.
Il est difficile pour les acteurs étrangers d'accéder aux marchés financiers intérieurs japonais. C'est
pourquoi la demande du Yen japonais provient principalement de sociétés japonaises qui rapatrient
La GBP est la devise la plus échangée contre l'USD et l'EUR et près de la moitié des transactions
passent par Londres, la plus grande "plaque tournante" en matière de changes.
Londres et la GBP étaient au centre de toutes les activités de change avant la montée du Dollar. La
Grande-Bretagne et les USA maintiennent une relation historique d'investissement à double sens, de
nombreuses sociétés américaines investissent et opèrent au Royaume-Uni et inversement.
A présent, l'économie britannique est bien plus modeste et sur le long terme elle a été bien moins
fondamentalement stable que les USA ou l'Allemagne. C'est pourquoi certaines devises ont été très
volatiles par rapport à l'USD ou le DEM, fournissant ainsi aux opérateurs londoniens en particulier
de nombreuses opportunités pour prendre des positions spéculatives.
L'économie suisse ne justifie pas la place de sa devise au sein des 'cinq grandes', mais la nature de sa
société la justifie.
Le Franc suisse est vu comme une devise majeure parce que la Suisse est perçue comme la plus
grande valeur refuge par les investisseurs. Son économie et sa société sont conservatrices et stables.
Le système bancaire continue de maintenir une solide réputation de confidentialité stricte et
d'excellence en matière de service clientèle. Et, aussi longtemps que les investisseurs craindront
pour la sécurité de leurs actifs, quelle qu'en soit la raison, des fonds globaux continueront à investir
dans des CHF.
Le CHF avait suivi le DEM de près. A présent il emboîte le pas à l'EUR, mais il tend à être plus
volatile. En effet, le manque de liquidité du CHF signifie que les ordres de taille importante auront
plus d'influence sur les prix de ce marché que sur ceux des marchés des autres devises principales.
Les transactions
Les devises se traitent sur un marché décentralisé tenu par les opérateurs bancaires 24h/24: le
marché de gré à gré.
Les principaux centres financiers couvrent tout le globe, le jour de Bourse commençant à l'est et se
déplaçant vers l'ouest.
L'héritage de la domination historique des Britanniques sur le commerce international a placé la City
de Londres au sur des fuseaux horaires mondiaux. De plus, au début des années 1960, les grandes
banques américaines se sont installées dans la City afin d'opérer off-shore par rapport au monde des
affaires américain, renforçant ainsi la domination historique de Londres. Londres est toujours le plus
grand centre au monde pour les changes.
New York est le centre de la finance US domestique, ce qui contribue à en faire la deuxième plaque
tournante la plus grande au monde pour les changes.
Les autres centres financiers les plus importants ont une orientation plus régionale. La part de
marché de Francfort ou de Paris va considérablement baisser avec l'avènement de l'Euro; ces deux
De plus en plus, les banques internationales ne gèrent qu'un seul livre de positions qui se déplace
entre des opérateurs travaillant dans des fuseaux horaires différents.
Les cours dans les différentes devises principales deviennent compétitifs lorsque Tokyo et Londres
sont en activité, la liquidité étant à son maximum lorsque Londres et New-York sont tous les deux en
train de fixer leurs cours.
Le niveau de l'activité tombe après 15 heures à New-York (Eastern Standard Time). Cependant, il y
aura toujours un service de cotation prêt à fixer un cours, où que vous soyez, nuit et jour.
Le marché au comptant est celui de la livraison et de règlement immédiats des devises. En d'autres
termes, si vous voulez acheter une devise aujourd'hui pour en prendre livraison à ce jour, au prix du
jour; vous l'achetez sur le marché au comptant.
Le taux de change au comptant est très sensible aux changements de conjoncture économique. Tout
simplement parce qu'il s'agit de la première étape des flux internationaux - et une transaction au
comptant peut être conclue en quelques secondes.
Les marchés au comptant des devises les plus importantes sont les marchés les plus liquides et les
cours peuvent changer des milliers de fois en une journée à mesure que de nouveaux ordres d'achat
ou de vente sont passés.
Sur le marché au comptant, le cours de change est fixé à la date de la transaction (la date 'effective'),
l'échange effectif se faisant le plus tôt possible.
La date standard pour un règlement 'immédiat' est de deux jours après la conclusion de la transaction
(T+2). On l'appelle la date de valeur au comptant. La seule exception à cette convention concerne
les transactions entre l'USD et le CAD dont la date de valeur au comptant est de T+1.
Ceci réduit les risques de règlement et donne assez de temps pour confirmer les détails d'une
transaction et pour que les contreparties puissent échanger les instructions de règlement.
Par exemple, on dit qu'une transaction au comptant standard faite le 13 juin est pour valeur le 15
juin; à moins que l'une des deux places financières soit en vacances le 14 ou le 15 juin, auquel cas la
date de valeur sera le 16 juin. De même, les week-ends prolongent la date de valeur au comptant.
Si une transaction standard au comptant n'est toujours pas réglée le deuxième jour ouvrable après la
conclusion de l'affaire, les intérêts vont commencer à s'accumuler à la charge de la partie qui a
manqué à son obligation de livraison.
Avec le développement des systèmes de règlement intra-jour (systèmes de règlement brut en temps
réel - RTGS) dans les années 1990, on peut également réaliser des transactions qui vont être réglées
valeur demain (T+1); voire valeur aujourd'hui (T+0).
Un contrat de change à terme est une transaction où l'on échange des devises - achetant ou vendant
une devise particulière - à une date ultérieure fixée d'un commun accord, à un cours - un prix -
convenu au moment de la transaction. Ce cours est appelé le prix à terme. Les banques cotent des
prix à terme sur plus ou moins toute paire de devises.
Les dates de valeur à terme sont calculées sur la base des dates de valeur au comptant, qui à leur tour
sont calculées à partir de la date de transaction. Comme nous l'avons vu, la date de valeur au
comptant intervient deux jours après la date de transaction.
Donc pour une transaction à 1 mois fixée le mercredi 3 mars 2000, la valeur au comptant est le
vendredi 5 mars et la valeur à terme le lundi 5 avril.
Les cours de change à terme sont disponibles pour des échéances qui vont de 3 jours à 2 ans. Ainsi,
les changes à terme sont l'équivalent de gré à gré des contrats à terme sur les devises. Les deux types
de contrat permettent aux agents de la transaction de se faire une idée de la direction et de l'étendue
des cours de change au comptant futurs.
Les contrats de change ont deux utilités principales: la spéculation et les opérations de couverture.
Les spéculateurs purs sont plus susceptibles d'utiliser des contrats à terme pour traduire directement
et de manière directionnelle leurs vues sur les cours ultérieurs des devises principales. En effet, le
marché à terme organisé autorise des positions dotées d'un grand levier et les contrats standardisés
(en termes de prix, taille, et échéance) engendrent une liquidité grâce à laquelle les spéculateurs
pourront négocier les contrats avant la date d'expiration.
Le nombre limité de paires de devises disponibles, leur taille standardisée et le nombre limité de
dates de règlement sont des facteurs qui contribuent à la liquidité des contrats à terme et qui les
rendent attractifs pour les spéculateurs. Cependant, ce sont ces mêmes caractéristiques qui rendent
en partie ces contrats à terme sur les devises peu attractifs pour des clients voulant couvrir un risque
de change spécifique.
Les changes à terme constituent le produit préféré des opérateurs souhaitant couvrir un risque de
change. Ces opérateurs se divisent en trois catégories.
1. Les sociétés et les particuliers qui ont de vraies raisons commerciales sous-jacentes pour
utiliser le marché des changes sont typiquement réticents au risque. Ils aiment le confort d'un
flux futur de revenus fixes obtenu à partir de transactions internationales. Par exemple,
lorsqu'une société britannique va recevoir des dollars US en 30 jours, la valeur future de ces
USD en terme de GBP peut être fixée en rentrant dans une opération de change à terme avec
une banque qui vend ses USD pour des GBP dans un délai de 30 jours à une date qui aura fait
l'objet d'un commun accord.
2. Les gestionnaires de fonds internationaux peuvent aussi utiliser les changes à terme pour une
raison très similaire - garantir la valeur des rendements des investissements futurs (par
exemple pour le paiement des coupons sur des obligations libellées en devise étrangère).
3. Les banques utilisent les changes à terme essentiellement pour des raisons de gestion de
liquidité. Elles combinent une transaction de change à terme avec une transaction de change
au comptant afin de créer une transaction à deux facettes dénommée un swap (de changes).
Contrat à terme
Un contrat à terme est un accord passé entre l'acheteur ou le vendeur du contrat, d'un côté, et un
marché à terme, de l'autre, dans lequel l'acheteur ou le vendeur accepte de livrer ou de prendre
livraison du montant spécifique d'un instrument ou d'une matière première à un prix spécifique et à
un moment donné.
Tous les contrats à terme sont des contrats négociés sur un marché à terme et ils sont standardisés en
termes de date de livraison, du montant du "sous-jacent " afférent, et des termes du contrat. On peut
également acheter ou vendre librement des contrats à terme avant l'expiration du contrat. Quand un
investisseur achète un contrat à terme, on dit qu'il a une position longue dans ce contrat à terme.
Acheter un contrat à terme (c'est-à-dire avoir une position longue) engage à acheter le sous-jacent à
une date ultérieure
Prenons un exemple.
Supposons que X achète (et que Y vende) un contrat à terme sur un bon du Trésor de 5 ans à 6%
avec liquidation dans un an à la date d'aujourd'hui.
Le prix du contrat à terme est de 100 dollars. Autrement dit, X accepte d'acheter le bon du Trésor
pour 100 dollars dans un an et Y accepte de vendre à X le bon pour 100 dollars.
Les pertes et profits pour les deux parties (c'est-à-dire X et Y) dépendent évidemment du prix du bon
dans un an. Ainsi, si le prix du marché du bon dans un an est de 110 dollars, l'acheteur fait un profit
(il achète en effet un bon de 110 dollars pour 100 dollars) et le vendeur fait une perte (car il doit
vendre un bon de 110 dollars à l'acheteur pour 100 dollars).
Si, en revanche, le prix du marché du bon dans un an est de 90 dollars, le vendeur du contrat fait un
profit (il vend en effet un bon de 90 dollars à 100 dollars), et l'acheteur fait une perte (car il doit
acheter un bon de 90 dollars à 100 dollars).
Si un investisseur vend un contrat à terme, on dit qu'il a une position courte dans le contrat à
terme. Vendre un contrat à terme, (c'est-à-dire être à découvert), engage à vendre le sous-jacent à une
date ultérieure.
Y a vendu un contrat à terme sur un bon du Trésor de 5 ans à 6% avec liquidation dans un an à la
date du jour, à un prix de contrat à terme de 100 dollars. Comme nous l'avons vu, si le prix du
marché du bon dans un an est de 90 dollars, le vendeur du contrat fait un profit (il vend en effet un
bon de 90 dollars à 100 dollars), et l'acheteur fait une perte (car il doit acheter un bon de 90 dollars à
100 dollars).
Mais comme nous l'avons également vu, si le prix du marché du bon dans un an est de 110 dollars,
l'acheteur fait un profit (il achète en effet un bon de 110 dollars pour 100 dollars) et le vendeur fait
une perte (car il doit vendre un bon de 110 dollars à l'acheteur pour 100 dollars).
Le terme ressemble beaucoup à un contrat à terme, dans la mesure où il s'agit d'un accord pour la
livraison ultérieure d'une certaine quantité de marchandises à un prix spécifié et à une date donnée.
Standardisation
La première distinction importante, est que les contrats à terme sont des accords standardisés traités
sur des marchés organisés, alors que le terme constitue un contrat non standardisé négocié
directement entre l'acheteur et le vendeur. Ce sont, essentiellement, des contrats à terme traités sur un
marché de gré-à-gré.
La standardisation, en termes de montants, prix, dates de livraison, etc. est importante car elle crée
de la liquidité. L'inconvénient, est que vendeurs et acheteurs n'ont pas la flexibilité de négocier des
contrats qui reflètent exactement la position qu'ils veulent adopter.
Règlement
Une autre différence importante tient au fait que, bien que les contrats à terme et le terme établissent
les conditions de la livraison (quelle quantité, à quel prix et à quelle date), les contrats à terme ne
sont généralement pas conçus pour être réglés au moment de la livraison. En fait, en général, moins
de 2% des contrats à terme sont livrés, ou vont jusqu'au règlement final. Cependant, le terme est
conçu pour être conservé jusqu'au règlement final, même s'il est réglé au comptant plutôt qu'en
livraison du sous-jacent.
Risque
Pour finir, les deux parties impliquées dans une opération de terme sont exposées au risque de
crédit car il est toujours possible qu'une des deux parties manque à ses engagements.
Le risque est quasiment nul avec les contrats à terme, car le vendeur et l'acheteur n'opèrent pas
directement ensemble, mais sur un marché organisé qui négocie le contrat et qui garantit les deux
côtés de la transaction, grâce à ce que l'on appelle une chambre de compensation.
CONVENTIONS DE COTATION
Le taux de change
Un taux de change est le prix d'une devise exprimé par rapport à une autre monnaie. C'est le prix
auquel on échange (ou swappe) une devise contre une autre.
La devise que l'on cote est appelée la devise de base. C'est la première devise de la paire. La devise
qui exprime le prix est appelée la devise cotée.
Le prix exprimé par le montant de la devise cotée est celui d'une unité de la devise de base. Un taux
de change est donc coté sur une "base incertaine d'une manière certaine", c'est-à-dire qu'une unité de
la devise de base correspond à un certain nombre d'unités de la devise cotée.
Le taux de change pour la paire de devises USD/JPY nous apprend la valeur de l'USD en termes de
JPY; il exprime la quantité de devises cotées nécessaire pour trouver un montant équivalent de la
devise de base.
Lorsqu'un cambiste fait une cotation sur le marché pour acheter des USD/JPY, il achète des Dollars
avec des Yens. Il échange ses Yens contre des Dollars.
Lorsqu'un cambiste fait une cotation sur le marché pour vendre des USD/JPY, il vend des Dollars
pour des Yens. Il échange ses Dollars contre des Yens.
Si l'opérateur qui réalise la transaction achète à 112,85, il reçoit un Dollar US pour 112,85 yens. Il
vend un Yen à un taux de change de 112,85 par Dollar reçu.
Si l'opérateur qui réalise la transaction vend à 112,85, il vend chaque Dollar US pour recevoir 112,85
Yens. Il achète un Yen à un taux de change de 112,85 Yens par Dollar vendu.
Le marché suit une hiérarchie établie lorsqu'il s'agit de sélectionner la devise de base pour toute paire
de devises principales. Par exemple, pour une transaction entre le Dollar US et le Dollar australien,
le marché va coter en AUD/USD. Pour une transaction entre le Dollar australien et la Livre
britannique, le marché va coter en GBP/AU. L'Euro est toujours pris comme devise de base quelle
que soit la paire.
Le plus important à retenir, cependant, est que dès que vous regardez une cotation de change, la
devise cotée est la première devise de la paire et la devise qui exprime la cotation est la seconde
devise de la paire.
Un simple calcul va nous permettre de découvrir combien un certain montant détenu dans une devise
quelconque vaut par rapport à d'autres devises. Prenez un taux de change hypothétique de USD/CHF
= 1,3735
Lorsque vous détenez une devise de base, vous devez calculer combien vaut ce montant dans la
devise cotée. Afin de calculer combien de CHF vous pouvez acheter avec, disons USD10 millions,
multipliez le montant de la devise de base par le taux de change coté;
Lorsque vous détenez une devise cotée, vous devez découvrir combien vaut ce montant dans la
devise de base. Ainsi, pour calculer combien de dollars US peuvent être achetés avec, disons CHF10
millions, divisez le montant de la devise cotée par le taux de change;
Un taux de change évolue lorsqu'une unité de la devise de base achète plus ou moins d'unités de la
devise cotée. Donc si le taux USD/JPY passe de 112,85 à 113,14, un USD achète plus de Yens. Le
Dollar a été renforcé ou apprécié par rapport au Yen.
Les changements dans n'importe quel taux de change sont mesurés par la formule suivante:
L'USD a été renforcé ou apprécié de 0,26% (26 points) par rapport au JPY.
L'USD a faibli ou a été déprécié de 0,38% (38 points) par rapport au JPY.
La convention du marché dicte que c'est toujours la devise de base qui est censée s'être renforcée ou
affaiblie (appréciée ou dépréciée). Nous pourrions dire que le Yen s'est affaibli ou s'est renforcé par
rapport au Dollar mais ce serait erroné car tout en matière de change est considéré selon de la devise
de base.
Nous avons introduit la notion d'une transaction de change en utilisant un seul taux de change quelle
que soit la paire de devises. Mais en pratique, il y a deux cours - un cours acheteur et un cours
vendeur - et au moins deux parties - l'opérateur qui prend le cours (le preneur de prix) et le ou les
opérateur(s) faisant ces cours (le faiseur du prix).
Le marché formule un prix demandé pour acheter une devise de base et un prix offert pour vendre
une devise de base.
Il se peut donc que le preneur du prix vende la devise de base au cours acheteur ou l'achète au cours
vendeur.
Les cours acheteur et vendeur sont cotés en fonction du point de vue du faiseur de prix. Le cours
acheteur vient après le cours vendeur.
Le cours acheteur sera toujours plus bas que le cours vendeur. Ainsi, lorsque le cours
acheteur/vendeur est de 1,5364 - 1,5368, le marché achète à 1,5364 et vend à 1,5368.
La différence de prix ici est appelée l'écart entre le cours acheteur et le cours vendeur.
Cet écart représentera une fraction du montant du taux de change (en termes de la devise cotée) et
cette fraction s'exprime en nombre de points (ou tics).
Taux inverses/réciproques
Les conventions de cotation du marché peuvent prêter à confusion pour certains clients de banque.
Prenons comme exemple un client qui souhaite changer des Dollars US en Francs suisses. Il a en tête
un certain montant de Dollars à échanger et demande donc à sa banque le cours au comptant des
Francs suisses en Dollars.
Passer d'une cotation de marché en USD/CHF à une cotation en CHF/USD plus facile pour la
clientèle - changer des CHF avec l'USD comme devise de base - demande un calcul très simple.
Par exemple, pour un taux de change hypothétique de USD/CHF = 1,3760 - 65, la cotation inverse
devient:
1 / 1,3760 = 0,7267
1 / 1,3765 = 0,7265
Le client peut à présent être coté en CHF/USD = 0,7265 - 67. Il verra facilement qu'il peut acheter le
Franc suisse pour USD 0,7267; puis en faisant une simple multiplication par ce taux du montant
choisi de dollars, il verra le montant total de CHF qu'il est en mesure d'acheter.
Cette cotation inverse est aussi connue sous le nom de cotation réciproque car les mathématiciens
disent qu'en divisant 1 par votre numéro, vous avez "sa valeur réciproque".
Risque de change
Après avoir discuté des différents avantages d'une stratégie internationale d'investissement, il nous
faut maintenant considérer l'un des principaux inconvénients potentiels, à savoir le risque de change.
Les rendements totaux d'un investisseur international peuvent être affectés de façon significative par
le taux de change entre sa monnaie d'origine/de référence et la devise dans laquelle ses
investissements en actifs étrangers sont libellés.
Considérons un investisseur travaillant avec des Dollars américains (USD) et un autre travaillant
avec des Francs suisses (CHF). Tous deux achètent une action dans la même société cotée 100 CHF
à la Bourse Suisse (Puisque les rendements d'investissement dans cet exemple seront exprimés en
CHF, nous donnerons le taux de change en CHF/USD, c'est-à-dire "combien de Dollars on peut
acheter pour un Franc suisse").
Supposons maintenant qu'un an plus tard notre action soit négociée à 120 CHF, un rendement de
20% en devise locale. Un rendement qui ne sera pas nécessairement le même en Dollars US. Afin de
comprendre pourquoi, supposons maintenant que le taux de change soit tombé à CHF/USD 0,40 - en
d'autres termes que le Franc suisse ne puisse maintenant acheter que USD 0,4 au lieu de USD 0,5
antérieurement.
Bien sûr, la variation du taux de change peut aussi avoir un effet positif sur le rendement d'actifs
libellés en devise étrangère. Dans notre exemple le Franc suisse aurait simplement eu besoin de
MARCHE DE CHANGE
Organisation : Le marché des changes est lieu où se négocient (s’achètent et se vendent) les
devises. Il assure la confrontation de l’offre et de la demande de devises, et donc la détermination
du prix d’une devise dans l’autre : le cours de change. Il n’y a pas transfert d’espèces sur le marché
des changes. Toutes les transactions y sont enregistrées par des jeux d’écriture.
Le marché des changes ne connaît pas de frontières. Les transactions sur une devise se font aussi
bien et en même temps à Paris, à New York ou à Londres. Si donc le marché assure bien la
confrontation de l’offre et de la demande, les offreurs et les demandeurs ne s’y rencontrent pas
physiquement. Ils sont réunis par un réseau ultramoderne de télécommunications, téléphone,
télex…, complété par des moyens informatiques qui permettent d’effectuer et d’enregistrer
rapidement les transactions. De la sorte, tout opérateur peut, à tout moment, connaître les cours
proposés par les autres opérateurs, aussi bien sur propre place que sur les places financière
étrangères.
L’exportateur, par exemple, qui souhaite vendre les devises provenant du paiement d’un client
étranger, va les céder à sa banque. Il n’accède pas directement au marché des changes. La banque à
laquelle il s’adresse, si elle ne trouve pas la contrepartie, c’est-à-dire un acheteur de devises, auprès
de sa clientèle va la rechercher sur la marché, c’est-à-dire auprès d’une banque. Cette autre banque
peut être en France, ou dans tout autre pays. Le marché des changes est donc à la fois interbancaire
et international.
1° Les opérations projetées doivent entrer dans le cadre de la réglementation du contrôle des
changes.
2° Les usagers doivent obtenir une autorisation préalable de l’Office des Changes ou de
l’intermédiaire agréé s’il a reçu délégation de l’Office.
les cours des devise étrangères sont débattus entre les intermédiaires agréés à la Bourse de Paris
chaque jours ouvrable entre 13 h 45 et 14 h 30.
La cote officielle des agents de change publie chaque jour les cours des changes en classant les
devises de la façon suivante :
Exemple : Le 9 août 1985, le change de la livre sterling était mentionné ainsi : Cours limites
pratiqués par la banque de France : 11,731 (achat) / 11,735 (vente) : Fixing du jour : 11,742 F .
Rôle des cambiste : Au siège de chaque banque, les opérations sont exécutées par les cambiste.
Réunis autour de ce qu’on appelle la table de change, les cambistes sont en communication avec
d’autres cambistes et d’autres intervenants sur le marché (les courtiers). Ils vont ainsi pouvoir
procéder à la négociation des devises. Certains les, les « cambistes clientèles », sont en relation avec
les clients de la banque, c’est-à-dire les entreprises qui, parce qu’elles traitent de grands montants,
Un cambiste interroge un autre cambiste qui peut être d’une banque de la place ou d’une banque
située à l’étranger. Le premier cambiste demande au deuxième sa cotation pour une devise
déterminée, par exemple dollars contre euros. Toutefois, le demandeur n’indique pas le sens dans
lequel il souhaite faire l’opération (achat ou vente), afin de ne pas influencer la réponse de son
interlocuteur.
Le deuxième indique deux cours : le cours achat (auquel il est prêt à acheter) et le cours vente
(auquel il vendrait). Il dit par exemple 69,20 / 70,90.
Le premier passe alors éventuellement un ordre d’achat ou de vente. Une telle opération, qui aboutit
à la fixation du cours, se déroule très rapidement, et un cambiste est amené à la renouveler à des
cours éventuellement différents très fréquemment. Une fois les cours donnés, les opérateurs doivent
exécuter l’ordre, et ne peuvent revenir sur les cours qu’ils ont indiqués.
Toutes les cotations, dans de tels échanges, sont exprimées par rapport au dollar US (à la différence
de la cotation de la Bourse de Paris, où les cours sont exprimés contre la monnaie nationale, l’euro).
En cas d’échange entre deux monnaies autres que le dollar US, il faut procéder à deux transactions
successives contre dollar US, et déterminer ainsi une parité croisée, quotient de deux parités dollar
US-devises. Compte tenu des multiples transactions, il n’y a pas , sur le marché interbancaire, un
cours unique auquel de feraient toutes les transactions de journée. Il y a, au contraire, une multitude
de cours successifs. Ceci rend plus nécessaire encore la publication d’un cours officiel, et nous
verrons comment il se détermine.
Les opérateurs de change sont rendus possibles par les comptes que déterminent les banques dans
les étrangères. Grâce à des comptes de correspondants, les banques peuvent opérer des transferts
sans qu’il y ait de mouvements physiques de fonds. Une banque française qui achète des dollars US
se les « livrer » sur son compte en dollar dans une banque américaine et livre, en contrepartie, les
francs sur un compte dans une banque française. La banque appelle « nostro » le compte qu’elle
déteint auprès d’une banque étrangère, et « loro » les comptes ouverts par les banques étrangères
chez elle. Les opérations peuvent avoir lieu au comptant ou à terme.
Opérations au comptant : Dans une opération au comptant, la livraison des devises (au cours fixé
lors de la négociation), par transfert de compte à compte, se fait dans les deux jours ouvrables qui
suivent la date de la négociation ; ceci constitue un délai normal pour exécuter matériellement les
opérations.
Opérations à terme : Dans une opération de change à terme, la livraison des devises est reportée à
une échéance convenue (par exemple 30 jours, 60 jours, 360 jours). L’opération de change à terme
est un engagement d’échange une quantité déterminée de devises, à une échéance fixée et à un
cours convenu le jour de la négociation et qu’on appelle cours à terme.
Ainsi l’exportateur qui vend à terme les devises qu’il va recevoir en paiement d’un client étranger
supprime le risque de change, car il est sûr de la contrepartie, en francs français, qu’il recevra en
échange des devises qu’il livrera à la banque à l’échéance. A quel cours l’exportateur cédera-t-il les
devises à terme ? Face à un ordre de la clientèle (par exemple un exportateur qui vend des devises à
90 jours), la banque va, à son tour, chercher à couvrir le risque de change que cette opération lui
crée. Pour ce faire, elle va :
1-Emprunter les devises sur le marché des eurodevises, pour la durée correspondant à l’échéance ;
2-Vendre immédiatement au comptant les devises qu’elle vient d’emprunter. Elle se retrouve alors
avec une trésorerie en francs français dont elle n’a pas d’emploi particulier, puisqu’elle n’est
engagée à les livrer à l’exportateur qu’à l’échéance.
3-Elle peut donc, dans l’intervalle, placer les francs français sur le marché monétaire français
jusqu’à l’échéance.
Le coût de ces opérations va être pris en compte par la banque pour calculer le cours à terme. La
banque a emprunté des devises et placé des francs. En fonction des taux d’intérêt en vigueur sur le
marché de l’eurodevise et sur le marché du franc, cette double opération de trésorerie génère un
coût ou un profit.
- Si le taux d’intérêt sur le franc est supérieur au taux d’intérêt sur la devise, la banque a tiré profit
du différentiel des taux (elle a prêté plus cher qu’elle n’a emprunté). Elle répercute ce gain sous la
forme d’un « report » qui, ajouté au cours comptant, détermine le cours à terme.
- Si, au contraire, le taux d’intérêt du taux est inférieur au taux de la devise, la double opération se
révèle coûteuse. Ce coût est déduit du cours comptant, sous la forme d’un « déport », pour calculer
le cours à terme.
Contrats à terme boursiers : Il existe aussi des contrats à terme « boursiers » pour les principales
devises. Contrairement aux contrats à terme à livrer qui sont taillés sur mesure, les contrats à terme
boursiers sont uniformisés (ils portent sur un montant déterminé et offrent un choix limité de dates
d’échéance). Cette rigidité est toutefois compensée par une grande liquidité.
Lorsque vous achetez ou vendez un contrat à terme, vous vous engagez à prendre livraison des
devises ou à les livrer. Il existe aussi un marché d’options sur les devises ; dans ce cas, le détenteur
a le droit, et non l’obligation, d’acheter (dans le cas des options d’achat) ou de vendre (dans le cas
des options de vente) les devises. Comme en ce qui concerne les contrats à terme, il existe des
options uniformisées négociées à la bourse ainsi que des options taillées sur mesure qu’on trouve
hors cote (c’est-à-dire auprès des grandes banques). Certaines banques peuvent aussi offrir de vous
acheter ou de vous vendre des devises à une date ultérieure au taux de change au comptant, ce
dernier étant toutefois sujet à une borne supérieure ou inférieure (on parle alors d’une « fourchette
de taux »)
1er étape :
2e étape : La banque vend les devises contre de la monnaie locale, au comptant, pour s’assurer du
montant des monnaie locales promis à son client.
La banque n’est pas détentrice des devises vendues (position courte), elle doit donc se les procurer
en empruntant sur le marché monétaire concernant la devise, jusqu’à échéance du contrat à terme au
TMM
3e étape : La banque reçoit des monnaies locales au comptant qu’elle place sur le marché monétaire
locale
1er étape :
2e étape : La banque achète des devises contre de la monnaie locale, au comptant, pour s’assurer du
montant des devises promis à son client.
La banque est en position longue sur devise, les place sur le marché monétaire concerné, jusqu’à
échéance du contrat à terme au TP
3e étape : La banque en position courte sur monnaie locale les emprunt sur le marché monétaire
locale.
La coexistence, d’un marché boursier et d’un marché interbancaire s’explique par la nécessité
d’établir un cours officiel qui peut servir de référence et peut être aisément contrôlé par la clientèle
des banques. C’est pourquoi les banques ont pris l’habitude de traiter, en bourse, les ordres au
comptant de la clientèle.
Il existe une cote officielle des changes. Elle résulte des cotations enregistrées chaque jours en
séance à la Bourse de Paris. Chaque devise y est successivement cotée, contre euros, selon la
procédure du « fixing » (cours d’équilibre instantané entre l’offre et la demande). Toutefois, depuis
le 29 juin 1992, la cotation des changes (à la Bourse de Paris fixing est supprimée. Ces cotations
font l’objet d’une publication dans la Cote officielle des sociétés de bourse et dans le Journal
officiel.
A l’exception de quelques centres européens, le marché des changes ne se situe par à un endroit
précis. Toutes les transactions sont menées par un réseau de communications électroniques (surtout
par téléphone et par télex). Les principaux agents de change sont les grands établissements bancaires
ou quasi bancaires et les banques centrales.
les opérations de change traitées par les banques sont deux ordres :
De part et d’autre du fixing, les banques appliquent une marge constante et symétrique pour
calculer les cours « achat » d’une devise est celui auquel la banque achètera la devise contre euros,
le cours vendeur celui auquel la banque vendre la devise contre euros.
A côté du marché des changes, le marché des « dépôt », c’est-à-dire l’activité des banques qui
consiste à prêter et emprunter des devises, est également très importante. Ce marché sur lequel se
dénouent prêts et emprunts permet de fixer les taux d’intérêt. C’est dire que dans la pratique les
deux marchés sont très proches et très liés.
Toute société qui veut acheter ou vendre des devises le fait habituellement par l’intermédiaire d’une
banque à charte. Le marché des changes est énorme. A chacun des deux principaux centres (Londres
et Tokyo), la valeur quotidienne moyenne des échanges de devises atteignait plus de 200 milliards de
dollars américains en 1991.
Au Canada, les taux de change expriment la fraction ou le nombre de dollars (CAN) nécessaires
pour acheter une unité de monnaie étrangère. Ainsi, un taux de 0,6736 CAN / DM signifie qu’il faut
0,6736 dollar canadien pour acheter un mark allemand ; réciproquement, il faut 1,4846 DM (= 1 +
0,6736) pour acheter un dollar canadien.
Exemple :
Le 9 août 1985, le change de la livre sterling était mentionné ainsi : Cours limites pratiqués par la
banque de France : 11,731 (achat) / 11,735 (vente) : Fixing du jour : 11,742 F .
supposons que vous ayez besoin de 100 000 DM pour payer vos importations d’Allemagne. Le
lundi, vous téléphonez à votre banque montréalaise et achetez 100 000 DM à 1,4846 DM / S CAN.
La banque ne vous remettra pas une liasse de billets de la Bundesbank ; elle donnera plutôt
l’instruction à sa succursale, à son agence ou à son correspondant bancaire allemand de transférer
100 000 DM le mercredi dans le compte du fournisseur allemand. La banque débitera votre compte
de 67 360 S CAN le lundi (le débit aura lieu le mercredi si vous êtes un bon client).
En plus du marché comptant, il existe un marché de change à terme. Sur le marché à terme vous
achetez et vendez des devises pour livraison future, en générale pour une période de un mois, trois
mois, six mois, ou un an. Si vous prévoyez débourser ou recevoir des devises étrangères à une date
ultérieure quelconque, vous pouvez vous assurer aujourd’hui que la transaction aura lieu à un taux de
change précis en achetant ou en vendant à terme.
Ainsi, si vous avez besoin de 100 000DM dans 6 mois, vous pouvez acheter un contrat de change à
terme de 6 mois. Le taux de change à terme de ce contrat désigne le taux que vous acceptez
aujourd'hui de payer dans 6 mois, lorsqu’il vous livrera les 100 000 DM.
Il existe aussi des contrats à terme « boursiers » pour les principales devises. Contrairement aux
contrats à terme à livrer qui sont taillés sur mesure, les contrats à terme boursiers sont uniformisés
Lorsque vous achetez ou vendez un contrat à terme. Vous vous engagez à prendre livraison des
devises ou à les livrer. Il existe aussi un marché d’options sur les devises ; dans ce cas, le détenteur a
le droit, et non l’obligation, d’acheter (dans le cas des options d’achat) ou de vendre (dans le cas des
options de vente) les devises.
Comme en ce qui concerne les contrats à terme, il existe des options uniformisées négociées à la
bourse ainsi que des options taillées sur mesure qu’on trouve hors cote (c’est-à-dire auprès des
grandes banques). Certaines banques peuvent aussi offrir de vous acheter ou de vous vendre des
devises à une date ultérieure au taux de change au comptant, ce dernier étant toutefois sujet à une
borne supérieure ou inférieure (on parle alors d’une « fourchette de taux »)